198
UNIVERSITE DE TOLIARA INSTITUT HALIEUTIQUE ET DES SCIENCES MARINES (IH-SM) Laboratoire d’Agronomie Environnement Ecotoxicologie Madagascar Soutenue le 2 février 2006 devant le jury composé de : Mme. Eulalie RANAIVOSON Professeur IH-SM Tuléar Madagascar Présidente M. Gerard LASSERRE Professeur Univ. Montpellier 2 Rapporteur M. Jacques MOREAU Professeur INP Toulouse Directeur M. MAN WAI RABENEVANANA Docteur IH-SM Tuléar Madagascar Codirecteur M. Mara Edouard REMANEVY Docteur IH-SM Tuléar Madagascar Examinateur THÈSE présentée pour obtenir le titre de Docteur en Océanologie Appliquée Spécialité : Bioécologie et Gestion des ressources en pêcherie Par Léonide Ylénia RANDRIANARISOA " " L L a a p p ê ê c c h h e e r r i i e e c c r r e e v v e e t t t t i i è è r r e e d d a a n n s s l l a a b b a a i i e e d d ' ' A A n n t t o o n n g g i i l l ( ( M M a a d d a a g g a a s s c c a a r r ) ) : : a a p p p p r r o o c c h h e e é é c c o o s s y y s s t t é é m m i i q q u u e e d d e e s s c c a a p p t t u u r r e e s s s s e e c c o o n n d d a a i i r r e e s s " " . .

La pêcherie crevettière dans la baie d' Antongil (Madagascar) : …biblio.univ-antananarivo.mg/pdfs/randrianarisoaleonidey... · 2013-07-30 · - Messieurs, Alexis BE (agent DRPH),

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UNIVERSITE DE TOLIARA INSTITUT HALIEUTIQUE ET DES SCIENCES MARINES

(IH-SM)

Laboratoire d’Agronomie Environnement Ecotoxicologie

Madagascar

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...Les Etats devraient prendre les

mesures appropriées pour

minimiser le gaspillage, les rejets,

les captures effectuées par des

engins perdus ou abandonnés, les

captures d'espèces non ciblées,

poissons et autres espèces, et les

effets négatifs sur des espèces

associées ou dépendantes, en

particulier sur les espèces menacées

d'extinction...

art. 7.6.9 , FAO (1995)

- 2 -

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AVANT – PROPOS ET REMERCIEMENTS

Ce travail n’est pas l’œuvre d’un seul mais plutôt le fruit d’une large collaboration tant

avec le milieu des professionnels de la pêche qu’avec celui de la recherche et de la

conservation.

Cette étude n’est qu’un début car un grand projet de « suivi des captures secondaires »

est en cours à la suite de la première ébauche des résultats obtenus dans la baie

d’Antongil par le présent travail.

Souciant de l’état actuel de l’écosystème de pêche sur toutes les côtes de Madagascar,

qui était devenu un débat national, ces trois entités professionnelles ont tous contribué à

la réalisation de la présente recherche.

Mes remerciements respectueux vont à l'endroit de Madame le Professeur Eulalie

RANAIVOSON, chef département de l'Institut Halieutique et des Sciences Marines de

l'Université de Toliara, qui m'a fait l'honneur de bien vouloir présider la soutenance de

cette thèse ;

Je remercie très vivement, Monsieur le Docteur MAN WAI RABENEVANANA,

Directeur de l'Institut Halieutique et des Sciences Marines de l'Université de Toliara, que

j’ai trouvé plus qu’un directeur de thèse, par ses conseils de « maître », d’avoir bien

voulu manifester sa confiance depuis mon arrivée à l’Institut et de m’avoir donnée toute

opportunité pour la réalisation du présent travail ;

En Monsieur le Professeur Jacques MOREAU, dont la sollicitude quasi paternelle crée

les conditions propices aux traitements des données et à l’élaboration du manuscrit par

la nouveauté des idées qu’il apporte par soin et qu’il met en suivi l’évolution, ainsi que

son accueil dans son laboratoire à l’INP/ENSA Toulouse ;

- 3 -

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Mes sincères remerciements vont aussi à Monsieur le Professeur Gérard LASSERE, qui

m’a fait bénéficier de ses remarques et de ses vastes connaissances. Les critiques qu’il

me fit mon manuscrit ont contribué à rendre celui-ci moins imparfait. Je le prie de bien

vouloir accepter l’expression de ma déférente gratitude, sans oublier les accueils

chaleureux et attentifs qu’il m’a réserve pendant mes séjours à Montpellier ;

Je remercie également Monsieur le Docteur Mara Edouard REMANEVY, Maître de

Conférence à l'Institut Halieutique et des Sciences Marines de l'Université de Toliara, qui

très aimablement a accepté de me donner un peu de son temps pour juger mon travail ;

Je souhaite aussi exprimer ma profonde reconnaissance et mes remerciements à l’ONG

et aux personnes qui ont participé au soutien de la réalisation de cette thèse :

L’ONG WWF Madagascar, qui a donné leurs soutiens financiers pour effectuer ce

travail, en particulier le Docteur Rémi RATSIMBAZAFY, responsable du Programme

Marin, pour avoir été le premier à croire en ce projet, de qui j’ai pu tirer de précieux

conseils ;

Monsieur Didier BARCELO, Directeur de la Société REFRIGEPECHE EST, qui a accepté

à la première jeune femme de monter à bord de ses chalutiers et d’avoir mis à la

disposition quelques uns de ses marins. Ses consignes m’ont mise en sécurité et m’aider

à me faire respecter par l’équipage.

Le Docteur Andriamirado Guy RABARISON, qui m’a partagé son savoir et ses idées

depuis mon DEA.

L'expression de ma grande gratitude est adressée à :

- 4 -

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- Messieurs, Alexis BE (agent DRPH), Jérôme BE (Pêcheur Artisanal), Adrien

BEMIRARY (Transporteur), Placide BE, Zoeline ZILY (Membre de PCDDBA) ;

- Equipage des chalutiers « ISANDRA » et « RIANDAVA ».

Je remercie vivement tous mes professeurs qui ont bien voulu me dispenser de cours

précieux, initier avec enthousiasme à la recherche, ainsi que tous les personnels

administratifs de l’IH-SM, qui m’a donné des constants encouragements et d’affections.

Ma grande reconnaissance, à mes frères et sœurs et leur(s) époux (se) respectif (ve), à

mes oncles et tantes, à mes cousins et cousines et à tous mes amis. Ainsi qu’à tous les

autres qui ont vécu ce parcours avec moi, de près ou de loin.

Je terminerai sans oublier mes fidèles amis de Tuléar : Thierry LAVITRA et son épouse,

Richard RASOLOFONIRINA, Agrippine FARAVAVY et Irène RASOAMANANTO, ou

de Toulouse : Fidiniaina RAHARISON et Maria VILLANUEVA, qui ont dû supporté

mes humeurs pendant ces longues années. Milles mercis mes amis !

Je tiens également à remercier la Famille RAZAFINDRAIBE et les frères

RANAIVOMANANA et leurs épouses, qui étaient mes familles d’accueil depuis mes

études à Tuléar.

Cette thèse est dédiée aux personnes qui en auraient les plus fières, mes deux grands

pères, mais malheureusement plus là, ainsi que mes parents, qui m’ont soutenu dans

cette aventure.

Misaotra Tompoko...

- 5 -

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SOMMAIRE

AVANT PROPOS ET REMERCIEMENTS................................................................. 3

SOMMAIRE...................................................................................................................... 6

RESUME – ABSTRACT................................................................................................. 8

INTRODUCTION GENERALE ................................................................................... 10

CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE...................................... 17

1.1 Caractéristiques de la région d’Antongil.................................................... 18 1.2 Zone marine de la baie d’Antongil.............................................................. 22 1.3 Stations étudiées............................................................................................. 28

CHAPITRE 2 : LA PECHERIE CREVETTIERE........................................................ 32

2.1 Informations générales................................................................................... 32 2.2 Engins principaux........................................................................................... 34 2.3 Caractéristiques des navires.......................................................................... 37 2.4 Méthodes et stratégie de pêche..................................................................... 37 2.5 Zones de pêche................................................................................................ 37 2.6 Les crevettes espèces cibles............................................................................ 38 2.7 Les captures accessoires de poissons........................................................... 40

CHAPITRE 3 : METHODES D’ETUDES DES PECHES ACCESSOIRES (Capture, composition et structures démographiques)..................... 45

3.1 L’évaluation des captures.............................................................................. 45 3.2 L’évaluation de la structure spatiale du peuplement................................ 52 3.3 Relation des peuplements avec le milieu.................................................... 55 3.4 L’évaluation de la démographie................................................................... 56

CHAPITRE 4 : LES CAPTURES OPEREES PAR LES PECHES

CREVETTIERES................................................................................... 61

4.1 Les zones d’exploitations et la pratique de la pêche................................. 61 4.2 Les stocks exploités.........................................................................................64 4.3 Les prix pratiqués sur les marchés............................................................... 83 4.4 Dynamique des populations exploitées...................................................... 84

- 6 -

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CHAPITRE 5 : APPROCHE ECOLOGIQUE DE L’ICHTYOFAUNE

DE LA BAIE D’ ANTONGIL................................................................ 95

5.1 Composition de l’ichtyofaune apparue lors des chalutages..................... 95 5.2 Composition de l’ichtyofaune apparue lors des pêches à la senne......... 103 5.3 Diversité des espèces...................................................................................... 103 5.4 Estimations des biomasses............................................................................ 112 5.5 Assemblages spécifiques............................................................................... 118 5.6 Communautés spécifiques selon la strate................................................... 119 5.7 Distribution spatiale du peuplement........................................................... 121

CHAPITRE 6 : DYNAMIQUE DU RESEAU TROPHIQUE DES

PEUPLEMENTS ICHTYOLOGIQUES EXPLOITES

(D’APRES LE MODELE ECOPATH AVEC ECOSIM.................... 153

6.1 Matériel et méthodes : ECOPATH avec ECOSIM...................................... 154 6.2 Elaboration des modèles................................................................................ 158 6.3 Principaux résultats........................................................................................ 168 6.4 Discussions....................................................................................................... 177

CHAPITRE 7 : DISCUSSION ET CONCLUSION GENERALE............................... 183

7.1 Les limites des connaissances........................................................................ 183 7.2 Vers des propositions d’aménagement........................................................ 185 7.2 Essais de propositions d’aménagement....................................................... 159 7.3 Pour une gestion écosystémique................................................................... 193

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES......................................................................... 206

LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX............................................................... 217

ANNEXES.......................................................................................................................... 225

APPENDICES................................................................................................................... 234

- 7 -

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Résumé

Cette étude cherche à répondre au conflit de gestion des ressources halieutiques d’un écosystème fortement exploité par la pêcherie. En effet, l’objectif global est de répondre à une problématique majeure qui est la gestion des espèces des captures secondaires de la pêcherie crevettière malgache.

Des éléments de réponses à ces problématiques prioritaires sont apportés par différentes méthodes : - En chiffrant l’état des ressources ichtyologiques et l’impact de la pêche crevettière sur les

populations de l’écosystème exploitées ; - En mettant en évidence des interrelations trophiques des grands «compartiments » des

peuplements marins en équilibre au sein de l’écosystème soumis à la pêcherie crevettière.

L’écosystème et le modèle de gestion multispécifique sont, par la suite, analysés à partir de l’état de la biomasse exploitée par les pêcheries crevettières en utilisant le logiciel Ecopath avec Ecosim.

De cette recherche, les aspects suivants ont pu être dégagé : - Un premier aperçu sur l’état de ressources exploitées sous forme de captures secondaires de

la pêcherie crevettière de Madagascar ; - Un modèle de gestion de cet écosystème exploité à la fois par des pêcheries traditionnelles et

industrielles ; et - Des propositions pour la résolution des conflits de gestion et d’usage de l’espace à

exploitation multiple avec, comme exemple, la Baie d’Antongil.

Mots clés : Pêcherie crevettière, écosystème, gestion multispecifique, captures secondaires, Ecopath avec Ecosim, ressources ichtyologiques, Baie d’Antongil.

Abstract

This research study aims to address management conflict of an ecosystem heavily influenced by fisheries. Indeed, the objective is to bring solution to major issues related to the management of bycatch species of Malagasy shrimp fisheries.

Various methodologies were used to solve these priority issues: - In quantifying the status of the ichthyologic resources and the impact of the shrimp

fishing on the exploited ecosystem assemblages ; - By highlighting trophic interrelationships of the large "compartments" of marine

assemblages in equilibrium within the ecosystem subjected to the shrimp fisheries.

Furthermore, the ecosystem and a multispecific model of management are analyzed using the biomass status exploited by the shrimp fisheries by using Ecopath with Ecosim.

Therefore, various aspects emerged from this research study: - A first outline on the status of resources exploited as bycatch of the Madagascar shrimps

fisheries;- A model of management of this ecosystem exploited both by traditional and industrial

fisheries, and - Suggestions bringing solutions to the management and space utilisation conflicts of a

multiple use area like Antongil Bay.

Key words: Shrimps fisheries, ecosystem, multispecific management, bycatch, Ecopath with Ecosim, ichthyologic resources, Antongil Bay.

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INTRODUCTION GENERALE :

Problématiques et objectif général

A l’heure actuelle, les recherches sur les captures secondaires ont recensé 400 espèces

de vertébrés prises dans les filets ou autres engins utilisés en pêche crevettière dans

le monde entier (Anonyme, 1983). Parmi ces espèces, 10% sont déjà dans la liste

rouge de l’ UICN et 20% sont en phase de déclin (Anonyme, 1983). Ce sont surtout

les espèces marines à faible fécondité (Toullot, 1992) telles que les mammifères, les

reptiles, et les élasmobranches.

Au cours des dernières décennies, les tentatives de protection et de préservation de

ces espèces ont permis d’instaurer des systèmes de relâchement de quelques espèces

de ces groupes prises accidentellement dans les engins de pêche. Dans les zones où

ce système n’est pas utilisé, les prises vivantes sont estimées à 80% avec un taux de

relâchement et de survie après capture assez faible (Anonyme, 1983)

En plus, les poissons constituent un groupe important estimé selon les situations à 85

à 95% des captures accessoires. Dans la plupart des cas, ces poissons sont rejetés

systématiquement à la mer après trois heures de triage sur le pont, en chalutage

commercial, d’où un taux de mortalité de plus de 99% pour les individus rejetés à la

mer.

On sait depuis longtemps que d’énormes quantités de ce qui est rejeté en mer

pourrait servir de nourriture. Plusieurs pays et organismes, devant le problème

alimentaire mondial croissant dans les régions en développement, ont été incités à

trouver des moyens d’éviter ce gaspillage et de mieux utiliser la ressource. Leurs

efforts ont été secondés par des organismes tels que la FAO. Il existe néanmoins

beaucoup de problèmes à résoudre, qui, de toute évidence, nécessitent une approche

technique concertée.

- 10 -

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Actuellement, le poisson est devenu le produit alimentaire le plus échangé au plan

international, quelque 37% (en quantité) de l’ensemble du poisson destiné à la

consommation humaine faisant l’objet d’échanges internationaux.

Outre la surpêche, les effets des transformations survenant à terre et dans les zones

côtières sur l’écosystème marin influent sur les moyens de subsistance des

communautés de pêcheurs du littoral et sur les industries, ainsi que sur la sécurité

alimentaire des pauvres. Ils limitent les perspectives économiques et aggravent les

conséquences des stratégies non durables de développement de la pêche.

Par souci de la durabilité des ressources, non seulement pour le rendement de

l’exploitation mais aussi pour l’environnement, une étude rigoureuse de gestion de

pêcherie crevettière basée sur l’écosystème doit être effectuée. Elle doit tenir compte

à la fois du renouvellement des stocks crevettiers et à la nécessaire préservation des

espèces non commerciales mais de grande importance écologique pour le maintien

de l’équilibre de l’écosystème de pêcherie en général. Cela constitue un domaine de

recherche très vaste et très complexes, mais, pour la réussite d’une gestion des

ressources marines efficace, les liaisons entre les différents éléments de l’écosystème

marin doivent être prises en compte, et étudiées de façon conjointe et coordonnée.

La pêche crevettière malgache n’échappe pas à ce phénomène des captures

accessoires et à la nécessité d’en tirer le meilleur parti possible. En effet, Madagascar

dispose d’environ 5000 km de côte en tenant compte des îles comme Sainte Marie et

Nosy-be. La largeur du plateau continental est comprise entre 1 et 10 miles ( 1,609km

à 16,090km) à l’Ouest mais elle ne dépasse guère 1 à 2 miles (1,689km à 3, 378km) à

l’Est, sauf au niveau de la baie d’Antongil. (Figure 0.1).

La baie d’Ambaro et la baie d’Antongil présentent aussi les premiers fonds à

crevettes observés sur les côtes de Madagascar par Marcille, en 1978. La prospection

en 1973 a permis d’obtenir des rendements appréciables de l’ordre de 50 kg/heure de

chalutage des crevettes de la famille de Penaeidae (Marcille, 1978)

- 11 -

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Figure 0.1 : Localisation de la baie d’Antongil; (Source : WCS Madagascar, 2003)

Dans la baie d’Antongil, l’hypothèse de l’existence d’un upwelling par passage du

courant sud équatorial (CSE) au large du cap Masoala (Ralison, 1981) a incité les

recherches sur la richesse des stocks halieutiques et a permis de déceler une

concentration importante de poissons et autres organismes phytoplanctonophages

dans cette région (Poinsard et Rabarison, 1982). Il a été démontré que cet upwelling

est aussi l’une des causes de la diversification spécifique élevée de l’écosystème

marin de la baie.

L’exploitation des stocks crevettiers côtiers de Madagascar a commencé en 1967 dans

la baie d’Ambaro et a atteint son apogée dans les années soixante dix. Elle n’est

apparue sur la côte Est qu’en 1981 dans la baie d’Antongil.

BBaaiieedd’’AAnnttoonnggiill

N

200Km

- 12 -

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Les données globales disponibles montrent que, jusqu’en 1993, les capacités de

captures sont demeurées en deçà du potentiel pour l’ensemble de la côte Est de

Madagascar (Greboval et Rakotozanany, 1994 ; 2001)

Les captures secondaires constituent une proportion importante dans les captures

totales des chalutages des pêcheries crevettières, variant de 86 à 93% et sont

composées de nombreuses espèces. Malgré les efforts déjà réalisés au niveau du

débarquement, le tonnage réellement valorisé reste faible et les rejets sont encore

énormes.

Face à ces problématiques liées à la pêcherie crevettière, l’étude écobiologique et

dynamique des peuplements faunistiques dans les captures secondaires se révèle

nécessaire pour aboutir à une exploitation optimale des ressources marines, en vue

de la régénération des stocks, et de la protection de l’équilibre de l’écosystème et de

sa pêcherie pour un rendement durable.

L’une des préoccupations de cette thèse est donc d’apporter des solutions à ces

questions qui sont à la fois de nature écologique et socio-économique, en intégrant

des informations scientifiques necessaire à l’aménagement des pêcheries dans la baie.

Les données recherchées sont axées sur l’écobiologie, la biomasse et les régimes

alimentaires des groupes d’espèces (compartiments) constituant les captures

secondaires de la pêcherie crevettière. Ces espèces sont aussi exploitées par d’autres

pêches que la pêcherie crevettière. On cherche donc à répondre aux questions

suivantes :

- A quel niveau d’équilibre se trouvent les ressources ichtyologiques de la baie

d’Antongil ?

- Quelle forme d’interdépendance existe-t-il entre ces groupes d’espèces exploitées

dans l’équilibre de l’écosystème de la baie ?

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- Quels sont les impacts d’un possible déséquilibre du milieu au niveau de chaque

compartiment ?

La partie traitant de la structure trophique des peuplements vise essentiellement à

montrer l’importance de chaque compartiment ichtyologique de l’écosystème pour

sur l’équilibre écologique de l’écosystème. Les orientations récentes de la recherche

sur la «gestion écosystémique des pêcheries » vont dans ce sens. Dans le compte

rendu de la conférence de Reykjavik (FAO, juillet 2001) sur la gestion des ressources

en pêcherie, il apparaissait que :

- « les méthodes classiques de gestion des ressources stock par stock ont montré

leurs limites… »

- « les méthodes utilisées devraient intégrer la participation active des diverses

parties prenantes, mettant en tout premier plan le comportement humain en tant

qu’aspect essentiel de la gestion. »

Ces conclusions ont inspiré cette thèse et y sont adaptées. Ainsi, comment faut-il

étudier l’équilibre d’un écosystème fortement exploité en pêcherie ?

Pour ce faire, les données nécessaires ont été récoltées à bord des chalutiers

crevettiers et dans les débarquements des pêches traditionnelle et artisanale, selon

des protocoles qui seront exposés plus loin.

Le mémoire est composé de trois parties.

La première partie est consacrée à la présentation de la zone d’étude au chapitre 1,

l’analyse de la pêcherie crevettière au chapitre 2 et les méthodes d’études au chapitre

3. Elle vise à donner des aperçus sur l’exploitation et les espèces exploitées en

pêcheries en particulier la pêche crevettière dans la baie.

Dans la deuxième partie, une approche écobiologique a été adoptée au chapitre 4 et 5

en approfondissant la description des peuplements ainsi que leur structure

- 14 -

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spécifique, trophique et fonctionnelle, en vue de caractérisation de l’écosystème dans

son ensemble.

Enfin, la troisième partie composée du chapitre 6 et chapitre 7, est consacrée à la

gestion des espèces accessoires. Elle a, notamment, pour but de conclure sur l’apport

des approches écosystémiques à la gestion et aménagement des ressources en

poissons dans les pêcheries crevettières de la baie d’Antongil.

Notre étude est la première étude approfondie effectuée dans la baie d’Antongil et

fournira donc un « état zéro » ou état de référence pour la Région, et permettra de

mieux comprendre et expliquer les conséquences des exploitations et leurs

modifications futures, ainsi, par conséquent, de mieux gérer cette ressource.

- 15 -

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CHAPITRE 1 :

Présentation de la zone d’étude

Pour cette étude, la baie d’Antongil a été choisie car c’est une zone où se concentrent

plusieurs activités en liaison avec la mer dont la conservation des zones marines (2

parcs marins), les transports maritimes et la pêche. Les activités intenses de pêcherie

aussi bien crevettière que destinée aux autres espèces se concentrent surtout à l’Ouest

de la baie d’Antongil (Figure 1.1)

Figure 1.1 : Concentration des activités halieutiques dans la baie d’Antongil

La baie d’Antongil et sa région ont fait l’objet de quelques travaux, notamment dans

le domaine marin. Les principales caractéristiques de cet ensemble sont présentées

dans ce chapitre afin de définir le cadre de cette étude.

La documentation a été faite à Toamasina, Mahajanga et à Antananarivo lors de la

première phase de cette étude. Plusieurs ouvrages, des mémoires, des publications,

des rapports, des résultats de séminaires et des ateliers, ont été consultés pour

- 17 -

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collecter le maximum d’informations relatives à la zone d’étude. Les informations et

les données proviennent essentiellement des organismes et institutions suivants :

- Institut Halieutique et des Sciences Marines ;

- Service de la Ressource Halieutique et de la Pêche de Toamasina ;

- Direction Inter-Régionale de l’Agriculture ;

- Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées ;

- Wildlife World Fund Madagascar à Tananarive ;

- REFRIGEPECHE EST ;

- Direction de la Ressource Halieutique et de la Pêche d’Antananarivo ;

- Programme National pour la Recherche Crevettière ;

- Wildlife Conservation Society Maroantsetra ;

- Service Régional de l’Agriculture et de la Pêche de Maroantsetra.

1.1 Caractéristiques de la région d’Antongil

Située au Nord-Est de Madagascar, la baie d’Antongil est une mer intérieure

délimitée par son rivage continental allant de l’Imorona à Masoala et, au niveau de

son ouverture dans l’Océan, par la projection d’une ligne droite imaginaire reliant le

Cap Bellone (49° 52’E ; 16° 13’S) et l’îlot de Nosy Nepato (50° 14’E ; 16° 00’S), comme

indiqué sur la figure 1.2.

Administrativement, la baie est à cheval sur deux provinces (Toamasina et

Antsiranana) et trois districts (Antalaha dans sa partie Nord, Maroantsetra dans la

partie centrale et Mananara dans sa partie Sud). Elle couvre une superficie de

2876km² et possède 270 km de côte (WCS Madagascar, 2003).

- 18 -

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NosyNepato

Vers ANTALAHA(Province

Antsiranana)

Cap Bellone

MANANARA

MAROANTSETRA

100km

Figure 1.2 : Délimitation de la baie d’Antongil.

1.1.1 Environnement hydroclimatique

La région d’Antongil possède un climat tropical océanique ; elle est soumise aux

régimes d’Alizés humides du Sud-Est de l’Océan Indien, d’avril à août, et aux

régimes de Moussons de l’Est Nord-Est (ENE), de septembre à mars. Deux

principales saisons se succèdent, séparées par de courtes périodes de transition, ainsi

que résumé sur la figure 1.3

MM MOO O

II I SS S

NN Noo o v

v v ee emm m

bb b rr r ee e

DD Déé é c

c c ee emm m

bb b rr r ee e

JJ J aa a nn n

vv v ii i ee e

rr r

FF F éé é vv v

rr r ii i ee e rr r

MM Maa a r

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AA Avv v r

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JJ J uu u ii i

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JJ J uu u ii i

ll l ll l ee ett t

AA Aoo o û

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SS See e p

p p tt tee e m

m mbb b r

r r ee e

OO Occ c t

t t oo obb b r

r r ee e

GGGRRRAAANNNDDDEEESSSCCCAAARRRAAACCCTTTEEERRRIIISSSTTTIIIQQQUUUEEESSS CCCHHHAAAUUUDDDEEE FFFRRROOOIIIDDDEEE TTTRRRAAANNNSSSIIITTTIIIOOONNN

HHHUUUMMMIIIDDDIIITTTEEE 888444 ààà 888666%%% +++ dddeee 888666%%% 888222 ààà 888444%%% 888222 ààà 888444%%%Figure 1.3 : Résumé des caractéristiques météorologiques de la région d’ Antongil (Source : Modifiée à partir de Kiener, 1963)

Limite de la MerLimite ProvinceLimite PréfectureLigne de Base

N

- 19 -

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Les températures maximales apparaissent en janvier et varie de 29°C à 34°C tandis

que les minimales sont de 18°C à 23°C au mois d’août (Figure 1.4). Les moyennes des

températures minimales et maximales, à Maroantsetra sont respectivement de 24,5°C

et 27,5°C.

V aria tio n s d e la te m p é ra tu re à M a ro an ts e tra 2 0 0 2

0 .05 .0

10 .015 .020 .025 .030 .035 .040 .0

Jan Fev M ars A v r M a i Ju in Ju il A oû t S ep t O c t N ov D ecM o is

T m ax

Figure 1.4 : Variations mensuelles des températures moyennes

Les précipitations annuelles qui affectent la région d’Antongil varient de 2000mm à

3000 mm, selon les années, mais elles sont deux fois plus abondantes sur la partie Est

qu’à l’Ouest du fait de la présence de la forêt très dense à l’Est. Les mois d’été sont les

plus arrosés, le maximum des précipitations apparaissant en février et mars lors du

passage des dépressions et cyclones tropicaux.

Figure 1.5 : Distribution mensuelle moyenne de la précipitation annuelle (Source : Théophile Rafalimanana In : Aménagement de la pêche crevettière à Madagascar, MPRH-FAO, 2000)

T m in T m oy

P ré c ip i ta tio n s m e n su e l l e s à M a ro a n tse tra e n 2 0 0 2

1 0 0 .0

2 0 0 .0

3 0 0 .0

4 0 0 .0

5 0 0 .0

6 0 0 .0

7 0 0 .0

8 0 0 .0

J a n F e v M a rs Avr M a i J u in J u i l Ao û t S e p t O c t N o v D e c

M o is

Préc

ipita

tions

(mm

)

- 20 -

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1.1.2 Morphologie et apports d’eau

La région d’Antongil est délimitée par une chaîne montagneuse couverte d’une forêt

primaire tropicale humide dans la partie Est (Presqu’île de Masoala) et par un

plateau continental aride à pente douce à l’Ouest, à l’exception de sa partie située à

Mananara Nord.

Les reliefs qui entourent la baie, joints à la pluviométrie, lui confèrent un réseau

hydrographique dense. Il est constitué de nombreuses rivières, généralement très

courtes dans la partie orientale, qui s’écoulent perpendiculairement à la côte (Figure

1.6). En raison de l’humidité, de la température plus ou moins constante et des

précipitations très élevées, les débits ne devraient pas marquer de fortes variations

saisonnières, aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest.

- 21 -

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Figure 1.6 : Apports d’eaux des fleuves et rivières dans la baie d’Antongil Source : Internet, exposition coloniale de 1931

1.2 Zone marine de la baie d’Antongil

1.2.1 Morphologie (Figure 1.7)

En raison des caractéristiques morphologiques pédologiques, géologiques de la zone

côtière, dans cette région, la partie orientale de la baie présente un rivage caractérisé

par des fonds rocheux et des bancs coralliens tandis que la partie Ouest comporte des

fonds généralement sablo-vaseux sauf du coté de Mananara où le sable est nettement

dominant.

- 22 -

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Figure 1.7 : Caractéristiques pédologiques et tectoniques de la baie d’Antongil (Brenon In Chaperon, Daloux et Ferry, 1993)

Le littoral Est présente quelquefois des récifs frangeants et îlots récifaux. La

morphologie du littoral Ouest est variée ; il peut être rocheux et/ou formé de plages

sableuses ou envasée au niveau des estuaires. Les plages sont alors dominées par des

alluvions.

Deux types de profil sous-marin se rencontrent dans la baie, l’un formé d’une pente

forte observé surtout à l’entrée de la baie du coté de Mananara, et résultant de

l’affaissement du compartiment intérieur compris entre les deux «failles orientales »,

et l’autre formé d’une pente douce due au dépôt d’alluvions sur la façade Ouest de la

baie, au Nord de Mananara.

1.2.2 Caractéristiques physiques des eaux

La température moyenne des eaux de la baie est de 26°C soit 2°C de moins que les

eaux océaniques environnantes. Une thermocline est observée à 40m (source : CNDO

- 23 -

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(nodc/marine/nationalODVCollections/OSD_collections) conformément au tableau

1.1. et à la figure 1.8

Tableau 1.1 : Variations de la température moyenne avec la profondeur dans le Sud de la Baie d’ Antongil.Profondeur 0 16 34 50 66 82 103 122 156

Température 26,43 25,89 24.67 20,89 20,05 19,53 18,37 17,76 16,31

0

100

20015 20 25

Température (°C)

Figure 1.8 : Variations de la température moyenne avec la profondeur dans le Sud de la Baie d’ Antongil. (Source : CNDO ; nodc / marine / nationalODVCollections / OSD_collections).

La salinité moyenne des eaux est de 33%o, soit 2%o de moins que les eaux océaniques

environnantes. La salinité augmente avec la profondeur mais on observe une légère

diminution entre 35 et 50 m. (Source : CNDO ; nodc / marine / national ODV

Collections / OSD_collections).

Les apports d’eaux douces sont donc supérieurs à la perte par évaporation. Une

dessalure apparaît dans les petites baies où débouchent les rivières. La salinité

présente des variations saisonnières qui suivent le cycle des précipitations.

Tableau 1.2 : Variations de la salinité moyenne avec la profondeur dans le Sud de la Baie d’Antongil.Profondeur 0 16 34 50 66 82 103 122 156Salinité 33 32,9 32,96 32,93 32,96 32,99 33,16 33,26 33,38

- 24 -

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Quelques informations sur la qualité physico-chimiques des eaux de la Baie ont été

obtenues de Kiener (1968). Elles figurent ci-dessous (Tableau 1.3)

35.1 35.3 35.6

Salinité (0/00)

3534.9 35.2 35.4 35.5 35.7

0

100

200

Figure 1.9 : Variations de la salinité moyenne avec la profondeur dans le Sud de la Baie d’ Antongil.

Tableau 1.3 : Données physico-chimiques disponibles sur la Baie d’Antongil. Courant marin Courant Sud Equatorial pH >7Géologie Socle cristallin T° des eaux intérieures 30° - 20°: eaux côtières chaudes

Humidité

Janvier - Mars (été): 84 à 86% Avril - Juin (Automne): plus de 86% Juillet - Août (Hiver): 82 à 84% Septembre - Octobre (Printemps): 82 à 84%

Composition chimique des eaux

Eau de mer: Ca: 416 mg/l Mg: 1309 mg/l dH: 652 degré hydrométrique Na: 10.8 mg/lCl: 19 500 mg/l SO4: 2 726 mg/l CO3: 140 mg/lCO2: 6.75 mg/l pH: 7.7 Embouchure: Ca: 50 mg/l Mg: 128.4 mg/l dH: 66 Degré hydrométrique Na: 1 150 mg/lCl: 1 950 mg/l SO4: 277.3 mg/l CO3: 16 mg/lCO2: 6.75 mg/l pH: 7.05

Débit des fleuves (versant Est)

Débit de crue médians (l/s/km²) : 300-1200Débit d’étiage médians (l/s/km²) : 15-30

Amplitude des marées (vives eaux) environ 0.77m

L’environnement continental de la baie est résumé en cartographie (annexe 1).

- 25 -

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1.2.3 Caractéristiques biotiques

1.2.3.1. Le milieu benthique

Le milieu benthique peut se subdiviser en deux grands ensembles : le milieu récifal et

le milieu sédimentaire.

Les récifs coralliens rencontrés dans les zones d’étude sont des récifs isolés d’où la

présence d’espèces de poissons de type coralliens.

Au sujet du milieu sédimentaire, aucune étude approfondie n’a été effectuée quant à

la distribution des différents types de sédiments tapissant les fonds : toutefois nos

propres observations directes des fonds au-delà du littoral ont permis de différencier

deux grands types de fonds à partir de leurs caractéristiques sédimentologiques et

leurs peuplements benthiques :

- les fonds vaseux qui se rencontrent, généralement, dans les baies côtières ou dans

les dépressions et les vallées sous-marines ;

- les fonds sableux et ou sablo-vaseux rencontrés, en général, près des fonds

rocheux et des îlots récifaux.

1.2.3.2. L’ichtyofaune

A ce jour, parmi les espèces recensées par Bauchot et Bianchi (1984) sur toutes les

côtes de Madagascar, plus de 200 espèces ont été recensées sur le plateau continental

à des profondeurs inférieures à 50m, sur la côte Est comme l’indiquent divers

rapports techniques des consultants entre 1986 et 2002. Au cours de la présente

étude, 158 espèces ont été rencontrées dans la baie d’Antongil. Plusieurs ensembles

ichtyologiques peuvent y être distingués : ceux des récifs coralliens, des estuaires le

long de la côte et ceux des fonds meubles (Ratsifadriamanana, 1997).

Nos prospections préliminaires au présent travail dans la Baie d’Antongil (Nord-Est

de Madagascar) ont permis de recenser, parmi les captures secondaires 138 espèces

et/ou groupes d’espèces réparties dans 59 familles de poissons et d’autres vertébrés

- 26 -

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chondrichtyens. La pêche crevettière traditionnelle, exercée sur le rivage, comme

expliqué plus loin est caractérisée par des captures de poissons encore impubères et

de petites tailles. Une hypothèse de ‘nanisme’ a même été avancée chez certaines

espèces dans cette région mais elle reste néanmoins à vérifier.

Les estuaires eux-mêmes renferment au moins 133 espèces dont les principales

familles sont Stellophoridae et Gerridae (estuariennes strictes) ; Ariidae, Carangidae,

Polynemidae et Chirocentridae (espèces à affinités à la fois marines estuariennes).

Des Teraponidae et des Carangidae apparaissent également en cette zone.

Dans les zones plus éloignées de la côte, des sédiments présents au fond des filets

lors des chalutages effectués pendant la présente étude ont permis d’identifier deux

grands types de fond sur lesquels se répartit un autre ensemble ichtyologique :

- Les zones côtières de la baie, généralement peu profondes et envasées, près de

l’embouchure des cours d’eau , abritent des Leiognathidae, des Psettodidae qui

sont plutôt des espèces estuariennes d’origines marines ;

- Les fonds meubles sableux dont les caractéristiques granulométriques sont très

variables, abritent de nombreuses familles de poissons : soit des familles d’espèces

marines accessoires telles que les Sciaenidae, Clupeidae, Saurididae, Sillaginidae,

Sphyraenidae, Trichuridae et Mullidae, soit des familles d’ espèces marines

occasionnelles telles que les Drepanidae. D’autres familles peuvent être

abondantes sur ces fonds, notamment les Serranidae, les Apogonidae, les

Lutjanidae et les Heamulidae dont la présence est liée à l’existence de substrat dur

disséminé sur le fond comme les pâtés coralliens et les formations rocheuses.

L’ichtyofaune a subi directement des pressions anthropiques qui se sont intensifiées

régulièrement surtout ces dernières années. Certaines espèces sont spécifiquement

recherchées mais l’ensemble de la faune piscicole fait partie des prises annexes (« by-

catch ») des crevettes, ciblent des pêcheries crevettières. L’augmentation de l’effort de

pêche a conduit à une raréfaction de la ressource, à une diminution des rendements

et a entraîné de nombreux problèmes écologiques (modification des communautés

démersales), économiques et sociaux (saisies d’engins illégaux, conflit entre les

métiers de pêche, etc…). Ces problèmes ont mis en évidence la nécessité d’instaurer

- 27 -

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une gestion rationnelle de ces ressources, ce qui n’est possible qu’en ayant une bonne

connaissance des communautés exploitées.

