28
LES TROUBLES BIPOLAIRES Docteur Jean-Georges Rohmer Prof. Conv. De l’U.D.S. CHRU Strasbourg

Les troubles bipolaires

  • Upload
    zoltan

  • View
    61

  • Download
    1

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Les troubles bipolaires. Docteur Jean-Georges Rohmer Prof. Conv. De l’U.D.S. CHRU Strasbourg. Définition. - PowerPoint PPT Presentation

Citation preview

Page 1: Les troubles bipolaires

LES TROUBLES BIPOLAIRES

Docteur Jean-Georges RohmerProf. Conv. De l’U.D.S.

CHRU Strasbourg

Page 2: Les troubles bipolaires

Définition La maladie maniaco-dépressive, encore

appelée trouble bipolaire, se caractérise par la coexistence d’un ou de plusieurs épisodes maniaques, hypomaniaques ou mixtes, et d’un ou de plusieurs épisodes dépressifs.

Page 3: Les troubles bipolaires

Histoire du trouble bipolaire

Page 4: Les troubles bipolaires

Etiologie : notion de vulnérabilité

À l’heure actuelle, on ne connaît toujours pas avec certitude les causes du trouble bipolaire.

Le modèle biopsychosocial s’applique à ce trouble mettant en avant la notion de vulnérabilité qui s’exprime tant au plan de la génétique qu’à celui de la personnalité

L’environnement joue le plus souvent un rôle de détonateur

Page 5: Les troubles bipolaires

Biologie du trouble bipolaire

Il apparaît clairement que des facteurs biologiques soient impliqués

on connaît l’existence d’anomalies dans la production et la transmission des neurotransmetteurs, ainsi que des anomalies hormonales, notamment du cortisol également impliqué dans le stress

Ces anomalies sont elles-mêmes en lien avec des facteurs génétiques, ce qui explique la prédisposition familiale

C’est donc l’interaction de facteurs biologiques et environnementaux qui explique le mieux l’apparition d’un trouble bipolaire

Page 6: Les troubles bipolaires

Génétique du trouble bipolaire L’existence d’une vulnérabilité génétique vis-à-vis du trouble

bipolaire est établie depuis longtemps Le risque de présenter un trouble bipolaire si un des parents de

premier degré est atteint est de 10 % par rapport à la prévalence de 1 à 2 % dans la population générale .

Les études génétiques de liaison permettent d’identifier les régions chromosomiques porteuses des gènes probablement impliqués dans cette maladie, en particulier les régions 13q31 et 22q12.

Mais le rôle des facteurs psychologiques et environnementaux dans le déclenchement de la maladie et des accès a longtemps été minimisé, cette pathologie étant considérée comme endogène.

Les facteurs environnementaux fragilisants sont de mieux en mieux identifiés

Page 7: Les troubles bipolaires

Troubles bipolaires : les marqueurs biologiques

Les études longitudinales montrent qu’avant le déclenchement de la maladie, il existe des déficits cognitifs localisés, touchant notamment la fonction visuospatiale.

Ces déficits cognitifs renvoient probablement à des anomalies neurodéveloppementales en rapport avec les facteurs de risque génétiques.

Page 8: Les troubles bipolaires

Bipolarité : interaction environnement- biologie

Les autres facteurs de risque peuvent concerner des événements précoces de vie, tel le deuil d’un parent, une carence affective ou des agressions sexuelles dans l’enfance.

Les études de neuroimagerie fonctionnelle chez les sujets victimes de ces stress précoces montrent des dysfonctions lors de l’exécution de taches cognitives touchant notamment le circuit fronto-striatal

Page 9: Les troubles bipolaires

Bipolarité : facteurs de risque sociaux

Au cours de la vie il existe des facteurs précipitants : événements pénibles de vie (difficultés conjugales, problème professionnel ou financier…) : stress répétés (surmenage professionnel, manque de sommeil, non-respect des rythmes biologiques propres)

Il a également été démontré qu’un niveau d’expression émotionnelle élevé dans les familles (emportements ou cris pour des événements mineurs) était un facteur précipitant de la maladie

Page 10: Les troubles bipolaires

Bipolarité et perturbation des rythmes circadiens

Il est établi que les perturbations des rythmes sociaux, conséquences d’événements plus ou moins sévères, favorisent le risque de récidives de troubles thymiques.

Les données de la littérature portent sur la privation de sommeil et l’induction de manie, sur les manies induites par des voyages Ouest-Est, sur les manies induites par des perturbations des rythmes sociaux

La privation de sommeil a prouvé ses propriétés antidépressives et peut provoquer une rechute car les bipolaires privés d’une nuit de sommeil sont en effet sujets à des décompensations maniaques

Le « déphasage » qui peut exister entre les rythmes sociaux et les rythmes biologiques constitue aussi une cause de récidive

Page 11: Les troubles bipolaires

L’épisode maniaque Un épisode maniaque se caractérise par la

présence de symptômes caractéristiques, persistant au moins une semaine, et s’accompagnant d’une altération marquée du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.

  La caractéristique essentielle d’un syndrome

maniaque est la présence d’une humeur euphorique, exaltée ou expansive. Dans certains cas, l’humeur peut être irritable plus qu’euphorique.

