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Des luttes d'intérê t général Jeudi 26 juin 2014 - N° 2052 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2052

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Nouvelles N° 2052 du 26 juin 2014

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Des luttes d'intérêt général

Jeudi 26 juin 2014 - N° 2052 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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ACTUALITÉSEN LUTTE

Ils ne sont pas prêts de baisser les bras, leur comba-tivité grandit et ce jour à Bordeaux, ils étaient plus nombreux que jamais et plus déterminés. Exprimant certes leurs exigences avec force mais sachant donner à leur message un contenu lucide et qui s’adresse à tous.

La créativité transpire dans leur mouvement qui porte des solutions concrètes pour faire vivre les arts et la culture, et assurer d’un même élan leur avenir professionnel. Ils sont de très nombreux jeunes remplis de projets et d’envie de faire et de créer. Une richesse potentielle néces-saire à la société et utile oh combien, pour permettre à chacun de partager avec tous cette dimension sensible et pour faire vivre un imaginaire émancipé des tares de la marchandisation généralisée et du tout pour le profit de quelque uns : le Gouvernement ferait bien de les entendre tant qu’il est encore temps !

Jean-Jacques Paris

La déclaration d’amour du Premier ministre à la culture sonne comme un aveu d’échec de la politique culturelle mené par le gouvernement. Ainsi il reconnait que l’accord sur l’assurance chômage imposé par le Medef ne règle en rien le régime des intermittents du spectacle et il annonce le maintien des crédits du spectacle vivant alors qu’ils ont été gravement laminés par la politique d’austérité qu’il persiste à poursuivre. Tout cela sent le désarroi et l’improvisation même si ces quelques reculs sont à mettre au crédit du combat admirable mené par les intermittents. Mais les propositions concrètes du gouvernement ne règlent rien : il persiste à vouloir agréer l’accord et les mesures annoncées et financées par l’Etat sont une sérieuse entorse à la solidarité interprofessionnelle. Les artistes et les techni-ciens du spectacle ne demandent pas l’aumône, ils veulent la reconnaissance par la nation de leur rôle social. Le Pcf et ses élus réitèrent leur volonté que le gouvernement n’agrée pas l’accord et que s’ouvrent de nouvelles négociations qui tiennent comptent des propositions du comité de suivi. M. le premier Ministre cessez d’opposer les français entre eux, ils ont tous des droits qu’il faut respecter.

Alain Hayot, délégué national du PCF à la culture

Rassemblement sur la place des quinconces, plus de 2000 personnes étaient réunies pour une photo symbolique « AVANT/APRÈS» signature des accords UNEDICManifestation à travers les rues de bordeaux, arrêts et prise de parole à L’Opéra de Bordeaux, au cinéma Utopia, au siège de FO, à pôle emploi spectacle et sur le parvis de la SNCF pour rejoindre les cheminots en grève.

Comment le gouvernement pourrait-il agréer un accord sur l’assurance chômage des intermittents qui tourne le dos à ce qui fait l’essence même de la gauche ?C’est pourtant le scénario qui semble se dessiner !Une forte mobilisation se développe autour des artistes et des techniciens, partout s’exprime le désir de ne pas en rester là mais les dogmes du libéralisme semblent avoir trouvé au sein de la politique mise en place par le président Hollande plus qu’une écoute, une vraie stratégie.Pourtant ils sont nombreux, élus, citoyens à dénoncer le sinistre accord ; voudrait-on faire des artistes et techni-ciens un exemple, une monnaie d’échange au regard d’un patronat qui n’a de cesse d’en réclamer toujours plus ? On est en droit de se le demander !Pourtant des propositions alternatives ont été faites depuis longtemps par la coordination des intermittents mais aussi la CGT Culture et reprises par des parlementaires… mais la réponse est cinglante, le ministre donnera son agrément.Le gouvernement a donc choisi l’affrontement, valeur d’exemple envers une catégorie de travailleurs déjà bien souvent précarisés et la mise en cause d’un régime d’assu-rance chômage garantissant les droits sociaux des artistes et des techniciens ! Est-ce le signal d’un désengagement général de l’Etat dans le domaine de la culture ?Est-ce un nouveau gâchis qui se prépare ? Alors que partout s’expriment la colère et l’incompréhension ; pour les élus communistes et républicains qui font des arts et de la culture le fil rouge des politiques publiques, cette situation est grave et la posture du gouvernement est

insupportable. Elle doit évoluer.Très vite, l’Etat doit reprendre sa place pour favoriser un accord respectueux des droits sociaux des intermittents qui sont indissociables de la vie artistique et culturelle de notre pays. Le diagnostic est connu et les solutions existent.Nous appelons le ministre Rebsamen et le gouvernement à mettre les partenaires autour de la table pour sortir de cette situation.Une vraie concertation pour garantir à tous les intermit-tents les moyens d’exercer librement leur métier doit se mettre en place.Les élus communistes et républicains sont aux côtés de tous ceux qui aspirent par leur engagement, leurs actions à remettre en cause cette politique rétrograde, ils militent pour une société solidaire, humaine, engagée pour déve-lopper les droits des salariés et des citoyens.Les élus communistes et républicains rappellent que les intermittents sont avant tout des acteurs de l’émancipa-tion humaine.Le respect dans leurs droits, leur liberté dans leur créa-tion sont la garantie d’une vie culturelle et artistique généreuse dans les territoires et au plus près des citoyens de notre pays.Dans un contexte de crise profonde, il est urgent que l’Etat réaffirme très fortement l’engagement pour une politique culturelle ambitieuse au service de tous.

Communiqué de l’Association des régions de France du 20 juin 2014 :«Face aux inquiétudes légitimes des artistes quant au nouveau régime d’assurance chômage, durci par l’accord interprofessionnel du 22 mars 2014, il devient urgent de relancer le dialogue entre partenaires sociaux.Nous saluons ainsi la nomination par le Premier ministre Manuel Valls, du député Jean-Patrick Gille à la tête d’une mission de propositions sur les annexes 8 et 10. Jean-Patrick Gille a en effet montré toute son expertise sur ce sujet lors de la mission d’information qu’il avait conduite sur les conditions d’emploi dans les métiers artistiques.Afin que cette médiation puisse réussir, nous sommes favorables à la mise en place rapide d’une large concer-tation sur les moyens de lutter contre la précarité dans ces métiers.

Nous soulignons que le régime spécifique des intermit-tents n’est pas un privilège mais une juste compensation à la discontinuité du travail artistique et la multiplicité des employeurs.Cette nouvelle négociation relevant des partenaires sociaux doit en urgence réinterroger notamment la durée de carence (différé d’indemnisation), la date d’anniver-saire pour le calcul des indemnités et le plafonnement salaire-indemnités.Nous savons pouvoir compter sur la mobilisation et la responsabilité des membres du Comité de suivi repré-sentatif (organisations professionnelles et parlementaires) pour trouver une issue favorable et permettre au public de mesurer la vitalité créatrice des artistes sur la route des festivals.»

