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LES ACTES DU COLLOQUE L’ACCOMPAGNEMENT DES USAGERS DANS LEURS PARCOURS : UNE MUTATION DU TRAVAIL SOCIAL, QUELLES REPONSES ? AVRIL 2014 Du Limousin Assises de la Région Limousin

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LES ACTES DU COLLOQUE

L’ACCOMPAGNEMENT DES

USAGERS DANS LEURS

PARCOURS :

UNE MUTATION DU TRAVAIL

SOCIAL, QUELLES REPONSES ?

AVRIL 2014

Du Limousin

AAssssiisseess ddee llaa RRééggiioonn LLiimmoouussiinn

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Avec la Participation

Sommaire

Remerciements P. 3

Introduction P. 4

Eléments de méthode P. 6

Synthèse de la journée P. 11

Séance plénière P. 16

Les extraits d’entretiens P. 16 Intervention de Marc FOURDRIGNIER P. 26

Les ateliers P. 55

Atelier 1 : « l’appropriation, par les institutions, des prescriptions des politiques publiques et leur déclinaison sur le terrain en prenant en compte les réalités du travail social ». GROUPE 1 P. 55 GROUPE 2 P. 56

Atelier 2 : « Les leviers d’une participation active de l’usager et de son entourage : pour quelle organisation du travail social ? (accompagnement collectif/projet individualisé) »

GROUPE 1 P. 57 GROUPE 2 P. 60

Atelier 3 : « travail social et interdisciplinarité dans l’accompagnement global : vers l’autonomie et/ou vers la prise en charge de la perte d’autonomie de la personne (personnes en situation de vulnérabilité) » P. 65

Atelier 4 : Les enjeux d’un accompagnement professionnel personnalisé pour les travailleurs sociaux (revalorisation, formation, éthique, cadre institutionnel…) GROUPE 1 P. 67 GROUPE 2 P. 69

Atelier 5 : « la place du référent dans le parcours de l’usager » P. 72

Les échanges avec la salle P. 75

Conclusions de Marc FOURDRIGNIER P. 77

Annexes P. 80

1. Les formations du travail social en Limousin

2. Enquête de satisfaction 3. Tableau prenant en compte la fonction de l’ensemble des participants et leur

organisme employeur

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Avec la Participation

Remerciements

La DRJSCS du Limousin tient à remercier vivement :

L’ensemble des participants pour leur investissement et leur collaboration

Les animateurs d’atelier

Monsieur FOURDRIGNIER pour la qualité de son intervention

Les acteurs partenaires ayant participé à la mise en œuvre du colloque :

o les Conseils Généraux de la région LIMOUSIN ; le Conseil Régional

o les Directions Départementales de la Cohésion Sociale et de la Protection

des Populations (DDCSPP)

o le Pôle de Recherche et d’Etude pour la Formation en Action Sanitaire et

Sociale du Limousin (PREFASS)

o L’Union Nationale des Associations de Formation et de Recherche en

Intervention Sociale (UNAFORIS)

o Le Conseil Régional et l’Institut d’Economie Sociale et Familiale (IESF) pour

avoir mis à disposition leurs locaux

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Avec la Participation

Introduction

Les Etats Généraux du Travail Social ont été lancés dans le cadre du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, officiellement adopté en janvier 2013. En effet, au-delà de mesures déjà existantes, l’Etat a souhaité mettre en œuvre un plan d’action cohérent, structurant l’action des pouvoirs publics et de ses partenaires en matière de solidarité pour les années à venir. L’objectif étant d’améliorer la coordination de tous les acteurs sociaux pour lutter contre l’augmentation de la pauvreté et de la précarité. Les travailleurs sociaux1 occupant une place stratégique, leurs compétences et leur formation en font des professionnels de l’intervention sociale. Toutes les politiques sociales, nationales ou locales les placent en première ligne pour : lutter contre la précarité et les exclusions ; favoriser l’accès de tous aux droits fondamentaux ; soutenir l’insertion des jeunes en difficulté et prévenir la délinquance ; tisser du lien social et participer au développement social ; favoriser l’insertion des personnes handicapées ; accompagner les personnes vulnérables, notamment les personnes âgées, dans leur

quotidien.

Aussi, une des mesures de ce plan pluriannuel prévoit l’organisation d’une large concertation des travailleurs sociaux. D’où la décision de proposer des Etats Généraux élargis à l’ensemble des champs d’intervention du travail social qui visent à refonder celui-ci pour « donner aux politiques sociales, les professionnels dont elles ont besoin pour leur mise en œuvre ». Ces Etats généraux, prévus initialement à l’automne 2014, seront précédés d’assises territoriales regroupant plusieurs régions. Le Limousin, situé dans le « Grand sud ouest », est associé aux régions Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées et Aquitaine. Cette dernière a été chargée de l’organisation des assises territoriales « Grand Sud Ouest » le 10 juin 2014 et de faire la synthèse des différentes propositions issues des régions afin de pouvoir travailler sur les concepts les plus mobilisateurs. Pour ce faire, la Direction générale de la cohésion sociale, après avoir dressé une liste de thématiques transversales jugées prioritaires par le Gouvernement, a demandé à chaque regroupement de région de se positionner sur l’une d’elles au travers du prisme d’une politique sociale associée. La région « Grand Sud Ouest » a ainsi hérité de la thématique intitulée « Organisation du travail, management et parcours professionnels » au travers des politiques liées à l’autonomie (PA/PH). Afin d’alimenter l’évènement interrégional prévu à Bordeaux, chaque territoire régional a souhaité apporter sa contribution spécifique aux réflexions à engager. En ce qui concerne le Limousin, celle-ci a pris la forme d’un temps d’échanges et de débats destinés à permettre l’expression collective aussi bien qu’individuelle.

1 Entendus comme l’ensemble des professionnels exerçant un métier relevant des 14 formations du secteur

social.

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Avec la Participation

Néanmoins, il est apparu indispensable pour la DRJSCS du Limousin, en préalable à toute action ou proposition, d’inviter les Conseils Généraux et les DDCSPP afin d’initier une réflexion commune sur un domaine où leurs responsabilités, leurs compétences et leurs analyses sont incontournables. C’est donc après concertation avec les partenaires régionaux et départementaux - et tenant compte des directives nationales et interrégionales - que la DRJSCS du Limousin a fait le choix, avec ses partenaires, d’organiser un colloque régional comme espace de participation. Celui-ci s’est tenu le 4 avril 2014 et a porté sur le questionnement suivant :

« L’accompagnement des usagers dans leurs parcours : Une mutation du travail social, quelles réponses ? »

Au travers de la notion d’accompagnement c’est la question des relations entre politique, institution, travailleur social et usager qui est posée. Quelle place donne-t-on à ce dernier dans son parcours et quel rôle endosse le travailleur social dans son suivi ? Doit-on envisager de repenser le travail social pour lui donner une dimension nouvelle ? Doit-on reconsidérer l’organisation du travail social pour apporter des réponses aux questions d’orientations nationales ? M. FOURDRIGNIER - sociologue et enseignant chercheur au CEREP (centre de recherche sur l’emploi et la professionnalisation), à l’université de Reims Champagne Ardenne – est intervenu lors du colloque pour tracer les contours des transformations du contexte du travail social et appréhender les notions très usitées de parcours et d’accompagnement. Il précise que ce dernier s’est substitué à celui de prise en charge dans les secteurs sanitaire et social, ayant vu le jour dans les années 1980 comme désignant le compagnon de route ou bien celui qui guide : « la figure du compagnon évoque la proximité, la camaraderie, l’égalité, la confiance, l’entre soi (…) La figure de l’accompagnateur est bien différente. (…) C’est sans doute parce que l’action d’accompagner convoque ces deux figures qu’elle connait un tel succès2». M. FOURDRIGNIER explique que la notion de parcours est associée de plus en plus à celle d’accompagnement. Ce dernier terme est apparu dans le secteur social à la fin des années 1990. Il « s’inscrit dans un ensemble de notions liées : le projet, l’individualisation se déclinent même dans un métier celui de référent de parcours3 ».

Aussi nous entendrons ici la notion d’accompagnement de manière large, faisant référence à l’accompagnateur guidant et celle de parcours comme projet personnel de l’usager de manière large. Certes la question posée est d’envergure, mais la traiter dans son entier n’était pas l’ambition du colloque. Il s’est agi ici de soulever des constats territoriaux, des ressentis individuels et collectifs et, enfin, de laisser s’exprimer les souhaits des différentes catégories de travailleurs sociaux intervenant à diverses étapes du parcours de l’usager (de l’acteur de terrain au cadre institutionnel en passant par les organismes de formations entre autres). A cet égard, les ateliers et les échanges en salle plénière ont fait ressortir deux grandes préoccupations : les politiques sociales, trop administratives (dispositifs, procédures) à ce jour, doivent remettre l’usager au centre de l’action sociale. Et pour ce faire, il est incontournable de réfléchir au rôle que l’on souhaite donner actuellement, au travailleur social et d'apprécier les contours de son action. Aussi, la conception des politiques sociales

2 Cf. intervention de Marc FOURDRIGNIER lors du colloque régional des EGTS en Limousin P. 40

3 Id. P. 40

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doit prendre en compte ces données pour adapter leur orientation aux besoins spécifiques du terrain. Tout d’abord, afin de mieux appréhender les constats et propositions ressortis lors de cette journée, il est appréciable de revenir sur les données d’ordre fonctionnel expliquant - pour partie - l’orientation de ces échanges.

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Eléments de méthode

1. Une démarche axée sur la concertation collective

Dans une volonté partenariale, la Direction Régionale de la Jeunesse des Sports et de la Cohésion Sociale (DRJSCS) a pris l’appui d’institutions représentatives dans le champ du travail social4, dans chaque département. L’organisation d’un colloque visait à faire remonter toute réflexion constructive permettant de revaloriser le travail social. C’est pourquoi, les acteurs limousins n’ont pas souhaité restreindre les échanges relatifs aux Etats généraux du travail social dans une thématique unique. A cet effet, la question de l’accompagnement des usagers dans leur parcours leur a semblé pertinente pour ouvrir le débat et recueillir les besoins, les difficultés et les attentes des acteurs du travail social. L’issue de ce colloque étant d’apporter des préconisations concrètes permettant l’élaboration de politiques sociales adaptées aux différents territoires. Pour déterminer la thématique du colloque et celles des ateliers, plusieurs réunions de pilotage ont eu lieu entre l’ensemble des partenaires. Le tableau ci-dessous retrace la démarche relative à la contribution régionale aux EGTS5. Etape 1 Septembre 2013 Découverte de la démarche des EGTS par les acteurs limousins.

1er

Choix des pistes de réflexion : Thématique transversale : développement social local / l’intervention

collective en travail social Politique sociale : lutte contre l’exclusion / l’accompagnement de l’usager Choix de la méthodologie : Organisation d’un colloque s’appuyant sur des contributions départementales.

Etape 2 Octobre 2013 Retour national sur les choix opérés par les inter régions. Afin de traiter un éventail élargi de thématiques, la DGCS

6 a souhaité répartir les questions

jugées centrales entre les territoires. De ce fait, l’inter région « Grand Sud Ouest » hérite de la piste de réflexion suivante : Thématique transversale : L'organisation du travail, le management et les parcours professionnels Politique sociale : autonomie (personnes âgées, personnes handicapées…).

Etape 3 Novembre 2013 Construction du colloque / concertation sur les questionnements à proposer en ateliers.

Etape 4 Janvier 2014 Réunion de lancement des EGTS : présentation du déroulement du colloque aux représentants des institutions du travail social (associations, syndicats, collectivités territoriales, services déconcentrés de l’Etat) ainsi que des propositions de thématiques pouvant être abordées lors des ateliers. L’objet de cette rencontre était de recueillir les avis et suggestions de tous sur le contenu du colloque, de sensibiliser sur l’importance de la représentation de chaque catégorie de travailleurs sociaux, d'impliquer tous les acteurs.

4 Cf. Remerciements P. 2

5 Etats généraux du travail social.

6 Direction générale de la cohésion sociale

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Avec la Participation

Ouverture d’un espace partagé destiné à recueillir les contributions collectives et /ou individuelles de toute personne (professionnel et/ou usager) désirant s’exprimer.

Etape 6 Avril 2014 Colloque régional destiné à recueillir la parole des acteurs du travail social sur le territoire limousin (cinq ateliers)

Etape 7 Juin 2014 Assises interrégionales de la région « Grand Sud Ouest » à Bordeaux. Celles-ci s’appuient sur les contributions régionales. (3 tables rondes)

Etape 8 Janvier 2015 Organisation des Etats Généraux du Travail Social à l’échelon national qui s’appuieront sur les contributions issues des assises interrégionales

Les réflexions autour de la forme et du fond des contributions limousines ont été menées au sein d’un comité de pilotage formé par :

le Conseil régional et les Conseils Généraux de la région LIMOUSIN les Directions Départementales de la Cohésion Sociale et de la Protection des

Populations (DDCSPP) le Pôle de Recherche et d’Etude pour la Formation de l’Action Sanitaire et Sociale du

Limousin (PREFASS) le l’Union Nationale des Associations de Formation et de Recherche en Intervention

Sociale (UNAFORIS) –Croix rouge française la DRJSCS du Limousin

La réunion de lancement, qui a eu lieu le 23 janvier, a pris en compte les avis et suggestions des participants permettant de concrétiser le colloque du 4 avril. Celui-ci s’est composé de séances plénières et d’échanges en groupes répartis par ateliers thématiques.

2. Le public ciblé : un recueil de la parole du professionnel

Cette journée du 4 avril 2014, ayant pour objectif la collecte de la parole des participants, a rassemblé cent quatre-vingt personnes (env. 86 % des inscrits étaient présents le jour du colloque). C’est pourquoi l’assemblée a été scindée en plusieurs groupes de réflexions thématiques, visant la prise de parole du plus grand nombre.

composition des inscrits au colloque par institution Collectivités territoriales

Services de l' Etat

Etablissements de formation (formateurs, étudiants, cadres) Monde associatif

Autres (syndicats, organismes de protection sociale, Ets hospitaliers)

44,23 %

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Comme l’indique le graphique7 ci-dessus, les collectivités territoriales se sont mobilisées en grand nombre puisqu’elles représentent 44,23 % des inscrits. 19,23 % de professionnels sont issus du monde associatif. Les organismes de formation, quant à eux, représentent 15,87 % des inscrits. L'invitation notifiait le nombre de places restreint (200). Une délégation d'étudiants de deux établissements était présente.

Ce sont les « travailleurs sociaux de terrain » qui constituent la majeure partie des inscriptions, tandis que les cadres proposent leur participation à hauteur de 24,03 %. Un syndicat seulement s’est manifesté, tandis que les élus représentaient 1,92 % des inscrits. Au sein des collectivités territoriales (organismes les plus représentés), les travailleurs sociaux (68, 4 %) sont majoritairement des assistantes sociales de secteurs. En revanche, la moitié des représentants des institutions sociales du monde associatif sont des cadres. Enfin, bien que l’on s’entende pour dire que les usagers du travail social ont toute leur place dans ce type d’échanges, des difficultés d’ordre organisationnel, temporel et technique n’ont pas permis de proposer un cadre favorable au recueil de cette parole. C’est pourquoi, après plusieurs tentatives avortées de participation des usagers, nous avons opté pour une réflexion de professionnels partant de la parole de celui-ci. A cet effet, des représentants des usagers ont été conviés et un temps « théâtralisé » a été consacré à la mise en avant de paroles d’usagers recueillies au cours d’entretiens semi directifs8. 3. Une répartition thématique des participants par « cœur de métier » Lors de cette journée, outre la question générale, 5 sujets ont été portés au débat dans 8 ateliers constitués d’environ 20 à 40 personnes. En effet, 3 ateliers très sollicités (ateliers, A, B, D) ont été dédoublés pour accueillir un grand nombre de personnes, sans amputer pour autant les participants de leur temps de parole.

7 Toutes les données statistiques à suivre ont été conçues à l’aide des registres d’inscriptions des participants.

8 Cf. P 14

composition des inscrits au colloque par statut professionnel

Travailleurs sociaux cadres du travail social Formateurs

Etudiants

Elus

Autres

40,4 %

9,61 %

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L’atelier A «L’appropriation, par les institutions, des politiques publiques et leur déclinaison sur le terrain en prenant en compte les réalités du travail social » est celui qui a suscité le plus d’intérêt de la part des participants. Il était composé, à l’inscription, de 40,98 % de cadres issus du travail social contre 19,67 % de travailleurs sociaux, 14,75 % d’étudiants, 4,92 % de formateurs et 4, 92 % d’élus. L’atelier D «Les enjeux d’un accompagnement professionnel personnalisé pour les travailleurs sociaux (revalorisation, formation, éthique, cadre institutionnel, etc.) » a suscité l’intérêt de 22, 11 % des inscrits (dont 45,65 % de travailleurs sociaux ; contre 17,39 % de cadres et 8,70 % des formateurs et étudiants par exemple). L’atelier B « Les leviers d’une participation active de l’usager et de son entourage ? Pour quelle organisation du travail social ? (accompagnement collectif/projets individualisés) » et l’atelier C « Travail social et interdisciplinarité dans l’accompagnement global : vers l’autonomie et/ou vers la prise en charge de la perte d’autonomie de la personne en situation de vulnérabilité. » viennent ex aequo en troisième position par ordre de mobilisation des inscrits. On note que ce sont les travailleurs sociaux qui ont le plus investi ces ateliers (48,78 % pour l’atelier B contre 25 % de cadres ; 53,66 % contre 15 % de cadres pour l’atelier C par exemple). L’atelier E « La place du référent dans le parcours de l’usager » a été rajouté lors de la réunion de lancement du 23 janvier 2014, à la demande de l’assemblée. C’est celui qui comptabilise le moins de participation (9,13 % dont 47,37 % de travailleurs sociaux de terrain et 5,26 % de cadres). Les ateliers A, B et D ont été dédoublés au vu du nombre d’inscrits (respectivement : 61 ; 41 ; 46). La répartition des participants effectifs par atelier n’est pas vérifiable avec exactitude. Cependant, les inscriptions prévisionnelles reflètent approximativement le partage constaté au sein des ateliers respectifs. En conséquence, il est bon d’avoir à l’esprit que les réflexions et propositions issues de ce colloque proviennent majoritairement d’un public de professionnels de terrains œuvrant pour le compte des collectivités territoriales d’abord (44, 23 %), puis du monde associatif plus faiblement (19,23 %) dont un petit noyau de présents se sont exprimés. Les représentations syndicales étaient quasi inexistantes ce jour et les élus ne se sont pas emparés de l’espace de parole qui reste une parole de techniciens, de responsables (gestionnaires) et de formateurs pour l’essentiel. Les étudiants, quant à eux, ne sont que peu représentés au regard du nombre de places qui leur étaient réservées. Partant d’une volonté d’ouverture de l’espace de parole en proposant des thématiques larges, les échanges se sont orientés presque « naturellement » vers un temps

Répartition des inscrits par atelier

Atelier A

Atelier B

Atelier C

Atelier D

Atelier E

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Avec la Participation

de questionnement professionnel. C'est-à-dire que chaque catégorie de professionnels s’est dirigée vers les questions centrales qui interrogent directement leurs pratiques. On remarque que les cadres administrateurs sont particulièrement mobilisés par la question de la déclinaison des politiques publiques quand les travailleurs sociaux sont davantage rassemblés autour de la question de leur accompagnement professionnel et de l’accompagnement de l’usager. D’ailleurs les rapports issus des ateliers relevant de ces thématiques mettent en lumière la question de l’organisation du travail social en termes institutionnels mais aussi politiques comme incontournable pour proposer des actions sociales adaptées à la réalité des usagers.

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Avec la Participation

Redonner du sens à l’action sociale : synthèse du colloque

Ce colloque, divisé en séances d’ateliers alternées avec une séance plénière, a permis de mettre en avant des constats auxquels ont été associées des propositions de réflexions. En ce qui concerne la volonté gouvernementale de refonder le travail social, les professionnels posent une double interrogation quant à :

1. La prise en compte de l’usager par le travail social 2. La prise en compte de ces professionnels par leurs institutions et par les politiques

publiques Dans un premier temps, le constat principal est celui d’un usager dépourvu de ses prérogatives d’acteur de son parcours personnel. Les professionnels interrogent l’Etat sur les moyens dont il dispose pour redonner une place centrale aux usagers dans des politiques sociales qui les concernent, en préservant les notions de territoire et de confiance. Dans un second temps, plusieurs comptes-rendus d’ateliers soulignent le manque de reconnaissance institutionnelle d’un métier méconnu du grand public. En effet, celui-ci apparait comme « coûteux à la société ». La plus value de l’action sociale n’est pas ou peu visible du grand public alors même que celle-ci doit permettre à l’usager de reprendre sa place dans le système social pour entreprendre -par lui-même- les démarches qui lui sont nécessaires et, ainsi, devenir acteur de son parcours. Pour pouvoir remplir ce rôle

« Une nouvelle réponse du travail social

La référence croissante à la notion de parcours a des répercussions sur les pratiques

professionnelles du travail social et des autres acteurs. Il s’agirait d’ « un changement de

paradigme ». Cela se traduit par plusieurs points :

Un décentrage : se centrer sur le parcours de la personne suppose de s’affranchir des

catégories habituelles qui servent à classer les individus et par suite à induire des

modalités d’intervention. Cela suppose de passer d’une approche binaire (dépendant/pas

dépendant) à une approche continue qui permet d’anticiper et de mener des actions de

prévention.

Une prise en compte de la singularité : si l’on souhaite être cohérent le parcours induit la

reconnaissance de la singularité de la personne

Une diversification et une fluidification de l’offre de services. Pour tenir compte des

éléments précédents il faut pouvoir mobiliser une variété de réponses et une capacité à

pouvoir passer, facilement d’une réponse à une autre, ce que le jargon administratif

appelle aujourd’hui « la fluidification des parcours ».

Extrait de l’intervention de Marc FOURDRIGNIER - sociologue, Enseignant-chercheur au centre d’étude et

de recherche sur l’emploi et la professionnalisation, Université de Reims Champagne-Ardenne – au colloque

régional du 4 avril 2014

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Avec la Participation

pleinement, le travailleur social doit pouvoir s’appuyer sur une organisation solide proposant une coordination des différents partenaires et des outils de travail appropriés. L’enjeu de cette journée a donc été de réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour redonner du sens à l’action du travailleur social.

1. Placer l’usager au centre de l’action sociale

La prise en compte de l’usager passe par une adaptation des politiques publiques aux besoins de ce dernier comme aux réalités territoriales. Mais surtout, il doit prendre conscience de ses droits pour rester l’acteur principal de son parcours personnel.

Prendre en compte les singularités des usagers et des territoires pour penser des

politiques sociales adaptées Les politiques sociales, à l’image d’« un empilement de dispositifs » nécessitant des choix territoriaux dans leur application, sont considérées par les travailleurs sociaux comme illisibles et rigides. C'est-à-dire que chaque dispositif s’appuie sur un nombre de situations générales repérées. Et, les travailleurs sociaux doivent intégrer les usagers dans le dispositif correspondant au mieux au diagnostic posé. C’est en ce sens que les professionnels dénoncent la rigidité des procédures qui ne permettent pas d’adapter la réponse de l’institution à la problématique de l’usager dans sa complexité. Le dispositif sélectionné ne répond qu’en partie à la situation de ce dernier. Aussi l’usager doit souvent se tourner vers une nouvelle institution, recommencer sa démarche pour répondre à une autre partie de sa problématique ou bien renoncer à l'accès aux droits.

Aussi, le travailleur social transmet le discours de l’institution et des politiques publiques à l’usager. Mais il ne bénéficie pas d’un « temps » prévu pour recueillir et faire remonter à l’institution, la parole des usagers. Après observation des réactions des ayants droits et de la mise en application des dispositifs sur le terrain, le travailleur social devrait pouvoir faire remonter les dysfonctionnements et les bonnes pratiques afin de tendre vers un réajustement de ceux-là. L’objectif étant de garantir les droits des usagers par rapport à leur singularité et non d’intégrer chaque problématique à l’intérieur d’un dispositif répondant à des traitements de masse. C’est pourquoi, il est demandé la prise en compte de la dimension relationnelle du travail social. Les professionnels attirent l’attention sur la nécessité de travailler dans une obligation de moyen et non de résultat : il est nécessaire que le travailleur social joue un rôle de proximité, d’accueil, d’écoute, d’orientation auprès de l’usager quelque soit la nature de la demande. Mais surtout, les politiques sociales doivent reposer sur un diagnostic qualitatif des besoins, attentes, moyens de chaque territoire afin de réajuster les orientations de l’Etat. Plutôt que de lister des dispositifs dans lesquels insérer les problématiques des usagers, il est nécessaire de les reconsidérer comme autant d’outils mobilisables pour répondre aux spécificités de chaque situation. Cela permettrait aux travailleurs sociaux d’accentuer leurs marges de manœuvre dans leurs recherches de solutions avec l’usager.

Faciliter le recours des usagers à leurs droits par l’action collective

Si l’on ajoute à ces outils éloignés de la réalité du terrain le facteur « accroissement de la masse de travail », cela engendre des réponses institutionnelles souvent inappropriées à

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Avec la Participation

l’usager. Celui-ci se voit démotivé dans sa démarche de demande d’aide pour faire appel à ses droits. De plus, l’accompagnement de l’usager a une double fonction : lui permettre de faire valoir ses droits et lui rappeler ses devoirs. Or, les professionnels pointent un déséquilibre visible entre ces deux fonctions. Le choix de la prééminence des devoirs sur les droits sociaux transforme la relation accompagné/accompagnant en relation dépendant/pas dépendant9. Dès lors, on peut imaginer que cette situation inconfortable, voire dérangeante pour l’usager, va en amener certains à ressentir le poids d’un « assistanat » non désiré et ne pas faire appel à des droits sociaux estimés comme des charges. Enfin, les travailleurs sociaux sont confrontés à de nouvelles et multiples problématiques auxquelles ils n’ont pas forcément de réponses adaptées ou ne sont pas compétents pour répondre (ex : l’aide au remplissage des déclarations de revenus). Le travail social en relation duelle montre parfois ses limites. C’est pourquoi, il est souhaitable de démocratiser l’accès de l’usager à ses droits. Pour ce faire, le groupe propose la constitution d’un réseau élargi de travailleurs sociaux afin d’échanger sur chaque dispositif et sur le fonctionnement de chaque institution. Le travail social collectif s'appuie en effet sur des rapports égalitaires entre les personnes. Il permet d’apporter des solutions qui ne sont pas formatées, mais au contraire co-construites. Ainsi l'adhésion de l'intéressé s’en trouve renforcée. Il a, d’ailleurs, pu être apprécié par des travailleurs sociaux l'ayant découvert et intégré à leur boîte à outils. Par contre, le travail individuel et le travail collectif doivent être menés de front pour asseoir la participation active de l’usager. Favoriser la participation de l’usager pour le rendre acteur de son parcours

En effet, la logique institutionnelle conduit souvent l’usager à participer non pas activement, mais comme en subissant l'accompagnement qui le concerne. Les outils créés par la loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale ont eu pour vertu de réaffirmer l'importance de la participation de l'usager dans les décisions le concernant. Toutefois, il apparait que ces outils, enfermés dans des cadres réglementaires trop importants, ne sont pas assez adaptés aux réalités du terrain vécues par les usagers et par les institutions. Il est souvent question « d’infantilisation de l’usager ». Or, passer un contrat d'accompagnement suppose une égalité de compréhension entre les parties. Le professionnel et l'usager doivent être côte à côte, et non face à face. Le projet d’accompagnement doit reconnaitre les capacités de ce dernier à trouver des solutions, qu’il acceptera d’autant mieux qu’il aura contribué à leur émergence et qu’elles répondront à ses demandes. Ce processus est en outre de nature à instaurer la confiance indispensable à la mise en place, à l'acceptation et à l'efficacité de l'accompagnement. Cela signifie, pour le travailleur social, s'interroger sur la demande réelle de l'usager en s'efforçant d'y répondre, dans la limite de ce que l'institution est en mesure de lui proposer. D’où l’importance de son évaluation des attentes comme des capacités de la personne qu’il

9 M FOURDRIGNIER, Op. Cit P. 41

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suit, pour définir dans quelle mesure il devient facilitateur de l’usager. L’évaluation en cours de parcours lui permet d’adapter et réajuster son accompagnement et/ou sa prise en charge. Pour cela, il apporte à l’usager les renseignements nécessaires à la résolution de sa problématique : l’aider à repérer les institutions et les dispositifs sur lesquels s’appuyer, l’orienter vers les interlocuteurs adéquats, expliquer les démarches à entreprendre. Et plutôt que de représenter l’usager dans les instances le concernant, le travailleur social a vocation à faciliter l’expression directe de ce dernier et porter sa parole uniquement lorsqu’il n’est pas en capacité de le faire lui-même.

