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1 Edito Désireux de demeurer à la pointe en matière de prise en charge du sportif de haut niveau, nous avons établi un cahier des charges spécifiques. Il implique une identification préalable des athlètes de haut niveau par la commission de pré-admission. Des conventions ont par ailleurs été signées avec les fédérations sportives et les clubs. Les fédérations françaises de rugby, d’athlétisme, de golf et de handball font ainsi appel à nos services pour la rééducation de leurs athlètes. Dans l’optique de rester une référence, le CERS s’est doté en 2010 de deux Alter G (tapis roulant permettant un allégement du poids du corps jusqu’à 80%) et mène à ce jour une réflexion quant à la pratique d’injections de plasma enrichi en plaquettes (PRP ou PRGF). Autorisée depuis l e mois de janvier par l’Agence Mondiale Antidopage, cette thérapie permet un gain de temps dans la cicatrisation. Les facteurs de croissance sont utilisés dans différentes pathologies : tendinopathies, ruptures partielles de tendon, lésions ligamentaires, lésions musculaires, lésions méniscales, arthroses et lésions cartilagineuses. Aussi, l’équipe médicale se familiarise avec ces techniques en Espagne auprès du Dr Mikel SANCHEZ qui a initié leur application dans la pathologie de l’appareil locomoteur , et nous devrions faire prochainement l’acquisition du matériel approprié. Pierre-Louis Puig, Directeur Médical SOMMAIRE Page 1 : Edito Page 2 : Convention et prise en charge des sportifs de haut niveau Accueil du patient au cers Page 3 : Rééducation postopératoire des ligamentoplasties type DIDT Page 5 : La prise en charge des pubalgies au CERS Page 7 : Recherche, publications, formations d’étudiants Page 8 : les vigilances 2010 Trois questions au Dr Verhaeghe, au CERS depuis 1 an Diversification des pathologies : Formation continue à la rééducation de l’épaule Quelques patients célèbres passés aux CERS en 2010 IMPULSION fevrier 2011 Lettre d’information du CERS à ses prescripteurs

Impulsion 2011

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Journal du CERS au prescripteur 2011

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Edito

Désireux de demeurer à la pointe en matière de prise en charge du sportif de haut niveau, nous avons

établi un cahier des charges spécifiques. Il implique une identification préalable des athlètes de haut

niveau par la commission de pré-admission. Des conventions ont par ailleurs été signées avec les

fédérations sportives et les clubs. Les fédérations françaises de rugby, d’athlétisme, de golf et de

handball font ainsi appel à nos services pour la rééducation de leurs athlètes.

Dans l’optique de rester une référence, le CERS s’est doté en 2010 de deux Alter G (tapis roulant

permettant un allégement du poids du corps jusqu’à 80%) et mène à ce jour une réflexion quant à la

pratique d’injections de plasma enrichi en plaquettes (PRP ou PRGF). Autorisée depuis le mois de janvier

par l’Agence Mondiale Antidopage, cette thérapie permet un gain de temps dans la cicatrisation. Les

facteurs de croissance sont utilisés dans différentes pathologies : tendinopathies, ruptures partielles de

tendon, lésions ligamentaires, lésions musculaires, lésions méniscales, arthroses et lésions

cartilagineuses. Aussi, l’équipe médicale se familiarise avec ces techniques en Espagne auprès du Dr Mikel

SANCHEZ qui a initié leur application dans la pathologie de l’appareil locomoteur, et nous devrions faire

prochainement l’acquisition du matériel approprié.

