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LETTRE DE CONJONCTURE Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes Novembre 2013 Météorologie Calamités Légume Lait Caprin Ovin Equin Fourrage Apiculture Vin Fruit Châtaigne Noix Grandes cultures Semences Plantes à parfum, aromatiques et médicinales Tabac Approvisionnement local Agriculture biologique Dégâts de la faune sauvage Installation Transmission AIN ARDECHE DROME ISERE LOIRE RHONE SAVOIE HAUTE SAVOIE Viande bovine Oeuf - volaille Formation emploi Agritourisme et productions fermières

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LETTRE DE CONJONCTUREObservatoire économique de l’agriculture de Rhône-AlpesNovembre 2013

Météorologie

Calamités

Légume

Lait

Caprin

Ovin Equin

Fourrage

Apiculture

Vin

Fruit

Châtaigne

Noix

Grandes cultures

Semences

Plantes à parfum, aromatiques et médicinales

Tabac

Approvisionnement local

Agriculture biologiqueDégâts de la faune sauvage Installation Transmission

AIN

ARDECHE

DROME

ISERELOIRE

RHONE

SAVOIEHAUTE SAVOIE

Viande bovine

Oeuf - volaille

Formation emploi

Agritourisme et productions fermières

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 3 2

2013 confirme les décades en 3, défavorables pour l’agriculture, beaucoup d’entre nous se souviennent

des inondations de mai 1983 et de la très forte séche-resse qui suivit tout l’été.1993, n’a pas été une très bonne année, certes sans calamités importantes, excepté un gel de printemps.

2003, c’était le gel de printemps qui frappait produc-teurs de fruits et viticulteurs puis une sévère sécheresse qui réduisait fortement la production fourragère.

2013, moins catastrophique que 2003, néanmoins les pluies exces-sives jusqu’à fin juin et le déficit d’ensoleillement, exceptés les mois de juillet et août, impacteront les résultats de très nombreuses ex-ploitations, fragilisant leur équilibre économique et leur revenu. Si l’on y rajoute la libéralisation des politiques mondiales et européennes des marchés agricoles qui provoque une instabilité et une volatilité des prix agricoles qui rendent difficilement gérables nos exploitations agricoles qui auraient besoin, au contraire, de stabilité, de régularité.

Le poids des investissements et des immobilisations, le temps nécessaire à l’adaptation de nos exploitations s’accommode très mal de ces politiques.

Ce n’est pas la réforme de la PAC sur le fond qui changera les choses pour les années à venir.

Certes, cette réforme, malgré les effets de la convergence, consolidera globalement les soutiens à notre agriculture régionale.

En effet, les handicaps naturels : relief, structure d’exploitation, potentiel agronomique faible et, très souvent, une climatologie régionale défavo-rable pénalisent nos rendements et notre compétitivité.

La sortie des références histo-riques et le renforcement du sou-tien à la politique des zones de montagne et à l’élevage consoli-deront l’agriculture Rhône Alpine.

Pour autant, après les annonces de François HOLLANDE à Cournon, tout n’est pas arbitré et quelquefois « le diable se niche dans les détails ».

Tout au long de cette année, nous avons pu, encore une fois, déplorer :

• les difficultés, notamment pour le lait (chèvre et vache),

• les difficultés à répercuter sur l’aval nos coûts de production face à une grande distribution rendue toute puissante par sa concentration excessive.

C’est un mal « bien français » : nos voisins européens ne vivent pas tous nos difficultés. Il faudra bien, à un moment ou à un autre, que l’on nous donne les possibilités d’organisations (encadrement législatif) afin d’aboutir à un meil-leur partage de la valeur ajoutée.

Ce n’est qu’à ce prix que les agriculteurs pourraient être considérés comme de véritables acteurs économiques et que la profession pourrait devenir attractive pour l’installation et le renouvellement des générations.

Jo GIROUD Président de la Chambre d’agriculture du Rhône

La conjoncture

agricolede Rhône-Alpes

Climat généralAprès plusieurs années marquées par un printemps sec, le printemps 2013 est particulièrement frais et humide. Ainsi, le mois de mai 2013 est un des mois les plus frais et les plus pluvieux des dernières décennies même si Rhône-Alpes a connu des températures conformes aux valeurs de saison en juin. Le mois de juillet a été ensoleillé et chaud - forte vague de chaleur dans sa deuxième quinzaine -, mais également arrosé, avec des orages accompagnant la période de fortes températures et amenant des précipitations importantes en fin de mois. Le mois d’août a été normalement chaud et peu pluvieux.

Niveau des eauxA la fin août, la situation des cours d’eau est bonne dans l’ensemble, avec des débits qui ont atteint leurs niveaux d’étiage, mais qui restent supérieurs aux niveaux de saison.

Il en est de même pour les nappes, avec des niveaux en baisse, mais toujours proches ou supérieurs aux normales saisonnières.

Situation des napes régionales fin août 2013

Météorologie

Sources Météo France, DREAL

Sommaire Météorologie p.3Calamités p.4Lait p.5Viande bovine p.6Caprin p.7Ovin p.8Equin p.9Oeuf - Volaille p.10Vin p.11Fruit p.12Châtaigne p.13Noix p.14Légume p.15Grandes Cultures p.16Semences p.17PPAM p.18Tabac p.19Agriculture biologique p.20Comptes de l’agriculture Rhône-Alpes 2012 p.21Dégâts de la faune sauvage p.25Alimentation, Circuits courts, Tourisme et Services p.26Installation-Transmission p.28Ain p.31Ardèche p.33Drôme p.35Isère p.37Loire p.39Rhône p.41Savoie Mont-Blanc p.43

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 4 Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 5

IsèreSuite aux intempéries du printemps des aménagements ont été pris pour les parcelles inondées durablement en période de semis que les agriculteurs n’étaient pas cer-tains de pouvoir mettre en culture. Dans 31 communes, il a été accepté qu’aucun semis ne soit réalisé sur ces parcelles tout en bénéficiant du paiement des DPU (Droits à Paiement Unique) et de la MAE (Mesures Agri-Environ-nementales) rotationnelle. Heureusement, les conditions climatiques de fin de printemps ont permis à beaucoup d’exploitants de semer des espèces précoces.Les jachères déclarées en gel fixe ou annuel ont pu être pâturées ou fauchées sans autorisation préalable.

RhôneLe Comité national de gestion des risques sanitaires (CNGRA) s’est réuni le 9 octobre. Il a reconnu en calamité les pertes de récoltes sur cerises, pêches et abricots liées aux pluies, au froid, et au faible ensoleillement. Pollinisation et nouaison ont été perturbées notamment sur cerises. Une mission d’enquête, le 12 juillet, a éva-lué les taux de perte moyens à 40 % en cerise, 62 % en pêche et nectarine et 35 % pour les abricots. Toute la zone de production du département est concernée. Les crédits d’indemnisation s’élèvent à près de 1,1 million €, dont plus de 900 000 € pour les fruits. Le CNGRA a refusé de reconnaître les pertes de fond à Odenas et Quincié-en-Beaujolais suite à l’orage du 2 mai (ravinements sur des parcelles de vignes).

LoireCet été le département a subi des orages de grêle. Celui du 6 août, trés violent et accompagné de grêlons de 10 cm de diamètre a touché une quinzaine de communes et 110 exploitations agricoles.- Environ 70 000 m2 de surfaces couvertes ont été en-dommagées (le changement de couverture nécessite, en grande majorité, un désamiantage).- Les impacts de grêle ont fortement endommagé les plas-tiques et bâches de protection des silos et fourrages enru-bannés ainsi que des serres. - Les vignerons du secteur ont vu leur récolte totalement détruite avec des impacts importants sur les ceps.

Savoie-Haute-Savoie : deux reconnaissances calamités1- Apiculture en Savoie et Hte-Savoie, perte de récolte de plus de 30% qui succède à deux années déjà très défavo-rables. S’additionne à ce déficit de miel de la mortalité de cheptel et de l’essaimage, pertes non éligibles aux cala-mités mais qui font l’objet d’un plan de soutien national. 2- Grêle sur des fourrages (foin, pâture) en Haute-Savoie le 20 juin. 4 communes du Haut-Chablais ont été classées en calamités agricoles. La grêle est tombée à plusieurs reprises en Haute-Savoie cet été, occasionnant de gros dégâts en maraîchage et

horti-pépinière-arbo, mais ces productions ne sont pas éli-gibles car théoriquement assurables. Dans les faits, l’assu-rance grêle n’est pas toujours possible et quand elle l’est, le coût est très élevé au regard du taux de couverture minime.

AinApiculture: froid et pluies du printemps ont perturbé la fécondation des reines et compromettent les essaims de 2014. La récolte de miel du printemps toutes fleurs a été quasi nulle : 0 à 10 % d’une année normale. Miel d’acacia, entre 5 et 40 %. Sur une production moyenne de 40Kg par ruche, la productivité était d’environ 5 Kg en juillet. Les récoltes de miel de tilleuls et de châtaigniers ne com-penseront vraisemblablement pas les pertes du printemps car fin juin, 80% de la récolte est réalisée. Maraîchage : dans le Val de Saône principalement, fin juin on constatait : salades, pertes de 30 à 40 %, radis, envi-ron 30 % de pertes. Pommes de terre, 2 types de pertes : pieds pourris par excès d’eau et plants récoltés mais avec un rendement probablement amoindri. Carottes : pertes pures estimées à 1/3 et déclassement pour 1/3. A la suite de la mission d’enquête du 3 juillet, un dossier a été déposé mi-septembre pour un passage en CNGRA en octobre.

DrômeL’instruction des dossiers calamités 2012 se poursuit, certains paiements (env 2 042 000 €) sont effectifs. Les conditions climatiques du début d’année ont impac-té les cultures. Le Comité Départemental d’Expertise a validé une demande de reconnaissance en pertes de fonds sur lavandes-lavandins. Il a aussi reconnu le ca-ractère exceptionnel de trois orages de grêle (8, 29 juil-let et 7 août) et validé certaines demandes de recon-naissance. Ces dossiers seront présentés au CNGRA. Le CDE a également mis en avant la nécessité pour l’arbo-riculture d’élaborer une nouvelle méthode d’indemnisation du préjudice d’atteinte à la durabilité des arbres après des épisodes de grêle. Le barème départemental des calami-tés agricoles est en cours de révision.

ArdècheEn abricot, les conditions climatiques pendant la floraison ont engendré une mauvaise pollinisation et un volume de production déficitaire pour les variétés précoces.Les conditions fraîches et humides du printemps ont pro-voqué en cerise des chutes physiologiques parfois im-portantes et des éclatements de fruits. En maraîchage quelques cultures précoces ont été très perturbées. Des orages de grêle se sont abattus dans l’été causant des dégâts sur vigne, arbo et maraichage dans quelques com-munes des Cévennes et des Côtes du Rhône septentrionales. Coulures en viticulture : pertes principalement en Gre-nache et merlot.

Calamités

Sources Cécile Crozat (CA69), Sylvie Fanjat (FDSEA 38), Gilles Chomienne (CA42), Florent Michez (CA Savoie Mont Blanc), Patrick Nivot (CA01), Alice Bouton (CA26)

La production : faible reprise en France, les marchés restent tendusLe recul de la production mondiale tend à s’estomper avec une reprise en Nouvelle-Zélande et dans l’union euro-péenne, mais la production continue à baisser en Russie et en Australie. Les marchés restent tendus avec une de-mande mondiale soutenue et les stocks sont à reconsti-tuer. Pour cela, il faudrait une véritable reprise de la pro-duction qui a baissé depuis le début de l’année 2013 de 0,9 % au sein de l’union européenne sur sept mois, de 6,5 % en Australie sur sept mois, et de 9,7 % en Nouvelle-Zélande sur huit mois.

En France, la collecte peine à rebondir, mais deux indica-teurs permettent de penser à une reprise de la production :- pour la première fois le nombre de vêlages augmente en juin de plus 5 %,- le nombre de femelles laitières de plus de deux ans en juillet 2013, progresse de plus 0,4 %. Ce chiffre en Rhône-Alpes est de - 0,4 %. L’écart continue à se creuser avec les bassins laitiers de l’Ouest de la France.

Le marché : augmentation du prix du lait en EuropeLe prix moyen français payé aux producteurs sur 12 mois, de septembre à août est de 325,25 euros aux 1000 l contre 337,15 euros en Allemagne pour la même période.Selon FranceAgriMer, le prix français payé aux producteurs pouvant inclure des avances est de 369,40 euros au mois d’août contre 374,47 en Allemagne.La valorisation beurre poudre reste élevée avec 396,3 euros aux 1000 l.Le ratio charge alimentation prix du lait mensuel a baissé depuis la fin du premier trimestre 2013, il est de 28, 14 %. L’indice IPAMPA (Indice des Prix d’Achat des Moyens de Production Agricole) reste malgré tout à un niveau élevé.

Le contexte régional La majorité des opérateurs et des enseignes de la grande distribution ont appliqué la préconisation du médiateur. Cela a amené une amélioration nette de la valorisation. L’enjeu est maintenant de conserver cette avancée dans les acquis, notamment dans le cadre des prochaines né-gociations avec la grande distribution. Celles-ci se livrent une concurrence très dure et de ce fait, n’a pas ou peu répercuté les hausses sur les prix de vente aux consom-mateurs, à l’inverse de ce qui s’est passé en Allemagne. La concurrence violente que se livrent les enseignes se fait au détriment des fournisseurs.

Plan régional stratégique laitA l’issue des assises de la filière laitière, l’ensemble de la profession travaille à préparer avec les pouvoirs publics, un plan régional stratégique pour cette filière. L’enjeu majeur est de conserver les volumes de production dans

les territoires, après le retrait des quotas laitiers. Cette filière se prépare à passer d’une logique de droits produire administratifs, à une logique de besoins des entreprises. Le premier besoin mis en avant par l’ensemble des acteurs est l’entretien d’une ambiance laitière dynamique et forte en amont des collecteurs et transformateurs. Le travail de fond sur le revenu, sur la maîtrise technique, sur les coûts et sur la compétitivité de la filière restera prioritaire. L’im-portance de notre bassin de consommation et la richesse de notre mix produit devront également être valorisées.

Collecte hebdomadaire de lait de vache en France

L’indice IPAMPA - Lait de vache/situation en juillet 2013

Les indices PVC (prix de vente au consommateur) des différents produits laitiers/situation en août 2013

Lait

Sources CNIEL, FranceAgriMer, Observatoire économique de la filiére laitière de Rhône-Alpes - Rhône-Alp’Elevage

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 6 Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 7

Bovins maigresDepuis le 1er juillet, l’offre nationale s’étoffe pour les mâles de 8 à 11 mois (+ 6 400 têtes). Les cours quant à eux ont entamé une décroissance passant de 2,85 € à 2,65 € au cours de l’été pour les broutards charolais. Les disponibili-tés en légère hausse et la faiblesse de la demande à l’ex-portation expliquent cette baisse. C’est le cas pour l’Italie, l’Espagne qui auraient tendance à privilégier les broutards légers des Pays d’Europe Centrale et Orientales (Hongrie, Roumanie, Slovénie…). Les ventes progressent cependant vers les pays du Maghreb. La faible disponibilité de mâles de 3 à 5 mois (- 57 000 têtes/2012) pourrait faire repartir à la hausse le cours du maigre et avoir une incidence sur le niveau des exportations…

Gros bovins finis Si le nombre de bovins (+ 8 mois) abattus est en baisse de - 6 % en cumul depuis le début d’année (+ 0,9 % en Rhône-Alpes), on constate que l’abattage de jeunes bovins a permis de palier le manque de disponibilités en femelles.

En effet, la demande en gros bovins finis à l’étranger a diminué depuis le début d’année de 63 % (soit 48 500 têtes). Le déficit laissé par la Turquie n’est pas comblé par les approvisionnements du Liban et d’autres pays du pourtour méditerranéen.

Pour les femellesL’heure est à la stabilisation des cheptels de reproductrices au détriment des abattages. Côté prix, la viande de jeunes bovins a trouvé preneurs face à des prix de femelles d’au moins + 0,30 € /kg. La consommation est en repli de - 3 % alors que les prix de vente consommateurs ont poursuivi la hausse pour s’établir à 13,23€ Kg en moyenne (Panel Kantar à Sept. 2013).

Le manque de femelles à l’échelle nationale a relancé les importations malgré une offre toujours contenue à l’échelle européenne (+ 3 % à 187 700 téc en cumul sur les 7 premiers mois).

Pour les veaux de boucherie Les disponibilités étaient limitées jusqu’au début d’été avec des prix petits veaux orientés à la baisse. Cela repré-sente - 34 000 têtes en veaux laitiers, - 44 000 têtes en veaux croisés dû au déficit de femelles reproductrices lié à la lente décapitalisation que l’on a constaté jusqu’en fin 2012. Il en est de même pour les veaux allaitants, avec - 65 000 têtes. Au bilan, ce sont moins de mises en place pour les intégrateurs (- 47 000 veaux soit - 5 %/2012) qui restent prudents en raison d’un contexte peu favo-rable (coût d’aliment en hausse en lien avec la poudre de lait écrémé et de lactosérum). Les volumes d’abattages sont en baisse de 3 % à fin septembre 2013 (+ 1,7 % en Rhône-Alpes) en volume. Des approvisionnements en viande de veau néerlandaise ont compensé une petite par-tie du déficit de production. Les poids de carcasses se sont développés à + 2 kg, preuve d’un marché tendu avec un rallongement des durées d’engraissement pour étaler les sorties. L’été est d’ailleurs une période difficile de consom-mation et la reprise de la rentrée a été très lente. Le ralen-tissement de la production n’a pas suffi à stabiliser les prix qui ont entamé une décroissance continue depuis le prin-temps qui s’établissent autour des 6 €. La consommation de viande de veau est à - 1,3 % avec un prix moyen de 15,37 €/kg (panel Kantar Sept. 2013).

Si la consommation française de viande reste en baisse, la production de viande française a une place à prendre pour répondre aux marchés en développement (zone méditer-ranéenne, pays de l’Est, zone asiatique), et doit rester à l’écoute de ces marchés et de leurs besoins (bovins plus jeunes, viandes jeunes).

Viande Bovine

Sources FranceAgriMer - L’analyse économique - viandes rouges/filière bovine, Normabev - Statistiques abattage Région Rhône-Alpes au 30/09/13, INTERBEV - Bulletin économique de la filière bovine n°9 Oct. 2013

Une crise qui laisse des tracesEn février 2013, l’IPAMPA (Indice des Prix d’Achat des Moyens de Production Agricole) lait de chèvre (indice des prix d’achat des moyens de production) a atteint un niveau record (142,4), en hausse de presque 8 % par rapport à 2012. Face à ces coûts de production inflationnistes, le prix du lait n’a pas évolué entre 2011 et 2012 et, dans un contexte de maîtrise de l’offre, les éleveurs caprins laitiers se sont vus refuser la possibilité de compenser par les volumes. Du fait de leurs petites structures et de leur dépendance aux achats d’aliments, les livreurs de lait de chèvre en Rhône-Alpes ont été particulièrement touchés. Une publi-cation récente de l’équipe régionale des réseaux d’élevage caprin montre qu’entre 2009 et 2012 la rémunération per-mise par l’atelier caprin a été divisée par deux chez les livreurs en Rhône-Alpes. Ces années de tension vont laisser des traces durables : les dernières statistiques de l’enquête annuelle laitière indiquent qu’en seulement 8 ans, entre 2004 et 2012, le nombre de livreurs en Rhône-Alpes est passé de 519 à 357, soit - 31 %, alors que dans le même temps, les effec-tifs n’ont baissé que de 19 % au niveau national. Les vo-lumes livrés se ressentent aussi de la crise : en cumul de janvier à juillet 2013, les livraisons régionales étaient en recul de - 8,5 % par rapport à 2012 (- 11,9 % au niveau national) et de – 11,3 % par rapport à 2011 (- 16,8 % au niveau national).

2013 : de meilleures perspectivesDepuis février, l’IPAMPA lait de chèvre s’est légèrement tassé, mais compte tenu des tensions sur les marchés des matières premières, on peut prévoir que la baisse restera limitée. Les différents indicateurs, et notamment, le très bas ni-veau des stocks de produits de report, montrent un assai-nissement du marché.Fin mai, le Médiateur des relations commerciales publiait une recommandation d’augmentation du prix du lait de chèvre de 60 €/1000 litres. En Rhône-Alpes, on a pu en mesurer les effets sur le prix moyen payé : la hausse par rapport à 2012 était d’une quinzaine d’euros en début d’année, mais en juillet, elle a atteint pratiquement 70 €.

Marché des fromages de chèvre : pas encore à saturation ?Rhône-Alpes est la première région pour les fabrications fromagères fermières au lait de chèvre. On y compte un peu moins de 900 producteurs fermiers de plus de 20 chèvres. Comme leurs confrères livreurs, ils ont subi la hausse du prix des aliments et de l’énergie. La morosité ambiante et la baisse du pouvoir d’achat des ménages ne leur ont pas permis de répercuter totalement les hausses de prix des intrants sur leurs tarifs. Cependant, la com-pensation a été au moins partielle. Les suivis de Kantar Worldpanel montrent qu’après deux années de creux, effet de la crise économique, les achats de fromages de chèvre par les ménages sont à nouveau en légère progression en 2013, en volume comme en valeur.Les trois AOP (Appellation d’Origine protégée) lait de chèvre de la région ont publié les volumes de leurs fabri-cations en 2012 : 482 tonnes pour le Picodon, en aug-mentation de 2,2 % par rapport à 2011, 79 tonnes pour la Rigotte de Condrieu et 67 tonnes pour le Chevrotin.Une étude d’appui à la définition de la stratégie commer-ciale et marketing du Picodon est actuellement en voie d’achèvement. Elle a notamment montré que sur la zone centre et sud de la France, le Picodon a encore des marges de développement commercial en GMS Libre-Service.

