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LE MOYEN ÂGE À PARTIR DE À PARTIR DE À PARTIR DE À PARTIR DE LA TAPISSERIE DE BAYEUX LA TAPISSERIE DE BAYEUX LA TAPISSERIE DE BAYEUX LA TAPISSERIE DE BAYEUX FICHIER PÉDAGOGIQUE FICHIER PÉDAGOGIQUE FICHIER PÉDAGOGIQUE FICHIER PÉDAGOGIQUE 1 ER ER ER ER DEGRÉ DEGRÉ DEGRÉ DEGRÉ CYCLE III CYCLE III CYCLE III CYCLE III Service Éducatif de la Tapisserie de Bayeux

LE MOYEN ÂGE à partir de LA TAPISSERIE DE BAYEUX Fichier

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LE MOYEN ÂGE

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CYCLE IIICYCLE IIICYCLE IIICYCLE III

Service Éducatif de la Tapisserie de Bayeux

LE MOYEN ÂGE à partir de

LA TAPISSERIE DE BAYEUX

Fichier pédagogique 1er degré - Cycle III

Dossier réalisé par le service éducatif de la Tapisserie de Bayeux

Gilles PivardGilles PivardGilles PivardGilles Pivard

Professeur des écolesProfesseur des écolesProfesseur des écolesProfesseur des écoles

Ville de Bayeux 2002

Réédition 2006

- Service Éducatif de la Tapisserie de Bayeux - Gilles Pivard, professeur des Écoles -

Sommaire

Sommaire Présentation du fichier

1. Histoire de la Tapisserie, fiche technique 2. Le récit de la Tapisserie 3. L’année 1066, chronologie 4. La société au Moyen Âge (1) 5. La société au Moyen Âge (2) 6. La féodalité 7. Les insignes du pouvoir 8. Cavalier normand sur son destrier ; les armes 9. Les vêtements (1) 10. Les vêtements (2) 11. Activités du Moyen Âge ; les préparatifs de la traversée de la Manche 12. Se nourrir au Moyen Âge 13. Les paysans (1) 14. Les paysans (2) 15. Les châteaux 16. Les bâtiments 17. Les bateaux 18. Lieux et déplacements (1) 19. Lieux et déplacements (2) 20. La comète de Halley 21. Les chevaux 22. Les fables dans la Tapisserie de Bayeux (1) 23. Les fables dans la Tapisserie de Bayeux (2) 24. Une visite à la Tapisserie

Les réponses aux questions

Au Cycle 3, “L’élève doit être déjà capable de comprendre la spécificité de l’histoire, “cette connaissance par traces” qui ,pour l’historien, sont des sources ou des documents.*” La Tapisserie de Bayeux est l’un des documents historiques significatif et de premier ordre permettant d’étudier le Moyen Âge, une des six périodes du programme d’Histoire de l’école élémentaire. “Cette période est décisive dans notre passé national, avec le nom même de notre pays, l’émergence de sa capitale et en même temps des grandes identités régionales*”, telle la Normandie, mais comme le précisent les programmes “décisive aussi pour l’Europe” puisque la Tapisserie évoque les rapports avec l’Angleterre et présage du conflit franco-anglais (guerre de Cent Ans) tout au long du Moyen Âge. Un des points forts pouvant également être abordé est la situation de la société médiévale : la féodalité et la domination des seigneurs sur les paysans (les différentes formes de pouvoirs et les groupes sociaux.) Rappel des compétences devant être acquises en fin de cycle 3 en Histoire, l’enfant doit : être capable de : - distinguer les grandes périodes historiques, pouvoir les situer chronologiquement, commencer à connaître pour chacune d’entre elles différentes formes de pouvoir, des groupes sociaux, et quelques productions techniques et artistiques, - classer des documents selon leur nature, leur date et leur origine, -savoir utiliser les connaissances historiques en éducation civique et dans les autres enseignements, en particulier dans le domaine artistique, - consulter une encyclopédie et les pages de la toile, - utiliser à bon escient les temps du passé rencontrés dans les récits historiques.*” NDR : Il s’agit d’identifier des extraits de la Tapisserie de Bayeux comme un document original du Moyen Âge mais aussi comme une oeuvre artistique de cette période, repérer les personnages qui s’y déploient, leur statut et leur fonction au regard de leur attitude et de leur vêtement, exemple : un roi, un guerrier, un paysan.... Au delà de l’aspect visuel et descriptif (faire commenter oralement les scènes), il sera possible de découvrir sur des sites Internet la Tapisserie dans son ensemble et d’amplifier de là sur la période médiévale. avoir compris et retenu : - une vingtaine d'événements et leurs dates - le rôle des personnages et des groupes qui apparaissent dans les divers points forts, ainsi que les faits les plus significatifs, et pouvoir les situer dans leur période, - le vocabulaire spécifique, pouvoir l’utiliser de façon exacte et appropriée.*” NDR : L’année 1066 et le personnage de Guillaume le Conquérant sont inscrits dans l’histoire de la Normandie et n’ont certes de valeur que restitués dans l’espace européen (l’expansion du monde normand du VIIIe au XIe siècle). Le vocabulaire spécifique de la période médiévale à acquérir a par contre beaucoup plus d’intérêt, par exemple le domaine lexical qui se rattache au seigneur, au chevalier, au clerc ou au paysan, etc... Les fiches qui suivent sont les supports possibles de travaux à partir de la Tapisserie de Bayeux du point de vue historique. Certaines fiches sont en lien direct avec la Tapisserie, d’autres évoquent plus largement la période du Moyen Âge ; elles n’ont pas bien sûr la prétention de couvrir l’étude de cette longue période. On peut, pour certaines fiches, constituer en sus un questionnaire particulier. * Programmes de l’école élémentaire 2002.

- Service Éducatif de la Tapisserie de Bayeux - Gilles Pivard, professeur des Écoles -

Présentation du fichier

- Service Éducatif de la Tapisserie de Bayeux - Gilles Pivard, professeur des Écoles -

Présentation du fichier

Quelques consignes... � Fiche n°01 : Histoire de la Tapisserie, fiche technique Il s’agit d’une fiche technique, destinée à l’enseignant, donnant des informations historiques et présentant des données techniques sur l’œuvre.

� Fiche n°02 : Le récit de la Tapisserie Huit moments clés de l'histoire : en ayant découpé le document au préalable (images avec ou sans textes), possibilité de retrouver les textes en rapport avec les images ordonnées ou non, ou de remettre dans l’ordre chronologique les images liées à leurs textes... Recherche d’une cohérence aussi bien dans les images que dans le texte et liaison des unes à l’autre.

� Fiche n°03 : L’année 1066, chronologie Fiche à découper : Travail sur la chronologie des événements de l’année 1066. Cohérence avec les illustrations.

� Fiches n°04-05 : La société au Moyen Âge (1 & 2) Pour une meilleure gestion de l’activité, il faudrait, pour les élèves, reproduire ces fiches en A3 : la fiche support + la fiche d’éléments à découper. Ne diffuser, dans un premier temps, que la fiche “éléments” et évaluer les différentes propositions de classement : à terme, parvenir à un classement dans le tableau à double entrée comme sur la fiche support.

� Fiche n°06 : La féodalité Fiche documentaire : lecture et compréhension d’informations : Attention, cette notion est très complexe! car elle suppose la coexistence de deux types de hiérarchie : - le système féodal qui repose sur l’existence d’un suzerain et d’un vassal liés par un accord moral et, - un système social basé sur l’existence de trois “ordres” dont la noblesse, située au sommet, qui contrôle économiquement la paysannerie, placée à la base de ce système.

� Fiche n°07 : Les insignes du pouvoir Repérer des informations dans un document : signes et insignes, aborder la notion de symbole...

� Fiche n°08 : Cavalier normand sur son destrier : les armes Fiche documentaire : identifier les armes d’un cavalier normand : recopier ou découpage-collage des mots-étiquettes. On peut distinguer (code couleur par exemple) celles qui sont défensives (casque à nasal, haubert, bouclier) de celles qui sont offensives (épée, lance, masse). Les étriers et les éperons sont à distinguer comme des progrès techniques déterminant la suprématie du cavalier normand lors des combats. Les étriers assurent le maintien du cavalier muni de sa lance lors de l’assaut ; de même, les éperons stimulent le cheval lors du contact avec l’ennemi.

� Fiche n°9 : Les chevaux Fiche documentaire à compléter en rapport avec la lecture d’un texte : vocabulaire technique d’équitation.