- Pierre-Louis Puig, Directeur Médical

SOMMAIRE

Page 1 : Edito Page 2 : Convention et prise en charge des sportifs de haut niveau

Accueil du patient au cers Page 3 : Rééducation postopératoire des ligamentoplasties type DIDT Page 5 : La prise en charge des pubalgies au CERS Page 7 : Recherche, publications, formations d’étudiants Page 8 : les vigilances 2010 Trois questions au Dr Verhaeghe, au CERS depuis 1 an Diversification des pathologies : Formation continue à la rééducation de l’épaule

Quelques patients célèbres passés aux CERS en 2010

IMPULSION f e v r i e r 2 0 1 1

L e t t r e d ’ i n f o r m a t i o n d u C E R S à s e s p r e s c r i p t e u r s

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Le Cers a signé plusieurs conventions avec des fédérations et des clubs, lesquels envoient en priorité leurs athlètes en rééducation à Capbreton. Le sportif reste néanmoins libre d’aller où il le souhaite. Mais il est prioritaire au niveau des admissions et un cahier des charges pour l’encadrement des athlètes de haut niveau a été établi. Des critères ont été mis en place pour l’identification des sportifs en amont de son arrivée. Sont considérés comme sportifs de haut niveau au Cers les joueurs du Top 14 et de Pro D2 (rugby), les footballeurs de Ligue 1 et Ligue 2, les handballeurs, volleyeurs et basketteurs de première division. Dans les sports individuels, il faut faire partie d’une équipe de France pour remplir les critères.

Cahier des charges

Ce type de patient en hospitalisation complète implique une prise en charge particulière. Ainsi, le médecin travaille en collaboration avec le médecin du club ou le prescripteur, à travers des contacts téléphoniques réguliers. De même, le kinésithérapeute entretient des relations avec le kinésithérapeute du club. En terme de rééducation, un patient « haut niveau » équivaut à deux patients lambda, avec deux prises en charge quotidiennes par le rééducateur. Un kinésithérapeute ne peut encadrer plus de cinq patients de haut niveau. Le préparateur physique œuvre également en relation avec son vis-à-vis dans le club d’où vient le sportif. Il voit son patient une à deux fois par jour, avec au programme un travail cardio-vasculaire cinq jours sur sept et une séance d’aquagym personnalisée 4 fois par semaine.

Evaluation de la satisfaction

En 2010, le directeur du Cers et le directeur adjoint ont réalisé une enquête de satisfaction auprès de cette population. Les athlètes ont été interrogés sur les soins, l’hébergement (restauration et lits) et les activités annexes (récupération, week-end). Ainsi, une centaine de patients ont été consultés et le pourcentage de patients satisfaits est de 85 %.

Les fédérations et clubs partenaires

La FF de handball, la FF de volley-ball, la FF de tir, la FF de golf, la FF d’athlétisme, l’Aviron Bayonnais, le Stade Montois, les Girondins de Bordeaux Handball,…ont déjà signé une convention avec le CERS.

L’accueil du patient fait l’objet de toutes les attentions :

En amont de leur arrivée au Cers, une commission de pré-admission évalue les effectifs et la charge de travail, repère les pathologies particulières, les patients lourds et les sportifs de haut niveau.

La veille de l’admission, l’hôtesse d’accueil contacte le patient afin de connaître l’heure de son arrivée, et le service des admissions détermine la chambre qui lui sera attribuée. Les kinésithérapeutes Team Manager effectuent quant à eux la répartition des patients en rééducation.

Le matin du jour de l’arrivée, le kinésithérapeute concerné propose sur le dossier informatique du patient une heure de rendez-vous.

Dès l’arrivée du patient, les hôtesses d’accueil informent le médecin responsable du sportif, lequel fixe un rendez-vous d’examen. Le praticien effectuera ainsi les diverses prescriptions et invitera le patient à aller soit vers son kinésithérapeute (pour les patients en post-opératoire et les semi-renforcements) soit vers son préparateur physique (pour les renforcements).

L’accueil du patient au CERS fait partie intégrante du chemin clinique développé au CERS ainsi que de notre démarche Qualité.