2. Considérer le travail social avec bienveillance

Les travailleurs sociaux, eux-mêmes, se trouvent démotivés dans leurs missions ne trouvant plus de sens à donner à leurs actions. Former les professionnels pour les fédérer

La question de la formation des travailleurs sociaux est posée sous l’angle de l’identité professionnelle. A savoir, l’apprenant se forme dans l’apprentissage de connaissances et gestes professionnels, mais également dans l’acquisition de postures et d’éthique en tant que spécificités d’un groupe professionnel identifié. C’est pourquoi, les professionnels limousins se sont interrogés sur l’importance à donner à la question de la motivation en entrée en formation. Cela pour deux raisons : permettre de ne pas s’orienter par défaut afin de finaliser les parcours de formation et donner ou redonner de la valeur au cœur de métier. Le sentiment que le travail social doit rester une forme d’engagement personnel et professionnel est appuyé. De même, se pose la question de la reconnaissance des diplômes à savoir, le nombre d’années d’études ne correspond pas au niveau de qualification validé. La rémunération est donc moindre et les qualifications ainsi que les tâches professionnelles accomplies peu reconnues. Avec la mise en crédit européens des diplômes sociaux, les travailleurs sociaux espèrent l’alignement du niveau de diplôme aux années d’études réellement effectuées (niveau II/grade de licence). Enfin, les professionnels soulignent le besoin de s’arrêter sur leur pratique pour prendre du recul et s’interroger. La question d’une formation initiale, puis d’une formation continue, comportant des séquences de recherche est soulevée. Cela dans un souci d’outillage du professionnel pour réfléchir à son expérience. Dans un même temps, le souhait de se fédérer est également exprimé toujours dans une envie de renforcer une culture professionnelle commune. Pour autant, la fédération du « cœur de métier » ne signifie pas isoler la profession. Au contraire, la réflexion des groupes de discussion a porté pour partie sur la question de l’interdisciplinarité, particulièrement sur les liens entre professionnels des secteurs sanitaire et social.

La piste de l’interdisciplinarité

L’interdisciplinarité est intéressante dans la réponse à apporter à l’usager, car souvent sa situation demande une réponse globale qui dépasse le champ professionnel d’une seule personne. De ce point de vue, une réflexion s’est faite autour d’un partenariat entre les

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secteurs sanitaire et social. Mais pour travailler ensemble en respectant les spécificités de chaque cœur de métier, il faut tracer les contours d’action de chaque secteur professionnel. Dans cette logique de coordination et de décloisonnement, il est proposé de réfléchir à une méthodologie d’action commune et lisible par chaque corps de métier. L’idée étant que les politiques sociales posent le cadre d’un socle commun tourné vers l’usager en ce qui concerne la réponse à lui apporter, tout en gardant une souplesse soulignant les spécificités de chaque cœur de métier (outils de communication et de transmission des informations communs, un langage commun, favoriser les passerelles au sein d’une même institution, etc.) Cette question de l’interdisciplinarité fait écho à la nécessité exprimée dans la quasi-totalité des ateliers de coordonner les actions sociales plutôt que de les superviser par de multiples strates hiérarchiques. Ces dernières limitant la marge de manœuvre du travailleur social quant à sa prise d’initiative. Aujourd’hui il n’y a pas de cadre donné à la coordination du travail social. Alors comment coordonner l’interdisciplinarité ?

De la supervision à la coordination du travail social Plus l'usager "en demande" connait l’environnement institutionnel et ses interlocuteurs, plus son orientation s’en trouve améliorée. Néanmoins, les travailleurs sociaux ont besoin de s’approprier et de bien maîtriser les politiques publiques et les outils pour pouvoir les appliquer correctement sur le terrain. Exemple : Les lois du 5 mars 2007 relatives à a protection juridique des majeurs et à la protection de l’enfance ont mis l’adhésion de l’usager au cœur des dispositifs MASP ou des mesures éducatives. L’usager devient acteur de sa mesure. Or, ce changement s’est opéré sans que les travailleurs sociaux n’aient eu le temps de s’y préparer, d’où la nécessité d’un temps formalisé pour échanger les informations, les difficultés et les bonnes pratiques entre professionnels. A cet effet, les professionnels sont en demande de communication, de concertation et de coordination. Le travail en réseau et l‘intervention collective supposent la création de postes de coordonnateurs interdisciplinaires qui animeraient ces réseaux et leur permettraient de se développer.

Ces mêmes réseaux doivent pouvoir réfléchir à des outils communs à tous les intervenants du domaine social et médico-social en ce qui concerne l’accompagnement, le suivi des usagers, la communication interdisciplinaire, les temps d’échanges pour créer, ou actualiser :

- des outils à base commune permettant l’évaluation des capacités et attentes des usagers (permettant de réajuster les pratiques) ;

- des outils favorisant la communication sur un territoire ;

- des outils favorisant la transmission de l’information et la réflexion commune sur les pratiques de transmission de l’information relative à la demande de l’usager.

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Rapport de la séance plénière : les extraits d’entretiens

Afin de restituer la parole de l’usager, 5 extraits d’entretiens10 menés auprès de personnes en difficultés ont été lus. Des titres leur ont été donnés afin de les différencier lors de la lecture publique qui en a été faite :

Le voyageur ; Le menuisier motivé ; On pourrait faire simple, mais c’est compliqué ; Trop de questions personnelles ; 60 ans. Pas content ; La carte secouée.

Ces entretiens ont été réalisés par le PREFASS du Limousin.

Le voyageur

Chercheur PREFASS : Votre référent, celui qui vous suit, il vous fait rencontrer d’autres personnes, éducateurs, médecins … ?

Usager: Non, j’pense pas en avoir besoin.

Chercheur PREFASS : Je ne dis pas que vous en avez besoin, ils pourraient vous le proposer, ça fait partie des questions que je dois vous poser.

Usager: Non, on ne me l’a pas proposé

Chercheur PREFASS : Vous habitez où ? Comment sont vos conditions ?

Usager: J’habite encore chez ma mère mais elle va pas pouvoir m’héberger encore 150 ans et puis j’avais aussi envie d’un peu de liberté… normal… j’vis un peu à ses crochets…

Chercheur PREFASS : C’est elle qui s’occupe de vous ?

Usager: J’m’occupe de moi, mais oui, elle aussi s’occupe de moi matériellement.

Chercheur PREFASS : Là, vous avez des revenus ?

10 PREFASS Limousin (D. Nadaud, C. Selebran et A. Thers (avec E. Friquet)) "la parole des jeunes dans les missions locales

en Limousin", DRJSCS Limousin, Juin 2012 et PREFASS Limousin et Université de Limoges (P. Bessaoud-Alonso, M.

Lemoine, E. Fressinel-Mesquita et B. Yapi), « Participation à la démarche évaluative du Cinquième Plan Départemental d’Action

pour le Logement des Personnes Défavorisées (PDALPD) de la Corrèze », CG19, DDCSPP 19, octobre 2013

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Usager: Là pour le moment j’ai … des salaires, on pourrait dire ça …

Chercheur PREFASS : Vous arrivez toujours à bosser un peu finalement ?

Usager: J’connais aussi pas mal de personnes c’ qui fait que s’ils ont besoin d’aide, ils vont m’appeler ou des trucs comme ça ! Chercheur PREFASS : Vous ne cherchez peut-être pas un travail fixe?

Usager: Non.

Chercheur PREFASS : Vous travaillez peu de temps et…

Usager: Partir ! Moi, c’est vraiment, pour le moment, l’option de facilité, je bosse un peu, et je me tire. Chercheur PREFASS : Vous avez des copains sur Villepetite et sur Villeméga ?

Usager: Ben si j’avais des potes que sur Villepetite et Villeméga, ça irait. En fait, c’est vraiment dispatché sur toute la France.

Chercheur PREFASS : Vous bougez beaucoup ?

Usager: Beaucoup, je crois que je peux faire le tour de France complet en m’arrêtant dans toutes les grandes villes, en m’arrêtant à chaque fois chez quelqu’un. C’est le truc que je veux faire d’ailleurs avant la fin de l’année.

Chercheur PREFASS : Une espèce de tour de France ? Comme chez les compagnons ?

Usager: Mais là ce serait plutôt un peu… festif !

Chercheur PREFASS : Vous avez parlé de votre mère, vous ne parlez pas de votre père ? Usager: Lui, il est (rires)… c’est pas vraiment le sujet à aborder !

Chercheur PREFASS : Et ben si pourtant !

Usager:

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J’ai vraiment de très mauvais rapports avec mon père.

Chercheur PREFASS : Il est sur Villepetite?

Usager: J’en sais rien du tout, je pense pas.

Chercheur PREFASS : Vos parents sont séparés ?

Usager: Ouais, ça doit faire sept ans. Peut-être huit, neuf.

Chercheur PREFASS : Pas de contact ? Usager: Non, la dernière fois que je l’ai vu il a eu trois côtes fêlées donc…

Chercheur PREFASS : Vous vous êtes battu avec votre père ? Usager: Oui, j’lai frappé à coups de chaise. L’histoire est aussi très longue… Chercheur PREFASS : J’ai le temps, mais vous n’êtes pas obligé. Usager: Pour faire vraiment très simple, le pire, il s’est ramené le jour d’un Noël, il était devant chez moi, enfin devant chez ma mère et il m’attendait avec un fusil et il m’a fait : « Tu sors, j’te butte, tu sors pas, j’ tire dans les fenêtres » donc heu… c’est un alcoolique fini et tout le tralala…

Chercheur PREFASS : Il est sur la région ? Usager: Je sais pas du tout, je crois qu’il est dans le Ruralprofond, après où exactement, je sais pas du tout. Chercheur PREFASS : Vous avez des frères et sœurs ? Usager: J’ai un frère qui habite Villedusud, qui n’est pas loin de Villeméga et une sœur qui est au lycée à Villepetite.

Chercheur PREFASS : Vous avez des contacts avec eux ?

Usager: Oui, oui, de très bons même, on se tape un peu sur la gueule mais oui, oui, c’est bon…

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Chercheur PREFASS : Avec votre frère ?

Usager: Non, plutôt la sœur. Mon frère il est beaucoup plus vieux, il a X ans et ma sœur a Y ans aujourd’hui, je crois.

Le menuisier motivé

Chercheur PREFASS : La première fois que vous arrivez ici, vous êtes reçu par qui ?

Usager: Par madame Marinette Chercheur PREFASS : C’est la conseillère ? Et ça se passe comment ?

Usager: Ça s’est bien passé parce que quand je suis arrivé elle m’a expliqué comment il fallait faire, quels papiers. Elle m’avait dit aussi la menuiserie ce sera dur avec mon âge mais moi c’est surtout ça que je voulais faire, je voulais pas d’autre projet, c’était que de la menuiserie. Et elle m’a proposé de faire un truc chez L.E.F.

Chercheur PREFASS : En menuiserie ? Usager: Pas en menuiserie parce que à L.E.F on devait faire…, oui pour moi c’était la menuiserie mais il y avait plusieurs catégories, il y avait d’autres gens qui faisaient d’autres trucs. Chercheur PREFASS : C’est un genre de stage de remise à niveau ? Usager: Oui, elle m’a toujours suivi la Mission Locale et j’étais toujours en contact avec eux et je suis arrivé à LEF, j’ai fait des stages de menuiserie et la Mission Locale, je me rappelle plus de la dame, elle est venue un jour pour voir comment ça se passe là-bas, pour nous interroger tout ça et ça, ça s’est bien passé les stages.

Chercheur PREFASS : Donc là, on est en octobre 2009, vous arrivez ici à la Mission Locale et vous faites le stage quand, tout de suite après ? Usager: Janvier Chercheur PREFASS : Janvier de l’année passée ? un stage qui va durer trois mois ?

Usager: Oui

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Chercheur PREFASS : Après ce stage vous faites quoi ? Usager: Ben, après ça, la Mission Locale m’a convoqué pour m’inscrire à l’école de la deuxième chance.

Chercheur PREFASS : Ah oui ! Y a ça ici ? C’était quand ? Usager: C’était à Villeméga. Chercheur PREFASS : Ah ! Quand même !!! Et c’est comment l’école de la deuxième chance ?

Usager: C’était bien mais, c’était bien, mais quand je suis arrivé là-bas on disait que c’est un truc c’est strict. Toujours y a des gens qui nous surveillent mais en fait pour moi ce n’était pas vrai. Parce que quand je suis arrivé là-bas y avait un coin fumeur et les gens fumaient trop de drogue. Et j’ai commencé à parler avec mon grand-père que si je reste là-bas j’allais recommencer et après un directeur m’a parlé et m’a dit que si je veux rester là-bas on ne peut pas trouver la menuiserie pour vous, mais si vous voulez changer de travail… j’ai dit oui comme ça… Après quand je suis arrivé à la maison, j’ai appelé mon adjudant.

Chercheur PREFASS : Parce que c’est encadré par les militaires votre école ? Usager: Oui, j’ai appelé mon adjudant, mon adjudant m’a dit de rester encore un peu et comme mon adjudant m’a donné un rendez-vous pour que j’aille passer les tests et là j’ai dit, je préfère arrêter.

Chercheur PREFASS : Vous avez dit que c’était à cause de la drogue ? Usager: Non, j’ai dit que je suis venu ici pour faire un truc qui me plaît et si je tombe dans un autre truc j’vais pars rester. En fait j’avais un projet sur la menuiserie et comme ils m’ont dit que la menuiserie ça sera difficile, j’ai arrêté ça m’intéressait pas. Chercheur PREFASS : Ben oui, vous c’est la menuiserie, c’est non négociable. Vous ne négocierez pas. Usager: Non, je voulais rentrer à l’armée aussi, m’engager pour cinq ans, j’y suis allé j’ai fait tous les concours. Ça s’est bien passé mais après quand je suis rentré à la maison je pensais trop que je suis venu en France pour faire ça et ça sert à rien d’aller à gauche, à droite. Moi, c’est que la menuiserie que je veux faire. J’ai demandé à la Mission Locale de trouver des artisans. Chercheur PREFASS :

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En ce moment ? Usager: Oui et je sais maîtriser ce travail là parce que je peux faire des stages chez les artisans qui ont besoin de quelqu’un. Pour savoir comment je suis, pour avoir un contrat d’apprentissage et j’ai des contacts avec des artisans et j’attends toujours des nouvelles. Chercheur PREFASS : Et le CAP vous ne pouvez le passer qu’en apprentissage ?

Usager: Non, la mission locale m’a proposé un truc à Demiruralville aussi Chercheur PREFASS : Au lycée Jules FERRY? Usager: Oui, je crois, je sais pas. Si j’arrive pas à trouver un contrat d’apprentissage, je dois faire des tests et je vais aller à Demiruralville

Chercheur PREFASS : Pour passer le CAP en menuiserie par la voie initiale ? Usager: Oui Chercheur PREFASS : Et vous avez envie ?

Usager: Oui ! Si c’est dans la menuiserie.

On pourrait faire simple, mais c’est compliqué.

Usager 1 : Au niveau des logements, j’en ai fait plusieurs, j’ai fait des particuliers, offices HLM, mais j’ai rarement eu des soucis de …loyer. C’est arrivé une fois, mais « bon » à l’époque, j’étais salarié donc il y avait une garantie, ça a été pris en charge, et puis une fois pour l’énergie, mais en général sur « Villeméga», l’aide sociale est plus large et plus…c’est pas les mêmes budgets. Ici, à « Villepetite » il y a un accompagnement mais ce n’est pas…c’est compliqué. (…) l’assistante sociale avait proposé de venir, enfin elle avait soumis l’idée, elle n’est pas venu sur place, s’en est resté au stade de l’idée.(…) En fait, je vois Madame Marinette au niveau des factures par rapport au logement donc là j’y vais quand il y a un souci, et je vois une autre assistante sociale qui elle, est plutôt axée sur l’insertion professionnelle et donc avec qui je vois pour l’accompagnement, ça, ce n’est pas trop mal organisé quand même, il y a des référents. Usager 2 :

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Oui ; « Villeméga» où j’étais avant, pour le RSA, il n’y avait pas grand-chose, une déclaration trimestrielle grosso modo. Ici, il y a un contrat, un accompagnement avec une pression un peu…inutile ; Enfin « bon », ils font ce qu’ils peuvent. Le bon côté de ça c’est qu’il y a un accompagnement au projet, ils essaient de trouver des personnes référentes dans le…il y a une politique sur «Villepetite», bon, il ne faut pas être pressé. Par exemple, la personne que je vois…pour mon statut d’auto-entrepreneur je me suis débrouillée toute seule. Usager 1 : Moi, c’est pareil que pour les cours de soutien scolaire, ça peut être des cours de n’importe quoi, moi-même il a fallu que j’aille chercher l’information, je ne savais pas non plus. Les dispositifs ne sont pas…volontairement pas simples, d’ailleurs je pense, parfois. Ils peuvent faire simple et puis parfois, comme les fonds d’aides européennes, ils font exprès que ça soit compliqué (…).

Trop de questions personnelles

Usager 1: Et vous alors, pour les factures … « difficiles » ils vous ont proposé des aides ? Moi, en tous cas, rien du tout… Usager 2: Ah, non rien pour moi (…) Après je comprends, il y a de plus en plus de cas, du coup c’est difficile, je pense qu’ils ont un petit budget et ils vous mettent à la page tout de suite (…). Après je pense que c’est aussi en fonction des assistantes sociales sur lesquelles vous tombez. J’ai une amie qui est sur une autre ville, la sienne elle est terrible, elle ne l’aide pas. C’est vraiment le minimum, je pense que… je ne sais pas, il doit y avoir des critères, je ne sais pas… Usager 1: Après je trouve que l’assistante sociale elle-même, ça ne la regarde pas, après c’est le Conseil général ou au-dessus qui décident. Je pense que c’est des gens qui n’ont jamais connu la misère, ils ne comprennent pas. Même moi, ce n’est pas évident d’aller chez eux, de sortir tout ce qui est CAF, factures, voilà, on a quand même une fierté aussi (…) et puis des fois, si les assistantes sociales vous envoient dans d’autres endroits, vous êtes obligé de ramener tous les papiers, ça c’est « pouff ». Alors qu’au départ, l’assistante sociale elle vous y envoie avec un courrier ou elle les appelle. Mais vous êtes obligé de tout ressortir et ça prend du temps. Voilà, « quoi », de la « paperasse ». La France c’est le monde de la « paperasse ». Usager 2: Et moi je trouve qu’il y en a qui posent trop de questions personnelles. Je crois que c’est le CCAS. Mon assistante sociale actuelle m’a dit ceci, j’ai été étonnée d’ailleurs : ils peuvent demander à avoir accès à votre compte. C’est terrible quand même, là je me sens… c’est frustrant, je trouve ça particulier quand même (…). Moi je trouve ça honteux, de faire ça. Là c’est toucher à ma propre vie, j’ai plus de vie en fait. Là ça m’a choquée quand elle m’a dit ça. Elle m’a dit « ne vous inquiétez pas, des fois ils demandent à avoir accès à votre compte ». Ils demandent le code pour aller sur internet. C’est « hard », hein ? Je ne crois pas que j’aimerai qu’on me fasse ça, honnêtement. Je préfère ne pas y aller.

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60 ans. Pas content

Chercheur PREFASS : C’est difficile pour vous de trouver du travail ? Usager: J’ai monté une boîte, une « assoce », pour aider les chômeurs… Pour les aider à trouver du boulot … Et … les activités ont été stoppées par le Conseil général. Même le CCAS ils n’étaient pas « contents » de mes activités … Donc, je ne suis pas d’accord avec eux. Je ne suis pas un gamin « hein »… Chercheur PREFASS : Vous voulez me dire votre âge ? Usager: J’ai 60 ans et je leur dis, quand on se rencontre, que je sais bien de quoi je parle. Mon père, mon grand-père ont depuis toujours travaillé dans cette ville. Et moi, j’ai fait des lettres pour travailler, on me dit « trop vieux ». Oui « trop vieux ». On nous dit on est « trop vieux ». Mais y a qu’à « crever » à la maison « quoi ». Pas vrai ? Ils reçoivent à la « tête du client »… Mais on ne peut pas toujours être en colère. N’est-ce pas ? « Beh » voilà, on fait avec. Il faut d’une manière ou d’une autre s’en sortir. Moi j’anticipe mes dettes. « Euh » 499 euros c’est quoi ? C’est quasiment rien, comme argent (…) Là où je ne suis pas d’accord avec le Conseil général, c’est qu’avant il y avait une commission. Et là on pouvait discuter. Maintenant ils ont enlevé ces commissions. Chercheur PREFASS : Pourquoi, selon vous ? Usager: Je ne sais pas. Il pouvait y avoir lors de ces commissions, le Préfet et autres personnes … et on pouvait discuter. Maintenant ils l’ont enlevé. Chercheur PREFASS : Vous en parlez quand vous rencontrez votre assistante sociale ? Usager: Oui. Elle a même dit qu’ils voulaient remettre la commission en route. Sinon ce serait bien s’il la remettait en route. Oui. On a le droit de pouvoir s’exprimer, de dire ce qu’on pense… Par exemple, il y a des responsables, ils m’ont dit : soyez heureux parce qu’ici il y a le RSA, c’est en France qu’on donne le RSA ; Dans d’autres pays il n’y en a même pas. Oui d’un côté ils ont raison. Mais c’est quoi ? C’est un reproche ou … Chercheur PREFASS: En tout cas vous vous l’avez pris comme un reproche ?

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Usager: Bien sûr ! Pour moi, c’est un reproche ! Au secours populaire, au secours catholique, à la croix rouge, au resto du cœur … ils aident aussi.

La carte secouée

Chercheur PREFASS : Que pensez-vous de votre situation ? Usager: La France ne montre pas vraiment les côtés de la misère, la vraie quoi … Ils cachent, malheureusement (…). Là où j’habitais avant à Villepetite, il n’y a rien, c’est plutôt une ville touristique(…) L’architecture c’est mignon, mais après, voilà, au niveau du travail, il y a pas mal d’usines, mais ça ne recrute pas. Ils en ont même licenciés donc … Cette année, une usine vient de fermer. Tout cela complique la situation… Usager: Vous savez pourquoi elles ferment ? Usager: Je pense à cause de ces fameux… déjà à cause de toutes les charges qu’ils ont eu et puis beaucoup d’entreprises délocalisent. Mais la France n’a toujours pas compris. Enfin, ils n’ont pas compris, si, je pense qu’ils ont compris, « m’enfin », je ne sais pas ce qui les arrangent là-dedans. Chercheur PREFASS : Depuis votre arrivée, vous voyez l’assistante sociale ? Usager: « Oh », oui, elle connait la maison. C’est comme chez elle. C’est normal, j’ai confiance. (…) Elle est bien comme femme. Après, c’est comme tout, les lois évoluent, le temps de se mettre au courant de ça et ça, ça change. Chercheur PREFASS : C’est elle qui vous informe justement des changements ? Usager: Non parce que je m’informe quand même moi aussi beaucoup par la télé, par les trucs comme ça. Je suis quand même bien informée, mais il y a des trucs que je ne peux pas faire. Disons que je pourrais faire mais moi ça va me prendre un temps infini alors qu’elle, sur un coup de téléphone… Moi, il faut un mois pour avoir une réponse, elle, sur un coup de téléphone, dix minutes, « blam ». Terminé. C’est réglé. Vous comprenez l’histoire. Tandis que moi, ça va me bouffer une carte entière quand j’appelle le « truc », la boîte vocale de la « Sécu ». Et je ne sais quand même rien à la sortie. On vous met en attente, on vous met en attente, et au bout d’une demi-heure une carte à vingt-cinq euros il me l’a secouée. Mais « bon », c’est normal, on est habitué. Chercheur PREFASS :

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Avec la Participation

Est-ce qu’on vous a proposé des formations pour sortir du chômage ? Usager: Oui, oui on m’a proposé mais après il faut être amené à partir ailleurs donc il y a des frais d’hôtels, de déplacements et puis moi je ne peux pas laisser mon enfant tout seul la semaine, merci « quoi ». En même temps, je me dis aussi qu’à mon âge, je n’arrive plus à assumer les choses comme avant. Ce n’est pas évident quand on a un enfant, il faut courir à droite à gauche. Oui, après il vous propose, ça c’est le truc qui marche à fond, les formations pour les aides à la personne, ça je l’ai eu fait mais en faisant du ménage, mais c’est trop de contraintes. Il faut y être le matin, tôt, le soir tard, les horaires c’est particulier …

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Séance plénière : L’intervention de Marc FOURDRIGNIER

Sociologue, Enseignant-chercheur au CEREP (Centre d’Etudes et de Recherche sur l’Emploi et la

Professionnalisation), Université de Reims Champagne-Ardenne. Site : http://marcfourdrignier.fr/

Accompagnements et parcours : De nouvelles réponses du travail social ?

L’inscription de ces Etats généraux du travail social dans le plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale fait écho à la réaffirmation du travail social dans la loi d’orientation de lutte contre les exclusions du 29 juillet 19982. A l’époque il s’agissait, à travers l’article 151 de la loi, de redonner

légitimité au travail social et à ses qualifications. Même si formellement nous passons de la lutte contre les exclusions à la lutte contre la pauvreté c’est bien une manière d’arrimer, encore et toujours, le travail social à la pauvreté, sachant qu’à une autre époque le lien se fit avec les institutions sociales et

médico-sociales3 et qu’aujourd’hui le lien pourrait être fait avec le projet de loi pour l’adaptation de la société au vieillissement.