� Fiches n°10-11 : Les vêtements (1 & 2) Fiches documentaires : compléter des dessins en fonction de la lecture d’informations. Distinguer vêtement civil, vêtement militaire et vêtement religieux ; ce sont les vêtements qui déterminent la fonction sociale.

� Fiche n°12 : Activités du Moyen Âge, les préparatifs... Lecture d’images évoquant des activités issues de la Tapisserie de Bayeux : remettre dans l’ordre les préparatifs de la conquête, mettre ces documents en lien avec des “Métiers” du Moyen Âge.

� Fiche n°13 : Se nourrir au Moyen Âge Fiche à compléter en rapport avec la lecture d’un texte. Distinguer les animaux domestiques et les animaux sauvages. Repérer le rôle du poisson dans l’alimentation de l’époque. Constater le rôle du rapace, auxiliaire pour la chasse. On peut évoquer un autre auxiliaire qui serait le cheval.

� Fiches n°14-15 : Les paysans (1 & 2) Lecture de documents et de textes évoquant la paysannerie : répondre à un questionnaire.

(Attention : le vocabulaire est compliqué, car technique)

� Fiche n°16 : Les châteaux Images et texte évoquant les premiers châteaux-forts construits sur une motte : compléter des dessins (nécessité de disposer d’une bande reproduisant la Tapisserie...)

� Fiche n°17 : Les bâtiments Distinguer des éléments architecturaux présents sur la Tapisserie de Bayeux et retrouver leur fonction.

� Fiches n°18-19 : Lieux et déplacements (1 & 2) Lecture d’une carte et travail sur les déplacements en lien avec des informations chronologiques.

� Fiche n°20 : Les bateaux Fiche documentaire à compléter en lien avec la lecture d’un texte : vocabulaire de la marine.

� Fiche n°21 : La comète de Halley Fiche documentaire scientifique : lecture, compréhension et utilisation d’informations. Répondre à un questionnaire.

� Fiches n°22-23 : Les fables dans la Tapisserie (1 & 2) Fiches de lecture : trouver les titres de fables et leurs illustrations extraites de la Tapisserie de Bayeux.

� Fiche n°24 : Une visite à la Tapisserie Fiche pour soutenir la visite dans la galerie de la Tapisserie de Bayeux : 6 moments-clés classés dans l’ordre chronologique, retrouver les numéros des scènes écrits au dessus de la bande. Penser à se munir d’un crayon !

Les explications qui suivent ne tiennent pas compte des derniers 3 mètres à ce jour de la Tapisserie, les historiens sont d’accord sur l’idée d’une falsification maladroite. Sinon, actuellement rien ne permet de déterminer la longueur originale de l’œuvre ni ce qu’elle représentait. La partie manquante pourrait faire 5 à 6 mètres…

◊ Chronologie : 1077 : 14 juillet. Dédicace solennelle de la cathédrale de Bayeux qui vient d’être rebâtie, en présence du roi Guillaume, de la reine Mathilde, d’Odon, évêque de Bayeux, et de l’archevêque de Canterbury, Lanfranc. La Tapisserie est, peut-être, exposée dans la nef. 1476 : Un inventaire du trésor de la cathédrale mentionne la Tapisserie, “une tente (tenture) très longue et estroicte de telle (toile)...”. 1562 : Iconoclasme des Calvinistes : de nombreux objets de l’époque de Guillaume sont détruits. La Tapisserie n’est pas touchée. 1724 : Nicolas-Joseph Foucault, intendant de Caen, possède dans sa collection une copie de la Tapisserie. Elle passe dans les mains de Claude Gras de Boze et d’Antoine Lancelot. Ce dernier signale la Tapisserie à l’Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres . 1728 : Le prieur de Saint-Vigor écrit que l’usage persiste de tendre la Tapisserie dans la nef de la cathédrale de Bayeux de la St-Jean à la fête de la Dédicace. 1729 : Le bénédictin Dom Bernard de Montfaucon la présente dans deux de ses ouvrages. Le texte de présentation est fondamental pour plusieurs générations d’historiens. 1792 : Léonard Lambert-Leforestier, avocat bayeusain, remet la Tapisserie, “bien national”, à la Commission des Arts, pour la protéger car les Révolutionnaires s’en sont servis comme d’une bâche sur un chariot de munitions, . 1804 : La Tapisserie est exposée au Louvre, puis confiée aux Bayeusains. Elle est déposée au collège puis à l’Hôtel de Ville en 1812. 1840 : Classement comme Monument Historique. 1842 : La Tapisserie est conservée et présentée à la Bibliothèque de Bayeux, place du château (elle est inscrite comme Manuscrit n°1). 1913 : La Tapisserie est installée à l’Hôtel du Doyen, face à la cathédrale. La 1ère guerre mondiale n’a pas d’incidence sur l’œuvre. 1941 : Elle est étudiée par des scientifiques allemands à l’abbaye de Mondaye, puis transférée au château de Sourches jusqu’en 1944. 1944 : Elle est exposée au Musée du Louvre puis est de retour à Bayeux en août 1945. Une nouvelle installation est inaugurée en 1948. 1983 : La Tapisserie est transférée dans l’ancien grand séminaire du diocèse, vaste édifice construit au début du XVIIIe siècle.

◊ Composition : Le terme “Tapisserie” ne désigne pas un tapis tissé mais évoque une tenture qui tapisse un mur. C’est à ce titre que le terme de Tapisserie est souvent jugé comme impropre. Il ne s’agit pas d’un ouvrage éxécuté sur un métier à tisser mais d’un ouvrage éxécuté à l’aiguille sur un fond de toile, une broderie. Presque partout, la broderie se divise en 3 parties : -La partie centrale, la plus large, raconte la conquête et comporte un texte : commentaire des faits, précision des personnages. -La partie supérieure représente des animaux plus ou moins fantastiques du bestiaire roman. -La partie inférieure représente également des animaux et des scènes tirées de récits de fables antiques (Ésope, Phèdre...). La toile en lin, sur laquelle l’histoire est brodée, a été tissée au XIe s. ; elle est composée de 9 morceaux assemblés avant le travail de broderie. Elle mesure 68 m de long et 50 cm de large. La bande numérotée, (ces 58 numéros servent encore aujourd’hui de référence et découpent l’œuvre en autant de scènes) composée de 32 morceaux, est, elle aussi, médiévale. L’ensemble est maintenu par une doublure et un galon dans le bas datant du XVIIIe. On remarquera à certains endroits des motifs dans le tissage (croix,...) indiquant qu’il s’agirait de linges tissés dans des couvents (linceuls ?). Les fils de laine sont de 8 couleurs différentes (bleus, verts, rouges, jaunes), teintés par des produits d’origine végétale dont la qualité a permis une bonne conservation malgré les expositions. Les points de broderie utilisés : le point de tige, pour réaliser les traits et les contours et un pont de couchage appelé point de Bayeux (deux autres points sont utilisés occasionnellement : un point fendu réalisé à 2 fils et un point de chaînette).

◊ L’auteur : Le commandi tai re : Si la tradition populaire l’attribue à Mathilde (épouse de Guillaume le Conquérant), les historiens

s’accordent pour désigner comme commanditaire l’évêque Odon, demi-frère de Guillaume. Il est cité à 2 reprises dans l’œuvre et y apparaît 3 autres fois.

Le dessinateur : l’auteur des cartons est probablement Anglais, il s’inspire de manuscrits du XIe siècle et du style traditionnel de son époque .

Les brodeurs : Si le même style est présent tout le long de la toile, l’observateur ne manquera pas noter les dissonances dans les proportions et les harmonies. La réalisation de la broderie est due à une équipe de brodeurs.

◊ Dates de fabrication : La Tapisserie a dû être exécutée moins de dix ans après la bataille d’Hastings. Peut-être figurait-elle dans la cathédrale en 1077 lors de sa Dédicace. Elle est réalisée avant 1082, car à cette date l’évêque Odon fut disgracié et emprisonné par Guillaume. Elle a probablement été exécutée sur une période de deux à trois ans.

◊ Lieu de fabrication : La Tapisserie a été exécutée par un ou des ateliers de brodeurs ou de brodeuses anglais. Les écritures, la manière de présenter les Anglais, la réputation des ateliers de Kent (comté que reçut Odon après la conquête), l’image de l’accession de Harold au pouvoir sont autant d’éléments qui permettent de le supposer.

