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Mastère Euro arabe Spécialisé en Management des Ressources Humaines 2005 - 2006 L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre Cas de l'ODEP Thèse professionnelle Présentée par : Encadrée par : M. Mohamed CHAFIK M. Ahmed EL MOUTAMASSIK M. Brahim KERZAZI

L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

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Mastère Euro arabe Spécialisé en Management des Ressources Humaines

2005 - 2006

L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre

Cas de l'ODEP

Thèse professionnelle Présentée par : Encadrée par : M. Mohamed CHAFIK M. Ahmed EL MOUTAMASSIK M. Brahim KERZAZI

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I

SOMMAIRE

CHAPITRE 1 : Présentation du sujet de la thèse professionnelle et méthodologie de

travail Préambule :..........................................................................................................................1 Le contexte et opportunité du sujet de la thèse rofessionnelle : ..........................................4 La problématique de la recherche : .....................................................................................5 Méthode de travail pour l’élaboration de la thèse professionnelle :....................................7 Le choix des métiers étudiés : .............................................................................................7 La population des métiers étudiés : .....................................................................................8 Le déroulement de l'élaboration de la thèse : ......................................................................8 Etudes des metiers du traitement des marchandises a terre : .............................................9 La technique des groupes de métiers :...............................................................................10 L'animation des groupes de métiers : ................................................................................12 Elaboration des référentiels de métiers et de compétences : .............................................13 Identification d’un pôle de compétence clé du traitement des marchandises : .................14 CHAPITRE 2 : Les grandes mutations du secteur portuaire dans le monde et au Maroc Les évolutions en cours du secteur portuaire dans le monde ...........................................16 L'évolution du secteur portuaire marocain .......................................................................19 Les objectifs de la réforme : ..............................................................................................21 Le port de Tanger Méditerranée :......................................................................................23 CHAPITRE 3 : L'exploitation portuaire - Etude des métiers de traitement des marchandises à terre Introduction ………………………………………………………………………………25 L’exploitation portuaire……………………………………………………………….. .. 26 Etudes des métiers du traitement des marchandises à terre………………………………30 Présentation des métiers étudiés………………………………………………………….31 Le métier de pointeur ........................................................................................................33 Le métier du magasinier ....................................................................................................49 Le métier de chef d’escale.................................................................................................65 CHAPITRE 4 : Aux origines de l'approche par les ressources et les compétences L’évolution des pratiques et de la pensée strategique : .....................................................75 La logique de posionnement…………………………………………………………… 75 Les ruptures des années 1990 :..........................................................................................77 La logique de mouvement : l’intention strategique :.........................................................77 Les strategies à base de ressources :..................................................................................79 L’approche par les ressources et l’avantage concurrentiel................................................80

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II

Les limites de l'approche par les ressources :....................................................................81 L'approche par les ressources et les competences .............................................................82 Le concept de la competence clé .......................................................................................83 Cas de la thèse……………………………………………………………………………85 CHAPITRE 5 : Détermination des compétences clés de l'exploitation portuaire cas du traitement des marchandises à terre Le processus comme mode d’Organisation : ....................................................................87 L’orientation clients : ........................................................................................................91 Le management par processus :.........................................................................................93 La relation clients / fournisseurs : .....................................................................................94 Détermination de la compétence clé de l’exploitation portuaire :....................................96 L'identification de la compétence clé : ..............................................................................97

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Introduction

I

INTRODUCTION

Ce travail s’inscrit dans le cadre des travaux entrepris par l’Institut de Formation de l’ODEP pour l’approfondissement de la connaissance des métiers portuaires et leurs exigences en matière de développement de compétences. Nous allons nous intéresser aux métiers du traitement des marchandises à terre car ces métiers sont au cœur de l’exploitation portuaire : le métier de chef d’escale ; le pointeur et le magasinier. Ces métiers peuvent être ouvert à la concurrence après l’entrée en vigueur de la loi sur la réforme portuaire. Cette réforme va consacrer la séparation des activités d’autorité portuaire des activités à vocation industrielle et commerciale et l’unicité de la manutention. Aussi l’entrée en activité du port de Tanger Méditerranée en 2007 aura son impact sur l’activité portuaire au Maroc. Car ce port ne sera pas concerné par la réforme portuaire et sera géré par des grands opérateurs internationaux multi ports. Le sujet de cette thèse est la détermination des référentiels métiers et de compétences des métiers opérationnels du traitement des marchandises à terre et l’identification d’une compétence clé de l’exploitation portuaire.

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Introduction

II

L’organisation de cette thèse professionnelle se présente comme suit : Le premier chapitre expose dans un premier temps l’opportunité du sujet et sa problématique ; ensuite il présente la méthodologie adoptée pour réaliser cette thèse. Le second chapitre brosse l’environnement portuaire au Maroc et dans le Monde. Il présente les grandes mutations du secteur portuaire au Maroc avec l’avènement du port de Tanger Méditerranée et de la réforme portuaire. Le troisième chapitre est le cœur du sujet proprement ; il présente à l’étude des trois métiers du traitement des marchandises à terre et leurs référentiels de métiers et de compétences. Le quatrième chapitre brossera les nouveaux apports du management stratégique basé sur les ressources et les compétences en rupture avec l’approche classique fondée sur les domaines d’activités stratégiques. Le cinquième chapitre consacre l’essai d’identification d’une compétence clé de l’exploitation portuaire pour assurer un avantage concurrentiel pour L’ODEP.

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Chapitre 1

1

Présentation du sujet de la thèse professionnelle

et méthodologie de travail

PREAMBULE :

L’histoire de la gestion portuaire illustre une évolution et une adaptation progressive de

l’économie nationale aux contraintes du commerce extérieur et de son ouverture sur

l’économie mondiale.

Ainsi le secteur portuaire marocain va connaître des changements importants et déterminants

pour le développement de l’économie nationale et sa compétitivité suite à la conjugaison des

effets externes et internes :

D’une part,

La monté en puissance des facteurs tels la mondialisation et la croissance des

échanges ;

La concurrence par d’autres facteurs autres que les prix ;

Le développement de la logistique globale et les mutations des activités maritimes et

portuaires ;

La déréglementation et l’ouverture à la concurrence des activités de services publics

ou bénéficiant d’un monopole naturel de l’Etat ;

Et d’autre part

L’économie marocaine est engagée dans des programmes de modernisation et de

mise à niveau pour encourager les investissements et renforcer la croissance et la

compétitivité des entreprises marocaines ;

L’accord d’association avec l’Union Européenne (1995) ;

Les accords de libre échange signés par le Maroc avec d’autres pays (les Etats-Unis

2004).

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Chapitre 1

2

Les pouvoirs publics ont fait de l’ouverture de l’économie marocaine et de son intégration

dans le marché mondial un choix stratégique incontournable. Dans cette perspective des

secteurs importants de l’économie marocaine connaissent des réformes et des programmes de

mise à niveau depuis plusieurs années afin de préparer le désengagement de l'Etat et laisser

libre court à l'initiative privée et aux mécanismes de la concurrence.

Le secteur portuaire par la nature de ses activités et de son rôle dans la compétitivité

économique n’échappe pas à cette évolution. En effet, la réforme portuaire adoptée en 2005

et le nouveau port de Tanger Méditerranée en cours de construction, qui va être géré par des

opérateurs portuaires internationaux privés à partir de 2007, vont bouleverser la donne

portuaire marocaine.

La réforme du secteur portuaire entreprise par le Ministère de l’Equipement et du Transport

s’inscrit parfaitement dans ce cadre et vise à améliorer l’efficacité et la productivité des

services portuaires au bénéfice de la compétitivité des entreprises et du commerce extérieur

du Maroc.

La réforme portuaire consiste à :

La séparation des activités régaliennes des activités commerciales ;

L’unicité de la manutention à terre (à quai) et à bord des navires,

L’entrée da la concurrence intra port et inter ports dans les activités à vocation

industrielle et commerciale ;

Cette réforme, en scindant l’ODEP, va donner naissance à deux entités

Une Agence d’autorité et de régulation chargée de l’autorité portuaire ;

Une société publique chargée, dans le cadre de la concurrence, des missions

commerciales (exploitation portuaire).

Pour se préparer à ce nouveau contexte portuaire, la direction générale de l’ODEP a élaboré

une note d’orientation stratégique de l’ODEP pour 2005 – 2009. Cette note fait

abstraction aux activités régaliennes ; elle se situe dans la perspective de la future

entité chargée de l’exploitation portuaire après l'entrée en vigueur de la réforme, une

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Chapitre 1

3

année après sa promulgation dans le Journal Officiel (depuis la réforme a été

promulguée au JO le 5 décembre 2005).

En prévision des changements attendus dans l’environnement portuaire marocain à court et

moyen termes, l’ODEP doit se préparer pour consolider sa position dominante de leader en

asseyant ses activités stratégiques sur des bases solides et pérennes. Cette consolidation

s’effectuera suivant les orientations stratégiques arrêtées par la direction générale de l’ODEP

à savoir :

Placer le client au coeur de notre stratégie ;

Elargir notre potentiel de création de valeur en favorisant l’intégration verticale de

la chaîne logistique ;

Renforcer la compétitivité globale de l’ODEP dans tous les domaines d’activité.

Nous tenons à préciser que nous continuons de considérer l’ODEP comme l’entité chargée de

l’exploitation portuaire tout le long de ce travail. La séparation des deux activités et le

changement de nom de l’entité chargée de l’exploitation n’affectent en rien le fonds de notre

sujet.

Aujourd’hui, l’ODEP est l’opérateur historique bénéficiant d’un monopole naturel ayant la

responsabilité globale de l’exploitation des ports et une implication opérationnelle directe

dans la manutention à terre. Il détient et exploite l’ensemble de l’équipement de manutention

(engins de levage) et de traction (engins roulants) et autres équipements. Le personnel ODEP

est constitué d’agents permanents. L'ODEP n’intervient pas dans la manutention à bord des

navires.

A bord des navires, ce sont des acconiers qui ont la charge de tous les travaux de

manutention de cargaison, ce sont généralement des opérateurs privés affiliés à des

compagnies maritimes marocaines.

L’activité portuaire peut être scindée en deux catégories distinctes de services : les services

dédiés au traitement de la marchandise (chargement et déchargement, acheminement,

pointage et entreposage et livraison) et les services aux navires (le pilotage, le remorquage, le

lamanage, la réparation navale, l'approvisionnement en eau et en électricité…).

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Chapitre 1

4

LE CONTEXTE ET OPPORTUNITE DU SUJET DE LA THESE ROFESSIONNELLE : L’Institut de Formation Portuaire de l’ODEP (IFP) a pour mission le développement des

compétences et des métiers portuaires par la formation. L’évolution des activités portuaires et

les nouveaux enjeux que va connaître le secteur portuaire ont amené l’IFP à s’atteler à l’étude

des métiers de l’exploitation portuaire afin de mieux connaître leurs évolutions et se préparer

à répondre aux besoins de développement des compétences des portuaires en matière de

formation. Il s’inscrit dans une démarche d’ingénierie des compétences des métiers

portuaires adoptée par l'ODEP comme moyen de développement professionnel de son

personnel et pour atteindre ses objectifs stratégiques.

Ainsi en collaboration avec le Port de Casablanca, l’IFP a lancé (octobre 2003 - juin 2004)

un appel d’offres international intitulé " Mission d'assistance pour le développement des

compétences des chefs d’escale de l'ODEP" afin d’élaborer les référentiels métier et de

compétences et déterminer un programme de formation de mise à niveau suite à l'évaluation

des chefs d'escale du port de Casablanca.

Pour cette mission, en tant que chef de Service Etudes et programmation de l’IFP, j’ai été

chargé de la coordination et le suivi de ce projet. J’ai assuré la coordination entre le cabinet

chargé de cette étude, les différents terminaux d'exploitation, la DRH du port de Casablanca

et le Comité de pilotage de cette mission.

En même temps, la Capitainerie du port de Casablanca a piloté un cercle de qualité en

collaboration avec tous les terminaux du port et le Port Arrière (zones d’entreposage) pour la

spécification et l’harmonisation des documents traitant l’escale des navires au port de

Casablanca. J’ai pris part aux réunions de restitutions des travaux des différents terminaux et

à leur validation.

Cette année 2005, j’ai participé à l'élaboration des termes de références d’une consultation

par appel d’offres international, pour " une mission d’assistance pour le développement des

compétences des conducteurs des engins portuaires (de levage et de traction) de l’ODEP".

J'aurai la charge de coordonner la mission du Cabinet chargé de l'étude avec les entités du

port de Casablanca pour réaliser cette étude courant 2006.

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Chapitre 1

5

Le sujet de cette thèse professionnelle s’inscrit dans la même perspective de développement

des compétences et des métiers portuaires. Il sera consacré à l’étude des métiers du pointeur

et du magasinier, mais je vais leur associer le métier du chef d’escale dont les référentiels de

métiers et de compétences sont déjà élaborés suite à l’étude précitée. Les trois métiers vont

être intégrés dans un processus intitulé processus de traitement des marchandises à terre.

A terme de ces études, les gestionnaires de ressources humaines et les directions

opérationnelles de l’exploitation portuaire (manutention – escale – pointage et entreposage)

disposeront de référentiels de métiers et de compétences. Ils seront un outil de gestion des

ressources humaines et de développement des compétences de la future entité chargée de

l’exploitation portuaire et aussi ils permettent à l’IFP de répondre à leurs besoins en

formation.

LA PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE : Deux facteurs internes à l’environnement portuaire marocain auront un impact sur

l’évolution future des activités portuaires et sur le rôle et la stratégie des parties prenantes du

secteur portuaire en général et en particulier de l’ODEP :

La réforme portuaire va marquer des changements importants dans le secteur

portuaire ;

et

Le nouveau port de Tanger Méditerranée qui va être géré par des opérateurs

internationaux multi ports et dont les deux terminaux à conteneurs concédés vont

entrer en service respectivement en 2007 et en 2008.

Pour faire face aux évolutions structurelles du secteur portuaire et contribuer au

développement de la compétitivité des entreprises et du commerce extérieur marocains, la

note d’orientation stratégique 2005 – 2009, telle qu’elle est présentée ci-dessus, fixe les axes

stratégiques à développer pour que l’ODEP (après l’entrée en vigueur de la réforme, SODEP)

préserve le leadership de sa position d’exploitant portuaire.

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Chapitre 1

6

La séparation des activités portuaires à vocation commerciale des activités régaliennes et

d’autorité, fait que l’ODEP ou la future Société d’exploitation portuaire, (SODEP), va se

recentrer sur les métiers centraux de l’exploitation portuaire. Ce recentrage lui permet de

consacrer ses ressources et ses compétences au développement des activités portuaires et des

compétences de son personnel.

Les métiers étudiés vont être inscrits dans un processus de traitement des marchandises à

terre (à l’import comme à l’export). Ils font partie du processus global de l’exploitation

portuaire. Ils sont amenés à travailler en rapport étroit et mobiliseront pour cela des

ressources et des compétences pour réaliser les objectifs de performance de l'outil portuaire

et de la satisfaction des clients.

Toutefois, après l’entrée en vigueur de la réforme, l’ODEP peut élargir son périmètre

d’action à la manutention à bord des navires consacrant ainsi le principe de l’unicité de la

manutention et développer d’autres services créant ainsi de la valeur pour ses clients. Ces

nouvelles activités peuvent se développer en se basant sur l'expérience et les compétences de

l’ODEP.

Le positionnement du client au cœur de la stratégie de l’ODEP et l'approche par processus,

comme mode d'organisation, peuvent servir de base à la coordination des compétences des

trois métiers étudiés pour converger vers un pôle de compétences clés de l’exploitation

portuaire.

Donc notre problématique peut s’annoncer sous la forme de cette question :

De quelles les types de compétences le personnel exploitant de l’ODEP a

besoin dans le traitement des marchandises à terre pour atteindre les objectifs

de la note d’orientation stratégique 2005-2009 ?

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Chapitre 1

7

METHODE DE TRAVAIL POUR L’ELABORATION DE LA THESE

PROFESSIONNELLE :

Ce travail va se consacrer à l'étude des trois métiers de l’exploitation portuaire relatifs au

traitement de la marchandise à terre à savoir l’entreposage (le magasinage), le pointage et le

métier de l’escale (nous rappelons que le métier de chef d’escale a fait l’objet d’une étude en

2004 par un cabinet ; nous retenons pour notre sujet les référentiels de métiers et de

compétences du chef d’escale tels qu'ils étaient produits par le cabinet chargé de l'étude

précédemment citée).

LE CHOIX DES METIERS ETUDIES : L’étude des métiers du pointeur et du magasinier complète le chantier des études de métiers

et de compétences de l’exploitation portuaire ouvert par l’IFP depuis 2003.

Le choix de ces trois métiers est motivé parce qu’ils forment les métiers de base de

l’exploitation portuaire à terre (à l’import comme à l’export). Ils sont intégrés dans un

processus de traitement des marchandises à terre. Les savoir - faire de ces métiers peuvent

être la base de développement d'autres activités de la chaîne logistique conformément à l'axe

stratégique concernant l'élargissement du potentiel de création de valeur au profit des clients

de l'ODEP.

Ils se caractérisent également par l’importance de leur effectif et des enjeux financiers qu’ils

génèrent (les recettes pour l’ODEP et le coût pour les clients).

Ils sont en contact direct avec la marchandise et donc ils sont au service des clients. La

satisfaction du client et sa fidélité dépendent de la qualité du service rendu par le personnel

de ces trois métiers.

Ces métiers sont distincts par leur contenu respectif technique et managérial. En effet, les

métiers de l’entreposage et du pointage sont très techniques alors que le métier de chef

d’escale est plutôt à vocation managériale.

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Chapitre 1

8

LA POPULATION DES METIERS ETUDIES : La population cible est la population qui travaille au port de Casablanca. Elle se présente

comme suit :

Les magasiniers 116 sur un total ODEP de 164

Les pointeurs 65 sur un total ODEP de 89

Les chefs d’escale 35 sur un total ODEP de 45

Les chefs d’équipes 83 sur un total ODEP de 114

Au port de Casablanca ces populations représentent un effectif très important 299 agents sur

un total d’agents fonctionnels et opérationnels de 1980

LE DEROULEMENT DE L'ELABORATION DE CETTE THESE :

Partant de la note d’orientation stratégique de la Direction Générale 2005-2009, en

explicitant ses grands axes et les mutations du secteur portuaire marocain, nous avons

formulé une question de départ pour entamer ce travail :

Comment le personnel exploitant de l’ODEP doit intégrer la nouvelle orientation

stratégique 2005-2009 dans ses activités de services à la marchandise ?

Nos hypothèses de travail seront :

- Le processus orienté client est à adopter comme mode d'organisation des

activités de traitement des marchandises

- Le développement d'un pôle de compétences basé sur la maîtrise de la relation

clients / fournisseurs comme mode de coordination des processus de

l'exploitation portuaire.

Un programme de lecture a été arrêté suivant les champs suivants :

L’évolution du secteur portuaire dans le monde et au Maroc, pour dégager les grandes

tendances et les faits marquants des expériences similaires des autres pays impactant

l’activité portuaire.

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Chapitre 1

9

L'évolution de la pensée stratégique : pour faire la synthèse sur les apports théoriques

marquants le management stratégique des entreprises et les nouveaux axes de

développement élaborés par les nouvelles approches basées sur les compétences.

L'analyse des métiers et l'identification des compétences.

La démarche qualité et l'organisation par processus orienté client.

ETUDES DES METIERS DU TRAITEMENT DES MARCHANDISES A TERRE

J’ai effectué des visites des lieux de travail des populations cibles au port de Casablanca (les

pointeurs, les chefs d’escale et les magasiniers), observé et mené des entretiens exploratoires

avec eux et leur hiérarchie. Ces observations et entretiens contribuent à découvrir les aspects

à prendre en considérant ou rectifiant le champs d’investigation de ce travail.

Cette étape a permis de :

1. Constituer pour chaque métier un échantillon de pointeurs, de magasiniers et

de chefs d’escale relevant des différents terminaux d’exploitation (terminaux à

conteneurs et terminal des marchandises diverses et le port arrière) ;

2. Recueillir des données combinant à la fois des observations / entretiens

d’explicitation en situation de travail avec les titulaires des emplois et leur

encadrement immédiat.