Accueil du patient au cers

Convention et prise en charge

des sportifs de haut niveau

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- - JSA Bordeaux

Reeducation postopératoire des ligamentoplasties

type DIDT

Nouveau protocole

Matériel et méthode :

Nous avons décidé de faire évoluer nos protocoles de rééducation des ligamentoplasties type DIDT en postopératoire. Nous avons établi en pluridisciplinarité trois différents types de programme : un par étage d’hospitalisation. Un programme « classique » comme nous l’avions établi il y a plusieurs années dans une publication, un « programme intermédiaire » qui modifie partiellement notre protocole habituel, et un « nouveau programme » tenant compte des données de la littérature et de notre expérience. Nous avons mis en place une surveillance hebdomadaire des incidents et des accidents liés à la production des soins par étage. Une fiche de recueil spécifique a été créée pour analyser nos observations. Chaque semaine nous comptabilisons le nombre de ligamentoplasties admises au CERS, le type de séjour en postopératoire ou en renforcement, la répartition des patients par étage et les différents incidents.

Nous avons défini une échelle avec 4 niveaux de gravité :

stade I sans gravité ou insignifiant, aucune symptomatologie, aucune conséquence sur la rééducation.

Stade II gravité gênante présence de signes cliniques sans traduction à l’échographie, nécessité d’aménager la rééducation pendant quelques jours.

Stade III gravité importante, signes cliniques nécessitant un traitement médical avec présence de modifications à l’échographie, nécessité d’arrêter la rééducation pendant quelques jours.

Stade IV gravité majeure, douleur majeure, signes de rupture à l’échographie, ré hospitalisation ou un avis chirurgical.

Nous avons également répertorié les lieux où surviennent les incidents : en kinésithérapie, en préparation physique, en électrostimulation, en balnéothérapie, dans la vie courante et la nuit.

Résultats :

L’analyse s’est déroulée sur une année de janvier à décembre 2010. Pendant cette période, nous avons rééduqué 911 ligamentoplasties de type DIDT dont 442 patients qui sont venus en post-opératoire immédiat. La répartition par étage était : 2ème étage 317 dont 157 patients en post-opératoire, 3ème étage 280 patients dont 134 patients en post-opératoire, 4ème étage 314 patients dont 151 patients en post-opératoire. Nous avons eu au total 17 évènements indésirables répertoriés dont aucun incident de gravité importante ou majeure. La répartition de la gravité est 11 évènements de stade II et 6 évènements de stade I. La cartographie de ces incidents est la suivante : vie courante 6, kinésithérapie 6, balnéothérapie 2, en préparation physique 2, la nuit 1. La répartition par étages des incidents est la suivante : 5 au 2ème étage, 8 au 3ème étage, 4 au 4ème étage. Il n’y a donc pas de différence significative entre les différentes prises en charge proposées en rééducation. A partir de ces conclusions et après discussion avec l’équipe pluri-disciplinaire, nous avons décidé de réaliser un programme commun spécifique de prise en charge des ligamentoplasties en post-opératoire.

Critères d’inclusion au protocole :

Pour pouvoir mettre en place cette prise en charge, nous devons avoir un genou indolore au repos, à la mobilisation sur arthromoteur(Kinétec) et à la contraction isométrique des ischio-jambiers le genou fléchi à 30°. Dans le cas contraire, et en particulier dans le cadre de gros genou douloureux, le programme sera centré sur la lutte contre la douleur, l’inflammation et les troubles trophiques.

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Période postopératoire immédiate entre J0 et J21 :

Les objectifs principaux sont la prévention des complications postopératoires, le contrôle de la douleur, de l’épanchement et de l'inflammation. Le but de la rééducation est d’obtenir une mobilité, une force musculaire et des capacités fonctionnelles compatibles avec la reprise des activités de la vie quotidienne. Le principe est de considérer la prise de greffon comme une lésion musculaire et de réaliser un travail excentrique précoce sous maximal progressif, de traiter de manière intensive l’hématome et de protéger la cicatrisation de la zone prélevée.

