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Les forêts anciennes de Méditerranée 2. Critères et indicateurs d’empreinte humaine Juin 2009 Daniel Vallauri, Delphine Lorber, Patrick Peters et Raúl Pimenta

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Les forêts anciennes de Méditerranée2. Critères et indicateurs d’empreinte humaineDaniel Vallauri, Delphine Lorber,Patrick Peters et Raúl PimentaWWF 2009

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Les forêts anciennes de Méditerranée 2. Critères et indicateurs d’empreinte humaine

Juin 2009Daniel Vallauri, Delphine Lorber, Patrick Peters et Raúl Pimenta

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Résumé. La Méditerranée est l’écorégion française qui a subi les plus anciennes et les plus vastes transformations de son boisement. Les forêts âgées ou anciennes y sont rares, isolées et souvent cantonnées aux zones peu accessibles dans les arrière-pays. Par contre, depuis quelques décennies, de nouvelles forêts sont en cours d’installation, de vieillissement et de restructuration rapide suite à l’abandon de certaines pratiques agricoles et forestières passées. Il nous a donc paru important, en complément de l’étude de la naturalité actuelle exprimée (voir Lorber et Vallauri 2007), d’explorer l’empreinte humaine actuelle et passée et son impact sur la biodiversité actuelle. L’évaluation de l’empreinte humaine nécessite l’analyse de multiples critères forestiers tels que le rajeunissement des boisements, leur allochtonie, les perturbations du fonctionnement et la simplification de leur structure, mais également des critères en relation avec les multiples autres sources potentielles d’impacts tels les pollutions, les prélèvements (bois, chasse), la fragmentation par les aménagements et les infrastructures… Ce rapport est une application régionale de la réflexion sur la naturalité et l’empreinte humaine sur les forêts (Vallauri 2007). Elle tente une synthèse de la question en Méditerranée française, explore certains des indicateurs possibles et discute des outils méthodologiques nécessaires à approcher les particularités régionales. L’analyse est développée à plusieurs échelles pertinentes en termes de gestion (écorégion, régions, massifs ou sites protégés). A l’échelle régionale, il est fait notamment appel aux données de l’Inventaire Forestier National pour renseigner des indicateurs de jeunes futaies et de non indigénat. A des échelles plus fines, des listes d’espèces allochtones sont ébauchées. L’analyse de dix massifs forestiers protégés enrichie le débat sur la restauration de la naturalité des forêts, ainsi que l’identification des menaces découlant de l’empreinte humaine d’aujourd’hui.

Citation préconisée : Vallauri, D., Lorber, D., Peters, P., Pimenta, R. 2009. Contribution à l’analyse des forêts anciennes de Méditerranée. 2. Critères et indicateurs d’empreinte humaine. Rapport WWF, Marseille, 62 pages + annexes.

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« La nature vierge est le matériau brut dans lequel l’homme a péniblement taillé cet artifice que l’on appelle civilisation. Ce matériau n’a jamais été homogène. La nature était extrêmement diverse, et les artifices qui en ont résulté sont, eux aussi, très divers. Ces différences dans le produit fini s’appelle cultures. La diversité des cultures du monde reflète une diversité correspondante des natures qui lui ont donné le jour ».

Aldo Leopold Almanach d’un comté des sables

« Toutefois, du fait de leur grande capacité perturbatrice, les humains sont investis d’une responsabilité morale décisive dans le maintien des équilibres écologiques, un rôle qu’ils ne peuvent remplir qu’à condition de pouvoir comprendre leur situation au sein de la chaîne trophique. Or, une telle intelligence des interactions ne peut être atteinte qu’au moyen d’une observation de la nature empreinte d’humilité (…) ».

Philippe Descola Par-delà nature et culture

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Sommaire

Résumé 1

1. Introduction 7

2. Présentation générale de l’étude 8

21. Cadre de l’étude 8

22. Cadre géographique 11

221. Echelle de l’écorégion 11

222. Echelle de la région forestière 11

223. Echelle du massif forestier 11

3. Matériel et méthodes par thème 13

31. Empreinte des cultures passées sur les forêt 13

311. Exploration des sources pour une carte historique des forêts 13

312. Information recueillie par la toponymie 14

313. Identification des grandes forêts potentiellement anciennes 15

314. Extinction, régression et introduction d’espèces 15

Vertébrés 15

Invertébrés 16

Flore 16

32. Empreinte de la culture générale actuelle 17

321. Pollution lumineuse 17

322. Pollution sonore 17

323. Forêts sous influence urbaine 18

324. Empreinte des incendies d’origine humaine sur les forêts 19

33. Empreinte de la culture de gestion des forêts 20

331. Rappel concernant la base de données de l’IFN 20

332. Emprise de la gestion forestière 20

333. Aperçu du rajeunissement des boisements 21

334. Régularisation de la structure des forêts 21

335. Réduction du stock de carbone 21

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Le stock de carbone actuel 21

Evolution du stock de carbone 22

336. Pollution génétique 22

34. Empreinte de la chasse sur les espèces forestières 23

341. Sources des données 23

342. Méthodologie 23

4. Résultats et discussions 24

41. Empreinte des cultures passées sur les forêts 24

411. Remarque préalable sur l’importance de l’histoire 24

412. Evolution des boisements dans l’écorégion 25

413. Identification des grandes forêts potentiellement anciennes 25

414. Quelques résultats provenant de l’analyse toponymique 28

415. Extinction, régression et introduction d’espèces dans les temps anciens 29

Quelques espèces qui ont disparues de l’écorégion 29

Quelques espèces qui ont régressés dans l’écorégion 29

Quelques espèces allochtones introduites 29

Cas particulier des espèces envahissantes 31

42. Empreinte actuelle du modèle de développement 32

421. Introduction 32

422. Pollution lumineuse 32

423. Forêts sous influence urbaine 34

424. Empreinte des incendies d’origine humaine sur les forêts 35

43. Empreinte de la gestion forestière 39

431. Aperçu du rajeunissement des boisements 39

A l’échelle des régions forestières 39

A l’échelle des massifs forestiers test 41

432. Exploitation du bois 41

Taux de prélèvement de l’accroissement biologique 41

Emprise de l’exploitation du bois récente 41

433. Pollution génétique par les reboisements 42

Introduction d’espèces forestières 42

Importance des forêts d’essences allochtones 43

434. Transformation de la structure des forêts par la sylviculture 44

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435. Impact sur le stock de carbone forestier 46

44. Empreinte actuelle de la chasse 47

441. Présence, absence et effectifs des grands mammifères chassées ou chassables 47

Espèces natives 47

Espèces introduites 48

442. Les prélèvements de quelques espèces gibiers 49

443. Analyse des prélèvements par le modèle « sanglier » 51

Au niveau de l’écorégion méditerranéenne 51

Au niveau du territoire du PNR du Luberon 53

444. Analyse du modèle « chevreuil » 54

445. Indices de population et de pression sur l’écosystème 55

446. Les zones non chassées 55

5. Conclusions et perspectives 57

51. Complexité et limites de l’analyse de l’empreinte sur les forêts 57

52. Approfondissements indispensables 57

521. Vers une carte historique des forêts anciennes ? 57

522. Identification des espèces indicatrices d’ancienneté et d’empreinte humaine 58

523. Exploration des critères et indicateurs pratiques relatifs à la fragmentation 58

524. Intégration des perspectives climatiques nouvelles 59

53. Perspectives du programme sur la naturalité des forêts en Méditerranée 59

6. Références 60

Annexes Annexe 1. Méthodologie, vocabulaire et codification de l’IFN

Annexe 2. Contours et numéros des régions forestières départementales

Annexe 3. Cycles et données d’inventaires de l’IFN utilisés

Annexe 4. Codification et définition des structures forestières selon l’IFN

Annexe 5. Indigénat des espèces de la faune et de la flore

Annexe 6. Maturité des peuplements

Annexe 7. Traces d’exploitation forestière

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Annexe 8. Volume, biomasse et carbone sur pied

Annexe 9. Histoire : toponymes et notes sur les mises en défens

Annexe 10. Prélèvements par la chasse

Annexe 11. Introduction et renforcement d’espèces gibiers dans l’écorégion

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1.

Introduction

Le concept de la naturalité est un guide utile pour certains scientifiques et gestionnaires d’espaces naturels ou forestiers (Génot 2003, 2005, Gilg et Schwoehrer, 1999, Gilg 2004, Schnitzler 2002, 2007, Vallauri 2007).

Les travaux français relatifs à l’évaluation de la naturalité des forêts (Ponthus, 1996, Greslier, 1993, Gilg 2004, Schnitzler 2002, 2007) se sont principalement concentrés :

- sur les forêt tempérées, alluviales et de montagne ;

- sur des indicateurs dendrologiques (taux de bois mort, âge des plus vieux arbres, structure forestière, etc.) ;

- et dans le but de caractériser ou identifier des haut-lieux de naturalité.

Plus récemment une vision intégrative de ce que sous entend le concept de naturalité, d’autres indicateurs de fonctionnalité des écosystèmes ainsi que la notion de gradient ont été proposés (Vallauri 2007).

Le fait de se poser la question de la naturalité ou du bon état de conservation d’une forêt a conduit à reformuler le besoin de prendre en compte et d’évaluer de façon simple l’impact des actions humaines. Naturalité et empreinte humaine deviennent alors deux axes complémentaires permettant d’analyser la réalité d’une forêt donnée sur le gradient d’expression de la nature dans une région.

En zone méditerranéenne, l’application du concept de naturalité a fait l’objet de peu de développement synthétique (voir tout de même Lombardini 2004 en Lubéron, les travaux de la Réserve naturelles de la Forêt de la Massane et Lorber et Vallauri 2007 pour une première exploration régionale). Si la question de l’empreinte humaine, passée notamment, va de soit (Quézel et Médail 2003), elle est rarement analysée dans toutes ses dimensions. La notion de forêt ancienne ou à haut degré de naturalité ou à faible empreinte humaine est culturellement peut promue par les gestionnaires même si, comme ailleurs en France, les questions de la mise en place de réserves forestières intégrales, du bon état de conservation des habitats forestiers ou d’une sylviculture proche de la nature existent également et sont des manifestations concrètes de la problématique générale.

Le présent travail est le second volet d’une étude engagée en 2006. Après une l’analyse des critères et indicateurs de naturalité (Lorber et Vallauri, 2007), il vise à la compléter par une analyse de l’empreinte écologique des activités humaines, abordées à trois échelles pertinentes en terme de gestion : l’échelle écorégionale, l’échelle du massif (grands sites protégés) et l’échelle du site (réserves naturelles). Il explore cette question par la recherche et le renseignement de critères et d’indicateurs susceptibles de rendre compte de l’écologie des forêts analysées et des activités (ou cultures) locales.

L’objectif à moyen terme de l’étude est de contribuer à l’élaboration d’outils simples et fiables d’évaluation de l’empreinte humaine sur les forêts méditerranéennes qui puissent aider tout autant la protection des forêts (localisation des réserves, bon état de conservation) que la gestion forestière courante (sylviculture plus proche de la nature, gestion des pressions et des menaces, restauration des habitats).

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2.

Présentation générale

de l’étude

21. Cadre de l’étude

L’étude prend pour point de départ la réflexion et le set de critères nécessaires à l’étude de l’empreinte écologique proposés par Vallauri (2007).

Dans le contexte de l’écorégion méditerranéenne, l’étude a consisté successivement à :

- explorer les critères et les thématiques qui ont paru les plus importantes pour décrire les forêts de l’écorégion du point de vue de l’empreinte humaine ;

- rechercher les sources de données pouvant les renseigner ;

- discuter l’intérêt et la pertinence du résultat en fonction des multiples acteurs et échelles d’espaces susceptibles de les utiliser ;

- de discuter et comparer ces résultats à la bibliographie et à l’avis d’un panel d’experts thématiques.

Les thématiques et le set de critères et indicateurs analysés sont présentés dans le tableau 1. Il tente d’explorer et retranscrire aussi fidèlement que possible les thèmes qui ont semblé avoir le plus d’impacts sur la réalité des forêts méditerranéennes :

- empreinte des cultures passées et rémanence de leurs impacts ;

- empreinte du modèle actuel de développement ayant des répercussions sur les forêts ;

- empreinte spécifique des gestionnaires forestiers (sylviculture au sens étymologique) ;

- empreinte spécifique des chasseurs.

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Tableau 1. Les critères et indicateurs d’empreinte humaine

(d’après la liste indicative non exhaustive de Vallauri 2007).

Origine de l’impact

Critères Indicateurs

Méthode et sources des

données Forêts anciennes - surface forestière à des périodes

clé de l’histoire (estimation via les cartes et cadastres anciens) - surface de forêts très fortement rajeunies ou simplifiées

Historique, Carte de Cassini Données IFN

Culture passée

(encore facteur d’inertie sur les

écosystèmes d’aujourd’hui)

Faune et flore éteintes, disparues ou ayant régressé

- listes des espèces indigènes éteintes, disparues ou ayant régressé, introduites…

Pascal et al. 2003, 2006 ONCFS

Pollutions lumineuses

- proportion du territoire forestier perturbé par les lumières artificielles (en %)

Images satellite visible et infrarouge agencées par le Earth Observation Group

Changements climatiques imputables aux activités humaines

- intensité du réchauffement d’origine anthropique

Météo-France

Fragmentation du paysage

- surface forestière fragmentée et perturbée par des infrastructures routières

Données IGN et IFN

Transformation du paysage

- surface, fréquence et nombre d’incendies d’origine humaine

Cemagref et base Promethée

Urbanisme, développement et forêt

- proportion (en %) des forêts sous influence urbaine

IFN

Culture générale actuelle

(transport,

habitat, énergie, pollutions,

consommation)

Consommation d’espèces animales et végétales

- niveau de consommation par rapport à la production naturelle de ressources (ex. bois)

IFN

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Tableau 1 (suite). Les critères et indicateurs d’empreinte humaine (d’après la liste indicative non exhaustive de Vallauri 2007).

Origine de l’impact

Critères Indicateurs

Méthode et sources des

données Modification de la structure physique du sol

- proportion de la surface du sol perturbée par la plantation (sous-solage, labour, drains et fossés) - proportion de la surface du sol perturbée par l’exploitation (traînes de débardage, places de dépôt) et pour l’accès aux forêts (places de retournement, pistes, routes, chemins…)

Données de routes forestières

Modification des cycles biogéochimiques

- niveau d’exportation passé du carbone (bois, rémanents, bois mort, humus, feuilles,…)

IFN

Pollution des génotypes locaux du fait de plantations artificielles d’arbres

- proportion en surface des reboisements allochtones pouvant s’hybrider avec des essences indigènes (en %) - proportion en surface des plantations artificielles d’écotypes non locaux (en %)

IFN

Homogénéisation des espèces d’arbres

- pureté en volume du peuplement forestier (tel que défini par l’IFN) (en %)

IFN

Rajeunissement des âges du peuplement des arbres

- proportion de forêts ou d’arbres jeunes (< âge d’exploitabilité) (en %) - proportion d’habitats ayant été exploités dans les 5 dernières années (en %) - rapport entre l’âge moyen des arbres et l’espérance de vie naturelle de l’essence dans une région naturelle donnée

IFN IFN voir Lorber et Vallauri 2007

Impact sur la biodiversité

- nombre d’espèces éteintes ou en régression - nombre d’espèces d’arbres introduites et envahissantes

Pascal et al. 2006

Culture des forestiers

(sylviculture, au sens

étymologique)

Simplification de la structure

- proportion en surface des plantations artificielles (en %) - proportion en surface des plantations exotiques artificielles (en %)

IFN

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Tableau 1 (suite). Les critères et indicateurs d’empreinte humaine (d’après la liste indicative non exhaustive de Vallauri 2007).

Origine de l’impact

Critères Indicateurs

Méthode et sources des

données Définition du territoire de chasse

- proportion de terrains chassés et de réserves de chasse - nombre de jours de chasse (dont en saison)

ONCFS ONCFS

Prélèvements - niveau de prélèvement des espèces gibiers - niveau de prélèvement par la chasse légale du sanglier - taux de réalisation des plans de chasse du chevreuil

ONCFS ONCFS ONCFS

Renforcement des populations d’espèces chassables

- nombre d’individus relâchés par saison de chasse - nombre d’espèces exotiques introduites - respect de l’origine génétique des individus relâchés

ONCFS

Culture des chasseurs

22. Cadre géographique

221. Echelle de l’écorégion

La zone d’étude correspond à l’écoregion méditerranéenne sensu lato, c’est-à-dire l’intégralité des régions PACA, Languedoc-Roussillon, Corse ainsi que les départements de l’Ardèche et de la Drôme. Les données sont présentées à une échelle infra-écorégionale, départementale ou de la région forestière.

222. Echelle de la région forestière

Certains indicateurs développés ont été appliqués aux 117 régions forestières départementales telles que définies par l’IFN. Ces régions forestières sont des divisions territoriales naturelles qui présentent une certaine homogénéité au niveau de la végétation forestière, des conditions de sol et du climat. Elles comprennent des types de forêt et des types de paysage comparables. Afin de pouvoir analyser les résultats d’inventaire à des échelles administratives, les régions forestières sont re-découpées suivant les limites départementales et appelées « régions forestières départementales » (annexe 1).

223. Echelle du massif forestier

Les indicateurs construits pour l’analyse d’un massif forestier ont été testés sur 10 massifs (tableau 2). L’IFN a extrait ces données grâce à la méthode de « couplage dendrométrie-cartographie » (méthode en annexe 1).

La délimitation des contours des massifs forestiers utilisés dans l’étude provient de la base de données cartographique réalisée par le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) et mise en ligne sur le site Internet de l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN). Il s’agit de

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données publiques relatives à l’environnement téléchargeables gratuitement et protégées par le droit d’auteur (article L 112-3 et article L 111-1).

Tableau 2. Définition des 10 massifs forestiers tests.

Dénomination du massif forestier

Nature des contours Surface

totale (ha)

Massif du Canigou Agrégation de 2 Sites Natura 2000 : « Massif du Canigou » (FR9101475) et « Conque de la preste » (FR9101476)

20 076

PN des Cévennes Zone centrale du parc national des Cévennes 87 488

PNR de Corse Parc naturel régional de Corse 360 642

PNR du Haut-Languedoc Parc naturel régional du Haut Languedoc (uniquement pour la partie comprise dans le Languedoc-Roussillon)

117 672

Massif du Luberon Site Natura 2000 « Massif du Luberon » (FR9301585, limité aux contours du massif du Petit Luberon)

21 352

Massif des Maures Site Natura 2000 «La plaine et le massif des Maures » (FR9301622) 33 820

PN du Mercantour Zone centrale du parc national du Mercantour 65 564

PNR du Queyras Parc naturel régional du Queyras 62 696

Massif de la Sainte-Victoire Site Natura 2000 «Montagne Sainte-Victoire, Forêt de Peyrolles, Montagne des Ubacs, Montagne d’Artigues » (FR9301605)

29 248

Mont Ventoux Zone centrale et zone tampon de la « Réserve de Biosphère du Mont Ventoux »

29 183

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3.

Matériel et méthodes

par thème

31. Empreinte des cultures passées sur les forêts

311. Exploration des sources pour une carte historique des forêts

Il existe différentes sources cartographiques spécifiques à une région ou portion de territoire, utilisables pour comprendre la trajectoire des paysages forestiers. Dupouey et al. (2007) présentent une synthèse des sources pour la France.

La première carte géographique disponible à l’échelle nationale est celle dite « de Cassini » (XVIII ème siècle). Les feuilles de la carte de Cassini ont été numérisées et sont donc consultables sur CD-Rom ou internet. A l’époque la frontière était moins avancée qu’aujourd’hui et il n’existe pas de carte pour la Corse et certaines parties des départements limitrophes de l’Italie.

D’autres cartes existent pour la région méditerranéenne (tableau 4), complétant ou précisant pour une autre date l’information sur la situation des forêts. Par exemple, la carte « des frontières de l’est de la France », a été réalisée à la même époque par une équipe de cartographes concurrents. Cependant la manipulation de ces cartes n’est pas aisée et pour l’instant la numérisation n’est pas géoréférencée.

Tableau 3. Quelques sources cartographiques disponibles

Dates de création

Echelle Disponibilité Avantages et limites d’utilisation

Carte de Cassini

XVIII ème siècle

1/ 86400

CD-Rom commercialisé par le C.D.I.P. (Centre de Développement de l’informatique personnelle)

Numérisées et géoréférencés sur certaines versions disponible sur internet. Toute la France mais manque la Corse et de certaines parties des départements limitrophes de l’Italie Limites forestières peu précises, pas de distinction des types de forêts

Carte des frontières est de la France (P. Bourcet et

J-C. E. Le Michaud

d’Arçon, IGN)

levés entre 1748-1778

Série A au 1/20000 et série B au 1/28000° (+ minutes au 1/14000)

Cartes conservées à la cartothèque de l’IGN à Saint-Mandé Minutes conservées au service historique de l’armée de la terre à Vincennes.

Cartes non numérisées (150 cartes) et orientées vers la frontière Uniquement la frontière est et quelques cartes autour de Marseille et Aix-en-Provence >Permet de compléter les cartes de Cassini

Cartes militaires

1764 et 1777-1778

1/14000 « Cartes les plus réussies des Hautes-Alpes »

Carte d’Etat Major

1818-1866

Minutes au 1 :40000

Cartothèque de l’IGN (Paris)

Carte la plus précise si l’on utilise les minutes. Exploitables très finement à l’échelle de territoire entier (Dupouey et al. 2007) Problème de représentation sur certains reliefs.

Cadastre napoléonien

Vers 1830

<1/25000

Archives départementales

Non numérisé ; Présente l’occupation du sol par catégories d’imposition (terres incultes, champs, vignes, taillis, futaies)

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Dupouey et al. (2007) rappelle que « les minutes au 1 : 40 000 de la carte de l’État-Major sont probablement le meilleur candidat pour la réalisation d’une carte des forêts anciennes de France, car elles sont précises, couvrent presque toute la France actuelle et ont été levées dans la première moitié du XIXe siècle, à une date proche de celle du minimum de la couverture forestière ».

Il est également à noter qu’à partir de 1827 (élaboration du code forestier), la date de soumission au régime forestier peut donner une bonne estimation de la recolonisation effective des arbres sur un terrain précédemment déboisé.

Dans le cadre de l’étude actuelle, la lourdeur d’accès à l’information historique et historio-cartographique limite notre recherche à :

- une analyse de l’utilité pratique de la toponymie forestière ;

- une analyse cartographique et quantitative de l’occurrence des grandes forêts à partir de chaque feuille de la carte de Cassini.

312. Information recueillie par la toponymie

La toponymie est l’étude de l’étymologie et de l’histoire de la formation des noms de localités. Elle permet de connaître l’origine du toponyme et d’évaluer sa date de création. Créés pour la désignation orale d’une localité, les toponymes peuvent être basés sur le relief, sur un point de repère quelconque dans l’espace, sur le nom d’un propriétaire terrien, sur l’occupation du sol ou encore sur l’intérêt du site (fertilité d’un sol, présence de fruitiers, chênaie pour les porcs…). C’est donc une approche utile pour renseigner l’histoire du paysage (Fénié et Fénié 2002).

La fixation de la toponymie fut entamée systématiquement dès la constitution des premières cartes (carte de Cassini par exemple), par recueil et inscription des noms employés le plus régulièrement par les habitants.

Suivant l’occupation du sol, la plupart des toponymes ont été créés à l’époque gallo-romaine, mais les phénomènes de réemploi de langues anciennes (et particulièrement le latin) dans la toponymie « récente » empêche souvent de déduire avec certitude l’époque de création du toponyme. Pour obtenir une date de cristallisation fiable du toponyme, la recherche des premières désignations de la localité dans les archives historiques est incontournable. De plus, certains toponymes ont pu être remaniés (par évolution phonétique) ou réinterprétés. D’autres toponymes peuvent avoir disparu ou régressé, ou se sont vus déplacés par erreur de transcription d’une carte à l’autre.

Grâce au logiciel « Dictionnaire des Toponymes de France » (éditions CDIP), une recherche des toponymes issus d’une racine précise peut être effectuée à l’échelle régionale et avec une bonne représentativité. Cette recherche peut être reliée à la carte de Cassini.

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313. Identification des grandes forêts potentiellement anciennes

L’identification des grands massifs forestiers présents en Méditerranée française à la fin du XVIII ème siècle est possible en analysant des cartes anciennes, comme par exemple les cartes dites de Cassini.

La carte de Cassini rassemble pour la région des levés réalisées dans la seconde moitié du XVIII ème siècle. La Corse est absente et le département des Alpes-Maritimes est réduit de sa portion à l’Est du fleuve Var qui appartenait alors au Royaume de Piémont Sardaigne.

Les cartes de Cassini sont conservées aux archives de l’IGN mais des versions informatisées sont aujourd’hui disponibles à la vente ou consultables sur internet. Celle utilisée ici présente l’avantage d’être géoréférencée.

Nous n’avons pas chercher à élaborer des statistiques de taux de boisement pour les régions qui nous intéresse (voir pour des extraits concernant les Alpes du sud, Vallauri 1997). D’autres données statistiques officielles existent dans les archives et peuvent être compilées ; par ailleurs, la carte de Cassini ne présente qu’un ordre de grandeur, faute d’une précision suffisante (Dupouey et al. 2007).

Notre objectif, à partir de feuilles de la carte de Cassini couvrant la zone d’étude, a été plus réduit et ciblé. Il s’est agit d’identifier tous les grands massifs forestiers existant à la fin du XVIII ème siècle dans la région méditerranéenne. Les grands massifs ont été définis comme ceux présentant au moins 1000 ha d’un seul tenant sur la carte de Cassini. Ils ont été relevés par la méthode suivante :

- dans un premier temps, il a été éliminé les petits massifs aux formes homogènes par simple interprétation visuelle à l’aide d’une grille carrée de maille 1000 ha ;

- puis, sous SIG, à la souris, les massifs restants sont délimités. Cela permet d’obtenir automatiquement une cartographie à l’échelle régionale, mais également une estimation de la surface et du périmètre, pour une approche statistique sommaire.

Chaque massif est associé à un département, dans les limites départementales actuelles, en fonction de la position du centre géographique de chaque massif. Cette méthode permet de facilement attribuer les massifs qui chevauchent plusieurs départements.

314. Extinction, régression et introduction d’espèces

Vertébrés

L’analyse de la faune éteinte, en régression ou introduite en forêt méditerranéenne française est restreinte à l’embranchement des Vertébrés. La principale source documentaire utilisée repose sur les synthèses de Pascal et al. (2003, 2006). Ces dernières emploient une méthode bien précise pour décrire les espèces et statuer sur leur caractère autochtone ou allochtone, d’espèce disparue, éteinte, en régression ou en progression. Pour bien comprendre la ventilation et description des espèces selon ces critères, il convient donc de préciser quelques définitions :

- Par convention, la période géologique retenue pour décrire les espèces est celle de l’Holocène (depuis 9200 ans avant J.-C.) ;

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- Une espèce est considérée autochtone de France si elle était présente et se reproduisait sur son territoire au début de la période considérée. Il peut s’agir d’une espèce actuellement présente, disparue ou de retour suite à une disparition temporaire ;

- Une espèce est considérée allochtone de France si elle était absente du territoire au début de la période considérée. L’espèce dispose actuellement d’une ou de plusieurs populations s'y reproduisant de façon pérenne ;

- Une espèce est considérée disparue si elle a disparue du territoire français, sans qu’elle le soit pour autant sur l’ensemble de son aire de répartition mondiale, à l’état sauvage.

- Une espèce est dite éteinte si elle a disparue de la totalité de son aire de répartition à l’état sauvage ;

Invertébrés

L’analyse des espèces d’invertébrés éteintes, en régression ou introduites en forêt méditerranéenne française n’a pas été faite, faute de données et de synthèses. Il semble toutefois, qu’en France, peu d’extinctions d’espèces forestières d’insectes (notamment de coléoptères) soient bien documentées. Pourtant, le recul du cortège des saproxyliques et la fragmentation des aires de répartition des espèces est manifeste et en lien avec le rajeunissement des forêts et l’appauvrissement en vieux arbres et bois mort.

Flore

Pour la flore l’analyse est partielle. L’analyse des espèces introduites de la flore méditerranéenne française est précisée dans l’annexe 5 pour les arbres et les autres végétaux supérieurs (AME et CBNMP, 2003, Anonyme, 1998, Aboucaya, 1999). Plusieurs classes d’indigénat ont été définies et renseignées pour les essences arborées :

- I « Espèce indigène en Méditerranée », espèce présente naturellement en Méditerranée ;

- I* « Espèce indigène localement », espèce présente naturellement mais seulement dans une zone biogéographique restreinte. Cette catégorie comprend des espèces indigènes dans certaines régions mais introduites ultérieurement par l'homme dans d'autres ;

- II « Archéophyte », espèce introduite et favorisée par l'homme avant l’an 1500. Il ne fait pas de doute, même si les générations d’arbres sont longues, qu’elle peut être considérée comme « acclimatée » à la région méditerranéenne ;

- III « Espèce d’introduction ancienne », espèce introduite en forêt après le Moyen Age et avant la moitié du XXème siècle ;

- IV « Espèce d'introduction récente », espèce introduite depuis les années 1950, sur lesquelles nous n’avons pas de recul suffisant pour évaluer leur comportement écologique à long terme ;

- IV* « Espèce de provenance allogène ou modifiée », espèce "génétiquement différente", crée par hybridation ou par clonage (cas notamment de certains peupliers…) ainsi que des plants d'espèces indigènes dont l'origine est étrangère (par exemple, plantation de pin maritime de provenance marocaine).

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32. Empreinte de la culture générale actuelle

321. Pollution lumineuse

A la vue des difficultés d’évaluer finement les impacts pour la faune forestière et du manque de données bibliographiques, nous sommes partie du postulat que l’empreinte lumineuse de nos activités nocturnes provoquait une modification de l’environnement nocturne significativement supérieur à une simple période de pleine Lune et qu’il convenait pour comprendre le problème de commencer par :

- quantifier l’intensité de cette empreinte lumineuse, comme phénomène physique ;

- comprendre la répartition sur le territoire du phénomène physique et son interaction avec les forêts.

