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carcinomateuses avec une fréquence pour chacune de 20 %. On retrouve par ailleurs 2 cancers de la prostate, 2 cancers de la vessie, 1 cancer du pancréas, 2 lymphomes et une thrombocytémie essen- tielle. Au cours du suivie de nos malades considérés comme TVP idiopathique, un seul cancer a été mis en évidence. Conclusion. Si lassociation TVP et cancer est connue, plusieurs questions demeurent débattues : quelles sont les néoplasies quil convient de rechercher électivement ? Quel est le bilan minimal à réa- liser en cas de TVP dallure primitive ? Quelles sont les indications et les modalités de prescription du traitement anticoagulant au cours de la maladie cancéreuse ? Etc. Autant de questions quon se propose dapporter des éléments de réponse. Ma.143 Neurofibrome du genou révélant une maladie de Recklinghausen B. Mediouni a , S. Bouhdiba b , L. Daoud a , W. Hamdi a , M.-H. Jaafoura c , M. Douik b , M.-M. Kchir a a Service de Rhumatologie, Institut National dOrthopédie -Kassab, Tunis, Tunisie b Service dOrthopédie, Institut National dOrthopédie -Kassab, Tunis, Tunisie c Unité dAnatomie Pathologique, Institut National dOrthopédie - Kassab, Tunis, Tunisie Introduction. Le neurofibrome représente la deuxième forme de tumeur des nerfs périphériques après les shwannomes. Il peut être solitaire ou sintégrer dans le cadre dune neurofibromatose. Nous rapportons lobservation dun neurofibrome du genou ayant révélé une maladie de Recklinghausen. Observation. Patient de 20 ans sans antécédents pathologiques notables qui consulte pour une tuméfaction du genou gauche évoluant depuis le jeune âge occasionnant une gêne fonctionnelle et esthétique. Lexamen trouve une masse ovalaire en regard de la face interne du genou gauche de consistance molle, indolore et mobile par rapport aux deux plans. La mobilité du genou est normale, le reste de lexamen est sans anomalies hormis lexistence de tâches café au lait du tronc. Les radiographies des genoux et du bassin sont normales et les tests inflammatoires sont négatifs. LIRM du genou gauche objective une masse tissulaire sous cutanée oblongue de 5 cm de grand axe en hyposignal T 1 et hypersignal T 2 . La biopsie exérèse de cette masse révèle à létude anatomopatho- logique laspect dun neurofibrome plexiforme sans signes de mali- gnité. Lexamen ophtalmologique objective deux nodules iriens de Lish. Le diagnostic de maladie de Recklinghausen est retenu. Lévolution est favorable avec un recul de deux ans. Conclusion. La découverte dun neurofibrome impose la recher- che dautres manifestations en faveur de la maladie de Recklinghau- sen. Ma.144 Infarctus musculaire diabétique : une observation F. Banal a , A. Martin b , P. Schiano b , H. Broustet b , P. Goasdoue c , F. Revel b a Service de Médecine Interne, HIA Val-De-Grâce, Paris, France b Cardiologie, HIA Val-De-Grâce, Paris, France c Service de Radiologie, HIA Val-De-Grâce, Paris, France Introduction. Linfarctus musculaire diabétique est une entité rare, de diagnostic difficile, souvent confondu avec une tumeur, ou une pyomyosite. Limagerie par résonance magnétique serait lexamen diagnostic de choix. Nous en rapportons une observation. Observation. Un homme de 53 ans, diabétique de type 2 négligé au stade des complications de type micro et macro vasculaires, pré- sente depuis un mois une douleur de la cuisse gauche. Linterrogatoire ne retrouve pas dantécédent de traumatisme ou dinjection intramus- culaire dinsuline. Lexamen clinique révèle une infiltration du vaste externe gauche. Il ny a pas de syndrome inflammatoire ni danomalie de la numération formule sanguine. On note une élévation des enzy- mes musculaires à deux fois la normale. Lhémoglobine glyquée est à 7,1 %. Lhypothèse dune nécrose musculaire diabétique est évoquée. LIRM musculaire confirme le diagnostic. Discussion. Décrit pour la première fois en 1965, linfarctus musculaire diabétique est une pathologie rare : seule une centaine de cas sont rapportés dans la littérature. Sa pathogénie est mal connue. La cuisse est atteinte dans 80 % des cas, de manière bilatérale dans un tiers des cas. Dans 97 % des cas, les patients présentent des compli- cations de type micro vasculaires. Les examens biologiques sont peu informatifs : hyperleucocytose dans un tiers des cas, vitesse de sédi- mentation supérieure à 50 mm/h dans trois quart des cas et élévation des enzymes musculaires dans la moitié des cas. LIRM, bien que non pathognomonique, met en évidence de façon constante un œdème extensif des muscles qui apparaissent augmentés de volume, sous forme dhypersignal T2 et hyposignal T1 avec ré haussement net à linjection. Les localisations multifocales en « patch- work » sont évocatrices. Dans 90 % des cas, on retrouve un œdème sous cutané et un épaississement des septas musculaires. Dans les cas douteux, une biopsie musculaire guidée par tomodensitométrie est utile. Les anti-agrégants plaquettaires et/ou anti-inflammatoires non sté- roïdien permettent de réduire le délai de guérison. Conclusion. La nécrose musculaire diabétique doit être évoquée en cas douleur musculaire brutale du membre inférieur chez des patients diabétiques au stade des complications microvasculaires. LIRM musculaire permet dans les cas typiques de porter un diagnos- tic précoce et de mettre en place un traitement conservateur, en évitant la biopsie musculaire [1,2]. Références [1] Kapur S, et al. J Rheumatol 2004;31:1904. [2] Chow CC, et al. Lancet 2002;359:402. Ma.145 Les formes associées dOstéochondromatose : à propos de deux cas H. Si-Ahmed, C. Dahou, F. Mechid, F. Haddam, E.-H. Ali, S. Abtroun-Benmadi Service de Rhumatologie, CHU Bab El Oued, Alger, Algérie Introduction. La chondromatose synoviale est une métaplasie du tissu synovial caractérisée par la production de nodules cartilagineux, qui peuvent sossifier, doù le terme dostéochondromatose synoviale. Cest une affection, relativement rare. Les formes secondaires sont plus fréquentes que les formes primitives dont la distinction peut-être quelques fois très difficile. Lassociation à une dysplasie polyépiphy- saire a été décrite mais demeure exceptionnelle. En effet, parmi 10 cas de patients hospitalisés présentant une ostéochondromatose, recensés dans lintervalle allant de 1988 à 2006, deux cas sont porteurs dune pathologie osseuse associée. Ces derniers sont présentés ci-dessous : Observation. Le premier cas concerne une patiente LM âgée de 80 ans, suivie depuis plusieurs années pour maladie hyperostosique avec antécédent dHTA, dhypercholestérolémie et cardiopathie isché- mique. Cette patiente présente des scapulalgies droites de type mixte, avec des épisodes de blocage limitant progressivement les mouve- ments de lépaule droite, entravant les gestes quotidiens, et évoluant dans un contexte dapyréxie et de bon état général. Hormis une per- turbation du bilan lipidique le bilan biologique (inflammatoire, rénal et métabolique) est normal. Lexamen de lépaule montre une limita- tion de tous les mouvements avec amyotrophie du moignon de Abstracts / Revue du Rhumatisme 73 (2006) 10891259 1196

