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L’INTERSYNDICALE PRÉPARE LA RENTRÉE, L’ÉTÉ NE SERA PAS SANS ACTIONS Mobilisation contre la loi travail APRÈS LA TURQUIE ET LE BENGLADESH, L'IRAK DANS LA DOULEUR, UN ATTENTAT À BAGDAD A FAIT PLUS DE DEUX CENT MORTS ! Jeudi 7 juillet 2016 - N° 2158 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

Nouvelles N° 2158

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Nouvelles N° 2158 du 7 juillet

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L’INTERSYNDICALE PRÉPARE LA RENTRÉE, L’ÉTÉ NE SERA PAS SANS ACTIONS

Mobilisation contre la loi travail

APRÈS LA TURQUIE ET LE BENGLADESH,

L'IRAK DANS LA DOULEUR, UN ATTENTAT À BAGDAD A FAIT PLUS DE DEUX CENT MORTS !

Jeudi 7 juillet 2016 - N° 2158 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 7 juillet 2016

ACTUALITÉ

« Lundi 27 juin à midi, en présence de plusieurs militants “historiques” de Vie et Travail à Bacalan, mesdames Broucas, Tachou, Tylipsky et Colin, messieurs Tridou, Montavy et mon-sieur Diez de l’Adiq, nous avons assisté au début de la mise en eau de la grande forme de radoub. Celle-ci accueillait le lendemain la barge Le Breuil, puis le bateau de croisière River Princess… Mme Guyot et Barbe délégués CGT du Port ont expliqué les aspects techniques complexes mis en œuvre, notamment pour le fonctionnement du bateau-porte. Ils ont également évoqué les contraintes liées au clas-sement “monument historique” de l’ouvrage. Ils se félicitent, comme nous, de l’avancée du projet, des heures de travail induites, donc de l’emploi consolidé… Le projet “refit” de navires de grande plaisance, quant à lui, suit son cours… Ne rien lâcher !Le quartier de Bacalan vient de rem-porter une nouvelle victoire : après avoir sauvé la grande écluse, il obtient la réutilisation des formes de radoub ! Cela montre la force du rassemble-ment et de la persévérance car durant ces 30 dernières années, les embûches furent nombreuses. Les années 80, sous Chaban et Mit-terrand, enterrent les activités indus-trielles de la ville. Le port est en ligne de mire, les friches remplacent les

usines de Bacalan. CGT et PCF mènent les luttes, dont la plus emblé-matique sera celle de la raffinerie de sucre en 1984, qui donnera naissance à l’association Vie et Travail à Bacalan.Dès 2001, se dessine le projet d’amé-nagement des bassins à f lot. La commande municipale est claire : poursuivre la promenade des quais (Perrault-Corajoud) pour une jonc-tion harmonieuse vers le nouveau quartier du Lac, avec un site des Bassins dépouillé de toute activité portuaire (sauf plaisance sur le bassin n°2), où l’accastillage, la maintenance navale, l’usage ouvrier de la plaque portuaire seraient remplacés par du tertiaire, du commerce et des musées !Le projet de l’architecte Grumbach répond à ce cahier des charges. À la Communauté urbaine de Bordeaux, PS et Droite valident ce Plan Guide en 2003, qui condamne et la grande écluse et les formes de radoub. Seuls les élus communistes, par ma voix, s’y opposent. En mars 2003, le journal de l’association Vie et Travail à Bacalan interpelle : “Le projet de fermeture de la grande écluse va condamner définitivement l’accès du bassin n°1 aux navires de moyen tonnage et donc toute possibilité de réparation navale (…)”Puis, en 2004, sous l’impulsion de Pierre Cétois et Patrick Picot, une

lutte inter-associative se développe et rassemble 1000 signatures. Les élus PCF et PS de Bordeaux Nord sont présents. Juppé recule… mais tentera l’année suivante de priver Bacalan de la desserte du tramway au prétexte de l’impossible franchissement de la grande écluse !En 2011, le projet Grumbach est rem-placé par celui de Nicolas Michelin. La ZAC (aménagement concerté à maîtrise publique) laisse place à un PAE (aménagement d’ensemble livré aux promoteurs). Si le pôle de répara-tion navale réapparait sur le plan, le discours officiel est plus évasif. En novembre 2012, devant les ater-moiements du maire et des promo-teurs immobiliers, disqualifiant le projet de refit, jugé incompatible avec la densification urbaine du lieu, les associations de Bacalan lancent une pétition qui recueille vite 600 signatures.Octobre 2013, Vie et Travail contri-bue une nouvelle fois à inscrire le projet dans le paysage bacalanais en donnant la parole à monsieur Lausseur, patron du cluster d’entre-prises. Puis revirement du maire en novembre 2014 : l’opinion, les associations, les élus locaux, le Port, ses salariés, les armateurs de croisières fluviales parviennent à le faire céder !Les travaux de réfection du bateau-porte et de la machinerie de la forme n°1 commencent en 2015 et le Breuil, barge qui transporte les éléments de fuselage de l’Airbus A380, fera son entrée le 30 juin. Enfin ! Le tour du navire de croisière River Princess suivra. Les syndicalistes du Port consi-dèrent que le projet de refit de navires de grande plaisance a désormais un atout de taille : la preuve que Bordeaux peut les accueillir. »

Au cours d’une conférence au Club de la presse de Bordeaux, les CAF d’Aquitaine ont présenté leur « Cahier des données sociales et familiales » des cinq départements de l’ancienne région qui fait état des 3,6 milliards d’aides sociales, de prestations, de financements et d’investissements de celles-ci en Aquitaine. La CGT CAF 33 dans un communiqué a réagi à ces données.