Les ressources en crevettes et les espèces de poissons associés de la baie d’Antongil

sont exploitées par deux types de pêcheries : la pêche traditionnelle déjà mentionnée

et celle au chalutage industriel qui a débuté en 1981. Les espèces constituant les

prises accessoires de la pêcherie traditionnelle sont commercialisées localement

(région de Maroantsetra) et les prises issues de la pêche industrielle sont

commercialisées dans les grandes villes des provinces de Toamasina et

Antananarivo ; une partie non commercialisable fait l’objet d’un troc avec les

riverains de la baie (en échange de biens tels que cigarettes vanneries etc…). Ces

peuplements ichtyologiques constituent donc un ensemble très exploité.

1.3 Stations étudiées

La zone d’étude couvre la partie Ouest de la Baie : entre Mananara et Mahalevona

(Figure 1.1). A la suite de reconnaissances effectuées sur le terrain en 2001, nous

avons choisi d’identifier cinq (5) « stations» et trois strates bathymétriques

correspondant à la distribution des stades vitaux des crevettes pénéides comme

indiqué ci-dessous (Figure 1. 10 et 1. 11).

ADULTES ADULTE

REPRODUCTION

POSTJUVENILE

POSTLARVESJUVENILES

Large

5m

15m

LARVES

Estuaire

0m

25 à 30m

Figure 1.10. Les strates bathymétriques adoptées pour la présente étude (d’après le diagramme de Caillouet et Baxter, 1973 ; rapporté par S. Garcia et L. Le Reste, 1981). La ponte s'effectue en mer (15-25m). Ensuite, les larves (5-15m) qui se métamorphosent en postlarves planctoniques pénètrent dans les estuaires et lagunes ; elles se rapprochent donc de la côte (0-5m) ; les crevettes retournent en mer (5-15m) à une taille d'une dizaine de cm. La fin du cycle a lieu en mer (15-25m).

- 28 -

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40 m

Code strate (selon la zonation technique)

Zonation biologique

Zonation technique (strate)

100Km

Figure 1.11. Les stations adoptées pour la présente étude (les limites administratives sont indiquées en pointillé bleu et les limites biologiques qui sont aussi les limites d’échantillonnages sont indiquées par courbes de différentes couleurs: les zones marquées en bleu uni sont des fonds où vivent les crevettes)

Une zone a été retenue comme station si :

- la zone d’échantillonnage coïncide avec une zone d’exploitation simultanée des

pêcheries industrielles, artisanales et traditionnelles ;

- la composition globale observée de la structure des ensembles des communautés

ichtyologiques est homogène ;

- la zone d’échantillonnage se trouve dans une limite administrative bien

individualisée (non à cheval entre deux provinces par exemple).

- 29 -

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La distance maximale par rapport à la côte est celle où travaillent les chalutiers

crevettiers. Elle a été adoptée comme limite au large (limite extérieure) de la zone

d’étude. La limite intérieure est la zone de pêche traditionnelle aux crevettes avec les

sennes de plage et les barrages appelés localement «vitrana ».

Les stations sont finalement délimitées entre 0 et 2 miles (3,378km) à partir de la côte,

la profondeur y varie entre 2 et 25m.

Tableau 1.4 : Caractéristiques des stationsProfondeur moyenne (m)

STATIONPosition du centre des

stations

Distancemoyenne à

compter de la côte(miles)

Pêchetraditionnelle côtière

Pêcheindustrielle

côtière

Surface(km²)

Mahalevona 15°12’850S ;49°40’410E 0,7 - 1,3 1 – 3 18 – 23 176Maroantsetra 15°42’750S ; 49°40’430E 0,9 – 1,2 1 – 3 10 – 21 89Nandrasana 15°32’850S ; 49°40’190E 0,9 – 1,1 1 – 4 13 – 20 140Rantabe 15°32’330S ; 49°40’130E 1,1 – 1,7 2 – 3 10 – 20 119Mananara 15°27’150S ; 49°40’180E 0,7 – 0,9 2 – 3 14 – 19 132

La superficie exploitée et chalutée ainsi considérée est estimée à 656 km² sur un total

de 875 km² effectivement exploitée au sein de la Baie d’Antongil.

C’est dans ce milieu à la fois littoral et ouvert que nous avons donc réalisé notre

étude. Les caractéristiques et l’exploitation des ressources au niveau de ces stations

sont détaillées dans le chapitre suivant.

- 30 -

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CHAPITRE 2 :

La pêcherie crevettière

L'étude scientifique des rejets et de leur impact sur les pêcheries commence à

Madagascar dans le cadre de la présenté étude. En effet, plusieurs organisations

gouvernementales et autres se sentent concernées par le sujet depuis quelques

années. La FAO avaient attiré l’attention des autorités malgaches sur ce sujet dans le

cadre d’une étude maintenant ancienne (Roulot et Rakotondrasoa, 1993). C’est dans

ce contexte général que l’Institut Halieutique et des Sciences Marines a soutenu notre

projet personnel.

2.1 Informations générales

La pêche au chalut est pratiquée à Madagascar au moyen de chaluts crevettiers de

type floridien c'est-à-dire employant simultanément deux chaluts lors du même trait

comme expliqué plus loin. Les marées sont généralement de 23 à 25 jours à l’Est, avec

une durée de trait de chalut de 2 à 3 heures.

Cette activité de pêche génère des rejets relativement importants qui se composent

non seulement d’espèces commercialisables de poissons mais aussi d’une riche faune

d’invertébrés benthiques non commercialisée et non exploitée par cette pêche. Les

premiers sont essentiellement rejetés pour des raisons réglementaires ou

commerciales, car il s’agit généralement d’individus immatures. Les seconds sont

constitués de différents groupes écologiques : mollusques, céphalopodes, crustacés.

Ce phénomène de rejets, très répandu dans les pêcheries malgaches, constitue un

gaspillage économique et écologique des ressources halieutiques exploitables.

Comme sur toutes les côtes de Madagascar, la pêcherie commerciale exercée dans la

Baie d’Antongil répond à la définition de la pêche commerciale du décret N° 94-112

portant sur l’organisation générale des activités de pêche maritime dont voici un

extrait :

« La pêche traditionnelle, pratiquée à pied ou au moyen d’une pirogue. La pirogue

- 32 -

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monoxyle équipée de moteur hors bord est classée dans cette catégorie de pêche… »

« La pêche artisanale, comportant l’utilisation d’une embarcation ayant un moteur de

puissance supérieur à 50 chevaux. Pour la pêche industrielle crevettière, la puissance

maximale autorisée destinée à la propulsion est de 500 chevaux… »

Selon les caractéristiques des moyens mis en œuvre et l’organisation sociale de la

production, l’administration halieutique malgache distingue trois « segments »

d’exploitation dans la pêche crevettière, à savoir la pêche traditionnelle, la pêche

artisanale et la pêche industrielle ; la pêche artisanale crevettière n’est plus pratiquée

dans la région d’Antongil.

En segment traditionnel, les techniques de captures sont très variées mais les plus

pratiquées pour la pêche crevettière sont les barrages côtiers appelés « vitrana »

(Andriamirado et Raveloson, 1986), le filet maillant et la senne de plage. Les navires

industriels sont des chalutiers à gréement floridien, équipé de deux tangons,

permettant de déborder sur le bâbord et tribord les deux trains de pêche comme

indiqué sur la figure 2.1.

Dans l’ensemble de la pêche crevettière de la côte Est de Madagascar, la baie

d’Antongil occupe la première place. L’étude la plus récente estimait le potentiel à

434 tonnes en 1998 (Moguedet et al, 2000)

L’accès à la pêcherie est encadré par une affectation spatio-temporelle des opérateurs

de la pêche (Pécheurs, navires, engins). L’affectation spatiale délimite les zones

côtières et littorales réservées à chaque segment de pêche. L’affectation temporelle

met en place la fermeture annuelle de la pêche, elle vise à protéger les crevettes

juvéniles d’une capture trop précoce pour augmenter la biomasse disponible lors de

l’ouverture de la pêche et en accroître la valeur. Elle est appliquée seulement par les

adhérents de la société de pêche dite « REFRIGEPECHE EST » qui exploite

officiellement la côte Est de Madagascar.

- 33 -

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Pour la pêche industrielle, la loi prévoit un maillage minimal des filets et y ajoute

d’autres obligations pour l’obtention d’une licence de pêche par chalutage selon le

décret 71-238 disponible dans l’annexe 2.

En dehors des crevettes, les pêcheries crevettières prélèvent une assez importante

capture secondaire appelée souvent « POISSON D’ACCOMPAGNEMENT ». Ce

dernier est capturé en grande quantité dans la pêcherie industrielle.

Au niveau de la pêche traditionnelle côtière, l’accès aux ressources est également

conditionné par les usages coutumiers et sociaux des communautés de pêcheurs.

S’ajoute une gestion participative au niveau des villages.

Il faut noter que dans la zone étudiée (essentiellement la partie occidentale de la baie

d’Antongil), la pêche recherchant uniquement les poissons n’est pas très importante.

Elle est pratiquée seulement pour l’autoconsommation. L’impact sur les peuplement

est vraisemblablement faible par rapport à celui des pêches traditionnelles et

industrielles abordées ici.

2.2 Engins principaux

L’analyse de la pêcherie crevettière et des captures des poissons vise à identifier les

plus importantes espèces se trouvant dans les captures secondaires des opérations de

chalutage et à en apprécier l’importance relative et les captures. Il convient donc de

présenter les engins employés dans la baie d’Antongil.

2.2.1 Chalut

Le chalut à crevettes est un chalut à double tangon de type floridien (Figure 2.1) de

69 m de corde de dos et dont le cul a une maille de 20mm de coté. En pêche, à 2,3

nœuds, l’ouverture verticale est estimée à 1,3m. L’ouverture d’un chalut est de 14 m.

et la distance séparant les deux cordes de dos est de 19 m. Au total, le couple de

- 34 -

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chalut explore le fond sur une largeur théorique de 33 m. Ce chalut est équipé d’un

racleur, sous forme de chaîne, placé entre les deux panneaux à l’avant du chalut.

23

54

71

6

(1) : Bateau (2) : Tangon (3) : Corde de dos (4) : Panneau (5) : Filet (6) : Cul de chalut (7) : Try-net (Petit chalut qui permet aux pêcheurs de pré échantillonner l’abondance et

surtout la proportion des différentes espèces de crevettes dans la zone choisie)

Figure 2.1 : Chalutier crevettier à double tangon

2.2.2 Senne de plage

Le filet est rectangulaire et la longueur atteint au moins 1km. Il est muni d’un « sac »

central également souvent appelé « poche ». Les mailles sont de 2cm étirés sur les

ailes (3m de hauteur) et 0,2cm sur la poche (Figure 2.2).

Figure 2.2 : Senne de plage

- 35 -

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Photo 1 : Pêche à la senne de plage, Andranonangozo 5Maroantsetra. R.L.Y

Figure 2.3 : Pêche à la senne sur la plage d’Andranonangozy (Maroantsetra)

Le filet est retenu par de longs filins depuis la plage. L’utilisation de la senne

nécessite une pirogue pour sa mise en place. Ensuite, deux groupes de pêcheurs,

situés sur la plage, halent alors la senne à l’aide des filins.

Au début, ces deux groupes sont très éloignés l’un de l’autre. Puis, en se

rapprochant, ils emprisonnent et ramènent les crevettes et poissons sur la plage

(Figure 2.4)

Manœuvre de la senne de plage (en trois étapes)

1 2 3

Figure 2.4 : Manipulation d’une senne de plage (Ben-Yami, 1990)

- 36 -

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2.3 Caractéristiques des navires

La flottille est essentiellement composée de navires d’environ 20m de longueur hors

tout et de 450 CV de puissance dont les caractéristiques ont été données au chapitre

précédent.

2.4 Méthodes et stratégie de pêche

L’exploitation des stocks crevettiers de la côte Est a débutée en 1981, quinze ans

après la première exploitation des ressources crevettières sur la cote Ouest de

Madagascar. La méthode de pêche ne semble pas avoir évolué depuis. Toutes les

espèces exploitées sont commercialisées lorsqu’elles atteignent les critères de qualité

(taille, chaire, …) de la société à l’exception des espèces à substances toxiques, les

guitare de mer et les tortues. L'arrêté No 542/89 du 27.01.89 fixant la période

d'ouverture de la pêche au chalut n’a pas été observé de façon rigoureuse sur la côte

Est mais, depuis 1999, l’armateur REFRIGEPECHE EST a pris la décision de procéder

à une fermeture de la pêche pendant trois mois (de décembre à février) en raison

d’une baisse des rendements qu’il a observée à partir de 1996).

2.5 Zones de pêche

Concentrée dans la baie d’Antongil, au début de l’exploitation, la pêche crevettière

de la côte Est s’est étendue vers le Sud depuis 1998. Entre 1981 et 2005, quatre

bateaux ont exploité régulièrement les eaux de la baie d’Antongil car c’est la zone où

la société REFRIGEPECHE EST obtenait le meilleur rendement. Ces navires opèrent

quasi exclusivement dans nos 5 stations. A partir de 2002, quatre chalutiers ont

concentré leur activité dans la baie d’Antongil. Pour ce faire, ils ont établi un « tour

de pêche » qui fait qu’un maximum de deux chalutiers exercent simultanément leur

activité.

- 37 -

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2.6 Les crevettes espèces cibles

Puisqu’il s’agit d’une pêcherie crevettière, les espèces cibles appartiennent à la

famille des pénéidées et les plus importantes sont Metapenaeus monoceros, Penaeus

indicus, Penaeus semisulcatus et Penaeus monodon.

Penaeus indicus « White »Penaeus monoceros « Pink »

Metapenaeus semisilcatus « Tiger » ou « Flower »

Penaeus monodon (Camaron)« Tiger »

Figure 2.5 : Quatre espèces des crevettes Pénéides (Source : PNRC, 2005)

Nous ne reviendrons pas sur l’importance économique mondiale des crevettes

pénéides. Cependant, il est nécessaire de traiter quelques points importants.

Les crevettes pénéides ont un cycle vital bien connu et résumé sur ce figure 2.5.

L’adulte vit en mer sur les fonds vaseux de 10 à 60 mètres. La ponte produit des œufs

qui se transforment en larves planctoniques puis en postlarves. Celles-ci, âgées

- 38 -

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d’environ 3 semaines recherchent des eaux dessalées et pénètrent dans les estuaires,

mangroves ou lagunes en utilisant la marée. Les post larves deviennent des

« juvéniles » benthiques qui ont une croissance très rapide en milieu saumâtre où ils

séjourneront de 2 à 3 mois. Ceux-ci migrent ensuite vers la mer et sont recrutés dans

la pêcherie. Ils ont alors rejoint le stock adulte. Il est intéressant de noter que, selon

l’espèce, les postlarves et juvéniles sont plus ou moins inféodés aux estuaires.

Figure 2.6 : Cycle biologique des crevettes Pénéides (Source : PNRC, 2005)

La capture de crevettes de la côte Est varie de 300 000kg à 550 000kg de 1998 en 2003,

dont plus de 50% représentent les captures de la baie d’Antongil. En général, il n’y

avait pas encore de différence interannuelle significative de capture depuis 1981 sauf

une chute considérable en 2003 (Figure 2.7).

- 39 -

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0

100000

200000

300000

400000

500000

600000

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Année

Cap

ture

en

crev

ette

s (e

n kg

)

Total crevettes

Figure 2.7 : Evolution interannuelle de la capture des crevettes (en kg) sur la côte Est dans la

Zone D (Côte Est de Maroansetra à Vatomandry)

2.7 Les captures accessoires de poissons

L’administration classe les captures de poissons en diverses composantes selon la

taille, l’appréciation par les consommateurs et la qualité gustative en général. En

terme commercial toutefois, le regroupement du marché local et dans les

poissonneries de la REFRIGEPECHE EST est effectué selon la classification courante

présentée dans le tableau 2.1. Figure dans ce tableau la liste des espèces exploitées

fournie par Kasprzyk et Rabenomanana (1990) de la capture la société REFRIGEPECHE

EST. Des informations générales sur la biologie de ces espèces sont disponibles dans

Fishbase (Froese et Pauly 2005).

- 40 -

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Tableau 2.1 : Liste des espèces rencontrées dans les captures accessoires (Source : Refrigepêche-Est) en gras espèce très appréciée des consommateurs

Nomsvernaculaires

(locales)

Noms scientifiques Familles Catégorie usuelle en produit commercial

industriel et/ou traditionnel

Oragna Penaeus indicus PenaeidaeOragna Penaeus semisulcatus PenaeidaeOragna Penaeus monodon PenaeidaeOragna Metapenaeus monoceros Penaeidae

Crevettes

Lamatra Scomberomorus commerson Scombridae Thazard

Zompona Mugil macrolepis Mugilidae Mulet

Hatokantendro (v) Megalaspis cordyla Carangidae Maquereaux Mahaloky (sak) Rastralliger kanagurta

Selar sp.

Loditrovy Cynoglossus lachneri SoleidaeSarilela Psedorhombus arsius Sarilela Psettodes erumei Psettodidae

Turbots et Soles

Johnieops dussumieri Johnus letjan Telonify

Otolithes ruber Sciaenidae Tridents

Platycephalus crocodilus Toho Platycephalus indicus Platycephalidae Platycephales

Ambotsy Sillago sihama Sillagidae Pêche-madame argentée Sphyraena jello Barracuda jello

Sphyraena barracuda barracudaAloalo (sak) Sphyraena obtusata

Sphyraenidae

Atule mate Carangoïdes armatus Kikao (sak)

Carangoïdes chrysophrys Carangidae Sapsap

Lagnorana Caranx ignobilis Carangidae Carangues

Fiantsomotra Parapeneus sp. Mullidae Mondrazy Upeneus moluccensus

Fiantsomotra Upeneus sulphureus Mondrazy Upeneus vittatus

Tsarasomotra Polynemus sextarius Polynemidae Sasavy Pomadasys hasta Pomadasydae Sasavy Pomadasys stridens

« Tout venant »

- 41 -

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Nomsvernaculaires

(locales)

Noms scientifiques Familles Catégorie usuelle en produit commercial

industriel et/ou traditionnel

Dussumeria sp. DussumeridaeSardinella albella ClupeidaePepy (v) Sardinella gibbosa

Sardines / Sardinelles

Anoli Saurida tumbil Sauridae Volombato

Stelophorus commerssonii DussumeridaeStelophorus indicus

Tryssa setirostris TovoTryssa vitirostris

Clupeidae Anchois

Tsetseka (sak) Gazza minuta Sapsap dentu Maladia Leiognathus equulus Sapsap commun

Leiognathus leciscus Leiognathus splendus

Felafela Secutor insidiator

Leiognethidae

Voanjiro Pelates quadrilineatus Drihy Terapon jarbua Drihy Terapon theraps

Heamulidae Violon

Vatritra Chirocentrus dorab ChirocentridaeConger conger Congridae

Takobatra Drepane punctata DrepanidaeAutres

Formio niger Fiampotsy Gerres acinaceus Gerridae AmbariakaAntseraka Hemiraphus sp. Hemiraphidae

Lutjanus coccineus Lutjanidae Varavara Felafela Monodactylus argenteus MonodactylidaeKoana Nemipterus sp. Nemipteridae Cohana

Paraliparus micrurus Scolopsis vosmery Lutjanidae

Antsingora Carcharinus sp CarcharinidaeAntendromaso Sphyrna mokarran Sphyrnidae Requins

sak : Sakalava v : Vezo Non marquée : Betsimisaraka

Ce sont surtout des poissons de fond, à tendances alimentaires zoophages. Les

préférences écologiques quant à la salinité des eaux sont variables d’une espèce à

l’autre comme indiqué, notamment, par Albaret (1994)

- 42 -

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La pêche crevettière de la Baie d’ Antongil est à la fois active et réglementée aussi

bien par les autorités nationales que par la Société REFRIGEPECHE EST. Outre les

crevettes, de nombreuses espèces de poissons sont concernées et il convient

maintenant d’en évaluer les captures et la façon dont ces dernières varient dans le

temps et l’espace.

- 43 -

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CHAPITRE 3 :

Méthode d’étude des captures accessoires

(Capture, composition et structures démographiques)

Ce chapitre présente l’analyse des échantillons des peuplements d’où sont originaires

les captures accessoires issues des « segments » (industriel et traditionnel) de pêche

exploitant la baie d’Antongil.

3.1 L’évaluation des captures

3.1.1 Stratégie d’échantillonnage pour la composition des captures

L’échantillonnage est effectué pendant trois campagnes de pêche crevettière à raison

de deux (2) marées par campagne qui correspondent aux deux grandes saisons

(saison chaude et saison froide) de l’année.

Les cinq stations composées chacune d’une sous-station industrielle et d’une sous-

station traditionnelle ont été échantillonnées à la même période. Les sous-stations

industrielles ont été échantillonnées pendant 2 jours par station et les sous-stations

traditionnelles ont été échantillonnées pendant au moins 5 jours. Les sites exacts

d’échantillonnages sont montrés sur la figure 3.1. A l’intérieur de ces stations, Les

zones de trait n’ont pas été choisies de façon spécifique pour la présente étude mais

elles correspondent aux sites de pêche habituels des pêcheurs, aussi bien pour les

pêcheurs industriels que traditionnels.

Les dates auxquelles se sont déroulées ces missions étaient imposées par la

disponibilité du navire et l’obtention des moyens financiers. En conséquence, les

échantillonnages ont eu lieu dans les diverses stations aux périodes mentionnées

dans le tableau 3.1 qui indique également le nombre d’échantillons examinés.

- 45 -

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5

3

4

2

1

N

100Km

Figure 3.1: Localisation des échantillonnages industriels matérialisés par les triangles

Parallèlement à ces échantillonnages, des observations et suivis des espèces des

captures ont été effectuées dans les zones non chalutables à partir de captures

effectuées tous les mois à la senne de plage répondant aux caractéristiques indiquées

au chapitre 2.

Tableau 3.1 Résumé des périodes d’échantillonnages à l’aide des chalutiers et des sennes de plage et des nombres d’échantillons (trait) examinés.

ECHANTILLONS (nombre de traits analysés)

AN

NEE

S

Nom

bre

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Nov

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Déc

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Mai

Juin

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Sept

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obre

SOU

S-TO

TAL

TOTA

L

2002 3 10 27 272003 4 7+8 22 24 46Pêche

industrielle 2004 4 4+7 16 20 36

109

2002 3 7+7+5+8 7 7 5 8 382003 3 6+8+7+5+3 6 8 7 5 3 39Pêche

traditionnelle 2004 3 2 2 2

79

- 46 -

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Les stratégies d’échantillonnage retenues n’ont pas permis de suivre certaines

espèces des fonds chalutables dans les zones profondes de plus de 40 m. En outre

nous avons effectué un nombre limité de missions a bord des chalutiers. Les

échantillonnages des captures opérées la nuit ne m’ont pas été autorisés ce qui limite

les données en « données diurnes ».

3.1.2 Les opérations de pêches et le traitement des prises

L’opération de pêche au chalut est restée la même toute l’année. Le Sud de la baie

était la première à être échantillonnée et le chalutier se déplaçait ensuite vers le Nord.

Le chalut à crevettes était tout d’abord utilisé sur les sous-stations situées au large.

Les traits de chalut ont été opérés pendant trois heures. Le déplacement du chalut se

fait parallèlement à la côte (Figure 3.2). Pour la senne, la durée de l’opération de

pêche telle que décrite plus haut est entre 3 et 5 heures en fonction de l’état de la mer.

Les sous stations explorées à la senne de plage, font face à celles échantillonnées avec

le chalut.

Figure3.2 : Positions les plus fréquentes et itinéraires des traits de chaluts

100Km

- 47 -

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Figure 3.3 : Séparation des captures de poissons par catégories

Nous avons dû, dans tous les cas, acheter les poissons.

A l’occasion des pêches et échantillonnages à la senne, nous avons nous-même

procédé à la classification des captures en respectant le plus possible la Modalité de

triage journalier des pêcheurs industriels. En cas de captures très abondantes (plus

de 50 kg), notre échantillon a constitué également 10% de ce que les pécheurs ont

ramené sur la plage. Lorsque moins de 50 kg de poissons et crevettes étaient ramenés

sur le rivage, la totalité de la capture était conservée pour traitement ultérieur.

Nous avons adopté ce classement pour l’examen de nos échantillons issus de la

pêche industrielle, en prenant quelques nomenclatures du guide de conduite de la

FAO de 1995 (annexe 3).

Les pécheurs procèdent à un classement de leur capture appelé « Modalité de triage

journalière » et schématisé sur les figures 3.3 et 3.4 où apparaissent les diverses

« composantes » des captures telles que définies par les marins pécheurs eux-mêmes.

A chaque levé du chalut, environ 10% de la quantité totale des captures brutes (c'est-

à-dire incluant les captures accessoires) a été prise au hasard et mis dans des bacs

plastiques. Les échantillons ont donc été pesés et analysés à part.

- 48 -

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49

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49

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3.1.3 Traitement des données

Il nous a donc été possible d’obtenir une évaluation des captures journalière, aussi

bien pour la pêche industrielle que pour la pêche traditionnelle. La composition

pondérale des captures, y compris ses variations saisonnières et spatiales a également

pu être obtenue.

3.1.3.1 Estimation des captures par opération de pêche (trait de chalut ou coup de

senne)

Chaque « composante » de la capture totale (Figure 3.4) PE a été calculée à partir du

poids total de crevettes, seule donnée mesurée au kg près par l’équipage, selon la

formule ci-dessous, dans laquelle interviennent nos observations sur nos propres

échantillons.

Soit PE ij, la capture par « composante » i lors du trait de chalut j.

CE(j) * Pse(i,j) PE(i,j) = Cse(j)

PEij : Poids total d’une composante i de la capture totale d’un trait j échantillonné (en kg)CEj : Poids total de crevettes du trait j échantillonné (en kg) ; Pse(i,j) : Poids de la composante i de la capture du sous échantillon se ;Cse(j) : Poids de crevettes du sous échantillon se du trait j (en kg).

D’où la capture totale CT d’un trait de chalut, toutes « composantes » confondues :

CTi = PE(i,j) + CE(j)

La capture journalière CJi est donc le produit de CTi par le nombre de traits de chaluts soit 7 par jour en moyenne.

- 50 -

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3.1.3.2 Estimation de l’effort de pêche annuel rapportée à l’unité de surface

Pour la pêche au chalut, il est évalué comme le nombre annuel de jours de pêches par

station i, rapporté à la surface d’une station :

NSa(i) Ei = S(i)

Ei : effort de pêche au km² sur la station i ; NSa(i) : nombre annuel de sorties c'est-à-dire de jours de pêche pour une station i ; S(i) : surface de la station i.

Pour la pêche à la senne, il a été défini comme suit :

E(sj) = A(s,j-1)* n(s,j)) E(s,j): Effort de pêche mensuel pour le mois j calculé pour la sous station s . Il est mesuré en jour car les pécheurs ne pratiquent qu’un coup de senne par jour comme indiqué au chapitre 2 ; A(s,j-1): Nombre de jours d’activité le mois précédent ; n(s,j) : Nombre d’engins en activité dans la station le jour de l’enquête.

3.1.3.3 Rendement moyen d’une unité d’effort de pêche

Pour la pêche au chalut, il s’agit du rendement moyen calculé pour l’année d’une

heure de trait de chalut pour la station i considérée.

Pi Ri = Ei

P : Prise totale annuelle de tous les navires ; E : Effort de pêche exprimé en heures (nombre de jours *7 traits quotidiens * 3 heures par trait).

Pour la pêche à la senne, il s’agit du rendement d’un coup de senne

R(s) = C(i,s) avec : R(s): Rendement par engin (kg/senne/jour) ; C(i,s)): Capture lors d’une journée « moyenne » de pêche pour la station s

- 51 -

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3.1.3.4 Production annuelle rapportée à l’unité de surface

Il s’agit pour l’année, du produit de l’effort de pêche (en jours) rapporté à la surface

par le tonnage moyen pêche par jour.

T = Ei * Ci

Pour la pêche à la senne, comme pour la pêche industrielle, il est important de

rapporter toute production annuelle à une unité de surface (voir plus loin).

3.2. L’évaluation de la structure spatiale du peuplement

Cette partie de notre étude a pour objectif d’établir un inventaire détaillé des

poissons démersaux et des autres organismes marins (crustacées, céphalopodes,

tortues) présents et de préciser l’abondance pondérale et la distribution dans la

colonne d’eau de chacune des espèces répertoriées. Dans la mesure du possible

l’influence des conditions physico-chimiques environnementales (salinité, turbidité,

nature du sédiment) sur les espèces et les peuplements sera également discutée.

Ceci a pour but de mieux comprendre l’organisation générale de l’ichtyofaune

exploitée par le chalutage crevettier et la pêche traditionnelle au sein de son

écosystème.

3.2.1 L’échantillonnage

La stratégie est la même que pour l’analyse de la pêcherie. Elle a considéré que les

captures donnent une partie de l’image de la répartition des peuplements dans leur

biotope et/ou dans l’ensemble de l’écosystème. Les traits de chaluts échantillonnés

l’ont été, non pas pour l’évaluation des captures mais uniquement pour des

observations et des identifications. En outre, afin de compléter l’échantillonnage des

eaux peu profondes littorales, les captures en senne de plage ont été considérées.

Elles ont eu lieu tous les quinze jours lors de mes mois de présence sur le terrain.

- 52 -

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L’aire étudiée au sein de la baie d’ Antongil, présente des fonds de 0 à 35 mètres. Les

cinq stations sont toutes situées en face d’une embouchure de fleuve. Elles ont été

partagées en trois strates bathymétriques (0-5m, 5-15m et 15-25m) ; Au total, 109

traits de chalut, d’une durée d’environ 3heures ont été analysés. Ces traits ont eu lieu

uniquement le jour. La répartition des prélèvements et les superficies échantillonnées

des différentes strates et stations sont fournies dans le tableau ci dessous (tableau

3.2).

Tableau 3.2 : Superficie en km² des unités d’échantillonnage établies (strates, stations géographiques) et répartition des traits de prélèvements

Strates bathymétriques (km²) Stations géographiques

0 – 5m 5 – 15m 15 – 25m

Total par station géographique

(en m) Station 5 : Mahalevona Station 4 : Maroantsetra Station 3 : Nandrasana Station 2 : Rantabe Station 1 : Mananara Total par strate bathymétrique

1321462211

113

137587488

109466

2810209

1277

17689

140119132656

3.2.2 Le traitement des données

3.2.2.1 Les indices d’abondance

L’utilisation de deux engins de caractéristiques différentes peut poser des problèmes

de traitement des données. Ces dernières ont donc été traitées de façons différentes

pour chaque engin. La méthode adoptée consiste à utiliser le même mode de calcul

pour l’estimation des indices. En revanche, les méthodes de calculs des surfaces

échantillonnées ont été différentes comme dit plus loin.

Dans le plus part des cas, les échantillons obtenus à l’aide des chaluts sont mieux pris

en compte vu la quantité élevée des captures et l’on peut espérer qu’ils donnent une

représentation assez fidèle de la réalité.

Le rendement, la densité, la biomasse apparente ont été choisis comme indices

utilisés, et ont pu être calculés pour chaque station comme suit :

- 53 -

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R = C/H R : rendement (kg/h de chalutage)

C : capture d’un trait en kg

H : durée d’un trait en heures

D = NSc-1 D : densité (poisson km-2)

N : nombre d’individus

Sc : surface échantillonnée (km²)

B = PSc-1 B : biomasse (tkm-2)

P : poids total (t)

Sc : Surface échantillonnée (km²)

La surface échantillonnée par le chalut a été évaluée comme suit

Sc = lp*v*t t : duree de trait (h)

lp : distance entre les panneaux (km)

v : vitesse du bateau (km.h-1)

l = longueur du trait (vitesse x temps)

Ss = tl t : distance du trait (km)

l : distance des deux bouts du filet (km)

Nous avons pu évaluer approximativement la surface encerclée en moyenne par une

senne de 1 km de longueur. Elle est de 8 ha soit 0.08 km².

3.2.2.2 Regroupements spécifiques et assemblages communautaires

Pour chaque strate dans chaque station, les peuplements sont regroupés en

communautés dont les espèces représentantes d’une strate sont les espèces qu’on

considère les plus abondantes et permanentes dans cette strate. Une espèce est

supposée « permanente et abondante » dans une station si elle est présente dans au

moins deux strates. Une espèce est dite « présente en permanence » quand elle est

observée dans la strate considérée lors les deux « grandes saisons ». En cas où

- 54 -

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l’espèce est permanente dans deux strates, seule la strate où elle est à densité élevée

sera considérée pour la suite des calculs.

3.3 Relation des peuplements avec le milieu

Des relations qualitatives ont été recherchées entre les peuplements tels qu’apparus à

la suite des échantillons à la senne et au chalut et les caractéristiques physiques des

stations dont ils étaient issus. Les facteurs suivants ont été pris en compte.

La gamme de profondeur échantillonnée a été divisée en trois strates bathymétriques

sur les cinq stations, de 0 à 5m, de 5 à 15m et de 15 à 25m et plus (jusqu’à la limite

horizontale de chalutage). Les valeurs moyennes de la densité et biomasse ont été

calculées pour chaque strate bathymétrique. Une comparaison d’organisation de la

richesse spécifique sur les trois strates des cinq stations a aussi été effectuée pour les

grandes saisons de l’année.

Une étude des relations entre les caractéristiques sédimentologiques du milieu et

l’ichtyofaune de « by-catch » a été effectuée à l’aide des données qualitatives

concernant la nature des fonds. La corrélation entre l’indice caractérisant

l’ichtyofaune (richesse spécifique, densité et biomasse) et les différents

environnements défini par observation des sédiments résiduels des panneaux (vases,

sablo-vaseux, sableux,…) a été également recherchée.

L’influence des variations de températures sur les communautés de poissons n’a pas

pu être abordée directement, aucun profil n’ayant pu être réalise durant l’étude. Le

même problème s’est posé pour la salinité. Or, les débits et les précipitations tombées

sur les bassins versants de la baie ont été enregistres (voir chapitre 1). Ces données

ont été utilisées afin d’étudier les liens éventuels existant entre les apports d’eau

douce dans la baie, estimés a partir des précipitations sur les bassins versants, et les

communautés de poissons.

- 55 -

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3.4 L’évaluation de la démographie

Les captures accessoires étant principalement composées de poissons, il est

important d’évaluer le niveau d’exploitation de ces populations afin de connaître

l’impact de cette exploitation indirecte sur ces dernières Pour ce faire, nous avons

employé le logiciel FiSAT sur les distributions de fréquences de tailles.

3.4.1 Constitution des données de distributions de fréquences

Les mensurations destinées à l’obtention des distributions de fréquences ont été

effectuées par espèce sur les échantillons obtenus dans les conditions exposées ci-

dessus. La longueur utilisée est la longueur standard (LS). C’est la longueur entre la

pointe buccale et la base de la nageoire caudale d’un poisson. La longueur standard a

été mesurée à 0.5 cm près et les poissons ont été pesés à 0.5 g près. Les mesures ont

été regroupées en classes de tailles de 1 cm sauf pour les grandes espèces (Trichurus

lepturus et Conger conger) pour lesquelles les classes de tailles sont de 2cm.

3.4.2 Utilisation du logiciel FiSAT

Les paramètres démographiques et de croissance ont été obtenus par le traitement

des données avec le logiciel FiSAT II1 en utilisant ELEFAN I2.

3.4.2.1 La croissance

L’étude de la croissance consiste à établir une relation entre la taille ou le poids des

individus et leur âge. La croissance en longueur a été exprimée par la relation de Von

Bertalanffy (1938) : Lt = L (1 – e –k(t-t0)) qui donne la longueur du corps Lt en fonction

de l’âge t.

La présentation graphique est une courbe de la taille en fonction du temps, dont la

pente décroît de manière continue quand l’âge augmente et qui tend vers une

1 FAO-ICLARM Stock Assessment Tools package 2 Electronic Length Frequency Analysis

- 56 -

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asymptote parallèle à l’axe du temps et dont l’ordonnée à l’origine est une estimation

de L , la longueur qu’atteindrait le poisson s’il grandissait indéfiniment selon le

modèle. Le paramètre t0 représente le temps pour lequel la courbe de Von Bertalanffy

coupe l’axe des abscisses K, appelé coefficient de croissance, définit la façon dont la

vitesse de croissance diminue lorsque la taille augmente .

Les relations poids-longueur (W = aLb) peuventt être établies à partir des mesures et

des pesées individuelles et les relations âge-poids peuvent être déduites des deux

relations précédentes. L’expression générale est :

Wt = W (1 - e –k (t-t0)) b avec W = aLb.

