7
Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 60 (2012) 5–11 Article original Les thymoregulateurs chez l’enfant et l’adolescent Mood stabilizers in child and adolescent A. Gramond a,, A. Consoli b , M. Maury a , D. Purper-Ouakil c,d a Service de médecine psychologique pour enfants et adolescents, hôpital St-Éloi, 80, avenue Augustin-Fliche, 34295 Montpellier, France b Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, AP–HP, hôpital Pitié-Salpêtrière, 47, boulevard de l’hôpital, 75013 Paris, France c Service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, AP–HP, hôpital Robert-Debré, 48, boulevard Sérurier, 75019 Paris, France d Équipe 1 « Analyse génétique et clinique des comportements addictifs et psychiatriques », centre psychiatrique et neurosciences, Inserm U675/U894, 2 ter, rue d’Alésia, 75014 Paris, France Résumé Les thymorégulateurs sont essentiellement utilisés en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent dans le traitement des troubles bipolaires (TB). L’existence du TB de type I chez l’adolescent est clairement établi. En revanche, la réalité nosographique des formes prépubères reste objet de controverses. Aujourd’hui, il est préconisé afin de différencier diverses formes phénotypiques de TB, de parler de dysrégulation émotionnelle sévère (DES ou trouble TDD) dans les formes qualifiées de phénotype large de TB. Ce point est d’ailleurs en discussion pour le DSM V. Cela est d’importance, étant donné les études les plus récentes allant dans le sens d’efficacité thérapeutique différente. Depuis dix ans, des essais thérapeutiques randomisés contrôlés en double insu que nous présentons ici sont réalisés avec des critères méthodologiques plus rigoureux. Plusieurs essais concernent ainsi les antipsychotiques (cf. article correspondant), mais il en existe encore très peu évaluant l’efficacité thérapeutique des thymorégulateurs (sels de lithium, antiépileptiques) dans cette indication. En revanche, concernant les effets secondaires, ceux-ci sont davantage explorés pour les antiépileptiques comparativement aux sels de lithium du fait de leur utilisation en neurologie dans le traitement de l’épilepsie. L’état actuel des connaissances et des études nous amène à rester très prudents quant à la prescription, chez des enfants prépubères, de ces molécules dans cette indication. Malgré un nombre d’études limitées et la nécessité de conduire d’autres études chez l’adolescent, ces molécules ont leur place avec les traitements psychothérapiques et mesures psycho-éducatives associées. © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Trouble bipolaire ; Enfant ; Adolescent ; Essais thérapeutiques ; Thymorégulateurs ; Antipsychotiques Abstract Background. In child and adolescent psychiatry, mood stabilizers are mainly prescribed for bipolar disorders (BD). Recognition of BD in adolescent is now clearly established. However, whether bipolarity exists in children is more controversial. To distinguish different clinical presentation in youth, it is recommended to use severe mood dysregulation (SMD) or temper dysregulation disorder (TDD) regarding previously called BD not otherwise specified. This point is currently in discussion for DSM 5. This distinction is very important as recent studies showed that treatment efficacy depends on diagnosis. Methods. We reviewed pharmacological treatment approaches for BD in children and adolescents focusing both on short-term efficacy, prevention of relapse and adverse effects. Results. We found 16 double blind randomized controlled trials (DBRCT) with rigorous methodological criteria assessing short-term efficacy of medications in BD in children and/or adolescents. Four used mood stabilizers (lithium, n = 2; valproate, n = 1; divalproate, n = 1; oxcarbamazepine, n = 1); eight second-generation antipsychotics (SGA); two compared divalproate with an SGA; one compared lithium, valproate and risperidone; and one combined divalproate plus quetiapine. We found at least one DBRCT showing superiority to placebo for lithium, valproate, as compared to SGA (aripiprazole, risperidone, quetiapine, olanzapine and ziprasidone). Finally, we found only one relapse prevention DBRCT comparing Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Gramond). 0222-9617/$ see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.neurenf.2011.08.001

Les thymoregulateurs chez l’enfant et l’adolescent

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Les thymoregulateurs chez l’enfant et l’adolescent

R

LcsetPdeLdp©

M

A

BiyoeMoRmnat

0d

Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 60 (2012) 5–11

Article original

Les thymoregulateurs chez l’enfant et l’adolescent

Mood stabilizers in child and adolescent

A. Gramond a,∗, A. Consoli b, M. Maury a, D. Purper-Ouakil c,d

a Service de médecine psychologique pour enfants et adolescents, hôpital St-Éloi, 80, avenue Augustin-Fliche, 34295 Montpellier, Franceb Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, AP–HP, hôpital Pitié-Salpêtrière, 47, boulevard de l’hôpital, 75013 Paris, Francec Service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, AP–HP, hôpital Robert-Debré, 48, boulevard Sérurier, 75019 Paris, France

d Équipe 1 « Analyse génétique et clinique des comportements addictifs et psychiatriques », centre psychiatrique et neurosciences,Inserm U675/U894, 2 ter, rue d’Alésia, 75014 Paris, France

ésumé

Les thymorégulateurs sont essentiellement utilisés en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent dans le traitement des troubles bipolaires (TB).’existence du TB de type I chez l’adolescent est clairement établi. En revanche, la réalité nosographique des formes prépubères reste objet deontroverses. Aujourd’hui, il est préconisé afin de différencier diverses formes phénotypiques de TB, de parler de dysrégulation émotionnelleévère (DES ou trouble TDD) dans les formes qualifiées de phénotype large de TB. Ce point est d’ailleurs en discussion pour le DSM V. Celast d’importance, étant donné les études les plus récentes allant dans le sens d’efficacité thérapeutique différente. Depuis dix ans, des essaishérapeutiques randomisés contrôlés en double insu — que nous présentons ici — sont réalisés avec des critères méthodologiques plus rigoureux.lusieurs essais concernent ainsi les antipsychotiques (cf. article correspondant), mais il en existe encore très peu évaluant l’efficacité thérapeutiquees thymorégulateurs (sels de lithium, antiépileptiques) dans cette indication. En revanche, concernant les effets secondaires, ceux-ci sont davantagexplorés pour les antiépileptiques comparativement aux sels de lithium du fait de leur utilisation en neurologie dans le traitement de l’épilepsie.’état actuel des connaissances et des études nous amène à rester très prudents quant à la prescription, chez des enfants prépubères, de ces moléculesans cette indication. Malgré un nombre d’études limitées et la nécessité de conduire d’autres études chez l’adolescent, ces molécules ont leurlace avec les traitements psychothérapiques et mesures psycho-éducatives associées.

