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http://nbso.fr/ Les nouvelles de bordeaux @nvlbx COMMUNES, UN PATRIMOINE EN DANGER FAISONS CAUSE COMMUNE LE 19 SEPTEMBRE BAISSE DE L’INVESTISSEMENT ET RÉDUCTION DES SERVICES PUBLICS LOCAUX Jeudi 17 septembre 2015 - N° 2116 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2116

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Nouvelles N° 2116 du 17 sept.

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COMMUNES,UN PATRIMOINE EN DANGER

FAISONS CAUSE COMMUNE LE 19 SEPTEMBRE

BAISSE DE L’INVESTISSEMENTET RÉDUCTION DES SERVICES PUBLICS LOCAUX

Jeudi 17 septembre 2015 - N° 2116 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

2 • Les Nouvelles 17 septembre 2015

ACTUALITÉEN LUTTE

CENTRES D’ANIMATION ET DE LOISIRS DE BORDEAUX

L’accueil n’est pas une garderie Après une journée d’action le 1er juillet, les salariés de l’animation socioculturelle, avec le soutien de la CGT, étaient en grève le 16 septembre pour préserver un accueil et un métier de qualité.Le décret gouvernemental* du 3 novembre 2014, donne la possibilité aux communes d’assimiler les centres de loisirs du mercredi après-midi à des temps périscolaires, augmentant le nombre d’enfants encadrés par les animateurs.Le taux d’encadrement passe de 1 animateur pour 8 enfants de moins de 6 ans à 1 pour 14, et de 1 animateur pour 12 enfants de plus de 6 ans à 1 pour 18. Alors que les communes n’y sont pas obligées, la mairie de Bordeaux a décidé de l’appliquer partiellement. Conséquence pour l’année 2015-2016 : le taux d’encadrement passe de 1 adulte pour 8 enfants à 1 pour 10 en maternelle, et de 1 adulte pour 12 enfants à 1 pour 14 en élémentaire. Un changement «inadmissible» pour les animateurs qui alertent sur la sécurité des enfants, la qualité des sorties et des activités culturelles. Et ils interrogent : «Peut-on encore parler « d’éducatif » lorsque les animateurs ne feront que de la garderie, dévalorisant ainsi leur profession ?» Suite à une première grève le 1er juillet, le maire de Bordeaux s’est engagé à ne pas aller au-delà de ce qu’il avait annoncé. Mais les animateurs ne veulent pas du nouveau taux d’encadrement. Des parents ont répondu à leur appel et renchérissent : «Que les parents amènent leurs enfants au centre de loisirs par choix ou par contrainte, ils ne veulent pas se passer de cette richesse qu’ils apprécient. Ce n’est pas une garderie. C’est la possibilité d’accéder à des activités qu’ils ne font pas ailleurs, une ouverture, un éveil au monde autre que celui de l’école ou du cercle familial, un cadre collectif plus souple et une relation à l’adulte différente.» Les salariés des centres sociaux et culturels du Grand Parc, de Bordeaux Nord, du Foyer fraternel, de l’association des centres d’animation de quartiers de Bordeaux, avec le soutien de la CGT, ont appelé leurs collègues, les partenaires, les financeurs, les élus et les parents, à faire valoir leur savoir-faire, leur connaissance du terrain et leurs valeurs éducatives, afin que la mairie revoie sa position.

LIBERTÉ SYNDICALE

Stop à la criminalisation ! Rassemblement mercredi 23 septembre, 11h30, devant la Préfecture de Gironde, à l’appel de la CGTDans le cadre de la journée nationale d’action pour exiger le respect des libertés syndicales, l’UD-CGT 33 appelle à un rassemblement et a demandé une audience au Préfet de Gironde.L’organisation syndicale continue à soutenir Corinne, secrétaire de l’UD-CGT 33, accusée de diffamation pour avoir dénoncé les conditions de travail aux Fonderies du Bélier ; Alain, accusé d’abus de confiance pour avoir donné des photocopieurs en fin de vie au lieu de les jeter ; Sylvie, infirmière, passée en conseil de discipline pour avoir dénoncé les conditions de travail en tant que déléguée syndicale ; Jean-Christophe, licencié pour son activité syndicale ; et encore Armelle, Nabil, Éliane et bien d’autres… discriminés dans leur carrière professionnelle ou poussés à démissionner.La CGT au plan national demandera une audience auprès de la ministre de la Justice pour exiger une loi d’amnistie pour tous les militant-e-s syndicalistes et associatifs. Elle demande le renforcement de la protection des militants syndicaux qui agissent collectivement dans l’intérêt général des salariés. Cela nécessite de modifier le Code pénal et de supprimer le prélèvement d’ADN de tous les militants. L’Etat doit s’engager à assurer le respect des libertés syndicales, en garantissant l’application du droit, dans le privé comme le public, et en sanctionnant ceux qui bafouent la loi. Enfin, la pérennité de l’hébergement des organisations syndicales à titre gracieux par les collectivités territoriales doit être mieux garantie par la loi.

[email protected] 06 68 52 11 11

RÉFORME TERRITORIALE

Résistons face aux régressions démocratiquesAgissons pour l’équité, l’égalité et les solidarités

COMMUNES

Non à la baisse des dotations de l’État

Du 14 au 19 septembre, Olivier Dartigolles a rencontré les maires de la future grande région pour parler des libertés communales, de l’investissement public local et des attaques visant la démocratie locale, avec l’objectif d’échanger sur les solutions et les réponses aux besoins des populations. Lors d’une conférence de presse devant la mairie de St Pierre d’Auril-lac, commune rurale du sud Gironde, il pointait la loi Notre qui «offre aux entreprises les territoires de  com-pétitivité et de concurrence qui leur permettront d’accroître leurs profits sans retombées positives pour l’emploi et le développement». Une loi qui «inscrit toujours plus notre pays au cœur de « l’Europe des régions », qui remet en cause l’unité républicaine et de véritables coopérations entre les peuples». Cette réforme territoriale «tourne le dos à une conception de l’aménage-ment du territoire respectant l’égalité d’accès de tous aux services publics, au développement local et aux libertés communales ; aux échanges interna-tionaux mutuellement avantageux».Rappelant qu’elle est «adossée à la politique de réduction drastique des dotations aux collectivités», il alerte sur «le renforcement des inégalités écono-miques, sociales et territoriales» qu’elle entraînera.

