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Mondialisation et transnationalisme : Mondialisation et terrorisme

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Études internationales

Mondialisation et transnationalisme : Mondialisationet terrorisme identitaire ou comment l’Occident tentede transformer le monde.La Branche, Stéphane. Coll.Logiques sociales, Série sociologie de la modernité,Paris, L’Harmattan, 2003, 286 p.

Jean Marie Izquierdo

La théorie internationale face au 11 septembre etses conséquences. Perspectives libérales etcritiquesVolume 35, numéro 4, décembre 2004

URI : id.erudit.org/iderudit/010505arDOI : 10.7202/010505ar

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Éditeur(s)

Institut québécois des hautes études internationales

ISSN 0014-2123 (imprimé)

1703-7891 (numérique)

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Citer cet article

Izquierdo, J. (2004). Mondialisation et transnationalisme :Mondialisation et terrorisme identitaire ou commentl’Occident tente de transformer le monde.La Branche,Stéphane. Coll. Logiques sociales, Série sociologie de lamodernité, Paris, L’Harmattan, 2003, 286 p.. Étudesinternationales, 35(4), 781–783. doi:10.7202/010505ar

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Tous droits réservés © Études internationales, 2004

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l’auteur. J’avoue avoir été moins con-vaincue de la nécessité de proposerun concept alternatif à la mondialisa-tion, c’est-à-dire la globalisation, tantau point de vue des assises théoriquesque de l’application du concept.Nous aurions tout aussi bien pu dis-tinguer deux courants de pensée àl’intérieur d’une même réflexion. Parcontre, cela ne dérange rien. Ce quicompte, c’est la réinterprétation depositions et de concepts après la finde la guerre froide, et il me sembleévident que tous les courants politi-ques sur les questions qu’abordeBrunelle sont devenus plus à droite.C’est là la racine des changementsque l’on observe. De la même façon,je m’étonne de ce que la perspectivehistorique adoptée n’a pas plus ins-truit l’analyse de M. Brunelle surdeux phénomènes : d’une part, l’ef-fritement des positions plus centris-tes, et d’autre part, la diminution duniveau de vie de la classe moyenneelle-même. Il s’agit là, encore unefois, d’une alternative possible auchemin qui mène tout de même versl’unique résultat des deux pendantscontestataires et consultatifs desmouvements sociaux. Peut-être s’agit-il vraiment d’un recours plus ouvertaux politologues qu’aux sociologues.Il existe une dernière alternative à saproposition : une réflexion appro-fondie que les sociologues ont portésur une période de mobilité socialeascendante qui a pris fin bien avant laguerre froide.

En fin de compte, on voit bienpourquoi, face à des contraintes is-sues des hauteurs mêmes des États,seule la mobilisation citoyenne mon-diale offre une voie de salut. Cela estd’autant plus vrai que le retour vers

quelques formes de providentialismeou de protectionnisme à grandeéchelle ne passe plus seulement parun État. Désormais, elle peut aussipasser par la formation de commu-nautés nouvelles des États autour desquestions comme la diversité cultu-relle. Ce ne serait qu’à ce momentqu’un autre monde deviendraitpossible.

Laure PAQUETTE

Department of Political ScienceLakehead University, Ontario

Mondialisation et terrorismeMondialisation et terrorismeMondialisation et terrorismeMondialisation et terrorismeMondialisation et terrorismeidentitaire ou comment l’Occidentidentitaire ou comment l’Occidentidentitaire ou comment l’Occidentidentitaire ou comment l’Occidentidentitaire ou comment l’Occident

tente de transformer le monde.tente de transformer le monde.tente de transformer le monde.tente de transformer le monde.tente de transformer le monde.

LA BRANCHE, Stéphane. Coll. Logiquessociales, Série sociologie de la modernité,

Paris, L’Harmattan, 2003, 286 p.

Face au titre Mondialisation et ter-rorisme identitaire, le lecteur pourraitlégitimement espérer découvrir unouvrage sur les relations interna-tionales. Il s’attend plus précisémentà lire un nouveau travail sur les ques-tions de sécurité, en particulier dansle cadre de l’ordre mondial consécu-tif aux événements du 11 septembre2001. La quatrième de couverturenous y prépare d’ailleurs : « Notreépoque questionne plus que jamais lerapport entre pouvoir, violence etidentité : l’attentat du 11 septembre àNew York en est une illustrationparmi d’autres. » Pourtant, dès lespremières lignes, sa lecture ne serapas celle qu’il prévoyait. Dès ces pre-mières pages, on entre dans une toutautre atmosphère. Si l’on parle deterrorisme celui-ci est pris au sensquasiment étymologique, voire psy-chologique, du terme. Il s’agit duterrorisme provoqué par la terreur

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quotidienne, il s’agit des violencesphysiques et psychologiques qui pro-duisent un terrorisme journalier sousdes formes multiples et parfois sym-boliques. Il s’agit d’un terrorisme apriori dénué de fondement réellementpolitique que le sous-titre, ou com-ment l’Occident tente de transformer lemonde, nous laisse à peine percevoir.Car le terrorisme évoqué n’est pascelui de mouvements politiquesstricto sensu, c’est le terrorisme duquotidien, implicite, que chacun, enparticulier dans les pays du Tiers-monde, intériorise dans son incons-cient. C’est le terrorisme identitairequ’évoque l’auteur. On l’aura com-pris, il ne s’agit pas de s’épancher surla nébuleuse Al Quaïda, ni sur quel-ques autres groupuscules terroristes,ni sur aucun mouvement de libéra-tion nationale.

