8
Claude Keiflin Dominique Mercier Ignacio Haaser L ’exceence en Éditions du Signe

"L'Excellence en Alsace" • BURGER & cie

Embed Size (px)

DESCRIPTION

L'entreprise BURGER a été choisie pour figurer dans un très bel ouvrage – "l’Excellence en Alsace" – livre qui regroupe des reportages sur des entreprises alsaciennes de renom. Voici le tiré-à-part du reportage réalisé sur BURGER qui reprend des photos de la production, l’historique de l’entreprise, l’esprit de la société et qui parle également de la REVOLUTION BOOA !

Citation preview

Page 1: "L'Excellence en Alsace" • BURGER & cie

Claude Keifl inDominique Mercier

Ignacio Haaser

L’excellence en

Éditions du Signe

Page 2: "L'Excellence en Alsace" • BURGER & cie

3

Burger et Cie

2> Usinage et assemblage des murs d’une maison ossature bois booa

L ’ e x c e L L e n c e e n A L s A c e

Dans la zone artisanale de Bois-L’Abesse, à Lièpvre, le sigle « booa » est omniprésent sur les bâtiments et dans les zones de stockage du siège et de l’usine Burger. Vous avez dit booa ! C’est la nouvelle marque-phare de l’entreprise, symbole de la dernière révolution culturelle en date chez Burger. Née dans la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines au milieu du XIXe siècle, l’entreprise n’arrête pas d’innover et de surprendre depuis trois décennies. Bertrand Burger, qui la dirige depuis 1985, a ce don de sentir les mutations à l’œuvre dans la société, les évolutions des goûts et des attentes de la clientèle. Il sait adapter les activités de l’entreprise familiale à ces nouvelles donnes. Les maisons booa, dont il a lancé le chantier en 2007, s’appuient ainsi sur deux tendances fortes d’aujourd’hui : l’écologie et le design. Leurs lignes épurées, leur ossature-bois et la qualité de leur construction industrialisée ont rapidement séduit des acheteurs désirant conjuguer esthétique moderniste et respect de l’environnement. Dix ans après leurs premières esquisses, les maisons booa apportent déjà 20 % du chiffre d’affaires de l’entreprise. Ces produits sophistiqués

n’ont plus rien à voir avec les accessoires pour l’industrie textile que produisait Burger il y a un siècle et demi à Sainte-Marie-aux-Mines. Mais entre les deux, il y a cepen-dant un double lien très fort : celui du matériau bois et de cinq générations d’une même famille d’entrepreneurs.

Diversification et déménagement à Lièpvre

La famille Burger vient de Suisse, de la région de Berne, comme beaucoup d’autres familles d’anabaptistes réfu-giées en Alsace où elles formèrent au XVIIIe siècle les pre-mières communautés mennonites. Elle s’installe à la Petite-Lièpvre où elle exploite une ferme. En 1847, Rodolphe Burger y crée une fabrique d’accessoires en bois pour l’industrie textile. Filatures et tissages font en effet florès dans la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines où le textile emploie 8000 personnes en 1836 ! Rodolphe Burger II et III, fils et petit-fils du fondateur, vont développer cette

Pionnier du bois depuis cinq générations

L’aventure se poursuit depuis cinq générations : Burger produit, innove et crée de l’emploi dans la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines. Le fil conducteur de cette longue histoire, c’est le bois. Son ressort, c’est la ténacité d’une lignée d’entrepreneurs qui a toujours su s’adapter et rebondir.

Des premiers accessoires pour l’industrie textile aux maisons à ossature-bois d’aujourd’hui, un remarquable parcours.

Page 3: "L'Excellence en Alsace" • BURGER & cie

3

Burger et Cie

2> Usinage et assemblage des murs d’une maison ossature bois booa

L ’ e x c e L L e n c e e n A L s A c e

Dans la zone artisanale de Bois-L’Abesse, à Lièpvre, le sigle « booa » est omniprésent sur les bâtiments et dans les zones de stockage du siège et de l’usine Burger. Vous avez dit booa ! C’est la nouvelle marque-phare de l’entreprise, symbole de la dernière révolution culturelle en date chez Burger. Née dans la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines au milieu du XIXe siècle, l’entreprise n’arrête pas d’innover et de surprendre depuis trois décennies. Bertrand Burger, qui la dirige depuis 1985, a ce don de sentir les mutations à l’œuvre dans la société, les évolutions des goûts et des attentes de la clientèle. Il sait adapter les activités de l’entreprise familiale à ces nouvelles donnes. Les maisons booa, dont il a lancé le chantier en 2007, s’appuient ainsi sur deux tendances fortes d’aujourd’hui : l’écologie et le design. Leurs lignes épurées, leur ossature-bois et la qualité de leur construction industrialisée ont rapidement séduit des acheteurs désirant conjuguer esthétique moderniste et respect de l’environnement. Dix ans après leurs premières esquisses, les maisons booa apportent déjà 20 % du chiffre d’affaires de l’entreprise. Ces produits sophistiqués