Si notre journée doit contribuer à « refonder le travail social » c’est sans doute parce que ses fondamentaux, voire ses fondements ont été ébranlés. Si c’est bien le cas il est alors nécessaire de rappeler quelques transformations qui ont affecté le travail social. Pour le refonder on peut aussi examiner l’hypothèse qui a été retenue par le groupe de travail régional: « l’accompagnement des

usagers dans leur parcours constitue une mutation du travail social ». Cependant cette refondation ne peut se faire sans tenir compte des nouveaux paradoxes du travail social. Tels seront les trois points qui vont structurer mon intervention.

Avant de les aborder, formulons une précaution méthodologique visant à

expliciter deux spécificités françaises, qui pourraient interférer dans notre débat. La première a été formulée par Bruno Latour. Pour lui les Français « ne sont pas forcément pessimistes, ils sont plutôt geignards »4. Dans un autre

registre Pascal Lamy, ancien directeur de l’Organisation Mondiale du Commerce, indiquait, récemment, que « 60% des Français sont pessimistes sur l’avenir du pays et considèrent la mondialisation comme une menace ; et parmi eux 75 % des ouvriers et 30 % des cadres. Cela n’a pas d’équivalent

ailleurs dans le monde. A la seule exception des Américains... »5. Ceci pourrait être également mis en relation avec l’ouvrage d’Olivier Galland, publié en 2009 et intitulé : « les jeunes français on-ils raison d’avoir peur ? », dans lequel il montrait qu’un quart des jeunes français sont convaincus que leur avenir est

prometteur contre 60% des Danois...

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Avec la Participation

I- TRANSFORMATIONS DU CONTEXTE DU TRAVAIL SOCIAL

Pour tenter de dégager des perspectives pour le travail social, il est nécessaire méthodologiquement, de le mettre en perspective. Nous proposons de le faire en prenant un recul d’une quinzaine d’année. Ce choix repose sur des repères temporels (encadré 1) qui marquent un certain nombre de débats et de tournants qui ont contribué, depuis à transformer le travail social et ses

contextes de déclinaison.

Encadré 1 : Repères temporels

1998 : Publication d’un nouveau numéro de la revue Esprit: « A quoi sert le travail

social ? » 1998 : Loi d’orientation de lutte contre les exclusions

1999 : Loi du 12 juillet relative au renforcement et à la simplification de la coopération

intercommunale1999 : Arrêté du 17 novembre relatif à la licence professionnelle

1999 : Publication de l’ouvrage de Michel AUTES les paradoxes du travail social

2000 : Publication de l’ouvrage collectif : les mutations du travail social qui clôture le

programme de recherche « Observer les emplois et les qualifications des

professions de

l’intervention sociale »

2001 : Arrêté du 28 mai relatif au schéma national des formations sociales

2001 : Loi organique du 1er août relative aux lois de finances (LOLF)

2001 : Loi du 16 novembre relative à la lutte contre les discriminations

2002 : Loi du 2 janvier rénovant l’action sociale et médico-sociale

2002 : Loi du 27 février relative à la démocratie de proximité

2002 : Loi du 4 mars relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé

Ces points, que nous allons reprendre portent à la fois sur l’organisation des acteurs publics (la LOLF et l’intercommunalité), sur le passage d’une rhétorique de la lutte contre l’exclusion à celle de la cohésion sociale et de l’égalité des chances, sur l’introduction de nouvelles formes de gestion et de régulation publiques (LOLF et loi du 2 janvier 2002), sur la réaffirmation du travail social et sur l’injonction d’une nouvelle place des personnes (droits des malades, des

usagers et démocratie de proximité). Reprenons ces éléments en deux points.

A. Action sociale, travail social, intervention

sociale 1. Des changements sémantiques

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Avec la Participation

A la fin des années 90, certains auteurs, comme Jacques Ion (Ion, 1998, p 1)6,

s’interrogent sur la mort du travail social, en écho à un autre débat sur « la fin

du travail » ; d’autres se demandent si l’on passe « du travail social à l’intervention sociale » (Chopart, 2000, p 267). Cela fait écho à des

représentations qui se sont construites à partir du début des années 1980, qui

sont souvent duales (noyau dur/périphérie ; anciens/nouveaux métiers....Cela marque surtout la fin d’une époque où le travail social et les travailleurs

sociaux détenaient une forme de monopole de l’action sociale. D’autres

modalités d’intervention et d’autres filières professionnelles vont alors apparaître. Par exemple l’enseignement supérieur créé en 1999 un nouveau

titre qui va se construire, dans le champ social, sous la forme des licences

professionnelles intervention sociale.

Qu’en est-il depuis ce début des années 2000 ? Un premier élément est à analyser la codification des textes relatifs à l’action sociale : le 29 juillet 1939

le décret loi relatif à la famille et à la natalité française avait créé le code de la famille ; puis un décret du 24 janvier 1956 avait porté codification des

textes concernant la famille et l’aide sociale, créant par là même le Code de la

Famille et de l’Aide Sociale (CFAS). L’ordonnance du 21 décembre 2000 vient lui substituer l’actuel Code de l’Action Sociale des Familles (CASF), légitimant

à la fois l’action sociale et la diversité des familles. Cette orientation est

renforcée par le fait que la loi du 2 janvier 2002 donne pour la première une définition légale de l’action sociale et ce sous trois formes7. L’une d’elles nous

semble à retenir puisqu’elle clarifie le contenu de l’action sociale dans une

logique de missions (six), rattachée à deux notions dont il faut prendre toute la mesure : l’intérêt général et l’utilité sociale. Alexandra Euillet propose de

les distinguer de la manière suivante : « la notion d’intérêt général ne peut

être confondue avec celle d’utilité sociale qui vise un champ plus étroit celui couvert par certaines activités destinées à satisfaire les besoins d’individus

fragilisés en manque d’autonomie» (Euillet, 2001)

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Avec la Participation

Encadré 2 : Les missions de l’action sociale

L'action sociale et médico-sociale, au sens du présent code, s'inscrit dans les missions

d'intérêt général et d'utilité sociale suivantes :

1º Evaluation et prévention des risques sociaux et médico-sociaux, information, investigation,

conseil, orientation, formation, médiation et réparation ;

2º Protection administrative ou judiciaire de l'enfance et de la famille, de la jeunesse, des

personnes handicapées, des personnes âgées ou en difficulté ;

3º Actions éducatives, médico-éducatives, médicales, thérapeutiques, pédagogiques et de

formation adaptées aux besoins de la personne, à son niveau de développement, à ses

potentialités, à l'évolution de son état ainsi qu'à son âge ;

4º Actions d'intégration scolaire, d'adaptation, de réadaptation, d'insertion, de réinsertion

sociales et professionnelles, d'aide à la vie active, d'information et de conseil sur les aides

techniques ainsi que d'aide au travail ;

5º Actions d'assistance dans les divers actes de la vie, de soutien, de soins et

d'accompagnement, y compris à titre palliatif ;

6 º A c t i o n s c o n t r i b u a n t a u d é v e l o p p e m e n t s o c i a l e t c u l t u r e l , e t à

l ' i n s e r t i o n p a r l ' a c t i v i t é é c o n o m i q u e .

Un second élément à analyser est la référence à l’intervention sociale. Elle était déjà présente à de nombreux endroits dans les années 1980-1990. Elle s’est depuis banalisée dans les milieux mêmes du travail social. Par exemple lors de

la création ou de la refonte des diplômes on a vu apparaître en 1999 le technicien de l'intervention sociale et familiale ; puis, en 2004, le Certificat

d’Aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale ; enfin, en 2007, le diplôme de directeur devient le certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale.

Lors de la constitution d’un organe unique de représentation des centres de formation en travail social, en décembre 2008, on opte pour l’Union Nationale

des Associations de Formation et de Recherche en Intervention Sociale.

En 2001 lorsque le ministère de l’enseignement supérieur a constitué une liste

des dénominations nationales des licences professionnelles il a retenu la dénomination intervention sociale, l’intégrant dans le secteur professionnel des

« services aux personnes ». Les éléments possibles du champ couvert par la

licence professionnelle Intervention Sociale sont : « économie sociale, aide à l’insertion sociale, aide à l’insertion professionnelle, expertise et projets sociaux,

soutiens socio-éducatifs ». De manière plus anarchique, avec le développement

de l’offre de masters professionnels au sein des universités, les références aux masters intervention sociale se sont multipliées.

On peut donc dire que l’opposition travail social/intervention s’est atténuée

depuis les années 2000, même si lorsque c’est nécessaire dans des logiques de

recrutement ou des conflits de légitimité ou de territoire, elle est réactivée.

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Avec la Participation

2. Des transformations du secteur social et médico-social

Pour aborder ces transformations il est nécessaire d’avoir une vue la plus globale possible, pour identifier la structure actuelle du secteur et voir comment

celle-ci s’est transformée depuis une dizaine d’années. Néanmoins pour

répondre à ces questions, simples a priori, se pose la question des données disponibles. Celles-ci sont rares et parcellaires8. Trois sources vont être

mobilisées.

La première est relative aux emplois territoriaux. Le Centre National de la Fonction Publique Territoriale a constitué un observatoire de l’emploi

territorial. Son dernier bilan, au 31 décembre 20119, fait état, dans le cadre

d’emploi de la filière sociale, hors emplois aidés, de 151 906 emplois, dont 36 666 (24.1%) de non titulaires. Près de deux tiers de ces emplois ne

correspondent pas à des emplois du travail social. Il s’agit des agents sociaux

et des agents spécialisés des écoles maternelles. Les postes référés au travail social représentent 48 268 personnes. L’absence d’éléments de comparaison

ne permet pas de voir les tendances d’évolution pour ces emplois.

La seconde porte sur les établissements et les emplois dans l’ensemble du secteur privé qu’il soit associatif ou non10.

Tableau 1 : L’emploi associatif dans le champ sanitaire et social

privé et son évolution de 2001 à 2011.

Salariés des associations sanitaires et sociales au

31.12.2011

Evolution de la part des associations dans

l’ensemble du secteur privé entre 2001 et 2011

Etablissements Salariés

2001 2011 2001 2011

Activités de santé 131 482 4 % 4 % 26 % 24 %

Hébergement

Social et

médico-social

332 293 77 % 77 % 81 % 74 %

Action sociale

sans hébergement

518 949 96 % 83 % 95 % 86 %

Ensemble des activités

sanitaires et

sociales

982 764 n.d 29 % n.d 61 %

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Avec la Participation

Source : Recherche et Solidarités, UNIOPSS, CNAR. (2012). La place des associations dans l’ensemble du secteur privé sanitaire et social, novembre, 15 p.

Près d’un million de personnes sont ici salariées, dont une bonne part dans ce que les auteurs nomment l’action sociale sans hébergement11. En 2011 les associations représentent, en moyenne, 29% des établissements et 61 % des salariés avec des situations très contrastées selon les trois secteurs retenus. De 2001 à 2011 les données sont relativement stables pour les activités de

santé et l’hébergement. Par contre l’action sociale sans hébergement connaît un repli, notamment pour les établissements, passant de 96 à 83 %. Ceci est particulièrement vrai pour deux secteurs : l’aide à domicile (de 93 à 63 %) et

l’accueil de jeunes enfants (de 97 à 75 %). Ils sont l’un et l’autre les plus exposés à l’irruption du secteur privé lucratif. La troisième porte sur l’enquête emploi 2012 de la branche sanitaire sociale et

médico-sociale privée à but non lucratif12. Quels en sont les principaux enseignements ? :

fin 2012, 20 000 établissements employaient 700 000 emplois, chiffres

en hausse de 30 % depuis 2007 ; le long cycle de croissance qui a conduit au quasi doublement du secteur

associatif en une décennie semble désormais achevé ; le secteur est entré dans un cycle de transformation de ses organisations

;

entre 2007 et 2012, 17 % des associations de 250 salariés et plus déclarent avoir absorbé un ou plusieurs établissements gérés par une autre organisation ;

un tiers des associations estiment ne pas avoir la taille suffisante pour assurer la pérennité de leur activité.

Ces trois sources ne nous permettent pas d’avoir une vue d’ensemble très

nette. Pour autant on constate que la décennie 2000 a contribué à une nouvelle étape de développement du secteur social, notamment associatif. Ces

dernières années marquent une inflexion qui va amener de nouvelles

transformations : dans certains secteurs le privé lucratif se développe ; dans d’autres le phénomène de concentration associative est en marche.

B. Des transformations plus larges

De manière globale le travail social est confronté à des transformations plus

structurelles13. Deux sont ici retenues : les inégalités se développent et la place et les attitudes des personnes se transforment. Par suite elles vont venir

réinterroger les pratiques du travail social et ses professionnalisations.

Ces deux thématiques se déclinent à partir de la citation suivante : « La démocratie affirme sa vitalité comme régime au moment où elle dépérit

comme forme de société ». Ainsi commence l’ouvrage de Pierre Rosanvallon, La société des égaux (2011). Il explicite ce point de la manière suivante : « ce peuple politique qui impose toujours plus fortement sa marque fait de moins

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Avec la Participation

en moins socialement corps. La citoyenneté politique progresse en même

temps que régresse la citoyenneté sociale» (Rosanvallon, 2011, 11). Un premier point est consacré aux inégalités légitimes et justes ; le second à d’autres places et attitudes des personnes.

1. Des inégalités légitimes et justes

La régression de la citoyenneté sociale se traduit tant par un accroissement des

inégalités et de la pauvreté que par l’affrontement de deux conceptions de la

justice.

Un accroissement des inégalités et de la pauvreté

Historiquement, et notamment en France depuis la Révolution Française, la

lutte contre les inégalités constitue un objectif politique important. Pour l’atteindre on a mis en place, surtout à partir du début du XXe siècle, des

politiques de redistribution des revenus dans le cadre des politiques de

protection sociale. Cependant cette tendance de longue période s’est inversée ces dernières années. Elle est rendue visible par la croissance des inégalités,

observable tant en Europe qu’en Amérique. On constate qu’aux Etats Unis, de

1982 à 2010, les 10 % des personnes détentrices des revenus les plus élevés ont vu leur part dans les revenus totaux passer de 35% à 50%. En France, de

1998 à 2006, le salaire des 1% des salaires les plus élevés a augmenté près

de 3 fois plus vite que celui de la grande masse des salariés (Rosanvallon, 2011)14.

Cette disproportion est à inscrire dans une temporalité longue : « le fait

remarquable est que cette envolée succède à une précédente tendance séculaire à la contraction des inégalités de revenus et de patrimoine sur les deux continents » (Ibidem, p 14). Le corollaire de cette augmentation des

inégalités de revenus est le développement de nouvelles formes de pauvreté et d’exclusion. Par exemple l’apparition et le développement des « working poors », l’accroissement des « homeless » et des mal logés... Un récent panorama de l’OCDE vient confirmer la dégradation observée entre 2007 et 2012 :

«Quelques 48 millions de personnes, dans les pays de l’OCD, sont actuellement à la recherche d’un emploi - soit 15 millions de plus qu’en septembre 2007 - et un plus grand nombre encore connaissent de graves difficultés financières. le nombre de personnes vivant dans des ménages sans aucun revenu du travail a

doublé en Grèce, en Irlande et en Espagne. Les groupes à faible revenu ont été particulièrement durement touchés tout comme les jeunes et les familles avec enfants » (OCDE, 2014).

Cette rupture séculaire n’est pas simplement statistique. Elle constitue une rupture idéologique forte qui se traduit par l’abandon et le renoncement à la

valeur égalité. Pour Rosanvallon, cela constitue un fait social total qui amène une crise de l’égalité et remet en question les principes mêmes de la

construction d’une société et les bases de la cohésion sociale. Cela contribue,

également, à remettre en question les principes fondateurs de la justice sociale

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Avec la Participation

par la redistribution définis et mis en œuvre à la fin du XIXe siècle.

Ce phénomène n’est pas nouveau parce que ce siècle de la redistribution était

lui-même une réponse à une longue première crise de l’égalité, inaugurée dans les années 1830 par le développement d’un capitalisme destructeur des acquis

révolutionnaires et marqué à son acmé par les effets de la première

mondialisation dans les années 1880-1900.

Face à une nouvelle question sociale nous ne mobilisons plus les mêmes principes et les mêmes valeurs. Les inégalités, la pauvreté et l’exclusion ne

sont plus tant des phénomènes à combattre que des maux nécessaires dans

une nouvelle phase du développement du capitalisme. Néanmoins le laisser faire total présentant trop de risques on réaménage les interventions de l’Etat

et des autres acteurs, y compris des bénévoles et des philanthropes15.

Par suite les missions du travail social ne vont plus être les mêmes. Est-ce que la promotion des individus reste un objectif prioritaire? Quel est aujourd’hui

l’objectif des politiques d’insertion ou d’inclusion? S’agit-il vraiment d’aller vers

le salariat ou alors d’aider à vivre dans le précariat? 16 Tout se passe donc comme si les inégalités étaient aujourd’hui devenues légitimes et justes.

Par suite l’objectif de réduction des inégalités ne serait plus prioritaire.

Cela transforme fondamentalement la question de la justice sociale.

Deux conceptions de la justice

Cette problématisation de notre situation contemporaine fait écho à celle d’un autre auteur, François Dubet, qui lui ne s’inscrit pas dans une telle

perspective historique. Il se focalise sur deux conceptions de la justice sociale

: l’égalité des places et l’égalité des chances. La première est centrée sur les places qui organisent la structure sociale, l’ensemble des positions occupées

par les individus. Il s’agit ici de réduire les inégalités de revenus, de

conditions de vie, d’accès aux services, de sécurité... Autrement dit l’égalité des places cherche à resserrer la structure des positions sociales, sans faire

de la mobilité des individus une priorité. La seconde consiste à « offrir à tous

la possibilité d’occuper les meilleures places en fonction d’un principe méritocratique ». (Dubet, 2010: 9-10). Dans ce cas il s’agit surtout d’assurer

les conditions d’égalité au départ, de lutter contre les discriminations. Ensuite

les inégalités seront justes dans la mesure où tout le monde avait ses chances dans la compétition. A priori toutes les places sont ouvertes à tous.

Nous sommes là dans une conception formelle de l’égalité dans la mesure où

sont occultées les inégalités « invisibles », comme l’inégale répartition du capital culturel et les effets des socialisations différenciées.

Que conclure ? Cette nouvelle (?) conception des inégalités vient à la fois

réinterroger les fondements mêmes de l’Etat social, dont l’un des objectifs était bien l’exercice de la solidarité nationale dans une vision organiciste et aussi réinterroger le travail social dans ses finalités et ses modalités d’intervention.

Doit-il entériner l’existence de ces inégalités? Doit-il encore chercher à réduire les inégalités ou doit-il comme on l’affirme en France aujourd’hui « promouvoir

la cohésion sociale et l’exercice de la citoyenneté » (art L 116-1 du CASF),

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Avec la Participation

sachant qu’elle est aussi privilégiée au niveau européen : « le thème de la lutte

contre l’exclusion (.) S’est trouvé englobé dans celui, plus large, de cohésion sociale. [...] Elle emprunte surtout sa signification au concept de capital social,

de développement de la confiance entre les membres d’une société afin qu’ils coopèrent économiquement et apparait en ce sens comme une condition de la compétitivité » (Donzelot, 2008: 51). Ce déplacement sémantique permet alors

de considérer que l’ennemi ce n’est plus le patron mais les autres pays dans la compétition internationale, que le champ de l’économique est bien autonome

et déterminant et qu’il n’est plus nécessaire de chercher à « ré encastrer l’économique dans le social » et enfin que la mobilisation doit d’abord être celle de l’individu et non celle du groupe social ou territorial.

2. D’autres places et attitudes des personnes

La seconde problématique porte sur les places et les attitudes des personnes". Cette question a pris une ampleur croissante depuis plus de vingt ans. Au

départ il s’est agi de rééquilibrer la relation entre les citoyens et les administrations. Puis cela s’est décliné dans différents champs dont le sanitaire

et le social. Cela s’est traduit par l’apparition du droit des malades, du droit des

usagers. De nombreuses lois ont tenté d’influer les pratiques des organisations et de leurs salariés. Dans d’autres domaines cela s’est formalisé sur le registre

de la participation des habitants, des populations aux dispositifs et aux projets

qui les concernent. Ce sont également les attitudes des personnes au regard des réponses qui sont apportées – ou non– à leurs difficultés.

La participation des personnes

Si l’on revient à citation initiale de Rosanvallon, il affirme que la citoyenneté politique progresse. Qu’en est-il? « L’idée d’un inéluctable renforcement de la

participation des citoyens à la prise de décision politique gagne [...] chaque jour du terrain dans la plupart des grandes démocraties occidentales. Les notions de « participation », de « consultation », de « débat citoyen » y font l’objet d’une valorisation systématique dans le vocabulaire politique. Les

instruments se multiplient qui prétendent donner corps à cet impératif participatif, à toutes les échelles de gouvernement » (Blondiaux, 2008). La dernière loi sur la politique de la ville vient d’introduite el conseil citoyen18En effet sous des formes variables ce phénomène gagne même les institutions

européennes. Ainsi en 2000, le Conseil Européen de Lisbonne a défini la M.O.C. (Méthode Ouverte de Coordination). Elle a pour objectif la participation de personnes en situation de pauvreté à l’élaboration et à l’évaluation des politiques publiques qui les concernent. Dans un autre registre on a vu

apparaître en 2011 la première revue en langue française consacrée à la participation (Participation, 2011). Sont soulignés dans le premier numéro ses aspects paradoxaux et ambivalents, que ce soit l’inscription dans des logiques managériales et gestionnaires ou dans des dynamiques de transformation

sociales radicales.

Cependant cette autre place des personnes, notamment dans les dispositifs qui

les concernent, fait l’objet d’analyses critiques à plusieurs niveaux.

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Avec la Participation

Dans les processus internationaux de développement Esther Duflo apporte une

contribution intéressante. Elle souligne d’entrée de jeu que derrière le principe général « rendons aux pauvres la lutte contre la pauvreté, d’une autre manière les pauvres doivent s’aider eux-mêmes, ce qui revient à « retirer cette responsabilité » à l’Etat » (Duflo, 2010, p 11). Les conclusions de ses travaux

portant notamment sur l’Inde et l’Indonésie sont intéressantes pour notre propre réflexion :

« Pour que la gouvernance locale devienne une réalité, améliorer la participation des plus faibles et des plus démunis est donc essentiel. Il est

indispensable de connaître les paramètres qui affectent leur participation ».

« Le détail des règles qui encadrent cette participation est tellement essentiel, pour que celle-ci soit féconde, que ces concepts [elle parle de la démocratie locale et de la décentralisation] risquent de n’être que des coquilles vides si nous ne dépassons pas la théorie pour nous pencher sur le fonctionnement concret de chaque démocratie participative replacée dans son contexte particulier » (Duflo, 2010, p 83).

Plus près de nous la participation s’est aussi introduite dans les pratiques

planificatrices et urbanistiques. « A Montréal les mouvements sociaux urbains contribuent à démocratiser la gestion municipale, entre autres, en exprimant une demande sociale en faveur de la participation » (Bacqué, Gauthier, 2011). Les deux auteurs de cet article concluent que le bilan sur la participation en

urbanisme reste en demi teinte [...] la rhétorique participative s’est imposée mais les mises en œuvre demeurent contrastées (ibidem: 55). Dans le champ de la participation des personnes précaires, la France « fait figure de mauvais élève pour la participation des personnes en situation de pauvreté ou

d’exclusion à la définition des politiques publiques. Frilosité des élus, manque de mobilisation des travailleurs sociaux, sentiment d’inutilité de la part des habitants »19. Ce point rejoint l’émergence de nouvelles attitudes des personnes concernées par l’action sociale.

De nouvelles attitudes?

Le rapport final d’évaluation du Revenu de Solidarité Active (RSA) 20 a mis en

évidence le phénomène suivant : 500 000 personnes bénéficient du RSA

activité contre 1.5 million initialement prévus. Le taux de non recours estimé est de 68%. Ceci s’expliquerait tant par la méconnaissance du dispositif, que

par l’appréciation de non éligibilité, que « par principe », par peur d’être

stigmatisé ou encore parce qu’ils se débrouillent autrement. Ce phénomène n’est pas isolé ; il est en développement21 et il concerne les différentes formes

d’aide sociale et les services. Le dernier rapport de l’ONPES (Observatoire

National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale) fait état lui aussi d’un « non recours important aux droits et à l’accompagnement ».

Les raisons du non recours sont multiples : sentiment qu’il existe des situations

plus difficiles que la sienne propre, honte de demander une aide,

découragement face à l’incompréhension du vécu et de la situation dans

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Avec la Participation

laquelle ces personnes sont immergées, sentiment subjectif ou expérience

antérieure qui forge l’idée que l’on ne répondra pas à leurs problèmes et à

leurs attentes, complexité des démarches à effectuer » (ONPES, 2012: 92). Il faut également signaler que cette non dépense aurait fait économiser 4.3

milliards d’euros par an quand les fraudes aux allocations représentent 90

millions d’euros.

Ceci n’est pas inéluctable... une comparaison récente montrait qu’en Belgique, la banque carrefour de la sécurité sociale, est une administration qui détecte

les bénéficiaires potentiels et leur attribue automatiquement leurs droits

sociaux ou autre avantage, notamment les tarifs préférentiels de l’eau, du gaz et de l’électricité.

Dans un autre registre se développe également le renoncement aux soins.

Cette pratique serait en développement pour les bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelle complémentaire (CMU-C) 36.6% d’entre eux ont renoncé à

des soins pour des raisons financières au cours des douze derniers mois.

Cependant les raisons financières ne suffisent pas pour rendre compte de ces pratiques. Elles peuvent prendre deux formes : le renoncement barrière dans

lequel l’individu fait face à un environnement de contraintes, le plus souvent

budgétaires, qui ne lui permet pas d’accéder au soin désiré. Le renoncement refus correspond à l’expression d’un refus qui porte soit sur des soins

spécifiques – il s’agit alors d’un acte d’autonomie à l’égard de la médecin dite

conventionnelle – soit plus radicalement sur le fait même de se soigner : il revêt alors un caractère définitif et traduit la perception d’une inutilité des

soins » (Desprez, 2011).

Troisième type d’attitude, la défiance à l’égard des institutions. C’est une

attitude qui tend elle aussi à se développer. Elle est constatée dans les travaux

sur la participation des personnes précaires et dans les travaux sur la

pauvreté. Le rapport 2012 de l’ONPES pointe le fait que « les personnes rencontrées déplorent une forme d’impuissance des institutions, y compris

associatives, à pallier les effets de la crise. Elles déclarent se trouver face à un

manque de réponses adaptées et développent le sentiment d’être abandonnée des institutions » (ONPES, p 92). Tout cela se traduit par un rapport aux

institutions de plus en plus tendu. De son côté le rapport de l’OCDE souligne

que « la confiance dans les institutions publiques s’est fortement dégradée » (OCDE, 2014).

Ces deux transformations de la démocratie, une citoyenneté politique en

progrès et une citoyenneté sociale en régression, viennent réinterroger les

pratiques des collectivités publiques, en particulier au sens qu’elles attribuent

à ce nouvel esprit de la démocratie. N’est-ce qu’une intégration des critiques de la démocratie représentative? Il en est de même pour les organisations et

leurs professionnels. Le modèle du droit universel accessible à tous est révolu.

Il suppose d’autres stratégies. La multiplication des normes institutionnelles et des droits et des devoirs peut amener à des stratégies de repli ou d’évitement.

Lorsqu’une politique publique arrive à 68% de non recours il y a de quoi

s’interroger.

