L'Hebdo des socialistes n°759 - Spécial Conseil national

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  • 8/10/2019 L'Hebdo des socialistes n759 - Spcial Conseil national

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    1,5

    N759DU 13AU 19 DCEMBRE 2014

    10, rue de Solfrino75333 Paris Cedex 07Tl. : 01 45 56 77 52

    [email protected]

    DIRECTEUR DE LA RDACTIONET DIREC-TEUR DE LA PUBLICATION Sarah ProustCO-DIRECTRICE DE LA PUBLICATIONFlorence Bonetti RDACTRICE EN CHEF Sarah Nafti MAQUETTEFlorent Chagnon (79 44) FLASHAGE ET IMPRESSIONPGE (94)Saint-Mand

    N DE COMMISSION PARITAIRE:0114P11223 ISSN127786772Lhebdo des socialistes est ditpar Solf Communications,tir 29 000 exemplaires

    Moderniser

    notre faonde fonctionner

    P

    hotosPhilippeGrangeaud

    dess

    ocialistes

    SPCIAL CONSEIL NATIONAL

    AGENDA

    1erfvrier 2015Rassemblementdes secrtairesde sections

    14 janvier 2015Vux la pressede Jean-ChristopheCambadlis

    Le Conseil national qui s'est tenu samedi 13 dcembre a permisl'adoption du rapport prsent par Christophe Borgel sur larorganisation du parti. Il prvoit notamment de simplifier l'adhsion,de renforcer la formation des militants, mais aussi de revoir les

    outils de communication en misant sur le net, par le biais notammentd'une web TV. Le PS va aussi organiser sept forums thmatiquesafin de renouer avec la socit civile. Nous voulons largir le partiet s'adresser tous ceux qui sont autour de nous. , en particulieraux 800 900 000 sympathisants. , a expliqu Jean-ChristopheCambadlis. Le Conseil national a galement valid le calendrier quimne au Congrs de Poitiers, du 5 au 7 juin : dpt des contributionsle 7 fvrier, vote sur les motions le 21 mai, lection du premiersecrtaire le 28 mai.

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    LES INTERVENTIONS

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    Chers amis, chers camarades, je vais tre extr-mement rapide. Je suis vraiment dsol, moi aussi

    jaurais aim rpondre beaucoup dinterventions,interventions trs intressantes mais l'Assemblenationale va nous fermer la lumire si on est troplong et il faut quand mme voter.Quatre mots. Premirement, nous fliciter collecti-vement du rsultat des Etats gnraux. Souvenez-vous que lorsque nous avons initi ce processus in-teractif avec nos militants, on nous avait pronostiquune explosion en vol, une incapacit de discuter surle fond, une situation qui devait tre la prfigurationdun congrs qui sera le couteau entre les dents.Bien. Je voudrais remercier nouveau GuillaumeBachelay pour le travail quil a accompli mais onne peut pas dire que nous en soyons arrivs cette

    situation. La seule violence que jai connue lors desEtats gnraux, elle est noter, tout le monde devraitlavoir en tte, cest le fait que pour la premire foisdepuis 30 ans, les plus anciens sen souviendront,une runion dun parti rpublicain a t attaque coup de barre de fer, de billes dacier, des cama-rades ont t blesss et que ceci est une indicationde la situation politique, il faut lavoir en tte.

    La deuxime phrase que je voudrais dvelopper :cest le fait que notre camarade Olivier Girardin, jevoudrais le fliciter pour laction quil a mene, luidire que les propos quil a tenus ntaient pas durs,ils taient mme dune trs grande lgance, unegrande intelligence politique et quand on pense cequil pense et quon est dans un combat aussi diffi-cile, la manire dont il sest exprim visait notre in-trt gnral, et je crois que nous pouvons lapplau-

    dir. Lui dire que nous sommes daccord : cest labataille du sens. Le sens, ce nest pas simplementun certain nombre de mesures gouvernementales,mme si elles peuvent y concourir. Le sens, cestla capacit de notre formation politique fixer undestin collectif la gauche et la France. Et vi-demment, la formulation actuelle qui est : la droitea chou, la gauche a chou et donc le Front natio-nal est en capacit dindiquer un autre chemin estredoutable, dautant que notre lectorat sabstient.Jindiquerai aussi que notre lectorat ne sabstientpas simplement, et ayons a en tte aussi tous en-semble, pas simplement parce quil serait dubita-tif ou en colre ou en rflexion par rapport tel outel aspect de la politique gouvernementale. Mais ilsabstient aussi parce quil ne voit pas dans la so-

    cit actuelle la perspective porte par lensembledes forces de gauche. Il sabstient parce que, aussi,lensemble des forces de gauche sont extrmementdivises, parce que le mouvement syndical est an-mi, parce quil ny a plus de dynamiques telles quenous avons pu les connatre dans la priode prc-dente.

    Et que ceci doit tre un des lments que nous de-vons reconstruire. Il ny a pas dautre parti gauchequi puisse le faire. Cest au Parti socialiste dtre encapacit doffrir cette perspective. Pour cela, il fauttre clair sur les objectifs, jen suis bien conscient, ilfaut avoir des marqueurs de gauche, videmment,mais il faut tre aussi trs unis et trs responsables.Troisime point que je voulais aborder, cest, biensr, le sujet du jour, et remercier Christophe Borgelpour le travail accompli avec l'ensemble des res-

    JEAN-CHRISTOPHE CAMBADLIS

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    ponsables du parti sur la question de lorganisation.Mes camarades, il ne faut pas couper lorganisationde lorientation, vieux dbat jen suis parfaitementconscient, mais la question de lorganisation estune question en tant que telle. Ce que nous es-sayons de faire, cest de moderniser notre manirede fonctionner, la rendre tout la fois plus efficace,plus connecte et plus transparente. Je suis peuprs persuad que cest ce que nous demande len-semble de nos militants. Je suis mme persuadque dans le moment que nous traversons, qui estextrmement difficile, o nous avons un rapportdans la population extrmement faible en termeslectoral, voire dadhsion notre politique. Jepense mme que dans cette priode, nous pouvonsrecruter. On ne peut pas concevoir le fait de recruterque dans des priodes dextension ou de conqutesociale. Il faut aussi tre capable de recruter dansdes moments de reflux. Et pour cela, il faut sendonner les moyens.

    Enfin, avant-dernire question, il ntait pas anor-mal que les camarades abordent, dans notre dbatdu Conseil national, si nous le faisons tous les mois,ou si nous essayons davoir un rendez-vous tous lesmois, cest pour cela, les questions de la situationpolitique et ce que nous allons avoir devant nousdans les semaines et les mois venir. Nous avonsdevant nous, pas simplement la loi dite Macron,

    jen dirais un mot, mais nous avons devant nousles lections dpartementales, nous avons devantnous un congrs, nous avons devant nous des lec-tions rgionales. Donc une poque et une priodepolitique extrmement denses, qui ncessitera, jecrois, lnergie de chacun et la plus grande clartpolitique.

    Sur la question de la loi dite Macron, je crois quandmme quon nest pas hors-sol, chers cama-rades. On prend soin au bureau national, et je saisque cest fastidieux et que parfois les camaradessassoupissent, mais quand mme, on prend soinau bureau national, tout la fois de discuter desquestions fondamentales mais en mme tempsdessayer de dfinir ce quest lorientation du parti.Or, chers camarades, le Parti socialiste a adopt unmmorandum sur la loi dite Macron. Dans ce m-morandum, qui est port par Karine Berger, celui-

    ci a t rendu public. Il exprime un certain nombrede positions. Moi, je veux bien que lon critique lapolitique gouvernementale mais on doit le faire partir de la position du parti, pas le faire simplementcomme si le parti tait en de de la main. Quest-ce que dit ce texte ? Il dit des choses extrmementsimples. Dabord, il commence par vouloir enrichirle texte gouvernemental avec une modernisationindispensable des conseils de surveillance. Cenest pas un marqueur de gauche, a ? Deuxime-ment, il dit : mme si des volutions au cas par cassont utiles, le travail du dimanche doit demeurerlexception et ouvrir droit dans tous les cas com-pensation. Ce n'est pas ce qui nous rassemble ? Etalors ? Il ny a pas une discussion au Parlement ?Est-ce quaujourdhui, on peut dire cette tapeque tout est boucl ? Ou est-ce quil faudrait dire :la position du parti est la bonne et nous demandons

    l'ensemble des parlementaires dagir sur cetteposition-l pour quil y ait une volution, pour quecette loi soit amliore, et parce que nous voulonsun compromis et nous voulons que ce soit vot la fin dans le sens de ce que pense le Parti socia-liste ? Parce que, chers camarades, personne dansle Parti socialiste ne demande dabroger le travaille dimanche. Je nai pas entendu a. Personne nedemande dans le Parti socialiste dtendre le travaildu dimanche lensemble des salaris. Personne.Donc nous sommes l dans ce que daucuns, et jene veux pas les citer, parce que je ne veux pas quilssoient dans une situation difficile, mais ce que cer-tains ont dit cette tribune, il sagit, au cas par cas,dans des domaines particuliers, voir les Champs-Elyses ou autres, de pouvoir avoir des possibilitsqui, je lai dit, sont, dans le texte, trop importantesmais qui peuvent tre possibles pour louverture ledimanche. Moi, je ne fais pas de cette question-lle partage des eaux entre la gauche du parti et ladroite du parti sur le nombre de dimanches.

    Ce qui mintresse au bout, cest que prcisment,si a souvre, quil y ait des garanties pour l'en-semble des salaris, quil y ait des repos compen-sateurs, quil y ait des avances sociales, cest aqui mintresse, et cest a qui permettra au Partisocialiste davancer. Mais, je le dis trs clairement,chers camarades, les annes venir, les deux ans venir seront, mon avis, des annes importantes sinous russissions obtenir dans laction gouverne-mentale un certain nombre de projets de loi. Jai dit,

    je lai dfendu, lors des Etats gnraux, je le redirai,je souhaite que ce soit le coeur de notre congrs. Ilfaut que, dans les deux annes venir, il y ait deslois qui dmontrent que le Parti socialiste combatrellement les ingalits. Et de ce point de vue, jenai rien retrancher ce qua dit Olivier Girardinsur le sens du combat par les ingalits. Cest lesens exact du combat socialiste.

    Enfin, une seule phrase, notre camarade dIndre-et-Loire a parfaitement raison, ce qui est en trainde se passer est trs dangereux. Nous avons nosdbats, lvidence, mais il y a quelque chose quipose un gros problme sur les lections dparte-mentales, cest le fait que nos partenaires sont entrain de refuser, bien souvent, les ngociations pour

    avoir des positions communes lors des lectionsdpartementales. On voit ce que a donne dansces cas-l : 12,5% des inscrits, nous ne les auronspas. Et nous allons nous auto-liminer lors de ceslections. Ce ne serait pas grave si chaque fois centait pas le Front national qui prendra notre place.

