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Le devenir du CREGG
F. V I C A R I , Nancy (France)
<< Tout ce qui fait le monde, tout ce qui a 6t6 beau et grand dans ce monde,
n'est jamais n6 d 'un discours rationnel ~>
Yasmina Reza
in A r t
Soucieux de ne pas t o m b e r dans un d61ire messia- nique, je me limiterai tt vous livrer quelques id6es qui n ' engagen t que moi sur l ' avenir du C R E G G .
Le fil conducteur sera alphab6t ique.
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Condrieu 1981
U n q u a r t e r o n de fu turs creggis tes , r a p i d e m e n t 6paul6 pa r une quinza ine de vo lon ta i res , fonde un club informel qui en deux jours, r6ussira h t rouver sa voie. Ce sera celle de l 'am61ioration de la qualit6 de la gastro-ent6rologie lib6rale.
Le syndicalisme avait besoin de prat iciens ayant la ma i t r i se de tous les actes de la disc ipl ine qu ' i ls avaient ~ d6fendre et un sens pouss6 de leurs respon- sabilit6s.
Les soci6tds savantes et sur tout les associations de F M C ne devaient plus res ter le pr6 carr6 des hospi- talo-universitaires.
En t re ces deux aspirat ions extr6mes, allait s ' instal- ler pour r6pondre /a la sp6cialisation du savoir m6di- cal, la cohor te des Commiss ions que vous connaissez.
U n e seule activit6, que l ' on nous a pou r t an t sou- vent reprochde, ~ tort, a 6t6 un 6chec : le lobbying. Nous avions voulu, d6s les p r e m i 6 r e s ann6es , faire des g roupemen t s d 'achats pou r le mat6riel , pour les a ssurances . . , le ca rac t6 re t r op indiv idual i s te des m6decins a 6touff6 toute tentat ive.
Alors quel avenir pour ces gens-lh qui part is de 19, sont ~ pr6sent pros de 700.
Club
Club il est n6, club, le C R E G G doi t res ter . Je n ' imagine pas des 61ections d6mocra t iques avec cam- pagnes 61ectorales. Dans les instances dirigeantes, la r6gle doit res ter la coopta t ion et toute bonne volont6 n ' a jamais 6t6 refus6e.
Le pros61ytisme n 'es t pas la r6gle non plus mais un grand n o m b r e d ' adh6ren t s peu t 6tre une p reuve de r econna i s sance , un g i s emen t de m a t i 6 r e grise, une force de pression possible. . , parfois 6tiquet6e de nui- sance.
Cr~ativit~
Elle doit 6tre notre mo teu r pour les ann6es ~ venir. La m6decine 6volue vite et son m o d e d 'exerc ice 6ga- lement. I1 faut savoir 6tre cr6atif, imaginat i f et p ropo- ser des s t ructures nouvelles. L ' adap tab i l i t6 reste un facteur de progr6s.
Culture
Vingt ans de vie de << creggiste >> m ' o n t permis de d6couvrir des coll6gues de grande culture. A c6t6 de nos pr6occupat ions professionnelles, il serai t souhai- table de susciter le r e g r o u p e m e n t de tous ceux qui pensent appor te r h notre institution, une 616vation du d6bat dans quelque doma ine que ce soit. U n e nou- velle <~ commission culture >~ est h cr6er. Si elle pou- vait dans un p remier temps nous app rend re h mieux 6crire, mieux nous expr imer e t a bien communiquer , ce serait d6j~ un appor t justifiant son existence.
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R~fl~chir
Reste toujours la base avant toute action. C o m m e nous l 'avons souvent demand6 et propos6, les Creg- gistes par t is pou r nous d6fendre dans des instances officiel les c o m m e les syndica ts ou les soci6t6s savantes ou dans des lieux plus polit iques, peuven t et doivent t rouver un lieu de r6flexion toujours ouver t pour eux parmi nous.
