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Gestion du cycle d'exploitation et comportement financier des petites et moyennes entreprises togolaises: cas de la SICOL Mémoire de maîtrise ès sciences économiques par K. E. Assidénou 1 INTRODUCTION GENERALE Au moment où tous les hommes s'activent pour améliorer le bien être de l'humanité avec le développement des nouvelles technologies de l'information qui du reste sont les implications de la mondialisation de l'économie, il nous a paru utile de contribuer d'une façon aussi modeste soit elle à cette dynamique de l'évolution des mentalités, des mœurs, de la société, bref de l'homme du 21 ème siècle. Notre mission s’inscrit spécifiquement dans les Finances, en particulier la Finance d’entreprise qui est cette partie des sciences de gestion qui s’occupe de la définition et l’application de règles et principes tendant à assurer à l’entreprise une bonne santé financière (équilibre financier) et à ses dirigeants une rentabilité des capitaux investis. La performance des entreprises tient donc pour une grande partie de la maîtrise de certains éléments clés pouvant avoir un impact immédiat ou différé sur les finances internes. Au Togo comme dans d’autres pays de la sous région, les Petites et Moyennes Entreprises et Industries (PME/PMI) représentent aujourd’hui un maillon important du secteur privé constitué quelques décennies plus tôt de grandes entreprises commerciales d’origine étrangère. Leur développement a fait l’objet d’une attention particulière tant des pouvoirs publics que des organismes de développement qui ont produit des rapports et autres documents de recherche permettant aux uns et aux autres de s’imprégner de la dynamique des petites et moyennes entreprises et industries. La prise de connaissance de leur réussite a aiguisé notre soif de recherche. En effet, nous nous sommes aperçus qu’un bon nombre de Petites et Moyennes Entreprises et Industries arrivent à se maintenir et à se développer malgré l’insuffisance des moyens et la légèreté de la structure de leur organisation. Si ces unités font ainsi preuve d’un management conséquent c’est qu’elles assument d’une manière particulière la gestion quotidienne de l’activité commerciale ou cycle d’exploitation qui décrit

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A short case study which describes the financial behaviour and the financial management of operations cyle within a togolese small/medium company.

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Mémoire de maîtrise ès sciences économiques par K. E. Assidénou

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INTRODUCTION GENERALE

Au moment où tous les hommes s'activent pour améliorer le bien être

de l'humanité avec le développement des nouvelles technologies de

l'information qui du reste sont les implications de la mondialisation de

l'économie, il nous a paru utile de contribuer d'une façon aussi modeste soit

elle à cette dynamique de l'évolution des mentalités, des mœurs, de la

société, bref de l'homme du 21ème siècle.

Notre mission s’inscrit spécifiquement dans les Finances, en particulier la

Finance d’entreprise qui est cette partie des sciences de gestion qui s’occupe

de la définition et l’application de règles et principes tendant à assurer à

l’entreprise une bonne santé financière (équilibre financier) et à ses

dirigeants une rentabilité des capitaux investis. La performance des

entreprises tient donc pour une grande partie de la maîtrise de certains

éléments clés pouvant avoir un impact immédiat ou différé sur les finances

internes.

Au Togo comme dans d’autres pays de la sous région, les Petites et

Moyennes Entreprises et Industries (PME/PMI) représentent aujourd’hui un

maillon important du secteur privé constitué quelques décennies plus tôt de

grandes entreprises commerciales d’origine étrangère. Leur développement a

fait l’objet d’une attention particulière tant des pouvoirs publics que des

organismes de développement qui ont produit des rapports et autres

documents de recherche permettant aux uns et aux autres de s’imprégner

de la dynamique des petites et moyennes entreprises et industries.

La prise de connaissance de leur réussite a aiguisé notre soif de recherche.

En effet, nous nous sommes aperçus qu’un bon nombre de Petites et

Moyennes Entreprises et Industries arrivent à se maintenir et à se

développer malgré l’insuffisance des moyens et la légèreté de la structure de

leur organisation. Si ces unités font ainsi preuve d’un management

conséquent c’est qu’elles assument d’une manière particulière la gestion

quotidienne de l’activité commerciale ou cycle d’exploitation qui décrit

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l’ensemble des opérations qui vont de l’approvisionnement jusqu’à la

distribution des produits fabriqués.

Le cycle d’exploitation exige des mises de fonds importants. Il est intéressant

de s’interroger sur les caractéristiques propres aux modes de financement

du cycle d’exploitation des Petites et Moyennes Entreprises et Industries.

D’où l’intérêt que revêt le thème de notre recherche : GESTION DU CYCLE

D’EXPLOITATION ET COMPORTEMENT FINANCIER DES PETITES ET

MOYENNES ENTREPRISES TOGOLAISES qui se propose d’étudier le cycle

d’exploitation ainsi que les pratiques de financement sous jacentes afin d’en

dégager un diagnostic fin pouvant mettre en lumière les points forts et

faibles de ces organisations.

Pour des besoins d’informations utiles pouvant nous aider dans notre

recherche nous nous sommes appesantis sur le cas de la Société Industrielle

des Colles et dérivés (SICOL) qui produit des colles et des peintures pour

usage interne et externe dans la zone franche togolaise. L’étude de son cycle

d’exploitation nous amènera à décrire et analyser les pratiques de

financement de l’activité ainsi qu’à relever les points forts et faibles

subséquents. Des alternatives et recommandations seront adressées aux

responsables pour la prise de mesures correctives aux éventuels

dysfonctionnements qui seront constatés au cours de l’étude.

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PREMIERE PARTIE

ETUDE THEORIQUE

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Chapitre 1er :APPROCHE THEORIQUE DES PETITES ET MOYENNES

ENTREPRISES ET INDUSTRIES

Section 1 PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS D'ETUDE

Comme spécifié dans l’introduction, l’intérêt que revêt notre étude

trouve sa source dans la constatation d’un développement des Petites et

Moyennes Entreprises et Industries (PME/PMI) dans l’environnement

économique togolais.

Avant d'aborder les objectifs qui sous tendent notre recherche nous

allons circonscrire le problème et l'intérêt qui y sont rattachés.

Paragraphe1 La problématique de recherche

A/Le constat de la performance des petites et moyennes

entreprises et industries togolaises.

En finance d’entreprise, l’on admet que l’analyse de la performance

d’une organisation s’élabore sur la base des données chiffrées de son

exploitation. Or qui parle de performance fait référence à la rentabilité qui

est un critère de mesure des résultats sanctionnant l’activité annuelle d’une

entreprise. Ces résultats découlent d’un processus itératif de mobilisation et

de transformation des ressources en argent appelé cycle d’exploitation.

Dans le cadre normal de la gestion de l’activité, le cycle d’exploitation doit

être financé, autrement dit le fonds de roulement doit suffire pour couvrir les

dépenses d’exploitation : achat de matières et fournitures liées, fabrication

ou transformation, stockage etc.…Mais il n’en est pas toujours ainsi. La

réalité nous montre en effet que les entreprises se comportent autrement en

matière de gestion du cycle d’exploitation et ont recours à d’autres modalités

de financement du cycle d’exploitation que celle du fonds de roulement..

Ayant constaté le foisonnement des Petites et Moyennes Entreprises et

Industries (PME/PMI) dans l’environnement économique togolais depuis

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quelques années déjà, nous nous sommes intéressés à la façon dont elles

organisent la gestion et le financement de leur exploitation. En fait, il s’agit

pour nous de chercher à savoir comment les PME/PMI assument la gestion

financière du cycle d’exploitation. Quelles pratiques caractéristiques de

financement usent -elles dans la gestion courante de l’activité ?

Ces diverses préoccupations nous amèneront dans le cadre de cette

recherche à caractériser le comportement financier des PME/PMI togolaises

dans la gestion du cycle d’exploitation.

Ce travail sera mené sous la forme d’une recherche-action avec pour

corollaire une étude de cas pratique dont les résultats seront confrontés aux

hypothèses que nous aurons à énumérer.

B/ Intérêt de l'étude

L'intérêt de la présente étude se retrouve dans la nécessité pour les

décideurs de tous ordres de contribuer à l'instauration d'une véritable classe

d'entrepreneurs capables de relever le défi du développement humain

durable par la création et l'animation des structures de production de biens

et services destinés à la satisfaction des besoins. Son importance se justifie à

un double point de vue:

-Pour les pouvoirs publics, l'étude diagnostique de la performance des

Petites et Moyennes Entreprises servira de cadre de référence pour

l'orientation des actions tendant à l'amélioration des capacités productives

de ces unités d'une part, à l'élaboration et la mise en application des

procédures administratives encourageantes d'autre part.

-Pour les PME/PMI, cette étude guidera leurs dirigeants dans la

réorganisation de leurs structures afin de s'adapter aux nouvelles

contraintes environnementales qu'impose la mondialisation de l'économie.

Elles doivent par conséquent améliorer leurs prestations en recherchant à

conquérir une plus grande part de marché qui vise la compétitivité et la

rentabilité tout en réduisant les coûts.

En cela, ce travail montre l'importance de la maîtrise du pilotage des

PME/PMI sous ses aspects financiers. C'est pourquoi, l'accent est mis sur

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les variables déterminantes de la gestion quotidienne de l'entreprise, en

particulier le besoin en fonds de roulement qui se révèle comme un outil clef

de la gestion financière du cycle d'exploitation.

Paragraphe 2 Les objectifs

I Objectif général

La recherche vise à caractériser le comportement financier d’une petite

et moyenne entreprise ou industrie dans la gestion de son cycle

d'exploitation.

II Objectifs spécifiques

Pour appréhender le comportement financier dans le cadre de la gestion

du cycle d’exploitation de l’entreprise objet de l’étude, nous nous évertuerons

à :

- Analyser les pratiques de financement du cycle d’exploitation : de

l’approvisionnement à la livraison des produits finis.

- Analyser les flux économiques ainsi que la variation du Besoin en fonds

de roulement et son impact sur le cycle d’exploitation.

- Déterminer et analyser quelques ratios relatifs à l’exploitation.

Section 2 REVUE DE LITTERATURE ET HYPOTHESES

Paragraphe 1 LA REVUE DE LITTERATURE

La revue de littérature nous aidera à mûrir la réflexion développée par

quelques auteurs qui, à travers leurs publications ont contribué à

l'amélioration des connaissances dans les sciences de gestion, en particulier

en finances d'entreprise.

Nous exposerons dans un premier temps tour à tour le concept de

cycle d'exploitation d'une entreprise, les opérations de ce cycle et leurs

imbrications, les pratiques de gestion financière de ce cycle qui mettront en

lumière le comportement financier.

Ensuite nous nous pencherons sur la synthèse des littératures

développées sur le succès des petites et moyennes entreprises dans quelques

pays africains.

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Enfin, nous relèverons avant d'aborder les hypothèses de recherches les

critiques à la théorie classique du financement des besoins d'exploitation par

l'excédent des ressources durables c'est à dire le fonds de roulement.

A/Le cycle d'exploitation

Dans une société où règne la division du travail et qui fait usage de la

monnaie, toute entreprise a pour objet de mettre à la disposition de ses

clients des produits ou des services qui sont destinés à être vendus c'est à

dire à être échangés sur un marché organisé contre de l'argent. L'activité de

l'entreprise consiste d'abord en opérations qui tendent à transformer de

l'argent en matière. L'entreprise échange de la monnaie contre des matières

premières, de l'énergie, de la main d'œuvre et finalement elle obtient un

produit prêt pour la vente. La vente a ensuite pour effet de retransformer la

matière en argent.