Au cours de la conférence de presse des CAF d’Aquitaine il a été fait mention d’une augmentation de près de 30 % en 5 ans du nombre de bénéficiaires du RSA dans l’ensemble de la région. 111 416 bénéficiaires fin 2015 contre 85 850 en 2010. Au total 18 % des allocataires des CAF dépendent à 100 % de leurs allocations pour vivre.Des données « accablantes pour les pou-voirs publics et la politique économique du Gouvernement », commente la CGT CAF 33. « Pour cacher la fièvre, ils cassent le thermomètre en mettant en

place dans les Caf (et tous les organismes de Sécurité Sociale) un accueil sur ren-dez-vous qui n’a d’autre fonction que de masquer les interminables files d’attentes des allocataires. »Le syndicat dénonce aussi le « tout numérique » vécu comme un obstacle supplémentaire pour les plus précaires. « Au moment même où on constate officiellement une hausse constante et importante du nombre d’allocataires et de bénéficiaires de Rsa, les Caf doivent faire face à une austérité budgétaire toujours plus drastique ».Baisse de 15 % des frais de fonction-nement au niveau national, ferme-tures d’accueils, mutualisations et réorganisations qui cassent les métiers et conduisent à des reclassements d’agents, recours massifs aux CDD, aux emplois d’avenir et même aux services civiques, sont dénoncés par le syndicat.Alors que les Caf voient leur nombre d’allocataires augmenter, elles sont tenues de « rendre » des postes. (…) Par ailleurs, l’article de Sud Ouest

précise que notre Directeur « n’est pas peu fier de souligner que dans la répartition du budget global des 6 Caf d’Aquitaine (…) les frais de gestion administrative ne mobilisent que 2 % de la somme ». Preuve du manque de personnel, les heures supplémentaires jusque là effectuées le samedi matin, ont été élargies à tous les soirs de la semaine, et même pendant l’été ! À quand le travail du dimanche et de nuit ? Ces heures supplémentaires sont effectuées sur « volontariat ». Mais de quel volontariat parle-t-on quand la valeur du point d’indice est gelée depuis 2010 ! Tout cela au nom de l’austérité budgétaire, de la baisse du « coût du travail ». Pas étonnant qu’on ait croisé des agents des Caf dans les mouvements contre la Loi El Khomri.Enfin la CGT CAF 33 dénonce « une complexification constante de la législation des prestations et une géné-ralisation des “processus de traitement” qui engendre un traitement industriel et inhumain des dossiers des allocataires et un mal être du personnel ».

Nous n’évoquerons pas les chiffres du nombre de manifestants à Bordeaux : le quotidien régional a depuis longtemps décidé de régler le problème en publiant le chiffre de la police - qui prêtent à sourire - tant leur éloignement de la vérité est patent, et en y ajoutant ceux des syndicats. Il revient sans doute aux lecteurs d’additionner et de diviser par deux. L’évaluation ainsi obtenue est toujours très en dessous de la réalité.Non, nous ne parlerons pas des ma-nifs mais du résultat des élections du 26 juin en Espagne. Sans entrer dans le détail ni dans l’analyse des scores obtenus par les différentes forma-tions politiques, citons simplement une phrase de la correspondante de SO à Madrid - Cécile Thibaud - à propos de la liste Unidos/Podemos (le 28/06) : « cette liste récolte 71 élus et moins de votes (ce qui est exact) et moins de sièges que lorsque les deux partis avançaient séparément. »Or Podemos avait obtenu en dé-cembre 69 sièges et Izquierda unida 2, l’addition des 2 donne bien : 71. Certains penseront qu’il ne s’agit que d’une petite erreur sans importance. D’autres « mal intentionnés » y verront une volonté du quotidien régional de minimiser la portée de l’accord entre ces 2 composantes et surtout le recul historique du PSOE que celui-ci et la presse dans son ensemble tentent de minimiser. Rappelons qu’en 2011 le PS espagnol recueillait 7 millions de voix. Qu’en 2015 : 5,5 millions et en 2016 : 5,4 millions. Sans parler des sièges avec respectivement : 110 – 90

