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Le LECPC version 1.1 : un logiciel d’étude de la compréhension du langage non littéral chez l’enfant

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Revue européenne de psychologie appliquée 59 (2009) 229–237

Article original

Le LECPC version 1.1 : un logiciel d’étude de la compréhensiondu langage non littéral chez l’enfant

LECPC version 1.1: A computerized system for studying comprehension ofnonliteral language in children

V. Laval a,∗, C. Ryckebusch b, A. Bert-Erboul a, E. Eme a, D. Chesnet c, J. Bernicot a

a Centre de recherches sur la cognition et l’apprentissage (CeRCA), CNRS UMR 6234, université de Poitiers,MSHS–99, avenue du Recteur-Pineau, 86000 Poitiers, France

b IUFM de Nord-Pas-de-Calais, université d’Artois, rue du Mal-Assis, 59006 Lille cedex, Francec CNRS UMS 842, MSHS–99, avenue du Recteur-Pineau, 86000 Poitiers, France

Recu le 12 mars 2007 ; recu sous la forme révisée 8 janvier 2009 ; accepté le 11 avril 2009

Résumé

L’objectif de cet article est de présenter un nouveau logiciel d’étude de la compréhension du langage non littéral chez l’enfant : le LECPCversion 1.1, dédiée à l’étude de la compréhension des demandes indirectes et des expressions idiomatiques. Le langage non littéral est définipar un décalage entre ce que dit le locuteur et ce qu’il veut signifier à l’auditeur (par exemple, dire « il fait froid » pour signifier « fermela porte »). Ainsi, pour comprendre le langage non littéral, la situation d’interaction est déterminante. Le LECPC version 1.1 est un outilméthodologique qui permet d’intégrer à l’étude de la compréhension du langage la situation d’interaction, tout en respectant la rigueur de ladémarche expérimentale. Il s’agit d’un paradigme de complètement d’histoires informatisé, qui prend la forme d’un jeu sur ordinateur, parti-culièrement adapté aux très jeunes enfants et applicable à un large empan d’âge. L’utilisation du LECPC est illustrée par la présentation d’unerecherche sur la compréhension des expressions idiomatiques chez des enfants francophones présentant une dysphasie de type phonologiquesyntaxique.© 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Langage non littéral ; Compréhension ; Enfant ; Logiciel de mesure

Abstract

The purpose of this article is to present a new computerized system for studying nonliteral language comprehension in children: LECPCversion 1.1, devoted more specifically to the understanding of indirect requests and idiomatic expressions. Nonliteral language exists when thereis a difference between what a speaker says and the meaning he/she intends to transmit to the listener (e.g., saying “It’s cold” to mean “Close thedoor”). In nonliteral language, the interaction context is crucial to understanding. LECPC version 1.1 is a methodological tool that can be used toincorporate the interaction situation into the study of language comprehension, in accordance with the requirements of experimental research. Itis based on a story-completion paradigm, and looks and functions like a computer game. The system is well-suited to very young children, and is

also applicable to a wide range of ages.© 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Nonliteral language; Comprehension; Child; Computerized assessment sy

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (V. Laval).

1

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1162-9088/$ – see front matter © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.doi:10.1016/j.erap.2009.04.001

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. Introduction

L’objectif de cet article est de présenter un nouveau logi-iel d’étude de la compréhension du langage non littéral chez’enfant : le Logiciel d’étude des capacités pragmatiques enompréhension (LECPC) version 1.1.

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La psycholinguistique pragmatique a souligné le rôle de laituation d’interaction pour l’interprétation du langage en situa-ions naturelles, quasi-naturelles ou en situations expérimentalesBernicot et Legros, 1987 ; Bernicot et Laval, 1996 ; Ervin-ripp et Mitchell-Kernan, 1977 ; Hickmann, 2001 ; Mey, 2001 ;oveck et Sperber, 2004 ; Verschueren, 1999). Pour des formese langage non littéral, définies par un décalage entre ce que dite locuteur et ce qu’il veut signifier (Bernicot et Legros, 1987 ;aval, 2003), la situation d’interaction devient totalement déter-inante. Prenons l’exemple des demandes indirectes : l’énoncéle froid entre par la fenêtre » peut donner lieu à des inter-rétations différentes selon la situation d’interaction. Il prendrane valeur illocutoire assertive si le locuteur à l’intention deransmettre à l’auditeur sa croyance sur l’état du monde (la tem-érature affiche −5◦ et le locuteur exprime le fait qu’il fait froid)u bien il prendra une valeur illocutoire directive (allusion) dansn contexte où le locuteur à l’intention de faire fermer la fenêtrel’auditeur.