Prise en charge de l’hématome : Il est primordial d’améliorer le retour veineux par la réalisation systématique de postures déclives, par la mise en place d’une compression veineuse par bande élastique (BIFLEX) et par des pansements alcoolisés. Dans certaines conditions, le médecin prescrira une électrostimulation veineuse (VEINOPLUS) et de la presso-cryothérapie (GAME READY)

Amplitudes articulaires : La récupération immédiate des amplitudes articulaires se fera dans un secteur de mobilité indolore par des techniques passives et actives aidées. La mobilisation passive précoce sur arthromoteur diminue les douleurs, stimule l'homéostasie du cartilage et évite les problèmes fémoropatellaires. Il est capital dans cette phase périopératoire de mettre l’accent sur la récupération d’une extension complète (proche du 0° anatomique ce qui ne veut pas dire hyperextension). La mobilisation multidirectionnelle de la rotule et l’assouplissement du cul de sac sous-quadricipital permettent l’amélioration de la mobilité articulaire. L’objectif est d’obtenir une mobilité active dans le secteur 0-90° à J21.

Travail musculaire : La prise en charge est principalement centrée sur la levée de l’inhibition du quadriceps. On fera appel aux techniques de neuro-facilitation. L’électrostimulation est une excellente technique pour « réveiller » le quadriceps, pour « drainer » l’épanchement intra-articulaire et pour éviter les adhérences dans le cul de sac sous quadricipital. Le travail du quadriceps sera réalisé avec coussin sous le genou et on effectuera myofeedback et écrase coussin. Le travail du triceps sera réalisé contre résistance élastique avec un coussin sous le genou pour éviter l’hyperextension. Le travail du moyen fessier se fera contre pesanteur ; on ne réalisera pas de travail du grand fessier.

Introduction précoce d’un travail excentrique sous maximal : Il sera débuté par un travail excentrique contre résistance manuelle par le kinésithérapeute. Possibilité également de réaliser un travail excentrique doux sur Kinétec. Ce travail excentrique doit se faire impérativement dans les amplitudes indolores et en évitant les 20 derniers degrés d’extension. Nous réaliserons 1 série de 10 contractions.

Protection de la zone prélevée : Sauf indications particulières du chirurgien, en dehors des séances de rééducation le patient se déplace en appui soulagé par 2 cannes anglaises et une attelle de Zimmer. Une contention veineuse par bande élastique type Biflex et des postures déclives sont mis systématiquement en place jusqu’à J21Dans le cadre de l’éducation thérapeutique des conseils sont prodigués pour éviter toute contraction brutale des ischio-jambiers dans les activités de la vie courante (habillage, chaussage, déplacements…) ; Pour la nuit il est conseillé de dormir jusqu’à J21 avec l’attelle pour éviter les mouvements brusques dans le sommeil. La consigne est de ne pas trop serrer l’attelle la nuit.

Période de rééducation de J21 à J45 :

Le travail dynamique des ischio-jambiers est débuté progressivement. On commence par un poids de 1 kg avec des amplitudes limitées. On réalise 3 séries de 15 répétitions. Travail du moyen fessier sur la multi-hip : on travaille uniquement le côté lésé et on réalise 5 séries de 10. Travail sur stepper : 5’ en position debout puis progressivement on augmente jusqu’à 10’. Marche sur tapis 5’ puis 10’. Ablation de l’attelle nocturne et dans la vie courante, sauf si consignes particulières du prescripteur. A partir de J28, augmentation des charges pour le travail excentrique en dynamique sur haltéro-chaise. Le patient devra contrôler le retour avant l’introduction progressive d’un travail de proprioception en décharge sur ballon. Travail sur la legpress pour débuter un travail concentrique et excentrique du quadriceps en chaîne fermée.