Le réveil culturel est en marche

ANECR«Aux côtés des artistes, techniciens et des citoyens pour une politique culturelle ambitieuse au service de tous»

PCFValls/Intermittents : le gouvernement ne doit pas agréer pas l’accord

Les Régions solidaires

Solidaire avec les intermittents du spectacle (techniciens, admi-nistratifs, artistes) Bernard Lubat et la Cie Lubat de jazzcogne n’ont pas joué leurs spectacles le 14 juin à St Saturnin de Lucian organisé par le Théâtre Clermont L’Hérault et le 18 juin à Villeneuve sur Lot organisé par le Festival « Aux arts Citoyens ».

Solidarité

Cie Lubat en grève

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EditorialACTUALITÉS

Maintenant un front des peuples

Dans la médiacratie actuelle, le séisme des élections européennes -qui ont vu le front national propulsé en première position, avec la complicité desdits médias- a vite été remplacé dans les Unes par ces cheminots «privilégiés» et «preneurs d’otages», et ces «fainéants» intermittents du spectacle qui vivent grassement de leurs allocations chômage.Il est de notre responsabilité de ne pas nous laisser happer par ce rythme infernal qui voudrait que nous passions d’un événement à l’autre en dispensant les Français d’une réflexion sur ce qui s’est produit en France, sur ce qui a conduit à un tel choix pour certains et à un tel non choix pour ceux qui, à chaque scrutin plus nombreux, rejoignent le camp des abstentionnistes.Comment en sommes-nous arrivés là ?Les 15 ans de gouvernance de la droite ont banalisé à outrance les thèses des milliardaires de Saint Cloud, libérant une parole raciste et réactionnaire, ce que certains appellent une « lepenisation » des esprits d’une partie de nos concitoyens. Les déjà deux ans de gouvernement socialiste, eux, ont achevé à coups de renoncements successifs les espoirs d’un possible changement porté par la gauche.Pour autant, le Front de Gauche et ses composantes ne peuvent se dédouaner de toute responsabilité. Le rassemblement initié en 2009 est aujourd’hui confronté à une réalité : nous n’avons pas réussi à prendre la place dans la société que présupposait le résultat réalisé lors de l’élection présidentielle de 2012.Et il n’est aujourd’hui question pour personne dans notre rassemblement de rester l’arme au pied !C’est le sens de la feuille de route du dernier Conseil National du PCF  : la construction et la mise en mouvement d’un front large, un front du peuple unissant les différentes forces sociales, populaires et politiques autour d’un projet ayant pour socle l’intérêt collectif et l’humain d’abord.C’est le sens de l’engagement des communistes girondins aux cotés des salariés de Bagatelle durant leurs 31 jours de grève. Nous ne nous sommes pas battus à leur place mais à leurs côtés, pour qu’ils puissent mener leur lutte et la gagner, en mettant en avant le combat permanent entre coût du capital et coût du travail dont ils sont les premières victimes (leur employeur Elior faisant son entrée en bourse au moment même où ces salariés commençaient leur lutte). Nous avons participé à l’indispensable rassem-blement autour de leur situation qui appelait des réponses bien au-delà d’une augmentation néces-saire de leur rémunération : la réflexion sur ce qu’est devenu notre système de santé. Et enfin la nécessité d’une réponse politique à la hauteur des enjeux sociaux et économiques que nous traversons.Leur victoire est un espoir pour nous tous mais aussi un appel à l’urgence de l’émergence d’un front des peuples où convergeront tous ceux dont l’ambition est de construire un autre projet de gauche, porteur d’espoir pour une société dont l’humain sera le cœur.

Vincent Boivinet,Secrétaire de la section de Bègles

Membre de l’exécutif du PCF 33

Le projet de budget rectificatif de la loi de finances était examiné par les députés à partir du 23 juin.

Un plan d’économies qui «aurait un impact négatif sur la croissance de 0,7% par an en moyenne entre 2015 et 2017, et pourrait entraîner la suppression de 250.000 Emplois à l’horizon 2017», écrit la députée valérie rabault dans un rapport cité par «les echos» du 23 juin.

Pourtant, même si au ps on est bien conscient de l’ampleur de la récession qui va frapper le pays suite à ce plan, la marche arrière n’est pas envisagée.En spéculant sur une perspective de croissance de 2,25 % en 2016 et 2107, impossible à atteindre du fait, justement, des politiques d’austérité, le gou-vernement entend « neutraliser l’impact négatif » de l’austérité. Le pacte de responsabilité, 30 milliards d’euros de cadeaux fiscaux aux grand patronat notamment, est sensé presque contrebalancer ces 50 milliards de coupe budgétaire avec un gain de croissance escompté de 0,6 point avec 190.000 Créations d’emplois d’ici 2017, indique le document de la rapporteure du budget. Seulement, aucune contre-partie n’a été demandée, et on reste bien loin du million d’emploi promis par le duo gattaz-hollande. Vers un débat houleux à l’assemblée

La rapporteure générale (ps) du budget indique également que «l’impact du plan d’économies» doit être apprécié «au regard de l’importance des risques financiers auxquels s’exposerait notre pays

en l’absence de rétablissement des comptes publics».Le bon équilibre serait à trouver entre relance de la croissance et plan d’économies, afin de «garantir que les effets récessifs seront suffisamment compen-sés pour ne pas hypothéquer la reprise».En clair : moins de services et de personnels publics, moins de solidarité, pour plus de rému-nération des actionnaires et plus de précarité, de bas salaires.

Fronde à gauche

Le premier ministre manuel valls a appelé sa majo-rité à la «loyauté» car de nombreux parlementaires ps, qui s’opposent à cette logique austéritaire, ont adopté une résolution appelant le gouvernement et la présidence de la république à réorienter leur politique en commençant par respecter leurs enga-gements de campagne. En dépit des menaces de leur président de groupe qui entendait que les amendements recueillent l’approbation d’une majorité de ses membres pour qu’ils soient déposés, les députés dits de «l’appel des cent» ont rendu publiques les propositions qu’ils souhaitaient défendre en séance, lors du débat parlementaire. Entre autres, aménager le crédit d’impôt compé-titivité emploi (cice) pour en affecter une part au financement des transports en commun, assurer le « suivi » de son utilisation, ou encore imposer des conditions pour les sociétés bénéficiaires de la baisse de l’impôt.

Jeudi 26 juin, l’Union départe-mentale CGT Gironde appelait les salariés, retraités, privés d’emplois, les jeunes à participer à la manifestation interprofes-sionnelle de lutte.

