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Lux - 0.5 – Ombres - excerpts.numilog.comexcerpts.numilog.com/books/9782290151020.pdf · Remerciements Avant toute chose, j’aimerais remercier la merveilleuse équipe d’Entangled

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Du même auteur aux Éditions J’ai lu

À HUIS CLOS

JEU DE PATIENCE

JEU D’INNOCENCE

JEU D’INDULGENCE

JEU D’IMPRUDENCE

JEU D’ATTIRANCE

LUX

1 – Obsidienne1,5 – Oubli2 – Onyx3 – Opale

4 – Origine5 – Opposition

OBSESSION

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Cécile TassonTraduit de l’anglais (États-Unis) par Cécile Tasson

Titre original SHADOWS

A LUX NOVELLA

Éditeur original Entangled Publishing, LLC.

© Jennifer L. Armentrout, 2014 Tous droits réservés

Pour la traduction française © Éditions J’ai lu, 2017

À tous ceux qui croient.

Remerciements

Avant toute chose, j’aimerais remercier la merveilleuse équipe d’Entangled Teen. Un merci tout particulier à Liz Pelletier et ses talents prodigieux d’édition. Merci à Kevan Lyon d’avoir toujours été un agent fantastique. Un grand merci à mes bétâ-lectrices préférées : Lesa, Julie, Carissa et Cindy. Vous êtes les meilleures quatre fantastiques de l’univers. Et rien de tout cela n’aurait été possible sans le soutien de ma famille et de mes amis.

Pour finir, un énorme merci à Pepe et Sztella d’être aussi sexy. Grâce à eux, les couvertures de la série ont été canon.

Prologue

Une ombre glissait sur les montagnes glacées. Elle bou-geait trop vite pour être celle d’une créature terrienne et elle n’était, de toute façon, pas attachée à quoi que ce soit. Ce qu’elle était réellement ne faisait donc aucun doute. Sa destination non plus. Elle se dirigeait droit vers Dawson Black.

Oh, chouette…Un Arum.Le simple fait de penser ce nom lui laissait un goût

métallique dans la bouche. Ce salopard le poursuivait comme un drogué après sa came. Ils voyageaient toujours par quatre. L’un d’eux avait déjà été tué la nuit précé-dente. Ce qui signifiait qu’il ne restait plus que trois de ces enfoirés dans la nature. Et celui-ci l’avait pris pour cible.

Dawson se leva et s’étira avant d’essuyer la neige sur son jean. Cette fois, l’Arum s’était beaucoup trop approché de chez eux. Les rochers étaient censés les protéger, empê-cher les Arums de les distinguer des humains. Pourtant, ils les avaient trouvés. Ce spécimen se baladait à une lon-gueur de stade de ceux pour lesquels il aurait donné sa vie afin de les protéger. Tant pis. Il devait faire quelque chose. Comme, par exemple, en abattre deux sur trois. Celui qui resterait serait légèrement énervé. Ils voulaient jouer ? Eh bien, ils allaient être servis.

Lorsqu’il pénétra à grands pas dans la clairière, il accueil-lit avec plaisir le vent mordant qui souleva les mèches de cheveux de son front. Il avait un peu l’impression de se

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trouver au sommet des Seneca Rocks, avec la vallée en contrebas. Là-haut, il faisait toujours un froid de canard.

Dans un effort de concentration, il se mit à compter à rebours depuis dix. À cinq, il ferma les yeux et son apparence humaine se dissipa pour laisser place à de l’énergie pure, une lumière étincelante mêlée de bleu. Se débarrasser de sa forme humaine, c’était un peu comme retirer des vêtements trop serrés et se mettre à courir nu. C’était la liberté (pas la vraie, parce que Dieu savait qu’ils n’étaient pas vraiment libres), mais c’était ce qui s’en rapprochait le plus.

Lorsqu’il arriva à un, l’Arum avait fait le tour de la colline et fonçait droit sur lui, à la vitesse d’une balle de revolver qui se dirigeait vers son crâne. Dawson attendit jusqu’à la dernière minute, puis s’écarta, emmenant avec lui le pouvoir que son ennemi convoitait. Il n’avait pas vraiment le choix. Après tout, c’était l’équivalent d’une bombe nucléaire en bouteille, susceptible d’exploser à tout moment.

