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Posters A141 transtympanique. Cette technique est prometteuse dans la simula- tion de la chirurgie mini-invasive otologique. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2013.06.443 P091 Les otites externes nécrosantes d’origine fongique. À propos de 11 cas A. Mediouni , H. Chahed, Y. Yassine, Y. Mellouli, R. Bechraoui , N. Beltaief , G. Besbes Rabta, Tunis, Tunisie Auteur correspondant. But de la présentation.— L’otite externe d’origine fongique est une forme rare mais grave d’otite externe nécrosante. Nous assis- tons depuis quelques années à une recrudescence de cette forme d’otite externe chez des patients diabétiques âgés. Nous nous pro- posons d’analyser les caractéristiques cliniques et l’évolution dans cette forme d’otite externe, qui nous met devant des difficultés diagnostiques et thérapeutiques. Patients et méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée sur une période de cinq ans, de 2008 à 2012, colligeant les dos- siers de 11patients pris en charge dans notre service. L’origine fongique de ces otites externes a été retenue devant un prélè- vement auriculaire isolant l’agent fongique et/ou sur le résultat anatomopathologique de biopsies. Résultats.— L’étude concerne 11cas d’otite fongique, ce qui repré- sente 22 % du total d’otites externes prises en charge dans le service pendant cette période (50 dossiers). L’examen clinique trouvait un conduit auditif externe sténosé avec une otorrhée dans tous les cas. Une atteinte des paires crâniennes a été notée dans cinq cas. Le scanner des rochers a montré en plus de la classique ostéite du tympanal, une ostéolyse étendue à la base du crâne chez sept patients, une participation de l’oreille moyenne chez sept patients, une atteinte des espaces profonds de la face chez cinq patients et une thrombose de la veine jugulaire interne chez trois patients. Tous les patients ont été traités au départ par une antibiothéra- pie probabiliste antipyocyanique pendant une durée moyenne de deux mois, sans amélioration. Trois de nos patients ont nécessité des débridements itératifs sous-anesthésie générale. La culture a permis l’isolement de l’agent mycosique dans un délai moyen de 45 jours chez dix de nos patients. La biopsie de bourgeonnement dans le conduit auditif externe a mis en évidence une aspergillose invasive chez deux de nos patients. Les agents fongiques en cause étaient : un candida albicans dans cinq cas, un candida parapsy- losis dans un cas, un aspergillus flavus dans quatre cas, et une association aspergillus flavus et candida kefyr dans un cas. Le trai- tement antifongique s’est basé sur le fluconazole dans les six cas de candidose avec consolidation au voriconazole pour un patient, sur l’amphotéricine B suivie d’une consolidation par le voriconazole dans trois cas et par l’itraconazole uniquement dans un cas et ce ci quand il s’agissait d’un aspergillus flavus. La durée totale du trai- tement antifongique variait entre quatre et neuf mois. Six de nos patients ont bien évolués, deux patients ont une otite persistante, deux patients ont été perdus de vu et un autre est décédé. Le recul moyen est de 11 mois. Conclusion.— L’origine fongique de l’otite externe nécrosante a vu sa fréquence augmenter au cours de ces dernières années, il s’agit probablement d’une infection secondaire à une antibiothérapie à large spectre prolongée sur des otites initialement bactériennes. Il s’agit souvent de formes sévères nécessitant un traitement agressif. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2013.06.444 ORL pédiatrique P092 Le devenir du langage chez l’enfant implante cochléaire : étude rétrospective multifactorielle E. Truy a,, M. Morel b , S. Thomas b , G. Lina-granade a , S. Kern c , F. Meunier c a CHU de Lyon, Lyon, France b Université Claude-Beranrd Lyon 1, Lyon, France c Université Lyon 2, Lyon, France Auteur correspondant. But de la présentation.— Introduction.— L’implant cochléaire offre une réhabilitation de l’audition efficace aux enfants sourds sévères et profonds qui leur permet d’atteindre un niveau de langage oral supérieur à celui des enfants appareillés avec des prothèses amplificatrices (Miyamoto et al., 2008). Cependant, la variabilité interindividuelle dans les résultats est très forte (Svirsky et al., 2004). De plus, les résultats décrits varient d’une étude à l’autre. Cette hétérogénéité peut être mise sur le compte de différences méthodologiques. Objectif.— La recherche a pour objectifs de décrire le niveau de langage oral atteint par les enfants sourds après plusieurs années d’utilisation de l’implant et d’identifier les principaux facteurs pro- nostiques. Patients et méthodes.— Cent quatre-vingt-un dossiers d’enfants sourds sévères à profonds bilatéraux prélingaux implantés cochléaires entre les années 2000 et 2010 ont été consultés. Sont exclus les enfants avec cochlée « compromise » (post-méningitique ou par malformation). Les compétences en perception, en intel- ligibilité de la parole, en compréhension lexicale ainsi qu’en production morphosyntaxique de ces enfants ont été mesurées après trois et cinq ans d’implantation et comparées à celles des enfants tout-venants normo-entendants. Sont exclus les enfants avec moins de cinq ans de recul. L’effet des variables suscep- tibles d’expliquer les différences de compétences, dont l’âge à l’implantation, le type de surdité, les caractéristiques familiales et individuelles des enfants a été considéré (Niparko et al., 2010 ; Boons et al., 2012). Les méthodes statistiques étaient des tests de Student non appariés et des tests de corrélations multivariées. Résultats.— Les analyses statistiques montrent un effet de l’âge à l’implantation avec les enfants implantés avant 18 mois obtenant de meilleurs résultats pour l’ensemble des mesures à l’exception de celles de la perception. De meilleurs seuils auditifs préim- plantatoires sont associés à une meilleure intelligibilité, mais ni l’évolutivité, ni l’étiologie de la surdité n’apparaissent comme des facteurs pronostiques. La présence de troubles associés est un fac- teur de mauvais pronostic sur les résultats langagiers. Une atteinte vestibulaire est tendanciellement un facteur pronostic négatif sur le développement perceptif et sur la production syntaxique. On note également un effet positif de certaines caractéristiques familiales et du mode de communication sur le développement linguistique à trois ans post-implant mais plus à cinq ans. Conclusion.— Ils confirment la forte variabilité décrite par la litté- rature : tandis qu’une majorité d’enfants parvient à une excellente perception, une parole intelligible, et une production de phrases relativement complexes, une minorité présente un faible niveau linguistique en comparaison avec les enfants tout-venants. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2013.06.445