De nouvelles normes pour le transport des chevreauxUne note de service de la DGAL du 26 mars 2013 abroge les conditions dérogatoires dont bénéficiaient jusqu’alors les transporteurs de chevreaux, et leur impose de se conformer aux dispositions d’un règlement européen qui implique notamment de permettre aux chevreaux de se tenir debout durant le transport.Ces nouvelles normes concernent en particulier les trois engraisseurs indépendants et la société d’intégration qui ramassent des chevreaux de huit jours dans les élevages de Rhône-Alpes.

Caprin

Sources Institut de l’Elevage, Réseaux d’élevage caprin de Rhône-Alpes, Agreste, DRAAF-SERSIP, FranceAgriMer, FNEC, INAO-CNAOL

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Hausse du cours françaisAprès un début d’année difficile, le prix des agneaux fran-çais est bien remonté, atteignant 6,55€/kg de carcasse début septembre. Cette hausse est à mettre en relation avec la baisse des disponibilités sur le marché français et la diminution des importations. En effet, alors que la production d’ovins baisse seulement de 1%, les abattages d’agneaux français sont en diminu-tion de 41 800 tec soit 3,5% par rapport à 2012. Ceci s’ex-plique notamment par une augmentation des exportations en vif de 16 000 têtes sur le premier semestre. En même temps, les importations d’ovins continuent de chuter pour atteindre une baisse de 49 600 tec soit 7,1% sur les six premiers mois de l’année.

Parallèlement, l’indice IPAMPA (Indice des Prix d’Achat des Moyens de Production Agricole) Ovins viande reste élevé : 135,4 en juillet 2013 soit +1,4 % par rapport à juillet 2012.

Baisse de la consommation des ménagesLa consommation de viande ovine continue de reculer. Les volumes achetés par les ménages français ont baissé de 3,2 % par rapport à 2012 sur la période allant du 1er janvier au 11 août 2013. La saison estivale et les fêtes du ramadan n’ont pas permis de relancer la demande.

Plan loupC’est au salon Tech & bio dans la Drôme que le Ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé des mesures d’assouplissement dans la lutte contre le loup. Les chas-seurs sont dorénavant autorisés à prélever un ou plusieurs loups lors des battues aux gibiers. Une cellule interrégio-nale dédiée à la lutte contre ce prédateur va également être mise en place au sein de l’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage).

Pour Rhône-Alpes, le bilan des dommages au 31 août 2013 montre 191 attaques pour 704 victimes constatées contre 251 attaques et 857 victimes constatées en 2012 sur la même période.

Création officielle du GUFA (Groupement d’Utilisation de Financements Agricoles)La création du GUFA a été officialisée lors du salon Tech-Ovin en présence du Ministre de l’Agriculture. Cette socié-té a été créée par la FNO (Fédération Nationale Ovine), Interbev-Ovin et Races de France. Elle doit permettre de conseiller et d’accompagner les futurs mouton-niers dans la recherche et la mise en place de solutions de finance-ment telle que Labelliance Agri.

Pour Rhône-Alpes, le relais du GUFA est Christelle BAR-RALLON de la FRORA (Fédération Régionale Ovine de Rhône-Alpes).Pour en savoir plus, rendez-vous sur : http://www.nosbrebis.fr/spip.php?article147

La FCO (Fièvre Catarrhale Ovine) est de retourDes cas de FCO ont été détectés en Corse, ils s’ajoutent à la trentaine de foyers recensés.

L’apparition de ces foyers ne remet pas en cause le sta-tut indemne de la France continentale. Les probabilités de transmission au reste du territoire sont estimées comme faibles. La surveillance va néanmoins être renforcée dans le Sud-est de la France.

Ovin

Sources FranceAgriMer, Fédération Nationale Ovine, DDT(M) - DREAL Rhône-Alpes

Vers une stabilisation de l’activité équine ?En France, tous types confondus, il est dénombré 38 164 élevages d’équidés dont 2 474 en Rhône-Alpes. Parmi eux, 1 633 ont une seule jument à la saillie.

Rhône-Alpes se place ainsi en quatrième position, derrière la Basse Normandie, les Pays de Loire et la Bretagne.

Quel que soit le type d’équidé (course, selle, poney, trait…), nous notons un recul du nombre d’étalons en acti-vité et du nombre de juments saillies. D’où une baisse des naissances constatée en 2012.

Les enjeux sur les courses sont en léger recul : - 0.5 % (données ARJEL -Autorité de régulation des Jeux en Ligne- du premier semestre 2013). Selon la FFE (Fédéra-tion Française d’Equitation), le nombre de cavaliers licen-ciés recule de 1,6 % (juniors : - 3 %, seniors : + 2 %). Il en est de même pour les engagements en compétition : - 1% (amateur-pro : - 1,3 %, club-ponam : - 0,4 %).

Il semble donc qu’une stabilisation de l’activité équine soit en cours, contrairement à l’évolution positive continue des dernières années.

Conjoncture 2011 (données issues du réseau REFErences) Pour la région Centre Est (Rhône-Alpes, Bourgogne, Franche Comté), ces données sont issues du suivi de 32 exploitations équines représentant les différents sys-tèmes.

Les prix de vente : Courses : le prix moyen varie de moins de 2 000 € (loisir, boucherie) à près de 18 000 € (courses) selon la destination du cheval.

Chevaux de selle : Tout comme pour les chevaux de course, on note une variation de la moyenne des prix de vente selon la destination : 14 000 € (compétition pro), 4 000 € à 6 000 € (compétition amateur, élevage), 2 000 € à 3 000 € (loisir, travail), moins de 500 € (boucherie).

Tout comme en 2010, le nombre important de chevaux mis sur le marché ainsi que « l’effet mode » des chevaux étrangers tirent les prix vers le bas.

Poneys : La destination compétition pro reste la plus valorisante (16 000 € en moyenne), alors que les prix à destination de la compétition amateur sont à moins de 4 000 € de moyenne. Enfin, pour le loisir, travail-élevage, la moyenne se situe entre 1 000 € et 2 000 €.

Chevaux de trait : Moins de 2 000 € de prix moyen de vente, pour le loisir, le travail ou la reproduction. Pour la boucherie, le prix moyen est à 700 €.

Au niveau national, les prix des équidés selon leur destina-tion sont en deçà de ce qui est constaté ci-dessus.

Comme les années précédentes, les résultats constatés montrent des disparités importantes. Pour les systèmes spécialisés, ce sont les écoles d’équitation, pension et équitation, tourisme et équin, équitation-pension, qui affichent un EBE (Excédent Brut d’Exploitation) positif, variant de 20 000 € à 40 000 €. En revanche, en élevage (poneys, traits, élevage courses AQPS – Autre Que Pur Sang) les EBE sont négatifs.

Enfin, les systèmes avec une production de bovins (ou polyculture élevage) et chevaux de sports affichent en moyenne un EBE proche de 100 000 €. Notons la parti-cularité de ces systèmes ou le produit équin représente moins de 50 000 € sur un total de 250 000 €.

Pour les autres systèmes, le produit équin est largement majoritaire, ce qui s’explique par leur forte spécialisation.

ProspectiveUne récente étude «La filière équine à l’horizon 2030», conduite conjointement par l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) et l’IFCE (Institut Français du Cheval et de l’Equitation) est consultable en ligne : http://www6.paris.inra.fr/depe/Projets/Filiere-quine

Equin

Sources REFErences (Réseau Economique de la Filière Equine), IFCE, SIRE, FFE

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 10 Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 11

Volailles de chairAu cours du premier semestre 2013, au niveau national, les abattages en poulet avaient progressé par rapport à 2012 de 5 %, en pintade de 8 %. En canard, les abattages continuent de décroître depuis 2011. En dinde, malgré un rebond de production en 2012, les valeurs de 2013 se-raient à nouveau à la baisse sur 2013.

Dynamique des différentes productions de volailles françaises (abattages en TEC -Tonne Equivalent Car-casse- Base 100 en 2000 – source ITAVI d’après le Service de la Statistique et de la Prospective)

La Commission Européenne a décidé en juillet 2013 de mettre à zéro le niveau des restitutions dédiées au poulet export à partir du 18 juillet 2013, au lieu d’une décrois-sance progressive attendue.Les éleveurs et entreprises majoritairement en Bretagne (abattoirs Tilly Sabco et Doux) et en moindre mesure en Pays de Loire sont touchés de plein fouet, avec des res-tructurations très importantes possibles à venir. Si Rhône-Alpes n’est pas concerné par ce mode de production, des répercussions commerciales pourraient à terme se faire ressentir sur les marchés du poulet.

La production de Label Rouge est toujours en croissance, avec une progression en 2012 de 2 % des mises en place par rapport à 2011. Sur 2013, les mises en place en poulet label sont stables, mais les labellisations ont progressé au cours du semestre de 5 % par rapport à 2012. En région, la demande auprès des labels régionaux est forte.

Oeufs et ovoproduitsUne surproduction nationaleAu niveau national, en 2013, la production de janvier à octobre serait en hausse de 23 % par rapport à celle de 2012 et de 15 % par rapport à 2011. Production et prévision de production (millions d’œufs par période) en FranceEn parallèle, l’effondrement des cours de l’œuf a débuté dès début 2013 pour atteindre son niveau le plus bas au cours des semaines 10 à 30. La moyenne cumulée de la Tendance Natio-nale Officieuse (œufs calibre M et G – Les Marchés) des 40 premières semaines, s’établit à 5,81 € le cent contre 9,47 € en 2012, soit un repli proche des 40 %. Le cours recommence légèrement à augmenter.

Une forte pression en Rhône-AlpesEn capacité de production en nombre de poules, en Rhône-Alpes, l’élevage en cage reste majoritaire avec 61 % de capaci-té de production. La part des élevages alternatifs compte le bio pour 8 % de la capacité de production rhônalpine en nombre de poules, le plein air pour 23 % et le sol-volières pour 7 %. L’ensemble de la consommation d’œufs coquilles en Rhône-Alpes est couverte par la production rhônalpine. Dans la grande région Sud-Est (Bourgogne, Franche-Com-té, Auvergne, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes), la production d’œufs couvre envi-ron 70 % de la consommation locale d’œufs coquilles.Contrairement au contexte national, la production en Rhône-Alpes est restée stable, en adéquation avec son marché local. En 2012, la capacité des ateliers de poules pondeuses en Rhône-Alpes a augmenté de 0,1 % contre 3,2 % au niveau national par rapport à 2011 (données DGAL-CNPO).

La grande majorité des élevages sont sous contrat avec des organisations commerciales et les entreprises ont été très fortement touchées : compte tenu des cours parti-culièrement bas, la distribution a demandé des efforts en termes de prix aux centres de conditionnement. De plus, si notre région n’est pas en surproduction, elle doit faire face à une forte concurrence extrarégionale.

Une réglementation des installations classées harmoniséeLa nomenclature des installations classées en volailles a été modifiée par le décret n°2013-814 du 11/09/2013.«Concernant la rubrique 2111 (élevages de volailles), le décret fixe de nouvelles équivalences animales, plus dé-taillées et plus cohérentes, avec les pollutions générées par les différents types d’élevage. Il différencie ainsi les coquelets et les poulets légers par rapport aux poulets, et les dindes légères par rapport aux dindes. Il augmente par ailleurs le poids relatif des élevages de canard colvert, poulet lourd, dinde lourde et palmipède gras en gavage. Le décret introduit aussi un renvoi clair à la rubrique 3660 (élevage intensif de volailles ou de porcs) qui soumet à autorisation tous les élevages de volailles détenant plus de 40 000 emplacements, conformément à la réglementation européenne». (Source J.O. n°213 du 13/09/13)

Oeuf Volaille

Sources ITAVI, CNPO, SSP

Récolte 2013Les conditions climatiques ont été particulièrement diffi-ciles pour cette récolte 2013 au niveau national. Il sem-blerait effectivement que même si la récolte 2013 est plus abondante que la précédente, la France se place en 3ème position au niveau des pays producteurs.

Pour ce qui concerne la région, la tendance sera globa-lement similaire à la tendance nationale, mais des diffé-rences sont notables selon les secteurs et compte tenu de la période de vendanges très tardives (certaines ne sont pas encore terminées au 15 octobre) il est malaisé de pou-voir indiquer des chiffres plus précis.

Toutefois on peut déjà noter que le sud de la région sem-blerait être plus affecté par des baisses de volume liées essentiellement à un phénoméne de coulure important survenu au printemps. Pour la région du Beaujolais, et heureusement, la récolte est nettement supérieure au mil-lésime 2012. Par contre le vignoble du Forez doit à nou-veau déplorer une vendange très faible, à cause des épi-sodes de grêle du début d’été.

La qualité par contre devrait être au rendez vous, grâce au travail de tri minutieux des vignerons.

Au niveau du marché, le Beaujolais primeur a démarré plutôt bien, conservant le niveau de prix de l’année der-nière, voire même plus élevé sur certains marchés.

Pour les autres vignobles, la campagne 2012 s’est ache-vée sans stock important, voire même insuffisant sur cer-tains vignobles.

Enrichissement Malgré les interventions ministérielles, certes tardives, aucune solution n’a pu être trouvée pour répondre à la de-mande d’autorisation de chaptalisation pour les vignobles d’Ardèche. Cette question va devoir faire l’objet d’un travail dès main-tenant afin de pouvoir obtenir un régime d’équité pour l’ensemble des vignerons de la région même si le blocage semble provenir de la réglementation européenne.

Aides OCM (Organisation Commune des Marchés)L’enveloppe a finalement été consommée dans son intégralité, essentiellement grâce à la modification des systèmes d’avance mis en place au début de l’été. Il n’y aura donc pas de retour de fonds à l’Europe.Un bilan chiffré de la période 2008-2012 a été établi par la DRAAF pour l’ensemble de la région, il en ressort les élèments suivants :• restructuration : 1 950 ha restructurés pour 3 033

arrachés et un montant de primes de 18 777 036 €,• aides à l’investissement : 235 dossiers, pour 52 426 000 €

investis et 18 897 000 € de subventions,• promotion pays tiers : 17 dossiers d’entreprises pour

10 220 000 d’aides et 24 dossiers interprofessionnels pour 18 750 000 € d’aides,

• prestations viniques : 9 640 100 €,• aide au MCR : 1 959 941 €,• arrachage définitif : 616 dossiers retenus pour 1 405 ha

arrachés et 8 109 430 € versés ce qui fait un total d’aides sur la région pour la période 2008-2012 égal à 76 133 507 €.

Pour la période 2013, sur l’aide aux investissements, on compte 235 dossiers pour un montant d’investissements pré-vus de 49 200 000 € et des aides à hauteur de 17 411 000 €.

Le dispositif est reconduit pour 2014 et l’appel à projets devrait être lancé le 6 janvier prochain avec une enve-loppe à hauteur de 100 millions d’euros au niveau natio-nal. Des aménagements en matière de dépenses sont en cours de réflexion au niveau de FranceAgriMer.

Ces chiffres notamment sur les aspects investissements, restructuration et promotion démontrent le dynamisme de la filière et l’importance de l’effet levier d’un taux d’inter-vention plus élevé.

Avenant au CROFUn avenant au CROF Vins (Comité Régional d’Organisation de la Filière) a pris en compte les conclusions de l’étude stratégique achevée en 2012. Un premier constat : l’effi-cacité de ce dispositif, puisque l’enveloppe sur 2 ans a été consommée à plus de 65 %. Pour la période 2014 et par-tiellement 2015, les enveloppes ont été réajustées, mais il s’avère nécessaire de réfléchir à l’avenir, notamment sur les aides au développement d’entreprises.L’ensemble de tous les dossiers devra désormais passer par le CPVVRA (Comité de Pilotage Vitivini-cole Rhône-Alpes), qui assurera une préinstruction et donnera un avis avant transmission à la Région. Pour les aides relatives aux investissements dans les caveaux, il demeurera toujours possible de mobiliser du CROF sur les dépenses éventuellement non éligibles dans le cadre de l’OCM (Organisation Commune des Marchés), mais plus de FEADER (Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural).

Vin et sociétéUne grande vigilance est nécessaire par rapport aux di-verses propositions émaillant les projets de loi de finances, de financement de la sécurité sociale et autres. En effet, des tentatives des lobbys anti alcools se multiplient pour supprimer la publicité sur internet pour le vin, l’interdiction de parler de manière favorable du vin dans les médias, d’envisager une augmentation de taxes. Le Directeur de l’ANPAA (Association Nationale de Prévention en Alcoolo-gie et Addictologie) interviewé dans le dernier numéro de Wine Spectator est allé jusqu’à indiquer que pour interdire la publicité en faveur du vin sur internet, on pouvait uti-liser les moyens mis en œuvre pour les sites pronazis ou pédophiles… Ces propos ont suscité une réaction unanime de Vin et Société (voir pétition sur leur site).

Vin

Sources CPVVRA, DRAAF

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 12 Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 13

Du retard dans toutes les productionsLa campagne 2013 a été marquée par les conditions météorologiques atypiques. Les mauvaises conditions du printemps ont entrainé une à trois semaines de retard et une baisse des volumes pour l’ensemble des produits. Heureusement, la météo ensoleillée de l’été a favorisé la consommation des fruits comme l’abricot et la pêche-nec-tarine.

La cerise n’a pas vraiment su tiré son épingle du jeu. La situation est devenue catastrophique mi-juin au mo-ment de l’arrivée des variétés à chair ferme pourtant de belle qualité. Le marché a été engorgé avec des reports de stocks auxquels s’ajoutent les produits en provenance d’Espagne et de Turquie. Les prix ont ainsi chuté et cer-tains producteurs ont même été contraints d’arrêter les cueillettes.

La situation a été équilibrée pour l’abricot avec toutefois une confirmation de faibles rendements pour les variétés précoces. La récolte du Bergeron a commencé avec une petite quinzaine de retard, avec un produit qualitatif. Le volume de Bergeron s’avère également inférieur aux pré-visions, ce qui s’explique en partie par des orages de grêle qui ont violemment touché la Drôme. Les ventes ont été régulières tout le long de la saison avec des prix supé-rieurs à la moyenne quinquennale.

Le marché de la pêche-nectarine a également été por-teur. 2013 sera ainsi la deuxième année « sans crise ». Les prévisions de récolte n’ont pas été atteintes, non plus. Le retard de quinze jours s’est maintenu tout au long de la saison et ce malgré les conditions estivales favorables. La qualité était au rendez-vous et la demande soutenue. L’indice de prix national était ainsi largement supérieur en août à celui de la moyenne quinquennale. Le bémol se place sur la fin de saison qui a été freinée au moment de la rentrée des classes avec des prix fortement en baisse : compte-tenu du retard de production, le produit était en-core disponible en septembre alors que la consommation faiblissait largement.

Les fruits à pépins arrivent avec du retard.

La production de pommes et poires se caractérise par une part plus importante de petits calibre et une légère baisse de volumes par rapport à la moyenne quinquen-nale. L’implantation a été difficile, les fruits d’été étant toujours présents sur le marché.

Fruit

Sources FranceAgriMer - Agreste

Perspectives de production L’année 2013 est largement en retard par rapport à une année standard. Le retard accumulé au printemps lors du débourrement, suite à de mauvaises conditions clima-tiques, s’est conservé presque toute la saison. Au moment de la rédaction de cette lettre de conjoncture, seules les variétés précoces ont été récoltées (Bouche de Bétizac et Précoce des Vans principalement). Les variétés mi-saison commencent à chuter dans les secteurs plus précoces (Drôme, Sud-Ardèche...) mais certains secteurs d’altitude n’ont encore récolté aucune châtaigne.

Pour les variétés précoces hybrides, le calibre des fruits était plutôt correct, mais la production partiellement dé-ficitaire par rapport à 2012 en Drôme (2012 ayant été une très bonne année). Pour les variétés précoces sativa, le volume était au rendez-vous, mais les calibres ont été assez variables selon les secteurs. Les secteurs de basse altitude ayant profité à la fois de l’eau et de la chaleur lors du grossissement tandis que les secteurs plus hauts en altitude ont subi des froids précoces qui ont parfois bloqué la croissance des châtaignes.

Pour les variétés tardives, il est impossible de prévoir aujourd’hui la production de fruits. Des coups de froid (fréquents fin octobre) pouvant complètement bloquer le grossissement et la chute des châtaignes.

La qualité sanitaire des châtaignes est à ce jour très cor-recte. Les taux de vers sont assez faibles mais les condi-tions humides du mois d’octobre sont susceptibles de favoriser un développement important des pourritures. Il est trop tôt pour conclure sur l’ensemble de la saison. A noter que certains secteurs ont subi une attaque impor-tante de tordeuse de la châtaigne. Élément non spécifique à l’Ardèche, certaines parcelles du Gard ont aussi été tou-chées.