UN DEVOIR DE VÉRITÉ ET DE TRANSPARENCE

«Les communes et les conseils dépar-tementaux sont menacés dans leur existence. Les premières par le déve-loppement de l’ intercommunalité, qui n’est pas une véritable coopération intercommunale,  et par des fusions au pas de charge, sans consultation des populations. Les seconds par la concur-rence qu’exercent désormais régions et métropoles sur leurs territoires et leurs compétences.»C’est au prix de l’affaiblissement des services publics nationaux et locaux que cet acte 3 de la « décentralisation » se met en œuvre, provoquant de multiples réactions. D’abord dans les communes, où le rôle des élus locaux par leur action pratique et humaine constitue la matrice de notre système démocratique. Dans les départe-ments, et enfin dans les régions qui se transforment en monstres territoriaux, comme c’est notamment le cas avec le regroupement de l’Aquitaine, du Limousin et de Poitou-Charentes.Peu de Français souhaitent voir les régions se transformer en provinces d’Ancien Régime. A ceux qui veulent être toujours plus gros et plus forts, nous répondrons : proximité et démo-cratie locale.Ensemble, résistons aux politiques d’austérité : non il n’y a aucune fata-

lité à accepter les baisses de dotations pour les collectivités locales faisant reculer les investissements. En Aqui-taine, Poitou-Charentes et Limousin, les 4 503 communes, les 252 inter-communalités de la nouvelle grande région, seront les points d’appui d’une politique alternative.»

UNE RÉFORME, OUI, POUR UNE MISE EN COMMUN

«Oui, il faut une réforme territoriale pour répondre aux exigences territo-riales, pour plus d’efficacité sociale, publique, démocratique. Oui, il est nécessaire de réfléchir et de miser sur des investissements massifs pour le développement de nos territoires, pour l’emploi, le vivre ensemble et la transition écologique.Oui, il faut soutenir l’agriculture de proximité et bâtir l’avenir avec les services publics dans les transports, la santé, l’éducation, la culture, le logement… Il est possible de faire autrement si on part des territoires, des besoins des populations  pour mettre en commun les savoirs et savoir-faire de tous ceux qui demandent à être entendus. Face aux logiques destructrices de la concur-rence et  les égoïsmes, nous proposons l’équité, l’égalité, les solidarités.Travailler à fédérer toutes les compé-tences, utiliser le formidable atout de toutes les collectivités dans le respect de leur diversité et des équilibres entre ter-ritoires, doit devenir un axe structurant de la nouvelle région.»

Trois questions à Patrick Alvarez, président de l’association départe-mentale des élus communistes et républicains (ADECR) en Gironde.1. Comment la réduction des dotations de l’Etat se traduit-elle déjà dans les collectivités locales et territoriales ?1) La baisse des dotations de l’Etat aux collectivités territoriales (11 milliards d’euros sur la période 2015-2017) touche l’ensemble des collectivités locales. Quelques exemples sur la Métropole bordelaise : pour Bordeaux cela représente 7,6 millions d’euros en moins pour le budget 2015 ; 900 000 euros en moins pour Villenave-d’Ornon ; 1 million d’euros en moins pour Bègles ; 500 000 euros en moins pour Le Bouscat. Pour cette dernière commune cela équivaut à la subven-tion attribuée au CCAS.

2. La journée d’action du 19 sep-tembre lancée par l’AMF est-elle le signe d’une mobilisation qui s’élargit ?2) Cette journée d’action fait suite aux milliers de motions votées par les conseils municipaux réprouvant la baisse des dotations. Toutes tendances politiques confondues les élus locaux dénoncent ce racket à l’endroit des col-lectivités territoriales. Dénonciation quelque peu teintée de schizophrénie pour les élus de la majorité présiden-tielle qui s’opposent en tant qu’élus locaux aux dispositions législatives qu’ils votent en tant que députés ou sénateurs. Schizophrénie aussi pour les élus de droite qui refusent les baisses de dotations actuelles, oubliant celles de l’époque Sarkozy, et passant sous silence celles inscrites dans leur programme présidentiel (- 100 mil-liards d’euros).

3. Quelles sont les propositions des élus communistes et républicains ?3) Contrairement à une idée reçue la France ne souffre pas d’un manque de richesses mais d’une mauvaise répartition de ces dernières. Les communistes proposent une réforme de la fiscalité, notamment locale, premier outil de cette répartition. Dans un souci de faire baisser le coût du capital, ils souhaitent aussi engager une diminution à l’échelle des col-lectivités territoriales des partenariats public-privé, une remise en cause des délégations de service public (rentables pour les grands groupes privés mais coûteuses pour la collectivité). Enfin la remise en cause des aides inutiles telles que le CICE, cet argent public doit rester dans les collectivités territoriales.

www.cgt-gironde.org

Les Nouvelles 17 septembre 2015 • 3

EditorialACTUALITÉ

Le 19 septembre, faisons cause commune !« L’Etat a décidé de réduire de 30% les dota-tions qui étaient jusque-là accordées aux com-munes et intercommunalités pour assurer leurs missions. C’est sans précédent et cela concerne chaque commune ou intercommunalité, chaque habitant, sans exception.

Souhaite-t-on que les services rendus au quoti-dien à 66 millions de Français disparaissent ou soient drastiquement réduits ? Notre réponse est claire : c’est non ! Ces services concernent en effet tous les âges, tous les territoires et fondent le lien social, le «vivre ensemble» si précieux et si fragile dans notre société : logements, crèches, écoles, cantines, centres d’action sociale, trans-ports, équipements sportifs et culturels, envi-ronnement,  tri et collecte des déchets, travaux d’infrastructures, aménagements pour accueillir les entreprises créatrices d’emplois... »

Voici le début de l’appel à la mobilisation citoyenne de l’Association des Maires de France pour le 19 septembre. Cet appel à l’action, s’adressant aux citoyens et non aux seuls élus, est sans précédent dans l’histoire de cette association qui regroupe toutes les communes et intercommunalités de France !

Les maires communistes du bureau et du comité directeur de l’AMF ont beaucoup travaillé pour rassembler l’ensemble des maires sur cette position combative, c’est pourquoi nous nous inscrivons pleinement et sans retenue dans cette journée d’action.

Cependant personne n’est dupe de la tentative d’instrumentation politicienne de la Droite de cette journée, et du double discours qui l’accompagne : d’un côté la dénonciation du désengagement financier de l’Etat qui asphyxie les communes… et de l’autre la promotion incessante des fusions des communes…

La mobilisation des citoyens, leur intervention dans ce débat, qui ne doit surtout pas rester celui des élus, sera déterminante.

Participons nombreux, au rassemblement orga-nisé par l’Association de Maires de Gironde devant la Préfecture à 10h30, en portant nos exigences de promotion des services publics de proximité et de démocratie !

Partout où des rassemblements sont organisés, permettons aux citoyens de se faire entendre pour préserver la cellule de base de notre République.

Car au-delà de cette journée d’action histo-rique, nos concitoyens auront l’opportunité, en décembre prochain, lors des élections régionales, de dire leur volonté de rejeter une organisation territoriale qui organise la concurrence entre les territoires, d’exiger de l’Etat qu’il garantisse l’éga-lité d’accès aux services publics, de combattre l’austérité mortifère, de réclamer une démocratie enfin revivifiée par l’intervention citoyenne.