et 85. Donc une nouvelle chute !Le parti populaire (droite) réunis-sait près de 11 millions de voix en 2011 (186 sièges) 7,2 millions en 2015 (123 sièges) 7,9 millions en 2016 (137 sièges) amalgamant sur ses candidats une partie des pertes de Ciudadanos (centre droit crée entre temps) et de UpYD (droite centriste qui a perdu entre 2011 et 2016, un million de voix). On est loin du succès annoncé ! À cette même période IU est passé de 1,7 millions de voix à moins de 1 million et de 11 à 2 députés. Pode-mos n’existait pas alors et a obtenu (2015) 5,2 millions, et un peu plus de 5 millions en 2016 (contre un peu plus de 6 millions de voix obtenus par les 2 formations en 2015). Parmi lesquels 8 députés de IU…Mais la correspondante de SO n’a pas qu’un problème avec les chiffres, elle a, et c’est plus grave, un problème avec la traduction de l’espagnol au français. Ainsi courant juin dans un de ses articles consacré à la bataille électorale elle avait traduit « Unidos /Podemos » par « Ensemble nous pou-vons ». Certains « mal intentionnés » y verront une volonté de passer sous silence la nature même de l’une des 2 formations en l’occurrence Izquierda unida. Depuis, il est vrai, C. Thibaud s’est en quelque sorte rattrapé puisque elle écrit (le 28/06) : « Podemos dans sa nouvelle alliance de circonstance avec les communistes d’Izquierda unida ». Les chiffres, la traduction et mainte-nant la caricature afin de minimiser la déroute du bipartisme.

SG

L’UNEF a mis en place un dis-positif d’accompagnement des bacheliers pour leur inscription dans l’enseignement supérieur. À l’occasion du lancement de sa campagne SOS Inscription, le syndicat étudiant a également fait un premier point sur les tensions liées aux difficultés budgétaires des universités et à leurs pra-tiques de sélection illégale. « Cette année encore, la démographie provoque une forte hausse des demandes d’inscription, 22 000 supplémentaires par rapport à 2015, à laquelle le service public d’enseignement supérieur devra répondre. »Le syndicat étudiant rappelle que « c’est la question budgétaire qui est au cœur de la multiplication des problèmes d’ inscriptions ces dernières années. Le code de l’ éducation garantit un droit d’ inscription à l’université pour tous les bacheliers mais, faute de moyens pour répondre à la hausse des effectifs,

les établissements referment leurs portes et multiplient les pratiques de sélection illégale. Derrière les statistiques, des jeunes voient leur projet d’étude remis en cause ou sont contraints de s’orienter par défaut avec l’ échec universitaire à la clef. L’UNEF revendique un investissement budgétaire en premier cycle à la hauteur de l’ évolution démo-graphique pour garantir le droit aux études de notre génération. »L’UNEF poursuivra cette interpel-lation des pouvoirs publics avec la publication, mi-juillet, d’un dossier qui fera le point sur les problèmes d’inscription et les pratiques de sélec-tion illégale des universités. D’ici là, le syndicat étudiant accompagnera les bacheliers dans leur parcours du combattant grâce au dispositif SOS Inscription. Téléphone : 0806 079 069 (numéro non sur-taxé) - Courriel : [email protected] - Sur les réseaux sociaux : #SOSinscription

VICTOIRE À BACALAN

Ouverture d’une forme de radoubPar Vincent Maurin

CAF D’AQUITAINE

Des données accablantes pour les pouvoirs publicsSOS INSCRIPTION

L’Unef lance sa campagne

HUMEUR

En France comme en Espagne, le journal Sud-Ouest a un problème avec les chiffres…

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Les Nouvelles 7 juillet 2016 • 3

EditorialACTUALITÉ

Avec l’enquête « que demande le peuple », des expériences riches pour une citoyenneté en mouvement.

Le mouvement autour de la consultation citoyenne engagée par le PCF s’élargit, de Mérignac à Bègles, Bordeaux, Floirac, Cenon, lors de la manif de ce mardi 5 juillet, pour ne prendre que les points-ren-contres sur l’agglomération bordelaise.

En prenant le temps du débat, de répondre au questionnaire ou de l’emporter chez soi pour une prochaine restitution organisée par la prise de coor-données, ce sont ainsi des centaines de citoyens qui, ce dernier week-end, auront répondu à l’appel des militants communistes.

Ainsi, à Cenon, c’est une personne sur 3 interpellée qui se sera inscrite dans cette demande, première étape d’un processus démocratique devant débou-cher, via la Fête de l’Huma et notre conférence natio-nale de novembre, à la désignation de candidat(e)s aux élections présidentielle et législatives, en appui d’un contenu politique, économique, social et démo-cratique rompant avec cet ordre libéral insupportable pour des millions de gens.

L’exemple de Cenon me parait significatif, tant la mise en œuvre de cette décision de congrès aura pris du temps, trop de temps sans doute, mais le temps nécessaire pour que chaque camarade se persuade qu’il peut être un acteur écouté de cette démarche.

Si ces points-rencontres portent des succès encou-rageants, soyons encore plus audacieux dans nos rencontres personnelles auprès de nos familles, amis, rencontres nouvelles, notamment en période de vacances.