◊ Représentations sur la Tapisserie, quelques chiffres : Repérage : 58 scènes dont 33 scènes en Angleterre (avec 10 scènes représentant la bataille) et 25 scènes en France. Toile: partie centrale : 33 à 34 cm ; bordures : 7 à 8 cm. La plus grande des 9 pièces composant la toile : 13,90m / la plus petite pièce : 2,43m. 8 teintes de laine. Personnages : 626 représentés : 15 personnages sont nommés dont 6 à plusieurs reprises (d’où un total de 53 noms) : 6 normands, 6 anglais, 1 breton, ... Animaux : 190 chevaux, 35 chiens, 506 animaux divers. Lieux : 14 noms cités dont 3 fois celui d’Hastings ; 37 édifices et 37 arbres ou groupes d’arbres sont représentés Armement : environ 200 cottes de mailles et 37 bateaux.

- Service Éducatif de la Tapisserie de Bayeux - Gilles Pivard, professeur des Écoles -

Histoire de la Tapisserie Fiche technique

1

Harold traverse la Manche mais est fait prisonnier par le Comte de Ponthieu. Libéré

grâce à Guillaume, il lui fait part de sa mission.

Au retour d’une expédition en Bretagne, Harold prête serment de laisser le trône d’Angleterre à Guillaume après la mort d’Édouard.

Harold rentre en Angleterre. Il rend compte de sa mission au roi Édouard. Celui-ci meurt bientôt ; Harold est couronné roi d’Angleterre.

Prévenu, le duc Guillaume donne l’ordre de construire une flotte de navires pour débarquer en Angleterre. Il veut en faire la conquête.

Les navires normands font voile vers l’Angleterre. Le bateau du duc Guillaume aborde à Pevensey. Son armée s’installe près d’Hastings.

Les Normands affrontent les Anglo-saxons. La bataille fait rage une journée entière. Les morts sont nombreux de part et d’autre.

Finalement, l’armée anglo-saxonne est taillée en pièces. Harold reçoit une flèche dans l’œil et meurt. Les Normands sont vainqueurs...

Le roi Édouard le Confesseur charge Harold d’aller confirmer au duc Guillaume que celui-ci

sera son successeur sur le trône anglais.

Le récit de la Tapisserie - S

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L’année 1066, chronologie - Service Éducatif de la Tapisserie de Bayeux - Gilles Pivard, professeur -

DÉCEMBREDÉCEMBREDÉCEMBREDÉCEMBRE

NOVEMBRENOVEMBRENOVEMBRENOVEMBRE

OCTOBREOCTOBREOCTOBREOCTOBRE

SEPTEMBRESEPTEMBRESEPTEMBRESEPTEMBRE

AOÛTAOÛTAOÛTAOÛT

JUILLETJUILLETJUILLETJUILLET

JUINJUINJUINJUIN

MAIMAIMAIMAI

AVRILAVRILAVRILAVRIL

MARSMARSMARSMARS

FÉVRIERFÉVRIERFÉVRIERFÉVRIER

.

5 Janvier : mort du roi d’An-gleterre Édouard le

Confesseur. 6 Janvier :

Harold de Wessex est couronné roi d’Angleterre. Prévenu, Guil-

laume décide d’en-vahir l’Angleterre.

Printemps : Guillaume reçoit le

soutien du pape dans son projet de

conquête de l’Angleterre.

24 Avril : passage de la

comète de Halley dans le ciel.

Juin : Guillaume réunit ses barons à Bon-neville-s/-Touques pour leur demander

d’approuver son expédition contre

Harold. Ils approu-vent le projet de

conquête de Guillaume.

Juillet : la flotte normande rassemblée depuis le début de l’été

dans l’estuaire de la Dives est prête à

partir. Guillaume attend le moment favorable.

12 Septembre : la flotte va à Saint-Valéry-sur-Somme.

25 Septembre: Harold bat les

Norvégiens (Nord de l’Angleterre). 29 Septembre :

Guillaume débar-que avec son armée à Pevensey (Sud).

14 Octobre : l’armée de Guil-

laume écrase l’armée de Harold

sur le champ de ba-taille de Hastings.

Harold est tué. Guillaume « le

Conquérant » part à la conquête de son royaume...

25 Décembre (Noël) :

Guillaume vain-queur de Harold est

couronné roi d’Angleterre à

l’abbaye de Westminster (à Londres).

Harold roi La comète

La flotte normande

Le débarquement Harold est tué lors de la bataille

Guillaume devient roi

d’Angleterre Préparatifs...

JANVIERJANVIERJANVIERJANVIER

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VÊTEMENTS

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LIEUX ET HABITAT

ACTIVITÉS ET TRAVAUX

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La société au Moyen Âge (1) Au XIème siècle, Adalbéron de Laon, dans son Poème au roi Robert présente les catégories sociales ainsi : “La maison de Dieu, que l’on croit une, est donc

divisée en trois : les uns prient, les autres combattent, les autres enfin travaillent.” 4

5

des prêtres un archevêque un évêque un seigneur un chevalier

une femme noble des artisans des paysans des valets

LES

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une église une abbaye

une abbatiale (église de

un manoir

une motte féodale

un

château-fort

une maison

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la guerre

les travaux les sacrements

l’ agriculture les banquets, les fêtes

la chasse

la cérémonie des funérailles

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le culte des saints la messe

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l’ artisanat le commerce

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La société au Moyen Âge (2)

A partir du Xème siècle, les derniers rois Carolingiens sont incapables de défendre leurs sujets. Alors, les grands propriétaires prennent peu à peu les pouvoirs du roi (justice, impôts...) et deviennent ainsi de grands seigneurs (ducs, comtes, marquis...). Ils cèdent une partie de leurs terres ou fiefs à leurs meilleurs guerriers qui deviennent alors de petits seigneurs. Cela s’appelle le système féodal (qui vient du mot fief) ou société féodale. Celui qui donne la terre est le suzerain. Celui qui la reçoit est le vassal. Dans une cérémonie appelée l'hommage, le suzerain s'engage à protéger son vassal et celui-ci promet obéissance et fidélité à son suzerain. Le vassal qui ne respecte pas ses devoirs est félon. A l’inverse, le vassal, peut se séparer du seigneur qui ne respecte pas ses engagements. Le lien féodal ou vassalique est très fort. Le reste de la population, le peuple, dont les paysans, n’appartient pas à la société féodale ; il est domi-né et imposé par les « nobles » seigneurs qui constitueront bientôt « l’ordre » de la Noblesse.

□ 2. Entoure dans chaque cas celui qui est le vassal de l’autre : a) ROI et GRAND SEIGNEUR

b) PETIT SEIGNEUR et GRAND SEIGNEUR

□ 1. La pyramide à gauche représente la société féodale. Place dans les 3 étiquettes les mots suivants :

GRANDS SEIGNEURS / ROI / PETITS SEIGNEURS

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La féodalité

Un hommage en 1127

« Le comte demanda au futur vassal s'il voulait devenir son homme sans réserve, et celui-ci répondit : "Je le veux" ; et ses mains étant jointes dans celles du comte qui les étrei-gnit, ils s'allièrent par un baiser. En second lieu, celui qui avait fait hommage engagea sa foi en ces termes : "Je promets en ma foi d'être fidèle à partir de cet instant au comte Guillaume et de lui garder contre tous et entièrement mon hommage, de bonne foi et sans tromperie" ; il jura cela sur la relique des saints. » Gilbert de Bruges, Histoire du meurtre de Charles le Bon, comte de Flandre.

Scène d’Hommage sur un sceau de Raymond de Montdragon du 13ème siècle

- l’aide militaire - le conseil - l’aide financière pour... ...le paiement de sa rançon, l’équipement de chevalier de son fils aîné, le mariage de sa fille aî-née, son départ à la croisade.

- la protection contre un agres-seur - la défense en justice - l’entretien (c’est pourquoi il lui remet un fief qui permet au vas-sal d’assurer sa subsistance et de rendre les services qu’il lui doit).

Le VASSAL doit à son seigneur

Le SUZERAIN doit à son vassal

□ 4. Sur qui repose la société féodale ?

……………………

La Paysannerie

c]…………………………..

b]…………………………..

a] .….………

□ 3. Qui se trouve au sommet de la société féodale ? ……………………………

Un plaisir...

…du seigneur : la chasse.