Pour cela, les données utilisées résultent d’images satellites DMSP-OLS (capteurs visible et infrarouge) agencées par l’Earth Observation Group de la NGDC/NOAA (http://www.ngdc.noaa.gov/dmsp/). L’image de la région est restituée sous forme d’une image raster de type grid obtenue à l’issue d’une série de traitements réalisés par l’EOG. Ces traitements permettent d’enlever toutes les sources de lumière autres que la lumière engendrée par l’activité humaine (reflets, soleil…). La lumière engendrée par le clair de lune est calculée selon un modèle astronomique et retirée. Les images comportant des nuages sont exclues du traitement.

L’image obtenue est géoréférencée et possède une résolution correspondante à des pixels carrés de 925,5 mètres de coté. La valeur des pixels est qualitative ; elle varie de 0 à 63 unités. L’obscurité complète est représentée par la valeur nulle 0. La valeur maximale 63 est attribuée aux mesures de lumière les plus intenses.

La précision des données dépend de plusieurs paramètres :

- le nombre d’images satellites retenues et utilisées lors du traitement ;

- le nombre de traitements intermédiaires subis par les images avant d’obtenir les valeurs ;

- la position du pixel dans l’image. La bande prise par le satellite fait 3000 km de largeur et les données au centre de cette bande sont plus précises.

L’utilisation la plus intuitive de ces données est visuelle. Le géoréférencement sert alors à replacer sur un fond cartographique les valeurs et à mettre en évidence l’environnement lumineux moyen induit par nos activités nocturnes dans l’écorégion méditerranéenne.

Pour les massifs forestiers test de l’étude, on peut réaliser des analyses statistiques sur les valeurs d’intensité lumineuse. Au moyen des outils SIG, on délimite alors géographiquement chaque territoire puis on extrait les valeurs de pixels à l’intérieur de ces limites. On peut alors extraire ou calculer des paramètres statistiques élémentaires, comme la fréquence de chaque classe d’intensité lumineuse, la moyenne de la variable et son erreur standard.

322. Pollution sonore

Toute espèce émet des sons par des voies naturelles et à des fréquences variables. Sueur et al. (2008) montrent d’ailleurs que des méthodes acoustiques sont en cours de développement et semblent prometteuses pour une caractérisation rapide d’un indice de biodiversité d’un lieu.

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Certaines espèces, dont l’espèce humaine, est capable de produire des sons avec l’aide d’artéfacts, qu’ils soient voulus ou non. Les activités humaines sont productrices de sons artificiels nombreux et d’intensité variables (aéroport, routes et autoroutes, bruit d’un avion en vol, usines…). Chaque bruit peut être associé à une activité, un lieu, une ambiance, un danger, un sentiment… Des paysages sonores (soundcsape) sont analysés et archivés de façon systématique, mais essentiellement dans un contexte urbain ou industriel. Des recherches acoustiques sont réalisés sur l’effet écran de la végétation arborée, dans le but de protéger les habitations.

Dans les espaces naturels, peu de travail est réalisé pour caractériser les paysages sonores ou le niveau d’empreinte humaine sur ceux-ci. De même, l’impact sur les espèces est mal apprécié. Les animaux s’accommodent de certains bruits réguliers, d’autres ne sont pas perçus du fait de leur fréquence acoustique.

Après avoir exploré la problématique, les sources de données disponibles et la bibliographie concernant les impacts, la recherche d’une quantification d’un critère de pollution sonore a été abandonné. La pollution sonore générée par les activités humaines semble toutefois un thème important, sans doute à approfondir plus pour comprendre son impact sur la perception du sentiment de nature pour l’Humain et son action psychologique (troisième volet de l’étude) que pour évaluer son l’impact sur la biodiversité.

323. Forêts sous influence urbaine

La question d’un critère et d’une cartographie représentant la réalité des forêts sous influence urbaine en zone méditerranéenne a été analysée par Derrière et Lucas (2006). Elle cherche à quantifier une pression d’usage potentielle de la population habitant dans la région méditerranéenne.

Nous complétons et précisons cette analyse ici à l’échelle des massifs forestiers test.

Les données de densité de population proviennent du « Répertoire Géographique des Communes » (RGC® 2007) fourni gratuitement par l’IGN. Il s’agit d’un fichier texte contenant le nom, la position géographique et l'altitude des chefs-lieux de communes de la France, couplés à des renseignements administratifs.

La position géographique étant renseignée, les valeurs peuvent être géoréférencées dans un système d’information géographique sous forme d’une couche de points.

L’influence urbaine est appréciée par la population habitant aux environs du massif test. Le potentiel de fréquentation est considéré comme homogène et ne tient donc pas compte des variations d’attrait, de facilité d’accès…

La distance d’éloignement au massif suit un pas de 10 km. On obtient ainsi une estimation de la population habitant dans la ou les communes distantes de 1 km (= dans la commune du massif), 10, 20, 30, 40 et 50 km du massif.

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324. Empreinte des incendies d’origine humaine sur les forêts

La pression des incendies de forêt est forte en région méditerranéenne. Elle fait l’objet d’études nombreuses et de modélisation du risque. Le lien étroit entre l’origine des départs des feux et l’activité/occupation humaine est fort. La part des feux induits par des causes naturelles est minimes ; 90% des incendies sont d’origine accidentelle (accidents et imprudence). En fonction de cela et de la sensibilité des boisements, le risque et la pression écologique « incendies » ne sont pas équivalent ni sur le territoire, ni dans le temps.

Il est recherché ici une quantification synthétique à l’échelle de l’écorégion de la pression moyenne des incendies.

Les données d’incendies proviennent de la base de données Prométhée qui rassemble les statistiques d’incendies dans les 15 départements du sud de la France depuis 1973. Pour chaque département, les données d’incendies peuvent être téléchargées en libre accès sur le site Internet de la base Prométhée (http://www.promethee.com).

Les variables fournies sont les suivantes :

- la date et l’heure d'alerte ;

- le numéro de département ;

- le numéro et nom de la commune ;

- les coordonnées DFCI ;

- le lieu-dit de l'incendie ;

- l’origine de l'alerte ;

- la surface parcourue par l’incendie en hectares.

Les données téléchargées concernent la période du 1973 à fin 2007. Les traitements statistiques élémentaires (nombre, somme, moyenne, maximum) ont été réalisés à l’échelle départementale.

Les principales variables calculées sont :

- le nombre d’incendies survenus par département sur l’ensemble de la période et la moyenne annuelle ;

- la surface moyenne d’un incendie par département calculé sur l’ensemble de la période ; - la surface brûlée par l’ensemble des incendies de chaque département sur l’ensemble

de la période et la moyenne annuelle ; - la proportion entre la surface de forêt brûlée sur l’ensemble de la période et à la

surface forestière actuelle ; - la corrélation entre le nombre et la surface des incendies.

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33. Empreinte de la culture de gestion des forêts

331. Rappel concernant la base de données de l’IFN

Pour décrire les forêts méditerranéennes françaises (dendrométrie, structure, régime sylvicole) il a été utilisé des données provenant de l’Inventaire Forestier National (IFN), traitées seules ou croisées avec des données provenant d’autres sources. Pour une présentation plus détaillée des modalités de cette base de données, le lecteur se réfèrera à Lorber et Vallauri (2007).

Les résultats et variables analysées ici sont renseignés :

- soit à partir des données extraites pour le premier volet de l’étude sur la naturalité ; le matériel et méthodes est alors identique à Lorber et Vallauri (2007) ;

- soit des données extraites en 2008.

Dans chaque cas, il est utilisé les données les plus récentes disponibles. La périodicité entre ces deux cycles peut varier de 11 à 17 ans (annexe 3).

La précision des données issues des placettes d’inventaires de l’IFN dépend de la variable considérée. Certaines variables sont plus ou moins complexes à décrire et selon la variable considérée on a donc besoin d’un nombre de points d’inventaire plus ou moins important. A l’échelle des régions forestières départementales le nombre de points d’inventaire varie de 10 à 607. Pour 6 régions forestières (tableau 2 de l’annexe 3) le seuil statistique de 30 valeurs descriptives n’est pas atteint ; le résultat doit être examiné avec précaution.

A l’échelle des 10 massifs forestiers test, la précision des données est intimement dépendante de la méthode d’estimation particulière à l’IFN. Elle sera d’autant plus importante que ce dernier est vaste et peu fragmenté. Une coefficient d’erreur est donné lorsqu’il est possible de le calculer.

332. Emprise de la gestion forestière

L’emprise de la gestion des forêts par l’homme peut être approchée de multiples façons. Sur le terrain, les traces d’exploitation font partie des indices les plus communs et facilement observables. Par exemple, les forêts naturelles sont parfois appelées « forêts sans souches ».

L’objectif de l’étude est de tenter de quantifier la part de la surface forestière faisant l’objet d’une exploitation récente et si possible de qualifier son intensité.

A l’échelle régionale, certaines traces d’exploitation sont relevées par l’IFN lors des cycles d’inventaire dendrométriques. Deux types de données sont disponibles :

- par photo-interprétation, les coupes survenues depuis la prise de vue aérienne précédente ;

- sur le terrain, la présence de souches coupées depuis moins de 5 ans est systématiquement notée.

La surface d’emprise des deux est estimée et ventilée par régions forestières.

L’intensité de la coupe ainsi que les travaux éventuels qui leur sont associés, sont également renseignés par l’IFN). Cette information, bien que qualitative, a été utilisée pour élaborer une typologie simple :

- une valeur nulle d’indice signifie l’absence de traces récentes ;

- la valeur 1 signifie la présence de coupes faibles ;

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- la valeur 2 signifie la présence de coupes fortes ;

- la valeur 3 indique des coupes rases.

Pour chacune des régions forestières, il calculé une moyenne de l’intensité d’exploitation, pondérée par les surfaces correspondantes. La valeur de l’indice cherche à globalement renseigner sur l’intensité d’exploitation, sur une échelle de 0 à 4 (voir tableau 2 de l’annexe 7).

333. Aperçu du rajeunissement des boisements

Le rajeunissement subit par les peuplements peut être estimé en observant l’âge moyen des boisements. En considérant les données IFN, trois classes d’âge ont été définies :

- celle des peuplements jeunes de moins de 60 ans ;

- celle des peuplements variant de 60 à 160 ans ;

- puis celle des peuplements âgés de plus de 160 ans.

Dans les données IFN, l’âge des peuplements est renseigné pour les futaies régulières, les taillis, les mélanges futaie-taillis lorsque la futaie est régulière et qu’un âge a pu lui être affectée. Dans ce dernier cas c'est uniquement l'âge de la futaie qui caractérise le peuplement. Une quatrième classe regroupe tous les autres cas de figure où l’âge des peuplements n’est pas renseigné (surfaces momentanément déboisées, les futaies irrégulières et les mélanges futaie-taillis pour lesquels aucun âge n'a pu être défini).

334. Régularisation de la structure des forêts

La régularisation de la structure des peuplements peut être approchée par les données de l’IFN. La méthodologie et les définitions employées par l’IFN sont identiques à celles décrites dans l’étude de Lorber et Vallauri (2007).

Pour rappel, les codes IFN décrivant la structure forestière sont :

- « futaie régulière » (code 1 IFN) ;

- « futaie irrégulière » (code 2 IFN) ;

- « taillis sous futaie et mélange taillis et feuillus » (code 3 IFN) ;

- « taillis simples » (code 4 IFN).

Les régimes sylvicoles les plus réguliers d’un point de vue de la structure des peuplements sont les taillis simples et les futaies régulières. La régularisation de la structure forestière sera par conséquent approchée en observant l’étendue de ces deux types de peuplements par région forestière départementale.

335. Réduction du stock de carbone

Le stock de carbone actuel

La quantité de carbone stocké dans le bois dépend du volume sur pied et de la densité des essences. L’IFN est en mesure de fournir par région forestière départementale, un volume bois forts tige à la découpe 7 cm (annexe 8). Pour convertir ces valeurs en biomasse et en quantité de carbone, on utilise les coefficients issues du projet CARBOFOR (2002-2005).

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Dans un premier temps, les coefficients CARBOFOR permettent d’estimer le volume aérien total (tige et houppier compris sans découpe) en fonction des essences (chêne, hêtre, autres feuillus, Douglas, sapin, épicéa, pin, mélèze et autres résineux, ces derniers ayant le même tarif que l'épicéa) et ce à partir du volume bois fort de l’IFN.

La biomasse de ce volume aérien est ensuite calculée en appliquant un coefficient de densité également variable en fonction des essences. Un facteur d’expansion permet d’estimer la biomasse que représente le système racinaire en fonction du groupe d’essences (1,28 pour les feuillus et 1,30 pour les résineux). On obtient ainsi une estimation de la biomasse totale pour l’ensemble des arbres.

Enfin, la quantité de carbone est obtenue en multipliant la biomasse totale par le coefficient standard de 0,475.

A l’échelle des régions forestières départementales, la précision des données est fonction du nombre de placettes d’échantillonnage dans ces unités (tableau 1 de l’annexe 8). La valeur seuil minimale pour une bonne précision étant de 100 unités.

Evolution du stock de carbone

La comparaison entre deux cycles d’inventaire IFN demande un seuil minimum de précision plus élevé et reste donc délicate. De plus il arrive qu’entre deux cycles IFN, il existe des différences dans le protocole d’inventaire. Pour homogénéiser les données, seuls les mêmes types de peuplements inventoriés aux 2 cycles sont retenus ce qui diminue la quantité de données et leur précision. Les départements pour lesquelles on a retiré des données sont les 07, 11, 30, et 66 pour le cycle 2 et 2A, 2B pour le cycle 3.

Tout ceci nous amène à pratiquer des regroupements d’entités géographiques beaucoup moins cohérentes du point de vue de l’homogénéité des peuplements (figure 1 de l’annexe 8). In fine l’unité géographique la plus précise pour cette variable est celle de l’échelle administrative départementale (tableau 2 de l’annexe 8).

336. Pollution génétique

La question de la pollution génétique est abordée pour les arbres. La question revêt deux facettes :

- l’une au niveau de l’écosystème forestier, au travers des peuplements mélangés avec des espèces d’arbres non indigènes, suites aux nombreuses introductions en reboisement depuis 150 ans. Il s’agit ici d’évaluer l’importance des introductions d’essences allochtones et de leur maintien ou dissémination dans les peuplements. La méthodologie pour déterminer des statistiques à partir des données IFN et les classes d’indigénat sont celles définies précédemment (annexe 5) et ont déjà été utilisées par Lorber et Vallauri (2007). Au niveau des régions et des massifs forestiers, il est calculé la part des boisements composés d’essences non indigènes (annexe 5).

- l’autre au niveau des arbres (pollution par les croisements de provenances) et hybridation entre espèces proches. Cette question ne présente pas de sources d’informations régionales, mais des études ponctuelles. Elle ne fera pas l’objet ici d’une analyse détaillée, même si la question de l’hybridation entre espèces et du mélange des provenances du Sapin blanc avec les sapins méditerranéens, du Pin de Salzmann avec les autres pins noirs, du peuplier noir avec des peupliers clonaux, du Pin d’Alep avec le Pin brutia, ou enfin des provenances provençales de Pin maritime avec les provenances nord africaines peuvent se poser.

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34. Empreinte de la chasse sur les espèces forestières

341. Sources des données

L’histoire des espèces de la faune chassable est issue de la synthèse réalisée par Pascal et al. (2006).

Les données d’effectifs, de répartition, d’attributions et de prélèvements par la chasse proviennent de l’ONCFS. Elles portent sur l’année 2005 pour les effectifs et la période 1973-2007 pour les autres indicateurs. Les prélèvements analysés concernent les principaux grands mammifères chassés (cerf élaphe, chevreuil, chamois ou isard, sanglier) mais également quelques espèces introduites ou ensauvagées (mouflon, cerf sika, daim…). Les données des autres espèces sont renseignées à partir de l’empreinte nationale des tableaux de chasse de 1998-99 (Marchandeau 2000, Stahl et Ruette 2000, Boutin et Tesson 2000, Ferrand et Gossmann 2000, Roux et Boutin 2000, Lormée et al. 2000).

342. Méthodologie

Les données de l’ONCFS concernant les prélèvements sont recueillis à l’échelle communale par les Fédérations de chasse. Dans un premier temps, les données ont été rassemblées par département afin de mettre en évidence :

- les prélèvements totaux ;

- la répartition des prélèvements de chaque espèce ;

- les évolutions au fil du temps depuis 1973 ;

- quelques problèmes d’erreurs sur les données regroupées aux échelles généralement utilisées (erreur entre la somme des communes et le département par exemple). Malgré quelques difficultés, les données ONCFS semblent homogènes et fiables à l’échelle départementale. Une utilisation communale, même si elle est plus longue à mettre en œuvre est tout à fait possible, y compris pour l’ensemble de l’écorégion.

Cette première analyse a permis de confirmer pour les principaux grands mammifères chassés dans l’écorégion et sur la période 1973-2007 :

- l’homogénéité des tendances temporelles de chasse et des particularités de certaines espèces (voir annexe 10) ;

- les préférences des chasseurs concernant le gibier et type de chasse.

Dans un second temps, deux espèces gibiers seront analysées plus en détails et sont prises pour modèle (ou espèce indicatrice de la pression de chasse) :

- le sanglier, gibier de prédilection de l’écorégion. Il fait l’objet d’une analyse quantitative des prélèvements à l’échelle écorégionale (données globales et variation entre les départements) et à l’échelle d’un grand territoire : le PNR du Lubéron dans son ensemble.

- le chevreuil fait l’objet d’un plan d’attribution (bracelet) à partir duquel nous analyserons comment ils sont réalisés par la chasse.

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4. Résultats et discussions

41. Empreinte des cultures passées sur les forêts

411. Remarque préalable sur l’importance de l’histoire

L’adage, « écrire l’histoire, c’est foutre la pagaille dans la géographie » (Daniel Pennac), se vérifie bien sûr également pour les forêts. Aborder l’histoire quand on parle de la réalité des forêts d’aujourd’hui est, en région méditerranéenne comme qu’ailleurs, non seulement très instructif mais indispensable.

Or, dans le débat sur la naturalité des forêts, l’importance écologique du critère d’ancienneté est sous-estimé par beaucoup. L’impact et la rémanence de l’impact de l’empreinte humaine ancienne (déboisement, labour, pesticides…) marquent nos paysages forestiers, de façon plus ou moins subtiles. Son influence sur la biodiversité a été démontré pour les plantes notamment (Hermy et al. 1999, Dupouey et al. 2002) ; la notion d’espèce indicatrice d’ancienneté pour la forêt méditerranéenne a été ébauchée et discutée par Lorber et Vallauri (2007).

Pour fixer quelques repères de temps, il peut être admis que :

- après 150 ans en libre évolution, même un peuplement forestier surexploitée (mais dont le sol n’a pas été labouré ou mis en culture), peut retrouver une maturité et structure des arbres proche d’un état naturel. Cette période peut être approchée de façon précise à partir de données historiques cartographiques telle que le cadastre napoléonien ou les cartes d’état major (Dupouey et al. 2007), et avec une moindre précision spatio-temporelle avec la carte de Cassini ;

- 80 ans d’abandon des pratiques sylvicoles suffisent à un peuplement forestier, adulte au moment de l’abandon, pour retrouver une structure hétérogène du peuplement, avec présence de bois mort. Cette période de temps peut-être approcher très finement par des études dendroécologique ou les archives forestières (sommier notamment).

Dans notre zone d’étude, il est à noter le très important travail historique entrepris par Holthof (2008) pour le bois de Païolive. A partir des cadastres napoléoniens, l’ancienneté des forêts et les usages du sol sont progressivement reconstruits sur une vaste surface (près de 13000 ha). Ce bois présente une très grande valeur scientifique pour la qualification et quantification en Méditerranée de l’impact des déboisements sur la biodiversité, et ainsi distinguer l’impact de l’ancienneté vis-à-vis d’autres critères de naturalité.

A l’échelle régionale, des volontés de cartographier les forêts anciennes existent. Un mise en œuvre est en cours de réflexion. Dupouey et al. (2007) rappelle que « les minutes au 1 : 40 000 de la carte de l’État-Major sont probablement le meilleur candidat pour la réalisation d’une carte des forêts anciennes de France, car elles sont précises, couvrent presque toute la France actuelle et ont été levées dans la première moitié du XIXe siècle, à une date proche de celle du minimum de la couverture forestière. Ce travail de longue haleine nécessitera la collaboration de tous les gestionnaires de l’environnement, géographes et historiens concernés ». Ce travail reste à faire et serait fort précieux pour l’aménageur comme pour le gestionnaire. La question des réseaux d’espaces protégés et des trames vertes doivent

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s’appuyer sur cette information. Pour être efficace pour la conservation de nombreux groupes taxonomiques, les notions de réseaux et de trame verte doivent à la fois reposer sur la notion de continuité dans l’espace, mais également de continuité dans le temps.

412. Evolution des boisements dans l’écorégion

Il n’existe pas à ce jour de base de données unifiés, statistiques et cartographiques, sur l’histoire des forêts de l’ensemble de l’écorégion. Toutefois, tous les travaux historiques partiels rapportent :

- une transformation progressive et très anciennes des boisements depuis plusieurs millénaires (Triat-Laval 1979, Reille et al. 1996, Carcaillet et Talon 2003) ;

- des périodes de déboisement maximum, notamment au Moyen-Âge et à la fin du XIX ème siècle ;

- depuis le dernier maximum de déboisement de la fin du XIXème siècle, l’abandon des terrains (recul en surface de l’agriculture et du pastoralisme) et la dynamique naturelle des forêts qui l’a suivie, accompagnés de travaux de reboisement (tels que ceux de la politique de la Restauration des Terrains en Montagne) ont plus que doublé la surface forestière depuis un siècle et demi. Les travaux à partir de carte anciennes (Cassini) ou des archives photographiques en apportent des preuves incontestables (Lepart et al. 1996, Vallauri 1997 a et b).

413. Identification des grandes forêts potentiellement anciennes

L’identification sur les feuilles de la Carte de Cassini des grandes forêts (>1000 ha) existant à la fin du XVIIIème siècle est un premier pas vers cette cartographie systématique de l’histoire des forêts.

La figure 1 présente la répartition géographique de ces grandes forêts. Au nombre de 133, elles représentent un total de plus de 344 000 ha, hors Corse et Comté de Nice (tableau 4). Les plus grandes superficies se situent en PACA (plus de 192000 ha hors Comté de Nice) et en Rhône-Alpes. Les plus grands massifs boisées d’un seul tenant dépassent les 5000 ha dans le Var, la Drôme, l’Ardèche et les Pyrénées orientales.

Le Var rassemble pas mois de 30 grands massifs, pour plus de 100 000 ha. A titre de comparaison, cette surface correspond à environ 29% du boisement actuel. Cette continuité potentielle dans l’espace et le temps est sans doute l’une des raisons profondes de la forte biodiversité de la biodiversité varoise. La plus grande forêt observée est celle dite de la « Plaine des Maures ». Ce massif fait au moins 21 000 ha, mais la totalité de l’entité n’a pas pu être délimité avec précision, la représentation forestière sur le fond géographique de Cassini pouvant porter à confusion notamment dans le S-O. Au NE des Maures, dans la « Viguerie de Draguignan », deux grandes forêts sont également observées : le « Bois de la Cofle de Roum » (bois de la Colle du Rouet) sur presque 13 000 ha et le « Bois de Routeberbeu » avec environ 9 100 ha. Au Nord du Var, on observe un grande concentration d’unités forestières assez proches, incluant le « Bois des Blachères » (10 000 ha) et le « Bois d’Aups » (7 300 ha).

Dans le département des Bouches-du-Rhône, la Montagne de Sainte Victoire comporte les « Bois de Concors » ou « Bois de France » (4 200 ha) et le « Bois de Saint-Paul » (1 100 ha).

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Tableau ?. Les grands massifs forestiers de plus de 1000 ha à la fin du XVIIIème dans les départements méditerranéens français (Corse et Comté de Nice exclus) d’après la carte de Cassini.

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Nom du Département

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surf

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surf

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a)

surf

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imal

e (h

a)

PACA 77 192 066 2 060 20 713 Alpes de Haute Provence 14 24 062 1 719 3 129 Hautes Alpes 11 15 213 1 383 2 144 Alpes Maritimes 2 2 298 1 149 1 213 Bouches du Rhône 11 28 708 2 610 5 781 Var 30 103 289 3 443 20 713 Vaucluse 9 18 496 2 055 4 075

LR 31 61796 2 007 6 949 Aude 5 10 491 2 098 3 281 Gard 6 10 463 1 744 2 832 Hérault 8 13 291 1 661 2 465 Lozère 5 10 434 2 087 2 751 Pyrénées Orientales 7 17 117 2 445 6 949

R-A 25 90588 3 488 14 591 Ardèche 11 25 897 2 354 6 629 Drôme 14 64 691 4 621 14 591

Total 133 344450 2259 20 713

Dans les Hautes-Alpes, les massifs forestiers sont surtout regroupés dans le piémont autour de Briançon et sont de taille inférieure à 2000 ha. Deux de ces unités sont localisées dans la vallée du Queyras dans les limites de l’actuel Parc Naturel Régional. Il s’agit du « Bois de Gourret » (1 060 ha) et du « Bois Lubac » (1 400 ha).

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, la « Forêt de Mercoirs » recouvre 3 100 ha et sur les versants de la Montagne de Lure, le « Bois de Lure » couvre environ 2 500 ha. En Provence, il existe plusieurs grands massifs dont notamment le « Bois de Simiane », frontaliers avec le Vaucluse et coupés en deux massifs d’environ 2 500 ha chacun.

Dans le Vaucluse, il existe la « Forêt du Luberon », le « Bois de Lauris » et le « Bois de Lubac » avec des surfaces respectivement égales à 2 000, 2 300 et 2 000 ha. Plus au Nord, les bois du Mont Ventoux sont composés de la « Foret de Venton » (1 800 ha), le « Bois de Flaissan » (1 100 ha) et le « Bois de Villes » (1 500 ha).

Dans les Alpes-Maritimes, seulement deux grands massifs ont pu être identifiés. Toutefois, la carte de Cassini sur la partie orientale de ce département étant absente et notamment la partie concernant l’actuel Parc National du Mercantour, il n’est pas possible de bien renseigner ce département.

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Figure 1. Localisation des forêts de plus de 1000 ha présentes à la fin du XVIII siècle d’après la carte de Cassini. Pour mémoire, localisation des 10 massifs forestiers test choisis pour la présente étude.

En Rhône-Alpes, dans le département de la Drôme les unités forestières les plus importantes sont situées au nord. Limitrophes avec le département de l’Isère, on observe notamment :

- les « Bois et pacages du Vercors appartenant aux Communautés de St Guillaume, St Andéol … » couvrant environ 10 500 ha ;

- les « Bois et rochers du Vercors » pour environ 4 200 ha ;

- le « Bois de Montoire » pour environ 10 500 ha.

Au centre du département, la « Forêt de Taulignan » est bien délimitée sur 7 700 ha.

En Ardèche, le « Bois de Rouze » est un massif d’environ 6 600 ha.

Le Languedoc-Roussillon reste dans l’ensemble moins boisé et moins riche en grandes forêts que le reste de l’écorégion. Méritent néanmoins d’être cités toutefois :

- dans le Gard, divers massifs autour de La Valbonne, à commencer par le « Bois de Valbonne » sur presque 3 000 ha ;

- dans les Cévennes la « Forêt des Goilles » (2 500 ha) et le « Bois des Armes » (1 500 ha) ;

- l’actuel PNR du Haut-Languedoc reste peu boisé mais deux massifs sont à noter, le « Bois de Cessenon » (1 700 ha) et le « Bois des Arenasses » (1000 ha).

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- dans les Pyrénées Orientales, on peut citer la forêt de Py dans le massif du Canigou (Pyrénées) (1 500 ha) et dans les montagnes des Albères, le bois de la Massane (environ 1 700 ha) et le « Bois de Recassens » (7 000 ha).

414. Quelques résultats provenant de l’analyse toponymique

A toutes les échelles, il est possible de rechercher et localiser l’occurrence d’un toponyme qualifiant un usage ou une particularité de la forêt.

Les principales racines provençales (absence et manque des racines catalanes et corses) indiquant un usage des terres a été compilé et validé (annexe 9, d’après Fénié et Fénié 2002).

Il est possible de distinguer différents cas :

- toponymes indiquant un régime de propriété

C’est le cas des propriétés royales et religieuses. C’est ainsi que beaucoup de sites considérés à forte naturalité se trouvent à proximité de chartreuses (la forêt de Valbonne, de la Massane, de la Sainte-Baume, de Collobrières…).

- toponymes désignant une essence forestière

Le simple fait de la désignation du peuplement peut dénoter son caractère unique ou son intérêt culturel, sacré ou économique. De plus, en fonction de l’usage ancien de l’essence concernée il est possible d’estimer le niveau de protection du peuplement. En effet, au Moyen-Âge, glandée et ramée (pâturage en sous-bois pour leur alimentation des animaux en glands et feuilles vertes) était très pratiquées ; ainsi les chênaies étaient des éléments économiquement importants et à préserver. Parfois, le prélèvement de bois pouvait être limité au ramassage du petit bois au sol, ou à la taille de jeunes branches à une certaine hauteur. Ces traitements sont responsables aujourd’hui de la forme en têtard de la plupart des très gros arbres (cas par exemple des chênes dans le bois de Païolive et des hêtres dans la forêt de la Massane).

- toponymes signifiant une mise en défens.

La question de l’interprétation en terme d’impact sur la protection des forêts des défens est variable (voir l’annexe 9 pour plus d’information), mais a permis souvent de conserver de très vieux arbres. D’autres noms, comme celui de « foresta », signifiant « fortune », a été employé pour désigner un canton boisé réservé à l’usage du seigneur pour la chasse et la coupe du bois, et s’oppose à la « sylva communis », la forêt commune prélevée et pâturée.

En conclusion, l’interprétation des toponymes actuels est riches de suppositions sur l’histoire des paysages. Elle est utilisable directement à l’échelle d’un petit territoire, pour orienter la connaissance de l’histoire d’un site, d’un massif, d’une région. Même si elle n’est jamais absolue et doit être recoupée avec d’autres sources historiques (archives, cartes anciennes), cette information toponymique est facilement mobilisable. L’annexe 9 donne une liste de toponymes, leurs significations et leurs possible usages dans l’écorégion.