2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

ots clés : Trouble bipolaire ; Enfant ; Adolescent ; Essais thérapeutiques ; Thymorégulateurs ; Antipsychotiques

bstract

ackground. – In child and adolescent psychiatry, mood stabilizers are mainly prescribed for bipolar disorders (BD). Recognition of BD in adolescents now clearly established. However, whether bipolarity exists in children is more controversial. To distinguish different clinical presentation inouth, it is recommended to use severe mood dysregulation (SMD) or temper dysregulation disorder (TDD) regarding previously called BD nottherwise specified. This point is currently in discussion for DSM 5. This distinction is very important as recent studies showed that treatmentfficacy depends on diagnosis.

ethods. – We reviewed pharmacological treatment approaches for BD in children and adolescents focusing both on short-term efficacy, prevention

f relapse and adverse effects.esults. – We found 16 double blind randomized controlled trials (DBRCT) with rigorous methodological criteria assessing short-term efficacy ofedications in BD in children and/or adolescents. Four used mood stabilizers (lithium, n = 2; valproate, n = 1; divalproate, n = 1; oxcarbamazepine,

= 1); eight second-generation antipsychotics (SGA); two compared divalproate with an SGA; one compared lithium, valproate and risperidone;BRCT showing superiority to placebo for lithium, valproate, as compared

nd one combined divalproate plus quetiapine. We found at least one D

o SGA (aripiprazole, risperidone, quetiapine, olanzapine and ziprasidone). Finally, we found only one relapse prevention DBRCT comparing

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (A. Gramond).

222-9617/$ – see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.oi:10.1016/j.neurenf.2011.08.001

Page 2: Les thymoregulateurs chez l’enfant et l’adolescent

6

la

CIo©

K

1

id(cLr[givpanmmdtcdcdrdpnpWpdtIptae

tmlpfmrs

A. Gramond et al. / Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 60 (2012) 5–11

ithium and divalproate. In sum, most studies refer to SGA short-term efficacy and trials remain too rare regarding mood stabilizers. However,nti-epileptics’ secondary effects are more evaluated compared with SGA or lithium because of their use in treating epilepsy.

onclusion. – Current state of data and recent studies bring us to stay very careful regarding use of mood stabilizers in pre-pubertal child with BD.n contrast, these treatments are indicated for adolescent BD in addition to psychotherapeutic treatment and educational care although the numberf studies is still limited.

2011 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

s; An

rectdc

2

é((lTmv

lstrès peu nombreuses, alors que récemment plusieurs études sur

eywords: Bipolar disorder; Child; Adolescent; Clinical trials; Mood stabilizer

. Introduction

En psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, la principalendication de prescription de traitements thymorégulateurs (selse lithium, anticonvulsivants) concerne les troubles bipolairesTB). Ces traitements peuvent être également indiqués dans leadre de troubles du comportement (cf. article correspondant).e TB de type I chez l’adolescent est aujourd’hui clairement

econnu ; sa prévalence est estimée à 0,1 % (1 % pour TB I et II)1,2]. En revanche, les TB chez l’enfant prépubère restent lar-ement controversés, même aux États-Unis [3]. À ce sujet, il estntéressant de rappeler que selon une étude américaine, la pré-alence du diagnostic de TB chez le sujet jeune a été multipliéear 40 en 10 ans [4]. Parallèlement, le nombre de publicationsvec la terminologie « mood stabiliser » est également expo-entiel dans la base de données Pubmed depuis la mise sur learché d’un célèbre thymorégulateur [5]. Les enjeux écono-iques et le rôle des laboratoires sont loin d’être négligeables,

’autant plus que l’efficacité de certains traitements médicamen-eux est démontrée chez le sujet adulte. Aujourd’hui, dans ceontexte de débats autour du TB chez l’enfant, la distinction deifférents phénotypes paraît plus que pertinente afin d’éviter desonfusions. Une majorité de cliniciens et de chercheurs dans ceomaine préfèrent utiliser la terminologie de Severe Mood Dys-egulation (SMD) [6] ou de Temper Dysregulation Disorder withysphoria (TDD) pour qualifier les enfants jeunes présentant unhénotype large de TB ou recevant la classification bipolaire-os selon le DSM IV-R. La terminologie de TDD vient d’êtreroposée par le DSM V Childhood and Adolescent Disordersork Group. Les plus récentes études portant sur ces enfants

résentant un SMD ou TDD confirment la nécessité de cetteistinction étant donné que les aspects génétiques, thérapeu-iques et de devenir paraissent les différencier nettement [7–11].l paraît donc extrêmement important de garder une certainerudence, notamment quant aux traitements pharmacologiqueshymorégulateurs chez l’enfant prépubère, d’autant plus qu’ilpparaît que plus l’enfant est jeune, plus il peut présenter desffets indésirables spécifiques.