    Et deuximement, quand nos partenaires, PC etVerts, disons-le, rflchissent un accord pourpouvoir nous battre lors de ces lections. Je dis quefixer comme objectif quune partie de la gauchebatte une autre partie de la gauche, eh bien, onparlait de priode historique, on verra que cetteattitude de division de la gauche ou de concurrenceentre la gauche est ou aura t un des lments dela monte irrsistible du Front national. Merci.

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    Chers camarades, cher Jean-Christophe., peude semaines nous sparent de notre prcdentconseil national mais une activit importante lesa cependant rythmes.

    Lactualit internationale a suscit chez chacuneet chacun dentre nous des sentiments contras-ts. Il y a eu la joie immense lannonce, mardidernier, de la libration, aprs trois ans de d-tention, de notre compatriote Serge Lazarevic,le dernier de nos compatriotes retenus en otagedans le monde.

    Il y a eu lhorreur. Lhorreur il y a peu dun mois,aprs lassassinat par Daech de Peter Kessing,militant humanitaire amricain g de 26 ans.

    Leffroi aprs lattentat qui a frapp linstitut fran-ais dAfghanistan, Kaboul, ctait avant-hier. Etpuis lespoir, aussi, avec la transition dmocra-tique qui est engage au Burkina Faso. Et puis laconfiance en la vitalit de la francophonie dansla mondialisation, constate lors du sommet deson organisation internationale. La confiancedans lunit linguistique et la diversit cultu-relle qui font la richesse de lespace francophonedont tmoigne llection la tte de lOIF deMichalle Jean, Canadienne dorigine hatienne,premire femme occuper cette responsabilit.

    La situation au Proche Orient a galement appelnotre mobilisation. Amis du peuple isralien etdu peuple palestinien, les socialistes dfendentde longue date la solution des deux Etats avecIsral vivant aux cts dun tat palestinien

    viable et dmocratique. Cest pourquoi, ctaitle 2 dcembre, nous nous sommes flicits deladoption par l'Assemble nationale de la r-solution propose par notre groupe, invitant legouvernement franais reconnatre ltat dePalestine. Une dclaration du bureau national lerappelle : cette rsolution sinscrit dans la volon-t constante davancer vers la paix et la rcon-ciliation entre Israliens et Palestiniens, fondesur lexistence de deux Etats souverains et dmo-cratiques vivant cte cte en paix et en scuritsur la base des lignes de 1967 avec Jrusalemcomme capitale, conformment aux rsolutionsdes Nations unies. Je termine la citation de notrecommuniqu.

    La relance du processus de paix laquelle sou-haite contribuer cette rsolution. Acte dhumilit,de gravit, de responsabilit qui est indispen-sable tant la situation, et chaque jour, hlas, leconfirme, semble aujourdhui bloque. Et commele dit Laurent Fabius la tribune de l'Assemblenationale : nous savons les ravages que crent,des deux cts, et ailleurs, labsence de perspec-tives concrtes de solutions. La srie dattentatsqui ont tu ou bless des civils israliens Jru-salem et Tel-Aviv, actes ignobles que nous avonsfermement condamns, ainsi que la mort du mi-nistre palestinien Ziad Abu En, jeudi dernier, ensont de tragiques illustrations.

    Et puis il y a l'Europe. Nous lcrivions le moisdernier dans le mmorandum rdig par notresecrtaire national, notre camarade Philippe

    GUILLAUME BACHELAY

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    Cordery, pour viter la dflation qui pend au nezdu continent, il est urgent dagir et dagir vite. Leplan dinvestissements labor et prsent par lacommission europenne, 315 milliards deuros,est un premier pas satisfaisant, mais insuffisant.Premier pas satisfaisant, et il faut le dire, et nouslavons dit, car la priorit donne la transi-tion nergtique, au numrique, la recherche,constitue une avance positive. Et ctait dail-leurs une demande, une conqute des socialisteset des socio-dmocrates europens. Mais sonmontant global et la part des ressources pu-bliques mobilises demeurent trop faibles tandisque la part de redploiement de certains crditsbudgtaires utiliss pour ce plan, elles, est tropforte. Reste quil sagit dune volution relle quisigne que la page des annes Barroso ce tourneenfin, que la rorientation des politiques euro-pennes en faveur de la croissance, de lemploi,de lavenir que le prsident de la Rpublique portedepuis 2012 auprs de nos partenaires et des

    institutions communautaires, cette rorientationgagne du terrain. Je note au passage que la partsupplmentaire que chaque tat apportera aufonds dinvestissements cr ne sera pas priseen compte dans le calcul de ses dficits. Ctaitdonc possible comme nous sommes quelques-uns lcrire et le dire depuis quinze ans. Mais ilfaut aller plus loin, plus fort, plus vite et surtoutne pas relcher leffort car dj des tentationset mme des tentatives de faire machine arrirese manifestent. En tmoignent, notamment, lespropos absolument inadmissibles du commis-saire europen Oettinger qui, charg du num-rique, ne doit pas connatre dautres langagesque binaire. Il nest pas le seul responsable enEurope, disons le seul responsable ordo-libral,pour faire court et diplomatique, stre autorisces derniers temps donner des leons aux Etatsqui composent lUnion. Lisez lentretien ce matinmme dans le Figaro, dans les pages saumon,du prsident de la Bundesbank, qui sen prend la politique montaire, pourtant offensive, rac-tive, dcid par Mario Draghi avec le soutien dela France.

    Ces doctes docteurs en doctrine devraient savoir,analysant de prs les rsultats de la croissance

    ces derniers trimestres, quaucune nation parmiles 28 ne sen sortira dans les autres ni contreles autres. Ils devraient aussi, dans leurs rappelsdes rgles qui doivent, cest vrai, tre respectes,dune part, tenir compte de la conjoncture, et delautre part, ne pas oublier que parmi les rglescommunes respecter dans lUnion, celle quidoivent sappliquer aux Etats ralisant des exc-dents extrieurs excessifs, ces rgles-l, aussi,doivent tre respectes.La seule voie en Europe, la seule voie pour lEu-rope, cest la solidarit et elle passe notammentpar, nous lavons crit, nous lavis dit, nous nousmobilisons pour cela, socialistes franais, avecnos camarades parlementaires europens, pardes investissements concrets et rapides dans lesterritoires, la mise en place dune taxe ambitieuse la hauteur sur les transactions financires, une

    lutte implacable contre lvasion fiscale, une fis-calit qui taxe les profits l o ils sont raliss,en particulier dans l'conomie digitale, ainsi quedes programmes industriels et de recherchepartags qui permettent, linstar dAriane 6, ouce que nous avons vu avec la sonde Rosetta, lessuccs europens de demain. Sur tous ces chan-tiers, la France est lavant-garde.La France, justement, et son redressement, in-dispensable, dans toutes ses dimensions, indis-sociables, pour lequel nous devons agir et russiralors que nos concitoyens, nous le savons, sonten attente de rsultats et de repres. Et la lgis-lative dans lAude, notre camarade Olivier Girar-din a port nos couleurs, en est une illustration.

    Pour nous, le redressement du pays passe parlinvestissement dans l'ducation et la jeunesse.La refondation de lcole donne de premiersrsultats, comme tu las soulign, Colombe.Le nombre de places ouvertes aux diffrents

    concours de professeurs, le nombre dtudiantsqui sy inscrivent augmenteront sensiblement en2015. Autre ralit, llaboration dun plan ambi-tieux contre le dcrochage scolaire et lannoncepar le Premier ministre, ctait au congrs desmaires, de la prennisation au-del de 2015-2016du fonds damorage ddi au dveloppementdes activits pri-scolaires qui sera un fonds desoutien aux communes.

    Ces avances, qui font cho dautres, prioritau primaire, le dispositif plus de matres que declasses, le recrutement, jen ai parl, les emploisdavenir professeurs, l'accompagnement deslves en situation de handicap, la morale laque,en attendant dautres volutions qui concernentles programmes ou lducation prioritaire dont larforme ncessaire par lexplication et la concer-tation. Nous devons les porter, car quand on estsocialiste, mes camarades, lcole, cest le pre-mier sujet, le premier projet, le premier budget.Et dautres progrs sont engags, nous lavonsvoqu dans le mois qui vient de scouler : lanouvelle carte des rgions a t vote ici mme lAssemble, il y a quelques jours, couple la loi sur les mtropoles et celle prochaine surles comptences, elle doit tablir une architec-

    ture territoriale plus cohrente, plus adapte auxdfis de la mondialisation, conjuguant la solida-rit, la proximit, lefficacit, selon le mot dordreque, dans son mmorandum concernant ce sujet,notre parti a affirm. Et ce triptyque doit conti-nuer, je le dis, dinspirer le gouvernement et nosparlementaires lors des prochaines discussionsrelatives aux collectivits territoriales.

    Nous avons aussi soulign les chiffres encoura-geants en matire de scurit, qui commencent traduire dans les territoires, auprs de nosconcitoyens, nos choix budgtaires qui ont stop-p, enfin aprs dix ans de politiques de droite,la diminution des effectifs et accru, commencdaccrotre, les moyens mis la disposition despoliciers, des gendarmes, des magistrats, pourquils puissent accomplir leurs missions.

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    Dans le mme temps, plusieurs mesures de jus-tice sociale ont t prises. Jen voque deux trsrapidement. La prime dactivit dabord. Noussommes nombreux la proposer depuis plu-sieurs annes, qui se substituera le 1er janvier2016 la prime pour lemploi et au RSA activit.Elle sera perue par les travailleurs aux revenusmodestes, sans dcalage dun an et elle intgre-ra, cest une innovation que je souligne, qui estimportante, les travailleurs de moins de 25 ans.Pour lutter plus efficacement contre la pauvretdes jeunes actifs, notamment, cette mesure estune mesure trs importante. Et lautre dcision,cest la reconduction de la prime de Nol pourles bnficiaires du RSA, pour nos concitoyensallocataires des minima sociaux, elle marquelexpression de la solidarit nationale pour lesplus fragiles.

    Nous avons aussi pris position ces derniressemaines, et mme ces derniers jours, dans le

    dbat public, en particulier dans le champ co-nomique et social, aux organisations patronalesqui ont initi des dfils contre laction du gou-vernement et de la majorit. Nous avons rappella ralit et la ncessit pour les reprsentantsdu patronat dtre la hauteur du moment, lahauteur de leffort consenti par la nation, pour lacomptitivit et la monte en gamme indispen-sable de nos entreprises, la hauteur de la me-nace dflationniste en Europe, la hauteur desattentes des entrepreneurs et des salaris eux-mmes, et puis la hauteur aussi des engage-ments pris par le patronat et ses dirigeants eux-mmes par lcrit ou sur un pins.

    La France a besoin dune conomie partenaire,non dune conomie dadversaire, et a passepar le dialogue social. Les Franais attendent duMEDEF quils soient autour de la table des ngo-ciations avec un stylo, plutt que dans la rue pourdes manifestations avec un sifflet.

