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Posters S583 Étaient notés un important syndrome inflammatoire avec des ano- malies immunologiques (anticorps antinucléaires (AAN), P-ANCA et C-ANCA positifs). Un bilan exhaustif avait été réalisés : biopsie gan- glionnaire (« réaction lymphocytaire ») et biopsie ostéomédullaire, EMG (polyneuropathie sensitivo-motrice), biopsei cutanée (vascu- lite leucocytoclasique). La sérologie VIH était négative. Devant une suspicion de « vascularite à ANCA » un traitement par prednisone et azathioprine était débuté en mai 2012, sans efficacité jusqu’à janvier 2013. Le patient consultait en France pour un deuxième avis avant un traitement par rituximab. À l’examen clinique était notée une éruption réalisant des lésions érythémateuses, en plaques fixes très figurées, non infiltrées, avec une bordure comme dessinée au crayon. En reprenant l’interrogatoire, la première manifesta- tion avait été cutanée temporale gauche possiblement secondaire à une piqûre d’insecte à Libreville. Dans ce contexte, associé à des troubles neuropsychiques apparus dans un deuxième temps, l’aspect de l’éruption évoquait des trypanides. Le diagnostic de trypanosomiase africaine était évoqué lors de la consultation de dermatologie. L’examen du liquide céphalorachidien confirmait une méningoencéphalite avec à l’IRM des hypersignaux T2 des noyaux gris centraux et un tracé de sommeil à l’EEG. La PCR sur le LCR et le sang confirmait le diagnostic de Trypanosoma brucei gambiense. Les lésions cutanées régressaient rapidement après traitement par nifurtimox et eflornithine. Discussion.— La trypanosomiase africaine est endémique dans l’Afrique subsaharienne avec Trypanosoma brucei rhodesiense (Afrique de l’est) et T.b. gambiense (Afrique de l’ouest). Ils sont transmis par la mouche Tsé-Tsé. Des cas intra-urbains ont récemment été rapportés à Libreville. Après une phase hématolym- phatique survient une phase encéphalitique qui peut être mortelle si non traitée. Conclusion.— L’aspect clinique des trypanides est très caractéris- tique et peut permettre un diagnostic rapide dans un contexte évocateur. Déclaration d’intérêt.— Aucun. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.498 P330 Intérêt de la trichoscopie dans le diagnostic et le suivi des teignes du cuir chevelu : une série de 12 patients Y. Bourezane , H. Bourezane Cabinet de dermatologie, Besanc ¸on, France Auteur correspondant. Mots clés : Cheveu en virgule ; Cheveu en tire-bouchon ; Teigne ; Trichoscopie Introduction.— Nous rapportons 12 cas de teignes du cuir chevelu et présentons les deux signes trichoscopiques caractéristiques : le cheveu en virgule (comma hair) et le cheveu en tire-bouchon (corks- crew hair) que nous comparons aux résultats mycologiques et aux données de la littérature. Observations.— Entre avril 2008 et avril 2012, nous avons observés 12 cas de suspicion clinique de teignes du cuir chevelu. Un examen trichoscopique avec un dermatoscope à main couplé à un appareil photo numérique a été réalisé. L’examen mycologique a étéfait chez tous les patients. Résultats.— Douze enfants âgés entre 2 et 7 ans d’origine africaine ont été inclus dans cette étude. Il s’agissait cliniquement d’une alo- pécie non cicatricielle, extensive et bien limitée chez 5 patients, de multiples petites plaques arrondies ou ovalaires mal limitées chez 6 patients, et d’une fine desquamation dans 1 cas. Les zones occipi- tales et pariétales du cuir chevelu étaient les plus souvent touchées. L’examen trichoscopique objectivait la présence de cheveux en vir- gule ou en tire-bouchon, ou les 2, chez tous les patients, associés parfois à des cheveux cassés ou dystrophiques, voire des points noirs (black dots). Nous n’avons trouvé aucun signe classique de pelade et l’examen chez 12 enfants témoins était strictement normal. La culture mycologique objectivait 7 cas d’infection à Trichophyton soudanense, 4à Trichophyton tonsurans et 1cas à Microsporon audouinii. Discussion.