Marché Le marché était très bon en début de saison avec de bons prix sur le gros calibre, la châtaigne s’étant faite attendre suite à la tardiveté de l’année. Il est trop tôt pour conclure sur l’ensemble de la saison.

Filière Le Syndicat National des Producteurs de Châtaignes concentre ses actions sur l’indemnisation des pertes liées au cynips, la rénovation du verger, la lutte contre les pro-blèmes sanitaires (en particulier le cynips, l’encre et les fruits véreux) et la Politique Agricole Commune (couplage des droits à paiement, revalorisation et extension de l’in-demnité compensatrice de handicaps naturels, …).

Le PIDA (Programme Intégré de Développement Agricole) Châtaigne de l’Ardèche est maintenant au stade mi-par-cours. De nombreux dossiers ont déjà bénéficié des aides à l’investissement de matériel de récolte, d’entretien ou de transformation de châtaignes.

Problématiques sanitaires sur arbre L’encre reste très présent sur certains secteurs, principa-lement en Ardèche, avec encore des mortalités d’arbres importantes sur certaines parcelles. Cela reste un frein important au maintien et au développement de la châtai-gneraie.

Le chancre s’est fortement développé cette année (parti-culièrement fin d’été-automne) sur les parcelles fragiles (plantations, greffage). Il a été favorisé par un temps globalement humide et doux à cette période. Les difficul-tés de débourrement au printemps sur parcelles plantées dans l’hiver, suite aux mauvaises conditions climatiques, ont été à l’origine de pertes d’arbres parfois importantes.

Le cynips est maintenant observé sur plus de 132 com-munes d’Ardèche (c’est à dire sur la grande majorité des communes comportant des châtaigneraies productives) et sur la quasi-totalité des communes de Drôme comportant du châtaignier. Il est aussi très largement présent sur les départements de l’Isère et la Savoie, à des taux d’infesta-tion parfois très importants. Les départements de l’Ain, du Rhône, de la Haute-Savoie et de la Loire sont aussi tou-chés même si c’est pour l’instant dans une moindre me-sure (contamination plus récente dans la Loire). Certaines parcelles ont commencé à subir des pertes de récoltes et il est possible que le déficit de floraison des pollinisateurs en Drôme, suite à de très fortes attaques de cynips, ait pu jouer un rôle dans le déficit de production sur Bouche de Bétizac cette année (pollinisateurs très sensibles au cynips et Bouche de Bétizac résistant).

Châtaigne

Sources CICA - Coopératives - INRA Antibes - DRAAF/ SRAL

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Noix

La production (rendement, qualité...) en lien avec les conditions météorologiques et sanitaires de la campagne, avec éventuellement les écarts entre secteurs, types de sol...La quantité de récolte est importante, en progression par rapport à 2012 (+ 15 % environ) avec une forte homo-généité au sein de la zone, contrairement à 2012, où les zones tardives (coteaux de Chambaran) étaient en net retrait. Les calibres sont en net recul par rapport à 2012, année exceptionnelle de ce point de vue. Ils sont plutôt petits par rapport à la moyenne de ces dernières années : près de 25 % de calibres inférieurs à 28 mm sont atten-dus. La qualité s’annonce plutôt bonne sauf les cas particu-liers des zones touchées par la bactériose nécrose ou noix noires où un tri post-récolte très important devra être opéré.

La variété Fernor montre des résultats dans la moyenne en terme de volume avec des calibres plutôt petits, conformes à l’année.

La variété Lara est en retrait en terme de volume et de calibre du fait des conditions de floraison déplorables.

Le retard de 15 jours en saison semble devoir être mainte-nu du fait des conditions climatiques de septembre-début octobre très fraîches.

Conditions climatiques Le gel hivernal de février 2012 a tout de même eu un impact notable sur les arbres, même si les dégâts sont discrets : quelques arbres répartis aléatoirement au sein des vergers ont déperri cette année. La pluviométrie très abondante de l’hiver 2012-2013 s’est traduite par des mortalités d’arbres dans les zones les plus humides mais cela ne concerne que de faibles surfaces.

Les conditions climatiques humides lors de la floraison courant mai n’ont pas trop impacté la floraison à la faveur du retard de végétation et d’une fenêtre favorable la pre-mière semaine de juin. Les conditions de début de récolte sont assez difficile du fait des petites pluies qui ont rendu les sols gras. La récolte en zone de coteau s’en trouve très compliquée.

Situation sanitaireLe printemps humide a favorisé les attaques de nécrose-bactériose et plus globalement de noix noires. Les zones régulièrement touchées par cette maladie l’ont été de ma-nière très marquée cette année. Des causes fongiques et bactériennes semblent être à l’origine de ce phénomène.

Ce problème est assez répandu, à la faveur du climat du printemps mais les conséquences sont très variables : une présence observable sur les arbres mais sans consé-quence économique sur l’ensemble de la zone à de lourdes pertes dans les zones régulièrement touchées.

La mouche du brou a été globalement bien contrôlée. Par contre, à noter la présence assez généralisée de dégâts de carpocapse mais dont les conséquences économiques à l’échelle de la filière restent limitées.

Les marchés au niveau régional, en lien avec les situations nationales, européennes et mondiales Les perspectives sur le marché européen sont favorables pour la récolte 2013 malgré la proportion importante de petits calibres et la maturité tardive, d’autant plus que la noix américaine aura un peu d’avance. La tendance des prix semblent devoir être inférieure à 2012 du fait du ca-libre plus petit même si les prix au calibre devraient être maintenus.

Sources Prévision de récolte CING, SENuRA, Coopénoix

Déroulement de la campagneLa campagne de plein champ a particulièrement mal dé-buté du fait des précipitations importantes et des tempé-ratures basses. Ces conditions ont empêché la mise en place dans de bonnes conditions (travail de sol, qualité de reprise des plantes) de nombreuses cultures. Lorsque les cultures ont pu être mises en place, les conditions post-plantations, notamment pour les légumes racines, ont entraîné de nombreux problèmes agronomiques et sani-taires. Dans certaines situations, ces conditions ont été à l’origine de pertes économiques substantielles pouvant aller jusqu’à la disparition totale de la culture dans les cas les plus graves.

Sous abri, ces conditions (notamment les températures basses du printemps) ont entraîné soit des décalages d’entrée en production (tomate, aubergine, concombre par exemple), soit le télescopage de différents créneaux de production entraînant des problèmes de gestion des récoltes. L’été s’est ensuite déroulé de manière plus conforme à la normale.

Sur le plan sanitaire, les conditions météorologiques du printemps ont été de manière générale très favorables aux maladies cryptogamiques. Elles sont également la cause, entres autres facteurs, d’une implantation difficile de la PBI (Protection Biologique Intégrée) sur les cultures sous abris.

Quelques informations succinctes sur des espèces représentatives de la région sont détaillées ci-dessous. Sur ail, même si les conditions météorologiques ont été peu clémentes, les rendements de la culture sont hono-rables (entre 9 et 12 t/ha en conventionnel et 5 à 7 t/ha en bio). Pour l’instant, la conservation ne semble pas être pénalisée pas les conditions de production du printemps. Concernant les prix de vente, l’arrivée très précoce d’ail en provenance d’autres pays (notamment Espagne) et meil-leur marché a engendré une baisse des prix de vente de l’ail français.

Sur carotte, les récoltes de printemps ont été catastro-phiques avec en moyenne 30 à 40 % de perte et jusqu’à 100 % sur les parcelles qui sont restées trop longtemps engorgées. Les semis pour les récoltes d’automne se sont mieux déroulés et les récoltes ainsi que les prix de vente sont conformes aux moyennes des dernières campagnes.

Sur pomme de terre, le constat est le même. L’implanta-tion des cultures a été très difficile en raison des pluies du printemps. Au final, les rendements sont très en dessous de ceux normalement constatés avec 20 à 50 % de baisse par rapport à une année normale.

En salade, la saison a été globalement bonne sur le plan économique malgré les conditions difficiles. Le manque de produits sur le marché à certaines périodes de la cam-pagne a permis de maintenir des prix dans l’ensemble corrects permettant de conclure à un bilan globalement positif sur la campagne.

Pour l’ensemble des légumes palissés sous abris (to-mates, aubergines, concombres, etc.), la campagne a été très compliquée techniquement et économiquement. le décalage de production d’au moins 15 jours a eu pour conséquence majeure une arrivée à la pleine production très décalée dans le temps, à une période où la demande est déjà en baisse (période des vacances). Il en résulte une quantité importante d’invendus pénalisant significati-vement les marges sur ces produits. Sur cucurbitacées (plein champ et sous abri), la campagne a été plus favo-rable avec un bilan commercial positif sur la campagne.

Pour les légumes d’automne, s’il est trop tôt pour se prononcer sur un bilan économique global, il semble que la conjoncture soit dans l’ensemble bien engagée pour les légumes majeurs (poireaux, choux, céleris notamment.)

Légume

Sources Bilans de campagne agronomiques et protection des cultures de la Commission Diffusion de la SERAIL

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Cultures d’hiver : des résultats dans la moyenne, mais très hétérogènesAprès l’automne et le début d’hiver généralement favo-rables à leur implantation et à leur démarrage, les céréales à paille et le colza ont subi la longueur de l’hiver où le froid a duré de mi-janvier à fin mars, puis le mois de mai excep-tionnellement frais et arrosé. Les récoltes ont été déca-lées de 2 à 3 semaines par rapport à la normale. Globa-lement, les rendements régionaux sont dans la moyenne des 5 dernières années, estimés à 60 q/ha pour le blé et à 54 q/ha pour l’orge, mais avec une forte hétérogénéité. Les parcelles humides ont les moins bons résultats, les ex-cès d’eau du printemps ayant perturbé le fonctionnement racinaire par asphyxie. Les poids spécifiques sont élevés, proche de 80 kg/hl, mais la teneur en protéines du blé est faible et atteint difficilement la norme de 11 % qui permet l’accès à la plupart des marchés pour la panification. En effet, le printemps frais et humide a entraîné un lessivage et une faible minéralisation de l’azote, et a rendu difficile la protection contre les maladies.

Cultures de printemps : perspectives inquiétantes avec des récoltes tardives qui posent problèmesPour les semis réalisés avant le 20 avril la levée a été cor-recte, mais les précipitations excédentaires et les faibles températures de mai ont ensuite été défavorables aux semis, à la levée et au développement végétatif du maïs, du tournesol et du soja. Des semis, ou des resemis, ont eu lieu jusqu’au 10 juin. Les secteurs à sols à ressuyage lent ont été les plus perturbés : Bresse, Dombes, Combe de Savoie, Grésivaudan, zones de marais... L’été a été plu-tôt favorable aux cultures, avec des pluies fin juillet et en août, et des températures légèrement supérieures à la moyenne qui n’ont toutefois pas suffi à combler le retard accumulé au printemps.

Mi-octobre, les récoltes ont 2 à 3 semaines de retard, et leurs réalisations concernent moins de 40 % du tourne-sol et moins de 10 % du maïs dont l’humidité est en-core élevée, au delà de 35 %. Les rendements devraient être hétérogènes, en lien avec les différentes conditions d’implantation. En tournesol, les rendements attendus sont moyens à faibles et les pluies d’octobre favorisent le développement des maladies et de la pourriture sur les capitules, provocant des pertes de graines à la récolte. En maïs, le potentiel de rendement semble présent dans les parcelles semées avant le 20 avril, mais la moyenne devrait être bien inférieure à celle des 5 dernières années. Les récoltes tardives menacent d’accentuer le risque my-cotoxines. S’il survenait, le gel pourrait affecter la maturité du grain et dégrader sa qualité en dessous de - 2°, notam-ment pour l’amidonnerie. On se demande même si toutes les parcelles seront récoltées. De façon générale, les frais

de séchage seront élevés, et les conditions d’implantation du blé derrière maïs risquent de ne pas être optimales. Dans ce contexte difficile, le soja semble tirer son épingle du jeu, avec une maturité satisfaisante mi-octobre et des niveaux de rendement plutôt corrects.

Des cours à la baisse et des exportations en hausse En légère baisse depuis l’automne 2012, après la troisième flambée des prix en 5 ans, les cours des grandes cultures ont plongé à partir de juin 2013, entraînés à la baisse par la perspective d’une récolte mondiale de céréales particu-lièrement abondante. La récolte de blé devrait notamment battre son record avec 708,9 milliards de tonnes. Celle de maïs était atten-due également très abondante, mais les récoltes sont en retard partout dans le monde et maintenant sources d’in-certitudes. Les cours restent cependant à un niveau net-tement supérieur à ceux de 2005 ou de fin 2009 - début 2010. La baisse est plus importante pour les oléagineux que pour les céréales. Cet automne, d’abondantes pluies ont entravé les semis de céréales, notamment en Russie et en Ukraine. Dans ce contexte, l’intérêt des importateurs mondiaux pour l’ori-gine européenne ne se dément pas et les exportations européennes et françaises en blé et en orge sont en aug-mentation, avec des cours qui se sont légèrement redres-sés en octobre.

Grandes cultures

Sources Arvalis, CETIOM, DRAAF, Coopérative Dauphinoise, GAIC Cholat, Terre d’Alliance, FranceAgriMer

Du fait des résultats techniques et de la qualité de sa pro-duction semencière, la région Rhône-Alpes est recherchée par les donneurs d’ordre. Ceci a permis à nos établisse-ments producteurs de semences locaux d’augmenter leurs surfaces en multiplication en particulier en maïs et tourne-sol. Dans la Loire un nouvel établissement s’est lancé dans la production de semences : Eurea coop.

Production de Mais semences 2013Les floraisons des maïs semences se sont étalées sur une période comprise entre le 5 juillet et le 31 août. Les fé-condations sont très variables et fonction des dates de floraison. Les récoltes ont commencé première décade de septembre. Au 10 octobre, seulement un tiers de la pro-duction régionale est entré dans les usines pour y être trié et séché. Les récoltes se feront au-delà du 1er novembre si les conditions climatiques le permettent. Cet état d’avan-cement des travaux confirme le retard pris depuis le début des semis.

En terme de résultats techniques, il est trop tôt pour le savoir en sachant que les écarts de production semblent importants d’une variété à l’autre et parfois au sein même d’une variété en fonction des dates de semis ou secteurs géographiques. Contrairement aux années précédentes, il est difficile d’établir le niveau de production de l’année avant que la totalité de la production ne soit en usine tant il y a de variabilité. Mais il est fort à parier que les objectifs de rendement ne soient pas atteints et que les résultats financiers soient fortement amputés.

Perspectives 2014 : Mais et Sorgho semencesLe programme de multiplication devrait être en augmen-tation l’année prochaine compte-tenu de l’état des stocks plutôt bas sur l’UE. Sachant que la France est le 1er pro-ducteur européen (~ 80 000 ha de semences de maïs et sorgho en 2013) et le 1er exportateur mondial (principale-ment à destination de l’Europe de l’Est), la France, et donc la région Rhône-Alpes, devraient largement bénéficier de cette conjoncture se traduisant par une augmentation des surfaces produites en 2014 (~ 8 300 ha en 2013).

Production de semences d’oléagineux Semis très échelonnés, en tournesol et soja, compte-tenu des mauvaises conditions météo. Les derniers ont été réa-lisés les tous derniers jours de juin.

Les récoltes colza ont du coup été perturbées, néanmoins les rendements sont conformes aux objectifs et la qualité est au rendez-vous.

Concernant les tournesols à l’heure actuelle tout n’est pas encore récolté. Les amplitudes de rendements seront importantes au sein même des variétés. Il est un peu tôt pour appréhender la qualité et les rendements nets, mais

un certain nombre de génétique auront des résultats «à chaud» compris entre 90 et 100 % des objectifs.

Campagne 2014 Les semis de colza se sont déroulés dans de bonnes condi-tions : peu de dégâts de limaces, peu ou pas d’altises, quelques tenthrèdes aperçues mais sans occasionner de problèmes. Les levées sont homogènes. Les surfaces sont stables par rapport à 2013.

En potagères Il est encore un peu tôt pour avoir une bonne visibilité sur la production 2013, néanmoins :- Cette année, les résultats sont très contrastés : il y a eu de très bons rendements pour certaines espèces (par exemple la betterave rouge, le dactyle etc.) mais globa-lement l’année pourra être considérée comme moyenne car il y a aussi de grosses déceptions du fait de l’année climatique très particulière.- La pression parasitaire reste élevée et, pour certaines espèces, celle-ci impacte fortement le rendement grainier et parfois la qualité.

S’agissant des perspectives de production en 2014, on ob-serve une certaine reprise pour les semences fourragères, avec un marché assaini et des prix plutôt en hausse, avec une recherche d’indexation sur les coûts de production par les établissements. Concernant les espèces potagères, les surfaces seront stables et le niveau de rentabilité, variable selon les espèces, pourrait globalement s’améliorer.

Semences

Sources GNIS - SPSMS - ANAMSO - FNAMS

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 18

La productionLes conditions climatiques du printemps ont fortement impacté la production de plantes à parfum, aromatiques et médicinales.

En plantes à parfum, les récoltes ont eu lieu avec 2 à 3 semaines de retard par rapport aux années précédentes sur l’ensemble de la zone de production.

Le lavandin, sensible aux excès d’eau et aux asphyxies racinaires, a subi des mortalités significatives en particu-lier dans la vallée du Rhône. Les premières estimations de récolte montrent, pour la région Rhône-Alpes, une dimi-nution supérieure à 10 % de la récolte de cette année par rapport à 2012. Au niveau national, la diminution est supérieure à 5 %. Le lavandin Grosso ne montre qu’une baisse de 5 % des tonnages produits par rapport à 2012. Par contre pour les clones plus spécifiques, Abrial, Super et Sumian, la baisse peut aller de 14 à 23 %.

Moins sensible aux excès d’eau que le lavandin, et implan-tée également dans des terrains plus drainants, la lavande a bien valorisé les précipitations printanières. La produc-tion a progressé de 7 % depuis l’année dernière, selon les premières estimations, avec une progression de 16 % pour la région Rhône-Alpes. En lavande clonale, le clone « Matheronne » a présenté un doublement de sa produc-tion en 2 ans, du fait d’une augmentation très importante des surfaces.

La production de fleurs de lavande et de lavandin reste stable en 2013, après une forte diminution en 2012. L’aug-mentation de production de l’huile essentielle de lavande a limité le transfert de la production de fleurs vers celle d’huile essentielle.

En plantes aromatiques annuelles, les semis ont été très fortement handicapés par les conditions froides et humides du printemps, hormis pour les semis les plus précoces. Les cultures ont été implantées tardivement et dans de mau-vaises conditions, entraînant plus d’un mois de décalage dans les récoltes. La production a été diminuée de 25 à 30 %, selon les espèces.

En plantes aromatiques pérennes, les rendements ont été satisfaisants, mais avec des conditions de récolte difficiles.

La situation sanitaireEn plantes à parfum, la situation sanitaire évolue sur lavan-din avec une extension du dépérissement bactérien dans l’est du plateau de Valensole (Alpes de Haute Provence). Les piégeages d’adultes de l’insecte vecteur réalisés dans la vallée du Rhône montrent une montée régulière d’an-née en année des captures, avec des niveaux élevés pour 2013. Actuellement quasiment absent sur lavandin en région Rhône–Alpes, le dépérissement bactérien pourrait apparaître dans les prochaines années.

L’impact de la cécidomyie reste stable en 2013, en l’ab-sence d’une solution de lutte réellement satisfaisante. La définition de la période de vol, pour un ciblage optimal du traitement, reste une priorité sanitaire.

En plantes aromatiques, le mildiou se développe forte-

ment sur basilic et sur persil. Avec les conditions clima-tiques froides et humides, très défavorables à son déve-loppement végétatif, le basilic a été très fortement atteint par le mildiou en 2013, avec une coupe perdue sur trois en moyenne. Certaines exploitations n’ont pu réaliser qu’une seule coupe sur les trois normalement effectuées. De plus, des cas de résistance au seul fongicide actuel-lement homologué sont apparus, entraînant l’inefficacité des traitements de protection sanitaire. En l’absence de solutions de remplacement disponibles ra-pidement, la production et la transformation s’interrogent sur l’avenir de cette production à un coût économique viable pour la production française. La mise en place d’un programme de sélection variétale du basilic, intégrant la résistance à ce parasite, ne donnera de résultats exploitables que dans plusieurs années.

Le marchéEn lavandin, les prix à la production augmentent de 0,50 € / kg, toutes qualités confondues, du fait de la dimi-nution de la production.

En lavande, l’augmentation de la production induit un tas-sement des prix pour les différentes qualités, tassement qui est particulièrement sensible pour les lavandes clo-nales, pour lesquelles la Bulgarie annonce une mise en marché record en 2013 : environ 5 fois celle de 2008.

En production de fleurs de lavande et de lavandin, les prix restent tendus, avec une augmentation d’environ 10 % selon les qualités. La réduction des volumes produits, déjà inférieurs aux besoins des acheteurs, et la négociation commerciale faite à partir des coûts de production, établis par l’Association des Producteurs de Fleurs et Bouquets de Lavande et la Chambre d’agriculture de la Drôme, permet une revalorisation du prix à la production.

En plantes aromatiques, hormis pour le basilic fortement déficitaire en 2013, la situation reste stable par rapport à 2012. Les volumes de production plus limités que ceux des huiles essentielles et la reconduction des contrats de pro-duction d’une année sur l’autre limitent les phénomènes de fluctuation des prix.