Stéphane DenoyelleMaire de Saint-Pierre d’Aurillac

Membre du comité directeur de l’AMF

ENTRE-DEUX-MERS

Appel de FrontenacJosette Mugron, Jean-Claude Ber-nède, Lionel Chollon et Stéphane Denoyelle, respectivement maires de Frontenac, Coirac, Loupiac et Saint-Pierre d’Aurillac, appellent tous les maires et élus du canton de l’Entre-deux-Mers à partici-per massivement à la journée de mobilisations du 19 septembre, contre la baisse des dotations aux collectivités.«Soucieux que les communes gardent la maîtrise de leur destin, refusant tout fatalisme ou renoncement», les quatre maires appellent «à organiser des réunions publiques d’informa-tion sur le contenu réel des textes législatifs récemment publiés (Alur, NOTRe, MAPTAM…)* et leurs conséquences, à consulter les citoyens des territoires concernés avant toute fusion de communes ou commu-nautés de communes (CDC), à obtenir une réunion extraordinaire des maires du canton ayant pour seul sujet la fusion des CDC, et enfin à interpeller les parlementaires ayant voté ces lois.»«La somme des décisions gouver-nementales et des réformes votées par les majorités parlementaires successives depuis 2010 – et cela sans véritable débat public ni consultation des citoyens – aboutit aujourd’hui à une véritable réorganisation politique et administrative de nos territoires où l’échelon communal est particulière-ment menacé.La révision générale des politiques

publiques (RGPP) puis la MAP-TAM avec la création des Métro-poles, la loi Alur, les fusions de Régions, la loi sur les communes nouvelles, la revue des missions de l’État engagée par Thierry Mandon et enfin la loi NOTRe, promulguée au cœur de l’été, sont autant de coups portés au triptyque issu de la Révolution française - Commune, Département, Nation - qui fait la singularité et la force démocratique de la France.Nos gouvernants actuels n’inventent rien. Ils ne font qu’appliquer un désir européen d’uniformiser l’administra-tion des pays sur un modèle fédéral organisé autour de Métropoles et de grandes Régions autonomes. Dans beaucoup de pays, le mal est fait. Depuis 2010 en Grèce, avec le passage de 6 000 à 325 communes. En Italie, où Matteo Renzi a créé 14 Métro-régions et en Espagne en ce moment. Pour l’Europe libérale, la France compte trop de communes, trop d’élus de proximité (presque 1 million), encore trop de service public.Si nous laissons faire, les communes du canton seront très rapidement as-phyxiées par la baisse des dotations, les contraintes normatives et les transferts de charges, poussées à des fusions illusoires par de grossières carottes financières, obligées de rejoindre, sans discuter, des CDC de plus de 15 000 habitants aux compétences accrues.»

…LIBRE de ses CHOIX avec des MOYENS pour AGIR

5 textes qui s’attaquent aux communes :

1 Loi MAPTAM (Modernisation de l’Action Publique Territoriale et d’Affirmation des Métro-poles), promulguée le 27 janvier 2014.

2 Loi Alur (Accès au Logement et à un Urbanisme Rénové), promulguée le 24 mars 2014.

3 Loi relative à la délimitation des régions, aux élections ré-gionales et départementales et modifiant le calendrier électoral, promulguée le 16 janvier 2015.

4 Loi Communes nouvelles, promulguée le 16 mars 2015.

5 Loi NOTRe (Nouvelle Orga-nisation Territoriale de la Répu-blique), promulguée le 7 août 2015.

Pour se joindre à cet appel, aller sur le site :www.echo-canton-entredeuxmers.fr

Dans un communiqué publié le 15 septembre, les présidents d’associations* du bloc com-munal font monter la pression, à 4 jours de la mobilisation lancée par l’AMF sur la baisse des dotations. Les responsables appellent notamment à "réviser le calendrier et le volume de la baisse des dotations". Les maires et les présidents de communautés "se refusent à mettre en danger les services essentiels à la population" alors que "l’Etat ne cesse d’accroître la dépense locale (rythmes scolaires, accessi-bilité, amiante…), à charge pour les élus de trouver les financements". L’ANECR quant à elle, lance un "non ferme à la baisse des dotations" et exige "la neutralité financière pour les communes et les intercommunalités face aux restructurations de recettes fiscales de la réforme territoriale".* AMF, AMRF, Villes de France, ACUF, APVF, AdCF, AMGVF

DERNIÈRE MINUTE

Lire l’intégralité sur :www.elunet.org(article87793)

LE 19 SEPTEMBRE FAISONS CAUSE COMMUNE !

GAURIACRassemblement des élus communistes et républicains de Gironde. 10h45 devant la Mairie de Gauriac afin de dénoncer, avec les maires de France, les baisses de dotations de l’Etat aux collectivités locales et proposer des solutions alternatives

ST PIERRE D’AURILLACRassemblement et signature de la pétition de l’AMF. De 10h à 11h30 devant la mairie de St Pierre d’Aurillac. Venez défendre votre commune !

BORDEAUXRassemblement des maires de Gironde 10h30 devant la Préfecture

4 • Les Nouvelles 17 septembre 2015

FÊTE DE L’HUMANITÉ PARIS 2015

VU DE LA GIRONDE

Grande édition et belle mobilisationDepuis quelques semaines, il se disait bien qu’il y aurait du monde à cette fête de l’Humanité 2015 mais la pluie annoncée quelques jours avant aurait pu décourager, ce ne fut pas le cas. La foule était là, durant les trois jours. L’espace de restauration bordelaise n’a pas désempli.

Plus de 200 militants et amis du PCF de la Gironde se sont mobilisés pour faire de leur espace un grand cru apprécié des visiteurs pour la qualité des repas et des vins proposés, pour l’ambiance et l’animation poli-tique. Des 1 000 adhésions au PCF réalisées sur la fête, 12 ont été faites dans l’espace girondin. À 3 mois des élections régionales, les rencontres entre militants des fédérations de la nouvelle région ont été facilitées par la proximité de leurs stands.