A l’occasion de l’emploi du logiciel FiSAT, plusieurs sous programmes peuvent être

mis en œuvre pour obtenir le couple de valeurs L et K qui représente au mieux la

structure des DDF. Il s’est avéré que les deux routines permettant d’obtenir un

résultat satisfaisant sont :

- le scan des valeurs de K données pour une gamme de valeurs de K (0,1 à 10) , qui

permet pour une valeur pré -définie de L d’identifier la meilleure combinaison de

L et de K ; c'est-à-dire celle qui maximise le coefficient d’ajustement appelé Rn

(Gayanilo et al., 2002)

- le « response surface » routine est utilisée pour préciser l’estimation de la

longueur asymptotique et obtenir l’estimation correspondante de K. L’analyse

identifie les 10 meilleures valeurs de Rn qui correspondent chacune à une

combinaison de L et de K ;

FiSAT permet, sur demande de l’utilisateur d’intégrer des variations saisonnières de

la croissance. Nous n’avons pas jugé utile de rechercher ces dernières dans le cadre

de la présente étude en raison des faibles variations saisonnières de la température

de l’eau (chapitre 1).

- 57 -

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3.4.2.1 Coefficients de mortalité et coefficient d’exploitation

Nous avons mesuré la mortalité totale à l’aide du logiciel FiSAT (Gayanilo et al. 2002)

qui emploie pour cela des distributions de fréquences de tailles à condition de

connaître les paramètres de croissance qui ont été eux-mêmes déterminés à l’aide de

ce même logiciel.

Il a été alors possible de calculer le coefficient instantané de mortalité totale

apparente Z qui obéit à la relation habituelle :

Nt+1 = Nt e-Z*(t+1-t1)

et par la méthode des courbes de captures selon les longueurs (Pauly 1983 dans

Gayanilo et al. 2002), or cette méthode est une transposition de la méthode des

courbes de capture par âge (Ricker, 1975) et elle permet l'utilisation directe des

histogrammes de fréquence de tailles dans l'évaluation de la mortalité Z.

La mortalité naturelle M a été calculée par la méthode de Pauly (1980) qui repose sur

les relations entre M, K, L et la température du milieu, ou

log M = a + b log W + c log k + d log T (log décimaux)

avec a = -0,21 ; b = -0,0824 ; c = 0,6757 ; d = 0,4627

Le coefficient de corrélation multiple est de 0,85.

Connaissant Z et M, les coefficients de mortalité de pêche F ont été obtenus par

différence (F=Z-M) et le coefficient d’exploitation par la relation :

E = F/Z = F/ (F+M)

Outre leur intérêt pour l’évaluation du niveau d’exploitation des espèces concernées,

ces données démographiques permettent une approche multispécifique de

- 58 -

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l’écosystème par le logiciel ECOPATH reposant sur la quantification des relations

trophiques entre les divers composants de l’écosystème mis en œuvre au chapitre 6.

- 59 -

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CHAPITRE 4 :

Les captures opérées par les pêches crevettières

Les pêches crevettières sont pratiquées au chalut et à la senne de plage et le présent

chapitre rend compte de nos observations quant aux zones de pêche, à l’activité des

pêcheurs ainsi qu’à leurs captures.

4.1 Les zones d’exploitations et la pratique de la pêche

En raison du profil sous-marin à pente plus ou moins forte de la baie ainsi que des

soulèvements des roches granitiques vestige des failles de la formation de la baie, la

zone d’exploitation de la pêcherie crevettière est très restreinte entre 0 et 3 miles

(4.827 km) à partir de la côte, à une profondeur variant de 0 à 35m. Les fonds

exploités par la pêche industrielle comme par la pêche traditionnelle se trouvent

exactement au niveau des fonds à crevette indiqués par Marcille, en 1978, et rappelés

sur la figure 1.9 du chapitre 1. Ces zones se trouvent, en général, proches des

embouchures des fleuves des trois grands bassins versants Est et elles forment trois

grands fonds de pêche à crevettes reconnus par les chercheurs (Marcille, 1978):

- fonds de la baie de Mahalevona (350 km²)

- fonds de la baie de Maroantsetra (900 km²)

- fonds de la baie d’Ambitsika-Mananara (400 km²)

Ces fonds pourraient avoir été formés par l’apport et l’enrichissement en dépôts

organiques des fleuves qui y débouchent.

Quant à l’aménagement de la pêcherie crevettière, la Baie d’Antongil se trouve dans

la zone d’exploitation sous licence D - carré XII (annexe 4), la délimitation inter

segment est régie par le décret N° 94-112 mais semble ignorée.

- 61 -

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Tableau 4.1 : Zones d’exploitation définies par la législation malgache sur les pêches crevettières.

ZONE DELIMITATION

I Baie d'Ambaro II Baie de Narindra III Baie de Mahajamba IV Nord Mahajamba V Sud Mahajamba VI Cap Saint André VII à X Sud Cap Saint André XI Baie d'Antongil XII Entre Mananara Nord et

ToamasinaXIII Sud de Toamasina

Outre la définition administrative entre les zones de pêche, la zone d’exploitation

concernée par l’étude est, dans les faits, subdivisés en trois parties le long de la côte

ouest de la baie en fonction de la profondeur. L’engin de pêche varie alors en

fonction de ces zones. On distingue (Figure 4.1.) :

- L’eau côtière, entre 0 et 5m de profondeur et de 0 à 0,7miles (0 à 1,13km) de la

côte, généralement exploitée par la pêche traditionnelle avec les sennes de plage,

et les filets maillants et les lignes dont les espèces cibles sont les crevettes (10 à

15%) et les poissons. Les chalutiers crevettiers y pratiquent aussi les pêches

nocturnes ;

- L’eau intermédiaire, entre 5 à 15m de profondeur et de 0,5 à 2,5 miles (0,81 à

4,02km), généralement exploitée à la fois par les deux types de pêche c’est à dire

essentiellement par la pêche crevettière industrielle et par la pêche traditionnelle

à poissons ;

- L’eau profonde, de 15 à 25m de profondeur et distante de la cote de 2 à 3 miles

( 3,22 à 4,82km) de la côte, exploitée essentiellement par la pêche artisanale (pêche

aux requins) et rarement par la pêche crevettière industrielle

- 62 -

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0 à 5m

5 à 15m

15 à 25m

Profondeur

Ligne bathymetrique 100Km

N

Figure 4.1 : Carte bathymétrique de la baie d’ Antongil

Puisque les chalutiers travaillent dans les zones entre 3m et 35m de profondeur,

l'espace exploité par les bateaux industriels est 10 fois plus vaste que l'espace

exploitable à la senne de plage. Chacun des 4 bateaux opérant dans la Baie

d’Antongil effectue 8 sorties par an de 8 jours en moyenne chacune, soit 64 jours par

an chacun. Ces chalutiers séjournent en moyenne 2 jours sur une station. Ils en

explorent en moyenne 4 par sortie. En zone 3, vu les mauvaises conditions de fond, il

leur arrive de ne rester qu’une journée même si les rendements peuvent être élevés.

- 63 -

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Sachant que l’on distingue 3 strates de profondeurs, les chalutiers explorent de

préférence la strate 2 (5 à 15 m). La pêche nocturne opère davantage en strate 1, près

des côtes, lorsque les pêcheurs traditionnels sont absents. La strate 3 est rarement

fréquentée, essentiellement lorsque les crevettes viennent à manquer en strate 1 et 2.

Les poissons de grandes tailles sont alors appréciés.

Sur le littoral, les équipages de pêcheurs à la senne effectuent une opération de pêche

par jour. Sur chaque station une grande famille dont les membres sont

traditionnellement attachés à la pratique de la pêche développe cette activité. En

effet, ils sont originaires de la région de Tuléar. C’est ce qu’on appelle les pêcheurs

nomades. Chaque famille comprend 7 équipages. Ces derniers travaillent en

moyenne 15 jours par mois. Le niveau de leur activité ne présente pas de variations

saisonnières sensibles. On ne leur connaît pas d’autre activité que la pêche.

4.2 Les stocks exploités

Il s’agit tout d’abord des crevettes mais aussi des captures associées, objet principal

de la présente étude.

Par captures secondaires, on entend tous les poissons et autres organismes récoltés

fortuitement par le chalut (Allosop, 1981). Pour Alverson et al. (1994), c’est la somme

des captures accidentelles et des rejets. En tenant compte de ces deux définitions et

de notre expérience à bord, nous avons adopté la classification issue de celle des

pêcheurs présentée dans le chapitre 2. Nous avons donc pu classer les prises issues

des captures brutes comme indiquées sur la figure 4.2. La description des

nomenclatures est présentée en annexe 4.

- 64 -

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- 65 -

Figure 4.2: Le classement des prises adopté par nous-même en référence au classement des pêcheurs.

Les proportions de chaque « composante » et leurs principales espèces sont

présentées dans le tableau 4.2 pour les pêches industrielles et 4.3 pour les pêches

traditionnelles.

PPPrrriiissseee ppprrriiinnnccciiipppaaallleeeooouuu

EEEssspppèèèccceeesss CCCiiibbbllleeesss

BBBYYYCCC AAATTTCCCHHHooouuu

CCC AAAPPPTTTUUURRREEE SSSEEECCCOOONNNDDD AAAIIIRRREEE

CCCaaappptttuuurrreee bbbrrruuuttteee

CCCaaappptttuuurrreee tttoootttaaallleee

PPPrrriiissseeetttoootttaaallleee

PPPrrriiissseee ssseeecccooonnndddaaaiiirrreeeooouuu

EEEssspppèèèccceeesss AAAssssssoooccciiiéééeeesss

EEEssspppèèèccceeesss ppprrr iii nnnccc iiipppaaa llleeesss

EEEssspppèèèccceeesss aaacccccceeessssssooo iii rrreeesss

AAAuuutttrrreeesss eeessspppèèèccceeesss

DDDéééccchhheeetttsss bbb iii ooo ttt iii qqquuueeesss

DDDeeeccchhheeetttsss aaabbb iii ooo ttt iii qqquuueeesss

RRReeejjjeeetttsss

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Tableau 4.2 : Répartition des espèces et/ou groupes d’espèces par entité de capture des chaluts et par ordre d’importance.

CAPTURE BRUTE CAPTURE TOTALE

PRISE TOTALE Prises secondaires

Espèces principales Espèces accessoires Autres captures

Prises principales

Déc

hets

abi

otiq

ues

OursinsAlguesMéduses Plotosus sp Arothron hispidus Rhinobatos sp

Otolithes ruber Psettodes erumieriSphyraenidaePlatycephalidae Saurida tumbil Sillago sihama Arius madagascariensis GerridaeKhulidae Megalaspis cordyla Nemipterus sp

Chirocentridae DrepanidaePolynemus sextarius ClupeidaeTrichurus lepturus Mullidae CarangidaeConger conger Leiognatus splendens

RaiesRequinsLangoustes CrabesCalmars TortuesHeamulidaeTeraponidaeLeiognathidae

Penaeidae :

Penaeus indicus Penaeus monoceros Metapenaeus semisulcatus Penaeus monodon

0.5 - 1.5% 2.3 - 4.8% 15 – 22% 30 – 42% 25 – 27.5% 7 – 10%

Tableau 4.3 : Répartition des espèces et/ou groupes d’espèces par entité de capture des sennes et par ordre d’importance.

CAPTURE BRUTE CAPTURE TOTALE

PRISE TOTALE Prises secondaires

Espèces principales Espèces accessoires Autres captures

Prises principales

Déc

hets

abi

otiq

ues

OursinsAlguesArothron hispidus

Otolithes ruber Psettodes erumieri Arius madagascariensis SphyraenidaeGerridaePlatycephalidae Saurida tumbil Sillago sihama Khulidae

Chirocentridae DrepanidaeMullidae Polynemus sextarius Trichurus lepturus ClupeidaeCarangidaeLeiognatus splendens

Plotosus lineatus RequinsLangoustes CrabesCalmarLeiognathidae Teraponidae

Penaeidae :

Penaeus indicus Penaeus monoceros Metapenaeus semisulcatus Penaeus monodon

2 – 2.5% 2 - 4% 30 – 42% 30 – 42% 25 – 27.5% 4 – 5%

Il s’avère que dans les deux cas, les parts moyennes de chaque composante dans les

traits de chaluts sont les suivantes : de 5% à 10% pour la prise principale constituée

uniquement des crevettes Pénéidés. , 74 à 88% pour la prise secondaire dont : 15 à

25% d’ « Espèces Principales » avec les chaluts (30 à 42% avec les sennes), 30 à 42%

d’« Espèces Accessoires » et 25 à 27% d’ « Autres Espèces ». Les crevettes sont en

proportion, légèrement plus abondantes dans les prises industrielles que dans les

captures à la senne.

- 66 -

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4.2.1 Les captures de crevettes

Les captures moyennes horaires de crevettes sur l’année dans les quatre stations 1, 2,

4, 5 sont respectivement de 11,80kg/h, 13,66 kg/h, 15 ,81kg/h et 18,84kg/h. Pour les

pêches industrielles, leur évolution mensuelle est résumée sur les figures 4.4 et 4.5.

Capture moyenne (en kg/h)

15.81

11.80

13.66

18.84

Stat

ion

Quantité (en kg/h)

Station 5Station 4Station 2Station 1

Figure 4.4 : Capture moyenne annuelle de crevettes par les chaluts par station, estimée en kg/h

- 67 -

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Station 1

0 , 0 0

2 , 0 0

4 , 0 0

6 , 0 0

8 , 0 0

10 , 0 0

12 , 0 0

14 , 0 0

16 , 0 0

18 , 0 0

2 0 , 0 0

Mois

Ren

dem

ent (

kg/h

)

Station 2

0 , 0 0

5 , 0 0

10 , 0 0

15 , 0 0

2 0 , 0 0

2 5 , 0 0

3 0 , 0 0

3 5 , 0 0

Mois

Ren

dem

ent (

kg/h

)

Station 4

0 , 0 0

2 , 0 0

4 , 0 0

6 , 0 0

8 , 0 0

10 , 0 0

12 , 0 0

14 , 0 0

16 , 0 0

18 , 0 0

2 0 , 0 0

Mois

Ren

dem

ent (

kg/h

)

Station 5

0 , 0 0

10 , 0 0

2 0 , 0 0

3 0 , 0 0

4 0 , 0 0

5 0 , 0 0

6 0 , 0 0

Mois

Ren

dem

ent (

kg/h

)

Figure 4.5 : Evolution des captures mensuelles des crevettes en kilogrammes par heure annu

M1 : Rendement maximum

M2 : Moyenne de rendement el

- 68 -

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En 2003, la figure 4.5 montre qu’au cours de l’année, il existe des mois remarquables

désignés en M1 (mois d’octobre) et M2 (mois d’avril). En M1, la capture est à son

maximum sur toutes les stations sauf la station 5 (au mois d’août) ; et M2, le mois où

la capture moyenne est la même pour toutes les stations : entre 12 à 13kg/h.

14.26

28.31

12.66

10.29

13.51

13.41

15.75

11.20

8.36

1

2

3

4

5

Fin de campagne Debut de campagne

Figure 4.6 : Capture (kg/h) au début et à la fin de la campagne 2003

Pour toutes stations, les captures au début de la campagne (mars) sont supérieures à

celles de la fin de campagne (novembre). En début de campagne, la station 2 présente

la capture la plus élevée tandis que la moins élevée est observée dans la station 5. La

capture reste encore à 15kg/h en fin de campagne dans la station 3, ce qui est le

maximum relevé en fin de campagne.

Le poids individuel moyen élevé des crevettes restant dans les zones de pêche de la

station 3 à la fin de campagne (de septembre à octobre) pourrait être la cause de ce

rendement.

Lors des pêches à la senne, une opération rapporte en moyenne 3,43kg/opération en

station 1, 4,76kg/opération en station 3 et 3,28kg/opération en station 4. Ce

rendement présente des variations saisonnières (Figure 4.7)

- 69 -

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Capture en crevette

0

1

2

3

4

5

6

7

8

janvier avril juillet septembre

mois

Rend

emen

t (kg

/sen

ne/jo

ur)

Station 1 Station 3 Station 4

Figure 4.7 : Variations saisonnières du rendement en crevettes d’une opération de senne, dans les stations 1, 3 et 4.

4.2.1 Exploitation des espèces associées

Comme indiqué plus haut, les captures associées constituent plus de 80% de ce que

les chalutiers ramènent à bord. Dans la suite de l’exposé, nous nous sommes

concentrée sur les stations 1, 3 et 4 pour lesquelles les données sont les plus

complètes.

4.2.1.1 Evaluation des Captures

Selon notre étude, les rapports moyens annuels poisson : crevette varient de 7 à 12

(c’est a dire pour 1kg de crevettes, 7 à 12kg de poissons) selon les stations. Ce ratio a

atteint occasionnellement 17 dans la station 1 (Ambitsika - Mananara) et à l’opposé, 6

et 9 dans les stations 3 et 5 respectivement. Au niveau mondial, ce ratio est estimé

à 13 (in FAO, Rome IT/CRDI, Ottawa CA, 1984).

En général, les captures sont composées de 85 à 94 % de poissons pour les chaluts et

89 à 98% pour les sennes suivant la zone et l’époque de l’année (Figure 4.8).

- 70 -

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Figure 4.8: Contribution relative des poissons (minimum à droite) et des crevettes dans les captures au chalut

Crevettes6%

Poissons94%

Crevettes15%

Poissons85%

crevettes11%

poissons89%

crevettes2%

poissons98%

Figure 4.9 : Contribution relative des poissons (minimum à droite) et des crevettes dans les captures des sennes

Durant l’étude, un total de 15 916,9kg de crevettes et 159 020kg de poissons a été

ramené à bord des bateaux. Ceci donne un rapport poisson : crevette de 9,9. Les

proportion moyenne est de 88.95% en station 1 et de 89.73% en station 4.

Les tonnages obtenus accusent de fortes variations d’un trait de chalut à l’autre.

Néanmoins, 90% des traits de chaluts évalués ont donné des prises totales comprises

dans la fourchette 600 - 900kg. Les 10% restants donnent des prises beaucoup moins

abondantes. Durant les mois de juillet et août, on note une diminution des prises

secondaires. Cette variation semble due à des variations de la température. En mars

- 71 -

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et avril, une autre diminution passagère semble être due, pour sa part, à l’abondance

de petits individus dans les captures.

Utilisant un chalut de fond de 23,5 m de corde de dos et de 31,5 m de bourrelet avec

un maillage de cul de 25 mm de côté, Schmidt et Dupont (1974) obtenaient en baie

d'Antongil des captures de poissons fins oscillant entre 100 et 200 Kg/h et constitués

principalement de Mullidae, de Decapterus sp, de Psettodes erumei, d'Otolithes argenteus

et d'Alectis sp. Des concentrations saisonnières de Rastrelliger kanagurta furent notées.

Les captures de poissons à la senne varient d’une station à une autre de 40 à 100kg/

opération.

La diversité des espèces de poissons capturées est à mettre en relation avec la variété

des espèces existantes et la faible sélectivité des deux engins de pêche. Dix huit

genres ou espèces constituent 60-70% de tous les poissons récupérés dans les

échantillons de prises secondaires. Les variations de ces proportions par station pour

les espèces à proportion de plus de 1% sont données dans le tableau 4.4 pour les

pêches industrielles et 4.5 pour les pêches traditionnelles.

Tableau 4.4 : Proportions relatives moyennes de quelques genres ou espèces dans les prises secondaires des chaluts pour les stations 1 et 4.

Proportion (%) Proportion (%) Proportion (%) Espèces principales Station

1Station

4

Espèces accessoires Station

1Station

4

Autres capturesStation

1Station

4Otolithes ruber 9,12 6,11 Chirocentridae 6,91 5,16 Raie 2,88 3,25Psettodes erumieri 2,66 5,5 Drepanidae 1,3 1,64 Requins 3,59 4,63Sphyraenidae 4,09 3,75 Polynemus sextarius 8,48 8,64 Tortues * 3,26Saurida tumbil 1,75 1,88 Clupeidae 1,04 1,22 Heamulidae 4,28 3,89Sillago sihama 1,05 1,42 Trichurus lepturus 1,23 1,55 Teraponidae 6,48 4,61Arius madagascariensis 4,3 3,6 Mullidae 8,01 5,26 Leiognathidae * 1,58

Carangidae 3,25 3,06Conger conger 1,99 1,93Leiognatus splendens 1,57 1,39

*Proportion moins de 1%

- 72 -

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Tableau 4.5: Proportions relatives moyennes des genres ou espèces dans les prises secondaires des sennes selon les stations

Proportion (%) Proportion (%) Proportion (%) Espèces principales Station

1Station

4

Espèces accessoires Station

1Station

4

Autrescaptures Station

1Statio

n 4 Otolithes ruber 22,14 16,47 Chirocentridae 7,34 7,74 Requins 5,75 5,01Psettodes erumieri 2,75 3,02 Drepanidae 4,05 2,95 Heamulidae 1,52 1,51Sphyraenidae 4,22 3,43 Polynemus sextarius 2,16 2,21 Plotosus lineatus 21,39 19,08Saurida tumbil 2,07 1,49 Clupeidae * 1,82Sillago sihama 1,44 * Trichurus lepturus 1,15 1,71Arius madagascariensis 4,92 3,72 Mullidae 2,95 3,96Gerridae 2,72 2,98 Carangidae 4,7 4,2Megalaspis cordyla 2,63 2,34 Leiognatus splendens 3,16 2,75

En dehors de Plotosus lineatus observé uniquement de façon abondante à l’occasion

des pêches à la senne, les mêmes espèces de poissons figurent dans les deux tableaux

mais en proportion variable selon l’engin et la station. Ce point sera abordé plus en

détail dans le chapitre 5. Contrairement aux pêcheurs industriels, les pêcheurs à la

senne conservent la totalité de leurs prises. En effet, toutes les espèces sont

recherchées mais celles qui attirent le plus l’attention des pêcheurs sont les Requins,

les Ariidae, les Drepanidae, les Carangidae et Gerridae.

Les tonnages pêchés ont été évalués comme exposé au chapitre 3 et les résultats sont

présentés dans les tableaux 4.6 et 4.7 pour les pêches au chalut et les pêches à la

senne.

Au sujet des pêches au chalut, les éléments de calcul sont les suivants :

Une heure de chalutage permet de capturer x kg. Une journée de chalutage

comprend 21 heures de chalutage et chaque chalutier travaille 64 jours par an sur une

surface de 656 km².

- 73 -

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Tableau 4.6 : Captures en t/km²/an des genres ou espèces dans les prises secondaires des chaluts dans les stations 1 et 4 .

Espèces principales Production Espèces accessoires Production Autres captures Production

Station 1 Station 4 Station 1 Station 4 Station 1 Station 4

Otolithes ruber np np Chirocentrus sp np np Requins np np

Psettodes erumieri np np Drepane punctata np np Raies np np

Sphyraena jello np np Polynemus sextarius np np Tortues np np

Saurida tumbil np np Sardinella gibbosa np np Terapon theraps np np

Sillago sihama np np Trichurus lepturus np np Pomadasys sp np np

Arius madagascariensis np np Upeneus moluccensis np np Plotosus sp. np np

Gerres acinaceus np np Caranx armatus np np

Khulia ruspestris np np Leiognatus splendens np np

Megalaspis cordyla np np Conger sp np np

Valeurs réservées (non publiées)

Au sujet des pêches à la senne, un coup de senne rapporte x kg. Il en est pratiqué 1

seul par jour, 15 jours par mois pour chacun des 7 opérateurs présents sur chaque

station. 16 km² sont ainsi exploités en station 1 et 12 km² dans les autres stations.

Tableau 4.7 : Captures en t/km²/an des genres ou espèces dans les prises secondaires des sennes stations 1 et 4.

Espèces principales Captures Espèces accessoires Captures Autres captures Capture

Station 1 Station 4 Station 1 Station 4 Station 1 Station 4

Otolithes ruber np np Chirocentrus sp np np Requins np np

Psettodes erumieri np np Drepane punctata np np Terapon theraps np np

Sphyraena jello np np Polynemus sextarius np np Pomadasys sp np np

Saurida tumbil np np Sardinella gibbosa np np Plotosus lineatus np np

Sillago sihama np np Trichurus lepturus np np

Arius madagascariensis np np Upeneus moluccensis np np

Gerres acinaceus np np Caranx armatus np np

Megalaspis cordyla np np Leiognatus splendens np np

Conger sp np np

Valeurs réservées (non publiées)

En général, ce sont des poissons benthiques et benthopélagiques maigres et de petites

tailles. En remontant, le chalut pourra parfois capturer des poissons pélagiques

« huileux ». C’est ainsi que, au cours de notre étude, nous avons observé,

occasionnellement, quelques grandes espèces pélagiques telles que Caranx ignobilis et

Tylosorus crocodilus.

- 74 -

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Les poids et longueurs moyens des prises de poissons secondaires varient de 17 à

125g et 8 à 24cm, selon l’espèce, ce qui est respectivement faible. Plus de 63% des

poissons qui ont été mesurés pèsent moins de 40g et mesurent moins de 14cm. C’est

donc dire que la majorité du poisson ramené dans les chaluts à crevettes de la baie

est de taille inférieure à ce l’on considère normalement comme commercialisable

pour la consommation humaine même s’ils appartiennent, dans leur grande majorité,

à des « espèces habituelles » pour la consommation humaine.

Les espèces Plotosus sp et Arothron hispidus ont, également, été observées

régulièrement dans les prises. Ces espèces renferment une puissante neurotoxine

dans leurs épines et ou dans le foie. On peut éviter l’empoisonnement à condition de

couper les épines et d’éviscérer avec soin.

En outre, la ressource comprend , en plus des téléostéens, des élasmobranches tels

que Carcharinus griseus, Stegostoma fasciatum, Raja caudaspinosa et Aetobatus narinari,

les crustacées de l’espèce Harpiosquilla harpax, des mollusques divers (Sepia sp, Loligo

sp, …) et aussi d’énormes quantités de méduses.

4.2.1.2 Effort et rendement de la pêche de poissons

Pour l’ensemble des deux années étudiées, l’essentiel de l’effort de pêche a été

déployé sur la côte Nord-Est de la baie, notamment en face de Rantabe, Nandrasana

et Maroantsetra. Les zones situées au large de Nandrasa, qui sont parmi les plus

exploitées, présentent des rendements de 53 à 60kg/h de chalutage pour les espèces

d’intérêt commercial que les pécheurs conserveront pour la vente (espèces qualifiées

de principales dans le tableau 4.2.). Sur la côte Sud-Ouest, nettement moins exploitée,

les rendements n’excèdent pas 23kg/h pour les mêmes espèces.

4.2.2 Production de quelques espèces importantes de poissons

La production moyenne des trois premières espèces par « composante » de la prise

secondaire sont présentées pour trois stations dans les trois strates définies plus haut

- 75 -

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(Figure 4.10).

Les variations de la production obéissent davantage à une distribution verticale qu’à

une distribution horizontale. La strate 2 (eaux intermédiaires) contribuent le plus à la

production de poissons dans la zone de pêche crevettière tandis que sur l’ensemble

des stations, toutes strates confondues, la station 5 présente la production moyenne

la plus élevée. Ceci est à mettre en relation avec la concentration de l’effort de pêche

dans cette station.

La surface de la zone d’exploitation dite « eaux intermédiaires » plus élevée que celle

des deux autres zones permet de réaliser des productions moyennes plus élevées

dans cette zone que dans les eaux côtières et les eaux profondes.

L’entité « autres espèces » contribue peu aux captures au chalut car il s’agit d’espèces

de petites tailles essentiellement exploitées près de la côte.

Sur la figure 4.10, nous représentons la distribution spatiale moyenne sur l’année des

captures de 3 groupes de poissons qu’il faut considérer comme particulièrement

importants.

Sur la figure 4.10a, sont représentées 3 espèces « principales ». Le groupe étudié est

capturé, généralement, à des profondeurs supérieures à 5m. Les productions

maximales sont observées entre 5 et 15m (eaux intermédiaires) à l’exception de la

station 3 pour l’espèce Otolithes ruber. Pour cette entité, représentée ici par Otolithes

ruber, Arius madagascariensis et Sphyraenidae, les productions totales sont

respectivement de 25,1, 28,8 et 35,8 tonnes.

Sur la figure 4.10 b, la production de l’entité 3 espèces « accessoires » est marquée,

d’une part, par la faible participation des espèces pélagiques représentées ici par

Sardinella gibbosa pour toutes les stations, et d’autre part, par la production très élevée

des deux espèces, Polynemus sextarius et Upeneus molluccensis, respectivement 75,6 t et

- 76 -

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58,1 t observées dans la station 4. Ces deux dernières, sont notamment, pêchées dans

les eaux intermédiaires.

Sur la figure 4.10c enfin, il s’agit d’ »autres espèces » dont les tailles maximales et

l’écobiologie sont très différentes d’une espèce à l’autre. Elles présentent une

production spécifique maximale très fluctuante. La production maximale des espèces

se distribue au niveau des trois strates d’exploitation, les raies dans les eaux

profondes (28,6 t), Pomadasydae (38,9 t) et Heamulidae (47,9t) dans les eaux

intermédiaires.

- 77 -

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-

2.514

269.952

223.657

0

50

100

150

200

250

300

350

400

1 2 3

25.446

107.471136.148

0

50

100

150

200

250

300

350

400

1 2 3

28.046

239.568

183.38

0

50

100

150

200

250

300

350

400

Otolithes ruber1 2 3

6.262

115.358

66.539

0

50

100

150

200

250

300

350

400

1 2 3

8.729

132.432

55.66

0

50

100

150

200

250

300

350

400

1 2 3

7.173

275.059

168.349

0

50

100

150

200

250

300

350

400

1 2 3

Ariusmadagascariensis

Sphyraenidae

Figure 4.10 a : Représentation graphique de la répartition de la production en poissons d’ « espèces principales » dans trois stations (1, 2 et 3) et sur les trois zones d’exploitation (eaux côtières, intermédiaires et profondes) échelle des ordonnées.

5.375

153.999

78.83

0

100

200

300

400

1 2 3

5.617

141.434

66.007

0

100

200

300

400

1 2 3

5.93

341.606

195.405

0

50

100

150

200

250

300

350

1 2 3

- 78

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-

1.697

57.67 59.58

0

100

200

300

400

1 2 3

3.112

0

100

200

300

400

1 2 3

1.26127.872 19.906

0

100

200

300

400

1 2 3

Figure 4.10 b : Représentation graphique de la répartition de la production en poissons d « espèces accessoires » dans trois stations (1, 2 et 3) et sur les trois zones d’exploitation (eaux côtières, intermédiaires et profondes) échelle des ordonnées.

3 .7 5 1

2 5 1 .8 4 31 9 8 .4 2 7

0

100

200

300

400

1 2 3

5 .08 5

2 6 4 .03 7

1 5 4 .6 4 7

0

100

200

300

400

1 2 3

7 .05 2

5 5 4 .5 5 5

2 6 1 .5 4 3

0

100

200

300

400

1 2 3

2 .5 1 4

2 6 9 .9 5 22 2 3 .6 5 7

0

100

200

300

400

1 2 3

3 .4 7 2

4 05 .3 3 6

2 2 4 .02 1

0

100

200

300

400

1 2 3

2 .9 6

7 2 0.9 2 2

4 02 .8 3 6

0

100200

300400500

600700

800

Upeneusmoluccensus

Polynemus sextarius

Sardinellagibbosa

1 2 3

- 79

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-

1 .9 4

1 3 9 .9 5 31 01 .1 4 4

0

100

200

300

400

1 2 3

2 .4 4 7

1 4 5 .4 9 3

6 6 .2 1

0

100

200

300

400

1 2 3

0 .7 6 6

1 6 7 .6 4 1 6 3 .0 9 5

0

1 00

2 00

3 00

4 00

1 2 3

0 .9 7 5

2 1 9 .3 8

6 0 .0 5 6

0

1 00

2 00

3 00

4 00

1 2 3

1 .4 5 8

4 5 6 .9 5 3

9 3 .1 9 3

0

1 00

2 00

3 00

4 00

1 2 3

2 .06 9

1 3 1 .9 3 1

4 9 .0 5 6

0

1 00

2 00

3 00

4 00

1 2 3

1 .7 0 8

8 6 .0 0 9 1 0 9 .2 8 8

0

1 00

2 00

3 00

4 00

1 2 3

1 .3 06

2 7 2 .8 4 1

0

1 00

2 00

3 00

4 00

1 2 3

Figure 4.10c : Représentation graphique de la répartition de la production en poissons d’ « autres espèces » dans trois stations (1, 2 et 3) et sur les trois zones d’exploitation (eaux côtières, intermédiaires et profondes) échelle des ordonnées.

2.722

332.733

186.387

0

100

200

300

400

Pomadasydae

Heamulidae

Raies

1 2 3

- 80

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En conclusion, les productions exploitées, exprimées en tonnes par km²/an des

espèces les plus représentées dans les captures industrielles et traditionnelles,

peuvent être résumées dans les tableaux ci-dessous.

Tableau 4.8 : Capture (t/km²/an) en station 1, 3 et 4 au chalut. Espèces Station 1 Station 3 Station 4

Arius madagascariensis np np np

Arothron hispidus np np np

Atule mate np np np

Caranx armatus np np np

Chirocentrus dorab np np np

Conger conger np np np

Drepane punctata np np np

Gazza minuta np np np

Gerres acinaceus np np np

Khulia ruspestris np np np

Leiognathus spledens np np np

Megalaspis cordyla np np np

Otolithes ruber np np np

Plotosus sp np np np

Polynemus sextarius np np np

Pomadasys hasta np np np

Psettodes erumieri np np np

Sardinella gibbosa np np np

Saurida tumbil np np np

Sillago sihama np np np

Sphyraena jello np np np

Terapon jaruba np np np

Trichurus lepturus np np np

Upeneus molluccensus np np npGroupe d'espèces Guitares de mer 0.0280 0.0805 0.1513 Raies 0.0292 0.0818 0.2404 Requins 0.1075 0.1118 0.1805 Tortues 0.0107 0.0035 0.0649

Total 0.9703 1.2959 4.7258 Valeurs réservées (non publiées)

De même, les captures à la senne sont conformes au tableau 4.9.

- 81 -

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Tableau 4.9 : Captures t/km²/an en station 1, 3 et 4 à la senne. Espèce Station 1 Station 3 Station 4

Arius madagascariensis 0.1547 0.0434 0.1661 Arothron hispidus 0.1335 0.0368 0.1189 Atule mate 0.1628 0.0389 0.1875 Caranx armatus 0.1440 0.0414 0.1150 Chirocentrus dorab 0.1709 0.0366 0.1082 Conger conger 0.1348 0.0467 0.0903 Drepane punctata 0.1264 0.0344 0.0838 Gazza minuta 0.1492 0.0375 0.1272 Gerres acinaceus 0.1561 0.0354 0.0952 Khulia ruspestris 0.1301 0.0351 0.0716 Leiognathus spledens 0.1278 0.0384 0.1356 Megalaspis cordyla 0.1338 0.0342 0.1208 Otolithes ruber 0.1414 0.0566 0.1539 Plotosus sp 0.1240 0.0398 0.0839 Polynemus sextarius 0.2512 0.0711 0.3193 Pomadasys hasta 0.1800 0.0451 0.1859 Psettodes erumieri 0.1455 0.0449 0.1745 Sardinella gibbosa 0.1327 0.0440 0.0716 Saurida tumbil 0.1485 0.0519 0.1059 Sillago sihama 0.1212 0.0353 0.0000 Sphyraena jello 0.1670 0.0451 0.1890 Stellophorus sp 0.0800 0.0260 0.0711 Terapon jaruba 0.2160 0.0441 0.2286 Trichurus lepturus 0.1231 0.0685 0.0975 Upeneus molluccensus 0.2366 0.0597 0.2622 Groupe d'espèces Requins 0.1477 0.0381 0.3576

Total 3.839 1.1293 3.7215

Plus encore que pour les chaluts, la production totale rapportée à l’unité de surface

pour les sennes est fortement variable d’une station à l’autre. En station 3, elle est

particulièrement faible.

Tableau 4.10 : Production moyenne tonne/km2 et par an de crevettes ou d’autres organismes importants dans les captures (senne et chalut).

Senne ChalutEspècesStation 1 Station 3 Station 4 Station 1 Station3 Station 4

Crevettes 0.277 0.1087 0,1566 0.0732 0.165 0.1450Tortues * * 0.0107 0.035 0.0649Harpiosquilla harpax 0,1282 0,3341 0,0195 0,2073

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Vu la longueur de la senne, il est vraisemblable que peu de poissons évitent la senne pendant

la manœuvre d’encerclement. En revanche, vu la faible hauteur (3m), l’évitement devient

important lors de la récupération. Une proportion inconnue de poissons passent par-dessous

la ralingue inférieure. La capture est alors une estimation sous évaluée de la biomasse sauf

en appliquant la méthode des évaluations corrigées avec un facteur de correction que l’on

peut estimer à 2 (50% des poissons perdus lors de l’opération). Ce point sera abordé au

chapitre 5.

4.3 Les prix pratiqués sur les marchés

Nos enquêtes dans les principales agglomérations ont permis d’évaluer le prix

moyen sur l’année de vente des poissons au détail sur les marchés

Les résultats pour les espèces évoquées dans le présent chapitre figurent dans le

tableau 4 .11 par ordre de valeur marchande décroissante :

Tableau 4.11. Prix de vente au détail des espèces de poissons évoquées dans le présent chapitre.