L’étude de la compréhension du langage non littéral exigees précautions méthodologiques particulières. Dans les situa-ions naturelles, nécessaires à l’étude des formes non littérales,’absence de contrôle sur les éléments de cette situation limiteonsidérablement les possibilités de recherche. À l’inverse,orsque ces conditions naturelles ne sont pas respectées, lesrocessus de compréhension étudiés ne représentent pas lesapacités réelles des participants. C’est pour apporter uneéponse heuristique à ces deux contraintes que nous avonséveloppé notre logiciel : le LECPC version 1.1. Il permet deombiner la rigueur méthodologique nécessaire d’un point deue scientifique et de préserver au minimum les conditionsaturelles des interactions. Ce logiciel présente l’avantage deeconstituer les éléments de la situation et de présenter aux par-icipants des énoncés à comprendre du point de vue de leur usage,out en contrôlant, au sens expérimental du terme, l’ensemblees interactions (les contextes de production des énoncés, lesnoncés à comprendre, etc.). La tâche des participants est alorse déterminer une intention de sens précise dans un contexteonné, en allant chercher des informations dans le contexte etans l’énoncé.

La plupart des recherches qui étudient la compréhension duangage non littéral chez l’enfant utilisent avec succès des procé-ures expérimentales variées, comme par exemple l’épreuve deomplètement d’histoires (la tâche du participant est de termi-er l’histoire en choisissant une fin parmi plusieurs possibilités)Dardier, 2001 ; Dardier et al., 2003 ; Elrod, 1983 ; Laval eternicot, 1999 ; Laval et Bert-Erboul, 2005), l’épreuve de juge-ent d’énoncés (Bernicot et Marhokhian, 1989 ; Nippold etaylor, 1995) ou encore l’épreuve d’explication (Bernicot etaval, 1996 ; Laval, 2003). Ces recherches s’appuient sur les

éponses comportementales des enfants (choix d’images) ou sures explications verbales qu’ils fournissent pour étudier les pro-essus en jeu dans la compréhension. Le LECPC version 1.1 estne extension informatisée de ces procédures expérimentales et

ermet en plus d’étudier la compréhension du langage non litté-al en temps réel en utilisant comme indice les temps de réponsees participants. Les recherches qui étudient la compréhensionu langage en temps réel chez l’enfant utilisent la plupart du

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emps des paradigmes basés sur la lecture et sont donc pos-ibles uniquement chez des enfants à partir de six à sept ansKail, 2004 ; Traxler, 2002). Depuis quelques années se déve-oppent de plus en plus de procédures nouvelles, adaptées auxnfants d’âge préscolaire, qui ne savent pas encore lire : elles uti-isent des techniques basées pour l’essentiel sur la présentatione stimuli visuels (sous la forme d’images) ou de stimuli audi-ifs. C’est le cas des recherches qui utilisent des techniques de

ouvements oculaires (Trueswell et al., 1999 ; Sekerina et al.,004), de celles qui utilisent les potentiels évoqués (Holcombt al., 1992 ; Sylva-Pereyra et al., 2005 ; Hahne et al., 2004) ouien des recherches qui utilisent des indices chronométriquesomme les temps de réponse (McKee et al., 1993 ; Tyler, 1983 ;yler et Marslen-Wilson, 1981). Toutes ces recherches, réaliséeshez des enfants d’âge préscolaire qui ne maîtrisent pas encorea lecture, se sont intéressées pour l’essentiel à la compréhen-ion du langage littéral, à un niveau lexical, syntaxique et/ouémantique.