Soyons aussi audacieux avec notre remise de carte en cours auprès de tous les communistes, particu-lièrement ceux avec qui nous avons perdu des liens, parfois depuis longtemps.

L’ensemble de ces expériences, rencontres et débats font et feront l’élargissement de ce front populaire et citoyen capable de bousculer toutes les fatalités libérales soi-disant écrites par avance.

Max Guichardmembre de l’exécutif du PCF 33

49-3 ou pas, on en a pas fini avec cette loi. Voilà ce qui ressortait, mardi 5 juillet, de la manifestation bordelaise qui sentait l’été, les congés, pour reprendre des forces, pas pour capituler. Sans surprise mais tout aussi honteusement, Valls ressert le 49-3, la droite a annoncé qu’elle ne déposerait pas de motion de censure. Au moment où nous rédigeons ces lignes, le groupe Front de gauche a appelé à une motion de censure de gauche…

Pas beaucoup d’illusion dans les rues de Bordeaux mardi dernier pour la manifestation contre la loi travail et l’utilisation du 49-3 qui a rassemblé encore 4 000 personnes, d’après la CGT. L’intersyndicale a annoncé qu’il s’agissait de la dernière manifes-tation avant l’été mais elle se réunira le 8 juillet pour préparer la rentrée.La CGT déclare qu’elle passera l’été à inscrire la mobilisation dans les territoires avec un travail particulier envers les saisonniers et les très petites entreprises et Philippe Martinez avait prévenu, si le texte n’est pas retiré, la mobilisation se poursuivra sous diverses formes cet été et la rentrée sera chaude.Après le recours à l’article 49-3 par Manuel Valls, mardi, pour adopter

en force la loi de précarisation du travail, le groupe des députés Front de gauche a annoncé qu’il déposait une motion de censure de gauche. « La droite a annoncé qu’elle ne déposerait pas de motion de censure ». « Cette annonce n’est pas une surprise. Elle ne fait que confirmer le consentement tacite de la droite à cette réforme qu’elle aurait rêvé d’écrire. Désormais, il ne reste qu’une seule option aux députés qui souhaitent le rejet de ce texte : déposer leur propre motion de cen-sure. Nous avons proposé, comme en première lecture, une motion de censure de gauche : préalable incontournable au rejet de ce texte. »Mercredi, l’heure était donc à l’appel aux députés « de gauche ». « Valls utilise à nouveau le 49-3. Il n’y a pas d’autre choix pour un député de gauche, fidèle à ses valeurs, de justice sociale, démocratiques, de progrès, que de voter une motion de censure contre ce gouvernement qui nous enfonce dans une crise politique extrêmement grave, réagissait Sébastien Laborde, responsable de la fédération du PCF. Le fait d’appartenir à une majorité ne peut plus être un argument (de loyauté) puisqu’il n’y a plus de majorité. Et c’est justement ce gouvernement qui en est responsable. »« Ne pas mettre fin à tout cela c’est laisser Manuel Valls monter toujours

plus haut de l’affrontement perma-nent, l’autorité mal placée, le passage en force comme méthode destructrice d’un hypothétique rassemblement qui s’éloigne de plus en plus », commentait quant à lui Gérald Elbaze, militant socialiste à Maintenant la gauche Aquitaine. Un tel refus de débat est un aveu de faiblesse. Le gouvernement en est là. Le Parti socialiste en est là, au point d’avoir peur de ses propres débats et d’annuler son université d’été, au point d’embaucher des vigiles pour molester les citoyens venant exprimer leur mécontentement dans leurs réunions comme cela a été le cas à Bordeaux et à Lille.Pour Rémi Lefebvre, politologue in-terviewé dans l’Humanité, « Manuel Valls n’a pas recherché de compromis ou de point d’équilibre, mais plutôt la fragmentation au sein du PS et de la gauche de manière délibérée. Que la gauche soit battue en 2017 ou victorieuse, sa stratégie est celle de la liquidation du PS, obstacle à la recom-position des gauches qu’il appelle de ses vœux, pour l’après-2017. C’est moins évident pour François Hollande, qui n’a pas le même intérêt, sauf à penser qu’il ne sera pas candidat ».

Christelle Danglot

Dans notre précédente édition, nous évoquions l’arrestation de Nicolas Merle qui recherche toujours des témoignages sur les conditions dans lesquelles elle s’est déroulée, le 14 juin, rue Sainte-Marie à Bordeaux après un rassemblement contre la loi travail.À l’issue de la manifestation du 28 juin, c’est un membre du Mouvement des jeunes communistes, Marcel, lycéen âgé de 18 ans, qui a été arrêté peu après la dispersion de la mani-festation, au niveau de l’hôtel Ibis budget, à Bordeaux. Les policiers l’ont embarqué vers 13h mais ce n’est que vers 18h que ses camarades ont eu la confirmation qu’il était en garde à vue et ce, malgré de nombreux appels au commissariat. « Notre camarade Marcel était dans le collimateur de la police depuis le début de la mobilisation en raison de son implication dans le mouvement lycéen opposé à la loi travail. Arrêté lors d’une précédente mobilisation, la solidarité du cortège de manifestants

