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HAL Id: hal-00885811 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00885811 Submitted on 1 Jan 1996 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Isolement et activité nitrogénasique de Burkholderia vietnamiensis, bactérie fixatrice d’azote associée au riz (Oryza sativa L) cultivé sur un sol sulfaté du Viêt-nam V Trân Van, Odile Berge, J Balandreau, S Ngô Ké, T. Heulin To cite this version: V Trân Van, Odile Berge, J Balandreau, S Ngô Ké, T. Heulin. Isolement et activité nitrogénasique de Burkholderia vietnamiensis, bactérie fixatrice d’azote associée au riz (Oryza sativa L) cultivé sur un sol sulfaté du Viêt-nam. Agronomie, EDP Sciences, 1996, 16 (8), pp.479-491. hal-00885811

Isolement et activité nitrogénasique de Burkholderia

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Page 1: Isolement et activité nitrogénasique de Burkholderia

HAL Id: hal-00885811https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00885811

Submitted on 1 Jan 1996

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

Isolement et activité nitrogénasique de Burkholderiavietnamiensis, bactérie fixatrice d’azote associée au riz(Oryza sativa L) cultivé sur un sol sulfaté du Viêt-nam

V Trân Van, Odile Berge, J Balandreau, S Ngô Ké, T. Heulin

To cite this version:V Trân Van, Odile Berge, J Balandreau, S Ngô Ké, T. Heulin. Isolement et activité nitrogénasiquede Burkholderia vietnamiensis, bactérie fixatrice d’azote associée au riz (Oryza sativa L) cultivé surun sol sulfaté du Viêt-nam. Agronomie, EDP Sciences, 1996, 16 (8), pp.479-491. �hal-00885811�

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agronomie: agriculture and environment

Isolement et activité nitrogénasiquede Burkholderia vietnamiensis, bactérie fixatriced’azote associée au riz (Oryza sativa L) cultivé

sur un sol sulfaté du Viêt-nam

V Trân Van O Berge J Balandreau S Ngô Ké 1 T Heulin

1 Institute of Tropical Biology (ITB), Vietnam National Center for Natural Sciences and Technology (VNCNST),1 Mac Dinh Chi Street, Ho Chi Minh Ville, Viêt-nam;

2 Laboratoire d’écologie microbienne de la rhizosphère, Centre de pédologie biologique, UPR 6831 du CNRS associéeà l’université Henri-Poincaré Nancy-I, BP 5, F-54501, Vandœuvre-lès-Nancy cedex, France

(Reçu le 29 février 1996; accepté le 13 septembre 1996)

Summary — Isolation and nitrogenase activity of Burkholderia vietnamiensis, a nitrogen-fixing bacteriumassociated with rice (Oryza sativa L) on a sulphate acid soil of Vietnam. To study the dominant diazotrophsassociated with rice in Vietnam, young rice plants were grown on a Vietnamese sulphate acid soil in a phytotron; underthese conditions, a maximum nitrogenase activity (estimated with acetylene reduction activity technique) of ca 360nmol C2H4 h-1 plant-1, was measured on day 8. At this stage, N2-fixing bacteria were counted and isolated, using the’spermosphere model’ technique, in which exudates of an aseptically grown rice plantlet are the only C source forbacteria. The contribution of N2-fixing bacteria to the microflora (total bacteria, 6.5 x 108 colony forming units g-1 soil)was shown to be close to 40% in the initial rhizosphere soil. Twelve representative isolates were further studied andproved to be Burkholderia vietnamiensis. They exhibited a low pH-adapted nitrogenase activity. Four of them wereselected for comparison with six other strains of Azospirillum lipoferum, A brasilense and Enterobacter cloacae for theirnitrogenase activities in the presence of axenically grown rice plantlets. Strain TVV75 of B vietnamiensis was moreefficient (1 900 nmol C2H4 tube-1 day-1) than the others, with the exception of strain MRB16 of A lipoferum (fromBangladesh). Consequently, strain TVV75 of B vietnamiensis has been retained for subsequent inoculation trials inVietnam where yield increases were obtained.

rhizosphere / nitrogen fixation / Oryza sativa L = rice / dominant microflora / spermosphere model / acidsulphate soil / Burkholderia vietnamiensis / Vietnam

Résumé — L’étude de la microflore bactérienne fixatrice d’azote dominante associée au riz a été menée sur un solsulfaté acide du Viêt-Nam. Une première expérience a montré que l’activité nitrogénasique (estimée par mesure del’activité réductrice d’acétylène) du système sol-plante intact était maximale après huit jours de croissance, enchambre climatisée (360 nmoles de C2H4 h-1 plante-1). Dans une deuxième expérience, le comptage et l’isolement

