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SFE Paris 2013 / Annales d’Endocrinologie 74 (2013) 322–344 335 micronodulaire des surrénales, avec une hypokaliémie réfractaire après surré- nalectomie bilatérale. Observation.– Patiente de 35 ans, hospitalisée pour hypercorticisme révélée par une hypokaliémie d’origine rénale. Elle avait une obésité (IMC = 38 kg/m 2 ), sans HTA, ni signes d’hypercatabolisme protidique. Son cycle du cortisol était inversé (cortisolémie 8 h = 180 g/L, 20 h = 273 g/L), sa cortisolémie était non freinable sous freinage minute (314 g/L) et son cortisol libre urinaire était élevé à 421 g/24 h avec une ACTH < 5 ng/L. Un SC ACTH-indépendant était retenu. La TDM surrénalienne avait objectivé un adénome surrénalien gauche de 2 cm. La patiente avait eu une surrénalectomie gauche. Cependant, sa cor- tisolémie postopératoire était restée élevée à 204,7 g/L, non freinable après freinage minute (152,5 g/L). L’examen anatomopathologique avait conclut à un adénome corticosurrénalien, avec présence de nodules du même aspect dans le reste du parenchyme surrénalien. Une hyperplasie nodulaire des surrénales était évoquée. Le dosage de l’aldostérone et rénine plasmatiques était normal. La patiente avait eu une surrénalectomie droite. La cortisolémie postopératoire était effondrée à 17 g/L et la patiente était mise sous-hydrocortisone 30 mg/j. L’examen anatomopathologique avait conclu à une hyperplasie micronodulaire de la surrénale. Après la surrénalectomie bilatérale, l’hypokaliémie d’origine rénale avait persisté, sans hypomagnésémie ni hypercalciurie, avec une acidose métabolique compensée évoquant une acidose tubulaire. Conclusion.– Il s’agit d’un cas rare de SC ACTH-indépendant secondaire à l’association d’un adénome surrénalien et d’une hyperplasie micronodulaire des surrénales, avec une néphropathie tubulaire très probable. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.321 P1-176 Le neuroblastome : une cause d’augmentation des dérivés méthoxylés à ne pas méconnaître H. Chegour , G. El Mghari , N. El Ansari Service d’endocrinologie-diabétologie et maladies métaboliques, laboratoire PCIM, FMPM, université Cadi Ayad, CHU Mohamed VI Marrakech, Marrakech, Maroc Auteur correspondant. Introduction.– Le diagnostic étiologique d’une masse surrénalienne est basé sur un bilan biologique et radiologique orienté par la clinique. L’objectif de ce travail est de montrer l’intérêt des dérivés méthoxylés urinaires dans le diagnostic des masses surrénaliennes à la lumière d’une observation exceptionnelle d’une tumeur surrénalienne à dérivés méthoxylés élevés. Observation.– Patiente A.N., 16 ans, présente depuis 6 mois des douleurs des flancs, polyarthralgies inflammatoires dans un contexte d’altération de l’état général, l’examen clinique : IMC à 16 kg/m 2 , hypotension, sensibilité des 2flancs. L’imagerie a objectivé une masse surrénalienne droite hypo- dense à centre nécrotique avec infiltration de la surrénale gauche, coulées d’adénopathies, des nodules hépatiques avec une masse médiastinale respon- sable d’une compression médullaire occasionnant une paraplégie. L’exploration hormonale : dérivés méthoxylés urinaires très élevés (DM) : normétanéphrines à 92,62 mol/24 h. Au cours de la décompression médullaire, une biopsie a été réalisé, l’étude anatomopathologique a montré une prolifération tumorale maligne à cellules rondes, l’étude immuno-histochimique a révélé une expres- sion des anti-PS 100 en faveur d’un neuroblastome, diagnostic conforté par la BOM. Discussion.– Le dosage des DM est essentiel dans le diagnostic et le suivi de cer- taines tumeurs neuroendocrines (TNE) : phéochromocytome et neuroblastome. La localisation surrénalienne du neuroblastome représente environ 35 % des cas. La particularité de la présente observation est la révélation tardive, et le tableau clinique ambigu. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.322 P1-177 Mise en place et évaluation du dosage des métanéphrines plasmatiques dans un CHU J. Brossaud a,, P. Gosse b , B. Gatta c , A. Tabarin c , G. Simonnet a , J.B. Corcuff a a Laboratoire d’hormonologie, CHU de Bordeaux, Pessac, France b Service de cardiologie, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France c Service d’endocrinologie, CHU de Bordeaux, Pessac, France Auteur correspondant. Objectifs.– Les dosages de normétanéphrine et métanéphrine plasmatiques (pNMA, pMA) ont démontré leur utilité pour le diagnostic de phéochromo- cytomes. Nous présentons leur mise en place dans un CHU et évaluons leur utilité clinique pour des services d’endocrinologie et de cardiologie. Méthodes.– Nous avons revu rétrospectivement (7 ans) les résultats des dosages de pNMA & pMA (dosés par HPLC et électrochimie) de 2536 patients d’endocrinologie ou de cardiologie parmi lesquels 66 phéochromocytomes ont été diagnostiqués. Résultats.– Les dosages dans le plasma sont désormais plus souvent demandés que ceux dans les urines. Cela a amené des changements logistiques importants qui ont améliorés maintenance des appareils, sensibilité analytique et délai de rendu des résultats. Les limites hautes de valeurs de référence sont : 1040 & 430 pmoL/L pour, respectivement, pNMA & pMA. Les sensibilités et spécificités reposant sur les courbes ROC sont 83 & 93 % pour pNMA à 972 pmol/L et 67 & 98 % pour pMA à 638 pmol/L. Les sensibilité et spécificité pour les dosages considérés en paire pNMA-pMA (positif = pNMA OU pMA > valeurs de référence) étaient 100 et 91 %. Conclusion.– Les concentrations très basses des composés demandent une main- tenance stricte d’appareils de bonne performance accessible à des laboratoires modernes. En terme clinique, les performances des dosages plasmatiques et urinaires sont très proches. En fonction des organisations locales, des populations de patients, des services demandeurs,..., la détermination de valeurs de référence de pNMA & pMA spécifiques pourra être nécessaire. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.323 P1-178 Corticosurrénalome malin métastatique, avec hypercortisolisme, présentant des hypoglycémies sans hyperinsulinisme M. Samarcq a,, F. Illouz b , S. Laboureau-Soares-Barbosa a , I. Allix a , Y. le Bouc c , P. Rodien b a Service d’endocrinologie-diabétologie-nutrition, CHU d’Angers, Angers, France b Service d’endocrinologie-diabétologie-nutrition, centre de référence des maladies rares de la réceptivité hormonale, CHU d’Angers, Angers, France c Laboratoire d’explorations fonctionnelles, centre de recherche St-Antoine, hôpital Trousseau, Paris, France Auteur correspondant. Il s’agit d’une patiente de 53 ans, atteinte d’un corticosurrénalome malin, méta- statique (poumon), diagnostiqué en juin 2012 sur un hypercortisolisme et une hyperandrogénie. Surrénalectomie et néphrectomie gauche en juillet 2012 et début du Lysodren. Apparition de nouvelles lésions pulmonaires et hépatiques sur le scanner de contrôle 1 mois plus tard. Début de chimiothérapie Etoposide-doxorubicine- cisplatine-Lysodren, arrêtée au troisième cycle pour progression. À 8 mois du diagnostic, et malgré un hypercortisolisme non contrôlé sous- Lysodren (hypertension artérielle sous-pentathérapie et hypokaliémie), appa- raissent des hypoglycémies profondes à 0,4 g/L, avec insulinémie < 1 mUI/mL et peptide C 0,18 g/L, survenant à jeun. Trois hypothèses étiologiques sont évoquées : – insuffisance surrénalienne, éliminée par le cortisol à 67 g/L sous- dexaméthasone 1 mg/j + Lysodren et la clinique ; – consommation tumorale du glucose : masse tumorale en progression rapide et hyperfixation du 18-FDG, confirmant un hyper métabolisme glucidique tumo- ral ; – production d’IGF2 : on retrouve la présence de Pro-IGF2 dans le sang circulant. On observe une résolution des hypoglycémies sous-SOLUMEDROL, le contrôle tensionnel et de la kaliémie avec Amiloride en remplacement de Spironolactone.

