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Le Carnet DE L’ECOLE EFFICACE N°002 Novembre 2013 MAÎTRISE DE LA GESTION DU TEMPS SCOLAIRE EDITORIAL Résolument engagés vers 2015 ! Centre d’accueil, d’éducation et d’intégration des sourds de Louho Un modèle d’intégration réussi Suivi intégré de la supervision scolaire Le gage d’une éducation de qualité Dr Anne Vincent, Représentante Résidente de l’UNICEF, Chef de file des PTF «Que le prochain forum aboutisse à des propositions qui renforcent la qualité du système» A coeur ouvert avec... Maximiser les performances des apprenants

Maximiser les performances des apprenants

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Mois de Novembre 2013 / Le Carnet de l’Ecole Efficace N°0002 1

Le Carnetde l’ecole efficace N°002

Novembre 2013

Maîtrise de la gestion du teMps scolaire

Ed itor ial

résolumentengagés vers 2015 !

centre d’accueil, d’éducation et d’intégration des sourds de louho

Un modèle d’intégration réussi

suivi intégré de la supervision scolaire

Le gage d’une éducation de

qualité

dr anne Vincent, représentante résidente de l’UNICEF, Chef de file des PTF

«Que le prochain forum aboutisse à des propositions qui renforcent

la qualité du système»

A coeur ouvert avec... Maximiser les performances

des apprenants

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Le Carnet de l’Ecole Efficace N°0002 / Mois de Novembre 20132

sommaire

coordination éditoriale : Gérard GUEDEGBE [Réseau béninois des Journalistes et Communica-teurs spécialisés en Education (RJCE – Bénin)] imprimerie : maGNifiCat EditionsNovembre 2013

Publié par : Ministère des Enseignements Maternel et Pri-maire (MEMP) et Deutsche Gesellschaft für Internationale Zu-sammenarbeit (GIZ) GmbH à travers le Projet de l’Education de Base - Renforcement des Circonscriptions Scolaires (Pro-Educ) soutenu par le gouvernement fédéral allemand.

Le Carnetde l’ecole efficace

E d i t o r i a l

E v E n E m E n t

g r a n d r E p o r t a g E

i n v i t E

d o s s i E r

f o c u s

p a r t E n a i r E s

thEmEs transvErsEaux

actEs administratifs

REFORME DU SYSTEME EDUCATIF NATIONAL : Le Bénin à l’école du Ghana

POUR DES ACTIONS CONCERTEES A TRAVERS LE DIALOGUE : Les acteurs de l’éducation à la base s’engagent

ATELIER SUR LE DIALOGUE POLITIQUE A DASSA-ZOUME : Les grandes leçons des participants

RAPPORT POUR UNE MEILLEURE INTEGRATION DES ENFANTS HANDICAPES : L’éducation inclusive, une priorité !

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CENTRE D’ACCUEIL, D’EDUCATION ET D’INTEGRATION DES SOURDS DE LOUHO : Un modèle d’intégration réussi

Résolument engagés vers 2015 !

A COEUR OUVERT AVEC Dr Anne Vincent, Représentante Résidente de l’UNICEF, Chef de file des PTF

MAITRISE DE LA GESTION DU TEMPS SCOLAIRE : Maximiser les performances des apprenants

FORMATION A DISTANCE SUR LA NOUVELLE APPROCHE D’INSPECTION PEDAGOGIQUE : L’impact dans la vie professionnelle des bénéficiaires

SUIVI INTEGRE DE LA SUPERVISION SCOLAIRE : Le gage d’une éducation de qualité

LES JEUX ET LE SPORT DANS L’AMELIORATION DE LA QUALITE DE L’ENSEIGNEMENT : L’expérience de Right to play

LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES EN MILIEU SCOLAIRE : Pour une éducation de qualité dans un milieu propre et adapté

ARRETE INTERMINISTERIELannée 2013 N°390/mESftPRiJ/mEmP/DC/SGm/DESGiGPm/DEt/DafoP/DEP/DEm/DEP/DEPEmP/Safixant le calendrier de l’année scolaire 2013-2014 dans les établis-sements d’enseignement maternel, primaire, secondaire général, technique et professionnel

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Nous n’avons pas d’autre choix : après que le Gouvernement ait réalisé la fréquentation massive de l’école par les enfants de notre

pays, surtout en ce qui concerne les niveaux de la maternelle et du primaire, il nous faut atteindre, à présent, le défi d’une qualité remarquable de l’enseignement dispensé à ceux-ci. a quelques deux petites années de 2015, date butoir de l’atteinte des Objectifs du millénaire (Omd), le Bénin, loin de se réjouir et de se contenter des premiers résultats encourageants, doit remporter cette nouvelle palme qui viendra conforter la première. En effet, soyez-en convaincus, comme moi : rien ne sert de dormir sur les lauriers de la scolarisation abondante des enfants béninois, obtenue grâce à la mesure de gratuité de l’enseignement primaire, prise depuis l’année scolaire 2007-2008, par le régime du Président Boni Yayi. Depuis peu, j’ai pris mon bâton de pèlerin, je fais feu de tout bois pour que les écoliers béninois bénéficient d’un processus de transmission des connaissances, qui puisse ne souffrir d’aucune légèreté ni de quelque faille que ce soit. C’est ainsi qu’avant d’avoir très récemment doté le personnel d’encadrement de moyens roulants afin de lui permettre de parcourir les contrées les plus reculées de son domaine d’intervention pour suivre, contrôler et renforcer les aptitudes d’intervention pédagogique de ces enseignants en situation de classe, mon département ministériel a travaillé à la reouverture des écoles normales d’instituteurs de même qu’au développement, à l’extension des infrastructures scolaires de tous ordres et à une action de grande proximité concernant l’amélioration de la qualité des prestations du corps enseignant. Concernant ce dernier facteur, particulièrement, le ministère des enseignements maternel et primaire (memp) s’est engagé dans le suivi et le contrôle du personnel enseignant, à travers l’activation du maillon primordial qu’est l’inspection pédagogique. ainsi se trouve surtout renforcée la formation professionnelle des enseignants reversés dans la fonction publique par un encadrement de

terrain, par le biais des inspecteurs pour qui je ne cesse et ne cesserai jamais de prêter une écoute attentive afin de les accompagner dans la réussite de leur mission. Cette mission qui est celle d’ér iger un corps enseignant digne de celle enviée des temps de plusieurs décennies auparavant. Donc, pour moi, l’Education Pour tous en 2015 ne constitue pas une incantation ni un vœu pieux, mais un objectif noble, réalisable et quantifiable, surtout qu’il se fonde sur une stratégie de suivi des enseignants que le processus amènerait à rendre meilleurs. Dans ces conditions, je peux rassurer l’ensemble de la communauté scolaire que j’accentue également mes efforts sur le maintien de la flamme d’un dialogue permanent de mon cabinet avec les partenaires sociaux de mon département ministériel. Voyez à travers cela la priorité que j’accorde à la ressource humaine et la foi que je développe en celle-ci pour conduire vaillamment mon ministère, en particulier, et l’Etat béninois, en général, à une année 2015 couverte des honneurs de la qualité retrouvée dans les enseignements maternel et primaire.Cependant, si toutes les mesures matérielles et réalistes sont prises, à notre niveau, pour la qualification du Bénin pour l’Ept en 2015, il demeure la nécessité que continue à s’opérer, le recrutement de nouveaux enseignants, leur formation et, dans un registre parallèle, le renforcement du pilotage du système éducatif et de la bonne gouvernance du secteur. J’en fais aussi mon cheval de bataille.En attendant qu’il nous conduise à une victoire certaine, je ne saurais clore mon propos sans souhaiter une bonne et paisible année à toute la communauté scolaire du Bénin !

eric Kouagou n’daministre des Enseignements maternel et Primaire

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résolument engagés vers 2015 !

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evenement

Le Bénin se retrouve dans la dernière ligne droite du rendez-vous de 2015 en

ce qui concerne l’Education pour tous. mieux le souci d’une plus grande efficacité externe l’a amené à actualiser son Plan décennal de développement du secteur de l’éducation (Pddse), pour la période 2013-2015. alors pour garantir une meilleure performance des actions inscrites dans les plans sectoriels, des responsables du système édu-catif béninois ont choisi d’aller du côté des voisins anglophones, où de nombreux succès ont été enregistrés à partir de processus reconnus plus dynamiques. il a été donc prévu une visite de cinq jours pour s’enrichir des suc-cès enregistrés en pays ashanti, dans le secteur de l’éducation. Selon un chronogramme prééta-bli entre les parties, huit respon-sables de haut niveau repré-sentant les quatre ministères en charge de l’éducation au Bénin, d’une part, et le Secrétariat tech-nique permanent du Plan décen-nal de développement du secteur de l'éducation (Pddse), d’autre part, ont rencontré leurs homo-logues ghanéens des différents sous-secteurs de l’Education et ont échangé avec eux.

Réforme du système éducatif national

à l’école

Une délégation composée des cadres béninois de l’Education nationale s’est rendue à Accra du 7 au 12 juillet 2013 pour s’inspirer de l’exemple gha-néen pour insufler un dyna-misme nouveau au système éducatif béninois.

Le Bénindu Ghana

ainsi, la délégation béninoise, conduite par albert adagbè, Directeur de Cabinet du minis-tère de l’Enseignement maternel et primaire (memp), comprenait mohamed aboubakari, Directeur de la programmation et de la prospective du memp, maou-di Johnson, Raoul atohoun et Sophie achilleas du Secrétariat technique permanent du Pddse, Henri Codjo aboua et Olivier adadja du ministère de l'ensei-gnement secondaire ainsi que martin Ogoussan, du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (mesrs). aristide adjibodou, de la Culture et de l’alphabétisation, de l’artisanat et du tourisme (mcaat)

et Gisèle martin de l’ambassade du Danemark au Bénin, faisaient également partie de la délégation.

des échanges fructueux

Le voyage d’étude s’est essen-tiellement déroulé dans une salle où les experts défilaient devant leurs hôtes pour présenter les différentes facettes de l’école ghanéenne aux Béninois.au cœur des échanges, une large diversité de sujets relatifs au fonc-tionnement du système éducatif ghanéen. D’abord, l’ensemble du système éducatif du pays hôte a été présenté par Ernest Otoo, chargé du plan sectoriel de l’éducation et de la Coordination

Albert Adagbè, Directeur de Cabinet du MEMP, a conduit la délégation béninoise au Ghana

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des bailleurs de fonds. Ensuite, des communications ont porté sur la décentralisation/déconcentra-tion de l’éducation, la gestion du Système d’information de l’Edu-cation (Emis), l’enseignement technique et la formation pro-fessionnelle, le plan stratégique de développement du secteur éducatif ainsi que sur l’enseigne-ment tertiaire au Ghana. Pour chacune de ces communi-cations, des experts ghanéens ont présenté le chemin parcouru, les difficultés rencontrées, et les différents efforts consentis pour atteindre les résultats qui positionnent aujourd’hui le Ghana au rang des pays réalisant un progrès notable en matière d’édu-cation.Les questions relatives à la prés-colarisation, l’alphabétisation et à l’éducation des adultes, la ges-tion des flux, la gestion des res-sources humaines, la passation des marchés, l’éducation de la petite enfance et aux grands défis du système éducatif ghanéen ont nourri les discussions au centre des échanges.

au-delà de toutes ces questions débattues, la délégation béni-noise a eu l’occasion de visiter deux départements du Service d’Education du Ghana ‘’Ghana Education Service’’, à savoir le Système de gestion de l’informa-tion dans l’Education et le service de planification sans oublier le centre de formation profession-nelle et l’Ecole de formation du personnel enseignant d’accra. a la lumière des présentations, la délégation béninoise a aussi perçu le fonctionnement interne des systèmes et des organes de gestion, de même que les outils de coordination, notamment au niveau du plan stratégique. Un accent particulier a été mis sur le suivi-évaluation et sur l’élabora-tion des politiques en matière de statistiques.

des leçons

Le séjour dans la capitale gha-néenne a permis aux Béninois de tirer quelques leçons des pratiques jugées positives, obser-vées au Ghana. En premier lieu,

il ressort des études que les deux pays n’ont pas adopté le même système éducatif. Géré par un seul département ministériel, le secteur de l’éducation au Ghana est régi par une loi en date de 1993. Pour son fonctionnement, il bénéficie de 25 pour cent du bud-get national. L’apprenant obtient son premier diplôme au terme de 11 ans d’éducation de base sans échec. En ce qui concerne la création d’écoles privées, seules les préfectures sont compétentes en la matière. aussi, les enfants entrent dans le système éduca-tif par la maternelle, à l’âge de quatre ans.Par ailleurs, il y a une structu-ration de l’alphabétisation et de l’éducation des adultes. au départ, on trouve l'alphabétisation fonctionnelle, ensuite, l’éducation complémentaire basée sur 9 mois de cours sanctionnés par un exa-men. Les meilleurs apprenants accèdent d’office au système formel. En outre, les médias y jouent un rôle très important. En effet, des formations ouvertes sont diffusées sur les chaînes de

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télévision et sur d’autres canaux audio-visuels. Ces formations prennent également en compte les personnes détenues dans les prisons.

la complexité du transfert de système

Les progrès réalisés au Ghana et appréciés par la délégation béninoise sont le fruit de pro-cessus lents et profonds qui aboutissent aujourd’hui à des résultas probants qui montrent le bon fonctionnement du sys-tème éducatif. Une réplication automatique des effets ghanéens porte le risque de conduire à davantage de confusion et à un échec potentiel du transfert au Bénin. En effet, les transferts de système obéissent à des lois complexes et cachent d’énormes subtilités. mieux, le contexte est

déterminant pour la réussite d’un changement et, l’action à une grande échelle sous-entend la capacitation des niveaux locaux.

