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Nouvelles N° 2104

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Nouvelles N° 2104 du 25 juin

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Page 1: Nouvelles N° 2104

http://nbso.fr/ Les nouvelles de bordeaux @nvlbx

Syriza, ParisParis

Londres, GB

Vintimille, Italie

Jeudi 25 juin 2015 - N° 2104 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 25 juin 2015

ACTUALITÉ DES LUTTES

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR/RECHERCHE

Pour le service publicLe 19 juin, devant le CA de l’Université de Bordeaux, manifestation des agents contre la précarité.Nouveau rassemblement le 9 juillet lors de la présentation du projet de Budget 2016 et le Plan de Gestion de l’emploi 2016. D’ici là, les pétitions continuent de se remplir…

CRÉDIT-IMPÔT RECHERCHE

En finir avec le scandale Après des mois d’enquête approfondie, menée par une commission sénatoriale, le rapport reconnu pour son sérieux et sa qualité, présenté par Mme Gonthier Maurin du groupe CRC, a été rejeté par ladite commission.

Le Crédit d’Impôt Recherche dont le montant, loin d’être stabilisé, se monte à 6 milliards d’euros, est une créance de l’État dont il apparaît une fois encore qu’elle est en réalité un outil d’optimisation fiscale et de réduction de l’impôt sur les sociétés pour les groupes multinationaux du CAC 40, sans bénéfice pour la communauté nationale et alors que le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche plonge les établissements universitaires dans les plus grandes difficultés financières.

Le PCF condamne l’attitude des sénateurs LR, UDI, PS qui au mépris de toute déontologie ont cru devoir rejeter un rapport présentant des pistes pourtant consensuelles pour renforcer l’évaluation de ce dispositif et tracer la voie d’autres dispositions pour que les PME et TPME puissent participer effectivement à l’effort de recherche, et débarrasser ce dispositif pervers et opaque de son caractère parasitaire.

Le PCF, en première ligne pour dénoncer dès l’origine cette disposition fiscale, continuera sans relâche son action pour une fiscalité socialement juste et débarrassée des largesses inadmissibles vis-à-vis de la boulimie financière des grands groupes.

Au-delà, cet épisode peu glorieux pour ses auteurs montre à quel degré les institutions de la République sont aujourd’hui gangrenées. Ouvrir la voie aux changements démocratiques profonds dans ce domaine comme dans d’autres est un des objectifs du PCF pour parvenir au rassemblement populaire majoritaire assurant enfin la mise en œuvre de choix de gauche.

• Lundi 29 juin, 19h. Bistrot politique. Soirée Apéro-Tapas avant les vacances d’été. Bistrot des Bouchons à Talence.

• Lundi 7 septembre, 19h. Conseil d’Espaces Marx. Athénée Municipal de Bx.

• Jeudi 17 septembre, 18h30. « Les enjeux de l’industrie pharmaceutique » avec M.C. Bergouignan et M. Montalban. Librairie La Machine à Lire.

• Lundi 28 septembre, 19h. Bistrot politique. Bistrot des Bouchons à Talence.

Appel à contribution aux rencontres « Actualités de Marx et nouvelles pensées critique» de décembre 2015

« Espaces Marx Aquitaine » 17, rue Furtado - 33800 Bordeaux

[email protected]

http://espacesmarxbordeaux.apinc.org

Espaces MarxRendez-vous de juin/septembre

AÉRONAUTIQUE

La concurrence libre et non faussée nous mène dans le mur

TPE/PME

« Tout pour l’emploi » dit Manuel Valls, en facilitant les licenciements et la précarisation du travail

La presse s’est fait l’écho de pertes de contrats importantes pour Sabena Technics (ex Sogerma services). Une situation que l’entre-prise a déjà connu et qui aurait coûté des centaines d’emplois sans l’intervention des salariés, des citoyens et des élus.

Claude Mellier, vice-présidente de Bordeaux-Métropole, conseil-lère municipale communiste de Mérignac, et Max Guichard, président du groupe des élus-es communistes à Bordeaux-Mé-tropole, ont adressé une lettre ouverte au maire Alain Anziani et à la députée Marie Récalde.

Ils précisent que «les pertes de contrats pour l’entreprise Sabena Technics concernent la maintenance de deux Airbus A 340 de l’armée de l’air» et alertent sur le risque «aussi important concernant l’entretien de trois A310 pour la Simmad et de six Falcon gouvernementaux».

Ils appuient les remarques formu-lées par le syndicat CFE-CGC qui a interpellé les pouvoirs publics, et soulignent que «personne ne peut comprendre que l’armée française, le ministère de la Défense et le gouvernement fassent le choix d’un entretien à l’étranger de leurs appa-reils», ce d’autant moins que «l’opé-

ration pourrait, selon un dirigeant de Sabena, coûter 150 emplois».

Une menace qui n’est «pas neutre» en cette période de «chômage de masse persistant et de défiance populaire envers les institutions nationales et européennes».

Loin d’un « patriotisme écono-mique » dont ils estiment qu’il «lais-serait intactes les logiques concur-rentielles à l’œuvre», les deux élus souhaitent impulser la réf lexion des politiques sur les choix opérés ces dernières années : «Comment défendre l’emploi chez Sabena Tech-nics à Mérignac quand on a volon-tairement sorti cette entreprise de la logique de groupe qui prévalait au sein d’EADS ?» Ils dénoncent «une plongée dans la « concurrence libre et non-faussée » voulue par les pro-moteurs de l’Europe libérale» qui met l’entreprise en situation «d’affronter ici le dumping social, là des offres « commerciales » plus alléchantes».

Entendre les salariés

«Depuis bientôt dix ans, les salariés sont ballotés de plans de licen-ciements en remises en cause des 35 heures et vivent dans la préca-rité des contrats gagnés ou perdus» s’insurgent Claude Mellier et Max Guichard. Des conditions qui «ne répondent pas à la vision que nous

avons d’une filiale aéronautique et défense au niveau d’exigence de modernité et de sécurité du 21ème siècle».

Et ils rappellent que «malgré des désaccords profonds», les élus de gauche avaient réussi à «unir leurs forces en 2006 pour sauver l’activité de la Sogerma», chacun convenant «de l’enjeu majeur que représentait la maintenance aéronautique pour notre pays». Aujourd’hui, chacun peut voir que «sans remise en cause de la logique de mise en concurrence à tous crins, cette mobilisation des élus reste précaire».

Pour une mobilisation de grande ampleur

Pour eux, la mobilisation doit gran-dir «pour s’assurer du maintien de l’emploi dans les différentes unités de Sabena Technics, et en particu-lier à Mérignac» mais aussi «porter une réorientation européenne sur la filière aéronautique et de défense» car «comme dans d’autres domaines, la mise en concurrence nous mène droit dans le mur».

Si «l’expérience d’EADS était un début», ils estiment urgent de «raviver les possibilités de coopération».

* Structure Intégrée de maintien en condition opé-rationnelle des matériels aéronautiques de la défense

Décidément, avec ce quinquennat le patronat vit «un rêve éveillé», pour reprendre la formule de Pierre Gattaz lors de l’annonce du pacte de responsabilité. Non content d’encaisser près de 70 milliards d’ici 2017 avec la baisse du « coût du travail », le Medef obtient une nouvelle victoire avec les annonces pour l’emploi dans les TPE et PME*.

Après la simplification du compte-pénibilité, le patronal a inscrit à son tableau de chasse une très vielle revendication : le plafonnement des indemnités prud’homales.