L’UD-CGT 33 a organisé une «Agora des luttes» avec des débats sur les différentes mobilisations, ponctués de moments musicaux avec la compagnie Lubat, en grève de solidarité avec les intermittents mais aussi tous les travailleurs qui exigent une société plus juste et égalitaire, comme actuellement les cheminots, les énergéticiens… Corinne Versigny, secrétaire géné-rale, soulignait les nombreuses luttes en Gironde «sur les salaires, l’emploi de qualité et qualifié, l’amélioration des conditions de travail» dans le secteur privé ou public. Elle dénonçait la décision du gouvernement et du patronat «de construire une société où l’humain ne serait plus au centre des projets» au profit «des marchés financiers, des actionnaires», le «surcoût du capital» étant estimé à 100 milliards d’euros par an avec «des conséquences dramatiques pour les salariés, les retraités, les jeunes, l’emploi industriel, les services publics et la protection sociale».

La CGT y voit «la raison de la crise de 2008» qui pour elle «ne peut trouver de solution tant que les mêmes recettes seront appliquées, avec les politiques d’austérité et le pacte de responsabilité». La CGT revendique la transformation du travail : «Il doit être pensé dans sa centralité, dans sa fonc-tion émancipatrice, il doit favoriser l’épanouis-sement des femmes et des hommes et non être stigmatisé comme un «coût» à l’instar du discours du MEDEF».

Loi de finances à l’AssembléeUn plan d’économies ravageur

Mobilisation nationaleNe laissons pas nos affaires aux mains des financiers

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ACTUALITÉS

Le rayon « prêt à penser » de l’organisation patronale est bien achalandé ! L’eurodépu-tée (PS) Sylvie Guillaume en apporte la preuve en rendant publique une lettre datée du 5 juin, signée de Pierre Gattaz dans laquelle il fait connaître ses exigences, considérant les élus du peuple comme des factotums à son service.Ce n’est pas une surprise, l’orga-nisation patronale est avant tout un puissant lobby qui a pour ambition de faire gagner toujours plus d’argent à ses adhé-rents, notamment en tentant d’obtenir pour eux un cadre législatif « favorable », c’est-à-dire réduisant à peau de chagrin les droits sociaux et environnemen-taux. Comme nous vous le révélions dans un article concernant la réponse au questionnaire envoyé par le CCFT aux entreprises du Cac 40 à propos de leurs engage-ments concernant la protection des employés sous traitants, un an au Bangladesh, l’atelier textile du Rana Plazza entraînant la mort de 1138 personnes qui fa-briquaient des vêtements pour le compte d’enseignes européennes, le MEDEF n’avait pas été avare « d’éléments de langage » afin d’aider ses adhérents à remplir leur copie.Le rayon « prêt à penser » du MEDF est d’ailleurs si bien achalandé qu’il existe des textes et des recommandations pour toutes les situations et pour tous les destinataires. Ainsi que nous l’apprend l’euro-députée (PS) Sylvie Guillaume qui a rendu publique une lettre datée du 5 juin, dans laquelle sous la plume de son président, l’organisation patronale fait connaître ses exigences, non pas à ses adhérents cette fois, mais à une grande majorité des élus du peules lors du dernier scrutin européen.Les élus ciblés par le MEDEF (tous sauf ceux d’Europe Eco-logie les Vert et du Front de

gauche !) sont invités à aller sié-ger dans des commissions pré-cises tout en mobilisant tous leurs « leviers d’influence ». Sans complexe, l’organisation patronale dicte clairement ses ordres aux députés européens, à qui elle s’adresse comme à ses employés pour défendre ses intérêtsLes élus sont ainsi infantilisés par le MEDEF qui, pour mieux les instrumentaliser leur explique dans quelles commissions siéger et quels sont les enjeux en terme d’influence des postes visés. « Il est essentiel que les eurodéputés français puissent siéger dans les commissions les plus influentes », écrit le président du Medef Pierre Gattaz, qui décline les instances qui ont sa préférence :- Les commissions Itre (indus-trie, recherche, énergie),- Envi (environnement),- Juri (Affaires juridiques),- Econ (Affaires économiques),- Imco (Marché intérieur),- Empl (Emploi) et- Inta (Commerce internatio-nal).La destinataire de la lettre a, de son côté, prévu d’aller siéger au sein de la commission des Liber-tés civiles et affaires intérieures, qui traite de l’espace Schengen, entre autres sujets. L’organisation patronale flèche aussi les postes occupés au sein des commissions, sermonnant les Français qui, contrairement aux eurodéputés allemands et britanniques, ont tendance à bouder le statut de « coordinateur », or, M. Gattaz sait bien que cette fonction peu connue permet d’orienter les votes tout en gérant la répartition des tâches entre les députés : c’est le coordinateur qui détermine les rapports dont un élu peut avoir la charge. Il précise même que cette responsabilité « nécessite beau-coup de temps de présence, du goût pour le travail technique et la maîtrise de l’anglais »… Que les députés se rassurent, s’ils ne

peuvent rédiger des documents en anglais, le MEDEF est sans doute tout à fait disposer à s’en charger. Apparemment l’organi-sation patronale a les moyens de s’offrir les services de conseillers techniques, sinon convainquant, du moins prolixes car les élus sont par ailleurs appelés à faire le « meilleur usage possible des leviers d’influence ».Le Medef prend soin d’indi-quer ses dossiers prioritaires sur 18 pages d’annexesSont cités la taxe sur les tran-sactions financières, à laquelle le Medef est « fortement opposé », le règlement sur les données per-sonnelles, la directive sur le secret des affaires ou encore le système européen de quotas de CO2.Sous forme de tableau, le docu-ment liste les propositions de directives, regroupées par com-mission, auxquelles sont accolées, dans une première colonne, les échéances et l’état des lieux (voté, ou non encore voté, par exemple) et dans la colonne la plus larges viennent ensuite les «positions» argumentées du MEDEF. On peut ainsi lire concernant la pro-position de révision des directives sur les droits des actionnaires, que «la proposition entre trop dans le détail en matière de rémunération des dirigeants. Il suffirait de poser le principe du vote des actionnaires «say on pay»» Parmi les recommandations du MEDEF concernant le climat et l’énergie, on trouve également un vif encouragement à se tour-ner vers l’exploitation du gaz de schiste… Ce document est un condensé du programme politique du MEDEF, il sera fort intéressant de pouvoir s’y référer au moment du vote des directives par les députés... afin de mesurer la por-tée des arguments si minutieuse-ment rédigés par l’organisation patronale.

Députés européensLa commande du Medef auprès des députés

La Cour des comptes a rendu public son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques.

Le déficit public de la France s’établira à 4% du produit intérieur brut, voire un peu plus, fin 2014 alors que le gouvernement escompte 3,8% dans sa course aux objectifs européens, estime la Cour des comptes. Elle assure que «si ce risque se concrétisait, la trajec-toire des finances publiques pour les années 2015-2017 s’en trouverait fragilisée.L’institution déplore égale-ment que 30 des 50 milliards d’économies sur la dépense publique annoncés d’ici 2017 soient «peu documentées».Elle note encore que les 11 milliards d’économies prévus sur les collectivités locales sont «loin d’être acquises», notam-ment parce que les collectivités pourraient en profiter pour augmenter les impôts locaux.