    Enfin, comme nous lavons t propos de larforme territoriale, ou du plan europen din-vestissements, notre parti a t force de propo-sition propos du projet de loi sur la croissanceet lactivit, qui a t prsent mercredi dernier.

    En amont, notre secrtaire national l'conomie,Karine Berger, a t rapporteur dun mmoran-dum du parti prsent au secrtariat national,ctait le 25 novembre, puis au bureau national,ctait le 2 dcembre, cest--dire avant le texte.Notre parti y affirme la ncessit de rforme destructure en faveur de la croissance laveur ajou-te pour moderniser le pays, rforme qui favo-rise lgalit daccs, linnovation, la lutte contreles rentes injustifies. Le dbat sur le projet deloi va maintenant sengager sur lensemble deces dimensions, elles sont nombreuses, et surles professions rglementes, sur la protectiondes actionnaires fondateurs de PME, le fonction-nement des conseils de surveillance des entre-prises, lencadrement des rmunrations descadres dirigeants, le dploiement effectif de lanouvelle doctrine de l'tat actionnaire, le travail

    de soire. Le parti a formul ses analyses, sesprconisations ainsi que sur le travail dominical.Et notre premier secrtaire, hier matin encore,a eu loccasion de sexprimer prcisment surle sujet.

    Mes camarades, au cours du mois coul, nousnous sommes mobiliss pour des combats et descauses qui sont au coeur de notre engagementet vous en trouverez trace de ces mobilisationset de ce que je vous ai dit depuis le dbut de monpropos sans le rapport dactivits qui, commechaque fois, vous est remis lentre de notreconseil national. Le combat pour les valeurs, lesvaleurs humaines, les valeurs rpublicaines :cest la lutte contre le racisme et lantismitisme.Et nous avons dit notre indignation, notre tris-tesse, notre colre aussi face lagression donta t victime un jeune couple Crteil, ctait le1er dcembre dernier. Le Premier ministre sestexprim devant la reprsentation nationale, avec

    des mots justes, avec des mots forts et il a ditla dtermination des autorits, rappel quelleavait t dailleurs par le ministre de lIntrieurdimanche dernier Crteil.

    Plusieurs journes ont jalonn ces dernires se-maines qui ont t autant doccasions dexpres-sions et dactions des socialistes : 25eanniver-saire de la convention internationale des droitsde lenfant, le 21 novembre, et cette occasion,Marc Mancel et Kamel Chibli se sont exprimsen notre nom. Lutte contre les violences faitesaux femmes, ctait le 25 novembre, avec ClaudeRoiron, notre secrtaire nationale les a relayes.Plusieurs annonces du gouvernement, 40 ansaprs, nous lavons clbre aussi, la grande loiVeil. Et dans le prolongement de la loi du 4 aotdernier. La journe internationale des personneshandicapes avec le soutien du parti par la voixde Kamel l aussi, l'accessibilit de tous les-pace public, et aux services. Le chef de ltat a euloccasion de sexprimer sur ces enjeux en cl-ture de la confrence nationale sur le handicap,il y a quelques jours. Le 8 dcembre, locca-sion de la journe mondiale pour le climat, nousavons affirm, nous qui sommes co-socialistes,lurgence dagir au plan global, la confrence de

    Lima se prolonge aujourdhui mme, la conf-rence de Paris aura lieu dans un an, et lapportde la loi sur la transition nergtique en France.Autre cause, autre tendard socialiste : la lacit,avec la clbration, ctait le 9 dcembre, de lagrande loi de 1905, sparant ltat et les Eglises,dont lesprit et la lettre doivent prvaloir plus que

    jamais dans la Rpublique.

    Enfin, il y a la confrontation qui est engage avecla droite et lextrme droite. Le mois coul a vulUMP se choisir un prsident. Jean-Christophevoquait samedi dernier, dans son discours declture de nos Etats gnraux, Abrogator, lenouveau chef de lUMP qui veut faire un sort ceque nous construisons : la rforme des rythmesscolaires ou le mariage pour tous. Abrogator,cest exactement cela le programme de Mon-

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    sieur Sarkozy. Abrogator qui est aussi Drgula-tor puisquil veut sacrifier le statut de la fonctionpublique, Fortunator, qui veut supprimer limptsur la fortune et les droits de succession, Cumu-lator puisquil est contre la loi limitant le cumuldes mandats que nous avons voulue.

    Jean-Christophe, notre secrtaire, lui a proposun dbat mais la rponse tarde venir. Et sansdoute Monsieur Sarkozy peine-t-il trouver letemps de rpondre une demande de dbat de-vant les Franais, trop occup quil est stopperou tenter de le faire les querelles de bureau etde stylo entre son numro 3 et sa numro 2, sanumro 2 et son numro 3. Dans la lettre quillui a adress notre premier secrtaire, MonsieurSarkozy trouvera un autre numro, le numro dusige du parti pour pouvoir organiser ce dbat.Bref, nous dnonons Abrogator, et Jean-Chris-tophe attend le Dbator.

    Quant au Front national, notre parti est mobilispour en dcrypter la dmagogie des propositionset btir les outils indispensables, les outils d-mocratiques, les outils militants permettant de lecombattre sur le terrain. Cest le sens du smi-naire qui a t organis fin novembre par notrecamarade Sarah Proust, prolongeant dautresinitiatives et travaux collectifs, qui a t notam-ment loccasion danalyser les six premiers moisde gestion frontiste dans les communes o leparti dextrme droite est en responsabilit. Par-mi quelques-unes de ces dcisions, parce que

    les masques tombent, notons la suppressionsau Pontet de laccs la cantine scolaire sur lesenfants des familles les plus dmunies, la ferme-ture dun centre social Frjus, o trois autresdailleurs ont vu leurs subventions drastiquementdiminuer, linterdiction dun spectacle de danseorientale Cogolin, sans oublier Hayange unegestion qui a dj fait dmissionner une adjointedu maire. La bataille des valeurs, la dconstruc-tion du PRG, le rappel des postures et imposturesde la gestion locale frontiste, et notre action rso-lue pour le redressement du pays : ce sont lesleviers de la bataille dmocratique contre le FNet ses ides.

    Mes camarades, je terminerai en voquant nosEtats gnraux. Ils ont t une russite qui il-lustre plusieurs chiffres : plus de 5 600 contri-butions dposes, prs de 120 000 visites sur lesite Internet, le vote du 3 dcembre lui-mme, laqualit de notre rassemblement samedi dernier

    Paris. Poursuivons donc cette action collec-tive, et comme nous y invitait Jean-Christophe,prenons ces contributions et ces propositions etallons les porter, allons convaincre, en valorisantla dmarche militante participative autant que lacharte de lidentit et ses marqueurs : lco-so-cialisme, la nouvelle croissance, la Rpublique,le progrs. Et puis surtout, en poursuivant cetternovation, notre rnovation, celle de notre orga-nisation, notamment, qui est lun des sujets ins-crits l'ordre du jour de notre conseil national.Bons travaux.

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    Mes chers camarades, ce nest pas dsagrabledentendre chaque dbut de Conseil national,cest une habitude que nous avons reprise avecGuillaume, un rapport dactivits permettant demontrer que de conseils nationaux en conseilsnationaux, le parti ne reste pas inactif. Et ce nestpas dsagrable de voir que, malgr une feuille deroute dense, propose par notre premier secr-taire au mois de juin, malgr une actualit faitedinvestitures dpartementales, une campagneintense autour de la charte des socialistes pourle progrs humain dans les Etats Gnraux, voustes encore nombreux participer ce Conseilnational aujourdhui, beaucoup de premiers f-draux en particulier, malgr les vacances quiapprochent et un premier trimestre relativement

    dense. Et donc, je voulais vous en remercier.Je vais prsenter devant vous le rsultat destravaux qui ont t conduits par lensemble dessecrtaires nationaux fonctionnels, avec des dis-cussions avec un certain nombre de premiers f-draux, de secrtaires de section, sur cette tapequi tait inscrite dans la feuille de route prsen-te par Jean-Christophe au mois de juin dernier,aprs le travail sur lidentit dans le cadre desEtats Gnraux, un travail sur notre fonctionne-ment : rnover pour reconqurir.

    La question de la rnovation nest pas nouvelledans nos dbats. Paul Quils nous disait lorsdune runion lundi soir quel point il avait eu lesentiment de la retrouver rgulirement depuisquil est membre de notre parti, et quel point il

    avait limpression quon remettait rgulirementle mtier sur louvrage. Cette rnovation organi-sationnelle sinscrit dans un contexte particulier,contexte qui est fait la fois dlments conjonc-turels, les fondations et les moyens dactions denotre parti ont t branls, avec des checs auxlections municipales, puis europennes, et dansles lections partielles, une crise conomiqueet sociale qui menace notre capacit vivre en-semble. Des lments que nous connaissons,avec une ralit de lengagement politique diff-rente de celle que nous pouvions connatre il y a20 ou 30 ans. Une ralit mdiatique diffrente,avec des temps qui sont peu compatibles avec lavolont dun parti de construire un raisonnement,de construire une analyse, de construire une com-

    prhension du monde, avec un systme politiqueet social tout entier qui chavire sous la pressiondes mdias. Mais au-del de ces lments plusconjoncturels, nous avons une ralit structu-relle : le Parti socialiste, ce sera le premier pointque nous voquerons dans les cinq points de cerapport, le Parti socialiste na jamais russi, part un moment de bond, qui tait la campagnedes nouveaux adhrents, la veille de notre pri-maire pour dsigner notre candidat llectionprsidentielle de 2007, notre Parti socialiste na

    jamais russi dpasser la ralit dun particonstruit autour de militants classiques, cest--dire de militants qui taient engags en poli-tique en y passant beaucoup de temps dans leursemaine. La question qui nous est pose, cest la fois de rpondre ces raisons conjoncturelles,mais en mme temps cette ralit structurelle