Il lança un éclair en direction de l’Arum et parvint à toucher quelque chose qui ressemblait à une épaule. Dans sa véritable forme, les Arums n’étaient rien d’autre que des ombres épaisses avec des bras et des jambes, mais ils étaient néanmoins suffisamment solides pour qu’on puisse les atteindre.

L’impact fit tournoyer l’Arum sur lui-même. Lorsqu’il se reprit, un projectile noir d’encre, presque furtif, fonça sur Dawson. Celui-ci l’esquiva. Leurs pouvoirs n’étaient pas aussi puissants. Plutôt insidieux, comme du napalm. C’était sacrément douloureux, mais il en fallait plus pour abattre un Luxen. Évidemment, les Arums avaient d’autres cordes à leur arc pour tuer.

Abandonne, gamin, me nargua l’Arum en s’élevant dans le ciel nocturne. Tu ne peux pas me battre. Tu ne sssouf-friras pas. C’est une promessse.

Dawson réprima l’envie de lever les yeux au ciel. Tu parles… Aussi indolore que d’affronter ma sœur après avoir mangé la dernière glace de la maison.

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Traversant la clairière, il lança des éclairs vers l’Arum sans s’arrêter. Parfois, il le touchait, parfois il le man-quait. Ce salaud restait caché dans les feuillages. C’était le camouflage parfait.

Plus pour très longtemps.Avec un sourire, Dawson leva ses bras irradiant de

lumière et les branches se mirent à trembler. Un gron-dement tonitruant résonna dans la vallée et les arbres se déracinèrent. Ils s’élevèrent vers le ciel, avec de la terre accrochée à leurs racines qui ressemblaient à des nids de serpents. Ouvrant les bras en grand, il les écarta pour révéler son ennemi.

Je t’ai eu, lui lança-t-il.Il émit une nouvelle salve d’énergie qui frappa l’Arum

en pleine poitrine.Tombant du ciel comme une torpille, l’Arum se rappro-

chait du sol à toute vitesse. Sa véritable forme clignota. En apercevant un pantalon en cuir, Dawson ne put s’empêcher de rire. Son ennemi pathétique était sapé comme un membre des Village People.

L’Arum s’écrasa à quelques mètres de lui, continua de bouger pendant une ou deux secondes, puis se raidit. Sous sa forme originelle, il était énorme, au moins, deux mètres cinquante de long, et il ressemblait à une tache d’encre. Il se dégageait de lui une odeur… métallique ? Oui, une odeur de métal aiguisé, froid. Étrange.

Dawson s’approcha de lui pour s’assurer qu’il était bien mort avant de rentrer chez lui. Il était tard et le lendemain, il avait cours…

L’Arum se releva. Je t’ai eu.Bon sang, il s’était fait avoir comme un bleu.L’Arum se jeta aussitôt sur lui. Seigneur. L’espace

d’un instant, Dawson perdit le contrôle sur sa forme et se retrouva en jean délavé et pull fin. Des mèches noires tombaient devant ses yeux tandis que les ombres s’éten-daient sur le sol à une vitesse alarmante. Des tentacules épais se tendirent vers lui, se redressèrent comme autant de cobras, puis attaquèrent. Ils frappèrent Dawson au niveau du ventre.

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Pour la première fois de sa vie, il cria. D’une voix aiguë, comme une mauviette. Mais bon sang, il en avait tous les droits : l’Arum l’avait eu.

Un feu brûlait dans ses entrailles tandis que l’Arum aspirait sa force vitale, comme si l’on avait jeté une allu-mette dans une flaque de gasoil. Sa lumière, son essence, clignotait de plus en plus vite, conférant un éclat bleuté aux branches sombres et nues qui les surplombaient. Il était incapable de contrôler ses transformations. Humain. Luxen. Humain. Luxen. La douleur… avait envahi tout son être. Il ne se résumait plus qu’à la souffrance. L’Arum aspirait longuement, profondément, dépossédant Dawson de toute sa force vitale.