La collecte des données s’effectuera sur la base :

⇒ De fiches métiers élaborées par nos soins comprenant les rubriques suivantes :

La présentation du métier,

L’organisation de l’activité,

Les missions du tenant du poste,

Les activités du tenant du poste,

Les relations de travail avec les autres services ODEP,

Les incidents critiques qui surgissent lors du déroulement des activités,

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Chapitre 1

10

Les indicateurs de mesure des résultats.

⇒ des guides d’entretien centrés sur :

L’analyse de l’environnement professionnel de chaque métier,

La définition des périmètres des métiers concernés par l’étude,

Les exigences de l’exercice des métiers,

L’organisation des activités,

Le positionnement du métier ou de l’activité dans l’exploitation portuaire,

L’importance de la relation client / fournisseur dans les processus de travail,

Les événements critiques, les aléas, les risques,

Les facteurs clés de l’atteinte des objectifs,

la situation et les perspectives d’évolution,

La nouvelle orientation stratégique 2005 -2009,

La réforme et son impact sur les métiers, sur les ressources humaines,

L’ouverture des activités de l’exploitation portuaire à la concurrence,

La place des clients dans l’exercice des activités du traitement des

marchandises.

Les données recueillies et analysées feront l'objet d'une structuration pour produire un

document de synthèse des activités de chaque métier. Ces synthèses se présentent suivant la

structure adoptée pour élaborer les fiches métiers précitées. Elles serviront de documents de

travail de base aux groupes métiers à former pour élaborer le référentiel des métiers du

pointeur et du magasinier et les référentiels de compétences correspondants. Pour les chefs

d'escale, le document de synthèse des activités est associé aux référentiels métiers et de

compétences déjà élaborés.

LA TECHNIQUE DES GROUPES DE METIERS : L’adoption de la technique du groupe métier est justifiée par le fait que c'est un outil au

service de la gestion des métiers et des compétences, qui s'appuie sur une démarche

volontaire, participative, inter hiérarchique, plaçant les tenants de ces métiers comme des

acteurs de leurs évolutions.

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Chapitre 1

11

C’est un outil aussi de communication et de négociation avec les professionnels, qui permet

d’échanger sur les emplois et les besoins de qualification et de compétence. Il s'agit de

repérer d'une part la relation clients / fournisseurs dans laquelle s'intègre l'activité (en amont

et en aval du poste, son environnement hiérarchique et fonctionnel) et d'autre part, les

contraintes qui conditionnent l'exercice du métier ainsi que les moyen et les ressources mis

par l'entreprise à la disposition du personnel pour accomplir sa mission.

La préparation des ateliers des groupes métier consiste à :

La déclinaison de la mise en œuvre et l'organisation du groupe métier ;

Le choix d’une méthodologie d'animation et une définition des règles de

fonctionnement du groupe ;

La préparation des grilles de collecte de données pour chaque métier

La préparation d’une ébauche de référentiel de métier et de référentiel de

compétence pour les métiers du pointeur et du magasinier à soumettre aux

groupes métier respectifs, en se basant sur la méthode AMDEC (analyse des

méthodes de défaillances et de leurs effets) déjà utilisée par le cabinet chargé

l’étude du chef d’escale.

Nous avons adopté la méthode AMDEC pour harmoniser l’étude des métiers de pointeur et

du magasinier avec celui du chef d’escale à la différence près nous avons ajouté le critère de

la relation clients / fournisseurs.

La préparation des ébauches des référentiels de métiers est basée sur le recueil des données

suivant un canevas préétabli et sur l’observation relevés sur le terrain et les entretiens

effectués au port de Casablanca. Ce travail nous a permis d’élaborer des synthèses de

présentation des trois métiers étudiés suivant la structure suivante :

La présentation générale du métier,

L’organisation, les missions, les activités du tenant du poste,

Les incidents critiques affectant le déroulement normal de l’activité,

Les relations de travail du tenant poste,

Les indicateurs de mesure des résultats des activités.

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Chapitre 1

12

Avant de commencer le travail avec les groupes métiers, ces synthèses encore ont été

discutées avec les formateurs de l’Institut de Formation Portuaire de l’ODEP qui ont apporté

des renseignements complémentaires.

Le choix des participants aux groupes métiers s’est fait sur la base de leur expérience dans le

métier, reconnue par les pairs, et ils étaient désignés par leur hiérarchie.

L'ANIMATION DES GROUPES DE METIER : Nous aurons la responsabilité d'animer les trois ateliers des groupes métiers.

Chaque atelier sera composé de deux tenants des postes, du personnel d'encadrement et des

formateurs de l’Institut de Formation Portuaire et de moi même. Il aura la mission de :

Faire examiner les situations de travail pour chaque emploi étudié et faire

émerger les activités professionnelles et procéder à la définition des tâches et

opérations correspondantes cernant l'importance et les difficultés d'exécution.

Analyser ces tâches et opérations de façon à faire apparaître les domaines de

savoirs, les habilités, les comportements, les attitudes tant sur le plan technique,

que de l'organisation /gestion, que de la relation / communication, mobilisés par

les tenants des postes. (Uniquement pour les pointeurs et les magasiniers)

L’animateur du groupe sera chargé de :

Exposer l’objet du travail des groupes métier ;

Préciser le cadre de la thèse professionnelle du Master de Management des

Ressources Humaines de ce travail et sa relation avec les autres travaux lancés par

l’IFP ;

Présenter et expliquer les outils de travail (les canevas et les grilles) pour chaque

groupe métier ;

Faciliter l'expression et l’échange entre les différents participants ;

Assurer la pertinence et la validité des avis recueillis en regard des réalités

professionnelles ;

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Chapitre 1

13

Faire prononcer les participants de manière consensuelle sur l'analyse de la

situation de travail, ceci permet à l'issue des groupes métiers de produire des

référentiels de métiers et de compétences ;

Faire évaluer le degré d'importance des activités des métiers des pointeurs et des

magasiniers selon une grille d'analyse des risques, déjà utilisée pour l'étude des

chefs d'escale.

Faire la synthèse des travaux de chaque groupe métier.

ELABORATION DES REFERENTIELS DE METIERS ET DE COMPETENCES : L'élaboration des référentiels des métiers et des compétences du traitement des marchandises

à terre s'inscrit dans une démarche de gestion des ressources humaines prospectives basée sur

le développement des compétences du personnel de l'ODEP. Cette gestion prospective est

vue dans ses dimensions qualitative et quantitative, globale et individuelle. La connaissance

des emplois et des compétences et de leur évolution constitue aujourd'hui un passage obligé

pour engager et construire de façon pertinente les actions de la gestion des ressources

humaines : recrutement, formation, appréciation, mobilité…

Les référentiels vont servir aussi comme support de communication interne et externe.

Le résultat des entretiens et du travail des groupes métiers va nous permettre avec l'aide des

grilles de la méthode AMDEC de :

présenter les activités des trois métiers (chef d'escale, le pointeur et le magasinier).

définir les référentiels métier et les référentiels de compétences requises pour les

métiers de pointeur et du magasinier.

L'élaboration des référentiels s'inscrit dans une démarche par les compétences. Cette

démarche implique une organisation du travail dans laquelle le personnel a la possibilité de

mobiliser ses compétences afin d'opérationnaliser les orientations de l'entreprise et de

contribuer à sa performance d'une part et d'autre part de renforcer son employabilité et sa

progression professionnelle.

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Chapitre 1

14

Les référentiels de métier et de compétence décriront au travers de l'analyse des activités

et opérations liées à l'exercice du métier dans un contexte donné, les capacités et

compétences à détenir dans le métier étudié.

Il s'agit de :

Appréhender les réalités des activités et des pratiques professionnelles des tenants des

postes;

Décrire de la façon la plus complète possible l'exercice de métier;

Formaliser les compétences professionnelles requises au regard du contexte et des

conditions d'exercice.

IDENTIFICATION D’UN POLE DE COMPETENCE CLE DU TRAITEMENT DES MARCHANDISES : Dans cette partie nous allons nous intéresser à la compétence dans l’approche du

management stratégique des entreprises. La compétence va être appréhendé dans sa

dimension organisationnelle et collective.

Depuis les débuts des années 1990 le management stratégique connaît une évolution

intéressante marquant les mutations du monde des affaires. Les apports classiques du

management stratégique qui ont dominé les industries pendant les années 19970 -1980 ne

permettent pas de répondre aux nouvelles situations industrielles marquées par l’incertitude

et la concurrence par d’autres facteurs hors les prix.

L’ODEP a adopté depuis les années 1990 l’approche basée sur les domaines d’activités

stratégiques comme fondement de son cycle de planification stratégique.

Aujourd’hui avec les mutations en cours et surtout l’ouverture des activités portuaires à la

concurrence, l’ODEP, ou la future entité chargée de l’exploitation portuaire, est amené à

jouer le rôle de l'acteur leader du secteur portuaire marocain. Ce leadership peut être fondé

sur son histoire et son expérience d’autorité et d’opérateur portuaire et sur sa maîtrise des

métiers portuaires.

L'unicité de la manutention va prolonger la chaîne d'activité de l'ODEP à intervenir à bord

des navires. C'est une nouvelle activité qui va s'ajouter au portefeuille d'activités de l'ODEP.

Elle va intégrer le processus global de l'exploitation portuaire et va nécessiter de nouvelles

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Chapitre 1

15

compétences. Ces nouvelles compétences vont être définies et développées par l'ODEP et

seront intégrées dans le processus d'exploitation. Le pôle de compétences clés va être le

moteur de cette intégration.

Donc en se basant sur les apports de la théorie des ressources et des compétences, la note

d’orientation stratégique de l’ODEP 2005- 2006, et les maîtrises des métiers objet de ce

travail, nous allons essayer d’identifier une compétence clé dans le processus du traitement

des marchandises à terre (à l’import et à l’export). Cette compétence clé va contribuer au

développement interne de l'entreprise et constitue un avantage concurrentiel durable pour

l'ODEP.

A la fin de ce travail, nous aurons approché les dimensions individuelle et collective de la

compétence en se situant dans les champs de la gestion des ressources humaines et du

management stratégique, appliqués au cas de l’exploitation portuaire.

Page 21: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 2

16

Les grandes mutations du secteur portuaire

dans le monde au Maroc

LES EVOLUTIONS EN COURS DU SECTEUR PORTUAIRE DANS LE MONDE : Durant les années quatre-vingt dix du siècle dernier, le secteur portuaire dans le

monde a été affecté par d’importantes réformes institutionnelles et organisationnelles.

Ces réformes ont été introduites par la mise en place des politiques publiques de

privatisation et de décentralisation des infrastructures portuaires d’une part et de

libéralisation et de déréglementation des services portuaires à vocation industrielle et

commerciale d’autre part.

Ces réformes furent associées aux objectifs d’amélioration de l’efficacité

portuaire et de réduction de l’intervention des pouvoirs publics dans la planification et la

gestion des infrastructures maritimes et portuaires.

Les autorités portuaires adoptèrent des orientations plus commerciales et

ouvrèrent les activités portuaires à caractère industriel et commercial à la concurrence. Le

déclin du rôle des pouvoirs publics dans la gestion et les opérations portuaires va être

fondé sur la croyance en l’efficacité des mécanismes de marché et des opérateurs privés

pour atteindre des rendements plus élevés.

La gestion commerciale constitue la réponse aux pressions concurrentielles. Le

mode de gestion souple des opérateurs privés et leur capacité à s’adapter constituent des

atouts face un environnement portuaire en constante mutation. Les opérateurs privés ont

également accès aux marchés des capitaux et peuvent lever des moyens financiers pour

des investissements de plus en plus coûteux ou nouer des partenariats avec d’autres

entreprises maritimes ou terrestres.

L’industrie portuaire est ainsi amenée à faire face aux nouveaux défis et

opportunités de la globalisation où les ports sont de plus en plus appelés à répondre

Page 22: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 2

17

comme centres de transport intégrés et plates - formes logistiques ; et aussi faire face à

l’évolution de l’industrie portuaire (conteneurisation, navires de grande taille, nouvelles

technologies d’information et de communication, etc.) qui implique des investissements

lourds en équipements.

Dans certains pays (Chili, Afrique du Sud, Yémen? Tanzanie…) cette ouverture

aux opérateurs privés nationaux et internationaux a permis aux ports de bénéficier du

savoir faire du secteur privé, essentiellement des grands opérateurs multiports, en matière

de gestion, de contacts, de modernisation de système d’information et d’apport de fonds

pour l’investissement et le maintien des infrastructures.

Ces opérateurs privés exercent des activités à caractère industriel et commercial

au premier rang desquelles on trouve les opérations de manutention et d’entreposage des

marchandises transitant par les ports.

Au niveau mondial, on observe une tendance des grands ports à constituer des

terminaux spécialisés pour les trafics les plus importants. Pour cela les opérateurs de

manutention portuaire se sont engagés dans un mouvement de consolidation de leur

activité. Cette consolidation a pris simultanément deux formes :

l’émergence d‘opérateurs dominants au sein des principaux ports et l’extension du

champs opérationnel de ces opérateurs par des prises de participation dans

différents terminaux de divers ports.

La consolidation (extension du champ opérationnel) des opérateurs de

manutention portuaire conteneurisée sous forme de fusions et de prises de

participations interentreprises dans différents terminaux.

L’implication des entreprises internationales de manutention des marchandises est

jugée indispensable pour renforcer la position et l’intégration des ports existants dans

les réseaux de transport mondial surtout sur les dessertes de lignes maritimes

régulières.

Page 23: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 2

18

Cette implication a son impact sur les modes de management dans les ports, les

ressources humaines en matière de qualification et de développement des

compétences et les nouveaux métiers de logistique émergeants.

Le Maroc n’échappe pas à cette évolution, avec le Port de Tanger Méditerranée, ce

sont des grands opérateurs internationaux qui s’implantent dans le paysage portuaire

marocain. Cette implantation peut évoluer avec la réforme portuaire actuelle et

s’étendre aux autres ports marocains. Donc le secteur portuaire marocain est à la

veille d’une grande mutation institutionnelle, culturelle et organisationnelle.

Page 24: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 2

19

L’EVOLUTION DU SECTEUR PORTUAIRE MAROCAIN : L’activité portuaire représente un enjeu économique et financier majeur pour l‘économie

nationale. Les importations et les exportations marocaines dépendent particulièrement de

ses ports, plus de 97% du tonnage du commerce international du Maroc étant transporté

par voie maritime, principalement par les ports de Casablanca, Tanger, Jorf Lasfar,

Mohammedia, Nador et Agadir.

L’Office D’Exploitation des Ports, ODEP, est un établissement public créé en 1984 sous

la tutelle du ministère de l’équipement pour assurer la viabilité financière et établir une

structure organisationnelle saine dans les ports du Maroc. Il est soutenu par une entité du

ministère de tutelle chargée de la planification et de la réglementation, la Direction des

Ports et du Domaine Public Maritime.

Les nouveaux objectifs assignés à l'ODEP, à sa création, sont :

La mise à niveau et la modernisation des ports à travers un important

programme d’investissement pour l’amélioration des infrastructures et des

équipements portuaire ;

La dynamisation de la Gestion et l’Exploitation des Ports, par la mise en

place d’une nouvelle organisation ;

Le développement d’un nouveau système d’information portuaire

(SIPOR), ouvert sur l’environnement externe ;

L’amélioration de la qualité des services rendus aux clients et aux usagers

des ports ;

L’amélioration des rendements de la manutention ;

Le renforcement de la sécurité des installations portuaires, des hommes et

des marchandises.

L’organisation adoptée à l’ODEP est basée sur un principe de décentralisation pour

permettre aux ports de disposer d’une autonomie de gestion. Chaque port est organisé en

direction d’exploitation qui assure la gestion de l’entité portuaire. La direction générale

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Chapitre 2

20

définit les stratégies et les politiques de l’Office et redistribue les ressources entre les

ports. Elle assure aussi leur coordination.

Outre sa mission d’exploitation portuaire, l ’ODEP est aussi chargé de :

La maintenance des infrastructures portuaires autres que les ouvrages extérieurs et

les chenaux d’accès ;

La gestion du domaine public portuaire ;

La gestion des gares maritimes ;

La gestion des cales de halage, des formes de Radoub et des cales sèches.

La loi confère aussi à l’ODEP le rôle de la police portuaire.

L’ODEP est le principal acteur de la communauté portuaire. Sa mission principale est le

traitement, dans les meilleures conditions de délais, de coût et de sécurité, de l’ensemble

des navires et des marchandises transitant par les ports marocains.

Depuis l’annonce de l’escale d’un navire, l’ODEP assure différents services :

Services aux navires :

le service d’aide à la navigation ; le pilotage ; le remorquage et le lamanage ;

l’approvisionnement ; la réparation navale.

Services à la marchandise :

la manutention et l’entreposage des marchandises.

L’ODEP assure une mission de service public à caractère administratif, de concert avec

une activité de nature industrielle et commerciale. Il a la responsabilité globale de

l’exploitation des ports et une implication opérationnelle directe dans la manutention à

terre. Mais à bord des navires, ce sont des entreprises privées (stevedore) qui sont

chargées des travaux de manutention de cargaisons.

Le secteur portuaire marocain est marqué par l’absence de l’unicité de la manutention à

quai et à bord. De la rupture des activités de manutention à quai et à bord, naît un

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Chapitre 2

21

éclatement des responsabilités qui contraste avec l’organisation unifiée de la manutention

dont bénéficient les clients des ports étrangers. De ce fait, la coordination du travail est

plus complexe, réduisant le potentiel d’amélioration de l’efficacité et de la productivité

des ports du Maroc.

Dans cette situation la performance de l’exploitation portuaire est fonction du niveau de

performance dicté par l’opérateur le plus faible. A titre d’exemple, les gains recherchés

par l’investissement consenti par l’ODEP dans des équipements et des infrastructures

peuvent être annulés par des performances médiocres d’autres parties (manutention à

bord) impliquées dans la chaîne de l’exploitation portuaire.

Aujourd’hui, le rôle de l’ODEP impose aussi des contraintes, en tant qu’autorité et

exploitant portuaire à la fois. Il est chargé de maintenir l’exploitation de tous les ports du

Maroc, qu'elle que soit leur viabilité financière individuelle. Les activités les plus

rentables subventionnent les tarifs réduits appliqués par exemple dans la manutention des

minerais ou des agrumes pour soutenir leur compétitivité à l’export.

Afin de remédier à l’inertie de la situation actuelle du secteur portuaire marocain et

répondre aux exigences du commerce international et des entreprises marocaines et faire

face à la concurrence future du port de Tanger Méditerranée, le ministère de l’équipement

et du transport a élaboré une réforme du secteur portuaire. Cette réforme de dimension

globale concerne les volets juridique, institutionnel, organisationnel, économique,

financier et social.

LES OBJECTIFS DE LA REFORME :

La réforme du secteur portuaire a pour objectif de :

Rehausser le niveau de compétitivité des ports marocains aux standards

internationaux ;

Adapter l’offre des services portuaires à la demande du trafic ;

Mettre à la disposition des opérateurs économiques et des entreprises nationales

des infrastructures et des équipements pour l’amélioration de leur propre

compétitivité.

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Chapitre 2

22

Elle vise à encourager l’intervention du secteur privé dans l’exploitation des terminaux et

des ports. A cet effet la réforme préconise une nouvelle réorganisation du secteur

portuaire qui se traduit par :

La séparation des trois fonctions régalienne, d’autorité et commerciale,

L’introduction de la concurrence,

L’unicité de la manutention à bord des navires et à quai.

1. La séparation des onctions régaliennes, d’autorité et commerciale

La fonction régalienne qui incombe à l’Etat : concerne l’élaboration de la

politique portuaire, la planification des investissements en infrastructures,

la réalisation de nouvelles infrastructures et la mise en place du cadre

réglementaire pour l’exercice des activités portuaires ;

La fonction d’autorité et de régulation portuaire qui sera confiée à un

établissement public, lequel prendra en charge les missions de police des

ports, la sécurité, le contrôle du respect de la réglementation, la

coordination et le marketing du port, l’établissement de cahiers de charges

pour l’octroi de concessions et d’autorisations d’exercice des activités

portuaires, la maintenance des infrastructures portuaires, etc.

La fonction commerciale exercée par des entités publiques et /ou

privées : services aux navires (pilotage, remorquage, lamanage, etc.)

services aux marchandises (manutention, entreposage, etc.…) et services

accessoires (location de matériel, de magasins etc.)

