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Nomenclature anatomique utile en chirurgie orale et maxillo-faciale Current Nomina Anatomica for oral and maxillofacial surgery O. Trost a, *, H. Hardy a , J.-M. Pe ´ron a , P. Trouilloud b a Service de chirurgie maxillo-faciale et stomatologie, Fe ´de ´ration pluridisciplinaire de chirurgie cance ´rologique et re ´paratrice cervico-maxillo-faciale, CHU-ho ˆpitaux de Rouen, ho ˆpital Charles-Nicolle, 1, rue de Germont, 76031 Rouen, France b Laboratoire d’anatomie, UFR de me ´decine, 7, boulevard Jeanne-d’Arc, 21000 Dijon, France Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com Introduction La de ´signation des structures anatomiques exige une rigueur absolue, aussi bien dans les publications scientifiques qu’en enseignement, notamment lorsqu’il y a matie `re a ` concours comme les e ´preuves classantes nationales (ECN) donnant acce `s au troisie `me cycle des e ´tudes me ´dicales en France. Par convention, la nomenclature anatomique internationale (Nomina Anatomica) utilise le latin [1]. En France, les anato- mistes ont fonde ´ en 1971 une commission de francisation de la nomenclature qui a abouti a ` une terminologie francise ´e, publie ´e dans le quatrie `me tome de l’Atlas d’anatomie humaine de Sobotta en 1977 [2], actualise ´e par Delmas en 2006 [3], et utilise ´e dans tous les ouvrages d’anatomie fran- cophone moderne. Or cette terminologie peine a `e ˆtre adopte ´e par les cliniciens franc ¸ais, dont les chirurgiens oraux et maxi- llo-faciaux. Le but de cet article e ´tait de rappeler les principes de la « nouvelle » nomenclature et le vocabulaire anatomique utile en chirurgie orale et maxillo-faciale, surtout lorsque les Summary Using the international organonymy is mandatory as well for daily clinical practice as for research and teaching our students. The international organonymy, Nomina Anatomica, is in Latin. A rather unsuccessful attempt at using a French version of the international organonymy in clinical practice has been made in France. Eponyms have been systematically contraindicated; the definitions of general anatomy are applied, as well as a systematic Gallicization of the Latin terminology. Despite a stringent observance of these rules, some terms remain inappropriate because they are misleading or inac- curate. Furthermore, using this language used worldwide remains uneasy in daily clinical practice. We had for objective to focus on the main anatomical terms used routinely in oral and maxillofacial surgery, and to justify their use in clinical practice, research, and education. ß 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. Keywords: Anatomy, Maxillofacial surgery, Oral surgery Re ´sume ´ La de ´signation des structures anatomiques exige une rigueur abso- lue, aussi bien en pratique clinique quotidienne qu’en recherche et en enseignement. La nomenclature anatomique internationale utilise le latin. En France, une nomenclature anatomique francise ´ e peine a ` e ˆtre adopte ´e en pratique clinique. Les principes de cette nomen- clature sont la suppression syste ´ matique des noms propres, le respect des de ´finitions de l’anatomie ge ´ne ´rale et la francisation des termes latins. Malgre ´ une grande rigueur, quelques termes restent inappro- prie ´s, car ils induisent des confusions ou des impre ´cisions. De plus, ce langage d’utilisation internationale est moins aise ´a ` manier au quotidien par les cliniciens. Le but de cet article e ´ tait de rappeler le vocabulaire anatomique utile en chirurgie orale et maxillo-faciale, et de justifier son emploi en clinique, en recherche et en pe ´dagogie. ß 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits re ´serve ´s. Mots cle ´s : Anatomie, Chirurgie maxillo-faciale, Chirurgie orale * Auteur correspondant. e-mail : [email protected] (O. Trost). Rec ¸u le : 16 juin 2014 Accepte ´ le : 12 septembre 2014 Mise au point REVSTO-154; No of Pages 6 1 http://dx.doi.org/10.1016/j.revsto.2014.09.002 Rev Stomatol Chir Maxillofac Chir Orale 2014;xxx:1-6 2213-6533/ß 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits re ´serve ´s.

