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Néo-poussinisme ou néo-classicisme
Un style qui s’inspire des œuvres classique de Poussin et remet (ENCORE) au goût du jour l’antiquité.
Nicolas POUSSIN, La Fuite en Égypte, 1657, musée des beaux-arts de Lyon.
L’inspiration de l’Antiquité s’impose à nouveau!
Jean-Baptiste Régnault, Le Jugement de Pâris (1820), Stuttgart, Staatsgalerie Un peintre français néo-classique influencé par Poussin
Fançois Boucher, Nu sur un sofa ou Odalisque blonde, 1753
Le courant réagit contre la fantaisie du style rococo et le remplace peu à peu en Italie comme en France à partir des années 1750. Il est lié à la fin de la monarchie absolue en France dont les goûts sont évacués par la RF et au républicanisme italien.
Le courant néoclassique nait à l’époque des Lumières dans les arts (peintures, littérature, architecture) dans les années 1750 et se développe sous la révolution et l’Empire jusqu’en 1830. C’est un art qui reprend la rigueur classique (de l’architecture de Versailles par exemple) mais s’adapte au contexte historique pour se mettre au service du pouvoir.
« Portrait d’Antoine Lavoisier et sa femme » de Jacques-Louis David, 1788, 2,6m*1,95m, NY, Metropolitan Museum
Deux Allemands, l’archéologue historien de l’art Johann Joachim Winckelmann et son émule, le peintre Anton Raphaël Mengs, allient le « beau idéal » au contenu vertueux gréco- romain pour réformer la peinture dans un contexte révolutionnaire en Europe et aux Amériques.
A. R. MENGS, Le Jugement de Pâris (v. 1757)
Au début du xix‘ siècle, l’esthéticien Quatremère de Quincy parachève les règles de l’art néoclassique.
Antoine Chrysostome Quatremère, dit Quatremère de Quincy, né en 1755 et mort en 1849, est un architecte, archéologue, philosophe, critique d'art et homme politique français.
JL DAVID, Marat assassiné(1793), Musées royaux des beaux-arts de Belgique
Un art officiel et un art de propagande
Une pierre tombale suggérée : l’hommage d’un ami.
Lettre de Charlotte CORDAY
Dominique Ingres, Jupiter Thetis de Jean Auguste, huile sur toile 1811
Les artistes néo-classiques se font les spécialistes des sujets nobles (allégories, mythologie et Antiquité classique). Les thèmes, utilisés par allusions, glorifient la monarchie, puis les vertus patriotiques de la Révolution. Le dessin est premier, et la couleur se soumet au dessin.
JL DAVID, Le Serment des Horaces (1784-1785), musée du Louvre.
Les artistes néo-classiques renouvellent les thèmes de l’histoire romaine grâce à de rigoureuses études archéologiques et illustrent “notamment l’épopée homérique, les récits de Tite-Live et les poèmes de Pétrarque.
La composition est large et simple. La scène se situe dans la cour intérieure d’une demeure de patriciens romains. Du fait de l’arrière-plan obscur, toute l’attention du spectateur est attirée sur le premier plan. L’espace est clos et il se trouve parallèle au plan du tableau. Les personnages sont représentés en grandeur nature.
Arrière plan obscur 1ier plan clair
On décompte 9 personnages, disposés de manière précise, en frise au 1er plan.
Rigueur / Froideur
On voit apparaitre un éclairage latéral et plutôt intense. Ceci étant dû au contraste réalisé avec le fond de la composition qui est quasiment noir. On peut voir que le père fait face à cette lumière qui provient de la gauche du tableau.
Christoffer Wilhelm Eckersberg Femme à sa
toilette, 1841, huile sur
toile, 33,5 × 26 cm,
Collection Hirschsprung,
Copenhague
Connaissance de l’anatomie et influence de la statue gréco-romaine
JD INGRES, Le Bain turc (1862), huile sur toile, 108 × 110 cm, Paris, musée du
Louvre.
INGRES, La Grande Odalisque (1814), huile sur toile, 91 × 162 cm, Paris, musée du Louvre.
JL DAVID, Autoportrait (1794) — Musée du Louvre, Paris, France
JL DAVID, Académie dite Patrocle (1780), Cherbourg, musée Thomas Henry.
Connaissance de l’anatomie et influence de la statue gréco-romaine
Jean-Baptiste Régnault , Les Trois Grâces (1797-1798), Paris, musée du Louvre
Les figures au modelé sculptural sont d’abord dessinées nues sur un réseau linéaire (mise au carreau). Esquisse de David au carreau.
JL DAVID, Les Sabines (1799, Paris, musée du Louvre).
Lors de l’élaboration de la peinture, effectuée par étapes successives, certains personnages sont parés de drapés majestueux tandis que d’autres conservent la nudité héroïque.
L'Odalisque à l'esclave (1842), huile sur toile, 72 × 100 cm, Cambridge, Fogg Art Museum.
JL DAVID, Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard(1800) château de Malmaison.
Une peinture au service des puissants
MENGS, Portrait de Charles III d'Espagne, (1761), huile sur toile, 154 × 110 cm, Musée du Prado, Madrid Portrait de Charles IV d'Espagne
Allemagne : Bien qu’initiateur du mouvement, Anton Raphaël Mengs (1728-1779) n’est pas l’artiste le plus représentatif.
Andréa Appiani , Napoléon roi d'Italie, 1816 Le général Desaix, huile, 1801-1802
Italie : Le Milanais Andréa Appiani (1754-1817) subit l’influence de David.