Relever les défis de l’éduca-tion au Bénin

a la suite de ces constats dans le fonctionnement du secteur de l’éducation au Ghana, la déléga-tion béninoise a fait des propo-sitions visant à relever les défis de l’éducation au Bénin. il s’agit essentiellement de :- l’institutionnalisation de la créa-tion d’un ministère unique de l’éducation ;- la création d’un fonds spécial pour l’éducation alimenté par les taxes ;- la sensibilisation préalable des populations et élus locaux pour la mise en œuvre de la décentrali-sation dans l’éducation ;

- la mise en place d’un système d’information unifié dans le sys-tème Educatif avec un centre de données dans chaque district ;- la déconcentration du processus de mise en œuvre du système de suivi/évaluation; - le désengagement progressif de l’Etat concernant les œuvres universitaires ;- l’expérimentation d’un sys-tème de subvention universitaire dénommé le GEtfund pour les allocations universitaires et le financement des infrastructures ainsi que le mécanisme d’accès aux universités, basé sur la capa-cité d’accueil des facultés et des écoles ;- le développement des forma-tions courtes professionnali-santes et diplômantes à distance, au profit des enseignants ;- le renforcement périodique des capacités des acteurs déconcen-

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trés de la chaîne de production des données statistiques, pour une large diffusion des données statistiques ;- l’utilisation des médias dans le processus de collecte de celles-ci ;- la mise en place d’un système informatisé global d’orientation scolaire en fonction des mérites de l’apprenant ;- la limitation, par une loi, du nom-bre de syndicats à un seul, pour conduire les négociations avec le gouvernement ; - l’intégration de l’informatique et des langues nationales dans le système éducatif ;- l’implication du secteur privé dans les organes de passation des marchés ;- l’allègement des procédures de passation des marchés par les ministres des secteurs concernés pour les marchés relevant de leur seuil de compétence ;- la suppression des approbations intermédiaires ;- l’établissement d’une passerelle entre le système informel et le système formel, etc...

forts de l’ampleur de ces nom-breux défis, à leur retour au pays, les cadres de l’Education béninoise ont engagé un mou-vement de communication et de vulgarisation des expériences du voyage afin d’en faire appréhender la pertinence par le plus grand nombre d’acteurs possible et de mettre en place les conditions d’un transfert aisé des bonnes pratiques retenues au Ghana. ils ont eu l’occasion de présenter les résultats de leur séjour aux Partenaires tech-niques et financiers (Ptf), le 29 juillet dernier, à Cotonou, lors de la séance mensuelle de la coor-dination des Ptf.

Cette visite d’information a par-ticulièrement mis en exergue le contexte dans lequel les avan-

cées ghanéennes ont été opé-rées et a relevé la difficulté de créer ce même contexte au Bénin, dans les conditions ac-tuelles. En effet, un fait frappant de la réalité ghanéenne est la structuration du système, le respect des procédures, l’accent spécifique sur l’atteinte des résultats par le travail collé-gial, et l’imputabilité qui induit une obligation de performance à tous les niveaux.

En se basant sur le feedback, tant de la partie ghanéenne que de celle béninoise, cette visite d’échanges devrait ouvrir la voie à davantage de relations Sud-Sud, au sein des pays membres du Partenariat mondial pour l’Education GPE, même si les visites de sites programmées n’ont pas permis de toucher du doigt la réalité du terrain et de vivre concrètement les forces et les faiblesses du système éduca-tif ghanéen. Pour une première expérience on peut dire que la satisfaction des deux parties té-

moigne, à n’en point douter, de la pertinence de l’investissement de l’initiative BaCKUP Education de la GiZ–Deutsche Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit.

En réalité, l’idée d’un programme d’échanges entre les respon-sables de l’éducation du Bénin et du Ghana vient d’une rencontre des trois circonscriptions afri-caines du Partenariat mondial pour l’éducation (Gpe), tenue à accra, en septembre 2012. Les différents acteurs impli-qués entendent renouveler cette expérience, de part et d’autre, avec des équipes plus réduites et plus techniques mais, avec un temps de visite plus étendu, pour toucher du doigt les réalités du pays visité et participer aux revues et à d’autres processus plus techniques. Les représen-tants du ministère de l’Education ghanéen ont souhaité rendre la même visite au Bénin, afin de mutualiser cette expérience multi-linguistique sous-régionale.

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D’ici septembre 2013 au plus tard, toutes les Communes du Bénin disposeront d’un

Cadre de concertation des acteurs de l’éducation (Ccae). C’est, du moins, la promesse faite par les acteurs de l’éducation présents à la rencontre dédiée à trouver les

voies et moyens les plus efficaces pour le renforcement du dialogue dans le secteur. Et, pour cause, les résultats de l’étude, comman-ditée en septembre 2011, par le Projet de l’éducation de base de renforcement des Circonscrip-tions scolaires (Pro-Educ), sur

les liens de coopération entre les acteurs de l’éducation à la base, révèlent une faible collaboration entre ceux-ci, du fait de l’absence d’un cadre de concertation. C’est pour y répondre que les élus locaux s’engagent pour le dialogue, à travers leur repré-

Pour des actions concertées à travers le dialogue

Pro-Educ, en collaboration avec le Ministère des enseignements maternel et pri-maire (Memp), a organisé, du 11 au 13 juin 2013, à Dassa-Zoumé, un atelier sur le dialogue politique entre les acteurs de l’éducation, au niveau communal. A l’issue de cet atelier, élus locaux et acteurs de la société civile se sont engagés à œuvrer pour l’installation des cadres de concertation et à la prise en compte du genre dans la gestion de l’éducation.

Les acteurs de l’éducation à la base s’engagent

evenement

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sentant, Joseph anani, maire d’athiémé et chargé des affaires sociales et culturelles au sein du Bureau de l’association nationale des communes du Bénin (ancb). ainsi, de façon concrète, ils se sont engagés à prendre les actes nécessaires pour la mise en place des cadres de concertation. Ceci, conformément à la feuille de route arrêtée au cours de l’atelier et aux dispositions requises en vue de faciliter le vote d’une ligne budgétaire au profit des Ccae. Selon Joseph anani, le déve-loppement des communes dont les maires ont la charge « passe prioritairement par l’éducation ». De ce fait « le dialogue entre les différents acteurs est nécessaire dans l’atteinte de nos objectifs », a-t-il mentionné. mais, pour en arriver là, il a fallu que les maires et les autres acteurs invités à cet atelier soient sensibilisés sur l’importance du dialogue. Et, c’est l’objectif de la communication présentée par marc Glèlè, de la Direction en charge de la décentralisation de l’éducation au niveau du memp. Son exposé a montré que le dia-logue entre les différentes parties prenantes instaure la confiance en leur sein et améliore la qua-lité des décisions prises. mieux,

la diversité des opinions ou des positions stimule la créativité. Et, en la matière, dira-t-il, « la rencontre de Dassa-Zoumè est une parfaite illustration, au regard des acteurs invités à réfléchir pour trouver les meilleurs moyens pour une bonne collaboration en leur sein ». il faut préciser que le choix des communes d’installer les Cadres de concertation des acteurs de l’éducation (Ccae) est inspiré des résultats enregistrés au niveau de l’expérience de la commune de Klouékanmè.

l’expérience de Klouékanmè

L’expérience de cette commune en matière de Cadre de concerta-tion des acteurs intervenant dans l’éducation qui a été présentée aux participants, a fait des émules mais aussi des craintes à divers niveaux. Cette présentation faite par théophile Kpanon, Secrétaire général de cette commune, a montré combien les Cadres de concertation sont importants pour la promotion de la scolarisation à la base. En effet, la mise en place d’un tel Cadre de concertation répond à un besoin, celui de créer un creuset pour la coordination des actions initiées dans le secteur de

l’éducation. Ce qui permettra aux différents acteurs de se retrouver régulièrement pour réfléchir sur les voies et moyens à utiliser pour le règlement des problèmes de l’éducation au niveau de la com-mune de Klouékanmè.

des missions du ccae

Créé par l’arrêté n°64/51/CKL/SG/SaG-Saf-SaSC du 22 dé-cembre 2008, le Cadre de concer-tation des acteurs intervenant dans l’éducation au niveau de la commune a entre autres missions de faire le suivi de toutes les acti-vités en faveur de la promotion de la scolarisation des enfants, d’harmoniser les interventions et les stratégies des différents acteurs dans le sens de la cohé-sion ainsi que d’échanger périodi-quement sur les indicateurs dans le secteur de l’éducation. il lui est également donné comme mandat de proposer au Conseil communal des mesures d’amé-lioration des indicateurs dans le secteur de l’éducation et de capitaliser les acquis des diffé-rents programmes et projets. il faut dire que ce Cadre de concertation dirigé par le maire et secondé, dans ses tâches par le Chef de Circonscription scolaire a exécuté beaucoup d’activités qui ont contribué à l’amélioration des statistiques scolaires dans les communes.

Des défis de survie

aujourd’hui, le constat sur le terrain montre que le Cadre de concertation de Klouékanmè ne tourne plus à plein régime pour raison de manque de finance-ment, dû au retrait du co-financier qu’est la SNV-Bénin du domaine de l’éducation. Une situation qui a amené les participants à exhorter les maires à désormais inscrire une ligne budgétaire dans les prévisions des ressources

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annuelles de la commune pour le fonctionnement de cet organe et à renforcer les pouvoirs des Chefs des Circonscriptions sco-laires (Ccs). Le mérite de la communication présentée par théophile Kpa-non réside dans le fait qu’elle a permis de dévoiler le déficit de collaboration existant entre les maires et les Ccs. L’expérience de Klouékanmè qui n’est que le reflet de la situation actuelle qui prévaut dans la plupart des Cir-conscriptions scolaires du Bénin, a davantage motivé les partici-pants à demander la mise en place d‘un mécanisme de franche collaboration entre les maires et les Chefs des Circonscriptions scolaires. ainsi par exemple, dans le projet-type d’arrêté pro-posé par les participants à la rencontre de Dassa -Zoumè, le Ccs occupera désormais le poste de Vice-président du Ccae.

L’équité genre, l’autre défi

L’analyse genre appliquée au Projet de l’éducation de base de renforcement des Circonscrip-

tions scolaires (Pro-Educ) a été présentée par mme Rosemonde Okoumassoun, Conseillère tech-nique nationale de Pro-Educ et Point focal genre. Elle a fait constater une disparité entre les filles et les garçons en matière de scolarisation. Ceci malgré les dif-férents instruments juridiques pris par les autorités et les progrès enregistrés grâce aux différentes campagnes de scolarisation des filles. S’agissant de progrès, on peut noter entre autres les taux de scolarisation des filles, qui se sont améliorés. On a enregistré, au cours de l’année scolaire 2009-2010, un taux de scolarisation de 130,5% pour les filles et de 133,7% pour les garçons. Cette avancée en matière de sco-larisation des filles au Bénin est due à la mise en œuvre d’actions efficaces dans le secteur éducatif. il s’agit de : la création d’écoles pour les

enfants filles et garçons han-dicapés ;

la création de foyers de jeunes filles ;

la mise en place de Réseau national pour la promotion

de la scolarisation des filles (Rnpsf) ;

la création de la Direction de la promotion de la sco-larisation du ministère des Enseignements maternel et primaire (Dps-memp) ;

les campagnes : « toutes les filles à l’école » et « Tous les enfants à l’école» ;

l’exonération par l’Etat des frais d’écolage chez les ap-prenants de l’enseignement primaire public.

Néanmoins, d’autres facteurs notamment d’ordre socioculturel et institutionnel tentent de noyer les efforts des acteurs à la base. au nombre de ceux-ci, il convient de mentionner : le mariage précoce ou forcé; les grossesses précoces ou

non désirées ; l’internement des filles dans

les couvents ; le placement des enfants ; l’insuffisance du personnel

enseignant dans les zones rurales ;

l’insuffisance d’infrastructures d’accueil et de santé ;

Vue d’ensemble des acteurs de l’Education présents à Dassa

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l’insuffisance et/ou la mau-vaise gestion des moyens didactiques ;

l’ignorance et/ou le manque d’application de l’équité /genre à l’école ;

la faible représentation des femmes dans le secteur de l’éducation et aux postes de responsabilité et de direction.

Par ailleurs, les différents taux d’achèvement des enfants, no-tamment, des filles, au primaire, sont très illustratifs de la situa-tion. Pour les filles, ce taux est passé de 57,3% à 65,8% entre les années scolaires 2009- 2010 et 2011-2012. Dans la même période, le taux d’abandon des filles au primaire est resté stable, soit, dans les proportions de 11,3% et 11,4%.Ce constat est encore criard au niveau de l’administration, des directions techniques et des Circonscriptions scolaires. Par exemple, au cours de l’année scolaire 2011-2012, il y a : 03 sur 16 des postes dans

les directions techniques et centraux qui sont occupés par les femmes ;

00 sur 06 femmes nommées dans les Directions dépar-tementales des enseigne-ments maternel et primaire (Ddemp);

1.413 directrices d’écoles sur 7.611 nommés;

9.408 enseignantes sur 45.010 enregistrées.

La plupart de ces résultats pré-sentés ont suscité de vifs débats au sein des participants. Pour certains, il revient aux femmes de travailler pour s’émanciper et pour s’imposer. Pour d’autres, telle que la lutte est menée aujourd’hui, si rien n’est fait, on assisterait à l’inversement de la tendance où toutes les filles seront à l’école mais les garçons au champ. En la matière, l’exemple de la commune de Sinendé où le taux

de scolarisation des filles est supérieur à celui des garçons a été plusieurs fois cité. C’est mme alima marcos, Spécialiste de l’éducation au niveau du fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef) qui va repréciser le

concept genre. Pour elle, « ce concept ne doit pas se voir seule-ment sous son aspect opposition fille et garçon mais, plutôt la prise en compte du sexe féminin et du sexe masculin dans toutes les politiques de développement ».