Nomenclature anatomique utile en chirurgie orale et maxillo-faciale

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Nomenclature anatomique utile en chirurgieorale et maxillo-faciale

Current Nomina Anatomica for oral and maxillofacial surgery

O. Trosta,*, H. Hardya, J.-M. Perona, P. Trouilloudb

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Recu le :16 juin 2014Accepte le :12 septembre 2014

Disponible en ligne sur��

a Service de chirurgie maxillo-faciale et stomatologie, Federation pluridisciplinaire de chirurgiecancerologique et reparatrice cervico-maxillo-faciale, CHU-hopitaux de Rouen, hopitalCharles-Nicolle, 1, rue de Germont, 76031 Rouen, Franceb Laboratoire d’anatomie, UFR de medecine, 7, boulevard Jeanne-d’Arc, 21000 Dijon, France

ScienceDirectwww.sciencedirect.com

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SummaryUsing the international organonymy is mandatory as well for daily

clinical practice as for research and teaching our students. The

international organonymy, Nomina Anatomica, is in Latin. A rather

unsuccessful attempt at using a French version of the international

organonymy in clinical practice has been made in France. Eponyms

have been systematically contraindicated; the definitions of general

anatomy are applied, as well as a systematic Gallicization of the Latin

terminology. Despite a stringent observance of these rules, some

terms remain inappropriate because they are misleading or inac-

curate. Furthermore, using this language used worldwide remains

uneasy in daily clinical practice. We had for objective to focus on the

main anatomical terms used routinely in oral and maxillofacial

surgery, and to justify their use in clinical practice, research, and

education.

� 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Anatomy, Maxillofacial surgery, Oral surgery

ResumeLa designation des structures anatomiques exige une rigueur abso-

lue, aussi bien en pratique clinique quotidienne qu’en recherche et

en enseignement. La nomenclature anatomique internationale utilise

le latin. En France, une nomenclature anatomique francisee peine a

etre adoptee en pratique clinique. Les principes de cette nomen-

clature sont la suppression systematique des noms propres, le respect

des definitions de l’anatomie generale et la francisation des termes

latins. Malgre une grande rigueur, quelques termes restent inappro-

pries, car ils induisent des confusions ou des imprecisions. De plus,

ce langage d’utilisation internationale est moins aise a manier au

quotidien par les cliniciens. Le but de cet article etait de rappeler le

vocabulaire anatomique utile en chirurgie orale et maxillo-faciale, et

de justifier son emploi en clinique, en recherche et en pedagogie.

� 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

Mots cles : Anatomie, Chirurgie maxillo-faciale, Chirurgie orale

Introduction

La designation des structures anatomiques exige une rigueurabsolue, aussi bien dans les publications scientifiques qu’enenseignement, notamment lorsqu’il y a matiere a concourscomme les epreuves classantes nationales (ECN) donnantacces au troisieme cycle des etudes medicales en France.Par convention, la nomenclature anatomique internationale

* Auteur correspondant.e-mail : [email protected] (O. Trost).

http://dx.doi.org/10.1016/j.revsto.2014.09.002 Rev Stomatol Chir Maxillofac Chir Orale 2014;xxx2213-6533/� 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

(Nomina Anatomica) utilise le latin [1]. En France, les anato-mistes ont fonde en 1971 une commission de francisation de lanomenclature qui a abouti a une terminologie francisee,publiee dans le quatrieme tome de l’Atlas d’anatomiehumaine de Sobotta en 1977 [2], actualisee par Delmas en2006 [3], et utilisee dans tous les ouvrages d’anatomie fran-cophone moderne. Or cette terminologie peine a etre adopteepar les cliniciens francais, dont les chirurgiens oraux et maxi-llo-faciaux. Le but de cet article etait de rappeler les principesde la « nouvelle » nomenclature et le vocabulaire anatomiqueutile en chirurgie orale et maxillo-faciale, surtout lorsque les

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terminologies internationale et francaise traditionnelle diffe-rent significativement, et de convaincre de la necessite etdes avantages a l’utiliser en clinique, en recherche et enpedagogie.

