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ÉCONOMIE CIRCULAIRE : UN AUTRE MONDE ? grand concert pour la paix avec HK et les saltimbanks // art melody // les lacets des fees // green dawa Samedi 16 mai // Grande scene soutenez la Fete de l’Huma achetez des bons de soutien ! 5 Jeudi 23 avril 2015 - N° 2095 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2095

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Nouvelles N° 2095 du 23 avril

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Page 1: Nouvelles N° 2095

ÉCONOMIE CIRCULAIRE : UN AUTRE MONDE ?

grand concert pour la paix

avec HK et les saltimbanks // art melody

// les lacets des fees // green dawa

Samedi 16 mai // Grande scene

soutenez la Fete de

l’Huma achetez des

bons de soutien !

5€

Jeudi 23 avril 2015 - N° 2095 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 23 avril 2015

ACTUALITÉ

RADIO FRANCE

Après la grève, ces radios restent un combatAprès 28 jours de grève chez Radio France, les acquis étaient bien maigres. Les combats restent encore à mener pour préserver ce grand service public national et ses déclinaisons locales.

GRÈVE

Solidarité avec les Sanofi

BORDEAUX

Inquiétudes pour l’avenir de l’hôpital militaire Robert-Picqué

CGT AU TRIBUNAL

« Ils ne nous feront pas taire ! »

Au dernier jour de grève, le 15 avril dernier, l’amertume transpirait à chaque ligne du communi-qué signé par la CGT, la CFDT, SUD, FO et l’UNSA. Rappe-lant que Radio France venait de vivre « la grève la plus longue de son histoire », l’intersyndicale notait qu’elle ne concernait pas des revendications corporatistes ni même salariales « mais bien la défense l’emploi, les contenus de programmes, l’organisation de l’entreprise, ses locaux de travail, ses missions de service public ». Un positionnement qui a permis au mouvement de bénéficier d’une adhésion massive parmi les audi-teurs des radios concernées et de rallier peu ou prou l’ensemble des métiers de la Maison ronde.

Au bout de 28 jours pourtant et alors que le mouvement devenait un enjeu de vaines polémiques politiciennes entre la ministre Fleur Pellerin et une partie revancharde de l’UMP, les grévistes ont débattus deux jours durant des suites à donner. Après l’in-tervention gagnée par le mouvement d’un médiateur, les questions posées restaient entières. Et pour cause, l’in-tersyndicale rappelle : « Cette grève est la conséquence de l’étranglement budgétaire amorcé depuis plusieurs années et qui, si rien ne change, va continuer à mettre à mal le fonction-nement de l’entreprise ces prochaines années ». Et force est de constater que l’Etat, tutelle budgétaire naturelle de Radio France, n’a jamais bougé d’un pouce sur cette question financière.

Au contraire, mettant la pression sur Mathieu Gallet, la ministre Pellerin a détourné l’attention de cette ques-tion budgétaire pourtant cruciale. Résultat : malgré un dialogue qui semblait renoué, la menace d’éco-nomies radicales et de suppressions massives d’emplois n’est toujours pas écartée. Ainsi, la mutualisation des rédactions des Radios Bleues est toujours d’actualité, de même que la disparition de certaines antennes de FIP. Quand aux orchestres, que Mathieu Gallet voulait fusionner, aucun ne disparaîtra mais ils seront « redimensionnés »…

Des décisions qui semblent anachro-niques alors que, au jour où l’inter-syndicale publiait son communiqué dépité, l’organisme Médiamétrie publiait de son côté les résultats d’audiences du premier semestre 2015. Des résultats à faire pâlir les concurrentes privées, dans lesquels – au-delà des satisfécits des « stars » de France Inter, on apprend que les radios publiques occupent 25 à 30% des parts d’audience selon les périodes de la semaine. On est donc loin du « bateau ivre » que dénonçait Nicolas Sarkozy pour mieux appeler à le couler.

En fin de conflit, ceux-ci se sont promis que le combat était loin d’être fini. Après avoir traversé un tel conflit, ils auront besoin de toutes les forces disponibles. Parce que l’avenir de ce trésor commun est l’affaire de tous.

VB.

Une vingtaine de personnes, délé-gués syndicaux et infirmiers, se sont rassemblés la semaine der-nière devant l’Agence régionale de santé d’Aquitaine, à Bordeaux, pour alerter les autorités sanitaires et la population locale sur l’avenir incertain de l’hôpital militaire Ro-bert-Picqué, où 50 postes parmi le personnel soignant sont menacés.

Le but du plan Bahia, qui devait permettre la fusion de deux éta-blissements bordelais : l’hôpital militaire Robert-Picqué et la clinique Bagatelle, était de maintenir dans ces établissements des soins médicaux de

qualité et néanmoins accessibles. La suspension de ce plan inquiète : les personnels soignants des deux struc-tures craignent une dégradation de l’offre hospitalière. 50 postes sont déjà menacés au sein de l’hôpital militaire.Pour le CHU de Bordeaux, si l’activi-té de Robert Picqué devait diminuer, ce serait autant de travail supplémen-taire pour eux, et les services y sont déjà surchargés.Pour la CGT la particularité d’une offre de soin publique c’est une offre de qualité et accessible à tous. La crainte est de voir petit à petit les missions de service public s’étioler et laisser le champ libre à des cliniques

privées qui viendraient s’installer. L’organisation met en lien cette suspension et la politique d’austérité que Marisol Touraine a annoncé avec la suppression de 22 000 emplois et trois milliards d’économie. Elle ne s’en satisfait pas et demande des garanties sur le maintien du service public et l’offre de soins sur ce site. Elle propose de mettre l’hôpital militaire Robert-Picqué et la clinique Bagatelle sous surveillance citoyenne et syndicale afin que soit valorisé, développé l’existant et encouragés les projets de collaboration inno-vants avec Bagatelle pour conforter le parcours de soins des patients sur le territoire.

Le jeudi 16 avril, en face de l’entre-prise Sanofi à Ambarès, un repas de solidarité était organisé avec les salariés en grève de l’entreprise. Des représentants de différentes structures de la CGT, des élus du Front de gauche de la CUB, des syndicalistes de FO, de Sud et le collectif « Sanofric » de Mont-pellier sont venus apporter leur soutien.

Plusieurs sites en France du groupe Sanofi ont connu des mouvements de grèves de plusieurs semaines sur des revendications locales. Ce fut le cas à Sisteron, par exemple, où la sortie de conflit il y a un mois est intervenue au terme de 5 semaines de grève, avec une augmentation de 80 euros de la prime de poste, des embauches et plus d’investissement sur le site.Mais entre les « pressions managé-riales », « la peur du chômage » et « les organisations syndicales qui accompagnent les décisions de la direction », pas facile d’élargir le mouvement explique Saïd Akrim, délégué syndical central de Sanofi Chimie.Sur le site d’Ambarès, dans l’atelier de production des médicaments, c’est

la réduction de la prime d’incommo-dité, liée à l’exposition à la poussière et au bruit, qui a « fait déborder le vase ». À raison d’une heure par demi-journée, les grévistes en sont à leur neuvième semaine de grève.« C’est la politique du groupe qui n’est plus acceptable, ajoute Saïd. 5,5 milliards reversés aux action-naires, l’entrée du nouveau PDG à 4 millions d’euros, celui d’avant qui part avec 8 millions et 0 % d’aug-mentation des salaires. Il n’y a pas de justice. »Le groupe Sanofi qui prétend « ap-porter l’espoir par la science » a sup-

primé 4 800 emplois en 6 ans, avec fermeture de sites, principalement dans le secteur de la recherche et du développement. Des mesures qui s’étendent aujourd’hui au secteur industriel alors que l’entreprise a bénéficié du Crédit d’impôt compé-titivité emploi (CICE) et d’exonéra-tions sociales.On comprend les inquiétudes de l’organisation syndicale qui ne baisse pas les bras pour autant. Un projet alternatif est en construction, « déta-ché des intérêts financiers », précise Thierry Bodin, responsable CGT au niveau du groupe. « On ne va pas, à chaque fois, accompagner les plans de restructu-ration. Nous voulons répondre aux enjeux de santé de notre société par un développement scientifique et industriel. En s’attaquant à l’emploi, à la recherche, le groupe a fait le choix de diminuer ses capacités. Des axes thérapeutiques avec des enjeux énormes comme les antibiotiques, les traitements pour les maladies auto-immunes, etc., ne sont plus travaillés. Il faut sortir du carcan financier. Il faut que l’argent soit consacré aux intérêts collectifs et non à augmenter la fortune de Bettencourt (un des principaux actionnaires du groupe – NDLR) ».