Prix sur le marché par unité de poids

(en kg)

Marché de Maroantsetra ou Tamatave Noms scientifiques Nom usuel sur les

marchésMGA USD M/T

Sphyrna makarran Requins 100000 50 M

Penaeus indicus Crevettes 10000 5 TPenaeus monoceros 10000 5 TPenaeus monodon 10000 5 TMetapeneus semisulcatus 10000 5 T

Psettodes erumei Soles 2400 1.2 T2400 1.2 T2400 1.2 T

Otolithes ruber Tridents 1800 0.9 T

Sillago sihama Barracudas 1400 0.7 TSphyraena barracuda 1400 0.7 TSphyraena jello 1400 0.7 T

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Atule mate Sapsap 1000 0.5 M

Carangoïdes armatus 1000 0.5 M

Carangoïdes chrysophrys 1000 0.5 M

Caranx ignobilis Carangues 2000 1 M

Upeneus moluccensus Rougets 900 0.45 TPolynemus sextarius (TOUT-VENANT) 900 0.45 TPomadasys hasta 900 0.45 TPomadasys stridens 900 0.45 T

Sardinella gobbosa Sardines / Sardinelles 600 0.3 M

Saurida tumbil 600 0.3 MStelophorus commerssonii 600 0.3 M

Leiognathus splendens Sapsap 400 0.2 MGazza minuta 0.2

Terapon jarbua Violon 400 0.2 TTerapon theraps 400 0.2 T

Chirocentrus dorab Autres 1000 0.5 TConger conger 1000 0.5 TDrepane punctata 1000 0.5 TGerres acinaceus 1000 0.5 M

Ces éléments seront repris lors de la mise en œuvre d’ECOPATH au chapitre 6.

4.4 Dynamique des populations exploitées

4.4.1 Estimation des paramètres de croissance

Les paramètres de croissance (L et K) obtenus par le programme FiSAT pour les

espèces importantes dans les pêches sont présentées dans les tableaux 4.12 à 4.17.

Les courbes de croissance pour quelques espèces parmi les plus importantes sont

tracées sur les figures 4.11 à 4.14.

Pour l’ensemble des populations exploitées, la croissance semble rapide jusqu’à un

an (taille moyenne de 8 à 10cm, d’après Moreau, comm.pers.). Mais, à partir de cet

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âge, la croissance semble subir un trouble qui se manifeste par le ralentissement qui

conduit très souvent à des longueurs infinies L faibles par rapport à ce qui est

documenté par exemple dans FishBase (Froese et Pauly, 2005). Ce fait est observé

aussi bien chez les espèces de petite taille telles que Polynemus sextarius et Upeneus

molluccensus que chez les espèces de grande taille telles que Sphyraena jello et Otolithes

ruber.

Il est même possible de noter que L et K sont à la fois faibles tous les deux, ce qui

fait penser à des problèmes nutritionnels et environnementaux.

Deux facteurs biotiques peuvent en effet contribuer à la variation de la croissance des

poissons :

- L’un est la densité de population qu’on rencontre souvent dans un milieu

fermé de faible volume, la croissance individuelle des poissons est en

relation inverse avec leur densité et, mieux , leur biomasse. Le principal

mécanisme de régulation entre densité et croissance est la compétition

intra-spécifique souvent associée à une compétition pour l’espace.

- L’autre est l’ensemble des facteurs trophiques : la croissance dépend de la

qualité et quantité de la nourriture disponible. L’appauvrissement du fond

marin par le raclage des chaluts et sennes pourrait induire un changement

sur la disponibilité d’aliments. il est possible aussi que la forte turbidité

due à l’apport en eaux douces et le chalutage peuvent impliquer à la

recherche d’aliment des chasseurs à vue.

Toutefois, le premier cas est loin d’être la cause unique car la densité reste très faible

dans l’ensemble des stations.

Pour les espèces de poissons tropicaux, les valeurs habituelles de M/K se trouvent

entre 1.5 et 2.5 (Beverton et Holt, 1959). Les valeurs élevées traduisent des

populations dont la démographie est surtout en relation avec la mortalité naturelle,

c'est-à-dire pour l’essentiel en zone tropicale, la prédation.

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Aucune des 18 espèces analysées ici ne présente une valeur de M/K inférieures à 1.5.

Parmi les 8 espèces dont les valeurs de M/K sont supérieures à la maximale

habituelle (2.5), il en a été observé 2 espèces en station 1 : Arius madagascariensis

(M/K=2.48) et Sphyraena jello (M/K=2.63) et 2 espèces en station 3 : Caranx armatus :

M/K=2.56 et Otolithes ruber (M/K=4) à la senne de plage. Les pêches au chalut ont

permis de mettre en évidence 2 espèces en station 1 Gazza miuta (M/K=3). Sphyraena

jello (M/K=2.63) 12 et et l’espèce Psettodes erumei (M/K=2.53) en station 3.

Tableau 4.12: Estimations des paramètres de croissance, coefficient de mortalité des poissons durant l’étude des captures des chalutiers crevettiers « RIANDAVA », au cours des opérations de pêche dans la ‘station 1’ (juillet - septembre 2003) NC = Non calculé.

GENRES / ESPECES Lobs L K Z M F = Z-M E= F/Z M/K Arius madagascariensis 27,50 30,25 0,40 1,38 0,99 0,39 0,28 2,48 Caranx armatus 30,50 33,55 0,65 1,80 1,27 0,53 0,29 1,96 Gazza minuta 12,50 13,75 0,39 1,41 1,22 0,19 0,14 3,12 Leiognathus splendens 24,50 26,00 0,65 1,93 1,42 0,51 0,26 2,19 Otolithes ruber 28,50 32,15 0,60 1,70 1,27 0,43 0,25 2,12 Polynemus sextarius 14,50 15,95 2,80 6,91 1,76 5,16 0,75 0,63 Psettodes erumei 45,50 48,00 0,34 0,83 0,79 0,04 0,05 2,31 Sardinella gibbosa 20,50 22,55 0,51 1,52 1,26 0,26 0,17 2,48 Saurida tumbil 32,50 35,75 0,35 1,48 0,87 0,61 0,41 2,48 Sillago sihama 22,50 23,25 0,75 1,55 1,61 NC NC 2,15 Sphyraena barracuda 26,50 32,25 0,32 1,93 0,84 1,09 0,56 2,63 Terapon theraps 16,50 18,15 1,30 5,06 2,48 2,58 0,51 1,90 Trichurus lepturus 81,00 102,00 0,19 0,62 0,43 0,19 0,30 2,28 Upeneus moluccensus 16,50 17,50 0,76 1,97 1,76 0,21 0,11 2,32

Tableau 4.13 : Estimations des paramètres de croissance, coefficient de mortalité des poissons durant l’étude des captures des chalutiers crevettiers « RIANDAVA », au cours des opérations de pêche dans la ‘station 3’ de la baie d’Antongil (juillet - septembre 2003).

GENRES / ESPECES Lobs L K Z M F=Z-M E=F/Z M/K Arius madagascariensis 31,50 34,65 0,40 1,65 0,96 0,69 0,42 2,39 Caranx armatus 36,50 40,15 0,46 1,99 1,14 0,85 0,43 2,48 Gazza minuta 16,50 17,50 0,83 4,25 1,87 2,39 0,56 2,25 Leiognathus splendens 20,50 20,85 0,91 3,00 1,89 1,11 0,37 2,07 Otolithes ruber 30,50 33,00 0,39 2,99 0,96 2,03 0,68 2,46 Polynemus sextarius 15,50 16,75 0,83 1,93 1,89 0,04 0,02 2,28 Pomadasys stridens 17,05 18,76 0,78 2,22 1,76 0,46 0,21 2,25 Psettodes erumei 36,50 40,00 0,30 1,34 0,76 0,58 0,43 2,53 Sardinella gibbosa 17,50 19,25 1,30 3,97 2,44 1,53 0,38 1,88 Saurida tumbil 28,50 30,00 0,60 1,82 1,30 0,52 0,29 2,16 Sillago sihama 19,50 21,45 0,79 2,80 1,71 1,09 0,39 2,16 Sphyraena barracuda 29,50 32,45 0,34 1,67 0,88 0,80 0,48 2,57 Terapon theraps 16,50 18,00 0,80 2,17 1,81 0,36 0,17 2,26 Trichurus lepturus 79,00 86,90 0,21 0,90 0,49 0,41 0,46 2,33 Upeneus moluccensus 12,50 13,75 0,88 2,46 2,07 0,39 0,16 2,35

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Tableau 4.14: Estimations des paramètres de croissance, coefficient de mortalité des poissons durant l’étude des captures des chalutiers crevettiers « RIANDAVA », au cours des opérations de pêche dans la ‘station 4’ (juillet - septembre 2003). GENRES / ESPECES Lobs L K Z M F= Z-M E= F/Z M/KArius madagascariensis 37,50 40,25 0,48 1,48 1,04 0,44 0,30 2,17 Caranx armatus 28,50 31,35 0,53 3,30 1,18 2,12 0,64 2,23 Gazza minuta 14,50 15,95 0,95 4,26 2,09 2,17 0,51 2,20 Leiognathus splendens 20,50 22,55 0,58 2,36 1,37 0,99 0,42 2,37 Otolithes ruber 48,50 51,00 0,21 1,11 0,56 0,55 0,50 2,67 Polynemus sextarius 17,50 18,50 0,79 2,53 1,78 0,75 0,30 2,25 Pomadasys stridens 18,50 20,35 1,10 5,90 2,15 3,75 0,64 1,95 Psettodes erumei 37,50 41,25 0,34 1,82 0,92 0,90 0,50 2,70 Sardinella gibbosa 20,50 22,55 0,60 1,94 1,41 0,54 0,28 2,34 Saurida tumbil 31,50 33,00 0,39 1,12 0,96 0,16 0,14 2,46 Sillago sihama 19,50 21,45 0,79 2,80 1,71 1,09 0,39 2,16 Sphyraena barracuda 31,50 34,65 0,69 3,35 1,37 1,98 0,59 1,98 Terapon theraps 16,50 20,00 0,78 2,29 1,73 0,57 0,25 2,21 Trichurus lepturus 73,00 80,30 0,25 3,71 1,14 2,57 0,69 4,56 Upeneus moluccensus 15,50 17,25 0,75 2,07 1,76 0,31 0,15 2,35

Tableau 4.15 : Estimations des paramètres de croissance, coefficient de mortalité des poissons durant l’étude des captures des sennes de plage, au cours des opérations de pêche dans la ‘station 1’ (juillet 2002 - avril 2004) : NC non calculé.

GENRES / ESPECES Lobs L K Z M F= Z-M E= F/Z M/K Arius madagascariensis 31,36 34,50 0,47 2,02 1,21 0,81 0,40 2,57 Caranx armatus 22,50 24,75 0,52 1,80 1,25 0,55 0,31 2,40 Chirocentrus dorab 51,41 56,55 0,32 1,76 0,72 1,04 0,59 2,25 Drepane punctata 30,50 33,00 0,41 1,70 0,99 0,72 0,42 2,40 Gerres acinaceus 19,50 23,50 0,83 2,72 1,72 1,00 0,37 2,07 Leiognathus splendens 18,50 20,35 0,58 2,01 1,14 0,87 0,43 1,97 Otolithes ruber 44,50 48,95 0,29 1,52 0,70 0,82 0,54 2,42 Polynemus sextarius 17,59 18,50 0,73 2,12 1,69 0,43 0,20 2,31 Pomadasys hasta 15,50 17,05 0,67 1,72 1,63 0,09 0,05 2,44 Psettodes erumei 30,50 33,55 0,42 2,06 1,00 1,07 0,52 2,37 Sardinella gibbosa 19,52 21,47 0,52 2,01 1,30 0,71 0,36 2,49 Saurida tumbil 30,50 33,55 0,72 1,81 1,42 0,39 0,22 1,97 Sillago sihama 23,50 24,50 0,54 1,49 1,28 0,21 0,14 2,37 Sphyraena barracuda 30,50 33,55 0,31 1,72 0,82 0,90 0,53 2,63 Stellophorus sp 9,50 10,45 0,82 NC 2,14 NC NC 2,60 Terapon theraps 14,50 15,50 0,80 2,18 1,88 0,30 0,14 2,35 Trichurus lepturus 51,00 54,50 0,38 1,45 0,81 0,64 0,44 2,14 Upeneus moluccensus 18,50 19,50 0,75 1,84 1,69 0,15 0,08 2,26

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Tableau 4.16 : Estimations des paramètres de croissance, coefficient de mortalité des poissons durant l’étude des captures des sennes de plage, au cours des opérations de pêche dans la ‘station 3’ (juillet 2002 - avril 2004) NC : non calculé.

GENRES / ESPECES Lobs L K Z M F = Z-M E=F/Z M/K Arius madagascariensis 31,50 36,00 0,43 2,45 0,99 1,46 0,60 2,30 Caranx armatus 22,50 24,75 0,43 1,25 1,10 0,15 0,12 2,56 Chirocentrus dorab 47,50 57,00 0,31 1,90 0,70 1,20 0,63 2,27 Drepane punctata 31,50 33,25 0,55 1,56 1,19 0,37 0,24 2,17 Gerres acinaceus 19,50 20,00 0,91 2,16 1,91 0,25 0,12 2,10 Leiognathus splendens 21,50 23,65 0,99 3,56 1,92 1,64 0,46 1,94 Otolithes ruber 34,50 37,95 0,33 1,85 1,32 0,53 0,29 4,00 Polynemus sextarius 17,50 18,50 1,20 2,91 2,34 0,57 0,20 1,95 Pomadasys hasta 15,50 17,05 1,30 2,90 2,52 0,38 0,13 1,94 Psettodes erumei 35,50 37,50 0,39 1,54 0,92 0,62 0,40 2,36 Sardinella gibbosa 18,50 20,35 0,74 2,81 1,66 1,15 0,41 2,24 Saurida tumbil 30,50 31,00 0,41 1,01 1,00 0,01 0,01 2,44 Sphyraena barracuda 33,50 35,00 0,38 1,70 0,92 0,78 0,46 2,43 Stellophorus sp 9,50 10,45 1,20 2,64 2,74 NC NC 2,28 Terapon theraps 14,50 15,95 0,78 1,73 1,84 NC NC 2,36 Upeneus moluccensus 15,50 17,00 0,81 2,24 1,85 0,39 0,17 2,28

Tableau 4.17 : Estimations des paramètres de croissance, coefficient de mortalité des poissons durant l’étude des captures des sennes de plage, au cours des opérations de pêche dans la ‘station 4’ (juillet 2002 - avril 2004) NC = Non calculé.

GENRES / ESPECES Lobs L K Z M F= Z-M E = F/Z M/KArius madagascariensis 31,50 32,15 0,52 1,35 1,18 0,17 0,13 2,27 Caranx armatus 30,50 33,55 0,41 1,98 0,98 1,00 0,51 2,39 Chirocentrus dorab 40,50 44,55 0,51 1,83 1,05 0,78 0,43 2,06 Drepane punctata 26,50 28,00 0,46 1,36 1,11 0,25 0,18 2,41 Gerres acinaceus 15,50 19,25 0,75 2,73 1,70 1,03 0,38 2,27 Leiognathus splendens 15,50 19,25 0,75 2,39 1,70 0,69 0,29 2,27 Otolithes ruber 34,50 37,95 0,33 0,85 0,82 0,03 0,04 2,48 Plotosus sp 18,75 1,40 2,82 2,58 0,24 0,09 1,84 Polynemus sextarius 17,50 19,25 0,95 3,74 1,99 1,75 0,47 2,09 Pomadasys hasta 15,50 17,05 0,81 2,64 1,85 0,79 0,30 2,28 Psettodes erumei 36,50 40,15 0,47 - - - - - Rastralliger kanagurta 32,50 35,75 0,38 1,43 0,92 0,51 0,36 2,42 Sardinella gibbosa 21,50 23,65 1,20 3,60 2,19 1,41 0,39 1,83 Saurida tumbil 32,50 35,75 0,31 1,07 0,92 0,15 0,14 2,97 Sillago sihama 24,50 26,50 0,83 3,42 1,66 1,76 0,51 2,00 Sphyraena barracuda 25,50 32,00 0,39 1,02 0,96 0,06 0,06 2,46 Stellophorus sp 10,50 10,65 1,20 NC 2,73 - - 2,28 Terapon theraps 12,50 15,50 0,76 2,10 1,82 0,28 0,13 2,39 Trichurus lepturus 45,00 49,50 0,39 1,23 0,85 0,38 0,31 2,18 Upeneus moluccensus 16,50 20,00 0,81 1,80 1,77 0,03 0,02 2,19

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4.4.2 Coefficient de mortalité

Les coefficients de mortalité (Z, M et F) pour les espèces sont représentés (tableau

4.12 à 4.16). Les coefficients de mortalité par la pêche (F) est extrêmement variable et

quelques fois proches de 0, ce qui laisserait supposer des populations pratiquement

inexploitées. Dans certains cas, la valeur très légèrement négative n’a pas été

reportée ; Z peut être alors admis égal à M et l’espèce est également inexploitée, au

moins selon l’indication donnée par FiSAT. Simultanément, les coefficients

d’exploitation sont variables, rarement supérieurs à 0.5 valeur qui traduirait une

surexploitation théorique. Elle est toutefois dépassée chez quelques populations

fournissant des rendements élevés avec les chaluts comme avec les sennes.

L’ensemble des populations de poissons de la Baie d’Antongil serait globalement

sous exploité.

Deux raisons peuvent être impliquées dans la forte mortalité d’une population :

- Forte mortalité naturelle (M) : Il existe des relations entre la densité de

population et le taux de mortalité (Moreau, 1980). Elles constituent un des

points essentiels des théories concernant l’autorégulation des populations.

Dans certain cas, la mortalité peut être directement proportionnelle à la

densité de population (mortalité compensatoire) ou au contraire

inversement proportionnelle (mortalité dépensatoire) (Le Cren , 1965 ; Le

Cren et Backiel, 1967). Le cannibalisme fournit un exemple typique de

mortalité dépendant de la densité.

- Forte mortalité due à la pêche (F) : Jusqu’à l’âge de la première capture, la

mortalité due à la pêche est nulle. A partir de l’âge à la première capture, la

mortalité due à la pêche s’ajoute à la mortalité naturelle et le nombre de

survivants diminue plus rapidement (Moreau, 1980). Sachant l’effort de

pêche exercé par la pêche crevettière industrielle, il est constaté que la

vulnérabilité aux chalutiers est plus élevée pour la majorité des espèces à

partir de la taille adulte.

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Dans certains cas, on peut supposer que l’élévation du coefficient de mortalité

instantanée (Z) de certaines populations est plutôt liée à la deuxième théorie que la

première.

Au sujet de la mortalité par pêche, nous avons, par exemple, constaté une

prolifération de deux espèces : Rhinobatus sp et Plotosus sp, comme dans le cas de

l’invasion des Balistes observée dans les zones de pêche crevettière de la Côte

d’Ivoire (Caverivière et Andriamirado, 1997). La prolifération de ces deux espèces

peut s’expliquer par :

- Le rejet systématique par dessus bord de l’espèce Rhinobatus sp. C’est la

première espèce éliminée par les marins avant tout triage, elles sont

rejetées vivantes à la mer. Le taux possible de survie a été estimé à 95% des

individus rejetés. La mortalité par la pêche est alors très faible pour cette

espèce.

- Le fait que l’espèce Plotosus sp est une espèce à forte résilience qui colonise

un milieu où les prédateurs sont absents et les fonds riches en particules

organiques (restes des poissons morts du rejet).

L’invasion de Rhinobatus sp est très marquée dans les « eaux intermédiaires », tandis

que celle de Plotosus sp est plus nette dans les « eaux côtières ».

Des différences de démographies semblent apparaître entre les populations du bord

exploitées essentiellement à la senne e celles du large. Ainsi, parmi les 18 espèces

étudiées dans les 3 stations, les longueurs infinies sont plus élevées lors des captures

des chaluts qu’en captures des sennes sauf pour les espèces Otolithes ruber, Arius

madagascariensis et Chirocentrus dorab.

La différence de ces longueurs infinies pourrait traduire une ségrégation entre

juvéniles et adultes ; ces derniers étant préférentiellement au large. La senne de

plage, surtout par sa faible hauteur, peut aussi introduire un biais dans

l’échantillonnage.

- 90 -

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Toutefois, dans certains cas, pour une même espèce : Otolithes ruber (station 1),

Sardinella gibbosa (station 3), le coefficient de croissance K présente une forte

différence entre la zone côtière et la zone intermédiaire- profonde ce qui laisse

davantage penser à une réelle différence de croissance qui est aussi traduite par des

différences dans la mortalité naturelle : Arius madagascariensis (station 1), Psettodes

erumeri (station 1), Trichurus lepturus et Sphyrena jello (station 4).

Les coefficients de croissance comme les paramètres démographiques permettent de

classer en 3 catégories les populations des captures secondaires :

Des espèces à très faible résistance à l’exploitation avec un temps de

doublement de population supérieur à 15 ans et un coefficient de croissance

faible (K inférieur à 0,5): Trichurus lepturus, Psettodes erumei, Sphyraena jello et

Otolithes ruber.

Des espèces moyennement résistantes à l’exploitation, à croissance plus ou

moins rapide par rapport à la taille maximale, K entre 0,5 à 1 : Arius

madagascariensis, Polynemus sextarius, Upeneus moluccensus, Pomadasys hasta et

Terapon theraps.

Des espèces à haute résistance à l’exploitation, perceptibles lorsque la

démographie est différente près de la côte et au large : Plotosus lineatus,

Stellophorus sp et Sardinella gibbosa.

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-

Figure 4.11 : Courbe de croissance de Von Bertalanffy utilisant la distribution des fréquences de longueur, pour quatre espèces très capturées en nombre. (TPM : Taille de la première maturation)

Upeneus molluccensus ; K = 0.75 ; L = 19.50 ; TPM = 12

Sphyraena jello ; K = 0.31 ; L = 33.55 ; TPM = 19.5

Otolithes ruber ; K = 0. 33 ; L = 37.95 ; TPM = 21.19

Polynemus sextarius ; K = 0.ç5 ; L = 19.25 ; TPM = 11.9

- 92

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Conclusion

La pêche crevettière est un mode de pêche à très faible sélectivité, ce qui entraîne la

mortalité élevée d’autres organismes non-ciblés par la pêche que l’on appelle

« bycatch ».

Le ratio crevettes /poissons a permis d’estimer tous les paramètres de la production

et de la composition des différentes entités des captures dans les produits de

chalutage crevettier. Au niveau de la baie, les rapports crevettes /poissons varient

dans le temps et dans l’espace.

Certaines populations de poissons présentent deux sous populations caractérisées

par la longueur infinie et le coefficient de croissance, distincts dans deux zones

d’exploitation. Ce sont des « sous-populations littorales et démersales ».

L’impact direct de la pêche sur la population est mis en évidence par l’élévation de

mortalité totale de certaines populations. Celle-ci est plus marquée pour les

populations très exploitées dans les eaux côtières par les sennes de plage telles que

Arius madagascariensis et Psettodes erumieri et dans les eaux intermédiaires telles que

Trichurus lepturus et Spyraena jello.

Les prix à la vente sont très variables et sont un élément incontournable des schémas

de gestion à mettre en œuvre.

Il convient maintenant de s’intéresser à l’aspect « écologique » de cette production de

poissons accessoires avant d’en envisager l’aménagement sur la base de modèles

trophiques multispécifiques.

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CHAPITRE 5 :

Approche écologique de l’ichtyofaune de la baie d’ Antongil

L’écologie a été définie pour la première fois en 1869 par Haeckel comme l’étude des

interactions entre les organismes vivants et leur environnement, puis plus tard par

Krebs (1972) comme l’étude des interactions qui déterminent la distribution et

l’abondance des organismes. Les écosystèmes constituent les sièges de ces

interactions. L’écologie peut donc être également définie comme l’étude des

écosystèmes (Barbault, 1997). La pêche faite partie de l’environnement et son

interaction avec ce dernier est très importante pour une gestion qui tienne compte de

cette relation complexe.

Un écosystème est défini par l’ensemble des interactions (ou relations) entre les

paramètres (ou composantes) biotiques (Jacobsen et al., 2000) d’une part, entre les

paramètres abiotiques d’autre part et enfin entre les paramètres biotiques et

abiotiques eux-mêmes. En outre, tout écosystème possède une variabilité dans

l’espace et dans le temps.

Dans ce chapitre sont abordées les relations susceptibles d’exister entre le

peuplement de poisson tel que perçu à partir d’échantillons spécifiquement collectés

et examinés dans ce but et les conditions du milieu pouvant influencer leur

distribution spatiale et saisonnière : profondeur, nature du fond. Ces notions sont

importantes notamment pour l’exploitation industrielle, plus mobile que la pêche

coutumière et soucieuse d’optimiser le rendement de ses opérations de pêche.

5.1 Composition de l’ichtyofaune apparue lors des chalutages

Au total, 138 espèces ont été observées à l’issue des chalutages. 26 espèces de

poissons et les espèces appartenant à cinq groupes (Raies, requins, guitares de mer,

tortues et mantes de mer ou « squilles »), capturés dans le chalut, sont apparus

comme susceptibles de représenter de façon significative la composition de la faune

dans les espaces exploités par cet engin. L’abondance apparente moyenne pour

- 95 -

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l’ensemble de l’étude (exprimée en termes de rendement par heure) ainsi que par

strate bathymétrique est présentée dans le tableau 5.1.

Tableau 5.1. : Liste des espèces représentantes des peuplements de poissons, et indice d’abondance moyenne (rendement en kg/h) des différentes espèces et groupes, par strate bathymétrique suite aux captures au chalut. Espèces/Groupe d'espèces Moyenne Rendement (kg/h)

Espèces kg/h % 0 - 5m % 5 - 15m % 15 - 25m %Polynemus sextarius np 12,41 np 15,45 np 15,43 np 0,88Upeneus molluccensus np 9,61 np 10,67 np 10,05 np 8,34Sphyraena jello np 5,63 np 4,14 np 8,35 np 1,10Otolithes ruber np 5,21 np 9,39 np 4,09 np 2,64Pomadasys hasta np 4,43 np 4,57 np 5,54 np 1,75Arius madagascariensis np 4,33 np 3,84 np 5,04 np 3,79Conger conger np 4,31 np 5,22 np 4,37 np 3,46Trichurus lepturus np 4,24 np 1,04 np 4,67 np 8,90Caranx armatus np 3,53 np 3,02 np 4,04 np 3,51Atule mate np 3,35 np 1,96 np 5,38 np 0,29Psettodes erumieri np 3,32 np 4,46 np 3,67 np 1,08Sardinella gibbosa np 2,84 np 4,11 np 2,20 np 3,20Monodactylus argenteus np 2,75 np * np * np 15,70Megalaspis cordyla np 2,53 np * np * np 14,43Chirocentrus dorab np 2,21 np 1,00 np 1,64 np 6,20Gazza minuta np 2,07 np 1,37 np 2,51 np 2,29Arothron hispidus np 1,74 np 1,08 np 2,74 np 0,17Saurida tumbil np 1,68 np 0,00 np 3,10 np 0,58Leiognathus spledens np 1,32 np 1,75 np 1,32 np 0,87Plotosus sp np 1,23 np * np * np 7,03Khulia ruspestris np 1 np 0,37 np 0,81 np 2,72Terapon jarbua np 0,84 np * np * np 4,79Tryssa sp np 0,82 np 0,71 np 1,07 np 0,41Gerres acinaceus np 0,47 np 0,50 np 0,47 np 0,52Drepane punctata np 0,42 np 0,08 np 0,62 np 0,48Sillago sihama np 0,32 np 0,46 np * np 1,05Groupe d'espèces Guitares de mer 8,01 4,87 10,32 7,41 12,56 4,98 1,14 1,32Raies 6,32 3,84 10,49 7,53 8,26 3,28 0,2 0,23Requins 4,03 2,45 2,28 1,64 7,94 3,15 1,85 2,14Tortues 3 1,83 7,3 5,24 1,7 0,67 * *Squilles 2,09 1,27 4,16 2,99 2,02 0,80 0,1 0,12

np : valeurs réservées( non publiées)

Les autres espèces pour lesquelles l’abondance est inférieure à 0.10% ne sont pas

reprises ici. A la lecture de ce tableau, il apparaît immédiatement que certaines

espèces ne sont que littorales. Nous abordons maintenant les catégories adoptées

par les pêcheurs et présentées en détail dans le chapitre précédent.

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5.1.1 Espèces « principales »

Les dix espèces les plus abondantes doivent être considérées comme les espèces

principales. Au premier rang figurent : Polynemus sextarius, Upeneus molluccensus,

Sphyraena jello et Otolithes ruber représentant respectivement 20,4%, 15,8%, 9,2% et

8.56% des captures. Les familles des Pomadasydae, représentée par Pomadasys sp et

des Carangidae représentée par Caranx armatus ainsi que l’espèce Arius

madagascariansis figurent au deuxième rang avec des proportions autour de 7,5% ;

Ensuite apparaissent les espèces dont les populations comportent des gros individus

telles que Conger conger (7%), Trichurus lepturus (6,97%) et Psettodes erumieri (5,45%)

La biologie générale de ces espèces est présentée ci-dessous (d’après Kiener, 1963 ;

Kiener, 1966 ; FishBase, 2004) ;

Famille des grandes tailles (longueur maximale supérieure à 50cm)

Famille des Congridae

Les espèces de cette famille vivent généralement, dans les eaux intermédiaires et

profondes. L’unique espèce présente dans la zone de pêche crevettière est la Conger

sp. Elle vient en solitaire dans les eaux plus claires.

Famille des Trichuridae

Dans la baie, cette famille est présentée uniquement par l’espèce Trichurus lepturus.

Une espèce marine, amphidrome, benthopélagique, rencontrée entre 0 et plus de

30m de profondeur. Toutefois, elle vit surtout près des fonds envasés, en zone peu

profonde. Elle pénètre rarement dans les estuaires. Les adultes et les juvéniles

effectuent le jour une migration « inversée » pour l’alimentation. Les juvéniles

viennent près du bord pour se nourrir alors que les adultes gagnent le large. L’espèce

est présente dans toutes les côtes de Madagascar surtout dans les baies.

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Famille des Rhinobatidae

La famille des raies est représentée par Rhinobatus annulatus, appelée communément

« guitare de mer ». En dehors des tortues, c’est la seule espèce relâchée vivante lors

des captures des chalutiers crevettiers. Elle est présente sur toute la côte Est de

Madagascar en particulier dans la baie d’Antongil.

Espèces de tailles moyennes (longueur maximale comprise entre 15 cm et 50cm)

Famille des Sciaenidae

Dans la baie d’ Antongil, cette famille regroupe deux espèces (Johnieops dissumerei et

Otolithes ruber) et qui est largement dominante et remarquée par son abondance dans

les captures annexes (% des prises secondaires). Elle est benthopélagique côtière des

profondeurs variant de 5 à 30m. Elle est pêchée surtout dans les eaux intermédiaires

de la baie. Elle est rencontrée sur toute la côte Est de Madagascar et des rendements

exceptionnels sont observés au Sud de Tamatave.

Famille des Psettodidae

Famille représentée par une seule espèce, Psettodes erumei, qui se rencontre dans les

eaux de profondeurs entre 5m et plus de 30m sur des fonds sablo-vaseux.

Famille des Sphyraenidae

Deux espèces sont rencontrées dans la baie, Sphyraena barracuda et Sphyraena jello. La

famille est représentée par la deuxième espèce dans les captures secondaires des

chalutiers crevettiers. Les spécimens sont très remarquables par la réduction de la

taille maximale observée allant jusqu’au cinquième de ce qui est cité dans Fishbase

(150cm) et la moitié de ce qui est observé par de Kiener (50cm).

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Sphyraena jello est abondante dans les zones turbides notamment dans la station 4.

Elle devient grégaire dans les zones à fort courant au fond de la baie (en face de

l’embouchure de la rivière Antenanbalana , près de Maroantsetra).

Famille des Carangidae

Cette grande famille comporte de nombreuses espèces dont celles rencontrées dans

la baie d Antongil : Atule mate, Caranx armatus, Megalaspis cordyla, Caranx ignobilis,.

Cette dernière espèce, de grande taille, se rencontre principalement dans les zones de

chalutage. Des migrations nycthémérales surviennent pour les petits individus

pélagiques qui, en plus, sont sensibles aux apports des eaux continentales qui les

repoussent vers le large.

Famille des Ariidae

C’est une sous-famille appartenant à celle des Siluridé. Les espèces sont facilement

reconnaissables à leur allure de « poisson-chat », à tête large et volumineuse, à la

présence d’une épine très forte et dangereuse du premier dorsal adipeux. Une seule

espèce est rencontrée dans la baie Arius madagascariensis.

Espèces de petites tailles (moins de 15cm)

Familles des Polynemidae

Les espèces Polynemus sextarius (ou Polydactylus sextarius) et Polydactylus plebeius sont

les composantes de cette famille, dans la baie. La deuxième ne se rencontre que dans

l’eau douce et elle a été observée dans la baie comme espèce accidentelle tandis que

la première est l’une des espèces les plus capturées dans les chaluts. Il s’agit d’une

espèce démersale qui se rencontre dans les profondeurs entre 5 et 20m ; elle vit dans

les fonds vaseux du plateau continental.

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Famille des Mullidae

Elle regroupe les espèces appelées communément « Rouget » (Upeneus moluccensus,

Upeneus vittatus, Upeneus sulphureus). La représentante de cette famille dans les

captures secondaire est l’espèce Upeneus moluccensus. Ce sont des rougets de vase qui

vivent en grands groupes sur les fonds sablo-vaseux ou vaseux.

Famille des Plostidae

Cette famille est facilement reconnue par son allure de poisson chat, la robuste

première épine dorsale (à toxine) et les rayons dorsaux et anaux continus et mous.

Elle est représentée par deux espèces Plotosus lineatus et Plotosus spp. La première est

plutôt rencontrée dans les eaux peu profondes du littoral et aussi dans des zones

coralliennes. L’adulte vie en solitaire et les juvéniles en grégaires.

5.1.2 Espèces à importance économique

Certaines de ces espèces revêtent une importance économique particulière en raison

de leur valeur marchande maximale tant localement que sur des marchés plus

lointains Toamasina, Antananarivo. Ce sont Otolithes ruber, Psettodes erumei,

Sphyraena jello, Sillago sihama, Arius madagascariensis, Gerres acinaceus et Caranx

armatus, citées dans l’ordre d’importance relative décroissante. Elles sont achetées aux

pêcheurs à des prix compris entre 0.7 USD (1400 MGA) et 1.2 USD (2400 MGA) le

kilo comme exposé au chapitre 4 et rappelé ci-dessous.

Parmi les espèces dites « principales » plus haut, certaines ont une importance

particulière en raison de leur intérêt commercial, indépendamment de la

classification opérée par les pécheurs lors de leurs débarquements.

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Tableau 5.2 : Six familles à valeur commerciale (prix de vente au marché de Maroantsetra en unité monétaire Malgache et en Dollars)

Familles EspècesValeurs

commercialesDestinations et appréciations

Psettodidae Psettodes erumei 2400 MGA ou 1.4 USD

Marché de la province et capitale ; appréciée par sa chaire ferme.

Otolithes ruber Johnieus dissumeri

Sciaenidae 1800MGA ou 0.9 USD

Marché de la province et locale (petite taille) ; chaire pas très ferme mais appréciée habituellement par sa taille, en friture.

Gerres acinaceus Gerres oyena

Gerridae

Gerres punctata

1000 MGA ou 0.5 USD

Marché local ; chaire blanche et très ferme. A aspect folklorique sur côte Est

Sphyraenabarracuda

Sphyraenida

Sphyraena jello

1400 MGA ou 0.7 USD

Marché de la province et capitale

Sillaginidae Sillago sihama 1400 MGA ou 0.7 USD

Marché de la province et capitale

Ariidae Ariusmadagascariensis

1000 MGA ou 0.5 USD

Marche locale et de la province

MGA : Ariary Malgache USD : Dollars Américains

5.1.3 Espèces particulières

Dans les captures, quelques espèces sont classées « particulières », comme les espèces

à neurotoxines très dangereuses (Arothron hipidus et Plotosus sp), les espèces figurant

dans la liste de l’IUCN (les tortues et sélaciens) ainsi que des espèces qui sont l’objet

d’us et coutumes particuliers. Ainsi Rhinobatus sp est frappé d’interdit coutumier

empêchant même de la toucher.

Ces espèces ont toutes en commun la caractéristique d’occuper le sommet de la

chaîne trophique.

Les requins

Les requins sont appelés communément « Antsingora » ou « Antsatsa » sur la côte

Est de Madagascar. Sphyrna mokarran et Sphyrna lewinii sont plus spécialement

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connues sous le nom de « Antendromaso » ou Requin-marteau. Les jeunes individus

sont les plus capturés près des embouchures. Ils atteignent 60 cm.

Parmi les 13 espèces rencontrées et citées par Cooke (1997), cinq espèces sont

recensées dans les captures des chaluts et sennes : Sphyrna mokarran, Sphyrna lewinii,

Carcharinus griseus, Carcharinus amblyrinchos et Stegostoma fasciatum. Les remontées de

requins dans les fleuves, documentées dans la littérature ne nous ont pas été

signalées par les pêcheurs. Les viandes de requins jeunes sont consommées frais

tandis que séchées pour les requins adultes.

