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A leurs côtés en terre aride N ° 1 | 2012 | www.medair.org Nouvelles pour les amis de MEDAIR MN1201-FR

Medair News n°1 - 2012

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Medair News n°1 (2012): Nouvelles pour les amis de Medair

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Page 1: Medair News n°1 - 2012

A leurs côtés en terre aride

N° 1 | 2012 | www.medair.org

Nouvelles pour les amis

de MEDAIR

MN

1201

-FR

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Pour ce premier numéro de l’année, je veux vous parler d’espoir. Mais pourquoi avoir choisi ce titre ? Il y a quelque temps alors que je remerciais une donatrice pour sa générosité, elle m’a répondu « mais ce n’est qu’une goutte dans l’océan, il y a tant de besoins dans le monde ».

C’est vrai, il y a tant de besoins mais j’ai rencontré des personnes dont la vie a été transformée et qui aujourd’hui ont retrouvé l’espoir. Il est si facile de se décourager devant l’ampleur des besoins, mais Nayad au Somaliland, Sayed en Afghanistan, Justine et ses filles en R.D. Congo, et toutes les autres personnes qui ont pu être aidées grâce à vous, ont reçu plus qu’une goutte d’eau, leur vie a réellement été changée.

Dans les pages qui suivent, vous découvrirez plusieurs témoignages réjouissants. Chacun d’entre nous peut faire une différence dans la vie des plus démunis, en faisant un don, en partant sur le terrain, ou en priant pour la sagesse de Dieu dans notre travail.

Une goutte dans l’océan, c’est aussi se rappeler que l’eau est essentielle à la vie. Aujourd’hui, nous nous penchons sur la vie en terre aride. Qu’est-ce qu’une sécheresse, quelles en sont les causes et quelles sont les raisons de son aggravation ? Comment survit-on pendant une sécheresse ? Que pouvons-nous réellement faire pour aider les populations victimes de ce fléau sur lequel rien ne semble avoir d’emprise ?

Avec votre aide, nous sauvons la vie de milliers d’enfants sous-alimentés dans la Corne de l’Afrique. C’est une première réponse vitale face à la gravité de la crise. Mais nous avons un autre défi à relever, celui de travailler avec les communautés à plus long terme pour développer leurs moyens de subsistance et réduire au maximum l’impact des crises à venir. C’est ainsi que nous pouvons leur redonner espoir.

Sans vous, nous serions démunis pour accomplir cette mission. C’est précieux de pouvoir compter sur vous et d’agir ensemble ! Merci de tout cœur de former ensemble ces gouttes qui font un océan…

Une goutte dans l’océan, vraiment ?

par Annick Balocco-Iwulski,Responsable de Medair France

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Editorial

Grâce à vousBonnes nouvelles du terrain

L’arrière-plan d’une crise

Sécheresse

Cahier spécial

Sauver des vies et appuyer les populations

5 avenue Abel26120 ChabeuilTél : 04 75 59 88 [email protected]

En couverture :Warrir, un village du Somaliland touché par la sécheresse.

SourcesPage 2 : C.E. Direction générale de l’Aide humanitaire et de la Protection civile (2011).Page 10 : Programme des Nations Unies pour l’environnement (2006).

Partenaires de Medair dans les projets présentés dans ce numéro : Somalie : la Chaîne du Bonheur, le C.E. Direction générale de l’Aide humanitaire et de la Protection civile, Woord en Daad, Help a Child, EO Metterdaad, le département pour le développement international (Grande Bretagne), UNICEF, le programme alimentaire mondial (WFP) et les dons privés.R.D. Congo : La direction du développement et de la coopération suisse (DDC), le C.E. Direction générale de l’Aide humanitaire et de la Protection civile, EO Metterdaad et les dons privés. Afghanistan : C.E. Direction générale de l’Aide humanitaire et de la Protection civile, la Chaîne du Bonheur, le Comité Central des Mennonites (MCC), le programme alimentaire mondial, UNICEF et les dons privés.