Même avec une certaine expérience, c’est toujours émouvant cette foule bigarrée se déversant dans les allées de la fête, cette force militante qui l’accueille avec chaleur et conviction, ces échos de débats, de moments forts, d’événements qui arrivent comme une onde jusqu’au fond des stands…

La pluie, la tente sur le bitume, le bruit continue, le repas qu’on précipite avant de prendre son « ser-vice », des centaines de repas servis,

d’huîtres et de bouteilles ouvertes… On pourrait se demander pourquoi on fait tout ça et on aimerait donner la parole pour y répondre à chacune, chacun de celles et ceux qui apportent leur pierre à cet édifice d’humanité, d’échange, de solidarité, de détente, de plaisir…

Lisa, 22 ans, étudiante en médecine, est déjà venue sur la fête mais c’est sa première année de participation au stand. « Je trouve ça rigolo de vivre plusieurs jours avec des personnes si différentes qui sont réunis par un même effort, d’effectuer des tâches qui ne sont pas habituelles. C’est sympa de voir ce qu’on est capable de faire. C’est même beau comme moment. Il y a de la pression et en même temps ça fonctionne parce qu’il y a du monde et beaucoup de motivation. Et puis il y a de la trans-mission entre ceux qui sont parfois à leur 40e fête et les plus jeunes. » Frédéric, 23 ans, également étudiant, décrit avec précision ce qu’il a vu faire par le camarade qui s’occupe des omelettes. « Dans chaque geste on voit l’expérience, il bat très vite les œufs sans jamais renverser, chaque geste est efficace. C’est ma troisième année de participation au stand. J’aime faire cette expérience de vie en groupe, de l’organisation, de la force du collectif ». Didier a 58 ans, il travaille sur le stand depuis 30 ans,

notamment à la cuisine. « C’est vrai que parfois on voudrait en faire moins mais s’il manque des forces, moi je ne sais pas laisser les autres faire, c’est le militantisme. Cette année j’ai pu aller voir le concert du dimanche midi parce qu’il y a des jeunes qui prennent la relève. Ce qui nous fait tenir c’est la convivialité. » Frédérico qui parti-cipe depuis 1976 y met des mots du cœur. « Les camarades, la fraternité, l’ambiance, c’est ça qui compte. Pour moi c’est des vacances, la fête se passe plutôt avant que pendant. Quand j’ai commencé, on arrivait 3 semaines avant pour tout installer maintenant c’est plus facile. Je me souviens d’une année, vers 1974, où il y avait eu une inondation, il avait fallu amener de la grave à la brouette, tous les hommes et les femmes s’y sont mis, c’est mon meilleur souvenir de solidarité. Cette année, j’ai ouvert des huîtres mais je vais là où on a besoin de moi. Il faut savoir prendre des initiatives aussi, comme aller donner des tracts aux gens dans l’allée avant le service. »

Après ça, on est content de rentrer chez soi, regonf lé et convaincu qu’on retrouvera les copains l’année prochaine.

Christelle Danglot

Lisa & Frédéric

FrédéricoDidier

Moment de rencontre entre les responsables départe-mentaux communistes dans la nouvelle grande région.

Malgré la pluie, la foule se presse au stand de la Gironde Leçon d’ouverture d’huîtres.

Le repas des camardes. L’espace Gironde

Les Nouvelles 17 septembre 2015 • 5

FÊTE DE L’HUMANITÉ PARIS 2015

MEETING

« Debout nous sommes, debout nous resterons »

Solidarité avec les migrants, besoin d’amplifier le rapport de force anti-austéritaire en Europe, riposte aux attaques contre le code du travail… Pierre Laurent a lancé un appel au rassemblement de toutes les forces de gauche.

« Qu’on est bien ici ! Ensemble ! A cette belle fête de l’Humanité ! (…) Ici on se moque des petites phrases, des querelles de clans.(…) On parle d’égalité, de fraternité, de liberté, de justice sociale. Ici on construit l’espoir sans jamais se décourager. Ici on parle paix et internationalisme. (…)

Je crois que chacun d’entre nous, ici à la fête de l’Humanité, se souviendra toute sa vie de là où il était à l’instant où il a appris la tuerie de Charlie Hebdo, de cette immense peine qui nous a submergés. (…) Le terrorisme se nourrit du désespoir, de l’ignorance

et des horizons obscurcis. Oppo-sons-lui la force de l’égalité, celle qui dessine un avenir à chacun et donne confiance en un destin collectif. (…)

On ne combat pas le terrorisme en faisant toujours la guerre, sans jamais préparer la paix.

Une fois encore en Syrie, la France fait fausse route. (…) En Syrie, plus qu’ailleurs, face au chaos général, il est temps que la France entre en action prioritairement pour que les acteurs du conflit s’assoient à la table des négociations, sous l’égide des Nations-Unies, sans que n’en soient exclus la Russie ou l’Iran. Pour combattre DAESH, l’hypocrisie doit cesser. La France doit mener le bras de fer avec les États complices (…).Une aide d’ampleur directe doit être fournie aux forces démocratiques qui combattent DAESH sur le terrain. La

France pourrait montrer l’exemple en commençant par renforcer son soutien matériel et politique aux forces démocratiques kurdes et ira-kiennes. (…)

DEVOIR DE SOLIDARITÉ

Combattre le terrorisme, ce n’est pas non plus trier parmi les réfugiés qui justement fuient le crime, la barbarie et la misère. (…)

Il aura fallu la mort d’un enfant, l’image d’une humanité naufragée sur une plage turque, pour que la vague de l’indignation citoyenne oblige nos gouvernants à agir. (…)

La France doit maintenant se montrer digne de son devoir de solidarité. 24 000 réfugiés en deux ans, ce n’est pas à la hauteur. L’État doit prendre ses responsabilités aux côtés des

centaines de communes, des milliers de citoyens et d’associations volon-taires. (…)

La lutte contre l’austérité et la déré-glementation sociale généralisée est la lutte n°1 de la gauche en Europe. Pour la première fois cette année, un peuple, le peuple grec, un gouver-nement, celui d’Alexis Tsipras, un parti, Syriza, ont porté cette lutte jusqu’au Conseil européen, jusque dans l’arène de l’Eurogroup. (…) La nuit du 13 juillet 2015, l’Allemagne de M. Schaüble a voulu briser cet élan en imposant à la Grèce un diktat austéritaire. Ils ont pu l’imposer parce que nos luttes communes en Europe aux côtés de la Grèce n’étaient pas encore assez puissantes. Ils l’ont imposée parce que la France n’a pas joué son rôle. (…) La sortie de l’euro vers laquelle Merkel aimerait conduire les plus pauvres n’est pas la solution. La France peut et doit mener la bataille pour une une zone euro radicalement différente. C’est notre argent. Nous n’allons pas les laisser gérer la caisse en sortant de l’euro. Le combat contre la Troïka et les forces de la finance exige plus que l’élection d’un gouvernement de gauche dans un seul pays. Il exige des mobilisations massives, une lutte des citoyens dans tous les pays, à tous les échelons, dans la durée.

Croyez-vous que la finance et les dirigeants européens dormiront à nouveau sur leurs deux oreilles si les Grecs réélisent Alexis Tsipras, qui en six mois a fait plus bouger l’Europe que tous les sociaux-démocrates en vingt ans ?

Croyez-vous qu’ils se sentent en confiance quand ils voient que Jérémy Corbyn (…)est en passe de révolutionner la gauche anglaise ? J’ai d’ailleurs décidé d’aller le rencontrer au plus vite.

