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Adolphe Monod
EXPLICATION
DE
LPTRE AUX PHSIENS
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courriel : theotex@gmail.com
ISBN : 978-2-36260-027-2
EXPLICATIONDE
LPTRE AUX PHSIENSPAR
Adolphe MONOD1867
Soleil dOrient 2005
Il y a dj bien des annes, M. Adolphe Monod expliqua lptre aux
phsiens dans une suite de mditations familires. Aprs ces services, il
avait lhabitude de recueillir et dcrire lui-mme ce quil avait dit : cest
ainsi que se trouva compose lEXPLICATION DE LPTRE AUX PHSIENS
que nous publions aujourdhui.
Nous donnons ce travail, que M. Monod navait pu revoir lui-mme, tel
quil lavait laiss, et en conservant mme certains passages que le cours
des vnements accomplis lui aurait sans doute fait modifier (voyez cha-
pitre 6, 5-9), sil avait prsid lui-mme cette publication.
Rappelons ici le vu que lauteur exprimait lui-mme en abordant
cette tude : Veuille le Saint-Esprit, promis aux disciples du Nouveau
Testament, se servir de nous pour vous aider comprendre la pense de
lAptre, comme il sest servi de lAptre pour nous rvler la pense de
Christ !
1
Introduction
Lptre aux phsiens embrasse, dans sa brivet, tout le champ de
la religion chrtienne. Elle en expose tour tour la doctrine et la morale,
avec tant de concision et de plnitude tout ensemble, qu peine pourrait-
on nommer quelque grande vrit ou quelque devoir essentiel qui ny ait
sa place marque ; outre qutant partage en deux parties gales, dont
lune est rserve la doctrine et lautre la morale, elle procde avec un
ordre et une mthode quon ne retrouve nulle part ailleurs, si ce nest dans
les grandes ptres aux Romains et aux Hbreux, qui sont moins des lettres
que des traits. On en peut dire autant de notre ptre ; et il y a lieu de pen-
ser, avec les interprtes les plus clairs, que, bien quadresse la seule
glise dphse, elle a t destine et communique par Tychique, qui en
fut le porteur, aux glises les plus considrables de cette partie de lAsie
Mineure dont phse tait la ville principale. Cette remarque expliquerait
comment lAptre soccupe moins ici des besoins, particuliers dune glise
dtermine que de lexposition gnrale de la vrit divine, et pourquoi
lon cherche peu prs 1 en vain dans cette ptre ces traits spciaux, ces
allusions individuelles, ces salutations personnelles que nous prsentent
la plupart des ptres de saint Paul, et que lon devait sattendre retrou-
ver dans une lettre adresse une glise aussi connue et aussi aime de
1. Nous disons peu prs, parce quil y a quelques endroits de notre ptre qui font ex-ception cette remarque, tels que Ephsiens 1.15-16, et 6.21. Ce dernier verset nous donne entendre que la prsence de Tychique devait suppler aux dtails qui manquaient dansles communications crites de lAptre.
2
lui que ltait celle dphse.
Daprs ce que nous venons de dire, nous pouvons nous dispenser de
rechercher curieusement tout ce que lcriture ou la tradition nous ap-
prennent sur lglise dphse. Ces donnes, souvent prcieuses pour lin-
telligence des ptres, le seraient moins pour la ntre, puisquelle est si d-
pourvue dapplications spciales. Rappelons seulement que saint Paul vi-
sita phse une premire fois, et y jeta vraisemblablement les fondements
dune glise, lorsquil tait en chemin pour retourner Jrusalem, aprs
son premier sjour Corinthe (Actes 18.19-20) ; quil y retourna plus tard,
et y sjourna cette fois deux ans et trois mois, durant lesquels il rpandit
lvangile dans toute lAsie Mineure (Actes 19.10) ; que les fabricants de
temples de Diane, voyant leur industrie en pril par les progrs de lvan-
gile, excitrent contre Paul et ses compagnons une meute populaire, qui
pensa coter la vie notre Aptre ; que cest dphse quil crivit, vers la
mme poque, sa premire ptre aux Corinthiens (1Corinthiens 16.8-9) ;
que cest dphse quil fit venir Milet les pasteurs auxquels il adressa
cet admirable discours et quil prmunit si solennellement contre les mau-
vaises doctrines qui devaient se glisser au milieu deux aprs son dpart
(Actes 20.18 et suivants) ; enfin que cest lglise dphse que saint
Jean crivit lune des sept ptres de lApocalypse, dans un temps o cette
glise avait commenc dprouver la vrit de la prdiction de saint Paul
et avait rsist fidlement lhrsie naissante (Apocalypse 2.1-7).