Afin de garantir la trajec-toire des finances publiques 2014-2017 (retour à l’équi-libre structurel des comptes publics en 2017), ala Cour préconise de réduire encore les dépenses publiques. Les gise-ments d’économies identifiés concernent : • la masse salariale de l’État, avec le gel des effectifs des ministères prioritaires et la révision des primes. • les dépenses de personnel des collectivités territoriales, avec le ralentissement des recrutements, ainsi que la révi-sion des règles d’avancement, des primes et de la durée du travail. • les dépenses d’assurance-maladie, avec notamment le développement de la chirurgie ambulatoire, le recours aux médicaments génériques et la généralisation de la feuille de soins électronique.

Le Front National, qui claironnait le contraire tout au long de la campagne des européennes, vient d’échouer à constituer un groupe au Parlement européen. Si l’opération de banalisation du FN a malheureusement fonctionné lors du scrutin européen en France, l’opération séduction de Marine Le Pen a rencontré des résistances dans le Parlement européen.

Elle aura pourtant tout essayé, avec ses partenaires xénophobes et ultralibéraux pour débaucher partis et non-inscrits. Tous les dangers ne sont pas écartés car c’est le souverainiste anglais Nigel Farage qui rafle la mise chez les eurosceptiques et qui réussit à constituer

un groupe, grâce à une dissidente FN... Mais la leçon à tirer est que le FN est inutile. Inutile pour ceux qui croyaient se faire entendre en Europe en votant FN, inutile pour protéger les travailleurs, inutile pour notre pays et notre peuple.En revanche, les Français pourront compter sur une voix solidaire et progressiste, celle d’un groupe de la Gauche unie européenne – Gauche verte nordique avec 52 eurodéputés ; un groupe renforcé, paritaire, plus divers et déterminé à combattre aux côtés des salariés contre l’Europe libérale et pour une Europe au service des peuples et des travailleurs.

Cour des comptes finances publiquesRapport de la Cour des Comptes sur les finances publiques

Parlement européenLe FN inutile aux Français

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RYTHMES SCOLAIRES

Malgré les 2 300 signatures réunies en deux semaines, 25 écoles mobilisées (et chaque jour un peu plus…) la rencontre entre Emmanuelle Cuny, adjointe au maire chargée de l’éducation et les représentants des parents FCPE et indépendants, s’est révélée infructueuse. La mai-rie n’entend pas respecter l’accord signé en février dernier. Pour des raisons purement budgétaires, elle oppose une fin de non recevoir à deux des trois mesures qu’elle a choisies de manière unilatérale de remettre en cause :• la gratuité de la prise en charge quotidienne des enfants de 16h à 16h30 (« promise » tout au long des « négociations ») ;• l’organisation d’ateliers durant trois heures par semaine en maternelle, soit un atelier par jour plein, comme cela avait été prévu, et non leur division par deux.• l’accès à la cantine le mercredi pour tous, y compris pour les enfants non inscrits en centre de loisirs (car certains parents peuvent se libérer pour s’occuper de leurs enfants à partir de 13h30 mais ne seront jamais à l’école à 12h30).

Cette dernière exigence a fait l’objet d’une maigre brèche dans l’obstination de la municipalité : elle propose de réfléchir d’ici début juillet, à l’inscription à la cantine des enfants dont les parents pourraient prouver qu’ils ne peuvent pas pour des raisons professionnelles, être à l’école à 12h30.Or cette mesure (si elle était prise, ce qui n’a rien de certain) marquerait une discrimination entre les enfants : l’accès à la cantine pour tous les enfants qui le demandent doit être assuré.Les représentants des parents d’élèves revendiquent un retour au projet initial. En outre, ils s’alarment d’une hausse impor-tante des tarifs des centres d’accueil et de loisirs et de l’inégalité des frais d’inscription selon les centres.Parents et enfants des écoles bordelaises étaient donc appelés à un goûter-manif le mercredi 25 juin, devant la mairie de Bordeaux. En attendant, ils se sont manifestés lors du Conseil municipal du 23 juin avec leurs affichettes appelant à la manifestation.

C’est au moment de l’inscription de leurs enfants que des parents ont découvert avec stupeur qu’ils n’auraient pas accès à la cantine le mercredi midi. Alors que la majorité municipale se félicitait d’avoir saisi l’opportunité de la réforme des rythmes pour transformer notamment l’accueil périscolaire et de loisir, d’avoir mené une concertation exemplaire avec les parents d’élèves, les enseignants et les personnels municipaux, c’est le souci d’éco-nomies qui l’a emporté avec les conséquences sur l’accès de tous au service public.Aussitôt alertés, les représentants des parents d’élèves des 13 écoles de Bègles ont organisé en 15 jours une enquête-sondage sur les besoins réels des familles et appelé à un rassemblement «goûter-pique-nique» lors du dernier comité de pilotage avec la mairie le lundi 23 juin.Dans un tract distribué dans toutes les écoles, ils dénonçaient la décision unilatérale de la municipalité «de ne donner l’accès à la cantine le mercredi midi qu’aux seuls enfants allant au centre de loisirs l’après-midi», une restriction «qui mettra de nombreuses familles en difficulté». D’autant plus que «les listes d’attente en centre de loisirs sont longues, les places manquent et manqueront à Bègles à la rentrée».Par exemple, 24 places en loisir à la mater-nelle Saint Maurice pour 122 élèves, et 36 places à l’élémentaire Sembat pour 159 élèves.Les représentants des parents d’élèves demandent :• l’accès à la restauration scolaire du mercredi midi ouvert à tous• la levée du critère discriminatoire d’accès réservé aux enfants dont les deux parents travaillent pour la garderie et le centre de loisirs afin que tous puissent accéder au service de garderie et de centre de loisirs• l’augmentation des places en centre de loisirsBien décidés à faire valoir leurs droits, près

de 120 personnes, souvent avec leurs enfants, se sont rassem-blées en exigeant l’égalité d’accès au service public pour tous, avec banderoles, instruments bruyants, affichant les panneaux / résultats de l’enquête.Les parents membres du comité de pilotage y ont déposé une motion avec les revendications et les besoins réels des familles. Une réponse des élus en charge de l’éducation est attendue.Présents lors du rassemblement avec le conseiller général Jean-Jacques Paris, les élus de Bègles pour tous/FdeG ont informé les parents qu’aucune commission Education ne s’est tenue à ce jour depuis les élections. Ils interviendront lors du conseil municipal du 3 juillet prochain.L’accès de tous les enfants à la cantine, garderies et loisirs était l’un des axes forts de leur projet municipal. Lors du vote budget en avril dernier, le groupe s’est prononcé pour une répartition plus juste des tarifs de centres de loisirs qui pénalisent les familles aux revenus médians, la gratuité de la demi-heure de 16h à 16h30 au périscolaire («hors de question !» pour le maire), l’accès de tous les enfants aux services quelle que soit la situation professionnelle des parents.Pour eux, les enfants et leurs familles, pas plus que les munici-palités, ne doivent pas être les otages de la politique d’austérité.