    CHRISTOPHE BORGEL

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    qui est celle de notre parti. Il nous faut repensernotre organisation, celle du Parti socialiste, pourconduire et gagner la bataille culturelle et poli-tique. Avoir un parti en phase avec le temps poli-tique, mdiatique, technologique, un parti ouvertaux Franais, et un partir qui porte en son cur la fois nos militants, nos adhrents. La rnova-tion organisationnelle que nous appelons de nosvux doit prendre en compte un certain nombrede bouleversements de lenvironnement poli-tique. Lmergence, Jean-Christophe la voqu plusieurs reprises, dune ralit politique tripo-laire qui nous sort du face face entre la gaucheet la droite, avec lmergence du Front nationaldans toutes les lections ; une individualisationdu militantisme, une digitalisation des compor-tements mdia ; lvolution de lorganisation ter-ritoriale, la fois celle contenue dans les lois encours de dbat au Parlement, mais avant celle-l, celle contenue dans la monte en puissancedes intercommunalits. Tous ces lments nous

    mettent dans lobligation de repenser une partiede notre fonctionnement, de notre organisation,pour prparer tout la fois les batailles lecto-rales de lanne 2015, la bataille, videmment, de2017 mais je crois que nous devons nous projeter,ds maintenant, dans la bataille de la reconquteen direction des lections municipales de 2020.La premire priorit que nous voquerons, cestla volont de mettre le militant, ladhrent, aucur de la nouvelle organisation. Il sagit dabordde simplifier la procdure dadhsion. Nouslavons fait travers ladhsion sur le Net, maiscombien de personnes adhrent aujourdhui auParti socialiste par Internet et se retrouvent dansla nature durant de longues semaines, de longsmois, voire tout jamais ? Combien de sectionssont confrontes cette ralit dadhrents quiviennent, y compris dans la priode difficile quenous traversons, et puis qui sen vont au bout desix mois, un an, un an et demi ? Nous connais-sons cette ralit du turn-over permanent de nosadhrents. Et donc, il nous faut simplifier cetteadhsion avec une ralit simple : on remplit unbulletin dadhsion, on paie sa cotisation de pri-mo adhrent et on est partir de l adhrent auParti socialiste. Il ny a pas dautre tape. Ce quine veut pas dire que le Parti socialiste se priverait

    de la possibilit de refuser quelquun qui voudraitvenir avec des valeurs contradictoires aux ntres.On renforcera pour cela le rle de notre bureaufdral des adhsions et de notre bureau natio-nal des adhsions. Mais il faut tre capable de semontrer ouvert et donc de simplifier au maximumladhsion vers le Parti socialiste. Il nous faut desmilitants mieux informs, mieux couts, plussouvent consults, rgulirement alerts. Il nousfaut des militants forms et dveloppeurs duParti, et cest pour a que nous mettrons en placedes carnets dadhsion qui permettront chaquemilitant, dans les diffusions sur les marchs, surson lieu de travail, dans les endroits o il est encontact avec dautres citoyens, de leur proposerde rejoindre notre combat. Nous aurons une r-flexion engager sur le cot de ladhsion. Ellea t pose par plusieurs dans les contributions

    aux tats Gnraux qui ont port sur notre vieinterne. Je ne propose pas de la trancher dans unsens ou dans un autre aujourdhui mais de mettreen place un groupe de travail avec des premiersfdraux et des secrtaires de section, qui pour-rait tre pilot par Laurent Grandguillaume,secrtaire national en charge des adhsions au

    Parti socialiste, pour rflchir cette question ducot de ladhsion et faire des propositions dansle cadre de notre dbat de congrs.

    La deuxime priorit, cest la volont dassurerune ouverture permanente vers la socit. Nousle savons : bon nombre de responsables associa-tifs, nationaux, locaux dans nos quartiers, de mi-litants dans les ONG, de militants dans la vie par-ticipative des quartiers, se sentent avec nous unchemin politique commun, une destine politiquecommune. Mais pour des tas de raisons, dsac-cord avec un certain cours des choses, prise dedistance avec une vie interne replie sur elle-

    mme, ils taient il y a encore vingt ou trente ansadhrents de notre parti, ils le regardent avan-cer sans lien rel avec lui aujourdhui. Bien sr,nous les auditionnons quand nous prparons nosprogrammes, en particulier pour llection pr-sidentielle, et chaque fois, nous les entendonsnous dire : Cest sympa de nous auditionner, aserait mieux de reconstruire ensemble un certainnombre de choses. Cest pour a que la propo-sition que nous faisons, cest la mise en place, denon pas six forums, mais sept forums, puisquil ya une proposition supplmentaire qui a t faitepar rapport au rapport que vous avez dans vospochettes, par un certain nombre de camarades.Lide de ces forums, cest non pas davoir desconventions comme on lentend dans notre vieinterne, mais des espaces de dbats qui visent rassembler avec les socialistes toute une sriedacteurs de la socit. Ce seront des espacesde dbat virtuels, sur Internet, mais qui pourrontdonner lieu lorganisation dvnements phy-siques dans les territoires, confrontant des re-gards sur le fond par rapport un certain nombrede questions, confrontant des initiatives locales,des actions locales qui viendront alimenter cesquestions. Et ces premiers forums, vous les avezdans le rapport : lgalit relle, la libert, fra-

    ternit et lacit, la transition cologique, modlesocial, acteurs conomiques et systme produc-tif, les sciences et le progrs, et la question inter-nationale. Pour chacun dentre eux, nous dsi-gnerons un camarade en charge de les animer.Lide nest pas de balayer tous les champs, maissur chacun de ces forums, de structurer avecnous un dbat avec les forces vives de la socit.Deuxime lment dans cette ouverture perma-nente la socit, plus classique, mais qui estun lment classique qui a perdu de sa vigueurdans la vie du parti, cest la remise sur pied defaon srieuse, section par section, fdrationpar fdration, de nos fichiers de sympathisants.La troisime priorit, je passerai dessus rapide-ment, non pas quelle ne soit pas tout fait es-sentielle, cest la priorit la formation pour noscadres et nos militants mais parce que, Aymeric

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    Brhier, notre secrtaire national en charge de laformation interviendra juste aprs mon rapportsur ce sujet-l. Il est tout fait essentiel, mescamarades, ce sujet. Il est essentiel en gnral,il lest en particulier quand notre parti a gagnerla bataille culturelle et politique dans une Francequi se tourne plus vers lidentit que lgalit,dans un monde o le buzz mdiatique tient lieudinformation, et dans une situation dlicate pournotre parti.La quatrime priorit, cest lanimation politiquedu Parti socialiste tous les chelons, et dabord,en commenant par lchelon de nos sections. Ilnous faut remettre en route une runion men-suelle o nos adhrents peuvent se voir. a peutprendre la forme de nos runions de sections,ou une forme articule comme le font un cer-tain nombre de camarades, runion de sectionun mois, runion de circonscription un autremois, runion des militants de lintercommuna-lit le mois suivant. Mais il nous faut retrouver

    ce rendez-vous politique. Il ne sagit pas doppo-ser dans notre rnovation ce que nous allons voirdans la dernire priorit, lensemble de loutil-lage numrique permettant la ractivit nces-saire aujourdhui, nos runions de section.Marie-Nolle Lienemann au cours du Bureaunational faisait ce propos une remarque tout fait juste : la diffrence entre la runion de sec-tion et le fonctionnement des rseaux sociaux,cest que sur les rseaux sociaux on se trouvebien souvent dans lentre soi, dans la runion desection, cest lensemble des adhrents dun ter-ritoire, de faon interclassiste, pour reprendre saformule, qui se retrouvent. Et puis le face--face,Alain Bergounioux le disait au Bureau national :

    cette discussion o les responsables viennentconvaincre, viennent expliquer, viennent donnerdes arguments, viennent nourrir politiquement,comme on disait, est tout fait essentiel. Pourcela, nous enverrons, partir du dbut de lanne2015, chaque mois, lensemble de nos secr-taires de section, un kit mensuel danimation,et chaque trimestre, un dbat du Bureau natio-nal descendra dans les sections. On aurait pu lefaire sur le trait transatlantique ou le faire sur latransition cologique. Et nous aurons ainsi, unefois par trimestre, les sections saisies dun dbatqui viendra au Bureau national et qui alimente-ront la ralit de ce dbat au Bureau national.Nous dvelopperons un rseau national dora-teurs. Bon nombre de camarades dexprience,lus, anciens parlementaires, anciens respon-sables, responsables dans des organisationssyndicales ou associatives, nous disent leur dis-ponibilit, non pas pour tre dans des fonctionsqui leur prennent du temps chaque semaine,

    mais pour se porter une, deux, trois, cinq, sixfois par an dans les territoires pour animer desrunions. Je crois tout fait essentiel de prendreen compte cet lment. Nous dvelopperons desoutils danimation de campagne, des comptesrendus des dcisions prises en Bureau national,et une ouverture sur Internet de notre Conseilnational. Nos secrtaires nationaux deviendrontanimateurs de leur secteur, en articulation avecles adhrents qui auront indiqu leur volont desengager plus particulirement dans cette th-matique. Enfin, la possibilit, pour continuer faire vivre lesprit des Etats Gnraux, pour nosmilitants, de saisir de faon rgulire la directionnationale.

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    Nous aurons rflchir la carte de nos sec-tions et notre organisation dans les territoires.Un groupe de travail sera mis en place, prsidpar Gwenegan Bui, secrtaire national adjoint encharge de la rnovation, avec des premiers fd-raux et des secrtaires de section, nous amnera rflchir sur notre organisation, lie linter-communalit, aux circonscriptions, et la mon-te en puissance de lchelon rgional.

    Dans cette volont danimation politique, je veuxinsister aussi sur le plan territorial de reconquteet de dveloppement. Il y a la dimension que jeviens dvoquer, dont Gwenegan soccupera, etpuis la dimension tout moment de rflchir.Franois Lamy a insist plusieurs reprises, enparticulier dans les villes que nous avons per-dues et que nous devons nous donner comme ob-

    jectif de reconqurir, de prparer dores et djles nouvelles quipes. Dans un certain nombredendroits, ceux qui ont t mis en piste dans ces

    lections continueront porter notre combat.Mais nous savons que dans beaucoup dendroits,la dfaite dans ces municipales conduit aussi un changement de gnration. Il faut le prparer.Jai lu dans quelques remarques de presse, avantce Conseil national, quen disant cela, nous sau-tions par-dessus lchance de 2017. Mais, mescamarades, dans ces territoires o nous avonsperdu les lections municipales il y a quelquesmois, quelle meilleure prparation pour la pr-sidentielle de 2017 que de sy prsenter avecdes quipes reconstitues, avec un leadershipaffirm, des militants nouveaux, des cadres rin-vestis de la bataille politique pour 2020 ? Quellemeilleure prparation pour 2017 que de pensercette ralit de la reconqute ? Dans chaque f-dration, nous prparerons un tel plan de recon-qute.