Le LECPC version 1.1 a été spécifiquement concu pour per-ettre d’intégrer l’étude du rôle de la situation d’interaction à

elui de la compréhension du langage. Comparativement auxecherches antérieures qui ont étudié la compréhension du lan-age non littéral chez l’enfant, le LECPC version 1.1 présente’avantage de prendre en compte comme indice supplémentairees temps de réponses et d’établir un contrôle systématique sur’ensemble du matériel expérimental (par exemple, contrôle de’intonation de l’énoncé à comprendre), quel que soit le nombree participants à la recherche.

Par ailleurs, c’est en nous basant sur le principe général dueu que nous avons développé le LECPC version 1.1. Le parti-ipant interagit avec un personnage qui apparaît sur l’écran de’ordinateur et qui lui raconte oralement chacune des histoires.es images qui défilent sur l’écran de l’ordinateur au fur et àesure du déclenchement de l’histoire concrétisent les situations

’interaction et les interlocuteurs, permettant ainsi de se rappro-her des situations naturelles. Cet aspect ludique et quasi-natureln fait un outil informatisé particulièrement adapté aux trèseunes enfants (dès quatre ans), suscitant aisément leur intérêt,eur attention et leur motivation (Berger et al., 2000 ; Friend eteplinger, 2003). De plus, le LECPC version 1.1 est utilisé avecn ordinateur équipé d’un écran tactile. Ainsi, aucune compé-ence particulière dans l’utilisation d’un clavier ou d’une souris’ordinateur n’est nécessaire. Le participant doit simplementcouter une histoire illustrée par des images qu’un personnageui raconte oralement.

Enfin, il convient de souligner le caractère modulable duECPC version 1.1. Il a été programmé avec Delphi version 7 et

l fonctionne sous un environnement Windows. Dans cet article,ous illustrons le contenu du LECPC version 1.1 pour deuxormes de langage non littéral : les expressions idiomatiquesexemple : « vider son sac ») et les demandes indirectes. Maise LECPC version 1.1 est adaptable très facilement à l’étudee la compréhension d’autres formes de langage non littéral

les métaphores, les sarcasmes, etc.). Toutes les composantesu logiciel peuvent être modulées en fonction des objectifscientifiques de la recherche (Chaminaud et al., 2006). Leschiers « sons », qu’ils s’agissent des consignes ou du contenu
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Fig. 1. Exemples d’histoires en contexte idiomatique (expression idiomatique)edL

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V. Laval et al. / Revue européenne de

es histoires, peuvent être aisément remplacés par d’autreschiers préalablement enregistrés. Les images, support visuele l’histoire, peuvent être également remplacées par d’autresmages. Ainsi, l’utilisateur du logiciel peut facilement l’adapterdes objectifs de recherches spécifiques : par exemple, il est toutfait possible d’étudier la compréhension des demandes sarcas-

iques chez l’enfant et de faire varier l’intonation de l’énoncécomprendre pour en mesurer son rôle dans la compréhen-

ion. Par ailleurs, le rythme de présentation des histoires peutgalement être modifié et adapté à des publics spécifiques. Leogiciel peut alors être utilisé avec des populations qui pré-entent des troubles ou des difficultés spécifiques aux niveauxangagiers, cognitif ou visuospatial. La modularité des com-osantes du LECPC version 1.1 fait de ce logiciel un outile recherche exploitable pour l’étude d’une variété impor-ante de formes de langage non littéral ; il est applicable àn large empan d’âge, et à des populations variées (Dardier,004).

. Le LECPC version 1.1

.1. Matériel

Rappelons ici que le LECPC version 1.1 est dédié à l’étudee deux formes de langage non littéral : les expressions idioma-iques (exemple : « vider son sac ») et les demandes indirectes,es dernières étant étudiées à partir d’énoncés déclaratifs à valeurssertive ou directive en fonction du contexte (exemple : le froidntre par la fenêtre1). Le matériel expérimental est composée 16 histoires, intégrant huit expressions idiomatiques et huitnoncés déclaratifs. Les histoires racontent les aventures deonald, Mickey et leurs amis, personnages fictifs bien connuses enfants. Elles sont composées de quatre images2 chacune etrésentent une structure générale en trois parties. Deux exemples’histoires sont regroupés dans la Fig. 1.