C. Texier

«Faire réussir tous les élèves constitue notre engagement quo-tidien et la mission qui nous est confiée par la nation». Depuis deux ans, nous attendons les moyens concrets pour répondre à cette ambition. Or, le ministère a choisi de donner la priorité à une réforme des rythmes comme levier principal de la lutte contre l’échec scolaire et de la réduction des inégalités. Tout a été fait à l’envers.

En étant soumise à la volonté des municipalités guidées par les contraintes du périscolaire et de leurs capacités inégales de finance-ment, cette réforme relègue au second plan le temps de l’école pour les élèves et la prise en compte des demandes des enseignants. Il est incompréhensible que la révision des temps et celle des programmes scolaires (repoussée à 2015 pour la maternelle et 2016 pour l’élémen-taire) n’aient pas été traitées ensemble.

On reste donc encore loin d’une réforme qui permette de construire un projet cohérent pour la réussite des élèves, recueillant l’adhésion de la communauté éducative. Les difficultés rencontrées cette année (inégalités territoriales, non gratuité, partage des locaux, confusion des rôles…) vont s’étendre.

L’Éducation nationale doit reprendre la main. La semaine scolaire doit s’organiser selon un cadrage national avec des possibilités de dérogations émanant des conseils d’école dans l’intérêt du service public d’éducation et non selon le bon vouloir des collectivités locales. Il n’est pas acceptable que la liberté de choisir ses horaires laissée à l’enseignement privé puisse, localement, mettre l’école publique en difficulté.

C’est pour cette raison que nous continuons de demander la « non généralisation » de cette réforme, la suspension de sa mise en oeuvre partout où les équipes enseignantes l’estiment nécessaire et une réé-criture complète du décret Peillon.»

Les priorités et urgences sont ailleurs !

Le SNUipp-FSU juge qu’il est «plus que temps de traiter des vrais enjeux de l’école publique: les conditions d’apprentissages des élèves et les conditions de travail des personnels avec des créations de postes à la hauteur des ambitions».

Dans les urgences :

«La diminution des effectifs par classe, le renforcement conséquent des moyens de remplacement et de l’aide aux élèves présentant des difficultés sont aujourd’hui des nécessités incontournables. La réussite des élèves, l’amélioration des conditions de travail passent aussi par du temps dégagé pour les enseignants pour les travaux pédagogiques, la rencontre avec les parents…

Pour cela, l’organisation des 108 heures doit être totalement revue avec la fin des activités pédagogiques complémentaires (APC). Le ministère doit rétablir une formation continue répondant aux besoins professionnels des enseignants qui a quasiment disparu.

Notre école a besoin d’enseignants formés, reconnus, exerçant leur métier dans des conditions satisfaisantes et sereines et rémunérés à la hauteur de leur niveau de qualification. Dans un premier temps, les rémunérations et perspectives de carrière doivent être alignées sur celles des enseignants du second degré.

D’ores et déjà, la prochaine rentrée se prépare dans des conditions qui ne permettront pas d’améliorations pour l’école et ses personnels.»

Le syndicat enseignant lance «une alerte sociale dès à présent pour la rentrée prochaine» en construisant les actions nécessaires pouvant aller jusqu’à une grève nationale».

BordeauxPas de soldes sur l’éducation !

BèglesAu rythme de l’austérité ?Le 23 juin, tous les parents d’élèves (FCPE, Enfants d’abord et auto-nomes) appelaient à un rassemblement devant la mairie de Bègles

SNUipp-FSU

La réforme à l’enversDans un appel au ministre de l’Educa-tion nationale, l’organisation syndicale exige des moyens pour l’école, de meil-leures conditions de travail et salaires pour faire réussir tous les élèves

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6 • Les Nouvelles 26 juin 2014

ACTUALITÉS

Trois jeunes palestiniens tués ces quatre derniers jours, cela ne fait pas l’info. Le premier, 13 ans, assassiné près d’Hébron, le second, 22 ans, abattu au cheik-point « Qalandiyia » entre Jérusalem et Ramallah. Le troisième, 26 ans, tué à Naplouse. Plus de 300 Palestiniens ont été arrêtés parmi lesquels 53 anciens détenus récemment libérés. Le prétexte : la disparition de trois jeunes israéliens, un acte jusqu’à présent non revendiqué.

L’armée d’occupation israélienne quadrille actuellement les principales villes palestiniennes, ses soldats patrouillent au cœur même de Ramallah. L’arrogance des colonisateurs est telle qu’à Hébron des familles palestiniennes ont été

expulsées de leurs maisons pour installer le cantonnement des soldats israéliens.

Il y a quelques jours, j’étais à Hébron et à Ramallah. J’ai franchi à plusieurs reprises le cheik-point « Qalandiyia » où il faut se soumettre, selon l’humeur des soldats et d’étranges civils en armes, à des interrogatoires et à des fouilles. Pour les Palestiniens, l’humiliation est quotidienne.

Depuis quatre jours, on tue à nouveau des enfants et des jeunes en Palestine. Dans le silence assourdissant de la prétendue « communauté » internationale.

José Fort «l’Humanité»

Patrick Le Hyaric, directeur de «l’Humanité» et député au Parlement européen, est intervenu auprès de Catherine Ashton, Haute-Représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, pour que l’Union européenne demande au gouvernement israélien, de relâcher les pri-sonniers palestiniens dont aucune charge n’est retenue contre eux.Depuis plus de 50 jours, 150 à 250 prisonniers observent une grève de la faim pour protester contre la détention adminis-trative dont ils font l’objet. Près de 90 prisonniers ont déjà été hospitalisés.La détention administrative est une procédure abusive largement employée par le gouvernement israélien pour emprisonner sans jugement et pour des périodes indéfinies les palestiniens, activistes mais aussi civils, en violation flagrante

des droits de l’homme, pour les punir et pour les empêcher de s’opposer à l’occupation, à la colonisation et d’exprimer leurs opinions.Patrick Le Hyaric est intervenu auprès de Catherine Ashton pour que l’Union européenne demande au gouvernement israélien, comme l’a fait Monsieur Ban Ki Moon, de relâcher les prisonniers dont aucune charge n’est retenue contre eux. Si le gouvernement ne répond pas, d’envisager de condamner cette action en utilisant la possibilité de geler l’accord d’asso-ciation avec l’Union européenne. Lire la lettre envoyée à Catherine Ashton, Haute Représen-tante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’Union européenne :www.humanite.fr

Casablanca, le 14 juin. A l’initiative de la voie démocra-tique du Maroc, la conférence « Expériences des fronts de lutte contre le capitalisme et le despotisme » s’est déroulée en présence d’organisations politiques internationales, invitées à témoigner de leur expérience et d’organisations syndicales, politiques et associatives du Maroc.