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Philippe Akpahumba, Coordon-nateur des syndicats des ensei-gnements maternel et primaire dans le Borgou-Alibori : « Que les Maires soient dispo-nibles et qu’ils acceptent de collaborer avec les partenaires sociaux … »

« Cette rencontre importe beaucoup pour nous. On ne peut pas soigner un malade sans savoir de quoi il souffre, dit l’adage. Dans le cadre de la décentra-lisation, des compétences ont été transférées au niveau des communes et c’est la gestion de ces compétences qui pose problème aujourd’hui. Les cadres de concertation sont nés mais est-ce qu’ils fonctionnent comme il se doit ?C’est pourquoi d’abord, il faut véritablement la disponibilité des maires qui doivent accepter ces cadres de concertation, pour que le groupe soit fonctionnel. Ensuite, il faut doter les cadres de concertation des moyens nécessaires pour leur fonctionnement. Enfin, il faut diagnostiquer les problèmes réels au niveau des communes. Et nous, partenaires sociaux, nous connaissons les véritables problèmes qui se posent au niveau du secteur de l’éducation dans les communes. il faudrait vraiment qu’on nous associe afin qu’on puisse diagnostiquer les problèmes et trouver les solutions idoines pour la réussite des œuvres édu-catives dans nos communes. »

Aboubakari Séro Yérima, Maire de Sinendé, Président de l’Asso-ciation pour le développement des Communes du Borgou :« Le Cadre a permis de boos-ter un certain nombre d’indi-cateurs dans le domaine de l’éducation » « Nous avons commencé l’expérience avec l’appui d’un partenaire technique et financier qu’est l’Unicef. Cela a permis de booster un certain

nombre d’indicateurs dans le domaine de l’éduca-tion. il a fallu l’existence d’un tel cadre pour qu’il y ait une meilleure communication et une bonne col-laboration entre tous les acteurs intervenant dans le secteur de l’éducation.a travers le cadre de concertation, un certain nombre d’activités sont projetées sur la base du Plan de développement communal (Pdc), pour corriger les dysfonctionnements enregistrés dans l’organisation et la gestion de l’éducation dans la Commune. Notre cadre ne se limite pas seulement aux réunions. En dehors des réunions, nous avons des activités que nous menons sur le terrain. Par exemple, des séances de sensibilisation pour la scolarisation ou des facteurs qui peuvent venir entraver le bon fonctionnement de l’éducation dans la Commune. Grâce à cet atelier, nous avons un certain nombre d’éléments qui vont nous permettre de corriger ce que nous faisons. Par exemple, dans la chaîne des acteurs, il y a un élément qu’on n’avait pas prévu. il s’agit des apprenants qui doivent être représentés. il y a eu des échanges très fructueux dans la salle qui vont nous permettre de revoir le processus avant d’y engager tout le monde pour le dévelop-pement de notre éducation. La difficulté majeure rencontrée par notre cadre de concertation est la non-disponibilité des acteurs. il faut une organisation sérieuse et une communica-tion très fine pour pouvoir harmoniser cette disponi-bilité afin de tenir les activités comme cela se doit. Mieux, il y a la question des ressources financières qui permettent d’exécuter les travaux. mais, toutes les fois que nous nous retrouvons autour de la table de discussion, toutes les questions sont réglées. même les questions syndicales, on en discute au sein du cadre, car les responsables syndicaux aussi en sont membres. »

Atelier sur le dialogue politique à Dassa-Zoumé

Les grandes leçons des participants Du 11 au 13 juin 2013, les acteurs intervenants dans l’éducation au niveau Communal ont pris part à un atelier sur le dialogue entre les acteurs de l’éducation de base. Au terme des 72 heures d’échanges, quelques participants évoquent les grandes leçons qu’ils ont tirées de cette rencontre.

evenement

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Mois de Novembre 2013 / Le Carnet de l’Ecole Efficace N°0002 13

Epiphane AZON, Président de la Fédération nationale des asso-ciations des parents d’élèves et d’étudiants du Bénin (Fénapeb) :« Que les Communes qui ne l’ont pas encore fait, le fassent très rapidement »« Par rapport à tout ce que j’ai entendu au cours de cet atelier, je dois avouer que les parents d’élèves attendaient ce regroupement depuis pour mettre en commun les idées et les expériences, afin que le monde éducatif sorte de la chute qu’il est en train de connaître, de manière progressive. Pour les Communes qui n’ont pas encore installé ces Cadres de concertation, je leur dis que ce n’est que par ce creuset d’échange et de partage que le système éducatif connaîtra une paix durable. »

Jérôme Soglo, Directeur dépar-temental des enseignements maternel et primaire des Zou-Collines :«J’ai l’obligation d’installer et de faire fonctionner ces Cadres de concertation »« J’ai pris part à cet atelier qui, de

par les thèmes développés, est un atelier pertinent, parce que les problèmes qui ont été abordés sont des problèmes réels et méritent réflexion. Moi, particulièrement, je compte réunir mes Chefs de circonscriptions pour partager avec eux la vision de cet atelier, l’importance de ce Cadre de concer-tation, les raisons pour lesquelles l’amélioration de la situation des écoles nécessite un dialogue entre les partenaires. Je vais, par la suite, rencontrer les maires des communes des départements que je couvre et avec les Chefs de Circonscriptions, nous allons réfléchir à la mise en œuvre des conclusions et des recommandations de cet atelier. » Tollo Coffi Gaston, Chef de la Circonscription sco-

laire de Lokossa :« Nous sommes en train de nous rendre compte qu’il y a assez d’insuffisances. »« Le Cadre de concertation des acteurs de l’éducation de la Commune de Lokossa fonctionne bien. Depuis qu’il est installé,

nous avons commencé à collaborer sur les sujets relatifs aux problèmes de l’éducation dans la Com-mune. Nous tenons des rencontres périodiques. Entre autres faiblesses enregistrées au niveau du Cadre de concertation de Lokossa, on peut citer le manque de disponibilité de ses membres, le

problème de moyens, puisque les acteurs qui vont à ces séances attendent de petites motivations qui ne viennent pas assez souvent. a partir de cet atelier, nous sommes en train de nous rendre compte qu’il y a assez d’insuffisances, d’abord, dans la mise en place du Cadre, puisqu’il y a certains acteurs qui doivent faire partie de ces cadres et qui n’y sont pas. Du retour d’ici, ensemble avec le maire et les autres acteurs, nous devons revoir l’arrêté et intégrer dans notre plan d’action, d’autres préoccupations qui sont évo-quées par l’atelier et qui n’étaient pas prises en compte sur le terrain. »

Aliman Boukari Marcos, Spécialiste en éducation à l’Unicef :« C’est un processus qui a démarré à Dassa et qu’il faut poursuivre au niveau des autres Communes »« L’atelier s’est surtout focalisé sur la mise en place d’un Cadre de concertation qui permettrait à tous les acteurs d’analyser ensemble les défis de l’éducation au niveau communal et de trouver les voies et moyens pour corriger les insuffisances et les difficultés. Je pense que l’atelier de Dassa-Zoumé est un plus parce qu’il a permis d’avoir l’engagement des acteurs au niveau communal, surtout des maires, des Chefs de circonscriptions scolaires, des syndicats.Désormais, le Cadre de concertation va permettre, non seulement de voir ce qu’il faut faire au niveau de l’éducation dans les Communes mais aussi, de voir quel type de partenariat il faut tisser avec les différents partenaires techniques et financiers et avec les opérateurs économiques qui interviennent au niveau de la Commune. C’est un processus qui a démarré à Dassa et qu’il faut poursuivre. ».

Kassa METIKI, Maire de la Com-mune de Natitingou« Nous allons nous atteler corps et âme à faire fonction-ner correctement ce creuset… »« Je crois que cet atelier est le bienvenu, parce que des pro-blèmes existent et subsistent

dans le domaine de l’éducation. Grâce à cet atelier, nous sommes assez outillés pour affronter ces pro-blèmes dont les solutions passent également par ces creusets que constituent les cadres de concer-tation que nous venons de nous fixer comme objectif d’installer. Nous avons déjà une feuille de route qui nous per-met de suivre les activités jusqu’à leur installation,

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en passant par la session budgétaire, puisqu’il est question de créer une ligne afin de permettre aux Cadres de bien fonctionner. Je crois que le socle du développement de tout pays et le Bénin n’y fait pas exception, c’est l’éducation.C’est pourquoi, nous allons nous atteler corps et âme à faire fonctionner correctement ce creuset, pour le bien-être de nos populations et, par rico-chets, de notre pays. Nous ne ménagerons aucun effort pour la réussite de ce creuset. C’est pour cela que nous appelons toute personne, à quelque niveau que ce soit, à participer à l’animation des cadres de concertation qui seront installés.»

Samuel Taïo, Maire de Ouèsse et Président du Groupement intercommunal des Collines« On va s’y mettre pour que ces Cadres soient installés»« mes impressions sont très bonnes parce que, pendant longtemps, les relations entre les maires

et les Chefs de Circonscriptions scolaires dépendaient des sen-timents des uns et des autres et n’avaient pas un cadre formel, ce qui fait qu’ils ne s’enten-daient pas. avec les engage-ments que nous avons pris, si nous pouvons nous y mettre pour que ces Cadres soient installés au niveau de chaque Commune, la collaboration entre le maire, le Ccs et tous les autres acteurs serait très bonne. Vous savez, le maire est au cœur de tout ce que nous avons décidé ici. Nous allons en rendre compte au Conseil Communal, ainsi qu’aux autres Communes des Collines, afin que ces Cadres soient installés. De même, j’essayerai d’inscrire une ligne budgétaire sur le budget de la Commune afin de permettre le fonctionnement de ce Cadre qui sera installé. »

Rapport pour une meilleure intégration des enfants handicapés

L’éducation inclusive, une priorité!C’est le Centre de promotion sociale des aveugles et amblyopes de Sègbèya à Cotonou, qui a ac-cueilli le lancement de l’édition 2013 du Rapport sur la situation des enfants dans le monde. Ledit rapport, de 154 pages, met en relief le problème crucial d’iniquité, le non respect des droits des enfants handicapés mais, aussi, donne une lueur d’espoir sur la force de ces enfants « marginalisés », à travers leurs témoignages.

Les principales recomman-dations de ce rapport visent avant tout à réaliser la pro-

messe de l’équité grâce à l’inclu-sion. il s’agit surtout de :- ratifier et appliquer la Convention relative aux droits des personnes handicapées et la Convention relative aux droits de l’enfant ; - mettre fin au placement des enfants handicapés dans des établissements spécialisés ; - lutter contre la discrimination à l’égard des enfants handicapés ; - accroître la sensibilisation sur les questions de handicap dans des domaines tels que la santé, l’éducation et la protection. malgré l’engagement interna-tional à mettre en place des

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déployés par les uns et les autres, ceci, dans le but de rechercher

ensemble les défis qui restent à relever dans le domaine de la réadaptation et de l’intégration sociale des enfants handicapés. Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), la population des enfants handicapés est estimée à plus de 150 millions à travers le monde. au Bénin, cette popu-

lation est d’environ de 41. 500. Ces enfants handicapés, ajoute le ministre, sont exposés aux violences, à la discrimination, à la négligence et aux mauvais traitements.

l’éducation inclusive

Les rédacteurs du rapport 2013 sur la situation des enfants dans le monde trouvent que l’inclusion doit aller au-delà de la simple intégration. Selon eux, le fait d’admettre les enfants handica-pés dans les écoles « classiques » peut constituer en soi une méthode d’intégration. Contrairement à ce qui est fait jusque-là, qui se traduit par la

Une société inclusive est plus juste, facilite l’éclosion des compétences, assure l’accessibilité universelle et la jouissance de tous les services

sociaux de base

sociétés plus inclusives, qui a permis d’améliorer la situation des enfants handicapés et de leurs familles. ils sont encore nombreux à se heurter à des obstacles pour participer à la vie civique, sociale et culturelle de leurs communautés. « Combien le Bénin compte-t-il d’enfants handicapés ? Vont-ils à l’école, reçoivent-ils des soins de santé ? Les enfants handicapés sont-ils convenablement nourris ? Ont-ils le droit d’exprimer leurs opinions sur les sujets relatifs à leur propre vie ? Bénéficient-ils, de la même manière, de la pro-tection prévue par la Convention relative aux droits des personnes handicapées et par la Convention relative aux Droits de l’enfant ? ».toutes ces questions, selon Dr anne Vincent, Représentante Résidente du fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef), prouvent que « nous ne créons pas pour les enfants handicapés, les conditions nécessaires à leur épanouissement». Elle fait savoir qu’une société inclusive est plus juste, facilite l’éclosion des compétences, assure l’accessibilité universelle et la jouissance de tous les ser-vices sociaux de base. Selon Dr Vincent, les enfants handicapés ont un potentiel qu’il faut déve-

lopper, afin de leur permettre de se réaliser pleinement. Pour fatouma amadou Djibril, à l’époque, ministre en charge de la famille et des personnes han-dicapées, la résolution des pro-blèmes auxquels sont confrontés les personnes handicapées exige une rétrospective des efforts

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« Dans les pays en voie de développement, il n’est pas aisé de faire des études car les conditions ne sont pas souvent favorables,

surtout au niveau du secondaire où on rencontre des difficultés liées à notre intégration, parce que les enseignants ne sont souvent pas sensibilisés sur la prise en charge des jeunes non voyants. Le cours primaire est moins hostile, étant donné qu’il y a des écoles spécialisées pour les personnes déficientes visuelles. Mais, c’est, une fois au cours secondaire, que les problèmes commencent, puisqu’il s’agit d’un collège d’enseignement général mixte. En 1994, seul le Collège d’enseignement général de Sègbeya était reconnu pour l’intégration des personnes handicapées visuelles. Cependant, le drame, c’est qu’aucune formation n’est donnée aux professeurs pour notre suivi. Nous sommes considérés au même titre que les voyants. Aussi, jusqu’à ce jour, il n’existe aucune bibliothèque braille dans les écoles.

L’accès aux nouveaux ouvrages et à la lecture sont un luxe, voire un rêve… Et, à l’Université, n’ayant pas accès aux Technologies de l’information et de la communication (Tic), la personne handicapée visuelle est dépourvue d’information. Seuls les amis d’amphi servent de relais. Il faut reconnaître que la majorité des personnes aveugles sont issues de milieux défavorisés et n’ont alors pas les moyens pour l’achat du matériel adéquat pour leur formation. C’est un problème qui demeure jusqu’à présent. Un autre des grands problèmes qui freinent l’évolu-tion des personnes aveugles au Bénin est la famille. Les parents des personnes handicapées ne croient pas à la formation intellectuelle et professionnelle d’un enfant de ce genre et ne se mobilisent pas pour le développement des capacités de leurs enfants et pour leur réussite. Ce problème, remarqué dans le noyau familial, s’accentue au niveau de l’Etat. Ce qui accroît le nombre chômeurs dans nos rangs. »

Boniface Gnonlonfoun, Artiste-musicien non-voyant

« A ce jour, il n’existe aucune bibliothèque braille dans les écoles.»