R~seau
Notre m o d e d 'exercice 6volue et si les cabinets de groupe de gastro-ent6rologie ont donn6 naissance au C R E G G , le plus souvent au tour d ' une installat ion de radio, la n6cessit6 de tavai l ler en r6seau, ouvre des horizons nouveaux :
- - R6seaux de canc6rologie dont la gastro-ent6ro- logie doit res ter le mail lon fort ;
- - R 6 s e a u x de pe lv i -p6r in6o log ie avec nos col- 16gues gyn6cologues, urologues, psychologues , kin6- s i th6rapeuthes ;
- - R6seaux thoraciques : cardiologie , pneumolo - gie, O R L , etc.
A c t a E n d o s c o p i c a V o l u m e 32 - N ~ s p e c i a l C R E G G - 2 0 0 2 419
L 'e ndosc op i e e l l e -m6me devra 6voluer vers une endoscopie de diagnostic, 16g6re et une endoscopie lourde dans de grands cen t res d ' imager ie diagnos- tique et interventionnelle.
La transversalit6.. , c 'est un peu cela.
R6formes
La r6forme de la nomencla ture par une revalorisa- tion de l 'acte intellectuel qu 'es t la consultation, en e s t un exemple.
Cependant , a t tent ion ~ ne pas tomber dans l'exc6s inverse qui n6gligerait l 'acte technique.
Comme le disait Chateaubr iand : << Les bras ne ser- vent que les intelligences ,>.
R6f~rence
Comme par le pass6, le C R E G G doit, vis-ta-vis de nos partenaires, en part iculier de l ' industrie pharma- ceutique, rester une r6f6rence.
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Excellence
- - Elle est la cond i t ion ind ispensable ~a la r6f6- rence ~a laquelle nous venons de faire allusion.
- - Elle passe indiscutablement par une FMC sans cesse am61ior6e non seulement subie, mais de plus en plus dispens6e : ~ nos coll6gues, ~ nos cor respon- dants, ~a l '6 t ranger , d e m a i n aux associat ions de malades . On a p p r e n d b e a u c o u p mieux en ensei- gnant.
Evaluation
1) E v a l u a t i o n i n d i v i d u e l l e
Si l '6valuation de l 'hospitalisation publique et pri- v6e a d6jh commenc6 , l ' 6va lua t ion individuel le va devenir une n6cessit6.
L '6re du monopole des soins m6dicaux qu'exerqait le m6decin est r6volue.
La m6decine est devenue plus efficace et plus coO- teuse. I1 faut donc rendre de plus en plus de comptes
la fois au malade et h la collectivit6.
Le <~ pouvoir des pat ients >> rapidement encadr6 par les professions juridiques exigera de nous tous d '6tre capables de r6pondre ta tout momen t du choix de nos pratiques.
Ceci passe par une 6valuat ion pe rmanen te de ces pra t iques sous tous leurs aspects et incidences. Sachons anticiper et faire des proposi t ions avant de les subir.
A tout moment , il faudra veiller h replacer les 6va- luations dites id6ales dans un concept du raisonnable et du possible.
2) E v a l u a t i o n d e n o s i n s t i t u t i o n s
Par analogie avec ce qui se passe dans les autres 6 tabl issements (g randes 6coles, universi t6s am6ri- caines) , demain, une 6valuat ion, un c lassement de nos 6coles de M6decine et centres de soins, deviendra la r~gle.
La carte de visite de ces 6tablissements, d6pendra de leur r e n o m m 6 e , de leur capaci t6 fi a t t i rer des malades de l '6 t ranger , des 6tudiants , des postgra- duate.
Si le f inancement de la sant6 doit faire appel ~ des assurances priv6es, ces 6valuations seront incontour- nables et indispensables : ra ison de plus pour anti- ciper.
Cependant , il faudra veiller ~ ne pas tomber dans l 'exc6s du << ranking >> ~a l ' am6r ica ine et faire un hit parade ~ tout propos. C'est en cela que le C R E G G doit rester un lieu de r6flexion.