Au début des années 2000, des recommandations sur leraitement pharmacologique du TB de type I, de l’épisode

aniaque ou mixte (selon les critères du DSM IV-R) chezes enfants et adolescents âgés de six à 17 ans ont été pro-osées [12], bien que des critiques aient été immédiatementormulées du fait de leur caractère adultomorphique et duanque de données issues d’essais méthodologiquement rigou-

eux dans cette tranche d’âge [13]. On peut les résumer commeuit :

l(

tipsychotics

concernant l’épisode aigu, un traitement de quatre à sixsemaines (ou huit pour le lithium) est recommandé. S’iln’existe pas de caractéristiques psychotiques, une mono-thérapie avec un thymorégulateur (lithium, divalproate,carbamazépine) ou un antipsychotique atypique (olanzapine,risperidone, quietapine) est recommandée ;en cas de réponse insuffisante, une deuxième molécule parmicelles-ci pourra être prescrite (plutôt association de deuxthymorégulateurs que d’un thymorégulateur et d’un antipsy-chotique atypique) ;

en cas de non-réponse aux différentes molécules ou de mau-vaise tolérance, un traitement par électroconvulsivothérapie(pour les adolescents seulement) ou clozapine (pour lesenfants et adolescents) est alors préconisé ;s’il existe des caractéristiques psychotiques, un traitementassociant un thymorégulateur et un antipsychotique estrecommandé ;

en cas de réponse partielle, une association de trois moléculesest alors préconisée, deux thymorégulateurs et un antipsycho-tique ;

en cas de non-réponse, un traitement par électroconvulsivo-thérapie ou clozapine est possible.

Aujourd’hui, et ce depuis la fin des années 2000, suite auxecommandations et critiques méthodologiques formulées alorst aux conséquences du Pediatric Act et de l’obligation d’étudehez l’enfant et l’adolescent pour l’industrie, il existe davan-age d’études avec une méthodologie rigoureuse permettant’évaluer l’efficacité thérapeutique de diverses molécules dansette pathologie chez le sujet jeune.

. Études d’efficacité

Selon des critères méthodologiques plus rigoureux, leschantillons cliniques sont plus homogènes en termes d’âgeenfants prépubères et/ou adolescents), de phénotype cliniqueTB de type I ou phénotype étroit ou TB II, TB-nos ou phénotypearge), les troubles comorbides (notamment abus de substances,DAH comorbide). Précédemment, les études avec des critèreséthodologiques moins rigoureux amenaient des résultats déce-

ants en termes d’efficacité thérapeutique [14,15].Pour cette revue sur l’efficacité des thymorégulateurs dans

’indication des TB, nous avons choisi les études randomi-ées, contrôlées versus placebo, en double insu. Elles restent

’efficacité des antipsychotiques en phase aiguë ont été publiéesTableau 1).

Page 3: Les thymoregulateurs chez l’enfant et l’adolescent

A.

Gram

ond et

al. /

Neuropsychiatrie

de l’enfance

et de

l’adolescence 60

(2012) 5–11

7

Tableau 1Essais contrôlés en double insu versus placebo chez l’enfant et l’adolescent présentant des troubles bipolaires (TB) : études d’efficacité en phase aiguë.

Études (année) n, âge (durée) Molécules Essai Critères inclusion Échelle Résultats

ThymorégulateursGeller (1998) 25, 12–18 ans (6 semaine) Lithium vs PBO Double insu contrôlé TB I, II, addiction CGAS K-SADS mood 46 % vs 8 % (p = .046)

NS avec K-SADS

Wagner (2009) 150, 10–17 ans (4 semaine) Divalproate (forme àlibération prolongée) vsPBO

Double insu contrôlé TB I YMRS NS

Wagner (2006) 116, 7–18 ans (7 semaine) Oxcarbamazepine vs PBO Double insu contrôlé TB I YMRS NS

Kowatch (non publié)a 116, 7–17 ans (8 semaine) Divalproate vs Lithium vsPBO

Double insu contrôlé TB I YMRS 56 % vs 41 % vs 30 %(p < .05 pour divalproate vsPBO)

AntipsychotiquesFindling (2009) 296, 10–17 ans (4 semaine) Aripiprazole 10 mg vs

30 mg vs PBODouble insu contrôlé TB I YMRS CGI 44,8 % vs 63,6 % vs 26,1 %

(p < .05)

Tohen (2007) 161, 12–17 ans (3 semaine) Olanzapine vs PBO Double insu contrôlé TB I YMRS CGI 48,6 % vs 22,2 % (p < .05)

Haas (2009) 169, 10–17 ans (3 semaine) Risperidone 0,5−2,5 mg vs3−6 mg vs PBO

Double insu contrôlé TB I YMRS CGI 59,2 % vs 63,3 % vs 26,3 %(p < .05)

Tramontina (2009) 43, enfants-adolescents(6 semaine)

Aripiprazole vs PBO Double insu contrôlé TB I + ADHD YMRS CGI 89 % vs 52 % (p < .05) ; NSTDAH

FDA 149 277, enfants-adolescents(3 semaine)

Quetiapine 400 mg vs600 mg PBO

Double insu contrôlé TB I YMRS CGI 55 % vs 56 % vs 28 %(p < .05)

A1281132 237, enfants-adolescents(4 semaine)

Ziprasidone vs PBO Double insu contrôlé TB I YMRS 62 % vs 35 % (p < .05)

Del Bello, non publié 166, enfants-adolescents(3 semaine)

Risperidone 2,5 mg vs 6 mgvs PBO

Double insu contrôlé TB I YMRS CGI 59 % vs 63 % vs 26 %(p < .05)

Delbello, 2009 32, 12−18 ans (8 semaine) Quetiapine vs PBO Double insu contrôlé Épisode dépressif (TB I) CDRS-R NS

Thymorégulateurs + antipsychotiques ou thymorégulateurs vs antipsychotiquesDel Bello (2002) 30, 12−18 ans (6 semaine) Divalproate + quetiapine vs

divalproate + placeboDouble insu contrôlé TB I traités par divalproate YMRS 87 % vs 53 % (p = .05)

Delbello (2006) 50, 12−18 ans (4 semaine) Divalproate vs quetiapine Double insu randomisé TB I YMRS NS

Pavuluri (2010) 66, 8−18 ans (6 semaine) Risperidone vs Divalproate Double insu randomisé TB I YMRS 78,1 % vs 45,5 % (p < .01)

NIMH-TEAM (non publié)b 210, 6−15 ans (8 semaine) Risperidone vs Lithium vsValproate

Double insu randomisé TB I CGI Mania 69 % vs 36 % vs 24 %(p < .05)

a Kowatch et al. Pediatric bipolar collaborative mood stabalizer trial. 54th annual meeting of the AACAP: Boston; 2007.b Damian McNamara. Communication Elsevier global medical news: (http://imng.com).