Ainsi, nous nous trouvons dans toute entreprise face à un ensemble

d'opérations périodiques à intervalles plus ou moins rapprochés constituant

le cycle d'exploitation. La durée du cycle d'exploitation est très variable selon

les entreprises: elle peut être très courte (quelques jours et même quelques

heures); elle peut être très longue également(plusieurs mois et même

plusieurs années si l'on prenait l'exemple des travaux publics ou des

constructions navales).

-Les opérations du cycle d'exploitation

Selon Patrick PIGET (1998) le cycle d'exploitation décrit l'activité

quotidienne de l'entreprise en une succession ordonnée et répétitive d'un

ensemble d'opérations qui vont de l'approvisionnement à la distribution des

produits finis en passant par le stockage et la phase de transformation

(production). Les opérations du cycle d'exploitation revêtent un caractère

cyclique en raison de l'aspect répétitif et ordonné des différentes phases de

leur déroulement. Ils ont pour objet en réalité de produire et d'écouler sur

un marché des biens et services; de ce fait, le cycle d'exploitation engendre

un surplus monétaire, différence entre les encaissements des ventes et les

dépenses engagées pour la production et la commercialisation. De plus il

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existe des décalages entre les flux physiques et les flux monétaires puisque

les achats ne sont pas réglés comptant et les ventes encaissées au moment

où elles sont effectuées. Dans ce cas alors, comment est-ce que les

entreprises assument les contraintes liées aux décalages de paiement dans

la gestion du cycle d'exploitation ?

-Pratiques de gestion financière du cycle d'exploitation: le

comportement financier.

La mise en évidence du comportement financier dans la gestion du cycle

d'exploitation des entreprises est motivée par la constatation de pratiques

caractéristiques de financement des opérations du cycle. En effet, le

déroulement du cycle d'exploitation fait intervenir l'engagement de frais qui

ont un impact sur la trésorerie de l'entreprise soit immédiatement soit de

façon différée. Autrement dit, l'entreprise doit assurer le financement de son

cycle d'exploitation. Pour ce faire, elle doit disposer d'un fonds de roulement

pour financer les besoins d'exploitation. Remarquons qu'à partir du bilan, on

établit une distinction entre le haut et le bas du bilan; le haut du bilan

intéresse les opérations de long terme. Ainsi à l'Actif, les emplois d'une durée

supérieure à un an sont considérés comme des emplois stables.

Parallèlement, les ressources du Passif à plus d'un an sont destinées à

financer les actifs durables. L'excédent des ressources sur les emplois

durables est le Fonds de Roulement qui normalement doit servir au

financement des actifs circulants du bas de bilan: stocks, créances,

trésorerie d'exploitation. L'insuffisance du Fonds de Roulement à assurer

tous les besoins financiers nés des opérations d'exploitation contraint

l'entreprise à recourir à d'autres modalités de financement qui se retrouvent

dans le passif circulant: découvert bancaire, crédit de trésorerie, dettes

fournisseurs.

En somme, l'entreprise dispose de trois grandes sources de fonds pour

financer son besoin de financement d'exploitation :

-le fonds de roulement

-les crédits fournisseurs

-les dettes à court terme

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•Le Fonds de Roulement représente une source de financement pour les

entreprises. Elle est la différence entre les ressources et les emplois de

longue durée. S'il est positif, il représente l'excédent des ressources

susceptibles de financer les actifs circulants. Selon Patrick PIGET (1998)

dans "Gestion financière de l'entreprise", il doit être supérieur à zéro pour les

entreprises industrielles. Par contre, il n'est pas obligatoire pour les

entreprises du secteur commercial où un fonds de roulement négatif ne

représente pas forcément un danger majeur pour l'exploitation.

•Les crédits fournisseurs

Les achats effectués ne sont pas toujours payés comptant. L'entreprise se

fait accorder un rallongement du délai de paiement de la facture auprès du

fournisseur en renonçant généralement à quelques avantages commerciaux

et surtout financier à l'exemple de l'escompte. Cette option permet à

l'entreprise d'amorcer le cycle d'exploitation sans toutefois payer la totalité

des matières qui entrent dans le processus industriel. C'est une mise à

disposition de biens pour lesquels un règlement partiel a été effectué et qui

correspond à un crédit qu'en réalité le fournisseur octroie à l'entreprise. Ce

crédit est« le moins cher» selon PIGET car« le taux des agios fournisseurs est

inférieur au taux du découvert bancaire». Le recours au crédit fournisseur

est donc avantageux pour l'entreprise en difficulté.

•Les dettes à court terme

L'insuffisance du Fonds de Roulement à financer les actifs circulants et la

présence d'un Besoin en Fonds de Roulement d'exploitation élevé amène

l'entreprise à recourir au financement externe.

En effet lorsque la différence entre le Fonds de Roulement et le Besoin en

Fonds de Roulement se révèle négative, il s'ensuit que la trésorerie ne peut

fonctionner qu'à partir des apports externes: découverts, concours de

trésorerie, etc. De même, d'autres dettes grèvent le passif circulant de

l'entreprise telles les dettes sociales, fiscales, etc.

•Les créances clients et l'importance du crédit interentreprises

La vente des produits finis n'est pas forcément encaissée, du moins en

totalité auprès des clients. Ces derniers à leur tour peuvent se voir accorder

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un délai de règlement par l'entreprise; cette procédure a un coût. Selon

Patrick PIGET, le coût mensuel se situe autour de 1% et pour une durée de

règlement de 60 jours on a alors 2% du montant TTC1 de la facture. Or

l'entreprise doit satisfaire à une équation qualité/prix et à un délai de

livraison qui la mettent en position satisfaisante par rapport à la

concurrence. Un autre type de coût est d'ordre qualitatif: l'incertitude sur le

paiement des clients. Les ventes non encaissées privent l'entreprise d'un

emploi de fonds et comportent dès lors un risque, un coût financier qui

obère la rentabilité d'exploitation. Il est donc important pour l'entreprise de

veiller à la pratique du crédit commercial accordé aux clients en mettant en

œuvre une bonne politique de recouvrement des créances. En gestion

financière, il est souhaitable que le délai de recouvrement des créances

clients (DRC) soit inférieur au délai de remboursement des fournisseurs

(DRF) sinon de graves problèmes de trésorerie sont à envisager. En outre, la

durée moyenne de stockage couplée à un délai de règlement client

inférieures au délai de remboursement fournisseurs permet d'assurer une

bonne gestion financière du cycle d'exploitation. L'entreprise peut alors

vendre et encaisser le produit avant d'envisager le remboursement des dettes

fournisseurs; ce qui permet alors de réduire les besoins en fonds de

roulement d'exploitation qui conditionnent la rentabilité.

B/ Succès et développement des PME/PMI dans quelques pays africains

Dans la majorité des cas, les économies actuelles regorgent d'unités de

production de taille modeste par rapport aux grandes entreprises

industrielles ou commerciales. En France par exemple, les PME représentent

un maillon important de l'économie si bien que la classification actuelle des

entreprises selon le chiffre d'affaires privilégie le rôle des PME dans le

dynamisme de l'activité économique. Au premier rang on retrouve bien

évidemment les grandes entreprises suivie des PME/PMI (première série,

deuxième série, troisième série et enfin quatrième série). La place qu'occupe

dès lors les PME dans une économie développée comme celle de la France ne

1 Toutes taxes comprises

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laisse pas indifférent l'observateur d'une économie sous développée en

particulier africaine.

Les économies africaines font ou plutôt refont leur passage à l'économie

libérale par la création de petites et moyennes entreprises en grande majorité

commerciales mais aussi quelques unités de production industrielle et

artisanale. Ce mouvement "transitoire" a pris son essence dans les années

de crise (80) et s'est poursuivi au début de la décennie 90 par la

libéralisation du secteur public qui eût pour corollaire la privatisation des

entreprises publiques déficitaires. De même, les politiques d'ajustement

structurel ont incité les gouvernements à adopter des attitudes tendant à

instaurer un véritable secteur privé, base d'un développement durable. Dans

ce cadre, la promotion des PME/PMI et la prise en compte de certaines de

leurs nombreuses difficultés ont fait l'objet d'une priorité tant des

gouvernements que des organismes de coopération multilatérale à l'instar

du PNUD. En outre, les recherches sur le succès et le développement des

PME/PMI ont permis aux universitaires d'aboutir à des conclusions

satisfaisantes sur leur performance.

Ainsi, B. Contamin (1991) a étudié les politiques de promotion des PME en

Côte d'Ivoire. Dans son analyse, il a insisté sur la réforme du cadre

institutionnel qui vise à l'encouragement des promoteurs de PME:

l'assouplissement de la réglementation de même que l'assistance technique

et financière de l'Etat et des organismes multilatéraux ont été mis en

évidence.

D'autres auteurs ont par contre abordé l'aspect managérial du succès

des Petites et Moyennes Entreprises. A l'exemple de E. Mugunga (1991) qui

a étudié le comportement financier de 22 Petites et Moyennes Entreprises

commerciales et 20 Petites et Moyennes Industries de la ville de Bujumbura

entre 1987 et 1991. Cette analyse lui a permis de calculer à partir des

données fournis par la Direction des Impôts, le Fonds de Roulement, le

Besoin en Fonds de Roulement, les ratios de liquidité, de rentabilité et

d'activité sur la période considérée pour toutes les petites et moyennes

entreprises commerciales et industrielles de son échantillon. Son étude a

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montré que les Petites et Moyennes Industries ont un Fonds de Roulement

positif; néanmoins la trésorerie est mis à mal à cause d'un besoin en Fonds

de Roulement assez élevé. Le niveau des dettes à court terme est élevé mais

la tendance fût à la baisse au fil des années. Bien que les Petites et

Moyennes Entreprises commerciales aient un Fonds de Roulement net

négatif, cela ne remet pas en cause leur trésorerie car elles vendent bien. En

moyenne, les dettes à court terme sont élevées ; ce qui montre qu'elles ont

régulièrement recours aux concours de trésorerie et aux découverts

bancaires.

Dans cet ordre d'idées, E. Assignon (1992) montre dans un article les

"causes de succès de quelques PME togolaises". Il ressort de cette étude que

les Petites et Moyennes Entreprises togolaises ont elles aussi fréquemment

recours aux concours de trésorerie pour réaliser le financement de leur

exploitation mais au même moment elles s'efforcent de garder une certaine

indépendance financière vis à vis des banques. Ceci est perceptible au vu du

montant des découverts de certaines PME. Cette étude a également soulevé

un point concernant l'autonomie financière des PME; une proportion notable

des PME démarrent leurs activités avec des fonds propres et s'efforcent dans

le cadre de l'exploitation d'autofinancer leurs investissements; l'usage du

crédit bancaire de court terme étant destiné au financement d'opérations

d'exploitation. Les PME commerciales en particulier opérant dans les

secteurs import/export usent du crédit documentaire pour le financement

des activités commerciales avec l' Extérieur.

D. A. Soédjédé (1992) a lui aussi montré au travers des résultats

d'une enquête sur les modalités de "financement des activités des

commerçantes du grand marché de Lomé" que le recours aux banques permet

aux femmes commerçantes de pallier au BFR négatif; ainsi cette procédure

leur permet de financer le long terme par des crédits bancaires à court terme

successifs.

Antérieurement aux résultats de cette enquête , Soédjédé (1992) dans

"Politique de Financement de l’Entrepreneuriat au Togo" a montré que les

Petites et Moyennes Entreprises togolaises gèrent bien leur cycle

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d'exploitation bien qu'ayant un Fonds de Roulement négatif . En effet il a

montré que ces entreprises financent le long terme par des crédits à court

terme successifs pour pallier aux difficultés d'accès aux marchés de capitaux

de long terme.