La première image pose le contexte. Les modalités contex-uelles varient en fonction de chaque forme de langage nonittéral. Les expressions idiomatiques apparaissent soit dansn contexte idiomatique qui induit une interprétation idio-atique de l’expression, soit dans un contexte neutre dans

equel l’interprétation idiomatique et l’interprétation littéraleont plausibles. Les énoncés déclaratifs sont présentés soit dansn contexte assertif qui induit une interprétation assertive de’énoncé, soit dans un contexte directif qui induit une interpré-ation directive de l’énoncé.

La deuxième image correspond à la production de l’énoncé.

es expressions idiomatiques retenues sont toutes à double

nterprétation, elles sont toutes familières et transparentesLaval, 2003). Les énoncés déclaratifs sont tous de la

1 Valeur assertive, le locuteur exprime une croyance sur l’état du monde « leroid entre par la fenêtre » – Valeur directive, le locuteur tente de faire quelquehose à l’auditeur « ferme la fenêtre ».2 Les images servant de support aux histoires ont toutes été réalisées à partir du

ogiciel @Disney Interactive Dessinez c’est Disney 1, 1997. Certaines imagesont directement extraites du logiciel et d’autres ont été retravaillées à partir duogiciel.

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t en contexte directif (énoncé déclaratif). Pour finir l’histoire, les participantsoivent choisir l’image 3.1 ou 3.2 (le temps de compréhension est aussi mesuré).es participants doivent ensuite expliquer leur choix.

orme « sujet–verbe–complément ». Hors contexte, ces énoncéseuvent donner lieu soit à une interprétation de type assertif,oit à une interprétation de type directif (par exemple, « le froidntre par la fenêtre »).

Les images 3 et 4 correspondent aux deux fins possibles. Leseux fins possibles varient en fonction de la forme de langageon littéral. Pour les expressions idiomatiques, le participant a lehoix entre une réponse « idiomatique », c’est-à-dire une para-hrase ou une conséquence du sens idiomatique de l’expression,t une réponse « littérale », c’est-à-dire une paraphrase ou uneonséquence du sens littéral de l’expression. Pour les énon-és déclaratifs, le participant a le choix entre une interprétatione type directif, dans laquelle l’auditeur réalise une action enéponse à la demande sous-jacente à l’énoncé déclaratif et unenterprétation de type assertif dans laquelle l’auditeur vérifie’état du monde suite à l’assertion produite dans l’énoncé décla-atif.

.2. Procédure

Lorsque le logiciel est lancé, le programme ouvre une fenêtreui permet à l’expérimentateur de choisir la tâche : calcul duemps de réaction de base, la phase d’entraînement ou la phasexpérimentale. Pour chacune de ces tâches, l’expérimentateur

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Fig. 2. Les étapes du programme pour le dér

ispose dans le programme d’une consigne préalablement enre-istrée. Elle est diffusée oralement par un personnage virtuelZébulon), qui sera le guide du participant tout au long de’épreuve. Ce personnage n’apparaît à l’écran que lorsqu’il’exprime.

.2.1. Calcul du temps de réaction de baseLe programme ouvre une série d’images dans un ordre aléa-

oire. Lorsqu’une image apparaît sur l’écran de l’ordinateur, learticipant doit la toucher le plus rapidement possible pour laaire disparaître. Entre chaque apparition d’image, le participantoit poser sa main sur le tapis de souris (situé à 20 cm de l’écran’ordinateur). Le programme propose 25 essais à chaque parti-ipant. L’ordinateur n’enregistre que les temps réalisés au courses 20 derniers essais. C’est la moyenne de ces 20 derniers essaisui fournit la ligne de base de temps de réaction pour chaque par-icipant. Cette étape est fondamentale car elle permet de mesurerour chaque participant le temps moteur nécessaire pour par-ourir la distance entre le tapis de souris et l’écran, en dehors deout processus de compréhension. Ce temps de réaction de basemesuré en millisecondes) sera déduit du temps de réponse duarticipant lors de la phase expérimentale. La Fig. 2 illustre lesifférentes étapes du programme relatives à cette phase.