Les tortues

Si la capture des tortues est très fréquente en chalut, elles ne sont pas capturées à la

senne. Pendant notre séjour à bord, toutes les tortues capturées ont été remises à

l’eau après les procédures de marquage consigné par la WWF. Par ailleurs, l’enquête

auprès des pêcheurs traditionnels nous a montré que les tortues sont, essentiellement

le principal objet des trocs. Les tout petits individus sont retenus par les marins pour

être transformés en objets décoratifs. La seule espèce rencontrée est Erethmochelys

imbricatus (Tortue imbriquée).

Figure 5.1. Une tortue de l’espèce Erethmochelys imbricatus

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Les raies

Les Raies vivent essentiellement sur les fonds. Elles sont généralement dénommées

Fay ou Mahatamana. Les tailles des espèces capturées dans les chaluts dépassent

rarement 80cm de longueur alors qu’elles atteignent jusqu’à plus de 3m dans les

captures des pêches hauturières en dehors de la baie, pour l’espèce Raya manta.

Parmi les Raies capturées dans les fonds de pêche crevettiers, quatre espèces sont

essentiellement rencontrées : Rhinobatus sp, Aetobatus narinari, Dasyatis sp, Raya

caudaspinosa. Ces trois dernières sont qualifiées d’« autres raies » au cours de

l’exposé.

Figure 5.2. Une raie de l’espèce Raya caudaspinosa.

5.2 Composition de l’ichtyofaune apparue lors des pêches à la senne

Les pêches à la senne ont permis de dresser le tableau 5.3.

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Tableau 5.3 : Liste des espèces représentantes des peuplements de poissons, et indices d’abondances moyennes (rendement en kg/jour) des différentes espèces telles qu’observées à la senne de plage.

Station 1 Station 3 Station 4 EspèceKg/jour % kg/jour % kg/jour %

Arius madagascariensis 1,92 4,01 1,90 3,93 3,48 4,55 Arothron hispidus 1,65 3,46 1,61 3,34 2,49 3,26 Atule mate 2,02 4,22 1,70 3,53 3,93 5,14 Caranx armatus 1,78 3,73 1,81 3,76 2,41 3,15 Chirocentrus dorab 2,12 4,43 1,60 3,32 2,27 2,96 Drepane punctata 1,57 3,28 1,51 3,12 1,76 2,30 Gazza minuta 1,85 3,87 1,64 3,40 2,67 3,49 Gerres acinaceus 1,93 4,04 1,55 3,21 2,00 2,61 Khulia ruspestris 1,61 3,37 1,54 3,18 1,50 1,96 Leiognathus spledens 1,58 3,31 1,68 3,48 2,84 3,72 Megalaspis cordyla 1,66 3,47 1,50 3,10 2,53 3,31 Otolithes ruber 1,75 3,66 2,48 5,13 3,23 4,22 Plotosus sp 1,53 3,21 1,75 3,61 1,76 2,30 Polynemus sextarius 3,11 6,51 3,11 6,44 6,69 8,75 Pomadasys hasta 2,23 4,66 1,98 4,09 3,90 5,09 Psettodes erumei 1,80 3,77 1,97 4,07 3,66 4,78 Sardinella gibbosa 1,64 3,44 1,93 3,99 1,50 1,96 Saurida tumbil 1,84 3,85 2,27 4,71 2,22 2,90 Sillago sihama 1,50 3,14 1,55 3,20 0,00 Sphyraena jello 2,07 4,33 1,98 4,09 3,96 5,18 Stellophorus sp 0,99 2,07 1,14 2,36 1,49 1,95 Terapon jaruba 2,67 5,60 1,93 4,00 4,79 6,26 Trichurus lepturus 1,52 3,19 3,00 6,21 2,04 2,67 Upeneus molluccensus 2,93 6,13 2,61 5,41 5,49 7,18 Groupe d'espèces Requins 1,83 3,83 1,67 3,46 7,49 9,80

Total 47,78 48,33 76,48

Trois espèces (Conger conger, Monodactylus argenteus et Tryssa sp) et trois groupes

(Raies, Squilles et Tortues) sont absents ou quasi-absents des captures des sennes.

Une espèce (Stellophorus heterolobus) est apparue dans les captures des sennes alors

qu’elle est absente des pêches au chalut. Les deux espèces aux proportions les plus

élevés aussi bien au chalut qu’à la senne sont Polynemus sextarius et Upeneus

moluccensus.

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La composition des captures au chalut et à la senne dans les eaux peu profondes

(strate 1) peut provenir du comportement différentiel des espèces vis-à-vis des deux

engins de pêches. En outre plusieurs espèces, vraisemblablement très inféodes aux

rivages et mêmes aux estuaires, peuvent fortement échapper aux chalutiers.

5.3 Diversité des espèces

5.3.1 Variations spatio-temporelles

Nous cherchons à mettre en évidence les différences, si elles existent, de structure de

la communauté piscicole entre les stations, les strates et les saisons. Pour cette

dernière, la saison chaude (SC) sera considérée par rapport à la saison froide (SF)

Pour cette partie de l’étude, toutes les espèces de poissons rencontrées dans les

chaluts et sennes sont considérées. Une espèce est dite « présente » et notée « 1 »

quand le nombre dans la capture a dépassé 5 individus. Les résultats chiffrés sont

résumés dans le tableau 5.4 ci-dessous :

- 105 -

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Tableau 5.4: Nombre d’apparitions de chaque espèce à l’occasion des relevés du chalut et de la senne effectués dans chaque strate, toutes stations confondues, en saison chaude (SC) et en saison froide (SF), rangée par ordre alphabétique des espèces.

Espèce ChalutStrate 1

ChalutStrate 2

ChalutStrate 3

SenneStrate 1

SF SC SF SC SF SC SF SCAetobatus narinar 2 0 0 0 0 1 0 0Apogon rueppllii 1 3 1 2 0 0 2 2Arius madagascariensis 3 4 3 4 1 2 3 2Arothron hispidus 0 3 5 5 2 2 0 1Atule mate 1 4 4 5 2 4 3 3Carangoides armatus 4 2 4 5 4 5 3 3Caranx ignobilis 0 0 1 4 4 4 1 1Carcharinus amblyrynchos 4 5 3 4 2 2 3 2Charcarinus brevipinna 2 4 2 4 0 0 3 2Chirocentrus dorab 5 5 3 4 5 3 3 2Conger sp 0 1 5 5 5 5 0 1Cynoglossus sp 5 5 2 5 1 0 3 2Decapterus kiliche 1 2 5 4 0 3 1 2Drepane punctata 1 5 5 4 1 2 3 3Epinephelus mera 0 0 1 2 3 1 1 1Euthynnus affinis 0 0 0 0 2 2 1 1Formio niger 4 5 4 3 1 0 2 2Gazza minuta 4 5 5 5 2 4 3 3Gerres oyena 2 2 3 4 1 0 2 2Gerres punctata 2 2 3 0 4 0 3 2Hilsa kellee 0 2 2 3 1 2 1 1Johnieops dissumieri 4 5 5 4 1 2 3 3Kuhlia ruspestris 1 4 4 4 1 1 2 3Leiognathus equulus 5 3 5 4 3 3 3 3Leiognathus splendens 1 5 3 5 4 3 2 2Lethrinus nebulosis 2 0 2 2 2 2 1 1Lutjanus sangineus 0 0 0 1 0 2 0 0Megalaspis cordyla 1 3 2 5 3 3 1 1Mugil cephalus 4 4 2 1 0 0 2 2Nemipterus japonicus 3 1 1 0 1 1 0 1Otolithes argenteus 3 5 3 5 2 5 3 2Platycephalus indicus 5 4 4 4 1 1 2 2Plotosus sp 5 3 3 3 1 0 3 2Polynemus sextarius 4 4 3 5 2 4 3 2Pomadasys hasta 4 4 5 4 2 2 3 3Psettodes erumei 2 4 2 4 3 4 3 3Raja codaspinosa 1 0 3 4 2 1 0 0Rastrelliger kanagurta 2 2 1 3 2 1 3 3Rhinobatus djiddensis 1 1 3 3 5 5 0 0Sardinella aurita 1 1 3 4 2 2 2 2Sardinella gobbosa 1 3 3 4 3 2 3 2Saurida tumbil 2 1 3 5 3 0 1 1

- 106 -

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Espèce ChalutStrate 1

ChalutStrate 2

ChalutStrate 3

SenneStrate 1

SF SC SF SC SF SC SF SCScolopsis vosmeri 0 0 0 2 2 2 1 0Scomberomorus commersoni 0 0 0 0 1 2 0 1Scombroides tol 1 1 0 1 1 0 0 0Selar sp 3 4 3 4 1 4 3 3Siganus oramin 2 5 1 3 0 0 1 1Sillago sihama 0 3 3 4 5 2 3 3Sphyraena barracuda 0 0 2 3 2 4 3 3Sphyraena jello 1 0 3 4 3 3 3 3Sphyrna mokarran 5 4 5 4 0 1 3 3Stegostoma fasciatum 0 0 0 2 0 0 0 0Terapon jarbua 3 4 5 4 3 3 3 3Terapon theraps 2 4 5 4 2 3 1 2Thryssa setirostris 1 3 2 4 1 0 2 1Thryssa vitirostris 1 3 2 4 2 0 1 1Torpedo torpedo 4 2 5 4 1 2 1 2Trichurus lepturus 3 4 3 5 3 5 3 3Upeneus moluccensis 3 5 3 5 2 2 3 3Upeneus sulphureus 2 2 5 4 1 0 1 1Upeneus vittatus 1 2 4 3 0 1 2 3TOTAL 125 162 172 210 114 120 115 112

Une autre représentation de nos résultats où interviennent les stations est proposée

sur les figures ci-dessous (Figures 5.3 et 5.4).

A la suite des relevés au chalut effectués, une augmentation du nombre d’espèces est

remarquée entre la « saison froide » et la « saison chaude » surtout au niveau des

stations 2 et 5 pour toutes les strates tandis que la station 1 ne présente pratiquement

aucune variation de la diversité ichtyologique toutes strates confondues.

- 107 -

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192013

36

47

23

35

46

21

39

48

34

33

49

29

0

20

40

60

80

100

120

140Fréquence

(en nombre)

1 2 3 4 5

Station

Strate 3

Strate 2

Strate 1

Saison froide Saison chaude

192112

25

36

18

26

47

35

36

47

37

192112

020

40

6080

100120

140

Fréquence (en nombre)

1 2 3 4 5

Station

Figure 5.3 : Variations de la richesse spécifique en saison froide (à gauche) et en saison chaude à droite pour chaque station et par strate telles que perçues à la faveur des pêches au chalut

Saison froide Saison chaude

3642 37

0

20

40

60

80

100

120

140

Fréquence (en nombre)

1 3 4

33 41 44

020

40

6080

100

120140

Fréquence (en nombre)

1 3 4

Figure 5.4 : Variations de la richesse spécifique en saison froide (à gauche) et en saison chaude à droite pour les stations 1, 3 et 4 telles que perçues lors des pêches à la senne

Les pêches à la senne de plage mettent en évidence une certaine constance de la

diversité sauf en station 4 où cette dernière augmente en saison chaude peut être

avec des apports d’espèces d’eaux saumâtres venues de l’intérieur avec les crues.

5.3.2 Organisation spécifique

L’organisation de la communauté piscicole caractérisée pour les besoins de cette

étude par un critère simple de présence – absence de chaque espèce , est donnée par

- 108 -

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- 109 -

les diagrammes de similarité des strates dans le temps (variation saisonnière) et dans

l’espace (variation par station) (Figures 5.5 et 5.6 ).

En « saison chaude », on observe une structuration similaire par strate pour toutes

les stations. En saison froide, des différences apparaissent entre les cinq stations

étudiées, les stations 1, 4 et 5 présentent une même structure générale. Les stations 2

et 3 ont une structure différente des trois premières citées. La station 2 est

caractérisée par la similarité de la faune piscicole sur les trois strates bathymétriques.

La « saison chaude » qui est la plus longue sur l’année (8 mois), permet une

organisation de la communauté piscicole plus stable. Pendant la saison froide, cette

structure est encore maintenue au niveau des stations 1, 4 et 5.

Les résultats obtenus à la suite des pêches à la senne (Figure 5.6) montrent les

variations de la richesse spécifique littorale en fonction de la station et de la saison

dont les raisons seront recherchées à la fin de ce chapitre, à la lumière des estimations

comparatives de biomasses entre les strates et entre les stations.

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St

atio

n 1

Stat

ion

2

St

atio

n 3

S A I S O N C H A U D E

110

108

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111

St

atio

n 4

Stat

ion

5

St

atio

n 1

Stat

ion

2

St

atio

n 3

St

atio

n 4

Stat

ion

5

S A I S O N F R O I D E

Figu

re5.

3 : S

imila

rité

de

la ri

ches

se s

péci

fique

obs

ervé

e au

cha

lut,

entr

e le

s st

rate

s au

niv

eau

des

stat

ions

.

109

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Saison froide

Saison chaude

Figure 5.6 : Similarité de la richesse spécifique entre les stations observées à la senne.

5.4 Estimations des biomasses :

Les biomasses ont été calculées à partir des prises opérées au chalut pour les eaux du

large et de celles obtenues à la senne de plage pour les eaux littorales qui ne

représentent alors que la seule strate 1, selon la méthode exposée au chapitre 3.

Les biomasses des espèces les plus importantes sont présentées par strate et par

station dans les tableaux 5.4 à 5.6. La plupart d’entre elles, étant de petite taille, font

- 112 -

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partie des espèces les plus fréquemment rencontrées dans les chaluts et dans les

sennes.

5.4.1 Les Biomasses telles que perçues à la suite des pêches au chalut

Pour les chaluts, les éléments de calcul sont le rendement horaire (Tableau 5.1), la

largeur d’influence du couple de chaluts soit 33 mètres et la vitesse du navire soit 2.3

nœuds ou 4.26 km/heure.

Les variations de biomasses selon les strates sont résumées dans le tableau 5.4 ci-

dessous.

- 113 -

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Tableau 5.4 Variations de la biomasse calculée pour les espèces les plus importantes selon les strates par ordre alphabétique.

B (t/km2)Espèces0 - 5m 5 - 15m 15 - 25m

Arius madagascariensis np np np

Arothron hispidus np np np

Atule mate np np np

Caranx armatus np np np

Chirocentrus dorab np np np

Conger conger np np np

Drepane punctata np np np

Gazza minuta np np np

Gerres acinaceus np np np

Khulia ruspestris np np np

Leiognathus spledens np np np

Megalaspis cordyla np np np

Monodactylus argenteus np np np

Otolithes ruber np np np

Plotosus sp np np np

Polynemus sextarius np np np

Pomadasys hasta np np np

Psettodes erumei np np np

Sardinella gibbosa np np np

Saurida tumbil np np np

Sillago sihama np np np

Sphyraena jello np np np

Terapon theraps np np np

Trichurus lepturus np np np

Tryssa sp np np np

Upeneus molluccensus np np np

Groupe d'espèces Guitares de mer 0,07345 0,08940 0,00811 Raies 0,07466 0,05879 0,00142 Requins 0,01623 0,05651 0,01317 Tortues 0,05196 0,01210 Squilles 0,02961 0,01438 0,00071

Total 0,99103 1,79452 0,61423

np : valeurs réservées (non publiées)

Il apparaît donc que la strate 2 serait au total la plus peuplée. Les espèces dominantes y sont

(Polynemus sextarius, Upeneus moluccensus, Sphyraena jello, Otolithes ruber, Pomadasys hasta,

- 114 -

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Conger conger et Psettodes erumei). En strate 1, on retrouve Polynemus sextarius et Upeneus

moluccensus et s’ y ajoutent Sphyraena jello et Pomadasys hasta en strate 2.

Au niveau des stations, les biomasses ont également été calculées et les résultats sont

consignés dans le tableau 5.5.

Tableau 5.5 : Biomasse moyenne (/km2) des espèces par station telles que calculées à partir des pêches au chalut.

B (t/km2) EspèceStation 1 Station 3 Station 4

Arius madagascariensis np np np

Arothron hispidus np np np

Atule mate np np np

Caranx armatus np np np

Chirocentrus dorab np np np

Conger conger np np np

Drepane punctata np np np

Gazza minuta np np np

Gerres acinaceus np np np

Khulia ruspestris np np np

Leiognathus spledens np np np

Megalaspis cordyla np np np

Otolithes ruber np np np

Plotosus sp np np np

Polynemus sextarius np np np

Pomadasys hasta np np np

Psettodes erumieri np np np

Sardinella gibbosa np np np

Saurida tumbil np np np

Sillago sihama np np np

Sphyraena jello np np np

Terapon jaruba np np np

Trichurus lepturus np np np

Upeneus molluccensus np np np

Groupe d'espèces Guitares de mer 0.0322 0.0735 0.1173 Raies 0.0335 0.0747 0.1864 Requins 0.1234 0.1020 0.1400 Tortues 0.0122 0.0032 0.0503

Total 1.1131 1.1825 3.6654 np : valeurs réservées (non publiées)

- 115 -

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Les biomasses ainsi révélées sont faibles. La station 4 se distingue par une biomasse

nettement plus élevée. La proportion des espèces est variable d’une station à l’autre

comme expliqué à la fin de ce chapitre.

5.4.2 Les Biomasses telles que perçues à la suite des pêches à la senne

Avec les données issues des pêches à la senne de plage, le rendement d’une senne est

ramené à la surface encerclée soit 8 ha comme indiqué au chapitre 4. Un coefficient

d’évitement de 50% est appliqué : pour ce faire les estimations issues directement des

calculs précédents sont multipliées par deux.

A l’occasion des pêches à la senne, seules les comparaisons inter-stations sont

possibles car la strate 1 est seule concernée (Tableau 5.6).

- 116 -

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Tableau 5.6 : Biomasse moyenne (t/km2) des espèces par station telles que calculées à partir des pêches à la senne.

Espèce Station 1 Station 3 Station 4 Arius madagascariensis np np np

Arothron hispidus np np np

Atule mate np np np

Caranx armatus np np np

Chirocentrus dorab np np np

Conger conger np np np

Drepane punctata np np np

Gazza minuta np np np

Gerres acinaceus np np np

Khulia ruspestris np np np

Leiognathus spledens np np np

Megalaspis cordyla np np np

Otolithes ruber np np np

Plotosus sp np np np

Polynemus sextarius np np np

Pomadasys hasta np np np

Psettodes erumieri np np np

Sardinella gibbosa np np np

Saurida tumbil np np np

Sillago sihama np np np

Sphyraena jello np np np

Stellophorus sp np np np

Terapon jaruba np np np

Trichurus lepturus np np np

Upeneus molluccensus np np np

Groupe d'espèces Requins 0.0457 0.0418 0.1873

Total 1.2192 1.2368 1.9493 np : valeurs réservées (non publiées)

Les résultats ainsi obtenus sont un peu plus élevés pour les stations 1 et 3 que ceux

obtenus à partir des pêches au chalut. On note une augmentation de la biomasse

littorale en station 4 par rapport aux deux autres stations. Les chiffres avancés à

partir des sennes de plage doivent, à notre sens être considérés comme représentatifs

(autant que possible) de la zone littorale au sens strict, c’est-à-dire à une distance ne

dépassant pas 300 ou 400 m du rivage. Ils ne peuvent donc concerner que la strate 1.

- 117 -

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Ils sont, d’ailleurs, du même ordre de grandeur que les biomasses rapportées pour

cette même strate, toutes stations confondues, à la suite des pêches au chalut.

5.7 Assemblages spécifiques

Les biomasses résultant des pêches à la senne montrent que :

1. Upeneus molluccensus, Polynemus sextarius, Otolithes ruber et Arius madagascariensis

présentent les biomasses le plus importantes. Ces espèces figurent également

parmi les plus fréquentes dans les traits de chaluts. D’autre taxas sont

fréquemment pêchés et capturés en grand nombre, mais présentent une biomasse

moindre en raison de leur petite taille (Harpiosquilla harpax, Leiognathus equulus,

Gazza minuta).

Certaines espèces sont fréquemment observées dans les prises du chalut mais

pêchées en faible nombre : Khulia ruspestris et Sillago sihama. En outre, des pêches

accidentelles des raies (Dasyatidae indéterminées) tortues et requins de grande

taille, de plus de 20kg, qui échappent habituellement au chalut, ont également eu

lieu, rendant ces espèces importantes en biomasse. Ces populations ne sont pas

considérées comme « espèces principales » ni dans l’étude, ni par les pêcheurs.

On note que les tailles intéressantes de requins, pour les pêcheurs sont : moins de

5 kg pour la consommation et plus de 50 kg pour la recherche d’ailerons.

2. Parmi les espèces observées dans l’Est de la baie (station 4), 15.1% seulement

présentent un intérêt commercial. Elles ne constituent que 15.83% des individus

pêchés mais 27.8% de la biomasse totale.

3. Pour l’ensemble des stations, les eaux intermédiaires (strate 2) sont les plus

riches en poissons. Les espèces, Upeneus molluccensus, Polynemus sextarius et les

Pomadasydae, sont les plus abondantes pour l’ensemble de la baie et pendant les

deux grandes saisons de l’année. La densité de l’espèce Otolithes ruber, celle des

Pomadasydae et Heamulidae semblent liées à l’envasement important des fonds

- 118 -

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intermédiaires correspondant à des profondeurs comprises entre 5 et 15 m

notamment pres des embouchures. Conand (1988) a également mis en évidence la

présence de Clupeidae, Engraulidae et Leiognathidae en quantité importante

dans les baies envasées (Wantiez, 1993) et d’autres espèces telles que Gazza

minuta, Stellophorus heterolobus, Sardinella spp et Gerres spp ont également été

signalées par Rakotondrasoa (1991) sur les mêmes types de fonds.

4. Entre les stations, une homogénéité dans l’abondance des poissons est observée

au niveau de la strate côtière aussi bien pour les captures des chaluts que pour les

captures des sennes. La différence entre les stations porte surtout au niveau des

proportions et des rendements spécifiques des strates intermédiaires. Les

rendements (kg/h) de la station 4 beaucoup plus élevés que pour ceux des autres

stations pour plus de 50%. Les espèces des strates côtières sont essentiellement

des espèces de petite taille (inférieure à 15 cm) et avec une présence régulière

mais en faible quantité d’espèces de grande taille telles que Chirocentrus dorab,

Trichurus leturus et les jeunes requins Sphyrna mokarran. Les espèces de petite taille

Upeneus moluccensus et Polynemus sextarius, les espèces de tailles moyennes (15 à

50 cm) citées dans le paragraphe précédent, dominent essentiellement les strates

intermédiaires et la présence de ces espèces en strate côtière est liée à la phase

juvénile.

5.7 Communautés spécifiques selon la strate

Les indices utilisés pour l’étude des communautés représentent des biomasses

minimales apparentes, uniquement constituées des animaux capturables par le

chalut et la senne, car englobant les composantes d’accessibilité et de vulnérabilité

liées au comportement des individus, aux engins de pêche employés et à leurs

interactions. Compte tenu de cette limite, la zonation des peuplements de

l’écosystème de pêcherie de la baie d’Antongil est décrite comme suit :

Si l’on excepte quelques espèces eurybathes qui présentent une distribution

bathymétrique étalée et qui ont été capturées sur la totalité des trois strates de

- 119 -

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profondeur échantillonnées, c’est à dire de 0 à 25m, la plupart des 133 espèces

inventoriées au cours de cette étude sont sténobathes et distribuées sur une gamme

restreinte (Tableau 5.6). En effet, l’ichtyofaune benthique des fonds exploités de la

baie d’Antongil est essentiellement répartie en fonction de la bathymétrie et

globalement, la zonation des différentes espèces indique nettement l’existence de

trois principales communautés qui se succèdent depuis la côte vers le large : une

communauté littorale distribuée sur les fonds inférieurs à 5m, une communauté

caractéristique du milieu des fonds intermédiaires (entre 10 à 15m), et une

communauté d’eau profonde au niveau des fonds supérieurs à 15m.

Les trois principales communautés peuvent être identifiées à partir des indices

d’abondances matérialisés par les rendements des opérations de pêche (trait de

chalut ou coup de senne). Ce sont :

1. La communauté peuplant les zones côtières de moins de 5m de profondeur,

est constituée principalement par l’espèce Upeneus mollucensus et d’autres

espèces de ce même genre mais que nous n’avons pas pu déterminer.

S’ajoutent Stellophorus heterolobus, et Plotosus spp espèces de petite taille (taille

moyenne : 10cm) et l’espèce Arius madagascariensis. D’autres familles et

espèces viennent compléter ce peuplement : familles des Chirocentridae

(Chirocentrus dorab, Chirocentrus nudus) et des Leiognathidae (Leiognatus

aquulus, Leiognathus splendens), ainsi que la famille de Heamulidae (Terapon

jarbua, Terapon theraps) et Pomadasydae (Pomadasys stridens, Pomadasys hasta)

habituellement rencontrées dans nos échantillons ainsi que Pomadasys

quadrilineatus et Pomadasys argenteus non considérées mais présentes de façon

exceptionnelle. Dans cette communauté s’ajoutent plusieurs espèces

dulcicoles diadromes (Liza macrolepis, Mugil robustus, Polydactylus plebeius,

Ambassis natalensis, Gobius niger et Ptychochromis sp).

2. La communauté distribuée au niveau des fonds compris entre 5 et 15m : elle

est composée principalement de petites espèces démersales telles que

- 120 -

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Polynemus sextarius, les familles de Mullidae (Upeneus molluccensus), et des

espèces proches mais très rares (Upeneus vittatus, Upeneus sulfureus). Figurent

aussi des espèces benthiques des familles de Psettodidae (Psettodes erumieri),

Rhinobatidae (Rhinobatus djiddensis, Rhinobatus acculeantus), Squillidae

(Harpiosquilla harpax), des espèces pélagiques des familles de Carangidae

(Atule mate, Caranx armatus, Megalaspis cordyla), Clupeidae (Sardinella gibbosa),

Leiognathidae (Gazza minuta, mais aussi Secutor insidiator), et des espèces

benthopélagiques de la famille de Saurididae (Saurida tumbil), Sphyraenidae

(Sphyraena jello, Sphyraena barracuda) et Sciaenidae (Otolithes ruber).

3. La communauté des fonds supérieurs à 15m jusqu’à la limite des fonds à

crevettes (25 à 40m), caractérisée par les espèces de la famille de Sciaenidae

(Johnius dissumieri) et l’espèce Sillago sihama. Dans cette communauté

s’ajoutent les adultes des grands prédateurs à vue comme Trichurus lepturus,

Conger conger et les requins (Sphyrna mokarran, Sphyrna lewinii).

5.7 Distribution spatiale du peuplement

L’examen comparatif de nos résultats sur l’ichtyofaune et des informations dont nous

disposons sur l’abondance d’autres organismes (crevettes, et autres invertébrés) et les

facteurs abiotiques (profondeur, sédimentation et apports d’eaux douces) permet de

décrire la typologie des peuplements des fonds de pêche crevettière de la baie

d’Antongil comme suit :

1. L’écosystème benthique des fonds de pêche crevettière de la baie se distingue

surtout par l’existence d’une structure spatiale de la faune. Trois peuplements

majeurs distincts se succèdent depuis la côte (généralement une embouchure)

vers le large de la baie :

- Un peuplement localisé au niveau de la bande côtière à fonds inférieurs à

5m ;

- 121 -

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- Un peuplement caractéristique du plateau continental intermédiaire à

fonds entre 5 et 15m ;

- Un peuplement profond à fond entre 15 et 25m et plus.

2. Le plateau continental est largement soumis aux contraintes hydrologiques et

sédimentologiques, dictées par les fleuves principaux : Mahalevona et

Andranofotsy sur le fond 1 (station1), Antainambalana, Ivoloina et Rantabe sur le

fond 2 (stations 2, 3 et 4) et Mananara sur le fond 3 (station 5) ainsi que les fleuves

secondaires (Fananehana, Vohimaro, Fahambavy) .Ces cours d’eau sont à

l’origine d’un rejet considérable d’eaux douces très chargées de particules en

suspension.

Un schéma des influences respectives des courants fluviatiles et marins est

présenté sur la figure 5.5 pour le fond de la baie (région de Maroansetra) Ces

importants rejets d’origine fluviatiles amènent d’importantes modifications au

niveau des caractéristiques physicochimiques de la zone littorale : une forte

diminution de la salinité, une augmentation de la turbidité, et enfin un important

dépôt de vases très fines. Entre 0 et 2 mètres de profondeur, le dépôt est surtout

sous l’influence des courants du fleuve et contre courant de la mer. A partir de

2m de fond, l’impact sur le fond de ces rejets est de moins en moins prononcé.

Globalement, en raison du fort débit des fleuves (Chaperon et al., 1993), les

apports d’eaux douces entraînent une diminution des salinités de fond jusqu’à

une profondeur maximale de 30m, tandis que les apports de particules sont à

l’origine d’une turbidité qui demeure élevée jusqu’à 40m de profondeur et à une

distance de 3,5km au large. Ce qui délimite les fonds favorables à la crevette à une

profondeur maximale de 30m. Ces apports amènent la formation de trois

biotopes successifs de la côte au large au niveau des fonds de pêche (Figure 5.5) :

- Fond moyennement envasé ;

- Fond très envasé ;

- Fond à faible envasement.

qui présentent des peuplements piscicoles caractéristiques différents indiqués

plus haut.

- 122 -

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N

1Km

Milieu envasé côtier Milieu envasé intermédiaire

Milieu envasé profond

Figure 5.5 : Succession de biotopes des fonds de pêche de la baie (Fond 2).

3. La formation vaseuse créée par l’apport d’eaux douces présente des peuplements

écologiques bien définis.

- Un « peuplement principal » dont l’existence est liée à la richesse en

producteurs primaires qui servent de nourritures principales, représenté

essentiellement par les crustacées de la famille de Penaeidae, l’espèce

Harpiosquilla harpax et la famille de petits poissons planctonivores

Leiognathidae. Ces espèces sont présentes dans toute l’étendue des fonds

envasés ;

- Un second peuplement, qui est rattaché directement à ce premier par la

consommation directe ou indirecte des espèces qui le composent. Ce

- 123 -

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second peuplement est formé, en général, par la majorité des espèces

capturées dans le chalut crevettier ;

- Un troisième peuplement, qui n’est pas typique du fond mais qui y reste

quasi-permanent pour la recherche de nourriture.

y = 14.877Ln(x) + 2.3084

0

10

20

30

40

50

60

]7-9]

]10-12]

]13-15]

]16-18]

]19-21]

]22-24]

]25-27]

]28-30]

]31-33]

]34-36]

]37-39]

]40-42]

]43-45]

]46-48]

]49-51]

]52-54]

]55-57]

]58-60]

C apture en crevettes (kg /h)

Nom

bre

d'es

pèce

Courbe de tendance

Figure 5.6 : Tendances de la relation entre la « épibenthos » et la richesse spécifique en

poissons

La figure 5.6 est un résumé de ce que peut être la relation entre l’abondance des

crevettes (kg/heure de chalutage) et le nombre d’espèces accessoires capturées

simultanément dans le même trait de chalut.

L’analyses des relations des facteurs (biotiques et abiotiques) met en évidence une

succession verticale par les strates bathymétriques (eaux côtières, eaux intermédiaires

et eaux profondes) et une succession horizontale par l’envasement dû à l’apport

d’eaux douces. Ces deux successions coïncident avec le regroupement des

ichtyofaunes par le peuplement principal constitué des « épibenthos » (Peanaeidae,

Squillidae et Leiognathidae).

- 124 -

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Conclusion

L’écobiologie des peuplements de l’écosystème benthique étudié se distingue surtout

par la succession de trois peuplements majeurs depuis la côte vers le large : un

peuplement côtier localisé au niveau de la bande côtière (fonds inférieurs à 5 m), un

peuplement caractéristique du plateau continental peu profond de la baie (fonds

intermédiaires entre 5 et 15 m) et un peuplement profond (fonds entre 15 et 25m,

voire plus).

Ces caractéristiques majeures concernant l’organisation spatiale de l’ichtyofaune liée

directement ou indirectement au milieu benthique (fonds de pêche à crevettes) de la

baie, tendent à faire considérer cet écosystème comme « semi-fermé » et «

d’influence alluviale », malgré son large ouverture dans l’Océan Indien. Il est

maintenant nécessaire d’intégrer nos observations dans le modèle trophique Ecopath

comme exposé ci après.

- 125 -

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- 127 -

CHAPITRE 6 :

Dynamique du réseau trophique des peuplements ichtyologiques exploités (D’après le modèle ECOPATH avec ECOSIM)

Dans les pêcheries crevettières, les problématiques majeures de la gestion des

ressources tiennent essentiellement à la complexité de l’écosystème marin (habitat,

nourriture), à la sélectivité des engins vis à vis des différentes espèces et à la capture

importante de poissons. S’ajoute la capture des juvéniles (poissons et crevettes) et

d’une faune associée, le plus souvent accidentelle et rare (élasmobranches, reptiles et

mammifères). Enfin, plusieurs métiers de pêches cohabitent : pêche industrielle,

pêche artisanale et pêche traditionnelle comme mentionné au chapitre 1.

Quant à la gestion des espèces non ciblées par la pêche crevettière mais prises de

façon accessoire, le problème principal identifié (Roulot, 1989) est l’insuffisance des

données permettant de gérer de façon simultanée et cohérente toute l’espèce

impliquée dans la pêche crevettière. Le manque de connaissance touche

principalement les données biologiques quantitatives sur les peuplements divisés au

besoin en groupes d’espèces, l’état des ressources dans l’écosystème en question,

l’interdépendance au niveau de cet écosystème des espèces déterminantes et les

mécanismes de régulation de l’équilibre de l’écosystème.

C’est un champ d’investigation vaste et complexe, mais pour parvenir à une gestion

efficace des ressources marines, on doit tenir compte des caractéristiques propres aux

divers écosystèmes marins et les étudier séparément. Une approche scientifique

adéquate et conçue de façon spécifique pour faire face à cette situation a été mise au

point par les chercheurs. Il s’agit du modèle ECOPATH associé au logiciel

ECOPATH avec ECOSIM et ECOSPACE (Polovina, 1984 et 1985 ; Polovina et Own,

1985) et le présent chapitre est la première tentative d’emploi de ces méthodes à

Madagascar pour la gestion des ressources exploitées par la pêcherie crevettière

Malgache, dans la baie d’ Antongil. Un élément clef de la recherche sera l'approche

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- 128 -

méthodologique de la gestion du stock multispécifique des poissons littoraux. L'outil

de base de ces travaux est donc le logiciel ECOPATH présenté brièvement ci dessous.

6.1 Matériel et méthodes : ECOPATH avec ECOSIM

6.1.1 Les concepts et paramètres mis en œuvre avec Ecopath:

Les modèles ECOPATH, dont le nom est proposé par J.J. Polovina (1984), consistent

en un système d'équations linéaires et ont toujours sensiblement la même structure

(Polovina, 1984 ; Christensen et Pauly, 1992). Ils se caractérisent par le fait que

l’écosystème est divisé en groupes ou « boites », le modèle cherchant à quantifier les

échanges trophiques entre ces derniers.

L'équation de base, qui s'applique à chaque compartiment du modèle, est la suivante:

Bi * P/Bi * EEi = Sigma Bj* Q/Bj* DCij + Yi (1)

Cette équation signifie que la biomasse d'un certain compartiment (i), multipliée par

son rapport "production sur biomasse (P/B)" et par un facteur appelé "rendement

écotrophique" EE, donne un résultat égal à la somme "sigma" des biomasses

consommées par tous les prédateurs (j) de ce compartiment (i) multipliée par la

consommation relative de nourriture (Q/B) du prédateur j et par la fraction que le

compartiment (i) constitue dans le régime alimentaire de ce même prédateur j. A ceci

s'ajoute, éventuellement, la production exploitée (Yi).

Bi est la biomasse du compartiment i exprimée en poids frais.

Cette équation n'est vraie que s'il y a équilibre, c’est à dire que les flux de matière

vivante à destination d’un compartiment sont égaux à ceux qui en sortent ; ceci est

l'hypothèse de départ.

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- 129 -

Un compartiment, dans un milieu pauvre en espèces, peut être réduit à une seule

espèce : par exemple, une espèce de Carangidés largement dominante dans les

captures. Dans un milieu riche en espèces, on regroupera plusieurs espèces, par

exemple plusieurs carangidés. Une certaine homogénéité est alors nécessaire au sein

de ce compartiment. En effet, Il faut que les diverses populations le composant

présentent des caractéristiques très similaires entre elles (taille adulte, alimentation,

paramètres de mortalité sensiblement les mêmes).

6.1.2 Le rapport P/B:

En situation d'équilibre, le rapport Production/Biomasse (P/B) est égal au

coefficient de mortalité Z telle que la définissent les biologistes des pêches (Allen,

1971; Lévèque et al 1977; Cousins, 1985).

6.1.3 Le rendement écotrophique (EE):

EEi est le rendement écotrophique, c'est a dire la fraction de la production totale d'un

compartiment i qui est consommée par tous ses prédateurs (consommateurs) au sein

de l’écosystème, ou exportée (ex: la pêche, ou les émigrations). La quantité 1 - EEi est

donc la fraction de la production d'un compartiment qui va dans le détritus faute

d'être consommée; Le concept de EE est assez simple, mais l'estimation en est

difficile. Quand on construit un modèle de type ECOPATH, EEi peut être estimé si

tous les autres paramètres sont connus. Généralement EE est compris entre 0.6 et 0.95

(Ricker, 1969).