avait permis sa libération rapide », ont rappelé les jeunes communistes dans un communiqué. « Derrière une instrumentalisation toujours plus caricaturale du droit commun se cache très clairement une arrestation politique. Nous dénonçons avec force la criminalisation du mouvement social par le pouvoir en place et la répression policière qui continue de s’abattre arbitrairement sur les opposants à la loi travail ». Après 48 heures de garde à vue, Marcel a refusé la comparution immédiate. Le procureur a requis de la détention provisoire jusqu’à son procès, le 6 octobre. Rien que ça ! La présidente a finalement décidé d’un contrôle judiciaire 2 fois par semaine, les mardis et jeudis, autant dire les jours de manifestation.Félix, militant de la JC était au tribunal, avec d’autres, pour sou-tenir son camarade. Il était aussi à la manifestation du 28 juin. « On reproche à Marcel d’avoir jeté un œuf de peinture sur un responsable

de la police en civil, c’est pourquoi il est accusé de violence envers personne dépositaire de l’ordre. Mais j’ étais là, Marcel n’a strictement rien fait. Ce n’est pas lui qui a jeté cet œuf de peinture. Ils avaient Marcel dans le collimateur depuis la manifestation du 19 mai où il a été arrêté dans la manif suite à un jet d’œuf de peinture sur la façade de la Société générale, puis relâché sur la pression du cortège de manifestants qui s’est solidarisé. Lors de cette affaire, il était encore mineur, elle n’a pas encore été jugée. Cette arrestation est donc une histoire de représailles. C’est conster-nant de se servir de la justice pour faire un exemple et pour casser le mouvement social qui est un droit des citoyens. » Les militants et élus communistes se sont également mobilisés pour protester contre la démesure de cette situation. Le 30 juin, ils se sont rassemblés au tribunal pour apporter leur soutien à Marcel.

CD

POUR LE RETRAIT DE LA LOI TRAVAIL

L’été ne nous fera pas capituler

RÉPRESSION

Militants pas criminels !

Pour « changer le monde qui va avec la Loi travail » comme on dit à la Nuit debout, les militants com-munistes travaillent aux perspectives politiques en consultant les citoyens. Place Pey Berland, le 5 juillet.

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4 • Les Nouvelles 7 juillet 2016

LES VACANCES, C’EST TOUJOURS PAS DU LUXE !

Été 1936. Des gares bondées. Des trains pleins à craquer. Huit décennies plus tard, il reste la joie des familles ouvrières lors de leurs premiers congés payés immortali-sée par les photographies d’Henri Cartier-Bresson et de Willy Ronis. Reste surtout l’affirmation du droit aux vacances pour tous.

Le 3 mai 1936, le Front populaire remporte les élections législatives. L’espérance suscitée chez les ouvriers est immense dans une France où le chômage et la misère s’étendent. Des mouvements de grèves, avec des occupations d’usines, gagnent la France et font des congés payés une revendication de premier ordre. Dès le 5 juin, le nouveau président du Conseil, Léon Blum, annonce le dépôt immédiat d’un projet de loi sur le sujet. Il est voté le 11 par la Chambre des députés à l’unanimité. Le Sénat suivra avec seulement deux voix hostiles.Jusqu’alors, les usines fermaient quinze jours en août, quand les propriétaires et les contremaîtres partaient sur la Côte normande ou sur la Côte-d’Azur. Les deux semaines de salaires perdues impo-saient aux familles d’ouvriers de se serrer encore plus la ceinture. Les congés payés avaient pourtant fait leur apparition avec un décret impérial du 9 novembre 1853 concernant les fonctionnaires (deux semaines). Au début du XXe siècle, les salariés du métro parisien, du gaz, de l’électri-cité, les employés de bureau et du commerce obtiennent une à trois semaines de repos. Les « grisettes » de la confection et les ouvriers du Livre les rejoignent dans les années 1920. Et encore, seul 1 % des ouvriers a alors droit à des « vacances rémunérées ». L’Allemagne impériale instaure les

congés payés dès 1905, suivie en 1910 par l’Autriche- Hongrie et les pays scandinaves. Le relais est pris lors de la décennie suivante par l’Europe de l’Est (Tchécoslovaquie, Pologne, Roumanie) et du Sud (Espagne, Por-tugal, Grèce, et même l’Italie fasciste).Alors que le spectre de la guerre plane en Europe, en juillet-août 1936, 560 000 personnes prennent d’assaut les gares parisiennes grâce au « billet populaire de congés annuels à tarif réduit » de Léo Lagrange, sous-secrétaire d’État aux Sports et à l’Organisation des loisirs. Certes, tous ne partent pas. « Ceux qui restent vont pique-niquer quotidiennement dans les bois entourant Paris, souligne Danielle Tartakowsky, professeure d’ histoire à l’université Paris-VIII. Tous les témoignages d’ouvriers insistent sur cette sensation nouvelle : le temps leur appartenait. »