Le neuroblastome : une cause d’augmentation des dérivés méthoxylés à ne pas méconnaître

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Page 1: Le neuroblastome : une cause d’augmentation des dérivés méthoxylés à ne pas méconnaître

SFE Paris 2013 / Annales d’Endocrinologie 74 (2013) 322–344 335

micronodulaire des surrénales, avec une hypokaliémie réfractaire après surré-nalectomie bilatérale.Observation.– Patiente de 35 ans, hospitalisée pour hypercorticisme révélée parune hypokaliémie d’origine rénale. Elle avait une obésité (IMC = 38 kg/m2),sans HTA, ni signes d’hypercatabolisme protidique. Son cycle du cortisol étaitinversé (cortisolémie 8 h = 180 �g/L, 20 h = 273 �g/L), sa cortisolémie était nonfreinable sous freinage minute (314 �g/L) et son cortisol libre urinaire étaitélevé à 421 �g/24 h avec une ACTH < 5 ng/L. Un SC ACTH-indépendant étaitretenu. La TDM surrénalienne avait objectivé un adénome surrénalien gauchede 2 cm. La patiente avait eu une surrénalectomie gauche. Cependant, sa cor-tisolémie postopératoire était restée élevée à 204,7 �g/L, non freinable aprèsfreinage minute (152,5 �g/L). L’examen anatomopathologique avait conclut àun adénome corticosurrénalien, avec présence de nodules du même aspect dansle reste du parenchyme surrénalien. Une hyperplasie nodulaire des surrénalesétait évoquée. Le dosage de l’aldostérone et rénine plasmatiques était normal.La patiente avait eu une surrénalectomie droite. La cortisolémie postopératoireétait effondrée à 17 �g/L et la patiente était mise sous-hydrocortisone 30 mg/j.L’examen anatomopathologique avait conclu à une hyperplasie micronodulairede la surrénale. Après la surrénalectomie bilatérale, l’hypokaliémie d’originerénale avait persisté, sans hypomagnésémie ni hypercalciurie, avec une acidosemétabolique compensée évoquant une acidose tubulaire.Conclusion.– Il s’agit d’un cas rare de SC ACTH-indépendant secondaire àl’association d’un adénome surrénalien et d’une hyperplasie micronodulairedes surrénales, avec une néphropathie tubulaire très probable.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.321

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Le neuroblastome : une caused’augmentation des dérivés méthoxylés à nepas méconnaîtreH. Chegour ∗, G. El Mghari , N. El AnsariService d’endocrinologie-diabétologie et maladies métaboliques, laboratoirePCIM, FMPM, université Cadi Ayad, CHU Mohamed VI Marrakech,Marrakech, Maroc∗Auteur correspondant.

Introduction.– Le diagnostic étiologique d’une masse surrénalienne est basésur un bilan biologique et radiologique orienté par la clinique. L’objectif de cetravail est de montrer l’intérêt des dérivés méthoxylés urinaires dans le diagnosticdes masses surrénaliennes à la lumière d’une observation exceptionnelle d’unetumeur surrénalienne à dérivés méthoxylés élevés.Observation.– Patiente A.N., 16 ans, présente depuis 6 mois des douleursdes flancs, polyarthralgies inflammatoires dans un contexte d’altération del’état général, l’examen clinique : IMC à 16 kg/m2, hypotension, sensibilitédes 2 flancs. L’imagerie a objectivé une masse surrénalienne droite hypo-dense à centre nécrotique avec infiltration de la surrénale gauche, couléesd’adénopathies, des nodules hépatiques avec une masse médiastinale respon-sable d’une compression médullaire occasionnant une paraplégie. L’explorationhormonale : dérivés méthoxylés urinaires très élevés (DM) : normétanéphrinesà 92,62 �mol/24 h. Au cours de la décompression médullaire, une biopsie aété réalisé, l’étude anatomopathologique a montré une prolifération tumoralemaligne à cellules rondes, l’étude immuno-histochimique a révélé une expres-sion des anti-PS 100 en faveur d’un neuroblastome, diagnostic conforté par laBOM.Discussion.– Le dosage des DM est essentiel dans le diagnostic et le suivi de cer-taines tumeurs neuroendocrines (TNE) : phéochromocytome et neuroblastome.La localisation surrénalienne du neuroblastome représente environ 35 % des cas.La particularité de la présente observation est la révélation tardive, et le tableauclinique ambigu.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.322

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Mise en place et évaluation du dosage desmétanéphrines plasmatiques dans un CHUJ. Brossaud a,∗, P. Gosse b, B. Gatta c, A. Tabarin c,G. Simonnet a, J.B. Corcuff a

a Laboratoire d’hormonologie, CHU de Bordeaux, Pessac, France

b Service de cardiologie, CHU de Bordeaux, Bordeaux, Francec Service d’endocrinologie, CHU de Bordeaux, Pessac, France∗Auteur correspondant.