Page 4: Les thymoregulateurs chez l’enfant et l’adolescent

8 l’enfa

aclrpv(FàAc

2

luItdccTjGpgsS

dcesdptettecpg

2

2

iclmpd

IdéâmLrpcP

cclpselemgdgNdepa1drYc(

2

l1sps

mccbscseqdl

A. Gramond et al. / Neuropsychiatrie de

À noter qu’aux États-Unis, la Food and Drug Administrationutorise la prescription des sels de lithium dans le traitementuratif et prophylactique des épisodes maniaques ou mixte chezes adolescents âgés de plus de 12 ans (soit TB de type I). Plusécemment, est autorisée la prescription d’antipsychotiques aty-iques (risperidone, olanzapine, aripiprazole, quetiapine) et dualproate dans le traitement aigu de l’épisode maniaque/mixteTB I) chez l’adolescent uniquement (à partir de dix ans). Enrance, les sels de lithium ont l’AMM dans l’indication des TB

partir de 16 ans (traitement curatif et prévention des rechutes).ucune autre molécule n’a l’AMM en France dans cette indi-

ation chez le sujet jeune [16].

.1. Traitement curatif par sels de lithium

Une seule étude contrôlée en double insu versus placebo éva-ue l’efficacité d’un traitement curatif par sels de lithium pourn épisode maniaque, mixte, ou hypomaniaque (soit TB de type

ou de type II) [17]. Cette étude porte sur une durée de trai-ement de six semaines, précédée d’une période de washout deeux semaines. Cette étude met en évidence l’efficacité signifi-ativement supérieure du lithium, comparativement au placebo,hez 25 adolescents âgés de 12 à 18 ans présentant à la fois desB de type I ou II et un abus de substances, lorsque le critère de

ugement est l’évaluation globale du fonctionnement (Children’slobal Assessment Scale [CGAS]). En revanche, il n’apparaîtas de différence statistiquement significative entre les deuxroupes lorsque le critère est l’évaluation de la persistance desymptômes thymiques (Schedule for Affective Disorders andchizophrenia for School-Age Children [K-SADS]).

Un autre étude évalue, après une première phase en ouverte réponse au lithium, l’efficacité du lithium lors d’une phaseontrôlée versus placebo et en double insu [18]. Cette étudexplore la réponse, en phase maniaque, à un traitement parels de lithium d’un groupe de 40 adolescents qui ont répondu,ans une première phase de l’étude, au traitement en ouvertar lithium (quatre semaines, à des taux sanguins thérapeu-iques) ; après cette première phase, les sujets sont randomisést recoivent en double insu pendant deux semaines, soit unraitement par lithium soit du placebo. L’exacerbation des symp-ômes maniaques à la Young Mania Rating Scale (YMRS)st plus importante dans le groupe d’adolescents sous pla-ebo comparativement à ceux sous lithium, mais il n’y aas de différence statistiquement significative entre les deuxroupes.

.2. Traitement curatif par anticonvulsivants

.2.1. Carbamazepine, valproate, divalproate de sodiumIl n’existe que deux études contrôlées randomisées en double

nsu explorant l’efficacité thérapeutique de l’une de ces molé-ules en monothérapie, en l’occurrence le divalproate, forme àibération prolongée [19] (Kowatch et al., non publiée). La pre-

ière étude évalue l’efficacité du divalproate (forme à libérationrolongée) versus placebo chez 150 enfants et adolescents, âgése dix à 17 ans présentant un épisode maniaque ou mixte (TB

nli

nce et de l’adolescence 60 (2012) 5–11

) pendant 28 jours. Cette étude n’a pas montré d’efficacité duivalproate versus placebo selon la YMRS [19]. La deuxièmetude comprend un échantillon de 116 enfants et adolescentsgés de sept à 17 ans, présentant un épisode maniaque ouixte (TB I) et traités par divalproate, lithium ou placebo.

’amélioration constatée à la YMRS est significativement supé-ieure dans le groupe des sujets traités pendant huit semainesar divalproate comparativement aux groupes lithium ou pla-ebo (56 % vs 41 % vs 30 % avec p < .05 pour divalproate vsBO).

Il existe également des études comparant deux molécules,e qui paraît étonnant étant donné la rareté des études de molé-ules en monothérapie versus placebo. Ainsi, une étude compare’efficacité du divalproate à la quetapine chez des adolescentsrésentant un épisode maniaque ou mixte (TB I) pendant quatreemaines. Cette étude ne montre pas de différence significativentre les deux groupes (YMRS) [20]. Un autre essai compare’efficacité du divalproate versus risperidone chez 66 enfantst adolescents âgés de huit à 18 ans présentant un épisodeaniaque. Est constatée une amélioration plus rapide dans le

roupe risperidone avec des taux de réponse aux scores YMRSe 78,1 % dans le groupe risperidone versus 45,5 % dans leroupe divalproate (p < 0,01) [21]. Également, une étude duIMH non publiée retrouve une meilleure réponse à la risperi-one vs lithium ou valproate dans un essai incluant 210 enfantst adolescents bipolaires (Tableau 1). Enfin, l’efficacité du dival-roate associé à la quetiapine est comparée au divalproatessocié à un placebo dans un groupe de 30 adolescents âgés de2 à 18 ans présentant un épisode maniaque ou mixte (soit TBe type I) pour une durée de six semaines dans un essai contrôléandomisé. L’efficacité thérapeutique évaluée par le score à laMRS est significativement meilleure avec l’association médi-

amenteuse divalproate et quetiapine qu’avec le divalproate seul87 % vs 53 %, p = .05) [22].