6.1.4 La consommation relative de nourriture (Q/B):

Q/B est la consommation annuelle relative de nourriture c'est a dire la quantité

consommée Q par unité de biomasse B. Dans une population de poissons en

équilibre, il y a toujours plus d'individus jeunes consommant beaucoup de

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- 130 -

nourriture par rapport à leur poids que de poissons âgés relativement moins

gourmands.

Le premier problème est donc d'estimer la ration journalière d'individus de taille et

d'âge connus. Il existe pour cela plusieurs méthodes mais Palomares (1991)

recommande une approche basée sur l'analyse du cycle de 24 heures du contenu

stomacal.

La seconde étape consiste à extrapoler une ou plusieurs estimations de la ration

journalière valable(s) seulement pour une ou certaines classes de tailles ou d'âges, à

l'ensemble de la population équilibrée. Pour ce faire, il existe un modèle facile

d'emploi (Pauly et Palomares 1998) qui a d'ailleurs été appliqué à une grande

quantité de populations de poissons des eaux tempérées et tropicales, notamment

par Palomares (1991).

En dépit de sa simplicité, ce modèle peut nécessiter des données difficiles à recueillir

dans certains cas. C' est pourquoi, afin de faciliter l'emploi d'ECOPATH, ont été mis

au point des modèles prédictifs permettant de calculer directement Q/B à partir de

données elles mêmes facilement accessibles. Ce fut l'un des résultats de la thèse de

Maria Palomares (1991) présentée à l'Institut National Polytechnique de Toulouse,

repris dans le modèle de Palomares et Pauly (1998) qui s’écrit :

log(Q/B) = 5,847 + 0,280 log Z – 0,152 log W - 1,360 T’ + 0,062 + 0,510h + 0,390d

Q/B : la quantité recherchée,

Z est la mortalité totale, égale au rapport P/B comme dit plus haut.

W : le poids frais asymptotique (en gramme) pour la population étudiée,

T : un indice lié à la température moyenne annuelle (en °C),

A : l’indice d’activité destiné à rendre compte de l’activité des poissons et

déduit des mensurations effectuées sur la nageoire caudale. En effet, on a A = h2/S

où h est la hauteur de la nageoire caudale et S, sa surface.

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- 131 -

Naturellement, cet indice ne s’applique qu’aux poissons qui se propulsent seulement,

avec la nageoire caudale (Jarre et al., 1991).

Finalement, les paramètres H, D et P (et non leur log décimal) rendent compte du

régime alimentaire

H = 1 pour un herbivore (D=0 et P=0) ;

D = 1 pour un détritivore (H=0 et P=0) ;

P = 1 pour un poisson élevé en aquaculture (H=0 et D=0).

6.1.5 La composition du bol alimentaire (DCij):

L'ensemble des valeurs de DCij de l’équation (1) représente le régime alimentaire

pour lequel il est nécessaire de réaliser une matrice. Cette dernière doit incorporer

tous les éléments du modèle et ne peut incorporer que ceux-là (un animal ne peut

manger autre chose que ce qui existe dans un système). Pour l'ensemble de

l'écosystème, on est ainsi en présence d'une série de compartiments reliés par la

consommation.

La composition du bol alimentaire doit être exprimée selon les proportions

relatives en volume ou en poids des constituants du régime alimentaire du prédateur

j.

L’expérience a montré que l’élaboration d’une matrice correcte des régimes

alimentaires est la partie la plus délicate dans la constitution d’un modèle

ECOPATH. Il faut très souvent adopter une approche itérative, c’est à dire procéder

par essais et erreurs. Ceci est surtout vrai pour la partie inférieure de la chaîne

alimentaire où se trouvent des invertébrés qui ont été souvent peu étudiés (Opitz,

1991).

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6.1.6 La production exploitée (Yi):

Il s'agit de la prédation exercée par l'homme. Elle est exprimée dans les mêmes unités

que les autres biomasses et productions du modèle; ici ce sont des tonnes km-2. Les

données employées sont les statistiques de capture par espèce ou groupe d'espèces

constituant un compartiment.

6.2 Elaboration des modèles

Les deux modèles concernent les zones 1 et 4 situées respectivement à l’entrée de la

baie d’ Antongil près de Mananara et au fond de cette dernière, au niveau de

Maroantsetra (Figure 1.11). Ces deux stations ont été retenues en raisons de leur

différence de position géographique et des différences d’abondance des peuplements

mises en évidence dans les deux chapitres précédents. Ces stations représentent des

fonds à crevettes à influence alluviale.

La station 1, représentant des fonds moyennement exploités par les pêcheurs

industriels, est située comme indiqué ci après (15°12’850S ; 49°40410E). La superficie

concernée est de 132 km² et la distance limite par rapport à la côte est de 1,2 miles

(soit un peu plus de 2 km).

La station 4, représente des fonds fortement exploités par les pêcheries crevettières,

au fond de la baie, située comme indiqué ci après (15°42’750S ; 49°40’430E). La

superficie est de 89 km² et la distance moyenne limite par rapport à la côte est de 2,3

miles soit 4,3 km

Ces deux stations différentes aussi par leurs conditions physico-chimiques surtout la

dynamique des houles et vagues, la superficie relative et la profondeur de l’eau au

niveau du plateau continental.

Le modèle présente l’année 2003 car c’est au cours de celle-ci que la majorité des

données de pêche ont été récoltées.

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6.2.1 Les groupes

En tenant compte de regroupement en groupes fonctionnels (Sugihara et al. , 1990), le

premier modèle (station 1) est composé de 32 compartiments, regroupe 26 espèces de

poissons. La station 4 est composée de 33 compartiments dont 27 groupes d’espèces

de poissons. Les espèces de poissons ont été groupées en fonction de leur

environnement, de la taille, de leur spectre alimentaire et de leur niveau trophique.

Lorsque les informations sont disponibles et les démographies différentes, deux

groupes apparaissent pour une même espèce : celui des eaux libres et celui du

littoral. Deux espèces différencient la diversité des espèces des deux modèles :

Plotosus lineatus et Stellophorus sp. Pour les deux modèles, 8 groupes s’ajoutent aux

groupes de poissons : Guitare de mer (Rhinobatus sp), Raies (Aetobatus sp), Requins

(Sphyrna mokarran), Tortues, Zoobenthos, Zooplankton, Phytoplankton et détritus.

6.2.2 La production exploitée

Dans les deux écosystèmes, la production exploitée des différents groupes est celle

évaluée en chapitre 4. Les pêches à la senne et au chalut ont été séparées, la pêche à la

senne ne concerne que 10% de la surface de la station, les chiffres ont donc été divisés

par 10 pour être extrapolées ensemble, pour la mise en œuvre d’Ecopath. Le tableau

6.1 résume les données de pêche telles qu’entrées dans le modèle. Les prix des

différentes espèces sont ceux énoncés aux chapitres 4 et 5.

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Tableau 6.1 Captures à la senne (S) et au chalut (C) en station 1 (à gauche) et en station 4 (à droite) tonnes par km² et par an.

Station 1 Station 4 Espèces, Groupes

Sennes Chaluts Total Sennes Chaluts Total S.mokarran 0.015 np 0.051 0.036 np 0.097 Aetobatus n. np 0.010 np 0.080 Rhinobatus sp np 0.010 np 0.050 Conger conger 0.014 np 0.028 0.009 np 0.057 Sphyrenea sp 0.017 np 0.064 0.019 np 0.320 Psettodes « eaux libres » np 0.025 np 0.264 Psettodes « littoraux » 0.015 np 0.015 0.018 np 0.018 chirocentrus dorab. 0.018 np 0.069 0.011 np 0.105 Trichurus « eaux libres » np 0.002 np 0.066 Trichurus « littoraux » 0.012 np 0.012 0.010 np 0.010 Otolithes « eaux libres » np 0.021 np 0.211 Otolithes « littoraux » 0.014 np 0.014 0.015 np 0.015 Saurida tumbil 0.015 np 0.015 0.011 np 0.099 Silago sihama 0.010 np 0.010 np 0.001 Carangidés 0.043 np 0.103 0.042 np 0.454 Polynemus sextarius 0.025 np 0.158 0.032 np 0.667 Upeneus molluccensus 0.024 np 0.142 0.026 np 0.515 Leiognathus splendens 0.013 np 0.020 0.014 np 0.178 Pomadasys sp 0.018 np 0.078 0.019 np 0.312 Sardinella gibbosa 0.013 np 0.025 0.007 np 0.008 Terapon theraps 0.022 np 0.113 0.023 np 0.426 Stellophorus c. 0.008 np 0.008 0.007 np 0.007 A. madagascariensis 0.014 np 0.054 0.017 np 0.259 Protosus sp np 0.008 np 0.020 Drepane punctata 0.013 np 0.018 0.008 np 0.039 Gerres acinaceus 0.016 np 0.052 0.010 np 0.071 Gazza minuta 0.015 np 0.044 0.013 np 0.156 Penéides 0.028 np 0.101 0.016 np 0.161 Tortues - 0.004 0.004 0.022 0.022 Zoobenthos 0.013 - 0.013 0.033 0.207 0.240 Somme 0.395 0.884 1.279 0.404 4.524 4.928

Valeurs réservées (non publiées)

6.2.3 Les biomasses

Les biomasses de poissons, crevettes, requins, tortues sont celles qui ont été évaluées

pour ces deux stations dans le chapitre 5 à l’issue de la pêche au chalut et à la senne.

Les biomasses calculées à l’issue de la pêche à la senne ne concernent que l’influence

de leur zone d’exploitation. Elles ont été divisées par dix pour être étendues à

l’ensemble de la station, comme cela était fait pour la production exploitée.

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Pour les groupes suivants, zoobenthos, zooplancton, phytoplancton, et producteurs

benthique, les biomasses sont calculées par le modèle. Pour les calculs de biomasses

des populations exploitées de poissons, nous avons eu la possibilité d’employer la

relation Y=BF où Y est la production exploitée, B la biomasse et F le coefficient de

mortalité par la pêche. Les biomasses obtenues par cette méthode sont du même

ordre de grandeur que celui des biomasses calculées au chapitre 5 et quelquefois

identiques, ce qui a augmenté notre confiance aux résultats obtenus dans le chapitre

5 et nous a incitée à les adopter pour le modèle ECOPATH.

6.2.4 Le Rendement écotrophique

Le rendement écotrophique a été calculé par le modèle lorsque la biomasse a été

connue. En revanche, il a été fixé à 0,95 pour les groupes de bas niveau trophique, ce

qui permet par exemple de calculer indirectement la production primaire nécessaire

pour soutenir la pêcherie.

6.2.5 Le Rapport P/B

Il s’agit de la mortalité totale telle que mesurée à l’aide du logiciel FiSAT et présentée

dans le chapitre 4. Pour les groupes dits d’ « eaux libres », les valeurs sont obtenues

suite aux pêches au chalut ; pour les groupes dits « littoraux », les valeurs de P/B

sont celles obtenues à la suite de la pêche à la senne. Pour les crevettes, P/B provient

de Villanueva (2004). Pour les autres groupes, enfin, les valeurs de P/B sont tirées de

Christensen et Pauly (1993). Pour les Raies et pour les Requins, les informations

viennent de FishBase (Froese et Pauly, 2005).

6.2.6 Le Rapport Q/B

Touts les rapports Q/B ont été calculés par la méthode de Palomares et Pauly (1998),

conformément aux tableaux 6.2 et 6.3.

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Tableau 6.2. Eléments du calcul de Q/B pour les poissons de la Baie d’ Antongil: Station 1

Espèces a b Z= P/B W AR Q/B

Aetobatus narinari 0.50 34350.00 0.01 2.906 Rhinobatus annulatus 0.0130 2.67 0.50 3849.00 1.00 4.668 Conger cinereus 0.0025 3.00 0.50 5492.00 0.01 3.840 Sphyraena jello 0.0190 2.84 1.72 409.00 2.50 13.258 Psettodes erumei « eaux libres » 0.0039 3.22 0.83 990.00 3.80 11.379 Psettodes erumei « littoraux » 0.0039 3.22 2.06 313.00 3.80 17.485 Chirocentrus dorab 0.0045 3.00 1.76 813.00 3.25 13.379 Trichurus lepturus « eaux libres » 0.0002 3.29 0.62 812.00 0.01 6.291 Trichurus lepturus « littoraux » 0.0002 3.29 1.45 103.00 0.01 10.923 Otolithes ruber « eaux libres » 0.0203 2.92 1.70 1717.00 0.85 8.395 Otolithes ruber « littoraux » 0.0203 2.92 1.25 1717.00 0.85 7.703 Saurida tumbil 0.0030 3.29 1.48 387.00 1.29 10.785 Sillago sihama 0.0040 3.09 1.55 78.00 1.25 13.858 Caranx sp 0.1000 2.52 1.80 700.00 3.28 13.832 Polynemus sextarius 0.0170 3.08 2.12 134.00 2.84 17.484 Upeneus molluccens 0.0185 3.00 1.84 137.00 1.98 14.813 Leiognathus splendens 0.0268 3.00 1.93 471.00 3.80 16.135 Pomadasys stridens 0.0199 3.00 1.72 70.00 1.35 14.713 Sardinella gibbosa 0.0084 2.97 2.01 87.00 2.57 17.698 Terapon theraps 0.0740 2.52 2.18 111.00 2.84 18.133 Stellophorus commersonii 0.0364 2.74 2.14 22.60 1.60 19.248 Arius madagascariensis 0.0088 3.00 1.38 244.00 3.95 16.584 Drepane punctata 0.0167 3.19 1.70 1166.00 2.20 10.797 Gerres acinaceus 0.0120 3.23 2.72 324.00 2.31 15.199

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- 137 -

Tableau 6.3 Eléments du calcul de Q/B pour les poissons de la Baie d’Antongil (station 4).

Espèces A b Z =P/B W AR Q/B

Aetobatus narinari 0.50 34350 0.010 2.903 Rhinobatus annulatus 0.013 2.670 0.500 3849.000 1.000 4.668 Conger cinereus 0.003 3.000 0.500 5492.000 0.010 3.84 Sphyraena jello 0.019 2.840 3.350 448.000 2.500 15.759 Psettodes erumei « eaux libres » 0.004 3.216 1.820 608.000 3.800 15.268 Psettodes erumei « littoraux » 0.004 3.216 1.580 556.000 3.800 14.876 Chirocentrus dorab 0.005 3.000 1.830 398.000 3.250 15.077 Trichurus lepturus « eaux libres » 0.000 3.290 1.110 369.000 0.010 8.349 Trichurus lepturus « littoraux » 0.000 3.290 1.230 75.200 0.010 10.942 Otolithes ruber « eaux libres » 0.020 2.916 1.110 1935.000 0.850 7.317 Otolithes ruber « littoraux » 0.020 2.916 0.850 1525.000 0.850 7.040 Saurida tumbil 0.003 3.290 1.070 387.000 1.290 9.849 Sillago sihama 0.004 3.090 3.420 99.600 1.250 16.665 Caranx sp 0.100 2.520 1.980 699.000 3.280 14.209 Polynemus sextarius 0.017 3.075 2.530 152.000 2.840 18.023 Upeneus molluccens 0.019 3.000 1.800 148.000 1.980 14.550 Leiognathus splendens 0.027 3.000 2.360 307.000 3.800 18.217 Pomadasys stridens 0.020 3.000 2.640 120.000 1.350 15.283 Sardinella gibbosa 0.008 2.970 3.600 101.000 2.570 20.368 Terapon theraps 0.074 2.520 2.290 142.000 2.840 17.709 Stellophorus commersonii 0.036 2.740 1.890 24.000 1.600 20.419 Arius madagascariensis 0.009 3.000 1.350 292.000 3.950 16.038 Rastralliger sp 0.011 3.000 1.430 516.000 3.820 16.029 Plotosus sp 0.008 2.950 2.820 45.000 0.510 10.985 Drepane punctata 0.017 3.190 1.360 690.000 2.200 16.781 Gerres acinaceus 0.012 3.230 2.730 170.000 2.310 24.035 Gazza minuta 0.005 3.000 4.260 65.000 2.930 2.903

6.2.7 Les régimes alimentaires

La prise en compte du régime alimentaire s’est révélé être la partie la plus délicate de

la mise en œuvre du modèle Ecopath.

Pour quelques espèces, nous avons-nous-même, pratiqué l’analyse des contenus

stomacaux rendue nécessaire. Ce sont notamment : Trichurus lepturus, Psettodes

erumieri, Otolithes ruber Arius madagascariensis, Caranx sp, Conger conger, Pomadasys

striden,s Upeneus molluccensus Saurida tumbil, Sphyraena jello, Polynemus sextarius,

Leiognathus splendens.

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- 138 -

Pour les autres, nous avons eu recours à la littérature. Par exemple, la proportion des

poissons et de necton en général a été établie en fonction des informations

disponibles dans FishBase (Froese et Pauly 2005).

Le régime alimentaire du Gazza minuta est pris de FishBase , celui de Drepane

punctata, est une moyenne de diverses données de Villanueva (2004) concernant

Drepane africana , tout comme celui de Pomadasys stridens et Polynemus sextarius.

Plusieurs données sont dues à Haputhantri (2004). Elles concernent Leiognathus

splendens Otolithes ruber, Chirocentrus dorab, Sphyraena jello, Stellophorus sp, Sardinella

gibbosa, Terapon theraps.

De nombreuses espèces sont considérées comme ichtyophages dans la littérature

mais, vu leurs petites tailles observées dans notre étude, la contribution des poissons

dans leur régime alimentaire est forcément très limitée. Le régime alimentaire des

ichtyophages a été estimé par essais et erreurs en tenant compte de leur niveau

potentiel d’activité tel qu’exprimé par l’indice d’activité AR (Tableaux 6.2. et 6.3). En

outre, la consommation de détritus a été considérée en raison des caractéristiques

fouisseuses de plusieurs espèces.

Le régime des crevettes est obtenu à partir de Caverivière et Andriamirado (1997)

Villanueva et al. (2004) et Haputhantri (2004). Celui des autres groupes est tiré de

Christensen et Pauly (1993)

L’ensemble des données entrées dans les matrices des régimes alimentaires pour les

deux stations considérées figure dans les tableaux 6.4 et 6.5.

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- 139 -

Tableau 6.4: Composition du régime alimentaire (en pourcentage) des espèces et groupes considérés pour le modèle Ecopath de la Baie d’Antongil (Station 1).

Proie \ Prédateur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

1 S.mokarran

2 Aetobatus n.

3 Rhinobatus sp

4 Conger conger 0.01 0.01

5 Sphyrenea sp 0.05 0.03 0.01

6 Psettodes « eaux libres » 0.01 0.01 0.01

7 Psettodes « littoraux » 0.01 0.01 0.01 0.02

8 chirocentrus dorab. 0.02 0.10 0.01 0.01

9 Trichurus « eaux libre »s 0.05 0.01 0.01

10 Trichurus « littoraux » 0.01 0.01 0.02 0.01

11 Otolithes « eaux libres » 0.05 0.01 0.01 0.05

12 Otolithes « littoraux » 0.02 0.01 0.05 0.02

13 Saurida tumbil 0.01 0.10 0.05

14 Silago sihama 0.01

15 Carangidés 0.05 0.01 0.02 0.01 0.05

16 Polynemus sextarius 0.01 0.08 0.04 0.01 0.05 0.01 0.01 0.05 0.05 0.01

17 Upeneus molluccensus 0.05 0.12 0.05 0.05 0.01

18 Leiognathus splendens 0.01 0.02

19 Pomadasys sp 0.05 0.14 0.02 0.02

20 Sardinella gibbosa 0.01 0.05 0.05 0.15 0.05 0.03 0.01

21 Terapon theraps 0.05 0.11 0.05 0.01

22 Stellophorus c. 0.01 0.05 0.04 0.01 0.01 0.01 0.01

23 A. madagascariensis 0.01 0.01 0.01

24 Drepane punctata 0.01

25 Gerres acinaceus 0.02 0.02 0.05 0.01 0.03

26 Gazza minuta 0.02 0.02 0.02 0.04 0.02

27 Penéides 0.08 0.05 0.05 0.02 0.04 0.02 0.02 0.02 0.05 0.05 0.02 0.02 0.05 0.02

28 Tortues

29 Zoobenthos 0.05 0.75 0.80 0.10 0.40 0.60 0.70 0.50 0.40 0.40 0.75 0.75 0.60 0.75 0.70

30 Zooplancton 0.05 0.02 0.02 0.05 0.20 0.10 0.10 0.20 0.47 0.45 0.08 0.08 0.15 0.10 0.28

31 Phytoplancton

32 Producteurs benthiques 0.06 0.05 0.05 0.05 0.03 0.05

33 Detritus 0.10 0.12 0.08 0.01 0.05 0.05 0.05 0.05

34 Import 0.25

Somme 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

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- 140 -

Tableau 6.4 (suite).Proie \ Prédateur 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30

1 S.mokarran

2 Aetobatus n.

3 Rhinobatus sp

4 Conger conger

5 Sphyrenea sp

6 Psettodes « eaux libres »

7 Psettodes « littoraux » 0.02

8 chirocentrus dorab.

9 Trichurus « eaux libres »

10 Trichurus « littoral »

11 Otolithes « eaux libres »

12 Otolithes « littoraux » 0.01

13 Saurida tumbil

14 Silago sihama

15 Carangidés 0.03

16 Polynemus sextarius

17 Upeneus molluccensus

18 Leiognathus splendens

19 Pomadasys sp

20 Sardinella gibbosa 0.01 0.02

21 Terapon theraps

22 Stellophorus c.

23 A. madagascariensis 0.02

24 Drepane punctata

25 Gerres acinaceus 0.01

26 Gazza minuta 0.05

27 Penéides 0.01 0.04 0.05 0.02 0.02 0.05 0.05 0.02

28 Tortues

29 Zoobenthos 0.30 0.75 0.35 0.75 0.15 0.30 0.20 0.65 0.35 0.75 0.20 0.50 0.05

30 Zooplancton 0.60 0.15 0.55 0.17 0.65 0.50 0.70 0.05 0.25 0.18 0.50 0.10 0.05 0.05

31 Phytoplancton 0.20 0.05 0.10 0.15 0.05 0.50 0.10 0.90

32 Producteurs benthiques 0.02 0.01 0.03 0.10 0.10 0.20 0.40 0.45

33 Détritus 0.05 0.05 0.05 0.03 0.03 0.10 0.10 0.40 0.10 0.45 0.05

34 Import

Somme 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

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- 141 -

Tableau 6.5: Composition du régime alimentaire (en pourcentage) des espèces et groupes considérés pour le modèle Ecopath de la Baie d’Antongil (Station 4).

Proie/prédateur 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15

1 S.mokarran

2 Aetobatus n.

3 Rhinobatus sp

4 Conger conger

5 Sphyrenea sp 0.05 0.04 0.01

6 Psettodes « eaux libres » 0.06 0.07

7 Psettodes « littoraux » 0.01 0.02 0.01 0.01

8 chirocentrus dorab. 0.02 0.03 0.01 0.01

9 Trichurus « eaux libres » 0.01 0.03

10 Trichurus « littoraux » 0.02 0.02 0.01

11 Otolithes « eaux libres » 0.04 0.05 0.01 0.01

12 Otolithes « littoraux » 0.01 0.01

13 Saurida tumbil 0.01 0.04

14 Silago sihama 0.02

15 Carangidés 0.06 0.06 0.02 0.05

16 Polynemus sextarius 0.11 0.02 0.02 0.01 0.05 0.01 0.01 0.05 0.01

17 Upeneus molluccensus 0.10 0.10 0.02 0.05 0.05 0.01

18 Leiognathus splendens 0.03 0.03 0.02 0.01

19 Pomadasys sp 0.05 0.04 0.05 0.01

20 Sardinella gibbosa 0.01 0.01 0.04 0.03 0.01

21 Terapon theraps 0.08 0.12 0.02 0.01

22 Stellophorus c. 0.02 0.04 0.05 0.10 0.01 0.01

23 A. madagascariensis 0.01

24 Protosus sp 0.01 0.05 0.01

25 Drepane punctata 0.01

26 Gerres acinaceus 0.05 0.01 0.01

27 Gazza minuta 0.05 0.02 0.05 0.02 0.04 0.01

28 Penéides 0.01 0.05 0.05 0.02 0.02 0.02 0.02 0.04 0.05 0.02 0.02 0.05

29 Tortues

30 Zoobenthos 0.05 0.85 0.80 0.13 0.20 0.71 0.70 0.50 0.40 0.40 0.75 0.75 0.70 0.75 0.70

31 Zooplancton 0.05 0.05 0.02 0.05 0.20 0.11 0.10 0.20 0.47 0.45 0.08 0.08 0.10 0.10 0.25

32 Phytoplancton

33 Producteurs benthiques 0.03 0.05 0.05 0.03 0.05

34 Detritus 0.05 0.05 0.10 0.05 0.01 0.05 0.05 0.05 0.05 0.04

35 Import 0.20 0.38 0.04

Somme 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00

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- 142 -

Tableau 6.5 : (suite)

Proie/prédateur 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31

1 S.mokarran

2 Aetobatus n.

3 Rhinobatus sp

4 Conger conger

5 Sphyrenea sp

6 Psettodes « eaux libres »

7 Psettodes « littoraux »

8 chirocentrus dorab.

9 Trichurus « eaux libres »

10 Trichurus « littoraux »

11 Otolithes « eaux libres »

12 Otolithes « littoraux »

13 Saurida tumbil

14 Silago sihama

15 Carangidés 0.03

16 Polynemus sextarius

17 Upeneus molluccensus

18 Leiognathus splendens

19 Pomadasys sp

20 Sardinella gibbosa 0.01

21 Terapon theraps

22 Stellophorus c. 0.01 0.02

23 A. madagascariensis 0.01

24 Protosus sp

25 Drepane punctata

26 Gerres acinaceus

27 Gazza minuta 0.01 0.02

28 Penéides 0.01 0.02 0.01 0.01 0.01 0.05 0.05 0.02

29 Tortues

30 Zoobenthos 0.30 0.75 0.35 0.72 0.15 0.30 0.20 0.65 0.80 0.35 0.78 0.20 0.05

31 Zooplancton 0.60 0.19 0.60 0.25 0.65 0.50 0.70 0.05 0.05 0.25 0.17 0.50 0.10 0.05 0.05

32 Phytoplancton 0.20 0.05 0.10 0.15 0.50 0.10 0.90

33 Producteurs benthiques 0.10 0.05 0.10 0.20 0.10 0.45

34 Detritus 0.07 0.05 0.02 0.04 0.05 0.05 0.10 0.03 0.40 0.90 0.45 0.05

35 Import 0.02 0.17

Somme 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00 1.00

6.3 Principaux résultats

Le logiciel ECOPATH, mis en œuvre avec les données présentées ci-dessus a conduit

à l’établissement des tableaux 6.6 et 6.7 dans lesquels les valeurs en italiques ont été

calculées par le logiciel lui-même. Les figures 6.1 et 6.2 sont des représentations

conventionnelles du fonctionnement des deux écosystèmes des stations 1 et 4,

établies selon les indications des promoteurs d’ ECOPATH à l’aide d’un sous

programme intégré au logiciel.

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- 143 -

Tableau 6.6 : Paramètres principaux du modèle ECOPATH pour la Baie d’ Antongil (Station 1) : LT (NT) est le niveau trophique, B, la biomasse, P/B le rapport Production /biomasse, Q/B la consommation relative de nourriture , EE le rendement écotrophique P/Q le rapport production/consommation rendant compte de l’utilisation de la nourriture, FD le flux vers le détritus, et IO l’index d’omnivorie, un indice compris entre 0 et 1, destiné à quantifier la diversité des sources de nourriture, particulièrement, quant à leur niveau trophique.

Groupes TL (NT)

B (t/km²) P/B (an-1) Q/B (an-1) EE P/Q FD IO

S.mokarran 3.60 0.041 1.000 3.500 0.949 0.286 0.031 0.762Aetobatus n. 2.90 0.011 0.500 2.906 0.950 0.172 0.007 0.187Rhinobatus sp 3.00 0.011 0.500 4.668 0.950 0.107 0.01 0.144Conger conger 3.90 0.032 1.000 3.839 0.943 0.260 0.026 0.160Sphyrenea sp 3.40 0.108 1.720 13.280 0.479 0.130 0.384 0.215Psettodes « eaux libres » 3.30 0.057 0.830 11.379 0.994 0.073 0.130 0.159Psettodes littoraux 3.30 0.045 2.060 17.485 0.880 0.118 0.169 0.119chirocentrus dorab. 3.30 0.117 1.760 13.379 0.526 0.132 0.411 0.138Trichurus « eaux libres » 3.20 0.046 0.620 6.291 0.594 0.099 0.069 0.053Trichurus « »littoraux» » 3.10 0.038 1.450 10.923 0.737 0.133 0.097 0.054Otolithes « eaux libres » 3.00 0.048 1.700 8.395 0.939 0.202 0.085 0.161Otolithes « littoraux » 3.00 0.088 1.250 7.703 0.841 0.162 0.153 0.161Saurida tumbil 3.20 0.092 1.480 10.785 0.736 0.137 0.234 0.241Silago sihama 3.00 0.008 1.550 13.858 0.953 0.112 0.022 0.114Carangidés 3.10 0.159 1.800 13.832 0.946 0.130 0.455 0.002Polynemus sextarius 3.00 0.306 2.120 17.484 0.590 0.121 1.336 0.094Upeneus molluccensus 3.00 0.272 1.840 14.812 0.555 0.124 1.028 0.072Leiognathus splendens 3.00 0.016 1.930 16.135 0.780 0.120 0.057 0.060Pomadasys sp 3.00 0.138 1.720 14.713 0.608 0.117 0.499 0.070Sardinella gibbosa 2.90 0.272 2.010 17.698 0.890 0.114 1.023 0.181Terapon theraps 2.90 0.228 2.180 18.133 0.432 0.120 1.109 0.174Stellophorus sp 3.00 0.052 2.140 16.989 0.950 0.126 0.183 0.103A. madagascariensis 3.10 0.091 1.380 16.584 0.868 0.083 0.318 0.230Drepane punctata 2.70 0.012 1.700 10.796 0.912 0.157 0.029 0.280Gerres acinaceus 3.00 0.082 2.720 15.199 0.933 0.179 0.264 0.059Gazza minuta 2.50 0.056 4.250 27.925 0.903 0.152 0.337 0.277Penéides 2.30 0.168 5.280 26.400 0.902 0.200 1.861 0.250Tortues 2.60 0.024 0.500 5.500 0.295 0.091 0.062 0.307Zoobenthos 2.10 7.562 5.000 50.000 0.950 0.100 152.919 0.105Zooplancton 2.10 1.242 35.000 140.000 0.950 0.250 71.493 0.053Phytoplancton 1.00 0.459 365.000 - 0.950 - 8.345 - Producteurs benthiques 1.00 18.061 10.000 - 0.950 - 9.031 - Détritus 1.00 1.000 - - 0.719 - 0 0.112

Tableau 6.7. : Paramètres principaux du modèle ECOPATH pour la Baie d’Antongil (Station 4) : LT (NT) est le niveau trophique, B, la biomasse, P/B le rapport Production /biomasse, Q/B la consommation relative de nourriture , EE le rendement écotrophique P/Q le rapport

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- 144 -

production/consommation rendant compte de l’utilisation de la nourriture, FD le flux vers le détritus, et IO l’index d’omnivorie, un indice, compris entre 0 et 1, destiné à quantifier la diversité des sources de nourriture, particulièrement, quant à leur niveau trophique.

Groupes TL B (t/km²) P/B (an-1)

Q/B(an-1)

EE P/Q FD IO

S.mokarran 3.80 0.047 1.000 2.500 0.951 0.400 0.026 0.535Aetobatus n. 3.10 0.062 0.500 2.903 0.950 0.172 0.038 0.062Rhinobatus sp 3.00 0.039 0.500 4.668 0.951 0.107 0.037 0.144Conger conger 3.80 0.075 1.000 3.840 0.765 0.260 0.075 0.330Sphyrenea sp 3.40 0.466 3.350 15.759 0.263 0.213 2.619 0.669Psettodes « eaux libres » 3.20 0.410 1.820 15.268 0.390 0.119 1.707 0.102Psettodes « littora »l 3.20 0.091 1.580 14.876 0.768 0.106 0.305 0.103chirocentrus dorab. 3.30 0.146 1.830 15.077 0.759 0.121 0.503 0.155Trichurus « eaux libres » 3.20 0.113 1.100 8.349 0.613 0.132 0.237 0.063Trichurus « littoraux » 3.10 0.051 1.230 10.942 0.887 0.112 0.119 0.054Otolithes « eaux libres » 3.00 0.328 1.110 7.317 0.830 0.152 0.542 0.164Otolithes « littoraux » 3.00 0.081 0.850 7.040 0.615 0.121 0.140 0.159Saurida tumbil 3.10 0.133 1.070 9.849 0.779 0.109 0.294 0.176Silago sihama 3.00 0.010 3.420 16.665 0.197 0.205 0.061 0.114Carangidés 3.10 0.638 1.980 14.209 0.725 0.139 2.161 0.057Polynemus sextarius 3.00 0.986 2.530 18.023 0.425 0.140 4.987 0.079Upeneus molluccensus 3.00 0.758 1.800 14.550 0.841 0.124 2.422 0.058Leiognathus splendens 3.10 0.254 2.360 18.217 0.666 0.130 1.125 0.033Pomadasys sp 3.10 0.457 2.640 15.283 0.629 0.173 1.845 0.005Sardinella gibbosa 2.90 0.075 3.600 20.368 0.858 0.177 0.344 0.181Terapon theraps 2.90 0.624 2.290 17.709 0.475 0.129 2.960 0.180Stellophorus sp 3.00 0.337 2.730 20.419 0.950 0.134 1.422 0.103A. madagascariensis 3.10 0.376 1.350 16.038 0.632 0.084 1.393 0.227Protosus sp 3.00 0.090 2.820 16.029 0.837 0.176 0.330 0.115Drepane punctata 2.70 0.049 1.360 10.985 0.644 0.124 0.130 0.280Gerres acinaceus 3.10 0.094 2.730 16.781 0.928 0.163 0.334 0.037Gazza minuta 2.50 0.240 4.260 24.035 0.743 0.177 1.416 0.277Penéides 2.30 0.224 5.280 26.400 0.921 0.200 2.459 0.250Tortues 2.00 0.017 0.500 5.500 0.950 0.091 0.037 - Zoobenthos 2.10 22.937 5.000 50.000 0.950 0.100 464.469 0.105Zooplancton 2.10 3.669 35.000 140.000 0.950 0.250 211.901 0.053Phytoplancton 1.00 1.348 365.000 - 0.950 - 24.602 - Producteurs benthiques 1.00 54.600 10.000 - 0.950 - 27.300 - Détritus 1.00 1.000 - - 0.722 - - 0.116

Il convient d’abord de noter que tous les rendements écotrophiques sont inférieurs à

1. Ceci est la première étape dans la réalisation des modèles. Parmi quelques groupes

autres que poissons, qui ont la possibilité d’immigration annuelle dans l’écosystème

doit être envisagé pour un équilibrage complet des modèles. Les requins et les raies

sont très mobiles et susceptibles de se déplacer sur une très grande distance. Il est

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possible qu’ils sortent en dehors de la zone considérée et ceci est traduit sous forme

d’importation. Ceci implique que nos écosystèmes ne sont pas totalement fermés

comme cela est implicitement requis pour l’emploi d’ECOPATH. En fait, il faut

admettre que si la majorité des échanges trophiques ont lieu à l’intérieur des zones

considérées certains composants trouvent une partie de leur nourriture en dehors

(ceci est traduit par les « import » dans les régimes alimentaires). Des recherches plus

complètes sont nécessaires pour élucider ce point.

Les biomasses totales de poissons sont peu élevées (2.46 t/km² en station 1 et 7,03

t/km² en station 4). Il en est de même de celle des crevettes (0,168 t/km² en station

1 et 0,224 t/km² en station 4). Ces valeurs, surtout en station 4, sont de l’ordre de

grandeur observé par Haputhantri (2004) sur les côtes de Sri Lanka et d’une façon

générale proches des valeurs rapportées pour des écosystèmes marins, notamment

par Christensen et Pauly (1993). La production primaire nécessaire à la stabilité de

l’écosystème telle que présentée ici en station 1 est plus faible que calculée par

Haputhantri (2004). En revanche, en station 4, la production primaire plus élevée que

celle figurant dans l’étude d’Haputhantri (2004). Le zooplancton nécessaire serait peu

abondant comparé à d’autres écosystèmes marins. Un élément clef du

fonctionnement de la Baie d’Antongil est le zoobenthos et, d’une façon plus générale,

les invertébrés marins présents dans ce milieu (et regroupés en fait dans ce

compartiment).

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- 146

-

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- 147

-

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6.2.

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- 148 -

Les rendements écotrophiques calculés par le modèle sont en moyenne de 0,78 en

station 1 et 0,68 seulement en station 4. Les ressources piscicoles seraient donc moins

exploitées en moyenne en station 4 même si la production exploitée est plus élevée.

