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Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
Journal de Traumatologie du Sport 28 (2011) 251–254
Cas clinique
La fracture de Hahn-Steinthal chez l’adolescent. Une lésion rareà ne pas méconnaître
Hahn-Steinthal fracture in adolescent. A rare injury, often misdiagnosed
M.-A. Dendane ∗, H. Gorinda , A. Amrani , Z.F. El AlamiService de traumato-orthopédie pédiatrique, unité de pédagogie et de recherche en chirurgie pédiatrique, faculté de médecine de Rabat, Rabat, Maroc
Disponible sur Internet le 23 novembre 2011
ésumé
La fracture de Hahn-Steinthal ou fracture de type I du capitellum est une fracture articulaire rare de l’extrémité inférieure de l’humérus à traitrontal. Cette lésion inhabituelle chez la population pédiatrique peut se voir très rarement chez l’adolescent et l’adulte. Le diagnostic est souventéconnu et il faut rechercher le fragment détaché sur une radiographie de profil de bonne qualité. Nous rapportons le cas d’une fracture deahn-Steinthal survenue chez une adolescente de 13 ans lors d’un match de basket-ball. La fracture a été opérée à ciel ouvert et fixée par deux vis
n rappel. Le résultat à long terme a été satisfaisant. 2011 Publié par Elsevier Masson SAS.
ots clés : Fracture du capitellum ; Adolescent ; Réduction à ciel ouvert et vissage
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The Hahn-Steinthal fracture or type I fracture of the capitellum humeri is an articular lesion with a frontal fracture line. This fracture is uncommonn the pediatric population but can occur in adolescent and adult. The diagnosis is often missed. The avulsed fragment must be identified on good
uality lateral X-rays. We present the case of a 13 years old adolescent who sustained a Hahn-Steinthal fracture of the capitellum, occurring at theime of basketball competition. It was treated operatively by open reduction and internal fixation using screws. At the time of the latest follow up,he result was satisfactory.2011 Published by Elsevier Masson SAS.
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eywords: Capitellum fracture; Adolescent; Open reduction and screws
. Introduction
Les fractures du capitellum sont des traumatismes articulairesrès rares de l’extrémité inférieure de l’humérus, habituellementencontrées chez l’adulte. Les cas pédiatriques sont inhabituelst constituent moins de 1 % de la traumatologie du coude chez’enfant [1,2]. Ces fractures sont classées en quatre types selona classification de Bryan et Morrey, modifiée par McKee [3,4].
ous rapportons le cas d’une fracture de type I du capitellumppelée également fracture de Hahn-Steinthal, chez une adoles-
∗ Auteur correspondant. 133, no 10, Hay al fath CGI, CYM, 10150 Rabat,aroc.
Adresse e-mail : [email protected] (M.-A. Dendane).
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762-915X/$ – see front matter © 2011 Publié par Elsevier Masson SAS.oi:10.1016/j.jts.2011.10.002
ente de 13 ans, suite à un accident de sport. Nous discutons lesifficultés diagnostiques et l’intérêt d’une chirurgie à ciel ouvert.
. Observation
M., 13 ans, droitière, a été victime d’un traumatisme directn flexion du coude gauche lors d’une chute survenue pendantn match de basket-ball. L’examen, à l’admission aux urgences,etrouvait une douleur à la face externe du coude, un œdèmeocalisé en regard et un coude bloqué en flexion à 90◦. La pro-osupination était normale. Il n’existait pas d’ouverture cutanée
t l’examen vasculo-nerveux était sans anomalies. Par ailleurs,e coude controlatéral présentait un valgus physiologique de 20◦.La radiographie du coude de face a objectivé une opacité fineu niveau de l’interligne articulaire radio-huméral qui a été inter-
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ig. 1. Radiographie du coude de face, noter l’image en double contour du bordatéral du condyle externe.
rétée comme un fragment de la tête radiale ou de l’épicondyleatéral (Fig. 1). La radiographie de profil strict a mis en évidencen fragment osseux intra-articulaire « en demi-lune », ascen-ionné et accolé à la face antérieure de l’épiphyse huméralenférieure (Fig. 2). Ce tableau a été compatible avec celui d’uneracture isolée et déplacée du capitellum avec présence d’unragment détaché regardant en haut et très probablement roté.a patiente a été opérée dans les 24 heures. Nous avons réalisén abord latéral étendu du coude en passant du côté proximalntre les muscles biceps et triceps et en distal entre les musclesnconé et l’extensor carpi ulnaris. La capsule et l’extenseur
ommun des doigts ont été ensuite détachés en extra-périostépartir de l’épicondyle latéral, tout en respectant le ligamentollatéral latéral et le réseau vasculaire condylien situés sur
Fig. 2. Aspect en « demi-lune » du fragment détaché du capitellum.
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Fig. 3. Aspect postopératoire.
e versant postérieur du noyau épicondylien. Cet abord nous permis, après évacuation de l’hémarthrose, de retrouver uneracture à trait frontal détachant tout le capitellum et une partiee la joue trochléenne externe. Il s’agissait donc d’une fracturee type I du capitellum. Nous avons réalisé une réduction in visut l’ostéosynthèse a été assurée par deux petites vis spongieusese 20 mm de longueur introduites en rappel (Fig. 3). Le mon-age a été vérifié sous amplificateur de brillance et l’articulation
été immobilisée dans une longue gouttière plâtrée brachio-ntébrachio-palmaire, coude en flexion à 90◦ durant quatreemaines. À l’ablation de l’attelle, la patiente a débuté une auto-ééducation du coude sous le contrôle d’un kinésithérapeute. Laexion-extension complète du coude a été restaurée au troisièmeois postopératoire. Les vis ont été retirées au sixième mois et
u dernier recul (18 mois), la patiente utilisait son coude nor-alement et a repris ses activités sportives. La radiographie de
ontrôle a montré une fracture consolidée en bonne position, unnterligne en place et un condyle huméral sans signe de nécroseFig. 4).
