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14 // Revue Francophone des Laboratoires - Janvier 2012 - n°438 par l’ANSM, la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Assurance Maladie. Pour être bien informé, le professionnel de santé doit avant tout être bien formé, lors de son cursus universitaire et toute sa vie de praticien. L’absence de liens directs entre professionnels et industrie du médi- cament dans le cadre de la formation évitera la suspicion : l’information des entreprises pharmaceutiques aux pres- cripteurs (publicité, visite médicale) sera contrôlée a priori et non plus a posteriori par l’ANSM. Bilan dans 3 ans. J.-M. M. En effet, selon Garry Kiefer, DG de Macro- cyclics, cette acquisition par Areva Med arrive au moment idéal : « La puissance thé- rapeutique du plomb 212 est démontrée, en apportant notre expertise des ligands aux compétences d’Areva Med, nous dévelop- perons de nouvelles thérapies puissantes et ciblées ». Areva Med a obtenu des autorités améri- caines l’autorisation de débuter les essais cliniques d’un nouveau traitement au plomb 212 des cancers agressifs. En médecine nucléaire, le développement de nouveaux traitements est dicté par la disponibilité des isotopes. Areva construit actuelle- ment une unité de production de plomb 212 d’application médicale en Limousin, le Laboratoire Maurice Tubiana. J.-M. M. Informations : www.arevamed.com - www.areva.com - www.macrocyclicscom Suite à l’affaire Mediator, le ministre de la Santé, avec Nora Berra, secrétaire d’État à la Santé, a élaboré un plan, soumis aux parlementaires. Plan à 3 clés élaboré « pour qu’il y ait un avant et un après Mediator ». Aboutissement d’intenses réflexions et débats aux Assises du médicament et avec les parlementaires. Une refonte de la sécurité sanitaire des produits de santé conciliant sécurité des patients et accès au progrès thérapeu- tique et redonnant confiance dans notre système du médicament. 1. Lutte contre les conflits d’intérêt pour la transparence des décisions, avec l’indé- pendance des experts et des procédures d’expertise transparentes et collégiales. La déclaration d’intérêt (expert ayant des liens avec un laboratoire : ses avis deviennent nuls) sera systématique, avec sanctions, déclaration publique d’inté- rêts (DPI) obligatoire pour tous : experts externes, internes et associations de patients. Il était indispensable que l’or- gane en charge de la police du médica- ment soit clairement identifié, que son Areva, numéro 1 mondial des applications du nucléaire, notamment en médecine nucléaire via sa filiale Areva Med, vient d’ac- quérir la société américaine Macrocyclics. Areva a développé un procédé innovant d’extraction du plomb 212, isotope rare qui est l’objet de recherches prometteuses pour développer la radio-immunothérapie comme traitement de cancers. Macrocyclics est un leader mondial de la production de ligands et de chélateurs permettant le couplage d’isotopes à des anticorps ou des protéines, pour façonner des traitements ciblés. nom (AFSSAPS) n’évoque plus le drame du Mediator : le nom d’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) y répond, c’est un nouveau départ pour la sécurité sanitaire. 2. Le doute doit bénéficier au patient dès l’autorisation de mise sur le marché (AMM désormais quinquennale) et tout au long de sa vie. « Il ne faut pas que le médica- ment soit juste un peu mieux que rien, il faut un réel bénéfice pour le patient ». L’Assemblée nationale a proposé que le remboursement soit soumis à la réalisa- tion d’essais tenant compte de stratégies thérapeutiques de référence [evidence based medicine-NDLR], un critère de valeur thérapeutique ajoutée qui pourrait s’appliquer à l’AMM européenne. Pour les médicaments à service médical rendu insuffisant (SMRI), nouvelle règle : aucune prise en charge, donc non remboursement (ou déremboursement), sauf avis contraire motivé du ministre. 3. Des patients mieux informés, des pro- fessionnels de santé mieux formés et informés. Il faut une information publique indépendante et de qualité, d’où projet : un portail public du médicament, nourri Acquisition stratégique pour le spécialiste français du nucléaire : « Elle nous confère une position totalement unique sur le marché mondial », dit Patrick Bourdet, PDG d’Areva Med. Cela signifie que la division de médecine nucléaire va pro- poser une technologie associant plomb 212 et anticorps monoclonaux permettant de cibler précisément la cellule cancé- reuse. L’association des deux savoir-faire « permettra aussi d’élargir le nombre des pathologies visées, et d’innover encore pour accélérer le développement de la radio-immunothérapie au plomb 212 d’Areva », précise Patrick Bourdet. Les 3 clés du Plan Médicament Médecine nucléaire : du plomb contre le cancer DR DR

Médecine nucléaire: du plomb contre le cancer

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14 // Revue Francophone des Laboratoires - Janvier 2012 - n°438

par l’ANSM, la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Assurance Maladie. Pour être bien informé, le professionnel de santé doit avant tout être bien formé, lors de son cursus universitaire et toute sa vie de praticien. L’absence de liens directs entre professionnels et industrie du médi-cament dans le cadre de la formation évitera la suspicion : l’information des entreprises pharmaceutiques aux pres-cripteurs (publicité, visite médicale) sera contrôlée a priori et non plus a posteriori par l’ANSM. Bilan dans 3 ans. ■■

J.-M. M.