Témoignages

mise à l’écart des enfants handicapés dans les écoles spécialisées, l’éducation inclusive consiste à offrir à tous les élèves les mêmes possibilités d’apprentissage au sein du sys-tème scolaire. Ce type d’éducation permet aux enfants handicapés et non handicapés d’assister au même cours, en fonction de leur âge, et de bénéficier de soutiens indivi-duels adaptés, selon les besoins. De plus, la présence de ces enfants à l’école contribue, de manière importante, à corriger les idées fausses entravant l’inclusion. Ceci permet à leurs parents et aux per-sonnes qui s’occupent d’eux de se consacrer à d’autres activités. « tous les enfants ont le même droit à l’éducation. », précise ledit rapport. Seulement, dans la pratique, les en-fants handicapés en sont privés, de manière disproportionnée, ce qui compromet, selon le Rapport, leur capacité à jouir pleinement de leurs droits de citoyens et à jouer un rôle valorisant au sein de la société, principalement par le biais d’un emploi rémunéré.

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Centre d’accueil, d’éducation et d’intégration des sourds de Louho

Un modèle d’intégration réussiTrès souvent reléguée au second rang, la scolarisation des enfants handicapés a du plomb dans l’aile. La prise en charge scolaire reste encore très faible dans les écoles surtout privées. Au regard de la discrimination qui demeure encore persistante dans beaucoup de milieux, il n’est pas toujours facile d’intégrer les enfants handicapés dans le système éducatif formel. Et pourtant, le centre des sourds de Louho a réussi l’expérimentation de l’intégration harmonieuse des enfants sourds et non handicapés dans un même cadre scolaire.

Ce mercredi 16 octobre 2013, sur les 11 heures sonnantes, nous arrivons à la capitale Porto-

Novo. En longeant la lagune par voie bitumée, on aperçoit en profondeur, après environ 5 kilomètres de route latéritique, l’agglomération de Louho.a l’entrée de ce petit village, le paysage de Louho laisse entrevoir un grand im-meuble à deux niveaux. Nous sommes au Caies (Centre d’accueil, d’éducation et d’intégration des sourds).Situé dans un cadre attrayant, l’on accède dans la grande cour du Centre d’accueil, d’éducation et d’intégration des sourds par un portillon bleu. Juste à

droite, on entend les bruits de machines à coudre. C’est bien l’atelier d’appren-tissage en couture. a gauche, se trouve la salle informatique contigüe au bureau du directeur du centre. Un peu plus loin, s’offre en plein cœur du centre la statue de son fondateur Germain Sekpon. Une statue qui s’impose à la vue comme un monument d’hommage. Juste à côté, on découvre des aires de jeux. Les bas-reliefs dessinés sur les murs des classes renseignent sur la spécificité de ce centre. Les lettres de l’alphabet pour le langage des signes s’y sont incrus-tées. Un peu en profondeur, en bas de l’immeuble se trouve la bibliothèque et

gr and reportage

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les classes de la maternelle. au premier niveau du bâtiment, on y trouve les classes de primaire et les classes de secondaire au second niveau.Le centre d’accueil d’éducation et d’intégration des sourds de Louho à Porto-Novo existe au Bénin depuis 1993. Placé sous la tutelle du ministère de l’enseignement secondaire et de la formation technique et professionnelle, le centre reçoit les enfants sourds et ou muets à partir de l’âge de 5 ans pour

y suivre des cours de niveaux primaire et secondaire d’ensei-gnement général. L’école a réussi l’expérimentation de l’enseignement mixte. Dans les salles du Cours d’initiation (Ci) en terminale, les enfants handi-capés et leurs camarades non handicapés suivent les cours ensemble.

Que de défis !

Etre l’un des rares centres de l’afrique de l’ouest franco-

phone où la personne atteinte de surdité a accès à l’école depuis la maternelle jusqu’à l’obtention du premier diplôme universitaire, c’est le défi que relève depuis quelques années le Centre d’accueil d’éducation et d’intégration des sourds situé à Louho dans la commune de Porto-Novo. Ce centre qui accueille plus de 200 enfants sourds-muets originaires du Bénin, togo, mali, Côte d’ivoire, Sénégal, etc reste une référence qui mérite de faire école en matière de prise en charge de personnes handicapées dans le système d’éducation formelle. La spécificité du Caies, c’est la cohabitation réussie entre les enfants sourds-muets et les en-fants entendants. ici les enfants porteurs de handicap auditif sont pris en charge par le personnel enseignant spécialement formé en pédagogie d’intégration des sourds qui les aident à s’instruire dans les mêmes conditions que leurs camarades entendants. La plupart des enfants handi-capés, comme tous les autres enfants sains, ont des aptitudes à valoir dans un environnement protecteur et intégrateur.

l’approche inclusive

La prise en charge scolaire des apprenants handicapés du centre des sourds de Louho intègre d’autres dimensions d’apprentissage autre que la performance scolaire. L'enfant peut être contre-performant au plan scolaire mais exceller au plan social et humain. C'est une forme d'intégration qui déve-loppe chez les malentendants de nouvelles aptitudes pour s'adapter au mieux à leur envi-ronnement.ainsi par exemple, l'enfant qui ne travaille pas bien en classe a la possibilité de faire des apprentissages en couture, en dessin, en photographie, en arti-

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sanat,... pour réussir au terme de son cursus l’insertion dans la vie active.L’approche d’intégration prati-quée dans le centre de Lohou selon son directeur Paul agboyi-dou est unique car elle permet de lever les barrières de l’exclu-sion et de la discrimination. ainsi, tous les enfants, sans considération de handicap, sont éduqués dans les mêmes conditions. L'autre particularité du centre est que « l’enseignant du Caeis de Louho est en même temps spécialiste du langage des signes en dehors de sa capa-cité de facilitateur d’un système d’apprentissage pour des en-fants ne souffrant d’aucun han-dicap», a précisé m. agboyidou.ici, les enfants handicapés prouvent qu’ils sont capables de réussir autant que leurs camarades de classe jugés «normaux».

« Ce qui m’a séduit en arrivant dans ce centre, c’est l’accueil, la chaleur familiale et la dispo-nibilité des enseignants. Je fais toujours partie des 3 meilleurs élèves de ma classe depuis le Ci. Je pratique le sport et chante avec mes autres cama-rades. Je me retrouve beau-coup mieux à l’école qu’à la maison.», confie Aline, 8 ans, élève sourde-muette en classe de Cm2.Même sentiment de fierté pour Paul, de nationalité togolaise et élève sourd en classe de 1ère qui, passionné de la technolo-gie nourrit le rêve de devenir le premier africain sourd pilote d’avion. Et il n’a aucun doute : « aujourd’hui, je suis plus que jamais confiant que mon han-dicap ne peut pas m’empêcher de mener jusqu’à terme mes études. aux dires des encadreurs péda-gogiques des enfants handica-

pés de ce centre, s’ils reçoivent les mêmes possibilités d’épa-nouissement, les enfants han-dicapés peuvent mener une vie enrichissante et contribuer à la vitalité sociale, culturelle et éco-nomique de leur communauté.Cyriaque Dadjo, enseignant depuis 13 ans en classe de Cm2 surnommé «maître 100%»: « ma classe est organisée de sorte qu'il y ait un couple d'élèves malentendant et enten-dant. ils sont tous assis sur les mêmes tables et bancs et reçoivent les mêmes cours. Les signes sont en même temps accompagnés de paroles et tout le monde comprend. C’est un environnement qui favorise l’épanouissement des enfants handicapés. ».Pour renchérir les propos de son collègue, aristide Djagba, enseignant en classe de Cm2 dit : « Les cours que nous dis-pensons ici sont conformes au

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le niveau de l'élève, quelque soit l'enfant de la maternelle, il peut communiquer avec les sous aisément. Les élèves sont deve-nus des interprètes profession-nels. Et la langue des signes est leur 2ème langue. Cela n'existe nulle part au monde. ».Cependant, derrière ces résul-tats fulgurants se découvrent les difficultés auxquelles fait face quotidiennement le centre d’accueil d’éducation et d’inté-gration des sourds de Louho.

le caeis face à des difficultés

Le centre est confronté à des problèmes de fonctionnement au point où la classe de termi-nale est fermée. La plupart des enfants inscrits dans le centre ne paient pas pratiquement les frais de scolarité et d’internat car ils sont issus de parents

programme scolaire national. Nos élèves participent aux examens nationaux au même titre que les autres élèves des établissements publiques. Dans le déroulement du cours, les élèves handicapés sont privi-légiés afin de mieux les aider à assimiler les matières ».Pour Jolita, élève non handica-pée en classe de Cm2, « Les cours se déroulent bien. On travaille en groupe avec nos camarades malentendants. On se comprend avec les signes. Nous formons une famille.».La cohabitation entre sourd-muet et entendant se trouve ainsi renfoncer. Paul agboyidou, directeur du centre s’exclame : « Un entendant qui est dans ce milieu c'est une grande chance pour lui. On explique aux sourds d'une manière très approfondie et l'entendant a déjà compris. »Un tel système d’apprentissage

scolaire qui améliore constam-ment le niveau des apprenants ne peut porter que de bons fruits. En témoignent les der-niers résultats enregistrés aux différents examens. 100% de succès au CEP pour les 37 candidats présentés dont 20 entendant et 17 sourds. au BEPC, le taux de réussite est de l’ordre de 95%. Ce qui classe le centre au rang de 2ème dans les départements de l’Ouémé et du Plateau. avec près de deux décennies d’expériences en la matière, le Caies s’illustre aussi dans la formation d’enseignants spécia-listes en pédagogie d’intégration des apprenants sourds.Le centre accueille cette année 418 apprenants dont 208 enten-dants et 200 malentendants. « Nous faisons des pires élèves que nous recevons des meil-leurs pour demain. Quelque soit

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déshérités. malgré le système de parrainage installé pour faire face aux difficultés, 158 enfants dont 63 sourds n’ont pas tou-jours de parrains. Le Programme alimentaire mondiale (Pam) qui soutenait la cantine du centre en vivres a suspendu son aide depuis 2009. Conséquence, la cantine n’arrive plus à nourrir en dehors des 75 élèves de l’internat, les 100 autres qui restent à l’école les midis. il faut un budget mensuel de plus de 600.000fcfa pour assurer les 4 repas du jour aux enfants du centre. Le centre a du mal à faire face aux charges salariales de la soixantaine d’agents qu’il emploie. « Le centre ne béné-ficie d'aucune subvention de l'Etat. même si c’est le privé, les enfants que nous formons

ici sont des citoyens béninois non ? », Se désole le directeur du centre.Par ailleurs, sur le plan de l’apprentissage, les enseignants aussi sont confrontés à des diffi-cultés pour réussir leur mission. « ...nous sommes confrontés souvent à gérer leur agitation en classe. Il y a aussi l’effectif pléthorique dans les salles qui ne favorisent pas de meilleures conditions d’éducation. », se plaint aristide Djagba, ensei-gnant en classe de Cm2. Du côté de la classe de CE1, l’enseignante adjamaï Elvire est parfois essoufflée : « Les élèves handicapés débordent souvent d’énergie et deviennent très turbulents. Ce qui perturbe quelque fois le cours. mais j’es-saie de les gérer et tout revient à la normale.»

au regard des maux qui minent l’évolution de ce centre, son directeur sollicite l’appui de l’Etat en moyens adéquats et le soutien des personnes de bonne volonté. tout soucieux de l’avenir des enfants sourds muets, Paul agboyidou lance : « C'est le seul centre d'enseignement secon-daire au Bénin et même dans la sous région. alors un peu de générosité pour faciliter la sco-larisation et l’intégration sociale à ses âmes innocentes. ».En attendant que cela ne de-vienne réalité sous nos cieux, les enfants handicapés eux, souhaitent faire entendre leur voix aux autorités béninoises avec l’espoir que ce centre à l’image des patrimoines soit sauvegardé.

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invite

Le Carnet de l’Ecole Efficace: Quels rôles jouent les parte-naires techniques et financiers (ptf) dans le développement du secteur éducatif au Bénin ?

dr anne Vincent : Les Ptf ap-portent individuellement et/ou collectivement une importante contribution technique et finan-cière. mais, en tant que groupe, il convient de préciser que les membres sont les coopérations et agences bi et multilatérales ainsi que les Ong internationales actives dans le secteur de l’édu-cation au Bénin. Nous animons un cadre de concertation avec le Gouvernement, dans le but de contribuer à :1. l’amélioration de l’efficacité

et de l’efficience des appuis extérieurs à la réalisation des objectifs nationaux dans le secteur de l’éducation ;

2. une meilleure appropria-tion de la gestion de l’aide par les autorités nationales, conformément à l’esprit de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au déve-loppement.

Pour y parvenir, le groupe :- dialogue avec les autorités

Dr Anne Vincent, Représentante Résidente de l’UNICEF, Chef de file des PTF

Le fonctionnement du système éducatif béninois, dans ses différents maillons, se réalise, à travers la vision et le financement du Gouvernement. Mais, par une intervention multidimensionnelle décisive, les Partenaires techniques et financiers (Ptf) jouent aussi une partition remarquable dans le combat pour l’amélioration des performances dans le secteur. Dans un état des lieux sur cette situation, Dr Anne Vincent, Représentante résidente de l’Unicef au Bénin et, Chef de file des Ptf du secteur de l’édcucation béninoise, a accepté de nous confier ses réflexions.