* Adresse actuelle : Laboratoire d’écologie microbienne du sol, UMR 5557 du CNRS, université Claude-Bernard, 43, boulevard du 11-Novembre-1918, F-69622 Villeurbanne, France**

Correspondance et tirés à part : Lemir-DEVM, UMR 163 CNRS-CEA, CEA Cadarache, F-13108, Saint-Paul-lez-Durance cedex,France

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des bactéries fixatrices d’azote les plus abondantes de la rhizosphère après 8 jours de culture, ont été réalisés à l’aidedu modèle spermosphère. Dans ce système les exsudats d’une plante axénique de riz constituent l’unique source decarbone pour la croissance des bactéries. Le peuplement des bactéries fixatrices d’azote a été évalué dans le sol dedépart à 40 % de la microflore totale cultivable qui atteint 6,5 108 UFC (unités formant colonies) par gramme de solsec. Douze souches fixatrices parmi les plus abondantes ont été particulièrement étudiées. Ces souches appartiennentà la nouvelle espèce Burkholderia vietnamiensis. Elles ont une fixation d’azote adaptée aux bas pH. Le modèle sper-mosphère a été utilisé pour comparer l’activité nitrogénasique de quatre isolats de B vietnamiensis et de six souchesde collection appartenant aux genres Azospirillum et Enterobacter, isolées d’autres sols. La souche B vietnamiensisTVV75 s’est avérée plus efficiente que toutes les autres souches testées (1 900 nmoles de C2H4 tube-1 jour-1) excep-tion faite de la souche MRB16 d’A lipoferum (isolée au Bangladesh). La souche TVV75 de B vietnamiensis avait étéretenue sur ce critère pour inoculer le riz au Viêt-nam dans des essais montrant des augmentations de récolte.

rhizosphère / fixation d’azote / Oryza sativa L = riz / sol sulfaté acide / modèle spermosphère / Burkholderiavietnamiensis / Viêt-nam

INTRODUCTION

Des études de bilan d’azote (Watanabe et Lee,1977 ; App et al, 1986 ; Wetselaar, 1981) ontdémontré depuis longtemps l’importance du rôledes microorganismes fixateurs d’azote en rizicul-ture irriguée traditionnelle. La fixation d’azotepeut y être élevée (Roger et Ladha, 1992) etreprésenter une proportion non négligeable desbesoins en azote de la plante. Plusieurs types demicroorganismes sont impliqués et, parmi eux,les bactéries fixatrices d’azote hétérotrophes dela rhizosphère du riz. En effet, les diazotrophessont extrêmement abondants à la fois en surface

et à l’intérieur des racines du riz (Ladha et al,1987 ; Omar et al, 1989 ; Rahman et al, 1996 ;Roussos et al, 1980 ; Thomas-Bauzon et al,1982) et peuvent représenter jusqu’à 80 % de lamicroflore totale (Watanabe et Barraquio, 1979 ;Barraquio et Watanabe, 1981).

Plus que leur abondance, c’est la diversité desfixateurs d’azote associés à la rhizosphère du rizqui constitue le caractère le plus original de cetteniche écologique très particulière ; du point devue taxonomique, tous les grands groupes d’eu-bactéries y ont été reconnus, qu’il s’agisse de fir-micutes tels que divers Clostridium (Chistyakovaet Kalininskaya, 1984), ou Bacillus

(Rasolomanana et Balandreau, 1987 ; Khammaset Kaiser, 1992), de protéobactéries a tellesqu’Azospirillum (Lakshmi Kumari et al, 1976 ;Khammas et al, 1989), Beijerinckia (Starkey etDe, 1939), ou Sphingomonas paucimobilis (Ballyet al, 1990), de protéobactéries β tellesqu’Alcaligenes faecalis (Yuansheng et al, 1981),Herbaspirillum seropedicae (Baldani et al, 1986),et de protéobactéries y, telles qu’Enterobactercloacae (Bally et al, 1983), ’Enterobacter’ agglo-merans et Kelbsiella planticola (Yoo et al, 1986;

Omar et al, 1989) ou Klebsiella oxytoca (Bally etal, 1983). Par amplification directe de nifH, suivied’un clonage et de nombreux séquençages,Ueda et al (1995) ont pu confirmer cette diversi-té, et même montrer que de nombreux microor-

ganismes porteurs de gènes de la nitrogénaserestaient à décrire dans la rhizosphère du riz.