Medair ne pourrait agir sans vos dons. Ils nous garantissent la liberté d’action, l’indépendance dans le choix de nos programmes et la rapidité d’intervention en cas de crise.

Les photos ont été prises par Medair, à l’exception de celles des pages 1, 5 et 10. © Medair/Jaco Klamer

Parution trois fois par an.Imprimé sur papier recyclé.

Publication adressée aux donateurs de Medair.

© Medair 2012

Medair est membre de

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Dans notre dernier bulletin, nous vous avions parlé des familles qui ont trouvé refuge dans le camp de Linakofo après l’attaque brutale de leur village par des rebelles.

Jusqu’à présent, lorsque les malades de Linakofo devaient se rendre au centre de santé le plus proche, ils n’avaient d’autre choix que de traverser la forêt, un long chemin particulièrement dangereux la nuit. De nombreuses personnes, même gravement malades, préféraient attendre les premières lueurs de l’aube pour se mettre en route.

Votre don est synonyme d’actionGrâce à vous, 1500 personnes ont maintenant accès aux soins de santé à Linakofo. Depuis l’ouverture du centre de soins, nous avons diagnostiqué et pris en charge chaque mois en moyenne 300 patients, souffrant de malaria, de diarrhées, de maladies sexuellement transmissibles, etc.

« La création du centre de soins a eu un impact considérable », explique Modeste Saba Agimirungu, responsable du comité des personnes déplacées à Linakofo. « Avant, nous ne pouvions pas quitter le camp pour nous rendre de nuit à la clinique, mais ce nouveau centre est facile d’accès. »

En plus du centre de Linakofo, 69 000 personnes ont désormais également accès à des soins médicaux gratuits dans 13 centres de santé situés dans la zone du Haut Uélé en R.D. Congo.

Une action qui sauveL’année passée, des rebelles ont enlevé en plein jour deux des filles de Justine Misa. Pendant plusieurs semaines, les jeunes filles ont subi de nombreux abus avant de pouvoir s’échapper pour revenir au camp et retrouver leur mère.

La création d’un nouveau centre de soins dans le camp a transformé la vie de Justine et de sa famille. « J’y suis déjà allée deux fois », raconte Justine. « Le mois dernier, mon fils a eu une éruption cutanée sur tout le corps. L’infirmière nous a prescrit une pommade, nous l’avons utilisée et les rougeurs ont disparu. »

« Sans l’aide de Medair, nous serions mortes », déclare Justine. « Les médicaments sont très chers et nous n’avons pas les moyens d’en acheter. Grâce à Medair, les soins sont gratuits. Nous sommes vraiment reconnaissantes. »

Grâce à vous, nous avons ouvert un nouveau centre de santé qui fournit des soins gratuits aux 1500 personnes vivant dans le camp de déplacés de Linakofo en République démocratique du Congo.

R.D. Congo :Les familles déplacées ont enfin accès aux soins

Lieu Camp de déplacés de Linakofo, Haut Uélé, R.D. Congo

Action Nouveau centre de soins dans le camp

Impact 1500 personnes supplémentaires bénéficient de soins médicaux gratuits

Les personnes déplacées n’ont plus à courir le risque d’être attaquées dans la forêt par la milice lorsqu’elles sont malades

Justine Misa prépare un repas devant son abri dans le camp de Linakofo. 3N° 1 | 2012

Grâce à vous

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Qu’est-ce que la sécheresse ?

Disons-le simplement : une sécheresse est un manque d’eau. La sécheresse se produit lorsque la pluie ou les chutes de neige nécessaires à l’approvisionnement des réserves en eau viennent à manquer à la fréquence ou au moment requis pour subvenir aux besoins d’une région.

Chaque région de la planète peut connaître des déficiences cycliques en matière de précipitations. Des facteurs globaux contribuent à la sécheresse :

Les changements météorologiques : variations à large échelle des modèles atmosphériques, tels que El Niño/La Niña.