.2.2. Autres anticonvulsivantsUne étude randomisée contrôlée, en double insu, éva-

ue l’efficacité thérapeutique de l’oxcarbamazepine (trileptal◦,515 mg/j) versus placebo chez des enfants et adolescents pré-entant un TB de type I [23]. L’oxcarbamazepine ne s’avèreas significativement plus efficace que le placebo et les effetsecondaires sont conséquents.

Il existe donc très peu d’études évaluant l’efficacité de traite-ents thymorégulateurs contrôlées randomisées en double insu

hez le sujet jeune et une seule montre des résultats significatifsontre placebo (Kowatch et al., non publié). S’agit-il de pro-lème de méthodologie (critères d’inclusion pas suffisammenttricts quant à l’âge et au sous type de TB) ? C’est en effet àes conditions que les molécules paraissent plus efficaces [15]achant que cela va dans le sens d’éviter la confusion entre TBt dysrégulation émotionnelle sévère (SMD, TDD). Étant donnéu’aujourd’hui plusieurs traitements antipsychotiques font, danses études récentes et là aussi rigoureuses sur le plan méthodo-ogique, la preuve de leur efficacité dans le TB de type I [24–28],ous les présentons également dans le tableau regroupant ainsi

es principales études contrôlées, randomisées et en doublensu.
Page 5: Les thymoregulateurs chez l’enfant et l’adolescent

l’enfa

2

ld1Tapsqmecd

lsttà

pdlledlqvddlppLtddepàdc

nprdpmpadêc

ctpp

3

ldrqplleaddeslcn

pccgleepceppsjmtlejErn

apm

4

A. Gramond et al. / Neuropsychiatrie de

.3. Traitement prophylactique

Il existe une étude contrôlée en double insu évaluant’efficacité thérapeutique prophylactique du lithium versusivalproate de sodium sur 18 mois [29]. L’échantillon comprend39 enfants et adolescents âgés de cinq à 17 ans présentant desB de type I et II selon le DSM IV avec un trouble hyper-ctif possiblement associé. Ceux-ci ont été initialement traitésar l’association sels de lithium et divalproate. Après quatreemaines consécutives de rémission clinique, il reste 60 sujetsui sont alors randomisés et traités en insu par l’un des deux thy-orégulateurs. Il n’est pas constaté de différence significative

ntre les deux groupes quant à la durée précédant une rechutelinique ou un arrêt du traitement. Mais à la fin de l’étude, seulseux patients sont euthymiques.

Une étude rétrospective portant sur 15 sujets, enfants et ado-escents (âgés de quatre à 18 ans), traités par divalproate deodium pour des TB de type I et II ou épisode dépressif ouroubles des conduites montre des réponses thérapeutiques posi-ives dans 53 % des cas (soit une réponse modérée ou marquée

la CGI) après en moyenne un an et demi de traitement [30].Deux études ouvertes portent sur des échantillons cliniques

lus homogènes de patients adolescents présentant un TBe type I et paraissent intéressantes. Une étude explore lesiens éventuels entre la durée du traitement prophylactique et’apparition d’une rechute [31,32]. Cette étude prospective, enssai ouvert, non contrôlée, évalue le traitement pendant 18 moise 37 adolescents ayant une chimiothérapie prophylactique parithium pour un TB de type I. Les résultats mettent en évidenceu’un arrêt prématuré de ce traitement augmenterait significati-ement le taux de rechutes. Ce taux s’élève à 92 % dans le groupe’adolescents ayant interrompu leur traitement, contre 37 %ans le groupe d’adolescents ayant poursuivi leur traitement parithium. Ces auteurs préconisent la poursuite du traitement pro-hylactique par lithium tout au long de l’adolescence de cesatients et pendant les premières années de leur vie adulte [32].a deuxième étude explore l’effet d’un traitement thymorégula-

eur sur la récidive d’actes délinquants chez 31 adolescents âgése 14 à 18 ans présentant un TB de type I associé à des antécé-ents d’actes délinquants [33]. La durée du suivi de cette étudest d’un an. Ces adolescents sont traités soit par lithium, soitar divalproate, soit par carbamazépine, plus ou moins associé

un traitement antidépresseur. Le nombre de passages à l’acteélinquant est significativement diminué chez les patients traitésomparativement à ceux non traités.

Là encore, il apparaît que l’homogénéité des échantillons cli-iques (adolescents seulement, TB de type I) amène des résultatslus satisfaisants en termes d’efficacité. Les études en monothé-apie, contrôlées, randomisées et en double insu font cruellementéfaut dans l’évaluation des traitements prophylactiques. D’unoint de vue pratique et en l’absence pour le moment de suffisam-ent de données, certains auteurs préconisent, par exemple, de

oursuivre un traitement prophylactique par sels de lithium tout

u long de l’adolescence et pendant les premières années de la vie’adulte [31,32]. Cependant, la compliance au traitement sembletre mauvaise chez le sujet jeune [34]. Seuls 35 % des adoles-ents, qui ont été hospitalisés pour un épisode maniaque, sont

dl

nce et de l’adolescence 60 (2012) 5–11 9

ompliants au traitement pendant les 12 mois suivant leur hospi-alisation [35]. Un autre étude montre une compliance de 53 %our le traitement thymorégulateur et de 56 % pour le traitementar antipsychotique atypique chez 32 adolescents [36].