2. L’introduction de la concurrence entre ports et au sein d’un même port, ceci

laisse supposer la régularisation de la situation de monopole de l’ODEP et celle

d’oligopole exercée par les sociétés de stevedoring Ce qui conduit ipso facto à

encourager la participation du secteur privé dans les activités du secteur ;

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Chapitre 2

23

3. L’unicité de la manutention pour mettre fin à la rupture de responsabilité

juridique, améliorer l’efficacité et l’efficience des opérations de chargement et

de déchargement des navires et réduire les coûts de passage portuaire par une

meilleure maîtrise de la chaîne de l’exploitation portuaire

La réforme remplacera l’ODEP par deux entités :

1. l’agence nationale des ports, ANP, qui sera l’autorité portuaire et sera

chargée des missions de police des ports, de la sécurité, du contrôle du

respect de la réglementation, de la coordination et du marketing des ports,

établissant les cahiers de charges pour l’octroi de concessions et

d’autorisations d’exercer des activités portuaires, maintenance des

infrastructures portuaires etc.

2. La société d’exploitation des ports SODEP, sera l’exploitant commercial

des ports. elle sera en concurrence avec des exploitants de port potentiels

sur une base commerciale en termes de gestion efficace de la manutention

de cargo.

LE PORT DE TANGER MEDITERRANEE :

Tout d’abord il faut rappeler que le port Tanger Méditerranée n’est pas concerné par la

réforme portuaire, mais il s’inscrit dans le schéma directeur portuaire national. Il aura un

impact sur le secteur portuaire national et régional (l’Ouest méditerranéen)

Le Port de Tanger Méditerranée vise en effet à capter une partie du trafic de

transbordement de conteneurs et à développer le trafic TIR (trafic international routier) et

à rationaliser l’affectation du trafic de céréales. Aussi une partie du trafic conteneurs

aujourd'hui traitée au port de Casablanca va être captée par le Port Tanger Méditerranée.

Les estimations de trafic faites par des experts à l'horizon 2012 est de l'ordre de 20 000

boites.

La concession de deux terminaux ce port à des opérateurs internationaux multiports va

changer la donne et contribuer à catalyser des améliorations importantes en termes de

Page 29: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 2

24

productivité et de coûts. Il stimulera l’opérateur historique, l’ODEP, dans les autres ports

du pays à s’aligner sur les standards portuaires internationaux car les clients ne peuvent

tolérer une différence de traitement.

Ainsi l’Agence Spéciale de Tanger – Méditerranée, TMSA, chargée de la promotion du

port de Tanger – Méditerranée vient de concéder deux terminaux à conteneurs.

Le premier terminal à conteneurs a été concédé au groupement Mærsk-Akwa (Danemark

– Maroc) pour 30 ans suite à un appel d’offre et qui entre en activité en 2007.

Le second terminal à conteneurs de taille comparable au premier a été remporté par le

groupement formé par la COMANAV (Maroc), MSC (Suisse), CMA-CGM (France) et

EUROGATE-CONTSHIP (Allemagne- Italie) et sera opérationnel en 2008.

Ces deux terminaux constituent la clé de voûte du dispositif logistique du projet Tanger

Méditerranée, plaçant ainsi ce grand complexe portuaire parmi les premières plates-

formes de transbordement de conteneurs en Méditerranée.

L’éclatement des concessions entre plusieurs partenaires est une garantie pour la

concurrence et contre le risque de collusion tarifaire. L’entrée des opérateurs multiports

dans le paysage portuaire marocain va avoir des incidences sur les autres ports marocains

et leur évolution.

Page 30: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

25

L’exploitation portuaire

Etude des métiers de traitement

des marchandises à terre

INTRODUCTION :

Les ports constituent aujourd’hui des places fortes de l’économie des pays disposant d’une façade

maritime. Ils sont les points de passage obligé de la grande partie du commerce extérieur de ces

pays. Mais aussi avec les évolutions des activités portuaires, ils sont également des lieux

privilégiés de prestations de services complémentaires qui apportent une valeur ajoutée aux

produits transitant par les ports.

Les usagers des ports sont multiples mais ils attendent tous des services différents avec des

exigences de qualité, de délai et de coût.

On distingue :

Des usagers directs : les armements,

Des usagers indirects : les chargeurs,

Des intermédiaires : les représentants des importateurs et des exportateurs, les

transitaires et les commissionnaires,

Des usagers finals : les producteurs de marchandises exportées et les

consommateurs des marchandises importées.

Les services rendus à tous ces usagers contribuent in fine à l’amélioration du coût de passage

portuaire et par là à la compétitivité du coût de logistique supporté par les entreprises

importatrices et exportatrices.

La finalité d’un port est d’offrir le meilleur rapport qualité / coût au passage des marchandises.

Pour cela, les activités portuaires doivent être organisées rationnellement et harmonieusement en

assurant une haute productivité.

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Chapitre 3

26

L’EXPLOITATION PORTUAIRE :

Les ports sont des lieux organisés des opérations d’import et d’export des marchandises. Le

passage des marchandises par l’enceinte portuaire génère des activités multiples. Ces activités

sont dédiées au traitement des navires et au traitement des marchandises.

Elles relèvent deux dimensions distinctes : les activités de dimension « services publics » et des

activités de dimension industrielle et commerciale.

Les services aux navires comprennent :

Les services de balisage et d’aide à la navigation, (mission de service public)

Le pilotage, (service public ou opérateur privé)

Le remorquage, (service public ou opérateur privé)

Le lamanage (amarrage et désamarrage des navires) (service public ou opérateur

privé)

La réparation navale, (service public ou opérateur privé)

Autres services annexes (service public ou opérateur privé)

Alors que les services à la marchandise sont :

L’arrimage,

La manutention,

Le pointage

L’entreposage.

Ils peuvent être dédiés aux opérateurs privés en les ouvrant à la concurrence.

L’intervention du secteur privé dans les opérations portuaires consiste le plus souvent à intervenir

dans des activités à caractère industriel et commercial, au premier rang desquelles se trouvent, les

opérations de manutention et d’entreposage.

Les activités portuaires ont un caractère commercial qui fait que les opérateurs sont en contact

direct avec leurs clients, armateurs ou chargeurs, lesquels sont sensibles à la qualité du service

fourni et aux tarifs pratiqués. L’existence éventuelle de la concurrence renforce cette sensibilité

des clients et met en évidence la dimension commerciale des activités portuaires.

Page 32: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

27

Le caractère industriel de l’activité portuaire s’illustre par le fait que l’opérateur doit, pour

exercer son métier, financer, mettre en place, exploiter les infrastructures et équipements

nécessaires à son activité. Il est conduit, comme toute entreprise, à utiliser son savoir - faire et ses

ressources propres, à contracter avec des fournisseurs, des sous-traitants et des banques.

Dans le cadre de cette thèse professionnelle, nous nous intéressons uniquement aux services à la

marchandise à terre.

Les opérations de traitement des marchandises à terre suivent un processus bien déterminé selon

que le passage portuaire des marchandises est une opération d’import ou une opération d’export.

Une illustration des deux processus est détaillée ci-dessous indiquant les différents acteurs

impliqués et les différentes opérations avec leur description sommaire.

Cette illustration montre l’articulation des différentes opérations matérialisant le passage

portuaire des marchandises.

Page 33: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

28

LES OPERATIONS DE TRAITEMENT DE LA MARCHANDISE A L’EXPORT

Opérations Acteurs Lieu Description de l’opération Documents

Accès au port Cachet, date et endroit de dépôt

La sécurité ODEP Client

L’entrée du port L’agent de sécurité ODEP contrôle de la conformité de la marchandise mentionnée sur le bon de mise à quai et y appose un cachet dateur

Bon de mise à quai Bulletins de réception (3 exp.)

Réception et prise en charge de la marchandise

Chef magasinier Magasinier Client

Lieu indiqué par la sécurité à l’entrée du port (magasin ou terre - plein)

Chef magasinier vérifie les documents, autorise le déchargement des marchandises, contrôle les marchandises et émet des réserves si nécessaires

Bulletins de réception

Facturation export Taxateur Service facturation – client

Service facturation Guichet export

Emission de la facture export Facture

Acheminement de la marchandise vers le quai

Conducteurs engins roulants Chefs magasiniers Chefs d’escale Chefs d’équipe

Du magasin au quai

Acheminement des marchandises vers le quai

Billets de bord (bon de commande de la compagnie maritime pour désignation de la marchandise) Bulletin de réception (rose) Fiches de chargement établies par le magasinier (marchandises convoitées)

Pointage sous palan Pointeur ODEP Pointeur compagnie Douane

Quai d’embarquement Un pointage contradictoire s’effectue sous palan

Bordereaux de pointage

Chargement sur le navire Conducteurs engins de levage

Quai d’embarquement Chargement de la marchandise sur navires

Liquidation du dossier navire

Page 34: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

29

LES OPERATIONS DE TRAITEMENT DE LA MARCHANDISE À L’IMPORT

Opérations Acteurs Lieu Description de l’opération Documents Arrivée du navire à quai

Pilotage Remorquage Lamanage

Quai Accostage du navire et lamanage

Déchargement de la marchandise

Conducteurs d’engins levage Dockers Chef d’escale Chef d’équipe

Quai Arrimage de la marchandise (à quai) Plan d’arrimage

Acheminement de la marchandise vers la zone d’entreposage

Conducteurs d’engins roulants

Trajet du quai vers la zone d’entreposage

Acheminement des la marchandise vers la zone d’entreposage

Fiches de déchargement

L’entreposage Conducteurs d’engins roulants Chef magasinier Magasinier Dockers

Lieu d’entreposage Arrimage et gerbage des marchandises dans la zone d’entreposage

Manifeste

Pointage de reconnaissance

Pointeur ODEP Pointeur compagnie Chef magasinier

Lieu d’entreposage Un pointage de reconnaissance s’effectue en lieu d’entreposage

Manifeste Etablissement des Bordereaux de pointage

Reconnaissance de la marchandise par le client

Chef Magasinier, magasinier Client

Lieu d’entreposage Vérification de la conformité du connaissement

Connaissement

Facturation Taxateur (Service facturation) Clients

Service facturation (guichet import)

Emission de la facture Connaissement, Liste de colisage Déclaration de la douane, DUM

Enlèvement de la marchandise par le client

Client ou son représentant

Lieu d’entreposage Présentation des documents, Etablissement d’autorisation de sortie et enlèvement des marchandises

Connaissement ; facture Déclaration de la douane Autorisation de sortie

Sortie de la marchandise Client ou son représentant Service Sécurité ODEP - Douane

Du Lieu d’entreposage vers la sortie du port

Sortie de la marchandise Autorisation de sortie

Page 35: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

30

Etudes des métiers du traitement des marchandises à terre :

Le pointeur Le magasinier

Le chef d’escale

Page 36: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

31

1) PRESENTATION DES METIERS ETUDIES :

Nous allons nous concentrer sur l’étude de trois métiers relevant du traitement de la marchandise

à terre à l’import et à l’export à savoir (les métiers du pointeur, du chef d’escale et du

magasinier).

Ces métiers opèrent juste avant ou après les opérations de manutention qui se déroulent à

l’interface terre / mer ou mer / terre selon qu'il s'agit respectivement des opérations d'exportation

ou d'importation. Nous n'étudions pas les opérations de manutention. (Une étude des métiers des

conducteurs des engins portuaires a été confiée par l’ODEP à un cabinet international spécialisé

pour 2006).

Les activités à terre comprennent une gamme de services correspondant aux besoins d’efficacité,

de qualité, et de réduction de coûts exigés par le commerce international sous la pression de la

concurrence. Les activités de traitement des marchandises à terre offrent de nouvelles

opportunités à la création de la valeur pour le client. Les opérateurs portuaires peuvent élargir

leurs champs d’activités en procédant à l’intégration verticale des activités type, la distribution,

la transformation, l’étiquetage, l’emballage etc. aujourd'hui les ports dits de la quatrième

génération sont des lieux de créations de valeur étendue pour les clients. Et les ports marocains

doivent s'y inscrire pour assurer leur développement et s'intégrer au réseau portuaire mondial.

L’ODEP est à la veille de changements institutionnel et organisationnel suite à l’imminente

entrée en vigueur de la réforme portuaire (décembre 2006) et de la nouvelle donne

concurrentielle créée par l’avènement du Port de Tanger Méditerranée. La séparation des

fonctions régaliennes et des fonctions à vocation industrielle et commerciale recompose le

paysage portuaire marocain. La société anonyme qui sera chargée de l’exploitation portuaire, qui

remplacera l’ODEP en tant qu’opérateur acconier, va se concentrer sur les métiers qui

concourent à la réalisation des activités de l’exploitation portuaire. Alors qu’une agence de

régulation prendra en charge les fonctions d’autorité portuaire.

Dans un premier temps, nous allons décliner chacun des trois métiers objet de cette thèse suivant

une structure adoptée lors des entretiens avec les tenants du métier en question et leur hiérarchie :

Présentation de l’activité : description de quoi consiste l’activité en question ;

Organisation : rattachement fonctionnel et hiérarchique ;

Page 37: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

32

Mission du tenant du poste : elle correspond à quoi il sert ;

Les tâches : différentes opérations à effectuer pour réaliser correctement chaque activité ;

Les incidents critiques : les événements qui peuvent entraver le bon déroulement de

l’activité ;

Les relations de travail : les relations fonctionnelles avec les parties prenantes ;

Les indicateurs de mesures des résultats : les indicateurs de performance.

Ce travail va nous permettre de présenter, dans un deuxième temps, chaque métier aux groupes

de métiers constitués pour valider la présentation de chaque métier et déterminer les référentiels

de métier et les référentiels de compétences correspondants. Aussi ces groupes métiers auront la

charge de déterminer l’importance de chaque activité selon la grille de la méthode AMDEC

(analyse des méthodes de défaillances et de leurs effets).

Page 38: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

33

Le métier de pointeur

PRESENTATION DE L’ACTIVITE DE POINTAGE :

Lors des opérations d’importation ou d’exportation les marchandises vont passer

successivement entre les mains et sous la responsabilité des différents intervenants de la chaîne

du transport maritime à savoir :

⇒ Du chargeur à l’aconier du port de chargement ;

⇒ De l’aconier au transporteur maritime ;

⇒ Du transporteur maritime à l’aconier du port de destination ;

⇒ De l’aconier au réceptionnaire.

Les intervenants ont besoin de connaître le nombre, la nature et l’état des colis débarqués et

embarqués. Donc il est nécessaire que les marchandises soient pointées à chaque fois qu’elles

passent de la responsabilité des uns à celle des autres. Le pointage des marchandises répond aux

besoins réciproques d’une part des compagnies de navigation de transport et d’autre part de

l’opérateur de manutention et d’entreposage, en l’occurrence l’ODEP, pour délimiter les

responsabilités et avoir les justifications à faire valoir en cas de contestations ultérieures.

Le pointage des marchandises consiste en une reconnaissance physique du nombre de colis

embarqués ou débarqués par marque et nature d’emballage et de l’état d’intégrité des colis

(emballage).

On distingue deux types de pointage :

Le pointage sous-palan s’effectue dans les cas :

Des enlèvements directs ou des chargements directs,

Des navires pour conteneurs,

Des navires rouliers,

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Chapitre 3

34

Il s’agit généralement des lots homogènes ou des marchandises dangereuses.

C’est un pointage contradictoire fait par le pointeur ODEP et par le pointeur de la compagnie de

navigation.

Le pointage de reconnaissance se déroule sur des aires d’entreposage (en magasins ou

sur terre – pleins) selon une convention entre l’ODEP et les compagnies de navigation.

Cette convention consiste à pointer les marchandises à l’import et les reconnaître après

allotissement et stockage aux magasins ou sur terre–pleins (pointage tripartite : pointeur

ODEP, pointeur de la compagnie de navigation et le magasinier ODEP). Il se fait, soit au

fur et à mesure de l’arrivée des marchandises sur le lieu d’entreposage, soit après

arrimage des marchandises.

Aussi nous distinguons les opérations de pointage à l’import et à l’export :

LE POINTAGE A L’IMPORT :

Il concerne :

Les marchandises diverses,

Les conteneurs,

Les véhicules rouliers RO – RO et les voitures (fret et bagage),

Les colis lourds,

Les marchandises en sortie directe,

Le dépotage des conteneurs,

Les marchandises débarquées pour réembarquement.

LE POINTAGE A L’EXPORT

Il concerne :

Les marchandises diverses,

Les conteneurs,

Les véhicules rouliers,

Les agrumes et primeurs,

L’empotage des conteneurs,

Page 40: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

35

Les marchandises à l’embarquement direct.

L’ORGANISATION DU POINTAGE :

Le pointage relève de la responsabilité de la division juridique du port.

La division juridique a pour vocation de veiller à la résolution des litiges de quelque nature que

ce soit, au mieux des intérêts du port et dans le respect des positions juridiques de l’ODEP.

Le service de pointage doit assurer un pointage fiable des marchandises au moment de leur

chargement (transporteur / ODEP) et déchargement (ODEP/ transporteur). Il est en relation avec

les différents terminaux d’exploitation et les compagnies de navigation.

Le service pointage, sous la responsabilité du chef de pointage, est chargé de la fiabilité des

opérations de pointage en assurant :

l’affectation des pointeurs en nombre suffisant tenant compte des décisions de la

conférence (réunion journalière de la capitainerie du port avec les agents maritimes pour

l’affectation des postes de travail aux navires) et du nombre de mains (grues)

commandées par les compagnies de navigation, de la nature de la cargaison et de

l’effectif disponible ;

Le respect par les pointeurs des procédures de pointage fiable et efficace et des

dispositions contenues dans la nomenclature des réserves et dans le guide du pointage ;

L’efficacité dans la détermination des responsabilités des parties et la limitation de celles

de l’ODEP ;

L’information des parties prenantes sur les responsabilités des dommages subis par la

marchandise ;

La communication des différentes procédures relevant du pointage aux différentes parties

prenantes (les terminaux d’exploitation, les compagnies de navigations) ;

Le développement de l’image de marque du port et de l’ODEP en assurant un pointage

correct et en respectant les délais de remises des bordereaux de pointage aux compagnies.

LES MISSIONS DU POINTEUR : Dans le cadre des prescriptions du système de pointage en vigueur au port de Casablanca, le

pointeur a pour mission de :

Page 41: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

36

Procéder au pointage contradictoire des marchandises par rapport aux quantités

manifestées et vérifier l’état apparent des colis pour déceler d’éventuels dommages en

mentionnant des observations ou réserves sur des feuilles de pointage.

Veiller à l’exactitude du pointage quantitatif et qualitatif de toutes les marchandises à

l’import et à l’export transitant par le port en vue de délimiter la responsabilité de

l’ODEP vis-à-vis des compagnies de navigation et de transport.

LES ACTIVITES DU POINTEUR : Assurer le pointage quantitatif et qualitatif fiable des marchandises ; (marques, nombre,

nature de l’emballage, numéro du colis),

Prendre des réserves et peser ou dénombrer les colis litigieux,

Veiller au respect des indications spéciales portées sur les colis,

Vérifier les documents à l’import des marchandises à enlever en direct (factures) pour les

semi-remorques et les ensembles rouliers et les bons de chargement pour les conteneurs

et les RO-RO,

Délivrer les autorisations de sortie pour les marchandises à enlever en direct ;

Vérifier les documents à l’export (le bulletin de réception, facture (RORO, Conteneur)) et

les fiches de chargement des colis à embarquer;

Etablir des bordereaux de pointage contradictoire et veiller à leur contre signature par le

magasinier et les représentants des compagnies de navigation pour leur validité;

Etablir des comptes rendus des incidents enregistrés (chutes de marchandises en mer,

renversements de colis ou toutes autres anomalies repérées…) ;

Etablir un procès verbal de non signature des bordereaux de pointage par le pointeur de la

compagnie de navigation ou par le magasinier.

LES RESERVES : Les marchandises transportées par voie maritime sont exposées à plusieurs risques et peuvent

subir des dommages plus ou moins importants. Ces dommages se traduisent par des avaries du

contenu ou par des manquants.

Le moyen pour déterminer les parts de responsabilité de chaque partie au moment du transfert de

la marchandise se concrétise par la prise des réserves. En cas de dommage, l’ODEP disposant du

Page 42: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

37

monopole des opérations d’acconnage, chargé en même temps du stationnement des

marchandises, doit prendre les réserves à l’encontre du transporteur afin de délimiter sa

responsabilité. Or ces réserves ne peuvent être valables et opposables à ce dernier que dans la

mesure où elles traduisent fidèlement la réalité.