Reeducation postopératoire des ligamentoplasties type DIDT suite

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La prise en charge des pubalgies au CERS

Pierre PUIG, Patrice TROUVE. CERS CAPBRETON

La pubalgie est une pathologie de surmenage s’exprimant dans un contexte anatomique et biomécanique particulier. La symptomatologie douloureuse est multiple ce qui a donné lieu a de nombreuses classifications cliniques. Il semble préférable d’évoquer un syndrome de surmenage d’une entité biomécanique le carrefour inguino-pubien, spécifique de certaines activités sportives, de causes multifactorielles, et d’expressions cliniques variées. La pathogénie de cette affection est loin d’être élucidée, mais beaucoup d’auteurs sont en faveur d’un déséquilibre musculaire entre d’une part des adducteurs puissants et rétractés, et d’autre part des muscles larges de l’abdomen trop faibles. La répétition des contraintes sur ce complexe anatomique affaibli permet l’émergence de la symptomatologie douloureuse. D’où l’importance de la prévention de cette pathologie dans la pratique sportive en mettant en place une prise en charge multidisciplinaire associant équipe médicale et staff technique. Le traitement conservateur se fait selon deux axes : calmer les phénomènes douloureux et rééquilibrer la balance musculaire en diminuant l’hypertonie des adducteurs et en renforçant la sangle abdominale. En cas d’échec d’un traitement médical bien conduit une solution chirurgicale peut-être proposée.

1- Traiter la douleur

C’est la base du traitement. La douleur est le seul indicateur pour quantifier les progrès de la rééducation. Les moyens sont nombreux et variés, preuve de la difficulté de la tâche. Sur le plan de la pharmacopée on peut utiliser les antalgiques, les AINS, les myorelaxants, les corticoïdes. Certains auteurs proposent la réalisation d’infiltration de corticoïdes au niveau de l’insertion des adducteurs ou de la symphyse pubienne (technique de criblage de la symphyse). Cette thérapeutique est très discutée tant au niveau de son indication que sur ses conséquences à long terme. Les techniques sédatives de rééducation sont largement employées. Elles associent massages transverses profond, cryothérapie, physiothérapie sédative et électrothérapie. Il faut éliminer tous les mouvements ou tous les exercices qui vont déclencher la douleur. Par extension on élimine tous les mouvements qui vont entraîner des contraintes répétitives au niveau des tendons s’insérant sur le bassin. Il faut donc modifier le niveau d’activité physique du sportif, en évitant toute sollicitation douloureuse de la région. L’amélioration de la mobilité de la hanche et de la souplesse des muscles péri articulaires doit se faire dans une indolence complète. La symptomatologie douloureuse entraîne progressivement une limitation de la mobilité et des rétractions musculo-tendineuse qui peuvent par la suite entretenir la symptomatologie. On retrouve souvent une limitation des rotations de hanche en particulier de la rotation interne et une tendance au flessum de hanche. Si leur étirement est indolore il faut réaliser un stretching des adducteurs, du psoas iliaque, des pelvi-trochantériens, des ischio-jambiers et du quadriceps. Nous pensons qu’il existe une faiblesse des rotateurs externes et des abducteurs de hanche qui entraîne hypertonie et rétraction des adducteurs avec à la longue une réaction inflammatoire sur les tendons des adducteurs. D’ou l’importance de renforcer abducteurs et rotateurs externes de hanche.

2- Améliorer la vascularisation locale Il est généralement admis qu’une augmentation locale du flux sanguin au niveau d’un muscle ou d’un tendon blessé améliore le métabolisme local et le processus de cicatrisation. On peut améliorer la vascularisation locale par différents moyens physiques : ultra-sons, chaleur locale, massages, ondes de choc, mais aussi par une activité physique peu intense et un travail musculaire local avec de faibles charges et de multiples répétitions (30 à 40) avec une période de récupération entre deux contractions qui est le double du temps de la contraction.

3- Renforcer la sangle abdominale Certaines douleurs pubiennes sont en rapport avec une faiblesse de la paroi abdominale en général et des obliquus abdominis en particulier. Ce déficit de la sangle abdominale est souvent associé à un déficit des extenseurs du rachis. Il faut renforcer ces muscles en évitant de solliciter les fléchisseurs de hanche. En effet le pectinéus, l’adductor brevis et longus ainsi que les faisceaux issus de la branche ischio pubienne de l’adductor longus sont des adducteurs mais également des fléchisseurs de hanche.

