Les Vikings de la Bande dessinée AVENTURES 2a

La première série archéologiquement précise sur les vikings.

Cette série débute dans le magasine Vaillant en 1955, lepremier épisode nous présente le chef viking Ragnar. Soncourage et sa pugnacité vont très vite faire sa réputationd’indomptable.

Le héros créé par le dessinateur portugais Eduardo Teixera, ditCoelho et le scénariste français Jean Ollivier , va, pendantprès de quinze années, lutter pour la libération des peuplesopprimés, partir à l’assaut de forteresses imprenables etdécouvrir de nouvelles terres arctiques.

On ne présente plus Coelho, l’un des artistes les plus connusdu Portugal, qui signe aussi la série sous le pseudonyme deMartin Sièvre. Pour mener à bien cette série, il fait équipe avecJean Ollivier, scénariste spécialiste des vikings.

Plus tard, celui-ci récidivera avec d’autres dessinateurs.Jean Ollivier est intarissable sur le sujet et en écrit aussi desromans et essais tels que : « Brattahlid, une colonie vikingau Gro ë n l a nd » (Albin Michel), « Le viking du dern i e rrivage » (Hatier), « J’étais enfant aux temps des vikings » (laMartinière).

L’association des deux hommes donne sans aucun doutenaissance à la première série bd méticuleuse consacréeaux vikings. Le trait minutieux du dessinateur répond autexte précis du scénariste, le tout rehaussé par demagnifiques couleurs. Hélas « Vaillant » revient très vite aunoir et blanc pour ses séries réalistes, et la nouvelle formule« Pif-Gadget » sonne le glas en 1969 de cette véritablesaga.

Seul un album de cette passionnante série est publié, en1979, aux éditions du Fromage : « Ragnar, l’indomptableviking ».

© Coehlo, Ollivier.

© Coehlo, Ollivier.

(Vaillant 1013 - 11 oct. 1964) © Coehlo, Ollivier .

24x32 Série jaune 15/10/03 12:19 Page 3

Les Vikings de la Bande dessinée LES HUMORISTIQUES 4a

Les aventures d’Hultrasson et de sona d v e r s a i re Sépadeffasson, viking

ventripotent, débutent en 1964 pour le magasine Spirou. Concoctées par ledessinateur Remacle et le scénariste Denis, elles paraissent en album aux éditionsDupuis de 1965 à 1968.

Les deux auteurs y pratiquent un comique de situation en plaçant aux bonsmoments d’hilarantes batailles, mais, ne sommes nous pas chez les vikings ? Ces aventures mettent en scène, Hultrasson, fidèle serviteur du roi Harald-les beaux

cheveux, et son challenger à ce posteS é p a d e ffasson, conseillé par le perf i d ePayasson.

Cette série n’est pas sans en rappeler deuxautres, plus connues du public, au niveau desingrédients :

La gauloise : on y retrouve des gros, des maigres, des batailles et même desbanquets.

La western : les chevaux voient parfois les étoiles et le héros agitplus vite que son ombre.

Paraissent ainsi trois albums, « Faismoi peur, Viking ! », « Hultrassonchez les Scotts », « Hultrasson perdle Nord » .

En 1974, cette série humoristiquerenaît graphiquement avec unautre tandem d’auteurs : Vittoriopour le dessin et Maurice Tillieuxpour le scénario qui signe l’album« L’eau de Politesse ».

© Remacle, Denis / Dupuis.

© Remacle, Denis / Dupuis.

© Remacle, Denis / Dupuis.

© Remacle, Denis / Dupuis.

La scène de banquet ci contre n’est passans rappeler celle de gaulois bien

connus, il est vrai que ces deux sériessont produites à la même époque, par

deux éditeurs concurrents.Mais il y aune différence de taille, lechef n’est pas assis à la même table

que ses hôtes.

Ci contre, le héros débite un arbre avant même que celui-ci ne tombe,quand au pauvre cheval de Sépadeffasson, il s’intérroge et voit des étoiles.