— En 2008, Slowinska et al. décrivaient pour la première fois le signe du cheveu en virgule chez 2 enfants. En 2011, Hughes et al. rapportaient le signe du cheveu en tire-bouchon chez 6 enfants noirs, surtout en cas d’infection par T. soudanense. Les auteurs sug- gèrent que le cheveu en tire-bouchon serait une variante du cheveu en virgule chez les sujets noirs, ou une spécificité des teignes à T. Soudanense. Nos observations confirment la spécificité de ces 2 aspects du cheveu en cas de teigne du cuir chevelu, retrouvés sou- vent simultanément chez le même patient. Par ailleurs, nous avons observé chez 2 patients un changement de l’image trichoscopique après traitement par griséfulvine (diminution du nombre, voire dis- parition des cheveux en virgule ou en tire-bouchons), confirmant ainsi l’intérêt de la trichoscopie dans le suivi des teignes du cuir chevelu. Conclusion.— La trichoscopie est une méthode simple, rapide et peu coûteuse pour le diagnostic et suivi des teignes du cuir chevelu. Nous émettons l’hypothèse d’un spectre évolutif de la forme de la tige pilaire en cas de teigne pourraient correspondre à différents stades évolutifs de la teigne, d’abord cheveux en virgules puis cheveux en tire-bouchons et enfin cheveux dystrophiques aboutissant aux classiques points noirs. Déclaration d’intérêt.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.499 P331 Cryptococcose cutanée primitive atypique A.-S. Dutkiewicz , C. Dutriaux , K. Ezzedine , B. Milpied , J. Seneschal, A. Taïeb Dermatologie, hôpital Saint-André, Bordeaux, France Auteur correspondant. Mots clés : Cryptococcose cutanée primitive ; Cryptococcus neoformans ; Immunocompétence Introduction.— Le cryptocoque est une levure encapsulée repré- sentée par deux espèces : Cryptococcus neoformans et C. gattii. La forme la plus représentée est hématogène, avec atteinte neu- rologique, pulmonaire ou osseuse chez l’immunodéprimé. Nous décrivons un cas de cryptococcose cutanée primitive (CCP) atypique dans sa présentation, car survenue chez une patiente immuno- compétente, de localisation unilatérale sur un membre atteint de lymphœdème chronique, suggérant une immunodépression locale. Observation.— Une femme de 68 ans aux antécédents de mélanome de cheville (traitement chirurgical) et de cancer du sein droit traité, 6 ans auparavant, par mammectomie et curage axillaire compliqué d’un lymphœdème homolatéral, présentait depuis un an des lésions érythématopapuleuses du membre supérieur droit, prurigineuses, avec une disposition sporotrichoïde. Plusieurs antibiothérapies sys- témiques étaient restées inefficaces. Histologiquement, on observait un granulome épithélioïde gigan- tocellulaire sans nécrose, orientant vers une cause infectieuse. La culture bactériologique était négative mais la culture mycolo- gique sur biopsie révélait des colonies de Cryptococcus neoformans. Après un bilan d’extension négatif, un traitement par fluconazole 400 mg/j pendant 8 semaines permettait une disparition rapide des lésions. Le diagnostic de CCP localisée chez une patiente immunocompé- tente était retenu devant l’ensemble des données cliniques, et la disparition des lésions sous-traitement. Discussion.— La CCP est une forme de bon pronostic, transmise par inoculation cutanée directe. L’interrogatoire doit être exhaus- tif, notamment sur le mode de vie (rural, loisirs, pigeons) et