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Il faut donc limiter l’amplitude de travail des abdominaux pour éviter la contraction parasite des fléchisseurs de hanches et par la même la sollicitation des adducteurs qui peuvent pérenniser les douleurs. On peut réaliser des exercices de flexion antérieure du tronc exécuté lentement par décollement de la tête et des épaules à partir du décubitus dorsal. Lorsque le sujet enroule le thorax jusqu’à la limite du décollement des omoplates du plan d’examen et maintient cette position pendant 3 à 5 secondes on a une intense activité au niveau de tous les abdominaux. Le travail isométrique est à privilégier car les abdominaux dans la pratique sportive ont pour action principale de stabiliser le bassin. Il faut solliciter alternativement les insertions hautes et basses et varier les angles de travail. Progressivement un travail dynamique des abdominaux sera introduit, d’abord en concentrique en course interne puis en course externe, puis en excentrique.

4- Renforcer les adducteurs La progressivité des exercices est la base du renforcement de ces muscles. On commence par des exercices sans résistance dont le but est d’améliorer la vascularisation locale. La position de travail des adducteurs est importante. On débute par une position peu contraignante, hanches et genoux fléchis, pour aller vers la position la plus exigeante, hanches et genoux en extension. On initie le travail en dynamique en concentrique d’abord en course interne puis moyenne et enfin en course externe. Lorsque le travail concentrique en course externe et les étirements sont indolores on peut introduire un travail excentrique selon le protocole de Stanish avec la même progression c’est à dire de la course interne vers la course externe. Le travail est d’abord axé vers l’endurance avec un nombre de répétitions élevées, puis vers la vitesse et en fin de rééducation vers la puissance.

5- Reprogrammer les unités neuro-musculaires Elle prépare la reprise sportive. On réalise des exercices de stabilisation du bassin avec une co-activation des muscles de la sangle abdominale et des membres inférieurs sur plan stable puis sur plan instable. On insiste sur le travail de dissociation tronc-membres inférieurs. C’est un travail fonctionnel avec des exercices spécifiques au sport pratiqué Il s’agit d’une véritable préparation à la gestuelle sportive.

6- Entretenir l’athlète par la préparation physique générale L’immobilisation partielle d’une articulation par des douleurs a des conséquences sur les articulations sus et sous-jacentes. Une lésion d’un membre inférieur diminue le potentiel du membre lésé mais également celui du membre controlatéral. Il faut donc réaliser un entretien global du membre inférieur lésé mais également du membre controlatéral. Une réduction des activités physiques a des répercussions sur le plan cardio-vasculaire, et sur le plan psychique qui diminuent les capacités du sportif à faire face à la symptomatologie douloureuse. C’est la raison pour laquelle il faut maintenir l’intégrité de l’appareil locomoteur et assurer un entretien cardio-vasculaire à l’effort en trouvant des activités physiques indolores.

7- Planifier la reprise des activités physiques Cette reprise doit être progressive. L’équipe médicale doit encadrer le sportif, et le staff technique. Il faut doser l’intensité des exercices programmés et éviter de ré-activer la symptomatologie. Ce n’est pas parce que le sportif est capable de courir dans l’axe qu’il peut reprendre le football avec des courses rapides et des changements de rythme et de direction. L’athlète doit bénéficier d’un programme spécifique de reprise. Ce programme doit être individuel et l’augmentation des contraintes doit se fait par palier. La reprise de la course se fait selon des objectifs précis. On débute par un travail à faible allure dans l’axe, le sportif trottine à faible intensité en ligne droite, puis on introduit des éducatifs de course (montée de genoux, de talons) puis travail de la foulée avant d’aborder la course rapide, puis le sprint et au final les changements de rythme. La progression des types de course suit également une progression course en ligne droite, puis course légèrement chaloupée, course en cercles larges qui se resserrent progressivement, course en 8 puis changement de direction à angle droit puis angles de plus en plus aigus. La surface de course est importante et nécessite une progression : d’abord travail sur terrain plat et stable, puis travail sur surface en herbe, puis parcours vallonné… Lorsque ces différents paliers sont passés avec succès on réintroduit le travail spécifique du sport pratiqué, par exemple exercices de conduite de balle, puis passes courtes de l’extérieur du pied puis de l’intérieur, puis frappe balle.