Au Viêt-nam, la microflore fixatrice d’azote dessols de riziculture est très peu connue (DuongDuc et al, 1987). Son utilisation pour augmenterla production constitue pourtant une alternativeintéressante par rapport à l’emploi d’engrais azo-tés, et a fait l’objet d’un projet de coopérationfinancé dans le cadre STD 2A de la

Communauté économique européenne.La première étape du projet consistait à mesu-

rer l’activité et à décrire la composition de lamicroflore diazotrophe, dans un sol de type sulfa-té acide, fréquent au sud du Viêt-nam. On a choi-si pour cette étude la méthode du modèle sper-

mosphère, déjà utilisée pour le riz par Omar et al(1989) et Rahman et al (1996), pour le blé parHeulin et al (1994) et pour le maïs par Berge et al(1991).

Une deuxième étape a consisté à comparerles souches entre elles pour leur activité nitrogé-nasique en présence de la plante. On a choisipour cela le protocole proposé en 1989 parHeulin et al, qui permet la comparaison de nom-breuses souches en modèle spermosphère.

Dans une troisième étape, dont les résultatsont déjà été publiés, des expériences en pots ontpermis de vérifier que l’inoculation des souchessélectionnées avait un effet positif sur la crois-sance du riz et sa production (Trân Van et al,1994). L’objectif ultime était de réaliser des expé-riences d’inoculation au champ, dont les résultatssont en cours de publication.

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MATÉRIEL ET MÉTHODES

Isolement des bactéries fixatrices d’azote

les plus abondantes de la rhizosphère du riz

La méthodologie qui a été suivie pour l’isolement desbactéries fixatrices d’azote de la rhizosphère, est celledécrite par Omar et al (1989).

Le sol

Le sol a été prélevé dans l’arrondissement de BinhThanh sur le terrain de la station expérimentale de lacoopérative Binh Quoi, située à 10 km au nord-est deHô Chi Minh Ville, au sud du Viêt-nam. Cette exploita-tion agricole pratique une rotation semestrielleriz/jachère. Lors du prélèvement de l’échantillon, le solportait une culture de riz au début de la floraison. Cesol est sulfaté acide (Sali-sulfi-Thionic Fluvisols selonla classification FAO) avec une texture argilolimoneuse; ses caractéristiques physicochimiques sont présen-tées dans le tableau I. Les prélèvements ont été stoc-kés dans des sacs en plastique à l’obscurité à 4 °Cjusqu’à l’utilisation.

Culture du riz au phytotron

Le riz, cv Huyêt Rông, a été cultivé sur le sol de BinhThanh, en chambre de culture dans les conditions sui-vantes : les graines calibrées, stérilisées et préger-mées (3 jours), ont été placées individuellement dansdes tubes en verre contenant 35 g de sol (matièresèche) préalablement submergé. Ces tubes étaientenveloppés à leur base par une feuille d’aluminiumpour maintenir le sol et les racines à l’obscurité. La

température et l’humidité relatives furent maintenuesrespectivement à 30 °C et 90 % pendant le jour (pho-topériode 13 heures) et 24 °C et 70 %, la nuit. Lors dela première expérience, l’activité nitrogénasique dessystèmes sol-plantes intacts a été suivie quotidienne-ment entre le 3e et le 10e jour de culture sur lesmêmes tubes, par la méthode d’incubation sous acéty-lène. Au moment de la mesure, les systèmes étaientincubés sous 10 % d’acétylène pendant trois heures etdes prélèvements d’échantillons gazeux effectuésrégulièrement pour suivre le dégagement d’éthylènepar chromatographie en phase gazeuse. Dans unedeuxième expérience la culture du riz, en quatre répé-titions, a été menée jusqu’au huitième jour, date àlaquelle l’activité nitrogénasique déterminée dans lapremière expérience était maximale. L’isolement futeffectué le huitième jour à partir du sol rhizosphérique.

Isolement et purification des souches

Le sol rhizosphérique est défini ici comme le sol adhé-

rant à la racine. L’isolement a donc été conduit à partird’un broyat des racines et du sol y adhérant. Le sol rhi-zosphérique des quatre plantes de la deuxième expé-rience constituait le matériel de départ de l’isolement.