Plantes à parfum, aromatiques et médicinales

Sources Chambre d’agriculture de la Drôme – Comité Interpro-fessionnel des Huiles Essentielles Françaises

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de Rhône-Alpes - Juin 2013 19

Retard de plantation généralisé, et séchage difficile pour le BurleyLes conditions pluvieuses de ce printemps ont fortement retardé les chantiers de plantation, jusqu’à rendre impos-sible dans certains cas l’implantation des surfaces prévues initialement. Mises en place avec près d’un mois de retard sur le calendrier habituel et malgré une période estivale plutôt clémente, les parcelles vont accuser un retard de végétation sans précédent. Ce retard va entraîner le déca-lage des dates de récolte sur la fin du mois d’août et début septembre compliquant l’organisation des chantiers et la gestion de la main d’œuvre saisonnière.

La météo pluvieuse et les températures froides du mois d’octobre perturbent le cycle de séchage des tabacs Bur-ley hypothéquant un peu plus rendement et qualité. Mal-gré tout, la situation sanitaire est bonne et l’impact des si-nistres atmosphériques faible. Finalement, si le volume et la qualité s’annoncent corrects pour le Virginie, la produc-tion de Burley devrait se caractériser par un rendement moyen et une qualité liée directement aux conditions de séchage de l’automne.

La récolte mécanisée du BurleyExpérimentée depuis deux ans en France, la récolte méca-nisée du Burley en tiges a été testée cette année à Mar-cilloles dans l’Isère. Cette automotrice de récolte d’origine américaine coupe les pieds de Burley et les suspend au-tomatiquement sur des cadres d’une contenance de 450 pieds. Ces cadres constituent le support de séchage et restent à la parcelle. L’intervention manuelle reste néces-saire pour la mise en place de la bâche de protection.

Avec une cadence de récolte de 6000 pieds à l’heure et la nécessité d’un deuxième chauffeur pour alimenter la récolteuse en cadres, 35 à 40 ha peuvent être récoltés sur une période de 3 semaines. Si le test récolte s’est ré-vélé concluant, reste la validation du séchage sous cadre. Cette action d’expérimentation est soutenue la par Région Rhône-Alpes et FranceAgriMer dans le cadre du Contrat de Plan Etat Région.

Quel équilibre entre marché et soutien européen ?En 2013, l’engagement de plusieurs clients transforma-teurs se concrétise, soit par des volumes consentis au pré-alable de la production et de façon pluriannuelle, soit par le renforcement des prix pour des lots de qualité accrue et obtenue dans le cadre d’ un cahier des charges de pro-duction spécifique.

En lien avec les évolutions de la prochaine PAC, la produc-tion française a-t-elle la capacité à pérenniser une rentabi-lité au producteur, déjà fragile, par un retour économique d’abord du marché, puis du soutien européen ? Pour l’ins-tant l’aide couplée à la qualité du tabac contribue à confor-ter les producteurs restés actifs à la tabaculture sur cette récolte 2013. Ce même contexte de production pourrait se vérifier pour la récolte 2014.

Les interrogations sur la nouvelle PAC n’impacteront pas les exploitations dans l’immédiat. En revanche elles favo-risent l’attentisme et ralentit le dynamisme d’investisse-ment. Cette situation pourrait continuer d’impacter le plan de production à la baisse.

Tabac

Sources Terre & Sens Rhonalp’

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 20 Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 21

La production Le nombre d’exploitations bio ou en conversion vers l’agri-culture biologique continue à augmenter en France : en octobre 2013, 25809 exploitations sont engagées en bio, soit 4,8 % des exploitations françaises pour 3,8 % de la SAU (Surface Agricole Utile) nationale. Le rythme de crois-sance est toutefois plutôt modéré actuellement.

La région Rhône-Alpes, avec 2860 producteurs bio en oc-tobre 2013 reste la première région de France selon ce critère. Elle est en 4e position sur le critère des surfaces en bio et conversion, qui représentent 6,1 % de la SAU régionale.

Du côté du poids relatif des productions végétales bio dans le paysage agricole régional, les plantes à parfum, aromatiques et médicinales occupent la première place, avec plus de 25 % des surfaces en bio (15 % en incluant le lavandin). Légumes, arboriculture (en grande partie grâce aux châtaignes et aux noix) et viticulture suivent, dans une fourchette de 10 à 15 %. Les grandes cultures sont les productions les moins bien représentées selon ce critère.

En élevage, les brebis, les chèvres et les volailles sont les productions bio qui ont le plus de poids relatif en Rhône-Alpes, représentant entre 7 et 8 % de la production totale pour chacune.

Le marchéLe marché français des produits bio a augmenté de 5 % en valeur en 2012.

Avec un chiffre d’affaires de 4,1 milliards d’euros en fin 2012 (soit un doublement en cinq ans), les produits bio représentent 2,5 % du marché agro-alimentaire natio-nal. Les grandes surfaces alimentaires réalisent 47 % des ventes, et 12% de ce chiffre d’affaires revient à la vente directe.

Le marché de la restauration collective continue sa crois-sance et reste cité par le gouvernement comme une prio-rité, mais les produits bio n’y représentent toujours que 2 à 3 % du marché.

La production nationale couvre 78 % des besoins en pro-duits bio (en hausse depuis quelques années), avec tou-tefois des disparités : de près de 100 % d’approvisionne-ment national en viandes, on passe à 85 % en lait et à seulement 65 % en céréales.

La croissance du marché bio est une tendance constatée aussi à l’échelle mondiale (Europe, Etats-Unis notamment).

Eléments de vie des filières et actualités Grandes cultures : le début d’été frais et humide a per-turbé la minéralisation de la matière organique, pénalisant ainsi directement les rendements et taux de protéines des céréales à pailles bio. La collecte en bio et conversion a augmenté de 20% entre la campagne 2012/2013 et la précédente. Les importations de céréales bio ont baissé de 48% sur la même période. Oeuf, volailles et porcs : stabilité ou légère hausse en circuits longs. En oeuf, des débouchés toujours présents en vente directe.Ovins viande : les agneaux bio étaient bien valorisés au premier semestre en filières longues, mais une chute des cours au niveau de prix du label a été constatée au 2e semestre.Bovins viande : le manque d’offre en gros bovins finis est un facteur limitant du développement de la filière.Bovins lait : tandis que la collecte conventionnelle est en baisse, la collecte bio a augmenté de 3,5 % entre les débuts 2012 et 2013. Les opérateurs restent prudents sur la question de la valorisation des volumes bio. Le prix payé au producteur tend à baisser légèrement, mais reste bien supérieur aux cours conventionnels.En Plantes à Parfum Aromatiques et Médicinales, le marché est toujours globalement favorable avec toutefois des variations assez importantes selon les espèces. Le cadre réglementaire, de plus en plus contraignant en ce qui concerne les analyses de plantes, pose problème à la filière. Plusieurs nouveaux projets en vente directe dans la quasi-totalité des départements.Viticulture : une valorisation délicate dans certaines ap-pellations en raison de la hausse rapide des volumes bio (Côtes du Rhône, Beaujolais). En revanche, peu de diffi-cultés en vins de pays bio.Arboriculture : des problèmes de monilia sur fleur ont particulièrement touché les vergers d’abricotiers bio cette année, avec des conséquences significatives sur les ren-dements.

A noter : une hausse de prix des aliments d’élevage bio qui a pu dépasser 50 % sur 3 ans (maïs, tourteaux de soja), très pénalisante notamment pour les monogastriques.

Programme Ambition bio 2017 Il s’agit d’un programme national de développement de la bio annoncé à mi année par le ministre et devant aboutir à la multiplication par deux des surfaces entre 2013 et 2017.

Agriculture Biologique

Sources Agence Bio, Appui Bio

Comptes de l’agriculture Rhône-Alpes 2012

Méthodologie : des estimations basées sur le RICALes indicateurs de revenu agricole présentés ici permettent d’analyser les résultats économiques annuels des moyennes et grandes exploitations agricoles* de Rhône-Alpes. Ils sont déclinés selon la spécialisation productive des exploitations (orientation technico-économique – OTEX). Ces indicateurs de revenu, de même que les données relatives à la valeur des productions, sont établis par le Service de la Statistique et de la Prospective (SSP) de l’Etat. Le Résultat Courant Avant Impôts (RCAI)* par actif non salarié (UTANS) est calculé sur la base des résultats du Ré-seau d’Information Comptable Agricole (RICA) et de la Statistique Agricole Annuelle (SAA). Les résultats de l’année en cours sont issus d’une actualisation des résultats du RICA de l’année précédente à partir des indices conjoncturels retraçant les évolutions régionales de l’année.

Au niveau régional, les données de base sont les résultats par OTEX. Le résultat pour l’ensemble de la région est cal-culé en pondérant les données par OTEX suivant leur poids dans l’agriculture régionale. Pour l’OTEX bovins viande, les résultats des comptes n’étant plus disponibles en Rhône-Alpes, les données du RICA rhônalpin de l’année précé-dente sont actualisées à partir des données nationales des comptes pour l’OTEX.

Un indicateur d’évolution du revenu est également calculé par département. Il s’appuie sur les résultats du RICA par région et par catégorie d’exploitation, pondérés par la structure de production propre à chaque département.

Pour l’ensemble des indicateurs, les évolutions sont calculées en termes réels (euros constants), c’est-à-dire nettes de l’évolution du prix du Produit Intérieur Brut (PIB).

Revenu agricole : Rhône-Alpes en baisse, l’écart avec la France se creuse

En 2012 le revenu agricole moyen de Rhône-Alpes poursuit la baisse entamée en 2011. Si la poussée des prix en cé-réales, oléagineux et protéagineux a bénéficié aux exploitations de grandes cultures, elle a eu pour effet d’accroître les coûts de l’alimentation animale pour les éleveurs. Par ailleurs, les conditions climatiques du printemps 2012 (gel, fortes précipitations) ont affecté les productions viticoles et fruitières. La hausse des prix n’a pas suffi à combler les pertes de volume pour ces productions. Toutefois, avec 25 000 € en moyenne par agriculteur, le revenu agricole rhônalpin de 2012 reste un des plus élevés des vingt dernières années en euros constants.A 38 300 €, le revenu agricole national creuse fortement l’écart avec celui de Rhône-Alpes. En moyenne triennale, l’écart passe de -5 300 € en 2011 à -9 400 € en 2012. A -35%, ce décalage atteint un niveau jamais observé depuis plus de vingt ans. Cette situation s’explique notamment par le fait que les exploitations spécialisées en céréales, oléagineux et protéagineux sont plus représentées en France qu’en Rhône-Alpes, avec respectivement 16,5% et 8,2% des moyennes et grandes exploitations (source : Recensement Général Agricole 2010).

OBSERVATOIRE ECONOMIQUEDE RHONE-ALPES

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RCAI/UTANS, milliers d'€ 2012France et Rhône-Alpes

France Rhône-Alpes

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 22 Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 23

OBSERVATOIRE ECONOMIQUEDE RHONE-ALPES

De grandes disparités suivant les systèmes de production

Comme au niveau national, le revenu agricole moyen de Rhône-Alpes masque de fortes disparités suivant les systèmes de production. Parmi les exploitations orientées vers les productions végétales, les céréaliers voient leur revenu pour-suivre la progression continue entamée depuis le creux de 2009. A 41 100 € en moyenne par agriculteur, leur revenu atteint un record historique en euros courants et en euros constants, supérieur à celui de 2007. Les céréales à paille ont bénéficié d’un climat favorable en comparaison avec l’année 2011, pendant laquelle elles avaient souffert d’un printemps chaud et sec. Cela s’est traduit par une progression des rendements (par exemple, 63 q/ha en blé tendre en Rhône-Alpes, par rapport à 56,7 en 2011). Seul le maïs a vu son rendement diminuer, après une année 2011 exception-nelle. Comme les surfaces emblavées ont progressé partout en céréales, la production globale a augmenté de 3,4 %, pour atteindre 2,4 Mt. Si les cours se sont détendus pendant les premiers mois de 2012, les événements climatiques surve-nus aux États-Unis et sur les pourtours de la Mer Noire ont provoqué une nouvelle progression des prix des céréales, supérieurs en moyenne de 20 % à ceux de 2011.

Le revenu des viticulteurs chute brutalement pour s’approcher, à 17 500 € par agriculteur, de celui de 2009. La vigne a souffert à la fois des gels d’hiver et de printemps, des épisodes répétés de grêle, de la coulure et de multiples attaques parasitaires. Ces difficultés climatiques ont engendré une chute de plus de 25 % de la récolte régionale, à 1,9 Mhl. Leurs effets ont été plus ou moins marqués selon les zones. Ainsi, dans le Beaujolais, la récolte a diminué de moitié dans la plupart des exploitations. La progression des prix, qui a été jusqu’à 40% dans le Beaujolais, n’a pas suffi pour rattraper une récolte historiquement faible.

Après trois années de hausse continue, le revenu des arboriculteurs baisse lui aussi, mais de manière moins pronon-cée, pour atteindre 26 700 € par agriculteur. Les fruits d’été ont pâti des orages de grêle et de la pluie de juillet, qui ont détruit une part importante des vergers en Ardèche et dans la Drôme. La suite de la campagne s’est passée dans une ambiance de marché dynamique. Les fruits d’hiver, eux, ont souffert du climat printanier difficile. La production a chuté d’environ 40 % pour les poires et d’environ 20 % pour les pommes. La qualité et les prix, en progression de 30 à 50 % par rapport à 2011, n’ont pas suffi pour compenser les pertes de récolte. La bonne santé affichée par la noix depuis quelques années se confirme : les prix se sont bien tenus et la production a augmenté, en lien avec la progression des surfaces.

S’agissant des exploitations bovines, le revenu des éleveurs laitiers recule après trois années consécutives de hausse. A 20 700 € par agriculteur, il s’approche du revenu de l’année 2007. Les conditions climatiques humides ont imposé une récolte des fourrages après le stade optimal, ce qui a engendré une qualité médiocre. Les intrants ont vu leur coût augmenter très nettement, jusqu’à un niveau historique. L’indice IPAMPA* bovins lait est ainsi passé de 126,4 à 135,2 entre janvier et décembre 2012. L’impact sur le coût de production a varié de 10 à 40 €/1 000 litres. A partir du mois d’août, cet environnement défavorable a poussé les éleveurs à réduire leur production, en baisse de 1% sur l’année par rapport à 2011. Ce phénomène s’est joint à une baisse du prix moyen du lait de 3,6 % à 314,72 €/1 000 litres.

Les éleveurs de bovins viande voient leur revenu (calculé par nos soins) rester quasiment au niveau 2011. Il se stabilise à 16 830 € par agriculteur. Si la production de viande diminue en volume pour les gros bovins, elle progresse en veaux. Du fait du contexte favorable à l’export et de la réduction continue de l’offre au niveau national et européen, les prix poursuivent la progression entamée fin 2010.

Des aides directes à la baisseLes subventions sur les produits diminuent par rapport à 2011, pour atteindre 32 M€. De même, les subventions d’ex-ploitation diminuent de 4 %, à 441 M€. Les Droits à Paiement Unique (DPU) progressent légèrement et représentent 63 % des subventions d’exploitation en Rhône-Alpes.

Des écarts entre les départements

Les revenus agricoles des départements de Rhône-Alpes, qui évoluaient de façon parallèle depuis 2005, présentent des évolutions différenciées en 2012. Le revenu progresse jusqu’à un niveau historique dans l’Isère et dans l’Ain : ces départements bénéficient par là du contexte favorable en grandes cultures. Ils se hissent ainsi respectivement à la deuxième et à la troisième place de la région. Les autres départements subissent une baisse, dans la lignée de la baisse constatée à l’échelle régionale. Drôme, Isère et Ain bénéficient d’un revenu supérieur à la moyenne régionale. L’Ardèche s’en approche. Les quatre autres départements se situent assez nettement en dessous.

Il faut être prudent quant à l’interprétation de ces revenus par département. En effet, le revenu départemental est une estimation basée sur les revenus régionaux des différentes Orientations technico-économiques des exploitations (OTEX) pondérés par le poids de chacune d’elles dans l’agriculture départementale en fonction du Recensement Général Agricole (RGA). Il s’agit donc d’un indicateur basé sur des moyennes et qui ne tient pas compte de certaines particu-larités départementales, comme le potentiel de rendements, le poids de la valorisation en circuit court ou le prix des produits agricoles entrant dans une démarche de qualité...

* Moyennes et grandes exploitations : exploitations agricoles dont la Production Brute Standard (~chiffre d’affaires potentiel) est supérieure à 25 000 € par an.* Résultat Courant Avant Impôts (RCAI) = production de l’exercice + subventions d’exploitation – charges d’exploi-tation (y compris amortissements) – charges financières nettes. Le RCAI est calculé avant déduction des cotisations sociales de l’exploitant.* Indice IPAMPA : indice des prix d’achat des moyens de production agricole (engrais et amendements, produits de protection des cultures, énergie et lubrifiants, matériel et petit outillage, aliments achetés, etc.). Base 100 en 2005.

Grandes cultures Arboriculture Viticulture0

5

10

15

20

25

30

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40

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Rhône-Alpes : principales OTEX orientées vers les productions végétalesRCAI/UTANS, €2012

2008

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2012

Bovins lait Bovins viande0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

Rhône-Alpes : principales OTEX orientées vers les productions animalesRCAI/UTANS, €2012

2008

2009

2010

2011

2012

OBSERVATOIRE ECONOMIQUEDE RHONE-ALPES

suite - Comptes de l’agriculture

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 201210

15

20

25

30

35

Les départements de Rhône-AlpesRCAI / UTANS, milliers d'euros 2012

Drôme

Isère

Ain

Ardèche

Savoie

Haute-Savoie

Loire

Rhône

30,9

27,5

27,2

24,6

21,2

20,9

20,2

18,4

Valeur 2012

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 24 Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 25

OBSERVATOIRE ECONOMIQUEDE RHONE-ALPES

Valeur des productions : des évolutions différenciéesLà aussi, les disparités entre productions sont fortes à l’échelle rhônalpine.La viticulture, qui se redressait depuis 2009, revient à nouveau à la baisse, dans la suite du mouvement entamé en 2000. Cette diminution la fait passer de la 3ème à la 6ème place des productions de Rhône-Alpes en valeur, à 378 M€.Les grandes cultures, qui étaient en baisse régulière jusqu’en 2005, connaissent depuis une forte variabilité. L’année 2012 constitue un record historique pour la filière, en raison de l’effet conjoint des volumes et des prix. Avec 735 M€ en 2012, les grandes cultures deviennent la 1ère production de Rhône-Alpes.Les produits maraîchers et horticoles repartent un peu à la hausse en 2012. Avec 394 M€, ils se positionnent en 5ème production de Rhône-Alpes.Après une période de variabilité récurrente jusqu’en 2009, les fruits se stabilisent depuis dans les environs de 400 M€, à 415 M€ en 2012. Ils constituent la 4ème production régionale.

Le lait passe à la 2ème place régionale avec 673 M€ en 2012. Après une baisse régulière de sa valeur jusqu’en 2006, il connaît depuis une forte variabilité. L’embellie apparue en 2010 est stoppée par l’évolution à la baisse de la valeur de la production (- 1,4 % par rapport à 2011 en euros constants).La valeur des viandes (y compris les animaux vivants) a été en baisse régulière jusqu’en 2010. Le redressement opéré en 2011 se confirme, amenant le produit viande à 447 M€. Les viandes (et animaux vivants) représentent ainsi la 3ème production de Rhône-Alpes.L’aviculture augmente légèrement par rapport à 2011, à 232 M€ en 2012.

suite - Comptes de l’agriculture

SourcesAgreste (données Disar), Agreste Rhône-Alpes n° 159

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900Valeur des productions végétales en millions d'€ 2012

Grandes cultures

Produits maraîchers, horticoles

Fruits

Viticulture

Autres produits végétaux

394

415

Valeur 2012

735

378

373

1991

1993

1995

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2005

2007

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0

100

200

300

400

500

600

700

800

900Valeur des productions animales en millions d'€ 2012

Produits viandeAvicultureLait, produits laitiersAutres produits animaux

Valeur 2012

58

447

232

673

En Rhône-Alpes, sanglier et loup sont les deux espèces sauvages qui posent le plus de problèmes aux agricul-teurs, sans solution efficace trouvée à ce jour. Cette an-née, cerfs, chevreuils, corvidés et vautours fauves sont aussi régulièrement signalés.

AinLes sangliers causent les plus gros dégâts. Les prélè-vements ont été en hausse dans certains secteurs. Les dégâts semblent moins importants cette année mais restent élevés sur la Dombes et le Bas Bugey. Sur ce secteur, le paiement d’une surtaxe a entraîné un mou-vement de protestation de chasseurs. Suite à une ren-contre entre la DDT (Direction Départementale des Territoires), la FDC (Fédération Départementale des chasseurs), les responsables agricoles et les sociétés de chasse locale, à ce jour tout est rentré dans l’ordre. Les dégâts de cerf restent bien présents dans l’est du dé-partement (Pays de Gex et secteur de Lavours). Pour le chevreuil, on ne signale que quelques dégâts sur vigne.