    Enfin, si nous voulons que tous ces lmentsvoqus dans les quatre premires prioritsdeviennent des ralits, il faut faire de Solfrinoun ple defficacit au service de lensemble duparti. La matrice Solfrino sorganisera autourdun PS Data ; alors je ne suis pas le meilleurspcialiste de ces questions, dautres le sont defaon beaucoup plus prcise que moi, mais lide

    travers ce PS Data, cest davoir une parfaiteconnaissance de la ralit de notre parti, adh-rents, anciens adhrents, sympathisants, com-pagnons de route, lus, responsables associatifs,forces vives militantes, bref, de pouvoir avoir entemps rel une cartographie de notre influencepour permettre de mieux communiquer. Je laivoqu tout lheure, nous mettrons en place unespace adhrents des socialistes qui permettra, travers des messages, l du premier secr-taire, mais de certains responsables nationaux,dlus, dacteurs qui sont engags avec nous, lesadhrents seront sollicits de faon rgulire,alerts je disais tout lheure. Cela leur permet-tra, travers leur espace adhrents, si on peutle montrer, vous mexcusez, cest le mien futur,davoir lensemble des lments qui leur per-mettent, eux, directement, de se mettre jour,

    jour dans les informations, jour dans les enga-gements qui veulent tre les leurs, davoir unepalette de possibilits de combats militants danslesquels ils peuvent sengager, de connatre lescampagnes du parti, de connatre les actualits,nous le verrons tout lheure, sur la WebTV, depayer leur mise jour de cotisation directement,bref dtre dans une interaction. Jai voqu tout lheure le fait que lexistence et la mise en placedun tel espace dadhrents ntait pas quelquechose qui avait vocation remplacer la volontterritoriale fondamentale de nos sections. Leffi-cacit de cette nouvelle ralit, cest la combinai-son de cette dimension de lespace de ladhrentet de lanimation dans les territoires, nouveau,de nos sections et de leurs runions. Cet espaceadhrents, je le disais, doit permettre chacunde mettre jour ses donnes, la qualification deson profil, ses coordonnes, situation profession-nelle, mandat, prsence sur les rseaux sociaux,de suivre et renouveler son adhsion, dditer

    son reu fiscal, de qualifier son bureau de vote,de dire quon veut changer de section quand ondmnage, de centraliser des rsultats dans sonterritoire, bref, a permettra ladhrent dtreactif immdiatement aprs son adhsion.Cet espace dadhrents permettra ladhrentdtre connect la WebTV du Parti socialistequi va tre relance, relooke, dveloppe, d-veloppant des espaces dactualits politiques,de rendez-vous lis au parti, de forums-dbats,duniversits permanentes, dinterviews sur uncertain nombre de sorties de livres par nos res-ponsables. Enfin, cet espace adhrents doit per-mettre la prise de parole des adhrents du partisur la section, sur le territoire, sur les forumsouverts la socit, ou pour contacter le premiersecrtaire.

    Cet espace dadhrents doit permettre aux adh-rents dtre prsents dans nos campagnes : lescampagnes de don, les campagnes de solidarit,ou nos compagnes politiques, avec le matrielnational.

    Cet espace dadhrents doit se complter dunerefonte du site du parti. Le travail est commencpar la direction de la communication, nous nous

    appuierons dessus. Mais lide, cest de penserglobalement la totalit, lespace adhrents, PSData/base de donnes, WebTV, site du parti, etnotamment sur le site du parti, il y aura pourchaque secrtaire national un espace personnel,un blog qui permettra aux adhrents dtre aucourant de lactivit de chaque secrtaire natio-nal, de contacter les secrtaires nationaux enfonction des lments dengagement indiquspar les adhrents, mais aussi aux secrtariatsnationaux de contacter de faon automatiquetous les adhrents qui ont indiqu que, dans leurthme dengagement volontaire, il y a tel ou telaspect pour un secrtaire national.

    Enfin, nous aurons des tableaux de bord qui nouspermettront de suivre, pour chaque chelon, lesadhrents, les sections, les secrtaires fdraux,

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    le premier secrtaire, les secrtaires nationaux,la ralit de notre parti. Les sections auront de lamme manire que leurs adhrents leur espacedans lequel, notamment, elles pourront mettrele compte rendu des runions de section quandnous aurons, une fois par trimestre, le dbat duBureau national qui descend dans les sections.Aprs le dbat et ladoption au Conseil natio-nal de ce rapport que je viens de vous prsen-ter, nous transmettrons ce rapport aux premierssecrtaires fdraux, secrtaires de section, enparticulier aux secrtaires de section puisque lespremiers secrtaires fdraux participent au d-bat du Conseil national. Nous leur demanderonsdici le 23 janvier de communiquer la directionnationale leurs remarques, leurs propositionsdajout, de complment, de corrections, et nouscommuniquerons par crit, parce quil ne sagitpas de transformer la runion de nos secrtairesde section qui doit tre consacre la questiondes territoires en une runion sur notre vie in-

    terne, mais nous ferons une synthse de cesremarques qui sera communique par crit nos secrtaires de sections le 1er fvrier, et quinous permettra, ce moment-l, davoir de faondfinitive une feuille de route dont lessentiel deslments devra tre mis en place dici notre pro-chaine universit de La Rochelle.

    Il me reste voquer le calendrier de notre 77 econgrs, puisque nous avions indiqu, lors denotre dernier Conseil national qui avait adoptla date du congrs, qu loccasion de ce Conseilnational du 13 dcembre, nous adopterions lecalendrier. Les contributions pourraient tredposes loccasion dun Conseil national le7 fvrier 2015, qui nous permettra de mettre enplace, partir des contributions gnrales, unecommission nationale de prparation du congrs.videmment, nous en mettrons en place une pre-mire dici l partir des motions du prcdentcongrs. Le samedi 11 avril 2015, nous pourrionsavoir notre Conseil national de synthse, et le21 mai, le vote des adhrents sur les motions, cequi a pour consquence, puisque cest six moisavant, que le Bureau national aura travaillersur la ralit des adhsions au 21 novembre pourconnatre le corps lectoral de ce congrs. Le

    28 mai, nous aurons les votes des adhrents pourlire le ou la premier ou premire secrtaire,et du 5 au 7 juin 2015, notre Congrs nationalaura lieu Poitiers, jy vois comme un clin dilpuisque cest ma ville de naissance.

    Un mot, mes chers camarades, sur la circu-laire qui a t adresse pour les lections r-gionales, et jen aurai termin. Dabord, nousarticulerons la ratification de nos ttes de listeavec notre calendrier de congrs. Nous avonsdans notre circulaire nationale deux temps devotes : un avant les lections dpartementales,et un aprs. Et donc, chaque fois, au Conseilnational du 7 fvrier, puis celui du 11, nous rati-fierons les ttes de liste investies avant ou aprsles lections rgionales. Plusieurs fdrationsmont fait la remarque sur la clture de la date

    de candidature pour les investitures de ttes deliste rgionale qui se drouleraient dbut fvrier,en mindiquant quavec une clture le 29 janvier,a laissait peu de temps pour informer, discuter,dialoguer. Donc, je propose, si le Conseil natio-nal en est daccord, que nous ayons des candi-datures ouvertes jusquau 15 janvier, en sachantque l o il y a plusieurs candidats, il est rare queles camarades attendent, formellement, le topdpart de la date qui est dans la circulaire poursengager dans la campagne. Mais il ne me paratpas anormal davoir, formellement, une plage decampagne plus longue pour informer nos fdra-tions, en particulier dans les rgions qui sont denouvelles rgions, et donc, on aurait cette modi-fication de notre circulaire.

    Il peut y avoir des rflexions dans telle ou tellergion sur le fait de ne pas investir dbut fvriermais aprs les lections dpartementales. Cestla raison pour laquelle, partir dune date de

    base, nous avons offert la possibilit dy dro-ger. Et videmment, comme cela se fait depuis,en tout cas depuis que je suis secrtaire nationalen charge des lections, mme si nous avons uncadre national, nous essayons, intelligemment,de nous adapter la ralit du combat politiquede nos camarades dans les territoires, et lasouplesse du dbat, condition quil sagisse,comme chaque fois que nous lavons fait, dundbat port par des logiques politiques, et nonpas dun dbat port par une volont interne defavoriser ou de lliminer tel ou tel de nos can-didats. Et donc, une seule modification cettecirculaire : nous ramenons la clture du dptde candidature pour ceux qui investiront dbutfvrier au 15 janvier. Il y aura dans le courant dela semaine prochaine une circulaire envoye auxfdrations pour linvestiture des listes o nousavons encore un dbat au sein de la commissionlectorale. Mes camarades, jen ai termin.

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    Mes chers camarades, je voulais juste apporterquelques prcisions par rapport ce que nous avoqu Christophe. Ce nest pas la premire foisque jinterviens sur cette question de la formationmais je minscris dans la ligne de linterventionde Christophe Borgel.

    Une formation politique comme la ntre a, detoute faon, trois leviers, trois ralits : une ra-lit sur laquelle nous avons chang la semainedernire, cest--dire la formalisation idolo-gique, qui donne lieu dailleurs nos congrsdorientations, une ralit qui est la conqutelectorale, ou des dfaites lectorales, et il y aune troisime ralit quon omet souvent, qui estla formation de nos militantes et militants et de

    nos cadres politiques. Or, sans cette formation,et je parle l de formation idologique, pas seule-ment de savoir faire du porte--porte, cest biende savoir faire du porte--porte mais quand onna pas grand-chose dire une fois que la porteest ouverte, cest gnralement contre-productif.Et donc, cette formation de notre parti, bien sou-vent, et cest le fruit de lhistoire, ce nest pas renier, loin de l, nous lavons en quelque sortedlaisse au profit de structures dans lesquellesnous pouvions exercer des responsabilits, et jepense notamment aux collectivits locales. Biensouvent, ce parti a form nombre de celles et ceuxqui sont devenus des cadres dans les collectivitslocales. Ctait une belle chose, cest dailleurstoujours une belle chose, mais il ne nous a paschapp, nous ici comme dautres, beaucoup,quen mars dernier, nous navons pas conserv

    toutes les mairies que nous grions. Dailleurs, lepremier slide de Christophe montrait lvolutiondu nombre de mairies que nous pouvions dtenir.Cest une premire ralit qui simpose nous.Il en est une seconde qui simpose galement nous : cest que nous savons fort bien que, biensouvent, nous manquons les uns les autres, touset toutes ici, et ailleurs, que nous manquons par-fois de capacits propres disposer dune lecturedu monde, dune lecture idologique du monde.Or, cest ces deux dfis que nous devons r-pondre : la fois redonner, conforter une lec-ture idologique du monde l'ensemble de nosmilitantes et nos militants, dune part, et dautrepart, et je sais pour avoir tourn pas mal dans lesfdrations ces derniers temps que cet objectif

    peut apparatre bien lointain, mais de donner nos camarades, qui sont sur des territoires par-fois perdus, parfois que nous ne sommes pas par-venus conqurir, de donner ces camaradesdes lments de formation fondamentaux pouraborder les prochaines chances municipales.Car, mes camarades, on le sait, nous sommescertains ici dans cette salle avoir senti le bouletde la dfaite. On sait trs bien quil ne suffira pasde se rveiller en 2017 ou en 2018 pour repar-tir la conqute de ces villes et que la conqutede ces villes, a se prpare maintenant, au longterme, au long cours, et pas seulement en se r-veillant au lendemain de llection prsidentielleet des lections lgislatives. Donc, il est biennormal que les premiers fdraux, par exemple,soient essentiellement concentrs sur la prpa-ration des lections dpartementales. Je le sais.

    MERIC BRHIER

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    Il est bien normal que nombre de camarades desrgions soient essentiellement concentrs surles lections rgionales, nous le sommes tous ettoutes, nest-ce pas mon cher Jean-Paul ? Cestbien normal.