Cette approche est une sérieuse critique à l'approche normative qui stipule

que les emplois durables ne peuvent être financés que par des ressources de

longue période. Cette règle de l'équilibre financier n'est pas tout à fait mis en

pratique dans nos pays où il est quasiment difficile aux entreprises de

bénéficier des financements bancaires de long terme. Ainsi, pour développer

leurs affaires, les PME se trouvent une alternative en recourant aux crédits

bancaires à court terme successifs qui finalement réalisent des financements

d'emplois durables.

Paragraphe 2 LES HYPOTHESES

Nous avions mentionné plus haut que les petites et moyennes

entreprises foisonnent depuis les années 80 suite à la conjoncture

économique et la refonte des politiques de grands travaux qui ont consacré

le désengagement de l’Etat Providence du secteur productif. Ces unités de

production ont pris le relais de quelques anciennes grandes entreprises

défaillantes en s’implantant sur leur marché malgré la légèreté de leur

structure. Il est néanmoins admis que ce handicap organisationnel n’a pas

empêché les PME/PMI de croître et se développer. De nombreux études et

rapports de recherche ont montré que les Petites et Moyennes Entreprises

bien que fragiles au niveau organisationnel demeurent globalement rentables

et drainent des flux financiers plus ou moins importants dans le circuit

économique. C’est pourquoi d’ailleurs les pouvoirs publics que ce soit en

pays développé ou sous développé ont pris bonne note de l’évolution des

PME/PMI en prenant des mesures qui allaient non seulement dans le sens

du désengagement de l’Etat mais aussi de l’encouragement à l’initiative, à la

création, au redressement et à la reprise d’entreprises. De même, les

programmes d’enseignement dans les Facultés et Ecoles de Gestion mettent

un accent particulier sur la dimension « entrepreneuriat » dans la formation

des étudiants.

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Pour corroborer ce qui vient d’être dit, notons que l’économie togolaise

peut être caractérisée d’économie des PME comme pour d’autres pays

africains où le secteur informel est aussi très développé. Entre l’informel et

la grande entreprise nous osons situer la Petite et Moyenne Entreprise. Des

lectures et diverses discussions que nous avions eues nous avions compris

que la PME est l’organisation qui se situe « entre l’atelier de l’artisan et la

grande entreprise moderne ». Bien que cette définition comporte encore des

insuffisances, nous la prenons momentanément ainsi puisque les définitions

dépendent des critères de références. Nous pouvons donc qualifier le Togo

comme une économie à dominante PME/PMI si nous nous basons sur la

définition précédente. Ces PME/PMI ne bénéficient pratiquement pas d’un

environnement financier favorable (accès aux marchés financiers, appel

public à l’épargne, taux d’intérêt, etc.) ; ce qui fait que bon nombre d’entre

elles financent leurs opérations sur fonds propres et parfois avec la

participation des partenaires souvent étrangers (genre joint venture ).

Cette problématique de financement et le constat de l’évolution positive de

leur performance met en exergue l’intérêt que revêt l’étude de leur cycle

d’exploitation. Les Petites et Moyennes Entreprises rentabilisent en effet leur

cycle d’exploitation et arrivent à travers des pratiques caractéristiques à

améliorer le niveau des flux de trésorerie d’exploitation.

Afin d’expliciter clairement les différents mécanismes financiers auxquels

ont recours les PME/PMI dans la gestion de l’exploitation, nous allons

énumérer quelques hypothèses que nous confronterons aux observations

que nous aurons à faire dans l’entreprise objet de cette étude.

Hypothèse n°1

Le crédit bancaire à court terme est le type de financement fréquent

auquel les Petites et Moyennes Entreprises ont recours pour alimenter le

cycle d’exploitation parce qu’elles n’ont pas accès aux marchés financiers.

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Hypothèse n°2

Le crédit fournisseur est un moyen de financement très utilisé par les

PME parce qu’elles bénéficient de délai de paiement des fournisseurs plus

long que celui accordé aux clients.

Hypothèse n°3

Le flux de trésorerie d’exploitation dépend de la variation du Besoin en

Fonds de Roulement en particulier des encours de paiement.

Ces différentes hypothèses nous guiderons dans notre diagnostic de

l’exploitation de l’entreprise à étudier.

Le cadre théorique qui vient d’être décrit est une étape importante de

notre étude et nécessite par ailleurs d’être complété par la méthodologie qui

s’appesantira sur les démarches entreprises pour observer, recueillir et

analyser l’information.

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Ce chapitre décrit les différentes étapes de notre travail ; il rappelle la

démarche scientifique adoptée pour la recherche, les méthodes de collecte de

l’information et le cadre comptable des analyses faites.

Section 1 : LE RECUEIL DES INFORMATIONS ET LA DEMARCHE

SCIENTIFIQUE

Paragraphe 1 : La démarche adoptée

La Finance d’entreprise ne s’écarte pas de la démarche scientifique

universelle généralement admise. Pour mener à bien cette étude, nous avons

entrepris une méthodologie privilégiant l’observation, les comparaisons, les

analogies. Les observations portent sur les Etats financiers à savoir le bilan,

le compte de résultats, les états annexés ainsi que d’autres documents

comptables et manuels d’informations générales disponibles au sein de

l’entreprise. Ces différents documents concernent les trois derniers exercices

comptables et leur utilisation nous a permis d’effectuer des comparaisons

entre les exercices à travers une analyse fine des rubriques ainsi que leur

évolution au cours du temps. La méthodologie que nous avons empruntée

vise à donner à notre étude un caractère rigoureux par la vérification de la

sincérité et de la fidélité des informations mises à notre disposition.

Paragraphe 2 La collecte de l'information

Pour les besoins de cette étude, la collecte de l’information a nécessité

des ressources assez considérables parce que nous voudrions disposer de

l’information juste, utile, pertinente, utilisable pour d’autres recherches.

C’est pourquoi au cours de la dernière année de formation, nous nous

sommes employés à la recherche documentaire. Bien qu’il y ait peu

Chapitre 2ème : LA METHODOLOGIE

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17

d’ouvrages de références sur les PME/PMI africaines, nous nous sommes

basés sur les articles scientifiques du réseau francophone à travers la

consultation des documents du centre SYFED de Cotonou. L’essentiel de

notre bibliographie y a sa source. En outre, les bibliothèques universitaires

de Lomé et d’Abomey-Calavi nous ont permis de retrouver quelques

mémoires et références de thèses qui ont traité des petites et moyennes

entreprises et de la trésorerie des entreprises.

Notons que les nouvelles technologies de l’information et de la

communication par le biais de l’Internet nous a donné la possibilité d’avoir

accès à des moteurs de recherche dont l’utilisation nous a aidé à consulter le

sommaire d’ouvrages récents traitant de la gestion financière des petites et

moyennes entreprises.

En ce qui concerne les informations d’ordre quantitatif à recueillir en

entreprise, nous avons eu la chance d’avoir en face de nous des

interlocuteurs ouverts, soucieux d’aider une personne externe à connaître

les spécificités de leur organisation. Nous voudrions dire que ni la Direction

générale ni les autres responsables de centres d’activité n’ont manifesté

aucune retenue quand au bien fondé de notre projet. Ils nous ont rendu la

tâche moins embêtante en nous fournissant toutes sortes d’informations

quantitatives et qualitatives en vue de nous éclairer davantage sur des

points d’ombre. Le cabinet-conseil par son représentant nous a rassuré sur

la pertinence des informations chiffrées en notre possession(états financiers).

Outre le fait que nous ayons eu recours aux chiffres, nous n’avons pas non

plus ignoré l’importance des informations d’ordre qualitatif. C’est ainsi que

nous avons interviewé certains responsables avec pour objectif de recueillir

l’information la plus utile qui soit rattachée à la recherche. Des entretiens

que nous avons eus avec les responsables des services Production,

Approvisionnement et Stocks, Comptabilité nous avons recueilli les

informations qui rendent compte des problèmes liés au bon déroulement des

opérations du cycle d’exploitation de l’entreprise : évaluation des coûts,

gestion des stocks, relations avec les fournisseurs, recouvrement des

créances, procédures, etc.

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Gestion du cycle d'exploitation et comportement financier des petites et moyennes entreprises togolaises: cas de la SICOL

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18

Il faut remarquer que l’entreprise est jeune et se trouve dans une phase que

l’on peut qualifier de « pré-expansion » avec un environnement économique

pas très favorable du fait de la crise économique qui sévit dans la région

ouest africaine et plus particulièrement au Togo. De ce fait, certaines

données n’ont pu être obtenues pour conforter nos analyses et élaborer un

diagnostic plus approfondi sur quatre ou cinq exercices successifs en

condition normale. Néanmoins ce handicap sera pris en compte dans

l’élaboration du diagnostic et les recommandations que nous aurons à

formuler.

Section 2 LE CADRE COMPTABLE D’ANALYSE

La théorie financière de l’entreprise admet plusieurs modèles

d’analyse ; celles dites traditionnelles et celles dites modernes. Nous avons

choisi compte tenu des objectifs de notre étude de faire l’analyse des flux qui

rend beaucoup plus compte du comportement financier des entreprises. Elle

sera associée à l’analyse des ratios dans l’optique de renforcer le diagnostic

et d’aboutir à des résultats probants.

Paragraphe 1 : Analyse des flux

Comme son nom l’indique, cette analyse se base sur les flux financiers

qui caractérisent l’entreprise. Le modèle est fondé sur l’élaboration d’un

tableau pluriannuel de flux financiers (TPFF) qui décrit les différents

mouvements de flux qui caractérisent l’entreprise.

Avant de désarticuler le modèle, rappelons qu’un flux est généralement

défini comme toute opération ou tout mouvement ayant une contrepartie

monétaire de sens opposé. On distingue les flux économiques et les flux

financiers, la différence venant du fait que les flux économiques (ou

physiques) ont une contrepartie monétaire.

Le Tableau Pluriannuel des Flux Financiers est donc subdivisé en deux sous

tableaux :

- le premier décrit les flux économiques

- le second décrit les flux autonomes ( financiers)

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19

Pour les besoins de notre étude, nous avons choisi d’élaborer notre analyse

sur la base du premier tableau du TPFF. Ce tableau rassemble les

informations dont nous avons besoin pour analyser la gestion financière du

cycle d’exploitation. Il met particulièrement en évidence l’élément clé de

l’exploitation d’une entreprise à savoir la variation du Besoin en Fonds de

Roulement ( BFR) ainsi que d’autres agrégats non moins significatifs sur

lesquels peuvent s’appuyer les dirigeants de l’entreprise dans la prise de

décisions stratégiques : Valeur Ajoutée(VA), Excédent Brut d’Exploitation

(EBE), Excédent de Trésorerie d’Exploitation(ETE), le Cash Flow

Disponible(DAFIC). La tendance de la valeur ajoutée par exemple indiquera

au dirigeant de quelle manière il faut agir sur les consommations

intermédiaires ; de même l’évolution de l’Excédent brut d’exploitation

renseignera le dirigeant sur la politique salariale. Le niveau de l’excédent de

trésorerie permettra de prendre de bonnes décisions concernant les stocks,

les créances et les dettes d’exploitation. Le cash flow disponible ou DAFIC

indiquera au dirigeant si son entreprise a des ressources suffisantes pour

financer l’acquisition des immobilisations corporelles et incorporelles sans

endettement supplémentaire.

