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Science & Sports 1996;l (Suppl 1): 8s.9s 0 Elsevier, Paris Le poignet traumatique aigu en pathologie sportive. La place de I’IRM B Roger Service de radiologie (Pr P Grenier), unite’ o&o-articulaire. h&pita1 de la Salpe^tri>re, 47, boulevard de l’H6pita1, 75013 Paris, France Les l&ions traumatiques aiguk du poignet inttressent les diffkrents Ckments anatomiques de cette articula- tion, qu’il s’agisse des ligaments, des tendons ou des structures osseuses. Ces l&ions sont parfois intriqkes ou complexes, majorant les difficult& diagnostiques. L’indication d’un examen par rksonance magktique ne peut s’envisager qu’aprts un examen clinique p&is et mkthodique orientant l’examen radiologique standard. L’IRM analyse simultankment toutes les structures osseuses, musculaires et tendineuses, dans tous les plans de l’espace. Le contraste spontatk important en- tre ces diffkrents tltments donne une reprkentation anatomique parfaite de la rkgion avec une excellente r&solution spatiale. Pour optimaliser les rksultats de I’IRM et obtenir le dttail et larksolution spatiale ntces- saires 211’Ctude des petites l&ions articulaires, il est indispensable de respecter certaines rbgles techniques. Des petites antennes de surface sont indispensables avec des parambtres d’acquisition bien p&is. Ce n’est qu’au prix de ces contraintes techniques strictes que la qualit& des documents obtenus sera ?I la hauteur des renseignements stmiologiques souhaids. 11 est Cgalement indispensable de bien connaitre l’ana- tomie normale du poignet pour sklectionner les plans de coupes spkcifiques de la rigion B ttudier ou de la l&ion A mettre en Cvidence. ANOMALIES LIGAMENTAIRES Le ligament scapholunaire et le fibrocartilage triangu- laire sont les sibges les plus frkquents des pathologies ligamentaires rencontr&es. La lesion du ligament scapholunaire Elle s’apprtcie sur les coupes coronales qui vont mon- trer un aspect remanit, allant de l’interruption du ligament B son absence compl2te et son tlongation avec augmentation de l’espace intercarpien. La prkision de ce diagnostic rapportCe dans la littC- rature est en moyenne de 90 %. Le librocartilage triangulaire L’atteinte de ce ligament se traduit en IRM par des modifications de signal, le plus souvent sous la forme d’une zone lintaire d’hypersignal au sein de l’hyposi- gnal du fibrocartilage. Selon l’importance de la d&hi- rure, partielle ou complkte, l’btendue de l’hypersignal sera variable. Ces anomalies de signal sont moins significatives chez le patient 2gC, oh elles sont retrouvkes sans symp- tomatologie clinique associke. La prkision du diagnostic de dkchirure du ligament triangulaire rapportte dans la littkrature est de 95 %. L’Ctude des autres ligaments radiocarpiens semble plus difficile avec des rksultats variables. Dans notre expC- rience, et dans l’ttude des ligaments radiocarpiens, I’IRM nous semble moins sensible que l’arthroscanner pour montrer les petites l&ions du fibrocartilage trian- gulaire et du ligament scapholunaire. 11 en est de mSme pour les petites l&ions cartilagineuses. En revanche, l’btude du plan ligamentaire antkrieur n’est possible qu’avec I’IRM. ANOMALIES TENDINEUSES Le plus frkquemment, il s’agit de l&ions tendineuses chroniques de surutilisation. Les ruptures tendineuses peuvent toutefois se ren- contrer lors de la pratique de certains sports. Le tableau clinique est le plus souvent ivocateur et la place de l’imagerie limit&e. Dans certaines formes de diagnostic difficile, et en

Le poignet traumatique aigu en pathologie sportive. La place de l'IRM

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Science & Sports 1996;l (Suppl 1): 8s.9s 0 Elsevier, Paris

Le poignet traumatique aigu en pathologie sportive. La place de I’IRM

B Roger

Service de radiologie (Pr P Grenier), unite’ o&o-articulaire. h&pita1 de la Salpe t̂ri>re, 47, boulevard de l’H6pita1, 75013 Paris, France

Les l&ions traumatiques aiguk du poignet inttressent les diffkrents Ckments anatomiques de cette articula- tion, qu’il s’agisse des ligaments, des tendons ou des structures osseuses. Ces l&ions sont parfois intriqkes ou complexes, majorant les difficult& diagnostiques. L’indication d’un examen par rksonance magktique ne peut s’envisager qu’aprts un examen clinique p&is et mkthodique orientant l’examen radiologique standard.

