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JDP 2014 S439 une première fois dans le centre, pour un psoriasis cutané, était inclus. Le parcours médical pour le psoriasis avant la consultation, les aspects cliniques du psoriasis, les données socio-économiques et la sévérité du psoriasis (PASI et DLQI) étaient systématiquement évalués. Résultats Pendant les 11 mois de l’étude, 1070 patients ont été inclus, un tiers avait une discordance DLQI/PASI : 215 (20,1 %) : PASI 10 et DLQI > 10 (13,7 %), 147 : PASI > 10 et DLQI 10. Le profil des premiers était : femme (p < 0,0001), jeune (p = 0,006), mécon- tente de la prise en charge (p = 0,002), ayant consulté un plus grand nombre de médecins généralistes (p = 0,02) ou dermato- logues (p = 0,003) avant cette consultation, et consultant à l’hôpital (p = 0,03), actives (p = 0,02) avec un travail en contact avec le public (p = 0,007), et un niveau d’étude élevé (p < 0,0001). Le principal fac- teur associé à un faible DLQI avec PASI élevé était la consommation régulière d’alcool (p = 0,003). Discussion À notre connaissance, il s’agit de la première étude évaluant de fac ¸on systématique les paramètres associés à une discordance entre le PASI et le DLQI, en s’appuyant sur des cri- tères démographiques, cliniques, et socio-économiques. Un tiers des patients présente une discordance PASI/DLQI. Nous identifions deux profils de patients. D’une part, ceux ayant un score de PASI bas mais un DLQI élevé donc un retentissement sur la qualité de vie important : femme jeune, insatisfaite de sa prise en charge, active, travaillant en relation avec le public. D’autre part, ceux ayant un PASI élevé mais un DLQI bas: hommes d’âge plus élevé, consom- mant régulièrement de l’alcool, ayant moins de rapport avec la vie publique. Conclusion Cette étude permet de mieux cerner le profil de nos patients pour lesquels il existe une discordance. Mots clés DLQI ; PASI ; Psoriasis ; Sévérité Déclaration d’intérêts E. Mahé, M.-L. Sigal, consultants ; les autres auteurs n’ont pas de lien d’intérêt à déclarer en relation avec cette communication. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.472 Maladies infectieuses P273 La gale sarcoptique humaine : une affection désormais protéiforme et trompeuse V. Pallure 1,, O. Dereure 2 1 Médecine interne, Perpignan, France 2 Dermatologie, Montpellier, France Auteur correspondant. Introduction La gale est une ectoparasitose fréquente et en pleine expansion. Un certain nombre de présentations cliniques atypiques, pour certaines inédites, pouvant en imposer pour une autre affection dermatologique et faire errer, parfois longtemps, le diagnostic, ont été identifiées au cours de l’année écoulée en Languedoc-Roussillon. Nous en présentons une vue globale en insis- tant sur les plus trompeuses. Observations À côté des nombreux cas de scabiose typique, un pourcentage significatif de patients (15 %) présentaient des tableaux peu spécifiques d’éruption prurigineuse chronique pou- vant aller jusqu’à 3 ans d’évolution, sans notion systématique de prurit familial, et ayant déjà rec ¸u pour la plupart un traite- ment antiscabieux sans efficacité conduisant à remettre en cause le diagnostic. Ces éruptions atypiques étaient assez distinctes en fonction de l’âge : pustuloses palmo-plantaires nécrotiques, lésions eczématiformes résistantes aux dermocorticoïdes ou de localisations atypiques (nuque), dermite du siège, nodules du dos avec signe de Darier chez l’enfant ; lésions rappelant une dermatite herpétiforme, érythrodermies, eczémas craquelés dif- fus, prurigo nodulaires diffus, ecchymoses acquises, dyshidroses palmaires isolées, dermographismes, éruptions psoriasiformes et éruption papulo-nodulaire diffuses chez l’adulte notamment chez des patients âgés. Le diagnostic était systématiquement posé par visualisation du sarcopte au dermatoscope et les patients traités par Spregal ® pendant 12 heures associé à deux prises d’ivermectine à 10 jours d’intervalle, traitement souvent renouvelé jusqu’à quatre reprises, associé aux mesures habituelles (traitement des sujets contact au premier degré, du linge et des objets inertes) et, dans certains cas, à une corticothérapie locale forte mais seulement après nette amélioration clinique. Une rémission clinique complète a été obtenue dans tous les cas. Discussion Ces tableaux cliniques parfois très déroutants et pour certains inédits sont probablement favorisé par la durée d’évolution et l’échec de traitement antiscabieux antérieurs conduisant à des traitements alternatifs inappropriés (dermocorticoïdes forts notam- ment). Cet échec thérapeutique peut être lié à des traitements incomplets du fait de leur prix, de la difficulté à traiter tous les contacts notamment dans les nombreuses familles recomposées et de la mauvaise compréhension du traitement souvent peu détaillé et uniquement par voie orale. Conclusion Ces données illustrent bien l’évolution sémiologique actuelle d’une affection classique aux contours en réalité mouvants et la nécessité d’une part de l’évoquer systématiquement quel que soit l’âge et le contexte devant une dermatose prurigineuse quelle qu’elle soit (et même en l’absence de prurit dans certains cas notamment devant toute lésion acrale de l’enfant) et d’autre part de bien détailler, si possible par écrit, le traitement. Mots clés Ectoparasitose ; Gale ; Présentation clinique Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.473 P274 Caractéristiques et parcours de soins de 81 cas de gale hospitalisés en CHU N. Bentaleb 1,2,, S. Mallet 1 , S. Adnot 2 , A. Loundou 3 , B. De Sainte Marie 1 , R. Piarroux 4 , C. Gaudy 1 , J.-J. Grob 1 , M.-A. Richard 1 1 Dermatologie, hôpital Timone, Marseille, France 2 Département universitaire de médecine générale, Marseille, France 3 Unité d’aide méthodologique à la recherche clinique, faculté médecine Timone, Marseille, France 4 Laboratoire de parasitologie et mycologie, hôpital Timone, Marseille, France Auteur correspondant. Introduction L’échec des traitements de la gale en ambulatoire conduit parfois à des hospitalisations (hospit) coûteuses. Objectifs Décrire le profil des patients hospitalisés pour scabiose et évaluer l’efficacité du traitement en milieu hospitalier. Patients et méthodes Étude rétrospective descriptive des patients hospitalisés pour gale dans un service de dermatologie de CHU en 2013. Recueil standardisé sur : données sociodémogra- phiques, historique des consultations (cs), traitements des cas et des sujets contacts avec observance, mesures de décontamination de l’environnement, la qualité de l’information médicale, traite- ments en milieu hospitalier. Les patients étaient rappelés plus de 6 semaines après l’hospit pour juger de l’efficacité du traitement. Échec du traitement après hospit défini par la persistance ou la récidive d’un prurit.