CD.

Jeudi dernier, au TGI de Bordeaux, la Fonderie du Bélier poursuivait en diffamation la secrétaire départe-mentale de la CGT, Corinne Ver-signy. Au milieu des militants de la CGT, de la FSU, de Force Ouvrière, de Solidaires et de l’Unef, venus la soutenir, Corinne Versigny a pris la parole avant d’entrer au tribunal : « Ce que j’ai dénoncé aux Fonderies du Bélier est argumenté. Le patronat, aidé par le gouvernement, essaie de nous mettre à genoux. Jamais nous ne baisserons les bras ! Jamais ils ne

nous ferons taire ! »

La secrétaire départementale avait dénoncé un projet de Plan de sauve-garde de l'emploi de l’entreprise, des conditions « de grande dangerosité » pour la santé des salariés, une stra-tégie managériale visant à « mettre financièrement une entreprise en difficulté afin de mieux la fermer » car ses dirigeants investissent « en Chine et en Hongrie ».

La décision de la cour a été mise en délibéré au 7 mai prochain.

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Les Nouvelles 23 avril 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

Quand François Hollande dérape…

En comparant le FN de Marine Le Pen au PCF des années 70 lors d’une émission télé, Fran-çois Hollande s’est livré, en voulant masquer l’incurie et les dégâts de sa politique, à des propos indignes et infamants.

Nombreux, à gauche, sont choqués, blessés. De tels propos méritent quelques éclairages.

D’abord, le gouvernement renonce à l’idée même d’une politique de gauche, au ras-semblement des forces qui s’en réclament, il renonce au progrès social qui serait dépassé.

Il cède à la tentation dangereuse de continuer à faire du FN un épouvantail utile dans le champ politique, en le créditant d’une volonté sociale alors qu’il est l’ami des patrons, défenseur d’une austérité à la française et à la sauce européenne. Enfin, il poursuit la logique des 2 extrêmes supposées, renvoyées dos-à-dos pour justifier l’absence d’une politique de gauche et conforter une pensée dominante libérale exerçant le pouvoir dans une alter-nance bien rôdée.

Le FN n’est comparable à rien d’autre qu’à d’autres forces d’extrême-droite qui prônent le capitalisme, fut-il national, qui attisent les divisions, les peurs et la haine.

La seule manière de combattre sa progression est de mener une politique de gauche répon-dant aux attentes et ouvrant des perspectives pour notre pays et pour l’Europe.

Le PCF se veut au cœur de la gauche.

Le trouble qui existe dans les esprits ne doit pas être entretenu mais dissipé et les véritables enjeux doivent être mis au centre des débats.

Nous nous associons à la demande formulée par Pierre Laurent d’excuses publiques et espérons que nombreux seront celles et ceux qui, à gauche, prendront position publique-ment pour dénoncer ces propos.

Nul ne saura nous décourager d’œuvrer inlas-sablement à rassembler largement toutes les forces disponibles pour construire la gauche nouvelle dont notre peuple a besoin.

Claude mellierMembre du Comité exécutif du PCF 33

vice-présidente de la CUB

PROJET DE LOI SUR LE RENSEIGNEMENT

C’est « parfaitement légal » et… inquiétant ! 

CHANTIER DU GRAND STADE

Sans salaire depuis 3 mois

La « loi sur le renseignement » est en discussion à l’assemblée natio-nale depuis le 13 avril. Ce projet prévoit d’installer un dispositif pérenne de contrôle occulte des citoyens dont le pouvoir exécutif pourrait faire un usage quasi illi-mité. Ci-dessous, le point de vue de Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’homme (LDH), à lire en intégralité dans « Débats et controverses » de l’Humanité du 13 avril.

(…) Pratiquement tout le monde pourra être écouté, espionné, lu, entendu, capté, monitoré, à son insu. La loi prévoit en effet un spectre très large de motifs justifiant ce déploiement panoptique. Vous n’avez aucune sympathie pour les dictatures avec qui notre pays com-merce ? Vous voilà sur la liste. Vous avez été, par curiosité ou pour besoin professionnel, sur un site djihadiste, ou considéré comme tel ? Assimilé terroriste, votre ordinateur sera péné-

tré, infiltré, mouchardé. Sans doute vous croyez-vous à l’abri car n’ayant rien à cacher ? Double erreur ; tout le monde a quelque chose à cacher, de son compte en banque à ses états de santé en passant par des jardins qui, pour être honorables, peuvent vouloir rester secrets ; cela s’appelle l’intimité. Il suffira aussi que votre beau-frère ait un ami qui ait connu une personne voyageant très souvent dans tel ou tel pays pour qu’il devienne « par-faitement légal » de vous placer sous surveillance globale. Prodiges de la technique, cette intrusion se fera automatiquement, à l’aide de logiciels ad hoc, sur des critères de recherche tels que « Daesh », « Boycott », mais aussi à la source, chez votre four-nisseur d’accès… Des milliards de données personnelles seront ainsi collectées, au hasard, et stockées plusieurs années.

Cette légalisation d’une écoute de masse transforme de fait chacun d’entre nous, sinon en coupable,

du moins en suspect. Défiance et surveillance cheminent ici main dans la main pour déconstruire la sûreté des personnes. Vous refusez de vous en inquiéter ? Vous pensez que c’est le rôle de la justice de vous protéger et vous avez confiance dans celle de votre pays ? Bravo. Problème : le projet de loi évacue le juge de tout le processus de décision et de contrôle ; les « services » seront seuls à contrôler les « services », sous la haute – et seule – autorité du premier ministre.

(…) Il est temps encore, de tendre l’oreille ; de dire « non, merci » et de fermer la porte. La mise sous transparence totale est l’obsession de toutes les polices, l’horizon de tous les régimes forts. C’est aussi le cauchemar des démocraties. Le projet de loi sur le renseignement n’est ni bienveillant, ni normal ou anodin. Si nous ne voulons pas, dès demain, être tous écoutés, il est temps, grand temps, de nous faire entendre.

La CGT a appelé à un rassem-blement, le vendredi 10 avril à midi devant le futur grand stade de Bordeaux pour dire « stop au scandale social ». Le syndicat avait été interpellé, il y a 3 semaines par 14 salariés espagnols employés sur le chantier et sans salaires depuis 3 mois. Avec eux, il a enclenché la lutte et les procédures juridiques mais dénonce une démultiplica-tion de ces situations.

« Nouveau modèle économique », l’expression aurait été lâchée par un fonctionnaire de l’inspection du Travail pour désigner ces situations de plus en plus courantes dans la Construction et les Travaux publics. « De plus en plus de salariés français ou étrangers, en contrat avec des entreprises françaises ou étrangères se retrouvent sans salaire, travaillent dans des conditions indécentes, parfois même sans être déclarés », confirme Julien Ruiz de l’Union départementale CGT. Les grands groupes donneurs d’ordre, au travers d’une mise en concurrence exacerbée tirent toujours plus les droits et les conditions de travail des salariés vers le bas.

Ces 14 salariés venus d’Espagne pour

travailler sur le chantier du Grand stade à Bordeaux ont été recrutés sous contrat français par l’entreprise Wit&Ki SAS, sous-traitante pour Fayat, l’un des maîtres d’ouvrage du chantier.