IsèreLoup : fin septembre, 52 déclarations/133 victimes contre 54 déclarations/228 victimes l’an dernier à la même épo-que. Secteurs touchés : massif de Belledonne (env 1/3 des attaques), Vercors, Sud Isère (Trièves et Mateysine) et Taillefer. Fait nouveau, des attaques de vautours fauves ont été dé-clarées au moment du vêlage. Cet oiseau bénéficie d’une protection totale. Une procédure de déclaration d’attaque calquée sur celle du loup est prévue. Grand gibier : la saison 2012/2013 est la plus dramatique en terme de dégâts agricoles. La superficie détruite a été de 570 ha, n’incluant pas les cultures telles que maraî-chage ou arboriculture (décompte en nombre d’arbres ou de plants). Ces dernières, de plus en plus touchées, n’ont pas de barème de remboursement. Le montant des dégâts s’élève à 920 343 € dont plus de 90 % par les sangliers, somme jamais atteinte au cours des dix dernières an-nées. Le prélèvement des sangliers est lui aussi très élevé (6 848 bêtes).

DrômeBilan des attaques de loup au 04/10/13 : 83 attaques in-demnisables pour 254 victimes indemnisables. Comparaison avec 2012 au 05/10/2012 : 48 attaques pour 153 victimes. Une majorité d’attaques sont sur des troupeaux sédentaires.

SavoieLoup : des attaques à répétition dans certains élevages. Au 17/09/2013 : 82 constats / 280 ovins / 4 caprins. 42 demandes de tirs de défense (y compris tirs de défense renforcés).Les autres dégâts de faune sauvage sont toujours pour l’essentiel liés à la hausse des populations de cerfs en fo-rêt et en prairie (Bauges, secteur Haute Tarentaise, Haute Maurienne pour la savoie) et sangliers. Il semble cepen-dant qu’il y ait une baisse des populations de sangliers sur certains secteurs de montagne ; à confirmer.

Loire Le schéma cynégétique ne fait pas l’unanimité entre la profession et les chasseurs, notamment sur l’agrainage, même s’il y a des progrès sur les limitations de périodesBlaireau : la période de régulation en vénerie sous terre (15 mai/15 juin) est attaquée par l’Etat. Il est important de la maintenir telle quelle, car le blaireau est porteur de tuberculose. Désaccord avec la Fédération des Chasseurs pour la réin-troduction du cerf.

ArdècheDepuis juillet 2013, une mortalité anormale de sangliers est constatée. Au 21/10, environ 90 sangliers sont tou-chés, sur 29 communes. Cette mortalité, caractérisée par l’apparition de troubles nerveux, ne concerne que l’espèce sanglier. Aucune cause n’a pu être identifiée à ce jour et les investigations se poursuivent. Les représentants agri-coles regrettent que de nombreux chasseurs refusent de chasser et n’assument pas leur responsabilité de gestion de la faune sauvage, faisant craindre une forte hausse des dégâts.Les attaques de loup continuent même si elles ont été moins nombreuses que l’an passé. Au 7/09 : 4 attaques/10 morts/9 blessées.L’augmentation des populations de vautour fauve et l’ab-sence de possibilité de régulation inquiètent les éleveurs.

RhôneAu 13/10, 331 sangliers ont été tués contre 435 en 2012, 610 en 2011 et 474 en 2010. Pourquoi cette baisse ? Diminution des populations (pour la FDC) ou moindre pression de chasse (3 jours au lieu de 5) ? Paradoxalement, le nombre de dos-siers de dégâts est en hausse, 215 en 2012 pour 238 en 2013. Plusieurs hypothèses : effet météo et retard de maturité pour les maïs restés plus longtemps sur le terrain ? Dimi-nution des travaux de prévention par les chasseurs suite à une hypothétique baisse des populations de sanglier ? Cette situation reste très préoccupante.En 2013, la Chambre d’agriculture a réalisé une campagne de déclarations de dommages en zone céréalière. Une première analyse fait apparaître une hausse des dégâts dus aux oiseaux, essentiellement corbeaux et pigeons ramiers. Sur 78 déclarations, 34 parcelles sont touchées pour une surface de 459 ha dont 155 ont été ressemées. Les agriculteurs sont intéressés par les procédés d’effa-rouchement, mais ils n’ont qu’une efficacité limitée. Des zones privées en bordure des terres céréalières sont interdites à toute forme de chasse ou de régulation. La Chambre d’agriculture tente d’intervenir auprès des pro-priétaires pour trouver une solution.

Dégâts de la faune sauvage

Sources Lionel Manos et François Goetgheluck (CA 01), Sylvie Fanjat (FDSEA 38), Jacques Benoît (CA 26), Bruno Bletton et Patricia Lacarrière (CA Savoie Mont Blanc), Annabel Foury (CA 42), Michel Pellier (CA69), ONCFS-FDC07-réseau Sagir)

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 26 Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 27

Alimentation, Circuits courts,Tourisme et Services

Tourisme rural : Un bon bilan de la saison estivale 2013Au niveau national, les professionnels du tourisme af-fichent un bel été 2013. Après une légère baisse de la fréquentation en juillet, le mois d’août affiche une hausse de la fréquentation qui profite à tous les territoires. Gîtes de France a constaté que les vacanciers ont réservé leurs vacances plus tard et via les ventes de dernière minute qui ont augmenté de 2 points par rapport à 2012. Le radieux mois d’août a permis aux Gîtes de France d’enregistrer une hausse de 2,85 % des réservations. En Rhône-Alpes, comme en 2012, 71 % des professionnels sont satisfaits des résultats de la saison. La météo de juin a pénalisé les départs en vacances, mais dès juillet la saison a débuté pour favoriser majoritairement le mois d’août. La cam-pagne enregistre un taux de satisfaction de ses profes-sionnels de 76 %, soit 10 points de plus qu’en 2012. En conclusion, l’été 2013 est marqué par une maitrise des dépenses des touristes qui se tournent vers des formules tout compris et dernière minute. Cela favorise l’espace rural qui peut facilement se positionner avec un rapport qualité/prix intéressant, d’où une bonne fréquentation.

Circuits courtsLes Chambres d’agriculture sont actuellement impliquées dans plusieurs programmes sur la thématique « Alimenta-tion et Circuits Courts ».

A travers ces projets nous investissons ces sujets d’ac-tualité : approche des consommateurs en circuits courts, approvisionnement local de la restauration collective, références en circuits courts. Rhône-Alpes se positionne comme une région pilote auprès de divers partenaires et à l’échelle nationale.

Focus sur les attentes des consommateurs en circuits courts (sept. 2013- programme CASDAR* CODIA)

Les consommateurs qui pratiquent régulièrement les cir-cuits courts se sont montrés très attachés à leurs circuits, leurs réseaux de producteurs et véritablement sensibili-sés aux enjeux que peuvent représenter ces formes de commercialisation. Ils recherchent un mode de production « raisonné » qui limite l’apport d’intrants chimiques, sans rechercher nécessairement de certification, leurs achats étant basés sur la confiance qu’ils ont avec les produc-teurs. Les circuits qu’ils choisissent leur permettent d’être en contact avec les produits et les producteurs. Ils ne font pas d’achat alimentaire sur Internet, et cela semble peu les intéresser sauf en complément de leurs circuits actuels.

Les e-consommateurs, qui sont habitués aux achats sur Internet, se tournent, pour leurs achats alimentaires, qua-si exclusivement vers les Grandes et Moyennes Surfaces (GMS). Ils sont pour la plupart séduits par les drives des GMS. Leurs deux principaux critères d’achat sont le prix des produits et la praticité du mode de vente. Ce sont des consommateurs plutôt inquiets par ce qu’ils mettent dans leurs assiettes, anxiété nourrie par les récents scandales sanitaires ou les reportages TV. Néanmoins, peu modifient leurs pratiques d’achats en conséquence. Ils ont une image positive des circuits courts, mais les fréquentent peu.

Focus sur les prix pratiqués en circuits courts (résultats du

programme CASDAR RCC*)

Les prix moyens 2011-2012 observés sur les produits de porcs/charcuterie (115 ateliers), viande bovine et ovine (respectivement 89 et 62 ateliers) ainsi que les produits issus de la volaille (111 ateliers) ont été relevés. Les ta-bleaux ci-après sont extraits de ce travail :

Porc/charcuterie Prix moyens (TTC) (vente directe)

Saucisse chipolata 9,85 €/kgSauté 9,8 €/kgCôtes 9,05 €/kgRôti filet désossé 10,2 €/kgFilet mignon 14,6 €/kgJambon cuit 17,1 €/kgBoudin noir 9,9 €/kgPâté de campagne 12,55 €/kgRillettes 15,3 €/kgAndouillette 13,7 €/kgSaucisson sec 19,45 €/kgJambon sec entier 18,55 €/kgPoitrine fumée 12,7 €/kgSaucisse fumée 14,3 €/kg

Crédit photo : ADT Ardèche

Viande bovine et ovine Prix moyens TTC (vente directe)

Bœuf Morceaux à bourguignon 9,0 € kgMorceaux à pot au feu 6,5 €/kgSteaks, rôtis hors filet 17,0 €/kgSaucisses - merguez 10,0 €/kgViande hachée 10,5 €/kgBourguignon, goulasch en conserves, plats cuisinés

14,0 €/kg

Colis de viande de « bœuf » 11,8 €/kgVeauJarret, osso buco, tendron…

12,0 €/kg

Escalopes, rôti … 18,0 €/kgViande hachée 12,0 €/kgColis de viande de veau 13,3 €/kgAgneauColis de viande d’agneau 12,35 €/kg

Volaille de chair Prix moyens (TTC) (vente à la ferme)

Poulet entier (éviscéré) 7,66 €/kgPintade entière (éviscérée) 8,92 €/kgCanard à rôtir 8,70 €/kgDinde 11,56 €/kgChapon 14,10 €KgŒufs (boite de 6) 2,07 €Filets de poulet 12,76 €/kgCuisses de poulet 13,12 €/kg

Les enquêtes ont révélé des variations importantes entre exploitations en matière de prix pratiqués. Ils dépendent de l’orientation des circuits de commercialisation (prix supérieurs en dominance directe : marchés, Association pour le Maintien de l’Agriuclture Paysanne…), du mode de production (agriculture biologique, élevage plein air…), des signes de distinction (races locales), de la ré-gion concernée, de la présence sur le territoire de SIQO (Signes d’Identification de la Qualité et de l’Origine) qui tirent les prix vers le haut (ex. AOC poulet de Bresse) et des charges de production (ex. répercussion de la mise sous vide des produits ovins viande sur la base de 1 € supplémentaire par kilo de viande).

Pour la construction tarifaire, 35 % et 40 % des produc-teurs fermiers en viande bovine et ovine ont recours au calcul d’un prix de revient, celui-ci pouvant avoir été une base à un moment donné et n’étant pas recalculé chaque année.

Par ailleurs, dans ce coût de production, les frais de li-vraison et la rémunération du temps de travail passé à la vente sont rarement intégrés.

Dans d’autres cas (fruits et légumes notamment), les prix sont principalement construits de façon descendante, à partir d’une référence de marché : prix des autres ven-deurs en circuits courts (51 % des cas), cotation (35 %) et prix de la GMS (15 %). Enfin, il est à noter que pour ceux qui vendent à un intermédiaire, l’aspect de négocia-tion intervient en plus.

* CASDAR : Compte d’Affectation Spécial pour le Développement Agricole et Rural* RCC : Références Circuits Courts

Alimentation, Circuits courts,Tourisme et Services

Sources CRARA, Rhône-Alpes Tourisme, Ministère de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, Gîtes de France

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 28 Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 29

Les DJA (Dotation Jeunes Agriculteurs) accordées en 2012 en Rhône-AlpesLes projets d’installation ayant reçu un avis favorable pour bénéficier des aides nationales à l’installation ont repré-senté un total de 382 sur Rhône-Alpes en 2012.Une nette majorité (62 %) se réalise en zone de montagne.

Répartition par département et par zone

Montant moyen des DJA selon les zones

Répartition des DJA par zone

Répartition des DJA accordées en Rhône-Alpes par département

Tendance de l’installationLe nombre d’installation bénéficiant des aides nationales en Rhône-Alpes poursuit sa diminution en 2012. Parmi les multiples raisons, la mauvaise conjoncture, les doutes et les incertitudes qui ont marqué ces dernières années – notamment dans le secteur laitier.Evolution des DJA accordées depuis 2009

Les tendances de l’installation avec DJA en 2013*Le total des DJA accordées sur les 3 premiers trimestres 2013 et les estimations faites pour les dos-siers susceptibles d’être validés au cours du dernier trimestre tra-duirait une stabilisation des instal-lations bénéficiaires de la DJA en 2013 par rapport à 2012, autour de 380/390 DJA accordées, après plusieurs années de baisse, sous réserve de confirmation des don-nées en fin d’année.

Evaluation des compétences en 2012 et 2013Le nombre de porteurs de projet de création-reprise qui bénéficient d’une évaluation des compétences en début de parcours d’installation se maintient sur un bon rythme, de l’ordre de 700 par an, dont 80% ont un profil répon-dant aux critères d’attribution de la DJA et 20 % qui n’y répondent pas. Tous représentent un potentiel d’instal-lations très significatif pour le renouvellement des chefs d’entreprise de Rhône-Alpes sur les années à venir.

*Réalisations des 3 premiers trimestres et estimation 4ème trimestre 2013

Installation Transmission

Note de conjoncture – novembre 2013

Zone dePlaine

ZoneDéfavorisée

Zone deMontagne

Total

Ain 20 12 14 46

Ardèche 1 10 30 41

Drôme 17 6 23 46

Isère 13 3 35 51

Loire 7 23 43 73

Rhône 16 3 39 58

Savoie 1 4 21 26

Hte-Savoie 2 4 35 41

Rhône Alpes 77 65 240 382

Note de conjoncture – novembre 2013

Zone dePlaine

ZoneDéfavorisée

Zone deMontagne

Ain 12 334 15 667 25 969

Ardèche 12 650 16 352 26 200

Drôme 12 650 16 350 26 200

Isère 13 008 16 851 25 955

Loire 13 614 17 415 26 017

Rhône 12 933 19 050 25 868

Savoie 13 800 17 425 25 073

Hte-Savoie 13 795 19 526 27 404

Rhône Alpes 12 819 17 011 26 141

Note de conjoncture – novembre 2013

en 2009 en 2010 en 2011 en 2012

ZP 26,0% 29,1% 30,2% 20.16%

ZD 17,5% 14,8% 14,1% 17.02%

ZM 56,5% 56,1% 55,7% 62.83%

Note de conjoncture – novembre 2013

en 2009 en 2010 en 2011 en 2012

Ain 12,8% 10,9% 10.9 % 12.0 %

Ardèche 9,3% 9,5% 7.3 % 10.7 %

Drôme 13,2% 17,1% 15.1 % 12.0 %

Isère 11,8% 13,6% 12.7 % 13.4 %

Loire 20,5% 16,4% 21.4 % 19.1 %

Rhône 10,3% 15,0% 13.1 % 15.2 %

Savoie 7,5% 6,0% 7.3 % 6.8 %

Hte-Savoie 14,6% 11,5% 12.2 % 10.7 %

Rhône Alpes 100% 100% 100 % 100 %

Note de conjoncture – novembre 2013

en

2009

en

2010

en

2011

En

2012

Evolution

2012/2011

Ain 56 47 45 46 + 2%

Ardèche 50 41 30 41 + 37%

Drôme 58 74 62 46 -26%

Isère 52 59 52 51 -2%

Loire 90 71 88 73 -17%

Rhône 45 65 54 58 +7%

Savoie 33 26 30 26 -13%

Hte-Savoie 64 50 50 41 -18%

Rhône Alpes 448 433 411 382 -7%

Note de conjoncture – novembre 2013

2012 2013

Candidats

DJA

Candidats

hors DJATotal Estimation*

Ain 79 33 112 112

Ardèche 48 5 53 43

Drôme 81 11 92 101

Isère 76 28 104 110

Loire 91 24 115 118

Rhône 80 27 107 100

Savoie 50 10 60 55

Hte-Savoie 52 11 63 61

Rhône Alpes 557 149 706 700

Ain 36Ardèche 38Drôme 47Isère 58Loire 90Rhône 46Savoie 30Hte-Savoie 41Rhône-Alpes 386

Sources DRAAF / SEADR, Chambres d’agriculture, Observatoire Instal-lation Transmission

Installation Transmission

La cessation d’activités et les tendances de la transmissionEvolution des cessations d’activités des chefs d’ex-ploitations agricoles entre 2007 et 2010

Le nombre de cessations d’activités est passé sous la barre des 2 000 par an depuis 2008 en Rhône-Alpes et poursuit sa baisse annuelle régulière pour atteindre 1 409 en 2011.

Fortement dépendant de l’évolution démographique des chefs d’exploitation qui conditionne le nombre de départs en retraite chaque année, ce nombre est aus-si influencé par les cessations d’activités dites « pré-coces », avant l’âge de 55 ans, avec différents motifs d’arrêt d’activité (santé, économie, raisons familiales…) et dont la part relative a tendance à progresser, dépas-sant 30% depuis 2009.Une partie des exploitations concernées par la cessa-tion d’activités de leur chef se maintiennent pour un temps avec le transfert au conjoint. Le nombre d’uni-tés concernées, en diminution lui aussi, se situe à un niveau régional désormais inférieur à 100 par an.

L’un des indicateurs du passage entre cessation et re-prise d’exploitation est le taux de renouvellement.Celui-ci correspond, pour une année donnée, au rapport entre le nombre de nouveaux installés, y compris par transfert, et le nombre total de cessations d’activité au cours de cette même année.Il concerne tous les chefs d’exploitation affiliés à la MSA n’ayant pas le statut de cotisant de solidarité.

Ce taux a progressé régulièrement au cours de ces der-nières années, passant de 50 % en 2005 à 89 % en 2011, correspondant à plus de 3 arrivées pour 4 dé-parts, en observant même davantage d’arrivées que de départs dans 3 départements.

Evolution du nombre de cessations d’activités par tranche d’âge, sur Rhône-Alpes

Les transferts entre conjoints et leur évolution

Le taux de renouvellement des exploitants

Note de conjoncture – novembre 2013

2007 2008 2009 2010 2011

Ain 251 220 219 152 156

Ardèche 199 203 163 157 148

Drôme 247 223 220 230 207

Isère 305 322 231 280 231

Loire 296 332 213 221 207

Rhône 425 382 342 289 221

Savoie 145 136 131 102 114

Hte-Savoie 179 167 154 139 125

Rhône Alpes 2 047 1 985 1 673 1 570 1 409

Note de conjoncture – novembre 2013

18/ 24

ans

25/ 34

ans

35/44

ans

45/54

ans

55 ans

et +

Total

2007 12 93 213 250 1 479 2 047

2008 7 105 189 238 1 446 1 985

2009 16 70 199 239 1 149 1 673

2010 6 80 159 231 1 094 1 570

2011 6 83 132 183 1005 1 409

Note de conjoncture – novembre 2013

2007 2008 2009 2010 2011

Ain 26 19 9 8 3

Ardèche 26 22 15 13 13

Drôme 33 27 28 26 20

Isère 30 21 21 22 14

Loire 26 23 19 15 5

Rhône 50 52 21 19 12

Savoie 9 7 3 6 4

Hte-Savoie 25 10 10 17 5

Rhône Alpes 225 181 126 126 76

Note de conjoncture – novembre 2013

2007 2008 2009 2010 2011

Ain 67% 76% 70% 80% 63%

Ardèche 80% 72% 90% 82% 103%

Drôme 91% 95% 95% 100% 111%

Isère 59% 66% 77% 76% 81%

Loire 73% 79% 92% 90% 91%

Rhône 55% 66% 62% 63% 77%

Savoie 56% 74% 62% 107% 89%

Hte-Savoie 65% 84% 88% 95% 105%

Rhône Alpes 68% 76% 79% 87% 89%

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 30 Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 31

01 Ain

CéréalesCouplées à des températures froides, les précipitations ont été abondantes au printemps et les «fenêtres météo» pour semer les cultures de printemps très étroites. Dans ces conditions, les parcelles semées précocement ont vu la croissance des plantules ralentie, asphyxiées par l’ex-cès d’eau et soumises à de fortes pressions sanitaires. A contrario, de nombreuses terres n’ont pu être emblavées avant la fin du mois de mai, faisant peser des incertitudes sur la qualité et la quantité des récoltes qui devraient se prolonger tard dans la saison, en particulier pour le maïs. Le soleil et la chaleur de l’été ont favorisé le remplissage des grains et bien qu’hétérogènes, les rendements des céréales à paille se situent dans les moyennes. L’excès d’humidité du mois d’octobre fait naître de fortes inquié-tudes chez tous les producteurs ayant du tournesol, du soja ou du maïs grain encore en place à la mi-octobre.

Lait de vachesDepuis le début de la campagne laitière, les 700 exploita-tions du département ont produit 105 millions de litres de lait d’avril à août 2013.

L’Union des Coopératives Laitières de l’Ain constate une diminution de la production de 3.34 % par rapport à la campagne précédente, toujours fin août.

La matière grasse quant à elle est en légère augmentation par rapport à la campagne précédente (39,54 à fin août 2013 pour 39,48 à fin août 2012).

