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Le vocabulaire et les grands courants philosophiques Module « Philosophie » n° 3 Christian Budex

Le vocabulaire et les grands courants philosophiques · André Comte-Sponville (21ème) « Je suis plus sage que cet homme là. Il se peut qu’aucunde nous deux ne sache rien de

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Le vocabulaireet les grands courants

philosophiques

Module « Philosophie » n° 3Christian Budex

« La philosophie est l’ontologie phénoménologique universelleissue de l’herméneutique du Dasein », Heidegger (20ème)

La philosophie, c’est avoir des idées pour rendre le monde meilleur », Gaspard, 7 ans

Module 1

Qu’est-ce que la philosophie ?

Sophia = savoir

• Théorique

• Réflexion sur les savoirs

• Art de penser

Vérité

Sophia = sagesse

• Pratique

• Attitude existentielle

• Art de vivre

Bonheur

« Philosopher, c’estpenser sa vie et vivre sa pensée »

André Comte-Sponville (21ème)

« Je suis plus sage que cethomme là. Il se peutqu’aucun de nous deux nesache rien de beau ni debon ; mais lui croit savoirquelque chose, alors qu’ilne sait rien, tandis quemoi, si je ne sais pas, je necrois pas non plus savoir »

Apologie de Socrate, Platon.

Le désirLa religion

La cultureLe langage

La technique

L’art

Le langageL’histoire

La science

La matière

L’esprit

L’État

La société

Le devoir

La justice

Le droit

La nature

La politique

La raison

Le réelL’amour

L’argent

Le temps

La liberté

Autrui

La conscience

La vérité

Le bonheur

La morale

Le travail

Module 2 :les étapes de la méthode

philosophique

• Questionner

• Conceptualiser

• (Problématiser)

• Dialoguer /Argumenter

• Répondre

Objectifs de la séance

De manière à faciliter l’orientation du questionnementpendant les ateliers de philosophie avec les enfants:

• S’entraîner à définir des notions et faire desdistinctions conceptuelles

• Avoir un aperçu des courants de la philosophie et dequelques grandes attitudes philosophiques possibles

• Continuer à interroger la posture philosophique del’animateur d’atelier « philo »

La vérité

•Philosophie de la connaissance

•Philosophie morale

1. Philosophie de la connaissance

Peut-on affirmer : « A chacun sa vérité » ?

(30’)

CONSIGNES• Formez des groupes de 5 personnes

• Lecture de « La parabole de l’éléphant » de Rûmi

• En vous appuyant sur cette lecture (et en vous en détachant aussi…), définir les notionsphilosophiques suivantes en une phrase :

• Subjectif/objectif

• Croire/ savoir

Si vous en avez le temps :

• Opinion / Certitude / Vérité

Travail de définition individuel d’abord (10’) , puis travail en groupe (20’)

• Présentation par un membre du groupe d’une synthèse de la discussion de son groupe etdes définitions

La parabole de l’éléphant Djalâl ad-Dîn Rûmî, Le Mesnevi

« Des voyageurs venant d’Inde avaient apporté un éléphant à Bagdad et l’on avait parqué

la bête dans une étable obscure. La population, désireuse de savoir à quoi ressemblait un

tel animal, se précipita dans l'étable. Ne pouvant le voir avec leurs yeux, les visiteurs

tâtèrent l'animal avec leurs mains.

L'un d'eux toucha sa trompe et dit :

- Cet animal ressemble à un très gros tuyau !

Un autre qui lui touchait les oreilles s'écria :

- On dirait plutôt un gros éventail !

Un troisième, qui lui caressait une patte, s'exclama :

- Mais non, ce qu'on appelle éléphant est semblable à une grosse colonne !

Et chacun d'eux décrivait l'éléphant à sa manière, suivant la partie du corps qu'il touchait.

Mais s'ils avaient eu une chandelle, ils n’auraient sans doute même pas été d’accord. Carnos yeux nous trompent aussi souvent que le bout de nos doigts... »

Synthèse / échanges

La vérité = adéquation entre un discours et la réalité

Subjectif1/ Rapport au sujet. Qui dépende des ressentis, de la perception.2/ Positionnement par rapport à son propre système de valeur, lié à saperception, son interprétation, son environnement familial et éducatif,lié aussi à sa croyance, son opinion, son intuition3/ Ce qui propre à chacun4/ Rencontre entre son état d’être (émotions, affects, vécu) et sonenvironnement, qui peut changer ou pas.5/ Individuel, non vérifiable, abstrait, et basé sur une pensée non-mesurable6/ Renvoie à une interprétation propre à chacun d’une situation, d’unfait, d’un objet, en fonction de ses croyances, de son affect et histoirepersonnelle7/ Vient de sujet, qui relève de la perception personnelle, propre à sesvaleurs, des émotions, des intérêts et des systèmes de pensée sur lemonde.8/ Qui est propre à soi, validée par les croyances d’une personne

Subjectif (groupe de l’apm)

1/ Croyance personnelle ou collective non vérifiable

2/Relatif au sujet, selon son système de valeurs et de croyances,non prouvé ou démontré scientifiquement

3/ Propre à chacun, peut être soumis au ressenti etinterprétation personnelle, ainsi qu’aux influences extérieures

4/ Ce qui regarde le sujet et le concerne, les idées, les opinionssont filtrées par les croyances, notre expérience, notre culture

5/ Cela dépend du sujet, avec le filtre de sa carte du monde, sescroyances, en se laissant influencer par son émotion, lecontexte, son expérience, son éducation.

6/ relatif au sujet, qui fait appel à des interprétations, un vécupersonnel, un ressenti individuel

7/ qui vient de l’individualité, de la singularité de chacun (vécu,personnalité, expériences)

Objectif

1/ Rapport à l’objet, la matière, le concret. Dépend de critèresbien définis, d’un cadre, a priori indépendant de l’affect.