Changement climatique/réchauffement global : augmentation excessive de la température à la surface de la terre et taux d’évaporation important. La température continuant d’augmenter, les sécheresses et autres dérèglements climatiques deviennent plus fréquents.

Alors que l’absence de pluie est déjà difficile à supporter, la surpopulation, les conflits armés, les migrations et la pauvreté chronique aggravent les conséquences d’une sécheresse. De nombreuses communautés vulnérables ont détruit la couverture végétale de leurs sols. En surexploitant les ressources servant à l’alimentation de leur bétail, elles ont déforesté leurs terres et eu recours à des méthodes agricoles inappropriées. Le résultat est que lorsque la pluie tombe ou que la neige fond, plus rien ne freine l’écoulement de l’eau. L’eau s’écoule, érodant la couche arable au lieu d’infiltrer le sol et d’alimenter la nappe phréatique.

La sécheresse s’avère particulièrement destructrice lorsqu’elle sévit dans un pays aride, dans une région marquée par l’insuffisance des précipitations. Pour survivre, les populations locales ont souvent recours à une agriculture et un élevage de subsistance. Lorsque la pluie manque, elles ne disposent donc que de peu de ressources en réserve.

1. Une période prolongée de déficit pluvio-nival par rapport à la moyenne pour une région 2. Une insuffisance de précipitations au moment voulu dans le cycle des cultures 3. Une catastrophe naturelle croissante, progressant lentement

Les réserves d’eau tarissent

Les récoltes sont mauvaises

Le bétail meurt

Le coût de la nourriture augmente

La pénurie alimentaire s’installe

Les moyens d’existence sont détruits

La malnutrition augmente

Les maladies se propagent

Les villageois sont obligés de partir

La famine se répand

Que se passe-t-il lorsque la sécheresse frappe une population ?

Arrière-plan d’une crise

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© Medair/Jaco Klamer

5N° 1 | 2012

Cahier spécial

Cahier spécial

La réponse de Medair face à la sécheresse1. Sauver des vies. Dans l’urgence,

notre première priorité est de sauver des vies. Alimentation riche en nutriments, soins de santé, eau : nous aidons les enfants, les femmes et les hommes à survivre à la sécheresse et à recouvrer la santé.

2. Renforcer les capacités locales. Nous travaillons avec les populations pour améliorer leur capacité à résister aux futures sécheresses. Ainsi, elles ne seront pas forcées de quitter leurs terres pour survivre. Collecte de l’eau de pluie, gestion des terres et de leur irrigation, formation des agriculteurs : les stratégies efficaces ne manquent pas pour préserver la vie en terre aride.

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Histoires de vies transformées

« Aucun autre étranger n’est jamais venu ici », dit Sayneb, 29 ans, qui vit dans le village reculé de Gumburu Xangeyo. « Nous sommes trop loin de tout. »

Ici, les familles ont tout perdu. Le bétail a péri par troupeaux entiers. Des enfants meurent.

Nous atteignons le village après cinq heures de conduite périlleuse sur une piste peu praticable. Le calme de la région est sinistre. Le paysage est ponctué de buissons secs et de nids de termites pointant vers le ciel. Normalement, cette région aride est une aire de pâturage pour de grands troupeaux de chameaux, de chèvres et de moutons à tête noire, mais nous n’apercevons aucun animal.

Parents et enfants accourent à l’arrivée de notre équipe de nutrition. Nous venons pour peser et mesurer les plus jeunes, avant de leur distribuer des rations alimentaires thérapeutiques riches en nutriments.

Sayneb Mohamed, 29 ans, est assise avec Jimcale, son fils de trois ans. Elle nous relate une histoire tragique et récurrente dans le village. Il n’y a pas si longtemps, elle vivait bien. Ses grands troupeaux de chèvres et de moutons paissaient dans les vastes pâturages de la région. Mais tous ses animaux sont morts au cours des années de sécheresse.