Cette conférence, dont l’objet était de confronter et partager les expériences de rassemblement et de front de luttes à tra-vers la planète, se voulait également comme un temps fort de poursuite du Mouvement du 20 février.

Né de la mise en place des printemps arabes en 2011, c’est le véritable embryon d’un Front uni de lutte populaire contre le Makhzen et pour la démocratie, comme l’analysait le 3e congrès du Parti de la voie démocratique en 2012.

Les forces progressistes et sociales se battent contre le Makhzen, qui permet au roi du Maroc d’être décideur de tous les postes stratégiques, économiques et sociaux du pays. La chute du Makhzen est, comme le décrit le Parti de la voie démocratique « un processus de longue haleine car il s’agit de démanteler ses appareils répressifs, politiques, idéologiques, sociaux écono-miques et culturels ».

C’est en partant de cette situation que les conférenciers ont débattu et échangé. Leur réflexion s’est également nourrie des expériences de rassemblements portés en Europe et en Afrique.Développées autour de trois tables rondes, les différentes formes de rassemblement et de stratégie en Espagne, Grèce, France, Turquie, Côte d’ivoire, Tunisie et Maroc, ont donné un aperçu des actions dans ces pays. Les questions de la salle en direction des différents intervenants, le lien avec le mouvement social, et les divergences à dépasser pour mettre en dynamique le front de démocratique, ont per-mis un échange entre forces marocaines présentes. Comme en France, la place des luttes et du mouvement social, la mise en place d’un rapport de force porté par la population, mais également les difficultés entre choix stratégiques des différents partis, les vécus militants venant d’horizons divers font débat, et souvent passionnément.Comme le souligne la déclaration finale de la conférence, le constat de la faillite des recettes libérales et sociale-démo-crates et leur incapacité de sortir le système capitaliste de sa crise multidimensionnelle et mondialisée, appelle à impulser des dynamiques pour renforcer les liens entre progressistes.

Les conférenciers affirment également leur détermination pour en finir avec les systèmes d’exploitation et de pillage dont souffrent les peuples.S’il n’y a pas de modèle extérieur à importer, les rassemble-ments peuvent nourrir la réalité et l’histoire des peuples. Cette conférence souligne la recherche à gauche pour sortir des logiques d’austérité, construire une alternative aux consensus des libéraux et des sociaux-démocrates, de mettre en place de nouveaux outils démocratiques et citoyens.Organisations présentes : Syriza (Grèce), PCF (France), Parti des travailleurs (Tunisie), Parti du travail (Turquie), PCE ML (Espagne), soutien de Podemos (Espagne), PCR (Côte d’ivoire) et message du PCP (Portugal).

Olivier Fondriest

Secteur international du PCF

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La visite des amis de Gaza organisée par le collectif soli-darité Al Qarara à St Pierre d’Aurillac (cf Nouvelles du 12 juin) semble compromise.

Malgré sa promesse de réouverture de la frontière en cas de mise en œuvre d’un gouvernement de réconciliation nationale, l’Egypte reste fermée.Du côté d’Israël, c’est pire. Prétextant l’enlèvement de trois

jeunes dans une zone d’occupation pourtant contrôlée par Israél, le gouvernement israélien a décidé une politique d’ arrestations massives et de terreur en Cisjordanie en «bou-clant» de nombreuses villes et en direction de Gaza, victime de bombardements quotidiens.

C’est la mise en œuvre d’un régime de « punition collective » très dur, très injuste et complètement illégal ! En plus, les pri-

sonniers palestiniens arrêtes (eux aussi illégalement) sous le régime «administratif» sont en grève de la faim. Tous nos amis présents là-bas nous indiquent que c’est très tendu et que ça peut dégénérer à tout moment. Tout ça dans un assourdissant silence de la « communauté internationale ».

Le collectif Al Qarara réfléchit aux possibilités de faire venir quand même leurs amis de Gaza. A suivre…

PalestineSilence ! On tue

Prisonniers palestiniens50 jours de grève de la faim

MarocStratégies de fronts

Al QararaDes nouvelles de Gaza…

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Les Nouvelles 26 juin 2014 • 7

PCF

Les 14 et 15 juin, la réunion de la direction com-muniste était particulièrement importante et atten-due. Une conférence nationale se tiendra les 8 et 9 novembre 2014.Quelques semaines après les européennes, il s’agissait tout à la fois de prendre la mesure de la crise, du développe-ment des luttes et des évolutions politiques récentes, de s’interroger sur les modes de rassemblement et surtout de répondre à la question : est-il possible, d’ici 2017, d’esquis-ser un projet de gauche et un autre avenir pour la France ?Dans son rapport, Pierre Laurent a caractérisé d’emblée le moment politique, « un basculement dans une nouvelle séquence politique du quinquennat », de recompositions politiques intenses. La période 2014-2017, peut être celle de tous les dangers. « Elle est pour nous celle où il est impératif d’ouvrir la voie à un nouveau possible ».L’approfondissement global et très inquiétant de la crise politique n’est pas sans danger : « Ces risques peuvent-ils être conjurés ? demande le rapporteur. Oui, mais à une condition : que s’affirme dans le pays un projet porteur d’espoirs et de mieux vivre […], un projet de sortie de crise solidaire, un projet pour le redressement de la France, un projet de gauche, un projet de société alternatif et crédible face aux logiques de la concurrence capitaliste et au désastre de la politique gouvernementale actuelle »Il est beaucoup question dans l’exposé d’initiative poli-tique à prendre, d’efforts à faire, de travail à déployer. Une conférence nationale est d’ailleurs programmée les 8 et 9 novembre prochain. Le rapporteur examine la crise capitaliste : elle est « gravissime », « inégalée », ne s’atténue pas mais s’aggrave. Il montre comment la politique de François Hollande est en échec grave puis il s’attarde sur les différents aspects de la crise politique : une droite brutale ; un fort score du Front national, qui fait la synthèse entre racisme et captation d’inquiétudes sociales et culturelles, un score qui appelle « une bataille idéologique et politique de grande ampleur » contre les prétendues « solutions » du FN ; un ralliement de la social-démocratie française à la troisième voie Blair-Schröder .La demande d’une politique de gauche. Où en est l’opi-nion ? Le rapporteur consacre un long développement à la question de la droitisation, un thème qui est revenu plu-sieurs fois dans le débat : il y a « une droitisation générale du débat politique » mais « cette droitisation politique, si elle fait évidemment de graves dégâts dans les consciences, ne correspond pas à un glissement droitier généralisé de la société. Au contraire, toutes les enquêtes montrent la