    Mais nous devons, et cest le rle de lexcutif etdu parlement du parti de mettre en ordre de ba-taille ce parti pour enjamber les chances ve-nir sans les nier, pour prparer les lections mu-nicipales. Et dans ce cadre-l, il faut sappuyer,comme le propose Christophe, sur ces nouvellesentits rgionales qui vont apparatre et natre. Etdonc, partir des fdrations qui, mieux que qui-conque, connaissent les villes conqurir ou reconqurir. Structurer et coordonner loffre deformation dans les rgions, faire en sorte quetrois week-ends par an, des camarades retenusdans chacune des fdrations, parce que por-teurs denvie, porteurs despoir dans leur com-mune, puissent tre forms ensemble dans des

    week-ends, finalement, dintgration, pour dis-poser de ce bagage indispensable la conqute, la construction des programmes politiquesquils auront dfendre devant leurs concitoyens.Et ainsi, faire en sorte que dans nos communes,il ny ait pas seulement un, une, ou deux ou troismilitantes et militants forms pour partir la ba-taille des municipales, mais plusieurs militanteset militants qui constitueront ainsi lossature desfutures quipes municipales que nous propose-rons nos concitoyens.

    Deuxime lment, et cest une formation quiexiste de longue date dans notre parti, en tous lescas qui tait propose, je pense ici ce quavaient

    fait Delphine Mayrargue et Frdric Lveill au-paravant, mais galement Emmanuel Maurellorsquil a assum cette responsabilit. Il nousfaut renforcer et rendre plus cohrente notreoffre de formation lattention de lensemble dessections et des fdrations. Et nous disposonsdsormais, non pas seulement dune dclarationde principe, mais dun document que nous avonsadopt il y a dix jours, lissue des Etats Gnrauxdu Parti socialiste. Ces tats Gnraux ont fixdix lments essentiels, dix angles dattaque, dixperspectives idologiques. Cest sur ces dix pers-pectives idologiques que nous devons travailleret aborder la formation des militants. Et donc oui,un nouveau cadre de formation sera propos dsle dbut de lanne 2015 lensemble des mili-tantes et des militants. Donc vous le voyez, meschers camarades, une offre de formation appuyesur ce que nous venons dadopter, ne soyons pastoujours schizophrne. Et dautre part, de mettreen musique un vaste plan de formation pour for-

    mer des cadres rgionaux qui seront mme derepartir la bataille des municipales.

    Cest un objectif de long terme, mais qui, pourtre russi, doit commencer ds le dbut delanne 2015. Et donc, je vous le demande, mescamarades premiers fdraux, responsables r-gionaux, je sais bien que le temps est dur dans lemoment, je sais bien que lanne 2015 sera pourle moins charge entre les lections dpartemen-tales, les lections rgionales, et notre congrs,mais il est de notre responsabilit dtre capabledenjamber ces difficults calendaires pour, jus-tement, prparer lavenir.Je vous remercie.

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    Chers amis, chers camarades, que de cheminparcouru ! En entendant, en coutant surtoutChristophe et Emeric, je me disais : on revient deloin. Cest--dire que je considre queffective-ment, cette rvolution politique, parce que cestquand mme une rvolution politique, cette pro-position de texte que tu proposes, que proposele premier secrtaire en ton nom, est pour nousune vritable satisfaction, mme sil faut toujourstre vigilant, et cest pour a que je vais dire deuxou trois mots assez rapides sur le sujet. Remer-cier Guillaume parce quon ne peut pas faire, onne peut pas oublier ce qui sest pass, notam-ment lors du vote de la charte qui, pour certains,a t un moment important, mme si une partici-pation ntait pas importante, mme si elle tait

    plus que ce quon avait pu connatre sur certainesconventions. Ceci tant, je tiens souligner trsclairement que cette charte permet beaucoupde militants qui se posent beaucoup de questions,sur do on est, do on vient, y compris avec cedbat gauche de la gauche, gauche de la droite,bref un vritable dbat qui pour beaucoup demilitants, sympathisants, se posent la questionde savoir o est-ce quils se situent aujourdhui.Et je trouve que cest essentiel. Et je trouve quecest essentiel.

    Et cest pour a que, par rapport ce que pr-sentait Christophe, et je vais revenir sur notrecongrs, puisque cest quand mme aussi poura quon se runit. Notre congrs arrive dansune priode difficile et de doute gnralis, maisa, on le sait trs bien, on sait trs bien que les

    lections dpartementales et rgionales ne vontpas tre simples pour nous. Cest pourquoi notreresponsabilit, et je le dis franchement trs clai-rement, par rapport ce congrs, cest quil doittre utile. Utile pour le Parti socialiste, bien vi-demment, et vous venez de le rappeler par rap-port ce qui est propos, utile pour les militantsque nous sommes, cest une vidence, et surtoututile pour les Franais, utile pour notre pays. Celame parat essentiel. Et la charte, pour y revenir,que nous venons de voter, et le texte de lorgani-sation du Parti socialiste propos aujourdhui parChristophe et par le premier secrtaire sont lesprmices de ce que nous devons construire lorsde notre congrs.

    Pour notre sensibilit, ce texte de rforme cor-respond aux attentes de nombreux camaradeset rpond la situation du moment. Nous rappe-lons tous, collectivement, et de faon rgulire, lagravit, la situation politique que traverse notrepays, le dsenchantement et le doute gnralisde nos concitoyens envers la classe politique. Et

    je ne vais pas rappeler tous les problmes quona vcus et les affaires, qui narrangent pas et d-gotent de plus en plus nos militants mais aussinos concitoyens.

    Alors trs clairement, une perte de confiance quinous amne concevoir la politique de manireradicalement diffrente. Cest pourquoi noussommes satisfaits, je le disais tout lheurequand je disais beaucoup de chemin parcou-ru , parce quon peut pas non plus construire

    KAMEL CHIBLI

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    sans se souvenir du pass. Le pass doit servir construire des jours meilleurs. Et cest vrai quonne peut pas occulter, trs clairement, notam-ment, ce quon a pu porter, y compris ce quavaitport lancienne candidate la prsidentielle en2007, Sgolne Royal, une vritable rvolutionaussi dmocratique en interne. Beaucoup ici sesouviennent, car ctait un moment trs fort pource qui nous concerne, mais un moment trs fortaussi pour les militants.

    Comme vous le savez, nous faisons partie, ds ledpart, de ceux qui appelaient ouvrir les porteset les fentres du parti, je vois que cest repriset on ne peut que sen fliciter, mais il ne fautpas que a soit juste une ouverture de faade, etque ce soit un moment T, cest--dire un momentqui correspond une situation complique. Ilfaut quelle soit trs clairement porte collecti-vement et je ne doute pas de cette parole et decette volont l. Les primaires citoyennes ont

    amen beaucoup de citoyens venir sinscriredans une volont politique trs forte de participer llection de notre candidat la prsidentielle,Franois Hollande, je tiens cette dynamique-l.Effectivement, on a vu que la mobilisation quona aujourdhui, la perte, en tout cas le fait quonnarrive plus rcuprer ces sympathisants-lqui sont venus massivement participer la dsi-gnation dun candidat, a doit tre un signal fort.Et cette dmarche-l nous permet davoir uneanalyse assez objective l-dessus. Et le rsultat,comme vous le savez, cest 3 millions de votants,une formidable dynamique, on ne peut pas sencacher. Cela a constitu une vritable rvolu-tion politique pour notre parti, mais aussi pour

    toute la classe politique nationale, tellement quedautres veulent copier.Nous devons plus que jamais continuer notre ou-verture totale sur la socit civile, sur le mondeassociatif, syndical et assurer un parti limagede la diversit sociale de notre pays. Aujourdhui,notre parti doit combattre les no-ractionnaires,dont les voix ne cessent de se librer, et propo-ser auprs de nos camarades, ministres notam-ment, qui sont aux responsabilits, toute ideneuve remonte depuis la base militante de notreparti. Cest important de faire cette remonte dela base, et cest un peu ce qui a t voulu notam-ment lors de la charte, avec cette volont de faireremonter les contributions par la base. La dmo-cratie participative qui est reprise, et tant mieux,il vaut mieux que les ides soient reprises, aveut dire quelles sont bonnes, dsormais, elledoit faire partie de notre ADN et cest repris dail-leurs dans la charte. Le texte propos va dansce sens et cest pour cela que notre sensibilit,

    trs clairement, le soutient. Mais bien sr, nousne devons pas nous en contenter parce que notreobjectif commun tous, aujourdhui, cest avanttout, pour les Franais - merci David de citer leprnom -, la russite de notre quinquennat etcelui du prsident de la Rpublique actuel. Parceque si on considre que le congrs ne doit pastre la russite du quinquennat, je pense quonse trompe de route, on se trompe de chemin.Cest pour a quen ce qui nous concerne, faisonsdonc de ce congrs dans lequel nous prendronstoute notre place, entirement notre place, uncongrs utile et serein. Je vous en remercie.

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    Mes chers camarades, bonjour toutes et tous.Moi, je voudrais aujourdhui dire deux choses :dabord, ragir au rapport de Christophe surla rnovation pour la reconqute. Il me semblequil y a quelque chose de trs important, cestla question de lexemplarit. Je dirais mme quenous sommes un moment o nous avons undevoir dexemplarit. Les lus locaux, commemoi et comme beaucoup dentre vous dans cettesalle, le voient au quotidien. Nous avons besoinde redorer notre image en tant qulus aprstoutes les affaires, Cahuzac, etc. Malheureu-sement, il me semble que nous avons encoredans notre parti des marges de progrs. On lavu encore dernirement, dans beaucoup de ter-ritoires, autour des questions dinvestiture. Et si

    jai une proposition faire, je nai pas beaucoupdides mais je pense quil faut quon rflchisseensemble et quand on rflchit ensemble, on estplus intelligent quindividuellement, cest revoirces modalits dinvestiture. Cest vrai quil fautouvrir le parti, mais parfois, on voit des mou-vements massifs de cartes, tout le monde, onvit tous a au quotidien dans nos sections. Et ilfaut quon rflchisse pour que ce soit des votes100 % lgitimes, qui ne soient pas dcrdibiliss.Il faut vraiment quon rflchisse ce sujet quiest trs important pour redorer notre image dansnotre parti et lextrieur du parti.

    Ensuite, par rapport au congrs, je rejoins ce quedisait Kamel tout lheure : le prochain congrsdevra tre un congrs utile. Personnellement, jelai dj dit cette tribune la semaine dernire,

    un congrs o nous allons trancher des dbats etdbattre ensemble pour que les citoyens sen sai-sissent galement. Je vais prendre un exemple :tous les lus, nous avons t sollicits ces der-niers jours sur la question des sorties de REPdes tablissements scolaires. Les gens ne com-prennent pas, en fait. Il y a des tablissementsqui mritent de sortir de la REP, qui nont plus lasociologie ; heureusement dailleurs, il y a eu desdynamiques, ils ont progress, les rsultats sontmeilleurs, etc. Mais les gens ne comprennentpas, ils nous disent : On nous a promis plus demoyens dans lducation et concrtement, moi, ceque je vois dans le collge de mon secteur, ou danslcole de mon secteur, cest moins de moyens. Or, pourquoi il y a cette incomprhension ? Parce

    quon na pas eu de dbat entre nous. Quest-cequi fait quun tablissement scolaire russit bien? Est-ce que cest plus de moyens ou est-ce quece sont des pdagogies diffrentes ? Ou est-cece sont des dynamiques, etc. ? Ces sujets-l,nous devons les avoir. Et si nous sommes exem-plaires au prochain congrs, nous pouvons avoir,et nous avons su le faire par exemple au momentdes primaires, nous pouvons avoir des dbatsentre nous, qui seront publics, dont les mdiasrendront compte et qui feront rflchir aussi lescitoyens.