Le devenir du langage chez l’enfant implante cochléaire : étude rétrospective multifactorielle

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Posters A141

transtympanique. Cette technique est prometteuse dans la simula-tion de la chirurgie mini-invasive otologique.

http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2013.06.443

P091Les otites externes nécrosantesd’origine fongique. À propos de 11 casA. Mediouni ∗, H. Chahed , Y. Yassine , Y. Mellouli ,R. Bechraoui , N. Beltaief , G. BesbesRabta, Tunis, Tunisie∗Auteur correspondant.

But de la présentation.— L’otite externe d’origine fongique estune forme rare mais grave d’otite externe nécrosante. Nous assis-tons depuis quelques années à une recrudescence de cette formed’otite externe chez des patients diabétiques âgés. Nous nous pro-posons d’analyser les caractéristiques cliniques et l’évolution danscette forme d’otite externe, qui nous met devant des difficultésdiagnostiques et thérapeutiques.Patients et méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective réaliséesur une période de cinq ans, de 2008 à 2012, colligeant les dos-siers de 11 patients pris en charge dans notre service. L’originefongique de ces otites externes a été retenue devant un prélè-vement auriculaire isolant l’agent fongique et/ou sur le résultatanatomopathologique de biopsies.Résultats.— L’étude concerne 11 cas d’otite fongique, ce qui repré-sente 22 % du total d’otites externes prises en charge dans le servicependant cette période (50 dossiers). L’examen clinique trouvait unconduit auditif externe sténosé avec une otorrhée dans tous lescas. Une atteinte des paires crâniennes a été notée dans cinq cas.Le scanner des rochers a montré en plus de la classique ostéitedu tympanal, une ostéolyse étendue à la base du crâne chez septpatients, une participation de l’oreille moyenne chez sept patients,une atteinte des espaces profonds de la face chez cinq patients etune thrombose de la veine jugulaire interne chez trois patients.Tous les patients ont été traités au départ par une antibiothéra-pie probabiliste antipyocyanique pendant une durée moyenne dedeux mois, sans amélioration. Trois de nos patients ont nécessitédes débridements itératifs sous-anesthésie générale. La culture apermis l’isolement de l’agent mycosique dans un délai moyen de45 jours chez dix de nos patients. La biopsie de bourgeonnementdans le conduit auditif externe a mis en évidence une aspergilloseinvasive chez deux de nos patients. Les agents fongiques en causeétaient : un candida albicans dans cinq cas, un candida parapsy-losis dans un cas, un aspergillus flavus dans quatre cas, et uneassociation aspergillus flavus et candida kefyr dans un cas. Le trai-tement antifongique s’est basé sur le fluconazole dans les six casde candidose avec consolidation au voriconazole pour un patient,sur l’amphotéricine B suivie d’une consolidation par le voriconazoledans trois cas et par l’itraconazole uniquement dans un cas et ce ciquand il s’agissait d’un aspergillus flavus. La durée totale du trai-tement antifongique variait entre quatre et neuf mois. Six de nospatients ont bien évolués, deux patients ont une otite persistante,deux patients ont été perdus de vu et un autre est décédé. Le reculmoyen est de 11 mois.Conclusion.— L’origine fongique de l’otite externe nécrosante a vusa fréquence augmenter au cours de ces dernières années, il s’agitprobablement d’une infection secondaire à une antibiothérapie àlarge spectre prolongée sur des otites initialement bactériennes. Ils’agit souvent de formes sévères nécessitant un traitement agressif.