En rapprochant avec soin les temps et les vnements, tels quils sont
indiqus dans les Actes et dans les ptres, on reconnat que lptre aux
Ephsiens a t crite de Rome durant le premier sjour de saint Paul dans
cette ville, qui nous est rapport dans le dernier chapitre des Actes 2 ; et
cette supposition est confirme et change presque en certitude par la tra-
dition constante de lantiquit. De l les allusions ritres de lAptre
son tat de captivit (3.1 ; 6.1 ; 6.19-20). Tychique, qui porta cette lettre
2. Vers lan 62.
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phse (6.21), fut charg en mme temps de quelques autres lettres de
saint Paul, et en particulier de son ptre aux Colossiens. Cette dernire
circonstance est importante connatre pour lexplication de notre ptre.
Car ces deux ptres, crites la mme poque, et des glises voisines
lune de lautre, offrent entre elles une ressemblance frappante, tant pour
les penses que pour lordre dans lequel elles sont prsentes. On peut
considrer lptre aux Colossiens comme une sorte dextrait de lptre
aux phsiens, mais un extrait modifi et adapt aux besoins spirituels de
la petite communaut de Colosses. Il nous arrivera donc plus dune fois de
citer lptre aux Colossiens et de nous en servir pour lclaircissement de
la ntre ; bien que linterprtation de lptre aux Colossiens ait encore plus
de lumire emprunter lptre aux phsiens, qui traite la plupart des
matires avec plus dtendue. Il est intressant de voir comment elles re-
oivent lune de lautre le mme genre de secours que se prtent entre eux
les quatre vangiles, se compltant et sexpliquant mutuellement, tantt
par leurs rapports et tantt par leurs diffrences mmes.
Remarquons encore que saint Paul sadresse surtout dans notre ptre
aux chrtiens sortis du paganisme. Il insiste singulirement sur la faveur
que Dieu leur a faite en les choisissant du sein de la corruption universelle
pour les associer son peuple lu et pour runir en Jsus-Christ les paens
convertis et les juifs fidles. Ce dessein gnral, bien compris, jette beau-
coup de jour sur les diverses parties de notre ptre. Cela dit, abordons, au
nom du Seigneur, le saint livre que nous nous proposons dtudier. Voici
quelle sera, dans cette tude, notre rgle fondamentale : chercher, avec tous
les secours que Dieu place notre porte, la pense de lauteur sacr, qui
est pour nous celle de Dieu mme ; et puis, cette pense trouve, la recevoir
avec la simplicit dun enfant, et lexposer nos auditeurs avec la fidlit
tremblante dun interprte du Saint-Esprit. Libert dans linvestigation
du sens des critures, soumission ce sens une fois dcouvert, voil la
base, non seulement de toute mditation salutaire des critures, mais en-
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core de toute exgse solide et de toute thologie digne de son nom.
coutons sur ce sujet lun des plus savants thologiens contemporains
de lAllemagne, Harless, dans la prface de son Commentaire sur lptre
aux phsiens : Lglise protestante, dont je me flicite dtre serviteur
et docteur avec une entire et libre conviction, a fix depuis trois sicles
les principes daprs lesquels elle interprte la sainte criture. Selon elle,
lcriture ne peut tre explique que par lcriture elle-mme ; cest d-
couvrir le sens simple, clair et naturel du texte sacr que je me suis ap-
pliqu partout. Sil mtait arriv parfois de dominer la Parole, au lieu de
me laisser enseigner par elle, ce serait l une infraction individuelle et in-
volontaire, au principe de mon glise, qui veut, avec lAptre, que toute
autorit propre soit abattue, et qui ne connat sur la terre ni aucune autorit
suprieure la Parole de Dieu, ni aucune sagesse capable de dominer la
sagesse divine, ni aucune autre vertu dinterprtation que cette humble fi-
dlit envers la rvlation de Dieu, qui sassied pour couter aux pieds du
Matre et qui invite les hommes pntrer dans la profondeur des saints
mystres. On reconnat ce beau langage un disciple de ce grand rfor-
mateur qui a dit : Nous voulons demeurer jusquau bout coliers dans la
sainte criture ; car nous ne sommes pas capables den sonder fond un
seul mot ; nous nen obtenons que les prmices (Luther). A la distance qui
nous spare de ces serviteurs minents du Seigneur, le mme esprit nous
anime et nous prions Dieu de ne pas permettre que nous vous donnions ja-
mais notre pense au lieu de la sienne. On nallume pas un flambeau (dit
encore le thologien que no