« Ils sont venus nous voir il y a une quinzaine de jours, raconte Julien Ruiz, ils n’avaient pas été payés depuis 3 mois. Ils ont tardé à engager cette démarche par peur de perdre leur emploi. Nous nous sommes ren-dus compte qu’à un moment donné l’employeur a tenté de faire migrer les contrats de travail sur une filière espa-gnole qu’il a lui-même créé et a cessé de verser les salaires. Nous avons enclenché la mobilisation syndicale et les démarches juridiques, notamment un recours en référé pour le paiement des salaires et de tout ce qui est lié au grand déplacement, cela représente des sommes importantes. »

Dans un courrier au préfet de Gironde, au président de la Métro-pole et maire de Bordeaux, au président du Conseil régional, au président du Conseil général, et au DIRECCTE UT 33, la CGT demande aux pouvoirs publics de « mettre un terme à ce scandale inadmissible pour les salariés eux-mêmes et désastreux pour l’image du chantier du Grand Stade de

Bordeaux et pour la Métropole bordelaise » et « d’intervenir au-près des employeurs donneurs d’ordre et sous-traitants pour faire régulariser cette situation. »

Le jour de la manifestation au Grand stade, l’organisation syndi-cale apprend que la société française est liquidée, elle demande donc au mandataire de payer les salaires. Par ailleurs l’Inspection du travail mène une enquête et va engager une procédure pénale.

Pour que ces méthodes patronales ne se généralisent pas, la CGT revendique la mise en place de droits d’interventions et d’initiatives des organisations syndicales sur les chan-tiers ; l’arrêt des politiques d’austérité qui poussent sans cesse à la réduc-tion des coûts d’investissement ; l’intégration factuelle de critères sociaux et environnementaux aux appels d’offre, quitte à faire évoluer le Code des marchés publics ; la res-ponsabilisation des donneurs d’ordre. Elle demande au gouvernement de donner les moyens à l’Inspection du Travail de contrôler et faire respecter les droits du Travail et des salariés.

CD

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4 • Les Nouvelles 23 avril 2015

L’économie circulaire est deve-nue la nouvelle expression à la mode dans le monde de la communication institutionnelle et écologique. Prenant la suite du développement durable, elle pousse plus loin les logiques contenues dans cette expression. Mais à l’instar de ce premier concept, elle en porte aussi les contradictions, et les ambiva-lences.

La loi de la transition énergétique et de la croissance verte est en ce moment en deuxième lecture à l’Assemblée nationale avant son adoption définitive. Elle consacre un chapitre sur l’économie circu-laire. Des colloques se développent sur cette question, un institut a été créé, le CESER d’Aquitaine vient de rendre un rapport sur cette question.

Mais que recouvre ce nouveau concept ? Est-ce une nouvelle lubie du monde de l’environnement ?

On part du constat d’une société qui marche sur la tête, où majo-ritairement prédomine le gaspil-lage des ressources, et en premier lieu des matières premières. En étant simpliste, il y a production, consommation, et destruction du produit. Il apparaît de manière de plus en plus majoritaire dans nos sociétés que cette façon de faire est de moins en moins compatible avec une logique de développement durable. D’une part parce qu’elle est productrice d’énormément de dé-chets et d’autre part, parce que cette logique peut nous amener, à plus ou moins long terme, à un épuisement des ressources naturelles.

C’est en partant de ce constat que s’est développée l’idée d’une économie sobre en carbone et en matières premières, peu ou pas renouvelables.

Toutes les initiatives visant à valo-riser l’ensemble des déchets que nous produisons s’inscrivent dans cette démarche. Il en va bien sûr du tri sélectif qui est rentré dans les mœurs, mais aussi d’initiatives comme les ressourceries qui récu-pèrent des objets pour leur donner une nouvelle vie, ou la collecte du verre et du textile.

Au de-là la simple gestion des déchets, pour laquelle d’ailleurs il reste encore beaucoup à faire dans notre pays, l’économie circulaire développe d’autres pratiques « ver-tueuses ». Ainsi sont développés les concepts de l’écoconception, démarche qui vise dès la conception d’un produit à réfléchir à son recy-clage, ou l’économie de la fonc-tionnalité, qui vise à substituer la possession d’un objet à son simple usage (location d’une voiture, d’un vélo, d’une perceuse).

D’autres concepts sont travaillés qui ont donc pour but de transfor-mer notre économie pour la rendre plus vertueuse.

Mais comme à l’image du dévelop-pement durable, cette conception de l’économie n’est pas à l’abri de passer sous les fourches caudines de la rentabilité, et offre une nouvelle opportunité de green washing pour nombre d’entreprises.

D’ailleurs le gouvernement, même s’il y met les formes, ne cache pas ses conceptions de l ’économie circulaire. En effet, parcourant le site du ministère de l’écologie et du développement durable, il est clairement mentionné que la loi vise à « augmenter la compétitivité des entreprises françaises dans une logique de croissance verte ».

De la même manière quand on observe la composition de l’institut de l’économie circulaire, qui se veut être une référence en la matière et présidé par un député d’EELV, on

y trouve pêle-mêle GRDF (filiale 100 % SUEZ), KEDGE Busi-ness School (école de commerce), FEDEREC (Fédération patronale des entreprise du recyclage) et le Syndicat français de l’industrie cimentière.

Pour ces entreprises il s’agit d’un point de vue logistique, mais aussi parfois de conception, optimiser les coûts pour la création de valeur, entendu dans le sens bien sûr de profit. Conscientes des limites de leur modèle économique ces entreprises tentent d’y apporter des réponses.

Il s’agit comme souvent dans ces cas là de mettre en œuvre la citation célèbre du Guépard : « Si nous voulons que tout reste tel que c’est, il faut que tout change ».

À l’opposé de cette conception de l’économie circulaire, des initia-tives et des réflexions se placent en rupture avec les logiques domi-nantes. Pour les chercheurs pro-gressistes Roland Charlionet et Luc Foulquier, « si la nature est en péril, la raison fondamentale en est que le capitalisme marchandise tout, spécule sur tout » .

Ils stigmatisent le fait que « pour le capitalisme, les déchets constituent une nouvelle source de profit, et une matière première parfois plus juteuse que celle habituellement extraite des mines ou de l’usine ».

Pour eux, ce n’est pas tant la consommation qui est en cause, que le mode de production qui induit cette consommation. Ils pointent tout autant l’obsolescence programmée, que l’agrobusiness pour les denrées agricoles. Pour leur part l’économie circulaire n’a de sens que si l’on place l’homme au centre du processus pour répondre à une logique de satisfaction des

besoins dans le respect de l’envi-ronnement.

Pour F.Boccara, membre du PCF et des économistes atterrés, « il faut une transition révolutionnaire matérielle et culturelle » qui vise-rait à mettre en avant « les valeurs d’usages et non plus les valeurs marchandes », révolution qui néces-siterait « une politique de dépenses publiques active pour permettre des vraies alternatives positives ».

Pour ces auteurs, « cela nécessite la participation active de chaque ci-toyen-producteur-consommateur. C’est toute l’organisation sociale qui est concernée. L’ampleur du projet porte nettement des aspects civilisationnels. »

Frédéric Mellier

ENVIRONNEMENT

ÉCONOMIE CIRCULAIRE

Quels contenus ?

PCF

Sciences et Environnement

Le dossier du numéro 7 de Pro-gressistes porte sur « les énergies renouvelables » et la transition énergétique.

Ce fut également l’un des thèmes abordé, mais pas le seul, le 8 avril dernier lors de la rencontre entre Pierre Laurent, secrétaire general du PCF et Catherine Bréchignac, secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences, dans les locaux de l’Académie des Sciences.

Le Parti Communiste Français a toujours porté un grand intérêt aux sciences et techniques et à leurs impacts sur la société et en particu-lier le travail et l’emploi. Jusqu’en 1995, la revue Avancées était là pour en témoigner. En 2013, Pro-gressistes a pris le relais. Depuis 1970 existe au pcf une commission Environnement qui, comme son nom l’indique, traite des problèmes écologiques en mettant les hommes, leurs activités et l’avenir au cœur de la réflexion.