Page 12: Les troubles bipolaires

Les autres caractéristiques sont :

Une augmentation de l’énergie se manifestant par une augmentation de l’activité orientée vers un but ou une agitation motrice.

  Une perturbation du sommeil, avec réduction du besoin de sommeil  Une augmentation du désir de parler (logorrhée).  Des troubles cognitifs, dont le sujet ne se rend habituellement pas

compte, avec notamment une fuite des idées, une altération de la capacité à se concentrer et une distractibilité.

Une augmentation de l’estime de soi ou des idées de grandeur.

Une augmentation de la sociabilité ou une familiarité excessive.  Un engagement excessif dans des activités agréables mais à potentiel

élevé de conséquences dommageables (p.ex. achats inconsidérés, conduites sexuelles inconséquentes, autres conduites insouciantes ou irresponsables)

 

Page 13: Les troubles bipolaires

EPISODE HYPOMANIAQUE

Par rapport au syndrome maniaque, le syndrome hypomaniaque se caractérise par :

une symptomatologie d’intensité moins sévère et moins persistante

l’absence d’une altération marquée du fonctionnement professionnel et social.

Page 14: Les troubles bipolaires

EPISODE DEPRESSIF

Un épisode dépressif se caractérise par la présence de symptômes caractéristiques, persistant au moins deux semaines et s’accompagnant

d’une souffrance morale et d’une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants

Page 15: Les troubles bipolaires

Symptomes cardinaux Les caractéristiques essentielles d’un syndrome

dépressif sont une humeur dépressive et une perte d’intérêt ou de plaisir.

L’humeur dépressive est habituellement décrite par le sujet comme triste, déprimée, sans espoir, sans courage

  La perte d’intérêt et de plaisir concerne souvent

toutes ou presque toutes les activités, y compris les activités antérieurement considérées comme agréables.

Page 16: Les troubles bipolaires

Autres caractéristiques Une réduction de l’énergie se manifestant par une lassitude et une fatigue, les tâches

les plus simples pouvant demander des efforts substantiels.  Une perte d’appétit, avec souvent une perte de poids. Dans certains cas, le sujet

présente une augmentation de l’appétit, avec un gain de poids.

Une insomnie, typiquement du milieu de la nuit (réveil durant la nuit et difficulté à se rendormir) ou du matin (réveil précoce et impossibilité à se rendormir), mais aussi de l’endormissement.

  Des modifications psychomotrices, consistant habituellement en un ralentissement,

ou, plus rarement, en une agitation.  Des troubles cognitifs, avec une altération de la capacité à penser, à se concentrer, à

prendre des décisions. Le sujet peut également se plaindre de troubles de la mémoire.  Un sentiment de dévalorisation avec perte de confiance en soi ou de l’estime de soi.  Des idées injustifiées de culpabilité ou une culpabilité excessive ou non appropriée,

concernant par exemple des ruminations sur des erreurs passées mineures.  Des pensées de mort ou des idées de suicide récurrentes avec ou sans plan précis

pour se suicider, ou un comportement suicidaire avec des tentatives de suicide.  

Page 17: Les troubles bipolaires

EPISODE MIXTE

Un épisode mixte répond aux critères à la fois d’un syndrome dépressif et d’un syndrome maniaque.

Le risque de passage à l’acte auto et/ou hétéroagressif est rendu très important par la co-existence d’une humeur dépressive avec une exhaltation et une désinhibition maniaque

Cet état peut être induit par un traitement antidépresseur chez les patients bipolaires

Page 18: Les troubles bipolaires

DIAGNOSTIC DU TROUBLE BIPOLAIRE

On fait un diagnostic de trouble bipolaire chez un sujet qui a présenté, au cours de sa vie, au moins un épisode maniaque, hypomaniaque ou mixte et au moins un autre épisode maniaque, hypomaniaque ou mixte ou dépressif.

On parle de trouble bipolaire de type I si le sujet a présenté au moins un épisode maniaque ou mixte au cours de sa vie.

  On parle de trouble bipolaire II si le sujet a présenté

au moins un épisode hypomaniaque au cours de sa vie, mais jamais d’épisode maniaque ou mixte.

Page 19: Les troubles bipolaires

Les troubles bipolaires secondaires

De nombreuses affections médicales générales peuvent entraîner des syndromes dépressifs ou maniaques :

les affections neurologiques dégénératives (p.ex. la maladie de Parkinson), endocriniennes (p.ex. hyper-et hypothyroïdie), des infections virales ou autres (p.ex. hépatites, virus de l’immunodéficience humaine), et les cancers (p.ex cancer du pancréas).

  L’intoxication par (et le sevrage à) de nombreuses

substances, notamment l’alcool, les amphétamines, l’héroïne, et la cocaïne peuvent entraîner des syndromes dépressifs et/ou maniaques.