La gale sarcoptique humaine : une affection désormais protéiforme et trompeuse

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JDP 2014 S439

une première fois dans le centre, pour un psoriasis cutané, étaitinclus. Le parcours médical pour le psoriasis avant la consultation,les aspects cliniques du psoriasis, les données socio-économiqueset la sévérité du psoriasis (PASI et DLQI) étaient systématiquementévalués.Résultats Pendant les 11 mois de l’étude, 1070 patients ont étéinclus, un tiers avait une discordance DLQI/PASI : 215 (20,1 %) :PASI ≤ 10 et DLQI > 10 (13,7 %), 147 : PASI > 10 et DLQI ≤ 10. Le profildes premiers était : femme (p < 0,0001), jeune (p = 0,006), mécon-tente de la prise en charge (p = 0,002), ayant consulté un plusgrand nombre de médecins généralistes (p = 0,02) ou dermato-logues (p = 0,003) avant cette consultation, et consultant à l’hôpital(p = 0,03), actives (p = 0,02) avec un travail en contact avec le public(p = 0,007), et un niveau d’étude élevé (p < 0,0001). Le principal fac-teur associé à un faible DLQI avec PASI élevé était la consommationrégulière d’alcool (p = 0,003).Discussion À notre connaissance, il s’agit de la première étudeévaluant de facon systématique les paramètres associés à unediscordance entre le PASI et le DLQI, en s’appuyant sur des cri-tères démographiques, cliniques, et socio-économiques. Un tiersdes patients présente une discordance PASI/DLQI. Nous identifionsdeux profils de patients. D’une part, ceux ayant un score de PASIbas mais un DLQI élevé donc un retentissement sur la qualité de vieimportant : femme jeune, insatisfaite de sa prise en charge, active,travaillant en relation avec le public. D’autre part, ceux ayant unPASI élevé mais un DLQI bas : hommes d’âge plus élevé, consom-mant régulièrement de l’alcool, ayant moins de rapport avec la viepublique.Conclusion Cette étude permet de mieux cerner le profil de nospatients pour lesquels il existe une discordance.Mots clés DLQI ; PASI ; Psoriasis ; SévéritéDéclaration d’intérêts E. Mahé, M.-L. Sigal, consultants ; lesautres auteurs n’ont pas de lien d’intérêt à déclarer en relationavec cette communication.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.472

Maladies infectieuses

P273La gale sarcoptique humaine : uneaffection désormais protéiforme ettrompeuse�

V. Pallure 1,∗, O. Dereure 2

1 Médecine interne, Perpignan, France2 Dermatologie, Montpellier, France∗ Auteur correspondant.

Introduction La gale est une ectoparasitose fréquente et enpleine expansion. Un certain nombre de présentations cliniquesatypiques, pour certaines inédites, pouvant en imposer pour uneautre affection dermatologique et faire errer, parfois longtemps,le diagnostic, ont été identifiées au cours de l’année écoulée enLanguedoc-Roussillon. Nous en présentons une vue globale en insis-tant sur les plus trompeuses.Observations À côté des nombreux cas de scabiose typique,un pourcentage significatif de patients (15 %) présentaient destableaux peu spécifiques d’éruption prurigineuse chronique pou-vant aller jusqu’à 3 ans d’évolution, sans notion systématique deprurit familial, et ayant déjà recu pour la plupart un traite-ment antiscabieux sans efficacité conduisant à remettre en causele diagnostic. Ces éruptions atypiques étaient assez distinctesen fonction de l’âge : pustuloses palmo-plantaires nécrotiques,lésions eczématiformes résistantes aux dermocorticoïdes ou de

localisations atypiques (nuque), dermite du siège, nodules dudos avec signe de Darier chez l’enfant ; lésions rappelant unedermatite herpétiforme, érythrodermies, eczémas craquelés dif-fus, prurigo nodulaires diffus, ecchymoses acquises, dyshidrosespalmaires isolées, dermographismes, éruptions psoriasiformes etéruption papulo-nodulaire diffuses chez l’adulte notamment chezdes patients âgés. Le diagnostic était systématiquement posé parvisualisation du sarcopte au dermatoscope et les patients traités parSpregal® pendant 12 heures associé à deux prises d’ivermectine à10 jours d’intervalle, traitement souvent renouvelé jusqu’à quatrereprises, associé aux mesures habituelles (traitement des sujetscontact au premier degré, du linge et des objets inertes) et, danscertains cas, à une corticothérapie locale forte mais seulementaprès nette amélioration clinique. Une rémission clinique complètea été obtenue dans tous les cas.Discussion Ces tableaux cliniques parfois très déroutants et pourcertains inédits sont probablement favorisé par la durée d’évolutionet l’échec de traitement antiscabieux antérieurs conduisant à destraitements alternatifs inappropriés (dermocorticoïdes forts notam-ment). Cet échec thérapeutique peut être lié à des traitementsincomplets du fait de leur prix, de la difficulté à traiter tous lescontacts notamment dans les nombreuses familles recomposées etde la mauvaise compréhension du traitement souvent peu détailléet uniquement par voie orale.Conclusion Ces données illustrent bien l’évolution sémiologiqueactuelle d’une affection classique aux contours en réalité mouvantset la nécessité d’une part de l’évoquer systématiquement quelque soit l’âge et le contexte devant une dermatose prurigineusequelle qu’elle soit (et même en l’absence de prurit dans certainscas notamment devant toute lésion acrale de l’enfant) et d’autrepart de bien détailler, si possible par écrit, le traitement.Mots clés Ectoparasitose ; Gale ; Présentation cliniqueDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.473

P274Caractéristiques et parcours de soinsde 81 cas de gale hospitalisés en CHUN. Bentaleb 1,2,∗, S. Mallet 1, S. Adnot 2, A. Loundou 3,B. De Sainte Marie 1, R. Piarroux 4, C. Gaudy 1, J.-J. Grob 1,M.-A. Richard 1

1 Dermatologie, hôpital Timone, Marseille, France2 Département universitaire de médecine générale, Marseille,France3 Unité d’aide méthodologique à la recherche clinique, facultémédecine Timone, Marseille, France4 Laboratoire de parasitologie et mycologie, hôpital Timone,Marseille, France∗ Auteur correspondant.

Introduction L’échec des traitements de la gale en ambulatoireconduit parfois à des hospitalisations (hospit) coûteuses.Objectifs Décrire le profil des patients hospitalisés pour scabioseet évaluer l’efficacité du traitement en milieu hospitalier.Patients et méthodes Étude rétrospective descriptive despatients hospitalisés pour gale dans un service de dermatologiede CHU en 2013. Recueil standardisé sur : données sociodémogra-phiques, historique des consultations (cs), traitements des cas etdes sujets contacts avec observance, mesures de décontaminationde l’environnement, la qualité de l’information médicale, traite-ments en milieu hospitalier. Les patients étaient rappelés plus de6 semaines après l’hospit pour juger de l’efficacité du traitement.Échec du traitement après hospit défini par la persistance ou larécidive d’un prurit.