Paragraphe 2 : Analyse des ratios

La méthode des ratios est basée sur le calcul du rapport de deux

grandeurs quelconques. Le ratio en soi n’a aucune signification, c’est là l’une

de ses limites. Mais il devient utile lorsque les agrégats le composant sont

bien spécifiés d’une part, lorsqu’il peut servir à la comparaison dans le

temps et dans l’espace d’autre part.

Pour notre part, nous ferons l’analyse longitudinale des ratios par la

détermination des ratios d’exploitation, de liquidité et de rentabilité.

Nous venons de décrire le contexte théorique et méthodologique de

notre étude. Le souci de contribuer à l’amélioration de la gestion financière

du cycle d’exploitation de la Société Industrielle des Colles et dérivés à

l’instar d’autres PME/PMI nous a poussé à formuler des hypothèses admises

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20

en Finance d’entreprise et à éclairer le lecteur sur les méthodes de travail et

les instruments analytiques utilisés à cette fin.

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DEUXIEME PARTIE

CYCLE D'EXPLOITATION ET COMPORTEMENT

FINANCIER DE LA SOCIETE INDUSTRIELLE DES

COLLES ET DERIVES:

ANALYSES -- RESULTATS

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Section 1 BREF APERCU DE L'ENTREPRISE:

Organisation, structure, fonctionnement

La Société Industrielle des Colles et dérivés (SICOL) est une moyenne

entreprise industrielle située dans la Zone Franche Industrielle Togolaise .

Son statut juridique est celui d'une société à responsabilité limitée (SARL)

dont les actionnaires sont des nationaux et un partenaire étranger en

l'occurrence la société Lauragais Peintures installée dans la zone industrielle

de Colomiers à Toulouse (France).

Sa création date du 3 Décembre 1996 suite à la liquidation de la société

Euro Chimie Internationale qui a fait cession de son actif .

Elle est actuellement dirigée par monsieur Théophile PANOU qui en est

le Directeur Général. Il est aux commandes de la société depuis sa création

où l'essentiel des activités de l'entreprise était orientée vers la production et

la commercialisation des colles pour usage domestique et professionnel. Par

la suite, le directeur général a entrepris d'adjoindre à l'activité initiale de

production des colles la fabrication des peintures pour élargir la gamme.

Ainsi, il a signé un accord de partenariat avec la société Lauragais Peintures

qui non seulement a effectué des apports en numéraires mais aussi des

apports en industrie puisque la technologie de production a été transférée

par elle. En clair, c'est un joint venture qui lie la société SICOL et Lauragais

Peintures.

La structure de SICOL est comparable à celle des Petites et Moyennes

Entreprises où l'essentiel des pouvoirs est détenu par le directeur général. Il

a le pouvoir de contrôle sur tous les services et il lui revient de prendre in

fine toute décision concernant les ressources productives et humaines. On

Chapitre 3ème : LE CYCLE D'EXPLOITATION

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note donc une centralisation des pouvoirs dans la structuration de cette

entreprise dont l'organigramme2 peut se présenter ainsi:

Section 2 : ANALYSE DU MANAGEMENT DU CYCLE D'EXPLOITATION

DE SICOL :

De l’approvisionnement à la livraison

Des crédits fournisseurs aux créances clients

Aspects pratiques

La gestion du cycle d’exploitation à SICOL est organisée par un

ensemble de services tous impliqués dans le processus. Il s’agit des

services : Approvisionnement et stocks, Production, Commercial, la

Direction générale.

Par ailleurs, le recouvrement des créances et la gestion des

dettes envers les fournisseurs relève pour une grande partie de la

responsabilité du chef des approvisionnements et stocks et de la

Direction. Nous analyserons tour à tour ces différents services ainsi

que leur fonctionnement quotidien ; ce qui nous permettra

d’appréhender l’aspect pratique de la gestion du cycle d’exploitation.

2 Cet organigramme est établi sur la base de nos observations et non de ce qui est officiel pour l'entreprise.

DIRECTEUR GENERAL

Service commercial Service comptable

et financier Service Production

Chef Personnel Secrétaire

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Paragraphe 1er : L’approvisionnement et le stockage

A/ L’organisation du service

Cette section de l’entreprise est chargée de l’approvisionnement en

matières premières et autres fournitures liées dans l’optique de répondre aux

sollicitations du service de la production. Elle est dirigée par un chef des

approvisionnements et stocks lequel est secondé d’un magasinier. Le chef

approvisionnements et stocks répertorie les besoins en matières premières et

fournitures liées, vérifie le stock existant réel. Il est aidé spécifiquement en

ce qui concerne les stocks par le magasinier qui se charge de l’entreposage,

du rangement, de la réception, de la conservation des produits(matières et

produits finis). Il contrôle la sortie des produits finis chaque fois lorsqu’il

s’agit d’effectuer une livraison.

B/ La gestion des approvisionnements et des stocks

L’activité commerciale de la Société Industrielle des Colles et dérivés

est organisée suivant une logique spécifique qui se base sur le mécanisme de

la prospection.

La prospection commande en réalité tout le processus du cycle d’exploitation

à SICOL. Cette phase où l’on recherche la clientèle désireuse d’acquérir les

produits SICOL permet au responsable Approvisionnement et stocks

d’estimer au vu des résultats prospectifs les besoins de son service en

matières premières.

Le problème fondamental au niveau de l’approvisionnement réside

dans la disparité des matières premières entrant dans la production des

produits des deux gammes de SICOL : les colles et les peintures. Des

produits chimiques de différentes compositions reste la principale

caractéristique des approvisionnements de SICOL comme de toute autre

structure employant des produits chimiques. Néanmoins d’après les

responsables, cette disparité ne pose pas des problèmes d’identification car

les emballages de matières premières renseignent suffisamment sur les

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éléments distinctifs de certains produits chimiques proches. Nous aurions

bien voulu donner plus de détails à ce propos mais pour des raisons tenant

à la confidentialité de certaines informations relatives à la technologie

appliquée à la fabrication des colles et peintures nous ne pourrions

raisonnablement soulever ici les particularismes des différentes matières

premières rentrant dans le processus de production de SICOL qui n’est

d’ailleurs pas l’objet de notre étude.

Pour revenir à la technique d’approvisionnement et de stockage, disons que

c’est à la direction générale que revient in fine toute décision de lancement

de commande de matières premières ; cela se justifie à un double point de

vue :

- il est l’interlocuteur privilégié des fournisseurs ; il est censé négocier

discrètement les conditions des transactions( quantités, prix, modalités de

paiement …).

- la taille de l’entreprise(une PMI) justifie le rôle prépondérant de la

direction dans la prise des décisions.

Mais la question est de savoir si les décisions ainsi prises sont

rationnelles. Découlent-elles des données du fichier des approvisionnements ?

Si lors de nos investigations, nous avons noté la tenue d’un fichier donnant

l’état du stock à un moment donné ( début de l’exercice 2000) il n’a pas été

mentionné ou constaté une quelconque technique d’évaluation des matières

premières en stocks. En effet le fichier mentionne les quantités entrées et

sorties et aussi les existants en stocks des catégories de matières premières

et de produits finis sans une clarification nette des méthodes de valorisation.

Au magasin, on retrouve en dehors des matières premières un stock de

produits finis car SICOL produit essentiellement sur commande. Par

conséquent, la méthode de gestion de stocks est identifiable celle du système

à recomplètement périodique caractérisé par la variabilité du

réapprovisionnement et la fixité de la quantité commandée. Dans le cas

SICOL, l’hypothèse de la fixité de la quantité à commander n’est pas vérifiée.

Souvent, le résultat des prospections entraînant les commandes clients et

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26

certaines commandes spéciales dicte le niveau de réapprovisionnement à

fixer par le responsable et la direction.

L’analyse de la gestion du magasin nous a permis de noter que le stock

d’alerte est insuffisant et correspond pratiquement à un stock-outil destiné à

faire face à une hausse imprévue de la demande. L’explication fournie par les

responsables privilégie l’idée selon laquelle l’entreprise produit

essentiellement sur commande. Etant donné la disparité des produits finis

colles et peintures, on attend que les commandes spécifient la nature des

productions à réaliser. Pour une PMI comme la SICOL, c’est un moyen de

minimisation des coûts qu’entraîne par ailleurs le stockage de produits finis

non livrés. Mais une trop grande appréhension des coûts de stockage peut

conduire à un autre type de coût : les coûts d’opportunité relevant d’une

demande soudaine supérieure au stock d’alerte.

Paragraphe 2ème : La Production

A/ Le service

Le service de la production a pour fonction la transformation des

matières premières et fournitures approvisionnées en vue d’en faire des

produits finis directement utilisables par le consommateur. Ce service est

composé de deux compartiments : le laboratoire de contrôle de qualité et

l’usine.

Le Laboratoire est le lieu d’analyse et du contrôle de la qualité des

produits : matières et produits finis. Les chimistes de ce centre testent d’une

part les matières premières et les produits finis pour en contrôler la qualité

et d’autre part s’investissent dans la recherche en vue d’améliorer la qualité

des produits finis : les colles et les peintures. Ils se basent dès lors sur des

critères techniques qui doivent caractériser chacun des produits : la

viscosité, la densité, la finesse, l’adhérence ou la tenue, le pouvoir

couvrant, l’extrait sec. Comme dit plus haut, les matières premières aussi

font l’objet de test à l’issue duquel on établit la fiche de fabrication du

produit commandé.

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Gestion du cycle d'exploitation et comportement financier des petites et moyennes entreprises togolaises: cas de la SICOL

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L’usine est le second compartiment de la section production de la

SICOL. Elle est la section la plus importante d’autant plus que son efficacité

induit celle de toute l’entreprise. Elle est composée de quatre unités de

fabrication décomposée comme suit :

0la première sert à la production des peintures : fomes pour intérieur et

extérieur

0la seconde sert à la fabrication d’enduit lisse et d’enduit de parement

0la troisième unité est utilisée pour la fabrication des peintures à huile.

0la quatrième unité produit les colles.

Pour éclairer le lecteur à ce sujet, nous rappelons que les première et

seconde unités donnent comme produits finis les peintures à eau utilisables

pour l’Extérieur comme pour l’Intérieur. La troisième unité produit les

peintures à huile.

Le schéma technique suivant que nous avons confectionné au vu des

informations fournies par le service Production permet de mieux

appréhender son fonctionnement et les relations qu’il entretient avec les

autres services :

Figure n°3 -1 SCHEMA TECHNIQUE DE PRODUCTION

Source : Service de Production de SICOL

Approvt

Matières

et f/tures

Disperseur

Broyeur

Mélangeur

Mchne Broyeur

Turbo

Mélangeur

Sicofom

Sicovinyl

Sicoenduit

Sicogrese

Sicopeint

Colles

Laboratoire contrôle

qualité

Conditio

nnement

Des

Produits

finis

STOCKS

ventes

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B/ Le cycle de production

Le cycle de production comprend les étapes suivant lesquelles on part

de l’obtention des matières premières en passant par leur transformation

pour l’obtention des produits finis. Ses mécanismes de fonctionnement sont

variables suivant les entreprises : les opérations du cycle dépendent du

degré de complexité de la chaîne de production.

Ici à SICOL, les matières premières selon la production à laquelle elles

sont destinées passent dans les machines appropriées (disperseur, broyeur-

mélangeur, mélangeur –casse, turbo ) pour donner directement un produit

fini. Le processus est simple et justifie l’option de production sur commande

ferme des clients. Il est à noter que toute la problématique du cycle de

production d’une entreprise industrielle tourne autour de sa durée ; elle est

une variable importante dans la détermination de la politique générale

d’entreprise et en particulier de la politique commerciale.