Le marché du travail en France est déjà très fortement flexibilisé et précarisé. Le nombre de CDD n’a jamais été aussi élevé (premier tri-mestre 2015 : 87,1 % des déclarations d’embauche sont des CDD dont 70 % de moins d’un mois), et le gouver-nement propose de permettre que les CDD et les contrats d’intérim soient

renouvelés deux fois. Comment construire sa vie, se projeter avec un horizon ne dépassant pas quelques semaines ?

Depuis sa création en 2008, plus de 1,8 millions de ruptures conven-tionnelles ont été enregistrées, et 20 000 à 32 000 sont signées chaque mois. Cette rupture est utilisée majo-ritairement dans les TPE et touche plus particulièrement les salariés seniors. Enfin, l’annonce faite sur le renforcement des contrôles permet-tant de lutter contre le recours aux travailleurs détachés demande des clarifications.

Le premier ministre a une nouvelle fois botté en touche sur le ciblage du CICE vers les PME/TPE, après avoir soutenu une motion lors du dernier congrès du PS pointant cette question. Quant à F.Rebsamen, il a une nouvelle fois «estimé» à 60 000 le nombre d’emplois attendus par la prime à l’embauche de 4 000 euros

pour les entreprises sans aucun salarié.

Au final, Manuel Valls sécurise le patronat et précarise les salariés en renforçant des mécanismes déjà à l’œuvre qui n’ont en rien créé de l’emploi mais du chômage.

Pour le PCF, c’est une tout autre direction qu’il faut prendre pour le soutien à l’activité des TPE et PME, avec de la visibilité pour les carnets de commande d’un côté, et, de l’autre, mettre fin à la pression des banques et des donneurs d’ordres. Il s’agit donc de donner du pouvoir d’achat aux familles et d’accompagner les TPE et PME en favorisant un financement de leurs investissements matériels, de la recherche et de l’innovation.

* Très Petites Entreprises (moins de 10 salariés) - Petites et Moyennes Entreprises (moins de 250 salariés)

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Les Nouvelles 25 juin 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

Non à l’austérité,enjeu de classe pour une alternative de progrèsLe combat que nous menons en solidarité avec le peuple grec et son choix de ne plus accepter ces mesures d’austérité injustes et inefficaces, met sur la place publique dans toute l’Europe le rôle inique de la financiarisation appuyé sur la Troïka.

Même si l’ensemble des gouvernements libé-raux ou socio-libéraux essaie de préserver le secret autour de cet enjeu de classe, la coupe de cette austérité fuit de partout.

Les peuples, malgré la chape de plomb relayée par des médias aux ordres, prennent connaissance de cette insulte à la vie, à leur vie et cherchent les voies d’une alternative démocratique pour le progrès humain.

C’est bien cet enjeu qui va être au cœur de la campagne des élections régionales en France.

Faire sauter le bouchon de cette austérité va bien être la voie du rassemblement citoyen qu’il nous faut continuer à construire avec une grande ambition.

Décortiquer cette austérité, ses graves consé-quences et les atouts pour en sortir peut se rendre lisible pour un plus grand nombre, à partir du quotidien de chacun.

Montrer un logement social construit, un emploi créé dans des filières industrielles prioritaires et donc nombreuses, une formation professionnelle tout au long de la vie arrachée, un service public défendu, reconquis et déve-loppé, des transports en commun préservés et améliorés, rejetant ainsi la loi Macron… Dépasser les contraintes de l’actionnariat et conditionner l’octroi des aides régionales versées aux entreprises, etc…, montreront le chemin du possible.

C’est ce que porte notre projet de « Pacte pour une Région solidaire, citoyenne, écologique » que nous proposons de mettre en large débat public.

Cette ambition doit aussi, et peut-être surtout, se mesurer dans une nouvelle démocratie ouvrant largement les portes de l’enceinte Région, en la positionnant avec force comme un outil politique public capable de mener le combat contre toutes les politiques nationales et européennes voulant mettre cette institution, comme les autres, au seul service des diktats financiers austéritaires.

Ce combat, largement ouvert, peut faire sau-ter les verrous de Matignon, de l’Elysée et de l’Europe.

Ensemble nous avons les clés.

Max GuichardMembre du Comité exécutif du PCF 33

GRÈCE

Athènes reprend la main face aux créanciers

SOLIDARITÉ

La Grèce n’est pas isolée dans sa condamnation de la rigueur

En faisant parvenir une série de contre-propositions, le gouverne-ment Tsipras a réouvert le jeu à Bruxelles. À la veille d’un Conseil européen décisif, le front des créanciers commence à se fissurer.

Les chefs d’État de la zone euro se sont retrouvés au soir du lundi 22 juin avec les acteurs des institutions européennes. Alexis Tsipras conti-nue à refuser de jouer la partition qu’on entend lui dicter en échange du déblocage d’une « aide » de 7,2 milliards d’euros dont le versement est suspendu depuis l’été dernier, et peu à peu, il commence à enfoncer des coins dans le bloc des créanciers.

La veille, face au FMI et aux ins-titutions européennes qui exigent toujours un plan de coupes des retraites et une hausse de la TVA sur l’électricité, le gouvernement grec a étayé sa série de contrepropositions.

« Je crois qu’il est temps pour une solu-tion substantielle et viable qui permette à la Grèce de renouer avec la croissance, avec la cohésion et avec la justice sociale, au sein de la zone euro », a lancé Alexis Tsipras en arrivant le lundi matin à Bruxelles.

Dans le détail, les Grecs se disent prêts à accepter la fixation à 1% (contre 0,75% dans leur position initiale) de leur excédent budgétaire primaire (hors charges de la dette) et l’augmentation du taux de TVA pour certaines activités (hôtellerie par exemple), comme le leur deman-daient ces dernières semaines les créanciers.

Ils acceptent de supprimer un régime de préretraites dès 2016, tout en s’engageant à reculer progressivement l’âge de départ à la retraite jusqu’à 67 ans. Mais d’après les représentants grecs à Bruxelles, aucune des contre-propositions ne mord sur les «lignes rouges» décidées par Syriza : les retraites et les salaires sont préservés et la fiscalité sur l’énergie n’augmente pas.

Pour trouver les ressources bud-gétaires nécessaires, le gouverne-

ment grec table sur un impôt sur la fortune ainsi que sur une taxa-tion extraordinaire des bénéfices supérieurs à 500 000 euros des entreprises. À côté du rétablisse-ment des droits sociaux et d’une politique de contractualisation collective dans les entreprises, il présente également un plan de lutte contre l’évasion fiscale et contre la corruption.

Avec ce plan qui sort de la logique de coupes et de réductions purement « paramétriques » dans laquelle les créanciers entendaient l’enfermer, la Grèce paraît en mesure de reprendre la main dans le bras de fer avec les ordo-libéraux européens.

Avant le sommet des chefs d’État de la zone euro, Jeroen Dijsselbloem, patron de l’Eurogroupe, a pour la première fois salué les « nouvelles propositions » du gouvernement grec. « Elles doivent être considérées comme une étape positive dans le processus, même si, comme les institutions ont eu très peu de temps pour les étudier, nous ne pouvons pas totalement nous prononcer sur le fond. »

Commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici salue, lui, une « base solide dans la recherche d’un accord ». Pour les créanciers, il s’agirait désormais, dans les jours qui viennent, et d’ici le Conseil européen des 26 et 27 juin, d’étudier avec les «services techniques» la portée finan-cière des mesures présentées par les Grecs…

Mais avec la mobilisation grandis-sante dans toute l’Europe en solida-rité active avec cette Grèce qui refuse l’austérité, ça se complique pour les « techniciens » ou les « experts » gar-diens des dogmes ordolibéraux de l’Union européenne. C’est bel et bien de la politique et de la démocratie que réclament à cor et à cri les Grecs et leurs soutiens en Europe.