LES INSIGNES DU POUVOIR DU ROI Consignes de travail : En regardant les deux “portraits” de rois extraits de la Tapisserie de Bayeux ci-dessous, quels objets permettent de reconnaître le roi ? Écris le nom de ces objets en dessous des deux dessins.

Ci-contre à gauche :

Édouard le Confesseur, roi d’Angleterre de 1042 à 1066.

Ci-contre à droite :

Harold, roi d’Angleterre en 1066.

a)....................................................................................................................................

b)........................................................................................................................................................................................................................

LES INSIGNES DU POUVOIR DU DUC

Consignes de travail : Ci-contre, on voit un extrait de la Tapisserie de Bayeux représentant le duc Guillaume de Normandie. Réponds aux questions. Quel objet, symbole de son pouvoir, possède-t-il ?

c)........................................................... Comment est présenté cet objet ? Pourrais-tu expliquer pourquoi ?

d)....................................................................................................................................................................................... Imagine une fin de la Tapisserie : Guillaume est devenu roi d’Angleterre ; colle ou dessine sur le dessin les objets qui sont symboles du pouvoir royal.

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Les insignes du pouvoir

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Cavalier normand sur son destrier - Les armes -

h)

Haubert : longue cotte de mailles des hommes d’arme.

Étrier : arceau sur lequel le cavalier appuie son pied.

Bouclier : arme portée au bras pour parer les coups.

Casque à nasal : couvre la tête. Une plaque protège le nez.

Lance : arme à long man-che et à fer pointu.

Masse : manche surmonté d’une masse métallique.

Éperon : arceau de métal destiné à piquer le cheval.

Épée : arme faite d’une lame d’acier pointue.

Le cavalier normand était bien protégé quand il allait au combat. Son haubert, fendu de-vant et derrière pour lui permettre de monter à cheval, lui recouvrait presque tout le corps. Son visage était préservé par le nasal, partie du casque descendant sur le nez.

e)

f)

Consigne de travail: Place correctement les 8 mots ci-dessous dans les cases ci-dessus (possibilité de découper ces étiquettes).

8

d)

c)

g)

b)

a)

On trouve 202 représentations de chevaux sur la Tapisserie de Bayeux, la plupart sont des étalons. Ces destriers* sont montés par les cavaliers normands ; les Anglais, eux, combattent à pied, ce sont des fantassins. Leur harnachement est équivalent à l’équipement actuel. Pour guider sa monture, le cavalier dispose d’une bride en cuir placée sur la tête du cheval et prolongée par une paire de rênes. Un mors, tige métallique, est placée dans la bouche du cheval ce qui permet dans les combats d’obtenir une obéissance immédiate du cheval.

*destrier : chevaux de combat que l’écuyer mène de la main droite, la dextre. Le cheval de parade, de

cérémonie, se nomme le palefroi.

Le cavalier normand est assis sur une selle faite d’une armature en bois et recouverte de cuir. Elle est posée sans tapis intermédiaire sur le dos du cheval et fixée par une sangle assez large sous son ventre mais également par une courroie fixée au poitrail du cheval. Le pommeau (avant de la selle) et le troussequin (arrière de la selle) sont assez relevés pour maintenir le cavalier en cas d’arrêt brusque. De chaque côté de la selle, on trouve des courroies, les étrivières, soutenant un étrier triangulaire sur lequel le cavalier prend appui. Un éperon métallique muni d’une pointe, fixé au talon du cavalier, permet d’exciter la monture durant les assauts. Sous chaque sabot, le cheval porte un fer. Le cheval ne porte aucune protection : lors de la bataille de Hastings, Guillaume aura trois chevaux tués sous lui !...

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Les chevaux 9

10 ...................................................

9.........................................................

8.........................................................

7.........................................................

6.........................................................

5.........................................................

4.........................................................

3.........................................................

2.........................................................

1.........................................................

ci-dessus : Guillaume vient à Bayeux. à gauche : chevaux embarqués sur un bateau normand. à droite : chevaux tués lors de la bataille de Hastings en 1066.

poitrail

Consigne de travail : Écris dans les 10 étiquettes les mots en gras soulignés dans le texte.

A) Le costume du seigneur :

Guillaume, duc de Normandie est assis ; il porte l’épée dressée dans sa main droite en signe d’autorité. Il est habillé d’un bliaud, une sorte de tunique à man-ches étroites. Son manteau est retenu par une agrafe en métal. Il porte des chausses, sorte de bas en laine ou en drap à bandes molletières entrecroisées. Ses chaussures en cuir épousent la forme du pied.

10 - Service Éducatif de la Tapisserie de Bayeux - Gilles Pivard, professeur des écoles -

Les vêtements (1)

Aelfgyva, femme noble, est vêtue d’un bliaud. Par dessus, on voit une lon-gue robe aux larges manches. Sur sa tête, elle porte une coiffe qui retombe sur ses épaules. Comme les seigneurs, les femmes nobles portent un ample manteau.

b) ………………………………

c) ………………………………

d) ………………………………

e) ………………………………

a) ... …………………………..

Aelfgyva, femme noble

Consignes de travail : □ Place dans les 5 étiquettes ci-dessus les mots en gras soulignés à gauche. □ Colorie en gris la coiffe d’Aelfgyva. □ Continue au crayon à papier les anneaux de la cotte de maille ci-dessous.

Le seigneur au combat :

Au combat, le chevalier noble porte par dessus son bliaud une cotte de mailles en métal ou haubert faite d’an-neaux rivés et entrecroisés. Elle était fendue par devant pour se tenir en selle. Il fallait environ 30 000 a n n e a u x pour la réaliser !

11 B) Le costume civil :

La Tapisserie de Bayeux ne donne pas une vi-sion très exacte du costume civil (c’est-à-dire ni mili-taire, ni religieux) à l’époque de Guillaume le Conquérant. On y trouve qu’un seul modèle des diffé-rents vêtements que devaient porter les Normands et les Anglais : des bas (chausses), une culotte courte que cache en général la tunique ou bliaud et le court manteau serré par une ceinture qui couvre le buste. La tête est nue le plus souvent. Le port du manteau long est réservé aux princes et aux ecclésiastiques. Quand le cavalier est en civil, il a souvent un manteau court. Dans la première partie de la Tapisserie, la plu-part des Anglais sont figurés moustachus et portent une chevelure épaisse sur l’arrière de la tête (le roi Édouard lui cependant est barbu) ; les Normands sont rasés et ont la nuque dégagée.

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Les vêtements (2)

B……………………………………………………..

A……………………………………………………

Consignes de travail : 1. Place, ci-dessous dans les étiquettes du docu-ment B, les mots suivants :

les bas – la culotte – la tunique – la ceinture 2. A la lecture du texte ci-dessus, écris dans les étiquettes sous les documents A et B : Ce sont des Anglais. – Ce sont des Normands.

A

B

a)…………………………….

b)…………...……………….

c)…………………………….

d)……………...…………….

Tu peux compléter cette cotte de mailles

un évêque

C) Le costume religieux :

Observe bien ces gens du clergé à droite : ce sont des prêtres, des évêques... Celui de droite est en costume de cérémonie (pour la messe, le mariage, les funérailles…). Ils ont tous un point commun qui n’est pas un vêtement, lequel ?

……………………………. des prêtres un archevêque

Images extraites de la tapisserie de B

ayeux

Métiers du M

oyen Âge

� B. Ces 5 extraits évoquent des métiers du Moyen Âge. Relie par des flèches ces images aux métiers à droite qui correspondent. (Attention, une image de gauche devra avoir deux métiers correspondants à droite et donc deux flèches devront en partir!)

� C. Un artisan est une personne qui fabrique des objets “de ses mains” ; par exemple : un potier. Parmi les 6 métiers, montrés ci-dessus à droite, peux-tu repérer les 3 artisans ?

� A. Retrouve ci-dessous à gauche dans les cinq extraits de la Tapisserie de Bayeux les étapes des préparatifs de la traversée, en plaçant les numéros : o 1. Les arbres sont coupés dans la forêt.

o 2. Les bateaux sont construits en bord de mer. o 3. Les vaisseaux sont mis à la mer. o 4. Les armes sont chargées sur les navires. o 5. Le vin et la nourriture sont embarqués.

tonneau de vin sac de blé

c) Paysan

d) Charpentier

f) Tonnelier

b) Marin

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Activités du Moyen Âge Les préparatifs de la traversée de la Manche

12

e) Forgeron (Maréchal Ferrant)

a) Bûcheron

Re

pro

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ctio

n d

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rès

la T

ap

isse

rie

de

B

aye

ux,

Scè

ne

43

.