AOC ComtéLa production de juin 2013 (5 388 t) est en baisse par rapport à celle de juin 2012 (- 3,5 %). La production des 12 derniers mois (57 371 t) est en baisse (- 0,7 %) par rapport à celle des 12 mois précédents (57 748 t)

Les ventes d’août 2013 (4 338 t) connaissent une baisse de 3,3% par rapport aux ventes d’août 2012 (4 488 t). Sur les 8 premiers mois de l’année les ventes augmentent de 1,4 %. Les ventes des 12 derniers mois s’établissent à 52 670 T soit une hausse de 2,8% par rapport aux ventes des 12 mois précédents (51 214 t).

la MPN (Moyenne Pondérée Nationale) d’août 2013 s’éta-blit à 7,296 €/kg soit une hausse de 0,094 €/kg par rap-port à la MPN de juillet 2013 et une hausse de 0,372€/kg par rapport à la MPN de août 2012.

La MPN pour les 6 mois glissants de mars 2013 à août 2013 est de 7 170,75€/t soit une augmentation de 3,86 % par rapport à celle de mars 2012 à août 2012 (6 904 €/t).

Les stocks au 30 août s’établissent à 35 264 t, soit une baisse de 3,26 % par rapport à leur niveau du 30 août 2012 (36 454 t) et une baisse de 2,43 % par rapport au 30 août 2011 (36 143 t). Exprimés en mois moyen de vente sur les 12 derniers mois, les stocks s’établissent à 8,03 mois soit un niveau inférieur de 0,51 mois moyen par rapport à celui au 30 août 2012 (8,54) et à un niveau inférieur de 0,93 mois moyen par rapport au 30 août 2011 (8,96).

Vins du Bugey, source Syndicat des Vins du BugeyLa saison viticole a été marquée par un retard de la végé-tation d’environ 15 jours à cause des températures basses du printemps et des très forts cumuls de précipitation (près de 800mm depuis début avril, soit un excédent de 30 % par rapport à la normale).

Cette pluie a été propice au développement du mildiou qui a attaqué la vigne très tôt en saison et entraîné des pertes de récolte parfois importantes dès le mois de juin. La forte pression maladie s’est maintenue tout au long de la saison mais a été globalement bien maîtrisée par les viticulteurs.

La floraison ne s’est pas toujours déroulée dans de bonnes conditions (températures basses et pluies) ce qui a provo-qué beaucoup de millerandage (petites baies) et de cou-lure (disparition des baies) notamment sur le chardonnay. Les cépages plus tardifs s’en sont mieux sortis.

Les vendanges ont débuté la semaine du 23 septembre dans les secteurs précoces. Elles devraient prendre fin dans les prochains jours avec la récolte des cépages tar-difs (mondeuse notamment).

Les rendements obtenus sont très hétérogènes. Les vo-lumes de chardonnay avoisinent les 20-30hl/ha (cépages avec les plus faibles rendements) alors que pour les autres cépages ils devraient se situer dans une année moyenne. Il est encore difficile de faire une estimation précise de la récolte à ce jour, mais la tendance qui semble se dégager laisse penser à une récolte globale légèrement supérieure à 2012.

La qualité de la récolte est variable. Les parcelles ven-dangées les premières sembleraient mieux s’en sortir que celles vendangées lors de la seconde semaine d’octobre, le botrytis s’y étant développé de façon très rapide (un tri important lors de la récolte a du être effectué). La matu-rité du raisin a parfois été difficile et une forte acidité est notée dans les moûts. Les fermentations sont toujours en cours.

Toutefois, tant que les vinifications ne sont pas terminées il est très difficile et donc peu judicieux de s’avancer sur la qualité de ce millésime. Nous en saurons plus dans les semaines à venir.

L’année culturale 2013 aura donc été compliquée jusqu’au bout !

En ce qui concerne la commercialisation, la grande majo-rité des producteurs de Cerdon sont en rupture de stock depuis le mois de juillet.

MaraîchageLes rendements ont été tributaires de l’épisode pluvieux de fin avril – début mai, surtout pour les légumes racines ou tubercules : la pomme de terre et la carotte n’ont pro-duit que la moitie d’un rendement normal. De nombreuses parties de parcelle et parfois des parcelles entières n’ont

suite - Ain

pas été récoltées. En juin, les exploitations présentaient un déficit de chiffre d’affaires de 15 % par rapport à 2012 sur la campagne de printemps.

Fin septembre, ce déficit c’est légèrement atténué, il n’est plus que de 10 %.

La majeure partie des légumes est vendue, il ne reste que les produits d’hiver et massivement du poireau, dont la campagne démarre timidement avec des prix plutôt bas.

Ce qui signifie que la campagne 2013 risque de se finir avec une baisse de chiffre d’affaires de 7 % et un résultat en baisse de 12 % (les charges sont en progression de 5 à 6% annuellement depuis 2009).

Les exploitations les plus impactées par ces mauvais ré-sultats sont celles de plein champ, qui délèguent la com-mercialisation.

Pour les exploitations en vente directe, l’année 2013 est plutôt une très bonne année, car les prix au détail sont en hausse, ce qui n’est aucunement le cas pour les exploita-tions qui n’assurent pas la commercialisation de leur pro-duction.

Les grands épisodes qui ont marqué la fin de printemps, l’été et le début d’automne sont :En salade une mévente pendant tout le mois de juillet avec des prix bas et des destructions de lots, puis une amélioration de la situation à partir du 15 août avec une envolée des prix sur la première quinzaine de septembre et un marché soutenu jusqu’à début octobre.En poireau, une demande moyenne, mais des prix bas.En carotte, une demande importante tout septembre avec des prix élevés.

Cette période se caractérise par des phases de ruptures, qui affolent le marché sur de courtes durées. On constate globalement une consommation en forte régression pour les légumes sur cette partie de campagne.

La volaille de BresseAfin de satisfaire le marché, la filière Volaille de Bresse se mobilise afin de trouver de nouveaux candidats à l’instal-lation. Les Chambres d’agriculture de l’Ain, de la Saône et Loire et du Jura aident à l’organisation de portes ouvertes afin de sensibiliser les personnes à cette production, em-blème de la région. Un travail sur le référentiel technico économique de la filière est engagé depuis 3 ans avec l’ensemble des partenaires : les éleveurs, les abatteurs expéditeurs et le centre de sélection. Cette étude menée à partir d’environ 25 comptabilités réelles permet d’apporter un outil pour les éleveurs en place et favoriser leur pro-gression tant technique que financière, et aussi de créer un cadre pour les futurs projets d’installation en volailles de Bresse.

Filiere piscicole des étangs de Dombes Comme cela avait été annoncé dans la lettre de conjonc-ture du mois de juin, le dispositif d’accompagnement du Conseil Général appelé « livre blanc filière piscicole » a été validé par les Conseillers Généraux à l’unanimité le mardi 15 octobre. Ainsi, 850 000 € par an, sur une durée de 3 ans renouvelable, vont être attribués à cette filière si singulière.

Les étangs de la Dombes constituent l’une des plus grande zone continentale d’étangs en France (1200 étangs pour 12 000 ha), ils représentent un patrimoine naturel, cultu-rel, historique et paysager exceptionnel. Ces étangs ont été façonnés et sont entretenus par la main de l’homme, et la pisciculture est le socle de toute cette richesse. Cette dernière est aujourd’hui dans une situation difficile (préda-tion aviaire, prix de vente bas et stagnant, déficit d’image de la carpe, valorisation insuffisante des produits…). C’est pour enrayer cette situation que le Conseil Général de l’Ain s’est engagé à soutenir la pisciculture.

Pour cela, le Conseil Général a souhaité avant tout s’ap-puyer sur l’Association de promotion des poissons des étangs de la Dombes (APPPED) et sa marque collective « Poissons de Dombes ». La Chambre d’agriculture a accom-pagné l’APPED depuis sa création par une mise à disposi-tion de personnel. Aujourd’hui, l’APPED est un interlocu-teur connu et reconnu. Ce partenariat va se poursuivre mais différemment puisque dans le cadre du livre blanc l’APPED va recruter un directeur.

En tout, dans le cadre du libre blanc, une trentaine de structures ont été associées à la réflexion et au final, le Conseil Général interviendra sur 3 axes : investissement, accompagnement de l’activité, promotion et valorisation du produit.

Sources Chambre d’agriculture de l’Ain, Union des Coopératives Laitières de l’Ain, Fédération Départementale des Coo-pératives Laitières, Syndicat des Vins du Bugey

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 32 Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 33

07 Ardèche

Les conditions météorologiques de 2013 se caractérisent par des pluviométries supérieures à la normale et un re-tard végétatif qui a impacté toutes les filières.

ArboricultureEn abricot, les mauvaises conditions climatiques pendant la floraison ont engendré une mauvaise pollinisation et donc un volume de production déficitaire pour les variétés précoces. La variété Bergeron semble avoir mieux résisté aux aléas climatiques.Le marché a été fluide au cours de la saison grâce à une offre inférieure à la demande et les prix satisfaisants ont pu compenser les déficits de rendements.En production de cerise, les conditions fraîches et humides du printemps ont provoqué des chutes physiologiques parfois importantes et éclatement des variétés précoces, entraînant une production qui reste supérieure à 2012 mais inférieure à la moyenne. Le marché est difficile, notamment pour la variété Burlat. D’un point de vue sanitaire, les dégâts liés à la présence de la Drosophila suzukii semblent progresser.

Châtaigne L’année 2013 est une année très tardive. Les variétés pré-coces ont commencé à chuter autour du 20 septembre. La grosse majorité des châtaignes produites en Ardèche est encore sur les arbres à la date de rédaction de cette note. Le cynips a continué sa progression cette année en Ardèche en atteignant les communes des Cévennes. La demande de passage en AOP (Appellation d’Origine Contrôlée) a franchi un nouveau cap, les aspects tech-niques ayant été acceptés, la demande en est maintenant au stade de la procédure d’opposition européenne.

Viticulture Sud ArdècheLa vigne se développe lentement, jusqu’au mois de juin. La croissance végétative s’accélère au moment de la florai-son occasionnant, sur certains secteurs, de fortes coulures sur Grenache et Merlot. La pression mildiou est élevée. On note également la présence de Black-rot sur feuilles et sur grappes. Les épisodes pluvieux à répétions du mois de juillet favorisent la progression du mildiou. Tandis que l’at-mosphère lourde et orageuse développe celle de l’oïdium.Les conditions climatiques rendent les interventions phy-tosanitaires plus fréquentes que pour une année normale. Les orages sont parfois accompagnés de grêle significa-tive, plusieurs secteurs ont été touchés. La campagne a été plus difficile pour les exploitations conduites en agriculture biologique, on note une perte de récolte de 20 à 40 % en moyenne.Pour UVICA, la production est estimée entre 350 000 et 355 000 hl pour cette campagne 2013 ce qui est consi-déré comme une petite récolte, la perte en production bio est estimée à 1 000 hl. En production conventionnelle, on note une diminution de 20 000 à 25 000 hl en rouge.Le cours du vrac se maintient, le rosé IGP (Indication Géo-graphique Protégée) Méditerranée reste entre 80 et 85 €/hl. Les Côtes du Rhône sont en baisse, et les marchés en

CDR bio sont difficiles. En revanche, l’IGP bio des coteaux de l’Ardèche fonctionne bien. Les exportations gardent le même développement.

Viticulture Nord ArdècheSuite au printemps plutôt pluvieux au cours duquel le risque Mildiou était élevé, se sont rajoutées la difficulté des fenêtres de traitement ainsi que la réentrée dans les parcelles. Cette situation s’est vite assainie avec les condi-tions climatiques qui ont suivi et la floraison s’est déroulée sans soucis.Des orages de grêle se sont abattus début juillet et cou-rant août sur les Côtes du Rhône septentrionales causant des dégâts sur certaines communes. Quant à la récolte, décalée de 2 semaines environ par rap-port à 2012, elle a du être gérée avec une météo capricieuse.Au niveau économique, l’ensemble des appellations a une bonne activité en terme de sortie, peut être un peu plus qu’au printemps dernier. Les cours sont stables et les vo-lumes constants. Les appellations continuent de faire leurs preuves de réputation au niveau national.

Bovin Viande Depuis le début de l’année, les cours des bovins de bou-cherie ont été supérieurs à ceux de 2012. A l’inverse, pour les broutards un recul des demandes vers l’exportation a tiré les prix à la baisse.AOC Fin Gras du Mézenc : Au cours de la campagne 2013, 643 animaux ont été commercialisés en AOC, soit une progression de 12 % par rapport à 2012. La moyenne du prix de vente payé aux éleveurs a été de 4,98 €/kg de car-casse. La demande reste forte et incite au développement de la production.

Filière Caprine La collecte laitière reste orientée à la baisse. Les fourrages de moindre qualité et les prix élevés des aliments complé-mentaires, ne contribuent pas à envisager un renverse-ment de la tendance à court terme.Dans ce contexte, la progression du prix du lait depuis le début de l’année est une éclaircie pour les éleveurs caprins qui subissent une conjoncture difficile depuis plusieurs années.Le devenir de la filière chevreaux constitue une source d’inquiétude pour les éleveurs qui expriment leur crainte de ne plus avoir de débouchés pour leurs cabris.

Filière Bovin Lait En Ardèche, la période estivale succédant à un printemps froid et pluvieux, a été comparativement à d’autres an-nées plutôt favorable à la production laitière. Cela s’est traduit par une reprise des livraisons sur cette période, qui toutefois ne semble pas en mesure de compenser la baisse des livraisons constatée depuis le début de l’année.Après la légère baisse du coût des concentrés, les produc-teurs attendent pour la fin de l’année une augmentation du prix du lait, en juste retour de la conjoncture favorable sur le marché des produits laitiers.

suite - Ardèche

Conjoncture ovineClimat : Le printemps et l’été 2013 ont été pluvieux et favorables au développement du microbisme, en particu-lier, du piétin et des arthrites. De plus, les luttes de prin-temps ont été impactées par cette mauvaise météorologie et par conséquent, les agnelages d’automne enregistrent une fertilité médiocre et une baisse du nombre d’agneaux nés d’environ 20 %. Filière : Les cours, depuis le mois de mai, sont en hausse comparativement à l’année 2012. La baisse de la produc-tion à venir suite aux faibles résultats des agnelages de l’au-tomne risque d’accentuer encore la tension sur le marché.

Production fermièreLa période estivale est propice à la commercialisation des produits fermiers ardéchois. Les demandes cet été ont porté sur l’étiquetage des produits et la réglementation relative à la présence des agriculteurs sur les marchés de plein air. En effet, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur la possibilité de participer à un marché forain sans être commerçant. Il est rappelé que le fait de commercialiser ses produits par soi-même est une activité en prolonge-ment de l’activité agricole.

D’Ardèche & de SaisonL’association constituée en 2012 sera prochainement transformée en Société Coopérative d’Intérêt Collectif. Fonctionnant dans un premier temps comme une « plate-forme virtuelle », cette interface entre producteurs et établissements de restauration collective travaille réguliè-rement avec une quinzaine d’établissements (écoles élé-mentaires, collèges, lycées, hôpitaux, maisons de retraite) et une vingtaine de producteurs.

AgritourismeCette année, la saison touristique a été décalée à cause du mauvais temps généralisé au printemps. Le mois de juillet a démarré lentement mais le mois d’août a globalement rattrapé le retard. Au niveau des hébergements, on remarque une légère hausse de la clientèle familiale et un raccourcissement de la durée du séjour avec des réservations de dernière mi-nute de plus en plus fréquentes. Les clientèles belges et hollandaises sont en hausse.En ferme auberge, on note un niveau constant des réser-vations, avec une nette tendance de clientèle de proximi-té. Une baisse est toutefois ressentie au niveau de l’achat des produits fermiers.

Agriculture biologiqueL’Ardèche compte 576 producteurs ayant une activité bio ou en conversion en octobre 2013. La tendance actuelle des nouvelles conversions se situe davantage sur les cir-cuits courts et la vente directe, que sur les circuits longs organisés.

Dégâts de la faune sauvageInquiétude sur l’augmentation des dégâts de sangliers qui pourraient résulter d’une baisse de la pression de chasse consécutive au problème de mortalité des sangliers obser-vé depuis cet été. Très forte inquiétude des éleveurs quant à l’installation du loup et le développement des prédations qui semblent inéluctables.

EntrepriseCréation d’entreprise : sur les 3 premiers trimestres 2013, le Point Accueil Installation compte 345 contacts, 188 RDV (130 en 2012 sur la même période), avec 30 accompagnements démarrés et 4 visites préalables pour vérifier l’opportunité de lancer l’accompagnement.On note une baisse des installations en 2013, après la re-prise de 2012 : 32 projets d’installation agricole validés en Commission Départementale d’Orientation Agricole depuis janvier 2013 et 6 nouvelles demandes de DJA (Dotation Jeunes Agriculteurs) qui devraient être présentées d’ici la fin de l’année. Malgré tout, l’Ardèche voit des filières miser sur le renou-vellement des générations, comme la viticulture en Sud Ardèche, par le biais des caves coopératives et UVICA, LDC pour les volailles, les opérateurs de la châtaigne et enfin les légumes pour la restauratin hors domicile.REGAIN : 252 familles en situation fragile accompagnées au 30/06/2013, dont 76 % bénéficiaires du RSA. 39 per-sonnes ont été « détectées » sur ce même semestre.

Emploi formationApprentissage Baisse des contrats d’apprentissage reçus pour enregis-trement sur le 3ème trimestre 2013 : 40 contrats reçus à la mi-octobre contre 68 à la même date l’année dernière.Les chiffres du début de l’année 2014 permettront de confir-mer la baisse du nombre de contrats ou de conclure à un déca-lage du pic traditionnellement observé en septembre/octobre.Emploi Partagé La Chambre d’agriculture est depuis de nombreuses années mobilisée et moteur dans l’information et l’accompagne-ment à la création de groupements d’employeurs locaux (GE), à taille humaine, correspondant à la demande d’agri-culteurs et d’agricultrices désireux de trouver une réponse de proximité à leur problématique de main d’œuvre. Une trentaine de permanents salariés agricoles de GE travaillent aujourd’hui en Ardèche pour environ 400 entreprises.L’accompagnement de deux GE créés courant 2013 autour du bassin de Privas avec des embauches à la clé se poursuit.Depuis le début du second semestre 2013, la Chambre d’agriculture organise des rencontres de sensibilisation et d’information sur l’emploi partagé auprès des caves coo-pératives viticoles du sud du département. Formation des actifs agricoles61 stages en cours ou terminés sur ces 3 premiers tri-mestres 2013, représentant 124 jours de formation.

Sources Chambre d’agriculture de l’Ardèche

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 34 Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 35

26 Drôme

La filière ovineLes récoltes de foin 2013 sont abondantes mais de qualité moyenne en particulier sur les premières coupes.

Après une baisse des cours de l’agneau sur le début de l’année 2013, depuis Pâques les cours se maintiennent à un niveau supérieur à 2011 et 2012. A 6,62 €/kg de carcasse fin août 2013, le prix moyen calculé par Fran-ceAgriMer dépassait de 0,55 € la valeur de 2012, soit une progression de 9 %.Pour la fête de l’Aïd 2013, l’abattoir Europagro de Valence a ouvert ses portes permettant ainsi d’augmenter les ca-pacités d’abattage sur la Drôme.

L’année 2013 est marquée par un recrudescence des at-taques de loups sur les troupeaux. Au 04/10/2013, on enregistre 83 attaques indemnisables pour 254 victimes indemnisables. A la même date en 2012, on comptabilisait 48 attaques pour 153 victimes.Cette prédation se produit majoritairement sur des trou-peaux sédentaires et certains élevages sont touchés par des attaques à répétition.

Une filière caprine fragiliséeLa chute de production de lait en filière laitière est de 18 % sur les deux dernières années. Cette baisse due à de multiples facteurs l’est notamment par l’arrêt de plusieurs ateliers (-2 500 chèvres en un an). Après des années d’ex-cédents de stocks, cette baisse brutale fragilise la filière. La re-valorisation du lait de l’ordre de 45 €/1 000 litres en moyenne sur 2013 ne permet pas de couvrir les coûts de productions qui poursuivent leur progression. Le travail des derniers mois des deux Compagnies Consu-laires (07-26) avec le Syndicat sur une évolution du cahier des charges de l’AOP (Appelation d’Origine Contrôlée) Pi-codon a permis d’aboutir sur de nouvelles propositions.

La filière légumesLes conditions pluvieuses et fraîches de ce début d’année ont engendré un retard considérable pour les cultures primeurs sous-abris causé par un déficit en luminosité et température.Les intempéries du printemps ont entraîné des pertes di-rectes sur les plantations précoces de melon. Les pommes de terre et les courges n’ont pas toujours été plantées dans de bonnes conditions ce qui a engendré une baisse de rendements.Les récoltes de légumes d’été sous-abris froids ont démar-ré timidement au 15 juillet. La suite de la saison a été correcte sur l’ensemble des productions.

En ail, les prix du marché n’ont pas été au mieux. En effet, les négociants les fixent par rapport aux prix espagnols qui, dans la conjoncture actuelle, ont été bas.