« La zone euro se meut de manière très mystérieuse », raillait le ministre des Finances Yanis Varoufakis, à l’issue de l’Eurogroupe de la semaine

dernière. «Des décisions d’une impor-tance capitale sont approuvées par les ministres des Finances qui ne peuvent y réfléchir puisqu’ils sont tenus à l’écart des détails, pendant que des hauts fonc-tionnaires non élus, mais travaillant pour des institutions hyperpuissantes, décident de tout, à l’abri des regards, et sans considération pour un gouver-nement qu’ils considèrent comme isolé et en difficulté. »

Alors que, jusqu’ici, les créanciers ont toujours réalisé leur consensus entre eux en exigeant toujours plus de réformes antisociales et l’austérité budgétaire à la Grèce , une brèche paraissait s’ouvrir.

Mais ce qui est certain, c’est que le sommet de la zone euro est devenu l’occasion d’un retour à la politique à l’échelle de l’Europe. C’est à cette étape que pourrait agir François Hollande, encouragé par la gauche française et les signataires de l’Appel «La place de la France est aux côtés du peuple grec» (voir p. 6).

À partir de l’Humanité du 23-06-2015

ACCORD ENTRE ATHÈNES ET MOSCOU SUR UN GAZODUC

La Grèce a décroché un accord de 2 milliards d’euros avec la Russie le 19 juin. Le contrat porte sur l’allongement d’un gazoduc russe, à l’état de projet, qui doit traverser la Turquie. Si l’accord est confirmé, les travaux seront réalisés par une société détenue à parts égales par la Russie et la Grèce, mais financée par la banque de développement russe VEB. Si les deux pays se sont empressés de souligner l’absence d’aide financière, cet accord reste un moyen pour Athènes de rap-peler à ses créanciers qu’elle peut trouver de l’argent ailleurs et pour Moscou de défendre ses exporta-tions.

Les autorités grecques sont déter-minées à ne pas laisser poursuivre des politiques qui ont ruiné leur pays et défendre la démocratie en ne se laissant pas dicter leur politique. Outre des réformes structurelles contre l’évasion ou « l’optimisation » fiscale dont bénéficient les plus riches, elles avancent des projets de soutiens aux familles sinistrées par l’aus-térité et demandent à leurs par-tenaires européens de mettre en place les investissements pour faire

repartir l’activité, donc l’emploi.

Alors qu’approchait le sommet dit «de la dernière chance», la Grèce a rencontré un regain de sympathie, voire de solidarité aux quatre coins du continent. Des milliers de manifestants se sont rassemblés le 20 juin à Paris et dans toute la France contre les politiques d’austérité, en soutien au peuple grec et aux réfugiés. La même exigence pour un tournant euro-péen a été portée dans les capi-

tales allemande et italienne.

Dans un sondage du JDD, 53 % des Français sont désormais favorables au maintien de la Grèce dans l’euro (46 % en 2012). Le Parti socialiste a rendu public, le week-end dernier, un appel solennel au FMI, présenté comme l’institution qui ne cesserait « d’entraver tout compromis pos-sible », et a souhaité que le sommet débouche sur « le compromis néces-saire » pour que la Grèce reste dans l’Europe.

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4 • Les Nouvelles 25 juin 2015

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70 ANS DU SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS

SOUS LE PATRONAGE DE L’UNESCO

70 ans de solidarité populaire

FÉDÉRATION DE LA GIRONDE

Rencontre avec Denis Laulan, secrétaire général

En cette année 2015, le Secours populaire français a décidé de faire vivre au grand public, aux personnes aidées, aux bénévoles, aux donateurs et aux partenaires : « 70 ans de solidarité populaire ». La fédération de Gironde n’est pas en reste. Elle organise, notamment, une grande fête sur les quais à Bordeaux, le samedi 27 juin.

La solidarité populaire est la force de l’association, et sa spécificité.

Depuis 1945, le Secours populaire a une conception originale de la solidarité. Des situations particulièrement dramatiques, des « accidents de la vie » réclament une action urgente. Des démarches, des projets demandent un accompagnement dans la durée. Le Secours populaire cherche dans chaque cas à répondre au mieux aux diverses attentes et aux besoins exprimés. Il reste cependant absolument convaincu qu’une aide matérielle est certes indispensable mais pas suffisante pour remonter la pente, reprendre confiance en soi et retrouver sa place dans la société. C’est pourquoi il s’attache à effacer la barrière qui pourrait séparer celui qui reçoit de celui qui soutient. Il s’agit d’établir une relation humaine, chaleureuse, qui privilégie l’écoute, le contact et invite à prendre part à l’action collective, menée au coude au coude.

Aussi, au Secours populaire, la dynamique vient du terrain, des actions concrètes qui ont assis sa popularité. Son organisation décentralisée (les comités et les fédérations disposent d’une autonomie d’action et de gestion) permet à toute la diversité des réalités locales de s’exprimer, enrichie des savoirs faire de 80 000 bénévoles. Quelques 1 256 structures d’accueil existent, partout en France.

S’en sortir, c’est aussi, surtout, retrouver l’estime de soi. Rompre son isolement, être acteur de sa propre vie, agir avec les autres et apporter son élan de solidarité. Avec cette dynamique, partout en France et dans le monde, dans les structures du Secours populaire ou ailleurs, qu’on soit jeune, salarié, à la recherche d’emploi ou retraité, en situation difficile ou pas, on peut aider le Secours populaire à collecter, à organiser une initiative, à venir en aide aux plus fragiles…

Vous êtes secrétaire général de la fédération de la Gironde du SPF, que représente pour vous ce 70e

anniversaire ?

Denis Laulan. Pour ma part, cela fait 25 ans que je suis bénévole du Secours populaire dans cette fédéra-tion qui a été créée il y a 50 ans. Mais quand on peut fêter les 70 ans d’une association, cela montre la fidélité de l’engagement dans la solidarité et la respectabilité gagnée par le sérieux de l’action.Le SPF a su évoluer, s’adapter au fil des années pour coller aux précarités du moment. D’ailleurs l’association a cumulé des lettres de noblesses : elle est reconnue d’utilité publique, agréée d’Éducation populaire, elle a été grande cause nationale en 1991, ONG en statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations Unies…

Quelles évolutions récentes ont mar-qué la vie de l’association ?

DL. Elle est récemment devenue première association humanitaire généraliste en France.Avec le premier Tsunami en Asie, en 2004, l’association s’est aguerrie aux nouvelles formes de collectes que permettent internet et les nou-velles technologies. Les comités et fédérations du Secours populaire découvraient aussi l’afflux de dons spontanés.Jusque-là, le SPF recevait des dons sur sollicitation, lorsqu’il mettait en place des collectes pour ses campagnes de solidarité. Avec le Tsunami il est, en quelque sorte, entré dans la cour des grandes associations humanitaires. La somme et la diversité des actions de l’association sont bien plus impor-tantes que les 5 campagnes dédiées pour lesquelles elle est connue. Si elle est restée très occupée, reconnue et performante sur l’aide matérielle, elle marque depuis des points sur des éléments de solidarité immatérielle comme la culture, le sport, le vivre ensemble, les services (écrivains pu-blics, socio-esthétique…), l’accom-pagnement social dans la durée…Le SPF a été un acteur majeur de la préservation du Fond européen

d’aide aux plus démunis, dans l’argu-mentation et la démonstration de la nécessité de ce fonds, bien que parmi les 4 associations titulaires figurent la Croix rouge avec la notoriété qu’on lui connaît et la Banque alimentaire qui traite des volumes bien plus importants que nous.

