1
Communications affichées / Néphrologie & Thérapeutique 10 (2014) 331–378 353 la recherche des facteurs de risque pour l’anamnèse et surtout l’angioscanner pour les examens complémentaires. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion d’intérêt. Références [1] Bourgault M, et al. Nephrol Ther 2012;8:264–5. [2] Lee D-W, et al. American Society of nephrology’s 43 rd. In: Annual meeting and scientific exposition. 2010. p. 16–21. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.192 AN57 Insuffisance rénale aiguë compliquant un paludisme grave : à propos de 3 cas K. Mabrouk , A. Izem , H. Eloury , S. Elkhayatt , M. Zamd , G. Medkouri , M. Benghanem , B. Ramdani Néphrologie, Hémodialyse et Transplantation Rénale, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (K. Mabrouk) Introduction L’insuffisance rénale aiguë (IRA) constitue un des critères majeurs de gravité du paludisme selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le Plasmodium falci- parum est une cause importante d’IRA dans les zones de grande endémie. Sa survenue engage rapidement le pronostic vital. Le but du travail est d’attirer l’attention sur cette complication grave du paludisme dont l’issue peut être fatale si elle n’est pas identifiée à temps et prise en charge rapidement et correctement. Patients et méthodes Nous rapportons 3 observations de palu- disme grave compliqué d’insuffisance rénale aiguë (IRA), chez des adultes séjournant en Afrique subsaharienne et négligeant la chimioprophylaxie. L’IRA est définie selon les critères de la classi- fication Acute Kidney Injury Network (AKIN). Résultats Il s’agissait de deux hommes de 33 ans et 60 ans et d’une femme de 39 ans. Le tableau clinique était dominé par une IRA chez les 3 malades. L’IRA était associée à un neuropaludisme dans un cas. Le délai d’apparition de l’IRA était retardé de 5 à 15 jours après le début de l’accès palustre. L’anurie était présente chez 2 malades. L’augmentation de la créatininémie était supérieure à 3 fois la normale, imposant le recours à l’hémodialyse chez les 3 malades, classés ainsi au stade III de la classification AKIN. Chez les 3 malades, l’anémie, la thrombopénie et la cytolyse hépatique étaient présentes ; et la goutte épaisse révélait la présence de P. falciparum. Des perfusions de quinine étaient administrées chez nos 3 malades. L’évolution était favorable chez deux malades avec normalisation de la fonction rénale, mais fatale dans un cas. Discussion et conclusion L’IRA au cours du paludisme peut être soit fonctionnelle soit organique en rapport avec une nécrose tubu- laire aiguë (NTA). Cette dernière reste la principale manifestation rénale causée par P. falciparum et peut être le tableau clinique domi- nant d’un accès palustre grave. Son pronostic dépend de la précocité du diagnostic et du traitement par quinine mais reste sévère avec une mortalité importante malgré l’épuration extrarénale. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion d’intérêt. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.193 AN58 Premiers cas de « Warfarin-Related Nephropathy » induits par la fluindione L. Golbin 1,, C. Vigneau 1 , G. Touchard 2 , P. Siohan 3 , E. Zagdoun 4 , N. Lagoutte 1 , N. Rioux-Leclercq 5 , T. Frouget 1 1 Néphrologie, CHU Pontchaillou, Rennes, France 2 Néphrologie-Dialyse-Tranplantation Rénale, CHU la Milétrie, Poitiers, France 3 Néphrologie, CH Quimper, Quimper, France 4 Néphrologie, CH Franco-Américan Saint-Lô, Saint-Lô, France 5 Anatomie et Cytologie Pathologiques, CHU Pontchaillou, Rennes, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Golbin) Introduction L’insuffisance rénale aiguë (IRA) décrite avec la fluindione est classiquement secondaire à un mécanisme immuno- allergique [1]. Une IRA par précipitation intra-tubulaire de cylindres hématiques a été récemment décrite avec la warfarine sous le terme de « Warfarin-Related Nephropathy » (WRN) [2]. La « WRN » serait-elle extensible à la fluindione ? Patients et méthodes Nous avons recherché auprès du CHU de Rennes et de la Société de Néphrologie de l’Ouest, de janvier 2006 à octobre 2013, les cas de patients traités par anti-vitamines K (AVK) ayant présenté une IRA avec une obstruction tubulaire par des cylindres hématiques sur la biopsie rénale. Les données cliniques et histologiques ont été analysées. Résultats Sept patients (5 sous fluindione et 2 sous warfarine) ont présenté une hématurie macroscopique dans un contexte de surdosage en AVK (INR médian à 4,2) compliquée d’une IRA sévère (créatininémie (C) médiane à 473 mol/L). Outre la présence de cylindres hématiques intra-tubulaires, une nécrose tubulaire aiguë et une néphropathie sous-jacente d’origine glomérulaire quasi exclusive (IgA, glomérulonéphrite aiguë post-infectieuse, gloméru- lonéphrite à IgG kappa) ont été retrouvées. La WRN a été évoquée d’emblée chez les patients sous warfarine, alors que le diagnostic initial été erroné pour 4 des 5 patients sous fluindione et a été fait après relecture des lames. Après 1 an de suivi, 1 patient est décédé, 5 ont conservé une insuffisance rénale chronique (C médiane 162 mol/L) et 1 a récupéré une fonction rénale normale. Discussion et conclusion Nous décrivons les premiers cas de WRN induits par la fluindione. Le terme d’ « Anticoagulant-Related Nephropathy » (ARN) apparaît donc plus approprié que celui de WRN avec la description récente de cas avec l’acénocoumarol et avec le dabigatran. L’apparition d’une hématurie macroscopique sous AVK, chez les patients atteints d’une néphropathie sous- jacente au décours d’un surdosage en AVK, doit alerter le clinicien au vu de la gravité potentielle de l’ARN. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion d’intérêt. Références [1] Cam G, et al. Nephrol Dial Transplant 2012;27(4):1554–8. [2] Brodsky SV, et al. Am J Kidney Dis 2009;54(6):1121–6. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.194 AN59 Une immunoglobuline monoclonale peut en cacher une autre : premier cas de myélome multiple associé à un syndrome de Goodpasture M. Nouvier 1,, P. Trolliet 1 , C. Teuma 1 , F. Dijoud 2 , A. Vasiljevic 2 , N. Fabien 3 , S. Pelletier 1 , A.C. Rouveure 1 , A. Deeb 1 , D. Fouque 1 , M. Laville 1 1 Service de Néphrologie, Centre Hospitalier Lyon Sud, Pierre-Bénite, France 2 Laboratoire d’Anatomopathologie et de Cytologie, Hôpital Femme Mère Enfant, Bron, France 3 Laboratoire d’Immunopathologie, Centre Hospitalier Lyon-Sud, Pierre-Bénite, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Nouvier) Introduction Le syndrome de Goodpasture (SG) est une mala- die rare qui se présente classiquement par un syndrome « pneumo-rénal » : hémorragie intra-alvéolaire et gloméruloné- phrite extracapillaire liée à la présence de dépôts linéaires