. Tolérance

En ce qui concerne la tolérance des sels de lithium chezes sujets jeunes, il n’existe que peu d’études. La demi-vie’élimination du lithium est diminuée chez les enfants et la clai-ance rénale totale augmentée [37]. Certains auteurs suggèrentu’un traitement curatif ou prophylactique par sels de lithiumeut être administré chez les adolescents et les enfants aveces mêmes précautions médicales que celles préconisées cheze sujet adulte [38]. Une étude met cependant en évidence desffets secondaires non négligeables, tels qu’énurésie, asthénie ettaxie, chez des enfants de moins de 13 ans traités avec de faiblesoses de lithium pour agressivité [39]. Les effets secondaires’origine neurologique seraient plus fréquents chez les jeunesnfants [40]. Par ailleurs, prise de poids et acné sont des effetsecondaires particulièrement gênants à l’adolescence. Enfin, leithium étant tératogène, il est recommandé d’éviter sa pres-ription pendant la grossesse et d’être particulièrement vigilant,otamment lorsqu’une désinhibition sexuelle est présente.

Les effets secondaires des traitements anticonvulsivants sontlus étudiés chez les sujets jeunes, en raison de leur pres-ription dans le cadre des troubles épileptiques. Concernant laarbamazépine, en plus des effets indésirables toxiques san-uins et hépatiques similaires à ceux constatés chez l’adulte,es effets secondaires les plus fréquemment observés chez lesnfants comprennent la somnolence, un défaut de coordinationt des vertiges. Rappelons que chez la femme jeune en âge derocréer, la carbamazépine étant inducteur enzymatique, uneontraception hormonale seule n’est pas suffisante. Signalonsnfin que la Food and Drug Administration n’autorise pas larescription de carbamazépine pour le traitement de troublessychiatriques, quel que soit l’âge du sujet [41]. Les effetsecondaires induits par le valproate de sodium chez les sujetseunes comprennent nausées, vomissements, ataxie, tremble-

ents, alopécie, augmentation de l’appétit avec prise de poids etoxicité hépatique potentiellement létale. Un syndrome métabo-ique associant obésité, hyperinsulinisme, ovaires polykystiquest hyperandrogénisme a été décrit, notamment chez les femmeseunes [42] mais n’a pas été retrouvé dans d’autres études [43].n cas de grossesse, une surveillance étroite est nécessaire, en

aison des risques d’anomalies du développement du tube neural,otamment au cours du premier trimestre.

Par ailleurs, il semble que les associations médicamenteusesntipsychotiques atypiques et thymorégulateurs favorisent unerise de poids encore plus importante, selon les résultats d’uneéta-analyse récente incluant 684 enfants et adolescents [44].

. Conclusion

Dans la pratique courante, il semble que la prescriptione psychotropes chez les adolescents souffrant de TB aitargement augmenté aux États-Unis [45]. Des associations

Page 6: Les thymoregulateurs chez l’enfant et l’adolescent

1 l’enfa

mmjasdDaIeplEpidmmhfcatcpc

docapmCccs

ddttIpldrlmtc

D

r

R

[

[

[

[

[

[

[[

[

[

[

0 A. Gramond et al. / Neuropsychiatrie de

édicamenteuses sont très fréquentes [46] et avec souvent desolécules qui n’ont pas fait preuve de leur efficacité chez le sujet

eune, voire même chez l’adulte ! Selon une étude américaine,u moins trois psychotropes différents sont prescrits chez lesujets jeunes présentant des TB [47]. L’efficacité thérapeutiquee ces associations reste pourtant très insuffisamment étudiée.e manière plus détaillée, le traitement pendant le suivi d’un

n d’une cohorte de 71 adolescents souffrant d’un TB de type comprenait au moins un thymorégulateur pour 59 % d’entreux (dont sels de lithium pour 95 %), un neuroleptique atypiqueour 66 %, un antidépresseur pour 24 % et un psychostimu-ant pour 27 % d’entre eux, selon une étude américaine [35].n revanche, en France, il n’y a pas cette même inflation derescription [16]. Selon des données colligées par la MGEN,l n’y a pas d’augmentation de la prévalence de prescriptionse psychotropes entre 2003 et 2005 en France [48]. Le traite-ent pharmacologique lors d’un premier épisode maniaque ouixte sévère d’un échantillon de patients adolescents francais

ospitalisés entre 1993 et 2004 met en évidence également laréquence des associations de molécules dans plus de 80 % desas (avec au moins un thymorégulateur dans 82 % des cas, unntipsychotique classique dans 86 % des cas et un antipsycho-ique atypique dans 24 % des cas) [49]. En ce qui concerne lehoix du traitement, les sels de lithium sont plus fréquemmentrescrits lorsque des signes psychotiques font partie du tableaulinique.

Ces pratiques et constatations peuvent désormais s’étayer sures études récentes avec une méthodologie plus rigoureuse quint permis d’évaluer l’efficacité de certains traitements médi-amenteux dans les TB chez le sujet jeune (antipsychotiquestypiques surtout et thymorégulateurs) (cf. article correspondantour antipsychotiques). Plus les critères d’inclusion sont stricts,eilleurs sont les résultats en termes d’efficacité thérapeutique.ependant, les études avec thymorégulateurs en monothérapie,ontrôlées randomisées, en double insu restent très rares dansette indication. Il paraît indispensable que davantage d’étudesoient réalisées.

Par ailleurs, dans le contexte actuel de controverses autouru TB chez l’enfant prépubère, il s’agit de rester très pru-ent concernant les prescriptions médicamenteuses dans cetteranche d’âge. Aujourd’hui, la distinction des différents phéno-ypes de TB permet d’éviter une confusion entre TB de type

de l’adolescent et TDD ou SMD de l’enfant. Cela permettraeut être de mettre un frein à l’inflation du diagnostic de TB chez’enfant et à des prescriptions médicamenteuses chez des enfantse plus en plus jeunes, chez lesquels sont insuffisamment connusisques et effets secondaires (notamment pour le lithium). Chez’adolescent, dans le cadre du TB de type I, les traitements phar-

acologiques que nous venons de décrire prennent légitimementoute leur place, sans oublier évidemment les traitements psy-hothérapeutiques et les mesures psychosociales.