Une année difficile en PPAM (Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales)En plantes à parfum, les conditions climatiques printa-nières ont retardé de 2 à 3 semaines les récoltes. Le la-vandin, sensible aux asphyxies racinaires, a subi des mor-talités dans la presque totalité de la zone de production, entraînant la mise en place d’une mission d’enquête préli-minaire pour calamité agricole. Les premières estimations de récolte indiquent une baisse de 13 % de la production départementale. Au contraire, la production de lavandes a augmenté de 16 % par rapport à 2012.En plantes aromatiques, les semis des espèces annuelles, hormis les plus précoces, se sont effectués en conditions difficiles, entraînant un retard de végétation supérieur à un mois. Pour le basilic et le persil, ces conditions froides et humides ont favorisé le développement du mildiou, pouvant provoquer des pertes de récolte de 25 à 30 % selon les situations.

Une saison tardive et difficile pour les viticulteursSuite à une floraison tardive avec un mois de mai et un début juin froid à très froid, le retard de 15 jours à 3 semaines par rapport à 2012 n’a jamais été rattrapé.Les conditions climatiques de printemps ont entraîné une forte coulure du cépage Grenache (cépage principal des Côtes-du-Rhône sud et très présent en Grignan-Les-Ad-hémar). Les Syrah, Carignan, Muscat et autres blancs ont noué normalement. Un été plutôt pluvieux avec de nombreux orages de grêle (début juillet au nord et début août au sud) a entraîné des pertes de récolte importantes. Ainsi la récolte est glo-balement petite voire très petite en Côtes-du-Rhône sud ouest, normale à bonne dans le Diois, moyenne dans le nord.Les vendanges ont commencé tardivement. La vinification va être difficile au sud car les vendanges sont très hété-rogènes.Il est donc à craindre des problèmes économiques impor-tants sur les exploitations viticoles du sud avec peut-être des dépôts de bilan.

Les viticulteurs ont connu une saison difficile au niveau de la protection phytosanitaire puisque cette année, le mildiou a été très présent sur feuilles car la végétation était très poussante toute la saison. Il est à noter un peu d’oidium sur grappes dans les vignes très vigoureuses mal protégées.La flavescence dorée dans le sud Drôme reste un point à surveiller. Dans les foyers trouvés en 2012, de très nom-breux symptômes sont désormais visibles car ils s’extério-risent un an après la contamination ; la maladie s’étend car de nouveaux foyers ont été détectés sur des com-munes des Baronnies.

suite - Drôme

En grandes cultures, l’année est marquée par la météo atypique du printempsCéréales : du bon et du moins bonLes conséquences immédiates de la météo printanière sont le développement des maladies (en particulier la sep-toriose) difficiles à contenir et une mauvaise alimentation azotée. Ces conditions ont plus particulièrement pénalisé les cultures bio. En contrepartie, il y a eu peu de jours échaudants, une bonne alimentation en eau et un bon remplissage des grains. Le retard à maturité est estimé à une dizaine de jours. Les pluies n’ont pas facilité la moisson qui a démarré diffici-lement début juillet et s’est étendue jusqu’à mi-août. La fusariose épi était présente mais n’a entraîné que peu de problèmes de contamination en mycotoxines. Les résultats en rendement comme en qualité sont miti-gés avec une forte variabilité. Les terres fortes sont les plus pénalisées tandis qu’en sols superficiels et en terres non irriguées, les résultats peuvent être très satisfaisants. Au final, le rendement moyen est bon, bien qu’inférieur à 2012.Avec un climat du nord, le colza s’en sort bien.

Cultures de printemps : compliqué de l’implantation à la récolteEntrecoupés de pluies, les semis se sont étalés jusqu’à mi-juin. Les conséquences des pluies comme du froid semblent moins pénalisantes dans la Drôme que dans les autres départements rhône-alpins. Finalement, les semis non réalisés comme les re-semis sont rares. Mais le retard pris à l’implantation se retrouve en fin de cycle avec des répercussions sur les récoltes qui ne sont pas facilitées par les pluies et sur les implantations des céréales suivantes. A mi octobre, les tournesols ne sont récoltés qu’à moitié avec des humidités encore élevées et des rendements mé-diocres. Les sorghos ne sont pas murs et les maïs conso démarrent à peine avec des humidités encore très éle-vées. Des dégâts importants de pyrales n’améliorent pas la situation.Avec des semis très tardifs et des difficultés pour interve-nir dans les parcelles, les cultures bio sont d’autant plus touchées par les conditions de l’année.

Les acomptes des prix payés aux producteurs sont en baisse par rapport à ceux de l’an dernier.

Semis de la nouvelle campagne :En colza, les implantations se sont réalisées dans des conditions favorables. Gênés par les pluies, seul 1 % des semis de céréales seraient réalisés mi-octobre.

Une année difficile pour la production de semencesLes conditions météorologiques de l’année 2013 ont conduit à des résultats très hétérogènes. Les conditions actuelles ne facilitent pas les récoltes des semences type maïs et sorgho.

Sources Chambre d’agriculture de la Drôme

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 36 Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 37

38 Isère

Après l’hiver qui a duré jusqu’à fin mars et le printemps frais et humide, toutes les récoltes ont eu 2 à 3 semaines de retard par rapport à la normale.

Grandes cultures : inquiétude pour les récoltes d’automneLes rendements des cultures d’hiver, céréales à paille et colza, sont dans la moyenne des 5 dernières années, mais avec une forte hétérogénéité : les parcelles humides ont les moins bons résultats. Les poids spécifiques sont élevés mais la teneur en protéines du blé est faible.

Pour les cultures de printemps, seuls les semis d’avril ont pu être récoltés mi-octobre: moins de 40 % pour le tour-nesol et moins de 10 % pour le maïs. En tournesol, les rendements attendus sont moyens à faibles et les pluies d’octobre risquent de provoquer des pertes de graines à la récolte, en raison de la pourriture des capitules. En maïs, les rendements devraient être hétérogènes en fonction des sols et de conditions d’implantation. Les récoltes tardives menacent d’accentuer la présence de mycotoxines et le risque de gel. Dans ce contexte difficile, le soja semble ti-rer son épingle du jeu, comme dans le Haut Grésivaudan.

Les cours des grandes cultures ont plongé à partir de juin 2013, avec la perspective d’une récolte mondiale de cé-réales particulièrement abondante, tout en restant nette-ment supérieurs à ceux de 2005 ou de fin 2009 – début 2010. Le blé et l’orge se sont légèrement redressés en octobre, avec une demande à l’exportation pour l’Europe et la France.

Fourrages: une année qui commence mal et qui finit mieuxAvec les pluies du printemps, la première coupe d’herbe, ensilage ou foin, a été abondante mais de très mauvaise qualité car trop tardive. Le pâturage a été rendu très dif-ficile, avec une pousse de l’herbe trop importante et des pâtures peu portantes, entraînant un gaspillage d’herbe élevé. Les deuxièmes et troisièmes coupes ont été plus abondantes et d’assez bonne qualité. Les conditions esti-vales ont été plus favorables pour le pâturage.

Pour le maïs fourrage, les ensilages réalisés en septembre sont plutôt corrects en qualité mais avec des rendements souvent décevants. Pour les récoltes d’octobre, le rende-ment est satisfaisant et la qualité plutôt bonne, mais avec parfois des ensilages qui manquent de grain et de matière sèche. En moyenne montagne, le risque de gel devient important pour les ensilages non réalisés au 20 octobre.

L’année, qui avait mal commencé, se montre finalement assez correcte sur le plan fourrager.

Noix : bonne récolte mais petits calibresLa récolte est importante, en progression par rapport à 2012 (+ 15 % environ) avec une forte homogénéité au sein de la zone. Les calibres sont plutôt petits par rapport

à la moyenne de ces dernières années : près de 25 % de calibres inférieurs à 28 mm sont attendus. La qualité s’annonce plutôt bonne sauf les cas particuliers des zones touchées par la bactériose-nécrose où un tri post-récolte très important devra être opéré. Les conditions de début de récolte ont été assez difficiles du fait des petites pluies qui ont rendu les sols gras. La récolte en zone de coteau s’en est trouvée très compliquée.

Les perspectives sur le marché européen sont favorables pour la récolte 2013 malgré la proportion importante de petits calibres et la maturité tardive. La tendance des prix semble devoir être inférieurs à 2012 du fait des calibres plus petits, même si les prix au calibre devraient être maintenus.

Autres fruits : du bon et du moins bon !La météorologie du printemps a provoqué un retard géné-ralisé des récoltes de 2 à 3 semaines et compliqué la pro-tection phytosanitaire. En outre, plusieurs orages de grêle ont touché la principale zone de production, la Vallée du Rhône, et aussi le Haut-Grésivaudan, orientant une part de la production vers la transformation.

En fraises, la production sous abris a été correcte en ren-dement, avec des prix satisfaisants jusqu’à mi juin. Les productions de plein champ, fortement touchées par les maladies et la pourriture, ont eu des rendements plus faibles, mais leur arrivée sur les marchés avec celles des autres régions ont entraîné une baisse des prix. Les remontantes ont rencontré une faible demande au mois d’août et les prix sont restés bas.

Pour les cerises, les situations ont été très hétérogènes, au niveau des rendements comme de la qualité. Les varié-tés précoces, notamment Burlat, semblent avoir été les plus pénalisées. Les prix sont restés bas en raison d’une production importante avec un téléscopage des produc-tions de la Vallée du Rhône et du sud de la France.

Si les rendements en pêches ont été inférieurs à la moyenne, les prix sont restés soutenus jusqu’à mi-août.

Les rendements en abricots ont été inférieurs à la moyenne avec une bonne qualité gustative et visuelle, et des cours soutenus pour les précoces. Les prix ont ensuite baissé, avec notamment l’arrivée du Bergeron.

La production de pommes devrait être en légère baisse par rapport à la moyenne. Les calibres sont plutôt faibles, notamment pour Gala. La récolte se poursuit en octobre dans des conditions climatiques humides, propices aux nouvelles attaques de tavelure. Les prix sont essentielle-ment tirés par la demande à l’exportation.

De son côté, la production de poires est normale, dans un marché encore assez calme.

En framboises, la situation reste difficile, avec des prix qui restent insuffisants et la concurrence de la variété Ma-ravilla produite dans la péninsule ibérique.

suite - Isère

Légumes : les producteurs en situation délicateDu côté de la production, le retard accumulé en début d’année du fait des conditions météorologiques difficiles n’a pas pu être comblé au fil de la saison. Les cultures d’été (tomates, aubergines, poivrons...) ont été retar-dées. Ainsi, en tomates, celles produites sous abri n’ont été récoltées qu’à partir de mi-juillet. Toutes les régions ont produit en même temps, sur fin juillet et août, et les prix sont restés bas, la fin de saison étant même catas-trophique.

En plein champ, les conditions météorologiques ont favo-risé l’hétérogénéité des cultures et les télescopages de séries de plantation sur certaines espèces, impliquant des difficultés de commercialisation. Les cultures de stockage (carottes, pommes de terre, courges...) connaissent des pertes de rendements et des problèmes de qualité qui risquent de nuire à leur bonne conservation.

Du point de vue économique, la situation reste toujours aussi difficile sur les marchés de gros, la quasi absence de marge de manœuvre (augmentation des coûts de revient, stagnation ou baisse des prix et des volumes) ne per-mettant pas de compenser les difficultés de production. Les marchés de détails ont principalement souffert de la difficulté à approvisionner les étals au début du printemps et de l’été dans les créneaux de vente optimale prévue.

Tabac : vers la mécanisation de la récolte ?Les plantations ont été fortement retardées, et certaines surfaces initialement prévues n’ont pas été mises en place. Ce retard a entraîné le décalage des dates de récolte. La météo pluvieuse et les températures froides du mois d’oc-tobre perturbent le cycle de séchage du Burley. Finale-ment, si le volume et la qualité s’annoncent corrects pour le Virginie, la production de Burley devrait se caractériser par un rendement moyen et une qualité liée directement aux conditions de séchage de l’automne.

La récolte mécanisée du Burley en tiges a été testée à Marcilloles. Si le test récolte s’est révélé concluant, reste la validation du séchage sous cadre.

L’engagement de plusieurs clients transformateurs se concrétise, soit par des volumes consentis au préalable de la production et de façon pluriannuelle, soit par le renfor-cement des prix pour des lots de qualité accrue et obte-nue dans le cadre d’un cahier des charges de production spécifique.

L’aide couplée à la qualité du tabac contribue à conforter les producteurs restés actifs à la tabaculture en 2013. Les interrogations sur la nouvelle PAC favorisent l’attentisme et ralentissent le dynamisme d’investissement.

Halle des Terroirs : les travaux ont commencéLes travaux de ce nouveau point de vente ont commencé cet été, pour une ouverture en 2014 sur la zone commer-ciale du « Green-center », à Salaise sur Sanne. Une direc-trice a été embauchée. La Chambre d’agriculture aura fini son accompagnement des micro-filières fin 2013. Les 60 producteurs croient en leur projet et souhaitent continuer à avancer ensemble, avec ce même objectif de valorisa-tion de leur production et d’innovation commerciale, au sein d’un concept à gouvernance agricole.

Sanglier, loup et... vautour !La saison de chasse 2012/2013 a été de loin la plus dra-matique en terme de dégâts de gibiers aux cultures. La superficie détruite a été de 570 ha. A noter que les cultures spécialisées telles que le maraîchage ou l’arboriculture ne sont pas comptabilisées (car ce sont souvent un nombre d’arbres ou de plants qui sont comptés) mais que celles-ci sont de plus en plus touchées alors qu’elles n’ont pas de barème de remboursement défini. Le montant total des dégâts s’élève à 920 343 € dont plus de 90 % relatifs aux sangliers. Ce montant n’a jamais été atteint au cours des dix dernières années et est vraiment considérable, alors que les prélèvements de sangliers sont également consi-dérables avec 6 848 animaux.

Fin septembre 2013, le bilan des attaques de prédateurs est de 52 déclarations pour 133 victimes contre 54 décla-rations pour 228 victimes l’an dernier à la même époque. Le massif de Belledonne a été particulièrement touché rassemblant à lui seul près d’un tiers des attaques. Les autres secteurs touchés sont toujours le Vercors, le Sud Isère (Trièves et Mateysine) et le Taillefer.

Des déclarations d’attaques de vautours fauves ont aussi été déclarées, sur des veaux et leurs mères au moment du vêlage. La population de vautours fauve est estimée par les spécialistes à environ 1 200 unités dans les Alpes. Cet oiseau bénéficie d’une protection totale à l’heure actuelle. Un comité s’est réuni dans l’été à ce sujet et il est prévu une procédure de déclaration d’attaques calquée sur celle du loup avec la réalisation de constat « vautour ».

Sources Chambre d’agriculture de l’Isère, Contrôle laitier, Terre & Sens Rhônalp’, FDSEA

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 38 Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 39

42 Loire

L’été tant attenduSur le département de la Loire en juillet/août, il n’y a pas eu de grosses canicules, ce qui n’a pas empêché une éva-potranspiration supérieure à la normale.La pluviométrie a été soutenue jusqu’à la première décade d’août, ce qui a limité les irrigations.A partir de mi août, un temps plus sec, mais aussi froid sur certaines périodes de septembre, n’a pas permis de rat-traper le retard végétatif observé au printemps (floraison de la vigne, semis de maïs …). Les récoltes accusent donc un retard compris entre 12 et 20 jours selon les cultures.Durant l’été, le département de la Loire a subi des orages de grêle, notamment le 6 août. Ce dernier d’une rare violence et accompagné de grêlons atteignant 10 cm de diamètre, a touché une quinzaine de communes et 110 exploitations agricoles.- Environ 70 000 m2 de surfaces couvertes ont été en-dommagées (le changement de couverture nécessite, en grande majorité, un désamiantage).- Les impacts de grêle ont fortement endommagé les plas-tiques et bâches de protection des silos et fourrages enru-bannés ainsi que des serres.- Les vignerons du secteur ont vu leur récolte totalement détruite avec des impacts importants sur les ceps.

Tassement des cours en bovins viandeAnimaux maigres :Le début de la période (mai/juin) correspond à de faibles sorties en broutards et voit la conjoncture se situer vers 2,60 à 2,70 €/kg pour des animaux avec des poids de 400-420 kg.Le marché est marqué par une demande italienne en re-trait sur le volume des importations, qui faisant suite à une conjoncture difficile pour la viande finie en Italie.Une offre limitée en animaux et une demande active du marché méditerranéen permettent le maintien des cours jusqu’à début juillet. Après cette date et avec un apport plus important d’animaux, la conjoncture diminue de 0,20 €/kg pour se situer à 2,40–2,50 €/kg vif en fin septembre.La catégorie des jeunes femelles (laitonnes) fait l’objet d’une demande soutenue à la fois sur le marché français et à l’export en direction de l’Espagne et de l’Italie.Fin septembre le prix des laitonnes est identique à celui des broutards.

Animaux finis :L’offre limitée en animaux finis (vaches de réforme, gé-nisses) a permis une conjoncture favorable au cours du printemps et début de l’été, avec des cours de 4,50 à 4,60 €/kg de carcasse pour les vaches, et de 4,60 à 4,70 €/ kg de carcasse pour les génisses.Depuis début septembre la pression exercée par les ache-teurs en lien avec une demande peu active, a abouti à la baisse hebdomadaire de 0,04 à 0,05 €/kg de carcasse pour se fixer à la mi octobre à 4,30€ par kg de carcasse pour les vaches et à 4,50 € pour les génisses.

Au cours du 3ème trimestre le cours des jeunes bovins a évolué de 3,97 € à 3,85 €/kg de carcasse.

Production caprine : collecte en baisse, mais valorisation en hausseLa récolte des fourrages s’est faite dans des conditions difficiles, les rendements sont corrects mais avec des foins de qualité hétérogène et assez moyenne dans l’ensemble.

Filière laitière- CollecteElle continue de baisser dans chacune des collectes du département :• Pour l’entreprise GUILLOTEAU, la collecte diminue de 12,14 % en cumulé entre janvier et septembre, mais cette baisse s’atténue. Elle est de 4,2 % en septembre, grâce à une meilleure arrière saison fourragère, et à la hausse du prix du lait qui a redonné un peu de moral aux éleveurs.• De l’ordre de 5 % pour la collecte de Saint Just en Chevalet.

- Prix du laitSuite à l’accord avec le médiateur de la République (hausse de 60 € / 1 000 l en plus de la hausse du début de l’année dans certaines entreprises), on note que l’augmentation du prix du lait est variable selon les collectes (différence de prix entre 2012 et 2013) :• Entreprise GUILLOTEAU à PELUSSIN : + 25 € / 1 000 l pour le premier trimestre et + 35 € pour le second et 60 € à partir de juillet.• Collecte de ST JUST EN CHEVALET : + 30 € / 1 000 l. pour le premier semestre, + 60 € pour juillet, + 70 € pour août.• Collecte du Roannais : prix du lait équivalent à celui de l’entreprise de VALCREST.

- CellulesPour la région Rhône-Alpes, on reste sur la même base de grille de 2012 pour les cellules, une nouvelle grille pour 2014 est en cours de validation par le CRIEL (Centre Ré-gional Interprofessionnel de l’Economie Laitière) Rhône-Alpes.

Filière fromagèreLes mauvaises conditions climatiques du printemps n’ont pas permis un bon démarrage des lactations et ont entraî-né une baisse de la production. Les ventes sur les marchés ne rencontrent pas de sou-cis particuliers pour les fromages de qualité. La demande reste correcte sur presque tous les marchés, même si cer-tains sont saturés par le nombre de producteurs de fro-mages de chèvre.AOC « Rigotte de Condrieu »Le dossier de demande pour le passage de la Rigotte de Condrieu en AOP est validé au niveau européen, sa valida-tion définitive est prévue pour le début de l’année 2014.La quantité de lait transformé en «Rigotte de Condrieu» stagne au niveau de la fromagerie du Pilat (de l’ordre de 62 t par an avec un pic 2,5 t par semaine pour les 5 der-nières semaines de l’année). Elle augmente au niveau des fromagers (26 t cette année contre 21 t l’an dernier).Il n’y a aucune installation en caprins laitiers en 2013, mais des arrêts sont prévus.

suite - Loire

Production ovine : performances techniques moyennes, mais bonne tenue des coursRésultats techniquesLes rendements fourragers sont corrects mais avec des foins de qualité hétérogène et assez moyenne dans l’en-semble.A cause du printemps humide et froid, les résultats tech-niques sont moyens :• Les croissances des agneaux à l’herbe ont été inférieures (de l’ordre de 5 à 10 %). • La mortalité des agneaux est également plus impor-tante (de l’ordre de 3 à 5 % en plus).• Les résultats de fertilité sur les luttes de printemps sont très irréguliers et avec des prolificités plus faibles (de l’ordre de 0,1 à 0,3 % de moins). Ceci est dû également à la qualité bien moyenne des fourrages récoltés en 2012.

Prix des agneauxAprès un début d’année difficile (baisse de 0,5 à 1 € par Kg de carcasse), les cours de l’agneau se sont bien tenus au printemps et en été. L’écart entre 2012 et 2013 est de + 0,2 à + 0,9 € au kg de carcasse en fonction des semaines. Soit + 0,4 € fin mai, + 0,2 € en juillet et de + 0,7 à + 0,9 € en août et septembre. Il reste autour de 6,1 € au début octobre pour les R3 auquel il faut rajouter une plus value pour le label « Adret » de 0,21 € et 0,4 € pour le déssai-sonnement.Même si la consommation baisse, les prix restent élevés grâce au manque d’agneaux et grâce à la fête de l’Aïd mi octobre.Par contre, après la fête, le prix risque de baisser à cause du prix bas des importations (de l’ordre de 4,2 € le kg de carcasse rendu de l’agneau anglais).Le nombre de brebis décroît encore du fait des départs en retraite, du manque d’installation et du peu d’accroisse-ments internes des cheptels.