Des suspensions-dilutions de ce broyat furent inocu-lées à des tubes contenant une plante de riz axénique,en germination sur un milieu minéral WAT semi-solide(0,5 % d’agar) de composition suivante :- solution A : H3BO3 0,75 g, ZnSO4 7H2O 0,55 g,CoSO4 7H2O 0,35 g, CuSO4 4H2O 0,0218 g, MnCl24H2O 0,020 g, eau 1 000 mL ;- solution B : FeSO4 7H2O 0,8 g, MgSO4 7H2O 4,0 g,Na2MoO4 2H2O 0,118 g, CaCl2 2H2O 4,0 g, EDTA0,8 g, solution A 4 mL, eau 1 000 mL ;- solution finale : KH2PO4 1,8 g, K2HPO4 2,7 g, solu-tion B 50 mL, eau 1 000 mL, pH 6,8, autoclavage30 minutes à 110 °C.

Les tubes ont été fermés hermétiquement et incu-bés sous 1 % d’acétylène suivant la méthodologie dumodèle spermosphère décrite par Omar et al (1989).Au cours de cette étape, le nombre de fixateurs d’azo-te a été déterminé par la méthode du nombre le plusprobable (MPN), en considérant le nombre et la répar-tition des tubes ayant formé de l’éthylène en deuxjours à 30 °C. Le nombre de bactéries totales culti-vables a été également estimé par étalement des dilu-tions du broyat de sol rhizosphérique sur milieu gélosénutritif (NA Difco).

Les tubes inoculés par les dilutions les plus fortes etmontrant encore une activité nitrogénasique ont étésélectionnés pour l’étape suivante ; leur contenu(milieu + racines), broyé et dilué est réparti par étale-ment en surface d’une gélose (15 g/L) WAT 4C conte-nant le milieu WAT additionné de quatre sources decarbone (glucose 5,0 g/L, mannitol 5,0 g/L, amidon4,5 g/L, acide malique 3,5 g/L) et dont le pH est ajustéà 6,8. Les colonies isolées ont été prélevées et puri-fiées et l’activité nitrogénasique de chaque isolat ainsiobtenu a été testée individuellement sur milieu WAT

4C.

Comparaison de l’activité nitrogénasiquedes bactéries fixatrices d’azotede la rhizosphère du riz

Les souches bactériennes

L’ensemble des souches utilisées dans cette étude

figure dans le tableau II. En plus des souches deB vietnamiensis isolées du sol vietnamien figurent dessouches de collection isolées de la rhizosphère du riz

avec la même méthodologie, dans diverses régions dumonde.

Activité nitrogénasique in vitro

L’activité nitrogénasique, dans diverses conditionsd’acidité, des souches B vietnamiensis TVV70 etAzospirillum irakense KBC1 a été mesurée sur milieuRCV semi-solide (Heulin et al, 1987) modifié par addi-tion de quatre sources de carbone (glucose 5,0 g/L,mannitol 5,0 g/L, amidon 4,5 g/L, acide malique3,5 g/L) et ajusté à pH 4, 5, 6 et 7. Les bactéries en

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phase exponentielle de croissance ont été lavées puisinoculées (huit répétitions) à une densité de 2 107 bac-téries par tube et incubées sous 10 % d’acétylène à30 °C. Les dosages d’éthylène ont été effectués tousles deux jours pendant sept jours et la vitesse maxima-le de dégagement d’éthylène (Rmax In nmoles C2H4jour-1 tube-1) a été calculée.

Activité nitrogénasique in planta

La technique du modèle spermosphère a été utiliséepour mesurer et comparer l’activité nitrogénasique dessouches bactériennes isolées de la rhizosphère enassociation avec le riz (Heulin et al, 1989). Des plantesde riz axéniques furent inoculées par des culturespures (3 107 bactéries tube-1) et incubées sous 10 %d’acétylène à l’obscurité à 30 °C. L’éthylène a été doséaprès 1, 3, 5 et 7 jours d’incubation et la vitesse maxi-male de dégagement d’éthylène (Rmax) calculées.Rmax a été retenue comme mesure de l’efficience des

souches en accord avec Heulin et al, 1989. Deuxexpériences indépendantes dans lesquelles toutes lessouches ont été testées (cinq répétitions par souche)furent réalisées.

Traitement statistique des données

Le traitement statistique des données a été effectuépar analyse de variance à deux facteurs et leur inter-action avec Statgraphics (Version 5.0, Uniware STSCInc, États-Unis).