Dr Pierre-Louis Puig

La prise en charge des pubalgies au CERS suite

Pierre PUIG, Patrice TROUVE. CERS CAPBRETON

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Le CERS poursuit son engagement dans la recherche et la formation des stagiaires. L’année 2010 a été marquée par de nombreuses publications (5) dans des revues nationales avec comité de lecture (Annals of Physical and Rehabilitation Medicine, Journal de Traumatologie du Sport, et Risques et qualité). Certains articles sont publiés intégralement en version bilingue Français-Anglais, permettant une meilleure diffusion internationale.

Nous avons également participé à un article sur la natation dans la revue « Médecin du Sport », ainsi que publié en partenariat avec la Fédération Française de Handisport un livre médical (déjà paru à plus de 3500 exemplaires).

Recherche, publications, formations d’étudiants :

Bilan du CERS en 2010

0

1

2

3

4

5

6

7

8

2008 2009 2010

5

2

51

2

1

2

1

1

Livre médical

Presse médicale

HAS

Publications internationales

Publications nationales

3623

3 1 3 2 1 1

36 29

3 4 3 1 1 00

10203040

2010

2009

Formation d’etudiants :

Nous participons également à la formation de nombreux étudiants, et avons ainsi accueilli un nombre de stagiaires similaire en 2009 et 2010 (environ 70 étudiants), ceci afin de maintenir une certaine qualité d’encadrement malgré les demandes de stages croissantes (+170%).

Bibliographie détaillée :

Revues nationales en 2010 avec comité de lecture : - Laboute E, Savalli L, Puig PL, Trouve P, Sabot G, Monnier G, Dubroca B. Analyse de la reprise du sport et des ruptures itératives chez le sportif compétiteur pour 298 ligaments croisés antérieurs opérés avec le tendon rotulien ou les ischio-jambiers. Annals of physical and rehabilitation medicine 2010 ; 53 (3) : 598-614 - Puig PL, Trouve P, Pospiech T, Laboute E. Hernie discale, microchirurgie et sport. De la rééducation au retour sur le terrain. J Traum Sport 2010 ; 27 : 112-116 - Laboute E., Savalli L., Puig PL., Trouve P., Larbaigt M., Raffestin M. Validité et reproductibilité du score PPLP pour les ligamentoplasties du LCA chez le sportif. Annals of physical and rehabilitation medicine 2010 ; 53 (3) : 162-179 - Puig P.L., Trouve P., Laboute E. Plaidoyer pour une réathlétisation des plasties du LCA chez le sportif pour préparer le retour sur le terrain. J Traum Sport 2010 ; 27 : 62-67 - Trouve P., Saillour-Glénisson F., Puig PL., Laboute E., Savalli L. Bilan à un an de la mise en œuvre d'un chemin clinique informatisé sur la rééducation des plasties du ligament croisé antérieur du genou. Risques et qualité 2010 ; 7 (1) : 7-14

Revues sans comité de lecture : - Laboute E., Martel P. Championnats d’Europe de natation 2010. Les coulisses du succès français. Médecins du Sport Nov 2010 ; 102 : 5-8 Livre médical : - Pailler D., Druvert JC., Laboute E., Piera JB. Le Sport Autrement Handisport : Du loisir à la compétition. Edition Chiron. Mars 2010.