Il allait mourir.Sur un sol tellement froid que la nature n’avait pas

encore repris ses droits. Avant même d’avoir parcouru le monde humain et vécu en son sein en toute liberté. Avant d’avoir connu l’amour, sa sensation, son goût.

C’était tellement injuste !Putain, s’il en sortait vivant, il allait vivre pour de vrai !

Et puis merde. Il allait vivre point barre.L’Arum prit une nouvelle grande et longue inspiration.

Dawson se cambra sur le sol. Ses yeux grands ouverts ne voyaient plus rien… jusqu’à ce qu’une lumière plus éclatante que la sienne, rougeoyante, plus rapide aussi, apparaisse parmi les arbres toujours debout et se précipite vers eux, à la vitesse du son.

Mon frère.S’écartant, l’Arum tenta de reprendre son apparence

humaine. Vulnérable comme il l’était sous sa véritable forme, il n’avait aucune chance de s’en sortir face à lui s’il la conservait. Comme tous les Arums, d’ailleurs.

Dawson aurait pu parier que leur ennemi connaissait le nom de cette lumière, qu’il l’avait murmuré avec effroi. Un rire rauque s’échappa de sa gorge. Voilà qui ferait plaisir à son frère.

Un éclair blanc frappa la forme obscure et la projeta en arrière sur plusieurs mètres. Les arbres tremblèrent, le sol également. L’Arum volait à droite et à gauche comme

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une vulgaire pile de chaussettes flasques. Puis l’être de lumière se posta devant Dawson et prit une posture défen-sive, toujours prêt à protéger sa famille et à donner sa vie pour elle.

Une série d’éclairs apparut au-dessus de Dawson et alla frapper l’Arum. Un cri de douleur aigu, terrible, trans-perça le ciel. Le cri de la mort. Mon Dieu. Il détestait ce son. Et il aurait probablement dû attendre de l’identifier clairement avant de s’approcher de l’Arum, un peu plus tôt. Enfin, il n’était plus temps de penser à ça.

Comme plus personne n’aspirait sa force vitale, les sensations commençaient à revenir dans son corps. Des picotements se répandirent dans ses jambes, puis dans son torse. Quand il se redressa, il continua tout de même à changer de forme de façon intempestive. Du coin de l’œil, il vit son frère acculer l’Arum contre les arbres, puis prendre son apparence humaine. Risqué. Osé. Il allait achever l’Arum à mains nues. Frimeur.

Et c’est ce qu’il fit. Plus ou moins. Il sortit une lame en obsidienne et la brandit en direction de l’Arum. Après avoir prononcé des mots menaçants, il enfonça le couteau dans le ventre de son ennemi. Son cri se noya dans des gargouillis.

Tandis que l’Arum se désagrégeait en fumée et en obs-curité, Dawson se concentra sur sa propre enveloppe corporelle. Fermant des paupières qu’il ne possédait pas réellement sous sa véritable forme, il se représenta son corps humain dans son esprit. Au fil des ans, il avait commencé à le préférer à son corps Luxen et s’y sentait connecté. Trop connecté. Il aurait dû en éprouver une certaine honte. Pourtant, ce n’était pas le cas.

— Dawson ? l’appela son frère en se retournant pour accourir à ses côtés. Tu vas bien, frérot ?

— On ne peut mieux.— Bon sang. Ne me fais plus jamais une peur pareille.

J’ai cru… (Daemon s’interrompit et se passa la main dans les cheveux.) Je ne plaisante pas. Ne me fais plus jamais ça.

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Dawson se leva sans son aide, mais ses jambes étaient encore un peu flageolantes. Il vacilla sur la gauche. Quand il retrouva l’équilibre, il plongea les yeux dans ceux de son frère qui étaient identiques aux siens. Les mots étaient inutiles. Les remerciements aussi.

Car il restait d’autres Arums, là-dehors.

Chapitre premier

Les élèves entraient en classe en bâillant et en se frot-tant les yeux pour se réveiller. De la neige fondue coulait de leurs manteaux et se déversait sur le sol poli par des milliers de pas. Dawson tendit ses longues jambes sur la chaise vide devant lui. Tout en se grattant le menton, il observa l’avant de la classe. Au même moment, Lesa entra en faisant une grimace à Kimmy qui paraissait horrifiée par l’effet de la neige sur ses cheveux.