Fruits, des conditions climatiques qui pénalisent les récoltesLes conditions climatiques printanières (un mois de mai qui a battu des records de températures basses, une plu-viométrie excessive et une baisse d’ensoleillement), ont engendré des déficits quantitatifs (principalement en ce-rises, en prunes et en poires) et qualitatifs (calibre parfois moyen sur pommes, poires, abricots…), ainsi qu’une tardi-vité exceptionnelle, et des conséquences négatives sur la commercialisation des fruits d’été (pêches).C’est la première année que la drosophila suzukii a créé des dégâts sur cerisiers. Il est nécessaire d’être vigilant sur ce ravageur dans les années à venir.Pommes : récolte correcte (toujours en cours) avec un calibre moyen sur plusieurs variétés.

Poires : récolte moyenne, avec un bon niveau de récolte pour William’s (calibre insuffisant) et hétérogène sur les autres variétés (Comice, Packam’s et Conférence).Pêches : récolte correcte en pêches. Les prix ont été sa-tisfaisants pour cette campagne.Cerises : récolte très hétérogène selon les secteurs et les variétés. Le niveau de récolte se situe à 2/3 d’une récolte normale. Année commercialement difficile (manque de consommation les premières semaines).Abricots : récolte correcte, mais dont le rendement final a été pénalisé par un calibre insuffisant.Prunes : récolte très hétérogène en mirabelle, prix corrects.Petits Fruits : rendement correct en fraise et framboise de printemps, avec un marché satisfaisant.

Viticulture Forez – Roannais marquée par les événements climatiques2013 est le millésime le plus tardif depuis 25 ans.Prévisions de récolte Sur le Roannais la récolte sera identique, voire supérieure à l’année passée. La récolte est plus importante, mais les conditions météorologiques de ces dernières semaines imposeront un tri pour les vendangeurs.Sur le Forez, suite à l’épisode de grêle du 6 août, la récolte sera globalement identique à l’année passée, soit deux fois moins importante qu’une année normale.Stocks de vinsIls sont non connus à ce jour, mais pour les exploitations grêlées, les stocks sont au plus bas.Fédération des deux vignobles Forez Roannais: depuis le 18 avril 2013, une seule association gère la communica-tion des vins et également des signes de qualité. Les res-ponsables viticoles ont souhaité mutualiser leurs forces. Un PIDA (Programme Intégré de développement Agricole)Forez Roannais, signé avec la Région et le Conseil Général accompagne cette démarche.

Point accueil installation : toujours beaucoup de demandesA ce jour et depuis le début de l’année 2013, 345 porteurs de projets ont été accueillis par le Point Accueil Installation 42. 117 ont été orientés en Plan de Professionnalisation Personnalisé.Les productions bovins lait et bovins viande sont toujours les productions dominantes de souhait d’installation. Elles sont suivies par les projets équins et les projets en maraî-chage (y compris biologique).Quelques productions atypiques et plus rares, comme la production de laine angora ou encore l’élevage d’insectes, voient le jour. Par contre, les projets avec des activités touristiques sont en forte diminution.

Sources Chambre d’agriculture de la Loire

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 40 Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 41

69 Rhône

Filière viticole : faible récolte mais bon potentielBeaujolaisLa climatologie atypique durant la floraison est à l’origine d’une coulure et surtout d’un millerandage important, cause d’une petite récolte (- 20 % par rapport au rende-ment d’appellation). Ce rendement n’est plus atteint de-puis le millésime 2004 ; parmi les facteurs responsables, le vieillissement du vignoble est certainement le plus im-pactant.

Malgré une récolte tardive (la plus tardive depuis les an-nées 1980 et 1983), le potentiel qualitatif des premières cuvées est très satisfaisant.

Pour l‘année 2013, le cumul des surfaces replantées dans le cadre du Plan Collectif Restructuration Beaujolais-Lyon-nais et des surfaces modernisées mesures individuelles « plantation et palissage » s’élève à 180 ha. Le vignoble s’engage ainsi dans un effort de modernisation de ces modes de conduite.

Coteaux du LyonnaisLes volumes sont cette année encore fortement à la baisse mais la qualité est présente et devrait permettre à cha-cun, par une meilleure valorisation bouteille, de tirer son épingle du jeu.

La demande de réalisation d’une expérimentation auprès de l’INAO (Institut National des Appellations d’Origine) pour la réintroduction des cépages ancestraux Syrah et Viognier ayant été rejetée, les vignerons ont cependant décidé de la mener à bien et de présenter d’ici quelques mois une nouvelle demande.

Côte Rôtie – CondrieuL’appellation Condrieu constate une très petite récolte à cause d’un filage de la fleur au printemps. En Côte Rôtie, la récolte est moyennement faible. Néanmoins pour ces ap-pellations, la qualité des premières cuvées est satisfaisante.

Filière caprine - Prix du lait : application de la hausse de 60 € et baisse des volumesLes 2 opérateurs qui collectent le lait de chèvre sur le dé-partement du Rhône ont répercuté la hausse de 60 €/1000 litres préconisée par la médiation nationale. L’entreprise Guilloteau prévoit de poursuivre cette augmentation sur le 1er semestre 2014.

La collecte de lait de chèvre est toujours en baisse : moins 13 % en moyenne pour les 2 opérateurs. La coopérative Monts laits est prête à redistribuer des références aux pro-ducteurs pour pallier le manque de lait. Les coûts de pro-duction restent encore très élevés, charges alimentaires fortes avec des fourrages de qualité moyenne.

Dans ce contexte économique difficile, le Département du Rhône, a décidé de soutenir financièrement les éleveurs

laitiers caprins.

En 2013, il y a eu une seule installation avec les aides en fromager caprins sur le département du Rhône.

Filière lait de vache : Inquiétudes et niveau de charge élevé malgré une conjoncture mondiale favorable Après plusieurs mois de recul, la collecte de lait dans le Rhône repart légèrement à la hausse. Les charges se si-tuent toujours à un niveau élevé et les marges nettes des exploitations continuent de se dégrader malgré l’évolution de plus de 25 €/1 000 litres sur un an. Les trésoreries ont souffert au printemps et il est donc nécessaire de mainte-nir une pression sur les entreprises.

La filière départementale doit également faire face à des difficultés réglementaires. Les règles d’application de la 5ème directive nitrate si elles se confirment pourront mettre en danger les exploitations de part l’interdiction d’épandage à partir d’un certain pourcentage de pente. La réforme de la PAC est entrée dans sa période d’arbi-trage. La mise en place d’une prime à la vache laitière, la surdotation des 52 premiers hectares et la revalorisation de l’ICHN (Indemnité Compensatoire aux Handicaps Natu-rels) sont des annonces attendues.

En dehors du prix du lait qui reste une priorité, la réussite du passage des quotas aux contrats est un enjeu impor-tant pour la filière. Notre département devra trouver les clés d’efficience pour rester dans le paysage laitier de de-main.

Grandes cultures : une année humide et tardive et des cours qui chutentLe printemps, particulièrement humide, a permis de conduire les céréales d’hiver sans irrigation pour la 2ème année consécutive. Malheureusement, le faible rayon-nement a conduit à des rendements tout juste dans la moyenne avec 61 qx/ha en blé (avec des poids spécifiques exceptionnels et des teneurs en protéines plutôt faibles), 58 qx/ha en orge et 29 qx/ha en colza.

Les pluies des mois d’avril et mai ont eu des conséquences importantes sur les cultures de printemps avec des semis tardifs, des levées irrégulières avec des pertes de pieds et parfois des resemis. La chaleur des mois de juillet, août et septembre n’a pas permis de combler tout le retard, les récoltes seront donc tardives. Les rendements seront tout juste moyens pour cette campagne.

Même si la demande en matières premières reste vigou-reuse, les prix des céréales à paille, maïs et colza ont for-tement chuté sur le dernier trimestre, les estimations de récolte mondiales étant particulièrement bonnes.

suite - Rhône

Une campagne fruitière en demi-teinteLes conditions climatiques printanières ont engendré des déficits quantitatifs et qualitatifs avec un calibre parfois moyen sur certaines espèces ainsi qu’une tardiveté excep-tionnelle, et des conséquences négatives sur la commer-cialisation des fruits d’été :Pommes : Récolte correcte sur Gala avec un calibre très moyen, meilleur calibre sur Golden. Bon début commer-cial, puis prix plus standards.Poires : Récolte moyenne, avec un bon niveau de récolte pour William’s (calibre insuffisant) et hétérogène sur les autres variétés. Niveaux de prix insuffisants.Pêches : Récolte correcte, prix satisfaisants.Cerises : Récolte très hétérogène, le niveau de récolte se situe à 2/3 d’une récolte normale. Commercialement, la saison a souffert d’un manque de consommation les pre-mières semaines.Abricots : Récolte correcte, mais calibre insuffisant. Mar-ché correct.Petits Fruits : Rendement correct en fraises et framboises de printemps avec un marché satisfaisant. Par contre, la framboise remontante a du mal à exister face au concept américain intégré, avec la variété maravilla.

Le département du Rhône a été reconnu au titre des cala-mités agricoles pour la cerise, pêche et abricot. Première année d’expérimentation Fraise au verger expérimental de St Laurent d’Agny, et communication réussie avec le comité stratégique et l’AFREL (Association Fruits Rhône et Loire), le 14 juillet à GIVORS autour de la cerise et de l’abricot sur le Tour de France. Enfin, de nombreux dégâts de Drosophila Suzukii ont été observés en petits fruits et l’inquiétude est grande pour l’avenir.

Maraîchage : des désherbages mal maîtrisésTechniquement du fait des conditions climatiques, c’est une campagne compliquée pour toutes les exploitations de notre département car le désherbage reste, une fois de plus, une problématique très mal maîtrisée. Voici les comportements de quelques produits :

Salades : démarrage de campagne plein champ retardé d’une huitaine de jours, avec de fortes hétérogénéités sur le printemps.

Tomates, aubergines : très mauvais départ sous les abris, problèmes sanitaires, manque de vigueur, récolte retardée d’au moins 15 jours.

Pommes de terre : plantations fortement perturbées, très fortes pertes à la levée, des replantations et finale-ment un rendement très faible à la récolte, voire pas de récolte du tout.

Poireaux : Une mouche phytomyza qui fait encore parler d’elle mais une qualité et des rendements très promet-teurs pour la récolte qui s’annonce.

Cette campagne a été assez concurrentielle pour les ex-ploitations spécialisées en cultures de plein champ : fer-meté des prix en début de saison mais avec peu de pro-duits et de qualité moyenne. Puis, avec la régularisation et l’augmentation des apports, notamment en salade, le marché se durcit, entraînant quelque destructions de par-celle par manque de demande.

Pour un certain nombre d’exploitations diversifiées de plus petite taille, la campagne a été délicate car le manque à gagner du créneau de printemps n’est pas comblé et le printemps continue à avoir des répercussions techniques sur les cultures d’été et d’automne. La question du niveau d’équipement abris se pose à nouveau (proportion, type d’abris, équipement des abris) afin d’être en phase avec la demande de la clientèle.

Sources Chambre d’agriculture du Rhône, AFREL

Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 42 Lettre de conjoncture - Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes - Novembre 2013 43

73-74 Savoie Mont-Blanc

Après un printemps historiquement froid et humide, l’arri-vée des conditions estivales le 20 juin a considérablement amélioré la situation de l’agriculture des Savoie.L’été chaud a heureusement servi la qualité sanitaire des cultures, mais les récoltes ont été retardées de 3 semaines et les rendements sont très en dessous de la normale.La bonne qualité et l’offre contenue contribuent à mainte-nir des cours satisfaisants.

Ce scénario climatique profite singulièrement à la mon-tagne : la production laitière y est en forte croissance tandis qu’elle a chuté partout ailleurs. Le beau temps a aussi dopé la fréquentation touristique, qui s’est mainte-nue jusqu’à la fin du mois d’août et a soutenu l’activité commerciale des magasins de produits locaux.

Lait : les fromages vont bien, les producteurs de lait vont moins bienLe recul de la production observé depuis janvier 2012 se poursuit.

Collecte en baisse de 8%Sur toutes les appellations, la production du printemps 2013 connaît de très fortes baisses de production. Le mois d’avril enregistre la plus forte chute avec -10% en AOP Beaufort par rapport à avril 2012 et - 9,2 % sur le reste des appellations (soit - 13 % par rapport à avril 2011 !).L’arrivée tardive du printemps a entraîné un retard de mise à l’herbe, avec des conditions de précipitation et de tem-pérature particulièrement mauvaises pour le pâturage.La production s’est redressée sur l’été mais demeure tou-jours en dessous des niveaux de saison 2012 et 2011.En avant pays, la fauche exceptionnellement tardive du fait des conditions humides a conduit à une première coupe de foin de qualité particulièrement médiocre. Les 2ème et 3ème coupes ont permis un regain de bonne qua-lité et en quantité satisfaisante.

En Haute-montagne et notamment en zone Beaufort, l’été a été exceptionnel en production, avec + 4 % au mois de juillet 2013 par rapport à juillet 2012 (lui-même en hausse de + 5 % par rapport à juillet 2011). L’herbe a été de très bonne valeur notamment en alpage et les foins réalisés au bon stade dans d’excellentes conditions, conjuguent quantité et qualité. La production hivernale devrait elle aussi retrouver des niveaux conformes.

L’année laitière savoyarde s’avère donc décevante pour la majorité des producteurs. La situation est préoccupante au plan économique pour les exploitations en zone IGP : la perte de chiffre d’affaires liée au recul de production dépasse fréquemment 10 % par rapport à l’exercice pré-cédent et les charges opérationnelles ont augmenté de 6 à 7 %. Seule une revalorisation du prix du lait permettrait de compenser en partie le manque à gagner.

Le marché des fromages Alors que la collecte reprend progressivement, la baisse massive observée au printemps impacte diversement les fabrications des fromages pour ce trimestre. Seul l’Em-mental de Savoie voit ses volumes augmenter (après une année 2012 en fort recul). Toutefois, le niveau des stocks en fin de trimestre permet d’aborder sans difficulté la pé-riode hivernale et la « régulation forcée » imposée par le climat 2013 s’est substituée à la politique de régulation décidée et mise en place par l’interprofession laitière des Savoie.Dans la perspective de la fin des quotas laitiers, le paquet lait, voté l’année dernière au niveau européen, offre la possibilité aux ODG (Organisme de Défense et de Gestion) des fromages sous AOP (Appellation d’Origine Protégée) et IGP (Indication Géographique Protégée) de se donner des règles permettant de réguler l’offre de ces fromages. L’outil qui sera utilisé dans cet objectif est le Plan de Régu-lation de l’Offre. Pour être validé, ce plan doit être approu-vé selon la règle des deux tiers : deux tiers des opérateurs de la filière représentant au moins deux tiers des volumes. Le plan doit aussi fixer annuellement un pourcentage de la production dédié à l’ouverture à des nouveaux opérateurs. Dans les Savoie, la campagne laitière 2014-2015 sera marquée par la mise en place, pour la première fois, de ces Plans de Régulation de l’Offre d’après le cadre régle-mentaire européen. Reblochon et Beaufort se préparent à déposer leur plan.

Viandes : le recul des réformes laitières ralentit le marchéLe marché savoyard suit la conjoncture nationale : la baisse des cours de la viande bovine et le manque de production laitière a conduit une majorité d’éleveurs à conserver des vaches et prolonger leurs lactations, d’où le recul de l’offre et des abattages locaux.

Seule la viande ovine connaît des cours haussiers : l’agneau d’alpage arrive sur un marché porteur, qui va être soutenu dans les mois qui viennent par les fêtes reli-gieuses musulmanes.

suite - Savoie Mont-Blanc

Petite année pour les céréalesSi la récolte mondiale atteint des records en 2013, les ren-dements en Pays de Savoie sont médiocres. Comme on s’y attendait, les céréales à paille perdent 30 % par rapport à la normale et la situation du maïs grain est conditionnée à l’évolution du climat automnal. Le retard de maturité est important, la culture aurait encore besoin de chaleur ainsi que de périodes sèches au mois de novembre afin de réaliser les moissons.

La campagne de légumes pénalisée par la météo du printemps La production maraîchère reste la plus pénalisée par l’hu-midité et le déficit d’ensoleillement du printemps : l’arrivée tardive des légumes d’été et les rendements amoindris ont favorisé la commercialisation et le maintien des cours mais le manque à gagner est important d’avril à juillet : au moins 30 %, représentant 30 à 40 jours de production. Et cela sans compter les épisodes de grêle qui ont frappé localement en Haute-Savoie (Genevois, Usses, Bornes). Une arrière saison favorable permettrait de prolonger la campagne de production de plein champ et rattraper le manque à gagner de juin-juillet mais la fraicheur de la première quinzaine de septembre a sensiblement hypo-théqué le scénario en bloquant la maturité des tomates et des courges.

La situation des cultures d’hiver est plus difficile à caracté-riser : les cultures sont belles mais on sait que les condi-tions de plantation ont un effet marqué sur les capacités de conservation des récoltes (pommes de terre, poireaux, carottes, courges). Cette année la plantation s’est faite dans des conditions souvent déplorables (trop tard dans des sols trop humides), donc les producteurs sont vigi-lants.

Arboriculture (pommes et poires) : des cours élevés mais une offre contenuePour la première fois depuis 5 ans, la production des Sa-voie conjugue des rendements et des cours satisfaisants ! La récolte 2012 historiquement basse a conduit à une fin de campagne commerciale très précoce en mars 2013. L’absence de stock au plan national et européen donc le non report sur la campagne qui débute ont tiré les prix vers le haut jusqu’à début octobre : les Savoie en profitent avec des cours en moyenne 15 % au-dessus de ceux de septembre 2012. Ces cours fléchissent mais la conjonc-ture reste satisfaisante.

Les conditions de production 2013Le retard de récolte est compris entre 3 semaines pour les variétés précoces et 8 jours pour les tardives. En poires, les rendements sont inférieurs de 15 % par rapport à la moyenne mais l’alternance est classique sur cette espèce. En pommes les volumes récoltés sont conformes, la qua-lité sensorielle est élevée, la seule ombre au tableau est l’abondance de petits calibres du fait des températures fraîches lors de la nouaison. Elle est encore plus marquée sur les variétés précoces.

Les conditions de marchéCommercialement, les fruits de Savoie profitent du bon démarrage de campagne française mais il est tôt pour por-ter une appréciation : l’essentiel du marché commence en janvier à l’ouverture des chambres en atmosphère contrôlée.

Viticulture : encore une petite récolte 2013Les rendements sont en net recul pour la deuxième année consécutive : - 10 % en 2012 et probablement - 15 % en 2013. La chute atteint même 30 % sur les cépages pré-coces (Ponit, Gamay, Chardonnay).

Avec une normale de production de 130 000 hl légèrement au-dessus de l’équilibre du marché (estimé à 125 000 hl), le scénario 2013 envisagé à 110 000 hl n’est pas néces-sairement néfaste pour le marché. Surtout si la qualité mesurée actuelle se confirme dans le vin fini.

Le problème devient en revanche aigu pour les coopéra-tives et leurs livreurs, et pour les producteurs de raisin qui vendent au négoce : le manque à gagner cumulé des deux années n’est pas supportable alors que les coûts de production ont grimpé sur la même période de 10 à 14 %.

Une revalorisation des cours est indispensable, c’est tout l’enjeu du pilotage du marché par l’interprofession des Vins de Savoie, permis par l’observatoire du marché.

Sources Chambre d’agriculture Savoie - Mont Blanc

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2013

Chambre Régionale d’agriculture de Rhône-AlpesArmelle Bonnet - Aurélie Duperray - Stéphanie Pernet - Manon Bouchard

Aude Miehe - Jean-Marie Vinatier - Bernard Thuillier - Patricia Picard

Chambre d’agriculture de l’Ain Béatrice Chazal - Patrick Nivot

Chambre d’agriculture de l’ArdècheHélina Déplaude - Renaud Pradon - Eric Bertoncello

Yves Boyer - Bernadette Barnier-Beal - Béatrice Franc

Chambre d’agriculture de la DrômeAlice Bouton - Bertrand Chareyron - François Arnaud-Miramont

Chambre d’agriculture de l’Isère Ghislain Bouvet - Jean-Michel Cicéron

Chambre d’agriculture de la LoirePierre Marze

Chambre d’agriculture du RhôneCécile Crozatt

Chambre d’agriculture de Savoie Mont-BlancVincent Martineau - Florent Michez

Les conseillers, les élus et le groupe Communication des Chambres d’agriculture de Rhône-Alpes

Cette publication est réalisée par l’Observatoire économique de l’agriculture de Rhône-Alpes avec le concours de...

Terre & Sens Rhonalp’ Etienne Voge

BEVIRALP Interbev Rhône-AlpesRomain Kjan

SERAIL Sylvain LEBLOND

Rhône-Alp’Elevage Nathalie Morardet Estelle Ginon

Criel Sud-Est Alain Plan

ITAVISophie Lubac