Face à quels enjeux se trouve le Secours populaire aujourd’hui ?

DL. Nous devons, pour répondre à des besoins toujours plus impor-tants, diversifier nos actions, non seulement dans la quantité mais aussi dans la qualité des services proposés. Par ailleurs, nous ne sommes pas au niveau de notre notoriété sur la collecte financière. Nous sommes première association au niveau de l’aide matérielle mais mal classés sur la collecte financière. Or, c’est une nécessité pour assumer les logiques de l’aide matérielle, comme pour répondre aux besoins de personnes de plus en plus nombreuses qui ne solli-citent pas d’aide alimentaire mais un soutien pour faire face au paiement de leurs factures, aux accidents de vie… (salariés, étudiants, retraités aux ressources insuffisantes).

Comment se déroule cet anniver-saire ?

DL. Il se déroule sous le haut patro-nage de l’UNESCO, l’association est invitée à des partenariat inédits, et reçoit le parrainage de près de 200 ambassadeurs comme Martin LE PAPE, skipper du bateau Ovimpex/Secours populaire sur la Solitaire du Figaro. Des enfants ont pu le rencon-trer et visiter le bateau à l’occasion du coup d’envoi, le 31 mai depuis les quais de Bordeaux. Ces enfants sont plus habitués au football, d’ailleurs le Secours populaire les emmène régulièrement au stade. Pour eux, des souvenirs comme celui-là sont inoubliables. Ce sont des souvenirs qui font grandir. Moi le premier, je n’avais jamais vu de bateau de course. Dans les années précédentes, des enfants avaient été accueillis par Maud Fontenoy et sa fondation pour découvrir le milieu marin et ce sport qui reste un peu confidentiel. Ce sont

des exemples de la diversification des activités que peut offrir le Secours populaire, c’est vrai pour le sport mais aussi l’offre culturelle avec les séjours au Printemps de Bourges, au festival d’Avignon… Ayant été trésorier longtemps, j’ap-précie de pouvoir présenter l’asso-ciation en chiffres et je milite pour inventer une nouvelle mesure : le « sourire-au-mètre ».La diversité sera aussi au pro-gramme de la Journée des oubliés des vacances, le 19 août. 70 000 « oubliés des vacances » sont invités au Champs de Mars. Des milliers d’enfants et de familles venus de tous les départements de France mais aussi de 70 pays, partageront des moments de joie qui resteront à jamais gravés dans leur mémoire. La fédération de la Gironde envoie toute une rame de TGV qui partira à 6h du matin de Bordeaux avec 458 participants, familles et bénévoles.

D’autres événements sont prévus dans le département…

DL. Oui, nous abordons cet anni-versaire de manière décontractée mais toute aussi ambitieuse avec une fête, où sera représenté l’ensemble de l’association, le 27 juin sur le plus beau quai de Bordeaux. Nous nous y poserons pour la 3e fois ce semestre (après le Marathon de Bordeaux et la Solitaire du Figaro).Cette fête nous permettra de nous retrouver, entre bénévoles, de ren-contrer notre président, Julien Lau-prêtre, nos donateurs qui ont été personnellement invités, le public accueilli au sein de nos permanences, les passants et tous les publics curieux de nos activités à qui nous pourrons proposer de venir grossir les rangs des partenaires du SPF et résister plus nombreux pour vivre à nouveau des jours heureux.

Propos recueillis par Christelle Danglot

OU DEVENIR BÉNÉVOLE

SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS 95 quai de Paludate - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 92 79 92 // [email protected]

Autres initiatives à venir

- Les 10 et 11 octobre : grande collecte de produits alimentaires et de produits d’hygiènes dans plus de 35 magasins du département.

- Fin octobre, des marcheurs partis de Bretagne pour arriver aux Assises nationales du SPF à Marseille, feront 6 haltes en Gironde

- Assises départementales le 7 no-vembre à la Bourse du Travail

- En décembre, campagne des pères Noël verts : collectes, moments conviviaux, colis festifs, distributions de jouets neufs, places de spectacle... pour que Noël n’oublie personne.

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Les Nouvelles 25 juin 2015 • 5

TÉMOIGNAGES

Ils pratiquent la solidarité

27 JUIN, QUAI RICHELIEU À BORDEAUX

Le grand rendez-vous du 70e anniversaire !

Marie VASSEUR, 58 ans, bénévole à Langon

Carine LOULOUM, 36 ans, famille de vacances Teuta LACHANA, 21 ans, animatrice Copain du monde

Bernard TEINTURIER, 87 ans, bénévole à Floirac

Au programme de cette journée festive et solidaire sur le parvis de la Maison Eco-citoyenne :

12h00 : Inauguration en musique avec une Fanfare et la Chorale «Les Amis de l’Ormée»13h45 : Musique* « La Demoizelle Gabrielle »14h30 : Débat « 70 ans de solidarité, et demain ? »15h30 : Défilé « 7 décennies de mode » orchestré par la styliste Sylvie Rabou avec des vêtements de nos vestiaires solidaires17h00 : Musique* africaine avec Soaly Africa 18h00 : Vente des tenues du défilé et d’une création de Mihn (styliste-créatrice de Bourg-sur-Gironde)18h30 : Fanfare « Grasse Bande » à partir de 19h45 : Musique* avec le groupe « Open Bar »

Et de nombreuses animations sur les différents espaces :

Espace Livres et auteurs : braderie de livres et dédicaces de Christine Malgorm, Gaëlle Perret, Daniel Brillaud, Fanny Leblond, L’atelier des mots et Martine Larrue.

Espace Enfants « copain du monde » : Tir aux ballons, jeux surdimensionnés, maquillage, customisation de tee-shirts, animation autour du conte (CER SNCF)…

Expo-info sur 70 ans de solidarité

Resto/buvette populaire : sandwichs grillades-frites, crêpes, gâteaux...

Quizz // Graffeur en action // Espace Friperie // Photomaton solidaire

*grâce à l’aimable contribution de l’asso Groupe Création

« Depuis 4 ans je fais du bénévolat avec des associations culturelles, de valorisation du patrimoine, de quar-tier… J’ai connu le Secours populaire par une voisine en mars dernier. Au comité de Langon, on a tout de suite commencé à m’apprendre l’accueil, la constitution des dossiers pour l’aide alimentaire. Nous accueillons

des personnes en difficulté et nous sommes contents de le faire, il n’y a pas de différence entre eux et nous, la solidarité met tout le monde au même niveau et c’est plutôt rare. La responsable du comité ne joue pas au chef, c’est appréciable. Je rencontre des personnes qui ont l’esprit ouvert, personne ne juge les autres. Le 19 août, je participe avec ma fille (16 ans) et une de ses amies (20 ans) à la Jour-née des oubliés des vacances. C’est la première fois que nous irons à Paris ensemble. Pour sa copine, c’est même la première fois qu’elle ira à Paris. Elle m’a dit : “c’est le plus beau cadeau de ma vie, j’ai toujours rêvé d’y aller et je n’ai jamais pu”. Je pense que tout ce que fait le Secours populaire, en plus de l’aide alimentaire, n’est pas assez connu. »