Donc le pointeur est amené à prendre des réserves sur les marchandises avariées avec la plus

grande précision afin de renforcer la position de l’ODEP en cas de litige.

Afin de faciliter le travail du pointeur et combler certaines lacunes dans l’accomplissement de sa

mission, l’ODEP a élaboré un document de travail intitulé « nomenclature de réserves » qui

regroupe un ensemble de formules de réserves à prendre selon la nature des dommages relevés

sur les familles de marchandises.

Les réserves doivent être prise contradictoirement avec le représentant de la compagnie maritime

tant sur la quantité que sur la qualité des marchandises.

LES INCIDENTS CRITIQUES : Lors de l'exercice de ses activités le pointeur doit faire face à des incidents qui peuvent entraver

le bon fonctionnement des opérations. Nous avons relevés les incidents les plus fréquents :

Un mauvais arrivage (marchandises non manifestées ou endommagées ou en vrac ne

permettant pas leur identification) ;

Un effectif de pointeurs ODEP insuffisant par rapport au nombre de mains

commandées par les compagnies de navigation ;

Le cas où le pointeur de la compagnie refuse la contre signature du bordereau de

pointage ;

Affectation d’un nombre insuffisant ou absence de pointeurs des compagnies de

navigation ;

La remise des marchandises avariées par les compagnies ou en mauvais état de

conditionnement (vrac par exemple, perte de l’emballage d’origine) risque de remettre

en cause la fiabilité du pointage :

Diversité des lots, des marques, des emballages à pointer (nécessité de s’informer sur la

marchandise).

Page 43: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

38

LES RELATIONS DE TRAVAIL DU POINTEUR :

Dans son activité, le pointeur est en relation de travail avec d’autres intervenants ODEP (le

chef d’escale, le chef d’équipe, le magasinier, les dockers) et des intervenants externes (le

pointeur de la compagnie de navigation, les transitaires ou réceptionnaires de la

marchandise).

Ces relations nécessitent une communication entre les différents intervenants et une

meilleure compréhension des besoins des uns aux autres. Le pointeur doit avoir une vision

transversale du processus de traitement des marchandises et comprendre le besoin et la

contribution de chacun au processus.

LES INDICATEURS DE MESURES DES RESULTATS : Le but des indicateurs est bien sûr de mettre en évidence les dysfonctionnements, mais surtout de

fournir les éléments nécessaires pour déterminer les axes d'améliorations possibles.

Le taux des réclamations fondées;

Nombre d’erreurs de pointage par rapport au trafic pointé

Qualité des réserves prises, excessives ou erronées;

Page 44: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

39

Elaboration des référentiels métier

et de compétences du pointeur

Page 45: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

40

LE REFENTIEL METIER LE POINTEUR

Déroulement des opérations PHASES

Les tâches Personnel & moyens Aléas, risques Comment

réagir

Opérations à l’import et à l’export

Procéder au pointage

contradictoire des marchandises

Veiller à l’exactitude du

pointage quantitatif et qualitatif

Prendre des réserves

Vérifier les documents à

l’import et à l’export

Etablir des bordereaux de

pointage contradictoire

Liquider le manifeste avec le

chef magasinier

Etablir un procès verbal où cas

de non signature des bordereaux

de pointage par le pointeur de la

compagnie et ou par le par le

magasinier

Bordereau de pointage

Pointeur de la compagnie de

navigation

Chef magasinier

Nomenclature des réserves

Bordereau de pointage

Facture, connaissement

Refus de signature par le pointeur de la

compagnie

Désaccord sur les pointages,

Désaccord sur les réserves

Réserves excessives

Réserves erronées

Etablissement d’un PV de non signature des bordereaux

Page 46: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

41

LE REFERENTIEL METIER LE POINTEUR

Déroulement des opérations PHASES

Les tâches Personnel & moyens Aléas, risques Comment réagir

Prise de service

Consulter le tableau des affectations des pointeurs par navire

Consulter le dossier navire (bordereaux de pointage des services antérieurs, consignes spéciales)

Mise à jour du reste de la cargaison à traiter

Transférer les consignes au chef d’escale, au magasinier

S’informer auprès du chef d’escale sur la cargaison, lieu d’entreposage, le nombre de mains

S’informer auprès du magasinier sur le manifeste

Décortiquer le manifeste : marques, nature, le nombre de colis

Vérifier l’état du sol (salissure, flaques d’eau.)

La feuille de service Dossier navire Bordereaux de pointage Compte rendu du shift antérieur Chef d’escale Magasinier – manifeste Manifeste

Feuille de service non remise à jour Absence et manque des bordereaux de pointage des shifts précédents Pluie - salissure

Vérifier au niveau du système d’information SIPOR (sous système TRAFIC) Rechercher et Informer le chef de service Faire nettoyer le sol Mentionner que le pointage s’est fait sous la pluie

Déroulement du service

Effectuer le pointage des marchandises (le

numéro, marque, nature du conditionnement, état de colis, réserves pour les colis endommagés

Veiller à l’état d’intégralité des colis

avariés

Chef d’escale – chef magasinier pointeurs de la compagnie - Dockers – conducteurs -

Colis sans marque marchandises hétérogènes Endommagement de la marchandise au cours de la manipulation

Porter les indications sans marque ou marque illisible Pointage par marque Prendre des réserves

Page 47: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

42

LE REFERENTIEL METIER ( SUITE) LE POINTEUR Déroulement des opérations

PHASES

Les tâches Personnel & moyens

Aléas, risques Comment réagir

Fin de service

Etablir les bordereaux de pointage prendre les réserves pour les colis endommagés

(constat du poids, dénombrement du contenu des colis)

signer et faire signer les bordereaux de pointage par les pointeurs de la compagnie et le magasinier selon le cas de pointage sous -palan ou dans une zone d’entreposage

Envoyer les copies des bordereaux aux magasins, la compagnie de navigation, service juridique

Pointeur de la compagnie Magasinier

Réserves non conformes ou excessives Refus de signature des autres parties

Réajuster avec le pointeur de la compagnie Etablir un PV de non signature et informer le chef de service

Page 48: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

43

Grille d’analyse des activités L’origine de la grille : Cette grille était utilisée pour la première fois pour l’étude des activités du chef d’escale. Elle était fournie par le cabinet chargé de l’étude du métier du chef d’escale. Nous l’avons adaptée aux autres métier en incluant la relation client – fournisseur. Les activités identifiées vont être analysées selon une grille qui retient 5 critères clé d’analyse.

Chaque critère représente cinq situations.

La fréquence de l’activité

La complexité de l’activité

Le degré d’autonomie du titulaire dans le poste

LLes enjeux économiques / sécuritaires de l’activité

La relation clients – fournisseurs

Utilisation de la grille d’analyse ;

Cette grille est utilisée par le groupe métier pour définir le degré d’importance des activités. Chaque membre du groupe métier donne une

note de 1 à 5 points suivant les éléments de chaque critère ci –dessus. Pour chaque activité une note est donnée par des membres du groupe

métier par consensus. La note retenue correspond au niveau d'importance des activités ce qui se traduit par l'importance des compétences

nécessaires à la réalisation de ces activités.

Page 49: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

44

CLES DE LA GRILLE D’ANALYSE

FREQUENCE AUTONOMIE

1. Manœuvre routinière (plusieurs fois/jour)

2. Manœuvre quotidienne ou hebdomadaire

3. Manœuvre régulière (mensuelle)

4. Manœuvre occasionnelle ou rare (semestrielle)

5. Manœuvre exceptionnelle (peut ne jamais se produire)

1. Entièrement guidé par consignes écrites

ou verbales

2. Faible marge d’initiative : guidé par consignes impliquant des choix

3. Agit seul, avec aide éventuelle

(fréquentes occasions d’initiative)

4. Agit seul, demande de faire face à des situations imprévues

5. Agit totalement seul (de sa propre initiative)

COMPLEXITE ENJEUX

1. Ne fait appel à aucune connaissance de base et fait appel à des outils simples

2. Fait appel à des connaissances de base et à des outils simples

3. Fait appel à la connaissance du fonctionnement d’un ou plusieurs types de machines (conduite et fonctionnement normal)

4. Fait appel à la compréhension d’un fonctionnement d’ensemble dans un système complexe

5. Nécessite une capacité à maîtriser un environnement complexe (masse de connaissances et d’informations)

1. Peu d’influence sur la qualité et les délais

2. Retarde momentanément la production et / ou a des influences minimes sur la qualité

3. Peut provoquer des arrêts et / ou des défauts qualité importants (petite quantité)

4. Forte influence sur la qualité, les délais et

les coûts. Arrêt production et / ou lot

perdu

5. Forte influence sur la qualité, les délais et

les coûts. Arrêt production. Incidents détectés chez le client

RELATION CLIENTS / FOURNISSEURS

1. Opération isolée ne fait pas appel à la relation clients / fournisseurs

2. Opération faisant appel à la relation clients / fournisseurs avec un processus support

3. Opération faisant appel à la relation clients / fournisseurs à l’intérieur du même processus

4. Opération faisant appel à la relation clients / fournisseurs avec un sous processus central

5. Opération faisant appel à la relation clients / fournisseurs avec un processus stratégique

Page 50: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

45

REFERENTIEL METIER – COMPETENCES LE POINTEUR

ACTIVITES F A C E RCF Total TACHES CRITIQUES COMPETENCES / CAPACITES

PRISE DE SERVICE

Consulter les affectations des pointeurs par navire

Consulter le dossier navire (bordereaux de pointage des services antérieurs, consignes spéciales)

Mise à jour du reste de la cargaison à traiter

Transférer les consignes au chef d’escale, au magasinier

S’informer auprès du chef d’escale sur la cargaison, lieu d’entreposage, les mains

S’informer auprès du magasinier sur le manifeste

Décortiquer le manifeste : arrimage, marques, nature, le nombre de colis

Vérifier l’état du sol (salissure, flaques d’eau.)

1

1

2

2

2

2

2

1

1

1

2

2

2

2

2

1

1 1 2 2 1 1 2 1

2 2 3 3 3 3 3 3

2 2 3 4 4 4 3 3

7

7

12

13

12

12

12

9

L’affectation des pointeurs en nombre suffisant La connaissance de la nature et le volume de la cargaison et du lieu d’entreposage Le respect des consignes

Maîtriser les processus de l’exploitation portuaire

Maîtriser les principes et les techniques du pointage à l’import et à l’export

Maîtriser les procédures d’import et d’export

Connaître la nomenclature des réserves

Connaître les différents types de marchandises et d’emballage

Comprendre le sous système d’information - TRAFIC

Connaître les règles de sécurité portuaire

Page 51: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

46

REFERENTIEL METIER – COMPETENCES (SUITE) LE POINTEUR

ACTIVITES F A C E RCF Total TACHES CRITIQUES COMPETENCES / CAPACITES

Déroulement du service

Réceptionner la marchandise Effectuer le pointage des marchandises

Veiller au bon déroulement des manipulations de la marchandise en collaboration avec le chef d’escale, les grutiers, les conducteurs de chariots

Passer des consignes Fin de service

Etablir les bordereaux de pointage

Envoyer les copies des bordereaux aux magasins, la compagnie de navigation, service juridique

Prendre les réserves pour les colis endommagés (constat du poids, dénombrement du contenu des colis)

Signer et faire signer les bordereaux de pointage par les pointeurs de la compagnie et le magasinier selon le cas de pointage sous palan ou dans une zone d’entreposage

2

1

2

2

2

2

2

2

1

3

2

1

1

2

2

2 2 3 2 2 1 3 2

3 3 3 3 3 2 3 3

4 4 5 4 4 4 4 4

13

11

15

13

12

10

14

14

Assurer un pointage quantitatif et qualitatif fiable des marchandises Lire le marquage des colis Compter les colis Prendre des réserves pour les colis endommagés avec le n° de marquage Passer des consignes précises Etablir des bordereaux de pointage

Prendre des réserves exactes

Cosigner les bordereaux de pointage avec les pointeurs de la compagnie

Etre précis et rigoureux Connaître les différents types de marchandises Connaître les différents types d’emballage Connaître les différentes indications et sigles sur les emballages Connaître la nomenclature des réserves de l’ODEP

Page 52: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

47

REFERENTIEL DES COMPETENCES LE POINTEUR Code

SAVOIRS

• Connaître les bases de l’activité portuaire :

- L’exploitation portuaire, processus du traitement des marchandises

- Les différentes catégories de marchandises transitant par le port,

- Les principes et les techniques de pointage à l’import et à l’export,

- La nomenclature des réserves

- Les règles de sécurité portuaire

• Connaître le système d’information ODEP :

- Comprendre un dossier navire :

- Connaître le mode de facturation à l’ODEP

PS1

PS2

SAVOIR – FAIRE

• Savoir-faire techniques

- Savoir utiliser le sous système d’information TRAFIC

- Savoir prendre des réserves exactes

- Comprendre les sigles de manipulation des colis et veiller à leur respect par les conducteurs des

engins portuaires

• Savoir-faire en communication

- Savoir s’informer

- Savoir rédiger des PV et des comptes rendus

- Savoir négocier

PSF1

PSF2

PSF3

PSF4

COMPTENCES COMPORTEMENTS

• Etre précis et rigoureux

• Avoir des capacités de communication et de négociation

• Avoir confiance en soi

• Avoir l'orientation client

PC1

PC2

PC3

PC4

Page 53: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

48

Savoirs Savoir -faire Comportement Compétences Noms des Pointeurs SP1 SP2 SFP1 SFP2 SFP3 SFP4 CP1 CP2 CP3 CP4

Observations

Très bonne connaissance et pratique courante Des insuffisances reconnues

Des lacunes pratiques acceptables ⎯ Ignore tout, ne pratique pas

COMMENTAIRE/ REFLEXION DECISIONS

GRILLE D'EVALUATION DES COMPETENCES ------ LE POINTEUR

Page 54: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

49

Le métier du magasinier

PRESENTATION DE L’ACTIVITE DE L’ENTREPOSAGE

L’entreposage est une fonction portuaire dont l’importance croit avec l’augmentation du trafic

international et la diversification des marchandises transportées.

Les ports possèdent de vastes magasins et hangars aussi de vastes espaces non couverts (terre-

pleins) destinés à recevoir les marchandises soit après le déchargement (importation) soit en

attente de chargement (exportation). Ces magasins et terre-pleins sont souvent désignés sous le

terme « aires d’entreposage ».

La gestion de l’entreposage comporte essentiellement deux types d’activités, a programmation et

le contrôle de l’entreposage :

1- la programmation :

L’entreposage serait certainement plus efficace si les prévisions exactes et la quantité

de marchandise ayant besoin d’être entreposée dans les aires d’entreposage sont

déterminées et leur programmation est effectuée en conséquence de l’espace

nécessaire.

2- le contrôle de l’entreposage :

Le contrôle de l’entreposage c’est à dire diriger le stockage effectif des marchandises

sur le lieu d’entreposage.

Les règles et les procédures d’entreposage doivent être strictement appliquées et les

opérations journalières bien contrôlées.

Les méthodes d’entreposage :

Les méthodes d'entreposage en magasin ou sur terre plein sont de deux sortes :

1. l’arrimage en bloc: L’arrimage en bloc consiste à placer les colis côte à côte en

profondeur,

Page 55: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

50

2. l’arrimage en pile: L’arrimage en pile consiste à placer les charges au maximum sur de

rangées de façon pouvoir accéder directement à chacune des charges. Ce système permet

de réduire au minimum les opérations de reprise des colis, mais il ne permet d’entreposer

qu’un nombre limité de charges.

Les critères du choix des lieux d’entreposage se font selon :

L’emballage,

La valeur,

La nature de la marchandise,

Le volume et le poids des colis,

Les instructions particulières,

(parfois à la demande du client)

Pour des mesures de sécurité des personnes et des marchandises et pour la recherche de

l’optimisation des aires d’entreposage, des règles strictes d’entreposage en magasin et sur terre-

plein sont à observer et respecter.

L’ORGANISATION DU MAGASINIER : Le magasinier est sous la responsabilité du chef magasinier qui lui aussi est sous la responsabilité

du chef de service pour le Port Arrière. La Division Port Arrière fait partie du Département des

Terminaux Polyvalent de Manutention.

Le magasinier est en relation avec le service logistique du Département, des chefs d'escale, des

pointeurs, des douaniers, des transitaires et des compagnies de transports.

LES MISSIONS DU CHEF MAGASINIER : Dans le cadre des consignes et des procédures établies, le chef magasinier à pour mission de :

Page 56: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

51

Assurer l’affectation des marchandises à l’intérieur de la zone d’entreposage et veiller à

la régularité et à la conformité de tout mouvement de marchandise par rapport aux

procédures prescrites ;

Veiller à la sécurité des marchandises ;

LES MISSIONS DU MAGASINIER : Sous la responsabilité du chef magasinier et en respect des du cadre des consignes et des

procédures le magasinier a pour mission de:

Prendre en charge les affectations des marchandises à l’intérieur du magasin

Veiller à la sécurité des marchandises.

LES ACTIVITES DU MAGASINIER : A l’import :

1. Programmer l’entreposage en optimisant l’usage des espaces disponibles dans les

magasins et les terres – pleins,

2. Réceptionner les marchandises et vérifier leur conformité en qualité et en quantité par

rapport au manifeste,

3. Veiller au bon arrimage des marchandises,

4. Faire le pointage de reconnaissance des marchandises reçues en présence des pointeurs

(ODEP et compagnies de transport) et prendre les réserves nécessaires.

5. Signer les bordereaux de pointage avec les pointeurs de l’ODEP et de la compagnie de

transport

6. Surveiller l’état des marchandises pendant le stockage,

7. Recevoir les comptes rendus des magasins et des terres- pleins annexes

8. Etablir l’état différentiel, (différence entre les marchandises manifestée et les

marchandises reçues, reconnues)

9. saisir les documents des marchandises reçues

10. Mettre les visas de reconnaissance sur les connaissements,

11. Assurer les livraisons des marchandises aux réceptionnaires,

Page 57: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

52

12. Etablir les bons d’autorisation de sortie pour les marchandises à l’import ;

13. Liquider les connaissements et les factures ODEP et les transmettre aux services

concernés (services juridiques)

14. Apurer le manifeste, (liquidation)

15. Envoyer les documents liquidés (connaissements et factures) au service concerné A l’export :

1. Programmer l’entreposage en optimisant l’usage des espaces disponibles dans les

magasins et les terres – pleins ;

2. Réceptionner les marchandises, contrôler et vérifier leur conformité en qualité et en

quantité par rapport au bulletin de réception ;

3. Désigner l’emplacement de la marchandise au client ;

4. Faire le pointage des marchandises reçues en présence du client ou son représentant.

5. Prendre les réserves nécessaires ;

6. Signer les bulletins de réception et délivrer un exemplaire au client pour la douane,

7. Surveiller l’état des marchandises pendant le stockage.

8. Assurer la livraison des marchandises pour embarquement ;

9. Etablir la fiche de chargement (pour les marchandises convoitées);

10. Liquider les bulletins de réception et la facture ODEP;

11. Envoyer les documents liquidés au service concerné;

LES INCIDENTS CRITIQUES : Dans l'exercice des ses fonctions le magasinier est affronté à un certains nombre d'incidents. Ces

incidents peuvent causer des arrêts et générer des dysfonctionnements entravant la fluidité du

passage portuaire des marchandises. Nous avons relevés les principaux incidents fréquents

rencontrés par le magasinier dans l'exercice des ses fonctions:

Indisponibilité des espaces d’entreposage ;

Hétérogénéité des cargaisons ;

Hétérogénéité des intervenants (ODEP et autres) ;

Indisponibilité du matériel de gerbage ;

Page 58: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

53

La préservation de la marchandise avariée ;

Obscurité des zones d’entreposage ;

Nombre important de clients.

Non-conformité du matériel de chargement du client

Incompatibilité du matériel du client avec l’agencement du magasin.

LES RELATIONS DE TRAVAIL DU MAGASINIER : Les fonctions du magasinier la place dans un carrefour de relation avec les différents

intervenants dans le processus de l'exploitation portuaire.

Le terminal d’affectation ;

La division Port arrière ;

Le chef d’escale, les chefs d’équipe, les dockers ;

Les pointeurs de l’ODEP et des compagnies de navigation ;

Les clients réceptionnaires.