Nombre de stagiaires au CERS par service

Publications au CERS de 2008 à 2010 :

Dr Eric Laboute

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8

Ashley Cole - Mickaël Essien - William Gallas - Marc Planus - Mathieu Delpierre -

Ulrich Ramé (football) - Christophe Pourcel (motocross) - Ladji Doucouré

(athlétisme) - Sébastien Tillous-Borde (rugby) - Mariama Signaté (handball) - Gary

Zebrowski, Océane Pozzo et Guilbaut Colas (snowboard) - Karima Medjeded et

Julien Toreilles (judo handisport) - Thomas Levet (golf) - Antoine Diot (basket) -

Stéphanie Barneix (sauvetage sportif)

Quelques patients célèbres passés aux CERS en 2010

les vigilances 2010

Les médecins du CERS surveillent, chaque semaine, les complications liées à la production des soins lors du Staff hebdomadaire. Le comité de vigilance du vendredi matin permet d’évaluer les risques liés à la prise en charge des sportifs et de mettre en œuvre des actions correctrices. Au cours de l’année 2010, sur les 1903 sportifs admis au CERS, nous avons dû « ré-hospitaliser » 8 patients dont 5 pour une arthrite septique. Les autres causes d’hospitalisation ont été une appendicectomie, une occlusion intestinale et un kyste dermoïde. L’équipe médicale a du traiter 12 phlébites dont une seule a été acquise au CERS, 16 syndromes douloureux régionaux complexes (algodystrophies) dont 7 traitements d’épreuves. Sur le plan infectieux, les médecins ont prescrit 60 antibiothérapies ce qui représente un taux d’attaque de 3,15% et une incidence de 0,14%. Nous avons dénombré 14 infections des sites opératoires, dont 5 ISO profondes. Les germes identifiés dans 6 cas étaient le Staphyloccoque (auréus 3, caprae, epidermitis, sauvage). Les autres germes étaient un propionibacterium, un enterobacter et un pseudomonas. Nous avons eu 32 chutes qui surviennent principalement (20) lors du travail d’athlétisation sur le terrain extérieur. Les incidents répertoriés(35) se produisent en kinésithérapie(20) et plus particulièrement lors du travail en isocinétisme.

Centre Européen de Rééducation du Sportif de Capbreton – 83 Avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny – 40130 Capbreton - www.cers.org - [email protected]

Pourquoi avoir intégré le CERS de Capbreton ?

EV : J’avais pour objectif de me consacrer aux soins des sportifs de manière spécifique. Je voulais aussi m’imprégner de ce qui se fait ailleurs, connaître autre chose, découvrir de nouveaux systèmes de fonctionnement.

Comment s’est passée votre adaptation ?

EV : Mon intégration s’est bien passée. J’ai été marqué par l’organisation de certains services, notamment la préparation physique qui est ici hyper structurée. J’ai pris la responsabilité du CLUD. Je travaille sur ces dossiers en relation avec la responsable Qualité, Jeannie Harcot. A travers ce comité de lutte contre la douleur, nous avons effectué une évaluation du personnel avec Maylis Belhartz et Danielle Scozzaro, infirmière et kinésithérapeute référentes Douleur.

Quels sont vos projets ?

EV : Nous allons analyser la satisfaction des patients quant à la prise en charge de la douleur. Il s’agit pour nous d’une prise en charge prioritaire. J’ai également pour mission de superviser le service Nutrition. A travers le CLAN préposé à ces questions, nous allons poursuivre la formalisation de la prise en charge nutritionnelle. C’est un gros travail. La mise en place de réunions d’information collectives s’inscrit dans cette optique.

Trois questions au Dr Verhaeghe,

au CERS depuis 1 an

Diversification des pathologies

Formation continue a la rééducation de l’épaule

Les kinésithérapeutes du Cers sont régulièrement sensibilisés à la méthode CGE (Concept Global d'Epaule) de Thierry Marc. Ce dernier est venu en personne fin janvier apporter son savoir faire à l'équipe dirigée par Rémy Roulland.

Au programme de ces deux jours de formation : beaucoup de pratique et de bio-mécanique afin d'appréhender la prise en charge de l'épaule, opérée ou non, jusqu'à la reprise du sport. Le Cers adhère à la Société Française de Rééducation de l'épaule et ses kinés sont référencés sur l'annuaire des thérapeutes de l'articulation concernée. A noter enfin que de plus en plus d'athlètes viennent soigner leur épaule à Capbreton, à l'image des kayakistes de l'équipe de France ou de nombreux judokas.