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Avec la Participation

A partir de ce cadrage général, qui mériterait d’être approfondi, centrons-nous

sur la thématique retenue pour ce colloque régional.

II-ACCOMPAGNEMENTS ET PARCOURS

Dans cette deuxième partie il s’agit d’examiner les relations entre les

accompagnements et les parcours à partir de l’hypothèse qui nous est soumise : « l’accompagnement des usagers dans leur parcours constitue une

mutation du travail social ». Ces deux notions symboliseraient donc une

pratique renouvelée du travail social. Il est nécessaire d’abord d’établir comment nous serions passés de la prise en charge à l’accompagnement avant

de voir s’il s’agit d’une nécessité du temps. Puis nous aurons un raisonnement

comparable pour la notion de parcours.

A. De la prise en charge à l’accompagnement

« Aux dernières heures du long débat parlementaire autour du projet de loi

«pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées», le lundi 20 décembre 2004, le député Jean-François

Chossy, rapporteur dudit projet, propose à ses collègues députés «chaque fois

que cela est possible [de] remplacer l’expression “prise en charge” par “accompagnement”.22 La prise en charge, explique-t-il, s’adresse à un objet.

Lorsqu’on s’intéresse à une personne handicapée, on l’accompagne tout au long

de sa vie, on ne la prend pas en charge ! Tout cela est symbolique, mais ce projet de loi s’intéresse aux personnes en tant que telles, et il semble utile,

pour changer les mentalités, de changer les mots». Ainsi commence l’article de

Bernard Peny consacré à l’accompagnement dans la loi. Comme quoi l’accompagnement dans la loi ne tient qu’à un fil... En fait les choses sont un

peu complexes et un peu plus fondées que cela. En effet ce passage de la prise

en charge à l’accompagnement est un phénomène qui s’inscrit dans une temporalité. C’est ce que nous allons montrer dans un premier temps, pour

ensuite tenter d’interpréter ce mouvement.

1. Une initiative des années 1980

Une absence de référence avant 1980

Avant 1980, il y a peu d’initiatives et de références à l’accompagnement ou à l’accompagnement social. Plus idéologiquement et sociologiquement

l'accompagnement des personnes est impensable, nous y reviendrons.

L'émergence et le développement entre 1980 et 2000 Dans cette période on peut dire que « le terme accompagnement apparaît

entre 1985 et 1995. (..) Comme beaucoup d’autres termes, l’accompagnement

a été initialement été introduit par le milieu médical pour désigner l’aide aux

mourants ... Il rappelait la nécessité d’être à côté de ... accompagner jusqu’au bout du chemin »23 .

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Avec la Participation

Dans les années 80 : trois domaines sont précurseurs et vont mettre en avant la référence à l’accompagnement.

le champ des associations. Deux vont naître dans cette période : en 1983 l’association JALMAV (Jusqu’à la mort accompagner la vie) est créée ; en 1987 c’est le MAIS (Mouvement pour l’Accompagnement et l’Insertion Sociale) qui se constitue à son tour.

le champ des institutions sociales et médico-sociales voire du secteur psychiatrique. En lien avec le mouvement de désinstitutionalisation et de la volonté d’insertion en milieu ordinaire de vie des malades mentaux « stabilisés » comme des adultes handicapés on va développer des services visant la réinsertion sociale ou l’entrée dans la vie sociale. Par exemple se mettront en place – sans cadre réglementaire à l’époque- les premiers services d’accompagnement à la vie sociale. Pour les enfants handicapés l’injonction est plus explicite puisqu’un décret de 1989 introduit l’obligation suivante :

«L’établissement ou le service assure l’accompagnement de l’insertion sociale et professionnelle de l’adolescent à sa sortie. Cet accompa-gnement court sur une durée minimum de trois ans.»24.

les acteurs de l’insertion. La création des missions locales et des PAIO

(Permanence d’Accueil, d’Information et d’Orientation) qui va faire émerger la notion d’accompagnement : « Bertrand SCHWARTZ va, dans son rapport, centrer le rôle de la société, accompagner le jeune dans son propre parcours vers l’autonomie, et ainsi définir une fonction à l’époque

tout à fait nouvelle, celle de l’accompagnement »25. A la fin des années 80 la création du RMI va marquer le développement de l'accompagnement dans les politiques publiques et l'on va assister, à ce moment là, à une augmentation forte de la référence à

l’accompagnement. parentalité, avec la création des réseaux d'écoute, d'appui et d'accompagnement des parents.

2. Un emploi généralisé dans l’action sociale du début des années 2000

Au début des années 2000, c’est l’époque de la généralisation et de l'institutionnalisation. Cinq lois sont emblématiques (tableau 2) :

Dans l’action sociale la loi qui vient la réformer en janvier 2002 reconnaît

l’accompagnement des personnes comme une des missions de l’action sociale et de certaines catégories de services : «Les établissements ou services qui assurent l'accueil et l'accompagnement de personnes confrontées à des difficultés spécifiques en vue de favoriser l'adaptation à la vie active et l'aide à

l'insertion sociale et professionnelle ou d'assurer des prestations de soins et de suivi médical, dont les centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie et les appartements de coordination thérapeutique» (art L 3212-1 du CASF).

Tableau 2 : L'emploi du terme accompagnement dans quelques lois des

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Avec la Participation

années 2000

Lois Fréquence du terme accompagnement dans la loi

Loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale

30 fois

Loi n° 2005-32 du 18 janvier 2005 de

programmation pour la cohésion sociale

44 fois

Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour

l’égalité des droits et des chances, la

participation et la citoyenneté des personnes

handicapées.

33 fois

Loi n° 2007-308 du 5 mars 2007 portant

réforme de la protection juridique des majeurs.

34 fois

Loi n° 2008-1249 du 1er décembre 2008

généralisant le revenu de solidarité active et

réformant les politiques d’insertion. J.O

n°0281 du 3 décembre 2008.

40 fois

Les services d’accompagnement à la vie sociale ont maintenant un cadre réglementaire.

Cela devient un recours systématique dans la plupart des politiques publiques. Les Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), créés par la loi de février 2005, sont des lieux uniques d’accueil, d’information, de conseil et

d’accompagnement pour les personnes handicapées ainsi que pour leur entourage Elles informent et accompagnent les personnes handicapées et leurs familles dès l’annonce du handicap et tout au long de son évolution. Les nombreuses dispositions créées par loi de cohésion sociale font référence

également à l’accompagnement26 : c’est le contrat d’accompagnement dans l’emploi ; c’est le contrat CIVIS pour les jeunes ; c’est le contrat de transition professionnelle qui repose sur un accompagnement renforcé et personnalisé des salariés, assuré par l’ensemble des acteurs du service public de l’emploi

présents au sein des maisons de l’emploi.

3. La consécration d’un droit à l’accompagnement

Cette généralisation de l'emploi de la notion d'accompagnement va déboucher sur la constitution d'un droit spécifique : "Du champ professionnel au champ social l'accompagnement occupe donc une place sans cesse grandissante, pas seulement sur le terrain du fait de la pratique du travail social et de l'art

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Avec la Participation

médical, puisqu'il trouve aujourd'hui une traduction complète dans l'ordonnancement juridique" (Petit, 2008).

Encadré 3 : La constitution d'un droit à l'accompagnement

1- Les soins palliatifs :

" Toute personne malade dont l'état le requiert a le droit d'accéder à des soins palliatifs et à un accompagnement" (Loi n° 99-477 du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l'accès aux soins palliatifs art L1A du Code de la Santé Publique)

2- La MASP.

Toute personne majeure qui perçoit des prestations sociales et dont la santé ou la sécurité est menacée par les difficultés qu'elle éprouve à gérer ses ressources peut

bénéficier d'une mesure d'accompagnement social personnalisé qui comporte une aide à

la gestion de ses prestations sociales et un accompagnement social individualisé. (Art. L.

271-1. Du CASF).

3- Le RSA

Le revenu de solidarité active (...) garantit à toute personne, qu'elle soit ou non en capacité de travailler, de disposer d'un revenu minimum et de voir ses ressources

augmenter quand les revenus qu'elle tire de son travail s'accroissent. Le bénéficiaire du

revenu de solidarité active a droit à un accompagnement social et professionnel destiné

à faciliter son insertion durable dans l'emploi. (art L 115-2 du CASF)

"Le bénéficiaire du revenu de solidarité active a droit à un accompagnement social et professionnel adapté à ses besoins et organisé par un référent unique". ( art L262

27CASF

4- Allocation d'accompagnement

Tout salarié dont un ascendant, descendant, un frère, une sœur ou une personne

partageant le même domicile souffre d'une pathologie mettant en jeu le pronostic vital

ou est en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en

soit la cause a le droit de bénéficier d'un congé de solidarité familial (Article L3142-16 du

Code du travail)

Une allocation journalière d'accompagnement d'une personne en fin de vie est versée aux

personnes qui accompagnent à domicile une personne en phase avancée ou terminale

d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, et qui remplissent les

conditions suivantes (...) (Art.L. 168-1. du code de la sécurité sociale).

Cette institutionnalisation touche aussi le champ de la santé. Lors d’un colloque organisé

par la chaire de Santé Publique de Sciences Po et l’association AFM-Téléthon le

20 novembre 2013, il a été proposé d’introduire un droit à l’accompagnement dans le

code de la santé publique (encadré 4)

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Avec la Participation

Encadré 4 : Proposition d’introduction d’un droit à l’accompagnement dans

le code de la santé publique.

Article L 1111-5-1: «Toute personne souffrant d'une maladie chronique grave a droit à un

accompagnement sanitaire, social et administratif destiné à lui permettre, dans des conditions

contribuant à accroître son autonomie, de disposer des informations, des conseils, des

soutiens et de la formation, notamment de l'éducation thérapeutique, nécessaires pour

prendre les décisions médicales et médico-sociales qui lui incombent et mettre en œuvre le

plus efficacement possible les traitements et actions de prévention prescrits ou préconisés, de

participer à l'élaboration du parcours de santé le plus adapté à sa situation, de bénéficier

d'une coordination des services et professionnels intervenant dans ce parcours de santé, de faire valoir ses droits et de développer du mieux possible ses projets de vie».

Le troisième pan de cette institutionnalisation se traduit par l'inscription de

l’accompagnement dans les référentiels professionnels, lors des réformes des diplômes professionnels du travail social. Dans l'arrêté relatif au diplôme d’Etat d’éducateur spécialisé le terme d'accompagnement est utilisé 15 fois. Bien plus l'un des quatre domaines de compétences du référentiel est intitulé :

"accompagnement social et éducatif spécialisé ". Ce même intitulé se retrouve pour un domaine de formation des moniteurs éducateurs.

B. L’accompagnement une nécessité du temps ?

A quoi cherche à répondre cet usage de la notion d’accompagnement ? 27

1. Une nébuleuse ambivalente

Cet aspect composite est lié non seulement au social mais également à un usage

beaucoup plus large. En effet la référence à l’accompagnement est aussi utilisée dans d’autres domaines d’activité : certains organismes de gestion des ressources

humaines proposent un accompagnement social28. Lin Grimaud souligne le fait qu'"il suffit d'entrer le mot accompagnement dans un moteur de recherche pour découvrir la masse des réponses disponibles et leur distribution entre les secteurs du travail social, de la pédagogie, de la formation professionnelle, du service à

l'entreprise, du sport et du loisir. Avec un avantage en nombre de réponses concernant l'entreprise, qui paraît bien être aujourd'hui le premier utilisateur de la notion figurant parmi une gamme de services entre conseil et coaching" (2009, p 29).

Si l'on se recentre sur le champ sanitaire et social on s'aperçoit que l'accompagnement pourrait valoir de la maternité à la mort, qu'il peut couvrir de nombreux domaines (le scolaire, l’éducatif, le soin, l'emploi) ...., qu'il peut être qualifié aussi de nombreuses manières : social, judiciaire,

professionnel. Tout ceci contribue à construire ce que Maela PAUL a appelé il y a plusieurs années déjà "la nébuleuse de l'accompagnement"29.

Tableau 3 : La nébuleuse de l’accompagnement

Intitulés Termes associés

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Avec la Participation

Coaching Entraîner, conduire

Compagnonnage Enracinement et itinéraire, qualités techniques et humaines, former, transmettre , accompagner...

Counselling,

conseil, consultance

Consei l l er , dé l i bérer, ass i s ter , gu ider , o r i enter , souten i r . . . Sagesse, p rudence,

hab i l eté, réso lut i on, p lan, desse in ,

projet . . .

Mentoring ( préceptorat) Guider, conseiller, éduquer, enseigner, instruire, apprendre à vivre...

Parrainage Accueillir, ,admettre , introduire, veiller sur ...

Sponsoring Soutenir , répondre de ...

Tutorat (monitorat), tutelle Soutenir, surveiller, assister

Isabelle Astier quant à elle souligne le fait que l'action d'accompagner convoque deux figures distinctes. Elle repart de l'origine des mots : " Le verbe "accompagner signifie depuis le XII° siècle "prendre pour compagnon" puis l'action de se joindre à quelqu'un, notamment pour faire un déplacement en

commun. le dérivé accompagnement fut au XIII° siècle un terme féodal désignant un contrat d'association. Il donna quelques siècles plus tard le mot "accompagnateur" désignant le musicien puis plus récemment celui qui accompagne ou guide un groupe. Nous voyons donc deux figures possibles

dans l'action d'accompagner : celle du compagnon et celle de l'accompagnateur. La figure du compagnon évoque la proximité, la camaraderie, l'égalité, la confiance , l'entre soi (...) La figure de l'accompagnateur est bien différente. Il y a d'abord de la distance entre

l'accompagnateur et celui ou ceux qu'elle guide. (...) C'est sans doute parce que l'action d'accompagner convoque ces deux figures qu'elle connait un tel succès" (Astier, 2007, p 128).

2. Une autre manière d’intervenir auprès des personnes

Il faut préciser ici à quoi le recours à l’accompagnement peut servir ?

accroître la performance ? Nombre d'auteurs font aujourd'hui le lien entre accompagnement et performance. "l'aide au développement de la personne se trouve confondue avec l'entraînement à la performance" (Grimaud, p 30). Pour développer cette hypothèse on peut prendre appui sur les travaux d'Isabelle Astier qui parle de nouvelles règles du social. L'accompagnement s'inscrirait pleinement dans le processus d'activation aujourd'hui à l'œuvre. D'ailleurs son ouvrage se structure sur six verbes/titres de chapitres : activer ; reconnaître; se rapprocher ; personnaliser ; accompagner ; responsabiliser.

une gestion de la précarité ? La focalisation sur l’accompagnement

serait un indicateur d’un changement de nature du travail social : « plutôt qu’une sortie inespérée du social, les dispositifs consistent à gérer au jour le jour les existences sociales chaotiques auxquelles sont renvoyées les populations (...) Pour ainsi dire ces politiques

d’accompagnement portent moins sur les développements des moyens

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Avec la Participation

de sortir du social que sur l’étayage des possibilités concrètes

d’existence en son sein » (Giuliani, p 13). un autre modèle d’intervention ? Les relations entre les usagers des

services et les intervenants, reposent sur les quatre points suivants :

1 - la dissymétrie de positions qui caractérise l’accompagnement. En effet, le

demandeur de soin ou d’aide s’en remet à un intervenant censé être avisé,

compétent et diligent.

2 - la confiance est nécessairement accordée a priori par l’usager du système

d’aide ou de conseil à quelqu’un qui définit les priorités, dessine le chemin à

suivre et suggère des solutions adéquates aux moments les plus critiques.

3 - L’attente mutuelle cimentée de sympathie, de séduction et de sentiment de

dépendance plus ou moins inconscient se trouve aiguisée par la compassion de

la part de l’intervenant.

4 - Ce à quoi s’ajoute – tout particulièrement dans le domaine du handicap–

l’éprouvé de fatigue commune, de saturation et de «ras-le-bol », soit parce que

le demandeur d’aide ou de conseil ne suit pas les consignes données par le

parent, le soignant, l’éducateur ou le guide, soit parce que ceux-ci sont trop

exigeants aux yeux de l’interlocuteur ou vont trop vite (Roland-Ramzi, G.

(2006).

un nouveau droit introuvable ? Au regard des tendances de ces

dernières années qui visent à institutionnaliser un droit à l’accompagnement il est nécessaire d’être vigilant. Comme souvent il faut analyser la nature exacte de ce droit. S’agit-il d’un droit créance ? d’un droit sans obligation ? d’un droit avec des devoirs ? d’un droit

opposable ? Il faut aussi envisager les articulations avec les autres interventions : est-ce que le droit à l’accompagnement est compatible avec un droit à l’hébergement ? En est-il le corolaire ? Quels sont les liens le lien avec les réseaux, les équipes mobiles ? Enfin du point de vue

de la professionnalisation, considère-t on que cela relève d’un ensemble de compétences spécifiques ou est ce inhérent à tous les professionnels de la santé, du médico-social et du social.

C. Le parcours, un nouvel outil pour le travail social ?

La notion de parcours est de plus en plus associée à celle d’accompagnement. Comment a t elle émergée et au service de quoi se met elle ?

1. L’émergence de la notion de parcours

A lire certains auteurs la notion de parcours serait une découverte récente.

Ce propos est sans doute à nuancer selon que l’on s’intéresse au secteur sanitaire, médico-social ou social. Toujours est-il -qu’aujourd’hui il est

question dans de nombreux textes de parcours, de continuité, de fluidifier....

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Avec la Participation

Dans le champ sanitaire et médico-social

Un premier élément de réponse nous est apporté par deux auteurs qui viennent de consacrer un ouvrage à « Coordination et parcours » : « Depuis

quelques années, la notion de parcours est apparue dans les discours publics sur l’organisation des soins et dans les textes de loi. Elle est même

aujourd’hui au cœur de la nouvelle stratégie national de santé annoncée au début de l’année 2013 : C’est dorénavant à partir du parcours de la personne, patient, personne âgée, personnes handicapée que doit s’organiser le système

de santé, pour supprimer peu à peu les ruptures dans la prise en charge provoquée par les cloisonnements ». (Bloch, Hénaut, 2014, p 95). La loi du

13 août 2004 relative à l’assurance maladie est considérée comme la première qui instaure la notion de parcours de soins. Puis les deux lois de février 2005 en faveur des personnes handicapées et de juillet 2009 «

Hôpitaux Patients Santé, Territoires » ont largement contribué à l’emploi de ce terme en le qualifiant soit de parcours de vie, soit de parcours de soin,

voire plus récemment de parcours de santé, en prenant appui sur la définition de l’O.M.S.30

Dans le champ social

La référence aux parcours dans le champ social est plus ancienne. Elle est très liée aux dispositifs d’insertion et s’est développée à la fois pour les jeunes dans

le cadre des missions locales et des nombreux dispositifs qui ont pu aussi

parfois faire référence aux trajets. Elle a aussi été utilisée dans le cadre du Revenu Minimum d’Insertion et dès de la création des PLIE (Plans Locaux pour

l'Insertion et l'Emploi, au début des années 1990. Cette notion de parcours

s’inscrit alors dans un ensemble de notions liées : le projet, l’individualisation et se décline même dans un métier celui de référent de parcours.

2. Le parcours au service de qui ? au service de quoi ?

Se référer au parcours est une chose. Pour autant il faut examiner au service de qui et de quoi cette notion est mobilisée. Plusieurs réponses, non exclusives,

sont possibles.

Un nouveau moyen de rationaliser l’offre ?

Dans le champ sanitaire, nous l’avons indiqué, la notion de parcours de soin est

apparue dans une loi sur l’assurance maladie. A quelques jours près ( le 9 août 2004) elle aurait pu se trouver dans la loi de santé publique. Comme le disent

les auteurs auxquels nous nous référons : « le parcours a peu de rapport avec les besoins exprimés par les individus et encore moins avec les multiples dimensions de leur situation. Il consiste plutôt en un ensemble de mesures censées diminuer les dépenses de l’assurance maladie. (Bloch, Hénaut, p 97).

Cet exemple, qui pourrait être complété par d’autres, montre qu’en soi la référence aux parcours ne suffit pas pour que les besoins des personnes soient mieux pris en compte.

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Avec la Participation

Une meilleure prise en compte des besoins de la personne

Il peut aussi s’agir, justement, de promouvoir une nouvelle approche des

besoins des personnes : « il s’agit de faire évoluer le système de santé vers une personnalisation de l’évaluation des besoins et des prises en charge, et une prise en compte des multiples dimensions de la vie des personnes ». (Ibid., p

105).

Une nouvelle réponse du travail social

La référence croissante à la notion de parcours a des répercussions sur les

pratiques professionnelles du travail social et des autres acteurs. Il s’agirait d’ « un changement de paradigme » (Ibid. p 103). Cela se traduit par plusieurs points :

un décentrage : se centrer sur le parcours de la personne suppose de s’affranchir des catégories habituelles qui servent à classer les individus et par suite à induire des modalités d’intervention. Cela suppose de

passer d’une approche binaire ( dépendant/ pas dépendant) à une approche continue, qui permet d’anticiper et de mener des actions de prévention.

une prise en compte de la singularité : si l’on souhaite être cohérent le parcours induit la reconnaissance de la singularité de la personne.

Une diversification et une fluidification de l’offre de services. Pour tenir compte des éléments précédents il faut pouvoir mobiliser une variété de réponses et une capacité à pouvoir passer, facilement d’une réponse à

une autre, ce que le jargon administratif appelle aujourd’hui «la fluidification des parcours».

Revenons sur le lien entre l’accompagnement et le parcours. L’approche socio-

historique montre d’abord qu’accompagnement et parcours en sont pas des « nouveaux nés » du social. On peut en trouver trace dès les années 1980. Par contre ces deux notions sont beaucoup plus récentes dans le champ sanitaire. Selon la figure que l’on va convoquer de l’accompagnement - le compagnon ou

l’accompagnateur- la référence au parcours ne sera pas de même nature. Dans le premier cas il s’agira de celui du compagnon dans toute sa singularité, avec ses attentes et ses besoins particuliers. Dans le second l’accompagnateur sera plus centré sur le parcours que doit suivre l’accompagné, qu’il le désire

pleinement, ou non.

Si l’on retient l’hypothèse qui nous a été proposée, selon laquelle

l’accompagnement des usagers dans leur parcours constitue une mutation du

travail social, cela peut nous mener à donner la priorité à la personne et à son parcours. cela peut aussi conduire à construire au préalable des parcours sur

lesquels il va être nécessaire d’amener les personnes. Un paradoxe parmi

d’autres...

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Avec la Participation

III. DE NOUVEAUX PARADOXES DU TRAVAIL SOCIAL ?

Dans la postface de son ouvrage les paradoxes du travail social, Michel Autes indiquait : « les tendances déjà à l’œuvre à la fin des années 1990 se sont

accentuées ; d’autres phénomènes sont apparus » (Autés, 2013, p 287). Nous

allons tenter d’identifier quelques uns des paradoxes qui traversent aujourd’hui le travail social, l’action sociale et les politiques publiques qui les sous-tendent.

A. La construction des politiques publiques

1. Territoires, proximité, et territorialisations Depuis le début des années 1990 la référence au territoire est devenue un passage obligé avec son corollaire, la territorialisation des organisations, le

tout sous couvert de proximité et de meilleur service rendu. Dans le même

temps les services de l’Etat comme les collectivités territoriales et les établissements publics n’ont de cesse de restructurer, de regrouper et donc

par suite de prendre de plus en plus distance avec les usagers et les territoires

vécus.

D’un coté l’affirmation de la garantie d’un accès équitable sur l'ensemble du

territoire31. De l’autre une distance de plus en plus grande entre les usagers et les services publics, résolue théoriquement par une injonction à la mobilité.

Cela ne peut valoir réponse et doit réactualiser la question de l’accessibilité,

que l’on ne peut régler par le seul accès numérique.

2. Une sanitarisation du social ?

De longue date les lois d’organisation du sanitaire ont plus ou moins servi de modèle pour rénover le champ de l’action sociale et médico-sociale. La partition

initiée en 1975 entre le sanitaire et le social associé au médico-social a été

remise en cause en 2009 en regroupant le sanitaire avec la santé publique et le médico-social. Depuis lors on voit bien comment progressivement les modèles

et les modes de raisonnement en vigueur dans le champ sanitaire peuvent

être repris dans le champ médico-social, voire dans le champ social.

Ce mouvement, si on le voit comme tel, peut offrir l’avantage de faciliter les

relations entre ces différents secteurs et contribuer au décloisonnement tant « réclamé » par les uns et les autres. Cependant cela mériterait de s’assurer que

ces transferts sont pertinents et qu’ils contribuent à apporter un plus aux

personnes. Développer ici une approche acculturative pourrait avoir un grand intérêt.

3. Besoins sociaux et offres de services Depuis le courant des années 90 la référence aux besoins sociaux est devenue centrale dans la définition des politiques sociales et des politiques publiques.

De nombreux textes de lois en attestent (Fourdrignier, 2013b). Dans le même temps et dans le cadre du développement du Nouveau Management Public l’action sociale se transforme. Sous l’effet de la réorganisation de la protection

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Avec la Participation

sociale, et plus largement de l’action publique, la déclinaison locale d’une offre

de service nationale vient se substituer à la construction autonome d’un travail social, à partir des territoires. Pour les CAF cela introduit une rupture dans une construction historique pour privilégier une offre de service adaptée au contexte local, contribuant à une forme de déterritorialisation de l’action

sociale. (Fourdrignier, 2013a).

Les organisations sont donc confrontées à un paradoxe fort entre une logique

affichée de prise en compte des besoins sociaux - dans le cadre des schémas

régionaux ou départementaux par exemple- et une logique effective de l’offre de service, définie de manière centrale. Cela a bien entendu des conséquences

sur les modes de régulation qui vont entrer en concurrence.

Plus fondamentalement on peut se demander si cette réduction de la place des besoins sociaux dans la régulation du social aujourd’hui et la difficulté à les

identifier et à prendre en compte les besoins sociaux des « invisibles » ne

contribuent pas au développement des phénomènes de non recours.

B. Organisations et pratiques professionnelles

1. Traitement de masse et singularités Les organisations du social sont confrontées à leur niveau à un premier paradoxe. Pour tenter de mieux répondre aux attentes et aux besoins des

usagers les dispositions légales et réglementaires, et les dispositifs qui en découlent, ont de plus en plus, au fil des ans, mis l’accent sur

l’individualisation des réponses, sur la prise en compte des singularités. Dans

le même temps, et compte tenu de la dégradation de la situation socio-économique et du développement des précarités la plupart des institutions

sont confrontées à une augmentation du nombre des personnes qui les

sollicitent - quand elles le font...

2. Référentiels, protocoles et pratiques réflexives Pour faire face à ce premier paradoxe les organisations sont tentées de définir

des protocoles, des référentiels de compétences ou de bonnes pratiques. Ces tentatives de standardisation ou de modélisation des pratiques visent à

gérer les effectifs évoqués.

Cependant elles interrogent les professionnels : « Nombreux sont les professionnels partageant le constat d’un développement vertigineux des normes, procédures et protocoles qui bornent nos interventions. Nombreux sont

ceux qui le déplorent et interrogent les finalités au delà de celles qui sont affichées » (Melon, 2012). Certains pourraient y voir un réflexe de défense professionnelle. C’est plus que cela ; en effet on peut s’interroger sur les conséquences que ce phénomène peut avoir sur l’autonomie des professionnels

et par suite sur leur capacité à prendre en compte les singularités évoquées précédemment.