n’ont plus rien à voir avec les accessoires pour l’industrie textile que produisait Burger il y a un siècle et demi à Sainte-Marie-aux-Mines. Mais entre les deux, il y a cepen-dant un double lien très fort : celui du matériau bois et de cinq générations d’une même famille d’entrepreneurs.

Diversification et déménagement à Lièpvre

La famille Burger vient de Suisse, de la région de Berne, comme beaucoup d’autres familles d’anabaptistes réfu-giées en Alsace où elles formèrent au XVIIIe siècle les pre-mières communautés mennonites. Elle s’installe à la Petite-Lièpvre où elle exploite une ferme. En 1847, Rodolphe Burger y crée une fabrique d’accessoires en bois pour l’industrie textile. Filatures et tissages font en effet florès dans la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines où le textile emploie 8000 personnes en 1836 ! Rodolphe Burger II et III, fils et petit-fils du fondateur, vont développer cette

Pionnier du bois depuis cinq générations

L’aventure se poursuit depuis cinq générations : Burger produit, innove et crée de l’emploi dans la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines. Le fil conducteur de cette longue histoire, c’est le bois. Son ressort, c’est la ténacité d’une lignée d’entrepreneurs qui a toujours su s’adapter et rebondir.

Des premiers accessoires pour l’industrie textile aux maisons à ossature-bois d’aujourd’hui, un remarquable parcours.

Page 4: "L'Excellence en Alsace" • BURGER & cie

54 > Retournement d’un mur de maison pour la pose de l’isolant> Usinage des panneaux de façades des maisons

> Univers intérieur > Univers extérieur

entreprise qui a déménagé dans de nouveaux locaux à Sainte-Marie-aux-Mines. En 1909, elle investit dans une machine à vapeur qui lui fournit toute l’énergie dont elle a besoin pour produire mais aussi chauffer et éclairer les bâtiments. Burger fournit toujours des accessoires à l’industrie textile, mais dépanne aussi les métiers à bras encore nombreux dans les fabriques de la vallée et tente de se diversifier, notamment dans le secteur de la papete-rie. Quand Raymond Burger, représentant de la quatrième génération, arrive aux commandes en 1945, l’affaire familiale emploie une grosse vingtaine de salariés.

Raymond est ingénieur, il s’emploie à moderniser la petite usine et à diversifier sa production : Burger fabrique d’abord des bancs de bois en rondins qui connaîtront le succès bien au-delà des frontières régionales puis, dans les années 1960, des palettes, des caisses et des élé-ments de coffrage. À l’étroit dans ses vieux locaux de Sainte-Marie-aux-Mines, Burger déménage en 1976 ses activités de scierie, d’emballage et de charpente dans la nouvelle zone artisanale de Bois-L’Abesse à Lièpvre. Fraîchement émoulu de l’École du bois, Bertrand Burger fait son entrée dans l’entreprise en 1979. Il représente la cinquième génération qui va tout bouleverser. « Mon père était un vrai créatif et avait lancé beaucoup de pistes, sans pouvoir toujours les exploiter, explique-t-il. Quand je suis arrivé, les secteurs traditionnels de l’activité étaient en déperdition totale. J’ai été obligé de trouver un nouveau créneau. D’une certaine manière, ce fut une chance ».

Le marché des produits en kit

Ce nouveau créneau, ce sera la fourniture de produits en kit pour les grandes surfaces du bricolage : « C’était un

secteur en plein développement dans les années 1980 et qui nous demandait simplement d’adapter des produits que nous fabriquions déjà ». Burger se lance donc dans la production de balustrades (le produit-phare alsacien qui s’imposera dans toute la France), clôtures, rampes, auvents. La menuiserie s’installe en 1986 dans deux nou-veaux bâtiments de 3000 m², le bureau d’études est infor-matisé et l’outil industriel modernisé. Le chiffre d’affaires s’envole. Bientôt référencé par les grandes enseignes internationales du bricolage, Burger élargit sa gamme en y ajoutant marquises, appentis, vérandas, escaliers esca-motables, poutres Clip’s.