Suppression systematique des nomspropres

Dans une demarche d’harmonisation du langage anatomiqueet medical, les noms propres, qui pouvaient varier selon lespays, ont ete systematiquement supprimes. Ainsi, il est inap-proprie de designer le conduit excreteur de la glande parotidepar « canal de Stenon », mais par « conduit parotidien ».De meme, le conduit excreteur de la glande submandibulairene doit plus etre nomme « canal de Wharton », mais « conduitsubmandibulaire ».

Respect des definitions d’anatomiegenerale

Chaque terme de la nomenclature anatomique se rapporteprecisement a un organe ou a un tissu. Or beaucoup deconfusions ou d’abus de langage sont observes dans le dis-cours medical et scientifique. Il convient d’en souligner lesprincipaux, de facon non exhaustive.

Apophyse et processusLe terme « apophyse » a ete abandonne pour celui de« processus » pour designer un relief osseux sur lequel s’insereun muscle ou presentant une surface articulaire. Ainsi, onparlera de « processus frontal du maxillaire », de « processuszygomatique de l’os temporal ». . . Les saillies osseuses desmachoires portant les alveoles dentaires sont designees par leterme de « processus alveolaire ».

Canal et conduitCes deux mots sont souvent utilises indifferemment alorsqu’ils se rapportent a des structures tres differentes. Un canaldesigne une structure osseuse ou osteo-fibreuse livrant pas-sage a un organe (canal carpien, canal pterygoıdien, canalvertebral. . .). Un conduit est une structure drainant les secre-tions d’une glande exocrine vers une cavite (conduit cystiquepour la vesicule biliaire, conduit parotidien, conduit sub-mandibulaire. . .). Ainsi, on parlera de canal (osseux) lacrymo-nasal au sein duquel se place le conduit (muqueux)lacrymonasal acheminant les larmes vers la cavite nasale.

Fascia et aponevroseCes deux termes sont tres souvent utilises indifferemmentpar abus de langage, alors que la nomenclature leur attribuedes significations precises. Une aponevrose designe unelame fibreuse sur laquelle s’insere un muscle (elle a donc la

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signification fonctionnelle d’un tendon, comme l’aponevrosemasseterique au sein du muscle masseter). Un fascia corres-pond a une gaine fibreuse perimusculaire ou delimitant uneloge musculaire (fascia masseterique, fascia cervical. . .). Enclinique, on designera par « lambeau de fascia temporal » lelambeau de tissu fibreux pedicule sur les vaisseaux tempo-raux superficiels (et non pas lambeau d’aponevrose temporalecomme on peut parfois le lire).

Ganglion et lymphonœud

Le terme de « ganglion » est reserve a la neuroanatomie. Ildesigne une dilatation d’un nerf peripherique contenant descorps cellulaires de neurones (ganglion trigeminal, gangliongenicule, ganglion spinal. . .) ou une masse de tissu nerveux,relais des nerfs vegetatifs (ganglions sympathiques et para-sympathiques). Les relais des voies lymphatiques sont desi-gnes par « lymphonœud » ou « nœud lymphatique ».

Termes relatifs a l’orientation des structuresUtilises comme adjectifs qualificatifs, ou comme prefixes, cestermes different de la nomenclature traditionnelle. Parmiceux qui sont employes le plus souvent, on citera :� medial, situe vers le plan median (ex. : muscle pterygoıdienmedial), different d’interne, oriente vers l’interieur d’unestructure (ex. : veine jugulaire interne) ;� lateral, eloigne du plan median (ex. : muscle pterygoıdienlateral), different d’externe, oriente vers la peripherie d’unestructure (ex. : veine jugulaire externe) ;� supra-, situe au-dessus (ex. : supraorbitaire), a utiliser aulieu du prefixe sus- ;� infra-, ou sub- (ex. : infraorbitaire, submandibulaire), autiliser au lieu de sous-.

Trou, foramen et ostiumLa nomenclature anatomique internationale propose le termede « foramen » pour designer un orifice dans un os ou unorgane (foramen rond, foramen ovale, foramen jugulaire. . .).Ce mot doit etre utilise a la place du mot « trou » de lanomenclature traditionnelle. Le point d’abouchement d’unconduit sera appele « ostium » (ostium du conduit subman-dibulaire au sommet de la caroncule sublinguale par exem-ple).