éclarations d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêt enelation avec cet article.

[

nce et de l’adolescence 60 (2012) 5–11

éférences

[1] Lewinsohn PM, Klein DN, Seeley JR. Bipolar disorders in a communitysample of older adolescents: prevalence, phenomenology, comorbidity, andcourse. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry 1995;34(4):454–63.

[2] Kim-Cohen J, Caspi A, Moffitt TE, Harrington H, Milne BJ, Poulton R.Prior juvenile diagnoses in adults with mental disorder: developmentalfollow-back of a prospective-longitudinal cohort. Arch Gen Psychiatry2003;60(7):709–17.

[3] Carlson GA. Early onset bipolar disorder: clinical and research considera-tions. J Clin Child Adolesc Psychol 2005;34(2):333–43.

[4] Moreno C, Laje G, Blanco C, Jiang H, Schmidt AB, Olfson M. Nationaltrends in the outpatient diagnosis and treatment of bipolar disorder in youth.Arch Gen Psychiatry 2007;64(9):1032–9.

[5] Healy D. The latest mania: selling bipolar disorder. PLoS Med2006;3(4):e185.

[6] Leibenluft E, Charney DS, Towbin KE, Bhangoo RK, Pine DS. Defi-ning clinical phenotypes of juvenile mania. Am J Psychiatry 2003;160(3):430–7.

[7] Dickstein DP, Towbin KE, Van Der Veen JW, Rich BA, Brotman MA, KnopfL, et al. Randomized double-blind placebo-controlled trial of lithium inyouths with severe mood dysregulation. J Child Adolesc Psychopharmacol2009;19(1):61–73.

[8] Masi G, Perugi G, Millepiedi S, Mucci M, Toni C, Bertini N, et al. Deve-lopmental differences according to age at onset in juvenile bipolar disorder.J Child Adolesc Psychopharmacol 2006;16(6):679–85.

[9] Waxmonsky J, Pelham WE, Gnagy E, Cummings MR, O’Connor B,Majumdar A, et al. The efficacy and tolerability of methylphenidate andbehavior modification in children with attention-deficit/hyperactivity disor-der and severe mood dysregulation. J Child Adolesc Psychopharmacol2008;18(6):573–88.

10] Brotman MA, Kassem L, Reising MM, Guyer AE, Dickstein DP, Rich BA,et al. Parental diagnoses in youth with narrow phenotype bipolar disorderor severe mood dysregulation. Am J Psychiatry 2007;164(8):1238–41.

11] Stringaris A, Cohen P, Pine DS, Leibenluft E. Adult outcomes of youthirritability: a 20-year prospective community-based study. Am J Psychiatry2009;166(9):1048–54.

12] Kowatch RA, Fristad M, Birmaher B, Wagner KD, Findling RL, HellanderM. Treatment guidelines for children and adolescents with bipolar disorder.J Am Acad Child Adolesc Psychiatry 2005;44(3):213–35.

13] McClellan J. Commentary: treatment guidelines for child and adolescentbipolar disorder. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry 2005;44(3):236–9.

14] Consoli A, Deniau E, Huynh C, Purper D, Cohen D. Treatments inchild and adolescent bipolar disorders. Eur Child Adolesc Psychiatry2007;16(3):187–98.

15] Consoli A, Bouzamondo A, Guile JM, Lechat P, Cohen D. Comorbiditywith ADHD decreases response to pharmacotherapy in children and ado-lescents with acute mania: evidence from a meta-analysis. Can J Psychiatry2007;52(5):323–8.

16] Marcelli D, Cohen D. Enfance et psychopathologie. Paris: Masson; 2009.17] Geller B, Cooper TB, Sun K, Zimerman B, Frazier J, Williams M, et al.

Double-blind and placebo-controlled study of lithium for adolescent bipo-lar disorders with secondary substance dependency. J Am Acad ChildAdolesc Psychiatry 1998;37(2):171–8.

18] Kafantaris V, Coletti DJ, Dicker R, Padula G, Pleak RR, Alvir JM. Lithiumtreatment of acute mania in adolescents: a placebo-controlled discontinua-tion study. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry 2004;43(8):984–93.

19] Wagner KD, Redden L, Kowatch RA, Wilens TE, Segal S, Chang K, et al. Adouble-blind, randomized, placebo-controlled trial of divalproex extended-release in the treatment of bipolar disorder in children and adolescents. JAm Acad Child Adolesc Psychiatry 2009;48(5):519–32.

20] DelBello MP, Kowatch RA, Adler CM, Stanford KE, Welge JA, BarzmanDH, et al. A double-blind randomized pilot study comparing quetiapineand divalproex for adolescent mania. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry2006;45(3):305–13.

21] Pavuluri MN, Henry DB, Findling RL, Parnes S, Carbray JA, MohammedT, et al. Double-blind randomized trial of risperidone versus divalproex inpediatric bipolar disorder. Bipolar Disord 2010;12(6):593–605.

Page 7: Les thymoregulateurs chez l’enfant et l’adolescent

l’enfa

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

[

A. Gramond et al. / Neuropsychiatrie de

22] Delbello MP, Schwiers ML, Rosenberg HL, Strakowski SM. A double-blind, randomized, placebo-controlled study of quetiapine as adjunctivetreatment for adolescent mania. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry2002;41(10):1216–23.

23] Wagner KD, Kowatch RA, Emslie GJ, Findling RL, Wilens TE, McCagueK, et al. A double-blind, randomized, placebo-controlled trial of oxcarba-zepine in the treatment of bipolar disorder in children and adolescents. AmJ Psychiatry 2006;163(7):1179–86.

24] Tramontina S, Zeni CP, Ketzer CR, Pheula GF, Narvaez J, Rohde LA.Aripiprazole in children and adolescents with bipolar disorder comorbidwith attention-deficit/hyperactivity disorder: a pilot randomized clinicaltrial. J Clin Psychiatry 2009;70(5):756–64.

