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I S O L A T I O N T H E R M I Q U E D E S M U R S C R E U X 1 9 9 8

Isolation Murs Creux

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I S O L A T I O NT H E R M I Q U ED E S M U R S C R E U X

1 9 9 8

I S O L A T I O NT H E R M I Q U ED E S M U R S C R E U X

Edition 1998

5. Le mur creux à réaliser 175.1. Caractéristiques des matériaux 17

5.1.1. Maçonnerie de parement 175.1.2. Isolant thermique 175.1.3. Mur intérieur 185.1.4. Enduit intérieur 18

5.2. Mise en oeuvre de l’isolant 195.2.1. Remplissage partiel de la

coulisse 195.2.2. Remplissage complet de

la coulisse 19

6. Le règlement thermique en RégionWallonne 21

7. Comment atteindre les performances thermiques ? 23

8. Comportement hygrothermique du mur creux isolé 258.1. Comportement thermique 258.2. Comportement hydrique 25

8.2.1. Risque de condensation superficielle et de forma-tion de moisissures 25

8.2.2. Risque de condensation interne 25

8.2.3. Ventilation de la coulisse 258.2.4. Mise en peinture de la

maçonnerie de parement 268.2.5. Hydrofugation des maçon-

neries de parement 26

3I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

Table des matières

1. Introduction 51.1. Le confort ! 51.2. Que représentent les murs de

façade dans l’ensemble des déperditions au travers de l’enveloppe du bâtiment ? 6

2. Mur monolithique 7

3. Mur creux non isolé 83.1. Etanchéité à l’eau de pluie 83.2. Niveau d’isolation thermique 93.3. Risque de condensation super-

ficielle et de formation de moisissures 9

3.4. Risque de condensation interne 103.5. Ventilation de la coulisse 103.6. Mise en peinture de la maçon-

nerie de parement 11

4. Mur creux existant à isoler - travaux derénovation 124.1. Caractéristiques des matériaux

isolants 124.2. Isolation par l’intérieur 144.3. Isolation par l’extérieur 154.4. Isolation par remplissage de la

coulisse 16

Cette brochure s'adresse en priorité aux techniciens du bâtiment, auxdessinateurs et aux particuliers désireux d'établir un dialogue avec unentrepreneur ou un architecte.

Elle concerne uniquement l'isolation des murs creux dans le cadre d'unehabitation unifamiliale, tant en construction neuve qu'en rénovation.

9. Qualité de l’exécution 279.1. Assurer une parfaite continuité

de l’isolant 279.2. Eviter la circulation d’air froid

entre l’isolant et le mur intérieur 289.3. Drainage de la coulisse 289.4. Eviter le transfert d’eau vers le

mur intérieur 299.5. Empêcher les entrées d’air

extérieur non contrôlées 30

10.Quelques détails de conception et d’exécution 3110.1. L’isolation thermique et les pro-

blèmes d’humidité au pied desfaçades 31

10.2. L’isolation thermique et l’étanchéité à l’eau et à l’air au niveau des baies 32

10.3. Eviter les ponts thermiques 33

11. Conclusion 37

Bibliographie 39

5I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

1Introduction

L’énergie est un problème crucial :

■ la Wallonie ne produit que 2 % de l’éner-gie qui lui est nécessaire;

■ les réserves énergétiques mondialess’épuisent lentement;

■ la pollution atmosphérique s’accroît et leCO2 amplifie l’effet de serre.

Il devient urgent d’économiser davantagel’énergie.

Economie et confort, deux données conci-liables ?

Nous voulons tous une habitation confortable,un petit nid douillet où il fait bon vivre, maisnous voulons aussi réduire notre facture éner-gétique...

Le confort sans gaspillage, c’est possiblegrâce à une isolation thermique performante.

Une maison bien isolée ? Une maison où ilfait bon vivre !

Une maison plus saine où l’on se sent mieux.Sans courants d’air intempestifs, sans humidi-té, sans coups de froid.

Une maison bien isolée ? Une maison éco-nome en énergie !

Pour un même confort, la température de l’airpourra être quelque peu abaissée et les déper-ditions par ventilation seront donc plus faibles.

Une meilleure isolation augmente l’effet utiledes gains solaires et internes (éclairage, elec-tro-menagers etc …), la saison de chauffe estécourtée, la puissance de l’installation plusfaible et par conséquent la consommationd’énergie réduite.

Beaucoup d’énergie se perd par les paroisextérieures de l’habitation (toiture, fenêtres,sol, ...), surtout lorsqu’elles sont peu ou nonisolées.

1.1. Le confort !

En préconisant un niveau d’isolation thermiqueplus performant de nos bâtiments, la régle-mentation tend également à en améliorer leconfort.

En effet, la température de confort à l’intérieurd’un local n’est autre que la moyenne entre latempérature de l’air et celle des parois environ-nantes. Or, il est bien connu que plus le niveaud’isolation thermique d’une paroi est élevé etplus la température de surface de cette derniè-re sera proche de celle de l’air ambiant.

Par conséquent, plus l’enveloppe du bâti-ment est isolée thermiquement, plus rapide-ment le confort est atteint avec une tempéra-ture d’air plus faible.

Figure 1.La température de confort (températurerésultante sèche) peut être mesurée aumoyen d’un thermomètre ordinaire dontle réservoir de mercure est placé aucentre d’une sphère creuse à paroi mince(balle de ping-pong, par exemple).

6 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

Ou encore : un même confort peut être obtenu enchauffant moins l’air, en raccourcissant la pé-riode de chauffe, en réduisant la puissance del’installation de chauffage; bref, en faisant deséconomies.

Le règlement thermique a également pris enconsidération la qualité de l’air de nos loge-ments, qui fait trop souvent l’objet d’un amal-game avec ce que certains appellent une “sur-isolation”.

En imposant des dispositions propres à la ven-tilation des bâtiments, la Région Wallonne aclairement voulu dissocier la notion de qualitéd’air de celle de l’isolation thermique; et ce,même si ces deux paramètres ont des réper-cussions sur le confort.

7% 11%

18%0%

39%

25%

6%18%

21%25%

4%

26%

ponts thermiquesplafonds et toituresplanchers intérieursmursportes extérieuresfenêtres

(*) L’ enquête SENVIV “ Aspects energetiques desnouvelles constructions en Flandre : isolation, venti-lation, chauffage” a été réalisée dans le cadre d’unprogramme subsidé par IWT-VLIET.

Figure 2 - Participation (%) des différentesparois dans l’obtention du niveau d’isolation

global K.

1.2. Que représentent les mursde façade dans l’ensembledes déperditions au traversde l’enveloppe du bâti-ment ?

Une étude réalisée en Flandre et portant surdeux cents logements (*) récents isolés ther-miquement montre, qu’avec les fenêtres, lesmurs de façade se taillent la part la plus im-portante des déperditions calorifiques de nosbâtiments.

Il ressort de cette étude que, si les façadesreprésentent encore une source importante dedéperdition, c’est, d’une part, parce que lessurfaces qu’elles représentent sont significa-tives et, d’autre part, parce que nous n’avonspas encore l’habitude de prévoir des épais-seurs d’isolant permettant d’atteindre unniveau d’isolation réellement performant.

Maisons individuelles

Immeubles d’appartements

40%

17%24%1%

27%

24%

7I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

Mur monolithique

Figure 3 - Mur monolithique.1. pénetration de l’eau de pluie2. condensation superficielle et moisisures3. déperdition de chaleur

(**)Pour les murs massifs en blocs légers (bétoncellulaire, par exemple ), un coefficient de transmis-sion thermique k de 0,6 W/m2 K nécessite l’emploide blocs de 29 cm d’épaisseur et l’application d’unenduit étanche à l’eau du côté extérieur.

Pendant très longtemps, les murs de façadeétaient constitués par une maçonnerie monoli-thique d’une brique ou d’une brique et demied’épaisseur.

Ce type de conception a été abandonné pourles raisons suivantes :

■ risque d’infiltration au travers des façadesexposées aux pluies battantes;

■ déperditions calorifiques trop importantes(**);

■ formation possible de condensationsuperficielle et de moisissures.

2

3

1

2

A BC

8 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

33.1. Etanchéité à l’eau de pluie

Afin de pallier les inconvénients du mur mono-lithique, le mur creux a, dans notre pays, sup-planté le premier cité depuis de nombreusesannées.

En effet, ce type de mur permet de réaliser leprincipe de la double barrière d’étanchéité.

Mur creux non isolé

A. Maçonnerie de parement

Elle joue le rôle d’écran contre les pluies battantes, mais n’offre pas une étanchéité totale.