http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2013.06.444

ORL pédiatrique

P092Le devenir du langage chez l’enfantimplante cochléaire : étuderétrospective multifactorielleE. Truy a,∗, M. Morel b, S. Thomas b,G. Lina-granade a, S. Kern c, F. Meunier c

a CHU de Lyon, Lyon, Franceb Université Claude-Beranrd Lyon 1, Lyon, Francec Université Lyon 2, Lyon, France∗Auteur correspondant.

But de la présentation.— Introduction.— L’implant cochléaire offreune réhabilitation de l’audition efficace aux enfants sourds sévèreset profonds qui leur permet d’atteindre un niveau de langageoral supérieur à celui des enfants appareillés avec des prothèsesamplificatrices (Miyamoto et al., 2008). Cependant, la variabilitéinterindividuelle dans les résultats est très forte (Svirsky et al.,2004). De plus, les résultats décrits varient d’une étude à l’autre.Cette hétérogénéité peut être mise sur le compte de différencesméthodologiques.Objectif.— La recherche a pour objectifs de décrire le niveau delangage oral atteint par les enfants sourds après plusieurs annéesd’utilisation de l’implant et d’identifier les principaux facteurs pro-nostiques.Patients et méthodes.— Cent quatre-vingt-un dossiers d’enfantssourds sévères à profonds bilatéraux prélingaux implantéscochléaires entre les années 2000 et 2010 ont été consultés. Sontexclus les enfants avec cochlée « compromise » (post-méningitiqueou par malformation). Les compétences en perception, en intel-ligibilité de la parole, en compréhension lexicale ainsi qu’enproduction morphosyntaxique de ces enfants ont été mesuréesaprès trois et cinq ans d’implantation et comparées à celles desenfants tout-venants normo-entendants. Sont exclus les enfantsavec moins de cinq ans de recul. L’effet des variables suscep-tibles d’expliquer les différences de compétences, dont l’âge àl’implantation, le type de surdité, les caractéristiques familialeset individuelles des enfants a été considéré (Niparko et al., 2010 ;Boons et al., 2012). Les méthodes statistiques étaient des tests deStudent non appariés et des tests de corrélations multivariées.Résultats.— Les analyses statistiques montrent un effet de l’âge àl’implantation avec les enfants implantés avant 18 mois obtenantde meilleurs résultats pour l’ensemble des mesures à l’exceptionde celles de la perception. De meilleurs seuils auditifs préim-plantatoires sont associés à une meilleure intelligibilité, mais nil’évolutivité, ni l’étiologie de la surdité n’apparaissent comme desfacteurs pronostiques. La présence de troubles associés est un fac-teur de mauvais pronostic sur les résultats langagiers. Une atteintevestibulaire est tendanciellement un facteur pronostic négatif sur ledéveloppement perceptif et sur la production syntaxique. On noteégalement un effet positif de certaines caractéristiques familialeset du mode de communication sur le développement linguistique àtrois ans post-implant mais plus à cinq ans.Conclusion.— Ils confirment la forte variabilité décrite par la litté-rature : tandis qu’une majorité d’enfants parvient à une excellenteperception, une parole intelligible, et une production de phrasesrelativement complexes, une minorité présente un faible niveaulinguistique en comparaison avec les enfants tout-venants.

http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2013.06.445