La Douane

Les services de sécurité

LES INDICATEURS DE MESURE DES RESULTATS Les mesures de résultats de l'activité d'entreposage peuvent être indiqués par les indicateurs

suivants :

Taux de sinistralité des marchandises,

La gestion des surfaces d’entreposage, disponibilité et durée d'entreposage

Le taux de réclamations.

Page 59: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

54

Les référentiels de métiers et de compétences

du magasinier

Page 60: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

55

LE REFRENTIEL METIER LE MAGASINIER

Déroulement des opérations PHASES

Les tâches Personnel & moyens Aléas, risques Comment

réagir

Opérations à l’import

Programmer l’entreposage Réceptionner les marchandises et vérifier leur

conformité Veiller au bon arrimage des marchandises, Faire le pointage de reconnaissance des

marchandises Signer les bordereaux de pointage Surveiller l’état des marchandises pendant le

stockage Recevoir les comptes rendus des magasins

annexes (pour le conventionnel) Editer les visas de reconnaissance sur les

connaissements (QS 400) Assurer les livraisons des marchandises aux

réceptionnaires Etablir les bons d’autorisation de sortie

Liquider les connaissements et les factures ODEP

Apurer le manifeste, Envoyer les documents liquidés (connaissements

et factures Veiller à la sécurité du personnel et des

marchandises et des zones d’entreposage Communiquer avec les usagers du port

Chef magasinier / affectation Navire, manifeste Etats de conteneurs à dépoter, affectation des conducteurs de chariot - dockers magasinier – dockers - AS 400 docker – chariot - palette magasinier +Pointeur ODEP + pointeur compagnie de navigation magasinier des magasins annexes Magasinier, Saisie informatique Conducteurs et chariots (du client Sur la base de la Facture et du connaissement (saisie informatique)

Indisponibilité du manifeste Indisponibilité des aires d’entreposage Non présence à temps des clients pour dépoter Nombre de conducteurs et de chariots insuffisant Avaries, écart de nombre (magasinier – pointeur) Emballage ou conditionnement délicat – poids des colis Désaccord sur les écarts, les réserves Vol, infiltration d’eau de pluie – mauvais arrimage de marchandises - Panne informatique Indisponibilité des chariots ou et des conducteurs

Informer le responsable du service Ne pas dépoter Demander des renforts Mettre des réserves Informer le service et la sécurité Aviser le service informatique

Page 61: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

56

LE REFERENTIEL METIER LE MAGASINIER

Déroulement des opérations PHASES

Les tâches Personnel & moyens Aléas, risques Comment

réagir

Opérations à l’export

Réceptionner les marchandises, contrôler et

vérifier leur conformité en qualité et en quantité par rapport au bulletin de réception ;

Désigner l’emplacement de la marchandise au client ;

Faire le pointage des marchandises reçues en présence du client.

Prendre les réserves nécessaires ; Signer les bulletins de réception et délivrer un

exemplaire au client pour la douane ; Surveiller l’état des marchandises pendant le

stockage. Assurer la livraison des marchandises pour

embarquement ; Etablir la fiche de chargement (marchandises

convoitées) ; Liquider les bulletins de réception et la facture

ODEP ; Veiller à la sécurité du personnel et des

marchandises et des zones d’entreposage ; Communiquer avec les usagers du port

Chef magasinier affectation des conducteurs de

chariots et dockers Pointeur de la compagnie de transport fiche de pointage Nomenclature des réserves Billet de bord – Tracteur, remorque, élévateur

Indisponibilité des surfaces d’entreposage Ecart quantitatif des marchandises reçues par

rapport au bulletin de réception Marchandises avariées

Intempéries - vol – infraction

Mauvais arrimage – intempéries – mauvais

éclairage Rupture de communication – manque

d’information

Réserves Réserves sur le bulletin de réception PV de constatation des dégâts Aviser les services compétents

Page 62: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

57

LE REFERENTIEL METIER LE MAGASINIER Déroulement des opérations PHASES Les tâches Personnel & moyens Aléas, risques Comment réagir

Prise de service

Ouverture du magasin Effectuer une tournée d’inspection du

magasin Consulter l’état d’affectation des navires

par magasin Consulter l’état des conteneurs à dépoter Prendre en charge les consignes de la veille

(pointage à finir – saisie informatique, consigne spéciale)

Vérifier la présence des dockers, des conducteurs, disponibilité de chariots élévateurs, de la place dans le magasin

Manifeste, L’état des conteneurs à dépoter Conducteurs Dockers poste informatique

Infraction, vol, pluie, chute de marchandise

Absence de dockers Panne informatique

Intempéries (dépotage)

Signaler au chef de service, service sécurité Etablir un PV Signaler au service informatique Utiliser le système manuel le cas échéant Indiquer au pointeur les conditions de dépotage

Déroulement des opérations

Réceptionner la marchandise (import – export) : Affecter un lieu de stockage Trier les marchandises par client, par mode de conditionnement, par importance Superviser les visites douanières Enlever les marchandises : (import) : Vérifier les documents du client Localiser la marchandise établir les bons de sortie (export) : Vérifier les documents du client Localiser la marchandise Etablir les fiches de chargement

Dockers Conducteurs - chariots élévateurs chariot du client connaissement –facture billet de bord DUM - Douane

Indisponibilité de zone d’entreposage (pour le dépotage) Risque de déséquilibre en le navire et le quai (cadence de manutention et la prise en charge / livraison des marchandises) goulot d’étranglement Types et Portée des chariots élévateurs du client (hauteur de gerbage et largeur des travées

Vérifier la conformité des dimensions et des capacités des chariots des clients (hauteur de gerbage, largeur des travées) Refuser l’accès des élévateurs au magasin

Page 63: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

58

LE REFERENTIEL METIER LE MAGASINIER

Déroulement des opérations PHASES Les tâches Personnel & moyens Aléas, risques Comment réagir

Fin des opérations

Rédiger des consignes pour le shift suivant Rédiger une fiche d'instruction dans le cas d'incidents

Page 64: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

59

Grille d’analyse des activités L’origine de la grille : Cette grille était utilisée pour la première fois pour l’étude des activités du chef d’escale. Elle était fournie par le cabinet chargé de l’étude du métier du chef d’escale. Nous l’avons adaptée aux autres métier en incluant la relation client – fournisseur. Les activités identifiées vont être analysées selon une grille qui retient 5 critères clé d’analyse.

Chaque critère représente cinq situations.

La fréquence de l’activité

La complexité de l’activité

Le degré d’autonomie du titulaire dans le poste

LLes enjeux économiques / sécuritaires de l’activité

La relation clients – fournisseurs

Utilisation de la grille d’analyse ;

Cette grille est utilisée par le groupe métier pour définir le degré d’importance des activités. Chaque membre du groupe métier donne une

note de 1 à 5 points suivant les éléments de chaque critère ci –dessus. Pour chaque activité une note est donnée par des membres du groupe

métier par consensus. La note retenue correspond au niveau d'importance des activités ce qui se traduit par l'importance des compétences

nécessaires à la réalisation de ces activités.

Page 65: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

60

GRILLE D’ANALYSE

FREQUENCE AUTONOMIE

1. Manœuvre routinière (plusieurs fois/jour)

2. Manœuvre quotidienne ou hebdomadaire

3. Manœuvre régulière (mensuelle)

4. Manœuvre occasionnelle ou rare (semestrielle)

5. Manœuvre exceptionnelle (peut ne jamais se produire)

1 - Entièrement guidé par consignes écrites

ou verbales

2 - Faible marge d’initiative : guidé par consignes impliquant des choix

3 - Agit seul, avec aide éventuelle

(fréquentes occasions d’initiative)

4 - Agit seul, demande de faire face à des situations imprévues

5 - Agit totalement seul (de sa propre initiative)

COMPLEXITE ENJEUX

1 - Ne fait appel à aucune connaissance de base et fait appel à des outils simples

2 - Fait appel à des connaissances de base et à des outils simples

3 - Fait appel à la connaissance du fonctionnement d’un ou plusieurs types de machines (conduite et fonctionnement normal)

4 - Fait appel à la compréhension d’un fonctionnement d’ensemble dans un système complexe

5 - Nécessite une capacité à maîtriser un environnement complexe (masse de connaissances et d’informations)

1 - Peu d’influence sur la qualité et les délais

2 - Retarde momentanément la production et / ou a des influences minimes sur la qualité

3 - Peut provoquer des arrêts et / ou des défauts qualité importants (petite quantité)

4 - Forte influence sur la qualité, les délais et

les coûts. Arrêt production et / ou lot

perdu

5- Forte influence sur la qualité, les délais et

Les coûts. Arrêt production. Incidents détectés chez le client

RELATION CLIENTS / FOURNISSEURS

1. Opération isolée ne fait pas appel à la relation clients / fournisseurs

2. Opération faisant appel à la relation clients / fournisseurs avec un processus support

3. Opération faisant appel à la relation clients / fournisseurs à l’intérieur du même processus

4. Opération faisant appel à la relation clients / fournisseurs avec un sous processus central

5. Opération faisant appel à la relation clients / fournisseurs avec un processus stratégiqu

Page 66: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

61

LE REFERENTIEL METIER – COMPETENCES LE MAGASINIER ACTIVITES F A C E RCF Pt TACHES CRITIQUES COMPETENCES / CAPACITES Programmer l’entreposage

Réceptionner les marchandises et

vérifier leur conformité

Veiller au bon arrimage des

marchandises,

Faire le pointage de reconnaissance

des marchandises

Signer les bordereaux de pointage

Surveiller l’état des marchandises

pendant le stockage

Recevoir les comptes rendus des

magasins (pour le conventionnel)

Mettre les visas de reconnaissance

sur les connaissements

Assurer les livraisons des

marchandises aux réceptionnaires

1 1 1 1 1 1 2 1 1

4 2 2 3 2 1 1 5 2

4 2 3 3 2 2 1 2 3

4 3 3 5 3 4 2 4 4

4 5 2 3 4 4 3 3 4

17 13 11 15 12 12 9 15 14

Connaître les affectations des navires par magasin Consulter l’état des conteneurs à dépoter Connaître les prévisions exactes et les quantités et la nature des marchandises à entreposer Connaître les zones d’entreposage disponibles Affecter les dockers aux lieux d’entreposage Veillez à la conformité des mouvements des marchandises dans les lieux d’entreposage

Maîtriser les processus de l’exploitation portuaire Maîtriser les principes et les techniques de

l’entreposage Connaître les procédures d’entreposage en

vigueur Maîtriser les procédures d’import et d’export

Connaître les différents types de marchandises

Savoir ordonner les expéditions selon la bonne

séquence (arrimage à bord, déchargement et livraison dans le bon ordre)

Avoir le souci d’augmenter l’efficacité de la

manutention en groupant les petit colis en unités importantes

Page 67: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

62

LE REFERENTIEL METIER – COMPETENCES LE MAGASINIER ACTIVITES F A C E RCF TOT TACHES CRITIQUES COMPETENCES / CAPACITES Etablir les bons d’autorisation

de sortie Liquider les connaissements et

les factures ODEP Apurer le manifeste, Envoyer les documents liquidés

(connaissements et factures Veiller à la sécurité du

personnel et des marchandises et des zones d’entreposage

Communiquer avec les usagers du port

1 1 1 1 2

2 2 1 2 3

2 2 1 2 2

2 3 1 4 3

4 3 3 3 3

11 11 7 10 13

Faire un pointage fiable Prendre des réserves précises Prendre en charge les consignes avant le shift (pointage à finir – saisie informatique)

Savoir lire les indications de manipulation des colis

Savoir lire les indications de sécurité, de mode

de gerbage sur les colis Veillez au traitement spécial des marchandises

dangereuses Maîtriser le sous système informatique

TRAFIC

Page 68: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

63

REFERENTIEL DES COMPETENCES LE MAGASINIER

Code

SAVOIRS

• Connaître les bases de l’activité portuaire : - L’exploitation portuaire, - Les techniques d'entreposage - Les différentes catégories de marchandises transitant par le port, - Les principes et les techniques de pointage à l’import et à l’export, - La nomenclature des réserves - Les règles de sécurité portuaire - Le traitement des marchandises dangereuses

• Connaître le système d’information ODEP : - Comprendre un dossier navire : - Connaître le mode de facturation à l’ODEP

MS1 MS2

SAVOIR – FAIRE

• Savoir-faire techniques - Savoir utiliser le sous système d’information TRAFIC - Savoir prendre des réserves exactes - Comprendre les sigles de manipulation des colis et veiller à leur respect par les conducteurs des

engins portuaires des clients dans les magasins - Savoir utiliser les chariots dans les magasins - Veiller à la préservation des marchandises

• Savoir-faire en communication - Savoir s’informer - Savoir rédiger des PV et des comptes rendus - Savoir négocier

MSF1 MSF2

MSF3

MSF4

COMPETENCES COMPORTEMENTALES

• Etre précis et rigoureux • Avoir des capacités de négocier • Avoir confiance en soi

MC1 MC2 MC3

Page 69: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

64

Savoirs Savoir -faire Comportements Compétences Noms des magasiniers SM1 SM2 SM3 SFM1 SFM2 SFM3 CM1 CM2 CM3 CM4 CM5

Observations

Très bonne connaissance et pratique courante Des insuffisances reconnues

Des lacunes pratiques acceptables ⎯ Ignore tout, ne pratique pas

COMMENTAIRE / REFLEXION DECISION

GRILLE D’EVALUATION DES COMPETENCES LE MAGASINIER

Page 70: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

65

Le métier de chef d’escale

Avertissement :

Cette partie de l’étude du métier du chef d’escale a été élaborée par nos soins. Seuls les

référentiels métiers et de compétences ont été empruntés à la mission d’assistance pour le

développement des compétences des chefs d’escale déjà citée.

I. PRESENTATION DE L’ACTIVITE DE L’ESCALE :

L’escale d’un navire s’effectue en plusieurs étapes qui mobilisent plusieurs services de l’ODEP

en relation avec les autres acteurs portuaires. La qualité d’une escale dépend de la qualité des

interfaces impliquées dans le traitement de l’escale.

Les activités du chef d’escale sont au cœur de l’exploitation portuaire. Il est chargé du traitement

de l’escale des navires (chargement et déchargement des marchandises).

Il participe à la réalisation des objectifs opérationnels du port qui sont l’amélioration des

rendements, la qualité de services rendus aux clients et une bonne image de marque de l’ODEP,

En supervisant et contrôlant les opérations de manutention et d’arrimage des

marchandises,

En assurant une meilleure affectation des moyens humains et matériels nécessaires,

En établissant une communication efficace avec toutes les parties prenantes dans les

opérations de l’escale.

L’escale d’un navire s’effectue en six étapes, au port de Casablanca :

1. Prévision de l’escale, par la division Prévisions des escales et trafic ;

2. Pré conférence de l’escale, par la Capitainerie en collaboration avec les entités de

l’ODEP impliquées dans l’escale ;

3. Tenue d’une conférence en présence des parties prenantes de l’escale (représentants des

terminaux de l'ODEP et les compagnies de navigation),

4. Attribution des postes d’accostage, en présence des parties prenantes de l’escale,

Page 71: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

66

5. Affectation des moyens humains et matériels, en présence des parties prenantes de

l’escale,

6. Traitement de l’escale, par le chef d’escale.

II. LE CHEF D’ESCALE DANS L’ORGANISATION :

Il est lié hiérarchiquement au chef de service logistique du terminal d'affectation..

III. LES MISSIONS DU CHEF D’ESCALE :

La mission des chefs d'escale est d'assurer une affectation optimale des moyens humains et

matériels pour le chargement et le déchargement des navires dans les meilleures conditions de

performance et de sécurité en préparant et en suivant l’escale des navires.

IV. LES ACTIVITES DU CHEF D’ESCALE :

Pour le chef d’escale, le processus de l’escale peut être synthétisé en quatre activités :

1. Préparation des opérations de l’escale,

2. Préparation du chantier de l’escale,

3. le déroulement des opérations de l’escale,

4. Evaluation de l’escale.

1 - Préparation des opérations de l’escale :

Participer à la réunion quotidienne du travail organisé au niveau du terminal pour traiter les

points suivants :

Situation des navires au travail,

Situation des zones d’entreposage,

Dates probables de terminaison des navires,

Etat prévisionnel des arrivées des navires.

Page 72: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

67

2 - Préparation du chantier de l’escale :

Une collaboration étroite des entités de l’ODEP concernées par l’escale des navires est

établie avec le chef d’escale en vue de :

préparer l’outillage et les accessoires de manutention nécessaires,

préparer les zones de stockage, terre - pleins et magasins en coordination avec le chef

magasinier,

faire nettoyer les zones de travail (sous palan et aires d’entreposage) en coordination

les chefs de zone, et des chefs d’équipes,

Prévoir les moyens humains nécessaires,

Organiser le chantier de travail afin de sécuriser les opérations et rendre fluide le

passage de la marchandise,

Coordonner les opérations de l’escale avec le stevedore (services de manutention à

bord des navires) le service pointage, le chef magasinier et les chefs d’équipes,

Etablir l’état des démarrages des shifts.

3 – Le déroulement des opérations de l’escale :

3-1 Avant le démarrage du shift (vacation), les vérifications suivantes sont à effectuer :

- Consulter l’état des moyens humains et matériels affectés au navire et appliquer les

consignes du shift précèdent;

- Contrôler les documents permettant au navire de travailler ;

- Donner des instructions aux chefs d’équipe pour affecter les agents (dockers et conducteurs) ;

- Contacter les représentants des compagnies de stevedoring responsables du travail à bord des

navires pour connaître les cales où les grues seront affectées;

- Prendre attache avec la division des engins de levage pour placer les grues au niveau du

chantier de travail et effectuer des translations nécessaires ;

- Informer le chef d’équipe sur les cargaisons spéciales, produits dangereux, colis de valeur.

3-2 Au démarrage du shift :

- Consulter la feuille de service de manutention,

Page 73: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

68

- S’assurer des ressources (Présence des agents, petit matériel et engins de

manutention en état de marche, et aires d’entreposage disponibles)

3-3 Suivi des opérations :

- Superviser les opérations de traitement de l’escale,

- Veiller à la sécurité des opérations et au respect des consignes de sécurité

- Réagir aux aléas

- S’assurer du nettoyage et du dégagement du quai

- S’assurer de la présence du chef d’équipe (surtout en cas de manipulations spéciales : colis

lourds ou marchandises dangereuses) ;

- S’assurer de la délivrance des documents nécessaires par le contremaître du bord en cas de

manipulations spéciales.

4 - Evaluation de l’escale :

A la fin de l'escale du navire le chef d'escale est amené à évaluer le déroulement des opérations

et les rendements réalisés. Cette évaluation traitera le tonnage manutentionné, la description des

aléas survenus lors de l'escale, les rendements réalisés par shift, par main ; les rendements

globaux.

Cette évaluation et matérialisée par deux documents :

- la feuille de fin de l’escale

- un rapport d’évaluation de l’escale

LES RELATIONS DE TRAVAIL :

Dans l’exercice de ses fonctions, le chef d’escale est en étroite relation avec :

Le service logistique du terminal ;

⇒ Le responsable du service de programmation pour les informations sur les escales des navires

et leurs cargaisons ;

⇒ Le responsable du service administratif du terminal, pour la gestion du personnel sous sa

responsabilité

Page 74: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

69

⇒ Le département outillage

⇒ Le chef du parc pour l’affectation des engins de traction et de levage

⇒ Le chef de la division du Port arrière, pour les zones d’entreposage

⇒ Le service de pointage,

⇒ La division sécurité et médecine de travail,

⇒ Les stevedores (manutention à bord des navires),

⇒ Le client, l’agent maritime,

LES INCIDENTS CRITIQUES :

Le déroulement de l'escale peut être entaché par des incidents qui impactent les rendements et la

qualité de la prestation. Ces incidents sont dus aux éléments suivants:

Etat et adéquation des engins portuaires affectés à l’escale (en nombre suffisant et

disponibilité),

Des cargaisons hétérogènes,

Indisponibilité de la marchandise à l’export, des documents incomplets,

Manque d’effectifs.

LES INDICATEURS DE MESURE DES RESULTATS :

L'évaluation quantitative de l'escale est basée sur la mesure des indicateurs suivants :

Les rendements par shift, par main, par escale.

Les temps d’escale des navires

Les temps d’arrêt des opérations

Les accidents de travail survenus

NB. Présentation des référentiels métier et compétences du chef d’escale

Comme c’était annoncé dans le chapitre de présentation de cette thèse professionnelle, ces

référentiels ont été reproduits tels qu’ils étaient élaborés dans le cadre de la mission pour la

définition du programme de mise à niveau des chefs d’escale du port de Casablanca.