La quantité d’eau et la rapidité avec laquelle celle-ci traverse la maçonnerie de parement est biensûr fonction du soin apporté à la réalisation de cette maçonnerie, mais également de la capillaritéde cette dernière.

Par capillarité, il faut entendre la capacité d’absorption d’eau d’un matériau par succion naturelle.Une maçonnerie de parement capillaire ne donnera lieu à des écoulements d’eau significatifs dans la cou-lisse (B) qu’après une exposition prolongée aux pluies battantes.A l’inverse, une maçonnerie de parement constituée de matériaux peu capillaires sera le siège, dans lesmêmes conditions, de pénétrations d’eau rapides et abondantes dans la coulisse.

B. Coulisse

La coulisse remplit la fonction de rupture capillaire et de chambre de décompression. Elle empêcheque l’eau qui a traversé la maçonnerie de parement soit transportée vers l’intérieur et permet à cetteeau de s’écouler sur la face interne du parement.

Figure 4 - Mur creux traditionnel

Contact avec l’eau Fin de l’absorption Saturation maximaleet début d’absorption Saturation initialecapillaire

Figure 5 - Absorption de l’eau dans un système poreux

9I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

3.2. Niveau d’isolation thermi-que

Le niveau d’isolation thermique d’une paroi estcaractérisé par son coefficient de transmissionthermique k (***). Ce coefficient représente laquantité de chaleur, exprimée en J ou en W.s,qui traverse 1 m2 de la paroi par secondelorsque celle-ci sépare deux ambiances dont latempérature diffère de 1 K (1° C).

Le coefficient k s’exprime donc en W/m2.K et,plus sa valeur est faible, plus la paroi est isolan-te thermiquement.

A titre d’exemple, la figure 6 reprend le coeffi-cient k de 3 types de murs de façade, tels qu’ils

Brique de parement Brique de parement Brique de parementCoulisse Coulisse Coulisse

Bloc de terre cuite perforé Bloc de béton mi-lourd Bloc de béton cellulaireEnduit intérieur Enduit intérieur Enduit intérieur

k = 1,37 W/m2.K k = 2,17 W/m2.K k = 0,88 W/m2.K

(***) Les documents en vigueur au niveau européenutilisent la lettre U au lieu de k pour désigner le coef-ficient de transmission thermique.

La coulisse devra donc être drainée afin que l’eausoit renvoyée à l’extérieur, à hauteur de chaqueinterruption (baies de fenêtre et de porte, pied defaçade, ...).

Elle empêche le transfert vers l’intérieur, del’eau qui a traversé la maçonnerie de parementet permet à cette eau de s’écouler sur la faceinterne de cette dernière.

C. Paroi intérieure enduite

Cette partie de la façade joue le rôle de barriè-re à l’air et permet une mise en équilibre despressions de part et d’autre de la maçonneriede parement.

En l’absence d’une barrière à l’air efficace, l’eauqui aurait traversé la maçonnerie de parementau droit d’une petite discontinuité pourrait êtreprojetée au point d’atteindre la paroi intérieurede la façade lorsque celle-ci est exposée à despluies accompagnées de grand vent.

C’est pourquoi, en l’absence d’un enduit appliquésur la face vue de la paroi intérieure (maçonnerieintérieure apparente), il y a lieu d’assurer l’étan-chéité à l’air en enduisant cette paroi, mais ducôté coulisse, afin que l’eau perde toute vitesse ets’écoule à la face interne de la maçonnerie deparement.

Figure 6

étaient fréquemment réalisés dans notre pays.Une telle composition de mur ne permet pasd’atteindre le coefficient de transmissionthermique maximum k imposé par le règle-ment thermique wallon, à savoir :

kmax ≤ 0,6 W/m2.K

3.3. Risque de condensationsuperficielle et de formationde moisissures

Pour un climat intérieur normal (températurecomprise entre 15 et 20° C et une humiditérelative de l’air comprise entre 45 et 65 %), lerisque de condensation à la face intérieure d’unmur creux non isolé est pratiquement nul. Enoutre, la condensation superficielle se mani-festera en premier lieu au niveau du vitrage,qui est généralement plus froid que le mur etdoit être considérée comme étant un signe

19 6 14 9 6 14 19 6 14 1

10 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

(****) Pour les bâtiments à ossature en bois, unpare-vapeur doit être disposé sur la face chaude del’isolant; il assurera simultanément les rôles de bar-rière à la vapeur et d’étanchéité à l’air.

Figure 7 - Diffusion de vapeur au traversde la façade

sensiblement plus important que par diffusionau travers des matériaux.

La mise en oeuvre d’un pare-vapeur dans lesmurs creux n’a aucune utilité si le climat intérieurest celui d’un logement normal et si la finitionintérieure des façades est étanche à l’air (****).

La quantité de vapeur qui diffuse au travers d’unmur creux est à ce point dérisoire par rapport à laquantité de vapeur produite dans un bâtiment,qu’il est totalement illusoire de tabler sur la per-méabilité à la vapeur des façades (“respiration dumur”), pour se débarrasser de l’humidité résul-tant de l’occupation.C’est pour cette raison que le règlement ther-mique wallon impose une ventilation des bâti-ments destinée entre autres à évacuer lesvapeurs produites.

3.5. Ventilation de la coulisse

Cette ventilation, qui est généralement réaliséeen laissant des joints verticaux ouverts en piedet en tête de la maçonnerie de parement,devrait, selon certains :

■ réduire les risques de condensationsuperficielle;

■ permettre d’éliminer la condensationinterne à la paroi;

■ favoriser le séchage de la maçonnerie deparement.

d’une humidité relative de l’air trop élevée sielle est fréquente et prolongée.

Le risque devient toutefois réel, si le coefficientk de la façade est supérieur à 1,7 W/m2.K; etce, plus particulièrement au dos des meubles,derrière des tentures ou encore dans desangles, là où la circulation d’air est moinsintense et où, de ce fait, la température super-ficielle est plus basse et le taux d’humidité rela-tive de l’air plus élevé.

Quant au développement de moisissures, s’ilpeut être favorisé par la condensation superfi-cielle, celle-ci n’est cependant pas indispen-sable. En effet, un taux d’humidité relativeélevé (± 80 %) peut entraîner une humidifica-tion des matériaux (hygroscopicité) - commeles enduits, les papiers peints, ... - propice audéveloppement de moisissures lorsque celles-ci y trouvent un fond nourrissant.

Les murs creux non isolés thermiquement nedonnent qu’exceptionnellement lieu à la forma-tion de condensation superficielle, mais peuventnéanmoins être le siège d’un développement demoisissures. C’est pourquoi le coefficient kmax

imposé par le règlement thermique wallon pourles murs de façade est ≤ 0,6 W/m2.K.

3.4. Risque de condensationinterne

Pendant la majeure partie de l’année, le climatrégnant dans les logements est tel que la pres-sion de vapeur y est plus élevée qu’à l’exté-rieur. Cette situation a pour conséquencequ’une certaine quantité de vapeur diffuse autravers des murs de façade et peut s’y conden-ser.

Des études ont toutefois démontré que, pour

les locaux d’habitation dont les façades sontconstituées par des murs creux, la condensa-tion interne se produisait au niveau de lamaçonnerie de parement et que la quantité decondensat représentait annuellement un débitlargement inférieur à celui susceptible d’êtreabsorbé par cette maçonnerie lors d’une seulepluie battante.

Le phénomène de condensation interne à lafaçade ne doit dès lors être pris en considéra-tion que pour des bâtiments qui sont le sièged’une production de vapeur importante (pis-cines, cuisines industrielles, ...) et plus parti-culièrement lorsque leurs parements exté-rieurs sont peints ou réalisés en briquesémaillées.

Il faut toutefois éviter les fuites d’air directesentre l’ambiance intérieure et la coulisse, letransport de vapeur par convection étant

11I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

Rien n’est moins vrai en ce qui concerne lesphénomènes de condensation superficielleet/ou interne, puisqu’une ventilation intensivede la coulisse en période hivernale a pourconséquence un refroidissement, aussi bien dela maçonnerie de parement que du mur in-térieur; ce qui ne peut mener qu’à une aug-mentation des risques précités.

En ce qui concerne le séchage de la maçonne-rie de parement, celui-ci peut être quelque peufavorisé par la ventilation de la coulisse lorsquece parement ne peut sécher aisément par laface extérieure (présence de peinture, briquesémaillées, ...).

Par ailleurs, si la peinture peut réduire dansdes proportions sensibles la quantité d’eaususceptible de pénétrer dans la maçonnerie parcapillarité, elle freine également considérable-ment le séchage de cette dernière. C’est pour-quoi il est important de veiller à éviter les péné-trations directes d’eau dans la maçonnerie(couvre-murs efficaces, seuils étanches, ...).