Le Sacre de Napoléon (titre complet Sacre de l'empereur Napoléon Ier et couronnement de l'impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804) est un tableau peint entre 1806 et 1807 par Jacques-Louis David, peintre officiel de Napoléon Ier, qui représente une des cérémonies du couronnement.
Christoffer Wilhelm Eckersberg , Le navire de guerre russe Asow et une frégate à l'ancre dans la rade d'Elseneur, 1828, huile sur toile, 63 × 51 cm, Statens Museum for Kunst, Copenhague
Christoffer Wilhelm Eckersberg Vue à travers trois des arches du nord-ouest du troisième étage du Colisée de Rome, 1815, huile sur toile, 32 x 49.5, Statens Museum
for Kunst, Copenhague
Christoffer Wilhelm Eckersberg Les Ases autour du corps de Baldr ou La mort de Baldr, 1817, Académie royale des beaux-arts du Danemark, Copenhague
Vénus accordant, à Pâris, Hélène pour épouse par Gavin Hamilton (1782-84)
Jean-François Pierre Peyron Cimon se dévouant à la prison pour en retirer et faire inhumer le corps de son père (1782), Paris, musée du Louvre
JL DAVID, Dessin pour le Serment du jeu de paume (1791), musée national du château de Versailles et de Trianon
Jean-Baptiste Régnault , La Liberté ou la Mort (1795), Kunsthalle de Hambourg Jean-Baptiste Régnault , L'Éducation d'Achille (1782), Paris, musée du Louvre
Pierre-Narcisse Guérin, Henri de la Rochejaquelin (1817), musée d'art et d'histoire de Cholet
Pierre-Narcisse Guérin, Morphée et Iris (1811), Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage.
La Rotunda Santa Marija de Mosta, à Malte, a été construite à partir de 1833.
En architecture le néo-classicisme s'exprime dans une diversité de style…
L'ouvrage du théoricien Marc-Antoine Laugier Essai sur
l'architecture de 1753, a une grande influence sur les architectes
du XVIIIe siècle. Basé sur les principes de Vitruve, il propose
comme base de toute architecture la « cabane primitive », une
construction reposant sur des poutres et des troncs qui forment la
construction fondamentale
Robert Adam, Kedleston Hall 1760-1770
… allant du palladianisme inspiré de la Renaissance elle-même se basant sur les principes de Vitruve, qui apparait en Angleterre et influence l'architecture américaine…
Style Empire, Percier et Fontaine, l'arc de Triomphe du Carrousel, Paris, 1806-1808.
….jusqu'au style Empire qui marque une normalisation vers l'austérité et la monumentalité de l'architecture impériale romaine ….
Lincoln Memorial, États-Unis (Henry Bacon) 1915-1921
L’architecture néo-classique est un courant architectural procédant du néo-classicisme de la seconde moitié du XVIIIe siècle et du XIXe siècle jusqu’au XXème. Succédant au classicisme, à l’architecture baroque et rococo, l'architecture néo-classique utilise les éléments gréco-romains et se met au service du politique. La découverte et les fouilles de sites de Pompéi et Herculanum remirent au goût du jour les formes antiques.
colonnes, fronton proportions harmonieuses, portique
Monticello, États-Unis (propriété de Thomas Jefferson qu’il dessina mi XIX dans un esprit palladien évident (équilibre, raison, ruralité).
Le néo-classicisme eut un succès important aux États-Unis sous l’impulsion de Thomas
Jefferson. En architecture il donna lieu à une interprétation spécifiquement américaine,
appelée « Style fédéral », caractérisée par une ornementation classique et des
surfaces douces et arrondies, ainsi que par l'utilisation de fenêtres elliptiques. Ses
travaux restent marqués par l'idéologie de la République et de la démocratie dont le
modèle reste Athènes. La référence à l'Antiquité classique reste une orientation
commune aux bâtiments officiels (capitoles, courts de justice) des États-Unis jusqu'au
XX et aux musées. On peut rattacher ce goût à l'influence qu'exerça l'école des
beaux-arts de Paris sur l'architecture américaine.
Renouveau grec, William Wilkins, The Grange, Northington, 1804.
Fronton
Portique et colonnes
…. en passant par la prééminence du style grec en Allemagne et en Angleterre.
Antonio Canova, Hercule et Lichas (1795-1815), Rome, galerie nationale d'art moderne et contemporain.
La sculpture néo-classique s'inspire de la statuaire
antique, grecque et romaine
Christ, 1821-1824, statue, église Notre-Dame de Copenhague du Danois Bertel Thorvaldsen, rival de Canova.
Johann Gottfried Schadow (1764-1850) est un peintre, dessinateur et sculpteur prussien et l'un des sculpteurs les plus marquants du néoclassicisme allemand. Ses chefs-d'œuvre sont le Tombeau du comte von der Mark (1790) et le Quadrige de la Porte de Brandebourg (1794). Il est le fondateur de l'école de sculpture de Berlin. Il eut notamment pour élèves Friedrich Tieck et Christian Daniel Rauch.
Quadrige de la porte de brandebourg, Berlin, 1794 par Johann Gottfried Schadow
Antoine Denis CHAUDET, Œdipe enfant rappelé à la vie par le berger Phorbas qui l'a détaché de l'arbre (1801), musée du Louvre, Paris.
Antoine-Denis Chaudet, né le 3 mars 1763 à Paris et mort dans la même ville le 18 avril 1810, est un sculpteur et peintre néo-classique français.
Conclusion : L’art néoclassique
La peinture française connait de profonds bouleversements au moment de la révolution, où la « superficialité », de la monarchie est remise en cause, et qu’une nouvelle peinture d’histoire née sous le pinceau de David, c’est un retour a l’idéal classique et aussi a un certain académisme.