Application aux termes courants utilisesen chirurgie maxillo-faciale et orale

Nous proposons un index alphabetique des termes courantspour lesquels des differences importantes entre les deuxterminologies sont observees (Tableau I). La constitution decet index s’est appuyee sur le texte de l’ouvrage « Anatomie :tete, cou, nerfs craniens et organes des sens » [4], le tome IV de

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Nomenclature anatomique utile en chirurgie orale et maxillo-faciale

Tableau IIndex alphabetique des termes courants pour lesquels des differences importantes entre les terminologies internationale et francaisetraditionnelle sont observees. La terminologie anglaise est celle de l’edition de reference du Gray’s Anatomy de Susan Standring [5].Nomenclature anatomique internationalefrancisee

Nomenclature francaisetraditionnelle

Nomenclatureanglo-saxonne

Anse cervicale (ansa cervicalis) Branche descendante dunerf grand hypoglosse

Ansa cervicalis

Artere maxillaire (arteria maxillaris) Artere maxillaire interne Maxillary arteryAuricule (auricula) Pavillon de l’oreille AuricleBranche de la mandibule

(ramus mandibulae)Branche montante de lamandibule

Ramus

Bulbe de l’œil (bulbus oculi) Globe oculaire EyeballCalvaria (calvaria) Voute cranienne CalvariaCanal facial (canalis facialis) Canal de Fallope Facial canalCaroncule sublinguale

(caroncula sublingualis)Papille de l’orifice du canalde Wharton

Sublingual caruncle

Cavite orale (cavum orale) Cavite buccale Oral cavityCavum tympanique (cavum tympani) Caisse du tympan Tympanic cavityConduit parotidien (ductus parotideus) Canal parotidien, canal de

StenonParotid duct

Conduit submandibulaire(ductus submandibularis)

Canal de Wharton Submandibular duct

Corps adipeux de la joue(corpus adiposum buccae)

Boule de Bichat Bichat’s fat pad

Disque articulaire (discus articularis) Menisque de l’ATM Articular discEpine mentonniere (spina mentalis) Apophyse geni (superieure,

inferieure)Mental spines

Fornix conjonctival superieur, inferieur(fornix conjunctivae superior, inferior)

Cul-de-sac conjonctivalsuperieur, inferieur

Superior, inferiorconjunctival fornix

Fosse mandibulaire (fossa mandibularis) Cavite glenoıde de l’ostemporal (ATM)

Mandibular fossa

Fosse tonsillaire (fossa tonsillaris) Fosse amygdalienne Tonsilar fossaGaine du bulbe de l’œil (vagina bulbi) Capsule de Tenon Bulbar sheathGanglion trigeminal (ganglion trigeminale) Ganglion de Gasser Trigeminal ganglionGlande submandibulaire

(glandula submandibularis)Glande sous-maxillaire Submandibular gland

Incisure mandibulaire (incisura mandibulae) Echancrure sigmoıde de lamandibule

Mandibular notch

Incus (incus) Enclume (oreille moyenne) IncusLabyrinthe ethmoıdal (labyrinthus ethmoidalis) Masse laterale de l’ethmoıde Ethmoidal labyrinthLame pretracheale du fascia cervical

(lamina pretrachealis fasciae cervicis)Fascia cervical moyen Pretracheal fascia

Lame prevertebrale du fascia cervical(lamina prevertebralis fasciae cervicis)

Fascia cervical profond Prevertebral fascia

Lame superficielle du fascia cervical(lamina superficialis fasciae cervicis)

Fascia cervical superficiel Superficial cervical fascia

Ligament palpebral lateral(ligamentum palpebrale lateralis)

Ligament canthal externe Lateral palpebral ligament

Ligament palpebral medial(ligamentum palpebrale medialis)

Ligament canthal interne Medial palpebral ligament

Lingula mandibulaire (lingula mandibulae) Epine de Spix LingulaMalleus (malleus) Marteau (oreille moyenne) MalleusMeat acoustique externe