Jimcale était tellement sous-alimenté et épuisé qu’il pouvait à peine bouger. Il passait ses journées à dormir par terre. « Il était sur le point de mourir », confie Sayneb.

Face à la sécheresse, il est difficile de garder espoir. Les familles disent ignorer ce qui va leur arriver dans les prochains mois et s’en remettent à Dieu.

Deux semaines seulement après le début de la distribution de nourriture, nous constatons que les enfants reprennent du poids à Gumburu Xangeyo. Leur guérison s’annonce rapide.

Aujourd’hui, Jimcale a retrouvé la santé, il veut jouer alors que sa mère tente de le retenir. « Avant, les enfants étaient faibles et incapables de digérer le peu d’aliments que les adultes leur donnaient », dit Sayneb. « La nourriture spéciale apportée par Medair est bonne pour les enfants. »

Nous nourrissons des milliers d’enfants sous-alimentés au Somaliland, un pays frappé par la sécheresse.

Sayneb et Jimcale attendent de recevoir une ration alimentaire thérapeutique.

A Gumburu Xangeyo, un bébé reçoit une ration alimentaire thérapeutique riche en nutriments.

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Un endroit surprenant

« Ma fille était si faible qu’elle ne pouvait même plus pleurer », confie Kaltuun Husein, 22 ans, en serrant son bébé de trois mois dans ses bras. « Je pensais qu’elle allait mourir. »

Kaltuun passe ses journées à s’occuper de ses trois jeunes enfants et à garder le bétail familial dans l’Est du Somaliland. Mais la sécheresse a tout changé. « Avant, nous avions 80 moutons et cinq chameaux », dit-elle. «Aujourd’hui, nous n’avons plus que 10 moutons. »

Selon un proverbe somali, « Celui qui ne possède pas de chameau vit sous l’aile d’autrui ». Pour les bergers de cette région aride, la perte de leur bétail signifie la perte de leur revenu et de leur source principale de nourriture.

Le mois dernier, Hibo, la cadette de Kaltuun, est tombée malade. « On espérait qu’elle guérirait, mais le mal empirait. »

Craignant pour la vie de sa fille, Kaltuun l’emmène alors au centre de stabilisation de Burao, parrainé par Medair. Elle est atteinte de malnutrition aigüe sévère et de diarrhées. En seulement cinq jours de traitement, Hibo reprend du poids et présente les premiers signes de rétablissement. « Les infirmières sont qualifiées et aident vraiment ma fille », dit Kaltuun.

En 2011, plus de 80% des enfants admis au centre ont été guéris. « C’est fabuleux de voir un enfant renaître à la vie », témoigne Sayneb Husein, infirmière responsable. « Quand ils arrivent, ils sont faibles. Mais lorsqu’ils nous quittent, ils courent partout et font beaucoup de bruit. »

« Je suis étonnée que ma fille se remette si vite », dit Kaltuun. « J’espère pouvoir bientôt la ramener à la maison. » Kaltuum parle avec enthousiasme de la joie qu’elle aura à voir grandir sa fille. « Je veux qu’elle ait une bonne éducation. Je vais lui apprendre des choses, l’envoyer à l’école ».

« Le centre de stabilisation est un endroit surprenant. On assiste chaque semaine à des miracles », dit Sayneb. « Même si les choses sont très difficiles au Somaliland en ce moment, je suis sûre que la situation à Burao va s’améliorer. Je suis fière d’aider à sauver la vie d’enfants. »

« C’est fabuleux de voir un enfant renaître à la vie »

Après cinq jours au centre, Hibo présente les premiers signes de rétablissement.

Intervention santé et nutrition en terre aride

Alimentation thérapeutique pour les enfants sous-alimentés

Rations alimentaires supplémentaires pour les familles

Vaccinations d’enfants

Soutien, formation et suivi des équipes dans les postes de santé

Education à la santé, à la nutrition et à l’hygiène pour les communautés

Cahier spécial

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Collecter de l’eau de pluie : un moyen économique et très efficace pour aider les familles du Somaliland à survivre à la sécheresse.