. Discussion
Les fractures du capitellum sont rares à l’âge pédiatrique,otamment avant la puberté [1,5,6]. Parmi 850 fractures duoude recensées en six ans à l’hôpital pédiatrique de Rabat, nousvons retrouvé une seule fracture du capitellum, celle présentéeans ce travail. La grande majorité des cas publiés, comme dansotre observation, concerne l’adolescent [1,7,8]. La plupart desuteurs évoque un mécanisme lésionnel indirect par chute sura main, coude en extension [7–9] responsable classiquement’une fracture supra-condylienne. Cependant, chez l’adolescent,e centre de rotation du capitellum est situé à 15 mm environ envant de la diaphyse humérale, ce qui le rendrait vulnérable auxorces de compression transmises par l’intermédiaire de la têteadiale lors de la chute. Ceci expliquerait l’association fréquente
une fracture de la tête radiale [10]. Chez notre patiente, nous
vons retrouvé un mécanisme direct sur un coude en flexion pré-entant un valgus physiologique. Ce mécanisme n’a été décrit,ar ailleurs, que par Chaumien [11].M.-A. Dendane et al. / Journal de Trauma
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Fig. 4. Aspect radiologique au dernier recul.
Cliniquement, ces fractures articulaires n’ont rien de spé-ifique. La douleur et les signes locaux prédominent sur laartie antéro-externe du coude et l’hémarthrose limite la flexion-xtension. Le diagnostic est surtout radiologique. L’incidencee face est souvent peu évocatrice. Il faut rechercher un effa-ement du bord inférieur du condyle ou une image en doubleontour (Fig. 1). L’incidence de profil de bonne qualité est lalé du diagnostic [4,8,9]. Elle montre l’aspect caractéristique
en demi-lune » du fragment ascensionné et accolé en avant de’épiphyse. Ces fractures sont classées en quatre types (Fig. 5) :
le type I ou fracture de Hahn-Steinthal, le plus fréquent,détache tout le capitellum et parfois une partie de la jouetrochléenne externe ;
le type II ou fracture de Kocher-Lorenz détache un petit frag-
ment parfois ostéochondral du capitellum ;le type III est une fracture communitive ;
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Fig. 5. Classification de Bryan et Mor
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le type IV emporte tout le massif articulaire comportant lecapitellum et la majeure partie de la trochlée.
En pratique, le plus difficile est de distinguer les types I etV. L’extension exacte du trait vers la trochlée est assez souventifficile à apprécier [8]. La présence du signe du « double arc »ur le profil est assez pathognomonique du type IV [4,8,9]. Enas de doute, la tomodensitométrie (TDM) avec reconstructionu coude définit mieux l’extension interne du trait de fracture8,9,12]. Chez notre patiente, nous n’avons pas eu recours à laDM. En effet, le caractère déplacé de la fracture nous a amené
réaliser d’emblée une chirurgie à ciel ouvert et le diagnosticésionnel exact a été posé en peropératoire.
La rareté de ces traumatismes explique l’absence d’unonsensus sur le plan thérapeutique. Comme toute fracture arti-ulaire, la réduction est licite dès que l’écart inter-fragmentaireépasse 2 mm. Dans le cas particulier de la fracture de Hahn-teinthal, plusieurs méthodes thérapeutiques ont été décrites :éduction par manœuvres externes, résection du fragment déta-hé, réduction à ciel ouvert avec ostéosynthèse. La réductionrthopédique a été réalisée chez quelques patients mais présente’inconvénient d’une longue immobilisation et des résultatsonctionnels médiocres [13,14]. La résection du fragment avulsést un procédé simple mais expose ultérieurement à la raideurrticulaire et l’instabilité du coude [15]. Nous avons réalisé,omme la plupart des auteurs, une réduction à ciel ouvert àravers un abord latéral étendu et nous estimons que la réductionn visu est le meilleur moyen pour restaurer la congruencerticulaire et permettre une mobilisation précoce du coude,otamment grâce à une fixation interne solide. L’ostéosynthèseait appel habituellement chez l’adolescent à un matériel rigideroche de celui de l’adulte. Nous avons réalisé un vissagen rappel par deux petites vis spongieuses. D’autres types dexation ont été décrits : vis corticales, vis sans tête canulées ouon, vis résorbables, broches de Kirchner. . . [7–9]. Quel queoit le type de montage, nous pensons que le plus importantst de réaliser une réduction anatomique douce et atraumatique
’humérus afin de ne pas compromettre la vascularisationragile du condyle huméral. En effet, la nécrose avasculaireu condyle latéral constitue avec la raideur du coude les deux
rey, modifiée par McKee [3,4].
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54 M.-A. Dendane et al. / Journal de Tr
rincipales complications du traitement des fractures articulaires1,8,9].
éclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.
éférences
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