13

A. Place dans les cinq étiquettes ci-dessus les ٱ mots suivants : une écuelle – une coupe – un poisson – un couteau – du pain

B. Parmi les douze images ci-dessous, entoure ٱ en rouge, les animaux que l’on chasse. en bleu, les animaux que l’on élève. en vert, l’animal que l’on mange à un moment précis. en jaune, les animaux dont on se sert pour chasser.

cochon

Manger au Moyen Âge

Guillaume vient de débarquer sur le sol anglais, un festin est préparé. A la place d’honneur, on voit l’é-vêque Odon qui bénit la nourriture. C’est jour de mai-gre pour les chrétiens, c’est-à-dire le jour où l’on ne doit pas manger de viande. Ce jour là, on mange du poisson. Un serviteur présente une écuelle en forme de bol ; chacun a devant lui une boule ou une tranche de pain et une coupe. On se sert d’un couteau pour piquer la viande mais la plupart des convives mangent avec les doigts. La fourchette n’existe pas, elle ne sera in-ventée qu’au XIIIe siècle. On boit du vin ou de la cervoise (bière) dans des coupes de métal ou en bois tourné. Les Anglais boivent parfois dans des cornes richement décorées. En général, les repas du seigneur comportent une grande quantité de viande : bœuf, mouton, porc et vo-lailles mais aussi du gibier (animaux que l’on chasse) : faisan, héron, perdrix , cerf, sanglier, lièvre et lapin et même ours... La nourriture des paysans : Avec la farine de blé, d’avoine, de seigle, les paysans préparent des pains, des galettes, des bouillies. Avec les légumes du jardins (carottes, pois, lentilles, navets…), ils cuisent des soupes et des potages. Le thym, l’oseille, le persil et l’ail relèvent les plats. Les humbles ne mangent guère de viande, par-fois du porc. Ils consomment des fruits secs mais peu de fruits frais (des pommes et des poires surtout), pas de sucre mais du miel. Ils ne connaissent ni les pom-mes de terre, ni les tomates.

poule chien

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Se nourrir au Moyen Âge

5. ……………………………..

4. …………………………….. 2.

……………………………..

1. ……………………………..

3. ……………………………..

cerf

sanglier bœuf ours

lièvre mouton

perdrix

faucon poisson

Consignes de travail : Écris sous les photos A et B les noms des travaux

des champs : .le hersage* le hersage* le hersage* le hersage* .le labourage*.le labourage*.le labourage*.le labourage* .les s.les s.les s.les semailles*emailles*emailles*emailles*

*VOCABULAIRE : � hersage : c’est l’action de passer la herse, un instrument à pointes que l’on traîne sur une terre labourée, pour enterrer les graines que l’on a semées. � labourage : action de labourer la terre, c’est ouvrir et retourner la terre avec une charrue. � semailles : c’est l’action de semer les graines.

1.....................................................................................................................................................

La Tapisserie de Bayeux est consacrée à la c o n q u ê t e d e l ’ A n g l e t e r r e p a r G u i l l a u m e l e Conquérant en 1066. On y montre surtout les rois, les seigneurs et les évêques. Cependant, les paysans et leurs travaux sont également figurés dans la bordure de la broderie (au niveau de la scène n° 10). Au XIe siècle (11e), l’agriculture fait de grands progrès : - des améliorations techniques sont réalisées (outils en fer au lieu de bois, la charrue à roue et à versoir, le collier d’épaule pour atteler* le cheval, les moulins à eau...), - de nouvelles terres sont défrichées*, les récoltes sont plus abondantes, les f a m i n e s m o i n s f r é q u e n t e s , l a population augmente.

3. .......................................................................................

2. ..........................................

� défricher, c’est faire un défrichement : c’est abattre les arbres et enlever la végétation (les friches) pour pouvoir cultiver la terre (faire des cultures) ou créer des prairies pour l’élevage. � atteler, c’est faire un attelage : c’est la manière d’attacher des bêtes à un engin agricole.

4. La Tapisserie nous montre un paysan, dans un champ, qui chasse à la fronde des oiseaux.

5. Des bûcherons abattent des arbres dans une forêt. Le 11e siècle est le début d’une période de grands défrichements*.

A

B

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Les paysans (1) 14

A. Réponds aux questions concernant la fiche “Les paysans (1)”

� Document 1. : 1. De quel outil agricole se sert-on ici ? ............................................ ............................................................................................................................................................... 2. Que fait l’homme de gauche ? et celui de droite ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. 3. Quel animal tire la charrue ? ....................................................……….... � Document 3 : 4. A quoi sert la herse* ? .............................................................………..... 5. Quel animal tire la herse* ? ....................................................………..... 6. Compare l’attelage* des animaux des documents A et B. Comment s’appelle le progrès technique concernant le second ? …………………………………………………………………………............................................................… ……………………………………………………………………………………………………………………. � Document 4 : 7. Pourquoi le paysan chasse-t-il les oiseaux du champ ? .............................................................................................................................……………........................…………………………………………………………………………………………………………………... � Document 5 : 8. Quelles conséquences a le défrichement* de la forêt au 11e siècle ? .............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

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Les paysans (2) 15

La maison du paysan au XIème siècle

Généralement, la maison du paysan est basse et comporte une seule pièce. Elle possède une unique ouverture : la porte. Selon les régions, les murs sont faits de planches et de torchis (mélange de paille et d’argile) ou parfois en pierre. Le toit est recouvert de chaume, de tuiles d’argile, de pierres ou d’essentes (tuiles en bois). La cheminée maçonnée va bientôt se généraliser mais il peut y avoir encore seulement un trou au milieu du toit pour laisser passer la fumée.

La nuit, des animaux comme les boeufs et les moutons dorment à l’intérieur de la maison qu’ils réchauffent de leur présence. Les paysans possèdent quelques meubles tels des tabourets en bois, une table et un coffre pour les vêtements. Le lit collectif est un matelas garni de paille (une paillasse).

Reproduction ci-dessous d’une maison anglaise visible sur la Tapisserie de Bayeux et, sans doute, semblable aux maisons normandes de la même époque.

B. Retrouve les 3 mots manquants et place les correctement dans les étiquettes à droite :

- La .....................est la seule ouverture.

- Le ........................ de chaume ou de tuiles.

- Les ...................... de bois ou de torchis, parfois de pierre.

a) ........................................... ...............................................

b) ........................................... ...............................................

c) ........................................... ...............................................

Du 8ème au 11ème siècle, de nombreux envahisseurs arrivent par vagues successives sur l’Espagne, l’Italie et les royaumes francs. Il faut se protéger contre eux. Les rois et les empereurs donnent à leurs barons, des terres à défendre. Ceux-ci construisent des refuges appelés “châteaux à motte”. Ce sont les premiers châteaux-forts. Les paysans construisent ces châteaux. Ils creusent des fossés, amoncellent la terre pour établir la motte et taillent des pieux pour faire des palissades.

La construction d’un château par les Normands.

3................................................

4................................................

Consignes de Travail :

A. Cinq châteaux à motte sont représentés sur la Tapisserie de Bayeux. Retrouve et écris les noms de ces 5 lieux. B. Place correctement sur le dessin à droite les mots suivants :

la motte la passerelle

le fossé le donjon la porte

1......................

Essai de restitution de la motte féodale

d’Olivet à Grimbosq dans le Calvados. (dessin G. Pivard)

Les vestiges de cette motte, propriété de la ville de Caen, se situent dans la

forêt de Grimbosq à 15 km au sud-ouest de Caen.

Devant la motte on trouve une zone aplatie, la basse-cour où s’élèvent différents bâtiments : logis du seigneur, chapelle, cuisine, écurie, forge... Du haut de la tour de guet ou du donjon construit sur la motte, les gardes surveillent la campagne. Les bâtiments sont en bois donc faciles à incendier en cas d’attaque. A partir du 11ème siècle, les châteaux sont construits en pierre. Il n’y a en général plus de motte, car le lourd donjon doit reposer sur un terrain plat et ferme qui ne risque pas de s’effondrer.

L’attaque d’un château par les Normands.

2..........................

5...........................

Lors du siège d’un château, un assiégé s’enfuit.

d)................... e)....................

c)...................

b)...................

a)...................

Tour de guet ou donjon

Entrée

Fossé

Motte

Passerelle Logis

Cuisine

Cour

Palissade

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Les châteaux 16

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Les bâtiments 17

7......................... 8...........................9........................