Infarctus musculaire diabétique : une observation

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Page 1: Infarctus musculaire diabétique : une observation

Abstracts / Revue du Rhumatisme 73 (2006) 1089–12591196

carcinomateuses avec une fréquence pour chacune de 20 %. Onretrouve par ailleurs 2 cancers de la prostate, 2 cancers de la vessie,1 cancer du pancréas, 2 lymphomes et une thrombocytémie essen-tielle. Au cours du suivie de nos malades considérés comme TVPidiopathique, un seul cancer a été mis en évidence.

Conclusion. – Si l’association TVP et cancer est connue, plusieursquestions demeurent débattues : quelles sont les néoplasies qu’ilconvient de rechercher électivement ? Quel est le bilan minimal à réa-liser en cas de TVP d’allure primitive ? Quelles sont les indications etles modalités de prescription du traitement anticoagulant au cours dela maladie cancéreuse ? Etc. Autant de questions qu’on se proposed’apporter des éléments de réponse.

Ma.143Neurofibrome du genou révélant une maladie de RecklinghausenB. Mediounia, S. Bouhdibab, L. Daouda, W. Hamdia, M.-H. Jaafourac,M. Douikb, M.-M. Kchiraa Service de Rhumatologie, Institut National d’Orthopédie -Kassab,Tunis, Tunisieb Service d’Orthopédie, Institut National d’Orthopédie -Kassab,Tunis, TunisiecUnité d’Anatomie Pathologique, Institut National d’Orthopédie -Kassab, Tunis, Tunisie

Introduction. – Le neurofibrome représente la deuxième forme detumeur des nerfs périphériques après les shwannomes. Il peut êtresolitaire ou s’intégrer dans le cadre d’une neurofibromatose. Nousrapportons l’observation d’un neurofibrome du genou ayant révéléune maladie de Recklinghausen.

Observation. – Patient de 20 ans sans antécédents pathologiquesnotables qui consulte pour une tuméfaction du genou gauche évoluantdepuis le jeune âge occasionnant une gêne fonctionnelle et esthétique.

L’examen trouve une masse ovalaire en regard de la face internedu genou gauche de consistance molle, indolore et mobile par rapportaux deux plans. La mobilité du genou est normale, le reste del’examen est sans anomalies hormis l’existence de tâches café au laitdu tronc.

Les radiographies des genoux et du bassin sont normales et lestests inflammatoires sont négatifs. L’IRM du genou gauche objectiveune masse tissulaire sous cutanée oblongue de 5 cm de grand axe enhyposignal T1 et hypersignal T2.