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Avec la Participation

A un autre niveau cela interroge sur le type de professionnel attendu ou

souhaité. Ce débat vaut dans les formations sociales où la tension va se porter

ici sur la compatibilité de la formalisation des référentiels de compétence et de certification et le développement de pratiques réflexives considérées comme

nécessaires dans le cadre d’une alternance intégrative (Carignan, Fourdrignier,

2013).

3. Mal être, usure ou déni de reconnaissance

Ces différents phénomènes ont également des répercussions en termes de mal être et d’usure professionnelle. Cela contribue à ce qu’un auteur nomme les

malaises organisationnels, « produit de la rencontre entre l’organisation

blessante qui entoure les activités et les blessures organisationnelles que présente le sujet » (De Tersac, 2013). Le paradoxe se situe cette fois dans la

difficulté à mobiliser les équipes et à s’investir dans les démarches

organisationnelles qui leur sont proposées (projet d’établissement ou de service, réalisation de diagnostic, démarche d’évaluation interne, implication

dans des démarches qualité...). Se profile derrière ces différents aspects la

question, permanente, de la reconnaissance au travail.

Au terme de cette intervention, qui ouvre cette journée de travail, je ne me vois pas conclure. La réflexion va se prolonger et prendre une dimension plus

collective et participative dans les ateliers à partir des cinq thèmes qui suivent.

Je tenterai en fin de journée de faire une synthèse de cet ensemble de réflexions32.

Encadré 5 : Thèmes pour un débat

1. L’appropriation, par les institutions, des prescriptions des politiques

publiques et leur déclinaison sur le terrain en prenant en compte les

réalités du travail social.

2. Les leviers d’une participation active de l’usager et de son entourage ?

Pour quelle organisation du travail social ? (accompagnement

collectif/projets individualisés....)

3. Travail social et interdisciplinarité dans l’accompagnement global : vers

l’autonomie et/ou vers la prise en charge de la perte d’autonomie de la personne (personnes en situation de vulnérabilité)

4. Les enjeux d’un accompagnement professionnel personnalisé pour les travailleurs sociaux (revalorisation, formation, éthique, cadre

institutionnel.... 5. La place du référent dans le parcours de l’usager

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Notes de bas de page.

2 - Les textes législatifs et réglementaires cités sont repris en annexe

3 - Dans le cadre de l’article 29 de la loi 75-535 du 30 juin 1975 relative aux institutions sociales et médico-sociales le lien est très clair : « Les établissements de formation de travailleurs sociaux ne peuvent être créés ou recevoir d'extension qu'après avis de la commission nationale des institutions sociales et médico-sociales ».

4- Le Monde 22-23 septembre 2013, p 15. 5 - Le Monde, Pascal Lamy ausculte la « névrose française », 16-17 mars 2014. 6 - Les références des auteurs cités sont reprises en bibliographie.

7 - Il s’agit des articles L116-1 et L116-2 du CASF. La troisième définition est codifiée à l’art L 311-1 du CASF (voir encadré 2). 8 - Pour exemple un extrait de la publication la plus récente sur le sujet : « le secteur social et médico-social emploie 1,7 million de salariés1, soit 6,7 % des actifs occupés en France. C’est un

secteur en croissance : entre 2000 et 2010, l’emploi dans les structures privées y a progressé de 50 %, passant de 653 000 à 976 000 salariés ». Cela peut donner à penser que le secteur public

représenterait 724 000 personnes... (Nahon, 2014). Comme il est indiqué dans une note : « cette estimation, réalisée par Pôle emploi et la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), est issue de sources multiples ». 9 - Observatoire de l’emploi territorial (2013). Effectifs territoriaux au 31 décembre 2011.

tableau de bord national, novembre, 27 p. 10 - Nous utilisons les travaux de l’association Recherche et solidarités qui accumule des travaux tant sur les associations que sur l’économie sociale. Les sources utilisées sont celles des organismes suivants : ACOSS. URSSAF. Les données portent uniquement sur le régime général

11 - Ce classement est fait à partir du code APE. Les domaines les plus présents sont : l’aide à domicile et l’aide par le travail.

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12 - Actualités Sociales Hebdomadaires, n° 2798, 22 février 2013, 24-27.

13 - Nous reprenons une partie de l’argumentation que nous avons développée ailleurs dans un article à paraître (Fourdrignier, 2014). 14 Voir le numéro 65 de la revue Lien social et Politiques : Philanthropie et fondations privées : vers une nouvelle gouvernance du social? (2011). Voir aussi Lambelet, A. (2014). La philanthropie. Presses de la Fondation Nationale de Sciences politiques, coll. contester, 107 p. 15 Selon le néologisme de Robert Castel 16 Nous employons ce terme qui recouvre à un premier niveau les usagers des actions des

intervenants sociaux. Cependant à un second cela peut aussi recouvrir les autres acteurs du système d’action sociale, et notamment les intervenants sociaux. Cela permet alors de penser les choses en termes d’interaction. L’expression place des personnes est alors préférée à celle de droit des usagers , ce qui évite de se focaliser uniquement sur ceux-ci..

17 - Art 7 de la loi du 21 février 2014 18 Actualités Sociales Hebdomadaires (2012), 2750, 28.

19Comité National d’Evaluation du RSA. (2011) [Rapport final]. Le Revenu de Solidarité Active recouvre trois formes différentes : le RSA socle qui correspond à l’ancien RMI. Il est un revenu minimum. Le RSA socle majoré est versé au parent seul avec enfant de moins de trois ans . Le RSA activité est un complément de revenu pour les travailleurs qui sont en situation de pauvreté.

20 Voir sur ce point les travaux de l’ODENORE (Observatoire des Non Recours Aux droits et services), http://odenore.msh-alpes.fr/. 21- En effet l’analyse formelle de la loi fait état de 33 références à la notion d’accompagnement

dans la loi 11 février 2005. 22 - L’accompagnement une fonction du travail social. 4 décembre 2005. http://www.travail-social.com/oasismag/article.php3?id article=533 23 - Article 8 du décret n° 89-798 du 27 octobre 1989 remplaçant l’annexe XXIV au décret du 9 mars 1956 modifié fixant les conditions techniques d’autorisation des établissements et des services prenant en charge des enfants ou adolescents présentant des déficiences intellectuelles ou inadaptés. B.O. n° 45 du 14 décembre 1989.

24 - Abhervé, M. (2003). Missions locales. Guide pratique. Editions juris service, p 38 25 - Deux chapitres de la loi y font explicitement référence dans leur titre : Développement des nouvelles formes d’emploi, soutien à l’activité économique, accompagnement des mutations économiques (titre I, chapitre IV) ; Accompagnement des élèves en difficulté ( titre III, chapitre II) jeunes ; c’est le contrat de transition professionnelle qui repose sur un accompagnement renforcé et personnalisé

26 - Nous avons développé ce point de vue de manière plus détaillée dans un autre texte (Fourdrignier, 2011) accessible sur le site : marc-fourdrignier.fr

27 - www.plmconseils.com/Rh.htm (12 avril 2006). 28 - Paul, M. (2002). L’accompagnement : une nébuleuse. Education Permanente , 153, 4, p 56. Dans l’article la mise en forme est différente. Ici les intitulés sont classés par ordre alphabétique. Resterait à faire des rapprochements et des mises à distance

29 « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas

seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». Préambule à la Constitution de l'Organisation Mondiale de la Santé, New York, 19-22 juin 1946. 30 - En référence à la définition de l’action sociale (art L 116-2 du CASF).

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Pour aller plus loin

1. Numéros de revues consacrés à l’accompagnement

Actualité de la formation Permanente. (2002). L’accompagnement des personnes en difficulté, 176, janvier-février. Contraste, (2006). L’accompagnement, N° 24, 1, éditions Erès.

Empan (2009). Accompagnement et lien social, juin. Pensée Plurielle (2009). Accompagnement : le lien social sous

tension. Rhizome (2005). Pratiques d'accompagnement, n° 20.

2. Articles et ouvrages

Astier, I (2007). Accompagner in Les nouvelles règles du social. PUF.

Autes, M. (2013). Les paradoxes du travail social. Dunod (1° édition : 1999), 327 p. Bacqué, MH. Gauthier, M. (2011). Participation, urbanisme et études urbaines.

Quatre décennies de débats et d’expériences depuis « a ladder of citizen participation » de S.R. Arnstein. Participations, n° 1, 36-66.

Bloch, MA. Hénaut, L. (2014). Coordination et parcours. La dynamique du monde sanitaire, social et médico-social, Paris, Dunod, 315 p. Blondiaux, L. (2008). Le nouvel esprit de la démocratie. La République des

idées, le Seuil, 112 p.

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Carignan, L. Fourdrignier, M. (Dir.) (2013). Pratiques réflexives et référentiels

de compétences dans les formations sociales Presses Universitaires du Québec, 167 p.

Chopart, JN. (Dir). (2000). Les mutations du travail social. Dynamiques d'un champ professionnel. Dunod, 303 p. De Terssac (2013). Malaises organisationnels : place, plainte et pente

dangereuse, La Nouvelle Revue du Travail, n°, 3. Despres, C. (2011). Le renoncement aux soins : une approche socio-

anthropologique. Questions d’économie de la santé, 1569, octobre. Donzelot, J. (2008). Le social de compétition, Esprit, 11, novembre, 51-76. Dubet, F. (2010). Les places et les chances, repenser la justice sociale. La

République des idées, le Seuil, 122 p. Duflo, E. (2010). La politique de l’autonomie. Lutter contre la pauvreté (II). La

République des idées, le Seuil, 106 p. Euillet A. (2002), "L'utilité sociale, une notion dérivée de celle d'intérêt général", Revue de Droit Sanitaire et Social, 38(2), avril-juin , 207-228.

Fourdrignier, M (2014). Changements sociaux et transformation du secteur social in Fourdrignier, M. Molina, Y, Tschopp, F. (dir) Dynamiques du Travail

Social en pays francophones, Editions IES, Genève, 2014, ( à paraître). Fourdrignier, M (2013b). Le non recours une conséquence de la focalisation sur les besoins sociaux ? Colloque international francophone « Le non recours

en débat. Expériences et usages des droits et des services sociaux parmi les professionnels et les ayants droit », Angers, 6 décembre 2013. ( Actes à

paraître). Fourdrignier, M (2013a). Territoires, intervention sociale et offre de service, Colloque "Les territoires vécus de l’intervention sociale. Institutions,

professionnels et usagers à l’épreuve de l’incertitude territoriale", Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, 25 et 26 mars 2013,

Fourdrignier, M. (2011). De la prise en charge à l'accompagnement : une approche socio-historique. Journées nationale de formation et recherche action des ITEP, Reims, 30 novembre.

Giuliani, F. (2013). Accompagner. Le travail social face à la précarité durable. Presses Universitaires de Rennes, 192 p.

Grimaud, L. (2009). De quoi parle la notion d'accompagnement ? Empan, 74, 29-34.

Melon, E. (2012). Normes, protocoles, procédures : développer des stratégies d’action pour donner du sens aux outils. Revue française de service social, n° 246 , septembre, 72-79.

OCDE (2014). Panorama de la société 2014. les indicateurs sociaux de l’OCDE. Participations. (2011). Etat des savoirs, n° 1.

Paul, M. (2002). L’accompagnement : une nébuleuse. Education Permanente, 153,4, 56. Peny, B. (2006). L'accompagnement dans la loi : entre rupture et continuité,

Contraste, N° 24, 1, p. 153-165. Petit, F (2008). Le droit à l’accompagnement. Droit Social, 4, avril, 413-423.

Roland-Ramzi, G. (2006). « Du respect de l'humain à l'engagement social » Le concept d'accompagnement dans le champ médico-social, Contraste, N° 24,1, p. 37 62.

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Rosanvallon, P. (2011). La société des égaux. Paris, Seuil, 428 p.

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Annexe : Les textes de référence

1. Références législatives Loi n° 2014-173 du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine

Loi n° 2010-209 du 2 mars 2010 visant à créer une allocation journalière

d'accompagnement d'une personne en fin de vie

Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à

la santé et aux territoires.

Loi n° 2009-323 du 25 mars 2009 de mobilisation pour le logement et la lutte contre

l’exclusion.

Loi n° 2008-1249 du 1er décembre 2008 généralisant le revenu de solidarité active et

réformant les politiques d’insertion.

Loi n° 2007-290 du 5 mars 2007 instituant le droit au logement opposable et portant

diverses mesures en faveur de la cohésion sociale.

Loi n° 2007-293 du 5 mars 2007 réformant la protection de l'enfance.

Loi n° 2007-308 du 5 mars 2007 portant réforme de la protection juridique des majeurs

Loi n° 2005- 32 du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale.

Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la

participation et la citoyenneté des personnes handicapées.

Loi n° 2004-810 du 13 août 2004 relative à l'assurance maladie

Loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique

Loi n° 2003-1200 du 18 décembre 2003 portant décentralisation en matière de revenu

minimum d’insertion et créant un revenu minimum d’activité.

Loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale.

Loi n° 99-477 du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l'accès aux soins palliatifs Loi n°

98-657 du 29 juillet 1998 d’orientation relative à la lutte contre les exclusions.

Loi quinquennale n° 93-1313 du 20 décembre 1993 relative au travail , à l’emploi et à la

formation professionnelle.

Loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en œuvre du droit au logement.

Journal Officiel du 2 juin 1990.

Loi n° 89-905 du 19 décembre 1989 favorisant le retour à l’emploi et la lutte contre

l’exclusion professionnelle.

Loi n° 88-1088 du 1° décembre 1988 relative au Revenu Minimum d’Insertion.

Journal Officiel, 3 décembre 1988.

Loi n° 75-535 du 30 juin 1975 relative aux institutions sociales et médico-sociales.

2. Les textes réglementaires Décret n° 2005-241 du 14 mars 2005 relatif à l’accompagnement des jeunes vers

l’emploi et au contrat d’insertion dans la vie sociale et modifiant le code du travail (3)

partie).

Décret n° 2005-223 du 11 mars 2005 relatif aux conditions d’organisation et de

fonctionnement des services d’accompagnement à la vie sociale et des services

d’accompagnement médoc-social pour adultes handicapés. Journal Officiel du 13 mars

2005.

Décret n° 2005-11 du 6 janvier 2005 fixant les conditions techniques d'organisation et

de fonctionnement des instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques

Arrêté du 20 juin 2007 relatif au diplôme d’Etat d’éducateur spécialisé.

Arrêté du 23 décembre 2005 relatif à la formation des tuteurs dans le cadre du parcours

d'accès aux carrières de la fonction publique territoriale, de la fonction publique

hospitalière et de la fonction publique de l’Etat. Journal Officiel du 7 mars 2006.

Circulaire n° 2007-115 du 13 juillet 2007 relative à la mise en place de

l’accompagnement éducatif dans les établissements de l’éducation prioritaire

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Rapport de chaque groupe d’ateliers thématiques

« L’appropriation, par les institutions, des prescriptions des politiques publiques et leur déclinaison sur le terrain en prenant en compte les réalités du travail social »

Groupe 1 Cet atelier a été scindé en deux groupes au vu du nombre de participants. Compte rendu du groupe 1 Seulement 63% des inscrits à ce groupe étaient présents. Parmi eux, 28% exercent dans les collectivités territoriales, comme responsables ou professionnels de terrain. Tous les membres du groupe se sont clairement exprimés, dans des postures différentes pour dénoncer le malaise du travail social, qui doit répondre à un «mille-feuille» de dispositifs. 1)-La réalité du travail social Ce sont des réalités : les protocoles, les procédures, une « rigidification ». Les usagers doivent rentrer dans des cases. Travailleur social est même « empêché de penser » et est pris dans un paradoxe (respect rassurant des procédures et souhait parfois de ne pas les considérer par rapport à la situation de l’usager). Le travail social répondant aux besoins des usagers est différent suivant les territoires. Une adaptation aux besoins est nécessaire. Un constat souligne la perte de l’accompagnement social global pour une mise en place de « prescriptions ». 2)-La place de l’usager dans la mise en œuvre des politiques publiques L’usager est-il au cœur du travail social, du dispositif, ou n’est-on pas dans l’application du protocole, respecté par le travailleur social et par l’usager ? Le professionnel ne peut rendre l’usager autonome quand celui-ci doit respecter des cadres précis. La réponse (par les actions) correspond à des choix idéologiques, politiques. Mais la parole des usagers est difficile à recueillir. De quels outils aurait-on besoin ? Il est souligné qu’elle est plus facilement prise en considération dans le domaine de la santé, pour des publics spécifiques. L’usager n’a sa place que s’il est acteur. Un exemple est donné par l’accès aux droits, mobilisant plus les institutions que les usagers. Les réponses du travailleur social à une situation peuvent conduire à un véritable « morcellement » de l’usager. 3)-L’application des politiques publiques Les politiques publiques sont considérées comme un « empilement » de dispositifs, qui nécessitent des choix institutionnels dans leur application. La décentralisation a renvoyé certaines orientations aux institutions. L’aspect financier domine plutôt que les besoins des usagers. Les réformes, les contraintes budgétaires entrainent un contexte de rationalisation, qui impacte l’organisation du travail social. Le travail social a une dimension relationnelle, qui doit continuer à être prise en compte, comme la notion de valeurs idéologiques. Les responsables institutionnels font valoir l’impératif citoyen de justifier des dépenses publiques. Les responsables associatifs expriment la nécessité pour eux de se fédérer, afin de prendre part au débat public. Le groupe évoque les différences de territoires et demande une application des politiques publiques adaptées.

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4)-L’évaluation des besoins Ce sont les besoins des usagers et des travailleurs sociaux qui sont à évaluer. Pour les usagers, difficultés liées au morcellement et au recueil direct. La question se pose par quels outils et comment, même si la loi de 2002 a été mise en œuvre. Les travailleurs sociaux ont aussi besoin d’être entendus dans la diversité de leurs professions, de leurs missions. L’évaluation ne peut se résumer aux indicateurs et aux critères, mais une évaluation plus qualitative nécessite du temps. Elle se situe dans un contexte territorial et peut ainsi faire émerger les besoins de la population, le travail social local, dans une démarche de développement social local. 5)-Les travailleurs sociaux Le groupe présent était majoritairement constitué de cadres du travail social, d’élus, de formateurs, de travailleurs sociaux (niveau licence), d’étudiants. Les autres professions sociales et le secteur médico-social ont été peu abordés. Cependant, l’exemple du gestionnaire de cas pour les personnes âgées (MAIA) a été cité pour exprimer le besoin de coordonnateur, de relais à instituer pour les situations difficiles. Le cloisonnement institutionnel répondant à la mise en œuvre de politiques publiques est comparé à un système « en tuyaux d’orgue ». La demande formulée est d’entendre une communication, un travail interinstitutionnel, simplifié (question du non-recours aux droits des usagers). De façon très diverse, l’intervention sociale d’intérêt collectif a été mise en avant comme facilitateur pour l’usager, dans la coordination aux réponses individuelles, mais aussi dans l’organisation du travail social sur un territoire, dans la pluridisciplinarité. Elle pourrait être une réponse à la valorisation des droits des personnes. Cette ISIC se met difficilement en place, malgré son intégration dans les diverses formations. C’est une diversification aux méthodes d’interventions. La place des travailleurs sociaux est complexe. Pour les polyvalents sur un secteur, ils peuvent prendre des initiatives. Ils sont à l’écoute des usagers, mais ont aussi besoin eux-mêmes de lieux d’écoute (supervision). 6)-Les perspectives

Prise en considération de la diversité des territoires pour mettre en œuvre les politiques publiques. Nécessité d’évaluation des besoins des travailleurs sociaux et des usagers. (Recherche d’outils)

Développement social local interinstitutionnel. Evolution vers une meilleure coordination des interventions d’aides individuelles et collectives aux personnes. (« aller vers » le public qui ne fait pas valoir ses droits)

Animateur : Michelle DAIRE Rapporteur : Solange DELALANDE

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« L’appropriation, par les institutions, des prescriptions des politiques publiques et leur déclinaison sur le terrain en prenant en compte les réalités du travail social »

Groupe 2

Ce groupe était composé de 15 personnes, dont l'animateur et les rapporteurs. Les discussions du sous-groupe ont été regroupées en thématiques dans ce rapport de synthèse. 1)-Perception des politiques publiques par leurs acteurs et leur déclinaison sur le terrain. Constats Il existe des injonctions paradoxales entre les lois et ce qui est possible de mettre en place sur le terrain. En effet, le problème de la lisibilité des politiques publiques par les professionnels qui doivent les mettre en application a été soulevé. Cette problématique est liée à la multitude des dispositifs existants. Ce manque de lisibilité entraîne des dysfonctionnements tant au niveau de l’exécution de ces directives par les travailleurs sociaux et leurs supérieurs qu’au niveau de la qualité de l’accompagnement. De même, ces politiques publiques votées au niveau national ne prennent pas en compte la singularité de chaque situation. Cela nous amène à penser, que les politiques publiques élaborent des dispositifs qui sont censés répondre à chaque problématique. Cependant, ces dispositifs ne sont pas forcément adaptés aux spécificités de chaque situation et les travailleurs sociaux n’ont que de très faibles marges de manœuvre pour trouver des solutions. De surcroît, certaines lois sont difficiles à coordonner : Exemple : les lois du 2 janvier 2OO2 et du 11 février 2OO5 qui ont pour but l’amélioration de la qualité de vie de l’usager sont en contradiction sur certains points avec la loi sur le financement des établissements de 1975. Enfin, les politiques publiques ne sont pas les mêmes d’un territoire à l’autre, ce qui pose certaines problématiques. Initiative Le Conseil Général de la Corrèze a mis en place des ateliers du travail social pour appuyer le colloque régional. Ces ateliers ont fait émerger un élément important : les travailleurs sociaux ont besoin de s’approprier et de bien maîtriser les politiques publiques et les outils pour pourvoir les appliquer correctement sur le terrain. Etant donné le manque de lisibilité des politiques publiques, les travailleurs sociaux font du « bricolage » pour pouvoir adapter ces réglementations aux besoins du terrain. Préconisations Mettre en place des contrats locaux du social à l’image des contrats locaux de santé pour coordonner le travail social Organiser des réunions d’explications des politiques publiques par les employeurs. Donner le temps à l’usager de répondre à sa problématique, à son rythme et selon ses capacités.

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2)- Le travail social en pleine mutation … Constats Aujourd’hui, la France est confrontée à une augmentation de la pauvreté et à une réelle crise sociale. Les travailleurs sociaux doivent donc faire face à un accroissement de la masse de travail. De même, les usagers et leurs problématiques ont changé. Auparavant, les travailleurs sociaux avaient des réponses aux problématiques qu’ils rencontraient. Maintenant, ils sont confrontés à de nouvelles et multiples problématiques auxquelles ils n’ont pas forcément de réponses adaptées ou ne sont pas compétents pour y répondre, certaines demandes sont même en dehors du champ de compétence du travailleur social. (Exemple : l’aide au remplissage des déclarations de revenus). De ce fait, malgré toute leur bonne volonté, les travailleurs sociaux n’ont plus le temps de répondre à toutes ces demandes. Il a également été constaté que de plus en plus de demandes aboutissaient à des refus, qu’il y avait peu de suivi de la part des institutions, et que les usagers étaient de plus en plus démotivés. Aujourd’hui, les travailleurs sociaux sont obligés de traiter les dossiers en masse, et de ce fait ont moins le temps d’accompagner l’usager dans ses démarches. Tous les ans, nous assistons à une augmentation de 20% d’arrêts maladie. Cet accroissement est lié à l’épuisement professionnel des travailleurs sociaux. Etant donné le contexte actuel, les travailleurs sociaux ont de plus en plus de mal à donner du sens à leurs actions. De surcroit, auparavant, l’usager s’adressait à une seule et même institution pour répondre à sa ou ses problématiques. Aujourd’hui ce n’est plus le cas, l’accompagnement de l’usager s’effectue par l’intermédiaire de différents acteurs. Etant donné cette multitude d’intervenants, il est difficile de mettre en place un accompagnement de qualité et coordonné entre tous les acteurs En conclusion, c’est le dispositif qui est au centre de l’action et non plus l’usager. Préconisations Il est nécessaire que le travailleur social joue un rôle de proximité, d’accueil, d’écoute, d’orientation auprès de l’usager quelque soit la nature de la demande Le travailleur social doit :

accompagner l’usager tout au long de sa démarche (Analyse de la demande/ Suivi/ Evaluation) pour pouvoir redonner du sens à son action.

Rester dans une optique d’obligation de moyens et non de résultat. 3)- L’ascendance des réclamations de terrain jusqu’aux pouvoirs publics Constats Aujourd’hui, l’Etat est à l’initiative des politiques publiques (ex : lancement d’appel à projet). L’Etat, éloigné du terrain, est-il l’entité la plus compétente pour proposer des projets ? Actuellement, la remontée des besoins de terrain s’effectue par l’intermédiaire des acteurs de terrain, des rapports d’activité ou des bases de données nationales/ territoriales existantes. Cependant, il n’existe pas de méthodologie partagée. Chacun fait remonter des éléments à sa façon. Cela ne permet donc pas à l’Etat de disposer d’éléments pour adapter les politiques publiques.

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Initiative Le Conseil Général de la Haute-Vienne a lancé depuis peu des diagnostics de territoires pour évaluer les besoins de terrains. Préconisations Insérer dans la fiche de poste des travailleurs sociaux la mission d’évaluation des besoins. Mettre en place une démarche partagée pour faire remonter les besoins du terrain. S’inspirer de la démarche de projet du sanitaire (analyse / action / évaluation) 4)- La communication Constats Il est nécessaire d’améliorer la communication entre les acteurs. Communiquer ne signifie pas seulement informer. Il est essentiel d’échanger. Pour mettre en place un partenariat de qualité, il est important que les acteurs communiquent correctement entre eux. La difficulté du partenariat est de regrouper les bons acteurs, au bon moment pour répondre au bon objectif. La qualité du partenariat et du travail en réseau dépend également des relations interpersonnelles. Cependant, il est important que les institutions s’investissent et accompagnent ces démarches partenariales et de travail en réseau. Le désengagement de l’Etat ne facilite pas le travail en collaboration, notamment en milieu urbain. De même, le cloisonnement entre secteurs reste un obstacle à un partenariat de qualité. Il existe également une réelle difficulté, celle de la multitude d’institutions et de professionnels qui sont amenés à travailler ensemble. Il est difficile de coordonner l’ensemble de ces partenaires pour qu’ils puissent travailler ensemble autour d’un projet commun. Préconisations Accroitre les temps de parole / d’échanges / de partage de pratiques. Instaurer un temps d’échange entre Assistante sociale polyvalente de secteur. Animateur : Laurent DEBRACH Rapporteurs : Pierre SICARD – Marine VIDAL

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« Les leviers d’une participation active de l’usager et e son entourage ? Pour quelle organisation du travail social ?»