résistance, voire le progrès dans certains domaines, des valeurs de gauche. […] La demande d’une politique de gauche demeure très forte. » Mais transformer cette attente en mouvement conquérant n’a rien d’automatique, les obstacles sont nombreux.« Pourquoi l’échec du pouvoir socialiste ne profite pas au Front de gauche ? » s’interroge-t-il. Là encore, il n’y a aucun automatisme. Un immense effort politique de construction d’un projet rassembleur est nécessaire. D’où l’appel au dialogue à gauche lancé par la direction communiste, un appel « pour reconstruire l’espoir à gauche et l’espoir pour la France » et qui met l’accent sur quatre propositions : amplifier notre activité dans les luttes ; reprendre l’offensive sur des thèmes comme le coût du capital, la priorité à l’humain, la reconquête de l’industrie, le pouvoir aux citoyens, la refondation de l’Union européenne ; intensifier notre travail de projet ; déployer, enfin, avec une audace nouvelle le travail de rassemblement et de construction politique.Le débat, samedi après midi et dimanche matin, soit plusieurs dizaines d’intervenants, a porté sur plusieurs enjeux : déployer la campagne contre la réforme terri-toriale ; poursuivre le travail d’analyse des municipales ; bien caractériser le vote Front national ; se préparer aux élections sénatoriales de septembre ; apprécier le bilan du Front de gauche en dépassant le débat « pour ou contre » ; éviter la fausse opposition Front de gauche et rassemblement large.Dimanche matin, la discussion porta notamment sur l’actualité politique : la veille en effet , il y avait eu la sortie du Premier ministre Valls sur « la mort de la gauche », mais aussi la tenue d’une tribune commune, à la mairie du 11e arrondissement, avec les députés frondeurs du PS, des écologistes et Pierre Laurent. Ces faits illustraient parfaitement que la situation politique bougeait vite ; les communistes devaient apprécier « l’actuelle séquence », les difficultés de Hollande-Valls, l’accélération de la crise au PS, les possibilités nouvelles de dialogue à gauche. Une actualité qui montrait aussi la pertinence de l’appel du PCF à tous ceux qui veulent une autre politique et qui ne désespèrent pas de travailler ensemble à une alternative. Un Front de gauche redynamisé pourrait être à l’initiative dans ce travail de large rassemblement.La session a adopté des motions de soutien aux che-minots et aux intermittents en lutte.

La résolution du CN

Conseil national du PCFLe chemin pour une alternative sociale de gauche

Les dons sont limités à 7 500 € par personne

Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables.

Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant)

Nom-Prénom ………………………………………………

Adresse ……………………………………………………

………………………………………………………………

Chèque à l’ordre de ADF PCF 33 Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

Souscriptions Elections 2014Ils ont donné un total de 760 €BAUDRAIS Christelle, BèglesBORDAS Pierre, BèglesBORDES Jean-Jacques, BordeauxBRUDIEUX Marc, TulleCHADOURWE Philippe, BordeauxCHATENET Josselyne, VillenaveCHEVALIER Jacqueline, CestasDARROMAN Serge Michel, VillenaveFOURMOND Clément, BèglesGARCIA Joseph, BordeauxLEGUILLOU Fabrice, GradignanMARTIN Emilie, St André de CubzacPIERRE Sandrine, St LoubesSZKLARZ Jean-Robert, Paris

Fête de la RuralitéSamedi 30 août, à partir de 10h30 à Saint-Symphorien

Lieu dit Lassus, chez Raymond Lagardère

Débat public citoyen suivi d’un apéritif de l’amitié et repas champêtreInscriptions :Guy Bordenave 05 56 25 30 50 Julien Ruiz 06 83 59 90 79Raymond Lagardère 05 56 25 73 33Lucette Duffau 05 56 25 74 50Florent Sanz 05 56 88 77 50 Alain Boissier 06 62 25 99 60

PCF 33Journée de travail Samedi 28 juin, de 9h à 17h au local de la section de Bègles, 12, rue du Prêche

Elior BagatelleLa lutte a payé

Journée ouverte à l’ensemble des anima-teurs du PCFNous aborderons une série de ques-tions importantes pour notre activité politique :- Quelle analyse du scrutin européen ?- À quel niveau hisser la bataille idéo-logique ?- Quelle activité du parti sur le territoire :

structuration, maillage ?- Comment mener une campagne de renforcement ?- Quelle conception du rassemblement dans notre activité politique ?Afin de pouvoir organiser cette journée, inscrivez-vous rapidement et inscrivez les camarades en respon-sabilité dans vos sections.

Nous sommes loin des affirmations du gouvernement qui assure que rien ne peut être fait pour les travailleurs et qu’ils doivent se plier aux exigences de leurs patrons.La section du PCF de Villenave d’Ornon a apporté son soutien à ces salariés en lutte (visites, participation financière…) et veut les féliciter pour l’exemplarité de leur lutte pour la dignité et la reconnais-sance de leurs droits. La fédération de la

Gironde du PCF à couvert cette action à travers le journal «Les Nouvelles».Cela doit redonner espoir au monde salarié et montre que s’il s’organise et est solidaire, ses conditions de vie peuvent être améliorées. Une lutte n’est perdue d’avance que si elle n’est pas menée.

Guy KauflingSecrétaire de la section du PCF de

Villenave D’Ornon

Les associations ANACR, ANCAC, ARAC, AFMD Gradignan, le Comité du Souvenir des fusillés de Souge, FNDIRP, UD-CGT et PCF 33 se sont retrouvés le 17 juin au Moulin du Moulineau pour commémorer l'appel du 17 juin 1940 de Charles Tillon. Claude Mellier pour le PCF, Corinne Versigny pour l'UD-CGT et Gabriel Bulot pour le FdeG Gradignan y ont pris la parole.

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8 • Les Nouvelles 26 juin 2014

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] paritaire de presse : 0113 C 85932

CULTURES ET SOLIDARITÉS

Pour les éditocrates médiatiques, toute revendication ouvrière est déjà suspecte, mais dès qu’il s’agit d’une action syndicale des cheminots, cela devient de l’hystérie. La machinerie médiatique s’est donc déchaînée avec un ensemble confondant et une violence redoublée ces der-niers jours, recyclant sans vergogne, contre la CGT-Che-minots, les clichés imbéciles les plus éculés de la doxa journalistique, celle qu’on apprend dans les écoles de journalisme. Ne parlons même pas des gnomes politiques tel l’UMP Xavier Bertrand demandant au gouvernement de la « fermeté (face) aux grévistes jusqu’au-boutistes », comme s’il pouvait croire que ses crachotis aient quelque importance ! On ne fera que signaler l’incroyable mélopée néo-libérale qui endort les téléspectateurs de C dans l’air, le chenil favori des nouveaux chiens de garde, et ses experts bidons, surtout experts, en l’occurence, de hargne antisyndicale, telle cette insupportable dame Nay Catherine, vieux cheval de retour de la politique politicienne qui confond depuis 40 ans journalisme et connivences tous terrains avec les puissants... D’où cette morgue antiouvrière et ce mépris des luttes syndicales. C’est ce qu’on appelle la haine de classe !