Insuffisance rénale aiguë compliquant un paludisme grave : à propos de 3 cas

  • Upload
    b

  • View
    220

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Insuffisance rénale aiguë compliquant un paludisme grave : à propos de 3 cas

Communications affichées / Néphrologie & Thérapeutique 10 (2014) 331–378 353

la recherche des facteurs de risque pour l’anamnèse et surtoutl’angioscanner pour les examens complémentaires.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion d’intérêt.Références[1] Bourgault M, et al. Nephrol Ther 2012;8:264–5.[2] Lee D-W, et al. American Society of nephrology’s 43 rd. In:

Annual meeting and scientific exposition. 2010. p. 16–21.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.192

AN57

Insuffisance rénale aiguë compliquantun paludisme grave : à propos de 3 casK. Mabrouk ∗, A. Izem , H. Eloury , S. Elkhayatt , M. Zamd ,G. Medkouri , M. Benghanem , B. RamdaniNéphrologie, Hémodialyse et Transplantation Rénale, CHU Ibn Rochd,Casablanca, Maroc∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (K. Mabrouk)

Introduction L’insuffisance rénale aiguë (IRA) constitue un descritères majeurs de gravité du paludisme selon la définition del’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le Plasmodium falci-parum est une cause importante d’IRA dans les zones de grandeendémie. Sa survenue engage rapidement le pronostic vital. Le butdu travail est d’attirer l’attention sur cette complication grave dupaludisme dont l’issue peut être fatale si elle n’est pas identifiée àtemps et prise en charge rapidement et correctement.Patients et méthodes Nous rapportons 3 observations de palu-disme grave compliqué d’insuffisance rénale aiguë (IRA), chezdes adultes séjournant en Afrique subsaharienne et négligeant lachimioprophylaxie. L’IRA est définie selon les critères de la classi-fication Acute Kidney Injury Network (AKIN).Résultats Il s’agissait de deux hommes de 33 ans et 60 ans et d’unefemme de 39 ans. Le tableau clinique était dominé par une IRAchez les 3 malades. L’IRA était associée à un neuropaludisme dansun cas. Le délai d’apparition de l’IRA était retardé de 5 à 15 joursaprès le début de l’accès palustre. L’anurie était présente chez 2malades. L’augmentation de la créatininémie était supérieure à 3fois la normale, imposant le recours à l’hémodialyse chez les 3malades, classés ainsi au stade III de la classification AKIN. Chez les 3malades, l’anémie, la thrombopénie et la cytolyse hépatique étaientprésentes ; et la goutte épaisse révélait la présence de P. falciparum.Des perfusions de quinine étaient administrées chez nos 3 malades.L’évolution était favorable chez deux malades avec normalisationde la fonction rénale, mais fatale dans un cas.Discussion et conclusion L’IRA au cours du paludisme peut êtresoit fonctionnelle soit organique en rapport avec une nécrose tubu-laire aiguë (NTA). Cette dernière reste la principale manifestationrénale causée par P. falciparum et peut être le tableau clinique domi-nant d’un accès palustre grave. Son pronostic dépend de la précocitédu diagnostic et du traitement par quinine mais reste sévère avecune mortalité importante malgré l’épuration extrarénale.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion d’intérêt.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.193