Ce sont donc bien les relationsde pouvoir qui sont analysées, d’aprèsun point de vue individuel, psycho-logique et personnel (chap. 1 : Lacodépendance et l’internalisation desrelations de pouvoir). En fait, l’auteur,Stéphane La Branche, actuellementdétaché au CERAT à l’Institut d’étudespolitiques de Grenoble, veut nousfaire part de son intime conviction. Ilcherche à nous faire partager un en-semble de réflexions qu’il pressent ausujet de notre relation quotidienneau pouvoir. Car il voit un parallèle àdessiner entre les relations de codé-pendance au niveau des relationsinterpersonnelles et celles qui s’ex-priment au plan des relations inter-nationales, autrement dit celles quidéterminent le pouvoir au niveau dela planète ! Dans un premier temps,il prend le soin de décrire commentchaque individu intériorise et se

construit à travers des traumatismesconsubstantiels de la notion de pou-voir. Ensuite, il présente des configu-rations illustrant cette idée d’unpoint de vue individuel, vis-à-vis deseffets « co-latéraux » de la mondiali-sation. C’est-à-dire que la mondiali-sation prend des formes structurantdes attitudes au quotidien : au ni-veau discursif, culturel, politique,économique et bien entendu identi-taire car, selon l’auteur, « il existeune occidentalisation de la peur encours, de ce que signifie la disciplineet donc, du type de pouvoir ». Undes aspects de la mondialisation estque les formes de pouvoirs quoti-diens, individuels, psychologique-ment déterminés sont en train deprendre le dessus sur la planète en-tière. Il y a donc bel et bien un effet« structurant et homogénéisant surles valeurs et l’identité des non-Occidentaux », une relation decodépendance s’affirme déclinant àl’infini planétaire l’emprise de l’Occi-dent sur le reste des communautésdu monde.

À sa manière, Stéphane La Bran-che applique une méthode micro-analytique sur les perceptions indivi-duelles des grands mouvementsmondiaux, notamment ceux issus dela colonisation et du capitalisme àgrande échelle. C’est pour lui unefaçon d’expliquer pourquoi certainespopulations, notamment en Afrique,intériorisent leurs positions subalter-nes vis-à-vis des grandes nations,comprises dans le terme « Occi-dent ». En mêlant psychologie etrelations internationales, le lecteurreste pour le moins dubitatif, non parl’hypothèse, finalement recevable(admettre une intériorisation d’unpouvoir extérieur jugé comme supé-

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rieur, du fait par exemple de l’his-toire de la colonisation menée parl’Occident, ce que l’auteur qualifie decodépendance), mais surtout parl’argumentaire. En effet, le lecteur estmalmené, perdu par des incidencesqui lui font perdre le fil d’une argu-mentation déjà confuse. Par ailleurs,les nombreux problèmes de mise enpage, les erreurs dans la pagination,des notes de bas de page trop allusi-ves, imprécises et souvent inutilisa-bles, n’aident pas à adhérer pleine-ment ne serait-ce qu’à la lecture decette démonstration. En dépit del’humanité évidente de ce livre (onne peut plus personnel !), celui-ciouvre cependant un débat sur la per-ception des relations entre les peu-ples. Pour rebondir sur l’anecdote del’introduction (l’auteur, alors enfant,est sollicité, pour quelques pesos, parun vieux mexicain en haillons), enabordant à sa manière la question deschocs civilisationnels et culturels,Stéphane La Branche réactualise fina-lement une idée qu’avait magistrale-ment décrite Octavio Paz dans sonlivre Le labyrinthe de la Solitude (1957).À l’époque, il défendait déjà la mêmethèse, celle d’une forme de terrorismeintériorisé par les Mexicains vis-à-visdes « Yankees ». Aujourd’hui, l’actua-lité des rapports de forces dans lemonde fait que cela s’exprime avecune autre acuité mais Mondialisation etterrorisme identitaire défend la mêmeidée que l’intellectuel et romanciermexicain : l’inégalité des rapports depouvoir entre les différents mondescontinue de s’exprimer de façon arbi-trairement injuste et terrorisantepour les individus qui la subissent.

Jean Marie IZQUIERDO

CERVL-Sciences Po, Bordeaux, France

RÉGIONALISME ET RÉGIONS –

EUROPE

Le fait régionalLe fait régionalLe fait régionalLe fait régionalLe fait régionalet la construction européenne.et la construction européenne.et la construction européenne.et la construction européenne.et la construction européenne.

BITSCH, Marie-Thérèse (dir.).Coll. Organisation internationale

et relations internationales, Bruxelles,Bruylant, 2003, 457 p.

Le couple « régions/Europe »entretient des relations paradoxales.À l’origine, les « régions intraéta-tiques » avaient un rôle faible, d’unepart, au sein des États nationaux, àcause du caractère centralisé de laplupart des États membres, et d’autrepart, dans le processus d’intégrationeuropéenne puisque ce dernier con-cernait uniquement les États. Or, lesrégions sont devenues un relais localpour l’Union européenne et cettedernière constitue un tremplin pourleur propre dynamisme.

La dialectique « régions/Eu-rope » nourrit la réflexion des vingt-six contributions réunies dans cetouvrage. Il s’agit d’un recueil des tra-vaux présentés à l’occasion du collo-que organisé, les 23 et 24 mai 2002 àStrasbourg, sur l’initiative du groupe« Identités européennes » de l’Insti-tut Pierre Renouvin de l’UniversitéParis I. En associant de nombreuxhistoriens, des publicistes, des poli-tistes, un économiste, des géogra-phes, des aménageurs du territoire etun responsable de la Commission« Politiques régionales de l’ARE », undirecteur des archives historiques descommunautés européennes de Flo-rence et un secrétaire général de laFondation « Denis de Rougemont »pour l’Europe, l’entreprise ambi-