On en est à un tel degré d’unanimisme décervelé que l’on voit deux organes de presse que l’on fait passer pour sérieux, le Monde et Sud-Ouest, pondre le même jour le même éditorial, presque avec les mêmes mots (16.06.2014). Les deux éditoriaux convoquent rituellement les mânes de Maurice Thorez et son propos, historique-ment daté, selon lequel « il faut savoir arrêter (ou « termi-ner », selon les auteurs qui ne sont même pas capables de citer correctement) une grève dès que satisfaction a été obtenue », un propos devenu abusivement et bien inu-tilement un véritable mantra ultralibéral... Inévitablement, le Monde accuse les cheminots d’ « irresponsabilité » et de « conservatisme » tandis que Sud-Ouest, non moins inévitablement, fait dans un poujadisme gluant où, évi-demment, le « confortable statut des agents » (SNCF) est opposé à des « usagers » (on n’en parle jamais autant!) qui « ne bénéficient ni de l’emploi à vie, ni de la retraite à 55 ans ». Salauds de cheminots ! Sud-Ouest sait reconnaître les vrais privilégiés de notre temps qui « n’ont cure » de la « galère » des usagers... Propos banal mais plume haineuse, M. Bruno Dive, puisque c’est de lui qu’il s’agit, incite clairement à des représailles...

Là où ces deux journaux dits d’information font fort, c’est lorsqu’ils osent écrire : « la grève est illisible pour l’opinion » (le Monde) ; « personne n’en comprend les raisons, il est vrai obscures » (Sud-Ouest). Mais qu’ont-ils donc fait, eux, pour expliquer et informer ? Ils font évidemment semblant de ne pas comprendre car il ne faut pas que les « usagers » connaissent les raisons des cheminots : la partition de la SNCF en deux entités a été une catastrophe ? Qu’à cela ne tienne, on en fera trois ! Ce serait la politique du père Ubu si l’on ne connaissait le véritable dessein : démanteler le service public et le livrer à la « concurrence » dogmatiquement décrétée par les dévots du marché, ce qu’ils appellent « libéralisation », en fait une privatisation systématique dont les avantages pour les fameux usagers n’ont jamais été démontrés mais dont les inconvénients sont bien connus, hausse des tarifs et baisse de la sécurité...

MM.Bertrand ou Dive voudraient des sanctions. Pas besoin de pousser Valls qui proclame la « très grande fermeté du gouvernement ». C’est que les socialistes ont l’expérience de la répression anti-ouvrière. On rappellera pour mémoire que, en France, en 1948, c’est un ministre de l’intérieur socialiste SFIO, Jules Moch, qui a fait tirer sur les mineurs en grève, non sans avoir inventé une fausse injonction de Staline à provoquer des désordres ! Les cheminots, comme les mineurs de 1948, portent toujours haut l’étendard de la classe ouvrière : c’est pour cela qu’ils doivent être abattus ! Il s’est même trouvé un dirigeant syndical, Berger, de la CFDT, pour poignarder les grévistes dans le dos : « il n’y avait pas de raison de faire grève (...), il faut l’arrêter ». Encensée par les médias (il faut voir les articles énamourés de Noblecourt dans le Monde), chouchoutée par le pouvoir, applaudie par les patrons, la CFDT est devenue syndicat officiel. Toujours prête à signer tout ce qu’on lui propose, il va bien falloir finir par s’interroger sur la fonction de cette organisation dans le processus de soumission des salariés au carcan du marché capitaliste...

Haine de classe

CHRONIQUENOUVELLES IDÉES REÇUESpar Gérard Loustalet Sens

Voir absolument la série « Ripostes » sur la désinformation :

@ https://www.youtube.com/watch?v=tC9ifnAumLM&feature=kp

Lire la"Lettre ouverte de Jack Ralite au Président de la République"

www.humanite.fr

Manifestation commune cheminots intermittents Gare St Jean, 17 juin.

BlanquefortActeurs culturels, spectateurs : solidarité ! Les professionnels du spectacle ne se laisseront pas enfumer ! Devant la détermination des « intermittents » qui refusent la Convention UNEDIC du 22 mars et la menace qui plane sur les Festivals de l’été, le gouvernement Valls, après avoir annoncé qu’il donnera son agrément à cet accord, manœuvre et fait mine de se soucier de l’avenir de la culture et de ses principaux acteurs. N’a-t-il pas déclaré qu’il prendrait en charge (jusqu’à quand ?) le différé d’indemnisation, une des mesures les plus contestées avec l’augmentation du taux des cotisations chômage ! Outre que cela ne change rien au fond, cette décision est un premier pas vers la création d’une caisse autonome qui pousserait l’intermittence en dehors du champ de la solidarité interprofessionnelle. Le MEDEF se frotte deux fois les mains ! C’est de la surenchère dans les mauvais coups. Comment s’étonner alors que la CGT spectacle veuille faire du 4 juillet, jour d’ouverture du Festival d’Avignon, une grande journée de lutte partout en France.Pour avoir assisté aux AG matinales du Festival « Echappée belle » de Blanquefort des 7 et 8 juin, je peux attester que les « intermittents du spectacle » ne défendent pas seulement leur « pré carré » des annexes 8 et 10 : ils ne veulent pas de cet accord qui rabaisse les droits sociaux de tous, notamment des précaires. Si des approches différentes se sont manifestées

concernant les formes de lutte et leur impact, les appréciations sur la politique gouvernementale en matière culturelle et les entourloupes du « dialogue social » faisaient l’unanimité. C’est toujours l’intérêt général qui guidait les interventions. Ainsi, en décidant d’une heure de grève le dimanche après-midi, combinée avec des prises de paroles explicatives en continu, un dialogue permanent, ils ont permis au public, aux asso-ciations partenaires, aux élus, de partager les raisons de leur colère. Pendant la « grève », ce sont des centaines de personnes, rassemblées devant le château du Parc de Fongravey qui leur ont apporté soutien en arborant le mot d’ordre : « spectateur solidaire ».S’il avait le même souci de l’intérêt général, le gouvernement Valls-Hollande (tout comme le ministre du travail Rebsa-men qui les avait pourtant approuvées quand il était dans l’opposition) serait bien inspiré de revenir aux propositions du Comité de suivi de l’intermittence, instance pluraliste, qui a reçu le soutien de la CGT-Spectacle, de la coordination des intermittents, et du Syndeac (employeurs).

Jean-Jacques CRESPO