RÉSULTATS

Activité réductrice d’acétylène (ARA)des systèmes sol-plante avant isolement

L’activité réductrice d’acétylène globale mesuréesur un dispositif complet comprenant du riz misen culture sur le sol sulfaté acide a été comparéeà celle d’un témoin non planté et placé dans lesmêmes conditions. La figure 1 montre que l’effet

de la plante s’observe dès le troisième jour. Deplus, l’activité nitrogénasique des systèmes plan-tés qui était de 20 nmoles de C2H4 h-1 plante-1au troisième jour, forme un pic, au huitième jour,atteignant 360 nmoles de C2H4 h-1 plante-1,avant de décroître progressivement. Cette évolu-tion de l’activité réductrice d’acétylène est tout àfait comparable à celle obtenue précédemment.dans une étude similaire sur du riz et des sols

égyptiens par Omar et al (1989). L’exiguïté destubes utilisés pour la culture du riz, ainsi quel’épuisement des réserves de la semence limitentla fixation d’azote à partir du neuvième jour etc’est pourquoi les isolements ont toujours étéréalisés au huitième jour de culture.

Lors d’une nouvelle expérience, après huitjours de culture le sol rhizosphérique de quatreplantes a été prélevé pour en isoler les microor-

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ganismes responsables de l’activité nitrogéna-sique.

Taille du peuplement fixateur d’azote

La taille du peuplement des fixateurs d’azotedans la rhizosphère du riz de 8 jours a été esti-mée par la méthode des MPN à 2,8 x 108 bacté-ries fixatrices d’azote par gramme de sol rhizo-

sphérique (matière sèche). Au même moment, lamicroflore totale cultivable sur gélose nutritive,était de 6,5 x 108 bactéries par g de sol rhizo-

sphérique (matière sèche). Le peuplement defixateurs d’azote représente environ 40 % de lamicroflore totale cultivable dans ces systèmes.Ce pourcentage est remarquablement élevé, et afacilité l’isolement ultérieur des souches bacté-

riennes fixatrices d’azote dominantes.

Isolement des bactéries fixatrices d’azoteles plus nombreuses

Les tubes, contenant chacun une plante de riz

axénique inoculée par une dilution du broyat desol rhizosphérique, ont été incubés sous acétylè-ne. Après une semaine d’incubation, les cinqtubes inoculés par la dilution 10-7 avaient tous

produit de l’éthylène alors qu’un seul des cinqRmax

tubes inoculés par la dilution 10-8 était positifpour ce test. Ce tube contenait donc les bacté-ries fixatrices d’azote les plus abondantes dansla rhizosphère de départ et a été sélectionnépour l’isolement ultérieur.

Après purification, un total de 82 souchespures a été obtenu à partir de ce tube. Cessouches étaient toutes positives pour le test deréduction d’acétylène sur milieu WAT 4C et 12d’entre elles ont montré une activité particulière-ment élevée par rapport aux 70 autres souches.Ces 12 souches de B vietnamiensis ont été rete-

nues pour la suite du travail.

Effet du pH sur l’activité réductriced’acétylène (ARA) de B vietnamiensis

L’activité nitrogénasique des souches TVV70 etKBC1 a fortement varié en fonction du pH, ce quiest confirmé par les résultats de l’analyse devariance présentés dans le tableau III : l’effet du

pH sur Rmax est significatif. Sur la figure 2 estreprésenté l’Ara des souches, TVV70 et KBC1.Rmax était très faible à pH 4 (< 500

Page 8: Isolement et activité nitrogénasique de Burkholderia

nmoles/tube/jour) alors que, pour des pH comprisentre 5 et 7, il était beaucoup plus élevé (> 2 000

nmoles/tube/jour). L’effet souche n’est pas signifi-catif, c’est-à-dire que, toutes valeurs de pHconfondues, les deux souches ont des activités

comparables alors que l’interaction entre le pH etla souche a un effet significatif (tableau III).L’écart entre les activités des deux bactéries est

surtout net à pH 5 où TVV70 a une activité maxi-male qui décroît ensuite avec le pH alors qu’à cepH KBC1 a une activité plus faible qui augmenteensuite avec le pH.