.2.2. La phase d’entraînementLe seul objectif de la phase d’entraînement est de s’assurer

e la bonne compréhension de la tâche à exécuter par le parti-ipant. La phase d’entraînement, copie conforme de ce que le

articipant devra réaliser durant la phase expérimentale, proposechaque participant deux histoires essai. L’expérimentateur peut

econduire autant de fois que nécessaire cette phase de familia-isation. Son déroulement est identique à celui décrit ci-dessousans la phase expérimentale (Fig. 3).

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ent du calcul de temps de réaction de base.

.2.3. La phase expérimentaleL’expérimentateur lance la phase expérimentale dès lors que

e participant a bien compris la tâche qu’il doit réaliser. Laig. 3 illustre les différentes étapes du programme relatives à

a phase expérimentale. Cette phase correspond à une épreuvenformatisée et individuelle de complètement d’histoires surrdinateur équipé d’un écran tactile. Le participant est assis facecet écran, sa main la plus habile posée sur un tapis de souris

situé à 20 cm de l’écran). Chaque histoire apparaît progressi-ement sur l’écran de l’ordinateur au fur et à mesure que leersonnage virtuel la raconte oralement (Fig. 4). Chaque his-oire comporte deux items « amorces » (ou images), le premierose le contexte de l’histoire et le second correspond à la pro-uction de l’énoncé. Une fenêtre vide à compléter, représentéear un point d’interrogation, apparaît sur le même plan. Le per-onnage interactif demande alors au participant « A ton avisu’est-ce qui se passe ? ». Deux items « cibles » (ou images),’est-à-dire deux fins possibles sont proposées au participantui doit terminer l’histoire en choisissant une image parmi leseux proposées. Parallèlement, le personnage virtuel énoncees phrases correspondant à ces deux images. Le participantouche l’image de son choix sur l’écran tactile. L’item cibleinsi choisi se déplace et va prendre la place de la fenêtre vide.a mesure du temps de réponse se déclenche à la fin de la consi-ne de choix. Le temps de réponse correspond à l’intervalle deemps qui sépare la fin de la présentation de cette consigne ete moment exact où le participant touche l’écran pour choisirne image. Quand le participant a effectué son choix, Zébulonui demande d’expliquer pourquoi il a choisi cette image. Lesxplications verbales fournies sont enregistrées sur le disque

ur de l’ordinateur. Ces explications permettent d’étudier lesspects métalinguistiques et métapragmatiques de la compré-ension, c’est-à-dire ici leurs connaissances explicites à proposu langage non littéral.
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Fig. 3. Les étapes du programme pour

.3. Enregistrement des données

Le LECPC version 1.1 enregistre automatiquement les infor-ations importantes relatives à la procédure expérimentale

numéro des histoires, ordre de présentation, etc.) et aux

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Fig. 4. Exemple de présentation des

roulement de la phase expérimentale.

ifférentes variables dépendantes étudiées. Pour chaque partici-

ant, les données sont sauvegardées dans le répertoire « Data ».n dispose pour chaque participant de deux fichiers de données

dentifiés par le numéro du participant : un fichier texte relatif à’épreuve de compréhension (fichier avec extension « TXT ») et

histoires à partir du logiciel.

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rerésultats relatifs à l’épreuve de compréhension uniquement àtravers le choix d’image. Cet aspect du logiciel est parfaite-ment adapté à la population étudiée ici car la procédure nenécessite pas de productions langagières, domaine déficitaire

3 Trois équipes ont participé au recueil des données pour le groupe d’enfantsdysphasiques. Institut d’orthophonie, université de Neuchâtel (G. de Weck,P. Marro, C. Schwab et S. Willemin) ; laboratoire cognition et développement(CODE), université Catholique de Louvain (B. Piérart) ; service de psychiatrie

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n dossier, avec fichiers audio (nommé par le numéro attribuéu sujet), relatif à l’épreuve d’explication.