Objectifs.– Les dosages de normétanéphrine et métanéphrine plasmatiques(pNMA, pMA) ont démontré leur utilité pour le diagnostic de phéochromo-cytomes. Nous présentons leur mise en place dans un CHU et évaluons leurutilité clinique pour des services d’endocrinologie et de cardiologie.Méthodes.– Nous avons revu rétrospectivement (7 ans) les résultats des dosagesde pNMA & pMA (dosés par HPLC et électrochimie) de 2536 patientsd’endocrinologie ou de cardiologie parmi lesquels 66 phéochromocytomes ontété diagnostiqués.Résultats.– Les dosages dans le plasma sont désormais plus souvent demandésque ceux dans les urines. Cela a amené des changements logistiques importantsqui ont améliorés maintenance des appareils, sensibilité analytique et délai derendu des résultats.Les limites hautes de valeurs de référence sont : 1040 & 430 pmoL/L pour,respectivement, pNMA & pMA. Les sensibilités et spécificités reposant sur lescourbes ROC sont 83 & 93 % pour pNMA à 972 pmol/L et 67 & 98 % pour pMAà 638 pmol/L. Les sensibilité et spécificité pour les dosages considérés en pairepNMA-pMA (positif = pNMA OU pMA > valeurs de référence) étaient 100 et91 %.Conclusion.– Les concentrations très basses des composés demandent une main-tenance stricte d’appareils de bonne performance accessible à des laboratoiresmodernes.En terme clinique, les performances des dosages plasmatiques et urinaires sonttrès proches.En fonction des organisations locales, des populations de patients, des servicesdemandeurs,. . ., la détermination de valeurs de référence de pNMA & pMAspécifiques pourra être nécessaire.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2013.07.323

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Corticosurrénalome malin métastatique,avec hypercortisolisme, présentant deshypoglycémies sans hyperinsulinismeM. Samarcq a,∗, F. Illouz b, S. Laboureau-Soares-Barbosa a,I. Allix a, Y. le Bouc c, P. Rodien b

a Service d’endocrinologie-diabétologie-nutrition, CHU d’Angers, Angers,Franceb Service d’endocrinologie-diabétologie-nutrition, centre de référence desmaladies rares de la réceptivité hormonale, CHU d’Angers, Angers, Francec Laboratoire d’explorations fonctionnelles, centre de recherche St-Antoine,hôpital Trousseau, Paris, France∗Auteur correspondant.

Il s’agit d’une patiente de 53 ans, atteinte d’un corticosurrénalome malin, méta-statique (poumon), diagnostiqué en juin 2012 sur un hypercortisolisme et unehyperandrogénie.Surrénalectomie et néphrectomie gauche en juillet 2012 et début du Lysodren.Apparition de nouvelles lésions pulmonaires et hépatiques sur le scanner decontrôle 1 mois plus tard. Début de chimiothérapie Etoposide-doxorubicine-cisplatine-Lysodren, arrêtée au troisième cycle pour progression.À 8 mois du diagnostic, et malgré un hypercortisolisme non contrôlé sous-Lysodren (hypertension artérielle sous-pentathérapie et hypokaliémie), appa-raissent des hypoglycémies profondes à 0,4 g/L, avec insulinémie < 1 mUI/mLet peptide C 0,18 �g/L, survenant à jeun.Trois hypothèses étiologiques sont évoquées :– insuffisance surrénalienne, éliminée par le cortisol à 67 �g/L sous-dexaméthasone 1 mg/j + Lysodren et la clinique ;– consommation tumorale du glucose : masse tumorale en progression rapide ethyperfixation du 18-FDG, confirmant un hyper métabolisme glucidique tumo-ral ;– production d’IGF2 : on retrouve la présence de Pro-IGF2 dans le sang circulant.On observe une résolution des hypoglycémies sous-SOLUMEDROL, le contrôletensionnel et de la kaliémie avec Amiloride en remplacement de Spironolactone.