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415. Extinction, régression et introduction d’espèces dans les temps anciens

Conséquence de l’histoire, des besoins concurrents d’espaces, de la chasse, des déboisements et de la modification des forêts, des usages non durables, certaines espèces de l’écorégion ont régressées ou disparues. D’autres ont été introduites ou réintroduites, parfois depuis des périodes aussi anciennes que l’Antiquité. Certaines d’entre-elles peuvent s’être acclimatées en s’intégrant à l’écosystème ou en provoquant des invasions problématiques. L’histoire est donc à nouveau source de complexité dont les exemples présentés ici sont plus illustratifs qu’exhautifs. L’inventaire à l’échelle écorégionale reste à parfaire :

- en précisant la répartition géographique ancienne de beaucoup des espèces, y compris pour certains mammifères et des plantes vasculaires qui sont pourtant les espèces les mieux connues ;

- en rassemblant les connaissances sur de nombreux taxa peu connus, insectes, mollusques, champignons…

Le lecteur intéressé se reportera pour plus de précision à l’excellente synthèse de Pascal et al. (2006). Quelques espèces qui ont régressés dans l’écorégion Le bouquetin des Alpes, après des siècles de chasse, a totalement disparu de France à la fin du XIXème siècle. Il fait sa réapparition sporadique en haute altitude à la faveur des populations transalpines (Gran Paradiso). A partir de 1959 débute une dynamique de restauration des populations françaises grâce à la création d’espaces protégés (PN et RN dans les massifs de la Vanoise, Mercantour et Ecrins notamment) et de nombreuses réintroductions. Aujourd’hui, les populations sont répandues dans tout l’arc alpin mais l’espèces n’occupe pas encore tous les habitats qui lui sont favorables.

Le cerf élaphe est au début de l’Holocène l’ongulé sauvage le plus répandu avec le sanglier, sauf en Corse d’où il est naturellement absent (voir ci-après le paragraphe sur les introductions). Sous l’effet conjugué des défrichements et de la chasse, son aire de répartition va continuellement régresser au cours de l’histoire. Au XIXème siècle, le cerf a complètement disparu de la moitié sud de la France, territoire qu’il reconquiert lentement depuis les années 1970 suite à des réintroductions. Aujourd’hui, des populations de cerf élaphe sont présentes dans l’écorégion méditerranéenne principalement dans les Alpes du sud, les Cévennes, les Pyrénées et plus ponctuellement dans le Var, l’Hérault et l’Aude. Il reste totalement absent des départements de l’Ardèche et des Bouches-du-Rhône. Sa présence et son abondance dans les forêts de l’écorégion est généralement très en deçà de son potentiel naturel.

Quelques espèces allochtones introduites

Les sources d’introduction sont multiples : usages agricoles anciens, transport par le commerce, et peuvent être très anciennes en région méditerranéenne (Antiquité). Toutefois, les introductions se sont accélérées depuis 1850 pour deux raisons principales :

- une politique organisée, agricole, horticole, forestière et cynégétique d’acclimation pour « enrichissement » à partir du XIXème siècle ;

- une explosion des échanges et de la facilité des transports, qui s’est encore accélérée après 1950.

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Les tableaux 5 (flore) et 6 (faune) de l’annexe 5 résument quelques-unes des espèces allochtones présentent dans l’écorégion.

Pour les arbres (tableau 4 de l’annexe 5), les introductions sont regroupées selon l’ancienneté d’introduction en trois catégories :

- Archéophyte, espèce introduite et favorisée par l'homme avant l’an 1500. Il ne fait pas de doute, même si les générations d’arbres sont longues, que l’espèce peut être considérée comme « acclimatée » à la région méditerranéenne. C’est le cas par exemple du châtaigner, du cyprès toujours vert, du micocoulier ;

- Introduction ancienne, espèce introduite en forêt après le Moyen-Age et avant la moitié du XXème siècle. C’est le cas d’arbres utilisés en plantation ou en alignement, comme le Pin noir d’Autriche, les platanes, le Robinier faux acacia ;

- Introduction récente, espèce introduite à une échelle significative surtout depuis les années 1950, sur lesquelles nous n’avons pas de recul suffisant pour évaluer leur comportement écologique à long terme. C’est le cas d’un très grand nombre d’espèces de sapins méditerranéens, pins et chênes américains… ;

Pour les espèces gibiers, des espèces d’oiseaux ont été introduites (faisan vénéré et de Colchide par exemple), mais nous présenterons ici quatre exemples de mammifères dont l’histoire est souvent mal connue :

- en Corse, le cerf élaphe a été introduit à l’époque romaine. Ces populations se sont éteintes à la fin des années 1960 du fait de la pression de chasse. A partir de 1985, une nouvelle introduction a été entreprise à partir d’individus provenant de Sardaigne où l’espèce est également considérée allochtone ;

- le mouflon de Corse est un symbole de la Corse ; l’espèce est hautement symbolique également de la difficulté de percevoir parfois toutes les dimensions de la question de l’indigénat écologique d’une espèce. Le mouflon est ce que l’on appelle une espèce maronne : elle est issue d’une espèce de mouflon originaire de la Méditerranée orientale, qui fut domestiquée puis introduite en Méditerranée française durant l’Antiquité, sur le littoral continental puis en Corse (dès 5600 ans avant J-C.), avant, en Corse, de s’ensauvager et de vivre ainsi pendant des siècles. Ces populations ensauvagées ont failli disparaître du fait de la chasse dans la seconde moitié du XXème siècle, avant de se rétablir suite à des renforcements de population. A des fins cynégétiques, de nombreuses populations sauvages ont également été constituées sur le continent, où il est perçu comme plus directement allochtone ;

- le daim a disparu naturellement de France lors de la dernière glaciation (-60 000 à -10 000 avant JC). Des populations auraient été introduites par les romains à partir de 150 ans après JC. Des populations de daim sauvages ou en parc de chasse sont aujourd’hui présentes dans l’écorégion méditerranéenne au sein des départements des Alpes-de-Haute-Provence, Aude, Bouches-du-Rhône, Drôme, Gard, Lozère, Pyrénées orientales, Var, Vaucluse, où elles sont chassables. Toutefois, à peine 42% des attributions seraient réalisées en moyenne, avec pour l’année 2003 un taux de réalisation des populations sauvages attribuées de 68% (Saint-Andrieux et al. 2006) ;

- Le cerf sika est originaire de l’Extrème-Orient (de la Mandchourie et du Japon jusqu’au Vietnam). Des populations sauvages de cerf sika sont présentes dans l’écorégion méditerranéenne au sein des départements des Bouches-du-Rhône et du Var. En moyenne, chaque année il est attribué à la chasse 119 individus, pour un taux de réalisation moyen de 78%. Ce taux de réalisation fort traduit une volonté très

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marquée d’éradiquer les animaux échappés dans tous les départements. En effet, le développement du cerf sika à l’état sauvage est à proscrire selon l’ONCFS, à cause du risque de pollution génétique des populations de cerf élaphe. Il a été constaté de nombreux cas de reproduction entre les deux espèces. Il est difficile de distinguer les individus hybrides, qui sont de surcroît fertiles.

Cas particulier des espèces envahissantes

Certaines des espèces introduites, souvent parmi les plus récentes, posent des problèmes pour les espèces locales, comme par exemple les écureuils d’Amérique ou de Corée qui excluent l’écureuil roux européen et présentent un caractère envahissant (exemple à l’Est de l’écorégion, au Cap d’Antibes et dans les Alpes-Maritimes).

Ce problème peut toucher tous les taxons. Ainsi, d’après Hugonnot (com. pers.), trois espèces de bryophytes ont été introduites et présentent un caractère envahissant : Campylopus introflexus (Hedw.) Brid., Leptophascum leptophyllum (Müll.Hal.) J.Guerra & M.J.Cano (terricoles) et Orthodontium lineare Schwägr. (sur bois pourrissant). La seule espèce vraiment gênante pour l'instant est le Campylopus, qui est plus ou moins présente en forêt méditerranéenne.

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42. Empreinte actuelle du modèle de développement

421. Introduction

L’empreinte actuelle sur les forêts du modèle de développement de la société dans les territoires est un vaste domaine. Nos activités présentent de nombreux impacts sur les espaces forestiers, notamment en lien avec les questions cruciales de l’urbanisation, des infrastructures routières et ferroviaires, des incendies, de la fréquentation….

Cette empreinte peut être approchée sur le plan descriptif et technique, mais également sur le plan politique (schéma d’aménagement, politique et plan d’occupation des sols…).

Dans ce document, nous limiterons la présentation des résultats à trois thématiques :

- les pollutions, illustrées par une pollution souvent méconnue, la pollution lumineuse ;

- la pression de l’urbanisme et de la population (forêts dites « sous influence urbaine ») ;

- les incendies de forêts.

D’autres éléments ont été explorés, notamment les pollutions chimiques et la question très importante mais complexe de la fragmentation des forêts. Elles n’ont pas conduit à des résultats tangibles. Concernant la fragmentation, la raison principale relève de la difficulté de mobiliser les multiples données cartographiques nécessaires (IFN, IGN,… problème de temps de mobilisation des données et de coûts).

422. Pollution lumineuse

La multiplication des sources d’éclairage artificiel a considérablement modifié le paysage nocturne et les activités des hommes. D’un développement somme toute récent (moins de 50 ans pour l’impact le plus intense et visible), il y aurait par exemple en France dans nos paysages environ 7 millions de points lumineux artificiels la nuit (réverbères, enseignes lumineuses, monuments éclairés…). Ce phénomène est considéré comme une pollution par les astronomes.

Mais qu’en est-il pour la biodiversité ? Le problème pose des questions complexes dès que l’on souhaite évaluer son impact sur la distribution et la diversité des espèces. La lumière influence très significativement les rythmes naturels du vivant. Toutefois, l’impact des lumières artificielles a été peu étudié. Il conduirait pourtant par exemple (Lamiot, com. pers.) :

- à la raréfaction de certaines espèces de papillons nocturnes en ville, avec mortalité directe ou indirecte au fil des ans ;

- à la perturbation de la reproduction des lucioles dont le principal signal de communication est lumineux et de faible intensité, donc facilement perturbé ;

- à modifier les méthodes de chasse de certaines chauve-souris. Du fait de la concentration en proies proche d’une source lumineuse (par exemple, un réverbère), l’efficacité de leur chasse est dans un premier temps accrue, mais la population d’insectes nocturnes disparaît rapidement.

L’impact d’un facteur, comme toujours dans la nature, provoque la régression de certaines espèces, la progression de quelques autres, avec des effets de seuil, des adaptations…

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A la vue des difficultés d’évaluer finement les impacts pour la faune forestière et du manque de données bibliographiques, nous sommes partie du postulat qu’il convenait en premier lieu pour évaluer l’interaction avec la biodiversité forestière de mieux quantifier l’intensité de cette empreinte lumineuse et de comprendre sa répartition sur le territoire.

La figure 2 est issue des données satellites DMSP-OLS (capteurs visible et infrarouge) agencées par l’Earth Observation Group (NOAA). Elle montre l’empreinte lumineuse sur le territoire méditerranéen français (et alentours). Sans surprise, sur le continent, cette empreinte est forte et quasi-continue sur le littoral, plus faible mais continue dans les plaines. De l’ordre de 10% du territoire de l’écorégion présente un empreinte significativement élevée. Toutefois, de très vastes zones à empreinte faible à nulle existent, notamment dans les Alpes du Sud et les Cévennes. En Corse, l’empreinte lumineuse est plus ponctuelle et limitée aux principales grandes villes.

Figure 2. Carte de la pollution lumineuse en Méditerranée française et alentours. Les grandes villes de Turin et Milan (au N-E), de Barcelone (au S-O), de Toulouse (à l’O) et de Lyon (au N) permettent de resituer la région. Les limites géographiques de l’écorégion et des dix massifs forestiers test sont projetées.

La figure 3 compare la situation des massifs. Le massif des Maures présente de loin la surface la plus importante concernée par une pollution lumineuse. A l’opposé, les massifs test comme le cœur de PN du Mercantour, le site Natura 2000 du Canigou, le cœur du PN des Cévennes et du PNR de la Corse sont peut concernés.

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Figure 3. Profil de la pollution lumineuse dans les dix massifs forestiers test. L’absence totale de lumière est indiquée par le chiffre 0 et la luminosité maximale par la valeur 63. Ce gradient est discriminé en cinq classes. Données traitées depuis les images de l’Earth Observation Group.

423. Forêts sous influence urbaine

La réalité des forêts sous influence urbaine en zone méditerranéenne a été analysée par Derrière et Lucas (2006). Ces auteurs cherchent à quantifier une pression d’usage potentielle de la population habitant dans la région méditerranéenne. Cette approche précise et spatialise les indicateurs utilisés classiquement, comme surface forestière par habitant. Plus récemment, Dumas et al. (2008) on proposé des indices relatifs à l’analyse de l’interface forêt-urbanisation à partir d’images satellite.

Il ne nous a pas paru utile de développer d’autres indices. Par contre, nous complétons et précisons l’analyse selon la méthodologie de Derrière et Lucas (2006) à l’échelle des 10 massifs forestiers test (figure 4).

En effet, ceux-ci recouvrent des réalités très diverses, la population, n’étant pas répartie de façon homogène :

- le PNR du Queyras et le PNR de Corse ne présentent, même dans un rayon de 50 km, que très peu de population ;

- le massif de la Sainte-Victoire présente dans un rayon de 50 km près 2,5 M d’habitants. Cette fréquentation est encore renforcée par son attrait touristique dépassant largement le contexte local ;

- le PNR du Languedoc, les massifs des Maures et du Luberon présentent dans un rayon de 50 km plus de 1,5 M d’habitants ;

- le cœur du PN du Mercantour et le massif du Mont Ventoux présentent dans un rayon de 50 km environ 1 M d’habitants.

Intéressant, car facile à mettre en œuvre rapidement, cet indicateur doit être pondéré par l’attrait touristique du massif en question, ou de certains points ou itinéraires. L’exemple de la

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Sainte-Victoire montre qu’au-delà du fort bassin de population habitant à proximité, l’influence s’accroît en lien avec un tourisme national et international lié au paysage immortalisé par Cézanne.

Figure 4. Variation du nombre d’habitants dans et autour des dix massifs forestiers test. Source des données de population « Répertoire Géographique des Communes 2007 » (IGN).

424. Empreinte des incendies d’origine humaine sur les forêts

Le régime actuel des incendies de forêts est principalement le fait des activités humaines (départ accidentels liés à des travaux et des imprudences). Un régime de feu naturel serait très probablement caractérisé, en Méditerranée, par un nombre de départ très faible mais une grande ampleur géographique de chaque indencie. Bien que cela n’a pas été fait dans la région, les techniques de la paléoécologie (pédoanthracologie) pourrait contribuer à reconstruire le régime des feux naturels.

Les données de la base Prométhée permettent d’établir des statistiques sur les incendies depuis 1973. Le tableau 5 présente les principaux résultats :

- en 35 ans, près de 95 000 départs de feux ont brûlés près de 850 000 ha dans l’écorégion, soit une moyenne de 2 600 départs et 23000 ha brûlés chaque année ;

- plus du tiers de ces départs et surfaces concernent les deux départements de la Corse ;

- la surface des incendies est très variables, faible en moyenne (<15 ha), mais un tout petit nombre d’incendies prenant une ampleur catastrophique (>1000 ha) représente la majorité des surfaces brûlées (figure 5).

Pour évaluer l’intensité de l’empreinte « incendies » sur les forêts, une comparaison de la surface brûlée à la surface forestière est instructive. Ainsi :

- en Haute-Corse, la surface parcourue par les incendies en 35 ans est supérieure à la surface actuelle des forêts. Dans le Var, ce même rapport est égal à environ un tiers (figure 6) ;

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- pour ces deux mêmes exemples, la part de la surface boisée qui en moyenne est incendiée chaque année depuis 35 ans est égale à 3,4% et 1% (tableau 6). Seuls ces deux départements ainsi que la Corse du Sud, les Pyrénées-orientales et les Bouches-du-Rhône présentent des taux supérieurs ou égal à 1%.

Malgré leur valeur élevée, ces taux ne sont pas incompatibles avec la régénération naturelle des boisements et la remontée biologique générale dans l’écorégion, notamment car les incendies sont cantonnés à des « zones rouges » bien connues.

La régression de la biodiversité du fait des incendies est sans doute limitée à ces zones. Les recherches récentes pluridisciplinaires sur l’impact du régime des incendies sur la biodiversité des forêts méditerranéennes (programme IRISE, publications en cours ; Vennetier, com. pers.) montrent qu’une fréquence d’incendie trop rapprochée (inférieure à 30 ans) présentent un impact fort sur la biodiversité. Ce fait est à mettre en relation avec le rajeunissement général de la structure forestière et la perturbation des sols. Cette fréquence excède la capacité de résilience de la biodiversité de l’écosystème.

Tableau 5. Données cumulées sur la période 1973-2007 et statistiques d’un incendie dans les 15 départements méditerranéens (source : base de données Prométhée).

Départements Nombre

d'incendies

Surface brûlée totale

(en ha)

Surface moyenne d’un

incendie (en ha)

Surface maximale

d’un incendie (en ha)

04 Alpes-de-Haute-Provence 1 278 14 459 11 2 013 05 Hautes-Alpes 6 870 60 058 9 3 402 06 Alpes-Maritimes 8 288 80 561 10 4 500 13 Bouches-du-Rhône 612 3 751 6 274 83 Var 13 292 125 673 9 11 580

84 Vaucluse 3 009 8 149 3 1 782 Région PACA 33 349 292 651 9 11 580

11 Aude 3 182 38 631 12 2 200 30 Gard 6 289 49 166 8 4 100 34 Héraut 4 747 34 133 7 1 200 48 Lozère 1 852 21 197 11 1 414 66 Pyrénées-Orientales 3 724 50 224 13 6 600 Région Languedoc-Roussillon 19 794 193 351 10 6 600

07 Ardèche 18 594 213 868 12 5 644 26 Drôme 14 617 98 046 7 5 000

Région Rhône-Alpes 33 211 311 914 9 5 644 2A Corse du Sud 7 682 46 344 6 1 850 2B Haute-Corse 667 1 705 3 100

Région Corse 8 349 48 049 6 1 850

Ensemble de l’écorégion 94 703 845 965 9 11 580

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Figure 5. Le nombre départ de feux, leur taille et la surface cumulée par les incendies survenus entre 1973 et 2007 dans la région méditerranéenne française (sources : base de données Prométhée).

Figure 6. Surface totale brûlée entre 1973 et 2007 dans chaque département et comparaison avec la surface forestière en 2007 (sources : base de données Prométhée).

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Tableau 6. Présence et intensité annuelles des incendies survenus de 1973 à 2007 dans les départements de Méditerranée (sources : base de données Prométhée).

Départements Surface

forestière (ha)

Nombre moyen d’incendies par an

Surface moyenne brûlée par an

(ha)

Part de la surface forestière actuelle qui brûle chaque année en moyenne depuis

1973 04 Alpes-de-Haute-Provence 343 691 36 402 0,1 % 05 Hautes-Alpes 193 576 17 104 0,1 % 06 Alpes-Maritimes 224 765 191 1 668 0,7 % 13 Bouches-du-Rhône 108 655 230 2 238 2,1 % 83 Var 351 706 369 3 491 1,0 %

84 Vaucluse 131 855 84 226 0,2 % Région PACA 1 354 248 927 8 129 0,6 %

11 Aude 180 663 88 1 073 0,6 % 30 Gard 217 272 175 1 366 0,6 % 34 Héraut 203 164 132 948 0,5 % 48 Lozère 232 299 51 589 0,3 % 66 Pyrénées-Orientales 141 372 103 1 395 1,0 % Région Languedoc-Roussillon 974 770 549 5 371 0,6 % 07 Ardèche 252 554 213 1 287 0,5 % 26 Drôme 284 864 19 47 0,0 %

Région Rhône-Alpes 537 418 232 1 334 0,2 % 2A Corse du Sud 224 578 406 2 724 1,2 % 2B Haute-Corse 177 239 517 5 941 3,4 %

Région Corse 401 817 923 8 665 2,2 % Ensemble de l’écorégion 3 268 253 2 631 23 499 0,7 %

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43. Empreinte de la gestion forestière

431. Aperçu du rajeunissement des boisements

La question du rajeunissement des boisements peut être reliée à trois thématiques distinctes :

- le taux de boisement, et donc les déboisements. La variation des taux de boisement dans l’écorégion a été présenté dans Lorber et Vallauri (2007) ;

- l’ancienneté de l’état boisé des forêts existantes (voir le chapitre 1 sur l’empreinte passée) ;

- l’âge des arbres et la maturité des peuplements. Ce dernier aspect est en lien avec la sylviculture pratiquée (influence du taillis et des âges d’exploitabilité).

La grande rareté des forêts âgés dans l’écorégion est l’un des traits découlant de l’histoire des déboisements et de la gestion forestière. Elle est ci-après analysées quantitativement et cartographiquement à partir des données de l’IFN.

A l’échelle des régions forestières

Moins de la moitié des peuplements réguliers sont âgés de plus 60 ans (tableau 7), confirmant un rajeunissement extrême des écosystèmes forestiers de l’écorégion. Les peuplements âgés de plus de 160 ans, dont la répartition a été analysées par Lorber et Vallauri (2007), représentent à peine 2% des boisements de la région, soit environ 66000 ha.

Tableau 7. Répartition des forêts suivant l’âge des arbres dans les forêts régulières (taillis et futaies) pour l’ensemble de l’écorégion (sources IFN, 2008).

Age Surface totale (ha)

Proportion du boisement

(en %)

Erreur Standard

< 60 ans 1 436 308 52 17% 60 – 160 ans 897 125 32 16%

>= 160 ans 66 387 2 38% Indéterminée 383 698 14 17%

Total 2 783 517 100

Sans surprises, les forêts les plus âgés se situent dans les arrières pays, alpins et pyrénéens notamment. Les territoires dominés par les forêts les plus jeunes (figure 7) se situent dans les régions forestières le plus souvent les moins boisées, comme les plaines du Var, du Languedoc-Roussillon et sur la zone littorale, où plus de 75% des forêts régulières peuvent être âgées de moins de 60 ans. Ces forêts sont principalement le fait de la colonisation suite à l’abandon des terres agricoles depuis la seconde guerre mondiale.

La cartographie des forêts d’âge intermédiaire (61<âge<160 ans ; figure 8) souligne les régions forestières présentant un antécédent forestier plus important (Alpes, Corse, Pyrénées et Cévennes, Maures) et augure d’un potentiel de vieillissement significatif.

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Figure 7. Les forêts jeunes, représentées par le pourcentage de la surface boisée occupée par des forêts régulières (taillis et futaies) de moins de 60 ans (Source : IFN, 2008. Infographie : R. Pimenta).

Figure 8. Les forêts d’âge intermédiaire, représentées par le pourcentage de la surface boisée occupée par des forêts régulières (taillis et futaies) de 60 et 160 ans (Source : IFN, 2008. Infographie : R. Pimenta).

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A l’échelle des massifs forestiers test

La même analyse a été réalisée à l’échelle des 10 massifs test (figure 9, tableau 2 de l’annexe 6). Elle permet de distinguer :

- des massifs présentant un taux non négligeable de forêts âgées, comme le PNR du Queyras (25%), la zone de cœur du PN du Mercantour, ou le PNR de Corse ;

- d’autres territoires comme le PNR du Haut-Languedoc ou le massif du Luberon, la zone Natura 2000 de la Sainte-Victoire ou le cœur du PN des Cévennes où les forêts âgées sont faiblement représentées et où la part de forêts de moins de 60 ans dépasse 50% du boisement.

Figure 9. Ages des surfaces boisées dans les dix massifs forestiers test (Source : IFN, 2008. Infographie : R. Pimenta).

.

432. Exploitation du bois

Taux de prélèvement de l’accroissement biologique

Nous ne présentons pas ici de données nouvelles, car il est difficile d’obtenir des données IFN fiables à une échelle fine. Par contre, une précédente analyse à l’échelle départementale portant sur la France (Vallauri et Poncet 2002) a proposé des chiffres utiles à la discussion pour les départements qui nous intéressent ici. En Méditerranée, en 2002, le taux d’exploitation du bois est le plus souvent plus faible que la moyenne nationale. Il est en général compris en 40 et 60% de l’accroissement biologique, sauf en Corse et Drôme.

Emprise de l’exploitation du bois récente

L’exploitation et la gestion forestière sont un facteur de modification des forêts. Aussi, la présence ou absence de souches et de traces d’exploitation est souvent l’un des indicateurs d’empreinte humaine retenus dans les études internationales. Les forêts les plus naturelles en

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Europe sont d’ailleurs appelées par certains auteurs des « forêts sans souches » (le plus souvent après plus d’un siècle sans exploitation).

A partir des relevés sur les placettes de l’IFN (annexe 7), un indicateur un peu différent est possible. Ainsi, sur l’ensemble de l’écorégion, il est possible d’estimer à 88% la part des forêts qui ne présentent pas de traces d’exploitation forestière récentes (moins de 5 ans). Les forêts les moins exploitées dans cette période de temps se situent sur le littoral et en Corse (figure 10).

Quand il y a des traces d’exploitation, l’approche qualitative réalisée à partir de la construction d’un indice d’intensité d’exploitation montre que l’exploitation est principalement d’intensité faible à moyenne (code 1 à 2), avec peu de coupes rases (code 3).

Figure 10. Taux (en %) de forêts présentant des traces d’exploitation de moins de 15 ans telles que relevées sur les placettes de l’IFN. Le chiffre est un indice qualifiant l’intensité d’exploitation – voir le tableau 2 de l’annexe 7 pour sa définition (Source : IFN, 2008. Infographie : R. Pimenta). Même si le pas de temps est faible, il semblerait judicieux de généraliser un indicateur de traces d’exploitation au niveau national. L’idéal serait une prise d’information qualitative rendant compte, sur toutes les placettes mesurées par l’IFN, de la présence ou absence de souches, quelle que soit l’ancienneté (ou par classe d’ancienneté).

433. Pollution génétique par les reboisements

Introduction d’espèces forestières

Les espèces d’arbres introduites en forêt, sur des surfaces significatives de reboisement, sont surtout apparues après 1850 (politique de reboisement des terrains en montagne avec le Pin noir d’Autriche par exemple) et après 1950 avec la tentative d’acclimation de très nombreuses espèces de sapins et cèdres méditerranéens, pins et chênes américains, eucalyptus… Le tableau 4 de l’annexe 5 reclasse ces espèces en fonction de leur ancienneté d’introduction.

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Certains de ces reboisements posent des problèmes de pollution génétique, comme par exemple :

- les reboisements de Pin noir à proximité des peuplements reliques de Pin de Salzmann dans le Gard et le sud de l’Ardèche ;

- les reboisements de sapins méditerranéens s’hybridant entre eux et avec le sapin blanc autochtone ;

- dans le domaine de la faune, nous avons déjà cité le problème de l’hybridation le cerf sika et le cerf élaphe.

Importance des forêts d’essences allochtones

La figure 11 présente la part des forêts contenant des essences allochtones, c’est à dire les peuplements composés à plus de 80% de la surface terrière d’essences dites archéophytes ou exotiques et les peuplements mélangés. Dans certaines régions forestières, ces forêts comptent pour plus de 50% des boisements :

- en lien avec de fort reboisement en exotiques (Préalpes du sud, Cévennes) ;

- et/ou avec un forte présence du châtaignier, archéophyte, dans les Cévennes, l’Ardèche, la Montagne noire, la Castagniccia…

Dans les plaines méditerranéennes, le Capcir-Cerdagne, les montagnes des Alpes, les espèces exotiques et archéophytes sont plus rares. Le taux d’indigénat des forêts est fort.

Figure 11. Proportion de la surface forestière présentant des peuplements non strictement indigènes (archéophytes, exotiques et peuplements intermédiaires) (Source : IFN, 2006. Infographie : R. Pimenta).

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434. Transformation de la structure des forêts par la sylviculture

La sylviculture pratiquée peut transformer significativement la structure des peuplements, notamment en la rajeunissant et en la régularisant. En Méditerranée, cette dernière réalité est à mettre en relation principalement avec la part de forêt traitée en taillis et la part de reboisement.

Les figures 12 à 14 présentent respectivement la part des forêts régularisées (futaies régulières + taillis simples), la part les taillis simples seuls, et la part des futaies régulières seules. Elles mettent en évidence :

- de grands massifs régularisés tels que les Cévennes ou le Briançonnais ;

- des grands secteurs dominés par les taillis et garrigues dans le Languedoc ;

- la faible part des taillis simples dans les forêts d’altitude des Alpes, Cévennes, Pyrénées, Corse, ces peuplements de meilleures fertilité étant traités en futaies ;

- la prédominance de la futaie régulière dans les forêts d’altitude des Alpes du sud comme de la Corse.

Figure 12. Répartition des forêts régularisées, occupée par des taillis simples et des futaies régulières au sens de l’IFN (Source : IFN, 2006. Infographie : R. Pimenta).

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Figure 13. Répartition des taillis simples au sens de l’IFN (Source : IFN, 2006. Infographie : R. Pimenta).

Figure 14. Répartition des futaies régulières au sens de l’IFN (Source : IFN, 2006. Infographie : R. Pimenta).

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435. Impact sur le stock de carbone forestier

Déboisement, rajeunissement et déstockage par exploitation pour des valorisations ne stockant pas le carbone réduisent le potentiel de stockage par la filière forêt-bois. Ce potentiel demeure toutefois difficiles à définir à long terme, dans la mesure où :

- la question des forêts en équilibre du point de vue du cycle du carbone est peu connue et illustrée par peu de forêts de références, surtout en dans l’écorégion méditerranéenne (pas de forêts matures instrumentalisées) ;

- l’impact du changement climatique lui-même devrait conduire à remettre en cause l’équilibre naturel dans certaines forêts de la région dans les cinquante ans à venir, mais suivant des modalités difficiles à définir pour l’instant.

Toutefois, il est possible de calculer à partir des données IFN le carbone stocké dans les forêts actuelles de l’écorégion. Malgré les imprécisions et la forte variation interne aux forêts de l’écorégion, les principaux résultats (annexe 8) montrent que :

- le volume de bois fort sur pied dépasse 259 Mm3, soit un volume aérien supérieur à 419 Mm3 et une moyenne égale à 158 m3/ha ;

- la biomasse des forêts de l’écorégion dépasse 215 Mt pour la partie aérienne, et 277 Mt si l’on inclus la biomasse racinaire ;

- l’équivalent carbone de la biomasse totale est inférieur à 132 Mt, soit en moyenne environ 50 t/ha.