Aptitude des souches de B vietnamiensis,à fixer l’azote en présence de la planteet comparaison avec d’autres souchesisolées de la rhizosphère du riz

L’utilisation du modèle spermosphère a permisd’estimer l’efficacité de la fixation de l’azote des

isolats, en conditions gnotobiotiques, en présen-ce de la plante. Elle a permis de les comparernon seulement entre elles, mais également avecd’autres souches isolées de la rhizosphère du rizen utilisant la procédure décrite par Heulin et al(1989). Nous avons choisi pour cela des souchesefficientes d’origines diverses (tableau II). Nousavons déterminé l’efficience (Rmax) des dixsouches, en modèle spermosphère, en deuxexpériences successives. L’analyse de varianceà deux critères de classification (expérience etbactérie), pratiquée sur les données d’activiténitrogénasique, a montré que le facteur «bacté-rie» a eu un effet significatif ; en revanche, le fac-teur «expérience» et l’interaction de ces deuxfacteurs n’ont pas d’effet significatif (tableau IV).Les valeurs moyennes d’activité nitrogénasiquedes souches bactériennes ont varié entre 650 et

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1 900 nmoles C2H4/tube/jour) et sont rapportéesdans la figure 3. La souche TVV75 fait partie dessouches les plus efficientes.Ce critère d’efficience a été utilisé pour sélec-

tionner la souche TVV75, qui par ailleurs a mon-tré d’autres propriétés intéressantes comme laprodution de sidérophores (Meyer et al, 1995) etl’inhibition de champignons pathogènes (TrânVan, 1994). Cette souche inoculée au riz dans

des expériences en pots au Viêt-nam a permisd’augmenter les rendements de façon significati-ve (Trân Van et al, 1994).

DISCUSSION

Fixation d’azote associé au riz

La mesure de l’Ara est une méthode simple,rapide et utilisable sur des plantes entières nonperturbées. L’activité réductrice d’acétylène duriz cultivé sur le sol vietnamien de Binh Thanh

atteint 360 nmoles de C2H4 h-1 plante-1 au

huitième jour et montre qu’il existe un certainpotentiel de fixation d’azote rhizosphérique dansles sols vietnamiens. Omar et al 1989, dans lesmêmes conditions de culture, ont observé undégagement d’éthylène présentant aussi un picau huitième jour, pour les sols de Giza et deMoshtohoor (Égypte), avec des valeurs

respectives de 1 300 et 2 450 nmoles d’éthylèneh-1 plante-1, très supérieures à celles de cetteétude. Ce pic correspond à l’effet spermosphèremis en évidence par Balandreau et al (1971) : il

s’explique par l’épuisement des réserves de lagraine. Sur un sol de Camargue, Hamad Fares

(1976) a mesuré une activité du même ordre quecelle rapportée ici (500 nmoles d’éthylène h-1plante-1). Des valeurs plus faibles ont étémesurées sur des sols de rizière du Bangladeshpar Rahman et al (1996). Ces activités ont étémesurées sur des sols différents, mais aussi en

présence de cultivars de riz très différents, ce quirend difficile l’interprétation de leurs variations.

Les populations de fixateurs d’azotedans la rhizosphère du riz

Il y avait 2,8 x 108 fixateurs d’azote par grammede sol, dans la rhizosphère du riz sur le sol de

B nh Thanh. Ce chiffre est parmi les plus élevésde ceux que l’on trouve dans la littérature quivont de 104 à 109 (Kobayashi et al, 1967 ; Nayaket al, 1986). La microflore totale cultivablereprésente 6,5 x 108 bactéries par gramme de

sol rhizosphérique. En utilisant la même

technique sur sol égyptien, Omar et al (1989) adénombré une microflore totale cultivable de

niveau similaire (7 à 8 x 108 bactéries/grammede sol sec) alors que pour Rahman et al (1996)sur des sols du Bangladesh elle était moinsdense (2 à 5 108 bact/g sol sec) (tableau V). Ledénombrement de la microflore totale cultivable

sur milieu gélosé a permis de calculer que lesfixateurs représentent environ 40 % desbactéries totales cultivables, ce qui est trèsélevé, et témoigne d’une population fixatriced’azote très développée dans notre système. Eneffet, mis à part le sol très fertile de Giza en

Égypte (79 % de fixateurs d’azote) tous lesautres sols pour lesquels on possède des chiffrescomparables ont des proportions de fixateurs

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plus faibles : de 7 (Camargue, Bangladesh) à28 % (Moshtohoor, Égypte) (tableau V).

Isolement et identification des bactériesfixatrices d’azote les plus nombreuses

Balandreau (1983) a suggéré d’utiliser unesource de carbone proche de celle utilisée parles bactéries dans la rhizosphère, c’est-à-dire lesexsudats racinaires, comme milieu

d’enrichissement sélectif pour l’isolement des

bactéries rhizosphériques. Le modèle

spermosphère permet d’isoler les bactériesadaptées à la plante en évitant les biais liés àl’emploi d’une source de carbone artificielle.