    Donc, premirement : exemplarit, dmocratie, ilme semble que ce sont les deux cls de la rus-site de ce congrs pour la reconqute. Merci.

    MAYA AKKARI

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    Bonjour chers camarades, tout dabord, je tenais saluer le fait que nous soyons aussi nombreux quelques jours de Nol. Cest une mthode qui at initie par Jean-Christophe : pouvoir runir leplus souvent possible le Conseil national lorsquily a des dcisions importantes prendre. Et onvoit l que les camarades rpondent prsents.Assez rapidement, sur le sujet du jour, en cequi concerne notre organisation, nous sommesnombreux le savoir, le penser : routine nevaut pas organisation. Et en ce sens, le fait quecette rflexion sur lorganisation du parti arriveau lendemain des tats Gnraux, qui ont t unsuccs, nous invite penser la pertinence decette dmarche, et je tenais le rappeler au nomdes camarades de notre motion pace quen fait,

    une organisation fait sens dans la mesure o ellea un objectif politique.

    Alors, ce texte, il arrive au lendemain de diff-rentes chances lectorales que nous avonseues, je pense notamment aux lections muni-cipales, a a t dit par Christophe Borgel tout lheure, qui ont, dans bien des territoires com-pltement assch les dmarches qui taientles ntres, dmarches dans lesquelles de nom-breux camarades sinscrivaient, pour certainsen termes daction, pour dautres en termesdhritage. Donc, il tait ncessaire aujourdhuide renvoyer, et cest le sens de ce texte, et cestcomme a que nous lavons conu et que nous yavons particip, denvoyer un message despoiren redisant quelle est la force et quel est le poidsde notre parti, bien sr, sa capacit sasseoir et

    travailler autour des militants. Et en ce sens,cette proposition dorganisation, et Kamel la dit ily a quelques instants, ne dbarque pas dailleurs.Et nous nous flicitons de voir ainsi reconnu untravail qui a t engag il y a six ans autour denombreux camarades, et qui replace au cur delexistence mme de notre parti le rapport quenous avons aux militants.

    Alors, je voudrais revenir ici sur un point prcis,et qui, pour nous, a guid notre rflexion. Cestquaujourdhui, nous le savons et nous lavons ex-priment dans diverses discussions, dans notreparti, nous avons une vritable ressource : dansbien des sections o les camarades se retrouvent dix, quinze ou vingt, on retrouve parfois

    beaucoup plus de dynamisme, beaucoup plusdenvie et de volont daller au combat, daller la bataille, que sur un certain nombre de terri-toires dans lesquels nous tions en responsabi-lit politique. Et donc, cest aujourdhui magnifierle travail de toutes ces petites sections de France,petites sections dailleurs qui souvent sont dansdes villes diriges par la droite, que de rinstallerau cur de notre organisation politique le tra-vail des militants. Et je tenais le dire ici, parcequil sagit vritablement de tous ces endroits-l,dans des petits territoires ruraux, ou mme danscertaines villes ou dagglomration importante,il sagit de ces petites sections pour lesquelles,quelque part, leur mthode de travail, leur faondaborder la problmatique est aujourdhui uneinspiration pour bien des camarades qui navaientplus retrouv ce got de linitiative.

    BENOT JOSEPH

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    Alors, bien videmment, nous sommes totale-ment en accord avec bien des choses qui noussont ici prsentes. Mais nous pensons quilaurait t intressant daller un peu plus loinsur un certain nombre de problmatiques surlesquelles nous avons prcdemment fait despropositions. Je pense par exemple la ques-tion de la prquation financire, parce que sicest vrai que lorganisation est importante, noussavons aussi, nous qui sommes dans un certainnombre de territoires difficiles, quil est nces-saire daborder la question financire en tant leplus prcis possible. Et en ce sens, on peut sins-pirer dun certain nombre de travaux qui ont tfaits dans nombre de fdrations de France, oon peut organiser une certaine forme de solida-rit plus aboutie entre les petites fdrations etles grandes, les petites sections et les grandes,autour dlments dfinir. Voil, je pense quilserait intressant quun groupe de travail soitmis en place sur ce sujet.

    Sur la question de laudace dmocratique, il y aun excellent rapport, a na pas encore t cit,qui a t rdig par notre camarade, le rapportRichard, sur lequel il y a des propositions quiont t faites sur le redcoupage des sections,

    de nouveaux statuts et de nouveaux fonctionne-ments dans les fdrations. Je pense que nouspouvons, dans le travail qui va tre fait avec lessecrtaires de section, aller beaucoup plus loinsur les questions de transparence, sur les ques-tions danticipation par rapport dventuelsconflits quil pourrait y avoir sur toutes ces ques-tions.

    Alors, comme il faut tre court, je marrterai len disant ceci : bien videmment, ce travail quenous faisons sur le parti arrive un moment ca-pital, cest bien sr la mi-mandat dans laquellenous nous situons. Nous ne pouvons pas fairecomme si laction gouvernementale nexistait pas ct de celui-ci. Donc, il est galement nces-saire, dans cette approche que nous aurons parrapport toutes nos petites sections, de voircomment nous arrivons rinjecter le corpssocial, recrer de la dynamique, parce que levritable challenge, il est aussi l. Parce que sur

    la route des chances qui nous conduiront vers2017, il y a cet enjeu de faire dialoguer la foisnotre soutien plein et entier laction du gouver-nement, mais aussi la capacit rarmer le partidans toutes ses dimensions. Merci.

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    Chers camarades, la direction nous saisit au-jourdhui de propositions de rnovation. Parmielles, certaines nous semblent trs pertinentes. Maintenant la Gauche , nous nous rjouis-sons tout particulirement du retour de la for-mation idologique. Qui sen plaindrait ? Noussavons quil ny a pas de victoire lectorale sansvictoire idologique. Et pour cela, tous les mili-tants doivent videmment tre forms.

    Nous refusons, en consquence, quelle soit r-serve quelques camarades qui seraient prd-signs pour la reconqute des territoires. Dans lavie politique comme dans la vie professionnelle,la formation doit tre un droit effectif pour tous.Si, dautre part, comme lcrit le texte, lenjeu est

    de redonner des raisons de rejoindre le parti etdy rester, si le dfi est dviter quil se rtracte etque nous nous ouvrions sur la socit, alors com-menons par pratiquer une gauche acoustique,cest--dire : par couter ce que nous disent lesmilitants, les sympathisants, les associations, etpuis aussi les lecteurs.

    Ce quils exigent et ce quils attendent pour ad-hrer, pour nous rejoindre, chers camarades, cenest pas un choc de simplification. Cest lab-sence dcart entre le dire et le faire. Il est ence sens ncessaire pour les militants que nouscommencions par respecter nos propres rgles,nos statuts, qui ont t vots par une trs largemajorit, les rgles qui vont des sections aux ins-tances nationales.

    Et puis, parce que le cur du problme, nous lesavons bien, cest la confiance, cest la crdibi-lit, nous ne redonnerons jamais lenvie, quellesque soient les formes de communication, quelque soit le support technologique, si nous ne r-duisons pas la fracture essentielle entre les prin-cipes affichs et les pratiques que nous mettonsen uvre.

    Cest pourquoi, parce que ce cur du problmepour ladhsion, cest cette rduction de lcartentre le dire et le faire, la motion 3 Maintenantla Gauche ne votera pas ce rapport.Merci.

    MARTINE CHANTECAILLE

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    Chers camarades, quelques mots complmen-taires au rapport qui a t prsent par ChristopheBorgel tout lheure. Nous voici donc au deuximetage de la fuse qui a t initie par le premiersecrtaire en juin. Le premier tage, ctait lestats Gnraux et la rnovation sur la charte dessocialistes. Ctait un moment de prospective, unmoment danalyse qui tait ncessaire, mais ctaitaussi un moment de vrification collective.

    Analyse et prospective parce quil fallait vrifier queles enjeux de demain, lactualisation de notre pen-se, tait un ensemble qui nous rassemblait. Cestfait, et cest une chose qui est bien faite.Le deuxime lment, ctait la vrification ; la vri-fication que nous tions bien tous daccord sur ces

    enjeux et que nous tions bien tous daccord pourrester ensemble et que ctait ces enjeux qui fai-saient que nous restions ensemble et pas une ha-bitude tre ensemble. Et cest cette chose qui at faite et qui est bien faite, qui est derrire nous,qui nous permet daborder la deuxime phase, laphase de rnovation du Parti socialiste.

    Cest donc le temps de cette mise en uvre quenous travaillons aujourdhui. Or, nous avonsconstat quencore une fois, lection prsidentielleaprs les dfaites municipales, des Etats Gnrauxaux primaires ou dun congrs un autre, il faut enpermanence rnover, travailler, rhabiliter notreoutil politique.Le Parti socialiste est un parti de conqute, maisaussi dexercice du pouvoir. Conqute et exercice,pas conqute contre exercice, comme certains

    esprent le faire croire parfois. Mais nous sommesbien l pour faire lun et lautre. La conqute, celaoblige aussi un objectif, une stratgie de conqute.Cest tout le sens engag par les travaux que nousavons ce jour.Lobjectif premier, cest de reprendre la marcheen avant, cela a t trs bien dit par Christophe.Mais marche en avant pourquoi ? Premier objectif :llection prsidentielle. Second : lections lgisla-tives. Ne faisons pas le saut aux lections munici-pales de 2020 uniquement, mais ayons en tte ceslections de 2020 parce quelles sont aussi fonda-mentales pour le relvement et le redressement duparti dans son ensemble.

    Mais une reconqute, a ne se prpare pas en six

    mois. Il faut sy prendre bien avant. Il faut donc re-garder nos forces et nos faiblesses sans complai-sance. Et nos faiblesses, nous les connaissons : troppeu nombreux, pas suffisamment forms, pas suf-fisamment outills. Nos militants doivent retrouverle sens de ce quest tre membre du Parti socia-liste. Ce sont des acteurs, des militants de notrecause, mais aussi des analystes et des gens quisont capables de penser et de repenser le monde.