La répartition de ce stock de carbone dans les forêts suit la productivité des forêts (plus élevée dans les arrière-pays), avec toutefois des seuils de précision faibles pour certaines régions forestières IFN (figure 1 de l’annexe 8).

Pour conserver la rigueur des données IFN, l’échelle départementale est nécessaire. L’analyse montre que l’accroissement en carbone varie actuellement de 0,4 à 1,4 t/ha/an (tableau 2 de l’annexe 8).

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44. Empreinte actuelle de la chasse

Nota. Concernant l’histoire des espèces et l’empreinte historique de la chasse, le lecteur se reportera au chapitre « Empreinte passée ». Le présent chapitre renseigne, pour la période actuelle, quelques indicateurs concernant les populations et le prélèvement par la chasse.

441. Présence, absence et effectifs des grands mammifères chassées ou chassables

La présence ou absence des espèces de grands mammifères est présentée au tableau 8. Les effectifs sont présentés pour le chamois, l’isard, mouflons et les espèces secondaires, à partir d’estimations en 2005 (sources ONCFS). Ils ne sont toutefois pas disponibles pour les espèces les plus fréquentes et semblent même « tabou », aucun technicien ou scientifique ne souhaitant avancer des chiffres (ou fourchette de chiffres) pour les populations de sanglier, chevreuil et cerf.

Espèces natives

Le bouquetin des Alpes compte 1 690 individus dans l’écorégion méditerranéenne, soit près de 20 % de la population nationale. Cet effectif est réparti comme il suit :

- les Hautes-Alpes, 530 individus ;

- les Alpes-de-Haute-Provence, 520 individus ;

- les Alpes-Maritimes, 430 individus ;

- et la Drôme, 210 individus.

Les populations de cerf élaphe sont présentes dans l’écorégion méditerranéenne principalement dans les Alpes du sud, les Cévennes, les Pyrénées et plus ponctuellement dans les deux départements corses (introduction), le Var, l’Hérault, l’Aude. Il reste absent des département de l’Ardèche et des Bouches-du-Rhône. Sa présence et abondance est très en deçà de son potentiel naturel dans l’écorégion méditerranéenne.

Le chevreuil est présent, à des densités variables selon la pression cynégétique, dans tous les départements de l’écorégion méditerranéenne à l’exception de la Corse.

L’effectif de la population de chamois est estimée pour l’ensemble de l’écorégion à 47 050 individus soit près de 48 % de la population nationale (estimation en 2005, source ONCFS ; Corti 2008). Il est présent dans :

- les Alpes-de-Haute-Provence, avec 9 580 individus ;

- les Hautes-Alpes, avec 19 370 individus ;

- les Alpes-Maritimes, avec 13 090 individus ;

- les Bouches-du-Rhône, avec 10 individus ;

- la Drôme, avec 4 390 individus ;

- le Var, avec 350 individus ;

- et le Vaucluse, avec 260 individus.

Dans le massif pyrénéen, l’effectif de la population d’isard est estimée à 7 220 individus, soit près de 27 % de la population nationale (estimation en 2005, source ONCFS). Il est présent dans :

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- les Pyrénées orientales, avec 6 840 individus ; - l’Aude, avec 380 individus.

Le sanglier est l’espèce la plus fréquente. Il est présent dans tous les départements de l’écorégion méditerranéenne avec des effectifs conséquents. Aucun chiffre d’effectif n’est toutefois communiqué par l’ONCFS.

Espèces introduites

En Corse, le cerf et le mouflon peuvent être considérées comme des espèces introduites (voir chapitre « empreinte passée »). Il en va de même pour le mouflon sur l’ensemble du territoire français.

L’effectif de la population de mouflon est estimé dans l’écorégion à près de 11 000 individus (estimation en 2005, sources ONCFS). Des populations de mouflon sont présentes dans les départements suivants :

- des Alpes de Haute Provence, avec 2550 individus ;

- des Pyrénées orientales, avec 1920 individus ;

- des Hautes-Alpes, avec 1760 individus ;

- de l’Hérault, avec 1500 individus ;

- des Alpes-Maritimes, avec 1350 individus ;

- de la Haute-Corse, avec 460 individus ;

- du Vaucluse, avec 450 individus ;

- de la Corse du Sud, avec 440 individus ; - de la Drôme, avec 220 individus ;

- de la Lozère, avec 180 individus ;

- de l’Aude, avec 180 individus ;

- du Gard, avec 100 individus

- des Bouches du Rhône, avec 92 individus ;

- du Var, avec 30 individus.

Le daim, en populations sauvages ou en parc de chasse, est aujourd’hui présent dans les départements des Alpes-de-Haute-Provence, Aude, Bouches-du-Rhône, Drôme, Gard, Lozère, Pyrénées orientales, Var, Vaucluse, où il est chassable. Toutefois, au niveau nationale, à peine 42% des attributions seraient réalisées en moyenne, avec pour l’année 2003 un taux de réalisation des populations sauvages attribuées de 68% (Saint-Andrieux et al. 2006).

Le cerf sika est chassé dans les départements des Bouches-du-Rhône et du Var. Au niveau national, en moyenne, chaque année il est attribué à la chasse 119 individus, pour un taux de réalisation moyen de 78%. Ce taux de réalisation est fort et traduit une volonté très marquée d’éradiquer les animaux échappés. En effet, le développement du cerf sika à l’état sauvage est à proscrire selon l’ONCFS, à cause du risque de pollution génétique des populations de cerf élaphe. Il a été constaté de nombreux cas de reproductions entre ces deux espèces. Il est dès lors difficile de distinguer les individus hybrides des cerfs élaphes. De plus, les hybrides sont fertiles.

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442. Les prélèvements de quelques espèces gibiers

Dans l’écorégion méditerranéenne, les prélèvements par la chasse sont de l’ordre de (pour les données détaillées par département, le lecteur se reportera notamment aux tableau 1 à 3 de l’annexe 10 ou aux les références citées) :

- plus de 160 000 sangliers ;

- plus de 33 000 chevreuils

- plus de 4 500 cerfs ;

- plus de 5 000 chamois ;

- plus de 900 isards ;

- plus de 350 000 lapins de garenne (Marchandeau 2000) ;

- plus de 25 000 renards (Stahl et Ruette 2000) ;

- plus 75 000 tourterelles turques ou des bois (Boutin et Tesson 2000) ;

- plus de 140 000 bécasses des bois (Ferrand et Gossmann 2000) ;

- plus de 2 200 000 grives et merles (Roux et Boutin 2000) ;

- plus de 320 000 pigeons ramiers (Lormée et al. 2000) ;

- …

Les variations départementales sont bien évidemment fortes. Les départements de l’Ardèche, du Gard, de Haute-Corse et du Var sont en général les départements les plus chassés. A l’inverse, le département des Hautes-Alpes est généralement l’un des moins chassés. Il existe toutefois des particularités de chasse, comme par exemple :

- dans les départements alpins où la chasse au chamois est importante ;

- la chasse à la grive est très forte dans les départements du Var, Gard, Hérault, Vaucluse et Bouches-du-Rhône.

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Tableau 8. Présence dans l’écorégion méditerranéenne des populations sauvages de grands mammifères chassables (sources ONCFS).

Espèces indigènes Espèces introduites

Département

Sanglier Chevreuil Cerf

élaphe Bouquetin Chamois Isard

Mouflon de Corse

Cerf sika Daim

04 Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui

05 Oui Oui Oui Oui Oui Oui

06 Oui Oui Oui Oui Oui Oui

07 Oui Oui

11 Oui Oui Oui Oui Oui Oui

13 Oui Oui Oui Oui Oui Oui

26 Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui

2A Oui Oui Oui

2B Oui Oui Oui

30 Oui Oui Oui Oui Oui

34 Oui Oui Oui Oui Oui

48 Oui Oui Oui Oui Oui

66 Oui Oui Oui Oui Oui Oui

83 Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui

84 Oui Oui Oui Oui Oui Oui

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443. Analyse des prélèvements par le modèle « sanglier » Espèce présente dans toute l’écorégion, le sanglier est fortement chassé dans le sud de la France, où même en montagne il s’agit d’un gibier de choix. Nous prenons donc ici l’espèce comme modèle (ou espèce indicatrice) pour analyser la pression de chasse. Au niveau de l’écorégion méditerranéenne

Au niveau de l’écorégion méditerranéenne, le tableau 9 et la figure 15 rassemblent quelques données chiffrées pour la saison de chasse 2007-2008 :

- 161 757 sangliers ont été prélevés (soit près de 32,3% des réalisations nationales sur 15 départements seulement) ;

- 7 départements prélèvent plus de 10 000 sangliers. Par ordre décroissant, les départements les plus chassés sont le Gard, l’Ardèche, la Haute Corse, l’Hérault (46,5 % du prélèvement méditerranéen et 15,1% du prélèvement national à eux seuls). Le département des Hautes-Alpes est pour le sanglier le moins chassé de l’écorégion avec un peu plus de 2500 sangliers en moyenne annuelle ;

- les prélèvements de sangliers ont été multipliés par 8 en 35 ans et sont passés de moins de 20 000 au début des années 1970 à plus de 160 000 ces dernières années (figure 16).

A titre de comparaison, la saison de chasse 2007-2008 peut se résumer quantitativement au niveau national par :

- 522 174 sangliers prélevés ;

- 15 départements prélèvent plus de 10 000 sangliers ;

- les prélèvements de sangliers sont en progression de 12% par rapport à la saison précédente.

Figure 15. Prélèvements de sanglier par département dans l’écorégion lors de la saison de chasse 2007-08 (sources ONFS)

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Tableau 9. Les trois dernières années de prélèvement par la chasse au sanglier et la moyenne (sources ONCFS).

Département 2005-2006

2006-2007

2007-2008

Moyenne des trois années

Part du prélèvement en 2007 en % du prélèvement

national

Part du prélèvement en 2007 en % du prélèvement

méditerranéen ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE 4413 6315 6315 5681 1,3% 3,9%

HAUTES-ALPES 2247 2688 2688 2541 0,5% 1,7% ALPES-MARITIMES 4573 5744 6558 5625 1,3% 4,1%

ARDECHE 21925 19435 19313 20224 3,9% 11,9% AUDE 9268 10941 13744 11318 2,7% 8,5%

BOUCHES-DU-RHONE 3121 2834 3200 3052 0,6% 2,0% DRÔME 7832 9980 9980 9264 2,0% 6,2%

CORSE DU SUD 8795 7648 9161 8535 1,8% 5,7% HAUTE-CORSE 10700 13000 17900 13867 3,6% 11,1%

GARD 19835 18371 20994 19733 4,2% 13,0% HERAULT 14630 14626 17044 15433 3,4% 10,5% LOZERE 7031 6458 6659 6716 1,3% 4,1%

PYRENEES-ORIENTALES 7458 9035 10140 8878 2,0% 6,3% VAR 11605 13073 14107 12928 2,8% 8,7%

VAUCLUSE 3046 4298 3954 3766 0,8% 2,4% Total des prélèvements 136479 144446 161757 147561 32,3% 100%

Figure 16. Prélèvement de sangliers dans l’écorégion de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

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Au niveau du territoire du PNR du Luberon

A partir des données communales de prélèvement de l’ONCFS, la situation peut être affinée pour tout ou partie de l’écorégion, d’un département, d’un massif. Nous présentons ci-après le cas du massif du Lubéron (figure 16 et 17), pris dans son ensemble (délimitation du PNR et communes alentours).

La chasse au sanglier n’est pas homogène sur le territoire sur PNR :

- il existe une disparité de pression entre les communes du Vaucluse et de Haute-Provence.

- près de la moitié des communes du Vaucluse situé dans le PNR chasse nettement plus que la moyenne départementale (figure 17) ;

- en Haute-Provence, seules trois communes sur les 20 du PNR chassent plus que la moyenne départementale (figure 18).

Figure 17. Prélèvement annuel de sanglier pour les communes du PNR du Luberon appartenant au département du Vaucluse. La ligne horizontale marque la moyenne communale des prélèvement pour l’ensemble du département (données 2007-08 ; sources ONCFS).

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Figure 18. Prélèvement annuel de sanglier pour les communes du PNR du Luberon appartenant au département des Alpes-de-Haute-Provence. La ligne horizontale marque la moyenne communale des prélèvement pour l’ensemble du département (données 2007-08 ; sources ONCFS). Cet exemple montre tout l’intérêt d’analyser la chasse à une échelle communale dans et autour des massifs protégés, de façon à évaluer la pression de chasse. 444. Analyse du modèle « chevreuil »

La chasse au chevreuil est organisée par un plan de chasse, avec attributions. 33 519 chevreuils sont prélevés chaque année dans l’écorégion. Le taux de réalisation des plan de chasse est supérieur à 90% depuis le début des années 1980 (figure 19). Le prélèvement a fortement augmenter entre 1991 et 2004 et semble en moyenne se stabiliser depuis.

Le prélèvement est plus fort dans les département de la Drôme et de l’Ardèche (plus de 4500 chevreuils/an). Il est faible dans les Bouches-du-Rhône où l’espèce est peu présente. Tous les chiffres par département sont présentés dans l’annexe 10.

Figure 19. Attributions et réalisations des plans de chasse annuels du chevreuil pour l’ensemble de l’écorégion (sources ONCFS).

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445. Indices de population et de pression sur l’écosystème

De nombreux indicateurs sont susceptibles d’être utilisés dans le but d’évaluer : - l’abondance de la population d’une espèce (indice kilométrique par exemple) ; - la qualité et les performances de la populations (capacités reproductive et de

croissance notamment) ; - l’impact des animaux sur la végétation (indice de pression).

Toutefois, ces méthodes présentent une précision qui est discutée et sont lourdes à mettre en œuvre à grande échelle (Morellet et al., 2007). Elles ne sont à ce jour pas utilisées à une échelle plus vaste que celle d’une forêt ou d’un massif test.

Pour ce qui est de la pression de chasse, les données de prélèvements présentées ci-dessus se rapportent à des départements de surface totale et forestière différente, ainsi que sur des populations de gibiers mal connues. Le chiffre des prélèvements est donc au mieux un bon indicateur de l’activité chasse, mais ne laisse pas directement entrevoir l’impact de la chasse sur les populations.

Une petite amélioration consiste à rapporter les prélèvements à la surface de l’habitat principal des espèces, c’est-à-dire ici les forêts. Les tableaux 1 à 3 de l’annexe 10 présentent ainsi les prélèvements moyen de chaque département aux 100 ha (ou au km2) de forêt. Dans la mesure où l’espèce est répandue, l’indicateur peut alors s’approcher d’un indice de pression sur l’écosystème par la chasse. Citons ici quelques ordres de grandeur de la pression de chasse dans l’écorégion pour ces espèces communes :

- environ 5 sangliers sont prélevés en moyenne par km2 de forêt et par an, avec des moyennes départementales allant de 1,2 (Hautes-Alpes) à plus de 10 (Haute-Corse) ;

- de 0,8 à 2 chevreuils sont prélevés en moyenne par km2 de forêt et par an ;

- environ 70 grives et merles sont prélevés en moyenne par km2 de forêt et par an, avec des moyennes départementales allant de moins de 20 (Lozère, Hautes-Alpes, Ardèche) à 230 (Bouches-du-Rhône) ;

- environ 10 pigeons ramiers sont prélevés en moyenne par km2 de forêt et par an, avec des moyennes allant de moins de 2 (Lozère, Hautes-Alpes ou Ardèche) à 35 dans les Bouches-du-Rhône.

446. Les zones non chassées

Au même titre que les espèces protégés, les réserves de chasse, c’est-à-dire les zones interdites à la chasse, sont importantes car elles servent à la fois de réservoir et zone de quiétude pour la faune chassable. Il serait donc tout à fait logique qu’un réseau de réserves de chasse maillent le territoire. Dans cette étude, nous avons tenté de rassemblé les données pour l’écorégion concernant les réservent de chasse en milieux forestiers.

Une première enquête nationale a été réalisée par le MNHN et l’ONCFS entre 1997 et 2000. Le document proposé à chaque fédération départementale de chasse se présentait sous la forme d’un questionnaire et de fiches, appelés également tableau de bord départemental. Malheureusement peu de fédérations ont retournées ces documents remplis. Pour l’écorégion méditerranéenne seules celles de l’Aude, des Bouches-du-Rhône, de la Corse du Sud, du Gard, de l’Hérault et du Vaucluse ont participées à cette enquête nationale (seulement 6 départements sur les 15 de l’écorégion). Les données concernant la région sont donc

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partielles ; de plus, elles ne sont aujourd’hui plus à jour. Enfin, l’obtention du rapport de synthèse de cette enquête et des résultats s’est avéré très difficile et non exploitable.

Nous avons donc tentés, une collecte d’information directe auprès des Fédérations départementales, une après l’autre, mais cela n’a pas permis d’aboutir à une compilation complète des données.

Ces difficultés sont significatives de la lacune forte de compréhension de l’intérêt et de la mise en œuvre d’une politique de réserves de chasse, et ce malgré un rapport parlementaire sur le sujet prônant de valoriser au moins les réserves nationales (Lang 2004). Les exemples de terrain montrent que dans le sud de la France les réserves de chasse en milieu forestier sont peu nombreuses et quand elles sont délimitées officiellement, elles ne sont souvent pas connues ou respectées des chasseurs.

Pourtant, avoir une réserve de chasse communale est bénéficiaire à la fois :

- aux chasseurs eux-mêmes car une réserve de chasse est une sorte de jachère de chasse et donc un réservoir de faune pour repeupler les zones chassées ;

- à l’image d’une chasse écologiquement et socialement responsable. Cela participe ainsi à l’acceptation de la chasse par les autres usagers des forêts, et est un indicateur de la bonne gestion du territoire de la faune par les chasseurs ;

- aux espèces gibiers et au reste de la faune qui y trouvent une zone de quiétude (y compris les promeneurs en période de chasse).

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5.

Conclusions et perspectives

51. Complexité et limites de l’analyse de l’empreinte sur les forêts

Analyser l’expression et hiérarchiser les impacts et causes multiples de l’empreinte des activités humaines sur les forêts est une chose mal aisée pour différentes raisons :

- cela oblige à aborder non seulement les causes évidentes en un lieu et une époque donnés, mais également à analyser le passé et envisager l’avenir (rémanence de l’empreinte passé et empreinte à venir) ;

- les activités et les empreintes sont fort nombreuses, et leur impact sur la biodiversité n’est pas toujours bien connu (ex. de l’empreinte lumineuse) ;

- même si les empreintes du sylviculteur et du chasseur ont été détaillées dans ce rapport, les causes d’empreintes majeures sur les forêts d’aujourd’hui de l’écorégion sont souvent des problématiques sur lesquelles le gestionnaires est parfois démunis ou n’a pas de prise (histoire, urbanisme, changement climatique…). Il se doit toutefois de les comprendre, d’être vigilant pour mieux les atténuer par sa gestion, voire être lanceur d’alerte auprès de la société ;

- certaines problématiques importantes (comme la fragmentation spatio-temporelle des paysages naturels, les changements climatiques ou les pollutions chimiques) demandent des moyens d’investigation importants. Les données et outils ne sont pas toujours disponibles de façon homogène sur l’ensemble de l’écorégion.

Il semble toutefois que, même si des lacunes thématiques ou méthodologiques existent, les critères, indicateurs et sources d’information mobilisés dans ce rapport permettent :

- de partager le constat sur la situation des forêts de l’écorégion ;

- de rendre compte des particularités écorégionales et de sa riche histoire.

52. Approfondissements indispensables

Pour confirmer ou développer pour le gestionnaire certains des critères et indicateurs d’empreinte qui paraissent les plus importants, il semble indispensable de poursuivre les travaux dans les quatre directions qui suivent.

521. Vers une carte historique des forêts anciennes, avec notice historique et statistique

La continuité temporelle (et spatio-temporelle) est une clé de la biodiversité des forêts anciennes. Elle explique la biodiversité actuelle et est un facteur de contingence pour la biodiversité à venir. En effet, les espèces forestières patrimoniales sont pour beaucoup de très mauvaises colonisatrices, « prisonnières » des forêts anciennes. Lors des changements environnementaux rapides imposés par l’homme (changements de vocation agronomique des sols au premier chef, mais aussi changement climatique dans le futur), elles ne sont pas toujours capables de recoloniser les forêts nouvellement créées.

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Il est donc prioritaire de pouvoir connaître et intégrer aux priorités de conservation la localisation des forêts anciennes, dans les paysages forestiers actuels. L’information sur la continuité temporelle est difficile à obtenir par les gestionnaires. Il est important qu’elle soit mise à la portée de tous les utilisateurs potentiels.

Une des perspectives très concrètes vise donc à créer, pour tout ou partie de la région méditerranéenne, une base de données cartographique de l’utilisation du sol à l’époque du minimum de surface forestière (XIXème siècle), puis de la croiser avec les bases de données décrivant l’état actuel du territoire dans le but d’identifier les zones boisées présentant une forte continuité dans le temps.

On distinguera mieux ainsi, dans le paysage actuel, les forêts dites anciennes, qui étaient déjà boisées au XIXème siècle, et les forêts dites récentes, apparues depuis ce minimum de surface forestière sur des terroirs agricoles. Comme le propose Dupouey et al. (2007), il est possible de se baser sur les minutes de la carte d’Etat-Major.

A la vue des résultats du premier inventaire rapide des grandes forêts anciennes potentielles de plus de 1000 ha réalisé dans cette étude, le département du Var semble être celui par lequel commencer cette œuvre de longue haleine.

522. Identification des espèces indicatrices d’ancienneté et d’empreinte humaine

Depuis les années 1980, il a été montré par les phytoécologues que les forêts installées après l’abandon de terroirs agricoles (forêts dites « récentes ») ne présentent pas les mêmes espèces végétales que celles qui n’ont jamais été mises en culture (forêts dites « anciennes »). En France, on a pu mettre en évidence de telles différences dans des forêts abandonnées depuis deux siècles. En Angleterre, les cartes anciennes ont permis de montrer que ces différences perduraient jusqu’à 400 ans. Des listes d’espèces caractéristiques de l’ancienneté de l’état boisé (et inversement liées à une empreinte humaine) ont ainsi été progressivement dressées dans divers pays. Toutefois, ces travaux sont méconnues des gestionnaires forestiers et le travail d’identification d’espèces indicatrices n’a pas concerné l’écorégion méditerranéenne (voir tout de même une ébauche de réflexion dans Lorber et Vallauri 2007).

Il serait donc souhaitable d’identifier des espèces indicatrices de continuité forestière et d’empreinte humaine en région méditerranéenne et de les confirmer par une approche scientifique. Un protocole est en cours de réflexion sur un territoire très bien connu d’un point de vue historique : grâce au travail historique de Holthof (2008), cela semble possible et particulièrement pertinent dans le bois de Païolive (07) par exemple. Ce travail gagnerait à porter sur les groupes suspectés les plus pertinents : flore vasculaire, bryophytes, lichens, champignons saproxyliques, et certains invertébrés.

523. Exploration des critères et indicateurs pratiques relatifs à la fragmentation (et continuité spatiale)

Une étude approfondie sur les critères et indicateurs permettant de suivre et évaluer l’impact de la fragmentation (interruption de la continuité spatiale, et si possible spatio-temporelle) est un enjeu important. Elle peut porter :

- sur une analyse de la fragmentation physique des forêts par les infrastructures et autres usages ;

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- sur une analyse de plusieurs modèles biologiques (espèces) répondant à des besoins différents en termes écologiques, d’espaces et de temps. Les espèces forestières pressenties sont notamment le pic noir, le pique-prune et l’écureuil.

Cette analyse n’a pu être réalisée dans le cadre de ce rapport, pour des raisons à la fois de temps (faible disponibilité de l’équipe cartographique de l’IFN en 2008 et 2009) et de coûts financiers (achat des données cartographiques de l’IFN et des couches topographiques et infrastructures de l’IGN).

524. Intégration des perspectives climatiques nouvelles

Intégrer l’empreinte que représente l’impact des changements climatiques est un grand enjeu pour évaluer la pérennité à long terme de la conservation de la biodiversité des forêts de l’écorégion. C’est un chantier à part entière pour lequel les données disponibles relèvent plus de la Recherche à ce jour. Il est toutefois important que les gestionnaires puissent bénéficier voire participer au suivi des changements en cours et à l’évaluation de leurs impacts sur la biodiversité des forêts. Le travail de réflexion et de recherche d’indicateurs simples et fiables est susceptible d’aider à la prise en compte de la thématique par le gestionnaire.

53. Perspectives du programme du WWF sur la naturalité des forêts en Méditerranée

Le présent rapport est le second volet d’une étude sur les forêts de l’écorégion Méditerranée. Le premier volet (Lorber et Vallauri 2007) déclinait le concept de naturalité pour l’écorégion. Le troisième volet devrait aborder, dans le même esprit de recherche de critères et indicateurs adaptés au contexte régional, le sentiment de nature ou la « naturalité perçue » par la société.

Un quatrième et dernier volet consistera en la synthèse et confrontation de ces trois dimensions « naturalité – empreinte – sentiment de nature » dans le but de l’appliquer à :

- à la proposition d’un formulaire et procédure pratique d’évaluation des forêts, aux échelles pertinentes ;

- de mettre en œuvre un inventaire complet des forêts anciennes de Méditerranée.

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6.

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ANNEXES

NB. La numérotation des figures et tableau est réalisée de façon indépendante pour chaque annexe.

Annexe 1. Méthodologie, vocabulaire et codification de l’IFN

Annexe 2. Contours et numéros des régions forestières départementales

Annexe 3. Cycles et données d’inventaires de l’IFN utilisés

Annexe 4. Codification et définition des structures forestières selon l’IFN

Annexe 5. Indigénat des espèces de la faune et de la flore

Annexe 6. Maturité des peuplements

Annexe 7. Traces d’exploitation forestière

Annexe 8. Volume, biomasse et carbone sur pied

Annexe 9. Histoire : toponymes et notes sur les mises en défens

Annexe 10. Prélèvements par la chasse

Annexe 11. Introduction et renforcements de populations d’espèces gibiers dans l’écorégion

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Annexe 1. Méthodologie, vocabulaire et codification de l’IFN

1. Présentation et méthodologie de l’IFN

Crée en 1958, l’IFN a pour rôle de recenser le patrimoine forestier de la France en vue de l’évaluation régulière des ressources forestières métropolitaines. L’IFN emploie pour cela une méthode appelée « sondage statistique » appliquée pour chaque département avec une périodicité de 10 à 12 ans et comportant trois phases :

• Délimitation par photo aérienne du contour des grands types de formation végétale (appelés DEC=Domaine d’Etudes Cartographiques), et stratification par application d’une grille de « points de sondage » (1 point sondage pour 30 à 40 ha) et de « points terrain » (en moyenne 1 point –terrain pour 140 ha) ;

• Photo-interprétation des points de sondage ;

• Phase de relevés au sol sur les points terrain (relevés dendrométrique, floristique et écologique). Ces relevés concernant uniquement les surfaces boisées dites « de production » c’est-à-dire 95% de la surface boisée totale.

Les résultats de ces inventaires permettent d’obtenir des données détaillées telles que la surface, le volume, l’accroissement, etc... ventilées selon différents critères tels que la composition spécifique du peuplement, la structure forestière, les classes de diamètres ou d’âge, la densité du couvert etc… L’IFN organise le résultat de ces inventaires en « régions forestières » qui sont également re-découpées suivant les limites départementales, pour permettre ainsi l’agrégation des résultats par régions administratives (elles sont alors appelées « régions forestières départementales ») (Figure 1).

En dehors de ces régions, l’exploitation des mesures stratifiées de terrain est délicate et nécessite un « couplage dendrométrie-cartographie ». L’opération consiste à observer le recouvrement de la zone souhaitée avec les unités de stratification (sur lesquelles sont effectuées les mesures), d’en extraire les taux de surface recouvertes dans chacune de ces unités et d’en estimer les données dendrométriques correspondantes. Les résultats de ce couplage sont donc statistiquement d’autant plus proches des valeurs qui seraient réellement mesurées quand la surface de recouvrement des unités est grande.

Depuis 2005 un nouveau protocole d’inventaire systématique et annuel a été mis en place pour permettre d’avoir ces données en année réelle pour toute la France mais également pour obtenir des résultats exacts pour des zones déterminées indépendamment des régions forestières (dans la limite d’une surface statistique minimum). Les données de ce nouveau protocole, d’application effective récente, ne sont pour l’instant pas suffisantes pour obtenir des résultats statistiquement représentatifs. D’ailleurs ce protocole plus complet mais plus lourd renseignera 10% de points de moins que l’ancien protocole, ce qui augmente d’autant le temps nécessaire avant le renseignement national d’un nombre suffisant de placettes pour une extraction statistique de résultat.

En outre, une démarche est en cours pour restructurer la délimitation des régions forestières et effectuer des regroupements de celles-ci en une cinquantaine de « sylvoécorégions ».

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2. Définitions des codes employés dans les indicateurs

Les codifications suivantes sont issues des extraits (p.24-28+ 42+ 44-48) du Manuel du Chef d’Equipe, Inventaire forestier national, édition 1994 (usage interne uniquement).

2.1 Méthodologie et définition des codes de structure

« La structure forestière objective d’un peuplement forestier, pour l’observateur au sol, est ce qu’il constate quant à la répartition des éléments du peuplement considéré du point de vue du mode de régénération (brins de futaie ou de taillis), de l’uniformité ou de l’hétérogénéité des âges et des dimensions, et de l’existence d’un seul ou de plusieurs étages de cîmes (étages dominant et dominé, jeune taillis, régénération). Cette structure forestière est déterminée sans chercher à savoir quel mode de traitement le propriétaire a voulu appliquer à sa forêt. (…) La structure forestière est celle de la surface de 20 ares, mais s’apprécie dans le contexte de l’hectare qui l’entoure. »

Les définitions précises figurent dans le tableau 1.

Remarques :

• Pour les codes 3 et 5, futaie et taillis sont décrits séparément, et les arbres de la futaie et les brins du taillis sont mesurés séparément.