Quant aux hydrofuges de surface, ils permet-tent de réduire les pénétrations d’eau par capil-larité et ne ralentissent que très faiblement leséchage de la maçonnerie. Ils ont commeavantage de retarder la saturation de la maçon-nerie et donc de permettre à cette dernièred’absorber l’eau qui aurait pénétré dans la cou-lisse par les imperfections du parement.

Vu le grand nombre de discontinuités présentesdans les feuils de peinture appliqués sur lesmaçonneries, le rôle de la peinture réside essen-tiellement dans la décoration et non dans la réa-lisation d’une étanchéité.

Figure 8 - Ventilation de la coulisseFigure 9 - Pénétration d’eau au travers dela maçonnerie de parement

La ventilation de la coulisse n’a d’utilité que dansle cas de parements faiblement perméables à lavapeur. Seules les ouvertures permettant le drai-nage de la coulisse au pied de la façade doiventdonc toujours être maintenues.

3.6. Mise en peinture de lamaçonnerie de parement

Trop souvent, on compte sur la mise en pein-ture de la maçonnerie de parement pour remé-dier à des infiltrations d’eau au travers d’unefaçade.

Or, il faut savoir que l’eau qui traverse lamaçonnerie de parement pénètre dans cettedernière par les inévitables petites discontinui-tés (joints incomplètement remplis, petitstrous, fissures, ...) qui y sont présentes et quine peuvent pas toujours être colmatées par lefeuil de peinture.

12 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

44.1. Caractéristiques des maté-

riaux isolants

Les isolants thermiques mis en œuvre auniveau des façades appartiennent le plus sou-vent aux 3 grandes familles suivantes :

■ laines minérales;■ mousses plastiques;■ verre cellulaire;■ autres (*).

Sont considérés comme isolants thermiquesles matériaux dont le coefficient de conductivi-

Il ressort du § 3. que, si le mur creux non isoléest sensiblement plus performant que le murmonolithique, il présente néanmoins deslacunes importantes du point de vue desdéperditions calorifiques.

Pour remédier à cette situation, il convientdonc de prévoir une isolation thermique quipeut être rapportée :

■ par l’intérieur;■ par l’extérieur;■ par insufflation d’un matériau isolant dans

la coulisse.

Mur creux existant à isoler - travaux de rénovation

té thermique (λ) est ≤ 0,065 W/m.K. Plus lavaleur de ce coefficient est faible et plus lematériau sera performant du point de vue iso-lation thermique.

Le tableau 1 reprend les principales caractéris-tiques des isolants thermiques.

(*) D’autres isolants tels que la perlite, la vermiculi-té, le liège … peuvent être envisagés; il s’agit toute-fois de matériaux réservés généralement à des appli-cations spécifiques.

Tableau 1 Laine minérale MW Mousses synthétiques Verre cellulaire CG

EPS XPS PUR PIRrevêtue revêtue

Conditionnement commercial Panneau rigide Panneau rigide avec ou sans emboîtements Panneau rigideou semi-rigide

Longueur (cm) : 100 à 130 100 à 130 120Largeur (cm) : 60 60 60Epaisseur (mm) : 40 à 120 40 à 120 40 à 100

Origine et fabrication Obtenue à partir de Obtenue par moussage de matières plastiques issues Constitué de verre purverre ou de roche de la pétrochimie (chimie du pétrole) expanséen fusion. Les fibres sont transformées en produit homogène àl’aide d’un liant hydrofuge

Tableau 1 (suite) Laine minérale MW Mousses synthétiques Verre cellulaire CG

EPS XPS PUR PIRrevêtue revêtue

Conductivité thermique (λ)(1) 0,032 à 0,041 0,033 à 0,040 0,027 à 0,034 0,024 à 0,029 0,024 à 0,029 0,040 à 0,048(2) 0,045 0,045 0,040 0,035 0,035 0,055

Comportement à l’eau Non capillaire Imperméable = étanche à l’eau Imperméable

(n’absorbe pas l’eau) = étanche à l’eau

Comportement à la vapeur d’eau Totalement perméable Faiblement perméable à la vapeur d’eau Etanche à la vapeur d’eauà la vapeur d’eauNon hygroscopique(prise d’humidité quasi nulle)

Perméabilité à l’air Totalement perméable Très faiblement perméable à l’air Imperméable à l’airà l’air

Réaction au feu Non combustible Combustible Non combustible

(1) ld : intervalle de valeurs certifiées dans les agréments techniques ATG.(2) Selon l’addendum 1 à la norme NBN B 62-002, on utilise la valeur normalisée à défaut de valeur ld.(*) autres isolants

MW : laine minérale - laine de roche ou laine de verre PUR : polyuréthaneEPS : polystyrène expansé PIR : polyisocyanurateXPS : polystyrène extrudé CG : verre cellulaire

(*) Pour des isolants tels que la perlite, la vermiculite, le liège, … qui ne disposent pas d’un agrément technique, on se réferera à la brochure “Isolation thermique de la toiture inclinée”.

13I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

14 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

4.2. Isolation par l’intérieur

On distingue essentiellement deux techniquesd’exécution qui peuvent être schématiséescomme aux figures 10 et 11 ci-après.

Inconvénients

Si l’isolation par l’intérieur est valable en ce quiconcerne les économies d’énergie et le com-portement de l’isolation dans le temps, elleprésente néanmoins les inconvénients sui-vants :

■ la maçonnerie portante subit des écarts

de température été-hiver qui peuvent pro-voquer des variations dimensionnellessusceptibles de favoriser l’apparition defissures au droit des jonctions avec lesparois adjacentes; en outre, en périodehivernale, le risque de dégâts dus au gelest accru;

■ afin d’éviter une condensation à l’interfacemaçonnerie portante / isolant, il y a lieu deprotéger soigneusement ce dernier aumoyen d’une barrière étanche à l’air et à lavapeur; il est en outre prudent de choisirun isolant peu perméable à la vapeur etd’éviter la présence d’une lame d’air,

1

2 3 4

5 6

Figure 10 - Isolation par l’intérieur(système avec lattage)1. maçonnerie (existante)2. enduit intérieur éventuel3. lattage4. isolation entre les lattes5. pare-vapeur6. finition intérieure

1 2 3 4 5

6

Figure 11 - Isolation par l’intérieur (panneaux sandwich)1. maçonnerie (existante)2. enduit intérieur éventuel3. isolation partiellement ou complètement collée, éven-

tuellement fixée mécaniquement4. pare-vapeur éventuel5. finition intérieure (le plus souvent panneaux de plâtre)6. plot de colle

même de faible épaisseur, entre l’isolantet la maçonnerie;

■ l’isolation thermique étant interrompue audroit des jonctions avec les autres parois,un pont thermique subsiste à tous cesendroits; il en résulte un risque de forma-tion de condensation et de moisissures(voir fig. 12);

■ l’isolation thermique intérieure réduit lacapacité thermique du mur et donc la pos-sibilité d’y accumuler de la chaleur;

■ le risque de dégât par le gel dans les cana-lisations d’eau situées entre le mur etl’isolant est fortement accru.

15I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

4.3. Isolation par l’extérieur

Cette technique consiste généralement à appli-quer une couche d’isolation thermique et àposer un revêtement assurant à la fois la fini-tion et la protection contre les sollicitations cli-matiques et mécaniques.

On retient essentiellement cinq systèmes :

■ l’enduit isolant comprenant :- une sous-couche isolante constituée

par un mortier composé de granulésde polystyrène expansé et/ou de perli-te et d’un liant du type ciment,

- une couche de finition le plus souventà base de liant hydraulique (cimen-tage);

■ les panneaux d’isolation pourvus d’unenduit comprenant :- des panneaux de polystyrène, de laine

minérale, de verre cellulaire ou depolyuréthane collés et/ou fixés méca-niquement au support,

- un enduit de finition synthétique ouminéral, armé d’un treillis synthétiqueou métallique (figure 13);

■ les panneaux d’isolation complétés d’unestructure supportant l’enduit : cette tech-nique se rapproche de la précédente, si cen’est que l’isolant est disposé entre leséléments d’une structure servant de sup-port à l’armature de l’enduit; dans ce cas,l’enduit est le plus souvent minéral et estindépendant de l’isolant;

■ l’isolation thermique protégée par un bar-dage : ce système est similaire au précé-dent, si ce n’est que l’enduit armé estremplacé par un bardage (ardoises,lamelles métalliques ou plastiques, revê-tement en bois, ...) fixé sur l’ossature (fig.14);

■ les éléments isolants préfabriqués : il s’a-git le plus souvent de panneaux compor-tant une âme isolante et un revêtementmétallique ou synthétique que l’on fixemécaniquement sur le support.