Renforcer les capacités locales

Au Somaliland, les villageois ont depuis toujours stocké d’énormes quantités d’eau de pluie dans des citernes appelées berkads.

Les berkads ressemblent à de grandes piscines. Lorsque la pluie tombe sur la terre aride, l’eau qui s’écoule remplit la berkad à travers une fente. Malheureusement, de nombreuses berkads ont été endommagées ou détruites et ne peuvent désormais plus stocker d’eau. Sans berkad pour conserver l’eau, il est très difficile pour les bergers de maintenir en vie leur bétail pendant les sécheresses. Et sans bétail, les familles ont très peu de nourriture, de lait ou de revenus. Très vite, elles souffrent de malnutrition et doivent quitter leur village pour survivre.

Nous travaillons aux côtés des populations de villages isolés pour remettre leurs berkads en état et assurer des points d’eau durables pour les familles.

Une berkad remplie contient suffisamment d’eau pour répondre aux besoins de 250 personnes et de leurs animaux pendant six mois.

« Lorsque la pluie est tombée et que l’eau a rempli notre berkad, nous étions très heureux et enthousiastes », déclare Mohamed au village de Kaladhac. « C’était comme si nous avions perdu notre bien le plus précieux et que nous venions de le retrouver…. »

En parallèle, nous apportons une formation aux comités responsables de l’eau dans les villages, pour qu’ils puissent maintenir les berkads en état, et nous

formons des partenaires locaux pour qu’ils puissent construire de nouvelles berkads.

Avant : Une berkad endommagée dans le village de Jama Qabar.

Après : La même berkad, quelques semaines plus tard : réparée, améliorée et prête à stocker de l’eau de pluie.

Avec une berkad en bon état, les familles disposent durablement de l’eau nécessaire pour garder leur bétail en vie, faire face à l’urgence actuelle et prévenir le risque de prochaines crises alimentaires.

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CHF 139.-/115 € fournissent un point d’eau durable pour une famille de cinq personnes pendant 20 ans !

De l’eau en terre aride Approvisionnement par camion-citerne (uniquement en cas d’urgence)

Récolte de l’eau de pluie : berkads et réservoirs Puits peu profonds et sources protégées Barrages souterrains

Cahier spécial

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Quand la sécheresse provoque des inondations

« Le niveau d’eau est monté au-dessus des arbres », témoigne Sayed Rahin, 30 ans, qui vit dans le village durement touché de Kadalac. Lorsque la décrue a commencé, les habitants encore en état de choc ont découvert leurs champs saccagés et recouverts de boue et de pierres. Privés de leur récolte, les villageois doivent alors contracter des dettes qu’ils ne pourront pas rembourser et affronter la pénurie alimentaire durant l’hiver.

« Suite à la perte de leurs terres et de leurs récoltes, de nombreuses personnes ont perdu l’espoir de vivre », dit Sieger Burger, responsable de projet Medair.

Pourquoi ces inondations ont-elles causé tant de dommages ? Depuis des années, les terres sont mal gérées. Elles ont été déforestées et surexploitées, laissant les champs pratiquement sans couverture végétale. De plus, le climat très sec a durci la plus grande partie des terres de la région. De ce fait, l’eau de pluie n’a pas pu infiltrer le sol et s’est donc écoulée avec une vitesse et un volume dangereux.

Face à cette situation, nous avons lancé un programme « argent contre travail » qui a permis à plus de 6000 personnes de gagner assez d’argent pour nourrir leur famille pendant la pénurie alimentaire. « Ce qu’on nous apprend ici, c’est ce que nous faisions il y a 40 ans, avant la guerre », constatait un octogénaire au cours d’une session de formation.

Petit à petit, nous allons reconstruire notre village. L’avenir s’annonce radieux. Taki, culti-vateur de céréales à Kadalac, se tient devant un barrage qu’il a aidé à construire.