Page 75: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

70

GRILLE D’ANALYSE

FREQUENCE AUTONOMIE 1. Manœuvre routinière (plusieurs fois/jour)

2. Manœuvre quotidienne ou hebdomadaire

3. Manœuvre régulière (mensuelle)

4. Manœuvre occasionnelle ou rare (semestrielle)

5. Manœuvre exceptionnelle (peut ne jamais se produire)

1. Entièrement guidé par consignes écrites ou verbales

2. Faible marge d’initiative : guidé par consignes impliquant des choix

3. Agit seul, avec aide éventuelle (fréquentes occasions d'initiative)

4. Agit seul, demande de faire face à des situations imprévues

5. Agit totalement seul (de sa propre initiative)

6. COMPLEXITE 7. ENJEUX 1. Ne fait appel à aucune connaissance de base et fait appel à des outils

simples

2. Fait appel à des connaissances de base et à des outils simples

3. Fait appel à la connaissance du fonctionnement d'un ou plusieurs types de machines (conduite et fonctionnement normal)

4. Fait appel à la compréhension d'un fonctionnement d'ensemble dans un système complexe

5. Nécessite une capacité à maîtriser un environnement complexe (masse de connaissances et d'informations)

1. Peu d'influence sur la qualité et les délais

2. Retarde momentanément la production et / ou a des influences minimes sur la qualité

3. Peut provoquer des arrêts et / ou des défauts qualité importants (petite quantité)

4. Forte influence sur la qualité, les délais et les coûts. Arrêt production et / ou lot perdu

5. Forte influence sur la qualité, les délais et les coûts. Arrêt production. Incidents détectés chez le client

Page 76: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

71

LE REFERENTIEL DE COMPETENCES LE CHEF D’ESCALE ACTIVITES F A C E Pt TACHES CRITIQUES COMPETENCES/CAPACITES

2) PRISE DE POSTE

• Consulter la feuille de service • S’assurer des ressources

- présence des hommes - engins de manutention en état - espace et magasin

1 1

1 1

3 3

5 5

15 15

Consulter les données navire et les comprendre S’assurer que la capacité des engins est adaptée au programme Préparer son équipe : expliquer ce qui doit être fait et comment ; fixer les objectifs / défis du poste

Comprendre le système d’information ODEP Connaître les principes portuaires ; Connaître les 7 types de navires, d’élingues Comprendre le dossier navire :

− connaître les tarifs d’aconage, − comprendre le mode de facturation, − être capable d’apprécier les coûts à la tonne

Savoir lire et interpréter la feuille de service Savoir communiquer les défis du poste à l’équipe Faire preuve d’initiative pour rechercher l’information, contacter les services, prendre les mesures adéquates,

3) SUIVI DE CHANTIER

• Superviser les opérations • Réagir aux aléas • S’assurer du nettoyage, et du

dégagement du quai

1 1

4 4

4 4

4 4

64 64

Veiller au traitement en continu du navire Veiller à la sécurité des opérations et au respect des consignes de sécurité Réagir avec pertinence aux aléas : pluie, grêle, pannes…, accidents,… Traiter les réclamations clients, sur le quai

Connaître les règles de sécurité portuaire Savoir faire fonctionner les engins : grues, tracteurs Savoir utiliser la console informatique pour consulter les informations Se comporter en patron sur le quai :

− anticiper les évènements − décider face aux aléas − prendre les mesures correctives

Etre en état d’éveil par rapport au déroulement

Page 77: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

72

LE REFERENTIEL DE COMPETENCE LE CHEF D’ESCALE ACTIVITES F A C E Pt TACHES CRITIQUES COMPETENCES/CAPACITES

4) PREPARATION DU POSTE +1

• Consulter feuille de connaissement du navire

• S’assure des ressources - grues, engins - surfaces disponibles

1

2

3

4

24

Rechercher les informations, prendre les mesures adéquates

− Positionner les grues …en face des navires − Contact avec les stevedores

Savoir interpréter les caractéristiques du navire, Savoir lire un plan de chargement et les différentes variantes du chargement. Comprendre les signaux portuaires codés et les sigles des classes de marchandises. Etre capable de négocier avec le stevedore l’adéquation des moyens au programme commun. Etre capable d’anticiper le déroulement des opérations.

5) EVALUATION Renseigner la feuille de fin de shift

1

2

3

-

6

Passer des consignes précises

Etre capable de décrire les aléas avec précision; les causes et les durées des arrêts - pluie, grêle Savoir calculer le rendement : tonnage manipulé durant le shift. Etre capable d’identifier les causes -5 pourquoi- des contre- performances (lenteurs)

Page 78: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

73

REFERENTIEL DES COMPETENCES

Code

SAVOIRS

• Connaître les bases de l’activité portuaire : - les règles de sécurité portuaire - les différents types de navires - les élingues et leurs capacités - Comprendre les signaux portuaires codés - Connaître les sigles des classes de marchandises.

• Connaître le système d’information ODEP : - Comprendre un dossier navire : - Connaître le mode de facturation ODEP et les tarifs d’aconage,

CES1 CES2

SAVOIR – FAIRE

• Savoir-faire techniques - Savoir - faire fonctionner les engins : grues, tracteurs - Savoir utiliser la console informatique pour consulter les informations - Savoir lire et interpréter une feuille de service - Savoir lire un plan de chargement et les différentes variantes du chargement.

• Savoir-faire en gestion - Savoir apprécier les coûts à la tonne pour décider des moyens - Savoir calculer un rendement : tonnage manipulé durant le shift - Savoir identifier les causes des contre- performances (lenteurs)

• Savoir-faire en communication - Savoir négocier avec le stevedore l’adéquation des moyens au programme commun. - Savoir parler un anglais basique et technique

CESF1 CESF2 CESF3

COMPETENCES COMPORTEMENTALES

• Savoir organiser & planifier les activités au regard des attentes des parties prenantes ; être capable d’anticiper les évènements, le déroulement des opérations.

• Savoir communiquer avec les services dont la coopération est nécessaire • Se comporter en patron sur le quai :

− faire preuve leadership vis-à-vis de ses équipes & les motiver par rapport aux défis du poste − faire preuve d’initiative pour rechercher l’information, contacter les services, décider face aux

aléas & prendre les mesures adéquates − rester maître de lui même

CEC1 CEC2 CEC3

Page 79: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

Chapitre 3

74

GRILLE D’EVALUATION DES COMPETENCES CHEF D'ESCALE

Savoirs Savoir - faire Comportements Compétences

NOMS DES CHEFS D’ESACALE

CES1 CES2 CES3 CESF1 CESF2 CESF3 CEC1 CEC2 CEC3 CEC4 CEC5 Observations

Très bonne connaissance et pratique courante Des insuffisances reconnues

Des lacunes pratiques acceptables ⎯ Ignore tout, ne pratique pas

COMMENTAIRE / REFLEXION DECISIONS

Page 80: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 4

75

Aux origines de l’approche par les ressources

et les compétences

L’EVOLUTION DES PRATIQUES ET DE LA PENSEE STRATEGIQUE :

Depuis les années soixante, la pensée stratégique a évolué d’une logique de

positionnement à une logique de mouvement.

LA LOGIQUE DE POSITIONNEMENT : Cette logique suppose une adaptation à l’environnement pour acquérir une position

dominante et la défendre.

Le point de départ était l’analyse SWOT (forces – faiblesses – opportunités –menaces), la

question se portait sur les opportunités et les menaces de l’environnement pour

positionner ensuite l’entreprise en terme de forces et de faiblesses faces à ses concurrents.

Puis la réflexion s’est poursuivie sur l’avantage concurrentiel, ainsi une fois les

caractéristiques de l’environnement mises à jour, la question se posait de savoir comment

l’entreprise peut prendre durablement un avantage à ses concurrents.

Dans les années quatre-vingt M. Porter réalise une synthèse complète de l’ensemble des

approches abordant le développement de la logique de l’adéquation et du positionnement:

Il précise les modalités de l’analyse d’un secteur afin de comprendre les contours

et les déterminants du jeu concurrentiel au sein d’une industrie, pour en identifier

les facteurs clés de succès et le couple rentabilité- risque.

Il présente les grandes formes de stratégies conduisant à une position dominante,

qui renvoient à trois principaux modes de création de la valeur : la dominance par

les coûts, la différentiation et la focalisation.

En fin, il développe le concept de la chaîne de valeur qui permet d’étudier la

manière dont une entreprise construit sa stratégie et son avantage concurrentiel,

suite au choix d’une stratégie générique.

L’avantage concurrentiel naît d’une meilleure exploitation des opportunités offertes par

l’environnement. L’entreprise la plus performante est celle qui sait le mieux identifier,

Page 81: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 4

76

décrypter et utiliser à son avantage les forces qui structurent ses marchés. Donc la

performance est avant tout un problème d’adaptation aux caractéristiques exogènes de

l’entreprise, c'est-à-dire de son environnement.

L’analyse de la structure de l’industrie suffit à comprendre et à formuler la stratégie de

l’entreprise. Ainsi « puisque la structure industrielle détermine la performance, nous

pourrions ignorer les comportements et observer directement la structure industrielle en

vue de comprendre la performance » (Porter 1981).

L’approche de M. Porter consiste en une reproduction des conditions existantes de la

concurrence et ne laisse aucune place à la transformation des règles de jeu. En effet, la

formulation de la stratégie suppose le respect des facteurs clés de succès de

l’environnement. Or les facteurs clés de succès ne sont que le reflet des pratiques des

entreprises dominantes dans l’industrie. Donc nécessairement, cette démarche mène à la

reproduction de la stratégie des meilleures entreprises de l’environnement.

PORTER considère, par exemple, que les caractéristiques du champ concurrentiel et

l’intensité des forces en présence déterminent en grande partie l’éventail des options

stratégiques possibles pour l'entreprise. L’analyse de l’environnement et l’identification

de segments attractifs constituent, selon cette logique, l’élément essentiel de la démarche

stratégique. La firme doit ensuite agir afin d’acquérir ou de développer les facteurs clés

de succès nécessaires au sein des segments choisis. L’approche par le positionnement de

Porter ignore donc en partie les différences internes existant a priori entre les

organisations puisque la première décision consiste, quelque soit l’entreprise, à choisir un

/ des segment(s) particulier(s), avant d’agir pour s’y comporter le mieux possible.

On en arrive finalement à l’idée d’une adaptation sous contrainte, puisque c’est le contexte

qui dicte son comportement à la firme.

La démarche de Porter est logique en période de croissance, mais elle n’est pas efficace

même dangereuse dans un environnement instable et incertain.

Page 82: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 4

77

LES RUPTURES DES ANNEES 1990 : La réalité des années 1990 a mis en difficulté la démarche de M. Porter. Plusieurs auteurs

ont marqué les limites de son approche. Les principales critiques de l’approche classique

de la stratégie de l’entreprise ont été formulées par les auteurs G. Hamel et C.K. Prahalad

en 1989. Ces critiques sont associées à ses fondements qu’on peut résumer en trois

points :

1. La logique d’adéquation à l’environnement semble dépassée dans le contexte des

années 1990 marqué par un environnement concurrentiel instable et imprévisible,

d’où la difficulté de l’étudier dans conditions satisfaisantes. Des études ont

montré que la part d’explication de la variance de la performance d’un échantillon

d’entreprises doit être majoritairement associée à des variables d’ordre endogène.

En plus, l’adéquation ne permet de comprendre comment des entreprises

défavorisées sur le plan concurrentiel peuvent parvenir à renverser les rapports de

force.

2. La logique d’exclusivité des avantages concurrentiels n’est plus défendable car

des entreprises peuvent mobiliser plusieurs logiques concurrentielles, et celle qui

réalise le meilleur compromis entre ces divers avantages serait la plus

performante ; le cas des entreprises japonaises.

3. La segmentation stratégique peut être critiquée du fait qu'elle renforce l'idée de

l'exclusivité des avantages concurrentiels, de la complexité de l’environnement et

de la superposition des logiques concurrentielles.

LA LOGIQUE DE MOUVEMENT : L’INTENTION STRATEGIQUE :

Ces critiques formulées sur les limites de l’approche stratégique classique, G. Hamel et

C.K. Prahalad proposent une approche alternative au début des années 1990. Cette

approche est fondée sur un principe de base : l’intention stratégique.

L’intention stratégique suppose une conception volontariste de la stratégie d’entreprise.

Elle doit exercer une tension sur les ressources et stimuler ainsi leur développement.

Page 83: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 4

78

L’idée centrale est qu’une entreprise doit non pas s’adapter à son environnement, mais

plutôt chercher à le transformer en modifiant les facteurs clés de succès à son profit, à

partir d’un management spécifique de ses ressources.

En s’appuyant sur l’exemple des entreprise japonaises et par extension, G. Hamel et C.K

Prahalad (1989) montrent que l’approche classique ne permet pas d’expliquer la

trajectoire concurrentielle des entreprises qui, partant d’une position concurrentielle très

défavorable, parviennent à transformer le jeu de la concurrence à leur avantage. Selon

eux, un nouveau paradigme remplacera le paradigme de l’adéquation : l’intention

stratégique. L’entreprise est placée au centre de la formulation de la stratégie, avec pour

objectif la transformation des règles de jeu de l’environnement et la création de nouveaux

espaces concurrentiels. L’intention stratégique repose sur deux présupposés :

1. la poursuite d’une vision très ambitieuse à long terme ;

2. le développement fondé sur un portefeuille de compétences clés.

En effet, l’intention amène à considérer qu’une position concurrentielle n’est ni durable

ni défendable. Le jeu concurrentiel n’est pas une donnée absolue et inamovible, mais un

construit sur lequel les entreprises peuvent exercer une influence.

Le point de départ de la stratégie de l’entreprise est la vision. La vision est en effet une

ambition de long terme, une aspiration formulant ce que l’entreprise souhaite devenir

dans un futur souhaité par opposition à une extrapolation du présent. Elle est considérée

comme le moteur du développement de l’entreprise. Elle donnera un point de repère pour

le développement de l'entreprise face aux turbulences de l'environnement. Elle est

supposée être le référentiel substantiel entre ce que l'entreprise souhaite devenir et ce

qu'elle est dans le présent.

Page 84: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 4

79

LES STRATEGIES A BASE DE RESSOURCES :

L’approche fondée sur les ressources trouve son origine en économie, il s’agit de rendre

compte des situations de déséquilibres sur les marchés. Edith Penrose (1959), propose

d’étudier la croissance de la firme comme un processus d’interaction entre management

et ressources. Elle introduit le concept de services des ressources. Les entrants du

système de production ne sont pas les ressources elles-mêmes mais les services qu’elles

apportent et la nature de ces services dépend des connaissances des individus de

l’entreprise. Les deux ressources combinées (matérielles et humaines) créent ainsi, par

interaction, des opportunités productives uniques, subjectives et spécifiques à chaque

entreprise.

Aujourd’hui, l’approche de E. Penrose est reconnue comme la fondatrice de ce courant

car elle introduit le concept de ressources et permet de recentrer l’analyse sur l’entreprise

et non pas sur l’environnement.

Mais ce courant est resté en marge de la pensée dominante, la pensée néoclassique

traditionnelle, des années 1960 et 1970 marquées par un mode de production en série, par

une croissance forte et un environnement concurrentiel stable.

Les crises de l’industrie des années 1980 ont amené les recherches en stratégie à un

retour aux approches qui se focalisent sur l’entreprise. L’entreprise n’est plus considérée

comme " un point " mais comme " une boite noire " qu’il faut étudier de l’intérieur.

Dans les années 1990, l’approche par les ressources est reprise en management au

moment où la dimension interne de l’entreprise redevient une priorité pour les chercheurs

et les managers en stratégie d’entreprise. Ils considèrent les industries comme

hétérogènes car composées de firmes possédant des combinaisons de ressources

spécifiques.

Le point de départ de l'approche par les ressources est basé sur deux hypothèses :

1. L’hétérogénéité des organisations

2. La mobilité imparfaite des ressources

Page 85: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 4

80

Cette approche marque une rupture avec l’approche traditionnelle de l’économie. Elle

considère que la répartition des ressources et nécessairement hétérogène, tout comme leur

usage. La mobilité des ressources est imparfaite et assurée par trois mécanismes :

l’appropriation, l’imitation et la substitution. Ces mécanismes, à leur tour aussi, sont

imparfaits du fait des propriétés des ressources tangibles et intangibles.

L’APPROCHE PAR LES RESSOURCES ET L’AVANTAGE CONCURRENTIEL Issue des travaux de Penrose (1959), une nouvelle perspective annonce que le

développement de l’entreprise ne dépend pas uniquement de son positionnement externe

et du jeu des forces auxquelles elle est soumise, mais qu’une bonne part de son succès

dépend des ressources qu’elle a à sa disposition et qu’elle mobilise à sa façon au service

de son offre pour ses clients.

L’explication du différentiel de profitabilité des entreprises trouve son origine dans le

constat général que les entreprises d’une même industrie ou d’un même groupe

stratégique n’ont pas les mêmes dotations en ressources. La théorie des ressources fait

donc placer l’origine de l’avantage concurrentiel à l’intérieur de l’entreprise. Ou d’une

autre façon, elle relie les ressources de l’entreprise et leurs propriétés à la performance de

l’entreprise par rapport à ses concurrents.

L’approche par les ressources repose sur l’idée centrale selon laquelle la compétitivité de

l’entreprise dépend de l’acquisition et la valorisation des ressources et des compétences

qu’elle détient. L’entreprise est conçue comme un ensemble de ressources, pour

certaines spécifiques, ce qui lui permet de créer et de pérenniser un avantage

concurrentiel et de se distinguer des autres entreprises. Le lien entre ressources et

avantage concurrentiel provient du fait de la mobilité limitée des ressources. La mobilité

des ressources est actionnée par trois mécanismes, l’appropriation, l’imitation et la

substitution. Aussi, la mobilité limitée des acteurs conduit à une perception différenciée

de la valeur des ressources. De ce fait des déséquilibres naissent dans la répartition et

l’usage des ressources et donc des positions concurrentielles différentes.

L’objectif de l’approche par les ressources est double, d’une part, il s’agit de répertorier

et de catégoriser les différentes formes de ressources dont une entreprise peut disposer.

Page 86: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 4

81

D’autre part, elle vise à articuler détention des ressources et formation d’un avantage

concurrentiel.

Les ressources peuvent être définies comme des actifs tangibles ou intangibles attachés à

l’entreprise. On distingue les ressources tangibles, physiques qui le plus souvent forment

les ressources génériques à la portée des autres entreprises et les ressources intangibles se

distinguant par un potentiel de spécificité propre à l'entreprise.

L’entreprise est conçue comme un ensemble de ressources, pour certains spécifiques, ce

qui lui permet de créer et de pérenniser un avantage concurrentiel et de se distinguer des

autres entreprises. L’approche par les ressources considère que la répartition des

ressources est nécessairement hétérogène tout comme leur usage. De ce fait des

déséquilibres naissent dans la répartition et l’usage des ressources et donc des positions

concurrentielles différentes.

Il est souvent reproché à l’approche par les ressources (au sens général) une confusion

dans les définitions. Certains auteurs ont adopté des définitions qualifiées de restreintes,

où les ressources sont associées aux inputs ou aux actifs (avec une différence de niveau)

et sont nettement distinctes des compétences. Alors que d’autres auteurs se sont souscrit à

des définitions reconnues comme larges, incluant d’une part les actifs et d’autre part les

compétences. Les ressources sont définies comme des actifs et des compétences

mobilisés et transformés par l’entreprise.

Le repérage de ces ressources n’est toujours pas facile dans la mesure où les systèmes

d’information traditionnels en fournissent une image fragmentée et incomplète.

Le bilan comptable ne s’intéresse guerre aux ressources intangibles et aux compétences

individuelles ni aux compétences collectives.

LES LIMITES DE L'APPROCHE PAR LES RESSOURCES : Les critiques de G. Hamel et C.K. Prahalad, indiquées ci-dessus, ont interpellé le champ

académique dans la méthodologie comme dans l’ancrage théorique. Pour relever les

limites de l'approche par les ressources classique, ils ont proposé d'introduire deux

concepts fondamentaux dans leur démarche à savoir l'intention stratégique et le concept

de la compétence clé (core competence, en anglais).

Page 87: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 4

82

A défaut qu’elles construisent à elles seules une approche pertinente d’analyse, la

recherche en stratégie a inséré leurs propositions dans un cadre scientifique plus robuste.