La photo, ci-dessus, est prise dans la salle des archives de l’Académie des Sciences, qui renferme des tré-sors, ainsi avons nous pu consulter, entre autres, les cahiers d’expérience du grand savant Lavoisier écrits et

dessinés de sa main. Sur la photo, de gauche à droite, Catherine Bréchi-gnac, Jean Pierre Kahane, mathé-maticien, académicien, Florence Greffe, directrice honoraire des ar-chives, Pierre Laurent. L’entrevue a donné lieu à un échange constructif sur le rôle majeur des sciences et des techniques dans le développement des sociétés et sur les perspectives de libération humaine que cela permet d’envisager.

Pr. Ivan Lavallée

Ecoconception : vise à  intégrer des aspects environnementaux dans la conception et le développement de produits.

Economie de la fonctionnalité  : consiste à remplacer la notion de vente du bien par celle de la vente de l’usage du bien.

Green washing : ou en français l’éco blanchiment, consiste pour une entreprise à orienter ses actions marketing et sa communication vers un positionnement écologique. C’est le fait, souvent, de grandes multinationales qui de part leurs activités polluent excessivement. Ainsi elles redorent leur image auprès du public.

Définitions :

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Les Nouvelles 23 avril 2015 • 5

Tant de discours, de témoignages dénoncent les produits phyto-sanitaires comme la source de nombreux maux. Pourquoi les institutions et les politiques échouent-ils dans la réduction de l’utilisation des pesticides ?

Beaucoup d’efforts sont faits par les agriculteurs eux-mêmes (agri-culture raisonnée, reconversion en bio), par les consommateurs qui privilégient les productions locales « propres », par certains maires qui intègrent les questions environne-mentales dans leurs actes. Mais le bilan reste lourd, l’usage massif des pesticides pollue l’eau, les sols, les plantes, augmente les gaz à effet de serre, pèse sur la biodiversité en participant au déclin de toutes les espèces d’insectes, et sur la santé des êtres humains avec des risques accrus de cancers et de maladies neurologiques pour ceux qui les utilisent et ceux qui les subissent dans leur environnement person-nel. Les jeux du Marché, le système de formation des prix participent de la course à la production des cultures les plus rentables. Parmi elles, les céréales, gourmandes en eau, exposées de plus en plus aux maladies. La monoculture intensive est la première cause de l’emploi des pesticides, la raison d’être des multinationales agrochimiques et des gros producteurs bénéficiant des largesses du système.

Où en sommes-nous en France (3e consommateur mondial) ?

Ainsi, la dernière réforme de la PAC octroie 9 milliards d’aide par an aux grandes exploitations sans contraintes sur les impacts

environnementaux. À la suite du Grenelle de l’Environnement, en 2008, un Plan Ecophyto voit le jour qu’il prévoit, « si possible » de diviser par 2 les pesticides d’ici 2018 dans les zones agricoles, les villes, les jardins. 6 ans après, rien n’a changé, un 2e plan est en cours de mise en œuvre. Il reporte l’objec-tif initial à 2025, s’appuie toujours sur un réseau de fermes pionnières ainsi que sur la mise en place de conseils et outils par les firmes et les grandes coopératives !!! Or, si le modèle de productivité à l’hec-tare n’est pas remis en question, si la rotation des cultures n’est pas favorisée activement, s’il n’y a pas reconfiguration totale des systèmes agricoles, l’utilisation des pesti-cides se poursuivra. La Loi sur la Biodiversité adoptée en 1ère lecture en mars 2015, interdit au 1er janvier 2016 tous les produits de la famille des néonicotinoïdes, neurotoxiques pour les abeilles… Contre l’avis du gouvernement car trois de ces substances font déjà l’objet d’un moratoire européen de deux ans (depuis le 1/12/13), cinq autres restant disponibles sur le marché !

Le monde selon Monsanto

L’action des députés français vise à éviter que l’industrie ne substi-tue des produits cousins après le retrait d’un produit précis. C’est une bonne chose, reste la validation par le Sénat…

La Loi sur la Transition Énergé-tique prévoit elle l’interdiction des produits phyto au 1er janvier 2017 pour les espaces verts et les voiries. Les maires des petites communes pensent que le « 0 pesticide » engen-drera des dépenses insupportables et demandent des aides, incitations

et report à 2020. Cinq pesti-cides viennent récemment d’être classés cancérogènes «probables» ou «possibles» pour l ’homme par l’Agence du cancer (Iarc) de l’OMS, dont l’herbicide glyphosate (Roundup), l’un des plus vendus au monde (agriculture, forêts, jardins). Monsanto produit des cultures génétiquement modifiées, résistantes au glyphosate. L’agri-culteur lui achète ses semences et son Roundup qu’il épand sur ses champs, tuant toutes les plantes et les insectes sauf les OGM. C’est le monde selon Monsanto ! Ce classe-ment est « un signal qui doit nous alerter », a déclaré Marisol Tou-raine, rappelant que la lutte contre les pesticides était une priorité du ministre de l’agriculture et évitant ainsi de se prononcer sur une inter-diction des deux substances encore utilisées.

La question de la santé comme celle de la souveraineté alimentaire doivent être au cœur de la politique agricole. L’ambition agroécologique de Stéphane Le Fol relève du dis-cours, sa Loi 2014 sur l’avenir de l’agriculture s’inscrit pleinement dans le système de concurrence en favorisant la compétitivité, l’industrialisation et l’exclusion des fermes diversifiées. De plus, les firmes américaines voient dans le Traité Transatlantique (TAFTA) un formidable outil de défense de leurs intérêts, toutes règles ou lois jugées non équitables pouvant faire l’objet d’un recours en justice devant des tribunaux privés pour entrave à la concurrence !

Cathy Daguerre

Un communiqué du 21 avril de Générations Futures, Allassac et Collectif Alerte Pesticides appelle les riverains de terres agricoles ou viticoles « au regroupement des forces et à l’échange des savoirs »… Le 30 mars dernier, Marie-Lys Bibeyran organisait une soirée débat à l’occasion de la Semaine sans pesticides, à Cussac-Fort-Mé-doc, un temps d’échange comme la salariée viticole, militante anti-pesticides souhaiterait qu’il y en ait plus souvent.

Plusieurs études ont montré des liens entre l’épandage de pesticides et un certain nombre de maladies graves. L’enquête APACHE publiée en février 2013 par l’association Générations Futures, mettait en lumière l’exposition de riverains lis-tracais. « En médoc, il y a tellement de vignes, explique Marie-Lys Bibey-ran, que tout le monde est concerné. » « Tout le monde », ce sont d’une part les riverains de terres agricoles ou viticoles.Avec le printemps, les tracteurs sortent. « Les riverains qui vivent dans ces zones connaissent bien ces journées, où installés dans leur jardin, le pulvérisateur passe, pour épandre ces toxiques, dernière la haie ou le grillage qui les séparent du champ, du verger ou de la vigne », peut-on lire dans le communiqué des associations. Des citoyens « avertis » proposent, avec le soutien de Générations Fu-tures, d’envoyer un courrier aux agriculteurs utilisateurs de pesticides de synthèse pour leur demander de les avertir lors du passage de leur pulvérisateur à proximité de leur lieu de vie. Un courrier type est proposé. Mais les premiers à être exposés, ce sont les agriculteurs, les viticulteurs et leurs ouvriers. Il faudra attendre 2012

pour qu’un décret reconnaisse la maladie de Parkinson comme mala-die professionnelle des agriculteurs en faisant un lien explicite entre l’usage de pesticides et le risque de dévelop-per la maladie neurodégénérative. Depuis, le président de l’association Phytovictimes, Paul François a gagné son procès contre Monsanto pour intoxication à l’herbicide et l’État français a été condamné par le TGI d’Epinal à réparer le préjudice subi à un céréalier lorrain dont le cancer a été reconnu comme maladie profes-sionnelle.Au cours d’une soirée organisée à Cussac-Fort-Médoc, le 30 mars dernier, était diffusé le documentaire « La mort est dans le pré », un film per-cutant réalisé en 2012. Le réalisateur Eric Guéret y va à la rencontre de ces gens qui, dans la peine ou la maladie, se battent pour la justice et pour une agriculture plus respectueuse des hommes et de la terre. Agriculteurs, médecins, avocats sociologues et une centaine de personnes, surtout des riverains, ont pu débattre ensuite. « Il y avait quelques agriculteurs, précise Marie-Lys, organisatrice de la soirée. Il y a une prise de conscience qu’il faut changer les pratiques mais ils évoquent des difficultés écono-miques et un besoin de formation. Certains se sentent stigmatisés et entretiennent le secret sur tout ce qui concerne les pesticides. Il est vrai que les riverains sont tellement inquiets qu’ils ferment tout dès qu’ils aper-çoivent un tracteur. D’ailleurs, il vaut mieux avoir ce réflexe de précaution. Mais il ne s’agit pas de mettre le feu aux poudres. Il faut plus de commu-nication notamment dans la viticul-ture médocaine. C’est la première fois qu’il y a un tel échange. J’espère pouvoir reproduire l’expérience dans d’autres communes. »

