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Les nouveaux traitements contre l’hépatite C (bocéprévir et télaprévir) Interview de Cyril Kudjawu, écoutant et expert médical à Hépatites Info Service *** HIS : Contre le VHC, quel est l’intérêt des nouvelles molécules - le bocéprevir et le télaprévir - par rapport aux traitements actuels, l’interféron et la ribavirine ? Cyril Kudjawu : Plusieurs intérêts. Ces deux molécules permettront de guérir davantage de patients atteints d’hépatite C que ne le font l’interféron et la ribavirine. Elles permettront de traiter et d’éradiquer un nombre plus important de génotype 1 du virus de l’hépatite C. Elles augmenteront le taux de guérison de l’hépatite C car elles ont montré une amélioration de la réponse virologique soutenue (RVS) de 20 % à 30 % chez les patients rechuteurs ou non répondeurs à un premier traitement standard à l’interféron et la ribavirine. Chez les malades atteints d'une infection virale C de génotype 1 qui n'ont jamais été traités antérieurement, le taux de guérison est de 70 à 80 % comparés aux 50 % qu’on a avec l’interféron et la ribavirine. HIS : Le bocéprévir et le télaprévir s’adressent-ils à tous les malades souffrant d’une hépatite C ? Cyril Kudjawu : Malheureusement non. Ces traitements ne concerneront que les malades atteints du génotype 1 du virus de l’hépatite C parce que l’essai clinique qui a montré leur efficacité ne

Les nouveaux traitements contre l’hépatite C … · Les nouveaux traitements contre l’hépatite C (bocéprévir et télaprévir) Interview de Cyril Kudjawu, écoutant et expert

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Les nouveaux traitements contre l’hépatite C

(bocéprévir et télaprévir)

Interview de Cyril Kudjawu, écoutant et expert médical à Hépatites Info Service

***

HIS : Contre le VHC, quel est l’intérêt des nouvelles molécules - le bocéprevir et le télaprévir - par rapport aux traitements actuels, l’interféron et la ribavirine ?

Cyril Kudjawu : Plusieurs intérêts. Ces deux molécules permettront de guérir davantage de patients atteints d’hépatite C que ne le font l’interféron et la ribavirine. Elles permettront de traiter et d’éradiquer un nombre plus important de génotype 1 du virus de l’hépatite C. Elles augmenteront le taux de guérison de l’hépatite C car elles ont montré une amélioration de la réponse virologique soutenue (RVS) de 20 % à 30 % chez les patients rechuteurs ou non répondeurs à un premier traitement standard à l’interféron et la ribavirine. Chez les malades atteints d'une infection virale C de génotype 1 qui n'ont jamais été traités antérieurement, le taux de guérison est de 70 à 80 % comparés aux 50 % qu’on a avec l’interféron et la ribavirine.

HIS : Le bocéprévir et le télaprévir s’adressent-ils à tous les malades souffrant d’une hépatite C ?

Cyril Kudjawu : Malheureusement non. Ces traitements ne concerneront que les malades atteints du génotype 1 du virus de l’hépatite C parce que l’essai clinique qui a montré leur efficacité ne

s’est déroulé pour le moment que sur ce génotype-là. Il faut donc s’attendre à ce que l’autorisation de mise sur le marché de ce médicament-là soit dirigée uniquement vers le génotype 1 du VHC.

HIS : Ces molécules seront-elles associées à l’interféron et la ribavirine, ou les remplaceront-elles ?

Cyril Kudjawu : Dans l’essai thérapeutique qui a conduit aux résultats satisfaisants autorisant la mise sur le marché du médicament au début 2012, il s’agissait d’une combinaison avec les deux molécules existantes. Nous sommes alors en présence d’une trithérapie qui associe soit le bocéprévir à l’interféron et la ribavirine soit le télaprévir à l’interféron et la ribavirine.

HIS : La durée du traitement sera-t-elle réduite par rapport à l’interféron et la ribavirine ?

Cyril Kudjawu : Oui, c’est là également un des avantages de ces nouvelles molécules. La durée du traitement sera raccourcie de moitié, c’est-à-dire au lieu de 12 mois, elle passerait à 6 mois.

HIS : Quels sont les effets indésirables connus du bocéprévir et du télaprévir ?

Cyril Kudjawu : Aux effets secondaires connus du traitement de référence, interféron et ribavirine, s’ajoutent ceux des deux nouvelles molécules.

Pour rappel, le traitement de référence entrainent les effets secondaires suivants : une douleur locale et des rougeurs autour du point d’injection, un syndrome pseudo-grippal, des troubles digestifs, des difficultés psychologiques, des troubles du sommeil, une sécheresse cutanée et des muqueuses associée à des démangeaisons, une perturbation des composants du sang, des atteintes plus rares comme une chute temporaire des cheveux ou un

dysfonctionnement de la glande thyroïde observés au cours des essais cliniques.

Les effets secondaires les plus fréquemment rapportés sur le télaprévir sont la fatigue, l’anémie, les démangeaisons, et la survenue de rash cutané, c’est-à-dire des plaques rouges sur la peau.

Pour le bocéprévir, il s’agit de la fatigue, de fortes anémies, des vomissements, des nausées, des diarrhées, de la perte du sens du goût ou de l’altération du goût et des maux de tête.

Interview réalisée par Alain Miguet pour Hépatites Info Service

Pour plus d’infos sur les hépatites, appelez le 0 800 845 800 ou rendez-vous sur hepatites-info-service.org