• Les « Peuplements désordonnés », faisant l’objet d’aucun traitement et présentant une grande hétérogénéité (structure et composition confuse, distribution très irrégulière des diamètres et des hauteurs, contient souvent des arbres morts non enlevés, des arbres de forme anormale (têtards ou émondés ou tarés), situés sur des terrains peu propices à la sylviculture ou jouant rôles très particuliers (parc, réserves, protection) seront classés dans les codes 2,3,4 ou 5 auquel il s’apparente (mais en aucun cas au code 0 et 1)

2.2 Mesure de l’âge

Dans les peuplements de structure régulière, il est mesuré l’âge de l’essence (équienne ou non) qui y est pure ou prépondérante. En cas de peuplement renfermant des couples d’essences fréquemment associés (par exemple sapin-épicéea, sapin-hêtre) et définis dans les instructions spéciales, l’âge des deux essences sera codé dans les unités où elles sont prépondérantes.

Sur la surface décrite, on codera l’âge des arbres qui occupent plus des 2/3 de son couvert libre. Dans le cas d’arbres non recensables (diamètre inférieur à 7,5cm mesuré à 1,50m), on codera l’âge de la régénération ou du jeune taillis.

L’âge est mesuré directement. Lorsque la mesure est impossible (arbre pourri au cœur, sondage impossible…), l’âge est estimé à vue ou d’après les souches voisines. Les classes d’âge sont codées différemment selon que l’âge soit mesuré sur une essence équienne ou que l’âge soit mesuré sur une essence non équienne ou soit estimé. Les classes d’âge sont de 20 en 20 jusqu’à 200 ans puis à « 200-239 ans », et « 240 ans et plus ».

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Annexe 2. Contours et numéros des régions forestières départementales (Infographie : A. Catard)

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Annexe 3. Cycles et données d’inventaires de l’IFN utilisés

Tableau 1. Années de relevé pour les deux derniers cycles d’inventaire de l’IFN dans les départements méditerranéens.

Cycle 2 Cycle 3

Départements Date de

prise de vue

Date

d’inventaire

Date

d’inventaire

nombre d’années

entre 2 cycles

Alpes-de-Haute-Provence 1982 1984 1999 15

Hautes-Alpes 1981 1983 1997 14

Alpes-Maritimes 1983 1985 2002 17

Ardèche 1979 1981 1995 14

Aude 1976 1978 1989 11

Bouches-du-Rhône 1985 1988 2003 15

Drôme 1980 1982 1996 14

Corse-du-Sud 1985 1988 2003 15

Haute-Corse 1985 1988 2004 16

Gard 1979 1982 1993 11

Héraut 1981 1983 1997 14

Lozère 1977 1979 1992 13

Pyrénées-Orientales 1978 1980 1991 11

Var 1983 1986 1999 13

Vaucluse 1984 1986 2001 15

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Tableau 2. Nombre de points d’inventaire IFN par région forestière départementale et utilisés dans l’estimation des variables. Sont représentés en grisé les régions décrites avec moins de 30 points d’inventaire (sources IFN 2007).

Code Région forestière Nom de la Région forestière départementale Nombre de points d’inventaire

041 UBAYE 177

042 HAUT-VERDON ET HAUTE-BLEONE 219

043 PREALPES DE DIGNE 330

044 PREALPES DE CASTELLANE 299

045 COLLINES ET PLATEAU DE VALENSOLE 197

046 COTEAUX DE BASSE-DURANCE 124

057 GAPENCAIS 203

842 PLATEAUX ET MONTS DU VAUCLUSE 136

049 MONTAGNE DE LURE 144

051 BRIANCONNAIS 145

052 QUEYRAS 110

053 EMBRUNAIS 186

054 CHAMPSAUR 102

055 VALGAUDEMAR 43

056 DEVOLUY 55

057 GAPENCAIS - LARAGNAIS 298

266 BOCHAINE 221

059 ROSANNAIS 193

061 HAUTE-TINEE 162

062 HAUT-VAR ET VAR MOYEN 242

063 ALPES NICOISES 291

064 PREALPES NICOISES 131

044 PREALPES DU CHEIRON 221

832 BUTTES ET PLANS DE CAUSSOLS 144

067 COTEAUX DE GRASSE ET DE NICE 128

071 COTEAUX DU NORD-VIVARAIS 249

072 BORDURE MONTAGNEUSE DE L'EYRIEUX 93

073 VALLEE DE L'EYRIEUX 143

074 BAS-VIVARAIS 209

485 HAUTES-CEVENNES 135

076 BASSES-CEVENNES 193

077 LUGDARES ET MAZAN 150

431 REGION DES SUCS 142

429 CHAINE DES BOUTIERES 196

811 MONTAGNE NOIRE 182

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Code Région forestière Nom de la Région forestière départementale Nombre de points d’inventaire

343 COTEAUX DU BAS-CABARDES ET DU MINERVOIS 73

312 LAURAGAIS 45

114 RAZES ET PIEGE 158

345 VALLEE VITICOLE DE L'AUDE 57

116 CORBIERES OCCIDENTALES 305

117 CORBIERES ORIENTALES ET CLAPE 167

118 PAYS DE SAULT 510

834 CHAINONS CALCAIRES MERIDIONAUX 224

833 PLATEAUX DE PROVENCE 232

046 COTEAUX DE BASSE-DURANCE 125

134 BASSIN DE L'ARC 155

135 PLATEAU DE LAMBESC-ARBOIS 121

845 COMTAT 17

137 ALPILLES 134

138 PLAINE DE LA CRAU 44

139 CAMARGUE 22

261 PLATEAUX ET COLLINES DU BAS-DAUPHINE 96

262 PLAINE RHODANIENNE ET PIEMONT DU VERCORS 104

263 COLLINES RHODANIENNES 203

844 TRICASTIN 75

265 VERCORS 278

266 HAUT-DIOIS 273

267 DIOIS 277

268 NYONSAIS 161

269 BARONNIES 158

301 COSTIERES ET VALLEE DU RHONE 41

139 PETITE CAMARGUE 10

303 GARRIGUES 367

124 CAUSSES 65

485 HAUTES-CEVENNES - LINGAS 200

076 BASSES-CEVENNES A CHATAIGNIER 267

076 BASSES-CEVENNES A PIN MARITIME 250

811 MONTAGNE NOIRE 101

812 MONTS SOMMAIL ESPINOUSE ET BORDURE LACAUNE 191

343 AVANT-MONTS ET LODEVOIS 524

124 CAUSSES 154

345 PLAINE VITICOLE ET VALLEE DE L'HERAULT 71

303 GARRIGUES 314

Page 71: les forets anciennes de mediterranées_BD

Code Région forestière Nom de la Région forestière départementale Nombre de points d’inventaire

481 MARGERIDE 607

122 AUBRAC 40

124 CAUSSE BOISE 270

124 CAUSSE NON BOISE 96

485 HAUTES-CEVENNES 321

076 BASSES-CEVENNES 145

129 BORDURE AUBRAC 39

660 CORBIERES MERIDIONALES 34

661 FENOUILLEDES 61

118 BORDURE ORIENTALE DU PAYS DE SAULT 39

663 PLAINE DU ROUSSILLON 14

664 ASPRES 100

665 ALBERES ET COTE ROCHEUSE 94

666 VALLESPIR 250

667 CONFLENT 270

668 CERDAGNE 130

669 CAPCIR 177

044 PREALPES DE CASTELLANE 119

832 PLANS ET PIEMONT DE HAUTE-PROVENCE 220

833 PLATEAUX DE PROVENCE 350

834 CHAINONS CALCAIRES MERIDIONAUX 306

835 MAURES ET BORDURE PERMIENNE 451

836 ESTEREL 176

837 DEPRESSION VAROISE 283

841 VENTOUX 380

842 PLATEAUX ET MONTS DU VAUCLUSE 412

843 BASSIN D'APT 66

844 TRICASTIN 163

845 COMTAT 45

046 COTEAUX DE BASSE-DURANCE 164

847 LUBERON 205

2A0 COTEAUX DU SARTENAIS OCCIDENTAL 65

2B7 CINTO - ROTONDO 98

2A8 RENOSO - INCUDINE 303

2A9 PLAINES ET COTEAUX DU PAYS D'AJACCIO 196

2AS SARTENAIS ORIENTAL 158

2B1 CAP CORSE 40

2B2 PLAINE CORSE ORIENTALE 113

Page 72: les forets anciennes de mediterranées_BD

Code Région forestière Nom de la Région forestière départementale Nombre de points d’inventaire

2B3 CASTAGNICCIA 80

2B4 SILLON DE CORTE 43

2B5 NEBBIO ET PAYS DE TENDE 23

2B6 BALAGNE 17

2B7 CINTO - ROTONDO 78

2A8 RENOSO - INCUDINE 80

Page 73: les forets anciennes de mediterranées_BD

Annexe 4. Codification et définition des structures forestières selon l’IFN

Code et Titre Cas de figure et conditions particulières

Code 0

Surface momentané-

ment déboisée sur au moins

20 ares

* une coupe rase (avec souches en place, exception faite des taillis récemment coupé avec ensouchement encore vivant) * un accident (incendie, chablis, mortalité totale) datant de moins de 5 ans, sur laquelle les arbres vifs recensables ont un couvert absolu total inférieur à 10% et la régénération est incertaine ou nulle (moins de 500 brins d’avenir par hectare) * un déssouchement exécuté depuis moins de 3 ans en vue de reboisements ou de régénérations

Code 1

Futaie régulière

* un peuplement issu de semis ou de plantations * une futaie sur souche résultant d’une conversion ou du vieillissement naturel du taillis

Conditions particulières :

Au moins 2/3 du couvert relatif absolu libre formé par des arbres, des essences les plus intéressantes économiquement, de hauteur voisine (écart extrême des hauteurs inférieur à 30% de la hauteur moyenne) sans qu’il y ait juxtaposition de bouquets qui diffèrent largement entre eux par la hauteur des arbres qui les composent (sauf cas de futaie régulière en cours de régénération) Moins de 50% des arbres sous forme réserve de taillis sous futaie Cas où le taillis feuillu ne revêt pas une certaine importance (considéré alors comme code 3,4 ou 5)

Code 2

Futaie irrégulière

Structure opposée à la futaie régulière en ce qui concerne l’âge ou les conditions de hauteur des arbres et groupes d’arbres, la distribution par hauteur et âge des arbres, des essences les plus intéressantes économiquement, se fait : * soit pied par pied (type futaie jardinée) * soit par bouquets (représentant une gamme d’âge étalée du stade de la régénération à celui de la vieille futaie, ou au moins sur les ¾ de la durée probable du renouvellement du peuplement) * soit de manière totalement désordonnée.

Code 3

Taillis sous futaie et

mélange futaie feuillue et

taillis

Peuplements de « Taillis sous futaie » (TSF), où :

* plus de 50% des arbres de la futaie ont une forme de réserve de TSF, * Couvert absolu de la futaie de plus de 10% (le couvert absolu du taillis peut être nul, cas de conversion de TSF)

Remarque : est considéré comme faisant parti du taillis, les brins feuillus issus de semis de même âge ou plus jeunes (sauf s’ils sont nombreux et qu’ils s’en distinguent nettement, cas de conversion)

Mélange de futaie feuillue (moins de 50% de résineux) et de taillis, où : Couvert absolu libre total de la futaie au moins égal à 10% et ne dépassant pas les 2/3 du celui du peuplement (sinon devient alors code 1, 2 ou 4) Moins de 50% des arbres de la futaie sous forme de réserve de TSF Couvert absolu total du taillis (dense et vigoureux mais dominé par la futaie) supérieur à 25% (sinon devient code 1 ou 2)

Remarque : ici tous les brins issues de semis sont classés avec la futaie (même s’ils sont du même âge ou plus jeune que le taillis)

Code 4

Taillis simple

Peuplements issus de rejets et drageons, formés d’arbres de faibles dimensions à cimes non individualisées et regroupés en cépées.

Conditions particulières :

* Peut contenir des brins issus de semis ou des plants mais dominés par le taillis * Couvert absolu des arbres de futaie inférieur strictement à 10% (sinon code 3) * Comprend les taillis vieillis de dimension moyenne contenant seulement des arbres de forme médiocre et groupés en cépée, exception si présence de gros bois et bois moyen considéré alors comme « futaies sur souches » (code 1) * Comprend les plantations dominées par taillis dense et vigoureux

Code 5

Mélange futaie résineuse et

taillis

Structure correspondant au mélange de futaie feuillue et de taillis (deuxième cas du code 3), la futaie étant ici constituée de plus de 50% de résineux et le taillis pouvant être dominé ou co-dominant

Page 74: les forets anciennes de mediterranées_BD

Annexe 5. Indigénat des espèces de la faune et de la flore

Tableau 1. Caractère autochtone ou allocthone des essences telles que regroupées par l’IFN

Essence indigène et « climacique » code IFN

Abies alba sapin blanc 61

Acer platanoides érable plane 15

Acer pseudoplatanus érable sycomore 15 Arbutus unedo Arbousier 40 Betula pubescens bouleau pubescent 12 Carpinus betulus charme 11 Fagus sylvatica hêtre 9

Juniperus thurifera genévrier thurifère 69

Pin mugo Pin mugo 60

Pinus cembra pin cembro 59

Pinus uncinata pin à crochets 58

Prunus cerasus 22

Prunus padus cerisier à grappes 22

Quercus cerris chêne chevelu 34

Quercus petraea chêne sessile 3

Quercus pubescens chêne pubescent 5

Quercus pyrenaica chêne tauzin 7

Quercus robur chêne pédonculé 2

Sorbus torminalis alisier torminal 41

Tamarix gallica tamaris de France 35

Taxus baccata if commun 67

Tilia cordata tilleul à petites feuilles 20

Tilia platyphyllos tilleul à grandes feuilles 20

Ulmus glabra orme de montagne 18

Ulmus laevis orme lisse 18

Ulmus minor orme champêtre 18

Essence indigène code IFN

Acer campestre érable champêtre 21

Acer monspessulanum érable de Montpellier 21

Acer opalus érable à feuilles d'obier 21

Alnus viridis Aulne vert 37

Betula pendula bouleau verruqueux 12

Cornus mas cornouiller mâle 39

Corylus avellana Noisetier 31

Fraxinus angustifolia frêne oxyphylle 17

Fraxinus excelsior frêne commun 17

Fraxinus ornus frêne à fleurs 17

Malus sylvestris pommier sauvage 49

Olea europaea olivier 28

Ostrya carpinifolia charme houblon 32

Pinus halepensis pin d'Alep 57

Pinus pinaster pin maritime 51

Pinus pinea pin pignon 55

Pinus sylvestris pin sylvestre 52

Populus canescens peuplier grisard 49

Populus tremula tremble 24

Prunus amygdalus Amandier 23

Prunus domestica Prunier 23

Pyrus communis Poirier 23

Pyrus malus Pommier 23

Quercus ilex chêne vert 6

Quercus suber chêne liège 8

Essences acclimatées Code IFN

Castanea sativa châtaignier 10

Cedrus libani cèdre du Liban 68

Celtis australis micocoulier 16

Cupressus sempervirens cyprès toujours vert 66

Ficus carica Figuier 23

Juglans nigra noyer noir 27

Juglans regia noyer commun 27

Essences exotiques code IFN

Abies bornmulleriana sapin de Turquie 68

Abies cephalonica sapin de Céphalonie 68

Abies cilicica sapin de Cilicie 68

Abies concolor sapin du Colorado 68

Abies grandis sapin de Vancouver 72

Abies nordmanniana sapin de Nordmann 71

Abies numidica sapin de Numidie 68

Abies pinsapo sapin pinsapo 68

Abies procera sapin noble 68

Acacia dealbata mimosa 29

Acer negundo érable negundo 29

Aesculus hippocastanum marronnier d'Inde 29

Ailanthus altissima ailante 29

Alnus cordata aulne de Corse 13

Calocedrus decurrens calocèdre 68

Cedrus atlantica cèdre de l'Atlas 65

Cedrus brevifolia cèdre de Chypre 68

Cedrus deodara cèdre de l'Himalaya 68

Chamaecyparis lawsoniana cyprès de Lawson 68

Cryptomeria japonica cryptomeria du Japon 68

Cupressocyparis leylandii cyprès de Leyland 68

Cupressus arizonica cyprès de l'Arizona 68

Cupressus atlantica cyprès de l'Atlas 68

Cupressus dupreziana cyprès du Tassili 68

Cupressus macrocarpa cyprès de Lambert 68

Eucalyptus sp eucalyptus 36

Gleditschia triacanthos févier d'Amérique 29

Laburnum anagyroïdes cytise 38

Larix decidua mélèze d'Europe 63

Morus alba Murier blanc 30

Morus nigra Murier noir 30

Picea abies épicéa commun 62

Pinus brutia pin brutia 57

Pinus contorta pin de Murray 68

Pinus eldarica pin eldarica 68 Pinus nigra laricio calabrica pin laricio de Calabre 53 Pinus nigra laricio corsicana pin laricio de Corse 53

Pinus nigra nigra pin noir d'Autriche 54

Pinus nigra salzmannii pin de Salzmann 53

Page 75: les forets anciennes de mediterranées_BD

Pinus radiata pin de Monterey 68

Pinus strobus pin Weymouth 56

Essences exotiques (suite) code IFN

Pinus taeda pin à encens 68

Platanus acerifolia 26

Platanus hybrida platane 29

Platanus occidentalis 26

Platanus orientalis platane d'Orient 26

Populus deltoides peuplier deltoïde 19

Populus hybride 19

Populus trichocarpa peuplier baumier 19

Pseudotsuga menziesii douglas 64

Quercus palustris chêne des marais 29

Quercus rubra chêne rouge 4

Robinia pseudacacia robinier faux acacia 14

Sequoiadendron giganteum séquoia géant 68

Taxodium distichum cyprès chauve 68

Tableau 2. Cas particulier de restriction régionale d’indigénat

Essence Code IFN Conditions d’application de l’indigénat

Alnus cordata aulne de Corse 13 Indigènes dans les régions corses: 2B et 2A

Alnus glutinosa aulne glutineux 13 Indigènes dans les régions corses: 2B et 2A

Alnus incana aulne blanc 13 Indigènes dans les régions corses: 2B et 2A

Pinus nigra laricio corsicana pin laricio de Corse 53

indigènes seulement pour les régions 303 + 074 (Cévennes) et pour les 2B et 2A de la Corse

Pinus nigra salzmannii pin de Salzmann 53

indigènes seulement pour les régions 303 + 074 (Cévennes) et pour les 2B et 2A de la Corse

Larix decidua mélèze d'Europe 63 indigène dans les régions 041, 051, 052, 053, 054, 055, 056, 057, 061, 063, 265, 266

Picea abies épicéa commun 62 indigène dans les régions 041, 051, 052, 053, 054, 055, 056, 057, 061, 063, 265, 266

Page 76: les forets anciennes de mediterranées_BD

Tableau 3. Classes d’indigénat des peuplements et répartition des surfaces suivant les régions forestières départementales IFN (sources IFN 2007).

Pour analyser l’indigénat, au niveau des régions forestières et des massifs forestiers, nous avons retenu la part des peuplements dominé par les archéophytes ou exotiques, c’est-à-dire où l’intégralité de la surface terrière est constituée par des essences archéophytes ou exotiques. Pour rappel :

- « archéophytes dominantes » est égal à la surface dominée à plus de 80% de la surface terrière par des essences archéophytes ;

- « exotiques dominantes » est égal à la surface dominée à plus de 80% de la surface terrière par des essences archéophytes)

- « peuplements intermédiaires » est égal à la surface dominée entre 79 et 19% de la surface terrière par des essences archéophytes et/ou exotiques)

Dans la base dendrométrique de l’IFN, l’indigénat renseigné a dû être adapté car certaines espèces sont regroupées sous le même code « espèce ». Les espèces d’introduction ancienne et d’introduction récente ont dû être regroupées dans une catégorie « espèces exotiques ». Ainsi lorsque le même code contenait des indigènes et des exotiques, nous avons affecté par région forestière un code indigénat correspondant à celui de l’essence supposée prédominante dans la région forestière concernée.

Code région

forestière

Surface boisée de

production (ha)

Peuplements archéophytes

dominants (ha)

Peuplements exotiques dominants

(ha)

Peuplements intermédiaires

(ha)

041 22 493 0 364 640

042 28 424 0 9 018 5 612

043 63 768 515 7 400 8 084

044 54 484 0 5 751 4 098

045 44 014 0 859 1 263

046 19 590 0 1 441 613

047 31 219 0 2 169 1 756

048 28 965 481 745 1 565

049 23 818 149 2 140 956

051 22 355 0 276 486

052 15 642 0 0 0

053 23 294 0 667 1 383

054 10 172 0 0 583

055 3 448 131 115 131

056 4 178 28 56 83

057 38 347 0 2 630 2 467

058 25 516 0 787 1 326

059 24 369 0 1 982 1 335

061 17 981 202 0 512

062 25 979 0 6 269 3 121

Page 77: les forets anciennes de mediterranées_BD

Code région

forestière

Surface boisée de

production (ha)

Peuplements archéophytes

dominants (ha)

Peuplements exotiques dominants

(ha)

Peuplements intermédiaires

(ha)

063 50 150 890 254 3 939

064 15 979 427 422 892

065 36 967 69 0 419

066 17 139 0 85 874

067 19 937 113 456 150

071 40 069 2 999 3 429 12 554

072 9 603 1 216 1 130 2 765

073 23 098 4 754 2 447 6 193

074 34 908 566 1 077 1 767

075 17 178 3 935 1 557 1 934

076 28 904 6 564 2 084 9 309

077 16 202 290 1 396 1 534

078 14 020 0 1 854 1 335

079 21 044 631 2 279 3 854

111 18 155 1 464 5 108 3 479

112 6 338 91 260 817

113 6 234 0 23 1 160

114 21 851 174 636 1 940

115 6 373 0 582 210

116 33 348 384 4 633 4 345

117 15 078 39 885 312

118 38 119 146 1 512 2 070

131 25 047 0 0 17

132 18 448 0 26 206

133 11 514 0 0 0

134 11 732 0 81 0

135 9 929 0 0 71

136 896 0 0 65

137 10 902 0 0 0

138 3 248 0 0 0

139 3 277 0 0 101

261 17 142 2 101 1 691 5 112

262 17 553 209 229 1 189

263 35 292 0 809 1 748

264 12 081 0 45 513

Page 78: les forets anciennes de mediterranées_BD

Code région

forestière

Surface boisée de

production (ha)

Peuplements archéophytes

dominants (ha)

Peuplements exotiques dominants

(ha)

Peuplements intermédiaires

(ha)

265 31 912 0 0 1 903

266 35 848 0 3 170 3 646

267 42 066 146 4 127 3 491

268 23 337 85 1 126 740

269 21 371 0 1 572 641

301 3 376 0 0 438

302 525 0 0 0

303 41 820 128 170 952

304 6 013 148 644 335

305 17 037 1 362 1 999 5 524

306 29 320 11 990 1 100 5 344

307 26 318 5 523 405 6 932

341 9 141 494 2 536 1 240

342 20 249 776 6 921 2 926

343 76 994 9 395 3 806 9 736

344 18 789 0 2 593 642

345 10 382 0 51 629

346 55 467 0 127 97

481 95 727 684 9 606 5 686

482 3 278 0 502 322

483 40 751 0 5 934 3 069

484 12 014 250 4 664 1 702

485 41 800 4 013 4 336 6 564

486 24 835 10 087 1 791 6 421

487 3 486 99 190 255

660 2 467 0 167 63

661 7 011 0 132 370

662 2 780 96 50 201

663 1 205 0 312 0

664 12 036 323 0 765

665 10 286 675 64 881

666 28 907 5 828 424 4 057

667 28 008 570 964 2 403

668 12 297 184 298 109

669 15 037 0 13 0

Page 79: les forets anciennes de mediterranées_BD

Code région

forestière

Surface boisée de

production (ha)

Peuplements archéophytes

dominants (ha)

Peuplements exotiques dominants

(ha)

Peuplements intermédiaires

(ha)

831 16 752 0 0 306

832 31 972 0 0 119

833 75 233 0 115 224

834 54 675 0 0 278

835 66 810 2 022 0 2 009

836 17 792 218 346 771

837 54 771 0 0 223

841 15 757 17 3 912 2 120

842 43 144 147 1 463 3 219

843 6 905 0 0 352

844 16 838 0 97 350

845 5 383 0 0 104

846 14 041 0 0 101

847 17 285 0 488 201

2A0 27 902 0 0 0

2AS 37 164 0 0 0

2A7 14 464 1 413 0 842

2A8 49 873 3 796 0 2 793

2A9 64 649 0 0 2 550

2B1 9 091 123 0 406

2B2 32 551 1 286 434 1 355

2B3 25 728 6 113 0 5 263

2B4 19 087 280 0 1 117

2B5 7 853 702 0 234

2B6 14 115 0 0 2 697

2B7 18 474 2 769 255 434

2B8 17 510 740 0 493

Page 80: les forets anciennes de mediterranées_BD

Tableau 4. Indigénat des essences arborées (Source : D. Vallauri, validation : L. Amandier)

I « Espèce indigène en Méditerranée », espèce présente naturellement en Méditerranée ;

I* « Espèce indigène localement », espèce présente naturellement mais seulement dans une zone biogéographique restreinte. Cette catégorie comprend des espèces indigènes dans certaines régions mais introduites ultérieurement par l'homme dans d'autres ;

II "Archéophyte", espèce introduite et favorisée par l'homme avant l’an 1500. Il ne fait pas de doute, même si les générations d’arbres sont longues, qu’elle peut être considérée comme « acclimatée » à la région méditerranéenne ;

III « Espèce d’introduction ancienne », espèce introduite en forêt après le Moyen Age et avant la moitié du XXème siècle ;

IV « Espèce d'introduction récente », espèce introduite surtout depuis les années 1950, sur lesquelles nous n’avons pas de recul suffisant pour évaluer leur comportement écologique à long terme ;

IV* « Espèce de provenance allogène ou modifiée », espèce "génétiquement différente", crée par hybridation ou par clonage (cas notamment de certains peupliers…) ainsi que des plants d'espèces indigènes dont l'origine est étrangère (par exemple, plantation de pin maritime de provenance marocaine).

Essence

Indice d'indigénat

Acer campestre érable champêtre I

Acer monspessulanum érable de Montpellier I

Alnus viridis Aulne vert I

Arbutus unedo Arbousier I

Cornus mas cornouiller mâle I

Corylus avellana Noisetier I

Crataegus monogyna aubépine monogyne I

Fagus sylvatica hêtre I

Fraxinus angustifolia frêne oxyphylle I

Fraxinus excelsior frêne commun I

Ilex aquifolium houx I

Juniperus communis genévrier commun I

Juniperus oxycedrus genévrier oxycèdre I

Laburnum alpinum Cytise des Alpes I

Malus domestica Pommier I

Malus sylvestris pommier sauvage I

Pin mugo Pin mugo I

Pinus nigra salzmannii pin de Salzmann I

Populus alba peuplier blanc I

Populus nigra peuplier noir I

Populus tremula tremble I

Prunus amygdalus Amandier I

Prunus avium merisier I

Prunus brigantina prunier de Briançon I

Prunus cerasus Cerisier I

Prunus domestica Prunier I

Prunus laurocerasus laurier cerise I

Prunus padus cerisier à grappes I

Pyrus amygdaliformis poirier à feuille d'amandier I

Pyrus communis Poirier I

Pyrus malus Pommier I

Pyrus pyraster poirier commun I

Quercus ilex chêne vert I

Quercus petraea chêne sessile I

Quercus pubescens chêne pubescent I

Salix alba saule blanc I

Salix caprea saule marsault I

Salix daphnoides saule faux daphné I

Salix fragilis saule cassant I

Salix pentandra saule à cinq étamines I

Salix viminalis saule des vanniers I

Sambucus nigra sureau noir I

Sorbus aria alisier blanc I

Sorbus aucuparia sorbier des oiseleurs I

Sorbus torminalis alisier torminal I

Taxus baccata if commun I

Tilia cordata tilleul à petites feuilles I

Ulmus glabra orme de montagne I

Ulmus minor orme champêtre I

Abies alba sapin blanc I*

Acer obtusatum I*

Acer opalus érable à feuilles d'obier I*

Acer platanoides érable plane I*

Acer pseudoplatanus érable sycomore I*

Alnus cordata aulne de Corse I*

Alnus glutinosa aulne glutineux I*

Alnus incana aulne blanc I*

Betula celtiberica I*

Betula pendula bouleau verruqueux I*

Page 81: les forets anciennes de mediterranées_BD

Betula pubescens bouleau pubescent I*

Carpinus betulus charme I*

Juniperus thurifera genévrier thurifère I*

Ostrya carpinifolia charme houblon I*

Picea abies épicéa commun I*

Pinus cembra pin cembro I*

Pinus halepensis pin d'Alep I*

Pinus nigra laricio corsicana pin laricio de Corse I*

Pinus pinaster pin maritime I*

Pinus sylvestris pin sylvestre I*

Pinus uncinata pin à crochets I*

Populus canescens peuplier grisard I*

Quercus cerris chêne chevelu I*

Quercus pyrenaica chêne tauzin I*

Quercus robur chêne pédonculé I*

Quercus suber chêne liège I*

Sorbus domestica cormier I*

Sorbus latifolia alisier de Fontainebleau I*

Sorbus mougeoti alisier de Mougeot I*

Tamarix gallica tamaris de France I*

Tilia platyphyllos tilleul à grandes feuilles I*

Ulmus laevis orme lisse I*

Fraxinus ornus frêne à fleurs I*

Larix decidua mélèze d'Europe I*

Olea europaea olivier I*

Pinus pinea pin pignon I*

Castanea sativa châtaignier II

Cedrus libani cèdre du Liban II

Celtis australis micocoulier II

Cupressus sempervirens cyprès toujours vert II

Ficus carica Figuier II

Juglans nigra noyer noir II

Juglans regia noyer commun II

Aesculus hippocastanum marronnier d'Inde III

Ailanthus altissima ailante III

Cedrus atlantica cèdre de l'Atlas III

Laburnum anagyroïdes cytise III

Morus alba Murier blanc III

Morus nigra III

Pinus nigra nigra pin noir d'Autriche III

Platanus acerifolia III

Platanus hybrida platane III

Platanus occidentalis III

Platanus orientalis platane d'Orient III

Robinia pseudacacia robinier faux acacia III

Abies bornmulleriana sapin de Turquie IV

Abies cephalonica sapin de Céphalonie IV

Abies cilicica sapin de Cilicie IV

Abies concolor sapin du Colorado IV

Abies grandis sapin de Vancouver IV

Abies nordmanniana sapin de Nordmann IV

Abies numidica sapin de Numidie IV

Abies pinsapo sapin pinsapo IV

Abies procera sapin noble IV

Acacia dealbata mimosa IV

Acer negundo érable negundo IV

Calocedrus decurrens calocèdre IV

Cedrus brevifolia cèdre de Chypre IV

Cedrus deodara cèdre de l'Himalaya IV

Chamaecyparis lawsoniana cyprès de Lawson IV

Cryptomeria japonica cryptomeria du Japon IV

Cupressocyparis leylandii cyprès de Leyland IV

Cupressus arizonica cyprès de l'Arizona IV

Cupressus atlantica cyprès de l'Atlas IV

Cupressus dupreziana cyprès du Tassili IV

Cupressus macrocarpa cyprès de Lambert IV

Eucalyptus sp eucalyptus IV

Gleditschia triacanthos févier d'Amérique IV

Pinus brutia pin brutia IV

Pinus contorta pin de Murray IV

Pinus eldarica pin eldarica IV Pinus nigra laricio calabrica pin laricio de Calabre IV