2/ Recherche d’un positionnement commun qui semble êtreune vérité

3/ Réalité admis par le plus grand nombre à un moment donné

4/ Ce qui est tangible, mesurable, prouvé et universel quienglobe tous les points de vue partagés

5/ Positionnement distant de soi-même, afin de trouver un faitvérifié, avec l’usage de la raison

6/ Vient d’objet, qui relève d’une illusion consensuelle de neutralité reposant sur des faits vérifiables et mesurables

7/ Une opinion partagée et vérifiable par plusieurs

8/ Renvoie à une réalité admise pour tous qui ne peut être remise en question, dénuée de sentiments ou d’émotion

Objectif (groupe de l’apm)

1/ Faits établis, vérifiables, mesurables, observables etreproductibles dans le temps

2/ Relatif à ce qui est scientifiquement prouvé, vérifié, etconcret.

3/ Factuel, vérifiable par des moyens extérieurs à l’individu

4/ Ce qui met à distance le sujet pour observer, analyser etcomprendre, tourner son regard vers l’extérieur

5/ Cela dépende de l’objet, se baser sur une observation, un faitsans émotion, que l’on peut argument avec preuves à l’appui ;c’est quand c’est factuel, sans prendre parti

6/ Relatif à l’objet, qui suppose la neutralité, le factuel, leconcret, le mesurable, le vérifiable et qui fait consensus.

7/ Posture « neutre », qui fait l’unanimité

• Vidéo du film : Galilée ou l’amour de Dieu, 52’40 à 56’05

• https://www.youtube.com/watch?v=19cUtss1ga8

Croire / Savoir

Croire

• Intime conviction

• Certitude subjective

Croyances

• Crédulité

• Rumeur

• Opinion

• Préjugé / dogme

• Foi

Savoir

• Démonstration

• Preuve objective (ob-jectum)

Science

• Vérité démontrée

• Méthode expérimentale

Courants philosophiques

• Scepticisme

• Rationalisme

• Empirisme

• Idéalisme

• Obscurantisme

• Relativisme

• Négationnisme

Dangers :

La vérité en morale

2. Philosophie morale

« Faut-il toujours dire la vérité ? »

CONSIGNES

• Formez des groupes de 5 personnes

• Lecture des trois textes

• Quelles raisons peut-on donner pour justifier chacunedes trois positions (illustrez vos arguments par desexemples) ?

• Présentation par un membre du groupe d’une synthèsede la discussion de son groupe. Quelle(s) réponse(s) à laquestion : « Faut-il toujours dire la vérité » ?

Durée 30’

1- « Être véridique dans les propos qu’on ne peut éluder, c’est là le devoirformel de l’homme envers chaque homme, quelle que soit la gravité dupréjudice qui peut en résulter pour soi-même ou pour autrui », Kant (18ème).

2- « Dire la vérité est un devoir. Qu’est-ce qu’un devoir ? L’idée de devoir estinséparable de celle de droits : un devoir est ce qui, dans un être, correspondaux droits d’un autre. Là où il n’y a pas de droit, il n’y a pas de devoirs. Dire lavérité n’est donc un devoir qu’envers ceux qui ont droit à la vérité. Or nulhomme n’a droit à la vérité qui nuit à autrui (qui en fait un mauvais usage) »,Benjamin Constant (19ème).

3 - « Toute vérité n’est pas bonne à dire ; on ne répond pas à toutes lesquestions, du moins on ne dit pas n’importe quoi à n’importe qui ; il y a desvérités qu’il faut manier avec des précautions infinies, à travers toutes sortesd’euphémismes et d’astucieuses périphrases ; l’esprit ne se pose sur elles qu’endécrivant de grands cercles, comme un oiseau. Mais cela est encore peu dire :il y a un temps pour chaque vérité, une loi d’opportunité qui est au principemême de l’initiation ; avant il est trop tôt, après il est trop tard. Ce n’est pastout de dire la vérité, « toute la vérité », n’importe quand, comme une brute :l’articulation de la vérité veut être graduée ; on l’administre comme un élixirpuissant et qui peut être mortel, en augmentant la dose chaque jour, pourlaisser à l’esprit le temps de s’habituer », Jankélévitch (20ème).

Synthèse / échanges

Attitudes ou courants philosophiques

Dilemme moral 1En rentrant chez elle à l'improviste, Aurore tombepar hasard sur le bilan médical pessimiste de sonpère, qui laisse présager qu'il est atteint d'unemaladie incurable.

Cet homme, très discret ne se plaint jamais, pourépargner les siens et Aurore est persuadée qu'il n'a rien dit à personne . Aurore, bouleversée sedemande s'il faut prévenir sa famille.

Elle décide d’en parler à son Père : ce dernier luiconfirme qu’il ne veut en parler à personne et luidemande de ne rien dire.

Dilemme moral 2

• Une bombe très puissante a été déposée quelque part dansun quartier de Paris, mais on ignore lequel. Elle estprogrammée pour exploser dans deux heures. Pas le tempsd’évacuer la ville. L’homme qui a posé la bombe vient d’êtrefait prisonnier. Vous êtes les 5 personnes qui savent ce qui vase passer et qui sont réunies dans une salle souterraine, situéesous les bureaux du président de la République.

• « Faut-il torture le prisonnier pour le faire parler ? »

• Le téléphone sonne. Le prisonnier est prêt à parler. Il acceptede dire où est la bombe à une condition : que soit donnél’ordre de tuer le prisonnier de la cellule d’à côté, c’est sontpire ennemi.

Merci de votre attention…

CONCLUSION