(meatus acusticus externus)Conduit auditif externe External acoustic meatus

Muscle abaisseur de la cloison nasale(musculus depressor septi)

Muscle myrtiforme Depressor septi nasi muscle

Muscle elevateur de la paupiere superieure(musculus levator palpebrae sup)

Muscle releveur de la paupieresuperieure

Levator palpebraesuperioris muscle

Muscle platysma (musculus platysma) Muscle peaucier du cou Platysma muscleMuscle tarsal superieur, inferieur

(musculus tarsalis superior, inferior)Muscle de Muller Superior, inferior tarsal muscle

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Tableau I (Suite )

Nomenclature anatomique internationalefrancisee

Nomenclature francaisetraditionnelle

Nomenclatureanglo-saxonne

Nerf abducens (nervus abducens, VI) Nerf moteur oculaire externe Abducens nerveNerf accessoire (nervus accessorius, XI) Nerf spinal Accessory nerveNerf alveolaire inferieur (nervus alveolaris inferior) Nerf dentaire inferieur Inferior alveolar nerveNerf grand occipital (nervus occipitalis major) Nerf d’Arnold Greater occipital nerveNerf hypoglosse (nervus hypoglossus, XII) Nerf grand hypoglosse Hypoglossal nerveNerf oculomoteur (nervus oculomotorius, III) Nerf moteur oculaire commun Oculomotor nerveNerf trochleaire (nervus trochlearis, IV) Nerf pathetique Trochlear nerveNerf vague (nervus vagus, X) Nerf pneumogastrique Vagus nerveNerf vestibulocochleaire

(nervus vestibulocochlearis, VIII)Nerf stato-acoustique Vestibulocochlear nerve

Os lacrymal (os lacrimale) Unguis Lacrimal boneOs nasal (os nasale) Os propre du nez Nasal boneOs zygomatique (os zygomaticum) Os malaire Zygomatic bonePartie petreuse de l’os temporal

(pars petrosa)Rocher Petrous part of temporal

bonePartie squameuse de l’os temporal

(pars squamosa)Ecaille temporale Squamous part of

temporal bonePli vocal (plica vocalis) Corde vocale Vocal fold (true cord)Pore acoustique externe

(porus acusticus externus)Orifice du conduit auditif ex-terne

External acoustic porus

Protuberance mentonniere(protuberantia mentalis)

Region symphysaire (de la man-dibule)

Mental protuberance

Racine de la langue (radix linguae) Base de la langue Root of tongueRameau externe (nerf accessoire, XI)

(ramus externus)Branche laterale du nerf spinal External branch of

accessory nerveRecessus epitympanique

(recessus epitympanicus)Attique (oreille moyenne) Epitympanic recess

Recessus piriforme (recessus piriformis) Sinus piriforme Piriform recessSillon terminal (sulcus terminalis) V lingual Sulcus terminalisStapes (stapes) Etrier (oreille moyenne) StapesTonsille linguale (tonsilla lingualis) Amygdale de la langue Lingual tonsilTonsille palatine (tonsilla palatina) Amygdale Palatine tonsilTonsille tubaire (tonsilla tubaria) Vegetations adenoıdes Tubarian tonsilTrompe auditive (tuba auditiva) Trompe d’Eustache Auditory tubeTronc thyro-cervical

(troncus thyrocervicalis)Tronc thyro-cervico-biscapulaire Thyrocervical trunk

Tronc thyro-linguo-facial(troncus thyrolinguofacialis)

Tronc de Farabeuf Common trunk for facial,retromandibular andlingual veins

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l’Atlas d’anatomie humaine de Sobotta [2] et le Dictionnaired’anatomie de Delmas [3]. Cette liste non exhaustive recenseles structures anatomiques dont la designation en cliniquereste actuellement majoritairement fidele a la nomencla-ture francaise traditionnelle. Nous renvoyons le lecteur versSobotta et Delmas pour consulter la totalite de la NominaAnatomica. Pour aider a la redaction d’articles en anglais,nous proposons les termes anglais correspondants utilisesdans l’edition de 2008 de reference du Gray’s Anatomy de S.Standring [5,6].