« La force de l’eau était impressionnante », se rappelle Sayed. « Les terres, les arbres, les champs et les puits ont été endommagés. »

Au cours de l’été 2010, des villages isolés de la province de Bamyan en Afghanistan sont frappés par une terrible série d’inondations.

Les habitants de Kadalac construisent un large barrage pour protéger le village contre de futures inondations.

Au village de Kadalac, nous avons rencontré une population motivée. Ensemble, nous avons pu bâtir 25 grands barrages. Ces nouveaux barrages réduisent la vitesse et le volume de l’eau se dirigeant vers le village, améliorent l’infiltration de l’eau de pluie dans le sol, ce qui réduit l’érosion. Ils permettent également d’avoir toute l’année l’eau nécessaire à l’irrigation des champs.

« J’espère que grâce au travail réalisé, nous n’aurons plus d’inondations », déclare Sayed. « Nous pouvons utiliser l’eau stockée dans le réservoir pour irriguer nos terres et cultiver des céréales, des fruits et des légumes. »

Gestion des sols et de l’eau : barrages, murs de détournement, terrassement

Systèmes d’irrigation

Plantation d’arbres et de végétation

Formation agricole et outils

Meilleures semences, meilleur rendement, meilleure alimentation

Changements durables en terre aride

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Cahier spécial

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Faire revivre les terres arides

Comme vous l’avez lu au travers de ces pages, des actions simples améliorent considérablement les conditions de vie des habitants des régions arides. Ensemble, nous sauvons des vies et nous aidons les populations locales à accroître leur capacité de résistance et à se préparer à affronter les prochaines catastrophes. Les actions mises en place ont un impact aujourd’hui mais sont aussi un investissement qui portera ses fruits pendant de nombreuses années.

Vous voulez agir à nos côtés ? Faites vos valises et rejoignez nos équipes sur le terrain : www.medair.org/fr/travailler

Soutenez nos équipes par votre don possible en ligne sur : www.medair.org/fr/donner

Accompagnez ce travail par vos prières !

La sécheresse est un problème croissant qui n’est pas prêt d’être éradiqué.

Najab a gagné 700 grammes au cours de sa première semaine d’alimentation thérapeutique !

Vos dons nous permettent de répondre rapidement et de manière flexible aux urgences, partout où c’est nécessaire. Avec vous, nous pouvons toujours agir.

Faits et chiffres : Plus de 2 milliards de personnes vivent dans des régions arides.

Les terres arides occupent 41% de la surface du globe.

Les climatologues estiment que les terres arides vont continuer à s’assécher au cours des années à venir.

Pourquoi vivre dans une région aride ?Voici quelques-unes des réponses les plus courantes :

« C’est notre terre. Elle a été la nôtre depuis des générations. »

« Nos ancêtres ont vécu ici, et ils vivaient bien. »

« Quitter notre pays nous rendra dépendants des autres pour survivre. »

« Où aller ? En ville ? Dans un camp ? Dans un autre pays ? Qu’est-ce qu’on y fera ? Mendier ? »

« Nous vivons maintenant en paix. Si nous partons, qui sait ce qui nous arrivera ? »

Nous sommes tous attachés à notre lieu de naissance. Nous n’aimons pas l’idée que nos compatriotes soient forcés d’émigrer dans d’autres pays. Nous aimons notre pays, même si la situation est difficile et triste. Aujourd’hui, nous nous demandons ce que nous allons faire et où nous allons aller, mais nous aimons cette terre et nous y resterons aussi longtemps que possible.

Haji Solaiman, Gouverneur de la province de Waras, Afghanistan

Agissons demain

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Don ISF et réduction d’impôtsPour celles et ceux d’entre vous qui sont soumis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), les dispositions du code général des impôts et de la loi TEPA vous permettent de défiscaliser vos dons. Vous pouvez déduire de votre ISF 75% du montant de vos dons à Medair.