 

Page 20: Les troubles bipolaires

Les troubles bipolaires iatrogènes

De nombreux médicaments peuvent induire un syndrome dépressif ou maniaque, notamment les anticonvulsivants, les antihypertenseurs, les neuroleptiques, les antiulcéreux, les contraceptifs oraux, les stéroïdes ou les sulfamides. Cette liste n’est pas exhaustive…

Parfois la prise d’un médicament dévoile un trouble bipolaire…

Page 21: Les troubles bipolaires

Evolution du trouble bipolaire Le trouble bipolaire) est un trouble récurrent. Le nombre d’épisodes

sur la vie - maniaques, hypomaniaques, mixtes ou dépressifs - varie d’un sujet à un autre

  Dans la plupart des cas, les épisodes guérissent complètement,

avec un intervalle libre de plusieurs mois voire de plusieurs années entre deux épisodes

L’intervalle entre deux épisodes tend à diminuer avec l’âge du sujet  Dans certains cas, l’évolution se fait sans qu’il y ait guérison

complète entre deux épisodes

Quand le sujet présente au moins quatre épisodes au cours d’une même année, délimités par la survenue d’une rémission d’au moins deux mois ou par le virage à un épisode de polarité opposé, on parle de trouble bipolaire à cycles rapides.

Page 22: Les troubles bipolaires

Les cycles rapides : facteurs de risque

Si le traitement est interrompu la cyclicité tend à s’aggraver avec le temps avec l'apparition de cycles courts.

La cyclicité rapide est associée avec un âge de début précoce, un trouble anxieux concomitant, l'abus de substances, des antécédents de tentatives de suicide, l’utilisation d'antidépresseurs et des antécédents familiaux de cycles rapides.

Page 23: Les troubles bipolaires

Morbidité et mortalité dans le trouble bipolaire

Le trouble bipolaire est la pathologie psychiatrique associée au plus fort risque de décès par suicide.

On estime que 20% des TB I et TB II décèdent par suicide

À cette mortalité par suicide vient s’ajouter la mortalité liée à de nombreux autres facteurs : comorbidités somatiques, alcoolisme, mauvaise hygiène de vie, diabète, affections iatrogènes.

Du fait des addictions diverses et des troubles du comportement, il semble qu'un bipolaire non traité ait une espérance de vie inférieure de vingt ans celle de la population générale !

Page 24: Les troubles bipolaires

Prinicipes de traitement : l’accès maniaque

En cas d’excitation ou d’agressivité importante, il est préférable d’hospitaliser le patient.  Le traitement est d’abord médicamenteux : l’administration de neuroleptiques et la mise en place de thymorégulateurs(voir plus loin).   Il existe essentiellement deux types de neuroleptiques :  Les neuroleptiques classiques (ex. l’Haldol)   Les neuroleptiques nouveaux (ex. Risperdal, Zyprexa ou Abilify )

Si possible, on utilisera en première instance l’un des nouveaux neuroleptiques, lesquels présentent nettement moins d’effets secondaires que les neuroleptiques classiques.

  Pour ce qui est de la posologie, il est recommandé de passer rapidement à la dose

efficace (p. ex. 10mg de Risperdal par jour). Utiliser des doses plus faibles chez les personnes âgées et chez les sujets présentant une affection somatique.

  Poursuivre le traitement neuroleptique pendant au moins quelques mois après

l'amélioration de la symptomatologie.

Pas d’interruption des thymorégulateurs !

Page 25: Les troubles bipolaires

Prinicipes de traitement : l’état dépressif

En cas de risque de suicide, il est préférable d’hospitaliser le patient.

Le traitement est médicamenteux et/ou psychothérapeutique    Les nouveaux antidépresseurs comprennent les inhibiteurs sélectifs du

recaptage de la sérotonine (IRS) et les inhibiteurs du recaptage de la noradrénaline et de la sérotonine (IRS/NA)

  Si possible, on utilisera en première instance l’un des nouveaux

antidépresseurs, lesquels présentent nettement moins d’effets secondaires que les antidépresseurs classiques.

  Les antidépresseurs sont efficaces chez à peu près 80% des sujets. Leur

efficacité se manifeste habituellement au bout de 15 jours à 1 mois.

Le traitement antidépresseur doit être poursuivi pendant au moins 6 mois après l'amélioration de la symptomatologie.

Les antidépresseurs dans la dépression bipolaire ne sont généralement justifiés qu’en cas de dépressions d’intensité sévère et toujours en association avec un thymorégulateur.

Page 26: Les troubles bipolaires

Traitement prophylactique : la thymorégulation

Il existe actuellement plusieurs traitements prophylactiques ou thymorégulateurs, lesquels permettent de prévenir les récidives maniaques ou dépressives chez un patient présentant une trouble bipolaire:

le lithium, la carbamazépine, les valproates, la lamotrigine , les antipsychotiques

Il est indispensable de compléter le traitement prophylactique médicamenteux par une prise en charge psychothérapique.

Page 27: Les troubles bipolaires

Les psychothérapies dans les troubles bipolaires

Les psychothérapies d’inspiration analytique, cognitivo-comportementales, et interpersonnelles peuvent contribuer à la prévention des récidives

Elles permettent au patient de mieux comprendre sa maladie, à l’accepter, à repérer ses symptômes et à augmenter son adhésion au traitement médicamenteux.

Page 28: Les troubles bipolaires

FIN