Figure 12 - Pont thermique au droit de lajonction avec les parois adjacentes1. moisissures2. isolant thermique3. pare-vapeur4. finition intérieure

1

2 3 4

Figure 13 - Système d’isolation par l’exté-rieur1. isolant thermique2. sous-couche de l’enduit3. armature4. enduit de finition5. profile de rive6. fixation mécanique de l’isolant

Figure 14 - Isolation extérieure protégéepar un bardage1. mur creux existant2. isolation thermique3. lattage4. bardage

1

2

3

456

1

2

3

4

16 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

Les techniques d’injection de mousse polyuré-thane (PUR) ou de mousse d’urée formaldehy-de (UF) sont actuellement peu pratiquées et/ouabandonnées.

Les matériaux insufflés ou injectés doivent êtrenon capillaires et/ou hydrofugés, afin d’éviterles transferts d’humidité vers l’intérieur; ilsseront en outre très perméables à la vapeur.

Limites d’application

Le remplissage complet de la coulisse entraî-nant une augmentation du niveau de sollicita-tion dans la maçonnerie de parement(contraintes thermiques et gel), on éviteracette technique d’isolation lorsque :

■ la maçonnerie de parement présente desbriques effritées et/ou des joints expulsés;

■ la façade comporte des ponts thermiquesimportants ne pouvant être corrigés;

■ la paroi intérieure n’est pas étanche à l’air(maçonnerie non enduite).

En outre :

■ un examen préalable de la coulisse (endo-scopie) est fortement recommandé, afind’en vérifier l’état (présence de gravats,ponts de mortier, membranes de draina-ge, ...);

■ le recours à des systèmes d’isolationbénéficiant d’un agrément technique(ATG) est vivement conseillé.

Remarques

La technique qui consiste à appliquer un enduitisolant nécessite des épaisseurs excessivespour atteindre un coefficient k de 0,6 W/m2.Kprescrit par le règlement thermique wallon.

Pour les systèmes composés d’un panneaud’isolation et d’un enduit, il est vivementconseillé d’avoir recours aux produits bénéfi-ciant d’un agrément technique (ATG).L’exécution sera de préférence confiée à uneentreprise spécialisée.

Etant donné le niveau de sollicitation desenduits, ceux-ci seront de préférence de teinteclaire et seront suffisamment déformablespour limiter les risques de fissuration; ilsnécessiteront en outre un entretien tous les 10à 15 ans.

On veillera à supprimer la ventilation éventuel-le de la coulisse qui subsiste au sein du murcreux initial.

4.4. Isolation par remplissage dela coulisse

Cette technique d’isolation mène au remplissa-ge complet de la coulisse par insufflation de :

■ perlite siliconée;■ laine minérale en flocons;■ billes de mousse de polystyrène expansé.

Figure 15 - Insufflation d’isolant dans lacoulisse

17I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

55.1. Caractéristiques des maté-

riaux

5.1.1. Maçonnerie de parement

Pour la réalisation du parement des murscreux, on rencontre généralement :

■ les briques en terre cuite;■ les briques ou blocs de béton;■ la pierre naturelle.

Comme nous l’avons indiqué au § 3.1. ci-avant, la maçonnerie de parement sera depréférence capillaire. Lorsque le matériau estpeu capillaire (blocs de béton, par exemple)et/ou lorsque le remplissage complet desjoints pose problème (blocs de grand format,par exemple), le drainage de la coulisse néces-site davantage de précautions.

Compte tenu de la plus grande sollicitation desmurs creux isolés thermiquement (séchageplus lent, cycles de gel-dégel plus nom-breux, ...), il est indispensable d’avoir recoursà des matériaux non gélifs pour la réalisationdes maçonneries de parement. Pour lesbriques en terre cuite, cela signifie qu’ellesdevront présenter une “résistance élevée augel” si elles sont directement exposées auxpluies battantes et une “résistance normale augel” si elles sont protégées des pluies impor-tantes. Ces désignations correspondent à descritères définis dans les addenda 1 et 2 à lanorme NBN B 23-002.

Pour les briques et les blocs de béton lourd etmi-lourd, les problèmes de gélivité ne seposent guère; pour les blocs de béton léger(béton cellulaire), il est vivement conseillé deles protéger par un enduit imperméable à l’eau,mais perméable à la vapeur.

Quant aux pierres calcaires, elles doivent pou-voir résister aux essais de gel définis dans laNote d’Information Technique n° 205 : “Pierresnaturelles” du CSTC.

En ce qui concerne les mortiers de maçonnerieet de jointoiement, ils sont nécessairementconfectionnés au moyen d’un sable mi-gros àgros et dosés à raison de 300 kg de ciment parm3 de sable.

S’il s’agit de mortiers bâtards, les dosagesseront respectivement de 250 ou 200 kg deciment et 50 ou 100 kg de chaux grasse hydra-tée par m3 de sable gros.

5.1.2. Isolant thermique

Les isolants thermiques susceptibles d’êtremis en oeuvre dans les murs creux à réaliserdisposent des caractéristiques reprises au§ 4.1. ci-avant.

En outre, l’isolant thermique mis en oeuvredans la coulisse doit être hydrophobe et noncapillaire, c’est-à-dire qu’il ne peut ni s’humidi-fier dans la masse ni transférer l’eau qui auraittraversé la maçonnerie de parement.

Le mur creux à réaliser

Figure 16 - Evolution de la température ausein d’un mur creux isolé1. maçonnerie de parement2. isolant thermique3. maçonnerie portante

-10

0

10

20

30

40

9 6 14

1 2 3

T (°C)

épaisseur des matériaux en cm

L’étanchéité à l’air d’un mur creux est généra-lement assurée par un enduit appliqué sur laface intérieure (plafonnage). Quant la conden-sation interne éventuelle, elle se produit auniveau de la maçonnerie de parement où elleest sans conséquence (voir § 3.4.).

Les perméabilités à l’air et à la vapeur de l’iso-lant sont dès lors des propriétés d’importancesecondaire.

Pour ce qui est de la réaction au feu de l’iso-lant, elle constitue également un paramètremoins significatif, étant donné le faible risqued’exposition à la chaleur. Dans le cas d’un bâti-ment à ossature en bois, cette caractéristiquede l’isolant mérite néanmoins une certaineattention.

5.1.3. Mur intérieur

En général, la maçonnerie de la paroi intérieu-re du mur creux joue le rôle d’élément porteur;c’est donc cette fonction qui est prédominante.

On utilise pour la réalisation de cette maçonne-rie :

■ des blocs en terre cuite allégée ou non;■ des blocs en béton lourd, mi-lourd ou

léger;■ des blocs silico-calcaires;■ une ossature en bois.

Dans tous les cas où il est possible d’atteindrele coefficient de transmission thermiquekmax ≤ 0,6 W/m2.K, gràce à une épaisseur suf-fisante d’isolant thermique, on donnera la pré-férence à une maçonnerie portante lourde (fai-blement isolante). Une paroi lourde remplit eneffet une fonction capacitive qui permet unecertaine accumulation de chaleur et, donc, jouele rôle de volant thermique.

18 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

5.1.4. Enduit intérieur

Les enduits intérieurs remplissent essentielle-ment la fonction d’étanchéité à l’air et permet-tent en général une finition de la maçonnerie.Lorsqu’on souhaite que cette dernière soitapparente intérieurement, l’enduit peut êtreappliqué sur la face orientée du côté de la cou-lisse (voir § 3.1. ci-avant).

Figure 17 - Mur creux traditionnel1. isolant thermique2. maçonnerie de parement3. enduit4. maçonnerie portante

1

2

3

4

Figure 18 - Mur de façade à ossature enbois1. maçonnerie de parement2. écran à l’humidité éventuel3. isolant thermique4. pare-vapeur5. finition intérieure6. ossature en bois7. coulisse

1 2 3

4

6

7

5

Les enduits peuvent être à base de plâtre, d’unmortier de plâtre et de chaux ou encore deciment.

D’autres finitions sont envisageables, tellesque les plaques de plâtre enrobé de carton oules revêtements en bois ou en agglomérés debois; dans ce cas, on veillera toutefois à ce queles joints soient étanches à l’air.

19I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

Remarques

Compte tenu du mode de construction cou-ramment utilisé en Belgique, à savoir l’éléva-tion simultanée de la maçonnerie intérieure etdu parement extérieur, le remplissage partielprésente fréquemment l’inconvénient de rédui-

Figure 19 - Mur creux avec coulisse par-tiellement remplie d’isolant1. maçonnerie de parement2. coulisse3. isolant4. maçonnerie portante5. enduit

1

2 3 4

5

5.2. Mise en oeuvre de l’isolant

Si, comme pour les murs creux existants, il estpossible de rapporter une isolation par l’exté-rieur ou par l’intérieur, ou encore de remplirultérieurement la coulisse par injection ouinsufflation (voir § 4.2., 4.3. et 4.4.), nous pen-sons que ces techniques doivent être évitéesdans le cas de façades neuves.