Discussion

Les reformes successives de la nomenclature anatomique onteu pour objectif d’harmoniser le vocabulaire anatomique et

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medical afin de le rendre accessible au plus grand nombre.C’est la raison pour laquelle les standards actuels internatio-naux en matiere de publication scientifique preconisent l’uti-lisation de la nomenclature anatomique internationale [5]. Ildevrait en etre de meme dans la litterature medicale enlangue francaise [7]. Les auteurs allemands par exempleutilisent systematiquement le latin (souvent non germanise)pour denommer les structures anatomiques. On observe lameme habitude dans la plupart des publications americaines,comme par exemple la revue de chirurgie plastique Plastic andReconstructive Surgery, ou les noms des muscles sont engeneral ecrits en latin (musculus flexor halluci longus, muscu-lus gluteus maximus. . .). Utiliser la terminologie internatio-nale est theoriquement un prealable necessaire pourl’acceptation de manuscrits dans des revues internationales

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Nomenclature anatomique utile en chirurgie orale et maxillo-faciale

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et permet de se faire comprendre hors de nos frontieres. Cettereflexion s’inscrit dans la perspective du passage de la Revuede Stomatologie, de Chirurgie Maxillo-faciale et de ChirurgieOrale en langue anglaise. Mais la question est de savoir quelest l’objectif d’une nomenclature anatomique : etablir unebase de donnees theorique pour la description des structuresanatomiques ou donner des outils aux cliniciens pour obser-ver et soigner le corps humain ?L’adoption d’une terminologie, et en l’occurrence les diffi-cultes a faire adopter en France la nomenclature interna-tionale (meme francisee), illustrent les enjeux du langageanatomique et clinique : developper un langage universel,international, ou bien populariser une terminologie dans lalangue de chaque pays. Si le langage universel touche plusde monde, il induit une inertie d’evolution et une distanceavec ses utilisateurs. Au contraire, un langage national seramanie plus aisement et evoluera plus naturellement, maisla diffusion internationale, necessitant des traductions etdonc des distorsions semantiques, sera moins spontanee.A l’heure d’Internet et de la quasi-immediatete de la diffu-sion des informations a une echelle mondiale, cela estimpensable.Le passage a la nomenclature internationale permetd’harmoniser le langage anatomique, mais aussi de levercertaines inexactitudes. Par exemple, en clinique, commedans la nomenclature traditionnelle, la region mediane dela mandibule est designee par le terme de « symphyse ».C’est un heritage de l’anatomie comparee : en effet,Barone [8] decrit chez certains vertebres deux mandibulesarticulees en avant par une articulation cartilagineuse (unesynchondrose donc, et non une symphyse). La nomenclaturepropose le terme de « region mentonniere » (regio mentalis),ce qui est morphologiquement et embryologiquementplus exact.En revanche, des incoherences subsistent. Par exemple, lerelief mandibulaire situe en arriere de la region mentonniereest designe par « epine mentonniere » (spina mentalis), au lieudes « apophyses geni » de la nomenclature traditionnelle. Orles muscles qui s’y inserent gardent leur denomination tra-ditionnelle (muscles genioglosse et genio-hyoıdien quiauraient du etre renommes « muscle spinoglosse » et « musclespino-hyoıdien »). Il aurait ete plus coherent de nommer lesbases osseuses et les muscles qui s’y inserent avec les memesracines. Un autre exemple se trouve dans la region cervicale,ou le muscle omo-hyoıdien relie l’os hyoıde a la scapula (ex-omoplate). N’aurait-il pas fallu le renommer « muscle scapulo-hyoıdien » ? D’autre part, la nomenclature anatomique inter-nationale latine est parfois fautive dans la mesure ou elleutilise un meme mot pour deux structures differentes, ce qui,theoriquement, est une erreur. Prenons l’exemple du motvestibulum qui designe a la fois le vestibule oral et le vestibulede l’oreille interne. Il y a aussi le mot dens qui designe unedent dans la cavite orale et le processus odontoıde de l’axis(C2), ce qui en clinique est difficile a utiliser : une fracture « de