Intérêt de la trichoscopie dans le diagnostic et le suivi des teignes du cuir chevelu : une série de 12 patients

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Posters S583

Étaient notés un important syndrome inflammatoire avec des ano-malies immunologiques (anticorps antinucléaires (AAN), P-ANCA etC-ANCA positifs). Un bilan exhaustif avait été réalisés : biopsie gan-glionnaire (« réaction lymphocytaire ») et biopsie ostéomédullaire,EMG (polyneuropathie sensitivo-motrice), biopsei cutanée (vascu-lite leucocytoclasique). La sérologie VIH était négative. Devant unesuspicion de « vascularite à ANCA » un traitement par prednisoneet azathioprine était débuté en mai 2012, sans efficacité jusqu’àjanvier 2013. Le patient consultait en France pour un deuxièmeavis avant un traitement par rituximab. À l’examen clinique étaitnotée une éruption réalisant des lésions érythémateuses, en plaquesfixes très figurées, non infiltrées, avec une bordure comme dessinéeau crayon. En reprenant l’interrogatoire, la première manifesta-tion avait été cutanée temporale gauche possiblement secondaireà une piqûre d’insecte à Libreville. Dans ce contexte, associé àdes troubles neuropsychiques apparus dans un deuxième temps,l’aspect de l’éruption évoquait des trypanides. Le diagnostic detrypanosomiase africaine était évoqué lors de la consultation dedermatologie. L’examen du liquide céphalorachidien confirmait uneméningoencéphalite avec à l’IRM des hypersignaux T2 des noyauxgris centraux et un tracé de sommeil à l’EEG. La PCR sur le LCR etle sang confirmait le diagnostic de Trypanosoma brucei gambiense.Les lésions cutanées régressaient rapidement après traitement parnifurtimox et eflornithine.Discussion.— La trypanosomiase africaine est endémique dansl’Afrique subsaharienne avec Trypanosoma brucei rhodesiense(Afrique de l’est) et T.b. gambiense (Afrique de l’ouest). Ilssont transmis par la mouche Tsé-Tsé. Des cas intra-urbains ontrécemment été rapportés à Libreville. Après une phase hématolym-phatique survient une phase encéphalitique qui peut être mortellesi non traitée.Conclusion.— L’aspect clinique des trypanides est très caractéris-tique et peut permettre un diagnostic rapide dans un contexteévocateur.Déclaration d’intérêt.— Aucun.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.498

P330Intérêt de la trichoscopie dans lediagnostic et le suivi des teignes ducuir chevelu : une série de 12 patientsY. Bourezane ∗, H. BourezaneCabinet de dermatologie, Besancon, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Cheveu en virgule ; Cheveu en tire-bouchon ; Teigne ;TrichoscopieIntroduction.— Nous rapportons 12 cas de teignes du cuir cheveluet présentons les deux signes trichoscopiques caractéristiques : lecheveu en virgule (comma hair) et le cheveu en tire-bouchon (corks-crew hair) que nous comparons aux résultats mycologiques et auxdonnées de la littérature.Observations.— Entre avril 2008 et avril 2012, nous avons observés12 cas de suspicion clinique de teignes du cuir chevelu. Un examentrichoscopique avec un dermatoscope à main couplé à un appareilphoto numérique a été réalisé. L’examen mycologique a été faitchez tous les patients.Résultats.— Douze enfants âgés entre 2 et 7 ans d’origine africaineont été inclus dans cette étude. Il s’agissait cliniquement d’une alo-pécie non cicatricielle, extensive et bien limitée chez 5 patients, demultiples petites plaques arrondies ou ovalaires mal limitées chez6 patients, et d’une fine desquamation dans 1 cas. Les zones occipi-tales et pariétales du cuir chevelu étaient les plus souvent touchées.L’examen trichoscopique objectivait la présence de cheveux en vir-gule ou en tire-bouchon, ou les 2, chez tous les patients, associésparfois à des cheveux cassés ou dystrophiques, voire des points noirs