A SICOL, la durée de la production varie suivant la nature du produit

qu’on veut obtenir, la qualité des matières premières et des autres

composants, la quantité commandée, etc. En moyenne, le temps de

production varie à SICOL dans une fourchette allant de 45 minutes à 15

heures.

Après la phase de préparation des produits qui est l’étape

fondamentale de la production, le conditionnement suivra par le remplissage

des boîtes et sceaux plastiques ou métalliques. Les contenances varient 1kg

à 120kg tous produits confondus. Pour les peintures à eau, les

conditionnements sont généralement faits dans des boîtes de 5kg et des

sceaux de 25kg. Les peintures à huile sont conditionnées dans des boites de

1 à 20kg selon les besoins de la clientèle. En ce qui concerne les colles, elles

sont conditionnées dans des boites de 1kg, 5kg, 20kg, 120kg selon bien sûr

les besoins de la clientèle.

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A la fin de tout ce processus, un rapport de production permet aux

autres départements (comptabilité, service commercial) de se rendre compte

de la quantité produite, de sa capacité à satisfaire les besoins des

clients(service commercial) et à l’enregistrement des produits de

ventes(comptabilité).

Paragraphe 3ème : La distribution

La distribution des produits finis est du ressort du service commercial

qui par ses agents commerciaux procède à la livraison. Le service est dirigé

par un chef service commercial ; celui-ci coordonne toutes les activités des

commerciaux et produit les rapports d’activité à l’adresse de la direction.

La distribution s’effectue à Lomé et ses environs mais peut s’étendre sur

l’intérieur du pays et surtout l’Extérieur où l’entreprise est contrainte par la

réglementation d’écouler la majeure partie de sa production. Certains clients

pour des motifs qui leurs sont propres procèdent à l’enlèvement de leur

commande directement après conditionnement à l’usine.

En ce qui concerne les modalités de paiement, nous avons constaté

que les ventes sont réglées au comptant et l’agent commercial encaisse

directement auprès du client le produit de la vente qu’il dépose par la suite à

la caisse de l’entreprise. Officiellement, aucun crédit n’est consenti aux

clients sauf certaines quincailleries pour lesquelles on peut octroyer un

crédit sous paiement dans les 72 heures qui suivent la vente. Il est

néanmoins courant qu’on fasse des réductions commerciales pour fidéliser

les clients et atténuer les effets « de choc » que peut être le paiement

comptant pour certains clients espérant un crédit commercial. Dans ce cas,

la décision est généralement prise au niveau de la direction ou bien encore

sur proposition du service commercial.

En définitive, la politique commerciale à SICOL s’appuie sur le maintien de

liens solides avec les clients et aussi sur les relations personnelles

qu’entretient le directeur général avec certains opérateurs économiques

influents.

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Paragraphe 4ème : Les dettes fournisseurs et les créances clients

A/ Les dettes fournisseurs

Les fournisseurs de SICOL sont essentiellement celles de matières

premières, d’emballages et autres approvisionnements telles l’eau,

l’électricité, le gaz, etc.

Notre analyse du crédit fournisseur fait référence aux dettes

contractées auprès des fournisseurs de matières premières et fournitures

liées. D’après les entretiens que nous avons eus avec le responsable du

service des approvisionnements et stocks, les fournisseurs européens

consentaient un délai de paiement de 60 jours mais par la suite ce délai

n’est plus accordé pour des raisons tenant au non-respect des échéances de

paiement ; cela constitue un sérieux handicap à la gestion de l’activité

puisque le crédit fournisseur serait un avantage s’il permet à l’entreprise au

bout d’un certain temps de produire d’abord avant de rembourser le reste

de la facture fournisseur. En effet on ne peut pas décaisser des fonds

importants pour honorer les engagements des fournisseurs sachant qu’il y a

à financer les dépenses inhérentes du cycle de production. Ainsi

contrairement à ce qu’on devrait pouvoir espérer, l’entreprise ne bénéficie

pas d’un crédit commercial de ses principaux fournisseurs. Il existe

néanmoins d’autres fournisseurs locaux auprès de qui SICOL bénéficie de

paiements échelonnés des factures. En outre, les fournisseurs d’autres

approvisionnements tels les achats non stockables (eau, électricité, gaz)

influencent le cycle d’exploitation parce que le délai de paiement est en

moyenne de trente jours.

B/ Les créances sur les clients

Les ventes sont pour la majeure partie encaissées directement par les

commerciaux qui se chargent des livraisons aux clients. Si l’on s’en tient au

principe réglementaire du paiement au comptant, les créances commerciales

seraient nulles à SICOL ; ce qui est rare dans les entreprises. On consent

toujours un crédit à une certaine catégorie de clients. En effet, on consent à

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SICOL des crédits commerciaux à certains clients privilégiés de l’entreprise :

c’est le cas des quincailleries pour lesquelles il est permis un crédit de 72

heures maximum et d’autres clients (personnes physiques) ayant des

relations particulières avec la direction. Leur cas est directement traité au

niveau des instances dirigeantes de l’entreprise.

Les investigations que nous avons faites nous ont permis de noter qu’il y a

des clients douteux (vu le temps écoulé depuis les achats qu’ils ont effectué

auprès de l’entreprise ). L’analyse du fichier des créances avec le responsable

des approvisionnements et stocks chargé du recouvrement nous a permis de

découvrir des créances assez importantes dont les recouvrements peuvent

être un appoint à la trésorerie et qui datent d’un ou deux ans. Les

explications supplémentaires demandées au responsable laissent voir que

toutes ces créances douteuses (du moins une bonne partie d’entre elles)

relèvent de la clientèle de la direction. Pour ce qui concerne les autres

créances, le responsable Approvisionnements et stocks se charge de les

recouvrer tout en prenant soin de ne pas brusquer ni bousculer un

quelconque client au point de mettre à mal ses relations avec l’entreprise.

Ainsi le délai de recouvrement est aléatoire et varie selon la nature du client.

Le montant des recouvrements n’est pas aussi élevé en raison des types de

clients répertoriés. Il n’est pas évident qu’ils pourraient rembourser leurs

dettes, soit ils le feront par compensation.

La gestion des créances à SICOL mérite un peu plus d’attention de la part

des dirigeants qui doivent compenser les désavantages des relations que

l’entreprise entretient avec ses fournisseurs.

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Chapitre 4ème : ANALYSE FINANCIERE

L’analyse financière sera faite sous la forme d’un diagnostic financier

basé sur le besoin en fonds de roulement qui de plus est l’élément clé

du cycle d’exploitation.

Nous procèderons dans un premier temps à l’analyse des flux

économiques qui nous permettront de suivre l’évolution des soldes

caractéristiques(valeur ajoutée, excédent brut d’exploitation, trésorerie

et cash flow disponible) et de la variation du besoin en fonds de

roulement. Ensuite nous ferons l’analyse des ratios dans le but de

renforcer les constatations faites en première analyse.

Section 1 BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT ET GESTION DU CYCLE

D'EXPLOITATION: ANALYSE DES FLUX

L’analyse des flux se révèle d’une grande utilité pour suivre les

tendances de l’entreprise au cours des trois derniers exercices. Elle nous

permettra de caractériser le comportement financier dans la gestion du cycle

d’exploitation de SICOL durant la période considérée.

Paragraphe 1 Le tableau des flux économiques

A partir des extraits des états financiers des années 1998,1999 et

2000 nous avons construit le tableau des flux en annexe à l’aide du

programme Excel.

L’analyse des flux sera faite en calculant pour chacune des années les

soldes caractéristiques des opérations d’exploitation de l’entreprise. Il s’agit

successivement de :

- La valeur ajoutée

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- L’excédent brut d’exploitation

- L’excédent de trésorerie d’exploitation

- Le Disponible Après Financement Interne de la Croissance(DAFIC) ou Cash

flow disponible.

Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR) sera analysé de même que

ses déterminants principaux à savoir : les stocks, les créances et les dettes

d’exploitation.

Le tableau suivant décrit les soldes caractéristiques des flux économiques

tels qu’ils ont été calculés :

Tableau 1 : Soldes caractéristiques des flux économiques à SICOL de 1998 à 2000

Eléments/ années 1998 1999 2000

Chiffre d’affaires total 43 350 335 67 646 435 144 952 208

Valeur ajoutée 22 006 519 33 126 064 65 094 691

Excédent brut d’exploitation 14 972 086 22 041 079 50 125 646

Excédent de trésorerie d’exploitation 14 151 441 21 951 306 58 054 986

Cash flow disponible 14 151 441 -74 114 354 28 863 688

Source : Sur la base des chiffres fournis par le service comptable et financier de SICOL

En outre nous avons dégagé du tableau des flux en annexe la variation

du besoin en fonds de roulement entre 1998 et 2000.

Tableau 2 : Evolution du Besoin en Fonds de Roulement de 1998 à 2000

Années 1998 1999 2000

Variation du BFR 820 645 89 713 -8 526 342

Source : Sur la base des chiffres fournis par le service comptable et financier de SICOL

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Paragraphe 2 Description

Le tableau 1 ci-dessus décrit les principaux agrégats sur lesquels les

dirigeants peuvent agir afin d’améliorer la rentabilité de leur affaire.

hLe premier élément significatif à mettre en lumière est le chiffre

d’affaires. Dans le tableau on remarque que les ventes ont connu une

croissance considérable sur les trois exercices. De 45 millions environ en

1998, le total des ventes se chiffre à 145 millions et plus à l’arrêté des

comptes en 2000. Ainsi les ventes ont subi une nette évolution lorsqu’on

considère l’année 1998 comme celle de base. Dans l’ensemble elles ont

progressé de plus du double du chiffre d’affaires réalisé en 1998.

hLa valeur ajoutée

Graphique 1: évolution de la valeur ajoutée de SICOL entre 1998 et 2000

0

10000000

20000000

30000000

40000000

50000000

60000000

70000000

1998 1999 2000

VA

Source : Service Comptable et Financier de SICOL

Elle est très importante pour les entreprises industrielles à l’instar de

la SICOL qui cherchent à mesurer le niveau de variation des consommations

intermédiaires. Ici la valeur ajoutée qui représentait 48,5% du chiffre

d’affaires réalisé en 1998 passe à 44,9% en 2000 bien qu’en valeur nominale

elle ait connu une augmentation de l’ordre de 95% par rapport à l’année de

base. Les consommations intermédiaires ont cru de leur part entre 1998 et

2000 de 72%. Outre le fait que les achats de matières premières et

fournitures liées aient aussi augmenté, le niveau des consommations

intermédiaires influence fortement le solde rémunérateur des facteurs de

production autrement dit la valeur ajoutée.

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35

hL’excédent brut d’exploitation (EBE)

Graphique 2: évolution de l'excédent brut d'exploitation de SICOL entre 1998 et

0

10000000

20000000

30000000

40000000

50000000

60000000

1998 1999 2000

EBE

L’EBE est le résultat économique de l’entreprise. Son niveau a aussi

subi une nette croissance entre 1998 et 2000. Sa valeur initiale a été

multipliée par trois atteignant 53millions en 2000 contre 14 millions en

1998.

hL’excédent de trésorerie d’exploitation (ETE)

Graphique 3 : évolution de la trésorerie d'exploitation de SICOL entre 1998 et 2000

0

10000000

20000000

30000000

40000000

50000000

60000000

1998 1999 2000

ETE

L’ETE est le flux de trésorerie réel dont dispose l’entreprise. Il

représente le cash flow ou la capacité d’autofinancement d’exploitation. Son

faible niveau de 1998 laisse place à une valeur plus élevée en 2000 où son

montant est de 62 millions. Son composant principal, le BFR l’influence

fortement à partir de l’exercice 1999 où l’activité de la société s’est étendue.