L’IRM analyse simultankment toutes les structures osseuses, musculaires et tendineuses, dans tous les plans de l’espace. Le contraste spontatk important en- tre ces diffkrents tltments donne une reprkentation anatomique parfaite de la rkgion avec une excellente r&solution spatiale. Pour optimaliser les rksultats de I’IRM et obtenir le dttail et larksolution spatiale ntces- saires 21 1’Ctude des petites l&ions articulaires, il est indispensable de respecter certaines rbgles techniques. Des petites antennes de surface sont indispensables avec des parambtres d’acquisition bien p&is. Ce n’est qu’au prix de ces contraintes techniques strictes que la qualit& des documents obtenus sera ?I la hauteur des renseignements stmiologiques souhaids.

11 est Cgalement indispensable de bien connaitre l’ana- tomie normale du poignet pour sklectionner les plans de coupes spkcifiques de la rigion B ttudier ou de la l&ion A mettre en Cvidence.

ANOMALIES LIGAMENTAIRES

Le ligament scapholunaire et le fibrocartilage triangu- laire sont les sibges les plus frkquents des pathologies ligamentaires rencontr&es.

La lesion du ligament scapholunaire

Elle s’apprtcie sur les coupes coronales qui vont mon- trer un aspect remanit, allant de l’interruption du

ligament B son absence compl2te et son tlongation avec augmentation de l’espace intercarpien.

La prkision de ce diagnostic rapportCe dans la littC- rature est en moyenne de 90 %.

Le librocartilage triangulaire

L’atteinte de ce ligament se traduit en IRM par des modifications de signal, le plus souvent sous la forme d’une zone lintaire d’hypersignal au sein de l’hyposi- gnal du fibrocartilage. Selon l’importance de la d&hi- rure, partielle ou complkte, l’btendue de l’hypersignal sera variable.

Ces anomalies de signal sont moins significatives chez le patient 2gC, oh elles sont retrouvkes sans symp- tomatologie clinique associke.

La prkision du diagnostic de dkchirure du ligament triangulaire rapportte dans la littkrature est de 95 %. L’Ctude des autres ligaments radiocarpiens semble plus difficile avec des rksultats variables. Dans notre expC- rience, et dans l’ttude des ligaments radiocarpiens, I’IRM nous semble moins sensible que l’arthroscanner pour montrer les petites l&ions du fibrocartilage trian- gulaire et du ligament scapholunaire. 11 en est de mSme pour les petites l&ions cartilagineuses. En revanche, l’btude du plan ligamentaire antkrieur n’est possible qu’avec I’IRM.

ANOMALIES TENDINEUSES

Le plus frkquemment, il s’agit de l&ions tendineuses chroniques de surutilisation.

Les ruptures tendineuses peuvent toutefois se ren- contrer lors de la pratique de certains sports. Le tableau clinique est le plus souvent ivocateur et la place de l’imagerie limit&e.

Dans certaines formes de diagnostic difficile, et en

Le pignet traumatique aigu 9s

particulier dans les ruptures partielles, 1’IRM est utile pour confirmer ce diagnostic, montrer exactement le sikge de la l&ion et orienter au mieux le geste chirur- gical.

ANOMALIES OSSEUSES

Ce diagnostic doit &tre fait lors du bilan radiographique standard, tventuellement cornpI& par un examen to- modensitomktrique. L’IRM ne se conc;oit dans cette pa- thologie qu’en cas de normalitt5 du bilan prt5cCdent. Les l&ions rencontrkes sont de deux types : fracture ou fis- suration corticale sans dkalage des contours et contu- sion osseuse avec impaction des travCes spongieuses. Une modification du signal, m&me disc&e. des parties molles p&i-osseuses et de la moelle osseuse, doit atti- r6e I’attention sur cette region. Cet aspect correspond B un cedkme conskutif au traumatisme osseux et p&en- tant les caractkistiques habituelles en hyposignal Tl, hypersignal T2 ou s’effa$ant aprks injection intravei- neuse de produit de contraste paramagnttique. Sur ces deux demibres skquences, le trait de fracture est parfois visible avec un hyposignal plus ou moins lintaire.

Les limites habituelles sont la mise en Cvidence de l&ions de petite taille, pour diffkrencier l’hyposignal d’un volume partiel cortical avec un cedkme osseux, pour mettre en tvidence une petite avulsion corticale de mCme aspect qu’un ligament.

CONCLUSION

Ainsi, en pratique et actuellement, I’IRM n’est pas un examen de << routine B dans la pathologie traumatique aigd du poignet.

Toutefois, cet examen rend d6jB des services pour faire le bilan de certaines 1Csions ligamentaires ou ten- dineuses et surtout faire le diagnostic de fracture ou de contusion osseuse occulte.

11 faut s’attendre dans les anntes B venir 5 ce que cet examen, encore difficile et assez coiiteux, devienne le meilleur instrument pour explorer l’articulation du poi- gnet dans ses diffkents composants et ce grke g une plus grande disponibilitt! des appareils et surtout une tvolution technologique.