En fait, la pression démographique due à la pêche et à la prédation serait supérieure

en station 1 à ce qu’elle est en station 4. Ces données sont à rapprocher de celles sur

la démographie des populations de poissons rapportées au chapitre 4 (tableaux 4.12.

à 4.17). Les taux d’exploitations moyens calculés pour les deux stations sont tous

deux proches de 0,30. La communauté piscicole de la station 1 serait donc plus

soumise à la prédation que celle de la station 4.

Les coefficients de conversion de la nourriture (P/Q) sont, dans leur immense

majorité calculés comme supérieurs à 0,10, la communauté vivante de la baie

d’Antongil étant quasi exclusivement zoophage. Les régimes alimentaires, tels

qu’entrés dans le modèle ont amené des valeurs calculées du coefficient d’omnivorie

quelques fois élevées. Le cas typique est celui des requins. Au sujet de ces derniers, il

convient de noter qu’ils consomment en priorité des proies mobiles. Elles sont à

rechercher surtout chez les espèces ou groupes présentant des indices d’activité

élevés (Tableaux 6.2 et 6.3). Au sujet de la structure trophique des deux écosystèmes,

il faut enfin remarquer que la majorité des groupes se trouvent à des niveaux

trophiques calculés compris entre 2,8 et 3,2 en raison de la forte contribution du

zooplancton (NT 2) et des invertébrés benthiques, y compris les crevettes (NT 2,1 à

2,3) à leur bol alimentaire.

Les requins (NT 3,81) et les congres (NT supérieur à 3,6 dans les deux stations) sont

les prédateurs du sommet de la chaîne trophique. A ce sujet, la faible abondance des

groupes des niveaux trophiques élevés est en relation avec la faible taille maximale

des diverses espèces habituellement considérées comme carnassières. Dans le cas de

la Baie d’ Antongil, ces espèces ne peuvent plus assurer leur alimentation en poissons

et consomment, à la place, d’autres nourritures animales.

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- 149 -

Les rendements des transferts d’un niveau trophique à l’autre (calculés selon

Lindeman, 1946) sont présentés dans le tableau 6.8.

Il faut alors noter que les rendements sont dans leur majorité supérieurs à 10% et

tous supérieurs à 9%. Le maximum est observé au niveau trophique II. Le rendement

moyen est proche de 11% dans les deux stations. Ceci est à mettre en relation avec le

caractère zoophage le quasi totalité des groupes et avec les valeurs souvent élevées

(supérieures à 0,8) du rendement écotrophique EE, surtout en station 1. La

contribution du détritus à l’ensemble de la chaîne trophique est faible : 0,38, valeur

proche de ce qui a été notée par Haputhantri (2004).

Tableau 6 .8. Rendements moyens des transferts aux différents niveaux trophiques (sensu Lindeman 1946) pour les stations 1 et 4, en Baie d’Antongil.

S Source \ NT I II III IV V VI

T Producteurs primaires 16.30 11.40 10.40 10.40 10.50 A Détritus 10.30 9.80 9.80 10.30 10.50 T Les deux combinés 14.10 11.00 10.30 10.40 10.50 I Proportion du total des flux e, provenance du détritus: 0.38 O Rendement moyen des transferts aux niveaux II à IV N En provenance des producteurs primaires : 12.5 %

En provenance du détritus: 10.0% 1 Total: 11.7%

S Source \ NT I II III IV V VI

T Producteurs primaires 16.20 11.30 10.00 9.70 9.50 A Détritus 10.20 9.60 9.20 9.30 9.10 T Les deux combinés 14.10 10.90 9.80 9.60 9.50 I Proportion du total des flux e, provenance du détritus: 0.38 O Rendement moyen des transferts aux niveaux II à IV N En provenance des producteurs primaires : 12.2 %

En provenance du détritus: 9.6% 4 Total: 11.4%

Diverses statistiques concernant les deux écosystèmes sont calculées par ECOPATH

Nous consacrons notre attention sur la place de la pêche dans l’écologie des stations

et sur ses aspects économiques.

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- 150 -

Les captures appartiennent dans leur immense majorité au 3ème niveau trophique ; En

effet, leur niveau trophique moyen calculé dans le tableau 6.9 est de 3,01 à 3,03. Une

très faible part de la production primaire employée par l’écosystème est dévolue à la

production de ce qui est capturé : 0,37 % en station 1 et 0,47 % en station 2. Outre que

les captures sont plus élevées en station 4, cette différence peut s’expliquer en partie

par les différences de composition de la faune piscicole.

Tableau 6.9 : Eléments de calculs fournis par ECOPATH concernant la place écologique et économique de la production exploitée.

Paramètre Station1 Station 4 Unités

NT moyen des captures 3.03 3.01 Captures/production primaire 0.0037 0.00474 Total des captures 1.274 4.925 t/km²/an Valeur monétaire totale 3.57 8.06 1000 US Dollars Coûts fixes (engins, licences) 0.28 0.7 1000 US Dollars coûts variables (main d'œuvre, déplacements) 1.98 5.24 1000 US Dollars Total des coûts 2.27 5.94 1000 US Dollars Profit 1.30 2.12 1000 US Dollars

L’analyse économique telle que présentée ci après repose sur les prix de ventes aux

détails évoqués plus haut et sur le schéma hypothétique de répartition des coûts et

bénéfices, présenté au tableau 6.10. Les hypothèses ainsi réalisées cherchent à tenir

compte de l’importance relative des différents postes de dépense tels que nous avons

pu les approcher pendant nos séjours sur place.

Tableau 6.10 : Schémas hypothétiques du fonctionnement économique des pêcheries au chalut et à la senne dans la Baie d’Antongil.

Engin Coûts fixes (%)

Effort de pêche(%)

Déplacements(%)

Profit(%)

Chiffre d’affaire (%)

Sennes 5 40 10 45 100 Chaluts 10 35 35 20 100

Le tableau 6.9 montre qu’avec des captures totales 4 fois plus élevées en station 4

qu’en station 1, les pêcheurs fournissant un effort de pêche similaire ne parviennent

qu’ à doubler leur revenu en station par rapport à ce qui est calculé en station 1.

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- 151 -

6.4 Discussion

Avant d’aborder cette étude nous pensions nous trouver en présence d’un

écosystème menacé de surexploitation. Nous essayons ici de vérifier ce qu’il en est

réellement.

Le premier point est de nous assurer de la fiabilité des modèles constitués dans ce

chapitre. Pour ce faire nous avons mis en œuvre la routine incluse dans ECOPATH et

appelée ECORANGER qui permet notamment de montrer le niveau de fiabilité du

modèle par le calcul d’un indice appelé « pedigree index » compris entre 0 et 1 et

dont la valeur est un indicateur de cette fiabilité (annexe 6b). Cet indicateur est

calculé à partir des informations fournies par l’utilisateur sur l’origine des données

entrées : mesure directe de terrain, modèle prédictif, données sur les mêmes groupes

ou espèces dans un écosystème similaire, connaissances générales sur la biologie du

groupe en question ou, enfin, calcul par le modèle. L’indice calculé est de 0,71, valeur

tout a fait satisfaisante selon Christensen et Pauly (2000) ; ce qui permet de nous fier

aux modèles dans nos tentatives de compréhension de l’état de cette pêcherie.

A l’aide d’ECOSIM, nous avons simulé l’influence possible sur l’abondance, les

captures et la valeur monétaire du doublement sur 10 ans de l’effort de pêche

(annexe 7). Une telle augmentation pourrait avoir lieu sous la forme d’une

augmentation progressive de la fréquentation du milieu par les pêcheurs aussi bien

industriels que traditionnels sous la pression que représente la demande en poissons

d’une population riveraine elle-même sans cesse croissante.

En station 1 (Tableau 6.11.), on obtiendrait une augmentation des captures,

multipliées pratiquement par 1.5 acquise au prix d’une légère diminution de la

biomasse totale (8%) et, de façon surprenante, d’une légère diminution des revenus.

Il est vrai qu’examinées espèces par espèces, les captures présenteraient des

variations importantes. Les captures et les revenus associés à certaines espèces

rémunératrices seraient en effet fortement réduits : Aetobatus narinari, Aetobatus

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- 152 -

narinari, Conger conger, Sphyrenea sp, Silago sihama, Leiognathus splenden,s Arius

madagascariensis, Drepane punctata.

En considérant les engins de pêches (dernières lignes du tableau 6.11) on remarque

que les variations globales des captures et des coûts affecteraient les sennes et les

chaluts de façon identique.

Tableau 6.11. : Résultats d’une étude de l’influence d’un doublement de l’activité des pêcheurs sur la pêcherie de la baie d’Antongil, STATION 1.

Groupes Biomasse

initiale BI

Biomassefinale BF BF/BI

Capturesinitiales

CI

Capturesfinales

CFCF/CI

valeurinitiale

VI

Valeur finale

VFVF/VI

Shyrna mokarran 0.041 0.009 0.23 0.051 0.022 0.44 2.566 1.122 0.44 Aetobatus narinari 0.011 0.004 0.37 0.010 0.007 0.71 0.005 0.004 0.71 Rhinobatus sp 0.011 0.004 0.38 0.010 0.007 0.73 - - - Conger conger 0.032 0.002 0.05 0.028 0.003 0.09 0.014 0.001 0.09 Sphyraena sp 0.108 0.056 0.52 0.064 0.064 0.99 0.045 0.044 0.99 Psettodes eaux libres 0.057 0.030 0.53 0.025 0.025 1.01** 0.030 0.030 1.01**Psettodes littoraux 0.045 0.047 1.05* 0.015 0.029 1.99** 0.018 0.035 1.99**chirocentrus dorab. 0.117 0.080 0.68 0.070 0.09 1.29** 0.035 0.045 1.29**Trichurus eaux libres 0.046 0.082 1.77* 0.002 0.007 3.38** 0.001 0.003 3.38**Trichurus littoraux 0.038 0.021 0.55 0.012 0.013 1.06** 0.006 0.007 1.06**Otolithes eaux libres 0.048 0.072 1.51* 0.021 0.06 2.87** 0.019 0.054 2.87**Otolithes littoraux 0.088 0.068 0.77 0.014 0.021 1.46** 0.013 0.019 1.46**Saurida tumbil 0.092 0.157 1.71* 0.015 0.049 3.25** 0.004 0.015 3.25**Silago sihama 0.008 - 0.02 0.010 0 0.04 0.007 - 0.04 Carangidés 0.159 0.131 0.82 0.104 0.163 1.57** 0.052 0.082 1.57**Polynemus sextarius 0.306 0.210 0.69 0.160 0.209 1.30** 0.072 0.094 1.30**Upeneus molluccensus 0.272 0.202 0.74 0.143 0.203 1.42** 0.065 0.091 1.42**Leiognathus splendens 0.016 0.001 0.07 0.020 0.003 0.13 0.004 0.001 0.13 Pomadasys sp 0.138 0.099 0.72 0.079 0.108 1.37** 0.036 0.049 1.37**Sardinella gibbosa 0.272 0.481 1.77* 0.026 0.086 3.37** 0.008 0.026 3.37**Terapon theraps 0.228 0.165 0.73 0.114 0.157 1.38** 0.023 0.031 1.38**Stellophorus c. 0.052 0.063 1.21* 0.008 0.019 2.30** 0.002 0.006 2.30**Arius madagascariensis 0.091 0.042 0.46 0.054 0.047 0.88 0.027 0.024 0.88 Drepane punctata 0.012 - 0.01 0.018 0 0.02 0.009 - 0.02 Gerres acinaceus 0.082 0.050 0.62 0.052 0.061 1.17** 0.026 0.030 1.17**Gazza minuta 0.056 0.066 1.18* 0.044 0.099 2.25** 0.009 0.020 2.25**Penéides 0.168 0.249 1.48* 0.102 0.288 2.82** 0.510 1.440 2.82**

Total 2.594 2.391 0.92 1.271 1.84 1.45** 3.606 3.273 0.91 Sennes 0.396 0.585 1.48 1.053 0.945 0.9Chaluts 0.893 1.286 1.44 2.553 2.329 0.91

* Espèce à biomasse croissante ** Espèce dont la capture et l’importance économique augmentent

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- 153 -

En station 4, les résultats de la simulation (tableau 6.12) révèlent une multiplication

potentielle des captures par 1,29 obtenue au prix d’une diminution de 25% de la

biomasse totale, les revenus globaux de la pêcherie n’étant pas augmentés.

Si l’on sépare les sennes et les chaluts, on note que, dans le cas des sennes, une

augmentation des captures est accompagnée d’une diminution des revenus liée, de

toute évidence, aux modifications engendrées dans la composition de la faune

piscicole et des captures, et par l’augmentation prévue de l’effort de pêche. En

revanche, les pêches crevettières verraient leurs revenus augmenter légèrement.

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- 154 -

Tableau 6.12. Résultats d’une étude de l’influence d’un doublement de l’activité des pêcheurs sur la pêcherie de la baie d’Antongil, STATION 4.

Groupes Biomasse initiale BI

Biomassefinale BF BF/BI Captures

initiales CICaptures

finales CF CF/CI valeur initiale VI

Valeurfinale VF VF/VI

S.mokarran 0.047 0.018 0.39 0.097 0.071 0.72 4.871 3.528 0.72 Aetobatus n. 0.062 0.028 0.45 0.081 0.067 0.83 0.081 0.067 0.83 Rhinobatus sp 0.039 0.017 0.45 0.050 0.042 0.83 0.050 0.042 0.83 Conger conger 0.075 0.006 0.09 0.058 0.009 0.16 0.029 0.005 0.16 Sphyrenea sp 0.466 0.332 0.71 0.323 0.429 1.33** 0.226 0.301 1.33**Psettodes eaux libres 0.410 0.249 0.61 0.267 0.302 1.13** 0.320 0.363 1.13**Psettodes littoraux 0.091 0.125 1.37* 0.018 0.045 2.55** 0.021 0.054 2.55**chirocentrus dorab. 0.145 0.108 0.74 0.106 0.147 1.39** 0.053 0.073 1.39**Trichurus eaux libres 0.113 0.048 0.43 0.067 0.053 0.80 0.034 0.027 0.80 Trichurus littoraux 0.051 0.059 1.15* 0.010 0.021 2.15** 0.005 0.011 2.15**Otolithes eaux libres 0.328 0.119 0.36 0.213 0.145 0.68 0.192 0.130 0.68 Otolithes littoraux 0.081 0.074 0.92 0.016 0.027 1.71** 0.014 0.024 1.71**Saurida tumbil 0.133 0.030 0.23 0.100 0.042 0.42 0.030 0.013 0.42 Silago sihama 0.010 0.013 1.29* 0.001 0.002 2.41** 0.001 0.002 2.41**Caranx sp 0.637 0.469 0.74 0.459 0.629 1.37** 0.229 0.315 1.37**Polynemus sextarius 0.985 0.718 0.73 0.674 0.917 1.36** 0.303 0.413 1.36**Upeneusmolluccensus 0.757 0.590 0.78 0.520 0.755 1.45** 0.234 0.340 1.45**Leiognathussplendens 0.254 0.201 0.79 0.180 0.266 1.48** 0.036 0.053 1.48**Pomadasys sp 0.457 0.400 0.88 0.315 0.515 1.64** 0.142 0.232 1.64**sardinella gibbosa 0.075 0.115 1.54* 0.008 0.024 2.87** 0.002 0.007 2.87**Terapon theraps 0.623 0.432 0.69 0.430 0.555 1.29** 0.086 0.111 1.29**Stellophorus c. 0.337 0.506 1.50* 0.007 0.020 2.80** 0.002 0.006 2.80**Ariusmadagascariensis 0.376 0.148 0.39 0.262 0.192 0.73 0.131 0.096 0.73 Plotosus sp 0.090 0.124 1.38* 0.020 0.052 2.58** Drepane punctata 0.049 0.012 0.24 0.040 0.018 0.45 0.020 0.009 0.45 Gerres acinaceus 0.094 0.071 0.75 0.071 0.099 1.40** 0.035 0.050 1.40**Gazza minuta 0.240 0.236 0.99 0.157 0.289 1.84** 0.031 0.058 1.84**Penéides 0.224 0.251 1.12* 0.162 0.339 2.09** 0.811 1.695 2.09**

Total 7.249 5.499 0.76 4.712 6.072 1.29 7.989 8.025 1.00 Sennes 0.406 0.6 1.48 2.046 1.735 0.85 Chaluts 4.57 5.951 1.3 6.089 6.535 1.07

* Espèce à biomasse croissante ** Espèce dont la capture et l’importance économique augmentent.

En conclusion de ce chapitre, il faut noter les faibles biomasses associées à des

captures elles même peu élevées en station 1. Il est vrai que cette zone est plus

exposée que la station 4 à la houle et aux vagues comme dit plus haut. L’ensemble de

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- 155 -

la communauté piscicole repose essentiellement sur la richesse en invertébrés,

notamment le zoobenthos. Du point de vue de la pêche, notre essai, prudent,

d’analyse économique montre que les revenus obtenus en station 4 sont à peine le

double de ceux calculés pour la station 1 alors que les prises sont 4 fois plus élevées.

La composition de ces dernières est en cause. En cas d’augmentation de l’activité des

pêcheurs (doublement sur 10 ans), les captures opérées à la senne de plage seraient

dans les deux cas augmentés de moitié mais les revenus des pêcheurs traditionnels

diminueraient. La situation des pêcheurs industriels serait différente d’une station à

l’autre : amélioration de leurs conditions de vie en station 4 mais dégradation en

station 1. Nous avons conscience que ces résultats sont une ébauche nécessitant des

investigations plus précises, notamment dans les aspects économiques.

En cas de forte demande pour une augmentation de l’effort de pêche, les pêcheurs

doivent être informés de ces contraintes et les autorités peuvent vouloir accéder à

cette demande. Toutefois cela doit entrer dans un processus global d’aménagement

auquel nous avons cherché à réfléchir dans le chapitre suivant.

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CHAPITRE 7 : Discussion et conclusion générale

Selon les définitions données au chapitre 5, nous avons donc consacré ce chapitre à

l’analyse de l’écosystème de la Baie d’ Antongil, et au terme de cette étude, deux

points doivent retenir notre attention :

7.1 Les limites des connaissances que nous avons acquises

Malgré les quelques études déjà effectuées au niveau de la baie, particulièrement sur

les pêcheries (artisanales et traditionnelles) et les enquêtes et suivis sur la pêcherie

traditionnelle et la pêche industrielle, peu de données nous ont été disponibles et

certaines sont demeurées inaccessibles. Cependant, les données de production ont pu

servir pour certains traitements et évaluations.

La qualité des données utilisées lors des traitements a influencé la qualité des

résultats. Certaines analyses n’ont pu être réalisées du fait que beaucoup

d’informations sont manquantes ou non accessibles ; des valeurs (surtout des

captures) ont pu être éventuellement sous estimées. Compte tenu des problèmes

rencontrés sur le terrain pour accéder aux bateaux de pêche et de l’insuffisance des

échantillonnages, les données sont très limitées.

Toutefois, malgré le nombre réduit d’échantillonnages à bord, les prélèvements ont

pu couvrir les deux grandes saisons de la baie, une campagne par saison a été

effectuée. Comme le phénomène saisonnier est déjà connu dans la zone d’étude, cette

fréquence est acceptable (Jacobsen et Euclade, 1988 ; Jouffre et al., 1991).

L’étude d’un tel système et de l’ensemble des interactions dont il est le siège peut

donc vite s’avérer complexe. C’est pourquoi nous avons choisi, selon la question qui

se posait, l’étude d’un nombre restreint de descripteurs de notre écosystème. Nous

entendons par descripteur, un ou plusieurs paramètres de type biotique ou

abiotique, capables de décrire la structure ou le fonctionnement de l’écosystème a

- 157 -

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l’échelle spatio-temporelle (Bournaud et Amoros, 1984). Il s’est agi pour nous des

captures, biomasses, démographie des peuplements.

Etant donné la complexité de l’organisation des écosystèmes, une démarche

simplifiée a été adoptée en se focalisant sur ces espaces réduits que sont les stations

susceptibles de représenter en partie l’ensemble de la Baie d’ Antongil.

Une mention particulière doit être formulée au sujet du logiciel ECOPATH :

Pour une gestion utilisant l’écosystème comme unité fonctionnelle, ECOPATH est

l’un des meilleurs outils de conseil dans la gestion des ressources. C’est un outil

d’analyse alternative et complémentaire de l’approche traditionnelle monospécifique.

En l’état actuel de la connaissance de notre ressource, l’application de cet outil a dû

être précédée de deux étapes séquentielles :

Exploration de la bioécologie des espèces incluses dans la pêcherie crevettière

et les conditions des milieux (chapitre 2 à 5) ;

Construction de modèles qui caractérisent la structure trophique et le

fonctionnement des écosystèmes choisis, les stations 1 et 4 (chapitre 6).

ECOPATH permet de comprendre la dynamique des peuplements biologiques,

notamment les poissons de la capture secondaire qui subissent une forte mortalité

d’origine anthropique, mais aussi les effets de dégradations d’habitat. Il est alors

possible de mettre en évidence des mécanismes d’adaptation à ces perturbations

écologiques. Les recherches nécessitées par ECOPATH contribuent à une

compréhension écologique complète des ressources vivantes aquatiques dans leur

écosystème.

L’utilisation d’ECOPATH est démontrée en chapitre 6. Des extensions et

améliorations peuvent être envisageables par les procédures suivantes :

- 158 -

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Compléter les données démographiques des poissons constituant les captures

secondaires de la pêche crevettière ;

Décrire la répartition spatio-temporelle de l’ ichtyofaune, objet des captures

secondaires, permettant d’avoir la typologie spatiale des peuplements en

cause et d’identifier leurs interactions potentielles ;

Explorer, de façon au moins qualitative, les relations trophiques à l’intérieur

de l’écosystème concerné et voir l’influence possible de l’état de

l’environnement

7.2 Vers des propositions d’aménagement

L’autre aspect important de notre étude est l’aspect aménagement. Faute de données

sur plusieurs années, l’évolution de l’exploitation des ressources en pêche crevettière

ne peut pas être mise en évidence. Pourtant, l’état actuel des ressources piscicoles et

les enquêtes auprès des marins pêcheurs permettent d’avancer les effets directs de la

pêche sur les populations : déclin d’abondance, raréfaction d’espèces. Le Loueff et

all., (1993) a montré que la raréfaction des espèces de raies exploitées pouvait être

attribuée aux taux de faible croissance des populations. Ces dernières déposent leurs

œufs sur les sédiments, les rendant ainsi vulnérables aux engins de pêche traînés tels

que chaluts, sennes et dragues. Le même auteur avance que les variations des

caractéristiques liées à la nourriture entraînent des réponses de trait vitaux –

augmentation de la vitesse de croissance, diminution de l’âge de première maturité –

similaires à celles induites par l’augmentation de la mortalité par la pêche.

7.2.1 L’état actuel de la législation a Madagascar

Parallèlement aux règles de gestion édictées par le droit formel depuis 1922 pour la

pêche de toute espèce de poissons et en 1970 pour la pêche crevettière, un autre type

de gestion s’impose pour la pêche traditionnelle ; c’est le droit coutumier. En effet,

- 159 -

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l’accès aux ressources est traditionnellement conditionné par la mise en place des

règles sociales au sein de la communauté des pêcheurs. Ainsi, le mode de gestion

traditionnel de la pêche se manifeste souvent sous formes de tabous et interdits.

L’accès aux ressources est régi administrativement par une mesure qui consiste à

limiter le maillage de filet et d’autres obligations pour l’octrois d’une licence de

pêche en chalutage industrielle selon le décret 71-238 évoqué en annexe 2.

La gestion actuelle de l’activité des pêcheries côtières de la baie d’Antongil est donc

le résultat d’une combinaison de la dynamique sociale traditionnelle et du système

juridico-administratif venu de l’autorité gouvernementale centrale.

Depuis l’apparition des législations sur l’exploitation des ressources crevettières à

Madagascar, il existe des modifications et des rectifications des décrets portant sur

cette activité. Pourtant, en raison des insuffisances des communications, même les

acteurs concernés sont dépassés.

Compte tenu des changements observés par Marcille (1978) dans la distribution de

l'espèce et la dynamique des stocks, en particulier pour la côte Est de Madagascar, les

anciens programmes de gestion de la pêcherie crevettière ne sont plus adaptés. Le

manque de valorisation des données scientifiques est aussi constaté pour plusieurs

prises de décisions. Les législations en vigueur ne permettent pas de gérer

l’utilisation de l’espace, elles sont plutôt en faveur des pêcheurs industriels à cause

de rentabilité économique nationale plus élevée de la pêcherie crevettière

industrielle.

Depuis le début de l’exploitation crevettière, la gestion a été étayée par les résultats

des études scientifiques effectuées sur la côte occidentale. Ainsi, cette dernière est

donc devenue l’unité de gestion de la pêcherie à Madagascar et à l’origine des

législations malgaches. Abstraction est donc faite des réalités géographiques de la

Côte Est.

- 160 -

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Or cette dernière diffère de la Côte Ouest principalement par la topographie

océanique qui est un facteur important de la biologie crevettière. A l’Ouest, la pente

est très faible et régulière, allant de 0 à 25 mètres sur une distance de 2 à 5 milles

marins du rivage. En revanche, à l’Est, elle est beaucoup plus forte, allant de 0 à 50

mètres sur une distance qui ne dépasse guère de 1 à 2 milles marins du rivage, sauf

au niveau de la Baie d’Antongil (la profondeur de 30 mètres est atteinte à une

distance de 1 à 2 milles marins du rivage).

En superposant le cycle biologique des crevettes et la topographie océanique de la

côte Est de Madagascar, il est possible de constater que la profondeur qui

conditionne le biotope de chaque stade biologique ne permet pas le chalutage en

dehors de la zone d’exclusion. Les crevettes adultes, cibles de la pêche industrielle, se

trouvent à une profondeur de moins de 20 mètres qui se situe fréquemment à une

distance de 0,7 à 1,5 milles marins du rivage.

7.2.2 Les problèmes actuels spécifiques de la baie d’ Antongil

Dans la Baie d’Antongil, la pratique de la pêche se base sur trois éléments : le

caractère local ou localisé du système, l’existence des pratiques issues de l’expérience

des pêcheurs et intériorisées avec le temps et l’influence sur la délimitation naturelle

des zones de pêches des pêcheurs traditionnels. S’ajoutent les régimes de gestion

établis par l’Etat basés sur des mesures techniques telles que la fermeture de la pêche,

la délimitation des zones de pêche et le contrôle des techniques de pêche.

Des risques majeurs sont constitués par les conséquences possibles d’accidents

écologiques, mettant en cause la survie des individus, le succès de leur reproduction

ou de manière générale le déroulement de leurs cycles vitaux. Il faut ajouter la

prolifération de l’espèce Rhinobatus sp et d’autres espèces résistantes aux

déséquilibres écologiques des écosystèmes comme Plotosus lineatus (In : Laubier,

2003). La vulnérabilité des espèces à valeur commerciale pourrait induire leur

raréfaction, et la prolifération des espèces résistantes (Rhinobatus sp et Plotosus

- 161 -

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lineatus) mais ces deux dernières espèces, sans valeur commerciale, peuvent être

impliquée dans la faiblesse de la biomasse exploitable en pêcherie crevettière.

Les effets de la pêche sur les populations ne concernent pas uniquement les espèces

commerciales. En effet les techniques de captures déployées ne permettent pas de

sélectionner les seules formes recherchées (FAO, 1998). A part l’espèce Rhinobatus sp,

toutes les espèces rejetées en mer ne survivent pas. Les conséquences directes de tels

niveaux de mortalité sont identiques à celle des stocks commerciaux. Les quantités

des captures secondaires et leur nature varient fortement de la pêche au chalut à la

pêche à la senne (chapitre 4). Dans le cas du chalutage, le tonnage des captures

rejetées est supérieur aux captures commercialisées. Il s’agit d’espèces de petites

tailles qui n’ont pas d’intérêt pour le marché, comme celles de la famille des

Leiognathidae, Haemilidae et Teraponidae, ou d’espèce de grande taille comme les

espèces Trichurus lepturus, Conger conger, ainsi que des espèces impropres à la

consommation humaine.

Indépendamment des critères de vulnérabilité biologique à l’exploitation (Laubier,

2003), ce sont les espèces de grandes tailles qui voient d’abord leur abondance

raréfiée. Parmi les différents taxons, les requins, les raies et les guitares de mer, ont

davantage décliné que les formes plus petites.

7.2.3 Bases souhaitables de l’aménagement de la pêche de la Baie

d’Antongil

D’une manière générale et pour envisager le problème de l’aménagement des pêches

de la Baie d’ Antongil de façon réaliste, il convient de souligner que :

a. Le personnel chargé de la surveillance de la pêche reste encore insuffisant ;

- 162 -

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b. Nos connaissances actuelles sont encore très fragmentaires en ce qui

concerne la biologie de la plupart des espèces et empêchent d’établir

actuellement une réglementation stricte. Il a donc été prévu, notamment

pour répondre à l’article 3’ (3) de l’ordonnance n° 60-126 du 3 octobre 1960

fixant le régime de la chasse, de la pêche et de la protection de la faune,

une réglementation souple et très simplifiée (fixation des dimensions

minimum des différentes espèces par simple arrêté du Ministre de la Pêche

et de l’Agriculture ;

c. Il ne faut pas oublier qu’à Madagascar les principales pêches sont faites en

vue d’améliorer l’autoconsommation des riverains tout au cours de

l’année ;

d. Il faut donc agir avec souplesse en matière de législation.

7.3 Essais de propositions d’aménagement

Les buts des propositions développées dans les pages suivantes sont multiples :

Promouvoir et assurer la conservation et la protection des stocks de crevette ;

Recueillir en temps opportun les données précises essentielles à l'évaluation

de l'état des stocks ;

Optimiser l'utilisation de la ressource, tout en parvenant à la rentabilité et à la

durabilité ;

Promouvoir la mise au point et l'application de bonnes pratiques de pêche.

Comme notre étude visant la gestion durable des ressources en pêcherie crevettière

est la plus poussée à Madagascar, il semblait nécessaire que des mesures

d’aménagement de la pêche crevettière dans la Baie d’Antongil soient utilisées

comme base de la gestion de cette pêcherie dans l’ensemble de la région

d’Ambatosoa : en ignorant la présence du décret du 5 juin 1922 relatif à la pêche

fluviale et à la pêche maritime côtière.

- 163 -

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Vu que la pêche industrielle est le seul segment qui exploite commercialement les

crevettes dans la région, il a paraît qu’elle est l’unique concernée par la gestion

administrative des pêcheries et ainsi, l’une des origines des conflits inter-segments.

Délimitation des zones de pêches

L’étude sur la délimitation de cette zone par PELERIN en 1997 pourra apporter un

nouveau regard sur la question de « la zone de 2 miles à compter de la côte » de la

pêche crevettière. Par l’absence de la définition du terme « côte » prévue par les

législateurs, il est possible de faire des différentes interprétations à ce terme :

S’agit-il de :

2 miles à compter des « lignes de base » compte tenu de la définition des eaux

malgaches comme cela est actuellement interprété par les autorités ?

Ou de :

2 miles à compter de « la ligne de rivage » ?

Les illustrations et essais de superposition des données de base par PELERIN, 1997

ont donné réponse à la première et deuxième question, respectivement :

Si « la côte » est la ligne de base, la loi exclut toutes les zones de pêche

découvertes par Marcille (1978), alors c’est l’une des bases de mesures

d’accompagnement de la pêcherie crevettière malgache.

Si « la côte » est la ligne de rivage, 15% seulement des secteurs de pêche reconnus

par Marcille sont exclus du chalutage.

Il convient donc de retenir la deuxième option.

La pratique de la pêche littorale à la senne et aux barrages

Si la réglementation peut être assouplie, il faut néanmoins insister sur le fait que

certaines méthodes courantes sont hautement destructrices et qu’elles devront être

formellement proscrites :

- 164 -

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- le barrage fixe et complet des lagunes, embouchures

- la pêche massive de très petits poissons pratiquée par les sennes de

plage telle que nous avons pu l’observer.

Si la réglementation doit rester essentiellement souple et ne doit ni empêcher les gens

de se nourrir, ni leur imposer un cadre trop rigide à leurs activités de pêche, il est

cependant essentiel de leur faire comprendre qu’il est absolument désastreux de voir

de véritables hécatombes de très jeunes sujets qui doivent assurer l’avenir des

peuplements et une meilleure productivité des eaux. Aussi nous proposons que tous

les alevins de moins de 7cm des espèces courantes déjà mentionnées soient

obligatoirement rejetés immédiatement à l’eau lors des captures. Les pêcheurs

peuvent être éduqués en conséquence.

En effet, il semble surtout important, dans l’esprit de toute réglementation en matière

de pêche, d’éviter, à tout prix, une destruction massive d’alevins des espèces

intéressantes et de prohiber certaines méthodes de pêche particulièrement

meurtrières à cet égard.

La pratique de la pêche aux chaluts au large

Depuis 1922, les réglementations n’ont pas beaucoup changé. L’aménagement est

encore basé uniquement sur l’exploration de 1978. Vu l’impossibilité d’appliquer

certaines réglementations sur toutes les côtes de Madagascar, en raison de certaines

différences importantes dans les conditions physiques, géomorphologiques et

biologiques de chaque zone de pêche, une gestion locale des ressources de la

pêcherie crevettière semble nécessaire.

A la suite de cette étude un mode de gestion spécialisée est donc proposé pour les

zones de pêches crevettières. Il s’agit d’une gestion et un aménagement adaptés aux

conditions locales, régionales et/ou nationales, qui évolue dans le temps et dans

l’espace. La réalisation devrait se faire en deux étapes : 1) approche au niveau de

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l’écosystème ; 2) Mise en œuvre d’Ecopath avec Ecosim, Ecospace appliquée à la

pêche aux crevettes.

L’augmentation de l’effort de pêche : le chalutage artisanal et le filet maillant

polyfilament

La simulation par ECOPATH indique qu’une augmentation selon les modalités

actuelles de l’effort de pêche conduirait à un manque de rentabilité (économique,

sociologique et écologique) qui pourrait amener la diminution voire l’élimination des

deux formes de pêche aux crevettes actuelles (chalut industriel et senne de plages).

De ce fait, pour l’augmentation de l’effort de pêche, nous suggérons

l’approfondissement de l’étude de faisabilité et d’amélioration des deux autres types

de pêche (chalut artisanal et pêche « traditionnelle » au filet maillant polyfilament)

qui furent abandonnésfaute de technique et d’expérience des pêcheurs.

Avec le chalut artisanal, le coût d’exploitation sera plus faible alors que le rendement

resterait peut-être le même et valoriserait la production écologique de l’écosystème.

Vu la surface et la distance à la côte des zones d’exploitation, il conviendrait

d’introduire des embarcations motorisées de tailles moyennes qui permettraient

d’atteindre tous les fonds de pêche à crevettes exploités actuellement (Marcille, 1978)

La démonstration pratique effectuée par quelques pêcheurs de Rantabe en 2003 a

montré l’efficacité des filets maillants polyfilaments d’environ 400 m. de long et 5 à

6m de hauteur et qui donnent des rendements, en kg par sortie, proches de ceux de

la senne de plage c’est à dire le maillage adopté lors de ces démonstrations était de 2

à 3.5cm étiré, ce qui est le double de ceux du chalut et de la senne et permet aux

poissons de petites tailles de s’échapper. En revanche, les filins à fil polyfilament

retiennent facilement les crevettes par leurs rostre et appendices.

A ce sujet, il serait souhaitable d’imposer une maille minimale pour laisser échapper

les juvéniles : 2cm en pêche traditionnelle et 4,0cm en pêche industrielle.

- 166 -

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Ces propositions, concernant particulièrement les pêches « traditionnelles » seraient

bénéfiques pour atteindre l’ « autosuffisance en protéine animale » par augmentation

des produits pour l’autoconsommation. Toutefois, les espèces cibles étant de faibles

valeurs marchandes, les captures ne permettraient pas d’augmenter les revenus

financiers associés à une commercialisation dans des zones éloignées des sites de

pêche.

7.4 Pour une gestion écosystémique et la bonne gouvernance

La gestion doit utiliser l’écosystème comme unité fonctionnelle. Le concepteur de la

gestion devrait donc intégrer dans sa stratégie les bassins versants, les eaux des zones

de pêche et les ressources piscicoles qui favorisent la conservation et l’utilisation

durable des ressources aquatiques d’une manière équitable. Ainsi, l’application

d’une telle approche aidera à assurer l’équilibre entre les trois objectifs de la

Conservation qui sont la conservation, l’utilisation durable et le partage juste et

équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources aquatiques.

Cette approche doit reposer sur l’application de méthodes scientifiques appropriées

aux divers niveaux d’organisation biologique, qui incluent les interactions

essentielles entre les organismes et leur environnement. Elle reconnaît aussi que les

êtres humains, avec leur diversité culturelle, font partie intégrante de l’écosystème.

L’approche par écosystème n’exclut pas d’autres méthodes de gestion comme la

gestion monospécifique basée sur l’étude classique de la dynamique de stock et/ou

conservation telles que les parcs marins, les zones protégées et les programmes de

conservation portant sur une espèce déterminée, ainsi que l’approche utilisée dans le

cadre des politiques et législations nationales.