CD

La planète ne pourra pas nourrir neuf milliards d’hommes si on continue de fonder les échanges sur une concurrence mondialisée… Dans ce troisième livre en moins de cinq ans sur cet enjeu majeur, Gérard Le Puill propose de réinventer la manière de conduire les productions agricoles, sur fond de souveraineté alimentaire, en les préservant des effets désastreux d’une concurrence mondialisée, spéculative et morti-fère. Climat, sols et savoir faire de ses paysans, la France dispose encore de nombreux atouts pour rompre avec la spécialisation outrancière, pour réinventer une agriculture écologi-quement intensive, peu gourmande en intrants et respectueusement de l’environnement.Afin de « produire mieux pour man-ger plus » il faudra inventer des méca-nismes de régulation très souples qui

seront la règle verte, la planification écologique, l’agro-écologie et l’agro-foresterie. Un défi passionnant pour le monde paysan avec le soutien des consommateurs.

ENVIRONNEMENT

PRODUITS PHYTOSANITAIRES

Malgré des efforts, le bilan reste lourdÉPANDAGE DE PESTICIDES

Mobilisations citoyennes en Médoc

GÉRARD LE PUILL

Produire mieux pour manger tous d’ici 2050 et bien après

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6 • Les Nouvelles 23 avril 2015

INTERNATIONAL

MIGRANTS

L’Europe doit faire cesser le drame humain

LA CHUTE DE BLAISE COMPAORÉ

Un espoir pour le Burkina Faso et pour l’Afrique

Le week-end dernier, 700 migrants perdaient la vie en mer au large des côtes italiennes, une hécatombe pourtant loin d’être isolée. « En quelques jours, l’équivalent des passagers de huit grands avions a été avalé par la mer », écrit Patrick Le Hyaric dans son édito de mardi, exigeant de l’Europe « des actes forts ». Alors que les autorités européennes et François Hollande accusent les passeurs et parlent de renforcer les frontières, ONG et parlementaires de gauche défendent des solutions pour l’accueil des réfugiés.

L’hécatombe est devenue quoti-dienne, selon les gardes-côtes italiens, plus de 11 000 personnes auraient fait l’objet d’opérations de sauvetage au large de Lampedusa. Depuis le début de l’année, plus de 1 600 personnes auront, malgré tout, péri noyées aux portes de l’Europe, dont 1 150 ces derniers jours. Ce décompte macabre s’élevait à 50 âmes, l’année dernière à la même époque, alors que l’opé-ration italienne « Mare Nostrum » était encore en place.

Les ministres européens de l’Intérieur et des Affaires étrangères ont décidé,

à l’issue d’une réunion d’urgence, de renforcer les moyens accordés à l’agence Frontex chargée du contrôle des frontières européennes depuis 2004. Ils refusent encore de prendre leurs responsabilités en pointant du doigt les seuls passeurs, qualifiés dimanche dernier par François Hol-lande de « terroristes ».

Il faut des actes

« Il n’est plus le temps des palabres sans lendemain, des sommets euro-péens pour faire semblant ! Il faut maintenant des actes ! Et des actes forts pour que cesse le drame humain qui se déroule sous nos yeux, trans-formant la mer Méditerranée en vaste cimetière », s’insurge Patrick Le Hya-ric dans l’Humanité. (…) L’Europe serait riche pour ériger des barrières, payer des guerres, et si chiche pour mettre en place un dispositif de sur-veillance et d’intervention maritime, conforme au droit de la mer, pour protéger la vie de celles et ceux qui fuient l’enfer ? L’Europe protectrice, solidaire et fraternelle devrait cesser de criminaliser les migrants, les accueillir sur l’ensemble de son ter-ritoire et ne pas laisser l’Italie seule supporter le poids des tragédies et avoir l’audace de proposer un plan

de codéveloppement Euro-Médi-terranée et Euro-Afrique. Dès lors que la situation ainsi créée est pour l’essentiel le résultat des guerres d’Irak ou de l’intervention en Libye, des catastrophes climatiques ou de la guerre économique mondiale, il s’agit d’une question aux dimensions internationales. Elle appelle donc une action pour des solutions inter-nationales. »

Des solutions existent

Plusieurs ONG et parlementaires européens de gauche, aussi, l’UE n’est pas face à une fatalité mais confrontée aux résultats des politiques toujours plus répressives en matière d’immi-gration. Des solutions existent, pourtant, pour que l’Europe cesse enfin sa politique de non-assistance à personnes en danger.

Une coalition des pays prêts à agir pour les migrants pourrait être crée sans attendre que les 28 pays s’en-tendent sur la politique migratoire.

Avec l’aval du Conseil européen, l’UE peut tout de suite choisir d’appliquer la circulaire adoptée par l’UE, le 20 juillet 2001, qui permet, en cas d’afflux massif de personnes déplacées, de déclencher un méca-

nisme de protection immédiate et l’accès aux ressources financières du Fonds européen pour les réfugiés.

Il faut suspendre le règlement Dublin 3 qui oblige les États à refuser l’asile à tout demandeur ayant été enregistré au préalable dans le premier pays européen par lequel il a transité ; qui incite les pays ayant des frontières extérieures terrestres à mettre en place des barrières infranchissables. Ces barrières poussent les migrants à emprunter les voies maritimes, avec les conséquences actuelles.

Il faut instaurer de véritables plans de sauvetage et d’accueil.

« Les moyens octroyés aux dispositifs comme Frontex, Eurosur ou Closeye sont donnés à des entreprises privées

comme Thales, dénonce Olivier Clochard. Six millions d’euros ont été accordés par l’UE à EADS pour le contrôle des frontières roumaines. De plus, à Migreurop, nous chiffrons le coût de chaque reconduite à la fron-tière à 27 000 euros. Tout cet argent pourrait aller à de réelles politiques d’accueil. » Le président de Migreu-rop pointe les dénonciations inces-santes par les droites du « coût » de l’asile. « Mais si on facilitait le droit à l’accès au travail des réfugiés, cela permettrait de sortir d’une logique d’assistanat. » « C’est une question de priorité, reprend Malin Bjork. Pour l’instant, l’Europe choisit de militariser ses frontières, alors que tout cet argent pourrait être redirigé vers les sauvetages en mer. »

Six mois après l’insurrection qui a balayé le président, Blaise Com-paré au terme de 27 ans de pou-voir, le Burkina Faso se prépare à relever le défi de la souveraineté, de la démocratie, de la justice et des avancées sociales, sous les regards inquiets des dictateurs et autocrates du continent. Un espoir pour les peuples d’Afrique.

Au pouvoir depuis 27 ans, le pré-sident du Burkina Faso, Blaise Com-paoré, a été balayé en quelques jours. Déconnecté du peuple, sûr de sa force et de ses soutiens, il n’imaginait pas que son acharnement à modifier la constitution pour se représenter à vie lui coûterait sa place.