    Et donc, pour cela, il faut donner des cls de lecture,des lments de comprhension, refaire de ldu-cation populaire, permettre que le militantisme re-devienne aussi un outil de promotion sociale. Cesta, le grand dessein de ce rapport.Reconqute numrique aussi. Trop peu prsentssur le nouvel espace de confrontation quest Inter-net, il nous faut y mettre toutes nos forces pour

    GWENEGAN BUI

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    combattre les rumeurs, propager nos thses, mo-biliser nos sympathisants, lancer des polmiquesaussi ; bref reprendre lavantage sur un terrain surlequel nous sommes en situation dfensive. Dau-tant quInternet nous permet de nous extraire denos habitudes et restaure la crativit militante.Il importe aussi de restaurer nos liens avec lemonde associatif et le monde syndical. Ne pascroire que les seules relations institutionnelles pri-ment, car on voit bien la difficult de lexercice dupouvoir sans relais sociaux forts. Cest un travail,un engagement dans la dure tous les niveaux, tous les chelons, que nous devons rtablir danscette perspective de 2017 et de 2020.

    Il en est de mme avec les forces de gauche. Lepremier secrtaire le dit bien mieux que moi : letripartisme a une consquence nette, directe. Dansune lection deux tours, le camp qui perd meurt.Et la gauche peut tre ce camp. Cela importe doncde dfinir une stratgie diffrente, qui ne peut plus

    faire croire que lalliance traditionnelle au soir dupremier tour sera suffisante et que le Parti socia-liste seul sera en capacit de gagner les lections.Cela va donc impacter notre organisation, lorgani-sation de la gauche, les relations entre partis, lesrelations entre militants. La nouvelle charte orga-nise les conditions du rassemblement par lannonceen particulier de la sociale-cologie comme lunedes valeurs fondatrices du Parti socialiste. Cestune base qui permet le rassemblement avec desforces cologiques, mais le vrai dfi qui sera devantnous, cest de savoir si nous sommes capables devivre ensemble a priori et plus a posteriori, si noussommes aussi capables de pousser un rassem-blement plus large de lensemble des forces degauche. Mais l, janticipe srement les dbats desmois qui vont venir.La rnovation de notre parti doit aussi prendre encompte les volutions du champ institutionnel.Cr dans une France des communes et des d-partements, le Parti socialiste na pas su volueravec lintercommunalit et le fait rgional. Cela nepeut pas tre sans consquences pour notre propreorganisation.

    Le renforcement des unions rgionales est unevidence, llection dun secrtaire rgional le sera

    tout autant. Le transfert de prrogatives de fd-rations aux unions rgionales devra se poser. Laquestion mme des fdrations devra tre interro-ge parmi nous.Et derrire, dautres questions : la prsence dedlgus de circonscription pour faire le lien entreles fdrations ou les unions rgionales et le ter-rain doit tre pose. Il faut discuter, regarder toutcela sans tabou, sans chercher toujours les vieuxschmas qui ont fait nos victoires mais qui sontaujourdhui dcals.Nous savons tous cela. Nous savons en plus que,pour redresser le parti dans des territoires qui ontt dvasts par les lections municipales, nous nenous en sortirions collectivement que par la solida-rit : solidarit des fdrations voisines, solidaritfinancire, solidarit militante. Mais, aussi et sur-tout, sortir de nos habitudes lancinantes.

    Alors, nous en avons discut, de ces choses-l. Etdans la commission de travail, on nous a dit : Cesttrop tt. Nous ne sommes pas prts, pas mrs, pas six mois dun congrs. videmment. Mais quandserons-nous prts ? Si nous ne commenons pas discuter de ces rformes de structure entrenous ds maintenant, coup sr, nous ne seronspas prts pour le prochain congrs, mais coupsr, nous ne serons pas prts pour les prochaineschances lectorales.

    Donc, cest ds maintenant quil faut se mettre autravail dans les fdrations, dans les sections, dansles unions rgionales, parce que cest nous deprendre le pouvoir et de changer les structures quinous font vivre au quotidien.Il en est de mme pour le primtre des sections.Trop petites ou trop grandes, il faut remettre len-semble de la prsence territoriale du PS en ques-tion, rechercher son efficacit, sa capacit de dve-loppement, et non se cacher derrire lhistoire, les

    rancunes ou les vieilles querelles entre diffrenteschapelles.

    Les intercommunalits se renforcent et, je lespre,bientt liront leurs lus au suffrage direct. Il fautque le Parti socialiste anticipe cela, quil sorganisesoit en sections intercommunales, soit en comitsde section pour apprhender ces enjeux, prparerles lections, mais parfois juste homogniser lespositions des lus socialistes. a ferait un bien fou,parfois, dans les assembles intercommunales.Cest l aussi aux premiers fdraux de prendrela main. Nous navons pas besoin dattendre lecongrs. Nous pouvons ds maintenant, dans lesconseils fdraux, commencer rflchir, discuterentre nous pour faire bouger les lignes, parce quonne nous attend pas.

    Le premier secrtaire a estim quil fallait nousrinventer, restaurer nos fondamentaux commenotre organisation, et il a pleinement raison. Lesconditions politiques dans lesquelles nous voluonstous ne nous permettent pas le luxe dattendre des

    jours qui seront meilleurs. Si nous ne bougeons pasmaintenant, la situation politique ne fera quempi-rer. Refuser le dbat, refuser de bouger, refuserde discuter entre nous et se mettre la tte dans le

    sable, cest coup sr obrer lavenir de notre particollectivement.

    Il faut redonner des fondations fortes au Parti so-cialiste. Il faut lui retrouver du muscle par ses mili-tants, il faut lui redonner de la voix par une penseclaire. Il faut lui redonner une fiert porter sonnom. Mais il faudra aussi lui redonner envie.

    Et ce dfi, cest tout autant le parti que le gouver-nement qui en a la charge et la responsabilit.Cest notre exercice du pouvoir qui doit redonnerconfiance, restaurer une image la hauteur de ceque nous sommes. Cest notre exercice du pouvoirqui en sera un facteur dterminant. Alors, profitonsdes quelques dimanches quil nous reste pour y r-flchir.

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    Mes chers camarades, bonjour tous. Pour com-mencer, je veux dire que, sur lexpos qui a t faitpar Christophe Borgel et qui prpare les chancesqui sont celles au-del de 2017, de 2020, je penseque le parti, le secrtariat national, autour de Jean-Christophe Cambadlis, a raison danticiper ceschances, a raison de prparer le parti ces ba-tailles qui sont des batailles moyen et long termes,parce que si nous ne le faisons pas maintenant, onse retrouvera toujours dans quelques annes pourse reprocher de ne pas avoir mis sur la table ce quiltait ncessaire de faire une fois quon a vcu desdfaites aussi cruelles que celle des municipales.Et je soutiens, en tout cas la lecture, loreille, toutce qui a t propos par Christophe Borgel parceque je trouve que a va dans le bon sens, et en tout

    cas que a travaille ce que notre organisation sefixe des objectifs en termes dorganisation politiquede masse - je mets des guillemets autour demasse, parce que je pense que les tapes, dici l,sont nombreuses- , mais aussi en termes de cra-tivit et dinnovation, qui me paraissent aller dans lebon sens. Et je veux dire que je soutiens cela.

    Je voulais faire quelques remarques ou vous par-tager quelques rflexions sur le dbut de lanne2015, parce que nous sommes notre dernierConseil national avant lanne 2015, anne 2015 quiva souvrir avec en tte, pour commencer, les lec-tions cantonales, la ncessit de faire campagnepour dfendre le bilan de nos conseils gnrauxsur ce qui est, reconnaissons-le, normalement lecur des comptences, des valeurs de la gauche :laction sociale, la solidarit.

    Cest l o on peut dployer, mme si les contraintesexistent, mais l o on peut dployer notre projetpolitique, notre savoir-faire, et permettre aux Fran-ais, en matire daction sociale, de bnficier passimplement de prestations sociales, mais ausside politiques qui travaillent lutter concrtementcontre les ingalits.

    Il me semble donc que ces lections vont tre tout fait dterminantes, pas seulement pour nous, auxsoirs des lections et du second tour pour faire lebilan du nombre de dpartements quon aura gar-ds, mais dabord utiles aux Franais qui voient,eux, ou verront, sils ne le savent encore, la diff-rence quil y a entre un dpartement de droite etun dpartement de gauche, sur des prestations

    comme le transport scolaire, la restauration ou vi-demment laction sociale.

    Et donc, cette lection-l me parat tre une lec-tion tout fait dcisive pour laquelle nous devonsconsacrer lessentiel de notre nergie, mmesi nous savons que la plupart des prsidents deconseils gnraux niront pas chercher dans lesdocuments nationaux le moyen de gagner sur leterrain tel ou tel canton.

    Cela tant dit, du degr de mobilisation nationalede nos militants et du parti dpendront peut-trele point ou le demi-point qui font quon garde tel outel canton. Et quand a se jouera vraiment sur lefil du rasoir, tout ceci sera important, donc moi jesuis pour une action trs engage, trs militante duparti sur les cantonales.

    BENOT HAMON

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    Mais pourquoi je parle des cantonales ? Parcequavant les cantonales, outre un calendrier dedsignation aux rgionales, outre un calendrier quiouvre le processus du congrs, il va y avoir, et jeveux en dire un mot rapidement et je marrterai cela, il va y avoir lexamen dun texte tout fait im-portant lAssemble nationale, dont nous savonsque ce texte va, parce quil le produit dj, produiredu dbat entre nous et produire un peu plus quundbat sur combien de dimanches doivent tre tra-vaills ou pas.

    Je mexplique : moi, jai t ministre de la Consom-mation, jai fait passer une loi qui, plusieurstitres, sur la question des professions rglemen-tes, avait ouvert le chemin ce qui peut se faireaujourdhui sur un certain nombre de professionsdont moi jassume de dire que le raisonnement est

    juste ds lors quon sattaque la rente, et ds lorsquon sattaque des privilges qui sont des privi-lges aujourdhui insupportables. Et de ce point de

    vue-l, le gouvernement a raison de sattaquer auxprofessions rglementes. Et moi, je ne confondspas la mobilisation qui existe contre les professionsrglementes des critiques qui peuvent exister surune autre partie du texte et qui concerne lextensiondu travail le dimanche. Et je vais en dire un mot,pour que les choses soient parfaitement claires. Lencore, quand jtais Bercy, Mailly avait fait sonrapport et mavait interrog comme la plupart desministres de lpoque et parlementaires sur : Quefait-on sur le travail le dimanche ? Est-ce quontend ? Est-ce quon ntend pas ? Combien de di-manche, etc. ? Moi, je vais vous dire ma position.Sur les zones touristiques, en clair les Champs-Elyses, le boulevard Haussmann, etc., moi je naiaucun problme ce quon puisse ouvrir davantagesur les zones touristiques. la condition que celarelve de la dcision dabord du maire, et que leslus gardent la matrise de ce type de choix. Mais,pour ce qui relve des autres dispositions prvuesdans la loi, on peut discuter, et assez longtemps, dubnfice conomique dune mesure qui amne cequon travaille deux, trois quatre, cinq dimanchesen plus. Honntement, les arguments cono-miques sont faibles, pour ne pas dire, en termes degains conomiques, insignifiants.

    On peut davantage discuter du risque ou des me-naces que pointent les confdrations syndicalesen termes de comp