« Je connais le SPF depuis l’enfance, mes parents étaient donateurs. J’ai deux enfants de 6 et 8 ans. Cet été nous accueillerons Yann, 8 ans, d’Aulnay-sous-Bois. Il viendra pour la 3e fois. C’est un projet familial, une décision que nous prenons ensemble. Ouvrir sa maison, son intimité, à une personne qu’on ne connaît pas,

c’est une expérience humaine très forte, un échange, nous apprenons les uns des autres. Cela nous permet de relativiser certaines choses, ça fait du bien à Yann qui découvre un autre environnement, ça rend heureuse sa maman de le savoir bien. Nous nous sentons proches des valeurs du Secours populaire, nous apprécions son indépendance. Chaque année, nous rencontrons les autres familles de vacances de la Gironde. L’échange est riche et nous nous sentons partie prenante de l’association. Partager ses vacances avec un enfant est une aventure dans laquelle il faut se lan-cer, sans trop projeter. Nous sommes contents si ces vacances sont un repère pour Yann qui l’aide à grandir. Et nos enfants en sont très fiers. »

« Je suis arrivée au Secours populaire à l’occasion d’un stage pour mon DUT “Carrière sociale”. J’ai tout de suite été intéressée par les campagnes de solidarité. La première année, on m’a chargée d’animer le mouvement “Copain du monde”. L’année sui-vante, en montage de projet, j’ai eu pour mission la Chasse aux œufs. Je n’avais pas envie que ça s’arrête-là,

j’ai donc décidé de poursuivre par du bénévolat sur l’activité du mouvement d’enfants, j’animerai son stand sur les quais le 27. Je trouve ça formidable d’initier les enfants à la solidarité dès le plus jeune âge. Par des actions d’éducation non formelle et des outils ludiques, la solidarité devient concrète pour ces enfants. Copain du monde existe depuis 1992 mais il reste beaucoup à faire pour la création de clubs en Gironde, cela mériterait un emploi permanent pour soutenir l’action bénévole. L’accompagnement, le soutien aux bénévoles est vraiment de qualité ici, c’est sans doute grâce à cela que c’est la première association de bénévolat en France. Ceux qui ont fondé l’association étaient des résis-tants, des militants, c’est important de connaître cette histoire car c’est de là que viennent les valeurs du SPF. Fêter les 70 ans permet de faire un bilan pour mieux préparer l’avenir. »

« C’est Robert Ralite, adjoint au maire de Floirac et ancien résistant, qui m’a amené au Secours populaire quand il a fondé l’antenne en 1991. Avec mon bon copain Georges Bouffet, on a aménagé les locaux, rue de la Fraternité. Je faisais aussi le transport des produits qu’on allait chercher à la fédé, quai des champs,

avec ma voiture personnelle. Ses amortisseurs n’y ont pas survécu. À l’époque, c’était folklorique, on avait rien. Puis le comité a grandi, Gilbert Bodin a remplacé Robert. On est passé de la Fraternité à Guyon où on recevait jusqu’à 50 personnes avec des tickets en bois que j’avais fabriqués. Aujourd’hui, on reçoit de 130 à 200 personnes, rue Diderot. Mais la noto-riété du SPF a grandi, on a plus de moyens matériels, plus de bénévoles. Maintenant, je fais beaucoup de relationnel avec la ville, la radio… Et puis il y a les moments de convivialité entre bénévoles, après les braderies ou encore la chorale qu’on a montée avec Marcelle Bodin… Le Secours popu-laire, ça empêche de vieillir trop vite. Tout ça ne m’empêche pas d’avoir mal aux genoux mais ça évite de s’ennuyer toute la journée devant la télé. »

1 100 BÉNÉVOLESqui collectent et animent la solidarité

5 MILLIONS D’€ DE BUDGETdont 3,5 millions de contributions volontaires en nature

15 000 PERSONNESaccueillies, aidées, accompagnées

+ DE 300 TONNES DE PRODUITSdistribuées par an

4 313 JOURNÉES VACANCES offertes

2 188 PLACES DE SPECTACLESoffertes

30 PERMANENCES D’ACCUEILdans le département

www.secourspopulaire.fr/33 SecourspopulaireGironde @spf_33

Page 6: Nouvelles N° 2104

6 • Les Nouvelles 25 juin 2015

SOLIDARITÉ INTERNATIONALE

À l’occasion de la conférence de Paris en 2015, nous voulons faire entendre la voix des peuples afin d’exiger, sous l’égide de l’ONU, un accord international entre les États fondé sur les principes de solidarité et d’équité comportant :

• des objectifs chiffrés transparents de réduction des GES pour limiter le réchauffement de la planète à 2°C dans les plus brefs délais ;

• des engagements financiers précis, à la hauteur des moyens des pays riches,

pour la mise en route effective du Fonds Vert à hauteur de 100 milliards de dol-lars par an d’ici 2020, pour la mise en place concrètes d’aides à l’adaptation ;

• le développement de la Recherche et de la coopération par le transfert de technologies avec les brevets associés vers les pays en voie de développement et les pays les moins avancés ;

• l’adoption du mécanisme de « pertes et dommages » au profit des pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles.

CAMPAGNE INTERNATIONALE ET CITOYENNE

Pour sauver la planète et l’humanité

JE SIGNE LA PÉTITION

À l’initiative des militant-e-s du Parti communiste français, cette pétition sera remise aux autorités Onusiennes lors de la confé-rence Paris Climat 2015.

Nom : .........................................................................................................................

Prénom : .....................................................................................................................

Qualité : .......................................................................................................................

Adresse : ....................................................................................................................

Mail : ............................................................................................................................

Tél : ............................................................................................................................

Retourner à Fédération de la Gironde du PCF 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

ou signez en ligne : http://13.pcf.fr/71259

FRANCE AMÉRIQUE LATINE (FAL)

Collecte de fonds pour «passer le cap»

https://www.facebook.com/events/1578018802463629/

www.franceameriquelatine.org

Née en 1970, France-Amérique latine est une association nationale qui a, actuellement, une vingtaine de comités dans toute la France dont certains très actifs dans une solidarité internationale diverse, respectueuse des populations lo-cales et originale dans ses formes.

Cette association d’éducation po-pulaire dont la solidarité avec les peuples de cette région du monde ne s’est jamais démentie, a défendu sans relâche les droits humains en Amérique latine, a fait connaître ses succès, ses expériences et ses difficultés, a aidé à la diffusion de la culture latino-américaine. Comme beaucoup d’associations, elle a connu des baisses de subventions dans les 10 dernières années et les revenus du secteur «Voyages» ont drastique-ment baissé avec la crise que nous connaissons.

Pour toutes ces raisons, FAL national connaît des difficultés de trésorerie, conjoncturelles et non structurelles, qui pourraient conduire à une mise

en liquidation.

Une campagne de collecte de fonds (30 000 euros) est lancée pour pas-ser ce moment compliqué mais qui devrait être, grâce à vous, transitoire. L’association nationale organisait d’autre part une grande soirée-spec-tacle de solidarité le 24 juin à Paris, parrainée par Bernard Lavilliers.

Collecte

Chèques (même modestes, tout aide !), à l’ordre de : France-Amé-rique latine (mentionnez au dos « Solidarité FAL »)

Envoyer à : France-Amérique la-tine, 37, boulevard Saint Jacques, 75014 Paris

ou déposer chez Françoise Escar-pit, 20 rue de Freycinet, 33400 Talence

Pas de réduction d’impôts car asso-ciation considérée comme « faisant du commerce » avec son secteur Voyages, qui vient de disparaître.