12.........................

14.........................13.........................

10......................... 11.........................

4...........................

1........................... 2........................... 3...........................

6...........................5...........................

Place dans les étiquettes les mots suivants : - un château sur motte (2 fois) - une maison paysanne (3 fois) - un palais royal (2 fois) - une tour - un château en pierre - une église - une abbaye (2 fois) - un manoir seigneurial (2 fois)

York

Bayeux Caen

Dives

Pevensey Battle

Hastings

�� ��Douvres

Falaise

Rouen

Eu

St.-Valéry

NORMANDIE

MAINE

BRETAGNE BLÉSOIS

ILE DE

FRANCE

PONTHIEU

����Londres

����

Bosham

Manche

Beaurain

Mont-St.-Michel

Dol

Dinan

Rennes 50 km

N

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Lieux et déplacements (1) 18

Mer du Nord

���� Cantorbéry

Pour mieux lire la carte, tu peux colorier les mers en bleu...

Angleterre

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Stamford Bridge

Chronologie des événements d’une conquête :

1051 Édouard le Confesseur promet à son parent Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, sa succession sur le trône d’Angleterre. 1064 Voyage en Normandie de Harold de Wessex : L’Anglais Harold, comte de Wessex et conseiller du roi Édouard, parti de Bosham, est fait prisonnier par le comte de Ponthieu et emmené à Beaurain. Libéré, il est reçu par le duc Guillaume à Rouen.

Expédition de Guillaume en Bretagne : En compagnie de Harold, passage à gué du Couesnon au Mont-Saint-Michel ; attaques successives de Dol, Rennes et Dinan ; retour à Bayeux où Harold prête le serment sur des reliques de laisser le trône d’Angleterre à Guillaume à la mort du roi Édouard. Harold, de retour en Angleterre, rend compte au roi de son voyage.

1066, l’année de la Conquête

5 janvier Mort d’Édouard le Confesseur roi d’Angleterre. 6 janvier Harold est couronné roi d’Angleterre. mi-janvier Informé, Guillaume décide de conquérir l’Angleterre. Saison d’été Concentration des troupes et des bateaux normands dans l’estuaire de la Dives. 12 septembre Départ des navires de Dives pour Saint-Valéry-sur-Somme. 18 ou 19 sept. Le roi de Norvège Harald Hardrada débarque dans le Nord de l’Angleterre. 25 septembre Harold écrase les Norvégiens à Stamford Bridge : le roi Harald est tué. 29 septembre L’armée de Guillaume le Bâtard débarque à Pevensey dans le Sud de l’Angleterre. 4 ou 5 octobre Harold, prévenu du débarquement, part de York pour aller à Londres. 11 octobre Harold et son armée quittent Londres. 13 octobre Harold et son armée atteignent Caldbec Hill, près de Battle Hill , lieu de la bataille. 14 octobre Les Normands et leurs alliés écrasent les Anglais à Battle. Le roi Harold est tué. 21 octobre Prise de Douvres. 29 octobre Prise de Cantorbéry. nov.-déc. Guillaume devenu le Conquérant s’approche de Londres par l’Ouest. 25 décembre (Noël) Guillaume est couronné roi d’Angleterre dans l’abbatiale de Westminster à Londres.

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Lieux et déplacements (2) 19

Consignes de travail :

En te servant du tableau chronologique ci-dessus, trace sur la carte les itinéraires suivants □ En vert : Le voyage en Normandie de Harold avec l’expédition en Bretagne de 1064. Départ de Bosham et retour à Bosham après Bayeux (???)... □ En rouge : La traversée de la Manche et la conquête de l’Angleterre. Départ de Dives ; but : Londres... □ En bleu : Le déplacement de l’armée de Harold . Départ de Londres - Stamford Bridge -

York - Londres - arrivée à Battle. □ Entoure en rouge le nom de la bataille où le roi anglais Harold a été tué en 1066.

Questions :

1. Pourquoi Guillaume pensait-il qu’il devait devenir roi d’Angleterre après la mort d’Édouard ? Il y a deux raisons : a) .................................................................. ...................................................................... b) .................................................................. ...................................................................... 2. Combien y a-t-il de jours entre la bataille de Stamford Bridge et la bataille de Battle ?

(on dit aussi bataille d’Hastings) Il y a ............................................... jours. 3. Sachant que les guerriers anglais se déplacent à pied, quelles conséquences cela a-il pu avoir ?

.......................................................……………………………………...

Le bateau normand, l’esnèque, a pour ancêtre le bateau viking (nommé à tort “drakkar”). Vaisseau peu profond, il n’a pas besoin de port ; on peut le tirer au sec sur la plage, le laissant reposer sur la quille. Il dispose d’une ancre. Il peut naviguer à la voile ou à l’aviron (= rame). La direction du bateau est assurée par le gouvernail, sorte de rame large et plate située à l’arrière à droite du navire qui pivote sur une cale avec une barre de gouvernail. On trouve souvent une figure de proue à l’avant du bateau (= à la proue) et aussi une figure de poupe à l’arrière du bateau (= à la poupe). Ce sont, en général, des têtes fantastiques très colorées : dragons, griffons.... Le bordage du navire est percé de 12 à 16 trous pour laisser passer les avirons. Chaque navire a un mât unique placé au centre avec un gréement très simple (= cordage et équipement du navire à voile). Ce mât est mobile pour pouvoir être dressé ou abaissé fréquemment. La navigation s’effectue essentiellement à la voile. Cette voile est généralement carrée aux couleurs bariolées très visibles. Ce n’est que lorsque le vent est contraire, pour aborder ou quitter la côte, que le navire est propulsé à l’aviron. Pour aider à la manœuvre près des plages ou dans les ports, on utilise une gaffe (= long bâton servant à déplacer le bateau en prenant appui sur le fond). Lors de la navigation en pleine mer, les boucliers sont rangés à l’intérieur du plat-bord en se chevauchant. On pense que 30 à 60 hommes peuvent s’embarquer par navire, ce qui suppose pour l’expédition de Guillaume une flotte d’au moins 700 navires (les bateaux ont de 15 à 30 paires de rames). Sur les bateaux les plus larges, on emmène les chevaux indispensables à l’armée normande. Consigne de travail : Place les mots soulignés en gras dans les cases ci-dessous.

6. ...............................................

10. .............................................

4. ...............................................

11. .............................................

8. ...............................................

9. ...............................................

2. ...............................................

12. .............................................

Ce bateau visible sur la Tapisserie de Bayeux emmène Harold porter un message à

Guillaume duc de Normandie.

Ce navire, présent sur la Tapisserie de Bayeux, fait

partie de la flotte normande qui traverse la Manche pour

envahir l’Angleterre.

5. ...............................................

3. .......................................................

1. ...............................................

7. ...............................................

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Les bateaux 20

-1058?

…..

-467

…..

-239 -163 -87

-12av JC 66 ap JC 141 218 295 374 451 530 607 684 760 837 912 989 1066 1145 1222 1301 1378 1456 1531 1607 1682 1759 1835 1910 1986

et* .…….

21 - Service Éducatif de la Tapisserie de Bayeux - Gilles Pivard, professeur des écoles -

La comète de Halley

«Ceux-ci admirent l’étoile» qui fut visible du 24 avril au 1er mai 1066 1200 apparitions de comètes ont été enregistrées depuis l’Antiqui-té. Elles ont été longtemps considérées comme des présages, en général, de catastrophes : Épidémie, famine, sécheresse, inondation, tremble-ment de terre, guerre, assassinat ou décès d’un personnage célèbre... Ainsi, des comètes auraient “annoncé” la mort d’empereurs : Na-poléon Ier (en 1821), de rois, Attila (en 451), Pépin le Bref (en 768), Ri-chard Cœur-de-Lion (en 1199), Philippe-Auguste (en 1223), Henri IV (en 1610), du prophète Mahomet (en 632) et de plusieurs papes... En 837, l’empereur Louis Ier le Pieux fut très effrayé par la Co-mète de Halley et, bien qu’il ne mourut que 3 ans plus tard, on associa l’apparition de la comète à sa mort... En 1759, on se coiffe à la comète à Paris et on crée le Jeu de la Comète qui deviendra le Nain Jaune. En 1910, plusieurs personnes se suicidèrent à l’annonce du passage de la Comète de Halley croyant qu’elle émettait des gaz mortels.