«Que le prochain forum aboutisse à des propositions qui renforcent la qualité du système»

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Mois de Novembre 2013 / Le Carnet de l’Ecole Efficace N°0002 23

nationales sur la formula-tion, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques et stratégies du secteur de l’éducation;

- appuie la mise en œuvre du Plan décennal de développe-ment du secteur de l’éduca-tion (Pddse) et l’organisation des revues sectorielles ;

- veille à la synergie des inter-ventions des différents Ptf ;

- favorise l’harmonisation des procédures, des modalités d’intervention et des indica-teurs de suivi et évaluation ;

- promeut une meilleure coor-dination des appuis exté-rieurs par le Gouvernement;

- encourage et renforce la complémentarité des appuis

sur la base des avantages comparatifs afin d’optimiser la rentabilité de l’aide exté-rieure;

- suit les progrès dans la mise en application des principes de la Déclaration de Paris, dans le secteur de l’éduca-tion.

Quelles sont vos priorités, en tant que Chef de file des Ptf, pour améliorer leurs interven-tions sur le terrain ?

Les termes de référence du Chef de file des Ptf l’invitent à porter son attention sur un certain nombre de priorités dont : - la cartographie des inter-

ventions et sa mise à jour, y compris l’élaboration de la synthèse annuelle des appuis des différents Ptf ;

- le soutien à la mise en œuvre du Pddse-phase 3, avec une attention particulière sur l’éducation des filles et des garçons à besoins spéci-fiques marginalisés ;

- le renforcement de la coordi-nation des Ptf avec le Gou-vernement.

Personnellement, je voudrais que les réunions de coordina-tion des Ptf aillent au-delà des séances d’informations et d’ex-périence et soient des occasions pour réfléchir ensemble sur des problèmes d’intérêts communs et de livrer les résultats de ces expériences au Gouvernement. D’où l’idée de réunions théma-tiques, qui fait son chemin : nous avons déjà tenu, en mai dernier, une réunion sur l’enseignement technique et la formation profes-sionnelle et, d’ici la fin de l’année, nous en tiendrons deux autres, respectivement, sur la qualité de l’éducation et sur l’éducation des filles.

il est très souvent reproché aux Ptf un déficit de synergie,

dans leurs interventions sur le terrain. lors de la revue du secteur de l’éducation il y a quelques mois, vous avez préconisé l’idée de réaliser une carte qui renseigne sur les différentes interventions de chaque ptf. pensez-vous que cette recette suffise à corriger cette faiblesse ?

aucune solution ne marche iso-lement et, l’idée de la carte des interventions ne saurait, à elle seule, régler le problème de la fragmentation qui n’est d’ailleurs pas spécifique au secteur de l’éducation. mais, la carte des interventions et la concertation régulière permettront de ren-forcer la synergie entre les Ptf eux-mêmes, et entre les Ptf et le Gouvernement.

Quel regard portez-vous sur la collaboration avec le gou-vernement et les partenaires sociaux ?

il y a des efforts de part et d’autres, mais il est encore possible de mieux faire. Une meilleure organisation, au niveau des partenaires sociaux, est indispensable et nécessaire pour l’efficacité du dialogue avec le Gouvernement. Du côté du Gouvernement, il est possible d’anticiper encore plus dans une stratégie plutôt préventive. Nous gardons espoir que les différentes parties maintiennent leur engagement pour un dia-logue franc et sincère, afin que les béninois travaillent davan-tage pour produire les richesses nécessaires au développement du pays.

Quelles sont vos principales inquiétudes pour l’échéance 2015 dans le secteur de l’édu-cation ?

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au niveau de la rétention, on note la persistance et même l’aggravation des taux de redou-blement dans le système éducatif à tous les niveaux, du primaire au supérieur, en passant par le se-condaire général et la formation technique. Le taux de redouble-ment global dans l’enseignement primaire est de 13,27%, avec des communes dépassant 17%, et près de 25%, chez les filles !au niveau de la qualité, on note les plus graves difficultés du système. La dernière évaluation (données du Résen 2012) situe le Bénin parmi les derniers en français et en mathématiques (Pasec), avec une forte pro-portion d’élèves en difficulté d’apprentissage en fin de cycle primaire (38,5% en maths et 44,8% en français), en ce qui concerne le primaire. La situa-tion est identique ou même plus grave dans les autres sous-sec-

teurs. Nous gardons l’espoir que le Gouvernement et les Ptf se mettront ensemble pour trouver les meilleures approches pos-sibles, susceptibles de contribuer à l’amélioration de la situation actuelle. Je souhaite vivement que le prochain forum aboutisse à des propositions dans le sens du rehaussement de la qualité du système.Par ailleurs, en ce qui concerne l’adaptation de la formation aux besoins du marché, il y a encore beaucoup à faire.

dans nos etats, on note que les enfants sont très peu consultés dans la formulation des politiques éducatives. Que faut-il faire quant à la prise en compte de leurs préoccupa-tions dans l’éducation qu’ils reçoivent ?

Selon l’article 12 de la Conven-

Oui, l’échéance 2015, c’est dans 2 ans et vous connaissez les statistiques en tant que profes-sionnels de l’information dans le domaine de l’éducation. au niveau de l’accès, bien que le taux brut de scolarisation ait atteint en 2012, 112,62%, il existe plusieurs communes à très faible taux brut de scolari-sation. En exemple, on peut citer Karimama, 46,61%, malanville, 57,97%, les aguégués, 64,26%. De même, certains groupes spécifiques tels que les enfants handicapés, les enfants travail-leurs (bouviers, concasseurs de pierres, vendeurs ou travailleurs domestiques ou vidomègon) ou les enfants qui sont sous l’emprise de la religion (talibés, enfants en initiation dans les cou-vents, …) sont très faiblement scolarisés. Déjà, en 2006, les enfants hors de l’école étaient estimés à environ 700.000 !

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Mois de Novembre 2013 / Le Carnet de l’Ecole Efficace N°0002 25

tion sur les Droits de l’Enfant (novembre 1989), instrument ratifié par le Bénin en août 1990, tout enfant est libre de s’exprimer pour dire ses opinions sur telle ou telle situation le concernant. il devrait être autorisé à parti-ciper à la prise de décisions, conformément à ses capacités. malheureusement, tel n’est pas encore le cas dans beaucoup de pays. au Bénin, même si des efforts sont enregistrés dans certains domaines, beaucoup reste encore à faire. a cet effet, il conviendrait de :• renforcer les connaissances

des adultes sur l’enfant, ses besoins, sa place dans la société, la nécessité pour la société de l’associer aux décisions concernant son développement ;

• renforcer le plaidoyer en fa-veur du bien-être de l’enfant;

• soutenir l’organisation des enfants par la promotion de structures et cadres de rencontres, d’échanges et d’actions ;

• accroître les ressources en faveur du développement, de l’éducation et de l’épanouis-sement de l’enfant.

Une attention particulière devra être constamment accordée au processus, pour ne pas instru-mentaliser des enfants et leur faire de la participation figurante. l’une des contraintes des ministères sectoriels, c’est la non-consommation à temps des ressources financières. dites-nous, quelles sont, à votre avis, les solutions envi-sageables ?

Les ressources mises à la dis-position du Gouvernement par les Ptf sont mobilisées au prix de gros efforts auprès des dona-teurs qui acceptent d’accom-pagner le développement du Bénin. il est vraiment à déplorer

que ces ressources ne soient pas entièrement consommées à temps, au moment même où des problèmes énormes attendent d’être résolus dans le secteur de l’éducation, pour permettre au pays de respecter les engage-ments pris, aussi bien sur le plan national que sur le plan interna-tional. Cela est souvent le fait d’une gestion qui n’est pas assez rigoureuse. Pour pallier cette insuffisance, nous pensons bien qu’il conviendrait de veiller à :• développer la culture d’une

bonne planification des ac-tions à mener ;

• définir et mettre en œuvre

un mécanisme cohérent de suivi/évaluation ;

• apporter périodiquement les ajustements nécessaires à l’amélioration de l’ensemble du système éducatif ;

• tirer les leçons des bonnes pratiques des pays voisins, comme le Ghana, qui ne connaît pas ce problème de sous-consommation. Une délégation du Gouverne-ment a visité, il n’y a pas longtemps, ce pays, grâce au financement d’un Ptf.

propos recueillis par gérard guèdègbé

avant sa prise de fonction au Bénin le 26 septembre 2011, Dr anne Vincent exerçait la fonction de Chef des Programmes de Survie et de Développement de l’Enfant à Djakarta en in-donésie, depuis avril 2007. a ce titre, elle était responsable de la coordination, de la mise en œuvre et de la supervision d’un programme intégré de Santé, Nutrition, Eau, assainissement et Hygiène, et ViH.mme Vincent a débuté sa carrière à l’UNiCEf en novembre 1996, en tant que Chef des Programmes Santé et Nutrition à freetown en Sierra Leone. Elle y a soutenu le développement et le suivi des opérations de santé et nutrition d’urgence.Docteur en médecine et Spécialiste en Hématologie et en Pédia-trie de la faculté de médecine de l’Université de montpellier, en france, Dr Vincent est également titulaire d’un diplôme de médecine tropicale de l’institut Prince Léopold d’anvers, en Belgique. En 1995, elle a obtenu une maîtrise en Santé Publique à l’Ecole de Santé Publique de l’Université de Harvard à Boston, aux Etats Unis. Elle est de nationalité française.

Qui est Dr Anne Vincent ?

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Le Carnet de l’Ecole Efficace N°0002 / Mois de Novembre 201326

dossier

scolaire, de 2008 à 2011, et les facteurs qui réduisent le nombre des heures de cours effective-ment dispensées aux élèves.malgré l’existence d’une régle-mentation en matière de gestion du temps scolaire au Bénin, le nombre des acteurs de l’ensei-gnement primaire qui connaissent la durée prévisionnelle de l’année scolaire est infime. Aucune ca-tégorie d’acteurs du système éducatif béninois n’a vraiment conscience du nombre effarant de jours de travail en classe

prévus mais non exécutés. a cela s’ajoute le préjudice causé à la qualité des enseignements et le niveau de compétence des élèves. au cours de la même année plus précisement en décembre, une deuxième étude a été réalisée sur le « suivi de la gestion du temps scolaire ». Elle a mis en évidence la gestion optimale du temps scolaire dans 84 écoles primaires au niveau des circons-criptions scolaires pilotes des localités que sont : Porto-Novo,

Maîtrise de la gestion du temps scolaire

Maximiser les performances des apprenants

L’une des préoccupations majeures de tout système scolaire est l’accroissement des performances des élèves, à travers l’amélioration de la qualité et de l’efficacité des activités d’enseignement. Cette exigence répond au respect des masses horaires. Au Bénin, la question de la gestion du temps scolaire reste un grand défi et appelle des actions de la part, non seulement des autorités en charge de l’édu-cation, mais également des acteurs du système éducatif et des partenaires au développement.

Les recherches dans le domaine de l’éducation insistent sur la corrélation

entre la masse horaire effecti-vement consacrée aux activités pédagogiques et l’efficacité du rendement scolaire. ainsi, une étude de base de la gestion du temps scolaire devient néces-saire dans le cadre de l’accom-pagnement pour l’amélioration des performances du système éducatif béninois. La masse horaire à exécuter en classe avec les apprenants est de mille huit (1.008) heures, soit, en moyenne, trente-six (36) semaines de cours (Cf. Loi portant Orienta-tion de l’Education Nationale en République du Bénin.). mais le constat révèle que nos écoles peinent à respecter cette masse horaire. C’est pour cettte raison qu’en avril 2012, Pro-Educ a commandité une étude sur le thème: « Etude de base sur le nombre d’heures de cours dispensées annuellement dans les écoles primaires du Bénin». trois principales préoccupations ont guidé cette étude : la durée d’une année scolaire, le nombre d’heures de cours effectivement dispensées dans les écoles primaires au cours de l’année

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techniques et instituts sous tutelle du ministère des Enseignements maternel et primaire), il s’agit essentiellement de la tenue tardive de conseil consultatif, la publication tardive des actes officiels portant affectations des enseignants et nominations des directeurs et directrices d’écoles, et l’organisation, en pleine année scolaire, de multiples sessions de formation des enseignants. au niveau intermédiaire (Direc-tions départementales des Ensei-gnements maternel et primaire), il s’agit, entre autres, de divers mouvements du personnel, opé-rés pendant plusieurs semaines, après la rentrée scolaire, et de la mise à disposition tardive des subventions, des manuels scolaires et autres matériels didactiques. au niveau local, on trouve des problèmes découlant de cer-tains actes de la Circonscription scolaire. Cette dernière organise de nombreuses réunions et diverses sessions de formation aux heures de cours. Quant aux autorités communales, elles organisent divers événements qui privent parfois les élèves de leurs classes et/ou de leurs en-seignants, aux heures de cours. De leur côté, les syndicalistes tiennent des assemblées géné-rales, des marches et des sit-in, les jours de classe.

des outils de suivi et de contrôle de la gestion du

temps

La deuxième étude commanditée par la GIZ a permis d’identifier différents outils de gestion du temps scolaire. le journal de l’école ou

cahier de semaine : il fournit de précieuses informations sur la manière dont le temps scolaire est globalement géré dans l’école, et sur les pertes de temps enregistrées.

le cahier journal ou cahier de préparation de l’ensei-gnant : Celui-ci y soumet à son directeur la récapitulation des activités pédagogiques qu’il compte mener, au fil des jours ouvrables de l’année scolaire.

le cahier de roulement : C’est un cahier dans lequel chaque élève travaille au quotidien et de façon rotative.

le cahier de devoirs jour-naliers : il permet de suivre et d’identifier avec précision la date du premier devoir écrit et celle du dernier, sans oublier la régularité du dérou-lement des activités pédago-giques.

le cahier des sorties et absences des enseignants : il sert à consigner les sorties et les absences du personnel enseignant aux heures de

Oganla, adjohoun, abomey-Ca-lavi, Bohicon, Lokossa, Kloué-kanmè, Parakou, Banikoara, Bassila et Natitingou. En outre, cette étude a permis d’identifier les outils existants en matière de suivi et de contrôle du temps scolaire mais, aussi, d’en conce-voir de nouveaux pour contribuer efficacement à l’amélioration du temps effectif d’enseignement.

les conséquences de l’ab-sence d’une planification

claire

Généralement, l’année scolaire, censée démarrer le premier lundi du mois d’octobre pour prendre officiellement fin à la mi-juillet de l’année suivante, n’a presque jamais été chose effective à cause des pertes de temps qui jalonnent son parcours. Par conséquent, les responsables de l’administration scolaire ne perçoivent pas clairement la nécessité de s’organiser pour gérer rationnellement ce temps, en procédant par anticipation, en planifiant rigoureusement les activités à mener. Dans cette logique, ils ne se rendent pas compte que toutes les opérations et tous les événe-ments, si anodins qu’ils soient, qui empêchent les élèves d’être en classe aux heures de cours prévues par le calendrier sco-laire, sont nocifs pour leur scolari-té. Ce mode de gestion du temps scolaire fait perdre aujourd’hui de facto 6 à 7 semaines de cours à la fin de chaque année scolaire.

les divers niveaux de dys-fonctionnements

Les dysfonctionnements obser-vés dans le mode de gestion du temps scolaire sont imputables aux trois niveaux hiérarchiques du système scolaire.au niveau central ou national (Directions centrales, directions

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cours. le cahier de présence des

enseignants : il renseigne sur l’heure d’arrivée exacte de chaque enseignant à l’école.

les cahiers de visite médi-cale : ils indiquent le nombre de jours d’absence observés pour raison de santé par chaque enseignant et chaque élève.