24x32 Série jaune 15/10/03 12:23 Page 6

Les Vikings de la Bande dessinée EPISODE Aventure 5a

LES TOURS DE BOIS-MAURY Dans cette série médiévale très réaliste, Hermannglisse un épisode fantastique.

Quelque part un littoral de hautes falaises, le castel desire Landri est protégé d’une ancestrale malédictiondepuis que son frère, Arnolphe, a arraché un joyau dufront du cheval fantomatique du viking Hervör, sansdoute lointain maître en ces lieux. Malheureusement, ilsemble que la malédiction soit revenue…

Si le chevalier de Bois-Maury vit biendans son siècle, c’est bien dans lefantastique que se situe l’apparition,du cheval qui ne laisse aucune tracesur le sable et du bateau viking qui nes’écrase pas sur les roches.

Hermann a dessiné un viking avec un casque à corne, mais il s’agit ici d’un modèle proche des deux casques de cérémonie retrouvés en Scandinavie.

BRUNELLE & COLIN Cette série créée par Bourgeon et Genin au début desannées 80 pour les éditions Glénat à été reprise pour ledessin par Convart à partir du tome 3.

Dans le tome 7, le long serpent, la princesse, qui ne cesse d’embellir au fur et à mesure destomes, et son écuyer se re t rouvent nez à nez avec les vikings, ou plutôt leursdescendants…l’aventure commence à bord d’une nef quelques part sur l’océan. Lesvikings, sur l’île de Vinkland, ont reconstruitle long serpent, le bateau du roi Olaf,englouti dans les flots lors d’une bataillenavale quelques siècles auparavant. Le long serpent a réellement existé, et lescénariste connaissait manifestement lasaga qui mentionnait son terrible combat,aussi Genin fera fuir la princesse et sa suiteen incendiant la réplique du long serpent.C o n v a rd a fidèlement re p roduit lesfunérailles d’un prince viking.

© Hermann / Glénat.

© Convard – Genin / Glénat.

24x32 Serie Bleue 15/10/03 12:47 Page 5

Les Vikings de la Bande dessinée EPISODE 1a

D’autres albums ou récits pour journaux ont eu pour thèmes les Vikings, mêmesi leur série globale ne s’intéressait pas spécialement aux hommes du Nord,la bd d’aventure comme la bd humoristique…

Les Vikings de la Bande dessinée EPISODE Aventure

cette série va enchanter pendant plusieurs annéesles lecteurs du magasine Spirou à partir de 1955 :

Elle relate l’histoire de l’humanité au fil dessiècles…Dessinée par Sirius, d’aprèsl’œuvre de Xavier Snoeck .Timour traverse la préhistoire : il côtoie lesEgyptiens, les Romains, puis il rencontrerales vikings pour deux épisodes contés dansles albums « le Drakkar Rouge » et « Alertesur le fleuve » avant de poursuivre saremontée du temps.

Des références historiques (voir ci-dessus) alternent avec le mytheviking et l’absence de documentation archéologique (voir ci-dessus le

casque à corne), il est vrai qu’à cette époque, le mythe l’emportait surla réalité.

Les albums de cette série ont tous été réédités, jusqu’en 1994 par les éditions Dupuis.

Timour re n c o n t re même Rollon, il est dommage que cetteréférence historique soit gâchée par le manque d’informationsarchéologiques, comme ce splendide casque à cornes que lesvikings n’ont jamais porté.

Alert sur le fleuve p. 7 © Sirius – Snoeck / Dupuis.

© Sirius – Snoeck / Dupuis.

© Sirius – Snoeck / Dupuis.

24x32 Serie Bleue 15/10/03 12:35 Page 1

Les Vikings de la Bande dessinée MYTHE, REALITE & ARCHEO… 3a

HABITATS & VIEPour évacuer la fumée des maisons, pas de cheminée, mais deux lucarnes faisant courant d’air et situées àchaque extrémité de la maison ou une ouverture au dessus de la porte.