Une parenthèse enchantée

Les congés payés trouvent leur expres-sion vraiment populaire à la Libéra-

tion, dans la dynamique du Conseil national de la Résistance. En 1948, les Nations unies adoptent la Déclara-tion universelle des droits de l’homme qui reconnaît que « toute personne a droit au repos et aux loisirs et notam-ment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques ». Josèphe Poirier, 78 ans, vit à Cholet (Maine-et- Loire). Elle se souvient : « À l’époque, nous campions en famille près de l’ île d’Oléron. Mon père, menuisier, nous rejoignait, en août. C’était un moment de liberté que j’attendais toute l’année », dit-elle en montrant la photo accrochée dans son salon représentant sa famille autour d’une grande tente. Cette joie, elle l’a depuis partagée avec ses enfants puis ses petits-enfants. L’augmentation des départs en vacances est due à la hausse du niveau de vie global, aux politiques de construction d’infras-tructures de loisirs et d’aide directe aux familles, notamment grâce au rôle prépondérant joué par les comités d’entreprise. La 3e semaine de congés est généralisée en 1956, la 4e en 1969 et la 5e semaine en 1982.Le Secours populaire a très vite saisi la problématique de l’absence de vacances pour les plus défavorisés. Dès 1944, des enfants de fusillés et de déportés profitent d’un séjour d’une semaine en Auvergne, sous l’impulsion de l’association. En 1946, le SPF lance sa première campagne de solidarité vacances « Du grand air pur pour les enfants de France », dont

l’objectif est de « pallier le mauvais état de santé des enfants meurtris » par la Seconde Guerre mondiale. Puis, l’association met en place des séjours chez des familles. En 1963, des milliers de bénévoles accueillent chez eux les enfants des mineurs du Nord pendant la grande grève des charbonnages. Un mouvement de solidarité dans lequel s’impliquent des vedettes comme Yves Montand ou le jeune Johnny Halliday, qui offrent les recettes de plusieurs soirées de gala. Durant cette même décennie, le SPF développe aussi l’accueil en famille de vacances en Suisse et aux Pays-Bas. Parallèlement, il permet à ceux dont les revenus sont faibles de découvrir les bords de mer et les joies de la vie en plein air.

« 100 000 journées de soleil »

En 1966, Bourvil enregistre un appel à offrir « 100 000 journées de soleil », qui est diffusé dans un grand nombre de soirées et de débats. C’est à partir de 1979, année internationale de l’enfant, et sous l’impulsion de Julien Lauprêtre, le président du Secours populaire, que les Journées des oubliés des vacances sont créées.Depuis trente-sept ans, ces journées s’articulent autour d’un objectif simple : « vivre au moins une journée de détente dans l’été ». Réparties entre le 15 et le 30 août chaque année, ces Journées sont l’occasion pour des milliers de jeunes de découvrir et de

partager un moment différent de leur quotidien. L’année dernière, plus de 70 000 personnes ont participé à la Journée des Oubliés des Vacances, qui marqua le 70e anniversaire du SPF, au pied de la tour Eiffel. En 1992, le mouvement Copain du monde est créé par le SPF dans la continuité de son engagement en faveur des enfants avec la volonté de leur donner une place d’acteurs à part entière dans les actions de solidarité, confortée par la Convention inter-nationale des droits des enfants. Les séjours ne se déroulent plus seulement l’été, mais durant toutes les périodes de vacances. Pour cela, le SPF s’appuie sur un réseau de partenaires, comme les comités d’entreprises, l’Agence nationale des chèques vacances, les villages vacances et sur la loi de 1998, relative à la lutte contre les exclusions. Quatre-vingts ans après le vote des congés payés, un enfant sur trois ne part pas en vacances et 40 % des fa-milles en sont exclues. Une réalité qui s’explique notamment par la précarité financière de nombreux foyers. Le droit aux vacances reste à conquérir en raison de la fragilisation du salariat et de la montée en puissance du chô-mage de longue durée. Pour le SPF, plus que jamais, un élan de générosité populaire est nécessaire pour faire des vacances un droit effectif pour tous.

Avec les articles de Fabienne Chiche et Olivier Vilain

sur le site secourspopulaire.fr

CONGÉS PAYÉS

L’histoire d’une conquête populaire

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Les Nouvelles 7 juillet 2016 • 5

LES VACANCES, C’EST TOUJOURS PAS DU LUXE !

80 ans après le vote de la loi sur les congés payés, de nombreuses familles sont encore privées de vacances : 1 enfant sur 3 ne part toujours pas. Pourtant, les vacances sont un droit et elles sont essentielles au bien-être et à l’équilibre. Partir permet d’oublier ses tracas quotidiens, de renforcer les liens sociaux et de passer des moments inoubliables pour revenir plus fort.