Les souches fixatrices d’azote isolées à partirde l’environnement et en particulier de la

rhizosphère appartiennent à de très nombreusesespèces différentes et leur identification présenteparfois des difficultés car beaucoup de cesbactéries n’ont pas fait l’objet d’étude

taxonomique poussée (Balandreau, 1983 ; Uedaet al, 1995). Dans le sol sulfaté acide étudié, lesbactéries fixatrices d’azote les plus abondantesdans la rhizosphère du riz ont été identifiées, defaçon préliminaire, par le système API 20 NE àl’espèce [Pseudomonas] cepacia. Cette espècerécemment rebaptisé Burkholderia cepacia parYabuuchi et al (1992), n’étant pas connue pourcontenir des diazotrophes, une étude

polyphasique de la taxonomie des souchesisolées a été engagée. Cette étude a montréqu’elles constituent une espèce nouvelle,B vietnamiensis, très proche de B cepacia (Gilliset al, 1995).

Le caractère nouveau de la microflore ainsi

mise en évidence peut être lié aux caractères

très particuliers des sols sulfatés acides étudiés,en particulier leur pH très bas. Il ne faut

cependant par oublier que la taxonomie

incertaine du genre Burkholderia impose derevisiter des publications antérieures où cesbactéries auraient pu être décrites sous un autre

nom : c’est ainsi qu’Asanuma et al (1980) ontdéterminé comme B cepacia l’espècebactérienne dominante dans la rhizosphère desjeunes plants de riz qu’ils étudiaient au Japon ; il

est possible qu’il s’agisse de B vietnamiensis,mais en l’état de la taxonomie en 1980, ils ne

pouvaient pas utiliser ce nom. Cette espècereprésentait 60 % de la microflore totale, les40 % restant étant des Bacillus sp. Ces auteurs

n’ont pas envisagé qu’il s’agisse d’une espècenouvelle : entre autres, ils n’ont pas testé ces

souches pour la fixation d’azote. De même,Barraquio et Watanabe (1981) ont montré qu’auxPhilippines la rhizosphère du riz était largementdominée par une bactérie proche, selon eux, du

genre Pseudomonas ; ils n’ont jamais pousséplus loin la détermination et il serait intéressant

de déterminer à nouveau ces souches à l’aide

d’outils moléculaires (séquençage de l’ADNcodant pour l’ARNr 16S). Il n’est pas exclu qu’ils’agisse, en fait, de B vietnamiensis.

Influence du pH

Les souches de B vietnamiensis ayant étéisolées d’un sol acide dont le pH peut descendrejusqu’à 2, nous avons étudié l’effet du pH sur

Page 11: Isolement et activité nitrogénasique de Burkholderia

l’activité réductrice d’acétylène d’une dessouches de B vietnamiensis précédemmentisolées (TVV70) et nous l’avons comparée àcelle de la souche d’Azosporillum irakenseKBC1, elle-même connue pour réduire

l’acétylène à pH 6 (Khammas et al, 1989). Lesrésultats obtenus ici montrent que la souche

TVV70 isolée d’un sol acide est plus efficienteaux pH acides que la souche KBC1 isolée d’un

sol au pH relativement alcalin (pH 7,7) qui estplus efficiente aux pH plus proches de la

neutralité. Ces résultats sont en accord avec les

observations de Khammas et al (1989) qui ontmontré que l’activité nitrogénasique de la soucheKBC1, sur milieu semi-solide est optimale à pH6,5. Par ailleurs, Tabacchioni et al (1993) ontdémontré une bonne colonisation et la

persistance de B vietnamiensis dans un solcalcaire à pH 8,8. Cette espèce semble doncavoir une bonne capacité de survie dans unelarge gamme de pH.

Comparaison des souches

Il est maintenant bien établi qu’il existe uneinteraction entre le cultivar d’une plante et lafixation d’azote qui lui est associée, et lesdifférences dans la composition des exsudatspourraient expliquer ces variations (Loper etSchroth, 1986). Des travaux antérieurs ont déjàmontré ces variations pour le riz (Ladha et al,1987) ainsi que sur diverses céréales (Neal et al,1973 ; Day et al, 1975 ; Ruschel et al, 1975 ; VonBülow et Döbereiner, 1975). Pour le riz, il peutmême exister des différences entre mutants

végétaux (Rinaudo et Dommergues, 1971 ;Charyulu et al, 1985). C’est pourquoi les

mesures d’efficience des souches fixatrices

d’azote de la littérature sont difficiles à comparerentre elles.