Les fiches de présence et d’absence de l’enseignant: ils sont un outil dissuasif permettant de contraindre l’enseignant à avoir un com-

portement irréprochable par rapport à l’assiduité. Les plannings annuels, trimes-triels et mensuels des conte-nus à enseigner constituent un programme d’opérations à réaliser dans un temps déter-miné, de manière à couvrir efficacement l’entièreté des programmes d’études avant la fin de l’année scolaire.

Le diagnostic élaboré renseigne sur une faible efficacité dans la mise en valeur de ces différents outils, au profit du temps scolaire. ainsi, l’ensemble des écoles fait preuve d’une faible optimisation du temps scolaire sur plusieurs aspects. Cette situation engendre une tendance au détournement du temps scolaire vers d’autres préoccupations.

les principaux facteurs de la perte du temps scolaire

Le pilotage du système éducatif intègre un ensemble de facteurs dont les effets sont perceptibles

sur la masse horaire consacrée effectivement à l’enseignement, au sein des groupes pédago-giques. au titre de ces facteurs, il faut retrouver ceux d’ordre structu-rel liés à l’action des structures techniques et administratives du ministère des Enseignements maternel et primaire. il s’agit des affectations, du retard des sub-ventions relatives au fonctionne-ment des écoles, du calendrier de formation des enseignants et de l’insuffisance des infrastructures adéquates.

Les facteurs humains mettent en évidence les comportements relevant des initiatives des ensei-gnants et qui ont un impact néga-tif sur le temps scolaire. On dis-tingue les retards, l’absentéisme, la fréquence des demandes d’au-torisation d’absence sans motif valable, la gestion des appels téléphoniques, les visites intem-pestives aux heures de cours, les balades et les discussions entre enseignants. Dans la catégorie des facteurs naturels, on note les cas de maladie, les accidents et les aléas climatiques, qui perturbent considérablement le temps scolaire.

pratiques d’une bonne ges-tion du temps scolaire

De nombreuses pratiques favo-risent, dans une large mesure, l’utilisation efficace du temps sco-laire. il s’agit, surtout, du mode de gestion collégial et participatif de l’école qui intègre harmonieu-sement le leadership du chef d’établissement à l’implication et

à la responsabilisation de ses col-laborateurs et des communautés, dans l’organisation de la vie de l’école. L’organisation effective de la pré-rentrée permet au per-sonnel enseignant de l’école de prendre toutes les dispositions nécessaires et d’être prêt pour le démarrage effectif des activités pédagogiques, dès le premier jour de la rentrée scolaire. La planification et l’affichage des différentes réunions est une pré-caution qui incite le personnel en-seignant à s’organiser en amont, pour limiter les improvisations dans le déroulement régulier des cours et les pertes de temps. La réglementation des visites à l’école réduit les pertes de temps engendrées par les visites intem-pestives des parents d’élèves et des vendeurs ambulants aux heures de cours. Le suivi régulier et documenté des absences des enseignants permet au directeur d’école de disposer d’une fiche qui fournit, en un clin d’œil, toutes les informations nécessaires sur les absences de l’enseignant et aussi sur ses présences.

stratégies pour une utilisa-tion optimale du temps de

travail

Pour garantir une utilisation optimale du temps de travail dans les écoles primaires des Circonscriptions scolaires pilotes de Pro-Educ, la stratégie la mieux indiquée s’inscrit dans le choix d’une approche multidimension-nelle. il s’agira de prendre en compte un ensemble de para-mètres à savoir :- l a commun ica t ion pour convaincre les différentes caté-gories d’acteurs de l’importance du temps scolaire dans la réus-site des élèves, et pour obtenir l’engagement des uns et des autres dans les activités à mener;- l’analyse de la problématique de la gestion du temps scolaire,

«...au Bénin, le nombre des acteurs de l’enseignement primaire qui connaissent la durée prévisionnelle de l’année scolaire est infime.»

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Mois de Novembre 2013 / Le Carnet de l’Ecole Efficace N°0002 29

cadre conceptuel d’opérationnalisation de la stratégie d’optimisation du temps scolaire

de la base au sommet (classe, école, Circonscription scolaire, Direction départementale des Enseignements maternel et pri-maire, ministère des Enseigne-ments maternel et Primaire), et des défis à relever au niveau local pour que chacun commence à « balayer devant sa porte » ;- l’étude et l’appropriation par les acteurs du dispositif retenu pour appuyer, contrôler et suivre, dans leurs localités respectives, la ges-tion du temps d’apprentissage ;- la mise en œuvre conséquente d’un dispositif d’appui, de contrôle et de suivi des opportunités d’ap-prentissage offertes aux élèves ;

- l’évaluation de la gestion du temps d’apprentissage pendant l’année scolaire ;- la création d’un point focal de gestion du temps dans les écoles, pour suivre et fournir toutes les informations utiles à l’évaluation de la question de gestion du temps scolaire (Cf. le schéma ci-dessous synthétisant l’ensemble des dispositions à prendre) ;- l’identification des défis à relever l’année suivante et la recherche des voies et des moyens pour une utilisation optimale du temps scolaire. Le schéma ci-après résume le dispositif proposé :

l’essentiel des recommandations

Pour accompagner la naissance et le développement d’un cercle vertueux, les acteurs du système éducatif proposent d’abord l’élabo-ration d’un plan d’action national visant l’amélioration de la gestion efficiente du temps scolaire. Ce plan induira un accroissement sensible et progressif du nombre d’heures de cours effectivement dispensées durant chaque année scolaire. il s’agira donc de créer une réelle conscience du temps et de sa gestion, en procédant à la restitution des résultats de la présente étude, sur la gestion du temps scolaire, aux acteurs à divers niveaux de l’enseignement primaire (décideurs, gestionnaires, enseignants, autorité législative et élus locaux, partenaires so-ciaux,…) afin d’aboutir à un code de conduite en matière de gestion du temps scolaire.Ensuite, il faudra œuvrer à la promotion des changements struc-turels nécessaires aux niveaux local et central, puis, revoir le calendrier scolaire en fonction de la date d’examen du Certificat d’études primaires, pour réduire le nombre de semaines perdues en moyenne, au début et à la fin de chaque année scolaire. Enfin, il s’agira de mieux s’organi-ser pour faire parvenir, à temps, aux écoles, les différentes res-sources nécessaires pour débuter les activités pédagogiques, dès le jour de la rentrée scolaire, et pour poursuivre harmonieusement celle-ci jusqu’à la fin de l’année.Dans une approche globale d’inter-vention et d’accompagnement du système éducatif, il devient impor-tant de relever le défi de la gestion optimale du temps, dans une approche intégrée et dynamique qui interpelle l’action de toutes les composantes associées au système éducatif, avec un méca-nisme de suivi-évaluation, pour des résultats meilleurs.

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Le Carnet de l’Ecole Efficace N°0002 / Mois de Novembre 201330

La formation vise à ren-forcer les capacités des inspecteurs sur l’évaluation

interne effectuée par l’école en vue de développer des modèles alternatifs pour réformer l’inspec-tion scolaire.Les différents thèmes dévelop-pés au cours de cette formation à distance concernent, entre autres, le concept de l’inspection, les rôles et les fonctions des inspecteurs, l’organisation des services d’inspection, la gestion du personnel d’inspection et du travail d’inspection. a travers la plate-forme virtuelle de l’ipe, mme Rosaline Kiki a pu échanger et partager ses idées avec les autres participants, pour s’enrichir davantage.

Formation à distance sur la nouvelle approche d’inspection pédagogique

L’impact dans la vie professionnelle des bénéficiaires

Rosaline Goussanou Kiki est inspecteur de l’Enseignement du premier degré en service à la Direction de l’Enseignement maternel. Après avoir suivi la formation à distance organisée par l’Institut international de planification de l’éducation (Ipe) sur la réforme de la pra-tique de l’inspection scolaire, elle partage, ici, les acquis et les grands enseignements retenus.

de l’ancienne pratique de l’ins-pection à la nouvelle approche

Selon Rosaline Kiki, l’approche nouvelle enseignée repose sur la capitalisation des expériences antérieures en tenant compte de leur impact positif sur le rende-ment scolaire et l’amélioration de la qualité de l’enseignement, une innovation que la pratique d’an-

tan ne pouvait offrir. Désormais, avec cette nouvelle approche, l’inspecteur scolaire ne peut plus naviguer à vue. Pour l’efficacité de l’inspection, le directeur d’école doit jouer sa partition dans le suivi et l’appui des enseignants. De même, le Conseiller pédagogique fait une planification rigoureuse de ses sorties en ayant pour souci

focus

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Mois de Novembre 2013 / Le Carnet de l’Ecole Efficace N°0002 31

d’aider à l’amélioration de la qua-lité de l’enseignement. L’inspec-teur, aussi bien au niveau local, départemental que central, doit se préoccuper de l’impact que ses sorties ont sur la pratique pédagogique dans les écoles visitées. au regard des paramètres d’une bonne performance scolaire, la qualité de l’inspection ne peut être au rendez-vous que si l’ins-pecteur, acteur principal du mail-lon d’inspection, met en jeu ses compétences, son esprit créatif, son sens de responsabilité et sa volonté affichée de rendre le sys-tème plus performant, ceci, en intégrant les décisions venues du niveau central et les innovations de son temps.

des leçons apprises

Rosaline Kiki, en tant qu’inspec-teur, a tiré beaucoup d’enseigne-

ments de cette formation. Entre autres, il s’agit de rechercher l’efficacité en essayant d’amé-liorer les pratiques d’inspec-tion, partout où besoin sera. En considérant tous les maillons de la chaîne d’inspection scolaire, il faut donner aux acteurs les moyens nécessaires pour l’ac-complissement de leurs tâches. L’école étant le premier maillon de cette chaîne, il importe de renforcer le rôle de chaque mail-lon de l’inspection scolaire, en organisant des mini-formations ou ateliers. Chaque école doit être capable d’avoir son projet d’établisse-ment, élaboré, de commun ac-cord, par les acteurs de l’école, et de procéder à l’évaluation interne et externe des pratiques d’inspection et de gestion du sys-tème éducatif. Elle doit avoir une planification bien élaborée qui se base sur des critères bien définis

et soutenables, avec des consi-dérations qui visent vraiment l’amélioration des performances.au-delà de tout, le rôle de la communauté ainsi que celui des parents d’élèves dans le contrôle de l’école est plus qu’indispen-sable et requiert une attention particulière. La formation s’est révélée très utile pour Rosaline Kiki, en ce sens qu’elle lui a apporté un plus dans le domaine professionnel. L’inspecteur de l’enseignement du premier degré s’investit au-jourd’hui à améliorer les perfor-mances scolaires au niveau du système éducatif national, à par-tir de la circonscription scolaire relevant de son autorité.

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Dans la plupart des écoles béninoises, l’inspection n’est pas harmonieuse-

ment intégrée aux programmes d’apprentissage du système édu-catif national. Beaucoup d’ensei-gnants n’adhèrent pas encore consciencieusement à la pratique de la supervision scolaire ; elle est pourtant le gage d’une instruction réussie et de qualité. face à cette situation qui han-dicape le processus d’appren-tissage, le Dr adla Lima Bar-reto, Spécialiste de l’éducation et Chargée de projet à Pro-Educ, se penche sur la problématique et propose ici des pistes de réflexions pouvant déboucher sur des solu-tions adéquates et durables.

repenser la fonction de l’ins-pection

Afin de permettre à l’enseignant d’accomplir la mission d’instruire les enfants dans nos écoles, il est urgent, selon le Dr Barreto, de repenser le rôle du l’inspecteur scolaire.D’abord, il faut dépasser le rôle traditionnel joué par beaucoup d’inspecteurs, visant à confiner la pratique scolaire dans les objec-tifs, plans, stratégies et évalua-tions qui doivent être exécutées par l’enseignant. Ensuite, plus que prétendre enseigner de nouvelles méthodologies d’apprentissage,

Suivi intégré de la supervision scolaire

Le gage d’une éducation de qualité

L’éducation, aujourd’hui plus qu’hier, est à la fois une tâche et une mission collective, un grand défi que s’efforce de relever chaque pays. Cepen-dant, force est de constater que cette mission de formation du capital humain se heurte, aujourd’hui, à des pesanteurs, notamment, à la qualité de la supervision et de l’inspection scolaire.

la grande question qui se pose à l’inspecteur, dans nos écoles, est de trouver l’alternative d’actions qui donne la possibilité à l’ensei-gnant de vivre la pratique de l’art d’enseigner. Ceci offre aux ensei-gnants des occasions pour qu’ils puissent réviser ensemble leur propre pratique. Dans ce sens, estime la spécia-liste de l’éducation, il importe que l’inspecteur crée, dans son école, des moments de réflexion, où les enseignants peuvent échanger des expériences, réviser leur pédagogie et, ensemble avec eux, trouver des alternatives d’action. Beaucoup d’inspecteurs avancent des raisons d’ordre bureaucratique pour justifier l’absence de contacts périodiques avec les enseignants.