Croyez-vous qu’ils ne s’inquiètent pas de voir des capitales européennes gouvernées par des forces alternatives, à Barcelone, à Madrid, à Dublin,

comme à la tête du Land de Thuringe en Allemagne ? (…)

Le temps est venu d’amplifier toutes nos batailles contre l’austérité et la déréglementation sociale. (…)L’attaque contre le code du travail c’est le nouveau cadeau fait au patro-nat, c’est la dernière preuve d’amour pour le MEDEF. (…) Regardez les actionnaires de Daimler-Benz chez Smart, eux ils ont très bien com-pris. 39 heures payées 37, pas une seule embauche et les dividendes en hausse (…). Eh bien nous, nous disons : 32 heures payées 35, beau-coup d’embauches et moins d’agent pour les actionnaires. Nous ne nous laisserons pas faire ! Nous allons le défendre notre code du travail, dans la rue aux côtés des syndicats le 8 octobre prochain. (…)

Je veux vous parler des élections régio-nales des 6 et 13 décembre prochains. (…) Le grand chelem de droite et de l’extrême droite est un réel danger. (…) Nous ne voulons à aucun prix de ce scenario catastrophe. Comment l’évitez ? En lançant dans la bataille sans attendre, de belles listes de la gauche anti austérité et en y mettant toutes nos forces. (…)Je renouvelle mon appel à toutes les forces du Front de gauche, arrêtons l’éparpillement. Et à celles d’EELV là où elles sont prêtes à faire liste commune. (…)

Cette bataille nous mènera à 2017. Des forces immenses dans notre pays cherchent la voie nouvelle pour éviter le piège dans lequel on veut nous enfermer. (…) Non la gauche ne peut être éliminée. Il faut la ras-sembler, l’unir, lui ouvrir une nouvelle voie. (…)

Je suis fier d’être à la tête d’un parti qui soufflera bientôt ces 100 ans…100 années d’une histoire d’amour ininterrompue avec la France ! (…)

Nous n’abandonnerons jamais l’idée d’un monde meilleur. Debout nous sommes, debout nous resterons !

L’espace Gironde Discours de Pierre Laurent sur la Grande scène

6 • Les Nouvelles 17 septembre 2015

INTERNATIONAL

LETTRE OUVERTE

À notre ami Jérémy Corbynpar Francis Wurtz, député honoraire du Parlement européen

SOMMET EUROPÉEN

Manque de courage politique

Cher Jérémy,

«Je ne sais si tu mesures la joie que suscite ton élection à la tête du Parti travailliste auprès de tes amis -tes « camarades » comme tu n’hésites pas à les appeler- en France comme, j’imagine, dans toute la gauche européenne ! En particulier, parmi celles et ceux d’entre eux qui te connaissent depuis vingt ans et plus et pour qui tu es depuis lors -avec le regretté Tony Benn- la référence par excellence dans la gauche britannique.

La dernière fois que nous ayons fait « estrade commune » remonte au mois de mai 2011, à l’occa-sion d’un magnifique meeting, à Londres, au côté de nos amis de Sinn Fein, consacré au 30e anniversaire de la mort de Bobby Sands, héros et martyr de la cause républicaine irlandaise.

Des causes qui nous ont rappro-chés, il y en déjà tant eues : de la libération de Nelson Mandela à la reconnaissance de l’Etat de Palestine ; du refus de la guerre en Irak à la solidarité avec l’Amérique latine ; du refus d’une Europe « blairisée » à l’action pour une « meilleure Europe, défendant la justice sociale et pas la finance » !

Aujourd’hui que tu as réussi l’impensable : engager le Parti travailliste sur la voie de la rup-ture avec l’héritage empoisonné de vingt années de « thatché-risme soft » insuff lé par Tony Blair, de nouvelles perspectives de dialogues, de convergences et d’initiatives élargies se dessinent. Pour cet espoir inattendu et si réconfortant : merci !

L’expérience politique extraor-dinaire que tu viens de vivre et de faire vivre ces deux derniers mois est, pour toute la gauche européenne, particulièrement riche d’enseignements. Loin des

artifices des « communicants » professionnels comme des figures imposées dans les grands médias ; étranger aux mœurs des politiciens à l’égo surdimensionné comme au discours « politiquement correct » de la « gauche moderne », tu es resté celui que nous avons toujours connu : sincère, authentique, modeste, respectueux.

Et fidèle à tes convictions qui sont, aujourd’hui comme hier, aussi simples à comprendre qu’essen-tielles à réaliser : « recréer l’ambi-tion d’une société plus juste » ; en finir avec le « tout-austérité » -qui est « un choix politique » et non une fatalité- ; développer les services publics de transports, d’éducation et de santé ; « changer la mission de la Banque centrale » pour que l’argent qu’elle crée aille « aux gens » et serve à « l’emploi qualifié »; nationaliser les chemins de fer et les producteurs d’énergie; relever l’impôt sur les sociétés ; maintenir dans le secteur public des banques sauvées de la faillite par l’Etat au moment de la crise de 2008…

La même cohérence de gauche se retrouve dans tes propositions de politique internationale, qui se situent aux antipodes des obses-sions du « caniche de Bush » : non à la guerre, à l’arme nucléaire et à l’OTAN « qui aurait dû dispa-raître avec la guerre froide ».

Voilà la politique et le com-portement qu’ont plébiscités les centaines de milliers de jeunes qui t’ont permis de vaincre la résistance acharnée des caciques de l’ex « New Labour » ! Nul doute que ces derniers ne désarmeront pas pour autant.

Réhabiliter la gauche en Europe est un combat. Nous nous y retrouverons.»

14 septembre 2015

Le sommet européen du 14 sep-tembre n’aura en rien répondu à la détresse de ceux qui cherchent refuge et creuse le fossé entre les dirigeants européens et les peuples solidaires, à l’image des 30 000 per-sonnes qui manifestaient samedi à Copenhague pour défendre l’ac-cueil des réfugiés et de la solidarité qui a traversé la fête de l’Humanité. Les dirigeants européens n’auront finalement trouvé un accord que sur 40 000 réfugiés. Un nombre dérisoire, comparé aux 350 000 personnes arri-vées en Italie, en Grèce et en Hongrie depuis le début de l’année.« Un grand nombre de réfugiés cher-chant en Europe une protection qu’ils sont en droit de recevoir, en confor-mité avec le droit international, se retrouvent à tourner en rond à la suite d’un vide juridique », s’inquiétait le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies, en amont du sommet à Bruxelles, rappelant « l’urgence de mettre en place une réponse globale européenne ». Cette logique a d’ores et déjà été écartée par les gouvernants de l’Union qui refusent toujours d’instaurer une gestion commune du droit d’asile comme en témoignent les tergiversa-tions sur la mise en place d’une liste commune des pays sûrs. Actuelle-ment, chaque pays d’Europe définit ce qu’est un réfugié en fonction de sa propre législation.La solidarité entre pays européens devrait passer par la révision des accords de Dublin qui, pour l’instant, obligent les pays dits de première ligne, comme l’Italie et la Grèce, à gérer seuls l’arrivée des exilés sur leur sol et empêchent les exilés de faire une demande d’asile dans le pays de