25] Tohen M, Kryzhanovskaya L, Carlson G, Delbello M, Wozniak J, KowatchR, et al. Olanzapine versus placebo in the treatment of adolescents withbipolar mania. Am J Psychiatry 2007;164(10):1547–56.

26] Findling RL, Nyilas M, Forbes RA, McQuade RD, Jin N, Iwamoto T, et al.Acute treatment of pediatric bipolar I disorder, manic or mixed episode,with aripiprazole: a randomized, double-blind, placebo-controlled study. JClin Psychiatry 2009;70(10):1441–51.

27] DelBello MP, Chang K, Welge JA, Adler CM, Rana M, Howe M, et al.A double-blind, placebo-controlled pilot study of quetiapine for depressedadolescents with bipolar disorder. Bipolar Disord 2009;11(5):483–93.

28] Haas M, Delbello MP, Pandina G, Kushner S, Van Hove I, Augustyns I,et al. Risperidone for the treatment of acute mania in children and adoles-cents with bipolar disorder: a randomized, double-blind, placebo-controlledstudy. Bipolar Disord 2009;11(7):687–700.

29] Findling RL, McNamara NK, Youngstrom EA, Stansbrey R, Gracious BL,Reed MD, et al. Double-blind 18-month trial of lithium versus divalproexmaintenance treatment in pediatric bipolar disorder. J Am Acad ChildAdolesc Psychiatry 2005;44(5):409–17.

30] Henry CA, Zamvil LS, Lam C, Rosenquist KJ, Ghaemi SN. Long-termoutcome with divalproex in children and adolescents with bipolar disorder.J Child Adolesc Psychopharmacol 2003;13(4):523–9.

31] Strober M, Morrell W, Lampert C, Burroughs J. Relapse following dis-continuation of lithium maintenance therapy in adolescents with bipolar Iillness: a naturalistic study. Am J Psychiatry 1990;147(4):457–61.

32] Strober M, Schmidt-Lackner S, Freeman R, Bower S, Lampert C, DeAnto-nio M. Recovery and relapse in adolescents with bipolar affective illness:a five-year naturalistic, prospective follow-up. J Am Acad Child AdolescPsychiatry 1995;34(6):724–31.

33] Dailey LF, Townsend SW, Dysken MW, Kuskowski MA. Recidivism inmedication-noncompliant serious juvenile offenders with bipolar disorder.

J Clin Psychiatry 2005;66(4):477–84.

34] Drotar D, Greenley RN, Demeter CA, McNamara NK, Stansbrey RJ, Cala-brese JR, et al. Adherence to pharmacological treatment for juvenile bipolardisorder. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry 2007;46(7):831–9.

[

nce et de l’adolescence 60 (2012) 5–11 11

35] DelBello MP, Hanseman D, Adler CM, Fleck DE, Strakowski SM.Twelve-month outcome of adolescents with bipolar disorder followingfirst hospitalization for a manic or mixed episode. Am J Psychiatry2007;164(4):582–90.

36] Patel NC, DelBello MP, Keck Jr PE, Strakowski SM. Ethnic differencesin maintenance antipsychotic prescription among adolescents with bipolardisorder. J Child Adolesc Psychopharmacol 2005;15(6):938–46.

37] Malone RP, Delaney MA, Luebbert JF, White MA, Biesecker KA, CooperTB. The lithium test dose prediction method in aggressive children. Psy-chopharmacol Bull 1995;31(2):379–82.

38] Geller B, Luby J. Child and adolescent bipolar disorder: a review ofthe past 10 years. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry 1997;36(9):1168–76.

39] Silva RR, Campbell M, Golden RR, Small AM, Pataki CS, RosenbergCR. Side effects associated with lithium and placebo administration inaggressive children. Psychopharmacol Bull 1992;28(3):319–26.

40] Hagino OR, Weller EB, Weller RA, Washing D, Fristad MA, Kontras SB.Untoward effects of lithium treatment in children aged four through sixyears. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry 1995;34(12):1584–90.

41] Ryan ND, Bhatara VS, Perel JM. Mood stabilizers in children and adoles-cents. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry 1999;38(5):529–36.

42] Isojarvi JI, Laatikainen TJ, Pakarinen AJ, Juntunen KT, Myllyla VV.Polycystic ovaries and hyperandrogenism in women taking valproate forepilepsy. N Engl J Med 1993;329(19):1383–8.

43] Kowatch RA, DelBello MP. Pharmacotherapy of children and adolescentswith bipolar disorder. Psychiatr Clin North Am 2005;28(2):385–97.

44] Correll CU. Weight gain and metabolic effects of mood stabilizers andantipsychotics in pediatric bipolar disorder: a systematic review and poo-led analysis of short-term trials. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry2007;46(6):687–700.

45] Kowatch RA, DelBello MP. The use of mood stabilizers and atypical anti-psychotics in children and adolescents with bipolar disorders. CNS Spectr2003;8(4):273–80.

46] Kowatch RA, Sethuraman G, Hume JH, Kromelis M, Weinberg WA.Combination pharmacotherapy in children and adolescents with bipolardisorder. Biol Psychiatry 2003;53(11):978–84.

47] Bhangoo RK, Lowe CH, Myers FS, Treland J, Curran J, Towbin KE, et al.Medication use in children and adolescents treated in the community forbipolar disorder. J Child Adolesc Psychopharmacol 2003;13(4):515–22.

48] Sevilla-Dedieu C, Kovess-Masfety V. Psychotropic medication use inchildren and adolescents: a study from France. J Child Adolesc Psycho-pharmacol 2008;18(3):281–9.

49] Consoli A, Brunelle J, Bodeau N, Perisse D, Deniau E, Guile JM, et al.Medication use in adolescents treated in a French psychiatric setting foracute manic or mixed episode. J Can Acad Child Adolesc Psychiatry2009;18(3):231–8.