Enfin, il faut créer des stratégies qui permettent de détecter le type de lien existant dans les relations enseignant-apprenant et, aussi, entre les enseignants eux-mêmes. Si la complexité de l’école, au-jourd’hui, exige, de plus en plus, un travail d’équipe, il est indis-pensable que les acteurs soient disponibles aussi à réviser la forme de collaboration. Dans ce sens, il faut que les inspecteurs, tant au niveau du système éducatif comme de l’unité scolaire, révisent les liens implicites dans toutes les pratiques éducatives. a l’inverse de l’inspection scolaire visant la qualité de l’apprentis-sage, on remarque, malheureu-sement, que des acteurs de la mission de contrôle et de super-

Le schéma des étapes à suivre pour une supervision pédagogique réussie

Renforcement pardes formations

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vision conduisent le processus à l’image d’un inspecteur de police ou de gendarmerie. Les relations collégiales et participatives, atten-dues par l’enseignant, sont sou-vent remplacées par des relations ‘‘élève-maître’’.il est donc impérieux que l’ins-pection contribue, de manière décisive, à la formulation collective des projets pédagogiques avec l’enseignant.

la pratique de la supervision pédagogique

toute réflexion sur la pratique de la supervision et de l’inspec-tion pédagogique scolaire part nécessairement de sa concep-tion. Plus que dans tout autre domaine de l’activité humaine, la supervision pédagogique se présente comme un instrument essentiel de contrôle de la qualité de l’apprentissage. ainsi doit-elle être considérée comme la voix critique et constructive des actions éducatives placées au service des personnes et des groupes, ayant en vue son développement et sa transformation.il convient donc, pour y parvenir, de faire une tâche de planification, d’accompagnement, en évaluant et en perfectionnant opportuné-ment la qualité de l’enseignement, ce qui garantit l’efficacité du pro-cessus scolaire et ses résultats. Ceci étant, tout ce qui participe de l’acte éducatif, doit être inten-sément et directement lié aux expériences d’apprentissage. C’est surtout avec la performance des enseignants, le niveau de leur production, la richesse de leur contribution, que la supervision pédagogique revêt tout son sens. Cela implique de tenir compte du contexte de l’ensemble des procédures mises en marche par la supervision, au profit des per-sonnes qui vivent intensément le travail éducatif.Il faut toujours planifier une super-vision pédagogique, selon Dr Bareto. En tant que superviseur,

il est important de se demander, à l’entame du processus de pla-nification, « Pourquoi et pour qui cette supervision et comment l’organiser ? »

conditions pour le succès de la supervision pédagogique

Il n’y a aucun doute à affirmer que le succès de la supervision péda-gogique dépend, dans une grande

mesure, des relations qui s’éta-blissent entre les superviseurs et les supervisés. Le succès de la supervision requiert le respect de la personnalité du collègue de travail, la juste évaluation de sa pédagogie, de l’engagement avec lequel il exerce, en tant qu’éduca-teur, dans un climat de sécurité.La pratique de la supervision exige, de la part du superviseur une constante critique de sa propre performance mais, aussi, de la relation enseignant-élève. il doit également faire un effort continu de perfectionnement tech-nique. ainsi, il faudra développer un esprit d’interactivité plus accen-tué, condition de mobilisation des énergies des enseignants, dans le sens des objectifs scolaires à réaliser. De cette manière, penser la pra-tique de supervision, c’est surtout, l’examiner, l’analyser depuis le dia-gnostic, planifier des curricula et le suivi de leur exécution. En consi-dérant les ressources humaines, matérielles et techniques enga-gées, il faut promouvoir le suivi et l’évaluation de la supervision, dans des termes d’appréciation critique, pour son perfectionnement. Un autre aspect qui mérite l’attention est l’esprit de coparticipation qui doit régner dans tout le travail.

Le profil du bon superviseur scolaire

Le superviseur doit être ouvert, flexible, réceptif aux innovations et aux transformations sur le plan social, scientifique et technolo-gique. La flexibilité, l’ouverture, le sens de l’actualisation et du renou-vellement doivent être présents dans la pratique éducative. il faut également insister, ici, sur

l’importance du rôle d’accompa-gnateur de l’inspecteur qui ne doit pas perdre de vue les tâches d’orientation, de coordination et de contrôle.Pour une inspection réussie, outre des initiatives spécifiques de for-mation des équipes techniques et des enseignants, il faut avoir, pour objectif constant, le déve-loppement des composantes de ces équipes dans leurs aspects techniques et humains. toutes les discussions, analyses communes, études individuelles, au moment de la planification, de l’exécution ou de l’évaluation, doivent être vues comme des « possibilités » d’enrichissement et de mûrisse-ment personnel. C’est la respon-sabilité des superviseurs d’œuvrer pour des conditions qui contribuent à cette fin.La supervision est une activité essentiellement coopérative. il ne suffit pas que de prévoir des ac-tions. Cela ne servira à rien si les personnes auxquelles ces actions sont confiées ne s’y impliquent pas. Chaque acteur doit jouer son rôle en vue de diminuer la dépense d’énergie et de multiplier le résultat final. Celle-ci est la formule qui via-bilise au mieux la pratique effective de la supervision pédagogique.

dr. adla lima Barreto, 2013

Le superviseur doit être ouvert, flexible, réceptif aux innovations et aux transformations sur le plan social, scientifique et technologique

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Le Carnet de l’Ecole Efficace N°0002 / Mois de Novembre 201334

Les études effectuées en 1994 par Roger Shepard, professeur spécialiste de

la psychologie cognitive, et son collègue, R. Lavelle, sur deux groupes d’enfants de 6 à 12 ans ayant, l’un, subi des activités phy-siques de 5 heures par semaine et l’autre, pendant seulement 40 minutes, montrent déjà que ceux ayant une plus grande activité pré-sentent des performances intellec-tuelles sensiblement meilleures à celles des autres.Par ailleurs, dans ses recherches publiées en 1997, le spécialiste de la psychologie cognitive a montré qu’en accordant une plus grande place à l’activité physique dans les programmes scolaires, on n’aboutit en aucun cas à une baisse du niveau de notes ou de tests de connaissances communs, mais qu’au contraire, de nombreux élèves améliorent leurs notes et leur aptitude à acquérir des connaissances intellectuelles. Les conclusions de ces études restent un point d’appui à l’Ong ’’Right to play’’ qui a décidé de mettre en place, au Bénin, un pro-gramme d’apprentissage par le jeu et le sport. Selon Roméo Essou, Chargé de programme et Direc-teur national de ’’Right to play’’ par intérim, au fur et à mesure que l’enfant grandit, sa maturité rend compte de son degré de pratique du jeu et du sport. Plus l’enfant a beaucoup joué – et bien joué ! –

Les jeux et le sport dans l’amélioration de la qualité de l’Enseignement

L’expérience de Right to play’’Right to play’’ est une organisation non-gouvernementale internationale dont la vision est de créer un monde plus sain et plus sécurisé, en utilisant le pouvoir du jeu et du sport. A travers des programmes éducatifs basés sur le jeu et le sport, ’’Right to play’’ apporte une contribution significative à l’amélio-ration de la qualité de l’éducation au Bénin, notamment au niveau de la maternelle et du primaire.

au cours de ses premières années de vie et, au-delà, plus son déve-loppement aux plans physique, psycho-affectif, cognitif et social, est harmonieux. Grâce à ce programme, l’ensei-gnant apprend à rendre sa péda-gogie plus active et plus partici-pative, facilitant ainsi la création d’un cadre d’apprentissage qui place l’enfant au cœur du pro-cessus. L’enseignant n’est plus le « gendarme fouettard » que l’on doit redouter en le voyant venir en classe. il devient, au contraire, le facilitateur de l’apprentissage qui sait, par ailleurs, discipliner, sans recourir aux méthodes humiliantes et dégradantes de la chicotte ou de la fessée. De ce fait, l’envi-

ronnement d’apprentissage se transforme, se rend plus attractif, stimulant et propice à l’acquisition du savoir. m. Essou précisera, par la suite, que ledit programme développe chez l’enfant une kyrielle de com-pétences de vie courantes telles que la coopération, la discipline, l’esprit d’équipe, la communica-tion, le sens de la responsabilité, etc.

succès clés et expériences réussies

Dans l’ensemble des écoles où ’’Right to play’’ met en œuvre depuis 2007 son programme d’ap-prentissage par le jeu et le sport,

partenaire

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des résultats significatifs ont été enregistrés. Les différentes éva-luations conduites tant par l’équipe de suivi-évaluation interne que par des consultants externes à ’’Right o play’’ ont montré que plus de 90% des enseignants participant au programme ont systématique-ment recours à des méthodes participatives d’enseignement, mettant l’enfant au cœur du pro-cessus d’apprentissage. il en a résulté une amélioration du taux de passage en classe supérieure de l’ordre de 80 à 90%. Ces résultats ont permis d’enregistrer des taux d’achèvement de l’ordre de 80 à 83% dans les écoles partenaires du programme. Par ailleurs, une des préoccu-pations majeures de‘’Right to play’’ lors de l’initiation de ce programme, a été d’accompagner l’école non seulement à relever le défi de l’instruction mais, aussi, à préparer l’enfant à faire efficace-ment face aux défis de la vie. Pour ce faire, un paquet d’activités spé-cifiques a été mis en œuvre dans chacune des écoles partenaires. Ceci inclut des éléments relatifs à la santé, notamment, la prévention des maladies courantes, à l’égalité genre, aux droits et devoirs de l’enfant et aux compétences de vie courante. Selon le Chargé de programme et Directeur national de ’’Right to play’’ par intérim, interrogés sur les changements observés au niveau des enfants et des apprenants, 80% des parents d’élèves et 95% des enseignants affirment avoir observé des chan-gements qualitatifs dans le com-portement de ceux-ci. Pour Jean ahouandjinou, ensei-gnant à l’Ecole primaire publique d’adogléta/B, les élèves de sa classe sont optimistes, prennent leur échec comme un défi à relever et sont de plus en plus déterminés à réussir.

la méthodologie r-c-a

Par ’’méthodologie R-C-a’’, il faut comprendre ’’Réfléchir -Connec-

ter- appliquer’’. C’est une métho-dologie d’intervention de ’’Right to play’’ qui s’appuie, au niveau de l’éducation, entre autres, sur les travaux de freire, Brown, Piaget, Bransford et d’autres spécialistes ; ils soutiennent que le processus d’apprentissage doit être actif, approprié à l’âge et aux aptitudes de l’enfant, et participatif. a cet effet, Jean Piaget écrivait : «Le jeu est un levier si puissant de l’apprentissage chez les petits au point que partout où l’on réussit à transformer en jeu l’initiation à la lecture, au calcul ou à l’ortho-graphe, on voit les enfants se pas-sionner pour ces occupations ». Dans la mise en œuvre de cette méthodologie sur le terrain, pour chaque jeu ou activité sportive, une fiche pédagogique existe et faci l i te la conduite de la discus-sion par l’enseignant. La finalité de cette discus-sion est multiple. il s’agit de la mémorisation des faits, de l’apprentissage avec les autres, de la résolution des conflits, de la révision des leçons antérieures, de l’évalua-tion d’une notion et de la compréhension d’un raisonnement complexe.Dans les 107 écoles primaires partenaires de ’’Right to play’’, des sessions de formation sont systématiquement organisées, en début d’année scolaire pour, soit initier les nouveaux enseignants à la méthodologie R-C-a, soit « recycler » les connaissances de ceux qui la mettent déjà en œuvre. tous ces enseignants sont suivis et soutenus par leurs conseillers pédagogiques, également formés à la méthodologie. Grâce à son programme d’appren-tissage par le jeu, ’’Right to play’’ a déjà mobilisé 768 animateurs locaux qu’elle a formés, équipés et accompagnés dans la mise en œuvre de diverses activités, avec plus de 32.000 enfants dont 15.000 filles, avec 365 d’entre

eux à besoins spécifiques. Ce programme est mis en œuvre dans les Communes d’abomey-Calavi, d’allada, de Cotonou, de Ouidah, de Kpomassè, de tori et de Zè.

répliquer les modèles d’inter-vention de ’’right to play’’

En vue d’une pérennisation du modèle de ’’Right to play’’, l’expé-rience est déjà en cours au niveau du préscolaire.En effet, en 2008, ’’Right to play’’- Bénin a entrepris d’accompagner le gouvernement du Bénin dans l’élaboration d’un programme d’enseignement du préscolaire, basé sur le jeu, conformément à la Loi 2003 – 17 du 11 novembre 2003, portant orientation de l’édu-

cation nationale au Bénin. Cette initiative, qui a été voulue par les autorités béninoises en charge de l’éducation, visait essentielle-ment à redorer le blason de l’ensei-gnement maternel, trop longtemps relégué aux calendes grecques. Ceci a débouché sur l’élaboration d’un curriculum pour l’enseigne-ment maternel comprenant le programme d’activités d’éveil et des approches pédagogiques à l’enseignement maternel avec son document d’accompagnement, et le recueil de jeux. Depuis la rentrée scolaire 2011-2012, ce curriculum d’enseigne-ment est utilisé sur l’ensemble du territoire national, après avoir été expérimenté, pendant deux ans, dans 60 écoles sélectionnées, dans douze départements du pays.

«...au fur et à mesure que l’enfant grandit, sa

maturité rend compte de son degré de pratique du

jeu et du sport.»