De cette période de bouleversement, Bertrand Burger retient qu’il a « appris à faire de la reconversion ». Il lui a fallu apprendre à supprimer certaines activités à bout de souffle mais sans sacrifier le personnel. Après avoir tout essayé pour la sauver, il se résout ainsi à abandonner la scierie en reconvertissant les salariés concernés dans d’autres métiers de l’entreprise. De la même façon, la fabrication de charpente de type « fermette » (charpente industrialisée avec connecteurs métalliques) est reconver-tie en production de charpente traditionnelle mais conçue par ordinateur et fabriquée avec des machines à com-mande numérique. Cela permet aux salariés de l’atelier mécanique de se former à la conduite de machines à commande numérique, un savoir-faire qui va s’avérer très précieux dans l’évolution ultérieure de la production.

Burger conforte sa reconversion dans le marché du bri-colage par de la croissance externe. La PME de Lièpvre rachète Bois Saint-Guérin, un spécialiste savoyard de la balustrade, en 1992 puis l’année suivante une division de Macc SA qui fabrique des escaliers escamotables. Une filiale de vente est créée en Italie. Quand Bertrand

« Mon père était un vrai créatif et avait lancé beaucoup de pistes, sans pouvoir toujours les exploiter.»

L ’ e x c e L L e n c e e n A L s A c e

Page 5: "L'Excellence en Alsace" • BURGER & cie

54 > Retournement d’un mur de maison pour la pose de l’isolant> Usinage des panneaux de façades des maisons

> Univers intérieur > Univers extérieur

entreprise qui a déménagé dans de nouveaux locaux à Sainte-Marie-aux-Mines. En 1909, elle investit dans une machine à vapeur qui lui fournit toute l’énergie dont elle a besoin pour produire mais aussi chauffer et éclairer les bâtiments. Burger fournit toujours des accessoires à l’industrie textile, mais dépanne aussi les métiers à bras encore nombreux dans les fabriques de la vallée et tente de se diversifier, notamment dans le secteur de la papete-rie. Quand Raymond Burger, représentant de la quatrième génération, arrive aux commandes en 1945, l’affaire familiale emploie une grosse vingtaine de salariés.

Raymond est ingénieur, il s’emploie à moderniser la petite usine et à diversifier sa production : Burger fabrique d’abord des bancs de bois en rondins qui connaîtront le succès bien au-delà des frontières régionales puis, dans les années 1960, des palettes, des caisses et des élé-ments de coffrage. À l’étroit dans ses vieux locaux de Sainte-Marie-aux-Mines, Burger déménage en 1976 ses activités de scierie, d’emballage et de charpente dans la nouvelle zone artisanale de Bois-L’Abesse à Lièpvre. Fraîchement émoulu de l’École du bois, Bertrand Burger fait son entrée dans l’entreprise en 1979. Il représente la cinquième génération qui va tout bouleverser. « Mon père était un vrai créatif et avait lancé beaucoup de pistes, sans pouvoir toujours les exploiter, explique-t-il. Quand je suis arrivé, les secteurs traditionnels de l’activité étaient en déperdition totale. J’ai été obligé de trouver un nouveau créneau. D’une certaine manière, ce fut une chance ».

Le marché des produits en kit

Ce nouveau créneau, ce sera la fourniture de produits en kit pour les grandes surfaces du bricolage : « C’était un

secteur en plein développement dans les années 1980 et qui nous demandait simplement d’adapter des produits que nous fabriquions déjà ». Burger se lance donc dans la production de balustrades (le produit-phare alsacien qui s’imposera dans toute la France), clôtures, rampes, auvents. La menuiserie s’installe en 1986 dans deux nou-veaux bâtiments de 3000 m², le bureau d’études est infor-matisé et l’outil industriel modernisé. Le chiffre d’affaires s’envole. Bientôt référencé par les grandes enseignes internationales du bricolage, Burger élargit sa gamme en y ajoutant marquises, appentis, vérandas, escaliers esca-motables, poutres Clip’s.