En 2016, le Secours populaire multiplie les initiatives permettant au plus grand nombre de connaître les joies du départ en vacances. Au programme de cet été : des départs en familles de vacances, en colonies, des Villages « Copain du Monde », des vacances en familles, beaucoup de sorties sportives et, après le 15 août, dans toutes les régions de France, les « Journées des oubliés des

vacances ».Depuis sa création en 1945, le Secours populaire se mobilise pour que les personnes démunies puissent profiter de séjours loin de chez elles. Les bénévoles accompagnent les enfants, les familles, les jeunes, les seniors, les personnes en situation de handicap et les personnes isolées dans des démarches de départs : il s’agit là d’un véritable projet d’éducation populaire. En 2015, les actions d’accès aux vacances mises en place par le Secours populaire français ont permis à 157 940 per-sonnes de bénéficier d’un départ en vacances, ce qui correspond à 438 940 journées de vacances. L’association fait appel à tous les gens de cœur. À titre d’exemple, un don de 50 €, soit 12,50 € après déduction fiscale, offre une « jour-née de vacances » à un enfant, le Secours populaire a besoin d’argent : www.secourspopulaire.fr

Séjours en familles de vacances bénévoles33 enfants partent dans des familles de vacances bénévoles pour des séjours de 2 semaines. Des familles de Gironde reçoivent des enfants de Seine-Saint-Denis, des Haut de Seine, de l’Essonne, de Haute Garonne et des Bouches du Rhône. Des enfants de Gironde partent dans des familles de vacances bé-névoles en Haute Garonne, en Gironde, dans le Pas-de-Calais et même en Suisse.

Départs en colonies de vacances135 départs d’enfants (de 5 à 17 ans) en centres de vacances (offres de séjours solidaires collectés auprès de partenaires comme l’Aroéven, Bon-zaï, la Fleur qui sourit, Alema…) sur des séjours de 5 à 20 jours en France mais aussi en Ecosse ou encore à Majorque.Départs en famille : 145 personnes partiront en vacances en famille grâce au partenariat avec l’ANCVDépart de séniors : 20 séniors qui partiront à la Baule du 3 au 11 septembre prochain.

Sorties estivales- 3 journée estivales intitulées « Tournée des plages » seront pro-posées aux familles, 200 personnes

y participeront, en partenariat avec Drop de Béton, le 19 juillet à Audenge, le 26 juillet à Lanton et le 4 août à Lacanau avec, le matin, initiation au rugby de plage puis, l’après-midi, des activités et jeux de plage, baignade…- La Solitaire du Figaro à La Ro-chelle. 50 girondins profiteront d’une ballade en mer pour le départ de l’étape de la Solitaire du Figaro à la Rochelle le 6 juillet. Elles découvriront ainsi, au plus près, les sensations en mer et l’univers d’une grande course.- Le 7 juillet, le comité de Pauillac, en partenariat avec le SMIDDEST, permettra à 32 personnes de visiter le phare de Cordouan et de profiter d’une traversée en bateau de 20min.

Des livres pour l’étéL’opération « Donner à lire », avec le syndicat des librairies indépen-dantes, vise à inciter le grand public à acheter un livre pour enfant qui part en vacances avec le SPF. 5 librairies y participent en Gironde du 1er au 31 juillet.

Village Copain du monde à Vieux BoucauUn village vacances d’enfants « Co-pain du monde » est organisé du 21 au 29 août pour une vingtaine

d’enfants (de 10-12 ans) avec 12 enfants marocains, 4 enfants pales-tiniens, 6 enfants girondins et leurs animateurs. Ce village aura lieu dans le centre de vacances l’Albatros à Vieux Boucau, dont le directeur offre l’intégralité de l’hébergement et la pension complète à tous les participants. Des partenaires locaux offrent les activités programmées (rafting, accrobranche, visite de la ville, spectacle de vaches landaises). Une grande chaine de solidarité mise en œuvre pour faire vivre une semaine inoubliable et tisser des liens durables entre les enfants. Le village accueillera Julien Lau-prêtre et la comédienne Virginie Lemoine, marraine de la campagne « Vacances », pour la représentation d’un spectacle, en tenue tradition-nelle, réalisé par les enfants.

Pour soutenir la campagne « Vacances » sur Secours populaire

ou la « Journée des oubliés de vacances », il est encore temps de

faire un don :

Fédération de la Gironde, Secours populaire français,

95 Quai de Paludate, 33800 BORDEAUX

ou sur : www.secourspopulaire.fr/33

Les dispositifs favorisant les dé-parts profitent plus aux familles dites aisées qu’aux plus démunies, alerte l’Observatoire des inégali-tés dans une étude récente. Une situation qui n’a rien d’une fatalité, selon les associations qui œuvrent dans ce secteur.