Une seule question subsiste :

■ remplissage partiel de la coulisse ?■ remplissage complet de la coulisse ?

5.2.1. Remplissage partiel de la coulisse

Lors de la construction, on place dans le creuxdu mur un matériau d’isolation dont l’épais-seur est inférieure à celle de la coulisse, defaçon à ménager un espace d’air entre l’isolantet la maçonnerie de parement. Cette lame d’airaura de préférence une épaisseur minimale de3 cm.

Le remplissage partiel se fait en général avecdes plaques isolantes rigides ou semi-rigidesen matériaux tels que :

■ mousse de polystyrène expansé;■ mousse de polystyrène extrudé;■ mousse de polyuréthane;■ verre cellulaire;■ laine minérale hydrofugée, semi-rigide à

rigide.

Pour assurer une meilleure herméticité desjoints entre les plaques, certaines sont pour-vues d’un emboîtement; leur fixation se fait leplus souvent au moyen de crochets spéciauxet/ou d’écarteurs ad hoc (voir fig. 24,§ 9.4.).

re les performances thermiques escomptées.

En effet, si l’isolant utilisé est de type rigide ets’il n’est pas pourvu de dispositifs spéciaux luipermettant d’épouser les irrégularités de lamaçonnerie, les balèvres de mortier auronttendance à écarter les panneaux isolants versl’extérieur et favoriseront dès lors leur contour-nement par de l’air froid. Cette situation a pourrésultat une augmentation du coefficient k, quipourrait aller jusqu’au doublement lors deconditions climatiques défavorables (grandsvents).

En conséquence, pour réaliser un remplissagepartiel d’une manière optimale, nous conseillonsd’adapter le processus de construction de façonà ce que l’isolant soit appliqué et fixé parfaite-ment contre la maçonnerie intérieure avant l’exé-cution de la maçonnerie de parement.

La technique du remplissage partiel de la cou-

lisse est recommandée pour :

■ des façades très exposées (zone côtière,bâtiments élevés, sites particulièrementexposés, options architecturales particu-lières);

■ des façades dont la maçonnerie de pare-ment est faiblement perméable à la vapeur(briques émaillées, maçonnerie pein-te, ...).

Dans ces cas, la coulisse sera également légè-rement ventilée afin de favoriser le séchage dela maçonnerie de parement (voir § 3.5.).

5.2.2. Remplissage complet de la coulisse

Durant l’élévation de la maçonnerie, on placedans la coulisse des panneaux d’isolation

20 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

d’une épaisseur voisine de cette dernière, enveillant à ce qu’ils soient bien jointifs.

L’isolant le plus couramment utilisé est la laineminérale semi-rigide et hydrofugée. D’autrespanneaux imperméables à base de mousseplastique peuvent également être utilisés; ilssont toutefois moins aptes à absorber les pres-sions locales exercées par les balèvres de mor-tier.

Remarque

Cette technique permet de conserver la métho-de de construction couramment utilisée enBelgique et de limiter, dans une très largemesure, les risques de contournement de l’iso-lant par de l’air extérieur.

Figure 20 - Remplissage complet de lacoulisse1. maçonnerie de parement2. isolant thermique3. maçonnerie portante4. enduit

1

2

3

4

21I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

6

La nouvelle réglementation thermique est d’ap-plication depuis le 1er décembre 1996.

Elle concerne :

■ les maisons;■ les immeubles de logement;■ les bâtiments d’hébergement (hôpitaux,

homes, hôtels, internats, ...);■ les bâtiments scolaires;■ les immeubles de bureaux.

Elle fait une distinction entre :

■ les nouvelles constructions;■ les constructions rénovées avec ou sans

changement de fonction.

Elle impose, au moment de la demande de per-mis de bâtir, que l’auteur du projet démontre laperformance énergétique du bâtiment qu’il aconçu (voir tableau 2 ci-après).

Le règlement thermique en RégionWallonne

Tableau 2 Isolation thermique

Type de bâtiment Construction neuve Rénovation avec Rénovation sanschangement de fonction changement de fonction

Logements :- maisons K55 (1) ou be450 (2) K65 (1) –- immeubles

d’appartements et etet d’hébergement valeurs kmax (3) valeurs kmax (3)(4) valeurs kmax (3)(4)

Bureaux et K65 (1) K70 (1) valeurs kmax (3)(4)bâtiments et etscolaires valeurs kmax (3) valeurs kmax (3)(4)

(1) Les niveaux K55, K65 et K70 sont calculés selon la norme NBN B62-301 et tiennent compte de la compacité du bâtiment (volume

chauffé divisé par la surface totale de l’enveloppe du volume protégé) et des pertes de chaleur au travers des parois du volume protégé.

(2) Les besoins nets en énergie pour le chauffage be450 (MJ/m2.hiver) sont calculés suivant le règlement paru au Moniteur Belge

du 9 mai 1996.

Les calculs tiennent compte : - des pertes de chaleur au travers des parois du volume protégé; - des pertes par ventilation;

- des apports internes dus à l’occupation; - des apports solaires.

(3) Les valeurs kmax (W/m2.K) calculées suivant la norme NBN B62-002 sont reprises au tableau 3 ci-après.

(4) Dans le cas des rénovations avec ou sans changement de fonctions, les valeurs kmax s’appliquent aux parois faisant l’objet de la rénova-

tion.

22 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

Elle prévoit pour tous les bâtiments nouveauxou rénovés des exigences de kmax applicablesaux éléments de construction faisant partie dela superficie de déperditions et nouvellement

construits (pour les nouveaux bâtiments) ourénovés (voir tableau 3 ci-après).

Aux performances thermiques sont ajoutéesdes exigences de ventilation.

Tableau 3 Eléments de la superficie de déperditions kmax

(W/m2.K)

1. Fenêtres et autres parois translucides, portes 3,5

2. Murs et parois opaques verticales :- entre le volume protégé (VP) et l’ambiance extérieure ou entre le volume protégé

et un local non chauffé non à l’abri du gel 0,6- entre le volume protégé et un local non chauffé à l’abri du gel 0,9- entre le volume protégé et le sol 0,9

3. Toiture entre volume protégé (VP) et l’ambiance extérieure, ou ensemble plafond + grenier + toiture 0,4

4. Plancher :- entre le volume protégé (VP) et l’ambiance extérieure ou entre le volume protégé

et un local non chauffé non à l’abri du gel 0,6- entre le volume protégé et un local non chauffé à l’abri du gel 0,9- entre le volume protégé et le sol 1,2

5. Paroi mitoyenne (paroi entre deux volumes protégés ou entre appartements) 1

Le fait de respecter la valeur kmax pour les différents éléments de la superficie de déperditionsn’implique pas nécessairement qu’il sera satisfait au K55, K65, K70 ou encore be450; il faut donctendre vers des niveaux d’isolation plus performants.

23I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

7

Dans le tableau 4 ci-après, nous reprenons lesépaisseurs minimales de différents isolantsqu’il y a lieu d’ajouter à des murs creux de

compositions courantes; et ce, respectivementpour atteindre des coefficients kmax ≤0,6 W/m2.K, k ≤ 0,4 W/m2.K et k ≤ 0,3 W/m2.K.

Comment atteindre les perfor-mances thermiques ?

Tableau 4Composition du mur creux Coefficient k de la façade Epaisseurs d’isolant (x en cm)

sans isolant à ajouter pour(W/m2.K)

k = Nature de l’isolant (*)(W/m2.K)

MW XPS PUR CGEPS PIR

B = blocs de béton lourd 2,17 0,6 5,8 5,1 4,5 7,0ou mi-lourd 0,4 9,5 8,4 7,4 11,6

0,3 13,3 11,8 10,3 16,2

B = blocs perforés de 1,37 0,6 4,5 4,0 3,5 5,6terre cuite 0,4 8,3 7,4 6,4 10,1

0,3 12,0 10,7 9,4 14,7

B = blocs perforés de 1,07 0,6 3,6 3,2 2,8 4,4terre cuite allégée 0,4 7,4 6,5 5,7 9,0

0,3 11,1 9,9 8,6 13,6

B = blocs de béton léger 1,42 0,6 4,7 4,1 3,6 5,70,4 8,4 7,5 6,5 10,30,3 12,2 10,8 9,5 14,9

B = blocs de béton cellulaire 0,88 0,6 2,7 2,4 2,1 3,40,4 6,5 5,8 5,0 7,90,3 10,2 9,1 8,0 12,5

(*) Pour les caractéristiques des isolants, voir § 4.1

9 x 14 1

B

24 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

■ A épaisseur d’isolant égale, la présenced’une lame d’air moyennement ventiléeentre ce dernier et la maçonnerie de pare-ment apporte une réduction du coefficientde transmission thermique k de 2,5 à5 %, c-à-d. une amélioration du niveaud’isolation par rapport au même mur dontla coulisse est complètement remplie.Dans ce cas il faut toutefois que l’isolantsoit posé avec grand soin et que la cou-lisse ne favorise pas une circulation d’airentre l’isolant et le mur intérieur.