De cette période de bouleversement, Bertrand Burger retient qu’il a « appris à faire de la reconversion ». Il lui a fallu apprendre à supprimer certaines activités à bout de souffle mais sans sacrifier le personnel. Après avoir tout essayé pour la sauver, il se résout ainsi à abandonner la scierie en reconvertissant les salariés concernés dans d’autres métiers de l’entreprise. De la même façon, la fabrication de charpente de type « fermette » (charpente industrialisée avec connecteurs métalliques) est reconver-tie en production de charpente traditionnelle mais conçue par ordinateur et fabriquée avec des machines à com-mande numérique. Cela permet aux salariés de l’atelier mécanique de se former à la conduite de machines à commande numérique, un savoir-faire qui va s’avérer très précieux dans l’évolution ultérieure de la production.

Burger conforte sa reconversion dans le marché du bri-colage par de la croissance externe. La PME de Lièpvre rachète Bois Saint-Guérin, un spécialiste savoyard de la balustrade, en 1992 puis l’année suivante une division de Macc SA qui fabrique des escaliers escamotables. Une filiale de vente est créée en Italie. Quand Bertrand

« Mon père était un vrai créatif et avait lancé beaucoup de pistes, sans pouvoir toujours les exploiter.»

L ’ e x c e L L e n c e e n A L s A c e

Page 6: "L'Excellence en Alsace" • BURGER & cie

76

> Fabrication, pose du bardage bois et chargement d’un mur d’une maison ossature bois

« Faire descendre les responsabilités, revenir à la base, au bon sens, retrouver les fondamentaux. »

Burger devient PDG en 1995, la société emploie une cinquantaine de salariés et réalise un chiffre d’affaires de 48 millions de francs, dix millions de plus que douze ans plus tôt. Son périmètre s’élargit encore en 2003 avec la reprise de Boivin, un fabricant savoyard de garde-corps. En 2006, une filiale est créée en Roumanie, à Resita, par la reprise d’une entreprise locale qui devient Burgerom et se spécialise dans les produits à faible valeur ajoutée. Deux ans plus tard, Burger poursuit sa percée en Europe de l’est en créant une joint-venture, Vabudo, avec un partenaire de longue date, l’entreprise danoise Dolle, et le propriétaire d’une scierie-boissellerie locale. À la fin des années 2000, deux nouvelles acquisitions renforcent l’offre de Burger dans l’univers du jardin, de la terrasse et des vérandas : Jardi Ouest, qui fabrique en Pologne puis distribue dans toute l’Europe, et Jardipolys dont les produits sont surtout distribués en jardinerie.

La nouvelle révolution booa

Mais pour réussie qu’elle soit, la reconversion dans le secteur du bricolage s’avère assez vite fragile. « Au milieu des années 2000, les femmes entrent dans le monde du bricolage et la déco prend le pouvoir », résume Bertrand Burger. Cette révolution culturelle « venue du nord », dont Ikea est l’une des expressions, met à mal les produits traditionnels de Burger qui décide de s’engouffrer dans cette brèche pour ne pas être marginalisé. La gamme de produits est complètement revue, le métal fait son appari-tion au côté du bois et le design moderne s’impose. C’est à ce moment que naît l’idée de fabriquer une maison simple, aux lignes épurées. En 30 ans, Burger a en effet appris à marier trois métiers : la menuiserie, la charpente

et la mécanique. Trois métiers qui lui permettent, à partir de 2007, de lancer le programme « booa », celui d’une « maison HQE (haute qualité environnementale) à prix abordable », à qui une équipe complète est dédiée. Bertrand Burger, qui a embauché un directeur général, peut se consacrer à 100 % à ce nouveau projet.

L’entreprise conçoit et réalise l’ossature-bois des maisons, le bardage, les menuiseries extérieures et les terrasses, confiant le reste à des sous-traitants partenaires. Le concept booa d’une maison 100 % modulable, fabriquée en usine sur une ligne robotisée et assemblée hors d’eau en une journée (!) séduit rapidement. De la wood3 (trois pièces sur un niveau, 63 m² habitables) à la noov6 (six pièces sur deux niveaux, 187 m² habitables), booa est devenu un véritable système d’habitation design et évolutif. Il sait au besoin transformer la maison en espace de bureau et un premier éco-quartier d’une quarantaine de maisons booa est en gestation à Colmar. booa veut « faire rimer écologie et esthétique » et « démocratiser le design ». Capable de fabriquer 2,5 maisons par semaine sur sa chaîne roboti-sée, Burger est déjà le leader de la maison à ossature bois en Alsace et ambitionne de prendre la première place en France à l’horizon 2020. booa – avec un b comme « beau », deux o comme « osé » et « original » et un a comme « astu-cieux » – veut devenir « une marque leader qui fait rêver ».