Le fichier texte est organisé en trois parties (Fig. 5). La pre-ière concerne les temps de réaction pour chacun des 20 essais.a deuxième partie porte sur la phase d’entraînement. La troi-ième partie contient toutes les informations relatives à l’épreuvee compréhension : le numéro des histoires (H1–H16), l’ordre derésentation des histoires (1–16), le choix du participant (H1d,2c, etc.) et le temps de réponse pour chacun de ses choix.Le dossier contient les explications verbales fournies par le

articipant pour chacune des histoires.

. Utilisation du LECPC avec une population d’enfantsysphasiques

Nous illustrons ici l’utilisation du LECPC version 1.1 avecne population d’enfants présentant une dysphasie de typehonologique syntaxique. Nous utilisons une partie des itemsu logiciel : les expressions idiomatiques. L’objectif de cetteecherche est de déterminer si ces enfants sont capables derendre en compte le contexte pour comprendre une expressiondiomatique.

La dysphasie est un trouble spécifique, persistant et perma-ent du développement du langage oral (de Weck et Rosat,003). Il existe plusieurs catégories de dysphasies ; les enfantstudiés dans cette recherche présentent la forme la plus répan-ue parmi la population d’écoliers francais : la dysphasiephonologique syntaxique ». Il s’agit plus spécifiquement d’une

orme expressive (production de langage oral) de dysphasieans laquelle les voies phonologiques et morphosyntaxiquesont atteintes (Gérard, 1994 ; Rapin et Allen, 1983 ; de Weckt Rosat, 2003). De facon moins systématique, la voie lexicaleeut également être déficitaire. On peut également observer deséficits phonologiques et syntaxiques en compréhension : tou-efois, ces déficits ne sont pas systématiques et restent toujours

oins sévères que ceux observées en production (Bishop, 1979,997). Cependant, la question des compétences pragmatiquese ces enfants en compréhension du langage oral reste ouverte.’est l’objectif principal de cette recherche : étudier les capacitésragmatiques de compréhension chez des enfants francophonesrésentant une dysphasie de type phonologique syntaxique. LeECPC version 1.1 permet de répondre à cette question en mesu-

ant la capacité de ces enfants à prendre en compte le contexteour interpréter une expression idiomatique.

.1. Les participants

Un groupe d’enfants présentant une dysphasie de type phono-ogique syntaxique et un groupe d’enfants typiques ont participé

la recherche. Tous ces enfants sont de langue maternellerancaise. Le groupe d’enfants dysphasiques (n = 10) comprendinq enfants de huit ans (âge moyen : 8,09 ans ; écart :,04–9,02 ans) et cinq enfants de dix ans (âge moyen : 10,05 ans ;

cart : 10,05–11,04 ans), parmi lesquels on trouve neuf garconst une fille représentant la suprématie numérique des garconsar rapport aux filles chez les enfants dysphasiques. Ces enfantsénéficient tous d’une intervention logopédique dans différents

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ologie appliquée 59 (2009) 229–237

entres, à Poitiers (France), à Neuchâtel (Suisse) ou à Louvain-a-Neuve (Belgique)3. Le groupe d’enfants typiques (n = 21) estomposé de 12 enfants de huit ans (six garcons et six filles ; âgeoyen : 8,04 ans ; écart : 8,01–9,05 ans) et de neuf enfants de

ix ans (cinq garcons et quatre filles ; âge moyen : 10,02 mois ;cart : dix à 11,02 ans). Tous ces enfants sont scolarisés dans deslasses ordinaires à Poitiers et ont l’âge requis par leur niveaucolaire.

Pour objectiver les différences de production langagièrentre les deux groupes d’enfants, nous avons utilisé quatrepreuves de la batterie Instruments pour le Screening et’Approfondissement des DYsfonctionnements du Langagehez l’Enfant4 (ISADYLE) : une épreuve de phonologie (répé-ition de mots fréquents), une épreuve de morphosyntaxeproduction de flexions temporelles), une épreuve syntaxiqueproduction de pronoms) et une épreuve lexicale (dénomina-ion de noms fréquents) (pour une présentation de la batterie,omblain, 2005 ; Piérart, 2005). Un déficit phonologique et/ouorphosyntaxique a été observé systématiquement chez tous

es enfants dysphasiques. Aucun déficit n’a été observé chezos participants typiques.