Groupe 1 Quelle définition de la participation active de l'usager ? : Il s'agit d'associer les usagers dans les démarches auxquelles ils adhèrent, tout en favorisant leur « autonomisation ». 1)-La participation active de l'usager dans le cadre d'un travail social individuel : Cette participation passe avant tout par une mobilisation de la personne qui n'est pas simple à obtenir :

⇒ La démarche vers « l’autonomisation » est parfois difficile voire impossible face à des institutions qui infantilisent les usagers en les renvoyant vers l'assistante sociale de secteur pour le remplissage des dossiers – par ailleurs souvent très compliqués à remplir - et font naitre des sentiments de suspicion. La participation est alors peu opérationnelle. ⇒ La participation active de l'usager peut être contrecarrée par des freins divers tels que la non maîtrise de la langue, l'expression orale, le temps, les moyens. Ces divers freins peuvent se cumuler. La participation de l'usager peut se révéler illusoire dans certains secteurs, par exemple avec les usagers de centre d'accueil de demandeur d'asile. Pour ces derniers, les freins cumulés précités se conjuguent avec une absence de certitude même sur leur avenir, ce qui entrave toute forme de participation. ⇒ La participation active nécessite du temps pour le travailleur social ⇒La participation active de l'usager dans le cadre d’un accompagnement individuel peut se confondre avec une participation subie. La participation de l'usager devient obligatoire, non choisie, lorsque les mesures mises en œuvre donnent des droits en contrepartie de devoirs précis. L'usager peut aussi se sentir assujetti au travailleur social et, pour ne pas lui déplaire, participer sans vraiment adhérer. Le travailleur social dans le cadre de projets individuels n'a souvent pas le choix dans la réponse à apporter à l'usager. La réponse est formatée et l'adhésion de l'usager n'est donc pas systématiquement présente et sa participation s'en trouve entravée. ⇒ Les mutations sociétales ne sont pas assez prises en compte par les pouvoirs publics qui exigent de l'usager des choses devenues parfois structurellement impossibles (ex : trouver un emploi). Ainsi, comment l’usager peut-il participer à son projet ? ⇒ Les lois du 5 mars 2007 relatives à la protection juridique des majeurs et à la protection de l'enfance ont mis l'adhésion de l'usager au cœur des dispositifs MASP ou des mesures éducatives. L'usager devient acteur de sa mesure. Or, ce changement s'est opéré sans que les travailleurs sociaux n'aient eu le temps de s'y préparer, d’où la nécessité d’un temps pour changer les pratiques. 2)- L'intervention collective parait plus propice à une participation effective de l'usager. ⇒ Lorsque le travailleur social met en place des actions collectives, la dynamique peut être toute autre. L'action collective permet l'information de l'usager. En plaçant les usagers dans un rapport égalitaire, symétrique et en gommant l'aspect hiérarchique du travail social individuel, la confiance et la compréhension entre le travailleur social et l'usager s'installent plus facilement. L'action collective engendre davantage d'adhésion. La participation devient choisie.

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Avec la Participation

Ce travail collectif peut "débloquer" la participation de l'usager "bloquée" dans un accompagnement individuel. Le travail collectif ne s'entend pas sans un travail individuel et vice versa. C'est un aller-retour entre les deux en fonction de la spécificité du public, du territoire, des problématiques. Le travail collectif permet aussi d'apporter des solutions qui ne sont pas formatées, mais au contraire co-construite avec l’usager. Ainsi son adhésion s'en trouve renforcée.

⇒ La participation collective est chronophage or, ce temps de travail n'est pas toujours pris en compte par l'employeur.

⇒ La participation collective doit être approchée par le biais de la citoyenneté. 3)- Les leviers d'une participation effective ⇒ Un travail collectif et un travail individuel doivent être menés de front (cf. ci-dessus) pour asseoir la participation active de l'usager ⇒ Les institutions doivent donner du temps aux travailleurs sociaux qu'elles emploient pour organiser le travail collectif ⇒ La création d'outils innovants mis en place sur les territoires ont permis d'engager un processus de participation active des usagers. Ces initiatives propices à une participation active des usagers doivent être soutenues. ⇒ La coordination des différents travailleurs sociaux qui interviennent auprès d’un même usager doit être recherchée dans un but d'amélioration de la qualité de l'accompagnement. Animateur : Sophie HAQUIN Rapporteur : Virginie GUILLOU

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Avec la Participation

« Les leviers d’une participation active de l’usager et e son entourage ? Pour quelle organisation du travail social ?»

Groupe 2

Le présent rapport entend restituer les échanges intervenus au cours de l'atelier B2, consacré à la participation de l'usager et de son entourage. Afin de déterminer les leviers à actionner pour une participation active de l'usager, il était nécessaire de qualifier au préalable les obstacles à cette participation. 1)- Les obstacles à la participation de l’usager Le temps

Le temps apparaît comme un obstacle majeur à la participation active de l'usager, qu'il s'agisse :

du temps du travailleur social, sur lequel pèse une charge de travail de plus en plus forte, et qui l'amène parfois à s'interroger sur sa capacité à accompagner efficacement l'usager (certains contrats d'accompagnement sont aujourd'hui conclus par courrier, sans entretien physique préalable),

du temps de l’institution,

du temps de l’usager, qui a besoin de temps pour appréhender le plus justement possible sa situation.

La logique institutionnelle

La logique institutionnelle conduit souvent l’usager à participer non pas activement, mais comme en subissant l'accompagnement qui le concerne. C’est l’exemple-type du contrat d'adhésion qu'il doit impérativement signer pour pouvoir bénéficier de l’accompagnement et des prestations qui y sont liées. C’est également une réponse trop administrative qui fait rentrer l’usager dans les cases de l’institution, sans tenir compte suffisamment de sa singularité. Cette logique institutionnelle est dénoncée par certains travailleurs sociaux, qui considèrent ne pas être soutenus par leurs institutions dans un travail qu'ils souhaiteraient effectuer au plus près de l'usager, et estiment qu'ils sont devenus quasi-exclusivement des agents de mise en place des politiques publiques. Les outils de la loi du 2 janvier 2002 Les outils créés par la loi n°2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale ont eu pour vertu de réaffirmer l'importance de la participation de l'usager dans les décisions le concernant. Ils apparaissent toutefois insuffisants, et pas assez adaptés aux réalités du terrain vécues par les usagers et par les institutions. Ils témoignent enfin d'un cadrage législatif et réglementaire trop important, qui gagnerait à laisser aux acteurs davantage de possibilités pour s'organiser. Autant d'obstacles qui amènent à affirmer que, aujourd'hui, la parole de l'usager n'est prise en compte qu'imparfaitement. Il convient, pour les dépasser, de rétablir les bases d'un dialogue devenu par trop difficile.

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Avec la Participation

2)- Les leviers à actionner pour une participation active de l'usager Parier sur la capacité de l'usager à trouver des solutions

L'usager ne doit pas être infantilisé. Le travail social doit parier sur sa capacité à, ou plus exactement reconnaître sa capacité à trouver des solutions, solutions qu'il acceptera d'autant mieux qu'il aura contribué à leur émergence et qu'elles répondront à ses demandes. Cela signifie que le travailleur social doit s'interroger sur la demande réelle de l'usager, et s'efforcer d'y répondre, dans la limite de ce que l'institution est en mesure de lui proposer. Passer un contrat d'accompagnement suppose une égalité de compréhension entre les parties. Le travailleur social et l'usager doivent être côte à côte, et non face à face. Le projet d'accompagnement doit être co-construit avec l'usager, qui se voit placé ainsi en situation d'acteur. Ce processus est en outre de nature à instaurer la confiance indispensable à la mise en place, à l'acceptation et à l'efficacité de l'accompagnement. Plusieurs questions se posent alors :

Comment placer l'usager en situation d'acteur alors qu'il peut avoir le sentiment d'avoir subi les évènements de sa vie ?

Comment recueillir valablement sa parole, notamment lorsque il se trouve en situation de crise ?

Appréhender l'usager dans ses différentes dimensions

L'usager ne doit pas être réduit aux difficultés auxquelles il se trouve confronté. Le travail social doit l'appréhender dans ses différentes et nombreuses dimensions : personnelle, sociale, familiale, matérielle… Il doit également être envisagé comme une personne, c'est-à-dire dans sa singularité. Les actions mises en place devront tenir compte de ces dimensions, intervenir en complémentarité, de manière à la fois précise et coordonnée. Ce qui pose la question du qui coordonne, et du comment l'on partage l'information. Des temps de régulation s'avèrent à cet égard nécessaire.

Développer le travail social collectif

Le travail social en relation duelle montre parfois ses limites. L’un des principaux leviers méthodologiques réside dans le travail social collectif, qui doit être développé, en complément du travail social individuel. Le travail social collectif s'appuie en effet sur des rapports égalitaires entre usagers, mais aussi (et malgré certains biais) entre travailleur social et usager. Il facilite l’émergence de sa parole, sa participation active aux décisions le concernant et, au final, son adhésion. Il a pu être perçu comme une révélation par des travailleurs sociaux l'ayant découvert et intégré à leur boîte à outils.

Informer et former l'usager

La participation active de l’usager nécessite un travail d’information et de formation de l’usager, qui pourrait être d’ailleurs couplé avec la formation des travailleurs sociaux.

S'autoriser à faire évoluer les dispositifs

Les travailleurs sociaux et leurs institutions doivent enfin s’autoriser à faire évoluer les dispositifs lorsque ceux-ci leur apparaissent imparfaits, et créer les outils qui leur font défaut. Il est besoin de lieux dans les institutions pour permettre les remontées. De tels exemples sont déjà en place dans certaines structures. Il serait peut-être enfin utile de laisser davantage d'initiative aux acteurs et aux territoires.

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Avec la Participation

Il convient, pour lutter contre les obstacles à la participation active de l'usager, non pas nécessairement de refonder le travail social, mais plutôt d’en réaffirmer les fondamentaux, parmi lesquels la prévention, l'écoute, l'autonomisation et la confiance. Les échanges dans l'atelier ont été riches, mais le temps était limité. Il n’a pas été possible d’aborder notamment la question, pourtant importante, de l'entourage de l’usager (tantôt obstacle, tantôt levier, parfois les deux simultanément). Aussi a-t-il été proposé de prolonger la réflexion sur la participation des usagers par la mise en place d'un groupe de travail, qui pourrait être réuni au-delà du seul cadre des états généraux du travail social.

Animateur : Brigitte SIGOGNEAU Rapporteur : Simon CORCHUAN

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Avec la Participation

« Travail social et interdisciplinarité dans l’accompagnement global : vers l’autonomie et/ou vers la prise en charge de la perte d’autonomie de la personne (personne en

situation de vulnérabilité)

Cet atelier comprenait une quarantaine de personnes et une dizaine de personnes se sont exprimées. Les participants se sont en premier lieu interrogés sur le vocabulaire employé dans la dénomination de l’atelier. L’autonomie et la prise en charge sont deux moments distincts et deux approches différentes. Certains usagers pourront être accompagnés jusque vers l’autonomie, d’autres non. L’interdisciplinarité n’a d’intérêt que si les professionnels connaissent les missions et les limites des uns et des autres. La compréhension et le respect de la culture professionnelle de chacun a également été souligné (ex : « le travailleur social se questionne sans cesse sans forcément chercher de réponse ; dans le soin, on se questionne moins mais on cherche une réponse » ; « dans le secteur social, il y a une grande culture de l’oral, alors que le secteur sanitaire est davantage tourné vers l’écrit »). L’interdisciplinarité est intéressante dans la réponse à apporter à l’usager, car souvent sa situation demande une réponse globale qui dépasse le champ professionnel d’une seule personne. Il faut cependant veiller à ne pas perdre le « fil rouge » du parcours de l’usager et bien déterminer « qui fait quoi ». Pour que l’interdisciplinarité soit efficace et efficiente, la coordination est essentielle et en outre, doit être lisible par l’usager. Il n’y a pas de cadre donné à la coordination, et malgré la bonne volonté des professionnels, leur souhait de bien faire et de répondre au mieux à l’usager, cela est-il suffisant pour respecter l’usager ? L’interdisciplinarité a essentiellement été envisagée dans cet atelier, autour des deux secteurs : social et sanitaire et sous 2 angles, la coordination et l’accès aux droits. 1)- Interdisciplinarité et coordination :

Poser le cadre du « travailler ensemble » : comment les professionnels travaillent ensemble, partagent l’information tout en respectant et comprenant la notion de secret professionnel s’imposant à certaines professions.

Importance d’une méthodologie d’actions lisible par tous les corps professionnels, a-minima au sein d’une même institution.

Notion de langage commun : mettre les mêmes notions sous les mêmes termes voire acronymes.

Travail en réseau ou constitution de réseau : si tout le monde est d’accord sur le principe, dans la pratique, tout le monde veut être le « chef » ce qui est incompatible avec cette notion. Notion de coordinateur plutôt que de « chef ».

Difficultés : de plus en plus les outils de travail sont formatés (protocoles / grilles / référentiels / fiches de poste etc…) et il est difficile de « travailler ensemble » ; or, le travail social c’est « aller vers », l’usager certes, mais aussi les autres professionnels. Il faut que le travailleur social affirme son identité professionnelle.

Expérience réussie : la Croix-Rouge française a multiplié les troncs communs pour certaines filières, ce qui permet une « culture » commune et a-minima, une approche commune sur certains modules. Le secteur sanitaire est davantage réticent que le secteur social à ces expérimentations.

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Avec la Participation

2)- Accès aux droits :

Questionnement des travailleurs sociaux autour du refus de certains usagers d’accéder à des droits. Ce refus trouve son origine dans la perception qu’ont les usagers sur le fait que des droits seraient disqualifiants ou sont perçus avec une notion de « contrôle social ».

Quelle est la capacité du travailleur social à accepter que l’usager dise non à des droits ?

Paradoxe : la société souhaite ouvrir davantage de droits à l’usager mais les procédures mises en place peuvent être dissuasives pour certains. De très nombreuses pièces justificatives sont demandées, des procédures se cumulent et cela peut constituer autant de facteurs qui amènent certains usagers à renoncer aux droits. Par ailleurs, cette complexité des dossiers peut aussi générer une perte de confiance chez l’usager, perte de confiance qu’il appartiendra au travailleur social de « travailler » avec lui. Mais cela peut aussi générer une perte de confiance de l’usager envers son accompagnant-travailleur social.

Certains services publics se désengagent, selon les travailleurs sociaux, de leur mission d’accompagnement de l’usager qui incombe alors au travailleur social. Il est cité l’exemple des caisses d’assurance maladie ou des services des impôts qui remettent des formulaires à renseigner mais ne proposent pas d’accompagner l’usager pour cela. L’usager demande alors au travailleur social de l’aide.

Faut-il créer des métiers de la coordination ? La question s’est posée mais les travailleurs sociaux rappellent que l’important c’est le travail de terrain. Conclusion : Il n’y a pas eu dans cet atelier de revendications particulières des participants, mais un certain nombre de constats partagés. Animateur : Vincent ENRICO Rapporteur : Véronique MOREAU

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Avec la Participation

« Les enjeux d’un accompagnement professionnel personnalisé pour les travailleurs sociaux (revalorisation, formation, éthique, cadre institutionnel...) »

Groupe 1 Cet atelier a regroupé 22 personnes, dont l’animateur et le rapporteur. Les discussions du sous-groupe sont regroupées en trois thématiques dans le rapport de synthèse : la revalorisation, la formation l'usure professionnelle ; 1)-La Revalorisation Constats :

- les métiers du travail social attirent moins - ils sont mal rémunérés - féminisation de ces métiers avec comme corollaire la question des inégalités

hommes-femmes qui subsistent dans la société, et une considération moindre - difficultés à s'unir, se réunir, au sein d'associations, d'organisations professionnelles - la mise en ECTS, en cours, constitue un premier pas vers une reconnaissance

Propositions :

- afin de vérifier le postulat selon lequel à niveau d'étude égal la rémunération serait moindre dans le champ du travail social, le recours à une étude a été souhaité

- est-il nécessaire de maintenir les concours, dans la fonction publique territoriale, pour les personnes détentrices d'un diplôme en travail social de niveau III ou II

- valorisation des professions du travail social pour lutter contre la vision désuète et parfois négative qu'en a le grand public

- la valorisation ne doit pas se limiter à des données quantitatives - mise en place d'organisations professionnelles (ou déclinaison d'organisations

nationales) pour une meilleure dynamique régionale et une meilleure identification - reconnaître et encourager la liberté d'action, de création, d'innovation des travailleurs

sociaux en ramenant la prise de décision au plus près - le travail social doit rester une forme d'engagement personnel, professionnel, social,

source de dynamique

2)-La Formation

Trois aspects ont été abordés : la formation initiale, continue, et la formation qualifiante.

La formation initiale :

- l'intérêt de l'alternance a été souligné avec demande qu'elle soit prise en compte comme élément de formation à part entière, pour permettre la reconnaissance à bac+3

- pour prévenir des risques d'échec professionnel (titulaires de diplômes de niveau V notamment), quelles modalités de recrutement à l'entrée en formation, pour permettre d'évaluer la motivation par rapport à ces métiers?

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Avec la Participation

La formation continue :

- intérêt d'une formation de "tuteur de stage" (qui existait pour les assistants de service social) pour un meilleur encadrement des stagiaires dans le cadre de leurs études, laquelle serait reconnue aussi par une rémunération lors de l'accueil de stagiaires

- valoriser auprès des employeurs la nécessité et l'intérêt de la formation continue - favoriser les passerelles au sein d'une même institution.

Les formations qualifiantes :

- trouver les moyens du financement de formations qualifiantes (reconversion professionnelle, évolution de carrière, …), le CIF, par exemple, étant difficile à obtenir

- la VAE qui peut permettre d'accéder à un diplôme, ne doit pas être la seule réponse donnée par l'employeur à une demande de formation qualifiante

- sentiment (mais à vérifier en fonction des institutions) que les perspectives de carrière sont limitées pour les professionnels du travail social : exemple donné des recrutements de chefs de service à profil plus managérial et gestionnaire, désormais.

3)- L’usure professionnelle Constats

Elle est générée : - par la nécessité de devoir se justifier, quantifier - le sentiment que le travail social coûte à la société - la charge de travail (charge administrative et lourdeur des situations des usagers) - les multiples échelons hiérarchiques qui créent des déperditions d'énergie - la précarité des contrats de travail qui implique des changements fréquents de postes, de secteurs d'activité.

Propositions :

- favoriser la liberté de réflexion comme cœur de métier des travailleurs sociaux - favoriser l'analyse des pratiques avec des personnes extérieures à l'institution afin de

pouvoir se livrer sans jugement, dans un espace dédié (pas uniquement un psychologue du travail)

- faire prendre conscience à l'employeur que l'analyse des pratiques n'est pas forcément chronophage

- pour prévenir l'usure, partir des besoins des usagers afin d'éviter des déconnections, des absences d'anticipation, qui sont vécues comme autant de facteurs d'usure

- pouvoir défendre des projets, des besoins, face à des responsables qui ne maîtrisent pas, ou insuffisamment, les problématiques sociales

- valoriser la liberté d'action, d'innovation (notion de confiance en le travailleur social).

Ce sont des réalités : les protocoles, les procédures, une « rigidification ». Les usagers doivent rentrer dans des cases. Le travailleur social est même « empêché de penser » et est pris dans un paradoxe (respect rassurant des procédures et souhait parfois de ne pas les considérer par rapport à la situation de l’usager). Le travail social répondant aux besoins des usagers est différent suivant les territoires. Une adaptation aux besoins est nécessaire. Un constat souligne la perte de l’accompagnement social global pour une mise en place de prescriptions.

Animateur : Christine MOUAD Rapporteur : Liliane JAMIN

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Avec la Participation

« Les enjeux d’un accompagnement professionnel personnalisé pour les travailleurs sociaux (revalorisation, formation, éthique, cadre institutionnel...) »

Groupe 2

Après un tour de table permettant aux participants de se présenter, l’animatrice a suggéré, non exhaustivement, des interrogations/thèmes autour desquelles/au sujet desquelles les échanges pouvaient s’orienter à savoir :

Droit/éthique/déontologie dans l’exercice du métier de travailleur social

Comment l’activité du travailleur social est-elle/pourrait-elle être pris en compte ?

Comment revaloriser l’image du travail social ?

Regards sur la formation initiale et continue

Quels dispositifs pour éviter l’usure professionnelle ?

Les perspectives de carrière

Quelles sont les situations les plus exposantes pour ce qui relève de l’usure professionnelle, des conflits d’ordre éthique ?

Place et sens du travail en équipe

Plus synthétiquement, il s’est bien agi de discourir sur « l’accompagnement des accompagnateurs »11

La reprise des échanges et prises de parole peut s’organiser autour des deux têtes de chapitre suivantes : 1 : L’une ayant à voir avec le parcours des travailleurs sociaux, les parcours-mêmes car intégrant à la fois les parcours de formation initiale, les parcours de formation en cours d’emploi, le parcours professionnel dans l’emploi 2 : L’autre disant sur la reconnaissance perçue et vécue dans l’activité professionnelle 1)- S’agissant des parcours des travailleurs sociaux, il a été mis en valeur voire discuté

Sur la formation initiale

L’importance de l’alternance en cours de formation initiale des diplômes de travailleurs sociaux répertoriés au CASF, comme dispositif majeur d’intégration dans le métier ; et ce en comparaison des formations initiales d’autres départements ministériels.

Et ce même si la quête de stage reste fortement problématique, en dehors même des effets de la gratification : c’est la « croix et la bannière pour trouver des stages ».

Pour autant, il a été repéré que les formations initiales ne préparent pas assez à « la vérité du monde du travail » ; tout particulièrement des contraintes et diverses étapes de recrutement notamment dans le secteur public : « les barrières nous apparaissent progressivement ».

Sur l’accompagnement et la formation en cours d’emploi

Concernant l’accompagnement dans l’emploi, i.e., pendant l’activité professionnelle, il a été affirmé que cet accompagnement est aussi de la responsabilité des employeurs. Avec la conscience que les institutions employeuses, du fait du rythme et de l’intensité de leur activité, n’ont pas aujourd’hui les moyens d’organiser cet

11

Les citations en italique et entre guillemets retranscrivent des formulations de participants de l’atelier

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Avec la Participation

accompagnement. « Imaginer une forme d’accompagnement des institutions elles mêmes dans leur réflexion sur leurs propres organisations » (et permettant une gestion prévisionnelle des emplois et compétences ; GPEC) est apparue nécessaire.

La nécessité de questionner l’organisation du travail dans les institutions employeuses a été posée : sont-elles adaptées à la prise d’initiative ? Invitent-elles suffisamment à la responsabilité, au « pouvoir d’agir » ?

La nécessité de définir/circonscrire la notion de cadre intermédiaire a été mise en valeur. La notion de « cadre de proximité » a été avancée.

L’accès à la formation/diplomation en cours d’emploi a été estimée difficile ; par exemple par la voie de la validation des acquis de l’expérience (VAE).

Pour autant, il a été affirmé que la « formation12 » en cours d’emploi est aussi à considérer sous la forme du temps de réflexion (« réflexivité ») dans, sur et pour l’action. Le besoin et l’utilité de pouvoir « s’arrêter pour réfléchir » en « échangeant sur nos pratiques » ont été questionnés.

Et en cascade, l’interrogation suivante a été posée : notre formation initiale, n’est-elle pas « trop professionnelle et pas assez universitaire », nous proposant insuffisamment des outils d’intelligibilité individuelle et collective sur nos pratiques dans le métier ?

Sur la mobilité géographique

Il a été repéré que la mobilité des assistants de service social au sein des services publiques avait été améliorée ; que la mobilité intra régionale était faible du fait de la taille de la région.

Une meilleure transparence des vacances de poste a été souhaitée.

2)- S’agissant de la reconnaissance perçue et vécue dans l’activité professionnelle

La notion de carrière indiciaire courte a été repérée, n’offrant dès lors plus trop tôt de perspectives ; l’exemple d’un arrêt de toute perspective à partir de « 42 ans » a été cité.

Une désaffection pour l’engagement collectif a été constatée : « le métier ne va plus dans la rue ». La nécessité d’une « re-fédération des travailleurs sociaux au niveau national » a été mise en valeur afin d’agir sur ce besoin de reconnaissance lucrative mais aussi pour rompre l’isolement des travailleurs sociaux.

Le double isolement du travailleur social « cadre intermédiaire » a été constatée :

isolement vis à vis de l’usager ; isolement vis-à-vis de l’institution employeuse (« les institutions ne savent pas ce que l’on fait » ; il y a nécessité « de batailler individuellement »).

La perception du travailleur social « geignard » a été explicitée : « les travailleurs sociaux sont/apparaissent dans la plainte parce qu’ils recueillent et relaient la plainte ».

12

Les citations entre guillemets et police 9 sont des formulations suggérées par le rapporteur.

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Avec la Participation

Synthèse des chapitres 1 et 2

Les travailleurs sociaux présents aspirent et revendiquent des ré organisations de nature à leur redonner et à leur permettre de se re-donner du « pouvoir d’agir » Animateur : Martine POTTIER Rapporteur : Pierre LEGRILL

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Avec la Participation

« La place du référent dans le parcours de l’usager

Pour permettre une lecture éclairée du compte rendu des propos tenus lors de cet atelier, il est apparu pertinent de présenter en amont la composition de celui-ci. Il est aussi souhaitable de préciser que cet atelier a été rajouté lors de la réunion de lancement du 23 janvier 2014, à la demande de l’assemblée. Il n’a pas nécessité d’être dédoublé puisque le nombre d’inscrits était de 16 participants (dont le choix premier a été respecté). 3 places supplémentaires ont été réservées pour des étudiants en travail social. Seule une étudiante du « DE assistant social » était présente. L’atelier se compose comme suit :

Etudiants Travailleurs

sociaux13 Cadres14 Membres

organisateurs TOTAL

CG 19 2 2

CG23 1 1

CG 87 2 2

ARSL (SIAO) 2 2

PJJ 1 1

DRJSCS 2 2

IRFSS 1 1 2

TOTAL 1 4 4 3 12

Dans un souci de mieux percevoir l’utilité du référent pour l’usager, les échanges de cet atelier portent sur la définition du référent et l’évolution de son rôle dans le travail social. Dans un premier temps, un constat des missions « actuelles» débouche sur des propositions d’ajustement de ce statut. Ces perspectives établies, il convient d’ajouter des pistes de réflexion quant aux outils et/ou aux mesures mobilisables par les référents afin de remplir leur rôle efficacement. 1)-La notion de « référent » aujourd’hui dans le travail social : Chaque secteur d’intervention met en place un ou plusieurs référents dans le cadre de la prise en charge de l’usager. Mais la fiche de poste n’est pas délimitée de la même façon qu’il s’agisse d’un « référent personnel», d’un « référent de parcours » ou encore d’un« référent de vie » par exemple. Définition Le référent personnel, dans le cadre des services intégrés de l’accueil et de l’orientation (SIAO), gère la demande d’hébergement et de logement de la personne et veille à la continuité du parcours des personnes sans abri ou mal logés. « Mais l’accompagnement individualisé global relève de la structure qui prend en charge la personne ou du travailleur social qui intervient déjà auprès d’elle. »15 Ici, c’est le terme de référent de parcours, terme

13

3 assistantes de service social polyvalentes de secteur et une chargée de mission Insertion(RSA) 14

2 cadres de direction et 1 coordinatrice en travail social

15

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Avec la Participation

générique, qui est utilisé pour évoquer l’accompagnement de l’usager autour d’une problématique spécifique. Le référent de vie, employé pour les référents éducatifs au sein de la protection judiciaire de la jeunesse, prend en charge un jeune dans sa globalité jusqu’à ce que cela ne soit plus considéré comme « nécessaire » (décision de justice, majorité, etc.)