Il est recommandé d’avoir recours à un isolantthermique disposant d’un agrément technique(ATG) et de le mettre en oeuvre dans des épais-seurs ≥ 8 cm.

Remarques :

■ Les épaisseurs d’isolant reprises dans letableau 4 ont été déterminées en adop-tant, pour les maçonneries, les coeffi-cients λ et/ou les résistances thermiquesmentionnées dans la norme NBN B 62-002 et, pour les isolants thermiques,celles proposées par l’addendum 1 à laNBN B 62-002.

■ Les épaisseurs d’isolant calculées doiventêtre majorées de manière à atteindrel’épaisseur commerciale supérieure.

■ Lors de l’emploi d’un isolant disposantd’un agrément technique (ATG), il est pos-sible de réduire, en fonction du λd reprisdans ce document, les épaisseurs men-tionnées dans le tableau.

25I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

8

8.1. Comportement thermique

Comparativement au mur creux non isolé, laprésence d’isolant dans la coulisse n’aggraveque faiblement les variations de températureau sein de la maçonnerie de parement, mais enaugmente le nombre de cycles et réduit aucontraire sensiblement les écarts de tempéra-ture dans la paroi intérieure. Cette situation apour conséquence que le risque de fissurationde la maçonnerie de parement est quelque peuaccru, alors que ce risque est réduit pour laparoi intérieure.

Il est donc recommandé de prévoir des jointsde dilatation dans les maçonneries de pare-ment à des intervalles compris entre 6 et 12 m,selon la nature et le format du matériau qui lescompose.

Si le parement extérieur est constitué par unenduit, il est recommandé d’armer la maçon-nerie qui lui sert de support afin de mieuxrépartir les déformations de cette dernière etde limiter le risque de fissuration.

La présence de l’isolant dans la coulisseaccroît le nombre de cycles gel-dégel dans lamaçonnerie de parement; il est dès lors impé-ratif que celle-ci soit constituée par des maté-riaux non gélifs (briques, blocs et mortier).

8.2. Comportement hydrique

8.2.1. Risque de condensation superfi-cielle et de formation de moisis-sures

Nous avons vu au § 3.3. que, pour le mur creuxnon isolé, le risque de condensation superfi-cielle était faible, mais que la possibilité dedéveloppement de moisissures était réelle àdes endroits où la circulation d’air est freinée(derrière les meubles, tentures, ...).

Dans le cas du mur creux correctement isolé(k ≤ 0,6 W/m2.K), ces risques sont inexistants,sauf dans des locaux non chauffés et mal ven-tilés ou encore au droit de ponts thermiques.

8.2.2. Risque de condensation interne

Comme pour le mur creux non isolé (voir§ 3.4. ci-avant), l’éventuelle condensationinterne se produit au niveau de la maçonneriede parement extérieure et est dès lors sansconséquence, sauf si cette dernière est peuperméable à la vapeur (présence de peintureou briques émaillées) et si la production devapeur à l’intérieur du bâtiment est importante(piscine, ...).

8.2.3. Ventilation de la coulisse

Cette ventilation n’a bien entendu de sens que

Comportement hygrothermique dumur creux isolé

26 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

si la coulisse est partiellement remplie d’iso-lant. Elle aura un effet négatif si de l’air exté-rieur peut circuler (courants convectifs) entrel’isolant et la maçonnerie intérieure.

Comme pour les murs creux non isolés, la venti-lation de la coulisse n’a donc d’utilité que dans lecas d’une maçonnerie de parement peu per-méable à la vapeur (présence de peinture,briques émaillées, ...).

8.2.4. Mise en peinture de la maçonne-rie de parement

Dans ce cas également, le comportement dumur creux isolé thermiquement est voisin decelui du même mur non isolé.

Seule la quantité de condensat résultant de ladiffusion de vapeur peut être plus importanteet provoquer une humidification légèrementplus élevée de la maçonnerie de parement. Laprésence de l’isolant a par ailleurs pour consé-quence de réduire quelque peu la températureau sein de la maçonnerie de parement durant lapériode hivernale et, donc, d’en ralentir leséchage.

La mise en peinture freinant également le sécha-ge de la maçonnerie, il est d’autant plus impératifque les matériaux (briques et mortiers) quiconstituent le parement extérieur soient nongélifs. Il est en outre vivement conseillé deconserver une lame d’air ventilée entre ce dernieret l’isolant thermique si la façade est exposée auxpluies battantes.

8.2.5. Hydrofugation des maçonneriesde parement

Comme nous l’avons vu au § 3.6., les hydro-fuges de surface ont essentiellement pour rôlede limiter l’absorption capillaire des matériauxet, donc, de retarder sensiblement la saturationde la maçonnerie de parement et de réduire ledébit d’eau s’écoulant dans la coulisse avantque cette saturation soit atteinte.

Les hydrofuges seront peu efficaces ou mêmeinutiles sur des matériaux peu ou pas capil-laires comme certaines pierres très compactes(granits, Petit Granit, ...) et certains bétons.

Ils seront également inefficaces lorsqu’ils sontappliqués sur des matériaux présentant unestructure très ouverte, comme certains blocsde béton, ou présentant des discontinuités(petits trous, fissures) d’une ouverture supé-rieure à 0,3 mm.

Appliqués correctement, les hydrofuges ralen-tissent également le salissement de la façade,en facilitent le nettoyage et retardent le déve-loppement de mousses. Pour effectuer un trai-tement efficace, il est recommandé :

■ de choisir un produit dont la concentra-tion en résine est adaptée au matériau àhydrofuger;

■ d’avoir de préférence recours à des pro-duits bénéficiant d’un agrément technique(ATG);

■ d’appliquer l’hydrofuge de manière conti-nue et à refus sur un support sec.

27I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

9Pour assurer une exécution correcte, il y a lieude respecter un certain nombre de critères,dont les principaux sont abordés ci-après.

9.1. Assurer une parfaite conti-nuité de l’isolant (figure 21)

■ Les panneaux isolants seront manipulésavec précaution et stockés de façon adé-quate afin de ne pas les dégrader avantleur mise en oeuvre.

■ Les panneaux seront posés de manièreparfaitement jointive afin d’éviter les dis-continuités et la possibilité de circulationd’air froid entre l’isolant et le mur inté-rieur.

■ On évitera les interruptions de l’isolationau droit de certains détails de construc-tion afin de ne pas créer de ponts ther-miques (voir § 10 ci-après).

Qualité de l’exécution

1

2

3

43

Figure 211. joints correctement fermés2. jonction soignée avec la menuiserie3. continuité de l’isolant4. bloc isolant (béton ou verre cellulaire)

28 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

9.2. Eviter la circulation d’airfroid entre l’isolant et lemur intérieur (figure 22)

■ La maçonnerie intérieure présentera uneplanéité suffisante (éviter les balèvres demortier, ...) afin de permettre un contactintime entre l’isolant et le mur.

■ Utiliser des panneaux semi-rigides ourigides afin d’éviter les affaissements del’isolant dans la coulisse.

■ Assurer une fermeture des joints entrepanneaux en les superposant soigneuse-ment, en les emboîtant s’ils sont pourvusde dispositifs “ad hoc” ou encore en lesrefermant au moyen de bandes collantes.

■ Prévoir et répartir régulièrement unnombre suffisant de crochets de liaison (5par m2) munis de rondelles ou d’écarteursadéquats, afin de maintenir les panneauxen contact avec le mur intérieur dans lecas du remplissage partiel de la coulisse.

■ Eliminer soigneusement tous les gravatset chutes de mortier susceptibles de pro-voquer une discontinuité de l’isolation.

9.3. Drainage de la coulisse(figure 23)

■ La largeur totale de la coulisse sera auminimum de 6 cm, que celle-ci soit com-plètement ou partiellement remplie d’iso-lant, afin de permettre un drainage cor-rect.