Tout cela nous amène au village : ses maisons sont groupées en bordure d’un Fjord, parfois, il est protégé côtéterre par une palissade en bois.

Dans les premiers temps de l’époqueviking, ils revenaient l’hivers enScandinavie. Là, ils reprenaient leursactivités : orfèvres, fermiers, tonneliers,f o rg e rons, charpentiers etc…Ilsn’étaient plus viking, en effet ceterme désigne une profession et nonun peuple...

Extrait de Thorgal « la marque des bannis » Extrait de Moi Svein « l’Initiation »

Reconstitution de Rosinski pour ThorgalExtrait de Nordman

L’abattage des arbres, les branches serontséchées pour l’utilisation dans les foyers,les troncs serviront à la construction des

navires – dessin de Darvil pour Moi Svein.

© Rosinski – Van Hamme / Le Lombard. © Darvil – Eriamel / Assor BD.

© Rosinski – Van Hamme / Le Lombard.

© Stalner – Glénat/Millénaire du Comté d’Eu

© Darvil – Eriamel / Assor BD.

24x32 Serie Rouge 15/10/03 19:26 Page 3

Les Vikings de la Bande dessinée MYTHE, REALITE & ARCHEO… 6a

EQUIPAGE & NAVIGATION

Comment faisaient les vikings pour se retrouver dansl’immensité de l’océan ? Curieusement peu deBandes dessinées abordent ce problème. Il est ànoter que les deux scénaristes qui ont décrit cestechniques, Jean Ollivier et Eriamel sont desspécialistes des vikings. Comment trouvaient ils lenord, gardaient ils un cap. Comment être sûr de laprésence d’une terre proche ? Les navigateurs avaient à leur bord un pilote, celui-ciavait plusieurs fois fait la traversée, il connaissait enprincipe les courants et on se fiait à son sens del’observation. Un instrument était égalementindispensable, le compas gnomonique, inventé parles scandinaves avant la boussole, comme le montrele dessin ci contre tiré de Moi Svein.Principe : Dans sa propriété, le scandinaveconfectionnait un disque de bois avec une pointeplantée en son milieu. Au lever du soleilIl indiquait d’un point l’endroit où l’ombre del’extrémité s’arrêtait sur le disque, cela lui donnaitl’Ouest puisque le soleil se lève à l’Est.Puis régulièrement dans la journée, il marquait la pointe de l’ombre sur le disque et ce jusqu’au coucher du soleiloù il obtenait le point Est. Il traçait ensuite la courbe réunissant tous les points de son relevé. Puis il positionnait surson disque le Nord et le Sud et graduait le pourtour du disque en « rose des vents », A partir de cet instant, ilpouvait embarquer et se guider, car en faisant coïncider à n’importe quelle heure la pointe de l’ombre, il trouvaitle Nord. Ensuite il choisissait son cap en fonction de la graduation qu’il avait effectuée auparavant.Naturellement ce Compas était valable pour une époque de l’année donnée.

Le dessin ci-dessus illustre bien la technique utilisée pour trouver une terre proche.Il suffit de lâcher un corbeau. Cet oiseau essentiellement terrestre, se rabattra sur le bateau s’il ne voit pas uneterre, avec quelques nourritures au fond de sa cage, il la rejoindra. A l’inverse s’il s’éloigne du navire, il n’y a plusqu’à suivre le cap indiqué par l’oiseau pour trouver une terre.Illustrations : utilisation du compas gnomonique, dessin Darvil, scénario Eriamel. A noter la très belle carlingue depied de mât. Utilisation d’un corbeau, dessin Coelho, scénario Jean Ollivier. A noter le bonnet et la girouetteconformes à l’archéologie.

© Darvil – Eriamel / Assor BD.

(Vaillant 1013 - 11 oct. 1964) © Coehlo, Ollivier.

24x32 Serie Rouge 15/10/03 19:27 Page 8