(black dots). Nous n’avons trouvé aucun signe classique de peladeet l’examen chez 12 enfants témoins était strictement normal. Laculture mycologique objectivait 7 cas d’infection à Trichophytonsoudanense, 4 à Trichophyton tonsurans et 1 cas à Microsporonaudouinii.Discussion.— En 2008, Slowinska et al. décrivaient pour la premièrefois le signe du cheveu en virgule chez 2 enfants. En 2011, Hugheset al. rapportaient le signe du cheveu en tire-bouchon chez 6 enfantsnoirs, surtout en cas d’infection par T. soudanense. Les auteurs sug-gèrent que le cheveu en tire-bouchon serait une variante du cheveuen virgule chez les sujets noirs, ou une spécificité des teignes àT. Soudanense. Nos observations confirment la spécificité de ces2 aspects du cheveu en cas de teigne du cuir chevelu, retrouvés sou-vent simultanément chez le même patient. Par ailleurs, nous avonsobservé chez 2 patients un changement de l’image trichoscopiqueaprès traitement par griséfulvine (diminution du nombre, voire dis-parition des cheveux en virgule ou en tire-bouchons), confirmantainsi l’intérêt de la trichoscopie dans le suivi des teignes du cuirchevelu.Conclusion.— La trichoscopie est une méthode simple, rapide et peucoûteuse pour le diagnostic et suivi des teignes du cuir chevelu. Nousémettons l’hypothèse d’un spectre évolutif de la forme de la tigepilaire en cas de teigne pourraient correspondre à différents stadesévolutifs de la teigne, d’abord cheveux en virgules puis cheveuxen tire-bouchons et enfin cheveux dystrophiques aboutissant auxclassiques points noirs.Déclaration d’intérêt.— Aucun.

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P331Cryptococcose cutanée primitiveatypique�

A.-S. Dutkiewicz ∗, C. Dutriaux , K. Ezzedine , B. Milpied ,J. Seneschal , A. TaïebDermatologie, hôpital Saint-André, Bordeaux, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Cryptococcose cutanée primitive ; Cryptococcusneoformans ; ImmunocompétenceIntroduction.— Le cryptocoque est une levure encapsulée repré-sentée par deux espèces : Cryptococcus neoformans et C. gattii.La forme la plus représentée est hématogène, avec atteinte neu-rologique, pulmonaire ou osseuse chez l’immunodéprimé. Nousdécrivons un cas de cryptococcose cutanée primitive (CCP) atypiquedans sa présentation, car survenue chez une patiente immuno-compétente, de localisation unilatérale sur un membre atteint delymphœdème chronique, suggérant une immunodépression locale.Observation.— Une femme de 68 ans aux antécédents de mélanomede cheville (traitement chirurgical) et de cancer du sein droit traité,6 ans auparavant, par mammectomie et curage axillaire compliquéd’un lymphœdème homolatéral, présentait depuis un an des lésionsérythématopapuleuses du membre supérieur droit, prurigineuses,avec une disposition sporotrichoïde. Plusieurs antibiothérapies sys-témiques étaient restées inefficaces.Histologiquement, on observait un granulome épithélioïde gigan-tocellulaire sans nécrose, orientant vers une cause infectieuse.La culture bactériologique était négative mais la culture mycolo-gique sur biopsie révélait des colonies de Cryptococcus neoformans.Après un bilan d’extension négatif, un traitement par fluconazole400 mg/j pendant 8 semaines permettait une disparition rapide deslésions.Le diagnostic de CCP localisée chez une patiente immunocompé-tente était retenu devant l’ensemble des données cliniques, et ladisparition des lésions sous-traitement.Discussion.— La CCP est une forme de bon pronostic, transmisepar inoculation cutanée directe. L’interrogatoire doit être exhaus-tif, notamment sur le mode de vie (rural, loisirs, pigeons) et