Mademoiselle Durand est redevable de 3 000 € d’ISF. En faisant un don de 4 000 € à Medair, elle est dispensée de tout paiement d’ISF (4 000 € x 75% = 3 000 €).

En principe et sauf changement de dernière minute, la date de déclaration de l’ISF 2012 est prévue au 15 juin 2012. Pour que votre don entre dans le cadre de l’ISF, merci de contacter Annick Balocco-Iwulski qui vous indiquera les modalités.

Par courriel [email protected], téléphone au 04 75 60 57 60 ou par courrier – Medair – 5 avenue Abel – 26120 Chabeuil

Si vous habitez en Belgique, vous pouvez faire un don par virement sur le compte postal de Medair : 39 00 00 W Grenoble France. Mais pour que nous puissions vous remercier merci de nous en informer en nous précisant vos nom et adresse.

Belgique

Vous nous demandez…Pourquoi préférez-vous recevoir un don sans affectation (correspondant sur votre bon de soutien à la case cochée « Je laisse Medair utiliser mon don en fonction de ses besoins ») ? Lorsque vous faites un don à Medair, vous avez le choix de le faire à un programme dans un pays spécifique (un don affecté) ou de nous laisser l’utiliser là où le besoin est le plus grand (un don sans affectation).

Nous sommes reconnaissants pour tous les dons privés, qu’ils

soient affectés ou sans affectation. Toutefois seuls les dons sans affectation nous permettent d’allouer des fonds rapidement et librement. Nous sommes présents dans certains des pays les plus vulnérables et les plus instables au monde. Les dons sans affectation nous permettent de répondre à des changements soudains, qu’il s’agisse d’une hausse soudaine de l’insécurité ou d’une épidémie pouvant être évitée dans un village isolé. Ils augmentent aussi notre capacité de réponse face aux

situations de crise, pour pouvoir réagir rapidement dans les pays où nous n’intervenons pas encore. Par exemple, notre réponse d’urgence suite au tremblement de terre en Haïti a été possible grâce aux dons privés sans affectation qui ont financé notre évaluation et le lancement de notre action.

Je voulais servir Dieu de façon très concrète dans les pays en développement. Au sein de l’équipe de Medair, je me sens comme dans une famille. A tout moment, nous pouvons nous arrêter pour prier ensemble afin que notre travail soit fondé sur la prière. Si souvent, en travaillant avec Medair, je réalise combien Dieu est grand et fidèle. Il ne nous confie jamais une tâche à laquelle nous ne pouvons pas faire face avec son aide et sa fidélité. C’est vraiment très difficile ici, mais jamais trop avec lui.

Hannah, responsable santé

Ce qui me motive à travailler avec Medair…

N° 1 | 2012 11

Aider mieux, aider autrement

Page 12: Medair News n°1 - 2012

Khadija vit à Jama Qamar. Dans ce village, il y avait 93 berkads dans le passé. Aujourd’hui 66 sont hors service. En mars, Medair a réhabilité la plus importante berkad de la zone, d’une capacité de 750 000 litres.

« J’ai six enfants. Mon mari est décédé et mes enfants n’ont donc plus de père. Avant la sécheresse, j’avais

100 chèvres mais beaucoup sont mortes. Mes enfants ont été malades. Ils ont souffert de malnutrition, de la toux et d’autres maladies (…) Nous remercions Dieu et Medair pour cette berkad. Nous sommes si heureux de l’avoir. Nous avons tous aidé, j’ai fait la cuisine pour ceux qui travaillaient. Maintenant nous pouvons puiser de l’eau gratuitement. »

Grâce à votre soutien, nous travaillons aux côtés des populations de villages isolés au Somaliland pour remettre leurs berkads en état et assurer des points d’eau durables pour les familles. Elles peuvent ainsi faire face à l’urgence actuelle et prévenir le risque de prochaines crises alimentaires.

Votre soutien sauve des vies !

Medair apporte une aide d’urgence et de réhabilitation aux populations les plus vulnérables, lors de catastrophes naturelles, conflits et autres crises.

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