leur choix. Le soudain revirement de l’Alle-magne, qui avait dans un premier temps suspendu l’application de ces accords, refermant ses frontières au matin du 14, a entraîné plusieurs membres de l’Union européenne qui ont choisi dans la foulée de fermer les leurs et d’y déployer l’armée. Un manque de courage qui s’est égale-ment traduit par l’absence de décisions concernant la création de voies légales et sécurisées permettant l’accès au territoire européen. Dans un courrier adressé le 11 sep-tembre à François Hollande, une quinzaine d’associations indiquaient pourtant que « la délivrance de visas et la suppression des visas de transit aéroportuaire s’imposent, comme s’imposent le soutien au regroupe-ment familial ». Elles ajoutaient : « L’UE pourrait aussi mettre en œuvre le mécanisme prévu par la direc-tive 2001/55/CE du 20 juillet 2001 relative à l’octroi d’une protection temporaire. » Ce dispositif prévoit d’offrir une pro-tection immédiate « en cas d’afflux massif ou d’afflux massif imminent de personnes déplacées en provenance de pays tiers et qui ne peuvent rentrer dans leur pays d’origine ». Nos diri-geants n’ont pas non plus jugé utile de mettre à l’ordre du jour de leur réunion « l’audace » et « l’humanité » auxquelles les exhortait Jean-Claude Juncker, la semaine dernière.Il appelait à une «modification de notre droit interne» pour «permettre aux migrants de travailler dès lors qu’ils arrivent sur le territoire de l’UE», comme le prévoit la Conven-tion internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et

des membres de leurs familles, entrée en vigueur en juillet 2003.« Aucun des pays membres de l’UE n’a daigné la ratifier », regrettait Marie-Christine Vergiat, députée européenne du Front de gauche, ce week-end à la Fête de l’Humanité. Par contre, les gouvernants européens tombent régulièrement d’accord sur l’externalisation du contrôle des flux migratoires par le biais de négocia-tions avec « les pays d’origine et de transit » qui vise moins à respecter les engagements pris par les pays riches pour l’aide au développement, qu’à financer, notamment en Afrique, des régimes parfois dictatoriaux pour contenir les départs. Le premier ministre britannique Cameron décidait d’ailleurs ce 14 septembre de se rendre au Liban pour annoncer de nouvelles aides aux camps de réfugiés syriens « pour lutter contre les migrations à partir de la région ». Or le Liban accueille, à lui seul, plus de 1,1 million de réfugiés fuyant la guerre en Syrie, l’équiva-lent du quart de sa population. Un exemple supplémentaire des logiques qui président en Europe quant à la façon de gérer, par les pays riches, les conséquences des déstabilisations dans lesquelles ils portent de lourdes responsabilités.Les dirigeants européens restent sourds aux milliers de voix qui s’élèvent sur tout le continent pour construire une Europe de la solidarité Pourtant, les citoyens sont de plus en plus nombreux à penser que seule la transformation de l’ordre mondial, pour la paix et la coopération, permet-tra de trouver une issue aux drames des exodes humains.

GRÈCE/EUROPE

Effacer la dette, c’est possible !Non à la Grèce. Oui à l’Ukraine. Les créanciers privés internatio-naux – sous pression des États-Unis, de l’Europe et du FMI – sont tombés d’accord pour restructurer une partie de la dette ukrainienne (20 %, soit 16 milliards d’euros).Un gouvernement libéral, au sein du-quel siègent des formations néonazies, peut donc obtenir ce genre de décision qui est politique et non économique.

Un cas qui s’ajoute aux nombreux exemples passés : Allemagne en 1953, Pologne et Égypte en 1991, Irak en 2004 après l’invasion occidentale, ou le Pakistan récemment... Comme la Grèce, l’Ukraine était au bord du défaut de paiement et ne pouvait pas emprunter faute d’accord sur les marchés de capitaux pour se financer. Le FMI exigeait, pour continuer à verser les fonds promis,

un accord sur la restructuration de la dette privée.Après cinq mois de négociations, cet effacement partiel s’accompagne par contre de réformes aussi radicales qu’en Grèce pour la population. Dimanche 20 septembre, en Grèce, l’élection législative s’annonce comme un rendez-vous crucial pour les peuples grecs et européens.

Les Nouvelles 17 septembre 2015 • 7

PCF

LE PORGE

Espace citoyenDimanche 20 septembre, à partir de 9h30, salle de réunion de La Garenne (stade)

Débat suivi d’un pique-nique familial partagéLes organisateurs proposent de débattre : «Comment vivre ensemble dans un monde commun ? Pour une politique respectueuse des migrants, pour la liberté de circulation pour tous les Humains, pour permettre à chacun de vivre dans son pays».«La mondialisation est une réalité : liberté de circulation des capitaux et des marchandises au profit des plus riches. Mais une véritable mondialisation devrait permettre à tous les êtres humains de circuler librement, donc assurer l’ouverture des frontières aux migrants.Les migrants ne quittent pas leur foyer et leur pays par plaisir mais pour échapper à la misère, aux guerres, aux dictatures et aux dérèglements climatiques auxquels les états européens ne sont pas étrangers. L’Europe élève des murs qui ont pour effet d’augmenter le nombre de morts sur le chemin de l’exil, 2 865 entre janvier et juin 2015 ; comme cela existe ailleurs dans le monde.L’Europe citoyenne et humaniste pour laquelle nous luttons doit prendre la parole, combattre les fantasmes sur les invasions, refuser le racisme, l’antisémitisme, le colonialisme, la guerre et devenir un continent de droit et d’accueil humain pour les migrants. Il faut bien sûr créer les conditions pour permettre aux populations qui le souhaitent de pouvoir vivre dans leur pays.»Le pique-nique sera la concrétisation de ce «vivre Ensemble». Nous pourrons poursuivre le débat en dégustant les spécialités culinaires régionales ou internationales apportées par chacun.»

Contact : [email protected]

PÉTITION

Pour la paix : solidarité avec tous les réfugiés et migrants

FÊTE DE L’HUMANITÉ

La politique autrement

Le PCF lance une carte-pétition à envoyer au président de la Répu-blique et invite à faire du 21 sep-tembre une grande journée d’action pour la paixLe monde, l’humanité, ont besoin d’un changement complet des lo-giques de puissances, de domination et d’exploitation qui pèsent sur les relations internationales.