F. Escarpit

APPEL AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

« La place de la France est aux côtés du peuple grec »

Premiers signataires :

Pierre LAURENT, secrétaire national du PCF, président du PGE ; Dominique ADENOT, PCF, président de l'ANECR, maire de Champigny ; Pouria AMIR-SHAHI, député PS ; François ASENSI, député de Seine-St-Denis GDR, maire de Tremblay-en-France ; Eliane ASSASSI, présidente du groupe CRC au Sénat ; Isabelle ATTARD, députée Nouvelle Donne ; Clémentine AUTAIN, porte parole d'Ensemble ; Marinette BACHE, conseillère de Paris, RetS, ; Guillaume BALAS, député européen PS ; Julien BAYOU, porte parole EELV ; Martine BILLARD, bureau national du PG ; Michel BILLOUT, sénateur CRC ; Frédéric BOCCARA, économiste ; Eric BOCQUET, sénateur CRC ; Jean-François BOLZINGER, syndicaliste ; Marie-George BUFFET, députée GDR ; Fanelie CAR-REY-CONTE, députée PS ; André CHASSAIGNE, président du groupe GDR ; Laurence COHEN, sénatrice CRC ; Eric COQUEREL, coordinateur général du PG ; Catherine COUTARD, vice-présidente du MRC ; Thomas COUTROT, mouvement associatif, ; Karima DELLI, députée europénne EELV ; Michèle DEMESSINE, sénatrice CRC ; Bernard DEVERT, syndicaliste ; Jean Pierre DUBOIS, militant associatif ; Marc DOLEZ, député GDR ; Hervé FALCIANI, lanceur d'alerte ; Bastien FAUDOT, SN et porte-parole du MRC ; Jean Pierre FOURRÉ, vice-président honoraire Assemblée nationale, RetS ; Jacqueline FRAYSSE, députée GDR ; Elisabeth GAUTHIER, réseau Transform ! Europe ; Liem Hoang NGOC, socialiste affligé ; Frédéric HOCQUART, conseiller PS de Paris ; Nordine IDIR, secrétaire général Jeunes communistes ; Lucien JALLAMION, Secrétaire Général République et Socialisme ; Michel JALLAMION, Convergences des Services Publics ; Eva JOLY, députée européenne EELV ; Pierre KHALFA, co-président Fondation Copernic ; Pierre LARROUTUROU, Nouvelle Donne ; Jean-Luc LAURENT, député, maire de Kremlin-Bicètre, président du MRC ; Marie-Noelle LIENEMANN, sénatrice PS ; Patrick LE HYARIC, député européen GUE-NGL, directeur de l'Humanité ; Emmanuel MAUREL, député européen PS ; Gus MASSIAH, mouvement social ; Jean-Luc MÉLENCHON, député européen GUE-NGL ; Alain OBADIA, PCF, président fondation Gabriel Péri ; Younous OMARJEE, député européen GUE-NGL ; Christian PICQUET, Gauche Unitaire ; Barbara ROMAGNAN, députée PS ; Sandrine ROUSSEAU, porte-parole EELV ; Anne SABOURIN, PCF - Coordi-natrice Forum européen des Alternatives ; Lydia SAMARBAKHSH, PCF, responsable International ; Nicolas SANSU, député GDR, maire de Vierzon ; Laura SLIMANI, présidente MJS, présidente jeunes socialistes européens ; Aurélie TROUVÉ, militante associative ; Marie-Christine VERGIAT, députée européenne GUE-NGL ; Francis WURTZ, PCF, député européen honoraire…

«La crise grecque s’exacerbe de façon alarmante. Chaque jour qui passe peut, soit nous rapprocher d’un accord utile à toute l’Europe, soit d’une rupture dont personne ne peut prévoir les conséquences. L’intransigeance des principaux dirigeants européens peut nous conduire alors au bord de l’abîme.

ll est aussi vital que pressant de sortir de ce piège. Le moment est crucial. La responsabilité de chaque acteur concerné est directement engagée. Il serait sordide -et au demeurant parfaitement vain- d’escompter une capitulation du gouvernement grec. La fidélité de celui-ci au mandat que lui a confié son peuple n’est pas un défaut mais un exemple à suivre. S’il refuse la compromission, il s’est, en revanche, montré prêt au compro-mis. Une solution à la fois digne et réaliste est donc à portée de la main. Le moment ultime est venu pour la concrétiser.

C’est dans ce contexte que nous vous lançons un appel solennel : la France ne peut, dans un tel moment, apparaître inerte sinon suiviste des puissants. Son message ne peut se réduire à un rappel docile des «règles» à respecter quand la maison

brûle. D’autant que ces règles sont aujourd’hui massivement récusées par les peuples et reconnues contre-productives par nombre de leurs anciens protagonistes eux-mêmes.

Aujourd’hui, alors que la crise de confiance entre les citoyens et les institutions européennes est à son comble, c’est en se montrant capable d’entendre l’exigence de justice, de dignité et de souveraineté d’un peuple debout qu’un pays comme le nôtre sert la cause européenne bien comprise. A l’inverse, qui humilie la Grèce obère l’avenir de la construc-tion européenne. Car le refus de l’austérité et l’aspiration démocra-tique sont aujourd’hui en Europe les attentes les plus partagées.

C’est pourquoi nous attendons de vous, que vous preniez une initiative politique de nature à débloquer les négociations entre l’ «Eurogroup» et les autorités grecques. Nous n’évo-querons pas ici les transformations profondes à promouvoir en Europe qui font débat entre nous. L’acte urgent que nous vous demandons

d’accomplir est de refuser de parti-ciper à la stratégie d’isolement de la Grèce, concernant en particulier le chantage financier et la nature des «réformes» exigées du gouvernement et du Parlement de ce pays.

Apportez un soutien explicite aux mesures saines prises par les auto-rités grecques, telles que celles qui s’attaquent à la crise humanitaire en Grèce, ou qui permettent enfin de lutter contre l’évasion fiscale. Désolidarisez-vous en revanche net-tement des exigences insoutenables de l’»Eurogroup» en matière de dérégulation du marché du travail, de révision du système des retraites ou de privatisations. Acceptez enfin le principe d’une renégociation de la dette grecque, dont une large part est notoirement illégitime.

Cette situation est sans précédent dans l’Union européenne. La France doit prendre la place qui est la sienne dans l’Histoire, celle-ci est aux côtés du peuple grec et de son gouvernement.»

Pétition en ligne :

http://www.pcf.fr/72153

Page 7: Nouvelles N° 2104

Les Nouvelles 25 juin 2015 • 7

PCF

BASSIN D’ARCACHON

Fête des communistes du BassinSamedi 4 juillet, à par-tir de 10h, à Biganos

BORDEAUX BACALAN

Fêtes des LibertésLundi 13 juillet, au parc de Bacalan

FÊTE DE LAMOTHE MONTRAVEL

Samedi 15 aoûtParce de la gare

Saint SymphorienFête de la RuralitéSamedi 29 août, à partir de 10h30. Lieu-dit Lassus, chez Ray-mond Lagardère

ELECTIONS RÉGIONALES : 6/13 DÉCEMBRE 2015

Appel au rassemblement et à la convergence citoyenne

Résolution du Conseil national du PCF du 10 juin 2015

À lire sur :www.pcf.fr/71824

CONFÉRENCE RÉGIONALE

SAMEDI 27 JUINsalle St Maurice Bègles /Gironde

105, rue Alexis Capelle (tram C arrêt Terres Neuves)

Déroulé :9h00 :  Accueil des délégués9h30 :  Introduction de Sébastien Laborde, coordinateur régional10h-13h : Débat sur les contenus (texte 1)13h : Pause repas14h : Reprise des travaux : «quelle stratégie politique ?»16h30-17h : Débat sur le chef de file et vote du bulletin de vote

TALENCE

Pas de quartier pour le stationnement payant !