2000

Source : Service Comptable et Financier de SICOL

Source : Service Comptable et Financier de SICOL

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36

hLe DAFIC ou Cash Flow disponible

Graphique 4: évolution du cash flow disponible de SICOL entre 1998 et 2000

Le DAFIC représente ce qui reste après qu’on aura financé la

croissance interne c’est-à-dire les opérations d’exploitation et l’acquisition

des immobilisations de remplacement ou non. Il est positif au départ en

1998 puis négatif en 1999 ; ensuite remonte au positif en 2000. De 14

millions, il tombe à – 74 millions en 1999 (ce qui est risquant pour

l’équilibre financier) pour remonter à 32 millions en 2000. Il est révélateur

du comportement de certaines entreprises qui donnent la priorité à la

croissance interne et s’endettent par la suite pour financer les flux

autonomes(frais financiers, augmentation de capital, …).

hLa variation des stocks

Elle est pratiquement indéterminée sur toute la période ; par manque de

données, nous n’avons pas pu déterminer la variation des stocks de

l’exercice 98.

hLa variation des créances

Les créances d’exploitation se chiffraient à 820 645 en 1998 pour passer à

une valeur de 26 025 661FCFA en 1999 et 28 242 641 en 2000.

hLa variation des dettes d’exploitation

Nulles en 1998 d’après les données recueillies à la comptabilité, les dettes

sont passées à 31 585 076 FCFA en 1999 puis à 36 768 983 en 2000.

hLa variation du besoin en fonds de roulement

-80000000

-60000000

-40000000

-20000000

0

20000000

40000000

1998 1999 2000

DAFIC

Source : Service Comptable et Financier de SICOL

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37

La variation du Besoin en Fonds de roulement est la somme des variations

de stocks, de créances et des dettes. Son évolution va en sens inverse de

celle de ses éléments ; le BFR qui était de 820 645 en 1998 passe à 89 713

en 1999 et à un seuil négatif de –8 millions environ en 2000.

Paragraphe 3 : Analyse

Tous les agrégats caractéristiques des flux sont en nette augmentation

par rapport à l’année de base 1998. SICOL est en expansion et conquiert une

part de plus en plus importante du marché des peintures.

En effet l’extension de ses activités à partir de 1999 caractérisé par

l’adjonction de la gamme peinture à celle des colles et vernis a insufflé une

nouvelle dynamique à tous les stades de l’exploitation : chiffre d’affaires,

valeur ajoutée, excédent brut d’exploitation, trésorerie, etc. Tous ces

agrégats ont été influencés par la croissance de l’activité.

L’accroissement des ventes (en valeur et en volume) de SICOL signifie

qu’elle vend bien et pourrait en vendre plus si les effets de la conjoncture

n’interfèrent pas sur ses prévisions. La tendance du chiffre d’affaires augure

un bon avenir pourvu que la société puisse maintenir sa part actuelle de

marché et chercher à l’accroître après avoir mis en place une bonne stratégie

marketing qui puisse fidéliser la clientèle. La production de produits de

qualité sur le marché confère un avantage certain à SICOL d’autant plus

qu’étant dans la zone franche, elle est contrainte par la réglementation

d’écouler la majeure partie de sa production sur les marchés extérieurs. La

conquête et la présence durable sur les marchés extérieurs imposent à

SICOL de fournir des produits compétitifs en terme de qualité. A travers

l’analyse de l’évolution des consommations intermédiaires, on note que cette

préoccupation est prise en compte puisque leur valeur dépasse légèrement

celle des achats de matières premières au cours de la période 1998-2000 à

l’exception de 1999.

La valeur ajoutée qui est le premier résultat de l’entreprise s’en trouve

affecté ; son montant a connu une augmentation de 95% par rapport à son

niveau de 1998. Cette performance dénote d’une maîtrise du niveau des

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38

consommations intermédiaires sur les trois exercices. Le montant élevé de ce

solde permettra de le répartir au mieux à travers ses composantes :

personnel, actionnaires, Etat, amortissements et provisions, etc.

L’excédent brut d’exploitation dans notre analyse suit la même tendance que

les soldes précédents. Il n’est pas influencé par la politique salariale puisque

la taille du personnel n’a pas tellement varié. Certes le montant des charges

de personnel a subi une augmentation sur les trois exercices du fait des

impératifs de l’activité mais il n’a pas eu d’effets significatifs sur l’excédent

brut d’exploitation. L’EBE constitue en réalité le résultat économique avant

toute politique d’amortissement, de provision et de décaissement de charges

financières liées aux dettes contractées. Nous constatons donc que

l’évolution positive de l’EBE indique aux dirigeants de SICOL que leur affaire

fait montre d’une expansion certaine. Du point de vue de l’analyste externe

que nous sommes, l’EBE est l’élément de référence important dans l’étude de

la performance car il représente l’autofinancement économique de

l’entreprise. A partir de ce solde, on peut estimer le flux de trésorerie sur la

base des tendances du besoin en fonds de roulement.

L’excédent de trésorerie d’exploitation est le troisième solde caractéristique

qui renseigne sur le niveau réel de la trésorerie de l’entreprise. Comme dit

plus haut son niveau dépend du BFR ; l’excédent de trésorerie d’exploitation

a augmenté graduellement au cours de la période. Il est influencé par les

stocks et les créances et les dettes d’exploitation qui représentent le besoin

en fonds de roulement. Si la trésorerie se maintient à un bon niveau c’est

dire que SICOL gère bien son cycle d’exploitation d’autant plus que dans le

même temps le besoin en fonds de roulement diminue graduellement jusqu’à

être négatif au cours de l’année 2000.C’est un bon signal pour les dirigeants

en ce qui concerne la prise de décisions tendant à améliorer la gestion

financière du cycle d’exploitation de l’entreprise. Au délai de crédit

fournisseur pratiquement nul du principal fournisseur de matières

premières, l’entreprise oppose un règlement au comptant de ses ventes.

L’option de production sur commande est avantageuse pour l’entreprise en

ce sens que cette politique permet de réduire les coûts de détention des

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stocks en particulier du stock des produits finis. La trésorerie d’exploitation

dépend donc de l’évolution des stocks, des créances et des dettes. A SICOL,

la nature du besoin en fonds de roulement tient à deux éléments essentiels :

les créances et les dettes d’exploitation.

Les créances ont augmenté bien que l’entreprise pratique le règlement au

comptant comme nous l’avions constaté ; cette situation est du fait d’une

clientèle spécifique pour qui il est consenti un crédit de paiement. Cela peut

être une stratégie commerciale qui pourrait se révéler coûteuse à l’entreprise

si ces créances deviennent irrécouvrables. Il y a en effet un fort risque d’abus

de la part de certains clients qui entretiennent des relations privilégiées avec

les dirigeants. Toutefois, l’évolution des créances ne surclasse pas celle des

dettes.

Les dettes d’exploitation sont importantes bien qu’elles soient nulles

en 1998. Avec l’extension des activités en 1999, elles ont augmenté et

traduisent le dynamisme de l’exploitation. Loin d’inquiéter les responsables

pour un niveau donné de leur montant, elles doivent plutôt servir

d’instrument d’une meilleure gestion financière : l’arbitrage entre les dettes

financières d’une part et les stocks et créances d’autre part permet de mieux

gérer le cycle d’exploitation. SICOL a assumé un arbitrage conséquent entre

les créances et les dettes d’exploitation. Le tableau de calcul de l’évolution du

BFR montre des résultats intéressants pour l’analyse : l’évolution du BFR

indique que l’entreprise finance sur ses ressources internes les opérations

d’exploitation en faisant un arbitrage entre les créances et les dettes

d’exploitation. L’hypothèse du financement du cycle d’exploitation à partir

du crédit fournisseur est vérifiée ici. Ce comportement est caractéristique

des petites et moyennes entreprises qui à défaut de recourir aux marchés

financiers ou aux découverts intempestifs auprès des institutions financières

préfèrent user du crédit commercial pour rentabiliser leur exploitation.

Les graphiques suivants rendent compte de l’évolution du besoin en

fonds de roulement et des stocks, créances et dettes d’exploitation.

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40

Graphique 5 :

Evolution du Besoin en Fonds de Roulement de SICOL de 1998 à 2000

Graphique 6 : Evolution des stocks, créances et dettes d’exploitation de SICOL entre 1998 et

2000

Section 2 : ANALYSE DES RATIOS

Avant d’aborder l’analyse proprement dite des ratios, nous avons

construit pour les besoins de notre étude un tableau récapitulatif de

quelques ratios caractéristiques de l’exploitation de SICOL.

0

5000000

10000000

15000000

20000000

25000000

30000000

35000000

40000000

1998 1999 2000

stocks

cr閍閍閍閍nces

dettes

-10000000

-8000000

-6000000

-4000000

-2000000

0

2000000

1998 1999 2000

var BFR

Source : Service Comptable et Financier de SICOL

Source : Service Comptable et Financier de SICOL

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Tableau des ratios

Source: Sur la base des chiffres fournis par le service comptable et financier de SICOL

Paragraphe 1: Description

Les ratios calculés dans le tableau ci dessus décrivent la performance de

l’exploitation et révèlent le comportement financier de l’entreprise dans la

gestion de l’activité.

1 Ratios d’exploitation

• Le crédit moyen fournisseurs est de 165 jours en moyenne en 1999

pour baisser à 75 jours en 2000.

• Le crédit moyen accordé aux clients a une durée de 6 jours en 1998. Il

passe à 75 jours en moyenne en 1999 pour se réduire à 72 jours en 2000.

• La rotation des stocks n’a pu être calculé en raison d’une insuffisance

de données.

Eléments

1998

1999

2000

1 Exploitation

-Crédit moyen fournisseur (en jours)

-Crédit moyen client (en jours)

-Rotation des stocks (en jours)

-ratio BFR/CA

2 Liquidité/Rentabilité

-Liquidité immédiate

-Liquidité réduite

-Liquidité large

-Marge sur chiffre d’affaires

-Efficacité de l’exploitation

6,48

0,018

0,5047

0,6723

9,5470

0,3556

0,3042

165

75

0,001

0,0596

0,2324

2,0249

0,2670

0,07016

76

72

-0,0596

0,0268

0,2357

0,5407

0,3658

0,5845

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• Le ratio BFR / CA suit la tendance du besoin en fonds de roulement

révélé en première analyse. De 1,8% du chiffre d’affaires en 1998 elle est

de 0,1% en 1999 ; il est négatif pour l’an 2000.

2 Ratios de liquidité/rentabilité/performance

• Liquidité immédiate : il a régressé très sensiblement depuis 1998 où les

disponibilités représentaient 50%(en valeur) des dettes à court terme. En

1999,elles étaient à 6% pour n’être plus qu’à 3% du niveau des dettes à

court terme en 2000.

• Liquidité réduite : ce ratio était à 0,6723 c’est à dire que la somme des

créances et des disponibilités de l’entreprise représentaient 67% environ

de la valeur des dettes à court terme ; elles se sont maintenues au taux

de 23% en moyenne sur les deux dernières années.

• Liquidité large : elle était égale à 9,54 en 1998 c’est à dire que la valeur

de l’actif circulant de SICOL ; permettrait de rembourser neuf fois les

dettes à court terme. Elle est de 2,02 en 1999 et 0,54 en 2000 ; c’est dire

que la valeur des dettes évolue plus vite que celle de l’actif circulant.