— Ce n’est que de la neige, dit Lesa d’un air exaspéré. Ça ne va pas te tuer. Tu n’es pas en sucre.

Kimmy passa la main dans ses cheveux blonds.— Si, et le sucre, ça fond.— Oui et la merde, ça flotte.Lesa s’assit et sortit les devoirs d’anglais qu’elle avait

faits la veille.Un rire grave résonna derrière Dawson. Lui aussi était

amusé. Ces filles le faisaient toujours marrer.Kimmy fit un doigt d’honneur à Lesa et alla s’asseoir à

son tour, sans quitter Dawson des yeux. Elle le dévorait du regard. Dawson lui répondit avec un sourire crispé, même s’il savait qu’il aurait mieux fallu ne pas l’encoura-ger. Kimmy prenait toutes formes d’attentions pour des signaux, surtout depuis qu’elle avait rompu avec Simon.

À moins que ce ne soit Simon qui ait rompu avec elle… ?Il n’en avait aucune idée et il s’en moquait.

Malheureusement, il était incapable de se montrer froid avec elle. Après avoir posé son sac à motifs zébrés sur son bureau, Kimmy continua de lui sourire pendant une dizaine de secondes avant de se détourner.

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Il fit rouler ses épaules. Son regard appuyé lui avait fait l’effet d’attouchements. Et ce n’était pas très agréable.

Le rire résonna encore une fois, puis on lui murmura à l’oreille, d’une voix que lui seul pouvait entendre :

— Tombeur… Tombeur…Tout sourire, Dawson fit mine d’étirer ses bras et en

profita pour donner une claque à son frère.— La ferme, Daemon.Son frère repoussa ses mains.— Tu les fais toutes craquer…Dawson secoua la tête, sans se départir de son sourire.

Beaucoup de gens, les humains en particulier, n’appré-ciaient pas Daemon autant que lui et sa sœur l’appréciaient. Pourtant peu de personnes le faisaient autant rire que lui. Il lui tapait parfois sur les nerfs, mais si Dawson avait besoin de quelque chose, ou si un Arum débarquait, Daemon était l’homme de la situation.

Ou plutôt le Luxen de la situation. Aucune importance.Un homme plus âgé et bien portant entra dans la classe

avec une pile de copies à la main. Cela signifiait que leur prof avait terminé de corriger leur contrôle. Des grogne-ments s’élevèrent à travers la pièce. Seuls Daemon et lui ne pipèrent mot. Ils savaient très bien qu’ils avaient cartonné et ce, sans avoir fait le moindre effort.

Dawson ramassa son stylo et le fit rouler entre ses longs doigts en soupirant. Cette journée de mardi s’an-nonçait aussi ennuyeuse que d’habitude. Il aurait préféré être dehors, à se promener dans les bois, malgré la neige et le froid polaire. Son aversion pour l’école n’était pas aussi terrible que celle de Daemon, mais certains jours étaient plus difficiles que d’autres. Dawson s’était vite rendu compte que ses camarades rendaient l’expérience tolérable. Dans un sens, il ressemblait à sa sœur : il était davantage un humain dans un corps d’extraterrestre que l’inverse.

Cette pensée le fit sourire.Quelques secondes avant la sonnerie, une fille déboula

dans la classe avec un bout de papier jaune dans la main. Il sut tout de suite qu’elle n’était pas du coin. Le fait qu’elle

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porte un simple pull au lieu d’un gros manteau alors que la température était passée en dessous de zéro la trahis-sait. Il la détailla de la tête aux pieds. Elle avait de très belles jambes, longues et tout en courbes et portait… des ballerines.

Non, décidément, elle n’était pas du coin.Après avoir tendu le papier au professeur, elle releva

légèrement son petit menton pointu et observa la pièce.Dawson sentit sa mâchoire se décrocher et tomber

bruyam ment sur le sol.Seigneur. Elle était… Elle était magnifique.Et il était bien placé pour proférer un tel jugement.