2 1

3

4

5

6

Figure 22 3. joints éventuellement fermés par des bandes collantes1. éviter les balèvres de 4. joints à emboîtement

mortier 5. crochets de liaison avec casse-gouttes2. isolant rigide ou semi-rigide 6. membrane de drainage de la coulisse

14

43

2 Figure 231. coulisse suffisamment large2. membrane de drainage de la

coulisse au droit d’une baie3. membrane continue en pied

de façade4. joints ouverts

29I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

■ Des membranes posées en escalier et defaçon continue (membranes d’une pièceet/ou assemblées par collage aux jonc-tions et dans les angles) assurent la récol-te et l’évacuation de l’eau qui a pénétrédans la coulisse (voir aussi § 10.1. et10.2. ci-après). Lorsque la membrane dedrainage n’est pas continue (bairs deporte et de fenêtre), ses extrémités sontrelevées comme l’indique la figure 23.

■ Eviter l’accumulation de gravats et dechutes de mortier sur les membranes.

■ Prévoir un nombre suffisant de joints ver-ticaux ouverts (au moins 1 par m)immédiatement au-dessus de la membra-ne et veiller à ce qu’ils soient dégagés detout mortier.

9.4. Eviter le transfert d’eau versle mur intérieur (figure 24)

■ Utiliser un isolant hydrophobe et noncapillaire.

■ Utiliser des crochets équipés de casse-gouttes et/ou de rondelles casse-gouttesdans le cas d’un remplissage partiel de lacoulisse, positionner correctement lescrochets (en pente vers l’extérieur) dansle cas d’un remplissage complet de lacoulisse.

■ Dégager les crochets des gravats etchutes de mortier éventuelles.

1

2

3

Figure 241. isolant hydrophobe et non capillaire2. crochet avec casse-gouttes et rondelles3. maçonnerie de parement exécutée soi-

gneusement

■ Limiter au maximum les discontinuitésdans la maçonnerie de parement en soi-gnant l’exécution.

■ Utiliser de préférence une maçonnerie deparement constituée de matériaux capil-laires.

■ Hydrofuger éventuellement la maçonneriede parement (voir § 8.2.5.).

■ Assurer une étanchéité à l’air par unenduit, afin de favoriser le bon fonction-nement du principe de la double barrière(voir § 3.1.).

30 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

9.5. Empêcher les entrées d’airextérieur non contrôlées(figure 25)

■ Un enduit intérieur ou réalisé dans la cou-lisse doit assurer l’étanchéité à l’air dumur de façade.

■ L’étanchéité à l’air doit également êtreassurée à la jonction entre menuiseriesextérieures et mur de façade. Cette étan-

chéité peut être réalisée par des joints demastic et/ou une injection de mousseplastique; cette dernière ne peut toutefoisconstituer un pont d’humidité et n’entreradonc de préférence pas en contact avec lamaçonnerie de parement.

■ Le raccord entre le gros oeuvre et la cais-se à volet doit également être renduétanche.

2

3

1Figure 251. enduit inté-rieur2. joint souple3. mousse plas-tique

31I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

10

10.1. L’isolation thermique et les problèmes d’humidité au pied desfaçades (figures 26 et 27)

6 1 2

345

2

7

3

Quelques détails de conception etd’exécution

Figure 26Réalisation du drainage de la coulisse et de l’isolation au pied d’une façade, dans le cas d’un planchersur terre-plein1. chape 5. béton ou verre cellulaire2. membrane imperméable 6. isolant périphérique compressible3. isolant 7. joints ouverts pour le drainage4. fondation

Figure 27Réalisation du drainage de la coulisse et de l’isolation au pied d’une façade, dans le cas d’unplancher sur vide sanitaire1. isolant 5. drainage (joints verticaux2. polystyrène extrudé ouverts ou élément spécial)3. isolant pour mur creux 6. protection éventuelle de4. béton ou verre cellulaire la maçonnerie enterrée

3

5

≥ 300 mm

2 1

4

6

32 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

10.2. L’isolation thermique et l’étanchéité à l’eau et à l’air au niveaudes baies (figures 28,29,30,31 et 32)

Figure 28 - Seuil de fenêtre

Figure 29 - Ebrasement de baie

Figure 30 - Linteau de baie

Figure 31 - Linteau de baie avec caisse à volet

1

813

12

11

10

9

8

3

3

8 11

10

5

6

141

2

1. vitrage 8. joint souple2. châssis 9. seuil métallique 3. tablette 10. maçonnerie de parement4. isolant thermique 11. membrane continue5. maçonnerie portante 12. seuil6. enduit 13. ébrasement7. chrochet de liaison

1

2

4

5

6

812

9

11

14

310

8

1

28

5

6

8

3

4

13

7

1012

11

4

8

1. vitrage 8. joint souple2. châssis 9. cornière métallique 3. linteau 10.joints ouverts4. isolant thermique 11.maçonnerie de parement5. maçonnerie portante 12.membrane de drainage6. enduit 13.volet7. caisse à volet 14.ébrasement

2

4

4

7

12

11

10

10

13

33I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

10.3. Eviter les ponts thermiques

Comme nous l’avons vu au § 1.2., les pontsthermiques représentent en moyenne 6 % desdéperditions calorifiques globales.

En outre, ils peuvent être le siège d’un phéno-mène de condensation superficielle et/ou d’undéveloppement de moisissures.

Ils constituent non seulement une discontinui-té dans l’isolation thermique, mais créent enoutre une jonction conductrice entre des élé-ments extérieurs et intérieurs de la construc-tion.

La figure 33 représente la plupart des pontsthermiques susceptibles d’être rencontrésdans le bâtiment.

Les solutions pouvant être apportées sontenvisagées ci-après dans l’ordre de la numéro-tation de la figure 33.

■ N° 1 : Voir figures 26 et 27.

■ N° 2 et 5 : Voir figures 28 et 29.

■ N° 3 et 8 : Voir figures 30 et 31.

■ N° 4 : Le contact direct entre un élémentde plancher et la maçonnerie de parementdoit être évité de la manière schématisée àla figure 34.

Figure 32 - Drainage de la coulisse au droitd’une baie1. maçonnerie portante2. isolant3. maçonnerie de parement4. bords de la membrane relevés5. joints verticaux ouverts

1

3

2

4

5

6

5

43

2

1

7

8

9

10

Figure 33 - Ponts thermiques rencontrés dans le bâtiment

Figure 34 - Appui de plancher1. ancrage supplémentaire2. isolant pour mur creux3. isolant pour plancher4. plancher5. chape6. maçonnerie portante7. enduit8. maçonnerie de parement

1 2

3

4

567

8

34 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

■ N° 6 et 7 : Les rives et dépassants de toi-ture doivent être conçus de manière telleque la continuité de l’isolation puisse êtreassurée comme schématisé aux figures35, 36, 37 et 38.

Figure 35 - Toiture inclinée - Pied de versant avec chéneau1. chevron ou fermette, fixé à la sablière2. sous-toiture3. lame d’air entre les tuiles et la sous-toiture4. contre-latte5. liteau6. recouvrement de l’extrémité de la gouttière par la

sous-toiture7. porte-à-faux de la tuile de pied8. tuile de pied (raccourcie)9. latte de pied10. bande de protection de la latte de pied contre la pluie

battante et contre la pénétration d’oiseaux11. partie remontante du chéneau reposant sur le voligea-

ge, lui-même incorporé dans les chevrons ou placéentre ceux-ci

12. support du chéneau13. isolation de la façade14. sablière appuyée sur le support du chéneau15. fond donnant l’inclinaison voulue au chéneau16. étanchéité à l’air du raccord façade/ toiture dans le

cas d’un remplissage partiel du mur creux17. isolation du comble18. profil d’encadrement19. planche de rive extérieure

Figure 361. bande métallique2. tuile3. sous-toiture4. contre-latte5. liteau6. chevron ou fermette7. isolation thermique destinée à éviter le

pont thermique8. isolation du mur creux9. chevron transversal10.planche de rive

60 mm20 mm

20 à 30 mm

68

9

10

11

1312

14

15

17

19

1

16

1810 mm

7

2 534

3

6

1 4 5

78

9

10

2

Figure 371. rive horizontale au droit de 6. profilé de rive

la gouttière 7. chanfrein éventuel2. rive en pente 8. étanchéité3. support sur pannes 9. obturation étanche au vent4. pare-vapeur éventuel5. isolant thermique

≥150

mm

4

6 5

3

1≥ 25mm

27

9

8

35I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

Des corniches et rives en béton doiventêtre évitées dans toute la mesure du pos-sible. Dans l’éventualité où elles ne peu-vent être abandonnées, il y a lieu deprendre des dispositions telles que sché-matisées aux figures 39 et 40.