G. Hamel et C.K. Prahalad, avec la notion de compétence clé, ont proposé une vision

managériale de la théorie des ressources. L’entreprise doit manifester une intention

stratégique ambitieuse qui s’appuie sur les compétences clés et la construction d’un

déséquilibre concurrentiel.

Ainsi la notion d’intention stratégique conduit à s’intéresser à la vision de l’entreprise,

pour comprendre comment elle contribue au développement et à la mise en œuvre du

portefeuille de ressources, pour éventuellement aboutir à une modification des

conductions de la concurrence.

De la relation d’interdépendance entre les compétences clés et l’intention stratégique

découle une dynamique stratégique et une cohérence de développement de l’entreprise.

Ils viennent de combler un vide dans la recherche en stratégie d’entreprise en proposant

une vision managériale de la théorie des ressources.

A partir du début des années 1990, on assiste à la mise en avant de l’approche fondée sur

les ressources et les compétences. La dimension interne de l’entreprise devient une

priorité pour la recherche en stratégie d’entreprise, sans écarter évidemment l’analyse de

l’environnement. L'approche par les compétences se rapproche en effet très étroitement

de l’approche par les ressources qui considère que l’entreprise est un ensemble d’actifs

matériels et immatériels, les produits et les services n’en sont que la matérialisation à un

moment donné.

Suite à leurs travaux sur l’intention stratégique, G. Hamel et C.K Prahalad ont complété

leur approche par la notion de compétence clés ou « core competence ».

L'APPROCHE PAR LES RESSOURCES ET LES COMPETENCES

L’idée principale est que le déterminant majeur du profit et de la croissance est la

mobilisation et la combinaison astucieuse des ressources possédées par l’entreprise et non

pas la structure de l’industrie. L’approche par les ressources et les compétences repose

sur l’idée que la compétitivité de l’entreprise dépend de l’acquisition et la valorisation

Page 88: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 4

83

des actifs et des compétences qu’elle détient. Les ressources spécifiques permettent à

l’entreprise de se singulariser.

Les ressources peuvent être tacites, complexes ou spécifiques. Combinées et

coordonnées, ces ressources contribuent à former des compétences au niveau de

l’entreprise. Le terme compétence est alors entendu comme englobant a priori les actifs et

les ressources mais aussi les différentes formes de connaissances et de pratiques

maîtrisées par l’entreprise.

Il est indispensable de préciser le caractère stratégique des ressources et des compétences

afin d’identifier celles qui fondent l’avantage concurrentiel. Le caractère stratégique

découle de leur valeur pour le client, de leur rareté, de leur mobilité imparfaite, de leur

inimitabilité et de leur non substitution. La recherche d'avantages concurrentiels fondés

sur les ressources et les compétences a ses conséquences sur les frontières de l'entreprise.

La théorie basée sur les compétences s’efforce de reconnaître la valeur des différentes

compétences du portefeuille de l’entreprise.

L’approche basée sur les ressources et les compétences permet ainsi de fournir un cadre

explicatif au recentrage des entreprises sur leur cœur de métier, lieu de la création de la

valeur en donnant une place centrale au concept de la compétence clé.

LE CONCEPT DE LA COMPETENCE CLE Avant de parler de la compétence clé, il importe de rappeler que le concept de la

compétence dans les sciences de la gestion a émergé simultanément dans les domaines

de la gestion des ressources humaines, GRH, et du management stratégique pour se situer

à leur intersection. Alors que la GRH s’intéresse à la gestion individuelle, le mangement

stratégique s’intéresse à quand lui à la gestion des compétences organisationnelles

(niveau collectif). Dans les deux cas, la compétence sert à redéfinir les relations entre

l’entreprise et son contexte.

Le management stratégique s'intéresse à ce que l'entreprise sait faire par opposition à ce

qu'elle possède. Parmi ces savoir- faire de l'entreprise, certains sont plus stratégiques que

d'autres quand ils fournissent un avantage particulier pour le client.

Le concept de la compétence ne trouve pas exactement la même réalité selon qu’on se

trouve dans le champ de la stratégie ou celui de la gestion des ressources humaines.

Page 89: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 4

84

Néanmoins le concept de compétence introduit une certaine continuité entre les deux

champs.

Cette partie de la thèse professionnelle s’inscrit alors dans la perspective ouverte par le

management stratégique. Donc la définition de la compétence s’inscrit dans cette

perspective.

La compétence est la capacité de mobiliser des ressources dans le but de réaliser une

activité par un processus de combinaison mobilisant des mécanismes organisationnels.

Les compétences ne sont pas une substitution aux ressources, mais elles permettent de les

déployer et facilitent leur développement et leur accumulation.

La compétence, pour le management stratégique, s’apparente essentiellement aux

processus de management et aux éléments organisationnels intangibles construits autour

de la connaissance et de savoir faire individuels et collectifs.

Les entreprises se consacrent à ce qu’elles savent faire de mieux en se resserrant autour

de leur cœur de métier. Elles sont conscientes de devoir garder en même temps leurs

compétences clés qui se définissent comme étant celles qui leur apportent un avantage

concurrentiel décisif en termes de coût, de qualité de service, de performance.

Le recentrage de l’entreprise sur son cœur de métier lui assure un certain nombre

d’avantages parmi lesquels la maximisation des résultats sur ce qu’elle fait de mieux, la

création des barrières à l’entrée pour la concurrence, la réduction des coûts et des risques

en réagissant plus vite à la demande des clients. La première étape de cette politique de

recentrage se concrétise par l’identification au sein de l’entreprise d’un certain nombre de

compétences clés qui constituent le cœur des compétences.

Selon G. Hamel et C.K Prahalad (1990), L’opérateur clé permettant à l’entreprise

d’atteindre sa vision est son portefeuille de compétences clés.

G. Hamel et C.K Prahalad définissent les compétences clés comme les savoirs collectifs

de l’organisation, notamment dans la manière de coordonner diverses compétences de

production. Le concept de la compétence clé participe d'un renouvellement de la

conception de la stratégie et de l'organisation.

De leur point vue le succès stratégique dépend de la capacité de l’entreprise à redéfinir à

la fois une exploitation des ressources et des compétences clés et définir un espace

Page 90: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 4

85

concurrentiel qui lui soit favorable. Plusieurs définitions ont été avancées par des auteurs

mais un consensus se dégage sur une définition de la compétence considérée comme clé

si :

Elle présente aux yeux des clients une valeur irremplaçable,

Elle se différentie nettement par rapport aux concurrents,

Elle permet d’ouvrir des opportunités sur d’autres marchés.

La notion de la compétence clé se fonde sur une notion antérieure introduite par Hamel et

Prahalad (1989), l’intention stratégique, afin de construire la nouvelle ossature de

l’approche par les ressources et les compétences.

Cas de la thèse

Dans le cadre de notre sujet de thèse professionnelle, nous allons essayer de définir les

compétences dans trois métiers portuaires sélectionnés (le métier de chef d'escale, le

pointeur et le magasinier) afin de construire un pôle de compétences clés de l’exploitation

portuaire. Ce travail s'inscrit dans l'approche par les ressources et les compétences.

L’ODEP est à la veille d’une grande mutation institutionnelle et organisationnelle induite

par la réforme et les mutations concurrentielles du paysage portuaire marocain avec

l'avènement du Port de Tanger Méditerranée et l’ouverture des activités d’exploitation

portuaires à la concurrence.

L’ODEP est riche de son expérience d’autorité et d’opérateur portuaire. Depuis sa

création en 1984, il a pu relever le défi de la mise à niveau des ports marocains par un

mode de gestion moderne basé sur la valorisation et le développement de ses ressources

humaines. Il a doté les ports marocains d’infrastructures, d’outillage de grande qualité et

d’un système d’information portuaire pertinent.

Aujourd’hui, un nouveau chalenge s’impose à l’ODEP (après l’entrée en vigueur de la

réforme, la SODEP) pour faire face à la nouvelle donne portuaire.

Page 91: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 4

86

Pour se préparer à cette mutation, la Direction Générale de l’ODEP a élaboré une note

d’orientation stratégique fixant le cap sur les cinq années à venir. La note d’orientation

stratégique 2005-2009 constitue le point de départ de ce travail.

Nous allons tenter de donner une lecture à cette note sous la prise de l’approche par les

compétences clés. En cela nous marquons une rupture avec l’approche de M. Porter basée

sur les domaines d’activités stratégiques longuement appliquée à l’ODEP. La note

d’orientation stratégique, telle était présentée dans la problématique de sujet, peut être

assimilée à l’intention stratégique, concept fondamental dans l’approche de G. HAMEL

et C. K. PRAHALAD. Elle donne une vision qui va mobiliser tout l’ODEP autour de

trois axes :

Placer le client au coeur de notre stratégie ;

Elargir notre potentiel de création de valeur en favorisant l’intégration verticale de

la chaîne logistique ;

Renforcer la compétitivité globale de l’ODEP dans tous les domaines d’activité.

Ces axes peuvent être développés en se basant sur des compétences clés en tenant compte

des contraintes de l'environnement externe de l'ODEP.

Un rapprochement de ces trois axes à la définition de la compétence clé définie ci-dessus:

« Placer du client au cœur de notre stratégie » correspond au développement des

compétences clés qui créent une valeur irremplaçable pour le client.

« Elargir notre potentiel de création de valeur en favorisant l’intégration verticale de

la chaîne logistique » correspond à l’ouverture de nouvelles opportunités d’identifier et

développement d’autres services sur la base de ces compétences clés.

« Renforcer la compétitivité globale de l’ODEP dans tous les domaines d’activité. »

coïncide avec le fait que ces compétences clés peuvent créer un avantage concurrentiel

qui distingue l’ODEP de ses concurrents (futurs).

Faire vivre cette orientation stratégique nécessite d'agir sur deux piliers du système de

gestion par :

L'amélioration des structures au travers de la maîtrise des processus de

l’exploitation portuaire, par la maîtrise de la relation clients – fournisseurs ;

Le développement des compétences du personnel et sa motivation.

Page 92: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 5

87

Détermination des compétences clés de l’exploitation portuaire

Cas du traitement des marchandises à terre

Pour introduire ce chapitre, nous procédons à la définition du concept de processus

comme mode d’organisation des activités de production de biens et de services au sein

des entreprises et du concept de l’orientation client des entreprises comme voie à

l’amélioration de la performance de toute organisation.

Les activités de l’exploitation portuaire que ce soient les activités de traitement des

escales des navires ou celles de traitement des marchandises sont organisées sous forme

de processus de la sorte que l’ODEP déploie des ressources et des compétences pour

atteindre les objectifs fixés par ses orientations stratégiques.

Nous allons adopter une démarche qui combine les concepts de processus et de

l'orientation client pour servir de base à l’analyse des activités du traitement des

marchandises afin de déterminer des compétences clés source d’avantages concurrentiels

pour l'ODEP. Cette démarche sera associée à l'approche de G. HAMEL et C.K

PRAHALAD pour identifier ces compétences comme des compétences clés.

LE PROCESSUS COMME MODE D’ORGANISATION :

Traditionnellement les entreprises portuaires à l’instar des autres entreprises sont

organisées par les grandes fonctions qui couvrent des métiers qui correspondent aux

spécialités de l'entreprise et qui sont les garants de l’expérience et des compétences de

base.

Ainsi l’intervention de chaque métier est focalisée sur l’optimisation des tâches qui lui

sont confiées. L’action est mise sur les savoir- faire des métiers. En cloisonnant les

métiers, en parcellisant les tâches, ce mode d'organisation, de type industriel, a sous

estimé l'importance pour l'homme de percevoir et de maîtriser le sens de sa contribution à

la production de l'entreprise. Le management des métiers canalise l’attention des hommes

sur la valeur produite par leur métier. L’objectif est de maximiser la valeur produite par

Page 93: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 5

88

chaque tâche dans chaque métier. La valeur globale produite est la somme arithmétique

des valeurs produites par chaque métier.

Les activités portuaires sont caractérisées par l’intervention de plusieurs métiers

(opérationnels et fonctionnels) dans les traitements des escales des navires et des

marchandises. Chaque métier opère indépendamment des autres métiers mais dans une

logique séquentielle. Ce qui génèrent des dysfonctionnements (arrêts pour cause de panne

ou indisponibilité d’engins, manque d’informations sur la cargaison…) et des répartitions

inégales des ressources humaines et matérielles donc des non valeurs et des surcoûts pour

les clients et des manques à gagner pour l'ODEP.

Ce type d'organisation a permis aux entreprises portuaires de fonctionner dans un univers

stable et faiblement concurrentiel. Il s’est imposé du fait du monopole naturel de

l’opérateur portuaire et de la forte culture corporatiste de certains métiers (conducteurs,

dockers…). Mais il s’est révélé peu propice à une bonne compréhension du rôle de

chacun et peu apte à encourager la participation du personnel à l’amélioration de l’outil

de production dans une vision globale marquant le passage portuaire des marchandises.

Ce type d’organisation ne permet plus d’accompagner les stratégies et les exigences des

chargeurs et des entreprises de transports maritimes. Les opérateurs portuaires se sont

engagés dans des chantiers pour l'amélioration de la compétitivité des activités portuaires

afin de répondre aux exigences des clients et des usagers des places portuaires et

contribuer à la compétitivité des entreprises et du commerce extérieur. La recherche des

améliorations des rendements portuaires et de la satisfaction des clients fait

qu’aujourd’hui les places portuaires doivent être organisées différemment.

L'exploitation portuaire fait partie de la chaîne logistique et ne peut rester à l'écart de la

montée en puissance du management de la logistique comme levier de la compétitivité

des économies et des entreprises.

Aujourd'hui sous l’effet conjugué des mutations des secteurs maritimes et portuaires et de

la pression des flux du commerce international, il est devenu impératif de développer

d'autres types d'organisation capables de mobiliser toutes les capacités d'initiatives et de

responsabilité du personnel et de participer au-delà de la seule exécution pour répondre

aux besoins des clients. Pour faire face aux enjeux de réactivité, de maîtrise des coûts, des

Page 94: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 5

89

délais et de la qualité des prestations, les entreprises portuaires, à l’instar des entreprises

d’autres secteurs industriels, ont adopté et développé une logique d’organisation basée

sur les processus transversale à leur organisation par métier.

Dans cette nouvelle organisation par processus, il est essentiel de regrouper le personnel

de l’entreprise autour des produits et des services communs de leurs opérations et de les

intéresser à la valeur produite par leur groupe. Il revient naturellement à considérer

l’ensemble des opérations qui se succèdent pour aboutir à un résultat déterminé, produit

de leur interaction. Cet ensemble d’opérations constitue un processus. Un processus est

défini par ses ressources, ses fournisseurs, les transformations qu’il effectue, ses clients et

ses produits. Il est soumis aux contraintes de l'environnement où il opère.

Un processus peut comprendre des activités réalisées par différents services ou

différentes entités. Ce caractère transversal, supposant de nombreuses interfaces, est

souvent un des points cruciaux de l'amélioration du service ou du produit fourni aux

bénéficiaires (clients internes ou externes). C'est souvent aux niveaux des interfaces entre

processus ou à l'intérieur d'un même processus que se situent les principales sources de

dysfonctionnements ou d'améliorations potentielles. Il convient donc de les identifier au

mieux, d'un point de vue commun aux différents acteurs qui y interviennent. Il est

également important d'étudier, à ces interfaces, les modalités de circulation des flux

d'information liée au processus.

Chaque processus intègre et rationalise les apports des activités des métiers qui

concourent à sa réalisation. La maîtrise des processus a été à l’origine de toutes les

démarches d’amélioration de la qualité des productions de biens et de services. Pour cette

raison les notions de qualité et de processus sont liées et ont été progressivement étendues

à tous les secteurs de l’entreprise, pour donner naissance au système de management par

la qualité totale.

L'ODEP a adopté une démarche qualité depuis le milieu des années 1990. Cette démarche

a introduit le concept de processus comme mode d'organisation des activités portuaires

dédiées aux navires et aux marchandises. Ainsi des groupes d'amélioration qualité ont été

Page 95: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 5

90

créés dans tous les ports pour mener une réflexion approfondie sur les

dysfonctionnements relevés. A titre d'exemple, des groupes d'amélioration qualité au port

de Casablanca ont travaillé sur :

le traitement administratif des entrés et des sorties des marchandises sous forme

d'un processus,

le traitement des navires à l'escale,

le traitement des réclamations clients.

L'objectif était de mettre à plat les activités de ces traitements et relever les

dysfonctionnements qui entravent le bon déroulement des opérations. Ces traitements ont

été formalisés sous forme de processus avec identification des entrées, des sorties, des

clients et des fournisseurs de ces processus.

Le management de la qualité totale et les approches qui y ont été associées et développées

principalement l’amélioration continue et la relation client - fournisseur ont participé à la

maîtrise des processus. Le processus est une structure nécessaire à la circulation de la

demande de valeur (satisfaction) du client final. L'approche par les processus permet de

garantir des progrès réels et durables pour l’entreprise en se basant sur les compétences

des acteurs et sur la contribution du management de leurs interactions.

On distingue en général trois familles de processus intervenant dans l’entreprise :

Les processus centraux ou de réalisation, qui participent directement à la

production de biens et/ou services depuis sa conception jusqu’à sa mise à

disposition auprès du client. Ils sont ancrés au cœur du métier de l’entreprise.

Dans notre cas le traitement des marchandises à terre peut être envisagé comme un

processus central de l’exploitation portuaire.

Mais avec l'entrée en vigueur de la réforme l'exploitation portuaire va s'étendre à

la manutention à bord pour consacrer le principe de l'unité de la manutention.

Donc le processus central de traitement de la marchandise va inclure les opérations

de manutention à bord et à quai.

Les processus de support, qui participent au fonctionnement et à l’efficacité des

processus centraux ;

Page 96: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 5

91

Dans notre cas le système d’information de l’ODEP, SIPOR, le sous système

TRAFIC – c'est un sous système dédié à la gestion de l'escale des navires et au

suivi des marchandises transitant par le port.

Les processus de management, qui pilotent et font progresser l’entreprise par la

production des informations, des analyses et des projections sur l’avenir.

Dans notre cas, la démarche qualité et l’orientation client consacrée par la note

d'orientation stratégique de la Direction Générale de l’ODEP.

Les processus d’évaluation et de contrôle, qui contribuent au bon fonctionnement

(la maîtrise) et l’amélioration des autres processus.

La mission d'Audit de l'ODEP.

L’exploitation portuaire englobe, comme nous l’avons vu, deux grandes activités, l’une

dédiée aux traitements des navires, de l’annonce de son arrivée jusqu’au départ du navire

du port ; l’autre activité est consacrée aux traitements des marchandises à l’import ou à

l’export.

Ces activités peuvent être organisées comme deux grands processus matérialisant le

passage portuaire des marchandises. Ces processus doivent faire intervenir plusieurs

acteurs, métiers, ressources et flux d’informations dans les meilleures conditions de délai,

de qualité de service et de coût.

Ils sont "supportés" par d’autres services de l’ODEP, supports fonctionnels et logistiques

qui les alimentent en informations et en ressources humaines et matérielles. Ces services

supports peuvent être organisés à leur tour sous forme de processus.

L’ORIENTATION CLIENTS : Aujourd’hui l’orientation clients des entreprises est stratégiquement incontournable. Elle

est annoncée dans les visions, les missions ou encore dans les valeurs des entreprises.

Même certaines entreprises parlent de leur culture client. Cette culture va imprégner toute

l’entreprise dans ses prises de décisions, dans ses actions et dans l’image qu’elle veut

transmettre à son personnel, à ses partenaires et à ses clients. Il y a une interdépendance

entre le client et le personnel employé de l’entreprise. La satisfaction et l’engagement des

salariés se reflètent directement dans leurs interactions avec les clients. Quand leurs

Page 97: L'étude des métiers et des compétences du traitement des marchandises à terre. cas de l'ODEP

CHAPITRE 5

92

besoins sont comblés, ils sont disponibles pour centrer leur attention sur les clients de

l’entreprise. L’organisation doit reconnaître l’importance de cette relation. Elle doit

fournir à ses employés les outils et les marges de manoeuvre pour satisfaire le client.

La logique de cette relation employé - client fonctionne non seulement lorsqu’il s’agit du

client externe, mais aussi lorsqu’il s’agit du client interne. Car « Si l’on ne sert pas un

client directement, notre travail consiste à servir quelqu’un qui le sert ».