La biopsie exérèse de cette masse révèle à l’étude anatomopatho-logique l’aspect d’un neurofibrome plexiforme sans signes de mali-gnité. L’examen ophtalmologique objective deux nodules iriens deLish. Le diagnostic de maladie de Recklinghausen est retenu.L’évolution est favorable avec un recul de deux ans.

Conclusion. – La découverte d’un neurofibrome impose la recher-che d’autres manifestations en faveur de la maladie de Recklinghau-sen.

Ma.144Infarctus musculaire diabétique : une observationF. Banala, A. Martinb, P. Schianob, H. Broustetb, P. Goasdouec,F. Revelba Service de Médecine Interne, HIA Val-De-Grâce, Paris, FrancebCardiologie, HIA Val-De-Grâce, Paris, Francec Service de Radiologie, HIA Val-De-Grâce, Paris, France

Introduction. – L’infarctus musculaire diabétique est une entitérare, de diagnostic difficile, souvent confondu avec une tumeur, ouune pyomyosite.

L’imagerie par résonance magnétique serait l’examen diagnosticde choix.

Nous en rapportons une observation.

Observation. – Un homme de 53 ans, diabétique de type 2 négligéau stade des complications de type micro et macro vasculaires, pré-sente depuis un mois une douleur de la cuisse gauche. L’interrogatoirene retrouve pas d’antécédent de traumatisme ou d’injection intramus-culaire d’insuline. L’examen clinique révèle une infiltration du vasteexterne gauche. Il n’y a pas de syndrome inflammatoire ni d’anomaliede la numération formule sanguine. On note une élévation des enzy-mes musculaires à deux fois la normale. L’hémoglobine glyquée est à7,1 %. L’hypothèse d’une nécrose musculaire diabétique est évoquée.L’IRM musculaire confirme le diagnostic.

Discussion. – Décrit pour la première fois en 1965, l’infarctusmusculaire diabétique est une pathologie rare : seule une centaine decas sont rapportés dans la littérature. Sa pathogénie est mal connue.La cuisse est atteinte dans 80 % des cas, de manière bilatérale dans untiers des cas. Dans 97 % des cas, les patients présentent des compli-cations de type micro vasculaires. Les examens biologiques sont peuinformatifs : hyperleucocytose dans un tiers des cas, vitesse de sédi-mentation supérieure à 50 mm/h dans trois quart des cas et élévationdes enzymes musculaires dans la moitié des cas.

L’IRM, bien que non pathognomonique, met en évidence de façonconstante un œdème extensif des muscles qui apparaissent augmentésde volume, sous forme d’hypersignal T2 et hyposignal T1 avec réhaussement net à l’injection. Les localisations multifocales en « patch-work » sont évocatrices. Dans 90 % des cas, on retrouve un œdèmesous cutané et un épaississement des septas musculaires. Dans les casdouteux, une biopsie musculaire guidée par tomodensitométrie estutile.

Les anti-agrégants plaquettaires et/ou anti-inflammatoires non sté-roïdien permettent de réduire le délai de guérison.

Conclusion. – La nécrose musculaire diabétique doit être évoquéeen cas douleur musculaire brutale du membre inférieur chez despatients diabétiques au stade des complications microvasculaires.L’IRM musculaire permet dans les cas typiques de porter un diagnos-tic précoce et de mettre en place un traitement conservateur, en évitantla biopsie musculaire [1,2].

Références[1] Kapur S, et al. J Rheumatol 2004;31:190–4.[2] Chow CC, et al. Lancet 2002;359:402.

Ma.145Les formes associées d’Ostéochondromatose : à proposde deux casH. Si-Ahmed, C. Dahou, F. Mechid, F. Haddam, E.-H. Ali,S. Abtroun-BenmadiService de Rhumatologie, CHU Bab El Oued, Alger, Algérie

Introduction. – La chondromatose synoviale est une métaplasie dutissu synovial caractérisée par la production de nodules cartilagineux,qui peuvent s’ossifier, d’où le terme d’ostéochondromatose synoviale.

C’est une affection, relativement rare. Les formes secondaires sontplus fréquentes que les formes primitives dont la distinction peut-êtrequelques fois très difficile. L’association à une dysplasie polyépiphy-saire a été décrite mais demeure exceptionnelle. En effet, parmi 10 casde patients hospitalisés présentant une ostéochondromatose, recensésdans l’intervalle allant de 1988 à 2006, deux cas sont porteurs d’unepathologie osseuse associée. Ces derniers sont présentés ci-dessous :

Observation. – Le premier cas concerne une patiente LM âgée de80 ans, suivie depuis plusieurs années pour maladie hyperostosiqueavec antécédent d’HTA, d’hypercholestérolémie et cardiopathie isché-mique. Cette patiente présente des scapulalgies droites de type mixte,avec des épisodes de blocage limitant progressivement les mouve-ments de l’épaule droite, entravant les gestes quotidiens, et évoluantdans un contexte d’apyréxie et de bon état général. Hormis une per-turbation du bilan lipidique le bilan biologique (inflammatoire, rénalet métabolique) est normal. L’examen de l’épaule montre une limita-tion de tous les mouvements avec amyotrophie du moignon de