Suite à cette clarification, il est recherché un dénominateur commun à ces multiples référents qui se rapproche d’une définition plus large de la place du référent. Ce dernier doit accompagner l’usager vers l’autonomie, en lui permettant de devenir acteur de son parcours, par le biais d’une prise de décision personnelle et éclairée.

Les freins à l’efficacité de la mission Certains obstacles sont observés, tels que :

- Une complexité des procédures et multiplication des écrits et des recueils de situation auprès d’un même usager ;

- Des situations complexes faisant appel à plusieurs dispositifs et procédures bien souvent variées et méconnues ;

- Une méconnaissance de tous les interlocuteurs « partenaires » et des dispositifs qu’ils pilotent ou mettent en œuvre ;

- Un nombre conséquent d’usagers suivis par référent

Le problème lié au nombre conséquent d’usagers à suivre et à la méconnaissance des autres interlocuteurs sont à rapporter au temps imparti à la mission d’accompagnement. Les questions de la complexité des procédures et des situations liées à différents dispositifs sont à relier à l’organisation des politiques sociales et de leur déclinaison au sein des institutions.

Il s’agit, en somme, de réfléchir aux dimensions temporelle et structurelle de ces freins. 2)-La place du référent dans le parcours de l’usager

Constats :

Le référent se positionne comme interface entre l’usager et les autres acteurs de son environnement (institutionnel et personnel) afin de veiller à répondre à la demande de celui-ci. C’est en ce sens que l’on entendra ici l’acte d’accompagnement de l’usager, acte qui comporte deux facettes : permettre à l’usager de faire valoir ses droits et lui rappeler ses devoirs.

Les participants pointent le déséquilibre visible entre ces deux facettes dans la mise en œuvre des procédures d’accompagnement actuelles. Pour exemple, il est rappelé que le contrat que passe l’usager avec le référent mentionne particulièrement ses devoirs. De plus, le référent est attribué d’office à l’usager qui en est informé par courrier, après délibération d’une commission relative à la prise en compte ou non de sa demande. Le changement de référent à la demande de l’usager - bien que possible - se fait peu en pratique. Cela poserait des difficultés d’ordre administratif.

La mise en place de synthèses, comme réunions de tous les référents d’un bénéficiaire n’est pas une nouveauté dans le champ du travail social. En revanche, la présence effective des usagers n’est pas ou peu pratiquée, sans doute pour éviter la mise en difficulté des personnes prises en charge (par analogie avec le prévenu devant un tribunal). L’ouverture

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des synthèses à ces derniers se développent de plus en plus pour permettre leur participation et favoriser leur expression.

Ces constats posent le problème de la considération de l’usager par le travailleur social : éviter de tendre vers la surprotection de la personne sans la laisser démunie face à ses problématiques sociales. Les participants à l’atelier relèvent une évolution sémantique dans le secteur social qui, elle-même, montre une évolution des pratiques dans le sens de la participation de l’usager. L’utilisation de la notion d’accompagnement remplaçant celle de prise en charge en est un exemple. Propositions d’évolutions de la mission :

Le référent évalue les attentes comme les capacités de la personne qu’il suit pour définir dans quelle mesure il prend en charge ou il devient facilitateur de l’usager. L’évaluation en cours de parcours lui permet d’adapter et réajuster son accompagnement et/ou sa prise en charge. Pour cela, il doit pouvoir apporter à l’usager les renseignements nécessaires à la résolution de sa problématique : l’aider à repérer les institutions et les dispositifs sur lesquels s’appuyer, l’orienter vers les interlocuteurs adéquats, expliquer les démarches à entreprendre. Et plutôt que de représenter l’usager dans les instances le concernant, le référent a vocation à faciliter l’expression directe de ce dernier et porter sa parole uniquement lorsqu’il n’est pas en capacité de le faire lui-même.

De plus, c’est lui qui transmet le discours de l’institution et des politiques publiques à l’usager. Mais il lui manque la reconnaissance d’une mission de médiation ascendante qui a pour objectif de recueillir et faire remonter à l’institution, la parole des usagers. Après observation des réactions des bénéficiaires et de la mise en application des dispositifs sur le terrain, le référent doit pouvoir faire remonter les dysfonctionnements et les bonnes pratiques afin de tendre vers un réajustement de ceux-là. L’objectif étant de garantir les droits des usagers par rapport à leur singularité et non d’intégrer chaque problématique à l’intérieur d’un dispositif répondant à des traitements de masse. Enfin, faire évoluer ces missions sous-entend de proposer des moyens facilitant l’application de ces préconisations. 3)-Quels moyens pour faciliter la mission du référent ?

Afin de démocratiser l’accès de l’usager à ses droits, il est proposé la constitution d’un réseau élargi (partenariat interdisciplinaire) de référents afin d’échanger sur chaque dispositif et sur le fonctionnement de chaque institution.

Ces temps d’échanges doivent également servir à créer, voire actualiser :

- des outils à base commune permettant l’évaluation des capacités et attentes des usagers (permettant de réajuster les pratiques) ;

- des outils favorisant la communication du réseau ;

- des outils favorisant la transmission de l’information et réfléchir ensemble sur les pratiques de transmission de l’information relative à la demande de l’usager.

Bien connaitre l’environnement institutionnel et chaque interlocuteur permet au référent d’orienter au mieux l’usager en demande. Néanmoins, cela suppose la création d’un poste de coordonnateur interdisciplinaire qui animerait ce réseau et lui permettrait de se développer.

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Avec la Participation

En conclusion de ce rapport, le référent est envisagé comme celui qui doit permettre à l’usager de reprendre sa place dans le système social pour entreprendre les démarches qui lui sont nécessaires lui-même et, ainsi, devenir acteur de son parcours. Pour pouvoir remplir ce rôle pleinement, le référent doit pouvoir s’appuyer sur une organisation solide proposant une coordination des différents partenaires et des outils de travail appropriés. Animateur : Marie-Françoise RICHARD Rapporteur : Rachel FABRY-GONZALES

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Avec la Participation

Rapport de la séance plénière : échanges avec la salle

Suite à la restitution des ateliers, un temps a été consacré aux échanges avec les participants. Ces échanges ont permis d’aborder certains points :

Il a été remarqué que les missions du « Référent unique » correspondaient à la fiche de poste d’un assistant social polyvalent de secteur.

La « branche paritaire du médico-social des associations à but non lucratif » a soulevé la sous-représentation des associations à but non lucratif. En effet, malgré le fait que ces acteurs du travail social aient bien été invités, très peu ont répondu présent. Un représentant de l’URIOPPSS Limousin a précisé toutefois, que sa présence permettait leurs représentations et le passage de certains messages comme par exemple l’ouverture à l’innovation sociale (tant au niveau des techniques que des méthodes) et l’appui sur des exemples européens et internationaux.

Un formateur a rappelé la nécessité de bien distinguer la notion d’intérêt collectif avec celle de l’intérêt général. Ces deux notions ont tendance à être confondues.

La difficulté des travailleurs sociaux à se faire entendre a été soulevée. Il a également été remarqué qu’il existait une incohérence entre les textes législatifs et les moyens déployés. Aujourd’hui, les contraintes budgétaires impactent de plus en plus les pratiques professionnelles.

L’importance de se fédérer est ressortit à plusieurs reprises. En effet, il est nécessaire de créer des temps d’échanges et de partages d’expériences, de pratiques et d’innovations pour rompre l’isolement des travailleurs sociaux dans leurs pratiques quotidiennes. Le PREFASS du LIMOUSIN a déjà mis en place un temps d’échange entre les formateurs, les chercheurs, et les acteurs du terrain. Il a également été exprimé la nécessité de valoriser les pratiques de l’éducation populaire. Enfin, il a été souligné que le Centre Hospitalier Universitaire de Limoges a créé une « fédération » de travailleurs sociaux de la santé pour permettre l’expression de chacun.

Le directeur du CREAHI Limousin a souligné qu’il existait sur le territoire une multitude d’expérimentation. Selon lui, il est nécessaire de sortir du champ du travail social et de s’ouvrir aux autres secteurs notamment à celui de la protection de l’enfance ou de politique de la ville…La Corrèze est porteur de nombreuses innovations et initiatives. « Les maisons de retraites à domicile » en sont un exemple.

Il a été souligné qu’il existait une réelle difficulté au niveau des stages. En effet, tout d’abord, il est difficile pour les étudiants de trouver des maitres d’apprentissage et d’être « mobiles » notamment pour les personnes préparant un diplôme de niveau V. Toutefois, une assistante de service social a insisté

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sur le fait qu’il existait une réelle volonté des travailleurs sociaux à accompagner les stagiaires.

En outre, les organismes de formations du Limousin essaient d’être présents sur l’ensemble du territoire régional. Une plateforme a été créée pour réunir les 3 écoles de la région. Cependant, cela n’est pas simple à organiser étant donné la diversité des acteurs.

En ce qui concerne les frais de jurys des diplômes, il a été remarqué que le délai de paiement des évaluateurs était trop long pour susciter la motivation des volontaires. Toutefois, une convention à ce sujet est en cours de négociation.

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Rapport de la séance plénière :

Conclusions de Marc FOURDRIGNIER

A l’issue d’une journée comme celle-ci il est un exercice à la fois rituel et périlleux qui vise à tenter de rassembler les principaux éléments de débat et de consensus apparus aussi bien dans les interventions que dans les ateliers ou les échanges. En contrepoint à la fin de mon introduction de ce matin2, je dirai que je n’ai pas entendu un ensemble de plaintes mais plutôt un ensemble de réflexions lucides et d’interrogations sur le travail social et son devenir. Pour structurer mon propos je reprendrai une approche classique en sociologie qui consiste à distinguer trois niveaux, qu’il ne faut pas confondre avec l’organisation administrative (le national, le régional et le local) : le macro, le méso et le micro. Au premier il s’agit essentiellement de ce qui relève de la société dans son ensemble, et qui peut donc recouvrir en partie le niveau national, voire international. Au second on se focalise sur les organisations et sur les relations qu’elles entretiennent entre elles. Au troisième on en vient aux individus et aux relations qu’ils peuvent avoir entre eux.

I. Des questions politiques

Ce premier niveau est celui qui est le plus concerné par les politiques, mais aussi par les représentations collectives. Quatre points peuvent être distingués.

A. Le travail social dans les politiques publiques

Si l’on revient sur l’idée que les fondamentaux du travail social ne sont plus très clairs, peut-être faut-il les réaffirmer et les redéfinir. Il y a plus de 30 ans c’est ce qu’avait fait la Ministre de la Solidarité Nationale de l’époque, Nicole Questiaux, dans « un texte novateur qui proposait entre autres, de reconnaitre les droits des usagers et d’encourager les professionnels à travailler collectivement ». Certes l’Etat n’a plus aujourd’hui la même place dans l’action sociale de par les décentralisations successives, mais comme le disait récemment Nicole Questiaux elle-même « j’ai toujours pensé que ce n’est pas parce que l’Etat décentralise qu’il ne doit pas savoir ce qu’il veut »3. A l’issue de ces Etats généraux il serait donc bien venu de définir de nouvelles orientations pour le travail social. Cela pourrait permettre de préciser comment les acteurs publics donnent place au travail social dans une société où se développent le nouveau management public, la modernisation de l’action publique et le précariat.

A un autre niveau il serait nécessaire de clarifier les mécanismes d’aide à la décision. Cela fait lien avec la question de la recherche dans ce champ d’activité. Des initiatives ont été prises par la DGAS en 2008 par une politique de soutien à la création de pôles ressources régionaux4. De nombreux débats ont eu lieu ces derniers temps sur cette question de la recherche. Il serait nécessaire de l’ouvrir à la question de l’expertise collective - ou collégiale- telle qu’elle a pu être développée dans le champ sanitaire : « cette exigence de réactivité et d’efficacité ne rend que plus nécessaire la capacité à mobiliser de manière souple et coordonnée les acteurs de la recherche »5.

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B. Les politiques de formation en travail social

En lien avec les nouvelles orientations que nous venons d’évoquer, il serait logique, avec toutes les conséquences que cela peut avoir, que les formations du travail social intègrent pleinement le processus de Bologne et notamment l’inscription dans le LMD (Licence, Master, Doctorat). En effet alors que cette hiérarchisation devient une norme européenne il serait dangereux de cantonner certains diplômes d’Etat au niveau III actuel. Même si tout ne dépend pas des acteurs publics, le lien doit être fait entre la reconnaissance des professions sociales, l’image et l’attractivité de ces professions. Il semblerait aujourd’hui que nombre de centres de formation observent des baisses importantes de candidats à l’entrée.

C. Les politiques statutaires

A un autre niveau les acteurs publics se doivent de clarifier les situations statutaires. Cela concerne plusieurs points. Le premier, évoqué dans cette journée, est celui des carrières dans la fonction publique territoriale. Une personne a dit « A 43 ans je suis au bout du chemin [en termes de rémunération] »6. Inévitablement cela alimente la question de la non reconnaissance. Dans le même registre cela concerne aussi les classements conventionnels. Depuis la fin des années 1990 l’Etat, par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, a contribué à ce que se développe une nouvelle offre de formation par le biais des diplômes universitaires (licences professionnelles intervention sociale et masters professionnels), il est temps de les reconnaître...formations de tuteurs et sur la gestion de l’alternance. La question de l’interdisciplinarité a aussi évoquée ; de même que celle des formations mixant usagers et travailleurs sociaux, comme cela peut se faire de manière isolée aujourd’hui. A été souligné aussi le fait que « la formation ne nous prépare pas au travail », au sens où les modalités d’accès aux postes de travailleurs sociaux ne sont pas toujours très claires. Certains constatent que le diplôme d’Etat ne suffit plus... qu’il faut le concours et qu’ils n’ont pas été préparés à cela dans le cadre de leur formation ....

D. La coopération et le travail ensemble

Les relations entre les organisations ont également été évoquées. Des tendances contraires ont été soulignées : la nécessité de la coordination et du travail ensemble se fait de plus en plus ressentir. Mais dans le même temps on assiste à des formes de repli ou de recentrage institutionnel qui sont des freins à des pratiques d’ouverture ou de collaboration.

III. Des questions relatives aux personnes A. Les interactions usagers/professionnels /institutions

Un premier point porte sur la compréhension que peuvent avoir les usagers des dispositifs qui les concernent : « La dépendance, comment ça s’organise. Les gens confondent tout. Pourquoi on leur explique pas qui fait quoi ? » A plusieurs reprises le parallèle a été fait entre la situation des usagers et des travailleurs sociaux : les uns et les autres manqueraient de reconnaissance, d’espaces de parole,

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connaîtraient l’isolement et un manque de confiance : « que l’institution nous fasse confiance ». A également été souligné le décalage des temporalités entre les trois protagonistes. Ce jeu à trois mériterait d’être un peu plus explicité : sommes-nous dans une triangulation possible ? Est-ce que le travailleur social est le passage obligé entre l’institution et l’usager.... ?

B. Les modalités d’intervention

Deux modalités d’intervention ont été particulièrement évoquées : la redécouverte des vertus du collectif, ne serait-ce que par le biais de l’information collective ou du développement social local : « le collectif permet plus l’adhésion ». « Lors des entretiens individuels, la réponse est formatée. En groupe il y a une liberté d’action pour les travailleurs sociaux et on créé les réponses avec les personnes ».

La pratique du contrat comme passage obligé a été fortement discutée de par « l’adhésion de façade qu’elle provoque et l’absence d’investissement de la famille [dans le cas de l’aide éducative] ».

C. L’accès aux droits

Des participants ont fait état de la difficulté d’accéder aux droits : « il y a des usagers qui ont conscience du droit, ont tenté mais n’ont pas eu le droit ». L’ouverture des droits par des procédures complexes contribue alors à l’exclusion de certaines personnes. Il y aurait donc une démobilisation des personnes qui relèverait, pour partie, « de la responsabilité des institutions qui se désengagent dans l’accès aux droits », et notamment de l’absence de confiance, ce qui est noté comme le changement le plus important.

D. Les postures et les fondamentaux

Certains ont le sentiment que « la profession est abandonnée » ou encore que « notre champ d’action est de plus en plus réduit ». Cela amène alors à des postures discutables et en décalage avec les fondamentaux de la profession. L’un des nœuds réside, sans doute, dans le processus global de remise en cause de l’autonomie professionnelle. En disant cela il ne s’agit pas de revenir à un certain flou sur les activités des professionnels. Il est simplement question de réfléchir aux conditions nécessaires à un travail social de qualité. Compte tenu de l’évolution des situations des personnes qui s’adressent au travail social, de leur complexité croissante, la prise en compte de la singularité est de plus en plus nécessaire et elle n’est pas compatible avec des formes accrues de division du travail.

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Avec la Participation

Annexes

1. Les formations en travail social en Limousin en 2012

Diplômes Centres de Formation Diplômés

Diplôme d’Etat d’Aide Médico-Psychologique (DEAMP)

IRFE / IESF 89

Diplôme d'État d'Auxiliaire de Vie Sociale (DEAVS)

IRFE / IESF 63 Diplôme d'État d'Assistant Familial (DEAF) IRFE / IESF / IRFSS 28

Diplôme d'État de Technicien d'Intervention Sociale et Familiale (DETISF)

IRFE / IESF 12

Diplôme d'État de Moniteur Éducateur (DEME) IRFE / IESF 38 Diplôme d'État de Conseiller en Économie Sociale et Familiale (DECESF)

IRFE / IESF / Lycée Valadon

61

Diplôme d'État d'Assistant de Service Social (DEASS)

IRFSS 35 Diplôme d'État d'Éducateur Spécialisé (DEES) IRFE / IESF 68

Diplôme d'État d'Éducateur de Jeunes Enfants (DEEJE) IRFE / IESF 21 Diplôme d'État d'Éducateur Technique Spécialisé (DEETS) IRFE / IESF 1 Diplôme d'État de Médiateur Familial (DEMF) IRFSS 0 Certificat d'Aptitude aux Fonctions d'Encadrement et de Responsable d'Unité d'Intervention Sociale (CAFERUIS)

IRFE/ IESF 16

Diplôme d'État d'Ingénierie Sociale (DEIS) IRFE/IESF 4

TOTAL

436

**********************************************************

2. L’ENQUETE DE SATISFACTION

PREAMBULE :

Le colloque régional sur «L’accompagnement des usagers dans leurs parcours, une mutation du travail social, quelles réponses ? » s’est déroulé le 4 avril 2014, dans les locaux du Conseil Régional du Limousin. 217 personnes étaient inscrites et 181 ont répondu présentes lors de cette journée. Le taux d’absentéisme est de 16, 59%. Les résultats de l’enquête de satisfaction sont basés sur la collecte de 88 questionnaires soit un retour de 48,6 % des participants.

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Avec la Participation

LES CARACTERISTIQUES DES PARTICIPANTS AYANT REPONDU AU QUESTIONNAIRE REPRESENTATIVITE PAR FONCTION

Fonction Nombre Pourcentage

Non réponse 8 9,1% Cadre 15 17,0%

Etudiant 6 6,8% Représentant syndical 0 0,0%

Travailleur social 54 61,4% Usager du travail social 0 0,0%

Autre 5 5,7% TOTAL 88 100%

Au niveau des fonctions, la majorité des participants à ce questionnaire étaient des travailleurs sociaux (61,4%), puis des cadres (17%) et des étudiants (6,8%). Aucun représentant syndical ou des usagers n’a répondu à ce questionnaire. Au sein des travailleurs sociaux, il a été dénombré une majorité d’assistantes sociales

Profession Nombre de personnes

Assistante sociale 31 CESF 7

Educateur Spécialisé 3 Infirmière 1

Cadre – Chef de service

6

Moniteur Educateur 1 Conseillère technique

en travail social 2

Conseillère technique 1 Assistant socio-

éducatif 3

Chargé de mission inclusion sociale

2

Directeur adjoint 3 Médiatrice Santé 1

Président d’Association

1

Responsable de pôle 2 Référent autonomie 1

Formateur Libéral 1 Directeur 1

Représentant Collectivité territoriale

1

TOTAL 74

Profession/ Autres Nombre de personnes

Directeur 31 Stagiaire 7 Président

d’Association 3

Fonctionnaire 1 Elu 6

Représentant DDCSPP 1 Représentant

collectivité territorial 2

Infirmière 1 TOTAL 58

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Avec la Participation

REPRESENTATIVITE DES ORGANISMES EMPLOYEURS

L’organisme employeur le plus représenté est le Conseil Général (50%). Toutefois, il a été comptabilisé 3 représentants des Centres Communaux d’Action Social, 4 représentants des centres de formations et de l’éducation national (IRFSS, le Rectorat, Université de Limoges) , 1 représentant de la Mairie, 1 représentant d’un établissement hospitalier (CH Esquirol), 1 représentant du CREAHI Limousin, 4 représentants des services de l’Etat, 8 représentants d’associations à but non lucratif (La Fondation Jacques Chirac, ARSL, ADPEP 23, l’Association Le ROC, Autonom lab), 1 représentant du CDEF 87 et 2 représentants de CMPP. PARTICIPATION AUX ATELIERS

Lors de ce colloque, 5 ateliers ont été menés :

- L’atelier A traitant de la thématique : L’appropriation, par les institutions, des

prescriptions des politiques publiques et leur déclinaison sur le terrain en

prenant en compte les réalités du travail social

- L’atelier B traitant de la thématique : Les leviers d’une participation active de

l’usager et de son entourage ? Pour quelle organisation du travail social ?

(accompagnement collectif / projets individualisé…)

Nom de l’organisme Nombre de personnes

Conseil Général 87 12 Conseil Général 19 13 Conseil Général 23 0

Total Conseils Généraux

25

CCAS 3 IRFSS 2

CH Esquirol 2 Rectorat 1

CREAHI Limousin 1 Région Limousin 1

ARSL 2 Association le ROC 1

CDEF 19 1 CDEF 87 1

Université de Limoges 1 Mairie de Limoges 1

AUTONOM LAB 1 Fondation Jacques Chirac –

RAVS – SAMSAH 2

CMPP 2 ADEP 23 1

Service de l’Etat 3 TOTAL 51

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Avec la Participation

- L’atelier C traitant de la thématique : Travail social et interdisciplinarité dans

l’accompagnement global : vers l’autonomie et/ ou vers la prise en charge de la

perte d’autonomie de la personne (personne en situation de vulnérabilité)

- L’atelier D traitant de la thématique : Les enjeux d’un accompagnement

professionnel personnalisé pour les travailleurs sociaux (revalorisation,

formation, éthique, cadre institutionnel…)

- L’atelier E traitant de la thématique : La place du référent dans le parcours de

l’usager

Selon les réponses à ce questionnaire, 21,6% personnes ont participé à l’atelier D, 19,3% à

l’atelier B, 19,3% à l’atelier C, 14,8% à l’atelier A et 6 ,8% à l’atelier E. Toutefois, il a été

comptabilisé 18,2% de non réponse.

ACCUEIL – QUALITE DE L’ACCUEIL

Concernant l’accueil, la majorité des participants était satisfaite (47,7%), voire très satisfaite (47, 7%). 1 seule personne était insatisfaite et 3 très insatisfaites (3,4%). DEROULEMENT DE LA JOURNEE – DUREE DU COLLOQUE

Nombre Pourcentage

Non réponse 2 2,3% Trop long 0 0,0% Convenable 11 12,5% Satisfaisant 48 54,5% Trop court 27 30,7% TOTAL 88 100%

ATELIER Nombre Pourcentage

A 13 14,8% B 17 19,3% C 17 19,3% D 19 21,6% E 6 6,8% Non réponse 16 18,2% TOTAL 88 100%

Nombre Pourcentage

Très insatisfait 3 3,4% Insatisfait 1 1,1% Satisfait 42 47,7% Très Satisfait 42 47,7% TOTAL 88 100%

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Avec la Participation

La majorité des participants ont trouvé le déroulement de la journée satisfaisant (54,5%) et

convenable pour 12, 5 % d’entre eux. Toutefois, 30,7 % des personnes ont trouvé que la

journée était trop courte

INTERVENTIONS PLENIERES – QUALITE DES INTERVENTIONS PLENIERES

Nombre Pourcentage

Non réponse 9 10,2% Très insatisfait 2 2,3% Insatisfait 6 6,8% Satisfait 53 60,2% Très satisfait 18 20,5% TOTAL 88 100%

60,2 % des personnes ont été satisfaites des interventions plénières et 20,5% très

satisfaites. Seulement 6,8 % personnes étaient insatisfaites et 2,3 % très insatisfaites.

Toutefois 10,2 % n’ont pas souhaité répondre à cette question.

INTERVENTIONS PLENIERES – TEMPS ALLOUE AUX ECHANGES AVEC LA SALLE

Nombre Pourcentage

Non réponse 16 18,2% Trop long 1 1,1% Convenable 19 21,6% Satisfaisant 36 40,9% Trop court 16 18,2% TOTAL 88 100%

Au niveau du temps alloué aux échanges avec la salle, 40,9 % personnes ont été satisfaites

et 21,6 % ont trouvé que le temps alloué était convenable. Cependant 18,2 % des personnes

ont trouvé ce temps trop court. Il a été comptabilisé 18, 2% de non réponses.

ATELIERS – LES THEMES PROPOSES VOUS SEMBLENT :

Nombre Pourcentage

Non réponse 3 3,4% Hors sujet 0 0,0% Peu pertinents 1 1,1% Pertinents 66 75,0% Très pertinents 18 20,5% TOTAL 88 100%

L’ensemble des participants ont trouvé que les thèmes proposés étaient pertinents (75%) voir très pertinents (20,5%).

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Avec la Participation

ATELIERS – QUALITE DES ECHANGES

Nombre Pourcentage

Non réponse 23 26,1% Très insatisfait 3 3,4% Insatisfait 16 18,2% Satisfait 31 35,2% Très satisfait 15 17,0% TOTAL 88 100%

Au niveau de la qualité des échanges au sein des ateliers, 35,2 % des personnes sont globalement satisfaites et 17 % très satisfaites. Toutefois 18,2 % de personnes sont insatisfaites, 3,4 % très insatisfaites et 26,1% n’ont pas répondu à cette question. ATELIERS – DUREE DES ATELIERS

Nombre Pourcentage

Non réponse 7 8,0% Trop long 0 0,0% Convenable 13 14,8% Satisfaisante 29 33,0% Trop court 39 44,3% TOTAL 88 100%

Au niveau de la durée des ateliers, la majorité des personnes ayant répondu à cette question

a trouvé que la durée des ateliers était trop courte (44,3%). Cependant, 33 % des personnes

étaient satisfaites et 14,8 % ont trouvé la durée convenable.

APPORTS DE LA JOURNEE – AU COURS DE LA JOURNEE, J’AI SOUHAITE ET J’AI REUSSI A

M’EXPRIMER :

Nombre Pourcentage

Non réponse 3 3,4% Nullement 7 8,0% Partiellement 23 26,1% Suffisamment 50 56,8% Pleinement 5 5,7% TOTAL 88 100%

La plupart des participants qui ont souhaité, ont suffisamment réussi à s’exprimer (56,8%). Toutefois 26,1% des personnes ont trouvé qu’ils avaient eu que partiellement l’occasion de s’exprimer et 8% nullement.