Pinus radiata pin de Monterey IV

Pinus strobus pin Weymouth IV

Pinus taeda pin à encens IV

Populus deltoides peuplier deltoïde IV

Populus hybride IV

Populus trichocarpa peuplier baumier IV

Prunus serotina cerisier tardif IV

Pseudotsuga menziesii douglas IV

Quercus palustris chêne des marais IV

Quercus rubra chêne rouge IV

Sequoia sempervirens séquoia toujours vert IV

Sequoiadendron giganteum séquoia géant IV

Taxodium distichum cyprès chauve IV

Page 82: les forets anciennes de mediterranées_BD

Tableau 5. Liste d’espèces végétales exotiques (Source : AME et CBNMP, 2003, Anonyme, 1998, Aboucaya, 1999)

Abutilon theophrasti Acacia longifolia Acacia retinodes Acacia saligna Achillea crithmifolia Agave americana Ailanthus altissima Amaranthus spp. (A. blitoides, A. deflexus, A. retroflexus ) Ambrosia artemisiifolia Ambrosia coronopifolia Ambrosia tenuifolia Amorpha fruticosa Anredera cordifolia Aptenia cordifolia Araujia sericifera Aristolochia sempervirens Artemisia annua Artemisia verlotiorum Asclepias syriaca Aster lanceolatus Aster novi-belgii Aster squamatus Azolla filiculoides Baccharis halimiifolia Bidens frondosa Bidens subalternans Brassica tournefortii Bromus catharticus Broussonetia papyrifera Buddleja davidii Campylopus introflexus Cenchrus incertus Centaurea diffusa Chenopodium ambrosioides Conyza floribunda Conyza spp. (C. honariensis, C. canadensis, C. sumatrensis Cortaderia selloana Cotula coronopifolia Crepis bursifolia Cyperus difformis Cyperus eragrostis Cytisus multiflorus Cytisus striatus Datura innoxia Datura stramonium Echinochloa colona Echinochloa muricata Echinochloa oryzoides Echinochloa phyllopogon Egeria densa Eichhornia crassipes

Elaeagnus angustifolia Elaeagnus x-ebbingei Eleodea canadensis Eleusine indica Elide asparagoides Eragrostis mexicana Euphorbia maculata Fallopia japonica Fallopia sacchalinensis Freesia corymbosa Galinsoga parviflora Galinsoga quadriradiata Gazania rigens Gomphocarpus fruticosus Hakea sericea Helianthus tuberosus Helianthus x-laetiflorus Heracleum mantegazzianum Heteranthera limosa Heteranthera reniformis Impatiens balfouri Impatiens capensis Impatiens glandulifera Impatiens parviflora Ipomoea indica Ipomoea purpurea Isatis tinctoria Juncus tenuis Lagarosiphon major Lemna equinoctialis Lemna minuta Lemna perpusilla Lemna turionifera Lepidium virginicum Ligustrum lucidum) Lindernia dubia Lippia canescens Lonicera japonica Ludwigia grandiflora Ludwigia peploides Medicago arborea Melilotus aibus Mirabilis jalapa Myriophyllum aquaticum Nassella trichotoma Nicotiana glauca Nonea pallens Nothoscordum borbonicum Oenothera biennis Oenothera laciniata Oenothera striata Opuntia spp. (O. monacantha, O. ficus-indica)

Opuntia tuna Oxalis articulata Oxalis fontana Oxalis pes-caprae Parthenocissus inserta Paspalum dilatatum Paspalum distichum Pennisetum villosum Periploca graeca Phlomis fruticosa Phyllostachys spp. (P. itis, P. viridi-glaucescens, P. nigra) Phytolacca americana Pittosporum tobira Polygala myrtifolia Prunus serotina Pyracantha coccinea Ranunculus macrophyllus Reynoutria x boemica Reynoutria japonica Reynoutria sachalinensis Rhododendron ponticum Ricinus communis Robinia pseudoacacia Rudbeckia laciniata Rumex cristatus Saccharum spontaneum Salpichroa origanifolia Senecio angulatus Senecio deltoideus Senecio inaequidens Setaria parviflora Sicyos angulata Solanum bonariense Solanum chenopioides Solanum linnaeanum Solanum mauritianum Solidago canadensis Solidago gigantea Sorghum halepense Spartina townsendii Sporobolus indicus Stenotaphrum secundatum Tagetes minuta Tetragonia tetragonioides Tradescantia fluminensis Triteleia uniflora Tropaeolurn majus Veronica persica Xanthium spinosum Xanthium strumarium Yucca filamentosa

Page 83: les forets anciennes de mediterranées_BD

Tableau 6. Liste d’espèces animales exotiques (Source : Tillon, 2005, Pascal et al., 2003, 2007). NR = Non renseigné.

Nom vernaculaire

Nom latin

Introduite/ Favorisé pour la

chasse

Localitées dans le cas des espèces à introduction locale

Epoque estimée d'introduction

Ecureuil à ventre rouge Callosciurus erythraeus Introduction locale Autour du Cap d'Antibes Un couple libéré en 1974

Cerf élaphe Cervus elaphus Introduction locale Sur les îles Epoque romaine

Cerf sika Cervus nippon Introduite Introduit dès le XIX° siècle

Daim européen Dama dama

Disparu naturellement puis réintroduit Antiquité romaine

Lérot Eliomys quercinus Introduite Introduit en Corse entre 4400 et 1000 avat JC

Hérisson Erinaceus europaeus Introduction locale Sur les îles

Introduit avant le 4 millénaire av JC en Corse, en 1984 sur l'île de Porquerolle

Ecureuil de corée Eutamias sibiricus Introduite 1970

Genette commune Genetta genetta Introduite Toute la France NR

Petit Gris Helix aspera Introduite Europe occidentale époque romaine

Escargot turc Helix lucorum Introduite Alpes du Sud et Luberon NR

Belette Musteela nivalis Introduction locale Sur les îles Introduction en Corse indéterminée mais récente

Vison d'Amérique Mustela vison Introduite Echappés d'élevage et répandus à partir de 1970

Ragondin Myocastor coypus Introduite introduit à la fin du XIX° siècle

Loir gris Myoxus glis Introduite Introduit au néolithique

Rat musqué Ondatra zibethicus Introduite La France est conquis dans sa quasi-totalité en 1983 Mouflon de Corse ou Mouflon d'Orient Ovis orientalis Introduite

Pyrénées, Cévennes, Mont Ventoux NR

Faisan de colchide Phasianus colchicus Introduite époque romaine, établi sur l'ensemble du territoire entre 1500 et 1700

Raton laveur Procyon lotor Introduite Très localisé Echappés d'élevage et répandus En France à partir des années 1970

Tourterelle turque Streptopelia decaocto Introduite Naturalisée par les turcs à partir de 1700

Pachyure étrusque Suncus etruscus Introduction locale Sur les îles Signalée en 1984 en Corse et en 1993 sur Porquerolles

Faisan vénéré Syrmaticus reevesi Introduite 1955

Tamia de Sibérie Tamias sibiricus Introduite Etablis dans les massifs forestiers vers 1990

Ours brun Ursus ursus Introduction locale Sur les îles Introduction en Corse à la fin du Moyen-Age

Renard roux Vulpes vulpes Introduction locale Sur les îles Introduite en Corse au début du Néolithique

Page 84: les forets anciennes de mediterranées_BD

Annexe 6. Maturité des peuplements

Tableau 1 . Surface occupée par chaque classe d’âge pour les peuplements réguliers (futaies et taillis) dans les régions forestières départementales, telles que définies par l’IFN.

Surface boisée de

production (ha)

âge < 60 ans 60 < âge <

160 ans âge > 160

ans âge

indéterminé Code

Région forestière

Régions forestières départementales

en ha en ha en % en ha en % en ha en % en ha en %

041 UBAYE 22493 3013 13 11998 53 2225 10 5257 23

042 HAUT-VERDON ET HAUTE-BLEONE

28424 6611 23 18117 64 1119 4 2576 9

043 PREALPES DE DIGNE 63768 27290 43 22843 36 313 0 13321 21

044 PREALPES DE CASTELLANE

54484 21533 40 27285 50 701 1 4964 9

045 COLLINES ET PLATEAU

DE VALENSOLE 44014 24394 55 11537 26 0 0 8083 18

046 COTEAUX DE BASSE-

DURANCE 19590 9089 46 6577 34 0 0 3925 20

047 GAPENCAIS 31219 10998 35 15269 49 1038 3 3914 13

048 PLATEAUX ET MONTS DU

VAUCLUSE 28965 18710 65 6542 23 0 0 3712 13

049 MONTAGNE DE LURE 23818 13594 57 7086 30 288 1 2851 12

051 BRIANCONNAIS 22355 3003 13 9189 41 8361 37 1802 8

052 QUEYRAS 15642 926 6 8199 52 3933 25 2583 17

053 EMBRUNAIS 23294 3394 15 11880 51 3458 15 4562 20

054 CHAMPSAUR 10172 3381 33 5781 57 125 1 884 9

055 VALGAUDEMAR 3448 1068 31 1789 52 0 0 590 17

056 DEVOLUY 4178 1177 28 1390 33 476 11 1135 27

057 GAPENCAIS - LARAGNAIS 38347 16469 43 13888 36 623 2 7368 19

058 BOCHAINE 25516 7585 30 12882 50 943 4 4106 16

059 ROSANNAIS 24369 10514 43 8188 34 283 1 5384 22

061 HAUTE-TINEE 17981 3744 21 9230 51 2658 15 2348 13

062 HAUT-VAR ET VAR

MOYEN 25979 6892 27 12381 48 743 3 5963 23

063 ALPES NICOISES 50150 12163 24 25007 50 4012 8 8969 18

064 PREALPES NICOISES 15979 6777 42 6129 38 0 0 3073 19

065 PREALPES DU CHEIRON 36967 10091 27 16555 45 913 2 9407 25

066 BUTTES ET PLANS DE

CAUSSOLS 17139 9333 54 5475 32 0 0 2332 14

067 COTEAUX DE GRASSE ET

DE NICE 19937 7886 40 8379 42 0 0 3672 18

Page 85: les forets anciennes de mediterranées_BD

Surface boisée de

production (ha)

âge < 60 ans 60 < âge <

160 ans âge > 160

ans âge

indéterminé Code

Région forestière

Régions forestières départementales

en ha en ha en % en ha en % en ha en % en ha en %

071 COTEAUX DU NORD-

VIVARAIS 40069 21625 54 10359 26 243 1 7842 20

072 BORDURE

MONTAGNEUSE DE L'EYRIEUX

9603 5047 53 4091 43 0 0 465 5

073 VALLEE DE L'EYRIEUX 23098 11908 52 8852 38 0 0 2339 10

074 BAS-VIVARAIS 34908 23939 69 7439 21 239 1 3292 9

075 HAUTES-CEVENNES 17178 7501 44 6624 39 980 6 2073 12

076 BASSES-CEVENNES 28904 15577 54 7573 26 1701 6 4052 14

077 LUGDARES ET MAZAN 16202 8501 52 4242 26 166 1 3292 20

078 REGION DES SUCS 14020 7103 51 4958 35 290 2 1669 12

079 CHAINE DES BOUTIERES 21044 11213 53 5927 28 314 1 3590 17

111 MONTAGNE NOIRE 18155 14172 78 2856 16 71 0 1056 6

112 COTEAUX DU BAS-CABARDES ET DU

MINERVOIS 6338 5233 83 708 11 0 0 397 6

113 LAURAGAIS 6234 4265 68 1196 19 0 0 773 12

114 RAZES ET PIEGE 21851 16594 76 2889 13 0 0 2367 11

115 VALLEE VITICOLE DE

L'AUDE 6373 4058 64 1780 28 0 0 535 8

116 CORBIERES

OCCIDENTALES 33348 22884 69 8127 24 0 0 2337 7

117 CORBIERES ORIENTALES

ET CLAPE 15078 11944 79 2487 16 0 0 646 4

118 PAYS DE SAULT 38119 13348 35 18941 50 1183 3 4647 12

131 CHAINONS CALCAIRES

MERIDIONAUX 25047 20594 82 2932 12 0 0 1521 6

132 PLATEAUX DE

PROVENCE 18448 9440 51 5240 28 0 0 3769 20

133 COTEAUX DE BASSE-

DURANCE 11514 6864 60 3268 28 0 0 1381 12

134 BASSIN DE L'ARC 11732 6504 55 3121 27 0 0 2107 18

135 PLATEAU DE LAMBESC-

ARBOIS 9929 7067 71 2058 21 0 0 804 8

136 COMTAT 896 492 55 0 0 0 0 404 45

137 ALPILLES 10902 8414 77 1240 11 0 0 1248 11

138 PLAINE DE LA CRAU 3248 2070 64 912 28 0 0 267 8

139 CAMARGUE 3277 2861 87 277 8 0 0 139 4

Page 86: les forets anciennes de mediterranées_BD

Surface boisée de

production (ha)

âge < 60 ans 60 < âge <

160 ans âge > 160

ans âge

indéterminé Code

Région forestière

Régions forestières départementales

en ha en ha en % en ha en % en ha en % en ha en %

261 PLATEAUX ET COLLINES

DU BAS-DAUPHINE 17142 13678 80 978 6 0 0 2487 15

262 PLAINE RHODANIENNE

ET PIEMONT DU VERCORS

17553 9363 53 5969 34 0 0 2221 13

263 COLLINES

RHODANIENNES 35292 17150 49 15237 43 0 0 2905 8

264 TRICASTIN 12081 7302 60 3678 30 0 0 1101 9

265 VERCORS 31912 5450 17 19306 60 3830 12 3326 10

266 HAUT-DIOIS 35848 7816 22 21292 59 1362 4 5379 15

267 DIOIS 42066 10939 26 23886 57 413 1 6827 16

268 NYONSAIS 23337 9141 39 10204 44 0 0 3992 17

269 BARONNIES 21371 12608 59 6908 32 0 0 1856 9

301 COSTIERES ET VALLEE

DU RHONE 3376 2147 64 862 26 0 0 367 11

302 PETITE CAMARGUE 525 471 90 54 10 0 0 0 0

303 GARRIGUES 41820 32385 77 6005 14 0 0 3430 8

304 CAUSSES 6013 3725 62 2288 38 0 0 0 0

305 HAUTES-CEVENNES -

LINGAS 17037 6841 40 8814 52 177 1 1206 7

306 BASSES-CEVENNES A

CHATAIGNIER 29320 18320 62 8249 28 0 0 2752 9

307 BASSES-CEVENNES A PIN

MARITIME 26318 17884 68 4959 19 0 0 3475 13

341 MONTAGNE NOIRE 9141 6317 69 1544 17 0 0 1279 14

342 MONTS SOMMAIL

ESPINOUSE ET BORDURE LACAUNE

20249 15375 76 3550 18 285 1 1039 5

343 AVANT-MONTS ET

LODEVOIS 76994 53170 69 16619 22 101 0 7104 9

344 CAUSSES 18789 7985 42 10088 54 0 0 716 4

345 PLAINE VITICOLE ET

VALLEE DE L'HERAULT 10382 7379 71 1175 11 0 0 1828 18

346 GARRIGUES 55467 47870 86 5846 11 94 0 1658 3

481 MARGERIDE 95727 66414 69 25310 26 354 0 3649 4

482 AUBRAC 3278 1949 59 1020 31 39 1 271 8

483 CAUSSE BOISE 40751 27296 67 11862 29 0 0 1594 4

484 CAUSSE NON BOISE 12014 10172 85 1842 15 0 0 0 0

Page 87: les forets anciennes de mediterranées_BD

Surface boisée de

production (ha)

âge < 60 ans 60 < âge <

160 ans âge > 160

ans âge

indéterminé Code

Région forestière

Régions forestières départementales

en ha en ha en % en ha en % en ha en % en ha en %

485 HAUTES-CEVENNES 41800 22056 53 17113 41 642 2 1988 5

486 BASSES-CEVENNES 24835 16510 66 6426 26 0 0 1899 8

487 BORDURE AUBRAC 3486 1210 35 1764 51 185 5 327 9

660 CORBIERES

MERIDIONALES 2467 2255 91 112 5 0 0 101 4

661 FENOUILLEDES 7011 6242 89 754 11 0 0 15 0

662 BORDURE ORIENTALE

DU PAYS DE SAULT 2780 1139 41 1265 46 166 6 210 8

663 PLAINE DU ROUSSILLON 1205 1205 100 0 0 0 0 0 0

664 ASPRES 12036 9324 77 2569 21 0 0 144 1

665 ALBERES ET COTE

ROCHEUSE 10286 5905 57 4126 40 105 1 150 1

666 VALLESPIR 28907 21518 74 4113 14 0 0 3276 11

667 CONFLENT 28008 15908 57 10589 38 199 1 1312 5

668 CERDAGNE 12297 4971 40 5931 48 741 6 654 5

669 CAPCIR 15037 5656 38 8202 55 837 6 342 2

831 PREALPES DE CASTELLANE

16752 5061 30 8546 51 0 0 3145 19

832 PLANS ET PIEMONT DE

HAUTE-PROVENCE 31972 17389 54 7974 25 0 0 6609 21

833 PLATEAUX DE

PROVENCE 75233 50747 67 12889 17 0 0 11597 15

834 CHAINONS CALCAIRES

MERIDIONAUX 54675 28210 52 12012 22 57 0 14396 26

835 MAURES ET BORDURE

PERMIENNE 66810 21969 33 34648 52 231 0 9962 15

836 ESTEREL 17792 10599 60 5443 31 0 0 1750 10

837 DEPRESSION VAROISE 54771 34635 63 9005 16 0 0 11131 20

841 VENTOUX 15757 6654 42 6980 44 0 0 2123 13

842 PLATEAUX ET MONTS DU

VAUCLUSE 43144 26926 62 9301 22 0 0 6917 16

843 BASSIN D'APT 6905 3902 57 870 13 134 2 2000 29

844 TRICASTIN 16838 7492 44 4598 27 0 0 4747 28

845 COMTAT 5383 3025 56 481 9 0 0 1877 35

846 COTEAUX DE BASSE-

DURANCE 14041 7247 52 3512 25 0 0 3281 23

847 LUBERON 17285 8395 49 6248 36 0 0 2642 15

2A0 COT. SARTENAIS OCC. 27902 17240 62 3857 14 0 0 6805 24

Page 88: les forets anciennes de mediterranées_BD

Surface boisée de

production (ha)

âge < 60 ans 60 < âge <

160 ans âge > 160

ans âge

indéterminé Code

Région forestière

Régions forestières départementales

en ha en ha en % en ha en % en ha en % en ha en %

2A7 CINTO - ROTONDO 14464 1924 13 7790 54 2483 17 2267 16

2A8 RENOSO - INCUDINE 49873 12793 26 18060 36 6923 14 12096 24

2A9 PLAINES ET COTEAUX DU

PAYS D'AJACCIO 64649 44457 69 11028 17 342 1 8821 14

2AS SARTENAIS ORIENTAL 37164 16028 43 14219 38 203 1 6715 18

2B1 CAP CORSE 9091 6363 70 1204 13 0 0 1525 17

2B2 PLAINE CORSE

ORIENTALE 32551 15770 48 5194 16 0 0 11586 36

2B3 CASTAGNICCIA 25728 12500 49 9388 36 676 3 3164 12

2B4 SILLON DE CORTE 19087 12490 65 2904 15 425 2 3268 17

2B5 NEBBIO ET PAYS DE

TENDE 7853 6260 80 1017 13 0 0 577 7

2B6 BALAGNE 14115 8867 63 861 6 914 6 3473 25

2B7 CINTO - ROTONDO 18474 2865 16 9367 51 4295 23 1948 11

2B8 RENOSO - INCUDINE 17510 4603 26 7529 43 2775 16 2604 15

Page 89: les forets anciennes de mediterranées_BD

Tableau 2. La surface occupée par chaque classe d’âge pour les peuplements réguliers (futaies et taillis) dans les 10 massifs forestiers test. Les valeurs en italique gras ont une précision faible et doivent être considérées comme de simples ordres de grandeur.

Classe d’âges < 60 ans 60 < âge < 160

ans âge > 160 ans âge indéterminé

surface totale

Massifs forestiers en ha en % en ha en % en ha en % en ha en % en ha

Canigou 3 801 47 3 211 40 20 0 993 12 8 025

Cévennes 24 423 51 20 542 43 768 2 2 094 4 47 827

Corse 54 595 35 54 356 35 16 486 11 28 974 19 154 411

Haut Languedoc 48 200 70 14 614 21 358 1 6 055 9 69 227

Luberon 7 805 51 5 304 35 0 0 2 078 14 15 187

Maures 6 707 33 10 620 51 140 1 3 169 15 20 636

Mercantour 2 950 21 7 070 51 1 794 13 1 966 14 13 781

Queyras 966 6 8 038 52 3 824 25 2 557 17 15 384

Sainte-Victoire 10 379 55 4 761 25 0 0 3 778 20 18 918

Ventoux 10 740 48 8 313 37 0 0 3 216 14 22 269

Page 90: les forets anciennes de mediterranées_BD

Annexe 7. Traces d’exploitation forestière

Tableau 1. Codification de l’IFN utilisé pour caractériser les traces récentes d’exploitation relevées sur les placettes de l’inventaire dendrométrique.

Identification par photo-interprétation Identification sur le terrain

Code 1 Traces Code 2 Traces

A Absence de coupe A Absence de coupe

B Coupe rase sans travaux de plantation B Coupe rase hors incendie

C Coupe rase suivie de travaux de plantation C Coupe rase après incendie

D Coupe totale des interbandes D Coupe partielle hors incendie

E Coupe totale de l’étage dominant E Coupe partielle après incendie

F Coupe forte mais non totale sur plus de 50 % de l’étage dominant

F Incendie

G Autre coupe ni forte ni rase G Autre accident

H Coupe de nature indéterminée - -

I Information non disponible - -

Tableau 2. Regroupement des codes IFN de caractérisation des traces récentes d’exploitation au sein d’une typologie simple de l’intensité de gestion.

Code Typologie Traces associées (Code1, Code2)

0 Intensité d’exploitation nulle

AA, AF, AG, IA

1 Intensité d’exploitation faible

GA, GD, GE, GG, HA, HD, HG

2 Intensité d’exploitation moyenne

DA, DD, EA, ED, EF, FA, FD, FG

3 Intensité d’exploitation forte (coupes rases)

BA, BB, BC, CA, CB, CC

Page 91: les forets anciennes de mediterranées_BD

Tableau 3. Surface boisée présentant des indices récents d’exploitation, et typologie de l’intensité d’exploitation, par région forestière départementale.

Code Région

forestière Nom de la Région forestière départementale

Surface boisée de

production (en ha)

Surface présentant des indices

(en ha)

Surface présentant des indices

(en %)

Typologie

041 UBAYE 22 493 2 079 9 1 042 HAUT-VERDON ET HAUTE-BLEONE 28 424 2 944 10 1 043 PREALPES DE DIGNE 63 768 6 562 10 2 044 PREALPES DE CASTELLANE 54 484 4 630 8 2 045 COLLINES ET PLATEAU DE VALENSOLE 44 014 3 564 8 2 046 COTEAUX DE BASSE-DURANCE 19 590 3 201 16 2 047 GAPENCAIS 31 219 2 860 9 2 048 PLATEAUX ET MONTS DU VAUCLUSE 28 965 6 663 23 2 049 MONTAGNE DE LURE 23 818 4 652 20 2 051 BRIANCONNAIS 22 355 3 930 18 1 052 QUEYRAS 15 642 2 283 15 1 053 EMBRUNAIS 23 294 2 174 9 1 054 CHAMPSAUR 10 172 617 6 1 055 VALGAUDEMAR 3 448 248 7 1 056 DEVOLUY 4 178 753 18 2 057 GAPENCAIS – LARAGNAIS 38 347 3 686 10 2 058 BOCHAINE 25 516 1 790 7 2 059 ROSANNAIS 24 369 1 426 6 2 061 HAUTE-TINEE 17 981 1 387 8 1 062 HAUT-VAR ET VAR MOYEN 25 979 1 203 5 1 063 ALPES NICOISES 50 150 3 650 7 1 064 PREALPES NICOISES 15 979 454 3 1 065 PREALPES DU CHEIRON 36 967 2 646 7 1 066 BUTTES ET PLANS DE CAUSSOLS 17 139 744 4 1 067 COTEAUX DE GRASSE ET DE NICE 19 937 637 3 1 071 COTEAUX DU NORD-VIVARAIS 40 069 7 200 18 2 072 BORDURE MONTAGNEUSE DE L'EYRIEUX 9 603 1 213 13 2 073 VALLEE DE L'EYRIEUX 23 098 2 506 11 2 074 BAS-VIVARAIS 34 908 4 061 12 2 075 HAUTES-CEVENNES 17 178 2 153 13 2 076 BASSES-CEVENNES 28 904 3 261 11 2 077 LUGDARES ET MAZAN 16 202 4 419 27 2 078 REGION DES SUCS 14 020 3 515 25 1 079 CHAINE DES BOUTIERES 21 044 5 426 26 1 111 MONTAGNE NOIRE 18 155 6 249 34 1

112 COTEAUX DU BAS-CABARDES ET DU

MINERVOIS 6 338 882 14 2

113 LAURAGAIS 6 234 611 10 1 114 RAZES ET PIEGE 21 851 3 053 14 2 115 VALLEE VITICOLE DE L'AUDE 6 373 744 12 1 116 CORBIERES OCCIDENTALES 33 348 4 487 13 2 117 CORBIERES ORIENTALES ET CLAPE 15 078 2 079 14 2 118 PAYS DE SAULT 38 119 9 034 24 1 131 CHAINONS CALCAIRES MERIDIONAUX 25 047 2 977 12 2

Page 92: les forets anciennes de mediterranées_BD

Code Région

forestière Nom de la Région forestière départementale

Surface boisée de

production (en ha)

Surface présentant des indices

(en ha)

Surface présentant des indices

(en %)

Typologie moyenne

132 PLATEAUX DE PROVENCE 18 448 3 746 20 2 133 COTEAUX DE BASSE-DURANCE 11 514 1 728 15 1 134 BASSIN DE L'ARC 11 732 1 989 17 1 135 PLATEAU DE LAMBESC-ARBOIS 9 929 1 613 16 2 136 COMTAT 896 161 18 1 137 ALPILLES 10 902 2 546 23 2 138 PLAINE DE LA CRAU 3 248 67 2 1 139 CAMARGUE 3 277 69 2 3

261 PLATEAUX ET COLLINES DU BAS-

DAUPHINE 17 142 7 064 41 2

262 PLAINE RHODANIENNE ET PIEMONT DU

VERCORS 17 553 1 428 8 3

263 COLLINES RHODANIENNES 35 292 3 584 10 2 264 TRICASTIN 12 081 1 163 10 2 265 VERCORS 31 912 6 502 20 1 266 HAUT-DIOIS 35 848 6 067 17 1 267 DIOIS 42 066 4 195 10 2 268 NYONSAIS 23 337 875 4 2 269 BARONNIES 21 371 1 158 5 2 301 COSTIERES ET VALLEE DU RHONE 3 376 306 9 1 302 PETITE CAMARGUE 525 290 55 1 303 GARRIGUES 41 820 5 014 12 2 304 CAUSSES 6 013 642 11 2 305 HAUTES-CEVENNES – LINGAS 17 037 5 413 32 1 306 BASSES-CEVENNES A CHATAIGNIER 29 320 2 101 7 2 307 BASSES-CEVENNES A PIN MARITIME 26 318 2 534 10 2 341 MONTAGNE NOIRE 9 141 1 036 11 2

342 MONTS SOMMAIL ESPINOUSE ET

BORDURE LACAUNE 20 249 7 138 35 1

343 AVANT-MONTS ET LODEVOIS 76 994 5 203 7 2 344 CAUSSES 18 789 560 3 2

345 PLAINE VITICOLE ET VALLEE DE

L'HERAULT 10 382 546 5 1

346 GARRIGUES 55 467 11 563 21 3 481 MARGERIDE 95 727 16 173 17 2 482 AUBRAC 3 278 252 8 2 483 CAUSSE BOISE 40 751 6 831 17 2 484 CAUSSE NON BOISE 12 014 945 8 1 485 HAUTES-CEVENNES 41 800 4 111 10 1 486 BASSES-CEVENNES 24 835 1 983 8 1 487 BORDURE AUBRAC 3 486 140 4 1 660 CORBIERES MERIDIONALES 2 467 0 0 0 661 FENOUILLEDES 7 011 0 0 0 662 BORDURE ORIENTALE DU PAYS DE SAULT 2 780 147 5 1 663 PLAINE DU ROUSSILLON 1 205 0 0 0 664 ASPRES 12 036 260 2 2 665 ALBERES ET COTE ROCHEUSE 10 286 522 5 1 666 VALLESPIR 28 907 1 900 7 2

Page 93: les forets anciennes de mediterranées_BD

Code Région

forestière Nom de la Région forestière départementale

Surface boisée de

production (en ha)

Surface présentant des indices

(en ha)

Surface présentant des indices

(en %)

Typologie moyenne

667 CONFLENT 28 008 1 280 5 2 668 CERDAGNE 12 297 1 044 8 2 669 CAPCIR 15 037 1 537 10 1 831 PREALPES DE CASTELLANE 16 752 1 473 9 1 832 PLANS ET PIEMONT DE HAUTE-PROVENCE 31 972 1 864 6 2 833 PLATEAUX DE PROVENCE 75 233 15 085 20 2 834 CHAINONS CALCAIRES MERIDIONAUX 54 675 5 462 10 2 835 MAURES ET BORDURE PERMIENNE 66 810 1 611 2 2 836 ESTEREL 17 792 47 0 3 837 DEPRESSION VAROISE 54 771 5 581 10 1 841 VENTOUX 15 757 3 269 21 1 842 PLATEAUX ET MONTS DU VAUCLUSE 43 144 7 757 18 2 843 BASSIN D'APT 6 905 768 11 1 844 TRICASTIN 16 838 1 170 7 2 845 COMTAT 5 383 459 9 2 846 COTEAUX DE BASSE-DURANCE 14 041 2 051 15 2 847 LUBERON 17 285 1 749 10 2 2A0 COTEAUX DU SARTENAIS OCCIDENTAL 27 902 897 3 1 2A7 CINTO – ROTONDO 14 464 477 3 1 2A8 RENOSO – INCUDINE 49 873 1 739 3 1

2A9 PLAINES ET COTEAUX DU PAYS

D'AJACCIO 64 649 3 750 6 2

2AS SARTENAIS ORIENTAL 37 164 1 773 5 2 2B1 CAP CORSE 9 091 758 8 2 2B2 PLAINE CORSE ORIENTALE 32 551 2 646 8 2 2B3 CASTAGNICCIA 25 728 681 3 1 2B4 SILLON DE CORTE 19 087 305 2 3 2B5 NEBBIO ET PAYS DE TENDE 7 853 234 3 1 2B6 BALAGNE 14 115 132 1 1 2B7 CINTO – ROTONDO 18 474 2 140 12 1 2B8 RENOSO – INCUDINE 17 510 1 123 6 3

Page 94: les forets anciennes de mediterranées_BD

Annexe 8. Volume, biomasse et carbone sur pied

Tableau 1. Cubage IFN du volume sur pied (bois fort à la découpe 7 cm) et conversion en biomasse et quantité de carbone (aérien et racinaire) au moyen des coefficients du projet CARBOFOR. Les valeurs grisés sont estimées à partir de moins de 100 points d’échantillonnage. Ces valeurs ont une précision plus faible.