Lorsque son peuple avait pris forme humaine, ils avaient gagné le gros lot, niveau génétique, mais le visage déli-cat de cette fille s’approchait de la perfection absolue. Des cheveux chocolat tombaient sur ses épaules. Sa peau était lumineuse, comme si elle avait récemment passé beaucoup de temps au soleil. Et ses sourcils bien dessinés mettaient en valeur ses yeux en amande bordés de cils épais. Un regard brun chaleureux rencontra le sien, avant de se poser derrière lui. Elle cligna plusieurs fois les paupières, comme pour s’éclaircir la vue.

Ce genre de réaction se produisait souvent lorsqu’on les voyait, Daemon et lui, pour la première fois. Après tout, ils étaient identiques  : cheveux noirs ondulés, corps de nageur, plus d’un mètre quatre-vingts… Ils avaient égale-ment le même visage : pommettes hautes, lèvres pulpeuses et des prunelles d’un vert très lumineux. Mis à part les Luxens, personne n’arrivait à les distinguer. Et les deux garçons adoraient en jouer.

Dawson serra les dents jusqu’à se faire mal à la mâchoire.Pour la première fois de sa vie, il aurait voulu être

unique, être vu pour lui-même et personne d’autre. Sa réaction le surprit.

Puis les yeux de la jeune fille plongèrent de nouveau dans les siens et elle sourit.

Le stylo glissa de ses doigts inattentifs, roula sur son bureau avant de s’écraser par terre. Le rouge lui monta

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Quand elle chancela, il se précipita vers elle et la rat-trapa mais ils s’effondrèrent tous deux par terre, dans les bras l’un de l’autre. Alors, Daemon leva la tête vers le ciel et laissa s’échapper un cri inhumain qui passa sans doute la barrière du son et fit de nouveau trembler la maison. Les vitres vibrèrent, avant d’exploser. Les éclats de verre tombant sur le sol résonnèrent comme des applaudisse-ments lointains.

Puis il y eut les sanglots de Dee. Des sanglots terribles qui secouaient son corps tout entier. Ce son brisait le cœur de Daemon. Elle n’arrivait pas à garder le contrôle sur ses formes. Elle s’effondrait dans ses bras.

Dawson ne reviendrait plus. Son frère ne franchirait plus jamais cette porte. Ils ne regardaient plus jamais d’émissions débiles sur les fantômes ensemble. Il ne se battrait plus jamais avec Dee pour savoir qui mangerait la dernière glace. Et ils ne se disputeraient plus jamais à propos d’une humaine.

L’humaine…Dawson l’avait illuminée comme un phare… un phare

qui avait mené les Arums droit sur eux. C’était la seule explication. Même à Moorefield, les Rocks les proté-geaient. Si les Arums avaient aperçu Bethany…

C’était la première fois de sa vie qu’il détestait autant les humains.

La peine et la rage le consumaient. Sa lumière rougeâtre pulsa. Les larmes de Dee continuaient de couler ; elle semblait toujours dans le déni. Seigneur, il aurait donné sa propre vie pour l’empêcher de souffrir de cette manière.

Pour changer les derniers mots qu’il avait dits à son frère. Tu vas finir par la faire tuer. Pourquoi ne lui avait-il pas dit qu’il l’aimait ? Non. Il avait fallu qu’il prononce ces mots fatals. Le désespoir s’enfonçait en lui comme une lame dentelée chauffée à blanc.

Il posa sa tête sur l’épaule de sa sœur et ferma les yeux. Des larmes coulaient sur son visage, brûlant ses joues à présent brillantes de larmes. Leur lumière clignotait sans le salon, projetant contre les murs les ombres étranges de deux silhouettes repliées l’une sur l’autre.

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Dawson était mort à cause de lui, parce qu’il n’avait pas été assez ferme, parce qu’il ne l’avait pas obligé à mettre fin à cette relation avant que la situation ne dégénère. Il était mort à cause d’une humaine. Et c’était la faute de Daemon. Il n’avait pas su l’arrêter.

Il serra sa sœur un peu plus fort, la seule famille qu’il lui restait, et promit que la mort ne frapperait plus les siens. Il ne laisserait plus jamais un humain mettre sa famille en danger. Plus jamais.

Daemon ne perdrait pas sa sœur. Il ne reculerait devant rien pour la protéger.