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Avec la Participation

APPORTS DE LA JOURNEE – CE COLLOQUE VOUS A-T-IL PERMIS DE RENCONTRER DE NOUVEAUX PARTENAIRES ET/OU D’AVOIR DES ECHANGES INTERESSANTS ?

Nombre Pourcentage

Non réponse 4 4,5% Oui 68 77,3% Non 10 11,4% Je ne souhaite pas répondre 6 6,8% TOTAL 88 100%

77,3 % des participants à ce questionnaire ont trouvé que ce colloque, leur avait permis de rencontrer de nouveaux partenaires et/ou d’avoir des échanges intéressants. SATISFACTION SUR L’ENSEMBLE DU COLLOQUE

Nombre Pourcentage

Non réponse 4 4,5% Très insatisfait 1 1,1% Insatisfait 16 18,2% Satisfait 57 64,8% Très satisfait 10 11,4% TOTAL 88 100%

64,8 % des participants sont satisfaits de ce colloque voire même très satisfaits pour 11,4 % des participants. Toutefois, 18,2 % sont insatisfaits.

Satisfaction sur

l'ensemble du colloque

Non réponse

Cadre Etudiant Représentant syndical

Travailleur social

Usager du

travail social

Autre TOTAL

Non réponse 0 1 0 0 3 0 0 4 Très insatisfait

0 0 0 0 1 0 0 1

Insatisfait 0 4 0 0 11 0 1 16 Satisfait 6 10 4 0 34 0 3 57 Très satisfait 2 0 2 0 5 0 1 10 TOTAL 8 15 6 0 54 0 5 88

Globalement, la fonction n’a pas d’influence significative sur la satisfaction. VOS REMARQUES ET SUGGESTIONS – QUELLES SUITES ATTENDEZ-VOUS DES ETATS GENERAUX DU TRAVAIL SOCIAL ? (VOIR ANNEXES – TABLEAU DES REPONSES) 65 personnes ont répondu à cette question. En ce qui concerne les suites de ce colloque, la majorité des personnes souhaiteraient un retour. Certaines personnes aimeraient un compte-rendu du colloque régional et d’autres désireraient un retour des Etats Généraux du Travail Social (EGTS) (tant au niveau régional / inter-régional que national)

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Avec la Participation

Environ la moitié des personnes ayant répondu à cette question souhaiterait poursuivre ce travail de réflexion qui a été lancé par le colloque régional. Un certain nombre souhaiterait continuer la réflexion sur les thèmes proposés lors des ateliers, d’autres aimeraient élargir davantage les thèmes à aborder en prenant en compte les réalités de chaque partie concernée. Il serait souhaitable pour une partie des participants que ce travail se poursuive en incluant l’ensemble des acteurs de l’intervention sociale.

Cette réflexion pourrait se poursuivre de la manière suivante : Elle pourrait prendre la forme de rencontres régulières regroupant l’ensemble des acteurs du travail social. Cela pourrait se présenter sous forme de groupes de travail/ ou de réflexion qui traiterait d’un ou de plusieurs thèmes définis à l’avance. Ce travail pourrait se mener tant au niveau institutionnel, départemental ou régional. Au niveau régional, l’idée d’organiser des états généraux du travail social annuel a été soulevée.

En ce qui concerne les attentes au niveau national, la plupart des personnes souhaiterait que les EGTS aboutissent à une meilleure prise en compte des réalités du travail social qui ont été soulevées lors de cet évènement (difficultés, attentes, besoins). Ils aimeraient également que ces EGTS amènent à des axes de travail et à des actions concrètes novatrices et adaptées à l’évolution du travail social. Enfin, ils espèrent que ce travail permettra de faire reconnaitre le travail social à sa juste valeur (tant au niveau de son image que financièrement) et de le valoriser.

En conclusion, la majorité des participants aspirent à un réel changement dans les pratiques du travail social.

VOS REMARQUES ET SUGGESTIONS -VOS SUGGESTIONS RELATIVES A L'ORGANISATION Tout d’abord, il a été souligné à plusieurs reprises que cette manifestation été bien organisée. L’intervention de Mr FOURDRIGNIER a été remarquée par sa qualité. De même, il a été précisé que ce colloque avait permis des débats et des échanges intéressants. Toutefois, certains points auraient pu être améliorés : Premièrement, il a été souligné, à plusieurs reprises, que la durée du colloque était trop courte et notamment celle des ateliers. En effet, il aurait été intéressant d’accroitre le temps consacré au colloque pour permettre d’approfondir ou d’amener plus de précisions aux débats menés. Cela aurait pu permettre aux participants de proposer plus de préconisations mais également, de faciliter les échanges et les rencontres. De plus, une personne a souligné, que la restitution des ateliers était trop longue et pas assez interactive. Un échange plus intense sur les initiatives et expériences locales et innovantes aurait pu être envisagé. De même l’atelier C, du fait de son nombre important de participants et de la disposition de la salle, n’a pas permis l’expression de tous. Enfin, il aurait été utile, pour certaines personnes, de connaitre à l’avance l’atelier auquel ils été inscrits pour qu’ils puissent mener une réflexion en amont du colloque. Il a également été reproché, la non représentativité de tous les acteurs du travail social. En effet, le corps de métier d’assistante sociale était très représenté au détriment des autres métiers du social. Il a également été souligné une faible représentativité du secteur associatif et une très forte représentativité des collectivités territoriales. De surcroît, les usagers n’ont que très peu été représentés. Ce manque de représentativité de certains métiers ou institutions a été regretté notamment dans l’atelier sur l’interdisciplinarité. Enfin, il a été

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Avec la Participation

constaté, par un des participants, un très fort investissement des travailleurs sociaux mais un faible positionnement des encadrants pour amener des réponses aux problèmes soulevés. Selon un certain nombre de personnes, Mr FOURDRIGNIER aurait pu approfondir certaines idées. En effet, certains ont trouvé son intervention trop dense et étaient déçus de ne pas avoir pu échanger avec lui sur certains points. Il aurait été intéressant d’accroitre le temps de l’intervention et d’échange avec la salle suite à celle-ci. Enfin, certaines personnes reprochent la redondance des sujets abordés depuis quelques années et le fait que malgré ce genre de manifestation peu de choses concrètes sont mises en place pour réellement répondre à ces problématiques. En conclusion, la majorité des participants a été satisfaite de cette journée. Toutefois, les remarques et suggestions de certains vont pourvoir permettre d’améliorer les évènements futurs. VOS REMARQUES ET SUGGESTIONS - QUELLES SUITES ATTENDEZ-VOUS DES ETATS GENERAUX

DU TRAVAIL SOCIAL ? (REPONSES INITIALES)

Des rencontres d'échange avec une préparation en amont

Cette première expérience basée sur des généralités du travail social pourra par la suite être plus centrée vers des thèmes plus précis et ce afin de pouvoir approfondir certaines questions. La poursuite d'une réflexion sur le sens du travail social. L'éclairage sociologique est indispensable. Nouvelles réflexions sur le travail social Continuité de ces réflexions et de ces ateliers avec tous les partenaires. Avoir un retour de ces Etats Généraux en lien direct avec les conclusions de ces ateliers Des réponses concrètes Une meilleure prise en compte des réalités du travail social. Conservation des spécificités des travailleurs sociaux en termes de formation. Poursuites de la collaboration entre les différents acteurs (bien au-delà du colloque). Faire remonter les difficultés et les expériences des acteurs de terrain (travailleurs sociaux) et les associer à la réforme qui suivra. Prise en compte de la réalité du travail social aujourd'hui. Compte-rendu des étapes suivantes (Colloque Régional, Assises Interrégionales et Etats Généraux). Organisation d'échanges à l’échelle départementale. Synthèse globale des ateliers thématiques Le communiqué qui synthétise le travail de la journée Une meilleure prise en compte des besoins de l'usager en dotant les travailleurs sociaux de plus de moyens. Une reconnaissance du travail social. Se donner les moyens d'une réflexion de fond qui intégrerait et prendrait en compte les réalités de chaque partie concernée. Toujours les mêmes questionnements depuis déjà plus de 15 ans. Quels changements? Quelles évolutions ? Alors quelles attentes ? Je n'ai plus de réponse. Textes d'orientation du travail social. Politique de formation/d’évolution. Evolutions statutaires Recevoir la synthèse des "Assises Interrégionales" de Bordeaux Des propositions novatrices. Il semble parfois que les échanges se limitent à "enfoncer des portes ouvertes"

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Avec la Participation

Que les propositions faites puissent aboutir Actions concrètes pour une coordination entre les institutions et les travailleurs sociaux afin de clarifier l'action publique au service de l'usager. Une prise en compte des politiques, des attentes du travail social. Ce colloque met de nouveau en avant les questionnements globaux des travailleurs sociaux. Mais quelles réponses ? Si des réponses ont été proposées comment les mettre en œuvre ? 1retour, 1 implication? Un retour écrit de la journée. La mise en place de groupe de travail au sein de notre employeur/ collectivité pour mettre en place une réelle réflexion sur "comment faire évoluer notre travail au quotidien, notre pratique ?" DU CHANGEMENT !! Avoir un retour / synthèse écrite de cette journée. Etre informée des suites faites à ce colloque. J'attends des réponses concrètes aux interrogations posées et notamment sur les capacités des institutions à se remettre en question. Une rénovation du travail social et de sa valorisation Dans un premier temps avoir plus de temps pour avoir une réelle réflexion. Un changement des pratiques au vue d'une prise en compte adaptée de l'usager.

Merci de nous envoyer les comptes-rendus (bonne idée) Reconnaissance de notre métier par nos institutions L'organisation de temps plus régulier d'échanges sur le travail social Prise en compte de notre réalité de travail par les politiques publiques et par conséquent un ajustement. Que ceux-ci permettent d'apporter aux travailleurs sociaux des axes d'actions adaptés aux évolutions rapides de la société liées en particulier à la crise économique. Beaucoup de constats, d'états des lieux, de réflexion mais peu de pistes concrètes d'action. Mise en place de groupe de travail et/ ou de réflexion au niveau local, par rapport aux pistes de réflexion engagées. Associer encore plus les usagers au travail de réflexion. La prise en compte des différents "problèmes" soulevés lors des Etats généraux mais aussi des axes de travail proposés lors des diverses interventions. Peut-être serait-il envisageable de créer à nouveau des temps de réflexion afin de proposer d'autres axes et d'autres propositions de travail. Il serait souhaitable de poursuivre cette réflexion et d'organiser des Etats Généraux annuels Des pistes de travail afin de mettre en œuvre des projets dans le cadre de mon mandat d'élue (adjointe au maire à l'action social) J'attends que nos propositions soient étudiées et que leur faisabilité soit évaluée pour qu'elles puissent par la suite être mises en place sur le terrain. De plus, j'espère que ce travail de réflexion va pouvoir se poursuivre au-delà des Etats Généraux. Des lieux d'échanges formalisés entre travailleurs sociaux de tous horizons. Un retour des conclusions des groupes vers les Etats généraux nationaux qui engendrera des modifications au niveau national. Une continuité sous forme de groupes de travail avec davantage d'acteurs du secteur associatif. Réelle prise en compte des difficultés des usagers et du poids des tâches administratives Une reconnaissance du travail social, valorisation des pratiques, meilleure prise en compte des besoins de l'usager. Qu'il puisse y avoir un retour et que les groupes de travail/ réflexion puissent être proposés plus régulièrement.

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Avec la Participation

Une continuité dans les rencontres sur les échanges. Prise en compte des travaux des groupes de travail au niveau national. Avoir un compte-rendu des interventions et échanges. Souhait d'être porteur de changement. Que cet investissement ait une suite avec de nouvelles rencontres. Synthèse de la journée du 4 avril 2014 et retours des suites qui seront données des Etats Généraux de juin et au niveau national Valoriser les professions du social. Faire remonter les réalités du travail des professionnels pour une meilleure prise en compte et adaptation des formations. Poursuite d'échanges de ce type (thématiques éventuellement) au niveau régional. Mise en place d'une nouvelle journée de réflexion et de travail pour avoir le retour des EGTS d'octobre. Reconnaissance du travail social de terrain (dans toutes ses dimensions) Un retour et une continuité de ce travail en s'ouvrant sur le partenariat avec le sanitaire et une meilleure représentation du médico-social. Beaucoup de représentants des services publics (CG), sentiment d'isolement sur cette journée pour le privé non lucratif! Meilleure reconnaissance des travailleurs sociaux (image + financière). Plus de moyens d'intervention (besoin de plus de personnel sur le terrain) Une réunion de retour des réunions qui vont suivre. Un rassemblement tous les ans pour faire le point sur l'évolution du travail social. Poursuite de la réflexion à un niveau territorial (département) Créer de nouvelles rencontres afin d'approfondir les thèmes abordés. Avoir un retour des thématiques abordées au sein des différents groupes nationaux. La mise en place d'un travail en partenariat efficace au service de l'usager. Une vraie poursuite des réflexions partagées entre institutions est nécessaire. Une remontée et une prise en compte des retours faits par les différents ateliers. Rapport d'amélioration/ d'évolution du travail social. Que les travaux de synthèse soient transmis aux participants et aux décideurs. Des espaces d'échanges à partir de thématiques travaillées et étayées par un intervenant

VOS REMARQUES ET SUGGESTIONS -VOS SUGGESTIONS RELATIVES A L'ORGANISATION

Avoir une grille de réflexion préalable à l'intervention

Avoir en plus des apports théoriques, des expériences locales innovantes, atypiques. Le regroupement de ces professionnels pourrait aussi conduire à des échanges plus riches et diversifiés. Un colloque annuel serait intéressant. Poursuivre les moments d'échange. Durée des ateliers plus longue. Un réel mélange des participants : tous les diplômes présents et non une majorité d'assistantes sociales. Echanges intéressants mais pas assez de temps pour réellement rencontrer des partenaires. Il aurait été intéressant de connaitre à l'avance l'atelier dans lequel nous étions inscrits. En effet, j'ai participé à un atelier qui n’était pas mon premier choix. Le savoir à l'avance m'aurait permis de réfléchir au thème et de peut-être mieux en débattre. Nous entendons une fois de plus les mêmes réflexions. Cela dure depuis des années. Réflexions plus précises sur les formations. Bonne organisation Réflexion plus précise sur les formations et les futures adaptations de ces formations notamment en termes de "passerelles". Alors que les travailleurs sociaux ont des spécificités propres permettant d'être complémentaire sur le terrain.

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Avec la Participation

Inviter des usagers, faciliter leur présence et leur expression. Trop restreint aux agents du CG Pour ce colloque, une journée, trop court pour faire un véritable état des lieux en 2014 du travail social RAS L'intervention de Mr FOURDRIGNIER très pertinente mais trop dense, du coup, frustrée de ne pas pouvoir échanger sur tous les aspects abordés. Dommage de ne pas associer de positionnement sur les perspectives de travail des directeurs des services. "C'est la première amorce de confiance entre travailleurs sociaux et institution". Einstein disait : "l'imagination est plus forte que l'intelligence" alors laissez-nous imaginer notre travail de demain en nous faisant confiance sur notre expertise du terrain et notre savoir-faire auprès des usagers ? L'intervention de M FOURDRIGNIER reste pour moi une frustration. J'ai trouvé que son travail était extrêmement intéressant mais son temps trop limité a fait de cette intervention un cours magistral non terminé pour l'auditeur. De plus j'ai senti un grand investissement des travailleurs sociaux, "agent de base" de terrain. Cependant, je regrette l'absence de réponses, de place et de positionnement des directeurs, nos "grandes têtes pensantes". L'institution et la place qu'elle nous fait en tant que technicien ont-elles le même langage ? En tout cas des réponses auraient pu être apportées en raison des nombreux questionnements posés autour du fonctionnement institutionnel. Il aurait fallu avoir plus de temps dans les ateliers, (un peu au pas de charge). Merci pour l'intervention de M FOURDRIGNIER, brillante revigorante et qui permet de se dire que notre travail et notre vision de celui-ci n’est pas "déconnante". Temps laissé aux ateliers trop court Les thématiques des ateliers étaient peut être trop vaste pour certains et les ateliers ont eu du mal à structurer les interventions, pour passer des constats aux pistes d'amélioration. Pas de temps pour réellement "rencontrer" de nouveaux partenaires mais les échanges lors des retours d'ateliers étaient intéressants. Le temps imparti aux ateliers et aux restitutions a semblé trop court. Le temps du matin avec Mr FOURDRIGNIER était très intéressant mais trop rapide. Certains ITEMS auraient pu être approfondis. La restitution de l'après-midi était un peu longue et pas assez interactive. Aucune RAS Réserver davantage de temps aux ateliers et à la préparation de la restitution. Ce colloque ne m'a pas permis de rencontrer suffisamment de nouveaux partenaires et/ou d'avoir suffisamment d'échanges intéressants. RAS Bien, Intervention de Mr FOURDRINIER excellente, les ateliers étaient très intéressants. Bonne expérience. Les temps pour les ateliers un peu court car échanges riches et denses. Un peu plus de temps aurait permis d'approfondir ou d'amener un peu plus de précision. Le secteur associatif, émanation de la société civile et promoteurs de l'action sociale, à briller par sa sous-représentation comme les représentations des usagers. Suite à l'intervention du matin, il manquait de temps d'échange avec M FOURDRIGNIER avant le passage aux ateliers. Nombre important de participants dans le groupe de travail qui ne permet pas l'échange et l'expression. La disposition des participants dans l'hémicycle ne permet pas non plus l'échange.

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Avec la Participation

Rien à redire c'était très bien organisé. La durée des ateliers était satisfaisante pour approcher les thématiques mais trop courte pour élaborer des propositions. Temps d'intervention de Mr FOURDRIGNIER trop court J'ai trouvé que les interventions des professionnels présents portaient trop sur l'exercice professionnel de chacun et non sur l'usager en lui-même. Trop peu de représentation de professionnels différents, présence essentiellement d'assistantes sociales alors que le thème de l'atelier était « l'interdisciplinarité ». Comment échanger sur l'interdisciplinarité alors qu'une seule profession était présente majoritairement ? Le secteur associatif est très peu représenté alors que le travail social des collectivités territoriales est très présent. Cela n'a pas permis une approche transversale du travail social.

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3. Tableau des inscriptions de l’ensemble des participants et leur organisme employeur

Unir les Associations pour développer les solidarités en Auvergne Limousin (URIOPSS)

Conseiller en Economie Social et Familial (CESF) - Conseil Général de la Haute-Vienne

Assistante Sociale -Mutualité Sociale Agricole du Limousin (MSA)

CESF -Association de Réinsertion Sociale du Limousin (ARSL)

Conseil Général de la Haute-Vienne

Maire Adjointe

Référente Autonomie Conseil Général de la Haute-Vienne

Région Limousin

Infirmière - SAMSAH USSEL

Directeur du Foyer Paul Nicolas -ARSL

Chargé de mission - Autonomlab

CESF - Conseil Général de la Haute -Vienne

Assistante sociale - Conseil Général de la Corrèze

Etudiante AS 3ème année - Institut Régional de Formation Sanitaire et Sociale du Limousin (IRFSS)

AS - Conseil général de la Haute-Vienne

CESF -Conseillère Habitat - Conseil Général de la Haute Vienne - Service Habitat

AS - Référente RSA - Conseil Général de la Corrèze

AS- Conseil Général de la Corrèze

Responsable filière sociale - Institut Régional de Formation Sanitaire et Sociale (IRFSS) Croix rouge

AS - Conseil Général de la Haute-Vienne

AS - Centre Médico Psycho Pédagogique d'Aubusson (23)

Rectorat de Limoges

Directeur de l'Association Régionale d'Education Sensorielle (ARES) du Limousin

AS - Université de limoges

Président - Collectif Inter associatif sur la Santé du Limousin (CISS)

AS - Conseil Général de la Corrèze

Coordonnatrice en travail social - Conseil Général de la Creuse

CESF - Conseil Général de la Haute-Vienne

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Avec la Participation

AS - Conseil Général de la Haute-Vienne

Chef de service - Réseau d'Accompagnement à la Vie Sociale de la Haute Corrèze (RAVS)

Responsable de pôle - Institut Régional de Formation aux Fonctions Educatives (IRFE)

Directeur - Association départementale des parents et amis de personnes handicapées mentales (ADAPEI)

Directeur Logement Insertion - Conseil Général de la Corrèze

Educateur - Conseil Général de la Haute-Vienne

Directeur - Association Education Creuse Jeunes Familles (AECJF 23)

Formatrice - Institut Régional de formations Sanitaire et Sociale (IRFSS) du Limousin

Assistant socio-éducatif - Conseil Général de la Corrèze

Responsable Projet - Agence Nationale des Solidarités Actives (ANSA)

Responsable accompagnement social - Centre Communal d'Action Sociale de Brive

Directrice adjointe - Association de Réinsertion Sociale du Limousin (ARSL)

Directeur - Centre Régional d’Etudes et d’Actions pour les Handicaps et Inadaptations en Limousin (CREAHI Limousin)

CESF - Centre Communal d'Action Sociale de Guéret

AS - Mutualité Sociale Agricole de la Haute-Vienne

Direction Régionale de la Jeunesse des Sports et de la Cohésion Sociale du Limousin (DRJSCS)

Institut Régional de Formation Sanitaire et Sociale (IRFSS) Croix rouge

Assistant socio éducatif - Centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) Bernard Patier à Brive

Directeur Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations (DDCSPP) de la Corrèze

Conseil Général de la Corrèze

AS- Centre d'Assurance Retraite et de la Santé au Travail (CARSAT) - Centre-Ouest

Moniteur Educateur - Centre Hospitalier d'Esquirol (CH)

Médecin - Agence Régional de la Santé du Limousin

Conseil Général de la Haute-Vienne

Délégation régionale de la branche paritaire des associations à but non lucratif

Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations de la Creuse

Responsable Pôle Action Sociale Centre Communal d'Action Sociale Limoges

AS de secteur - Conseil Général de la Corrèze

Formateur - Institut Régional de Formation Sanitaire et Sociale du Limousin (IRFSS)

Educateur spécialisé

AS référente RSA - Conseil Général de la Corrèze

Conseillère technique - Conseil Général de la Haute-Vienne

Chargé d'étude -Pôle Ressource Etude Formation en Action Sanitaire et Sociale du Limousin (PREFASS)

Direction Régionale de la Jeunesse des Sports et de la Cohésion Sociale (DRJSCS)

Etudiante en Diplôme d'Etat de CESF au Lycée Valadon

AS - Centre d'Accueil pour Demandeurs d'Asile (CADA) Groupe d'Aide au Travail, au Reclassement, à l'Education et à la Migration (GATREM )

Etudiante

Directeur adjoint - Association de Réinsertion Sociale du Limousin (ARSL)

AS - Centre Hospitalier d'Esquirol

Référente RSA Pro - Conseil Général de la Corrèze

Responsable de pôle - Institut Régional de Formation aux Fonctions Educatives (IRFE)

Sociologue

Chef de service adjoint - Conseil Général de la Creuse

Etudiante - Institut d'Economie Sociale Familiale

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Avec la Participation

Chef de service - Association de Réinsertion Sociale du Limousin (ARSL)

Direction Régionale de la Jeunesse des Sports et de la Cohésion Sociale (DRJSCS)

AS - Conseil Général de la Haute-Vienne

AS - Conseil Général de la Haute-Vienne

Responsable Pole autonomie - Centre Communal d'Action Sociale de Brive

Centre Régional des Œuvres Universitaires de Limoges (CROUS)

AS - Conseil Général de la Haute-Vienne

Conseil Général de la Haute-Vienne

Directrice - Centre d'Accueil pour Demandeurs d'Asile (CADA) - Association de Réinsertion Sociale du Limousin (ARSL)

AS Centre Hospitalier d'Esquirol

Direction Régionale de la Jeunesse des Sports et de la Cohésion Sociale

Directrice territoriale Adjointe - Protection Judicaire de la Jeunesse du Limousin

Académie de Limoges

Conseillère Technique en Service Sociale - Direction des Services Départementaux de l'Education Nationale (DSDEN)

Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH 23)

Conseil Général de la Corrèze

Conseillère Technique en Service Sociale - Direction des Services D2partementaux de l'Education Nationale (DSDEN)

Etudiante CESF

Directrice action sociale - Conseil Général de la Creuse

Cadre technique - Centre Médico Psycho Pédagogique Guéret

Educateur Spécialisé - Maison d'Enfants à Caractère Social (MECS)

Coordonnatrice -Centre Communal d'Action Sociale de Guéret

Chargé de mission - Agence National des Solidarités Actives

Directeur - Fond d'Assurance Formation de la Branche sanitaire, sociale et médico-sociale, privée à but non lucratif (UNIFAF)

Cadre médico-social - Représentante Association Régionale des Professionnels en Économie Sociale Familiale (ARPESF)

AS - Conseil Général de la Corrèze

Etudiante-IRFSS

AS - Conseil Général de la Corrèze

Chargé de Mission - Conseil Général de la Corrèze

Educatrice spécialisée - Centre Communal d'Action Social MAIRIE LIMOGES

AS - CG Corrèze

AS - CCAS MAIRE LIMOGES

Directrice d'une Maison du département (MDD) - CG 87

AS - CG 87

AS - Conseil Général

Conseillère Technique de service social - DSDEN 87

AS CG 19

Enseignante Lycée Valadon

Professeur - Institut d'Administration des Entreprises (IAE)

Adjointe action sociale - CG 87

CESF - CCAS Guéret

AS - CG 87

AS de secteur -CG 87

Stagiaire pôle développement social territorial à la DRJSCS du Limousin

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Avec la Participation

Travailleur social de secteur - CG 19

Travailleur social - Mutualité Sociale Agricole 87

CESF- MSA Limousin Site 19

AS du personnel - DSDEN 23

Cadre supérieur socio-éducatif - CH Esquirol

Directrice pédagogique - IRFE

Assistant socio-éducatif CCAS 87

Educateur Spécialisé - CG 87

Cadre socio-éducatif Ŕ ARSL

IRFF LIMOUSIN

Travailleur Sociale - CCAS MAIRIE LIMOGES

Association des Maires Adjoint de la Creuse - Mairie de Guéret CCAS

Adjoint secteur social

AS - CG 87

AS - CG 19

AS - Maison de Service Départemental d'Uzerche - CG 19

CESF - CG 19

Travailleur social - Entr'AIDSida Limousin

Directeur adjoint - DRJSCS 33

Délégué du préfet - Politique de la ville - Préfecture de la Haute-Vienne

Etudiante MASTER DCF

Chef de projet santé - G 19

Chef de service MSD - CG 19

IESF

CESF - CG 87

Conseil Régional

DDDCSPP 23

CG 19

CG 19

Chef de service - AECJF Guéret

AS - CG 87

AS - CG 19

AS - CG 87

Président - Association le Roc

AS - CG 19

DDCSPP 87

Référente autonomie - CG 87

CG 19

PREFASS

CCAS LIMOGES

Association des Maires de France (AMF) 87

Directeur adjoint - IRFSS LIMOUSIN

IRFSS

AS - MSA LIMOUSIN

AS - MSA LIMOUSIN

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Avec la Participation

Juin 2014 – DRJSCS du Limousin – Pôle Formation, Diplômes, Emploi