Nous avons également évalué les capacités structurales deompréhension des deux groupes d’enfants avec l’Épreuvee compréhension syntaxicosémantique (ECOSSE ; Lecocq,996). Il s’agissait de constituer un groupe d’enfants dyspha-ique, ne manifestant pas ou peu de difficultés de compréhensiontructurale. Cette caractéristique est cruciale car elle permet deomparer les enfants dysphasiques et typiques, à compétencestructurales égales (en compréhension), et d’isoler réellement lesapacités pragmatiques des enfants dysphasiques, sans que lesompétences structurales n’interfèrent dans la compréhensiones expressions idiomatiques. Ainsi, le groupe dysphasique estonstitué exclusivement d’enfants ayant des capacités structu-ales de compréhension qui se situent dans la moyenne. De laême manière, seuls les enfants typiques ayant un niveau de

ompréhension structurale qui se situe dans la moyenne ont étéetenus.

.2. Procédure

Le LECPC version 1.1 permet de présenter huit histoiresacontant les aventures de personnages fictifs et intégrant desxpressions idiomatiques en contexte. Nous exploitons ici les

e l’enfant et de l’adolescent, centre hospitalier Henri-Laborit, Poitiers (J. Uzé,. Lamoureux et C. Marcellin).4 Cette version abrégée de l’ISADYLE a été utilisée avec l’autorisationes coauteurs concernés : B. Piérart (UCL), A. Comblain (ULG) et J. GrégoireUCL).

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ig. 5. Fichier de données obtenu à la fin de la passation pour un participant (« fiartie 3. Ordre de présentation des histoires, « images–réponses » choisies et tem

ans la dysphasie de type phonologique syntaxique. En effet,a nécessité d’une réponse verbale risque d’amener à une sous-stimation de leurs compétences langagières en compréhension.ous avons par ailleurs utilisé le logiciel dans sa version courte

ans passer par la mesure préalable du temps de réponse.

.3. Résultats

Rappelons que nous comparons les performances des enfantsysphasiques à celles d’enfants typiques de même âge chronolo-ique et de même niveau de compréhension structurale (évaluéussi par l’ECOSSE). Avec cette méthode, si on observe desifficultés dans la compréhension des expressions idiomatiques,lles sont directement liées à un déficit pragmatique et non à unéficit structural. L’analyse des résultats a porté sur le nombre deéponses idiomatiques (enregistré pour chaque participant par le

ogiciel). La Fig. 6 indique le pourcentage de réponses idioma-iques en fonction du groupe d’enfants, de l’âge chronologique,t du contexte de production de l’expression idiomatique. Laariable dépendante « nombre de réponses idiomatiques » a été

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texte »). Partie 1. Mesure du temps de réaction. Partie 2. Phase d’entraînement.e réaction.

raitée à l’aide d’une analyse de variance à trois facteurs : groupe2) × âge (2) × type de contexte (2). Les principaux résultatseuvent être décrits de la facon suivante.

Les performances des enfants dysphasiques (32,5 %)ont inférieures à celles des enfants typiques de mêmeiveau de compréhension structurale (57,1 %) (F(1,27) = 11,53 ;< 0,001). La taille de l’effet est toutefois modéré (d = –1,20 ;= 0,51). L’effet de l’interaction entre le groupe et l’âge desnfants est significatif (F(1,27) = 4,39 ; p < 0,05). Les enfantsypiques de dix ans donnent plus de réponses idiomatiques69,4 %) que ceux de huit ans (44,8 %) (F(1,27) = 7,28 ; p < 0,01)d = 1,12 ; r = 0,5). Cette différence n’existe pas chez les enfantsysphasiques (huit ans : 35 % ; dix ans : 35 %). Il n’y a doncas de progrès chez les enfants dysphasiques entre huit et dixns. Enfin, l’effet de l’interaction entre le groupe, l’âge et leontexte est significatif F(1,27) = 6,89 ; p < 0,01). Dans le groupe

ypique, les enfants de huit ans donnent plus de réponses idio-

atiques dans un contexte idiomatique (60,4 %) que dans unontexte neutre (29,2 %) (F(1,27) = 34,56 ; p < 0,001) (d = 1,33 ;= 0,55). Cet effet de contexte n’existe plus à dix ans (CI :