L’insurrection d’octobre 2014 vient de loin. Elle est le point d’orgue

d’une multitude de manifestations et de prises de conscience qui sont allées crescendo depuis 1998, date de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo. Toute l’histoire contempo-raine de la Haute Volta devenue Bur-kina Faso est jalonnée par des luttes sociales et politiques qui constituent un terreau favorable aux mobili-sations populaires. La révolution progressiste de Thomas Sankara de 1983 à 1987 en est le fruit. En 4 ans, les bases du développement ont été impulsées, avec des progrès notables dans les domaines de la santé ou de l’éducation. Une expérience qui trouvera une fin tragique lors du coup d’État de Blaise Compaoré au cours duquel le leader de la révolution et ses compagnons furent assassinés.

Pendant 27 ans, le clan Compaoré s’attaquera à toutes les avancées et les

symboles issus de la révolution. Peine perdue. Jamais l’aura de Thomas Sankara n’a été aussi forte.

Une secousse démocratique

La chute de Blaise Compaoré est un espoir pour le Burkina et pour l’Afrique. Une secousse démocra-tique dont les ondes parcourent le continent et qui inquiète dictateurs et autocrates. Au Togo, Gabon, Congo, RDC, Cameroun, Tchad ou Côte d’Ivoire, l’aspiration populaire se heurte à des régimes gangrenés par la corruption, l’impunité ou l’oppression. Les élections truquées et les modifications constitution-nelles deviennent un pari risqué, une mèche susceptible de propager la colère des peuples.

Au Burkina, six mois après l’insur-rection, la démocratie est précisément au cœur des réflexions des organi-sations politiques et de la société civile. Les pratiques de clientélisme et d’achat de voix avaient permis à M. Compaoré d’être réélu en 2010 avec plus de 80 % des voix, un score grotesque validé par les chancelleries européennes et américaines.

Aujourd’hui l’enjeu est d’en finir avec ce système installé par l’ancien régime. Le Conseil national de tran-sition, assemblée intérimaire, vient de voter une loi de changement du code électoral. Parmi les principales dispositions, les dirigeants du CDP, ancien parti de Compaoré, qui ont trempé dans le coup de force consti-

tutionnel et la répression d’octobre, ne pourront plus se présenter à une élection.

En parallèle, viennent d’avoir lieu les « États généraux de la justice », qui proposent un pacte national contre les crimes économiques et de sang, contre le règne de l’injustice et de la violation des droits qui frappe l’admi-nistration, le système judiciaire et politique. C’est un premier « rendez-vous de la nation burkinabé avec la justice burkinabé », qualifié ainsi par la ministre de la Justice, Joséphine Ouédraogo, ancienne ministre de la révolution. Signe de bonne volonté, les autorités de transition ont ouvert le dossier de l’assassinat de Thomas Sankara auprès d’un tribunal mili-taire, afin que la justice puisse enfin avancer.

Sur le front social, les syndicats, relativement puissants au Burkina, et une partie de la société civile haussent le ton afin de réclamer des mesures urgentes et des hausses de salaire. Mais comment financer ces revendications ? Comment répondre aux besoins qui s’expriment ? Rompre avec le système d’accaparement des richesses du sol et du sous-sol, qui a favorisé une croissance économique sans développement, apparaît comme une nécessité. Le pays doit retrouver des ressources pour les orienter dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’agri-culture... Lourde tâche soumise aux pressions extérieures, aux injonctions

du FMI et au libre-échange imposé par l’Union européenne au travers de ses « Accords de partenariat éco-nomique ».

Démocratie, justice et avancées sociales seront au centre des débats de la campagne électorale. Avec en toile de fond l’enjeu de la conquête de la souveraineté. En cela, les mobilisations populaires seront une des clefs pour rendre irréversible le processus en cours et empêcher un énième coup de force. Car le pays est au cœur d’une zone en souffrance, pris entre le Mali qui retombe dans ses ornières – avec un État français soufflant le chaud et le froid pour ses intérêts – et la Côte d’Ivoire en pleine dérive autoritaire, base arrière d’un Blaise Compaoré prêt à déstabiliser le Burkina.

« Notre nombre est notre force » est le slogan du Balai citoyen, collectif de jeunes qui a joué un rôle déter-minant dans la chute du régime et appelle aujourd’hui à la vigilance et à l’inscription massive sur les listes électorales. De leurs côtés, les forces de gauche se lancent dans la bataille. À l’image des partis sankaristes qui vont s’unir à Ouagadougou en mai prochain, avec la présence annoncée de Mariam Sankara, épouse du lea-der révolutionnaire.

Dominique Josse, responsable du collectif Afrique,

secteur Relations internationales du PCF.

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Les Nouvelles 23 avril 2015 • 7

COLLECTIVITÉS

HAUSSE DES IMPÔTS

Des appels à la résistanceBORDEAUX MÉTROPOLE

Logement : quand la calculette prend les commandes

TALENCE

Stationnement payant

Dans toutes les villes de Gironde et du pays, les communes doivent faire face à la baisse drastique des dotations d’Etat. Comment répondre ? Mais surtout, demain, comment résister pour inverser l’ordre des choses ? Les élus com-munistes prennent des initiatives et lancent des idées.

Conseil municipal après conseil mu-nicipal, la question est la même dans toutes les villes de France : comment faire face aux baisses vertigineuses de dotations de l’Etat. Celles-ci repré-sentaient 40,6 milliards d’euros en 2013, elles pèseront 29,1 milliards en 2017. À elles seules, elles représentent pourtant 28% des ressources des collectivités. Attention cependant, il ne s’agit pas d’une aumône consentie par le pouvoir central à ses provinces. « L’Etat compense simplement les transferts de charges qu’il nous a imposés au fil du temps, pour répondre à nos missions de service public », rappelait très justement le maire communiste d’Ivry-sur-Seine, Philippe Bouyssou, dans l’Humanité du 16 avril. Dans sa ville, la baisse des dotations d’Etat représente une perte sèche de 20 millions d’euros sur 3 ans. Alors, comme à Paris, la ville augmente la taxe de séjour acquittée par les clients des hôtels de luxe et celle sur les résidences secondaires. Mais cela ne suffit pas. « Nous sommes contraints de prévoir la suspension d’activités comme les séjours vacances de printemps et les chèques vacances pour les jeunes », expliquait son adjoint aux finances, Mehdy Belabbas (EELV).

Une orientation qu’a catégorique-ment refusée le girondin Stéphane Denoyelle. Le 31 mars, le maire communiste de Saint-Pierre d’Auril-lac réunissait les habitants à la salle des fêtes pour mettre en commun l’état de la situation. Car pour injuste qu’elle soit, cette situation doit bien être affrontée. En 2017, la dotation globale de fonctionnement pour Saint-Pierre-d’Aurillac aura baissé de 66 000 euros par rapport à 2013. A court terme, il faut économiser 20 000 euros. Autour de Stéphane Denoyelle, l’équipe municipale a

beaucoup travaillé sur le budget, des économies seront faites là où c’est possible. Les impôts locaux augmen-teront légèrement. Mais pas question de toucher au niveau de services : « Il n’est pas question pour nous de reve-nir sur nos engagements électoraux, dit-il. Sur l’environnement, le social, la jeunesse, la culture, on ne veut pas faire moins. Nous devons tenir la digue. »