En 1066, on observe le passage d’un astre dans le ciel de l’Europe. Il s’agit de la co-mète qui prendra, plus tard, le nom de «Comète de Halley» du nom de l’astronome anglais Ed-mond Halley (1656-1742) qui avait calculé son retour pour l’hiver 1758-1759. Elle est dessinée pour la première fois, dans la scène 32 de la Tapisserie de Bayeux (ci-contre) : un groupe de six An-glais regarde avec étonnement un astre apparu dans le ciel : elle annonce un malheur pour Ha-rold le parjure ! (celui-ci avait promis de laisser le trône d’An-gleterre à Guillaume, après la mort d’Édouard le Confesseur). En réalité son apparition n’a pas lieu au lendemain du couronnement du roi Harold (06/01/1066) comme semble vouloir le faire croire la Tapisse-rie de Bayeux mais quatre mois et demi plus tard. L’auteur veut montrer que Dieu va bientôt pu-nir Harold...

Quelques questions : 1. Le nom du scientifique qui étudie l’espace, les étoiles, les planètes est un ... a) astronaute b) astronome c) astrologue

2. En quelle année Edmond Halley a-t-il pu observer de ses yeux, la comète à laquelle il va donner son nom ? (Regarde la liste à droite des années de passage de la comète)

……………………………………………………………………………… 3. La Comète de Halley aurait pu annoncer la mort duquel de ces trois personnages ?

a) Attila b) Henri IV c) Napoléon Ier

4. La Comète de Halley reviendra 75 ans après son dernier passage, en quelle année ?*

5. Entoure les personnages qui auraient pu voir la Comète de Halley.

a) Jésus-Christ (0-33ap.JC) b) Guillaume le Conquérant (1027-1087) c) Léonard de Vinci (1452-1519) d) Molière (1622-1673) e) Louis XIV (1638-1715) f) Mozart (1756-1791) g) Beethoven (1770-1827) h) Pasteur (1822-1895)

Années de passage

de la Comète

de Halley

Le coin du savant : Une comète, du grec komêtès : « astre chevelu » , est un astre qui se déplace dans le système solaire formé d’un noyau solide, rocheux et glacé, qui, à l’approche du soleil, éjecte des poussières et des gaz ayant l’aspect d’une queue parfois spectaculaire s’étirant dans la direction opposée au soleil. La comète de Halley revient environ tous les 76 ans. Son noyau mesure 15 km de longueur et 8 km de largeur. Sa température est estimée à 100 degrés° Celsius.

On trouve dans la Tapisserie de Bayeux des allusions à des fables connues depuis l’Antiquité. Une fable est un court récit ayant pour but d’exprimer une vérité générale. Voici des traductions de fables écrites par le fabuliste latin Phèdre au 1er siècle après Jésus-Christ. Ces fables ont été reprises par Jean de La Fontaine au XVIIème siècle (17ème s.).

□ Consignes : Associe chaque titre au texte de sa fable puis à sa représentation (fiche 23) en écrivant la lettre dans le cercle.

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Les fables dans la Tapisserie de Bayeux (1)

1. « Un loup et un agneau, également assoiffés, s’approchèrent d’une rivière, en venant de deux directions opposées. Le loup buvait en amont et l’agneau beaucoup plus bas. Sitôt qu’il vit l’agneau, le loup lui dit : « Tu as troublé l’eau que je buvais. » L’agneau lui répondit avec douceur : « Comment ai-je pu troubler l’eau que tu bois, alors qu’elle descend du lieu où tu te trouves vers celui où je suis ? » La vérité ne troubla pas l’aplomb du loup : « Tu as médit de moi » dit-il. L’agneau : « Il n’en est rien. » Alors le loup de répliquer : « C’est donc ton père qui le fit, il y a six mois .» « Étais-je né ? » Le loup sans pudeur, s’é-cria : « Et tu parles encore, brigand ! » Et aussitôt il se jeta sur l’agneau et priva de vie l’innocent. Cette fable s’adresse à ceux qui calomnient leur pro-chain. »

2. « Alors que le loup dévorait des os, l’un d’eux resta fiché douloureusement en travers de son gosier. Le loup promit une belle récompense à qui le délivrerait de ce mal. On vint prier la grue au long cou de soigner le loup et elle glissa sa tête dans son gosier pour en extraire l’os qui faisait souffrir le loup. Le loup guéri, la grue demanda, à ceux qui l’avaient fait venir , la récompense promise. On rapporte que le loup s’écria : « Quelle ingrate que cette grue qui a sorti de ma gorge sa tête intacte sans avoir reçu le moindre coup de dent, et qui demande encore un sa-laire ! Quelle insulte à ma mansuétude ! »

Cette parabole avertit ceux qui veulent rendre ser-vice aux méchants. »

A. Le corbeau et le renard B. Le loup et l’agneau C. La lice et sa compagne* D. Le loup et la grue E. La souris, la grenouille et le milan* F. Le lion chassant avec la vache, la brebis et la chèvre

* Vocabulaire : - une lice est une chienne destinée à la reproduction. - une compagne/un compagnon est un être qui vit en compagnie d’un autre. - un milan est un oiseau rapace, chasseur de rongeurs.

3. « Un rat* qui voulait traverser une rivière de-

manda l’aide d’une grenouille. Celle-ci alla chercher un fil solide, lia le rat à l’une de ses pattes et se mit à nager. Mais au milieu de la rivière, la grenouille plongea pour ôter la vie à l’infortuné. Tandis que le rat se défendait vaillam-ment, de toutes ses forces, un milan, fondant sur lui, le sai-sit dans ses serres et l’enleva, entraînant avec lui la gre-nouille. C’est ce qui arrive à ceux qui méditent la perte d’autrui. »

* il peut aussi ici s’agir d’une souris. 4. « Comme le corbeau avait pris un fromage sur

un rebord de fenêtre, il s’alla percher en haut d’un arbre. Lorsque le renard le vit, il lui dit : « Ô corbeau, qui peut t’égaler ! Comme tes plumes sont brillantes ! Quelle serait ta gloire si tu avais une belle voix ! Nul oiseau ne l’empor-terait sur toi ! » Le corbeau, voulant plaire et montrer sa voix, poussa un grand cri et, le bec ouvert, oubliant le fro-mage, le laissa choir. Le rusé renard s’en empara prompte-ment. Alors, le corbeau se lamenta et tout ébahi, regretta de s’être laissé abuser. »

5. « La vache, la chèvre et la brebis s’associèrent

avec le lion. Alors qu’ils se trouvaient dans un bois pour prendre un cerf, une fois les parts faites, le lion parla en ces termes : « Je me sers le premier, en tant que lion. La se-conde part me revient parce que je suis plus fort que vous. Je me réserve aussi la troisième parce que j’ai couru plus que vous. Quant à la quatrième, celui qui y touchera m’aura pour ennemi ! » Ainsi, conserva-t-il malhonnêtement toute la proie pour lui seul.

Cette fable avertit tous les hommes de ne point s’associer aux puissants. »

6. « Une chienne en gésine (sur le point d’avoir

des petits) avait prié une autre chienne de la laisser mettre bas dans son gîte. Celle-ci lui permit d’entrer. Une fois les petits nés, elle lui demanda de s’en aller avec ses chiots dé-jà solides. La mère n’en voulut rien faire. Peu de temps après, l’hôtesse réclama à nouveau son logis et voulut contraindre l’intruse au départ. Mais celle-ci, avec humour, lui répliqua : « Pourquoi te fatiguer à nous insulter ? Si tu m’affrontes, moi et ma famille, et si tu es plus forte que nous , je te rendrai ton abri ! »

Parfois, les braves gens perdent ainsi leurs biens pour avoir cru aux paroles aimables d’autrui. »

22

Représentations de fables Représentations de fables Représentations de fables Représentations de fables dans les bordures de

la Tapisserie de Bayeux

Bordure inférieure, scène 7

Bo

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Bordure inférieure, scène 5 Bordure inférieure, scène 4

Bordure supérieure, scène 24

Bordure inférieure, scènes 4-5

Bordure inférieure, scène 4

Bordure inférieure, scène 51

- Service Éducatif de la Tapisserie de Bayeux - Gilles Pivard, professeur des écoles -

Les fables dans la Tapisserie de Bayeux (2) 23

Consignes : Attention , tu vas entrer dans une galerie, faiblement éclairée, où se trouve exposée la Tapisserie de Bayeux. Ce lieu est un espace public, c’est-à-dire que d’autres visiteurs sont présents. La plupart du temps, ils écoutent un commentaire avec un écouteur près de l’oreille, aussi, tu dois faire le moins de bruit possible, ne pas courir et, de manière générale, ne pas déranger.