Toutefois, les résultats présentés ici avec le cv

Huyêt Ròng confirment ceux de Charyulu et al(1985) qui rapportaient une efficience élevée dela souche 4B associée au cultivar Delta, ainsi

que ceux de Heulin et al (1989) qui avaientmontré l’avantage de la souche MRB16 sur laNO40 avec respectivement le cv Nizershail et lecv Giza 171.

Cette étude confirme aussi la grandevariabilité d’efficience des souches d’Azospirillumpour la fixation d’azote que Khammas et al

(1989) avaient déjà mesuré pour des souches

d’A irakense (480 à 1620 nmoles

C2H4/plante/jour).Les souches de Burkholderia étudiées ici se

sont révélées remarquablement efficientes(> 1 200 nmoles C2H4/plante/jour). La plussimple des hypothèses pouvant expliquer ceciest que l’équipement enzymatique des Bvietnamiensis est très fourni, et lui permet unecroissance sur de très nombreux substrats (Gilliset al, 1995). Ces bactéries valoriseraient aumieux les composés divers exsudés par la plante: en cela, leur stratégie adaptative apparaîtcomme très différente de celle des Azospirillum,chez qui la gamme de substrats utilisables

comme source de carbone est, au contraire, trèsréduite.

CONCLUSION

La présente étude a eu pour premier effet la miseen évidence de populations importantes d’uneespèce bactérienne nouvelle, pour laquelle on aproposé, par ailleurs, le nom de B vietnamiensis

(Gillis et al, 1995).Ceci confirme la grande diversité du

peuplement microbien fixateur d’azote desracines de riz qui constitue, pour les

biotechnologies une ressource insuffisammentexploitée : on trouve, en effet, dans cettemicroflore, une grande variété de propriétésmétaboliques utiles. La capacité de fixer l’azoteatmosphérique en est une, lorsque la croissancede la plante est limitée par la disponibilité de cetélément, ce qui est le cas le plus fréquent.

L’expérience acquise dans le cas de la

riziculture égyptienne a montré qu’il était possiblede sélectionner, parmi les fixateurs d’azoteprésents, une souche efficiente - un Azospirillumbrasilense, en l’occurrence - qui a été utiliséepour inoculer le riz au champ : quand l’azote estle facteur limitant de la récolte, cette pratiqueassure une augmentation du rendement (Omaret al, 1992).

Ici cette approche et ces concepts ont été misen &oelig;uvre dans le cas de la riziculture en sols

sulfatés acides du Viêt-nam car les conditions

pédoclimatiques étaient très différentes. Ceciexplique sans doute, la présence et l’abondanced’un taxon inconnu jusqu’à présent. Cetteapproche a permis de montrer, ici encore, queles souches présentes spontanément différaientlargement entre elles par leur capacité à fixer

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l’azote et qu’il était possible de sélectionner unesouche particulièrement efficiente (TVV75).

La suite de la démonstration impliquel’inoculation de cette souche dans des conditions

de plus en plus proches des conditions de pleinchamp. L’inoculation en pots s’est révéléeefficace et a produit des gains de récoltesupérieurs à 20 % (Trân Van et al, 1994).L’inoculation au champ a été testée avec lemême succès, et ses résultats feront l’objet d’une

publication ultérieure.

La stratégie d’inoculation du riz présentée ici

apparaît dont foncièrement différente de cellequ’on utilise dans le cas du soja, par exemple :alors que chez les légumineuses l’inoculation apour but d’introduire un symbionte qui est absent,elle a pour but, ici, d’utiliser la diversité existant

spontanément dans le sol, pour y trouver un

partenaire bactérien de la plante présentant unepropriété intéressante (ici, une grande efficiencepour la fixation d’azote) et d’inoculer cettesouche afin de lui fournir un avantage sélectif parrapport aux autres souches lors de la

colonisation des racines. Au total, on

augmenterait l’abondance naturelle et incontrôléed’un type bactérien utile afin de rendre

significative son activité bénéfique sur la plante.

REMERCIEMENTS

Ce travail a été financé par le contrat N° STD 2A-0119F de l’Union européenne («Utilisationagronomique de l’inoculation bactérienne du riz :

prédéveloppement»), dans le cadre d’un contrat decoopération entre le CNRS et l’Institut de biologieexpérimentale d’Ho Chi Minh Ville. Nous tenons àremercier particulièrement G Burtin, J Rouiller, ainsique B Gérard du CPB, pour leur analyse de sol.

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