I1 lui f audra savoir analyser , mai t r i se r les outils pour le faire, coopter les professionnels n6cessaires si besoin afin d ' appor te r comme touche finale sa vision r6aliste.
Europe
P o u r options
c o m p a r e r e s sen t i e l l emen t et just i f ier nos syndicales et politiques.
Euristique
Nous repr6sentons ce r t a inemen t le meil leur sup- port pour une m6decine exp6rimentale.
Economie
A tous points de vue : pour la gestion de nos lieux de travail , p o u r nous d6 fendre vis-a-vis de nos tutelles : nous avons besoin d ' une fo rmat ion socio- 6conomique. Le C R E G G , en s 'aidant de profession- nels comp6tents, devra savoir y r6pondre.
Efficacit6 - Engagement
L'efficacit6 passe par une certaine coh6rence, par de la discipline.
L 'engagement au sein des associations de FMC et des soci6t6s savantes doit ~tre massif.
L ' engagemen t syndical doit 6tre total. Qu' i l y ait des avis divergents ~ la base, ne peut ~tre qu'enrichis- sant pour la discussion.
Mais l 'objectif doit ~tre la recherche d 'un consen- sus capable de satisfaire le plus grand n o m bre pos- sible afin d ' abou t i r ~ un f ront syndical unifi6. A c e stade, les part icularismes n 'on t plus lieu de s 'expri- mer.
Mieux, c'est vers une coh6sion avec toutes les pro- fessions de sant6 qu' i l faut t endre et ce d6j~ sur le plan loco-r6gional. N'oubl iez pas que la division est la premi6re faiblesse ds professions de sant6.
420 Volume 32 - N ~ spOcial CREGG - 2002 Acta Endoscopica
E v o l u t i o n
Afin de mieux organiser l ' avenir qui sera diff6rent selon les sp6cialit6s et diff6rent 6ga lement selon les r6gions, la mise en place d ' u n o b s e r v a t o i r e de l '6volu- t ion d e n o t r e p r o f e s s i o n pourra i t se justifier.
S'il y a p6nur i e de voca t ions , c ' e s t en fa i san t connat t re l 'a t t rai t de notre profess ion que nous pour- rons renverse r la tendance . U n e mei l leure connais- sance de ce qui se passe ~ l '6 t ranger pourra i t ~tre la so lu t ion ~t ce r t a ines s i tua t ions difficiles a cour t et m o y e n terme. Exemple d 'un gas t ro-ent6rologue hol- landais s ' installant dans le Gers , si tuation cri t ique des j eunes m6dec ins suisses auxque l s on in te rd i t p o u r quelques ann6es, toute installation, etc.
G 6 n 6 r o s i t 6
Ne l 'oublions j amais.
- - R. Castro, B. Grand jon 6taient nos r6f6rences. D ' u n e mani6re insti tutionnelle ou par des individua- litds vo lon ta i res , il se ra i t b o n que le C R E G G rep renne le f lambeau.
G r a n d e s g u e u l e s
Elles sont parfois n6cessaires et les m6pr iser serait une grave erreur.
G l o b a l i t ~
J ' a i voulu dans ce deux i ~ m e << G >>, a j ou t e r en quelque sorte, des activit6s 6vocatrices de globalisa- tion, de mondial isat ion peut-Stre.
Le cofit des p la teaux techniques, leur rentabi l isa- tion, la mise en place de r6seaux vont nous am ene r d 6 v e l o p p e r des s t ruc tu res de soins i n t e rm6d ia i r e s en t re le sys t~me hosp i t a l i e r pr iv6 et public . A u C R E G G de savoir jouer le r61e d ' interface.
Pour ceux qui en ont le d6sir, le C R E G G doit pou- voir 8tre un par tena i re privil6gi6, dans les deux sens, en tendons nous bien, pou r d6velopper d ' au t res acti- vit6s.