Code région

forestière

Volume bois fort (m3)

Volume aérien (m3)

Volume aérien

(m3/ha)

Biomasse aérienne

(en tonne)

Biomasse aérienne et

racinaire (en tonne)

Carbone aérien et racinaire

(en tonne)

Carbone aérien et racinaire

(t/ha)

Points échantillonnage

(nb)

071 5 086 750 8 257 932 206 3 966 754 5 111 757 2 428 084 61 234 072 1 549 617 2 580 300 269 1 256 110 1 616 011 767 605 80 87 073 2 867 225 5 419 250 235 2 713 932 3 487 923 1 656 763 72 126 074 2 105 946 3 790 218 109 2 175 158 2 789 053 1 324 800 38 177 075 2 267 573 3 989 585 232 1 984 317 2 546 619 1 209 644 70 114 076 3 040 289 5 804 299 201 2 777 111 3 578 008 1 699 554 59 177 077 2 409 963 3 434 802 212 1 523 910 1 968 494 935 035 58 133 078 2 335 193 3 341 982 238 1 496 728 1 933 884 918 595 66 130 079 4 170 578 5 790 006 275 2 503 792 3 241 890 1 539 898 73 185 261 1 548 340 2 526 500 147 1 361 464 1 743 739 828 276 48 81 262 1 539 107 2 824 925 161 1 563 483 2 003 856 951 832 54 96 263 2 293 404 4 119 934 117 2 348 631 3 013 411 1 431 370 41 185 264 728 005 1 278 345 106 729 435 937 969 445 535 37 64 265 6 034 180 8 694 122 272 4 207 625 5 413 043 2 571 195 81 262 266 4 123 292 6 093 345 170 2 866 426 3 706 764 1 760 713 49 256 267 3 261 989 5 205 111 124 2 677 934 3 451 970 1 639 686 39 252 268 1 231 801 2 069 713 89 1 134 680 1 460 858 693 908 30 145 269 1 263 825 2 098 835 98 1 147 761 1 477 331 701 732 33 137 111 2 360 447 3 584 240 197 1 724 148 2 221 399 1 055 164 58 160 112 390 334 663 992 105 375 981 483 921 229 862 36 52 113 570 184 939 480 151 537 495 689 829 327 669 53 42 114 1 788 335 3 021 952 138 1 780 921 2 282 668 1 084 267 50 134 115 565 715 940 534 148 486 050 626 836 297 747 47 47 116 2 524 260 4 060 572 122 2 265 594 2 911 682 1 383 049 41 248 117 682 447 1 172 036 78 645 562 832 082 395 239 26 116 118 7 095 541 10 179 284 267 4 588 104 5 923 429 2 813 629 74 489 301 497 699 780 597 231 372 445 479 008 227 529 67 29 302 61 151 94 666 180 39 369 50 779 24 120 46 8 303 2 247 517 3 881 696 93 2 306 609 2 960 576 1 406 274 34 306 304 420 333 671 036 112 364 943 469 687 223 101 37 57 305 3 008 968 4 618 022 271 2 239 348 2 883 351 1 369 592 80 192 306 2 671 818 4 895 553 167 2 529 602 3 243 166 1 540 504 53 246 307 2 431 645 4 020 986 153 1 989 179 2 563 999 1 217 899 46 200 341 979 834 1 463 453 160 756 537 973 683 462 499 51 99 342 3 519 537 5 253 445 259 2 478 496 3 192 701 1 516 533 75 175 343 4 227 582 7 866 050 102 4 519 819 5 795 734 2 752 974 36 486 344 916 105 1 512 634 81 834 965 1 074 486 510 381 27 145 345 480 694 861 715 83 461 691 593 930 282 117 27 60 346 1 282 308 2 355 824 42 1 530 072 1 963 146 932 494 17 263 481 10 592 549 15 449 925 161 7 145 992 9 242 716 4 390 290 46 548 482 305 434 527 713 161 269 823 346 618 164 644 50 39 483 3 825 323 5 366 515 132 2 497 366 3 238 118 1 538 106 38 246

Page 95: les forets anciennes de mediterranées_BD

Code région

forestière

Volume bois fort (m3)

Volume aérien (m3)

Volume aérien

(m3/ha)

Biomasse aérienne

(en tonne)

Biomasse aérienne et

racinaire (en tonne)

Carbone aérien et racinaire

(en tonne)

Carbone aérien et racinaire

(t/ha)

Points échantillonnage

(nb)

484 904 970 1 314 585 109 616 230 799 100 379 573 32 87 485 5 672 009 8 930 230 214 4 395 254 5 655 459 2 686 343 64 296 486 2 154 411 4 131 003 166 1 992 828 2 561 587 1 216 754 49 143 487 649 659 1 012 130 290 546 912 701 145 333 044 96 39 660 114 036 205 745 83 127 257 163 476 77 651 31 25 661 261 998 518 562 74 325 530 417 344 198 238 28 54 662 546 343 824 273 296 436 969 560 677 266 321 96 36 663 150 620 269 803 224 143 332 183 490 87 158 72 11 664 504 935 1 027 897 85 685 071 876 978 416 564 35 90 665 717 129 1 457 921 142 900 609 1 152 890 547 623 53 88 666 2 625 702 4 693 937 162 2 473 573 3 169 963 1 505 733 52 238 667 2 733 267 4 463 137 159 2 236 602 2 882 617 1 369 243 49 263 668 1 391 361 1 975 522 161 882 485 1 145 479 544 102 44 117 669 2 175 908 3 158 906 210 1 397 184 1 814 795 862 028 57 168 041 3 964 721 5 437 144 242 2 402 353 3 121 373 1 482 652 66 173 042 4 371 706 6 176 689 217 2 814 118 3 654 019 1 735 659 61 216 043 5 077 706 7 977 175 125 4 032 191 5 204 367 2 472 074 39 324 044 6 411 605 9 301 839 171 4 508 332 5 829 691 2 769 103 51 274 045 1 889 877 3 261 744 74 1 863 997 2 395 910 1 138 057 26 184 046 1 075 567 1 818 450 93 973 035 1 253 011 595 180 30 114 047 3 551 722 5 474 922 175 2 803 098 3 610 201 1 714 845 55 196 048 973 636 1 708 432 59 996 205 1 279 834 607 921 21 119 049 1 500 793 2 596 291 109 1 408 281 1 809 612 859 566 36 130 051 3 012 762 4 190 355 187 1 935 962 2 514 028 1 194 163 53 144 052 2 708 072 3 662 900 234 1 672 967 2 174 433 1 032 856 66 109 053 3 932 467 5 292 122 227 2 402 639 3 119 934 1 481 969 64 185 054 1 853 910 2 701 742 266 1 328 181 1 714 274 814 280 80 99 055 482 555 713 404 207 339 531 437 860 207 984 60 41 056 655 774 920 285 220 413 442 535 061 254 154 61 52 057 3 807 234 5 837 134 152 2 959 894 3 815 235 1 812 237 47 285 058 2 952 475 4 501 001 176 2 157 473 2 785 062 1 322 905 52 214 059 1 514 045 2 417 266 99 1 209 063 1 560 900 741 428 30 172 061 3 656 139 4 907 673 273 2 213 183 2 872 679 1 364 523 76 158 062 3 522 506 4 948 723 190 2 323 303 3 012 272 1 430 829 55 236 063 8 675 051 11 913 426 238 5 335 756 6 914 044 3 284 171 65 289 064 1 197 637 2 013 943 126 1 091 478 1 405 110 667 427 42 120 065 3 927 886 5 914 783 160 2 835 407 3 669 048 1 742 798 47 220 066 1 157 905 1 959 829 114 1 140 771 1 466 137 696 415 41 137 067 1 639 945 2 716 215 136 1 485 298 1 914 899 909 577 46 119 131 1 095 823 1 903 092 76 900 523 1 167 962 554 782 22 160 132 683 723 1 511 186 82 844 617 1 088 274 516 930 28 196 133 639 564 1 290 346 112 647 957 835 918 397 061 34 107 134 586 251 1 237 005 105 604 805 782 937 371 895 32 125 135 381 954 807 030 81 394 941 511 598 243 009 24 98 136 106 640 195 938 219 84 520 108 610 51 590 58 17 137 561 792 1 104 251 101 542 558 702 926 333 890 31 116 138 129 635 251 204 77 145 338 186 928 88 791 27 38 139 173 162 313 055 96 138 871 177 864 84 485 26 18

Page 96: les forets anciennes de mediterranées_BD

Code région

forestière

Volume bois fort (m3)

Volume aérien (m3)

Volume aérien

(m3/ha)

Biomasse aérienne

(en tonne)

Biomasse aérienne et

racinaire (en tonne)

Carbone aérien et racinaire

(en tonne)

Carbone aérien et racinaire

(t/ha)

Points échantillonnage

(nb)

831 1 476 375 2 336 549 139 1 120 207 1 448 966 688 259 41 115 832 2 054 372 3 626 244 113 2 093 486 2 692 427 1 278 903 40 211 833 2 863 271 4 960 985 66 2 810 175 3 618 414 1 718 746 23 293 834 3 225 664 5 369 963 98 2 953 052 3 806 675 1 808 171 33 277 835 3 638 460 7 541 147 113 4 670 160 5 989 190 2 844 865 43 422 836 839 872 1 573 728 88 979 451 1 256 287 596 737 34 157 837 3 997 553 6 281 364 115 3 345 947 4 320 200 2 052 095 37 245 841 1 326 556 1 966 192 125 976 518 1 262 569 599 720 38 368 842 1 651 654 2 940 720 68 1 722 758 2 213 472 1 051 399 24 370 843 463 296 771 632 112 437 068 562 481 267 179 39 64 844 1 083 440 1 795 126 107 961 370 1 239 916 588 960 35 158 845 415 914 682 103 127 358 671 461 257 219 097 41 42 846 884 484 1 361 776 97 655 642 847 763 402 687 29 132 847 725 677 1 273 328 74 723 144 930 483 441 979 26 190 2A0 1 262 350 2 611 320 94 1 854 730 2 374 142 1 127 718 40 62 2A7 3 038 315 4 640 975 321 2 356 474 3 041 648 1 444 783 100 95 2A8 8 176 047 14 144 471 284 7 922 630 10 180 237 4 835 613 97 297 2A9 3 540 740 6 475 086 100 4 339 031 5 556 710 2 639 437 41 171 2AS 1 957 119 3 552 565 96 2 198 809 2 824 492 1 341 634 36 144 2B1 1 102 776 2 082 640 229 1 479 821 1 894 171 899 731 99 33 2B2 2 392 679 5 127 420 158 3 117 014 3 994 925 1 897 589 58 105 2B3 3 410 320 8 678 826 337 4 441 087 5 687 489 2 701 557 105 78 2B4 682 850 1 320 976 69 823 844 1 056 440 501 809 26 34 2B5 349 412 893 564 114 519 564 665 042 315 895 40 18 2B6 420 310 968 010 69 655 562 839 119 398 582 28 15 2B7 4 256 264 6 486 611 351 3 124 360 4 043 572 1 920 697 104 78 2B8 4 673 133 7 111 019 406 3 632 815 4 691 146 2 228 294 127 73

Page 97: les forets anciennes de mediterranées_BD

Figure 1. Carbone stocké sur pied (volume aérien et racinaire) en tonnes par hectare sur les régions forestières départementales telles que définies par l’IFN. La présence d’une étoile indique des valeurs de faible précision.

Tableau 2. La croissance des peuplements entre deux cycles d’inventaire IFN pour les départements méditerranéens et équivalence en quantité de carbone. Les valeurs grisés sont estimées à partir de moins de 500 points d’échantillonnage (plus faible précision).

Département Surface boisée de production (ha)

croissance en volume (m3/ha/an)

croissance en volume aérien

(m3/ha/an)

croissance en carbone aérien

(t/ha/an)

croissance en carbone total

(t/ha/an)

cycle 2 (nb

points)

cycle 3 (nb

points)

04 316 774 1,6 2,6 0,6 0,8 1 787 1 730 05 167 320 1,5 2,6 0,6 0,8 1 468 1 301 06 184 132 2,3 3,2 0,7 1,0 1 489 1 279 07 205 026 2,4 4,2 0,9 1,2 1 307 1 363 11 145 494 2,5 4,4 1,1 1,4 1 166 1 288 13 94 993 0,7 2,0 0,5 0,6 765 875 26 236 602 1,1 2,1 0,6 0,7 1 452 1 478 30 124 410 2,4 4,1 1,0 1,3 975 1 038 34 191 022 1,6 2,5 0,7 0,8 1 056 1 228 48 221 891 2,4 3,6 0,8 1,1 1 536 1 398 66 120 034 1,4 2,9 0,7 1,0 1 035 1 090 83 318 006 1,0 1,9 0,5 0,6 1 723 1 720 84 119 352 0,6 1,2 0,3 0,4 1 471 1 324 2A 194 052 1,7 2,5 0,7 1,0 694 683 2B 144 410 1,9 3,8 1,0 1,3 607 403

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Annexe 9. Histoire : toponymes et notes sur les mises en défens

Notes sur les mises en défens en France

Les mises en défens, éléments de protection juridique et économique de certaines parcelles du territoire, sont de deux types : les parcs à gibier et réserves de chasse où nul ne pouvait pénétrer et les forêts de bois d’œuvre où tout prélèvement et pâturage était interdits (Corvol, comm. pers.).

L’efficacité de ces mises en défens, assez controversée, dépend du mode de délimitation (clôture, fossé, mur…), de la surveillance effectuée et de la sévérité de l’amende (pécuniaire, saisie du troupeau et/ou des outils, châtiment corporel, emprisonnement, …) (Corvol, comm. pers.), mais également du type de propriété et de l’époque concernée. En effet, les mises en défens peuvent être réalisées par le roi, un seigneur, une communauté religieuse, une commune ou un privé, la rigueur de l’application est alors respectivement décroissante (Buridant, comm. pers.). De plus, en fonction de la puissance de la législation royale et de la pression des besoins sociaux, ces protections ont été plus ou moins conflictuelles et de fait respectées (Duceppe-Lamarre, comm. pers.). La procédure générale de mise en défens était généralement commandée aux communes par l’état. Cependant la délimitation et le gardiennage, coûteux, étaient aux frais des communaux qui, par malentendu croyait se voir, à leurs charges, totalement interdire l’usage de leurs bois et comprenait mal, par défaut de communication efficace, les intérêts de la spéculation à long terme. Ainsi quelques cas de révolte, sous la forme de coupes rases avant la mise en défens, ont été observés lors des vingt premières années des premières mises en défens. (Corvol, comm. pers.)

Les exclusions pouvaient être temporaires (6 à 7 ans) ou partielles pour permettre une révolution plus longue de l’exploitation forestière et obtenir de gros fûts à forte valeur ajoutée ou du bois de marine (principal objectif des mises en défens dans le Sud-est de la France). Le site pouvait alors subir une coupe rase ou partielle (maintien des semenciers), cependant au vu des tarifs exorbitants nécessaire aux modifications du parcellaire, les cycles suivants de mise en défens s’effectuaient sur la même parcelle (Corvol et Buridant, comm. pers.). Ces productions préservées pouvant tout de même être soumis au pâturage et prélèvement de petit bois (Buridant, comm. pers.)

La fixation des mises en défens dans la toponymie semble s’être réalisée sur plusieurs vagues successives mais mal définies du XVI° au XIX° siècle (première moitié du XVI°, deuxième moitié du XVII°, deuxième moitié du XVIII°, puis après application du code forestier de 1827) (Corvol et Duceppe-Lamarre, comm. pers.) Cependant, il est à noter que certains « devès » ou « devè » peuvent provenir du latin « de-versus » et désigner le versant d’une hauteur, il semblerait tout de même que le sens « terrain defendu » soit le plus courant(Bouvier, comm. pers.).

Cependant, ces généralités présentent de nombreuses incertitudes parmi les spécialistes (importance des variations et du nombre d’exceptions notables), liées aux différences d’interprétation des écrits et aux variations temporelles et géographiques des diverses implications sociales, juridiques et économiques. Ceci empêche toute affirmation définitive sur le niveau de préservation des zones appelées « défens ». Pour être précis, il convient alors de consulter dans les archives le régime de propriété en vigueur à l’Ancien Régime

Page 99: les forets anciennes de mediterranées_BD

Tableau 1. Toponymes et racines à la base de leur formation pouvant indiquer l'usage antérieur des sols.

Racines en gras : désignation probable d’une mise en défens. « Antécédent agricole : Culture, pâturage, verger, oliveraies, « Antécédent boisé » : friches, guarrigues, pré-bois, « Antécédent forestier » : forêt, essences forestières, « Protection probable » : mise en défens, propriété religieuse

Racines Signification Exemples de toponymes existants en

Méditerrané français Antécédent

agricole Antécédent

boisé Antécédent

forestier Protection probable

Amorièr terme occitan désignant le mûrier forêt de Morières, Mouriès 1

Artiga terme occitan signifiant "défrichement" (équivalent "essarts" dans le nord) Artigues 1

Aubre terme occitan désignant l'arbre, du latin arbor Aubrée ? 1

aureus lucus formation latine désignant un bois sacré ou doré, donc lieu de culte Arluc, Le Luc (avec absence d'article dans la forme médiévale, atteste l'ancienneté)

1 1

avelana, avelanièr terme occitan pour le noisettier, du latin abellana L'Avelan, Lavelan ? 1

Baguièr terme occitan, désigne le laurier femelle portant des baies Le Baguier 1

Ban forêt ou partie de forêt mises en défens, réservées, protégées des défrichements comme des dégradations Le Ban

1

Bancau terme provençal bancau, terrasses de cultures 1

Barte, brossa teme occitan désignant les broussailles La Bartelasse, Barthelasse, Barthe La Roquebrussanne 1

beç, bès terme occitan désignant le bouleau, du latin betula, et de la racine gauloise betu

Les Besses, Soliane des Besses 1

blaca origine pré-latine désignant le chêne blanc, en toponymie désigne plus souvent un "bois, taillis de chênes blancs"

Blache, Blache Meyanne, bois des Blaques, La Blaquière 1

bois, boissa terme occitan pour le buis, du latin buxus bois de Bouis, la Bouisse, montagne de la Bouissière 1

bòria terme occitan désignant une ferme, métairie, du bas-latin boria… en provence désigne aussi une "caverne" ou "massure, cahute", construction de pierres sèches pour les bergers

La Borie 1

bòsc terme occitan d'origine germanique (remarque avec "la" valeur augmentative, et "-et" diminutive)

cime du Bosc, La Bosque, Le Bosquet 1

bousigue, bouigue teme occitan désignant une friche Bouzigues 1

bovaria terme latin pour le bœuf, désigne une étable La Bouverie 1

brauc-iu, brusa termes celtes désignant la bruyère Brauch, Brue 1

bruèlh, bruòlh, brolh teme occitan désignant le bosquet, bois, taillis, dérivé du gaulois brogilo Breil, Bruel, BrolhesLa Bruye, Brug(u)ière, Bruyère 1

Brogilus, broglius, broilus, broill-, broll-, brugil-, bruil-, bruill-, bruel-, bruell-, bruol-, brul-, brull-, -um, -ius, -ium, broil, broeil, broel, broal,

brueil, bruel, breuil, breul, breil, briel, bril, bruil, brul

Désignation du bois, probablement mis en défens

1

brusc désigne la bruyère, croisé du celte bruc et du latin ruscum "fragon épineux"

Notre-Dame du Brusc, le Brusquet 1

Page 100: les forets anciennes de mediterranées_BD

Racines Signification Exemples de toponymes existants en

Méditerrané français Antécédent

agricole Antécédent

boisé Antécédent

forestier Protection probable

cabra terme provençal désignant la chèvre, du latin capra Cabrières, Cabrières-d'Avignon, Cabriès, Cabris, clue de Chabrières

1

cade désigne le genévrier, du latin catanus (attention peu avoir ambiguités car existe des fausses latinisation à partir de cathedra)

Cadenet, la Cadière 1

camp Indication d'un champ en occitan, avec indication de la taille Champtercier (coupé en trois ou troisième champ), Camp-long (de forme allongée)

1

campeaux, campal, campau signifie en plein champ 1

caroubier désignation directe créations récentes indique présence de caroube Les Caroubiers ? 1

casse, casso, cassanh teme occitan désignant le chêne, du gaulois cassanos Casse, Cassagne, Cassaigne 1

Castanhièr, Chastanhièr terme occitan du chataignier, "arbre à pain" des pauvres jadis, du latin castanearius

Castagniers ? 1

cella du latin "monastère" La Celle 1

Cern référence à "cerner" mode de défrichement ravin des Cernières 1

chartroux, chartrousse ou chartreuse

désignation directe, monastère de Chartreux (fait référence à la première abbaye établie dans les alpes) Chartreuse de la Verne

1

clèda terme occitan pour cloture, désigne probablement un enclos pour le bétail Les clèdes 1

cyprès désignation directe Notre-dame-des-Cyprès 1

Défens, Défends, Deffend, terme provençal, du latin defensum, tout terrain ou bois seigneurial interdit, peut-être une jachère, une réserve, une friche

montagne du Défends, Défens, Deffend 1 1

deru, dervo, dervullia du gaulois chêne (origine également de "druide") Drouille, Dreuille, Druelle?? 1

Devès, Devèze termes occitans du latin defensum, désignant une mise en défens Devès, Devens, Devez, Devèze 1 1

drulha terme occitan moderne désignant le fruit de l'alisier blanc Drulhe

escarset terme occitan désignant un courson de vigne, du latin escarpsus barrage des Escarcets 1

espinòs, espinosa désigne épineux ou épine, du latin spina, abondance de buissons épineux l'Espinouse, Espinouse, Malespine 1

Essar référence à l'"essartage", mode de défrichement Essart, Eissart, Eyssart 1

estoblon, estobla, estolha termes provençal et languedociens dans le sens de champ couvert de chaume ou laissé en jachère

Estoublon 1

Euse, euve, eusièra terme désignant le chêne vert ou yeuse Les Heuvières, Euze, Euzière, Eusière 1

Fa, Fou, Faou, Fol, Folz, Faulz, Fo, Feug, Faug, Fay,

Faye, Fayant, Fayet, Fayette, Foyotte, Fayolle, Fayard, Foyard, Fistre, Fouteau,

Foutelaie

Appellatif de la hêtraie de la France de l'ancien régime

La Faye, Fayet, Fayée, Fayette

1

falabreguièr, fabrecolièr termes provençaux désignant le micocoulier Mas di Falabrego 1

fau termes occitans désignant le hêtre, du latin fagus (attention pour Préfagoux signifie pré entouré de hêtres)

Le Fay, Le Fau 1

Page 101: les forets anciennes de mediterranées_BD

Racines Signification Exemples de toponymes existants en

Méditerrané français Antécédent

agricole Antécédent

boisé Antécédent

forestier Protection probable

favièra, favaròla désigne un champ cultivé de fèves, du latin fava montagne de la Faveirolle, la Favière 1

figuièr, figuièra termes du latin ficaria, désigne le figuier Figanières, les Figuières, Figaret d'Utelle, Le Figueiret, La Figuerette, calanques de Figuerolles

1

forest, foresta, forestel, forestal, forestis, forasta,

forestia, forestus, forestum, foreste

du terme occitan forest, désignant la forêt, généralement employé pour les droits de défens forts

Forest

1 1

fraisse terme provençal, du latin fraxinus, désigne le frêne La Fraisse 1

frenet terme occitan désignant le frêne La Garde-Freinet 1

garene, garenne, garengne, garaine, gaierenne, garende,

garande, varene, waresne Désignation du bois, probablement mis en défens 1 ?

gavarèssa terme provençal désignant une variété d'olivier fort de la Gavaresse (bémol hypothèse) 1

gavarri mot d'origine préceltique "lande buisonneuse", en gascon "le gavarre" est le genêt épineux, terme occitan "gavarrier" ronces ou buissons

1

gòrça teme occitan désignant la haie La Gorse 1

granum terme latin pour grain, désigne un entrepôt à céréales Grans 1

haga, hagia, haja, haya, haye, laye

de haya, la haie qui fût cloture autour d'un bois puis, par glissement de sens, forêt enclose. Si château à proximité, haie seigneuriale, fonction défensive pour préserver activités cynégétiques, donc mise en défens beaucoup plus forte

L'haye

1

haieure, hayeure, hayure Désignation du bois, probablement mis en défens 1 ?

ialo terme celte désignant le clairière Chasteuil, Meyreuil 1

jaç dérivé du terme occitan jàser pour "être couché", du latin jacere, désignant une bergerie, halte pour les troupeaux

Jas-de-Bassas, Jas-de-Rhodes, La Jasse, Maljasset 1

lambrusque désigne la vigne sauvage, du latin lambrusca… désigne la vigne vierge? Lambruisse ? 1

laurièr, lausièr terme provencal du latin laurus, le laurier Les Laures, Lauris, Villelaure ? 1

limo, lim-ant-iu racine celtique désignant l'orme Limaille, Limans 1

luc terme occitan, du latin lucus, "lieu boisé, bois sacré" Le Luc, Les Trois Lucs, la pointe de Lugo, Le Luquier 1 1

mata en occitan, désigne une "touffe d'herbe", désigne en général une zone de garrigue

Bois Matau, La Matte 1

matrix terme latin (matrice) désignant "forêt nourricière" La Maïris 1

mediane terme latin désignant une exploitation agricole située au milieu Méjanes 1

mejan terme occitan signifiant moyen, du milieu Causse Méjean 1

mirta, mirte terme occitan pour la myrte, du latin myrtus 1

monasteriolum du latin "petit monastère" Montrieux 1

mostier terme occitan du latin monasterium, désignant le monastère Moustiers-Sainte-Marie 1

nèrta terme provencal pour la myrte, du latin myrtus Nerthe, Nartelle 1

noguièr, noièr terme occitan du noyer, du latin nocarius Nouguière, Noyers-sur-Jabron 1

Page 102: les forets anciennes de mediterranées_BD

Racines Signification Exemples de toponymes existants en

Méditerrané français Antécédent

agricole Antécédent

boisé Antécédent

forestier Protection probable

nova cella du latin, nouveau monastère Niozelles 1

novas, novaliat terme latin signifiant nouveau et utilisé pour désigner des terres nouvellement défrichées

Noves, Noailles, Nouailles 1

oliveda, olivet, oliveirada désigne les oliveraies L'olivet, olivière 1

olivetta terme provençal désignant une oliveraie l'olivette 1

olivier désignation directe l'Olivier 1

òlme, òrme, òume terme occitan de l'orme, du latin ulmus Les Aumades, col du Bel-Homme (altération classique et problable de bel òrme), Font de l'Orme, Notre-Dame-de-l'Ormeau

1

òrt terme occitan dérivé du latin hortus, jardin La Font des Horts 1

paisnagium, pasnadium, pasnagium

Désignation du bois, probablement mis en défens pour le pâturage 1 ?

parc, parcus Désignation du bois, probablement mise en défens de type parc à gibier ou réserve de chasse

1 ?

perièr terme occitan du poirier, du latin pira, attention ne pas confondre avec peirièr "pierrier, carrière de pierre"

Le Périer-Redon (poirier rond) 1

perussièr terme provencal avec le suffixe péjoratif "us" désignant le poirier sauvage col du Pérus 1 ?

pettia terme du latin populaire, désignant un morceau, parcelle de terre La Grande Pièce 1

pinèda, pinatèla teme occitan de la pinède, du latin pinus (deuxième terme, "lieu planté de pin")

Pin-de-la-Lègue, Pinatella, Pinea 1

pourcièu, poucièu terme occitan, désignant un "toit à porcs" ou une "cabane sommaire pour les porcs"

Pourcieux 1

prat, prada, pradèl, pradèu termes occitans dérivés du latin pratum (prairie) Pra-Loup, Praguillen, Pra-Soubiran, Prads, les pradels, Pradet, Pradon, Pramousquier

1

randa, randura teme occitan désignant la haie La rande, le randon 1

raye, raie référence à rayer, arracher, dessoucher, mode de défrichement pour mettre les racines à nu

Le Rayee, Rayet

1

redòrta, redòrtièr, redòrtièra terme occitan désignant, une branche souple servant à former des liens, donc probablement présence d'une saulaie

Redortiers 1

rimar terme occitan signifiant brûler La Grande Rimade 1

Rore, rove, rovet, roet, rovièra termes provencaux désignant le chêne rouvre Le bois du Rouet, Le Rouret, Rouvière, La Rouvière, Les Rouvières, Le Rove, Valderoure (vallée des chênes)

1

saltus terme occitan signifiant brousailles, et bois où les troupeaux vont pacager Sault, Saut-des-français, Saut du Capelan 1?

sambuc, sampichièr désigne le sureau, du latin sambucus Grand-Sambuc 1

sauç désigne le saule, du latin salix Collet des Sausses, Sausset-les-Pins, Sauze, le Sauze 1

Secale + aria, terme latin, culture de seigle Saint Zacharie, Les Ségalières 1

selve, serve, sauve du latin silva Les Sauves, La Séuve 1

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Racines Signification Exemples de toponymes existants en

Méditerrané français Antécédent

agricole Antécédent

boisé Antécédent

forestier Protection probable

silva terme occitan signifiant forêt

Sauvebonne, Sauvechane (essence dominante), Sauve clare (forêt clairsemée), Selves, Les Selves, bois de la Séouve, Sommet de séouve, abbaye de Silvacane (bémol, sens pas assuré)

1

sòrbièr désigne le sorbier (ou cormier), du latin sorbus Sorbière ? 1

suvièr terme occitan désigne le chêne-liège, du latin suber col des Suvières 1

tamarix terme latin, "osier du bord des eaux" Tamaris, Tamary 1

taradel terme provençal de l'alaterne, du latin alaternus Taradeau 1 ?