Dans un tract à la population, les communistes talençais appellent à la réflexion et à la mobilisation

La mairie de Talence, pour établir le stationnement payant dans certains quartiers, annonce 4 objectifs : améliorer l’offre de stationnement, accroître la rotation des véhicules, réduire le nombre de voitures ven-touses, dynamiser l’offre de station-nement des commerces.

Les communistes interrogent «Ces buts peuvent-ils être atteints? Sont-ils légitimes ? Comment en est-on arrivé là ?» et donnent leur opinion :

Profits privés, dépenses publiques…

La baisse des dotations de l’Etat aux communes pousse celles-ci à chercher de nouvelles ressources, le désengage-ment financier de l’Etat se reporte sur les habitants. La charge de l’impôt sur le revenu national est transféré sur les impôts locaux et les diverses taxes locales, plus inégalitaires car peu progressives.

Les lois de défiscalisation successives (crédit d’impôt aux investisseurs locatifs qui amortissent leur appar-tement avec le locataire d’un côté et l’Etat de l’autre) ont surenchéri les constructions récentes et entraîné des hausses de loyer sans résoudre le problème du logement pour les familles modestes.

Par contre, cette urbanisation spé-culative, aidée par l’Etat, a créé de nouveaux besoins (crèches, écoles, voiries, transports, stationnement…) assumés par les collectivités locales.

Aux plus riches les cadeaux fis-caux, aux autres les dépenses qui en sont la conséquence.

Quelle politique d’urbanisme pour la Métropole de Bordeaux ?

La CUB avait décidé de densifier l’habitat et de déroger à la création de places de parking le long des

voies du tram pour les nouvelles constructions, imaginant que les gens disposant du tram n’auraient pas besoin de voiture.

Une aubaine pour les promoteurs immobiliers qui n’avaient plus à assumer le coût de parking et qui pouvaient en densifiant rentabiliser au maximum le prix du terrain qui s’envolait.

Ce circuit spéculatif au détriment des habitants est alimenté par une chaîne de responsabilités au seul service du profit. Une véritable spéculation a lieu sur les garages privatifs des rési-dences qui peuvent se louer jusqu’à 150 €/mois et se négocier 30 000 € !

Et voilà que les mêmes qui ont délivré les permis de construire à tour de bras crient au loup : «Il y a trop de voitures partout tout le temps !»

Un système malade de ses contradictions

Ce ne sont pas uniquement les voitures ventouses venant d’ailleurs qui encombrent les rues mais l’aug-mentation de la population et la densification forcenée qui entraînent l’usage de la voiture pour des trajets de plus en plus longs.

Situation paradoxale : comment inciter les habitants à prendre les transports en commun s’il leur faut à la fois payer le ticket de tram et le ticket de stationnement ? A-t-on cru possible qu’il suffirait de créer une ligne de tram pour que, du jour au lendemain, les familles se débar-rassent de leur véhicule ?

Ce sont les mêmes qui voulaient imposer il y a quelques années des garages individuels oubliant que la place devant le garage était condamnée de fait pour le stationnement.

Quartiers d’exclusion : zones pauvres / zones riches

Ceux qui ne possèdent pas de station-nement privé, ceux qui sont obligés d’utiliser leur voiture car travaillant loin, ceux qui ne peuvent payer les loyers de la spéculation immobilière : ceux-là sont exclus de ces quartiers car il faudra encore payer une taxe supplémentaire.

Paradoxe des paradoxes : les trans-ports en commun modernes à proxi-mité de ces quartiers vont contribuer à chasser les habitants qui en ont le plus besoin.

Un centre ville riche avec tram et un quartier de Thouars à l’écart avec quelques bus, voilà l’inéga-lité des territoires !

Les communistes proposent :

1. La carte de stationnement gratuite pour les résidents des quartiers.

2. Revoir les règles d’urbanisme de la Métropole bordelaise pour combattre la spéculation et ré-pondre aux besoins de la popu-lation.

3. Créer une agence foncière de Bordeaux Métropole pour maî-triser le prix, la disponibilité et l’usage des terrains.

4. Mutualiser le stationnement avec des obligations pour les nouvelles constructions.

5. Participation des promoteurs immobiliers et des entreprises au financement des transports en communs.

6. Suppression de tous les dispo-sitifs de cadeaux fiscaux portant pour les investisseurs locatifs.

7. Revoir le fonctionnement du parc Relais des Arts et Métiers : tarif bas et présence d’agents.

8. Gratuité des transports en commun sur la Métropole de Bordeaux.

LA REVUE DU PROJET

#48 - JUIN 2015Abonnements : standard : 56€ étudiant et précaire : 40€ soutien : 72€

S’abonner sur : http://projet.pcf.fr/

FÊTES D’ÉTÉ DU PCF

Page 8: Nouvelles N° 2104

8 • Les Nouvelles 25 juin 2015

CULTURE & SOLIDARITÉ

AVIS DE DISSOLUTION ET DE LIQUIDATION

Etude de Me Etienne RISPALNotaire

84390 SAULT

Suivant AGE en date du 18/07/2014, enregistré au SIE PARIS 9EME OUEST, le 10/12/0214 Bord. n° 2014/1535 Case 23, il a été décidé la dissolution, à compter du 18/07/2014, de la Société « DOWNING STREET» SCI au capital de 1 600 €, ayant son siège social à BORDEAUX (33) 146 rue de Belleville, immatriculée au RCS de BORDEAUX sous le n° 440677623 et sa mise en liquidation amiable.Liquidateur Jean-François QUINT, demeurant à BORDEAUX (33) 146 rue de Belleville, avec les pouvoirs les plus étendus pour réaliser les opérations de liquidation et parvenir à la clôture de celle-ci. Siège de la liquidation : chez le liquidateur, adresse à laquelle toute correspondance devra être envoyée, et actes et documents relatifs à la liquidation devront être notifiés.Formalités au RCS de BORDEAUX

Pour avis Maître Etienne RISPAL

Etude de Me Etienne RISPALNotaire

84390 SAULT

Suivant AGE en date du 18/07/2014, en-registré au SIE PARIS 9EME OUEST, le 10/12/0214 Bord. n° 2014/1535 Case 15, il a été décidé la dissolution, à compter du 18/07/2014, de la Société « GENAVE» société civile au capital de 2 000 €, dont le siège social à BORDEAUX (33) 146 rue de Belleville, immatriculée au RCS de BOR-DEAUX sous le n° 444884183 et sa mise en liquidation amiable.Liquidateur Jean-François QUINT, demeurant à BORDEAUX (33) 146 rue de Belleville, avec les pouvoirs les plus étendus pour réaliser les opérations de liquidation et parvenir à la clôture de celle-ci. Siège de la liquidation : chez le liquidateur, adresse à laquelle toute cor-respondance devra être envoyée, et actes et documents relatifs à la liquidation de-vront être notifiés.Formalités au RCS de BORDEAUX