En effet, selon Garry Kiefer, DG de Macro-cyclics, cette acquisition par Areva Med arrive au moment idéal : « La puissance thé-rapeutique du plomb 212 est démontrée, en apportant notre expertise des ligands aux compétences d’Areva Med, nous dévelop-perons de nouvelles thérapies puissantes et ciblées ».Areva Med a obtenu des autorités améri-caines l’autorisation de débuter les essais cliniques d’un nouveau traitement au plomb 212 des cancers agressifs. En médecine nucléaire, le développement de nouveaux traitements est dicté par la disponibilité des isotopes. Areva construit actuelle-ment une unité de production de plomb 212 d’application médicale en Limousin, le Laboratoire Maurice Tubiana. ■■

J.-M. M.

Informations : www.arevamed.com - www.areva.com - www.macrocyclicscom

Suite à l’affaire Mediator, le ministre de la Santé, avec Nora Berra, secrétaire d’État à la Santé, a élaboré un plan, soumis aux parlementaires. Plan à 3 clés élaboré « pour qu’il y ait un avant et un après Mediator ». Aboutissement d’intenses réflexions et débats aux Assises du médicament et avec les parlementaires.

Une refonte de la sécurité sanitaire des produits de santé conciliant sécurité des patients et accès au progrès thérapeu-tique et redonnant confiance dans notre système du médicament.1. Lutte contre les conflits d’intérêt pour la transparence des décisions, avec l’indé-pendance des experts et des procédures d’expertise transparentes et collégiales. La déclaration d’intérêt (expert ayant des liens avec un laboratoire : ses avis deviennent nuls) sera systématique, avec sanctions, déclaration publique d’inté-rêts (DPI) obligatoire pour tous : experts externes, internes et associations de patients. Il était indispensable que l’or-gane en charge de la police du médica-ment soit clairement identifié, que son

Areva, numéro 1 mondial des applications du nucléaire, notamment en médecine nucléaire via sa filiale Areva Med, vient d’ac-quérir la société américaine Macrocyclics. Areva a développé un procédé innovant d’extraction du plomb 212, isotope rare qui est l’objet de recherches prometteuses pour développer la radio-immunothérapie comme traitement de cancers.

Macrocyclics est un leader mondial de la production de ligands et de chélateurs permettant le couplage d’isotopes à des anticorps ou des protéines, pour façonner des traitements ciblés.

nom (AFSSAPS) n’évoque plus le drame du Mediator : le nom d’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) y répond, c’est un nouveau départ pour la sécurité sanitaire.2. Le doute doit bénéficier au patient dès l’autorisation de mise sur le marché (AMM désormais quinquennale) et tout au long de sa vie. « Il ne faut pas que le médica-ment soit juste un peu mieux que rien, il faut un réel bénéfice pour le patient ». L’Assemblée nationale a proposé que le remboursement soit soumis à la réalisa-tion d’essais tenant compte de stratégies thérapeutiques de référence [evidence based medicine-NDLR], un critère de valeur thérapeutique ajoutée qui pourrait s’appliquer à l’AMM européenne. Pour les médicaments à service médical rendu insuffisant (SMRI), nouvelle règle : aucune prise en charge, donc non remboursement (ou déremboursement), sauf avis contraire motivé du ministre.3. Des patients mieux informés, des pro-fessionnels de santé mieux formés et informés. Il faut une information publique indépendante et de qualité, d’où projet : un portail public du médicament, nourri

Acquisition stratégique pour le spécialiste français du nucléaire : « Elle nous confère une position totalement unique sur le marché mondial », dit Patrick Bourdet, PDG d’Areva Med. Cela signifie que la division de médecine nucléaire va pro-poser une technologie associant plomb 212 et anticorps monoclonaux permettant de cibler précisément la cellule cancé-reuse. L’association des deux savoir-faire « permettra aussi d’élargir le nombre des pathologies visées, et d’innover encore pour accélérer le développement de la radio-immunothérapie au plomb 212 d’Areva », précise Patrick Bourdet.

Les 3 clés du Plan Médicament

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