• La marge sur le chiffre d’affaires : de 35% en 1998 il passe à 26% en

1999 pour remonter à 36% en 2000 ; c’est dire que l’entreprise vend bien.

• Efficacité de l’exploitation : de 30% en 1998, elle est de 58% en 2000 ;

cela dénote de la rentabilité des actifs d’exploitation. (EBE/Total Actif)

Paragraphe 2 Diagnostic

La description de la tendance des différents ratios nous a permis

d’avoir une idée sur la gestion du cycle d’exploitation et du comportement

financier de l’entreprise objet de l’étude.

Les ratios d’exploitation traduisent les constatations faites dans l’analyse des

flux. Le crédit fournisseur bien qu’indéterminé en 1998 et influencé dans

son calcul par le montant des autres fournisseurs (hors matières premières)

est élevé en 1999 (166 jours sur toute l’année). Si on tient compte de tous les

fournisseurs, ce chiffre n’est pas surprenant parce qu’elle traduit une

moyenne du nombre de jours de crédit accordé par l’ensemble des

fournisseurs sur toute l’année.

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Gestion du cycle d'exploitation et comportement financier des petites et moyennes entreprises togolaises: cas de la SICOL

Mémoire de maîtrise ès sciences économiques par K. E. Assidénou

43

SICOL n’a pas bénéficié d’un allongement de la durée du crédit fournisseur

contrairement à ce qui a été observé en 1999 où elle était en moyenne de

166 jours contre 75 jours en 2000. Cette réduction a sans doute un impact

sur la trésorerie de l’entreprise en ce sens qu’elle sera obligée de décaisser

assez tôt un montant considérable pour l’approvisionnement en matières et

fournitures liées et ce, au comptant conformément à ce qui s’est constaté

dans la réalité du fonctionnement de l’entreprise. Cette contrainte ne permet

pas à SICOL qui est une jeune entreprise de jouer suffisamment sur le crédit

fournisseur pour améliorer la rentabilité de l’exploitation. Etant donné le

niveau élevé des dettes à court terme et considérant le coût élevé de ce type

de recours, il est quasiment difficile à SICOL de solliciter de façon récurrente

les découverts bancaires ou autres concours de trésorerie pour assumer les

charges d’exploitation.

Le crédit moyen accordé aux clients a aussi baissé de trois jours en

moyenne entre 1999 et 2000. Nous avions déjà dit plus haut que l’usage de

l’entreprise est le paiement au comptant ; mais si crédit il y a on ne

l’autorise qu’à 3 jours maximum pour ce qui concerne les commerciaux. Des

clients privilégiés peuvent se voir accorder des crédits sur décision de la

direction.

Le nombre de jours de crédit accordé aux clients doit être dans une position

telle qu’elle soit inférieure au délai de paiement des fournisseurs. Sur les

deux exercices 1999 et 2000, SICOL a consenti des délais de paiement des

clients inférieurs à ceux obtenus auprès des fournisseurs. Cela dénote d’une

bonne gestion financière du cycle d’exploitation en ce sens que son Besoin

en Fonds de Roulement sera réduit voire négatif. Parallèlement aux

difficultés qu’ont les entreprises de nos pays d’accéder facilement au crédit

bancaire, nous remarquons que SICOL joue favorablement sur les éléments

du Besoin en Fonds de Roulement à savoir créances et dettes d’exploitation

pour améliorer sa rentabilité d’exploitation. Ce comportement est significatif

en ce sens qu’il traduit ce qui a été observé au niveau des petites et

moyennes entreprises qui n’ont pas assez de garanties pour se faire financer

par les institutions financières bancaires. Ainsi, à défaut de bénéficier de

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l’argent frais au bon moment, ces PME/PMI développent les tactiques de

recouvrement immédiat ou presque des créances et de rallongement de la

durée du crédit fournisseur. Cette pratique de SICOL à l’instar des autres

PME/PMI traduit une bonne manière de gérer le cycle d’exploitation et

constitue de ce fait une alternative au financement bancaire.

L’évolution des ratios de délai de crédit moyen fournisseurs et clients

confirme l’évolution du BFR au cours des trois exercices passés qui s’est

maintenu à un bon niveau jusqu’à être négatif en 2000 le besoin net en

fonds de roulement est négatif en effet comme on l’a constaté en première

analyse.

Par ailleurs le Besoin en Fonds de Roulement rapporté au chiffre

d’affaires (ratio BFR/ CA) suit la tendance observée du besoin en fonds de

roulement sur la période 1998-2000. Il indique que l’entreprise vend bien et

supporte ses charges d’exploitation en essayant de dégager un flux de

trésorerie pouvant lui permettre d’honorer les autres engagements :

acquisition d’immobilisations, frais financiers, amortissements provisions etc.

En dehors des ratios propres à l’exploitation, les ratios de liquidité et

de rentabilité calculés montrent des signaux qui ne justifient pas l’équilibre

financier de l’entreprise. Outre l’importance des dettes financières (à long

terme) qui ne sont pas pour le moment un danger, les dettes à court terme

dont on connaît le taux élevé de leur rémunération représentent à contrario

un danger pour l’exploitation de SICOL. Les ratios de liquidité ont été

calculés sur trois échelles : la liquidité immédiate, la liquidité réduite et la

liquidité large.

Au niveau de la liquidité immédiate on remarque que l’aptitude de

l’entreprise à faire face aux échéances des dettes à court terme est très faible

surtout pour les années 1999 et 2000 pour lesquelles on a noté un niveau

élevé du montant inscrit au bilan des dettes à court terme. En 1998,

l’entreprise pouvait honorer à 50% ses engagements à court terme. Mais le

niveau de ces derniers s’est considérablement élevé ce qui constitue de

lourdes charges financières si l’on considère à part le principal, les intérêts

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45

débiteurs et les moratoires en cas de retard de remboursement. Ici,

l’entreprise n’a pas su mesurer le risque d’un endettement élevé sur

l’exploitation ; non seulement elle risque si cette tendance continue d’avoir

un passif circulant trop lourd qui remettrait en cause sa capacité

excédentaire d’exploitation mais aussi son développement futur.

La liquidité réduite n’est pas non plus à un bon niveau. Avec ses

disponibilités et créances, l’entreprise ne pourra rembourser à 100% la dette

à court terme. Ce n’est pas non plus un bon signal car cette situation n’est

pas de nature à rendre crédible l’entreprise aux yeux de ses partenaires

financiers spécifiquement lorsqu’il s’agira par exemple de négocier un

emprunt bancaire.

Plus loin, la liquidité large est restée à un bon niveau les deux années

1998 et 1999 mais en 2000 la valeur de l’actif circulant( stocks et créances)

ne permet pas de payer toutes les dettes à court terme.

Au-delà des inquiétudes soulevées à propos des dettes à court terme, la

rentabilité de l’exploitation est quant à elle acceptable si l’on suit l’évolution

de la marge sur chiffre d’affaires et du ratio d’efficacité de l’exploitation. En

1998 le taux de marge est de 35,5% pour passer à 26% en 1999 suite à

l’extension des activités qui ont induit une mise de fonds importants pour

l’achat des consommations intermédiaires supplémentaires. En 2000 ce taux

est remonté à 36,5% signe d’une activité en expansion. L’efficacité de

l’exploitation a subi après un creux en 1999 une augmentation pour se

maintenir à 58% en 2000. Ce ratio traduit une certaine efficacité des actifs

engagés dans l’exploitation (machines, équipements) signe que l’équipement

de SICOL se porte encore bien et pourrait contribuer à l’amélioration de la

rentabilité globale de l’entreprise.

L’analyse des ratios bien que limitative nous a néanmoins permis de

voir sur les trois années l’évolution de certains indicateurs significatifs qui

déterminent la survie de l’entreprise. Nous avons noté un bon management

de l’exploitation. Le crédit fournisseurs est maîtrisé et surtout le crédit

moyen accordé aux clients qui bien qu’étant trop proche du délai

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fournisseurs permet à l’entreprise de concorder les deux échéances. Les

stocks en revanche n’influencent pas tellement l’exploitation de l’entreprise

du fait de l’option de production sur commande. Ces tendances justifient le

besoin négatif en fonds de roulement de cette entreprise qui exploite au

mieux les possibilités de financement interne du cycle avec des ressources

internes.

Par contre l’analyse de la liquidité nous a montré des signes de

faiblesse de l’entreprise dans la gestion de ses dettes à court terme. Leur

montant est élevé et risque de compromettre la rentabilité à court terme si

des mesures restrictives ne sont pas prises pour limiter les dépenses. En

outre, la rentabilité d’exploitation est à un niveau qui permet à l’entreprise

d’espérer une croissance si la conjoncture est favorable.

Afin de donner une idée nette de toute l’analyse qui vient d’être faite(flux et

ratios) nous nous proposons de confectionner un tableau des forces et

faiblesses couplé avec les menaces et opportunités de l’environnement.

Points forts Points faibles

1 Moyens

8Immobilisations en bon état

8Technologie appliquée compétitive

2 Organisation

8Compétence du personnel

opérationnel et fonctionnel

8Esprit d’entreprise manifeste au

niveau des dirigeants

3 Marché amont

8Source d’approvisionnement de

matières de qualité(Lauragais)

4 Marché aval

8Produits finis de bonne qualité

8Avantage concurrentiel

1 Finances

8Niveau élevé des dettes financières

8Niveau élevé des dettes à court

terme

8Délai du crédit fournisseur trop

rapproché

8Créances douteuses importantes

2 Organisation

8Manque de procédure formelle

8Indétermination des centres de

responsabilité

8Centralisation poussée

8Dispersion des compétences

3 Méthodes de gestion

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5 Finances

8Bon niveau de cash flow

8Besoin en fonds de roulement

maîtrisé

8Absence de budget

8Inexistence d’une comptabilité

analytique de gestion

8Evaluation souvent informelle des

coûts

8Non-valorisation des stocks

Opportunités Menaces

8Avantage concurrentiel

8Avantage technologique

8Réglementation de la zone franche

avantageuse

8Accès facile aux marchés régionaux

8Tarif extérieur UEMOA : les produits de

la zone franche sont toujours taxés.

8Evolution de la conjoncture : inflation

en Europe

Source : Nous-mêmes

Section 3 : RECOMMANDATIONS

Le diagnostic financier basé sur le Besoin en Fonds de Roulement de

la société industrielle des colles et dérivés a révélé des facteurs inhérents de

croissance que les dirigeants ne peuvent percevoir du fait de l’inexistence

d’un système d’information efficace permettant à ceux ci de suivre période

par période l’évolution de l’entreprise à travers la mise en évidence des écarts

entre ce qui est réalisé et ce qui était prévu. Au vu des résultats de l’analyse

des flux, nous estimons que SICOL porte les germes d’un développement

durable car les cash flows successifs ont subi une croissance appréciable

qui ne laisse pas indifférent l’analyste externe. En effet, l’entreprise dispose

d’une capacité d’autofinancement qui lui permet de financer tout ou partie

de ses besoins d’exploitation. La rentabilité d’exploitation est acquise mais il

reste à savoir si les objectifs des propriétaires sont atteints : le profit. D’après

les analyses auxquelles nous avons procédé, nous estimons que le montant

élevé des dettes à court terme ainsi que leur remboursement futur

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handicaperaient sérieusement la rentabilité financière de l’entreprise ; d’où

la nécessité pour les dirigeants de contrôler le niveau de la trésorerie afin

d’orienter les décaissements d’exploitation dans le bon sens. Autrement dit,

il faut que l’entreprise adopte un comportement qui va dans le sens d’une

maîtrise des dépenses quotidiennes.