Pour avis Maître Etienne RISPAL

ANNONCES LÉGALES

APPEL DES CENT

« Hiroshima mon amour »Projection-débat, jeudi 30 juillet, 20h30, ciné-ma Utopia Bordeaux

BAR CAVE DE BACALAN

Un bistrot de quartier pour être proche des gens

Depuis le 7 mai, Danielle Maurin et Bertrand Izing, que les militants communistes bordelais, ont repris le Bar cave de Bacalan. Ce bistrot de quartier est aussi le siège du club de boulistes bacalanais dont le terrain d’entraînement se trouve de l’autre côté de la rue. C’est l’un des plus vieux clubs en France. Depuis 1923, les générations de boulistes s’y succèdent et les coupes s’accu-mulent sur l’étagère du bar.C’est cette vie de quartier et la

proximité avec les habitants que sont venus chercher Danielle et Bertrand. « Nous avons voulu retrouver un lieu de sociabilité car tout ferme ici, explique Bertrand. Nous voulons nous battre contre l’idée que les petits commerces ne pourraient plus vivre. On peut gagner sa vie, même si ce n’est pas mirobolant, en étant proche des gens. »Autre lien avec la vie du quartier, l’étal de bonbons. « À proximité du collège, ce lieu est une légende pour

les enfants du quartier. Ils y entrent deux par deux pour acheter leur 2 euros de bonbons. »Sur le bar on trouve l’Humanité et la pétition contre la suppression d’emploi à La Poste, en solidarité avec les postiers en lutte d’Édouard Vaillant.Au fond de la salle, sont proposées à la vente quelques bouteilles de vin. « On a fait le choix de valoriser la production de vignerons indépen-dants, en lien avec un ami caviste, plutôt que de proposer les bordeaux traditionnels des grandes familles. »Pour 6 euros, on peut y déguster une assiette d’huîtres, avec verre offert, et pas n’importe lesquelles. Elles viennent du seul lycée ostréicole qui produit, le lycée Bourcefranc. Tout cela sans rien de trop, juste du bon goût, de la simplicité, de l’humain, de la solidarité… De quoi en faire un lieu de vie qui compte dans le quartier.

C.D.

FÊTE DE L’HUMANITÉ PARIS 12/13 SEPTEMBRE

Inscrivez-vous dès maintenant !

http://www.humanite.fr/videos/manu-chao-la-fete-de-lhumanite-576814

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] http://nbso.fr/ Les nouvelles de bordeaux @nvlbxCommission paritaire de presse : 0113 C 85932

OPÉRA NATIONAL DE BORDEAUX

Exposition d’été«Plus que parfaits… Corps augmentés en scène» Du 9 juillet au 6 septembre - Inauguration le 8 juillet à 18 heures. Grand Théâtre de Bordeaux

CHRONIQUENOUVELLES IDÉES REÇUESpar Gérard Loustalet Sens

J’ai déjà évoqué dans deux chroniques, en février 2013, cette mythologie de pacotille censée glorifier « l’entrepre-neur », ce héros de notre temps qui prend tous les risques pour nous combler de richesses et d’emplois ! Mais c’est aussi « l’entreprise » qui fait l’objet de tout un travail de célébration médiatique, éditocrates et journalistes divers ayant perdu depuis longtemps tout sens critique (s’ils en ont jamais eu) face aux injonctions du MEDEF. Car il ne s’agit pas de n’importe quelle entreprise mais bien de l’entreprise privée, capitaliste. Pour les libéraux, les entreprises publiques ne sont pas des entreprises mais des monstruosités étatiques occupant indûment trop de secteurs où il y aurait tant de profits à faire… Il n’est donc de véritable entreprise que privée, la vulgate néo-libérale l’ayant en outre érigée en modèle universel du fonctionnement de tout groupe humain. La loi dite du marché, c’est-à-dire la « loi du plus fort », comme dit Pierre Bourdieu, s’impose comme la « norme de toutes les pratiques » (Interventions1 961-2001, Agone, 2002, p.349). Il n’est que de voir alors la considération avec laquelle la platitude journalistique reçoit le moindre personnage, tel Macron, qui « vient du monde de l’entre-prise », ce qu’il est convenu de regarder comme une compétence irréfutable dans la conduite des affaires publiques aussi bien que privées.

Le capitalisme a toujours revendiqué une sorte de trans-cendance, un principe supérieur d’existence par rapport au reste du monde social. Le protestantisme calviniste l’a fondée sur la divine Providence, Adam Smith sur la « main invisible du marché », les libéraux d’aujourd’hui sur les mathématiques : on est toujours dans la croyance. Rien n’est sans raison et il est nécessaire de toujours tra-vailler à une meilleure connaissance des déterminismes à l’origine de toute action humaine mais la prétention exorbitante de l’orthodoxie économique néo-classique de mettre en équations le monde économique et social n’est qu’une manipulation scientiste visant à donner l’argument de la science à la domination de classe.

L’imposition du modèle entrepreneurial capitaliste fait l’objet de toute une sociodicée. Ce terme a été forgé par Bourdieu à partir du mot de Leibniz, la théodicée, qui est la justification de Dieu, la sociodicée est la justification de la société (Sur l’Etat, Raisons d’Agir-Seuil, 2012, p.379). Il y a donc des stratégies de sociodicée qui « visent à légitimer la domination et son fondement (c’est-à- dire l’espèce de capital sur laquelle elle repose) en les natu-ralisant » (La noblesse d’Etat, p.388-389). Les stratégies visant à la perpétuation de la domination du capital sont souvent assez grossières. Elles consistent en particulier à imposer dans l’espace de la communication médiatique toute une terminologie avec des mots piégés parce que d’abord issus du business et qui sont étendus subrepti-cement à l’ensemble des questions socio-économiques. On compte à peu près dans ce jargon dix à douze vocables que l’on n’ose appeler des concepts tellement ils sont saturés d’idéologie, soit : compétitivité-concur-rence-efficience-excellence-flexibilité-gouvernance-ma-nagement-modernité- performance-rentabilité… Chacun d’eux mériterait un décryptage (voir Les nouveaux mots du pouvoir. Abédécédaire critique, Pascal Durand (dir.), Editions Aden, 2007).

On se bornera ici, pour terminer, à un autre aspect des stratégies entrepreneuriales : le registre de la plainte. Il va s’agir d’occulter la raison d’être de l’entreprise capitaliste, le profit et la rémunération des actionnaires, en détournant l’attention de son incapacité structurelle à assurer face à la crise le rôle que l’on feint de lui attribuer : créer de l’emploi et du pouvoir d’achat. Nos pseudo aventuriers vont donc se réfugier derrière toutes sortes de circonstances extérieures dont ils seraient victimes. Petit florilège du lamento patronal: entreprises «persécutées par le fisc», «ponctionnées», « présumées coupables », « économie asphyxiée », « administration tâtillonne », « système social coûteux », « multiplication des contrôles fiscaux et sociaux », « insécurité juridique », « barrières réglementaires excessives », « diabolisation des dividendes », sans parler de l’inénarrable « peur de l’embauche » ! Et face à tant de pusillanimité il faudrait vanter un « esprit d’entreprise » qui ne serait que « sens des responsabilités et de l’initiative, volontarisme, opiniâ-treté » et louer le « risque créateur de valeur (qui) doit avoir une juste rémunération ». Ces gens ne doutent de rien !

Pour la gloire de l’entreprise (privée)