MESURES D’URGENCE

1 - Aide d’urgence aux réfugiés et aux migrants• respecter la convention de Genève sur les réfugiés et mettre aux normes du Haut Commissariat aux réfu-giés (HCR) de l’ONU des centres d’accueil par le doublement de leurs capacités ;• mettre en place des dispositifs de soutien médico-social, des parcours d’insertion professionnelle, de sco-larisation des enfants, garantir les

droits de l’homme, de la femme, et de l’enfant.2 - Refonte des politiques migra-toires et des visas en France et en Europe• abrogation des règlements Dublin ;• régularisation des sans papiers.3 - Sous l’égide de l’ONU• mettre en place un plan interna-tional solidaire de lutte contre les inégalités sociales et économiques ;• relancer l’aide publique au dévelop-pement avec le respect des promesses la portant à 0,7 % du PIB et monter progressivement cette aide à 1 %;• promouvoir l’abolition de l’arme nucléaire et la dénucléarisation du Moyen-Orient et de l’Europe.4 - Plan de paix au Moyen Orient• s’engager résolument dans les initia-tives diplomatiques de l’ONU pour la résolution politique des conflits en

Syrie et en Irak ;• s’engager dans la lutte pour le démantèlement des filières du dji-hadisme en agissant contre les États et personnalités qui leur apportent des soutiens financiers, humains et matériels.

DES MOYENS POUR SOUTENIR LE RÉSEAU DES VILLES SOLIDAIRES

• Stopper les mesures d’austérité qui frappent les budgets publics des collectivités locales qui représentent une coupe de 7 milliards d’euros en 2016 et 2017 ;• Engager un plan d’aide et d’accueil d’ampleur de 4 milliards d’euros dont au moins 2 milliards pour les collectivités.

gironde.pcf.fr/74578

«Le peuple de gauche a du ressort» titrait l’Humanité d’après fête pour illustrer la superbe photo de la foule et de cette jeune fille bravant la pluie et la boue avec joie devant la grande scène. Du ressort, certes, pour partager la musique, la solidarité, la politique…

CHARLIE, ON N’OUBLIE PAS.

Les dessinateurs assassinés ont beau-coup manqué. Un hommage de Patrick Le Hyaric, simple, amical, cha-leureux, leur a été rendu à l’ouverture de la fête en présence leurs familles et de la rédaction de Charlie Hebdo. «On ne combat pas le terrorisme, au contraire on le nourrit en attisant les flammes de la haine, en parlant d’en-nemi ou de guerre de l’intérieur. Ceux qui parlent ainsi sont des faiseurs de monstres, des VRP de l’extrémisme, ils nourrissent par leurs repos ce qu’ils prétendent combattre.»

SOLIDAIRES DE LA GRÈCE, CHANGEONS L’EUROPE.

La crise grecque a traversé les dis-cussions, mais au-delà c’est l’Europe qui était en débat. Dans les allées, les militants communistes ont fait signer des milliers de pétitions pour dire non à l’austérité en Grèce et en Europe.RENDEZ-VOUS DES LUTTES

Loi Macron, Code du travail, 35 heures, salaires. Les mobilisations en cours ont résonné fort et Pierre Laurent invitait à lancer «une nouvelle bataille du rail» qui doit «devenir une grande cause nationale». Une bataille d’autant plus importante avec l’ur-gence climatique que doivent affronter les gouvernements, dont la France qui accueille la Cop21 en décembre. Une pétition exigeant des engagements précis des Etats a fait aussi l’objet de milliers de signatures.CHANGER LE MONDE

La solidarité internationale a rassemblé

des progressistes du monde entier au village du monde. «Qu’attendez-vous M. Hollande, pour reconnaître au nom de la France la Palestine dans ses frontières de 1967 et peser ainsi pour une paix juste et durable ?» La solida-rité aux réfugiés, en actes concrets, a aussi recueilli des dons financiers.OUVRIR UN AUTRE CHEMIN À GAUCHE

S’adressant aux personnalités de la gauche sociale et politique présentes dans les stands et les débats de la fête, Pierre Laurent a appelé les femmes et les hommes de gauche à se rassembler pour battre la droite et l’extrême droite aux régionales et ouvrir une alternative à gauche en 2017 : «Nous devons nous engager dans un processus commun pour construire un projet politique et rassembler à gauche. Nous n’allons pas rester spectateurs du désastre qui s’annonce.»

Grande scène

Village du monde

Hommage aux dessinateurs de Charlie

8 • Les Nouvelles 17 septembre 2015

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] http://nbso.fr/ Les nouvelles de bordeaux @nvlbxCommission paritaire de presse : 0113 C 85932

AVIS DE CONSTITUTION

En Date du 24/08/2015 il a été constitué une société dont les caractéristiques sont les suivantesForme : SARLDénomination : FAST TRAVAUXSiège social : 37 avenue du Général Leclerc 33600 PessacObjet : Entreprise générale du bâtiment, travaux et rénovation d’habitation inté-rieure et extérieure et toutes activités complémentaires.Durée : 99 ans Apport en numérairel : 8 000 €Gérant : M. MAHMOUD Ahmed né le 23/07/1974 à Sharkiya (EGYPTE) demeurant 12, rue Georges 93320 Les Pavillons sous Bois La société sera immatriculée au greffe du Tribunal de Commerce de Bordeaux

Pour avis,

ANNONCES LÉGALES

CULTURE & SOLIDARITÉ CHRONIQUENOUVELLES IDÉES REÇUESpar Gérard Loustalet Sens

L’une des impostures les plus méconnues du néo-libéralisme aura sans doute été de faire passer les croyances les plus archaïques du libéralisme du XIXe siècle pour de grandes idées modernes. Voire même de l’Ancien Régime… N’a-t-on pas appris que le ci-devant ministre Macron est un nostalgique de la monarchie ! Le propos est hallucinant : « dans la politique française, il y a un absent et cet absent est la figure du roi dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort » (cité par l’Humanité, 28.07.2015). M. Macron refait la Révolu-tion française… En historien amateur parfaitement risible… Et en plus en interprète improbable de ce que pensait le peuple. Il est certain que la présence d’un roi aujourd’hui serait le comble de la modernité.

Plus prosaïquement, la modernité c’est aussi, paraît-il, la « mise en place de lignes de cars privées », chaudement défendue par M. Gilles Savary (Sud-Ouest, 26.08.2015). Plus droitier que lui, tu meurs ! Présenter l’autobus face au train comme un progrès décisif est plutôt drolatique… La diligence aussi c’était pas mal ! Mais ici l’important, que M. Savary, en bon tartuffe, se garde bien de revendiquer, c’est la privatisation accélérée, si je puis dire, des transports en commun. Car M. Savary est un grand partisan de « l’initiative privée ». Il fait volontiers dans le lieu commun patronal : « il faut éviter de mettre des boulets (?) aux entreprises », assure-t-il. Donc, quelle surprise ! « une adaptation du Code du travail est devenue inéluctable ». La quasi disparition du CDI ne traumatise pas M. Savary : « ce n’est ni un totem ni un tabou ». Original ! L’aveu qui suit est édifiant : « il y a urgence à mettre de l’ordre dans les multiples façons de précariser la relation de travail». La révélation est de taille: il ne s’agit ni plus ni moins -j’y reviendrai- que d’institutionnaliser la précarité de l’emploi… La précarisation est l’avenir de l’homme… Il suffit de présenter la contrainte sociale fondée sur la domi-nation de classe comme un choix de vie personnel, une question privée, individuelle… C’est ainsi que nous est vendu le travail du dimanche : comme une préférence que chacun peut librement assumer… Et pourquoi pas 50 heures par semaine si je le choisis, « c’est mon affaire »… Et chacun pour soi, c’est la première règle de la riante société libérale !