Notre souci de contribuer à l’amélioration de la gestion financière du cycle

d’exploitation nous amène à formuler les suggestions ci après à l’adresse des

dirigeants et responsables de services. Elles portent sur le financement du

cycle d’exploitation, l’organisation de l’entreprise et les méthodes de gestion

à mettre en œuvre pour un meilleur fonctionnement de l’entreprise.

I SUR LE FINANCEMENT DU CYCLE D’EXPLOITATION

h Rallonger le délai du crédit fournisseur à la durée normale des 60 jours

au moins.

A défaut, nous proposons aux dirigeants de SICOL de diversifier les sources

d’approvisionnement en recherchant d’autres fournisseurs afin d’établir une

comparaison optimale des offres. L’entreprise pourra ainsi disposer d’un

délai conséquent pour réaliser une partie de sa production et l’écouler avant

de rembourser les fournisseurs. Ce qui aura pour effet d’améliorer la

trésorerie d’exploitation si une partie des recettes pouvait être placée à court

terme et générer des intérêts.

h Améliorer le taux de recouvrement des créances sur les clients et les

impayés en établissant une procédure formelle qui consisterait en ce que les

factures de ventes mentionnent distinctement les modalités de paiement :

comptant, crédit à 10 jours, 15jours, 30 jours, etc. ainsi que les avantages

subséquents. Une fois que le prix usine est appliqué aux ventes, rechercher

à contraindre les clients de payer dans un délai raisonnable afin d’éviter les

abus.

h Réduire le niveau des dettes à court terme et éviter des retards de

paiement afin que les performances de l’entreprise n’aient pour seule

contrepartie le paiement de charges de dettes élevées aux banques. Cela doit

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Mémoire de maîtrise ès sciences économiques par K. E. Assidénou

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se traduire par un ajustement interne qui passe par la rationalisation des

dépenses courantes.

h Renflouer la trésorerie actif pour améliorer la crédibilité financière auprès

des partenaires(banques, associés, institutions internationales de

financement du secteur privé, etc.). Ceci passe par un bon niveau du solde

bancaire qui sera rendu possible par les dépôts réguliers en banque des

recettes.

II SUR L’ORGANISATION.

hDéterminer avec précision les centres de responsabilité et leur fonction au

sein de l’entreprise.

h Etablir un manuel de procédure qui décrit et identifie tous les postes de

responsabilité de l’entreprise et les relations entre les services.

Ce manuel devra être adopté et appliqué afin d’assurer un bon

fonctionnement de l’entreprise.

III SUR LES METHODES DE GESTION

Pour une amélioration de la gestion financière du cycle d’exploitation il

faut que l’entreprise puisse maîtriser ses coûts dans l’objectif de s’assurer

une rentabilité. Pour ce faire, les dirigeants doivent mettre en place un

ensemble de moyens qui vont concourir à la maîtrise du pilotage de

l’entreprise :

h Etablir un budget général et des budgets sectoriels qui serviront

d’instrument de pilotage de l’entreprise ; les budgets décrivent de façon

chiffrée les objectifs à atteindre à court terme ; ils serviront au contrôle de

l’utilisation des moyens mis à la disposition de chaque service et à la mesure

des écarts entre les objectifs fixés au départ et les réalisations.

h Mettre en place un système de gestion à base budgétaire notamment la

tenue d’une comptabilité analytique de gestion(CAGE) qui renseignera les

dirigeants sur les coûts des opérations d’exploitation : approvisionnements,

stockage, production, administration.

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Gestion du cycle d'exploitation et comportement financier des petites et moyennes entreprises togolaises: cas de la SICOL

Mémoire de maîtrise ès sciences économiques par K. E. Assidénou

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CONCLUSION GENERALE

Les recherches que nous avons menées à la Société Industrielle des

Colles et dérivés nous ont permis d’analyser les pratiques de gestion

courante de l’activité commerciale en l’occurrence les pratiques propres de

financement des opérations d’approvisionnement en matières premières, de

production, de distribution des produits finis. En effet, il a été mis en

évidence par l’analyse des flux les modalités de financement du cycle

d’exploitation au travers d’une analyse fine du Besoin en Fonds de

Roulement qui a révélé que l’entreprise objet de l’étude gère bien son cycle

d’exploitation parce qu’elle assure une bonne concordance entre les délais de

paiement obtenus de ses fournisseurs et ceux qu’elle accorde à ses clients :

au délai très court de règlement des fournisseurs, l’entreprise oppose un

règlement quasi comptant sur ses ventes. La production étant vendue au fur

et à mesure des commandes des clients, il s’est constaté une rotation rapide

des stocks qui constitue avec le décalage de paiement des fournisseurs un

moyen de financer les dépenses d’exploitation.

L’analyse des ratios a quant à elle montré à part l’importance du crédit

fournisseurs dans le financement du cycle d’exploitation, le niveau

d’endettement à court terme élevé de l’entreprise. En outre, elle a permis de

noter que malgré cet endettement, les actifs d’exploitation sont rentabilisés

ce qui laisse entrevoir une meilleure performance pour les prochaines

années si les dettes sont remboursées ou réduites.

Les caractéristiques observées lors de cette étude obéissent aux

hypothèses que nous avions énoncées sur les Petites et Moyennes

Entreprises et Industries concernant l’utilisation du crédit fournisseurs et le

recours aux dettes à court terme fréquentes pour financer l’essentiel des

opérations du cycle d’exploitation. Elles traduisent ainsi le comportement

financier des PME/PMI dans la gestion de leur activité courante.

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Gestion du cycle d'exploitation et comportement financier des petites et moyennes entreprises togolaises: cas de la SICOL

Mémoire de maîtrise ès sciences économiques par K. E. Assidénou

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Le souci de contribuer à l’amélioration de la gestion du cycle

d’exploitation à SICOL nous a poussé à formuler à l’adresse des dirigeants

des suggestions portant sur :

- la négociation d’un rallongement du délai de règlement des fournisseurs

- le recouvrement des créances dans les brefs délais

- la mise en place d’un modèle de gestion à base budgétaire en l’occurrence

la comptabilité analytique de gestion

- la mise en application de procédures formelles tenant au fonctionnement

de l’entreprise : rédaction d’un manuel de procédures, fiches

d’identification des postes, etc.

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BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX

(1) Piget, Patrick (1998), Gestion Financière de l'entreprise, collection Techniques de Gestion, Economica

(2) Josée St Pierre (2000), La Gestion Financière des PME, Editions PUQ, Université du Québec 340pages

MEMOIRE, THESE (3) D. Soédjedé (1982), L’optimisation de la trésorerie des

entreprises :modèles et applications empiriques, Thèse de 3ème cycle, Orléans

(4) Idrissou T.M.A(1987), Le rôle de la SNI dans le financement et le suivi des PME nationales, Mémoire de maîtrise, FASEG, Lomé

ARTICLES ET REVUES SCIENTIFIQUES

(5) Murard (de), Geoffroy(1977), Tableau Pluriannuel des Flux Financiers, Revue Française de Gestion, janvier-février.

(6) E. Assignon, Causes de succès de quelques PME togolaises in Entrepreneuriat en Afrique Francophone, Culture Financement, Développement, Pages 247-256

(7) Contamin B, Développement et Financement des PME en Côte d’Ivoire, in l’Entrepreneuriat en Afrique Francophone, Pages 115-127

(8) Agbodan M. T. (1987), Capitaux à risque et promotion des PME en Afrique, 1er colloque des économistes africains, Ouagadougou, Burkina-Faso

(9) D. Soédjedé, Politique de financement de l’entrepreneuriat au Togo in l’Entrepreneuriat en Afrique Francophone, Syfed

(10) E. Mugunga, Comportement financier des PME/PMI à Bujumbura, in l’Entrepreneuriat en Afrique Francophone, Aspects managériaux, pages 269-292

AUTRES SOURCES

(11) Bernard Colasse (1999), L’analyse Financière de l ‘Entreprise, Broché, (12) Hervé Stolowy, Tableau de Financement et de Flux, Broché, (13) Alain Frydlender (Octobre 1995), COMPTABILITE FINANCIERE :

introduction à la lecture des états financiers.

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TABLES DES MATIERES

DEDICACES

REMERCIEMENTS

SOMMAIRE

SIGLES ET ABREVIATIONS

LISTE DES TABLEAUX

LISTE DES GRAPHIQUES

INTRODUCTION GENERALE ---------------------------------------------------------

Première partie:

ETUDE THEORIQUE ------------------------------------------------------------------------

Chapitre 1 Approches théoriques des petites et moyennes entreprises ------

Section 1 Problématique et objectifs d'étude ---------------------------------------

Paragraphe 1 De la problématique de recherche ----------------------------------

A/ Le constat de la performance des petites et moyennes

entreprises et industries togolaises --------------------------------------------------

B/ Intérêt de l'étude -------------------------------------------------------------------

Paragraphe 2 Les objectifs ------------------------------------------------------------

Section 2 Revue de littérature et hypothèses --------------------------------------

Paragraphe 1 La revue de littérature-------------------------------------------------

A/ Le cycle d'exploitation -------------------------------------------------------------

B/ Succès et développement des PME/PMI dans quelques pays

africains---------------------------------------------------------------------------------

Paragraphe 2 Les hypothèses -------------------------------------------------------

Chapitre 2 La méthodologie---------------------------------------------------------

Section 1 Le recueil des informations et la démarche scientifique -----------

Paragraphe 1 La démarche scientifique adoptée --------------------------------

Paragraphe 2 La collecte de l'information et problèmes rencontrés ----------

Section 2 Le cadre comptable d'analyse -------------------------------------------

Paragraphe 1 Analyse des flux ------------------------------------------------------

Paragraphe 2 Analyse des ratios ----------------------------------------------------

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Deuxième partie:

CYCLE D'EXPLOITATION ET COMPORTEMENT FINANCIER DE LA

SOCIETE INDUSTRIELLE DES COLLES ET DERIVES:

ANALYSES-RESULTATS ----------------------------------------------------------------------

Chapitre 3 Le cycle d'exploitation----------------------------------------------------

Section 1 Bref aperçu de l'entreprise -------------------------------------------------

Section 2 Analyse du management du cycle d'exploitation de SICOL ----------

Paragraphe 1 L'approvisionnement et le stockage ---------------------------------

A/ L'organisation du service -----------------------------------------------------------

B/ La gestion des approvisionnements et des stocks ------------------------------

Paragraphe 2 La production -----------------------------------------------------------

A/ Le service -----------------------------------------------------------------------------

B/ Le cycle de production -------------------------------------------------------------

Paragraphe 3 La distribution ---------------------------------------------------------

Paragraphe 4 Les dettes fournisseurs et les créances clients -------------------

A/ Les dettes fournisseurs -----------------------------------------------------------

B/ Les créances clients ----------------------------------------------------------------

Chapitre 4 Analyse financière --------------------------------------------------------

Section 1 Besoin en fonds de roulement et gestion du cycle d'exploitation:

analyse des flux -------------------------------------------------------------------------

Paragraphe 1 Le tableaux des flux économiques-----------------------------------

Paragraphe 2 Description---------------------------------------------------------------

Paragraphe 3 Analyse -------------------------------------------------------------------

Section 2 Analyse des ratios ----------------------------------------------------------

Paragraphe 1Description --------------------------------------------------------------

Paragraphe 2 Diagnostic ---------------------------------------------------------------

Section 3 : Recommandations --------------------------------------------------------

CONCLUSION GENERALE ------------------------------------------------------------ -- ---

Bibliographie -----------------------------------------------------------------------------

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