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Selon le Groupe intergou-vernemental d’experts sur l’évolution du climat

(GiEC), 150 millions d’individus, dont la majorité vit dans les pays les plus pauvres, pourraient être déplacés d’ici 2050 en raison du changement climatique. L‘école béninoise en est déjà apparement une grande victime avec son lot cyclique d’inonda-tions lors des crues des grands fleuves. Les apprenants sont coupés d’accès à l’école à cause des pluies torrentielles sans oublier les temps de forte chaleur à certaines heures de la journée dans les salles de classe.La réduction du temps scolaire constitue la plus grave consé-quence des changements cli-matiques dans le secteur de l’éducation.En effet, en cas d’inondations dans certaines zones lacustres du Sud Bénin comme Sô-ava et aguégués, les écoles ouvrent rarement leurs portes avant le retrait de l’eau.Une situation qui conduit au dé-marrage tardif des activités péda-gogiques. Prévue normalement pour début octobre, les élèves commencent la rentrée après la mi- novembre. Ce qui équivaut à

Lutte contre les changements climatiques en milieu scolaire

Garantir l’éducation de qualité dans un milieu propre et adapté

Le changement climatique est une réalité, et ses impacts sur l’homme et la nature s’accentuent au fil des jours. L’environnement scolaire fait aussi face à ses conséquences irréversibles qui affectent la qualité de l’éducation.

un retard de démarrage d’environ six semaines, soit plus de 160 heures de cours perdues. aussi, il n’existe aucun plan de rattrapage de cette masse d’heures perdues dans la suite de l’année. Les écoles des régions du Nord subissent les effets de la chaleur torride des mois de mars, avril et mai. Dans les salles de classe la température atteint voire dépasse les 40°C à l’ombre. ainsi les classes restent fermées pendant une bonne période de la journée. Les activités ne se dérouleront que lorsque la forte chaleur dimi-nue. Conséquence, l’emploi du temps scolaire n’est plus respecté et rien ne sera fait pour combler la masse d’heures de cours ainsi perdue. L’école béninoise ressent les ef-fets des changements climatiques sous le poids des phénomènes d’inondations, des pluies torren-tielles et de la chaleur atroce. Elle se trouve aujourd’hui confrontée

à de graves difficultés de gestion du temps scolaire.

la responsabilité de l’homme

Benjamin Korff, étudiant allemand en géographie a fait observer une différence entre le changement climatique naturel et le chan-gement climatique causé par l’homme. En effet, selon lui c’est la révolution de la terre autour du soleil qui est à la base des diffé-rentes saisons et des différences climatiques entre les quatre coins du monde. Les changements de température qui ont été observés dans l’histoire de la terre ont été minuscules et la température n’a varié que de quelques degrés en moyenne. Cependant le changement au-jourd’hui est énorme. a l’en croire, la variation climatique observée n’est plus à caractère naturel, mais causée par l’Homme. Selon Benjamin Korff, l’effet de

themes tr ansversaux

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serre et la déforestation sont les deux principaux facteurs à l’ori-gine du changement climatique. il en déduit que ce sont les émis-sions des gaz de nos technologies modernes qui sont au fond du phénomène.Les effets du changement cli-matique qui sont déjà observés aujourd’hui sont : la fonte des glaciers, l’irrégularité et la ra-reté des pluies, la désertification, l’augmentation de la température moyenne partout sur la terre et l’accroissement des catastrophes naturelles (inondations, feux, sè-cheresses,…). Dans un futur proche, on s’attend à des effets encore plus graves à savoir l’aggravement des effets d’aujourd’hui (pluies imprévi-sibles, fonte de presque tous les glaciers, augmentation continue de la température et du nombre de catastrophes naturelles, etc…), l’inondation permanente de toutes les régions côtières du monde.

protéger l’environnement

La protection de l'environnement vise à adopter des comportements pour limiter ou supprimer l'impact négatif des activités humaines préjudiciables aux générations actuelles ou futures. Cette action est donc à la fois : - scientifique, car elle nécessite de développer nos connaissances pour le moment limitées dans ce domaine ; - citoyenne, puisque les décisions à prendre ont un coût pour les gé-nérations actuelles, et un impact pour les générations futures ; - politique, car les décisions à prendre sont forcément collecti-ves et parfois planétaires.En 1972, la création simulta-née du Programme des Nations unies pour l'environnement et d'instances gouvernementales correspondantes dans les pays développés marque le point de départ de la volonté d'agir sur un plan collectif.

eduquer au changement cli-matique

aujourd’hui, le rythme et l’inten-sité du changement climatique sont tels que les mesures prises individuellement ne suffisent pas à y faire face. L‘école offre le ca-dre idéal pour moduler l’homme d’aujourd’hui et de demain qui pourrait mieux respecter son en-vironnement.Vis-à-vis du changement clima-tique, l’école doit développer une approche novatrice dans la formation des apprenants d’aujourd’hui. Ceci en mettant un accent particulier sur les meilleurs comportements à développer pour assurer une bonne protection de l’environnement scolaire adapté aux changements climatiques.il apparaît donc nécessaire d’in-troduire et de développer les compétences de vie courante des apprenants par le biais des situations d’enseignement-ap-prentissage sur la protection de l’environnement et l’adaptation aux effets du changement clima-tique.Les manuels au programme offrent des opportunités pour aborder et développer le sujet. De même, le vécu quotidien peut servir d’élément déclencheur

d’actions de sensibilisation des apprenants.il faut éviter le développement des gaz à effets de serres, l’uti-lisation des outils et accessoires non biodégradables (sachets et matières plastiques). a cet effet, il faut encourager les enseignants et leurs apprenants à planter des arbres. ils doivent être davantage soucieux de la nature en assu-rant la protection pour induire un changement de comportement. a travers une communication pour un changement de comportement (CCC), ils peuvent influencer le rythme des effets néfastes du réchauffement de l’atmosphère et des océans.L’un des plus grands défis du système éducatif béninois face au changement climatique, c’est de trouver des solutions adéquates pour rattraper les pertes de temps scolaire. Ce qui offre aux appre-nants une chance de plus de finir les programmes d’études de l’année. ils pourront ainsi aborder avec leurs enseignants les actions de sensibilisation sur la protection de l’environnement. Et également s’engager pour les mesures d’adaptation aux changements climatiques dans leur cadre de formation.

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actes administr atifs

Vu la loi n°90-32 du 11 décembre 1990 portant Consti-tution de la République du Bénin ; Vu la loi n°2003-0 17 du 11 novembre 2003 portant Orientation de l'Education Nationale en République du Bénin et la loi n02005-33 du 06 octobre 2005 qui l'a modifiée ; Vu la proclamation le 29 mars 2011 par la Cour Constitutionnelle, des résultats définitifs de l'élection présidentielle du 13 mars 2011 ;Vu le décret n°2013-319 du 11 août 2013 portant composition du Gouvernement ;Vu le décret n°2012-191 du 03 juillet 2012 fixant la structure-type des ministères; Vu le décret n°2012-538 du 17 décembre 2012 por-tant attributions, organisation et fonctionnement du ministère des Enseignements maternel et Primaire ; Vu le décret n°20 12-431 du 06 novembre 2012 portant attributions, organisation et fonctionnement du ministère de l'Enseignement Secondaire, de la formation technique et Professionnelle, de la Recon-version et de j'insertion des Jeunes ;Vu l'arrêté n°118/mEmP/DC/SGm/CtJ/SP du 18 mai 2013 portant attributions, organisation et fonctionne-ment de la Direction de l'Enseignement maternel ;Vu l’arrêté n°119/mEmP/DC/SGm/CtJ/SP du 10 mai 2013 portant attributions organisation et fonctionne-ment de la Direction de l’Enseignement Primaire ; Vu l’arrêté n°344/mESftPRiJ/DC/SGm/DESG/Sa du 23 juillet 2013 portant attributions, organisation et fonctionnement de la Direction de l’Enseignement Secondaire Général ;Vu l'arrêté n°342/mESftPRiJ/DC/SGm/DEt/Sa du 23 juillet 2013 portant attributions, organisation et fonctionnement de la

Direction de l’Enseignement technique ;Vu l'arrêté n°345/mESftPRiJ/DC/SGm/DafoP/Sa du 23 juillet 2013 portant attributions, organisation et fonctionnement de la Direction de l'apprentissage et de la formation Professionnelle ;Vu l'arrêté n°337/mESftPRiJ/DC/SGm/iGPm/Sa du 23 juillet 2013, portant attributions, organisation et fonctionnement l’inspection Générale Pédagogique du ministère ;Vu l'arrêté n°125/mEmP/DC/SGm/ du 10 mai 2013 portant attributions, organisation et fonctionnement l’inspection Générale Pédagogique du ministère ;Vu l’arrêté n°341/mESftPRiJ/DC/SGm/DEP/Sa du 23 juillet 2013 portant attributions, organisation et fonctionnement de la Direction des Etablissements Privés ;Vu l’arrêté n°120/mEmP/DC/SGm/CtJ/SP du 10 mai 2013 attributions, organisation et fonctionnement de la Direction des Etablissements Privés des Enseigne-ments maternel et Primaire ;Vu l’arrêté n°343/mESftPRiJ/DC/SGm/DEC/Sa du 23 juillet 2013 attributions, organisation et fonction-nement de la Direction des Examens et Concours ;Vu l’arrêté n°116/mEmP/DC/SGm/CtJ/SP du 10 mai 2013 attributions, organisation et fonctionnement de la Direction des Examens et Concours ;Vu l’arrêté interministériel n°409/mESftPRiJ/mEmP/DC/SGm/DES/DiP/DEt/DfQP/DEP/DEm/DEP/DEPEMP/SA du 20 septembre 2012 fixant le calendrier de l’année scolaire 2012-2013 dans les établissements d’enseignement maternel, primaire, secondaire général, technique et professionnel en République du Bénin ;Sur Proposition conjointe de la Directrice de l'Ensei-gnement maternel, du Directeur de l'Enseignement Primaire, de la Directrice de l'Enseignement Secon-

arrêté interministériel

année 2013 N°390/mESftPRiJ/mEmP/DC/SGm/DESGiGPm/DEt/DafoP/DEP/DEm/DEP/DEPEmP/Sa

fixant le calendrier de l’année scolaire 2013-2014 dans les établissements d’enseignement maternel, primaire, secon-daire général, technique et professionnel

le Ministre de l’enseigneMent secondaire, de la ForMation tecHniQue et proFessionnelle, de la reconVersion et de l’insertion des Jeunes,

le Ministre des enseigneMents Maternel et priMaire

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daire Général, des Directeurs de l'inspection Géné-rale Pédagogique des ministères (mEmP et mESft-PRiJ), des Directeurs des Etablissements Privés des ministères (mEmP et mESftPRiJ), des Directeurs des Examens et Concours des ministères (mEmP et mESftPR1J), du Directeur de l'Enseignement technique, du Directeur de l'apprentissage et de la formation Professionnelle

arretent

article 1er : Dans tous les établissements publics et privés des enseignements maternel, primaire, secondaire géné-ral technique et de la formation professionnelle, le calendrier scolaire 2013-2014 est fixé comme suit:

a. PREmiER tRimEStREDu jeudi 03 octobre 2013 au vendredi 20 décembre 2013 après les cours de l'après-midi (11 semaines 02 jours)

CONGE DE fiN DU PREmiER tRimEStREDu vendredi 20 décembre 2013 après les cours de l'après-midi au dimanche 05 janvier2014 inclus (16 jours).

B. DEUXiEmE tRimEStREDu lundi 06 janvier 2014 au vendredi11 avril 2014 après les cours de l'après-midi (13 semaines).

CONGE DE DEtENtEDu vendredi 21 février 2014 après les cours de 1 après-midi au dimanche 02 mars 2014 inclus (09 jours).

CONGE DE fiN DU DEUXiEmE tRimEStREDu vendredi 11 avril 2014 après les cours de l'après-midi au mercredi 23 avril 2014 inclus (12 jours).

C. tROiSiEmE tRimEStREDu jeudi 24 avril 2014 au vendredi 18 juillet 2014 après les cours de l'après-midi (12 semaines).

article 2Les grandes vacances sont fixées au vendredi 18 juillet 2014 après les cours de l’après-midi. Elles prennent fin le dimanche 28 septembre 2014.

article 3Les activités pédagogiques reprennent dans tous les établissements scolaires le lundi 29 septembre 2014. article 4Le présent calendrier est valable autant pour les établissements publics que privés des enseignements maternel, primaire, secondaire général, technique et professionnel.

article 5Le calendrier des établissements d enseignement techniques agricoles sera fixé par un autre arrêté.

article 6tous les établissements publics et privés vaqueront les jours de fête et jours fériés ci-après :

fEtES Et JOURS fERiES DE L’aNNEE* fête de la toussaint: Vendredi 1 er novembre 2013 * fête de Religion traditionnelle : Vendredi 10 Janvier 2014 * Lundi de Pâque : Lundi 21 avril 2014 * fête du travail: Jeudi 1er mai 2014* fête de l’ascension : Jeudi 29 mai 2014*Lundi de Pentecôte: Lundi 09 juin 2014

toutefois ils vaqueront également les jours déclarés fériés par le ministre en charge du travail et de la fonction Publique.

article 7La Directrice de l'Enseignement maternel, le Direc-teur de l'Enseignement Primaire, les Directeurs des Etablissements Privés des ministères (mEmP et mESftPRiJ), la Directrice de l’Enseignement Secon-daire Général, les Directeurs de l’inspection Générale Pédagogique des ministères (mEmP et mESftPRiJ), les Directeur des Examens et Concours des minis-tères (mEmP et mESftPRiJ), le Directeur de l'Ensei-gnement technique, le Directeur de l'apprentissage et de la formation Professionnelle sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'application de disposition du présent arrêté qui entre en vigueur à compter de la date de sa signature et sera publié partout où besoin sera.

Cotonou, le 17 Septembre 2013

amPLiatiONS : PR:02 - aN:02 - CS:02 - CC:02 - HCJ:02 - 02- SGG:02-: mEmP: 10 - mESftPRiJ : 10 aUtRES miNiStERES : 28 - DiRECtiONS/mEmP: 08 - DiRECtiONS/mESftPRiJ: 10 - DDEmP: 12 DDESftPRiJ: 12 - SYNDiCatS/mEmP: 08 - SYN-DiCat-/mESftPRiJ: 08- fENaPEB: 01 - CS : 85 - JORB: 01- ORiGiNaL : 01

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