Regarde, ci-dessous, les 6 reproductions extraites de la Tapisserie de Bayeux. Écris dans chaque case le numéro de la scène auquel chacune correspond. Elles sont dans l’ordre de l’histoire, le numéro est écrit au-dessus de la Tapisserie.

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Une visite à la Tapisserie 24 La célèbre Tapisserie de Bayeux, chef-d’œuvre unique au monde, est un document réalisé au XIème siècle. Il s’agit en fait d’une broderie de 68 m de long sur 0,50 m de haut exécutée, à l’aiguille et avec de la laine teintée, sur une toile de lin. On y raconte en “ymages” la conquête de l’Angleterre par Guillaume, duc de Normandie, en l’an 1066. On pense que c’est le demi-frère de Guillaume le Conquérant, l’évêque de Bayeux, Odon de Conteville, devenu comte de Kent après la conquête, qui la commanda à un atelier de brodeurs anglais.

Peut-être fut-elle exposée pour la première fois dans la nef de la cathédrale de Bayeux le 14 juillet 1077. Elle était destinée à être vue pour justifier l’expédition de Guillaume de l’autre côté de la Manche. L’Anglais Harold aurait violé le serment, prêté sur les reliques de saints, de laisser le trône d’Angleterre à Guillaume après la mort d’Édouard le Confesseur. Il aurait ainsi commis un parjure. Pour cela, Harold aurait été puni par le Ciel (jugement de Dieu). Il fut tué au combat lors de la bataille de Hastings le 14 octobre 1066.

Le roi Édouard envoie Harold en mission auprès du duc normand Guillaume.

Harold jure sur les reliques de laisser le trône d’Angleterre à Guillaume.

À la mort d’Édouard, Harold devient roi d’Angleterre malgré son serment. Les navires de Guillaume traversent la Manche.

Les Normands et les alliés de Guillaume affrontent les Anglais de Harold lors de la bataille de Hastings.

Le roi Harold reçoit une flèche dans l’œil et est tué peu après. Guillaume devient roi d’Angleterre.

A B

D

F E

C

∇∇∇∇ Fiches N° 4 et 5 : La société au Moyen Âge

Clergé : Vêtements : des prêtres ; un évêque ; un archevêque. Lieux : une église ; une abbaye ; une abbatiale. Activités : la messe ; les sacrements ; la cérémonie des funérailles ; le culte des saints.

Seigneurs : Vêtements : un seigneur ; une femme noble ; un chevalier. Lieux : un manoir ; un château-fort ; une motte féodale ; Activités : la guerre ; la chasse ; l’administration ; les banquets, les fêtes.

Paysans/Artisans : Vêtements : des paysans ; des artisans ; des valets. Lieux : une maison ; une maison ; une maison. Activités : les travaux ; l’agriculture ; l’artisanat ; le commerce. ∇∇∇∇ Fiche N° 6 : La féodalité 1. a) ROI ; b) GRANDS SEIGNEURS ; c) PETITS SEIGNEURS. 2. Celui qui doit être entouré :

a) GRANDS SEIGNEURS ; b) PETITS SEIGNEURS 3. LE ROI. 4. LA PAYSANNERIE. ∇∇∇∇ Fiche N° 7 : Les insignes du pouvoir

a) la couronne, le sceptre ; b) la couronne, le sceptre, le globe ; c) l’épée ; d) Elle est levée prête à agir, c’est un signe

d’autorité, de commandement. ∇∇∇∇ Fiche N° 8 : Cavalier normand sur son destrier

a) la lance ; b) le haubert ; c) la masse ; d) l’étrier ; e) le casque à nasal ; f) le bouclier ; g) l’épée ; h) l’éperon.

∇∇∇∇ Fiche N° 9 : Les chevaux

1. une paire de rênes ; 2. le pommeau ; 3. une bride en cuir ; 4. un mors ; 5. le troussequin ; 6. une selle ; 7. une courroie ;

8. un éperon ; 9. un étrier ; 10. un fer. ∇∇∇∇ Fiche N° 10 : Les vêtements (1)

a) agrafe en métal ; b) manteau ; c) bliaud ; d) chausses ; e) chaussures.

∇∇∇∇ Fiche N° 11 : Les vêtements (2) Le costume civil : 1 a) la tunique (ou bliaud) ; b) la ceinture ; c) la culotte ; d) les bas. 2. Document A : ce sont des Anglais ; Document B : ce sont des Normands. Le costume religieux : ce n’est pas le vêtement qui les différencie mais le fait que les religieux ont une tonsure. ∇∇∇∇ Fiche N° 12 : Activités du Moyen Âge

A-B : Les cinq extraits de haut en bas avec leur relation à droite : 2-d ; 4-e ; 5-c/f ; 1-a ; 3-b. C : le charpentier ; le forgeron ; le tonnelier.

∇∇∇∇ Fiche N° 13 : Se nourrir au Moyen Âge A. Les cinq étiquettes : 1. un couteau ; 2. du pain ; 3. un poisson ; 4. une coupe ; 5. une écuelle. B. en rouge : le lièvre ; la perdrix ; l’ours ; le sanglier ; le cerf. en bleu : le cochon ; le mouton ; le bœuf ; la poule. en vert : le poisson. en jaune : le faucon ; le chien.

∇∇∇∇ Fiche N° 14 : Les paysans (1)

1. le labourage ; 2. les semailles ; 3. le hersage. ∇∇∇∇ Fiche N° 15 : Les paysans (2) A. : 1. la charrue à roue et à versoir ; 2. L’homme de gauche maintient la charrue et celui de droite mène l’animal de trait ; 3. un âne ; 4. la herse sert à enterrer les graines que l’on a semées ; 5. un cheval ; 6. le collier d’épaule ; 7. pour éviter qu’ils ne mangent les graines semées ; 8. Les récoltes sont plus abondantes, les famines moins fréquentes, la population augmente. B. : a) le toit de chaume, de tuiles, de pierres ou d’essentes ; b) les murs de bois ou de torchis parfois de pierre ; c) la porte est la seule ouverture. ∇∇∇∇ Fiche N° 16 : Les châteaux

A. : 1. Hastings ; 2. Dinan ; 3. Rennes ; 4. Bayeux ; 5. Dol B. : a) le donjon ; b) la porte ; c) la passerelle ; d) le fossé ;

e) la motte. ∇∇∇∇ Fiche N° 17 : Les bâtiments

un château sur motte : 8-13 ; une maison paysanne : 3-5-14 ; un palais royal : 10-11 ; une tour : 9 ; un château en pierre : 7 ; une église : 4 ; une abbaye : 1-6 ; un manoir seigneurial : 2-12.

∇∇∇∇ Fiches N° 18 et 19 : Lieux et déplacements 1. a) Édouard le Confesseur avait promis sa succession sur

le trône à Guillaume ; b) Harold avait prêté serment sur des reliques sacrées de laisser le trône d’Angleterre à Guillaume ; 2. 19 jours ; 3. L’armée de Harold était

fatiguée, elle a pu être plus facilement battue à Hastings par l’armée de Guillaume le Conquérant.

∇∇∇∇ Fiche N° 20 : Les bateaux

1. une figure de poupe ; 2. le gouvernail ; 3. les boucliers ; 4. un mât ; 5. le bordage ; 6. la quille ; 7. une ancre ; 8. une figure de proue ; 9. une gaffe ; 10. la voile ;

11. le gréement ; 12. les chevaux. ∇∇∇∇ Fiche N° 21 : La comète de Halley 1. b) astronome ; 2. 1682 ; 3. a) Attila ; 4. 2061 ; 5. b-c-e-f-h

∇∇∇∇ Fiche N° 22 : Les fables (1)

1-B ; 2-D ; 3-E ; 4-A ; 5-F ; 6-C ∇∇∇∇ Fiche N° 23 : Les fables (2)

À gauche de haut en bas : F ; A ; E À droite de haut en bas : C ; D ; B

∇∇∇∇ Fiche N° 24 : Une visite à la Tapisserie

Document A : scène 1 ; Document B : scène 23 ; Document C : scène 30 ; Document D : scène 38 ; Document E : scène 55 ; Document F : scène 57.

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Réponses aux questions