L’orientation clients ne peut avoir lieu que si le fonctionnement de l’entreprise est vu

comme un processus ou une chaîne de valeur allant de l’identification des besoins du

client jusqu’à leur satisfaction. Satisfaire le client devient le point de convergence de tous

les processus intégrant les différents métiers de l’entreprise, de toutes les entités

opérationnelles et fonctionnelles. Les processus déploient le besoin du client dans toute

l’organisation et font apparaître les liens existant entre le travail et la contribution de

chaque métier au produit final. Les opérateurs d’un processus connaissent précisément la

valeur que le client attend et sont en accord sur les spécificités (exigences) du produit ou

du service qu’ils vont transférer au client. La demande du client final détermine les

arbitrages de la négociation permanente entre les opérateurs de processus. Ce sont les

interfaces entre l’entreprise et le client final qui caractérisent cette demande. Le

management joue un rôle déterminant dans la propagation de l’attente du client final à

tous les processus de l’entreprise. Il est basé sur la maîtrise de la relation clients /

fournisseurs qui régule les relations et les interfaces au sein d'un processus et entre

processus.

Cette propagation des attentes des clients peut être alimentée par des informations

émanant de :

L'ouverture de l'entreprise sur son environnement extérieur,

La connaissance précise du marché,

La relation de proximité avec le client,

La volonté de l'emporter sur la concurrence.

Les clients sont satisfaits pour ce qu’ils obtiennent (offre centrale) et /ou pour la façon

dont ils l’obtiennent (processus). L’offre et le processus sont liés par le résultat obtenu et

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l'appréciation du client. Seul le client est juge de la prestation ou du produit qui lui sont

livrés et du niveau de la qualité perçue.

Depuis des années, l'ODEP a fait de la satisfaction de ses clients un choix stratégique

permanent et il l'a annoncé des les termes suivants :

« L’ODEP se donne pour rôle d’être à l’écoute du client afin de lui offrir un service

rapide, sûr, fiable, efficace, au moindre coût et répondant à ses besoins… »

Aujourd'hui plus que jamais, l'ODEP est appelé à consolider cette orientation car

l'ouverture prochaine des activités portuaires à la concurrence et l'avènement du Port de

Tanger Méditerranée vont modifier les règles du jeu concurrentiel sur les places

portuaires nationales.

Le choix stratégique de l'orientation client de l'ODEP a été consacré par la nouvelle note

d'orientation stratégique 2005-2009, comme un des trois axes stratégiques arrêtés «

placer le client au cœur de notre stratégie ».

LE MANAGEMENT PAR PROCESSUS : Les processus sont généralement transversaux à la hiérarchie par métier. Le caractère

transversal des processus est le support nécessaire à une mise en tension de l’entreprise

pour optimiser sa production. L’entreprise se trouve représentée avec deux structures

interposées, d’une part une structure verticale par métier et d’autre part une structure

transversale par processus. La structure métier met à la disposition des processus des

expériences et des compétences qui garantissent la pérennité et le développement du

savoir – faire de l’entreprise.

L’organisation par processus participe au décloisonnent des métiers et favorise la

confrontation des représentations souvent divergentes au sein de l’entreprise mais

qu’elles peuvent être source de créativité et de progrès.

Le management transversal ou par processus joue un rôle déterminant dans la

propagation des attentes du client final à tous les processus de l’entreprise. Il a pour

mission de maximiser, à travers les processus et métiers de l’entreprise, la production de

la valeur, d’assurer la contribution effective de chaque métier et de contribuer à

l’arbitrage des négociations entre acteurs (clients et fournisseurs) au sein d’un même

processus ou entre processus.

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CHAPITRE 5

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Toutefois le management transversal ne supprime pas la nécessité du management par

métiers. Celui-ci reste en effet le lieu privilégié du développement et de la capitalisation

des savoir- faire et de la maîtrise technique des métiers de l'entreprise.

Le management vertical (par métier) doit valoriser l'expérience de chaque métier et

nourrir l'entreprise des nouveaux savoirs et des techniques et technologies qui

contribueront au développement des processus et des produits l'entreprise.

Le management par processus peut être appliqué aux processus de l'exploitation

portuaire. Ainsi le traitement de l'escale des navires et le traitement des marchandises à

terre peuvent être organisés par processus et cordonnés par la relation clients /

fournisseurs. La maîtrise de la relation clients / fournisseurs au sein et entre ces processus

peut constituer une compétence clé de l’exploitation portuaire garante d'un avantage

concurrentiel pour l'ODEP.

LA RELATION CLIENTS / FOURNISSEURS : La qualité de service est le fruit d'une capacité collective à écouter les besoins des clients,

à les comprendre et à les traduire en plans de progrès des produits et services, ou des

processus ou de l'organisation.

Tous les processus permettant le fonctionnement de l’entreprise mettent en jeu des

fournisseurs et des clients internes. Chaque collaborateur de l’entreprise, quelle que soit

sa position ou sa fonction, est alternativement client et fournisseur dans le ou les

processus où il intervient. La relation clients – fournisseurs, internes ou externes, est un

concept fondamental du management par la qualité totale.

La relation clients / fournisseurs internes s'inscrit au cœur du fonctionnement du

processus. Ce concept conduit à représenter les entités de travail par leurs contributions à

l'activité de l'entreprise dans le cadre d'un processus défini. Elle rompt avec la

représentation de l'unité de travail par son lien de dépendance hiérarchique.

L'organisation par processus devient ainsi une opportunité pour les responsables

hiérarchiques de se centrer sur les éléments clés de pilotage, à leur niveau, en déléguant à

d'autres acteurs les éléments subsidiaires.

La relation clients – fournisseurs contribue à véhiculer la demande du client le plus

fidèlement possible depuis les processus situés en amont de l’entreprise jusqu'à la

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satisfaction des besoins du client. Elle optimise les transferts au sein et entre les

processus.

L’amélioration et la performance de l’exploitation portuaire peuvent être construites par

la maîtrise des relations clients – fournisseurs au sein des processus et entre les processus

qui concourent à la réalisation des activités de l’exploitation portuaire, matérialisant le

passage portuaire des marchandises.

Dans notre cas, il s’agit de maîtriser la relation clients – fournisseurs dans le processus du

traitement de la marchandise à terre. Car c’est un des processus stratégiques qui s'inscrit

au cœur des métiers portuaires et qui permet à l’ODEP de développer les axes et atteindre

les objectifs de son orientation stratégique. Il représente des enjeux importants en matière

de satisfaction des clients (délai, qualité de service, sécurité de la marchandise), d’enjeux

économiques (coût pour le client / recette pour l’ODEP) et de développement potentiel

d’autres activités à valeur ajoutée (conditionnement, étiquetage, services logistiques…).

Ceci n'est possible que si la relation clients / fournisseurs est prise comme source

d'amélioration et d'efficience des processus et que la satisfaction du client est placée au

cœur du management de l'ODEP.

Le déploiement et la maîtrise de la relation clients / fournisseurs dans le management des

processus permet aux décideurs et opérateurs de ces processus de:

Connaître l’environnement interne et externe de l’entreprise ;

Se situer dans la chaîne d’activités de l’entreprise ;

Mieux prendre en compte les attentes des clients bénéficiaires pour améliorer les

services fournis ;

Identifier les clients internes et leurs exigences ;

Permettre aux différents acteurs de s'impliquer dans le fonctionnement du processus ;

Clarifier les rôles et les responsabilités des acteurs, définir les marges de manoeuvre

et les cohérences nécessaires ;

Favoriser le travail en équipe ;

Simplifier les interfaces entre entités et processus ;

Eviter les chevauchements de responsabilité et améliorer l'organisation interne ;

Transformer ou créer un nouveau processus pour répondre à de nouvelles attentes ;

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Diminuer les coûts, les délais d'un processus, augmenter sa performance au regard

d'indicateurs définis ;

Améliorer la communication interne et les flux d'informations ;

Mieux réagir aux aléas ;

Favoriser le traitement des problèmes dans un cadre collectif et interactif ;

Rendre les processus des lieux d’apprentissage et de développement des compétences

collectives.

DETERMINATION DE LA COMPETENCE CLE DE L’EXPLOITATION PORTUAIRE :

Partant de :

La note d’orientation stratégique 2005-2009 de la Direction Générale de l’ODEP,

Le nouveau contexte portuaire marocain,

Les nouvelles pistes de l’analyse stratégique,

La définition des référentiels de métiers et de compétences des métiers étudiés,

L'orientation client de l'ODEP,

Le concept de processus appliqué à l’exploitation portuaire,

nous allons essayer de monter que la maîtrise de la relation clients / fournisseurs est une

compétence clé conformément à l'approche développée par G. HAMEL et C. K.

PRAHALAD. Cette approche s'inscrit, comme nous l'avons vu, dans le management

stratégique par les ressources et les compétences, développé sur la base de la critique des

domaines d'activité stratégique chers à M. PORTER.

L'approche de G. HAMEL et C. K. PRAHALAD s'appuie sur les notions de l’intension

stratégique et la compétence clé.

Dans notre étude, la note d'orientation stratégique 2005-2009 de la Direction Générale de

l'ODEP peut être assimilée à une intention stratégique. Elle représente une conception

volontariste de la stratégie de l'ODEP. Elle met l'ODEP sous tension fixe son ambition en

tant qu'opérateur portuaire leader. Elle constitue un référentiel substantiel du devenir de

l'ODEP face à sur ses futurs concurrents. L'idée centrale de l’intention stratégique est de

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donner une direction stratégique (un point de vue) et d'identifier au mieux les principaux

jalons sur la route et avoir la capacité de s'adapter rapidement dans le cadre d'une

orientation donnée.

L'IDENTIFICATION DE LA COMPETENCE CLE :

Le processus de traitement des marchandises à terre, à l’import ou à l’export, fait

intervenir directement trois métiers : ceux du chef d’escale, du pointeur et du magasinier.

La coordination de ses trois métiers au sein de ce processus permet un passage portuaire

dans de meilleures conditions de qualité de service et de sécurité et peut constituer un

avantage concurrentiel durable pour l’ODEP. Elle s’apparente essentiellement au

processus de management et aux éléments organisationnels intangibles construits autour

du savoir et du savoir – faire individuels et collectifs. Cette coordination va se baser

d’abord sur la maîtrise des compétences de chacun de ces métiers et ensuite sur la gestion

des relations et des contributions entre ces métiers dans l'atteinte des objectifs

stratégiques de l'ODEP.

Chaque métier nécessite la maîtrise des compétences qui permettent au personnel opérant

dans ces métiers de s’acquitter de leur mission conformément aux objectifs fixés par

l'ODEP. Ils seront capables de faire face aux aléas et événements rencontrés dans

l'exercice de leurs missions.

Ainsi l’escale des navires est un processus stratégique dans l’exploitation portuaire où le

chef d’escale est l’homme orchestre de l’escale. Il coordonne la liaison entre le navire et

le port pour assurer le passage portuaire des marchandises à l’import et à l’export. Cette

coordination nécessite la gestion d'un flux d'informations sur le navire et la cargaison,

l’intervention directe dans le processus de l’escale des conducteurs des engins de levage

et de traction, des chefs d’équipes, des pointeurs, des magasiniers, les dockers, des engins

portuaires et indirectement de la Capitainerie du port, des services logistiques, de la

sécurité et autres services externes à l'ODEP (la police, la douane, les transitaires…). Il

est amené à gérer les interfaces des différents intervenants afin d’optimiser le temps de

l’escale du navire au port et réaliser des rendements portuaires compétitifs.

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De son coté, le pointeur des marchandises est le garant de la reconnaissance physique du

nombre de colis embarqués ou débarqués par marque et nature d’emballage et de l’état

d’intégrité de ces colis. Il engage la responsabilité juridique de l’ODEP sur l’état des

marchandises lors de leur passage portuaire soit à l’import ou à l’export. Son intervention

permet de délimiter les responsabilités et avoir les justifications à faire valoir en cas de

litiges ou de contestations ultérieures.

La fiabilité du pointage est très importante pour l’ODEP et le client (les compagnies de

navigation et de transport) car elle est contresignée par les représentants des clients.

Le magasinier est chargé de l'entreposage des marchandises. L'entreposage est une

fonction portuaire dont l'importance croît avec l'augmentation du trafic et la

diversification des marchandises transportées. Les flux et la sécurité des marchandises

doivent être gérée de telle sorte qu'il n'y aura pas de rupture dans les mouvements navire

et zone d'entreposage et vis versa.

Donc les trois métiers peuvent être organisés dans un processus de traitement de la

marchandise à terre pour les opérations d'import et d'export. Chaque métier est assimilé à

un sous processus lié aux autres par une relation clients – fournisseurs. Cette relation sera

déterminante pour l’efficacité du processus. Elle va coordonner les actions de chaque

métier et va les inscrire dans une logique intégrée de traitement de la marchandise. Elle

va agencer avec efficience les ressources et les compétences à employer dans ces

processus pour réaliser les objectifs de rendement de l'outil portuaire et de satisfaction

des clients.

La relation clients / fournisseurs comme mode de coordination des ressources et des

compétences déployées dans les processus de traitement des marchandises permet

d'atteindre ces objectifs. Elle implique une vision transversale de l’entreprise et non plus

en terme de domaine d’activité stratégique.

La coordination des ressources et des compétences des trois métiers par la relation clients

– fournisseurs permet constituer un pôle de compétences au service de l’orientation client

de l’ODEP. Ce pôle de compétences est le fuit de l'interaction et de la combinaison

valorisante d'un ensemble de ressources et de compétences individuelles. Il émerge de la

coopération et de la synergie existant entre les compétences individuelles. Il est

totalement distinct de la somme arithmétique des compétences des individus.

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La maîtrise de la relation clients – fournisseurs, constitutive de ce pôle de compétences

dans le traitement des marchandises à terre, peut être assimilée à une compétence

organisationnelle qui s'est construite progressivement et difficilement séparable du cadre

qui lui a donné naissance. Elle est ancrée dans l'organisation et s'inscrit dans l'histoire et

l'expérience du traitement des marchandises de l'ODEP.

Elle peut être considérée comme une compétence clé de l’exploitation portuaire.

Le caractère de compétence clé de la relation clients - fournisseurs peut être vérifié en

testant les trois caractéristiques qui identifient une compétence comme clé selon

l'approche développée G. HAMEL et C. K. PRAHALAD.

Dans un premier temps, nous rappelons le rapprochement de ces caractéristiques aux axes

de l'orientation stratégique de l'ODEP et en suite nous vérifions que la maîtrise de la

relation clients – fournisseurs dans le traitement des marchandises est une compétence clé

de l'exploitation portuaire telle est exercée à l'ODEP.

La compétence clé présente aux yeux des clients une valeur irremplaçable /

AXE STRATEGIQUE ODEP « Placer du client au cœur de notre stratégie »

La compétence clé permet d’ouvrir des opportunités sur d’autres marchés /

AXE STRATEGIQUE ODEP « Elargir notre potentiel de création de valeur

en favorisant l’intégration verticale de la chaîne logistique »

La compétence clé se différentie nettement par rapport aux concurrents / AXE

STRATEGIQUE ODEP « Renforcer la compétitivité globale de l’ODEP dans

tous les domaines d’activité. »

La compétence clé présente aux yeux des clients une valeur irremplaçable :

La valeur perçue par le client demeurera toujours l'enjeu essentiel du lien entre l'ODEP

ses clients.

Le client est placé au cœur des métiers de l'exploitation portuaire. Ces métiers sont

organisés de la sorte qu'ils sont à l'écoute permanente des clients. La relation clients /

fournisseurs régulant tous les processus de l'exploitation portuaire permet aux opérateurs

des différents métiers impliqués dans le traitement des marchandises d'apporter une

valeur au client. Cette valeur est perçue en terme d’écoute du client, de qualité de service

fourni, de délai et de coût de traitement, de préservation des marchandises lors de leur

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passage portuaire. Le client perçoit cette attention et cette qualité de service, lui apportant

assurément une valeur. Elle conditionne en partie sa performance car elle lui permet une

meilleure connaissance du marché et son intégration au sein de l'environnement.

Le passage portuaire des marchandises à l'import comme à l'export doit être assuré dans

les meilleures conditions de qualité de service et de préservation de la marchandise. La

relation clients – fournisseurs coordonnant les actions de chef d'escale, du pointeur et du

magasinier permet de satisfaire le client quelques que soient les turbulences des marchés

ou les contraintes technologiques

La compétence clé se différentie nettement par rapport aux concurrents :

La relation clients / fournisseurs opérant au sein des processus de traitement des

marchandises doit se concentrer sur les capacités de l'ODEP a apporter une plue – value

discriminante aux besoins des clients finals. Ce n'est pas les métiers isolés qui permettent

de parvenir à ce résultat, mais la coopération entre métiers. C'est le fruit d'une capacité

collective à écouter les besoins des clients, à les comprendre et à les traduire en plan de

progrès (sur le service rendu, les processus ou l'organisation). La relation clients –

fournisseurs constitue le creuset d'une amélioration continue des processus transversaux

pour de meilleurs services rendus au client final. Car le client final est le seul juge.

La compétence clé permet d’ouvrir des opportunités sur d’autres marchés:

L'élargissement des activités de l'ODEP peut contribuer au renforcement de la création de

la valeur et donc à sa pérennité. La relation clients / fournisseurs peut se baser sur son

expérience et sur les compétences métiers pour apporter d'autres services aux clients. Le

recentrage de l'ODEP sur les métiers portuaires à caractère industriel et commercial après

l'entrée en vigueur de la réforme lui permet d'élargir son offre et saisir de nouvelles

opportunités sur d'autres marchés. Ainsi la consécration de l'unité de la manutention par

la réforme présente une opportunité pour l'extension des activités de l'ODEP à bord des

navires. La maîtrise de la relation clients – fournisseurs, comme compétence clé, permet

de mieux connaître et de maîtriser rapidement les nouveaux processus de la manutention

à bord et de les intégrer d'une manière efficiente dans le processus global de l'exploitation

portuaire.

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La maîtrise de la relation clients – fournisseurs et l'orientation client permettent à

l’ODEP d’être à l'écoute de son environnement pour s'y adapter et répondre aux besoins

relevés ou détectés de ses clients

L'exercice de la relation clients / fournisseurs comme compétence clé appelle au

déploiement de trois dimensions de la compétence clé :

Dimension "marché": la prestation nécessite une interprétation de la demande, des

attentes du client. Une aptitude à comprendre les besoins actuels et à venir des clients, les

capacités, l'offre et les stratégies de la concurrence.

La capacité d'analyser des données clients de capter de nouveaux créneaux de marché.

Le traitement des réclamations est un creuset d'amélioration continue, il constitue des

opportunités d'apprentissage et de progrès pour toute l'entreprise si elle saura y tirer

profit. Aussi la communication transversale et collective est facteur clé de succès dans

l'approche de fidélisation des clients.

Dimension "technique ": s'appuie sur l'expérience et le savoir-faire des métiers de

l'entreprise. Elle incarne les compétences de leur cœur de métier.

Dimension "organisationnelle" : la réalisation des prestations nécessite de mobiliser

des moyens et des interventions d'autres personnes. La qualité du contact avec les

collègues est déterminante dans l'engagement pour satisfaire le client final. La relation

clients – fournisseurs se répartie dans toute l'organisation. Elle mobilise des ressources et

des compétences afin d’en tirer parti dans un univers concurrentiel. Elle permet aussi

l'anticipation et la prévention des dysfonctionnements au sein de l'entreprise.

Ces dimensions peuvent être déclinées aux plans individuels et collectifs.

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Bibliographie

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Articles : PIERRE CARIOU, 2000 Les enjeux de la consolidation des opérateurs de manutention portuaire sur l’analyse de la concurrence Publié par Laboratoire d’Economie de Nantes, LEN – CORRAIL Faculté des sciences économiques et de gestion – Nantes –France NIELS RAMUSSEN, (1994), Les Systèmes portuaires, les cahiers centre d'études en administration internationale (DETAI) HEC Montréal Rapport du secrétariat de la CNUCED : réformes et places du secteur privé dans les ports africains, mars 2003 DREWRY SHIPPING CONSULTANTS Ltd, Etude Institutionnelle et stratégique du secteur du transport maritime au Maroc, Rapport Diagnostic, décembre 2004, Préparé pour le Ministère de l'Equipement et du transport – Rapport de la Banque Mondiale, 2005, La logistique du commerce et de la compétitivité du Maroc