Les maisons booa représentent une évolution stratégique dans l’histoire de Burger. Car elles ont fait entrer l’entre-prise de plain pied dans l’univers du « B to C » - com-prendre « Business to consumer »- où l’entreprise s’adresse directement à son client final. Certes, l’entreprise de Lièpvre vit toujours majoritairement du « B to B » (« Business to Business »), à savoir de la fourniture de produits aux

booa veut « faire rimer écologie et esthétique » et « démocratiser le design ».

L ’ e x c e L L e n c e e n A L s A c e

Effectif : 150 personnes dont 135 à LièpvreUne filiale roumaine de 30 personnes et une joint-venture avec deux partenaires en Ukraine

Chiffre d’affaires : 50 millions d’euros en 2014  dont 40 millions dans le secteur du bricolage,  

du jardin et du négoce, et 10 millions dans les maisons de marque booa

> Maison ossature bois booa

grands distributeurs du bricolage et du jardin, mais elle marche désormais sur deux jambes et entend équilibrer ses deux grands univers de production. Avec toujours le désir de conforter la production locale : « Si je ne peux plus produire sur place, alors ce métier ne m’intéresse plus », affirme Bertrand Burger.

« Revenir à la base, au bon sens »

L’évolution est tellement essentielle que le patron de Burger, après une parenthèse politique lors des élections municipales de 2014 à Colmar, s’emploie à restructurer complètement le système de management de l’entreprise.

Comme pour la fabrication des maisons booa, il veut simplifier, épurer l’organisation. Exit les services par fonc-tion, l’entreprise est désormais divisée en trois grands pôles ayant chacun un patron: la production, le B to B (bricolage-jardin) et le B to C (maisons). Plus une fonction transversale (achats, finances, ressources humaines) bap-tisée « Do it ». Au-delà de cette réorganisation, l’enjeu est surtout de « faire descendre les responsabilités, revenir à la base, au bon sens, retrouver les fondamentaux ». Et les fondamentaux, ce sont les hommes, les femmes de l’entre-prise qui tous « sont déjà patrons de leur vie » et à qui il faut « donner les clés pour que chacun puisse comprendre et agir par lui-même ». Plus que jamais, l’aventure Burger se poursuit.

Page 7: "L'Excellence en Alsace" • BURGER & cie

76

> Fabrication, pose du bardage bois et chargement d’un mur d’une maison ossature bois

« Faire descendre les responsabilités, revenir à la base, au bon sens, retrouver les fondamentaux. »

Burger devient PDG en 1995, la société emploie une cinquantaine de salariés et réalise un chiffre d’affaires de 48 millions de francs, dix millions de plus que douze ans plus tôt. Son périmètre s’élargit encore en 2003 avec la reprise de Boivin, un fabricant savoyard de garde-corps. En 2006, une filiale est créée en Roumanie, à Resita, par la reprise d’une entreprise locale qui devient Burgerom et se spécialise dans les produits à faible valeur ajoutée. Deux ans plus tard, Burger poursuit sa percée en Europe de l’est en créant une joint-venture, Vabudo, avec un partenaire de longue date, l’entreprise danoise Dolle, et le propriétaire d’une scierie-boissellerie locale. À la fin des années 2000, deux nouvelles acquisitions renforcent l’offre de Burger dans l’univers du jardin, de la terrasse et des vérandas : Jardi Ouest, qui fabrique en Pologne puis distribue dans toute l’Europe, et Jardipolys dont les produits sont surtout distribués en jardinerie.

La nouvelle révolution booa

Mais pour réussie qu’elle soit, la reconversion dans le secteur du bricolage s’avère assez vite fragile. « Au milieu des années 2000, les femmes entrent dans le monde du bricolage et la déco prend le pouvoir », résume Bertrand Burger. Cette révolution culturelle « venue du nord », dont Ikea est l’une des expressions, met à mal les produits traditionnels de Burger qui décide de s’engouffrer dans cette brèche pour ne pas être marginalisé. La gamme de produits est complètement revue, le métal fait son appari-tion au côté du bois et le design moderne s’impose. C’est à ce moment que naît l’idée de fabriquer une maison simple, aux lignes épurées. En 30 ans, Burger a en effet appris à marier trois métiers : la menuiserie, la charpente

et la mécanique. Trois métiers qui lui permettent, à partir de 2007, de lancer le programme « booa », celui d’une « maison HQE (haute qualité environnementale) à prix abordable », à qui une équipe complète est dédiée. Bertrand Burger, qui a embauché un directeur général, peut se consacrer à 100 % à ce nouveau projet.