Quelques-unes se sont d6j~ expr im6es :
- - Imager ie : Hifi Communica t ion
- - Edi t ion : A L N , D u r e y
- - In format ique : A n a m o r p h i c studio
- - Hygi6ne hospital i6re : G e r m a n d e
D ' au t r e s vont voir le jour :
- - Essais th6rapeut iques : A 7
Toutes ces activit6s, n6es sur un m o d e ~ am a teu r ~, ont 6t6 t6t ou ta rd conf ront6es ~ la n6cessit6 de la professionnal isat ion pour garant i r leur p6rennisat ion.
Une activit6, non encore ment ionn6e, m6ri te enfin que l 'on s 'y int6resse, la pol i t ique :
- - soit pa r le biais des par t i s , pa r la voie de la ddputa t ion et le C R E G G a b ien d6mon t r6 dans les ann6es pass6es que le cl ivage pol i t ique n ' ava i t que peu de prise sur la d6fense de la profess ion ;
- - soit par le biais d ' ins tances nat ionales ou rdgio- hales comme :
�9 le Conseil Const i tut ionnel et Social ~ 3 niveaux possibles : nat ional , r6gional ou de la c o m m u n a u t 6 urbaine qui sont des instances de r6flexion ;
�9 les conseils r6gionaux et g6n6raux ; �9 les municipalit6s ; �9 les chambres de c o m m e r c e ;
- - la logique voudrai t 6ga lement que les m6decins puissent si6ger un jour de droit dans les C P A M et les C N A M ;
- - dans les minis t~res , les fonc t ions de consei l dev ra i en t r 6 p o n d r e ~ un ce r t a in p a r i t a r i s m e en t r e lib6raux et universitaires.
Pour joue r h ce jeu de l ' a l p h a b e t , n o m b r e d'616- ments ont 6t6 << cloisonn6s >>. Vous avez tous devin6 toutes les passerelles qui d6filaient sous vos yeux d 'un compar t iment ~t l 'autre.
Enfin, de la globalisation, on peu t glisser ?a la mon- dialisation. Les activit6s que certains d ' en t r e nous ont d6j~ initi6es, doivent 8tre d6velopp6es :
- - Deux pensent/a l ' E u r o p e dans les Unions ;
- - Un certain n o m b r e par ie D a k a r ;
- - Un part ~ HanoY de t emps en temps.
C o n c l u s i o n
Oui les temps sont difficiles. Mais il faut savoir qu '~ la peur du lendemain, peu t suivre la ten ta t ion de se r6fugier dans le conservat isme, le repli sur soi.
I1 faut croire ~ l 'ardeur, a la conviction, h l ' en thou- siasme, << on ne stabilise une d6mocra t i e que par le m o u v e m e n t >> disait Edoua rd Herr io t .
I1 faut pou r cela me t t r e l ' ac t ion au service d ' une vision, savoir con juguer ins t inct et exp6r ience . La pr ime va au pragmat ique, au mobi le , ~ l ' adaptable .
I1 ne suffit pas d ' avo i r de la tSte, il fau t aussi des tripes. . , et qui mieux que nous, gas t ro-ent6rologues , pourrai t en avoir ?
I1 nous faut sans cesse b o u g e r , sor t i r , c o m p a r e r pour am61iorer.
En guise de conseil , r e t e n o n s et m6d i tons une phrase que je lisais, enfant sur l e m u r de m o n 6cole pr imaire :
<< Je dois mes victoires au fait d ' avo i r toujours 6t6 en avance de 10 minutes sur mes adversa i res >>.
Ami ra l Nelson
Soyons toujours prSts ?a ant iciper !
Je vous souhai te ~ tous p le in d '6 to i l e s dans les yeux.
A c t a E n d o s c o p i c a V o l u m e 32 - N ~ spdc ia l C R E G G - 2 0 0 2 421