C’est ainsi que les salariés de Smart-Hambach ont «  librement choisi » de passer à 39 heures (payées moitié moins) sur la promesse de ne pas être virés avant 2020. Le chantage a plus ou moins fonctionné, on s’étonne même qu’ils n’aient été que 56% à céder à la menace : 73% chez les cadres, 39% seulement chez les ouvriers, ce qui est significatif. Tout cela au-gure clairement de ce que seront les futurs « accords d’entreprise » entre « partenaires sociaux » hypo-critement présentés comme la panacée universelle conjuguant justice sociale et pérennité de l’emploi. Mensonge et manipulation ! Tout le monde le sait, l’opération « refondation » du Code du travail consiste à réduire de façon drastique la protection des sala-riés face au patronat. L’objectif, à terme, est celui relevé plus haut : la précarité permanente comme forme de survie sous diverses étiquettes, mobilité, adaptabilité, flexibilité, etc. Des libéraux envisagent même ce qu’ils appellent la « fin du salariat ». Mme Kosciusko-Morizet, dont la grande proximité avec les travailleurs salariés est bien connue, en a même fait une tribune dans la presse. C’est le vieux projet réactionnaire d’une société atomisée en millions de petits producteurs rivaux, s’entredéchirant en des concurrences étriquées tandis que, bien au-dessus, la caste des puissants s’applique à la reproduction de ses privilèges. Rien à voir, évidemment, avec la « suppression du travail salarié capitaliste » évoqué par Marx. J’en reparlerai.

En attendant, adhérons dans l’enthousiasme au grand dessein pour la France de MM. Macron et Savary : prenons l’autocar pour aller travailler le dimanche afin que les millions de touristes chinois ne trouvent plus porte close devant les boutiques de luxe ! Grandiose ! Mais vous verrez qu’il va encore y avoir des mauvais esprits pour trouver ça bête, réactionnaire… Et tellement dérisoire…

La précarité, c’est moderne !

COMMÉMORATION

Cérémonie Fusillés de SougeLundi 21 septembre, 17h15, Bourse du Travail, 44 crs Aristide Briand

ST MICHEL-LES CAPUCINS

La Halle des Douves, c’est parti !

À l’initiative de l’UD-CGT de la Gironde et de l’association du souvenir des Fusillés de Souge «70 patriotes militants, pour la plupart syndica-listes, furent lâchement assassinés par les nazis, le 21 septembre 1942.»17h15. Qui étaient les fusillés du 21 septembre 1942 ? Lecture de biogra-phies par des syndicalistes.18h00. Cérémonie en l’honneur des fusillés.18h30. Pot de l’amitié.

Après bien des péripéties, le mar-ché des Douves sera officiellement ré-ouvert ce week-end en grandes pompes, par le maire de Bordeaux (1). Derrière la revitalisation de cette halle « Baltard » nichée entre Saint-Michel et les Capucins, se cache la persévérance d’un collec-tif d’associations. Son président Olivier Demangeat nous raconte cette aventure dont on n’a pas fini d’entendre parler…

Cette inauguration de la Halle des Douves, c’est une véritable réap-propriation associative d’un beau lieu du centre-ville de Bordeaux. Comment cela a-t-il été possible ?

Olivier Demangeat. Le marché des Douves a cessé d’être en activité en 1975. Depuis, il a été utilisé pour tout et n’importe quoi (boucherie industrielle, garage à vélo…) mais il a surtout été sous-utilisé. En 2004, une vingtaine d’associations du quartier se sont réunies pour dire qu’on est dans un quartier génial, d’une grande mixité sociale et d’une impressionnante vitalité mais… sans infrastructure digne. Ce collectif a donc posé les bases d’un projet. À l’époque, Alain Juppé était en exil au Québec et c’est le maire Hugues Martin qui nous a répondu, rapi-dement, par courrier : c’était non.

Mais les associations ont insisté et en 2007, Alain Juppé a enfin donné son accord. Entre temps, les associations avaient constitué un véritable annuaire sur le quartier et fourmillaient d’idées. Le collectif des Douves compte aujourd’hui une centaine d’adhérents individuels et 70 associations.

Les discussions avec la mairie se sont animées au printemps der-nier, sur le mode de gestion du lieu. Qu’en est-il au final ?

OD. Notre statut est clairement celui d’un laboratoire. Nous sommes tous d’accord pour mettre en place une co-gestion avec la mairie. La mairie a tout à y gagner puisqu’elle sera en face d’un interlocuteur unique et organisé. Nous avons donc travaillé sur une charte de deux pages qui résume notre philosophie. Après, il a fallu construire une convention. C’est là que les choses se sont compli-quées, mais essentiellement pour des raisons juridiques. C’est un bâtiment précieux, difficile à entretenir et nous ne voulons pas nous occuper de cette partie. Du coup, l’administration a vite fait de vouloir copier le fonc-tionnement d’une salle municipale classique. Mais ce n’est pas notre objectif. Nous voulons être les ani-mateurs de ce lieu unique. Et c’est ce

que la convention trouvée (après 26 versions différentes…) permet. Mais vraiment, c’est un laboratoire… donc nous ferons un état des lieux en fin d’année pour ajuster le fonctionne-ment. Il y aura un salarié du collectif, des contrats aidés et deux agents municipaux dans l’équipe chargée d’animer ce fonctionnement.

Quelle est cette philosophie dont vous parlez ?

OD. C’est très simple, nous voulons que ce lieu soit ouvert à tous, le plus gratuit possible. C’est un lieu d’expé-rimentation pour le lien social, le partage, la mutualisation. Tout ceci doit contribuer à une dynamique populaire, au sens noble du terme.

Quels sont les grands ou petits projets en préparation autour de ce lieu ?

OD. Ils sont nombreux mais pour l’instant, les associations vont surtout découvrir le lieu. C’est important car aucune n’aura son siège dans la Halle mais elle sera ouverte à toutes leurs activités, ponctuelles ou permanentes. Après, on s’inscrit clairement dans la dynamique de l’économie sociale et solidaire. Nous voudrions par exemple expérimenter un système de monnaie d’échange solidaire à l’image des SEL (système d’échange locaux). Le but c’est que les associations ne soient pas dans un rapport de consommation mais bien d’échange et de solidarité. Nous y travaillons pour trouver des principes simples et qui n’alourdissent pas le travail des associations.

Propos recueillis par Vincent Bordas.

(1) Samedi 19 septembre, à partir de 10 heures. La Halle des douves sera ouverte toute la journée dans le cadre de la Journée du Patrimoine.