la dent » peut ainsi designer une fracture de l’odontoıde oud’une dent de la cavite orale en francais. En revanche, enanglais, cette ambiguıte est levee car si le mot tooth designeune dent de la cavite orale, les mots dens ou odontoid processsont reserves a la dent de l’axis.La francisation de la nomenclature internationale latine creede temps en temps des incongruites. L’exemple du termelymphonœud est tres significatif. Le mot nœud est unterme difficile a utiliser en clinique. On peut proposer unautre terme pour franciser le mot nodus tel que nodosite ounodosite lymphatique. Certains termes sont, en effet, diffici-les a manier en pratique clinique quotidienne. Ainsi, dansl’oreille externe, la distinction entre pore (orifice) acoustiqueexterne et meat (conduit) acoustique externe n’est pas evi-dente. De plus, le terme de meat se rapporte ailleurs a unorifice (meat uretral, meats des cavites nasales. . .). Enfin,certaines applications cliniques ne suivent pas les recomman-dations de la nomenclature internationale. Ainsi, par exemple,l’infection gynecologique de la glande vestibulaire majeure(decrite par Bartholin) reste designee en clinique par le termede bartholinite : le terme de « vestibularite », qui deriveraitde la nomenclature internationale, creerait en effet uneconfusion semantique avec une pathologie de l’oreille interne.Quelles que soient les difficultes que cela engendre, la nomen-clature anatomique internationale, base du vocabulaire medi-cal, devrait cependant s’imposer dans notre triple exercice. Enclinique tout d’abord, l’echange des connaissances et le par-tage des experiences au-dela des frontieres est facilite par unlangage commun. En recherche, et pour les publicationsinternationales, l’utilisation de la nomenclature internatio-nale est en principe obligatoire. Enfin, en termes d’enseigne-ment, veiller a nommer les structures de facon uniformepermettra un enseignement homogene sur la forme danstoutes les facultes de medecine, et limitera sans doute lescontestations et les recours lors des examens. En effet, des lasession 2016, l’ECN se fera sous la forme de dossiers pro-gressifs sur lesquels les candidats plancheront en utilisant unsysteme informatise. Or cet outil permet de proposer tresfacilement au jugement des candidats des planches anato-miques ou de l’imagerie. Si des questions d’anatomie sontproposees, il convient alors absolument de respecter lanomenclature pour ne pas induire de confusions ou delitiges dans les reponses. Les recours sont helas de plusen plus frequents et il est des lors primordial de s’attacher arespecter la nomenclature internationale francisee afin dene pas creer d’ambiguıte dans les sujets, et que les questionssoient le plus inattaquables possible, sur la forme commesur le fond.

Conclusion

En clinique, en recherche et en enseignement, l’emploi de lanomenclature anatomique internationale est necessaire pour

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une comprehension du vocabulaire anatomique et medicalpar dela nos frontieres (« un mot, une idee »), mais egalementpour un enseignement homogene et eviter d’eventuellescontroverses pour les examens lors des etudes medicales.Toutefois, cette terminologie officielle n’est pas sans poserde problemes de maniement du fait de la distance qu’unvocabulaire international instaure entre lui et ses utilisateurs,et sans contenir quelques incoherences dues a la complexitede la tache d’uniformisation du vocabulaire anatomique etmedical.

Declaration d’interets

Les auteurs declarent ne pas avoir de conflits d’interets enrelation avec cet article.

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References[1] Trost O, Trouilloud P. Introduction a l’anatomie, 2e ed., Paris:

editions Ellipses; 2013.[2] Sobotta I. Nomenclature anatomique francaise. Atlas d’anato-

mie humaine, tome IV. Paris: editions Maloine; 1977.[3] Delmas V. Dictionnaire d’anatomie. Paris: Masson editeur; 2006.[4] Trost O, Trouilloud P. Anatomie : tete, cou, nerfs craniens et

organes des sens. Paris: editions Ellipses; 2011.[5] Standring S. Gray’s anatomy, anniversary edition, 150 years.

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rattraper le retard en pratique clinique en France. Acad ChirMag 2013;12:6–9.

[8] Barone R. Osteologie. Anatomie comparee des mammiferesdomestiques, Tome I. Paris: editions Vigot; 1986.