AN58

Premiers cas de « Warfarin-RelatedNephropathy » induits par lafluindioneL. Golbin 1,∗, C. Vigneau 1, G. Touchard 2, P. Siohan 3, E. Zagdoun 4,N. Lagoutte 1, N. Rioux-Leclercq 5, T. Frouget 1

1 Néphrologie, CHU Pontchaillou, Rennes, France2 Néphrologie-Dialyse-Tranplantation Rénale, CHU la Milétrie,Poitiers, France

3 Néphrologie, CH Quimper, Quimper, France4 Néphrologie, CH Franco-Américan Saint-Lô, Saint-Lô, France5 Anatomie et Cytologie Pathologiques, CHU Pontchaillou, Rennes,France∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (L. Golbin)

Introduction L’insuffisance rénale aiguë (IRA) décrite avec lafluindione est classiquement secondaire à un mécanisme immuno-allergique [1]. Une IRA par précipitation intra-tubulaire decylindres hématiques a été récemment décrite avec la warfarinesous le terme de « Warfarin-Related Nephropathy » (WRN) [2]. La« WRN » serait-elle extensible à la fluindione ?Patients et méthodes Nous avons recherché auprès du CHU deRennes et de la Société de Néphrologie de l’Ouest, de janvier 2006 àoctobre 2013, les cas de patients traités par anti-vitamines K (AVK)ayant présenté une IRA avec une obstruction tubulaire par descylindres hématiques sur la biopsie rénale. Les données cliniqueset histologiques ont été analysées.Résultats Sept patients (5 sous fluindione et 2 sous warfarine)ont présenté une hématurie macroscopique dans un contexte desurdosage en AVK (INR médian à 4,2) compliquée d’une IRA sévère(créatininémie (C) médiane à 473 �mol/L). Outre la présence decylindres hématiques intra-tubulaires, une nécrose tubulaire aiguëet une néphropathie sous-jacente d’origine glomérulaire quasiexclusive (IgA, glomérulonéphrite aiguë post-infectieuse, gloméru-lonéphrite à IgG kappa) ont été retrouvées. La WRN a été évoquéed’emblée chez les patients sous warfarine, alors que le diagnosticinitial été erroné pour 4 des 5 patients sous fluindione et a été faitaprès relecture des lames. Après 1 an de suivi, 1 patient est décédé,5 ont conservé une insuffisance rénale chronique (C médiane162 �mol/L) et 1 a récupéré une fonction rénale normale.Discussion et conclusion Nous décrivons les premiers cas deWRN induits par la fluindione. Le terme d’ « Anticoagulant-RelatedNephropathy » (ARN) apparaît donc plus approprié que celui deWRN avec la description récente de cas avec l’acénocoumarol etavec le dabigatran. L’apparition d’une hématurie macroscopiquesous AVK, chez les patients atteints d’une néphropathie sous-jacente au décours d’un surdosage en AVK, doit alerter le clinicienau vu de la gravité potentielle de l’ARN.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion d’intérêt.Références[1] Cam G, et al. Nephrol Dial Transplant 2012;27(4):1554–8.[2] Brodsky SV, et al. Am J Kidney Dis 2009;54(6):1121–6.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.194

AN59

Une immunoglobuline monoclonalepeut en cacher une autre : premier casde myélome multiple associé à unsyndrome de GoodpastureM. Nouvier 1,∗, P. Trolliet 1, C. Teuma 1, F. Dijoud 2, A. Vasiljevic 2,N. Fabien 3, S. Pelletier 1, A.C. Rouveure 1, A. Deeb 1, D. Fouque 1,M. Laville 1

1 Service de Néphrologie, Centre Hospitalier Lyon Sud, Pierre-Bénite,France2 Laboratoire d’Anatomopathologie et de Cytologie, Hôpital FemmeMère Enfant, Bron, France3 Laboratoire d’Immunopathologie, Centre Hospitalier Lyon-Sud,Pierre-Bénite, France∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (M. Nouvier)

Introduction Le syndrome de Goodpasture (SG) est une mala-die rare qui se présente classiquement par un syndrome« pneumo-rénal » : hémorragie intra-alvéolaire et gloméruloné-phrite extracapillaire liée à la présence de dépôts linéaires