Nous souhaitons, dans les lignes qui suivent, apporter d’autres arguments en faveur

d’une gestion au niveau de l’écosystème :

- 167 -

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Dix principes sont tirés de la convention de la diversité biologique (Décision V/6,

Conférence de Nairobi, 2000) et expliqués pour leur application dans la gestion de la

zone de pêche de la baie d’Antongil. Ces principes sont complémentaires et

étroitement liés à la gestion découlant de l’approche par écosystème :

Principe 1 : Les objectifs de gestion de chaque zone sont un choix de société

Explication :

Les différents secteurs de la société perçoivent les écosystèmes en fonction de

leurs propres besoins économiques, culturels et sociaux. Les peuples

autochtones et autres communautés locales vivant de la terre sont des

intervenant importants et leurs droits comme leurs intérêts doivent être

reconnus. La diversité culturelle et diversité biologique sont des éléments

constitutifs centraux de l’approche par écosystème, et la gestion devrait en

tenir compte. En dernière analyse, tous les écosystèmes devraient être gérés à

l’avantage des humains, que cet avantage se rattache ou non à la

consommation.

Principe 2 : la gestion devrait être décentralisée et ramenée le plus près de

la base.

Explication :

Les systèmes décentralisés peuvent entraîner plus d’efficience, d’efficacité et

d’équité. Tous les intéressés devraient participer à la gestion qui devrait

également à être propice aux intérêts locaux et à ceux de tous les humains.

Plus la gestion se fait à proximité de l’écosystème, plus il a de responsabilité,

d’imputabilité, de participation et de recours au savoir local.

Principe 3 : Les gestionnaires d’écosystèmes devraient considérer les effets

(réels ou potentiels) de leurs activités sur les écosystèmes adjacents ou

autres.

- 168 -

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Explication :

Les interventions de gestion d’écosystèmes ont souvent des retombées

inconnues ou imprévisibles sur d’autres écosystèmes ; les effets possibles

doivent donc être soigneusement envisagés et analysés. Ceci peut imposer

certains aménagements ou certains modes d’organisation aux institutions

associées à la prise de décision pour faire, s’il y a lieu, des compromis

appropriés.

Principe 4 : Conserver la structure et la dynamique de l’écosystème, pour

préserver les services qu’il assure.

Explication :

Le fonctionnement et la résilience d’un écosystème dépendent de la relation

dynamique au sein des espèces, d’une espèce à l’autre comme entre les

espèces et leur environnement abiotique, ainsi que des interactions physiques

et chimiques à l’intérieur de l’environnement. La conservation et, le cas

échéant, la régénération de ces interactions et processus sont plus importantes

à long terme pour la conservation de la diversité biologique que la simple

protection des espèces.

Principe 5 : La gestion des écosystèmes doit se faire à l’intérieur des limites

de leur dynamique.

Explication :

Au moment d’examiner la probabilité, voire la facilité d’atteindre les objectifs

de gestion, il faut prendre en compte les conditions environnementales qui

limitent la productivité naturelle, la structure et la dynamique de l’écosystème.

Principe 6 : La gestion des écosystèmes doit se fixer des objectifs à long terme.

- 169 -

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Explication :

L’approche devrait être délimité par des échelles spatiales et temporelles en

rapport avec les objectifs. Les limites à imposer à la gestion seront définies

fonctionnellement par les utilisateurs, les gestionnaires, les scientifiques et les

populations locales et autochtones. Au besoin, on favorisera les relations entre

régions.

Principe 7 : La gestion doit admettre que le changement est inévitable

Explication :

Les écosystèmes changent, y compris la composition des espèces et les effectifs

des populations ; la gestion doit donc s’adapter aux changements. En raison

de leur dynamique interne de changement, les écosystèmes sont soumis à une

conjonction d’incertitudes et de « surprise » potentielle dans les domaines

humain, biologique et environnemental. Les acteurs habituels de perturbation

peuvent revêtir de l’importance pour la structure et le fonctionnement des

écosystèmes. L’approche par écosystème doit recourir à une gestion souple,

pour anticiper ces changements et ces événements, et s’y adapter, et éviter

donc toutes décisions qui excluraient certaines options ; parallèlement,

cependant, des mesures d’atténuation des conséquences devraient être

envisagées aux fins d’adaptation aux changements à long terme tels que la

modification du climat.

Principe 8 : L’approche devrait rechercher l’équilibre approprié entre la

conservation et l’utilisation de la diversité biologique.

Explication :

La diversité biologique est importante en elle-même mais aussi à cause du rôle

clé qu’elle joue en soutenant l’écosystème et en rendant d’autres services dont

nous sommes tous dépendants en fin de compte. On a déjà eu tendance dans

le passé à gérer les éléments constitutifs de la diversité biologique comme

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étant soit protégés soit non protégés. Il faut passer à une perspective plus

souple, où la conservation et l’utilisation sont comprises en fonction du

contexte et où l’on peut appliquer en dosant toute la panoplie des mesures,

qu’il s’agisse de protection stricte ou d’écosystèmes anthropiques.

Principe 9 : Toutes formes d’information pertinente devraient être

considérées, y compris l’information scientifique et autochtone, de même

que les connaissances, les innovations et les pratiques locales.

Explication :

Quelle que soit son origine, l’information est indispensable pour établir des

stratégies efficaces de gestion des écosystèmes. Il est souhaitable de mieux

connaître les fonctions des écosystèmes et les incidences de l’action de

l’homme. Tous les renseignements pertinents en provenance d’une région

devraient être communiqués à tous les intervenants et à tous les acteurs, en

tenant compte, entre autres, des décisions à prendre.

Principe 10 : Tous les secteurs sociaux et disciplines scientifiques concernés

devraient être s’impliqués.

Explication :

La plupart des problèmes de gestion de la diversité biologique sont

complexes, impliquent nombre d’interactions, des effets secondaires et des

conséquences ; il faut donc recruter l’expertise nécessaire et réunir toutes les

parties intéressées sur le plan local, régional et national, selon les besoins.

Pour l’application de ces dix principes, nous proposons quatre points comme

directives pratiques à la gestion de la Baie d’Antongil :

Favoriser le partage des avantages : les avantages qui découlent des divers

services fournis par la diversité biologique au niveau de l’écosystème de la

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baie forme la base de la sécurité et de la durabilité environnementale

humaine. L’approche par écosystème permet d’assurer le maintien ou le

rentabilisation de ces fonctions. Les avantages découlant de ces services

doivent être partagés, en particulier, avec les intervenants responsables de

leur production et de leur gestion. Ceci exige un renforcement des

capacités, surtout au niveau des communautés locales, de ceux qui gèrent

la diversité biologique de certains écosystèmes pour une bonne évaluation

des produits et services des écosystèmes.

Recourir à des pratiques souples de gestion: l’écosystème marin de la baie

est complexe, donc la gestion doit comporter un processus

d’apprentissage, qui aide à adapter les méthodes et les pratiques aux

modes de gestion et de surveillance de ces systèmes. La gestion doit

reconnaître la diversité des facteurs sociaux culturels qui influencent

l’utilisation des ressources marines. Des décisions inflexibles et à long

terme risquent de s’avérer inadéquates voire destructrices. La gestion des

écosystèmes doit être regardée comme une expérience à long terme qui

avance en fonction des résultats qu’elle obtient.

Réaliser les actions de gestion à une échelle appropriée au problème à

résoudre, en décentralisant le plus possible l’initiative vers la base : pour

que la décentralisation soit efficace, il faut que les parties intéressées aient

l’occasion d’exercer leur responsabilité et la capacité d’intervenir de façon

appropriée : elle doit donc pouvoir s’appuyer sur un cadre législatif et un

planification politique favorables. Lorsque les ressources en cause sont un

bien public, les décisions et les interventions de gestion doivent être à une

échelle qui permette de couvrir les effets pratiques de tout intervenant. Il

faudra des institutions appropriées pour ce type de prise de décision et, au

besoin, pour le règlement des différends.

- 172 -

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Permettre la coopération inter sectorielle : il est nécessaire d’intégrer

l’approche écosystémique en question aux autres systèmes de production

tels que l’agriculture et la foresterie qui ont une incidence sur la diversité

biologique de l’écosystème aquatique. La gestion requiert aussi une

communication et une coopération intersectorielles accrues à tous les

niveaux. Dans la Baie d’Antongil, celle-ci a débuté par la mise sur pied de

réseaux pour mettre en commun l’information et l’expérience. Les types de

gestion déjà mis en place (GELOSE et ZAC) 1par les actuels acteurs dans la

localité (DPRH, GAPCM, PN Masoala, PCDDBA, SAGE, WCS)2 doivent

être améliorés et mis en valeur en les prenant comme début et bases

d’expériences.

La figure 7.1 est un résumé de la démarche proposée pour une gestion correcte de la

pêcherie de la Baie d’Antongil.

1 ZAC : Zone d’Aménagement Concerté ; GELOSE : Gestion Locale Sécurisé 2 DPRH : Direction de la Pêche et des Ressources Halieutiques ; GAPCM : Groupement des Aquaculteurs et des Pêcheurs de Crevettes de Madagascar ; PCDDBA : Plateforme de Concertation De la Baie d’Antongil; PNM : Parc National Masoala ; SAGE : Service d’Appui à la Gestion de l’Environnement ; WCS : Wild life Conservation Society.

- 173 -

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PAR

AM

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E SO

RTI

E

PROPOSITION DE GESTION ET D’AMENAGEMENT : - Permanent - Périodique

PREDICTION PAR SIMULATION :

ECOPATH

EVALUATION DES STOCKS :

Dynamique de population classique

Dynamique Structure

Organisation

PAR

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TREE

CARACTERISTIQUES DE L’ECOSYSTEME

PECHERIE CREVETTIERE

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base

IMPACTS DE LA PECHERIE SUR L’ICHTYOFAUNE

Captures accessoires etrejets

Changement d’habitatInteraction spécifique

INDICATEURS D’IMPACTS

Niveau trophique Biomasse

Paramètres de croissance Mortalité

ECOLOGIE Régime alimentaire Groupe trophique

BIOLOGIE : Individus Population

Communauté

Figure 7.1: Schéma de la proposition de gestion et d’aménagement des zones de pêche crevettière (ZPC)

- 174 -

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Nous illustrons ci-dessous la démarche proposée dans la figure 7.1 :

Nous considérons donc la Baie d’Antongil comme un complexe dynamique formé de

communautés d’animaux, particulièrement l’ichtyofaune et le meiobenthos, des

plantes et des micro-organismes et de leur environnement non vivant et qui, par

leurs interactions, forment une unité fonctionnelle.

Les crevettes sont la proie de nombreuses espèces de poissons. L'aire de répartition

des crevettes recoupe celle des populations de poisson de fond et d'autres crustacés,

Ce point doit être pris en compte pour la gestion.

Il est nécessaire de définir les types de pêcherie co-existant et qui participent à

l’exploitation des crevettes. Les analyses complètes sur l’exploitation et les espèces

exploitées, y compris les poissons sont obligatoires.

L’état de la ressource dans chaque zone de pêche crevettière (ZPC) est à déterminer

en surveillant les facteurs suivants :

le rendement de la pêche en cours d'année et d'une année à l'autre;

la répartition de l'effort de pêche;

la composition des prises selon la taille, l'âge et le sexe; abondance des

prédateurs, autant de données issues des relevés de recherche annuels au

chalut de fond visant des espèces multiples.

dans la mesure du possible, les données environnementales, par exemple

température de l'eau.

Trois types d’impacts de la pêcherie sont à prendre en compte pour la recherche

d’indicateurs de base pour un diagnostic de l’état de la pêcherie :

Impacts biologiques : au niveau des individus, des populations et des

peuplements ;

Impacts écologiques, sur les régimes alimentaires, les biomasses et les

communautés ;

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Impacts sur l’habitat

Des analyses quantitatives doivent être effectuées, portant sur les distributions des

fréquences de tailles, l’abondance, la croissance et la maturité ainsi que la dynamique

trophique des principales espèces.

De ces étapes doivent ressortir donc en premier lieu, la dynamique des stocks par les

méthodes classiques (recrutement, croissance, reproduction, mortalité) et en

deuxième lieu les simulations écosystémiques (Ecopath avec Ecosim, Ecospace).

Il faut contrôler et surveiller les activités de pêche selon les modalités suivantes :

La vérification aléatoire à quai des débarquements des bateaux de pêche

crevettière pour comparer aux rapports des prises avec les débarquements réels ;

La vérification à quai de tous les débarquements par les bateaux qui pêchent

en vertu de l'accord de partage temporaire doit est obligatoire ;

Il doit être obligatoire de remplir et de présenter des journaux de bord

précisant quotidiennement la localisation et les captures. Ces documents doivent

pouvoir à toute réquisition être présentés au Ministère responsable et

l’administration de base le plus proche de ZPC.

La pêche traditionnelle doit être formalisée (recensement des pêcheurs,

déclaration de nombre d’engins de pêche, zone de pêche et destination des produits)

comme activité reconnue par l’Etat, pour une meilleure surveillance et contrôle des

exploitations.

Les niveaux réels de prises accessoires doivent être fournis par les armateurs

et des observateurs devraient estimer le poids de rejet à partir des facteurs de

conversion déjà établis pour chaque station et chaque cas dans la ZPC.

En conséquence de toutes ces informations et selon la disponibilité en ressources,

estimée au début de chaque campagne crevettière, une fermeture temporaire doit

- 176 -

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être intégrée dans une ZPC, dans sa totalité ou partiellement dans une zone

considérée comme vulnérable pendant la campagne suivante.

En conclusion, l’état de l’écosystème de la Baie d’Antongil permet encore une

augmentation de l’effort de pêche en cas de nécessité. Par ailleurs, l’utilisation

généralisée des captures accessoires ne pourra pas être un argument pour prétendre

qu’elles accroissent le rendement de la pêche en diminuant la quantité de rejets. Il y

a de fortes chances que cette forme intensive d’exploitation ait des conséquences

écologiques et sociales désastreuses. La FAO, tirant les enseignements des réunions

régionales sur les pêches, a pris très clairement position sur ce point:

"Il a été reconnu, toutefois, que l’utilisation des captures accessoires des crevettiers pose des

problèmes particuliers. La capture se compose d’une multitude de petits poissons de

nombreuses espèces, qui sont capturés à maturité ou en tant que juvéniles, ce qui rend

aléatoires les formes traditionnelles d’utilisation" (FAO, 1997a:11).

Il convient de noter que l’utilisation plus complète des captures accessoires et la

diminution des rejets ne signifient pas nécessairement une amélioration de l’impact

écologique de la pêche sur le milieu. Dans certains cas, il peut en résulter un

accroissement de la pression exercée sur certains stocks ou espèces et une

augmentation, dans les statistiques de débarquements communiquées par les

services concernés des Etats, des captures d’un mélange d’espèces non identifiées "

(FAO, 1997a:12). C’est peut être le cas de la pêcherie crevettière industrielle dans la

baie d’Antongil car le nouveau décret en 2005, impose aux pêcheurs de ramener au

moins 50% des captures accessoires.

Enfin, à l’issue de ce travail sur l’aménagement des pêches de la Baie d’Antongil, il

nous faut rappeler la nécessite de disposer d’un personnel d’Etat formé aux

disciplines liées a l’aménagement des ressources halieutiques de plusieurs niveaux,

de l’enquêteur de terrain jusqu’aux ingénieurs et ou chercheurs comme « conseiller

scientifique » chargé de la prise de décision, ou au moins d’émettre des propositions

à transmettre aux autorités centrales et régionales. Différents acteurs de la filière

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« pêches crevettières » non encore mentionnés ici auront vocation à être impliqués :

ONG de développement, villageois habitant les rivages, femmes commerçantes et

transformatrices de poissons.

La gestion des ressources de la Baie d’Antongil doit aussi être replacée dans le

contexte de l’aménagement des ressources halieutiques de la Côte Est et Madagascar

en général. Enfin, des interactions avec les programmes en cours ou en projets de

gestion des pêches crevettières au niveau sous régional et international devront être

développées.

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LISTE DES FIGURES

Figure 0.1 : Localisation de la baie d’Antongil............................................................. 11

Figure 1.1 : Concentration des activités halieutiques dans la baie d’Antongil........ 17

Figure 1.2 : Délimitation de la baie d’Antongil............................................................ 19

Figure 1.3 : Résumé des caractéristiques météorologiques de la région d’ Antongil..................................................................................................... 19

Figure 1.4 : Variations mensuelles des températures moyennes............................... 20

Figure 1.5 : Distribution mensuelle moyenne de la précipitation annuelle............. 20

Figure 1.6 : Apports d’eaux des fleuves et rivières dans la baie d’Antongil............ 22

Figure 1.7 : Caractéristiques pédologiques et géologiques de la baie d’Antongil.. 23

Figure 1.8 : Variations de la température moyenne avec la profondeur dans le Sud de la Baie d’ Antongil........................................................................ 24

Figure 1.9 : Variations de la salinité moyenne avec la profondeur dans le Sud de la Baie d’ Antongil................................................................................... 25

Figure 1.10 : Les strates bathymétriques adoptées pour la présente étude................ 28

Figure 1.11 : Les stations adoptées pour la présente étude.......................................... 29

Figure 2.1 : Chalutier crevettier à double tangon......................................................... 26

Figure 2.2 : Senne de plage.............................................................................................. 36

Figure 2.3 : Pêche à la senne sur la plage d’Andranonangozy (Maroantsetra)........ 36

Figure 2.4 : Manipulation d’une senne de plage.......................................................... 36

Figure 2.5 : Quatre espèces des crevettes Pénéides..................................................... 38

Figure 2.6 : Cycle biologique des crevettes Pénéides................................................... 39

Figure 2.7 : Evolution interannuelle de la capture de crevettes (en kg) sur lacôte Est dans la Zone D (Côte Est de Maroantsetra à Vatomandry)... 40

Figure 3.1 : Localisation des échantillonnages industriels......................................... 45

- 191 -

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Figure 3.2 : Positions les plus fréquentes et itinéraires des traits de chaluts........... 46

Figure 3.3 : Séparation des captures de poissons par catégories.............................. 47

Figure 3.3 : Modalité de triage journalier par les pêcheurs industriels.................... 48

Figure 4.1 : Carte bathymétrique de la baie d’ Antongil............................................ 62

Figure 4.2 : Le classement des prises............................................................................. 64

Figure 4.4 : Capture moyenne annuelles de crevettes par les chaluts par station, estimée en kg/h....................................................................... 66

Figure 4.5 : Evolution des captures mensuelles des crevettes en kilogrammes par heure........................................................................................................ 67

Figure 4.6 : Capture (kg/h) au début et à la fin de la campagne 2003...................... 68

Figure 4.7 : Variations saisonnières du rendement en crevettes d’une opération de senne, dans les stations 1, 3 et 4............................................................ 69

Figure 4.8 : Contribution relative des poissons (minimum à droite) etdes crevettes dans les captures au chalut................................................. 70

Figure 4.9 : Contribution relative des poissons (minimum à droite) etdes crevettes dans les captures des sennes............................................... 70

Figure 4.10 : Représentation graphique de la répartitionde la production en poissons...................................................................... 78

Figure 4.11 : Courbe de croissance de Von Bertalanffy utilisant la distribution des fréquences de longueur, pour quatreespèces très capturées en nombre.............................................................. 90

Figure 5.1 : Une tortue de l’espèce Erethmochelys imbricatus..................................... 101

Figure 5.2 : Une raie de l’espèce Raya caudaspinosa..................................................... 102

Figure 5.3 : Variations de la richesse spécifique en saison froide et en saison chaude pour chaque station et par strate tel que perçuesà la faveur des pêches au chalut................................................................ 106

Figure 5.4 : Variations de la richesse spécifique en saison froide et en saison chaude pour les stations 1, 3 et 4 telles que perçueslors des pêches à la senne........................................................................... 106

- 192 -

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Figure 5.3 : Similarité de la richesse spécifique observée au chalut, entre les strates au niveau des stations.............................................................. 109

Figure 5.6 : Similarité de la richesse spécifique entre les stations observées à la senne.................................................................................... 110

Figure 5.5 : Succession de biotopes des fonds de pêche de la baie (Fond 2)........... 120

Figure 5.6 : Tendance de relation « épifaune » et richesse spécifique en poissons. 121

Figure 7.1 : Schéma de la proposition de gestion et d’aménagementdes zones de pêche crevettière (ZPC)....................................................... 168

- 193 -

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1.1 : Variations de la température moyenne avec la profondeur

dans le Sud de la Baie d’ Antongil............................................................. 24

Tableau 1.2 : Variations de la salinité moyenne avec la profondeur dans

le Sud de la Baie d’Antongil....................................................................... 24

Tableau 1.3 : Données physico-chimiques disponibles sur la Baie d’Antongil.......... 30

Tableau 1.4 : Caractéristiques des stations....................................................................... 30

Tableau 2.1 : Liste des espèces rencontrées dans les captures accessoires................... 40

Tableau 3.1 : Résumé des périodes d’échantillonnages à l’aide des chalutiers et des sennes de plage et des nombres d’échantillons examinés........... 45

Tableau 3.2 : Superficie en km² des unités d’échantillonnages établis

(strates, stations géographiques) et répartition

des traits de prélèvements............................................................................ 52

Tableau 4.1 : Zones d’exploitations définies par la législation malgache

sur les pêches crevettières............................................................................ 61

Tableau 4.2 : Répartition des espèces et/ou groupes d’espèces par entité de capture des chaluts et par ordre d’importance.................. 65

Tableau 4.3 : Répartition des espèces et/ou groupes d’espèces par entité de capture des sennes et par ordre d’importance.................. 65

Tableau 4.4 : Proportions relatives moyennes de quelques genres ou espèces dans les prises secondaires des chaluts pour les stations 1 et 4............................................................................................ 71

Tableau 4.3 : Proportions relatives moyennes des genres ou espèces dans les prises secondaires des sennes selon les stations....................... 71

Tableau 4.6 : Captures en t/km2/an des genres ou espèces dans les prises secondaires des chaluts dans les stations 1 et 4............. 72

Tableau 4.7 : Captures en t/km2/an des genres ou espèces dans les prises secondaires des sennes stations 1 et 4............................. 73

- 194 -

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Tableau 4.8: Capture (t/km2/an) en station 1, 3 et 4 au chalut................................ 79

Tableau 4.9 : Captures t/km2/an en station 1, 3 et 4 à la senne................................ 79

Tableau 4.10 : Production moyenne tonne/km2 et par an de crevettesou d’autres organismes importants dans les captures(senne et chalut)............................................................................................. 80

Tableau 4.11 : Prix de vente au détail des espèces de poissons..................................... 81

Tableau 4.12 : Estimations des paramètres de croissance, coefficient de mortalité des poissons durant l’études des capturesdes chalutiers crevettiers « ISANDRA », au cours des opérations de pêche dans la ‘station 1’...................................................................................... 84

Tableau 4.13 : Estimations des paramètres de croissance, coefficient de mortalité des poissons durant l’études des capturesdes chalutiers crevettiers « ISANDRA », au cours des opérations de pêche dans la ‘station 3’...................................................................................... 84

Tableau 4.14 : Estimations des paramètres de croissance, coefficient de mortalité des poissons durant l’études des capturesdes chalutiers crevettiers « ISANDRA », au cours des opérations de pêche dans la ‘station 4’...................................................................................... 85

Tableau 4.15 : Estimations des paramètres de croissance, coefficient de mortalité des poissons durant l’études des capturesdes sennes de plage, au cours des opérations de pêche dans la ‘station 1’..................................................................................... 85

Tableau 4.16 : Estimations des paramètres de croissance, coefficient de mortalité des poissons durant l’études des capturesdes sennes de plage, au cours des opérations de pêche dans la ‘station 3’...................................................................................... 86

Tableau 4.17 : Estimations des paramètres de croissance, coefficient de mortalité des poissons durant l’études des capturesdes sennes de plage, au cours des opérations de pêche dans la ‘station 4’...................................................................................... 86

Tableau 5.1 : Liste des espèces représentantes des peuplements de poissons, et indice d’abondances moyennes (rendement en kg/h) des différentes espèces, par stratebathymétriques suite aux captures au chalut...................................................... 95

Tableau 5.2 : Six familles à valeurs commerciales (prix de vente aumarché de Maroantsetra en unité monétaire Malgache et en Dollars)............ 100

- 195 -

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Tableau 5.3 : Liste des espèces représentantes des peuplements de poissons, et indices d’abondances moyennes (rendement en kg/jour) des différentes espèces tels qu’observées à la senne de plage.......................... 102

Tableau 5.4 : Nombre d’apparitions de chaque espèce à l’occasion des relevés du chalut et de la senne effectué dans chaque strate, toutesstations confondues, en saison chaude (SC) et en saison froide (SF).............. 104

Tableau 5.4 : Variations de la biomasse calculée pour les espèces les plus importantes selon les strates par ordre alphabétique........................................ 111

Tableau 5.5 : Biomasse moyenne (t/km-2) des espèces par station telles que calculées à partir des pêches au chalut......................................................... 112

Tableau 5.6 : Biomasse moyenne (t/km-2) des espèces par station telles que calculées à partir des pêches à la senne........................................................ 113

Tableau 6.1 : Captures à la senne (S) et au chalut (C) en station 1 (à gauche) et en station 4 (à droite) tonnes par km2 et par an.............................................. 130

Tableau 6.2 : Eléments du calcul de Q/B pour les poissons de la Baie d’ Antongil (Station 1).......................................................................... 132

Tableau 6.3 : Eléments du calcul de Q/B pour les poissons de la Baie d’Antongil (Station 4)........................................................................... 133

Tableau 6.4 : Composition du régime alimentaire (en pourcentage)des espèces et groupes considérés pour le modèle Ecopathde la Baie d’Antongil (Station 1)........................................................................... 135

Tableau 6.4 : Continué : Composition du régime alimentaire (en pourcentage)des espèces et groupes considérés pour le modèle Ecopathde la Baie d’Antongil (Station 1)........................................................................... 136

Tableau 6.5 : Composition du régime alimentaire (en pourcentage)des espèces et groupes considérés pour le modèle Ecopathde la Baie d’Antongil (Station 4)........................................................................... 136

Tableau 6.5 : Continué : Composition du régime alimentaire (en pourcentage)des espèces et groupes considérés pour le modèle Ecopathde la Baie d’Antongil (Station 4)........................................................................... 137

Tableau 6.6 : Paramètres principaux du modèle ECOPATH pour la Baie d’ Antongil (Station 1)...................................................................... 138

- 196 -

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Tableau 6.7 : Paramètres principaux du modèle ECOPATH pour la Baie d’Antongil (Station 4)....................................................................... 139

Tableau 6.8 : Rendements moyens des transferts aux différents niveaux trophiques (sensu Lindeman 1946)pour les stations 1 et 4, en Baie d’Antongil......................................................... 144

Tableau 6.9 : Eléments de calculs fournis par ECOPATH concernant la place écologique et économique de la production exploitée... 145

Tableau 6.10 : Schémas hypothétiques du fonctionnement économique des pêcheries au chalut et à la senne dans la Baie d’Antongil.......................... 145

Tableau 6.11 : Résultats d’une étude de l’influence sur la pêcherie de labaie d’Antongil (station 1) d’un doublement de l’activité des pêcheurs........ 147

Tableau 6.12 : Résultats d’une étude de l’influence sur la pêcherie de labaie d’Antongil (station 4) d’un doublement de l’activité des pêcheurs....... 148

- 197 -

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ANNEXE 1:Cartographie des caractéristiques du milieu continental

- 199 -

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ANNEXE 2: Cadre législatif des pêches à Madagascar

……………………………………..Le droit maritime malgache définis les eaux malgaches comme suit :

« Les eaux intérieures maritimes de la République de Madagascar » sont

comprises entre les limites suivantes :

Au large, la ligne de base, droite servant au calcul de la largeur de la Mer

Territoriale, telle qu’elle est définie par le décret N° 63-313 du 27/02/1968.

« La Mer Territoriale de la République de Madagascar, s’étend jusqu’à la

limite fixée à 12 milles marins à partir de la ligne de base. »

« La Zone Economique Exclusive de la République Démocratique de

Madagascar s’étend au delà de la mer territoriale jusqu’à une distance de 200

milles marins de la ligne de base servant au calcul de la largueur de la mer

territoriale.

Extrait du décret N° 85-013.

Fixant les limites des zones maritimes (Mer Territoriale, Zone

Economique Exclusive et plateau Continental de la

République Démocratique de Madagascar.)

Comme tout pays à zones côtières, la pêcherie malgache réserve des zones

d’exclusion dites des « 2 milles » à compter de la « côte » à la pêche traditionnelle.

La délimitation de cette zone et l’ambiguïté de son existence posent énormément des

problèmes pour la gestion des pêcheries dans la baie d’Antongil.

Même si les captures en poissons assurent la viabilité de la société Refrigepêche Est,

une viabilité à long terme peut être envisagée malgré la réduction souhaitable des

captures accessoires surtout les espèces de petites tailles et les espèces accidentelles

(tortues, sélaciens)

……………………………………...

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Afin d'éviter les cas d'intoxication alimentaire rencontrés souvent pendant les saisons

chaudes par consommation de certaines espèces de gros pélagiques, des dispositions ont été

prises par application de textes législatifs:

Par Arrêté provincial n°254 du 10 décembre 1965 portant interdiction de livrer certains

poissons à la consommation pendant la saison chaude et fixant les modalités de contrôle

sanitaire de ces poissons, les espèces appartenant à la famille des Carangidae, des Scombridae

et des Sphyreanidae doivent être obligatoirement éviscérées et étêtées pendant la période

allant du 1er novembre au 31 mars de l'année suivante.

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ANNEXE 3: Extrait du code de conduite de la FAO pour une gestion écosystémique de

pêcherie

CODE DE CONDUITE POUR UNE

PECHE RESPONSABLE

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE Rome, 1995

« art. 7.6.9 : Les Etats devraient prendre les mesures appropriées pour minimiser le gaspillage, les rejets, les captures effectuées par des engins perdus ou abandonnés, les captures d'espèces non ciblées, poissons et autres espèces, et les effets négatifs sur des espèces associées ou dépendantes, en particulier sur les espèces menacées d'extinction. Le cas échéant, ces mesures pourraient inclure des dispositions techniques concernant la taille du poisson, les maillages ou les engins, les rejets, les périodes et zones de fermeture de la pêche et les zones réservées à des pêcheries spécifiques, en particulier à la pêche artisanale. De telles mesures pourraient aussi être prises, lorsqu'il convient, pour protéger les juvéniles et les reproducteurs. Les Etats et les organisations et arrangements sous-régionaux ou régionaux d'aménagement des pêcheries devraient promouvoir, dans la mesure du possible, la mise au point et l'utilisation d'engins et de techniques de pêche sélectifs, rentables, et respectueux de l'environnement ».

« art. 8..5.1 : Les Etats devraient exiger que les engins, méthodes et pratiques de pêche soient, dans la mesure du possible, suffisamment sélectifs pour minimiser le gaspillage, les rejets, les captures d'espèces non visées, tant de poissons que d'autres espèces, les effets sur les espèces associées ou dépendantes, et que la finalité des réglementations correspondantes ne soit pas contournée par des subterfuges techniques. A cet égard, les pêcheurs devraient coopérer à la mise au point d'engins et de méthodes de pêche sélectifs. Les Etats devraient veiller à ce que des informations sur les nouveaux procédés et besoins soient mises à la disposition de tous les pêcheurs ».

« art. 6..2 : L'aménagement des pêcheries devrait promouvoir le maintien de la qualité, de la diversité et de la disponibilité des ressources halieutiques en quantités suffisantes pour les générations présentes et futures, dans un contexte de sécurité alimentaire, de réduction de la pauvreté et de développement durable. Les mesures d'aménagement ne devraient pas seulement assurer la conservation des espèces visées, mais aussi celle des espèces appartenant au même écosystème que ces espèces, ou qui dépendent d'elles ou leur sont associées.

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ANNEXE 4 : Zone d’aménagement de la pêcherie crevettière Malgache

Figure A4.1 : Zone d’aménagement de la pêche crevettière de Madagascar

45

6

7

8

3

2

9

11

12

13

14

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Fianarantsoa

Morondava

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- 203 -

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ANNEXE 5 : Description de la nomenclature des captures

CAPTURES EN PECHERIE CREVETTIERE

- La capture brute : décrit l’ensemble des organismes et autres matières ramenés par le filet au cours d’un trait ou d’un jour. Comme il s’agit d’une suivie écobiologique d’un écosystème, toutes les parties pêchées même non-utilisables sont prises en compte.

- La capture totale : se réfère à la partie retenue de la capture brute après soustraction des parties non-utilisables comme les méduses, oursins, coquillages, algues (déchets biotiques) et cailloux, tronc d’arbre (déchets abiotiques)...

- La prise totale : corresponde à la portion de la capture consommé à bord et de capture totale gardée et débarquée à la fin de la marée. La prise totale est composée de la :

Prise principale : constituée des prises en crevettes qui sont des « espèces cibles » (FAO, 1995). Prise secondaire ou Prise associée (FAO, 1995): c’est la prise en dehors des espèces cibles retenues à la fin de la marée et subdivisée en trois catégories :

# Espèces principales : poissons de première catégorie de taille minimum 16cm et espèces appartenant à la catégorie de « tout – venant » de grande taille ;

# Espèces accessoires : « tout – venant « à partir de 8cm ;

# Autres espèces : poissons destinés à la consommation animale et autres crustacées (crabe, langoustes,…) et accidentelles.

- La capture secondaire (by-catch ou capture annexe) : tout être vivant (animal) ramené par le filet après soustraction des crevettes.

204

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- 205

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ANNEXE 7: Simulation par ECOSIM

Figure A7.1 : Variation de la biomasse par simulation d’une augmentation de double de l’effort de pêche

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APPENDICE 1:Résumé des publications (sous presse)

Autor Delivering Paper : L. Ylénia RANDRIANARISOAOrganisation : (*)Institut Halieutique et des Sciences MarinesAdress : BP. 141 Route du Port –601- Tuléar Madagascar Telephone: 00 261 32 02 332 39 / 00 261 20 94 435 52 E mail : [email protected] of presetation :

ICHTYOLOGICAL POPULATION ASPECT OF ANTONGIL BAY Growth and demography of the by-catch species of trawlers in the north-eastern area of

Madagascar (Antongil bay)

Autors : L. Ylénia RANDRIANARISOA*, MAN WAI RABENEVANANA*Prefer delivery: Poster

ABSTRACTThis is a presentation of results on the demographic structure of two species in the by-catch trawlers shrimp in the north-eastern area of Madagascar (Antongil Bay). Four species are the more captured by the trawels, two classified as the largest benthic species caught and the two other as the small species, respectualy Otolithes ruber, Sphyraena jello and Upeneus molluccensis, Polynemus sextarius.Methodologies relay on the examination of frequency distribution the various classes of sizes in the captures. The object is to calculate the parameter of growth K and the instantaneous coefficient of apparent total mortality Z by the method of the curves of capture according to the length accessible to software ELEFAN/FISAT. Then by integrating some ecological parameters (Temperature and salinity), the coefficient of mortality of Pauly can be obtained. The values of the parameters of growth and mortality suggest a population overexploited on the species Upeneusmolluccensis. The low values of size observed confirm that.

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Autor Delivering Paper : L. Ylénia RANDRIANARISOAOrganisation : (*)Institut Halieutique et des Sciences MarinesAdress : BP. 141 Route du Port –601- Tuléar Madagascar Telephone: 00 261 32 02 332 39 / 00 261 20 94 435 52 E mail: [email protected] of presetation :

TRAWLER ICHTYOFAUNA IN MADAGASCAR SHRIMPS FIHERIES: Catch and general characteristics in Antongil bay

Autors : L. Ylénia RANDRIANARISOA*, MAN WAI RABENEVANANA*, Thierry LAVITRA* Prefer delivery: Oral presentation

ABSTRACTA research program was launched in 2002 for the multispecific management on the ecosystem strongly exploited in shrimp’s fisheries. The study zone is situated in the north-eastern area of Madagascar (The Antongil bay). It represents an inland sea delimited by Cape Bellone (49°52E; 16°13S) and Nepato (50°14’E; 16°00S) which is opening in the Indian Ocean. Six sampling was carried out during three shrimps fishing campaigns. The two sampling for each campaign are realised in warm and the cold season. Complementary data of small species are also obtained by sampling in traditional fishery. Five stations made up of two under-stations are sampled into same periods. The average ratio (Shrimp: Fish) in shrimp trawler was evaluated between 1 : 9 (at the beginning of the season) and 1 : 15 (at the end of the season). Among the 138 listed species of fish, 25 were regarded as representative of by-catch gather in 21 trophic compartments according to their food spectra. The average production was estimated for the small species at 11,91 tons/km²/year for Upeneus molluccensis end 11,41 tons/km²/year for Polynemus sextarius and for the large species : 3,83 tons/km²/year for Otolithes ruber and 3,50 tons/km²/year for Sphyraena jello. The category of the « species of average size » (KIENER, 1963) accounts for 50% of the representative species. According to salinity affinity, the « marine additional species » (Albaret and Diuof, 1994) accounts for 50% of the capture and 22% of the « estuarine species ». Fluctuation of production was remarked during the three campaigns, so other continuous sampling are necessary to evaluate the real evolution of the production and the ecosystem state ; however, the weak capture of all the components could give the tendency of the resources to overexploitation.

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