Du somptueux au détriment du quotidien

À quelques kilomètres de là, le 13 avril, le maire de Bordeaux a fait lui dans un tout autre registre. Pas de concertation citoyenne, pas de dis-cussion ; pour les citoyens bordelais, ce sera le recul de projets d’intérêt collectif et la hausse des impôts, de l’ordre de 5%. Dans la ville-centre de la nouvelle métropole, la baisse des dotations entraîne une chute des recettes communales de 13 millions pour 2015. L’adjoint aux finances Nicolas Florian estime que pour la compenser intégralement, il faudrait augmenter les impôts de 21 % ! Il s’est même rassuré en brandissant les hausses d’impôts de 15 % à Toulouse et de 10 % à Lille. Qu’importe, le mal est fait : « Vous abandonnez les investissements de proximité, comme la création d’une maison des Danses à Ginko, la rénovation de la salle des fêtes du Grand-Parc ou du marché Victor-Hugo. Vous faites le choix du grand, du majes-tueux, du somptueux, au détriment du quotidien », souligne non sans raison l’opposant socialiste bordelais Matthieu Rouveyre. « Cette augmen-tation bien supérieure au niveau de l’inflation va pénaliser encore les ménages, les salariés à bas salaires, les plus modestes », a pour sa part réagit la section bordelaise du PCF. En face, Alain Juppé est droit dans ses bottes. Son programme pré-pré-sidentiel ne prévoit pas 50 milliards de réduction des dépenses publiques mais le triple, 150 milliards d’euros. Alors quand un élu écologiste lui propose d’augmenter lui aussi la taxe sur les hôtels de luxe, il a beau jeu de rétorquer que ce serait « une goutte d’eau »…

La scène de ce conseil municipal bordelais était cependant pour le moins cocasse. Car en face du maire UMP, ce sont un conseiller spécial de l’Elysée (Vincent Feltesse) et une ancienne ministre très hollando-compatible (Michèle Delaunay) qui tentaient de donner la réplique. Avec comme un air d’hypocrisie. Car, que l’augmentation d’impôts soit de 5% comme à Bordeaux, de 6 % comme à Blanquefort (PS) ou d’à peine 1 % comme dans de nombreuses villes de l’agglomération bordelaise, c’est bien toute une logique qui est en cause. La logique qui veut que les citoyens d’aujourd’hui payent pour les turpitudes passées et à venir de quelques financiers.

Cette « baisse de la dépense pu-blique » consentie et encouragée à droite comme au parti socialiste, n’est en effet rien d’autre que l’addition présentée du sauvetage du système bancaire en 2009. Ce n’est rien d‘autre qu’une injonction à faire place aux appétits financiers sur des pans entiers de services publics comme l’école, les transports, l’eau, le droit aux vacances… Il ne fait ainsi aucun doute que l’argument budgétaire sera brandi lorsque reviendra au niveau de la métropole bordelaise, la question de la prise en gestion publique des services de l’eau et de l’assainissement.

Alors à Ivry-sur-Seine comme à Saint-Pierre d’Aurillac, on a brandi le slogan invitant à ne « pas se laisser tondre » par les politiques austéritaires. Dans le Val-de-Marne, Philippe Bouyssou est même allé un peu plus loin. Devant les citoyens, il a lancé une piste : « l’an prochain, si au moins une quinzaine de communes du département sont partantes, on établit un budget en déséquilibre. Ce sera alors l’Etat qui sera devant ses responsabilités ». Bref, comme l’a aussi lancé Stéphane Denoyelle le 13 mars dernier, dans cette résistance, ces rassemblements citoyens ne « sont qu’un début » !

Vincent Bordas et Christelle Danglot

Le dernier conseil de métropole a validé un avenant au contrat qui lie Aquitanis à la métropole. Où sous prétexte de « principe de réalité », on voit commencer à poindre les conséquences de l’austérité. Ce qu’a exprimé Odile Blein, conseillère municipale d’Ambarès-et-Lagrave et membre de la commission Urbanisme de Bordeaux-Métropole.

« Nous devons tout d’abord féliciter les services de la CUB et les équipes d’Aquitanis qui ont permis que les ambitions élevées adoptées ces dernières années se matérialisent sur le territoire. Passer en effet d’une production annuelle de 350 logements sociaux il y a quelques années à presque 750 aujourd’hui, c’est un effort considérable qui doit être salué.

Certaines formulations nous in-quiètent cependant à la lecture de cet avenant. Au nom du “principe de réalité”, notre établissement entend en effet revoir à la baisse les objectifs initialement fixés à Aquitanis. Au lieu des 850 logements annuelle-ment programmés, cette convention n’en prévoira en effet que 750 dont 650 sur l’agglomération bordelaise. Derrière l’expression “principe de réalité”, nous avons bien compris que se cachent les difficultés bud-gétaires des collectivités.

Cette orientation est inquiétante.

Personne ici hormis notre groupe ne remettant en cause les coupes budgétaires subies par notre éta-blissement, il y a peu à parier que les moyens consacrés au logement social et aux conventions avec les bailleurs soient revus à la hausse. C’est pourtant bien cela qu’il fau-drait faire, pour permettre aux opé-rateurs comme Aquitanis de rendre le service attendu par la population en matière d’offre de logements.

Mais ce rapport porte deux autres éclairages intéressants. Le premier concerne la pression foncière qui reste forte sur le territoire et face à laquelle nous n’avons que peu d’ou-tils. Là encore, il faudra donner plus de moyens à l’action foncière, de la FAB notamment, pour protéger la production de logement social face à la spéculation.

Le second éclairage concerne les VEFA. Les formulations exprimées dans le rapport confirment les craintes que nous avons souvent exprimées concernant ces disposi-tifs. Le rapport conseille en effet de “raisonner” le recours aux VEFA pour permettre aux opérateurs comme Aquitanis de “conserver leur compétence en maîtrise d’ouvrage et leur ancrage territorial”.

Ces observations faites, nous vote-rons pour cet avenant qui maintient malgré tout l’objectif de production à un niveau élevé. »

Le conseil municipal de Talence a entériné, le 9 avril 2015, le principe du stationnement payant dans certaines zones de la commune y compris pour les habitants, avec un forfait de 120 € pour la première voiture, et le tarif plein pour les suivantes.

Une décision qui rencontre des oppositions et fait l’objet d’une pétition sur change.org, dénonçant « un nouvel impôt dissimulé » qui ne « règlera en rien les problèmes de stationnement ». Celle-ci avait recueilli 298 signatures en début de semaine.

Saint-Pierre d'Aurillac : le conseil municipal en appelle à la mobilisation citoyenne.

M. FERNADEZ Canal-Jesus, CenonM. LAMAISON Alain, MérignacM. SIMONETTI Angel, MérignacM. DUPORÇE Joël, Sainte-TerreM. GARCIA Pierre, Saint-Germain-du-PuchM. BERNAGAUD Jean-Pierre, MoulonMme TAFFARD Evelyne, Saint-GermainM. LAUGA Patrick, La TesteM. DUPUY Michel, BèglesM. TORQUEAU Yves, BrugesMme BELRAIN Lucie, BrugesM. GONZALEZ Gerard, Villenave

Les dons sont limités à 7 500 € par personne

Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables.

Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant)

Nom-Prénom ………………………………………………

Adresse ……………………………………………………

………………………………………………………………

Chèque à l’ordre de ADF PCF 33 Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

Souscription élections départementales

Ils ont donné un total de

670€

50 000 € à collecter

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8 • Les Nouvelles 23 avril 2015

CULTURE & SOLIDARITÉ

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] paritaire de presse : 0113 C 85932

AVIS DE CONSTITUTION

TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL

TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL

Suite à l’assemblée générale en date du 9 mars 2015 il a été constitué une société dont les caractéristiques sont les suivantes :Forme : SASDénomination : « INSPIRAL DEVELOPPE-MENT »Siège social : 109 rue Camille Flammarion – 33100 BordeauxObjet : En France et à l’international, l’exer-cice de la profession de création de lieu multifonctionnel, en particulier la fonction d’espace sportif et/ou récréatif.Durée  : 99 ans à compter de son imma-triculationCapital : 10 000 €Président  : M. LABIT LILIAN, demeurant rue des Bateleurs, villa n° 10 – domaine des Bruyères – 33127 Martignas sur Jalle.Directeur Général  : M. VENTURA Alexandre, demeurant 109 rue Camille Flammarion 33100 BordeauxAgrément  : les cessions d’actions sont soumises à l’agrément des actionnaires.