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ig. 6. Pourcentage de réponses idiomatiques (RI) en fonction du groupe d’enfa

5 % ; CN : 63,9 %). Par ailleurs, en contexte neutre, cesêmes enfants de dix ans produisent plus de réponses idioma-

iques (63,9 %) que ceux de huit ans (29,2 %) (F(1,27) = 12,96 ;< 0,001) (d = 1,5 ; r = 0,6). Cette différence n’existe pas enontexte idiomatique. Dans le groupe d’enfants dysphasiques,n n’observe aucune variation significative des performanceses enfants, quels que soient leur âge et le type de contexte.es enfants dysphasiques, quel que soit leur âge, ne s’appuientas sur le contexte pour comprendre une expression idioma-ique.

Cette recherche montre que les difficultés des enfants dys-hasiques en compréhension des expressions idiomatiques seituent au niveau pragmatique et non au niveau structural (niveauquivalent à celui des enfants typiques). Nous avons pu montrerue leur difficulté première semble être l’incapacité à prendren compte le contexte. Ce premier résultat, obtenu sur un petitchantillon, devra bien sûr faire l’objet de recherches complé-entaires.

. Conclusion

Le LECPC version 1.1 est un logiciel d’étude de la compré-ension du langage non littéral chez l’enfant. Sa simplicité’utilisation, son caractère ludique et son aspect modulable fonte ce logiciel un outil adapté à un large empan d’âge. Ce logicielrésente un intérêt particulier pour les recherches développe-entales, car il permet, à différents moments de l’apprentissage,

e poser la question du rôle des caractéristiques de la situation etu rôle des structures linguistiques lors de la compréhension duangage non littéral. Les processus enjeu sont alors étudiés enombinant plusieurs indices (choix d’images, explication ver-ale, temps de réponse).

Le LECPC version 1.1 présente aussi de nombreux avan-ages liés à l’informatisation de la procédure. Contrairement

l’expérimentateur « humain », le programme initie et réalisehacune des séquences interactives de manière strictement iden-ique, sur le même mode et avec la même intonation, quel que soite nombre de participants. Il gère l’ensemble des caractéristiquese la situation d’interaction : il contrôle la production des mes-

ages à comprendre, le contexte, ainsi que les choix de réponses.e logiciel exécute systématiquement le programme en respec-

ant toutes les règles méthodologiques comme par exemple laandomisation des histoires ou encore celle des choix possibles.

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l’âge chronologique et du contexte de production de l’expression idiomatique.

e LECPC version 1.1 permet l’enregistrement immédiat deoutes les informations utiles, qu’il s’agisse des informationselatives à la procédure expérimentale (par exemple, l’ordre derésentation des histoires), aux choix des participants, au tempse réponse ou encore aux explications qu’ils fournissent à propose leur choix.

Pour conclure, revenons sur le caractère modulable du logi-iel. Certains paramètres de la tâche expérimentale peuventtre aisément modifiés pour répondre à diverses questions deecherches relatives à la compréhension du langage non littéral.e plus, les possibilités de modification du contenu des items etu rythme de présentation des items permettent d’envisager unetilisation du logiciel avec des enfants présentant des troublesangagiers, cognitifs ou encore visuospatiaux. Nous avons illus-ré l’utilisation du LECPC version 1.1 avec un petit groupe’enfants présentant une dysphasie de type phonologique syn-axique. Les premiers résultats sont prometteurs : le LECPCersion 1.1 s’avère être un instrument ludique, efficace, et biendapté à ces enfants pour lesquels la sphère de la productionangagière est particulièrement déficitaire. D’un point de vue cli-ique, cette recherche montre la pertinence de ne pas se limiter à’évaluation de la compréhension structurale, mais de se donneres moyens d’évaluer également la compréhension pragmatiquees enfants qui consultent pour un trouble du développement duangage.

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