■ N° 9 : Pour les balcons, on peut envisagerde les poser sur des consoles (voirfigure 41) ou d’insérer une coupure ther-mique (voir figure 42,p. 36).

Figure 381. étanchéité2. obturation de la coulisse3. profilé de rive4. soudure5. maçonnerie isolante

Figure 39 - Toiture à versants - chéneau en béton1. élément préfabriqué 4. plancher des combles2. chape 5. coupure thermique3. isolant 6. maçonnerie de parement

Figure 40 - Toiture plate - rive en béton1. étanchéité 5. plancher de toiture2. élément préfabriqué 6. coupure thermique3. ancrage mécanique 7. isolant de façade4. isolant de toiture 8. maçonnerie de parement

5

1 23 4≥1

50m≥

25m

m

1

2 3

45

6

1 2

5

7

68

3 4

Figure 41 - Balcon en béton sur consoles1. poutre en encorbellement2. plancher portant préfabriqué en béton3. appuis souples en matière synthétique4. orifice de passage pour l’avaloir de balcon5. déflecteur au-dessus des châssis dans le cas de balcons sans étanchéité

h

2 4

1

3 3

5

36 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

Lorsqu’il s’agit de terrasses situées au-dessus de locaux chauffés, il y a lieu deprocéder à une isolation comme schéma-tisé à la figure 43.

■ N° 10 : En ce qui concerne les construc-tions en encorbellement - comme desoriels - il est pratiquement impossibled’assurer une continuité parfaite de l’iso-lant, de sorte qu’il est conseillé de procé-der comme à la figure 44.

Figure 42 - Balcon en béton, fixé au moyend’ancrages à coupure thermique1. plancher portant2. ancrages3. coupure thermique4. joint soupleh = hauteur du relevé de l’étanchéitéa = différence de hauteur admissible,

précisée par le fabricant des ancrages à coupure thermique

Figure 43 - Toiture-terrasse1. plancher portant 6. barrière anticapillaire2. béton de pente 7. seuil scellé3. blocs de béton isolants ou 8. isolation

en verre cellulaire 9. étanchéité du balcon4. pare-vapeur 10. dallage sur plots5. solin en métal

Figure 44 - Construction en encorbellement1. maçonnerie de parement2. isolant3. maçonnerie portante4. béton celullaire ou verre cellulaire5. chape6. plancher7. isolant de façade8. isolation protégée des intempéries

ha

1 24

3

6

3

798

24 31

5

1

50mm

100mm

≤ 18

0mm

3 8

1

2

3

4

8

5

67

- les murs creux à réaliser peuvent com-porter une coulisse complètement oupartiellement remplie d’isolant. Cettedernière solution est impérative dansle cas de parements extérieurs peuperméables à la vapeur et vivementconseillée pour les façades dont l’ex-position aux intempéries est très sévè-re.

■ Les caractéristiques des matériaux seronttelles que :

- ceux constituant le parement extérieurdoivent être résistants à l’humiditétout en étant de préférence capillaireset non gélifs;

- les isolants sont performants thermi-quement (λ ≤ 0,065 W/m.K), hydro-phobes et non capillaires;

- le mur porteur est résistant mécani-quement et assure l’étanchéité à l’air,éventuellement grâce à l’applicationd’un enduit.

■ Le nouveau Règlement thermique wallonest applicable aux constructions neuveset rénovées destinées au logement et àl’hébergement, ainsi qu’aux écoles etbureaux.

■ L’isolation thermique des façades a pourbut :

- de réduire les déperditions calori-fiques, et la consommation d’énergieet, par voie de conséquence, d’amélio-rer l’environnement en diminuant lapollution;

- d’apporter un meilleur confort ther-mique.

■ L’évolution de la conception des murs defaçade a fait que :

- les murs monolithiques – sauf s’ilssont constitués d’une forte épaisseurde béton cellulaire – ont été abandon-nés;

- les murs creux non isolés thermique-ment, s’ils permettent de résoudrecertains problèmes d’humidité, n’of-frent pas des performances suffi-santes du point de vue de la limitationdes déperditions calorifiques et dudéveloppement des moisissures. Deplus, en général, ils ne satisfont pas aunouveau règlement thermique wallon;

- les murs creux existants peuvent êtreisolés par l’extérieur ou par remplissa-ge de la coulisse et, en l’absenced’autres possibilités, par l’intérieur;

37I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

11Conclusion

38 I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

Les exigences requises sont les sui-vantes :

- pour les maisons neuves, le niveaud’isolation thermique global est K 55ou les besoins nets en énergie < be450;

- pour les rénovations avec changementde fonction, le niveau d’isolation est< K 65;

- pour les murs de façade, le coefficientde transmission thermique kmax est ≤0,6 W/m2.K pour les logements neufsou rénovés.

Le Règlement prévoit également des dis-positions pour la ventilation des bâti-ments.

■ Le niveau d’isolation vers lequel il fauttendre :

- est tel que le seul respect des valeurskmax ne mène pas nécessairement àl’obtention d’un niveau global d’isola-tion K 55;

- devrait être tel que le coefficient detransmission thermique k soit ≤0,4 W/m2.K, ce qui représente, pourles murs de façade habituels, uneépaisseur d’isolant ≥ 8 cm.

■ Le niveau de sollicitation des maçonneriesde parement des façades isolées thermi-quement n’est que légèrement supérieur àcelui des murs creux non isolés, maisnécessite néanmoins le recours à desmatériaux non gélifs et à la création d’unelame d’air légèrement ventilée dans le casoù le parement extérieur est faiblementperméable à la vapeur.

■ Lors de l’exécution d’un mur creux isoléthermiquement, on veillera à :

- assurer une parfaite continuité de l’iso-lant;

- éviter la circulation d’air froid entrel’isolant et le mur intérieur;

- drainer correctement la coulisse;

- éviter le transfert d’eau vers le murintérieur;

- empêcher les entrées d’air extérieurnon contrôlées;

- éviter les ponts thermiques en soi-gnant les détails d’exécution.

39I s o l a t i o n t h e r m i q u e d e s m u r s c r e u x

■ CSTCNIT 153 Problèmes d’humidité dans lesbâtiments. Bruxelles, 1984.

■ CSTCNIT 178 L’isolation thermique desfaçades. Bruxelles, 1989.

■ CSTCNIT 188 La pose des menuiseries exté-rieures. Bruxelles, 1993.

■ CSTCNIT 196 Les balcons. Bruxelles, 1995.

■ CSTCNIT 205 Pierres Naturelles. Bruxelles,1997.

■ Guide pratique pour les architectes. CNOA - S.A.F. - DGTRE.

Bibliographie

■ Hauglustaine, J.M. et Simon, F. L’isolationthermique des murs creux.

■ Hens, H. Le mur creux. Programme RDEnergie, 1984. Services de programma-tion de la politique scientifique (SPPS),Bruxelles,1994.

■ IBNNBN B 23-002. Briques de parement enterre cuite. Institut belge de Normalisa-tion, Bruxelles, 1986. Addendums en1991 et en 1995.

■ L’isolation thermique des murs creux,Guide pratique, CIFFUL - FFC - DGTRE,Bruxelles, 1994.

Dépôt légal : D/1998/5322/7

Ministère de la Région Wallonne,Direction générale des Technologies, de la Recherche et de l'Energie.

Centre Scientifique et Technique de la Construction (CSTC).Centre interdisciplinaire de formation de formateurs de l’Université de Liège.

La réalisation de cette brochure a été confiée au

Centre Scientifique et Technique de la Construction (CSTC)Etablissement reconnu en application de l’arrêté-loi du 30 janvier 1947

21-23, rue de la VioletteB-1000 Bruxelles.

Rédaction : Michel Wagneur.Dessins techniques : Serge Peeters et Walter VerbesseltRéalisation graphique et mise en pages : Robert Roodenburg

Comité de lecture et supervision :

■ Myriam Hay, consultante au Guichet de l’Energie d’Ottignies■ Lutgarde Neirinckx, ingénieur, Styfabel (auteur de la version précédente);■ J.M. Guillemeau - CIFFUL;■ J. Uyttenbroeck - directeur scientifique au CSTC■ la Division de l’Energie du Ministère de la Région Wallonne.

Brochure disponible sur simple demande au :

Ministère de la Région WallonneDGTRE - Division de l’Energie

Avenue prince de Liège, 7B-5100 Namur

ou aux Guichets de l’Energie de votre région.

Le téléphone vert du Ministère de la Région Wallonne (08001-1901, appel gratuit) vous informera de leurs coordonnées.

Avenue Prince de Liège 7 - B-5100 Namur Tél. 081-32.15.69 - Fax 081-30.66.00