La société sera immatriculée au RCS de Bordeaux

Pour avis, le Président

Etude de Me Etienne RISPALNotaire

84390 SAULT

Suivant AGE en date du 26/12/2014, les associés de la société GENAVE, SCI au capital de 2 000 €, ayant son siège social à PARIS (10ème) 3 Passage Brady, immatriculée au RCS DE PARIS sous le n° 444884183, ont décidé de transférer le siège social de :Paris (75010) 3 Passage Bradyà146 rue de Belleville à Bordeaux (33000), à compter du 18/07/2014.Les statuts sont été modifiés en consé-quence La Société fera l’objet d’une nouvelle im-matriculation au RCS de BORDEAUX

Pour avis

Etude de Me Etienne RISPALNotaire

84390 SAULT

Suivant AGE en date du 26/12/2014, les associés de la société DOWNING STREET, SCI au capital de 1 600 €, ayant son siège social à PARIS (10ème) 3 Passage Brady, immatriculée au RCS DE PARIS sous le n° 440677623, ont décidé de transférer le siège social de :Paris (75010) 3 Passage Bradyà146 rue de Belleville à Bordeaux (33000), à compter du 18/07/2014.Les statuts sont été modifiés en consé-quence La Société fera l’objet d’une nouvelle im-matriculation au RCS de BORDEAUX

Pour avis

ANNONCES LÉGALES

« Vivement Jeudi ! », Jeanne R.M, avril 2015

Aujourd’hui c’est le grand jour, le jour du calendrier hebdomadaire le plus attendu avec mes copines. Toute la semaine on s’organise pour le vivre, une habitude devenue addiction, ou une addiction nous permettant de s’y habituer.

Il est admis qu’un déjeuner trop lourd ce jour risque-rait de nous faire tomber dans une sieste plus que délétère pour notre santé. Ce temps de repos, pour-tant largement admis les autres jours, pourrait nous bouffir le visage, nous plisserait les joues, laissant la marque de l’oreiller en travers de nos paupières, telle une estafilade de vieille sorcière meurtrie. Alors on déjeune léger, légumes bouillis et poisson, pas trop de féculents qui nous feraient flatuler, plus qu’incon-venant pour cette soirée de rêve. A table, ce midi particulier, avec mes copines ça rigole, ça plaisante. Nous n’avons plus rien à redouter ni à perdre, nous avons tout démontré à la société, tout vécu et tout enduré, aujourd’hui c’est jeudi et c’est à nous ! Dès le matin, nous accrochons notre plus beau sourire et notre beauté rayonne, une grande transe collective se prépare ici. Le personnel sait que le sol va trembler, qu’aujourd’hui notre planète s’arrêtera de souffrir, que le temps ne sera qu’extérieur, le soleil, le ciel bleu nous envahiront.

Nous déjeunons tranquillement pour ne pas nous étouffer d’excitation, pas de café qui risquerait de nous faire trembler les extrémités déjà très sensibles. Rosalie s’autorise un demi verre de Saint Emilion, elle sera plus détendue et moins réservée devant l’adver-saire viril. Nous partageons les mêmes désirs, et nous n’avons plus de craintes, plus d’effroi. Pas de sieste cet après-midi, le cerveau et le corps alertes. Nous le passons à nous préparer, à nous apprêter. De la tête aux pieds, des princesses. José, elle n’aime pas son prénom Joséphine, elle aime nous masser les pieds, et les pieds devront être en parfaite santé ce soir. Des pieds fermes, toniques, gracieux que nos chaussures de vair régaleront. L’atelier massage des pantoufles, précédant celui de notre cou. Ce cou devenu lourd et douloureux, sera paré de son plus beau collier, des atours scintillants plein la tête, un diadème planté et brandi sur nos boucles.

Pour ne pas être en défaut physique, Momo notre coach sportif nous concocte un petit programme d’assouplissements et d’échauffements nécessaires à cette épreuve. Une rupture tendineuse, voire une fracture du col serait fatale à notre joie. Alors avant d’enfiler cette fabuleuse robe de bal, une, deux, une, deux à travers le parc. Certains nous regardent incrédules ou envieux, d’autres ne comprennent pas cet engouement calendaire, alors à défaut de tenir debout, il faut tenir le rythme de ce marathon .

Il est dix-sept heures, nous les attendons dans le réfectoire devenu salle de tango argentin. Marie-Ange espère, s’impatiente toujours et moi je demeure fébrile à ce moment. Il arrive. Il est venu. Il est si beau, il sent si bon le sable chaud, notre légionnaire. Accompagné de ses camarades, hommes et femmes du club de danses de salon, ils vont nous faire danser toute la soirée. Et nos corps de se laisser emporter dans ses tourbillons de plaisir. Tous nos membres en émoi, tendus et concentrés sur la cadence, mélodieuse ou syncopée. Envolées ces putains de douleurs, d’angoisses. Le temps d’un jeudi soir à la Résidence pour les Personnes Agées comme moi, nous oublions tout et le bonheur nous envahit. La jouissance du balancement de nos fesses, de nos corps en mou-vements, de notre front qui dégouline de sueur. Luxe, danse et volupté, mon corps valse, je suis vivante !

CHRONIQUE

par Jeanne R.M.RÉÉDITION DU LIVRE DE GEORGES DUROU

Un témoignage précieux

1ER MAI

Journée de mobilisation unitaire partout en Europe

La réédition du livre de Georges Durou prend tout son sens en ce 70e anniversaire de la libéra-tion des camps de déportation.

L’auteur de « Mes printemps de barbelés » dédicacera son livre à l’occasion de la soirée d’évocation de la déportation, le vendredi 24 avril, à partir de 20h, à la salle Jean Lurçat de Bègles.

Georges Durou est président du Comité du Souvenir des Fusillés de Souge. Il a été décoré de la Légion d’Honneur. Il est l’un des derniers rescapés des camps vivant en Gironde. Son témoignage est précieux. Ces initiatives mémorielles sont fondamentales quand l’extrême droite sort du scrutin départemental plus implantée que jamais dans les territoires, quand l’un de ses lea-ders persiste et signe son discours révisionniste devant les caméras des chaînes d’actualité.

Arrêté en 1940, interné au Fort du

Hâ puis à Mérignac. Il sera le seul, parmi les 51 otages amenés au camp de Souge (Martignas), à ne pas être fusillé le 24 octobre 1941. Il avait 18 ans. Il est ensuite envoyé dans un de ces convois ferroviaires morbides qui menaient aux camps de travail : Oranienbourg-Sachenhausen puis l ’usine-camp de concentration Heinkel.

Avec pudeur, il raconte la douleur, le dur travail, la maltraitance, l’humiliation, la mort mais aussi la solidarité, la lutte quotidienne, le sursaut de résistance humaine nécessaire à la survie.

Le livre est aussi en vente à la fédé-ration du PCF : 10 € + 2 € frais de livraison. Chèque à l’ordre PCF 33 à envoyer au 15 rue Furtado, 33800 - Bordeaux.

Toujours militant, il a décidé de reverser l’intégralité des ventes au PCF. Sur la photo avec le trésorier départemental, Nicolas Ong.

La Confédération européenne des syndicats (CES) a décidé de faire du 1er mai une journée de mobilisation unitaire et convergente des salarié-e-s, retraité-e-s et des chômeurs-es partout en Europe.

Les organisations syndicales fran-çaises affiliées ou non à la CES, CGT, FSU, Solidaires et UNSA, réunies le 15 avril 2015, appellent à y participer pour la protection sociale, la création d’emplois, la relance de l’activité économique, les services publics, les salaires, les retraites, les pensions, les minima sociaux et l’égalité salariale femmes-hommes.

Elles réaffirment, dans la suite du 11 janvier, que la démocratie, la république, la paix, les libertés de pensée et d’expression sont des biens communs qu’elles sont décidées à défendre face à tous les totalita-rismes, aux discours haineux, aux tentatives de division et de stigma-tisation.

À Bordeaux : 9h30, place de la République à l’appel de la CGT, la FSU, l’UNEF et l’UNSA

Le rassemblement sera suivi du

traditionnel rendez-vous convivial à la Bourse du Travail avec repas et animation musicale).

Plus d’infos :

Vignette bon de soutien, disponible dans les sections.