L’entreprise conçoit et réalise l’ossature-bois des maisons, le bardage, les menuiseries extérieures et les terrasses, confiant le reste à des sous-traitants partenaires. Le concept booa d’une maison 100 % modulable, fabriquée en usine sur une ligne robotisée et assemblée hors d’eau en une journée (!) séduit rapidement. De la wood3 (trois pièces sur un niveau, 63 m² habitables) à la noov6 (six pièces sur deux niveaux, 187 m² habitables), booa est devenu un véritable système d’habitation design et évolutif. Il sait au besoin transformer la maison en espace de bureau et un premier éco-quartier d’une quarantaine de maisons booa est en gestation à Colmar. booa veut « faire rimer écologie et esthétique » et « démocratiser le design ». Capable de fabriquer 2,5 maisons par semaine sur sa chaîne roboti-sée, Burger est déjà le leader de la maison à ossature bois en Alsace et ambitionne de prendre la première place en France à l’horizon 2020. booa – avec un b comme « beau », deux o comme « osé » et « original » et un a comme « astu-cieux » – veut devenir « une marque leader qui fait rêver ».

Les maisons booa représentent une évolution stratégique dans l’histoire de Burger. Car elles ont fait entrer l’entre-prise de plain pied dans l’univers du « B to C » - com-prendre « Business to consumer »- où l’entreprise s’adresse directement à son client final. Certes, l’entreprise de Lièpvre vit toujours majoritairement du « B to B » (« Business to Business »), à savoir de la fourniture de produits aux

booa veut « faire rimer écologie et esthétique » et « démocratiser le design ».

L ’ e x c e L L e n c e e n A L s A c e

Effectif : 150 personnes dont 135 à LièpvreUne filiale roumaine de 30 personnes et une joint-venture avec deux partenaires en Ukraine

Chiffre d’affaires : 50 millions d’euros en 2014  dont 40 millions dans le secteur du bricolage,  

du jardin et du négoce, et 10 millions dans les maisons de marque booa

> Maison ossature bois booa

grands distributeurs du bricolage et du jardin, mais elle marche désormais sur deux jambes et entend équilibrer ses deux grands univers de production. Avec toujours le désir de conforter la production locale : « Si je ne peux plus produire sur place, alors ce métier ne m’intéresse plus », affirme Bertrand Burger.

« Revenir à la base, au bon sens »

L’évolution est tellement essentielle que le patron de Burger, après une parenthèse politique lors des élections municipales de 2014 à Colmar, s’emploie à restructurer complètement le système de management de l’entreprise.

Comme pour la fabrication des maisons booa, il veut simplifier, épurer l’organisation. Exit les services par fonc-tion, l’entreprise est désormais divisée en trois grands pôles ayant chacun un patron: la production, le B to B (bricolage-jardin) et le B to C (maisons). Plus une fonction transversale (achats, finances, ressources humaines) bap-tisée « Do it ». Au-delà de cette réorganisation, l’enjeu est surtout de « faire descendre les responsabilités, revenir à la base, au bon sens, retrouver les fondamentaux ». Et les fondamentaux, ce sont les hommes, les femmes de l’entre-prise qui tous « sont déjà patrons de leur vie » et à qui il faut « donner les clés pour que chacun puisse comprendre et agir par lui-même ». Plus que jamais, l’aventure Burger se poursuit.

Page 8: "L'Excellence en Alsace" • BURGER & cie

Éditi

ons

du S

igne

- 1

rue

Alfr

ed K

astle

r - B

P 10

094

– Ec

kbol

shei

m -

6703

8 ST

RASB

OU

RG C

EDEX

Tél :

+33

(0) 3

88

78 9

1 91

- Fa

x : +

33 (0

) 3 8

8 78

91

99 -

ww

w.e

ditio

nsdu

signe

.fr -

emai

l : in

fo@

editi

onsd

usig

ne.fr

Tiré

à p

art d

e l'o

uvra

ge «

L'ex

celle

nce

en A

lsace

- Le

sav

oir-f

aire

des

ent

repr

ises »

.

BURGER & CieZone Industrielle Bois l’Abbesse – 68660 Lièpvre

Tél : 03 89 58 91 21 – [email protected] www.burger.fr

 Maisons booa 

Tél : 03 89 58 45 00 – [email protected]