Tasso, tassu Toponymie de l'If en Corse 1

telh terme occitan pour tilleul, du latin tilia Le Teil 1

Touch, touech, tauch Toponymie de l'If en Pyrénée, Languedoc-Roussillon, Aquitaine 1

vaisse teme occitan désignant le coudrier (noisettier) La Vayssière ? 1

verdièr, verdièra terme occitan signifiant verger, du latin viridiarium La Verdière 1

vergièr terme provençal désignant un verger, mais parfois plus précisément un lieu planté d'oliviers

Le Verger 1

vèrn, vèrnhe, vergne, verna en langue d'oc, désigne l'aulne, dérivé de la racine celtique vern La verna, les Vernades, la chartreuse de la Verne, le Vernet, les Vernes

1

verquièra terme occitan désignant un terrain clos près d'une ferme, une terre cultivée Verquières 1

vidauba terme provençal du latin vitis alba, la clématite Vidauban 1

Vigne Peu de termes spécifiques pour la vigne ou s'apparente au paysage agraire… ou alors citée directement

Notre-Dame-d'Entrevignes, Le Vignal, Vignaubière (vinha aubièra, du latin vinea albulis, raisin blanc)

1

warenne, waranna, warennie, warendia, warenna

Désignation du bois, probablement mis en défens

1 ?

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Annexe 10. Prélèvements par la chasse

Evolution des prélèvements par la chasse des quatres principaux mammifères

Figure 1. Prélèvements des grands mammifères dans le département des Alpes-de-Haute-Provence de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Figure 2. Prélèvements des grands mammifères dans le département des Hautes-Alpes de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

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Figure 3. Prélèvements des grands mammifères dans le département des Alpes-maritimes de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Figure 4. Prélèvements des grands mammifères dans le département des Bouches-du-Rhône de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Figure 5. Prélèvements des grands mammifères dans le département du Var de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Page 106: les forets anciennes de mediterranées_BD

Figure 6. Prélèvements des grands mammifères dans le département du Vaucluse de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Figure 7. Prélèvements des grands mammifères dans le département de l'Aude de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Figure 8. Prélèvements des grands mammifères dans le département du Gard de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Page 107: les forets anciennes de mediterranées_BD

Figure 9. Prélèvements des grands mammifères dans le département de Hérault de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Figure 10. Prélèvements des grands mammifères dans le département de la Lozère de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Figure 11. Prélèvements des grands mammifères dans le département des Pyrénées Orientales de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Page 108: les forets anciennes de mediterranées_BD

Figure 12. Prélèvements des grands mammifères dans le département de la Corse du Sud de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Figure 13. Prélèvements des grands mammifères dans le département de Haute-Corse de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Page 109: les forets anciennes de mediterranées_BD

Figure 14. Prélèvements des grands mammifères dans le département de l’Ardèche de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Figure 15. Prélèvements des grands mammifères dans le département de la Drôme de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Page 110: les forets anciennes de mediterranées_BD

Pression de chasse

Tableau 1. Pression de chasse pour le cerf, le chevreuil et le chamois dans l’écorégion méditerranéenne (sources ONCFS pour les prélèvements et IFN pour les surfaces forestières).

Prélèvements de Cerf élaphe pour la saison 2007-2008

Prélèvements de Chevreuil pour la saison

2007-2008

Prélèvements de Chamois pour la saison

2007-2008 Département

/Région

Surface forestière

(km²) nombre

par km² de forêt

nombre par km² de

forêt nombre

par km² de forêt

Alpes de Haute Provence 3440 377 0,11 3516 1,02 1228 0,36

Hautes Alpes 1940 543 0,28 2119 1,09 1650 0,85

Alpes Maritimes 2250 1074 0,48 2430 1,08 1595 0,71

Bouches du Rhône 1090 0 - 89 0,08 0 -

Var 3520 10 <0,01 3130 0,89 27 0,01

Vaucluse 1320 141 0,11 1041 0,79 30 0,02

Région PACA 13560 2145 0,16 12325 0,91 4530 0,33

Aude 1810 200 0,11 2109 1,17 0 -

Gard 2170 81 0,04 1875 0,86 0 -

Hérault 2030 95 0,05 2338 1,15 0 -

Lozère 2320 761 0,33 3244 1,40 0 -

Pyrénées Orientales 1410 715 0,51 1631 1,16 0 -

Région Languedoc-Roussillon

9740 1852 0,19 11197 1,15 0 -

Ardèche 2530 0 - 5292 2,09 0 -

Drôme 2850 652 0,23 4705 1,65 611 0,21

Région Rhône-Alpes 5380 652 0,12 9997 1,86 611 0,11

Corse du Sud 2250 0 - 0 - 0 -

Haute Corse 1770 0 - 0 - 0 -

Région Corse 4020 0 0 0

Ecorégion Méditerranée 32700 4649 0,14 33519 1,03 5141 0,16

Page 111: les forets anciennes de mediterranées_BD

Tableau 2. Pression de chasse pour l’isard et le sanglier dans l’écorégion méditerranéenne (sources ONCFS pour les prélèvements et IFN pour les surfaces forestières).

Prélèvements de Isard pour la saison

2007-2008

Prélèvements de Sanglier pour la saison

2007-2008 Département

/Région

Surface forestière (km²)

nombre par km² de forêt

nombre par km² de

forêt

Alpes de Haute Provence 3440 - 6270 1,82

Hautes Alpes 1940 - 2320 1,20

Alpes Maritimes 2250 - 6558 2,91

Bouches du Rhône 1090 - 3200 2,94

Var 3520 - 14107 4,01

Vaucluse 1320 - 3954 3,00

Région PACA 13560 - 36 409 2.68

Aude 1810 51 0,03 13744 7,59

Gard 2170 - 20994 9,67

Hérault 2030 - 17044 8,40

Lozère 2320 - 6659 2,87

Pyrénées Orientales 1410 898 0,64 10140 7,19

Région Languedoc-Roussillon

9740 949 0.10 68 581 7,04

Ardèche 2530 - 19313 7,63

Drôme 2850 - 9980 3,50

Région Rhône-Alpes 5380 - 29293 5,44

Corse du Sud 2250 - 9161 4,07

Haute Corse 1770 - 17900 10,11

Région Corse 4020 - 27061 6,73

Ecorégion Méditerranée 32700 949 - 161344 4,93

Page 112: les forets anciennes de mediterranées_BD

Tableau 3. Pression de chasse pour la saison 1998-1999 pour quelques oiseaux forestiers dans l’écorégion méditerranéenne (sources ONCFS pour les prélèvements et IFN pour les surfaces forestières).

Prélèvements du pigeon ramier Prélèvements des turdidés Prélèvements de bécasse Prélèvements de tourterelle des

bois et turque Département

Surface forestière

(km²) en milliers Individus/km² en milliers Individus/km² en milliers Individus/km² en milliers Individus/km²

Alpes-de-Haute-Provence 3440 12,0 3,5 116,3 33,8 15,8 4,6 1,5 0,4

Hautes-Alpes 1940 3,1 1,6 36,8 19,0 1,5 0,8 0,7 0,4

Alpes-Maritimes 2250 9,6 4,3 87,4 38,8 7,4 3,3 0,5 0,2

Bouches-du-Rhône 1090 38,8 35,6 260,3 230,8 15,0 13,8 10,1 9,3

Var 3520 33,9 9,6 384,6 109,3 33,3 9,5 3,7 1,1

Vaucluse 1320 15,1 11,4 264,7 200,5 11,8 8,9 6,30 4,8

Région Paca 13560 112,5 8,3 1150,1 84,8 84,8 6,3 22,8 1,7

Aude 1810 19,0 10,5 65,5 36,2 8,4 4,6 4,2 2,3

Gard 2170 23,1 10,6 224,1 103,3 5,7 2,6 25,9 11,9

Hérault 2030 44,0 21,7 254,5 125,4 6,9 3,4 10,3 5,1

Lozère 2320 2,5 1,1 34,8 15,0 8,6 3,7 0,3 0,1

Pyrénées-Orientales 1410 13,4 9,5 60,0 42,6 1,0 0,7 3,3 2,3

Région Languedoc 9740 102,0 10,5 638,9 65,6 30,6 3,1 44 4,5

Ardèche 2530 3,9 1,5 45,8 18,1 3,4 1,3 0,8 0,3

Drôme 2850 12,6 4,4 179,2 62,9 5,3 1,9 6 2,1

Région Rhône-Alpes 5380 16,5 3,1 225,0 41,8 8,7 1,6 6,8 1,3

Région Corse 4020 93,4 23,2 224,7 55,9 19,2 4,8 4,3 1,1

Ecorégion méditerranéenne 32700 324,4 9,9 2238,7 68,5 143,3 4,4 77,9 2,4

Page 113: les forets anciennes de mediterranées_BD

Le prélèvement par la chasse : le modèle « sanglier »

Figure 16. Les prélèvements annuels de sanglier dans les départements de la Région PACA de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Figure 17. Les prélèvements annuels de sanglier dans les départements de la Région Languedoc-Roussillon de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Figure 18. Les prélèvements annuels de sanglier dans les départements de la Région Corse de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Page 114: les forets anciennes de mediterranées_BD

Figure 19. Les prélèvements annuels de sanglier dans les départements de la Région Rhône-Alpes de 1973 à 2007 (sources ONCFS).

Page 115: les forets anciennes de mediterranées_BD

Taux de réalisation des plans de chasse : le cas du chevreuil

Figure 20. Attributions et réalisations des plans de chasse annuels du chevreuil pour le département des Alpes de Haute-Provence (sources ONCFS).

Figure 21. Attributions et réalisations des plans de chasse annuels du chevreuil pour le département des Hautes Alpes (sources ONCFS).

Page 116: les forets anciennes de mediterranées_BD

Figure 22. Attributions et réalisations des plans de chasse annuels du chevreuil pour le département des Alpes-Maritimes (sources ONCFS).

Figure 23. Attributions et réalisations des plans de chasse annuels du chevreuil pour le département des Bouches du Rhône (sources ONCFS).

Figure 24. Attributions et réalisations des plans de chasse annuels du chevreuil pour le département du Var (sources ONCFS).

Page 117: les forets anciennes de mediterranées_BD

Figure 25. Attributions et réalisations des plans de chasse annuels du chevreuil pour le département du Vaucluse (sources ONCFS).

Figure 26. Attributions et réalisations des plans de chasse annuels du chevreuil pour le département de l'Aude (sources ONCFS).

Figure 27. Attributions et réalisations des plans de chasse annuels du chevreuil pour le département du Gard (sources ONCFS).

Page 118: les forets anciennes de mediterranées_BD

Figure 28. Attributions et réalisations des plans de chasse annuels du chevreuil pour le département de l'Hérault (sources ONCFS).

Figure 29. Attributions et réalisations des plans de chasse annuels du chevreuil pour le département de la Lozère (sources ONCFS).

Figure 30. Attributions et réalisations des plans de chasse annuels du chevreuil pour le département des Pyrénées Orientales (sources ONCFS).

Page 119: les forets anciennes de mediterranées_BD

Figure 31. Attributions et réalisations des plans de chasse annuels du chevreuil pour le département de l'Ardèche (sources ONCFS).

Figure 32. Attributions et réalisations des plans de chasse annuels du chevreuil pour le département de la Drôme (sources ONCFS).

Page 120: les forets anciennes de mediterranées_BD

Annexe 11. Introduction et renforcements de populations d’espèces gibiers dans l’écorégion

NB. Nous reproduisons ici la note faisant le point sur la question transmise par Robert Corti en 2009.

Robert CORTI / Office national de la chasse et de la faune sauvage / Micropolis – 05000 GAP

INTRODUCTIONS, RÉINTRODUCTIONS ET RENFORCEMENTS

DE POPULATIONS D’ONGULÉS DE MONTAGNE

DANS LE SUD-EST DE LA FRANCE

RÉGION LANGUEDOC-ROUSSILLON

(Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Lozère, Gard)

Ongulés de montagne présents :

- Isard des Pyrénées (Rupicapra pyrenaica pyrénaica),

- Mouflon méditerranéen (Ovis gmelini musimon x Ovis sp.),

- Mouflon de Corse (Ovis gmelini musimon).

Répartition géographique et populations :

Isard des Pyrénées :

- présent dans les Pyrénées-Orientales (66) et l’Aude (11) ; - 12 populations réparties sur 170000 ha, dont 4 sont inter-départementales (66/09 et 66/11) - effectif total estimé à 7200 isards au minimum ; - origine des populations : naturelle.

Mouflon méditerranéen :

- présent dans les cinq départements de la région (66, 11, 34, 30 et 48)

- 10 populations (dont 5 sont inter-départementales) réparties sur 78600 ha ;

- effectif total estimé à 3750 mouflons au minimum ; - origine des populations : toutes les populations actuellement présentes résultent d’une introduction (voir détail au tableau 1).

Page 121: les forets anciennes de mediterranées_BD

Mouflon de Corse :

- présent dans le seul département des Pyrénées-Orientales (66) ;

- une seule population : massif de Très Estelles, 120 têtes au minimum ;

- origine : introduction réalisée en 1999 à partir de 24 individus repris dans l’enclos domanial de Cadarache (13). Les mouflons détenus dans cet enclos depuis 1935 sont de souche pure corse.

RÉGION PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR

(Hautes-Alpes, Alpes de Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Var, Vaucluse, Bouches-du-Rhône)

Ongulés de montagne présents :

- Chamois des Alpes (Rupicapra rupicapra rupicapra) ;

- Mouflon méditerranéen (Ovis gmelini musimon x Ovis sp.) ;

- Mouflon de Corse (Ovis gmelini musimon) ;

- Bouquetin des Alpes (Capra ibex ibex).

Répartition géographique et populations :

Chamois des Alpes :

- présent dans les six départements de la région (04, 05, 06, 13, 83 et 84)

- 86 populations (dont 14 sont inter-départementales) réparties sur 890000 ha ;

- effectif total estimé 42500 chamois au minimum ; - origine des populations : toutes les populations actuellement présentes sont naturelles à l’exception de celles des massifs du Cheiron (06), du Mont Vial-Mont Brune (06), de Céuse-Aujour (05) et de la Sainte-Beaume (83). Les trois premières sont des populations naturelles qui ont fait l’objet d’un renforcement des effectifs par des lâchers. La quatrième est une réintroduction. Le détail des lâchers figure dans le tableau 2.

Mouflon méditerranéen :

- présent dans les six départements de la région (04, 05, 06, 03, 83 et 84)

- 24 populations (dont 6 sont inter-départementales) réparties sur 189600 ha ;

- effectif total estimé à 6100 têtes au minimum ; - origine des populations : 21 des colonies présentes résultent d’une introduction (voir détail au tableau 1). Les trois autres se sont constituées spontanément, par essaimage d’individus issus de colonies introduites.

Mouflon de Corse :

- présent dans le seul département des Alpes de Haute-Provence (04) ;

- une seule population, dite des « Graves-Clamensane », estimée 120 têtes au minimum ;

- origine : introduction réalisée de 1988 à 1997 à partir de 44 sujets repris dans l’enclos domanial de Cadarache (13).

Page 122: les forets anciennes de mediterranées_BD

Bouquetin des Alpes :

- présent dans les départements des Hautes-Alpes (05), des Alpes de Haute-Provence (04) et des Alpes-Maritimes (06) ;

- 12 populations (dont 3 sont inter-départementales) réparties sur 75000 ha ;

- effectif total estimé à 1500 bouquetins au minimum ; - origine : 6 populations résultent d’une réintroduction (voir détails au tableau 3). Les 6 autres sont des

populations qui se sont constituées spontanément par essaimage à partir de colonies réintroduites. Celle du Haut-Guil (05) a fait l’objet d’un renforcement de ses effectifs par des lâchers.

CORSE

(Haute-Corse, Corse du Sud)

Ongulés de montagne présents :

- Mouflon de Corse (Ovis gmelini musimon), en Haute-Corse et en Corse du Sud.

Répartition géographique et populations :

L’île compte aujourd’hui deux populations « naturelles », l’une établie au Monte Cinto (500 têtes au minimum sur 53000 ha) , l’autre à Bavella (400 têtes au minimum sur 29800 ha).

DRÔME

(RÉGION RHÔNE-ALPES)

Ongulés de montagne présents :

- Chamois des Alpes (Rupicapra rupicapra rupicapra) ;

- Mouflon méditerranéen (Ovis gmelini musimon x Ovis sp.) ;

- Bouquetin des Alpes (Capra ibex ibex).

Répartition géographique et populations :

Chamois des Alpes :

- 22 populations (dont 8 sont inter-départementales) réparties sur 233000 ha ;

- effectif total estimé 4400 chamois au minimum ; - origine des populations : naturelle

Mouflon méditerranéen :

- 2 populations (dont une est inter-départementale) réparties sur 24500 ha ;

- effectif total estimé à 220 têtes au minimum ; - origine des populations : les deux populations actuellement présentes dans ce département résultent d’une introduction (voir détail au tableau 1).

Page 123: les forets anciennes de mediterranées_BD

Bouquetin des Alpes :

- 2 populations (inter-départementales), l’une dite du Haut Plateau du Vercors (10000 ha ; 300 têtes au minimum), l’autre dans les Gorges de la Bourne (1100 ha ; une trentaine d’individus).

- origine des populations : réintroductions

ARDÈCHE

(RÉGION RHÔNE-ALPES)

Aucun Ongulé de montagne n’est à ce jour présent dans ce département

Page 124: les forets anciennes de mediterranées_BD

Tableau 1. Mouflon

LACHERS

POPULATION

ANNEE NOMBRE PROVENANCE

1959 5 CHAMBORD

1962 5 CHAMBORD 1. PARPAILLON (04/05)

TOTAL 10

1988 5 CADARACHE

1991 5 CADARACHE

1995 9 CADARACHE

1996 12 CADARACHE

1997 13 CADARACHE

2. LES GRAVES-CLAMENSANE (04)

TOTAL 44

1976 18 PARPAILLON

1977 17 PARPAILLON

1979 25 PARC NATIONAL DES CEVENNES 5. LES DOURBES-BLEONE

TOTAL 50

1973 6 PARPAILLON

1976 2 PARPAILLON 3. BOUCHIER (04)

TOTAL 8

1976 3 PARPAILLON

1977 1 PARPAILLON

1978 5 PARPAILLON

1980 1 PARPAILLON

1989 13 RESERVE DU CAROUX-ESPINOUSE

1990 10 RESERVE DU CAROUX

1991 8 RESERVE DU CAROUX

1992 15 RESERVE DU CAROUX

4. SOURRIBES (04)

TOTAL 56

1976 11 RESERVE DES BAUGES

1977 13 RESERVE DES BAUGES 9. GRAND AREA (05)

TOTAL 24

1973 4 CADARACHE

1973 2 RESERVE DES BAUGES

1974 2 RESERVE DES BAUGES

1975 3 RESERVE DES BAUGES

10. BEAL TRAVERSIER (05)

TOTAL 11

Page 125: les forets anciennes de mediterranées_BD

1958 10 CHAMBORD

1961 3 RESERVE DES BAUGES

1984 8 CADARACHE

1986 8 CADARACHE

12. CHAUDUN (05)

TOTAL 29

1962 4 CHAMBORD

1962 7 RESERVE DES BAUGES 6. HAUTE-TINEE (06)

TOTAL 11

1950 6 CHAMBORD

1950 4 CADARACHE

1952 1 CADARACHE

1955 8 RESERVE DES BAUGES

15. MERCANTOUR-VESUBIE (06)

TOTAL 19

1987 2 RESERVE DES BAUGES

1988 15 RESERVE DES BAUGES

1988 9 RESERVE DU CAROUX-ESPINOUSE 16. UTELLE (06)

TOTAL 26

1980 26 PARC NATIONAL DES CEVENNES

1982 3 PARC NATIONAL DES CEVENNES

1983 5 PARC NATIONAL DES CEVENNES

1986 8 RESERVE DES BAUGES

1986 14 RESERVE DES BAUGES

1987 2 RESERVE DU CAROUX-ESPINOUSE

1988 11 RESERVE DES BAUGES

1989 13 RESERVE DU CAROUX-ESPINOUSE

17. ESTERON (06/04)

TOTAL 82 RESERVE DU CAROUX-ESPINOUSE

1989 6 INCONNUE 19. DEMANDOLS (06)

TOTAL 6

18. MONT AGEL (06) 1980/85 ? INTRODUCTION ACCIDENTELLE

1969 11 RESERVE DES BAUGES

1975 4 RESERVE DU CAROUX-ESPINOUSE

1976 4 RESERVE DU CAROUX-ESPINOUSE

1977 2 RESERVE DU CAROUX-ESPINOUSE

48. SERRE DE CUCUGNAN(11/66)

TOTAL 21

1966 7 CHAMBORD

1969 6 RESERVE DES BAUGES 59. GORGES DU TARN (48/12)

TOTAL 13

1962 ? INTRODUCTION ACCIDENTELLE 20. FORET DOMANIALE DE CADARACHE (13)

1989 ? INTRODUCTION ACCIDENTELLE

1956 8 CHAMBORD 22. FORET DE LENTE (26)

TOTAL 8

Page 126: les forets anciennes de mediterranées_BD

1954 6 CADARACHE

1955 4 CADARACHE

1955 14 CHAMBORD

1991 5 RESERVE DU CAROUX-ESPINOUSE

66. AIGOUAL (30)

TOTAL 29

1956 4 CADARACHE

1959 4 CADARACHE

1960 5 TCHECOSLOVAQUIE

1960 6 CHAMBORD

67. MASSIF DU CAROUX-ESPINOUSE (34/81)

TOTAL 19

Page 127: les forets anciennes de mediterranées_BD

LACHERS

POPULATION

ANNEE NOMBRE PROVENANCE

1966 5 CHAMBORD

1975 6 RESERVE DU CAROUX-ESPINOUSE

1976 4 RESERVE DU CAROUX-ESPINOUSE 68. SAINTE-ENIMIE (48)

TOTAL 15

1978 10 PARC NATIONAL DES CEVENNES

1979 3 PARC NATIONAL DES CEVENNES 69. MONTS DE MARS (48)

TOTAL 13

1957 12 CHAMBORD

1958 1 CHAMBORD

1986 16 RESERVE DU CAROUX-ESPINOUSE

1991 6 RESERVE DU CAROUX-ESPINOUSE

46. CARLIT (66/09)

TOTAL 35

1976 6 RESERVE DU CAROUX-ESPINOUSE

1982 22 CARLIT 52. PUIGMAL-CARANCA-CANIGOU (66)

TOTAL 28

1991 7 RESERVE DU CAROUX-ESPINOUSE

1992 13 RESERVE DU CAROUX-ESPINOUSE 53. MADRES (66/11)

TOTAL

1957 8 CHAMBORD 54. VALLESPIR (66)

TOTAL 8

1961 10 CHAMBORD

1963 2 CADARACHE

1964 7 CHAMBORD 44. MONT VENTOUX (26/84)

TOTAL 19

1990 3 ENCLOS PARTICULIER A LAVALDENS (38)

1991 2 ENCLOS PARTICULIER A LAVALDENS (38)

13. LA SALETTE (05/38)

TOTAL 5

1998 10 INCONNUE 14. CUGULET-PIC D’ESCREINS (05)

TOTAL

21. GRAND SAMBUC (13) ? ? INTRODUCTION ACCIDENTELLE

42. MONTAGNE D’ARTIGUES (83) 1995 ? INTRODUCTION ACCIDENTELLE

43. MONTAGNE DE MONTADOS (83) 2001 ? INTRODUCTION ACCIDENTELLE

1999 24 CADARACHE 55. TRES ESTELLES (66)

TOTAL 24

Page 128: les forets anciennes de mediterranées_BD

Tableau 2. Chamois

LACHERS

POPULATION

ANNEE NOMBRE PROVENANCE

1984 1 PARC NATIONAL DU MERCANTOUR

1985 18 PARC NATIONAL DU MERCANTOUR

1986 1 PARC NATIONAL DU MERCANTOUR

1988 20 PARC NATIONAL DU MERCANTOUR

MASSIF DU CHEIRON (06)

TOTAL 40

1991 8 PARC NATIONAL DU MERCANTOUR

1992 9 PARC NATIONAL DU MERCANTOUR

1992 7 RESERVE NATIONALE DES BAUGES MASSIF DE MONT VIAL-MONT BRUNE (06)

TOTAL 24

1995 11 PARC NATIONAL DES ECRINS

1996 16 PARC NATIONAL DES ECRINS

1997 2 PARC NATIONAL DES ECRINS MASSIF DE CEUSE-AUJOUR (05)

TOTAL 29

2005 6 PARC NATIONAL DU MERCANTOUR

2006 11 PARC NATIONAL DU MERCANTOUR MASSIF DE LA SAINTE-BEAUME (83)

TOTAL 17

Page 129: les forets anciennes de mediterranées_BD

Tableau 3. Bouquetin

LACHERS

POPULATION

ANNEE NOMBRE PROVENANCE

1959 2 RESERVE FEDERALE MONT PLEUREUR (CH)

1960 4 PARC ZOOLOGIQUE DE BERNE (CH) 10. CERCES-GALIBIER (05)

TOTAL 6

1987 13 PARC NAT. DE L’ARGENTERA (ITALIE)

1990 10 PARC NAT. DE L’ARGENTERA (ITALIE)

1994 8 PARC NAT. DE L’ARGENTERA (ITALIE)

2005 2 RESERVE DE BELLEDONNE (38)

24. TOURS DU LAC D’ALLOS (04/06)

TOTAL 33

1989 15 PARC NAT. DE L’ARGENTERA (ITALIE) 23. BACHELARD (04)

TOTAL 15

1994 7 PARC NATIONAL DE LA VANOISE

1995 23 PARC NATIONAL DE LA VANOISE 21. VIEUX CHAILLOL-SIRAC (05)

TOTAL 30

1995 10 PARC NATIONAL DE LA VANOISE

1995 10 PARC NATIONAL DU MERCANTOUR 26. SAINT-OURS (04)

TOTAL 20

2005 14 RESERVE DE BELLEDONNE (38) 28. GIALORGUES-MOUNIER (06)

TOTAL 14

1995 12 PARC NATIONAL DE LA VANOISE

1998 14 PARC NATIONAL DE LA VANOISE 22. HAUTE VALLEE DU GUIL (05) (renforcement)

TOTAL 28

1989 16 PARC NATIONAL DE LA VANOISE

1990 12 PARC NATIONAL DE LA VANOISE 18. HAUT PLATEAU DU VERCORS (26/38)

TOTAL 28

2000 15 PARC NATIONAL DE LA VANOISE 20. GORGES DE LA BOURNE (26/38)

TOTAL 15

Page 130: les forets anciennes de mediterranées_BD

Résumé. La Méditerranée est l’écorégion française qui a subi les plus anciennes et les plus vastes

transformations de son boisement. Les forêts âgées ou anciennes y sont rares, isolées et souvent cantonnées

aux zones peu accessibles dans les arrière-pays. Par contre, depuis quelques décennies, de nouvelles forêts

sont en cours d’installation, de vieillissement et de restructuration rapide suite à l’abandon de certaines

pratiques agricoles et forestières passées. Il nous donc paru important, en complément de l’étude de la

naturalité actuelle exprimée (voir Lorber et Vallauri 2007), d’explorer l’empreinte humaine actuelle et passée et

son impact sur la biodiversité actuelle. L’évaluation de l’empreinte humaine nécessite l’analyse de multiples

critères forestiers tels que le rajeunissement des boisements, leur allochtonie, les perturbations du

fonctionnement et la simplification de leur structure, mais également des critères en relation avec les multiples

autres sources potentielles d’impacts tels les pollutions, les prélèvements (bois, chasse), la fragmentation par

les aménagements et les infrastructures… Ce rapport est une application régionale de la réflexion sur la

naturalité et l’empreinte humaine sur les forêts (Vallauri 2007). Elle tente une synthèse de la question en

Méditerranée française, explore certains des indicateurs possibles et discute des outils méthodologiques

nécessaires à approcher les particularités régionales. L’analyse est développée à plusieurs échelles pertinentes

en termes de gestion (écorégion, régions, massifs ou sites protégés). A l’échelle régionale, il est fait

notamment appel aux données de l’Inventaire Forestier National pour renseigner des indicateurs de

jeunes futaies et de non indigénat. A des échelles plus fines, des listes d’espèces allochtones

sont ébauchées. L’analyse de dix massifs forestiers protégés enrichie le débat sur la

restauration de la naturalité des forêts, ainsi que l’identification des menaces

découlant de l’empreinte humaine d’aujourd’hui.

Daniel Vallauri

WWF-France

6 rue des Fabres13001 Marseille

Tél. : +33 (0)4 96 11 69 40Fax : +33 (0)4 96 11 69 [email protected]

Les forêts anciennes de Méditerranée. 2. Critères et indicateurs d’empreinte humaine

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Cette étude a été réalisée : - avec la participation financière du MEEDDAT,

dans le cadre de la convention MEDAD/WWF 2007,programme « Naturalité des forêts méditerranéennes ».

- dans le cadre du partenariat entre Tetra Pak et WWF sur la “Protection des forêts méditerranéennes”.