C’est une triste réalité, qui ne se dément pas d’année en année, pas même en ce 80e anniversaire de la loi instaurant les congés payés, promulguée le 20 juin 1936 : près d’un enfant sur trois et d’un Français sur deux restent privés de départ en vacances. Privés de cette indispen-sable coupure, de cette parenthèse salvatrice qui aide chacun à mieux vivre le quotidien. Selon un son-dage Ipsos réalisé pour le compte du Secours populaire et rendu public en mai dernier, 72 % des foyers comptant au moins un enfant mineur estiment que le fait de ne pas partir « a ou aurait des conséquences importantes sur leur vie de famille », 48 % sur « leur vie professionnelle ou sociale », et même 45 % « sur leur vie sentimentale et sexuelle ». Problème : les dispositifs mis en place pour réduire cette fracture sociale ne par-viennent pas toujours à toucher ceux qui en auraient le plus besoin. C’est le constat dressé par une étude de l’Observatoire des inégalités, publiée la semaine dernière : « Les plus aisés sont davantage aidés pour partir en vacances. » En cause, les aides finan-cières proprement dites (chèques vacances, comités d’entreprise…), mais aussi les réseaux que les familles peuvent mobiliser pour s’offrir ce moment de liberté si précieux.

1. Des aides accessibles surtout aux salariés

Plus on est pauvre, plus on est aidé ? Sûrement pas, en tout cas, pour les départs en vacances. Une étude réali-sée par le Crédoc en 2014 relève que, sur les familles qui ont pu partir grâce à une contribution financière directe, 25 % avaient des revenus supérieurs à 3 000 euros par mois et par personne, contre seulement 22 % pour les bas revenus (moins de 1 200 euros). Un écart qui se confirme en termes de catégories sociales, puisque 38 % des professions intermédiaires ont pu bénéficier d’un coup de pouce, contre 29 % des ouvriers. De fait, les aides les plus efficaces et les plus substan-tielles concernent d’abord un public salarié, donc moins précaire. Ainsi,

les chèques vacances ont profité en 2014 à 4 millions de salariés (et 10 millions de personnes au total), selon l’Agence nationale (ANCV) qui gère ce dispositif. « Toutes les catégories sociales ne sont pas logées à la même enseigne face aux départs, soulignait aussi, dès 2013, Philippe Laval, le directeur général de l’ANCV. Et ce sont les catégories les plus défavorisées qui sont les plus touchées par la crise. Du coup, si 47 % des foyers les plus pauvres arrivaient encore à partir en 2007, ils n’étaient plus que 37 % en 2012. »

2. Des réseaux moins étoffés et des freins psychologiques

De fait, les obstacles ne tiennent pas qu’au porte-monnaie. Comme le rappelle l’Observatoire des inégali-tés, le réseau familial et amical est aussi décisif dans le fait de pouvoir s’offrir une coupure hors du domicile habituel. Ainsi, « les deux tiers des personnes qui ont effectué un voyage touristique en 2014 ont bénéficié d’un hébergement non marchand », rappelle l’étude, citant des chiffres du minis-tère de l’Économie. Et puis, il y a les freins psychologiques. « Pour ceux qui ne sont jamais partis, les vacances peuvent être vues comme une prise de risque, un saut dans l’ inconnu. On ne maîtrise pas forcément son budget, on peut craindre le regard des autres… », avance Pierre Périer. D’où l’impor-tance du premier départ, qui peut jouer le rôle de déclic, et des aides à ce premier départ.

3. l’absence d’une politique ambitieuse sur le sujet

Comment favoriser l’accès aux aides pour toutes les populations ? D’abord en poussant le gouverne-ment à prendre la question à bras-le-corps. « Les vacances sont un terrible marqueur social, or il n’existe pas de grande politique sur le sujet alors que ce droit est inscrit dans la loi, souligne Dominique Desarthe, membre du bureau national du Secours popu-laire français. Les dernières mesures fortes – bourse solidarité vacances ou encore création de l’Agence des chèques vacances – ont près de quinze ans… » Depuis, pas grand-chose. Ce que déplore également une association comme la Jeunesse en plein air (JPA), qui fédère 43 organisations. En dé-cembre dernier, elle a fait une quin-zaine de propositions pour améliorer la mixité sociale dans l’accès aux colos et centres de loisirs. Création d’un « chèque colo », développement de l’accompagnement des familles… Jacques Durand, président de la JPA, concluait son rapport par un appel aux « élus de la République, actuels ou en devenir ». Appel qui attend encore d’être entendu.

Avec l’Humanité du 1er juillet

SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS

1936-2016 : les vacances, un droit

GIRONDE

Des vacances pour tous

DROIT AUX VACANCES

Trop de familles restent à l’écart des aidesLes « Journées des oubliés

des vacances »

Le Secours populaire français orga-nise, pour tous les enfants privés de vacances, partout en France, une journée au bord de la mer, à la montagne ou dans un parc d’attrac-tions, c’est la « Journée des oubliés des vacances ». Cette sortie permet aux enfants de vivre au moins une journée de vacances. L’objectif de l’association est de faire découvrir de nouveaux horizons à des milliers d’enfants enfermés dans un quotidien difficile. Les bénévoles rivalisent alors d’imagination afin de leur permettre de partir. Mal-heureusement, après le 15 août, un enfant qui n’est pas parti, ne partira plus. C’est pourquoi, le Secours populaire propose, du 15 au 30 août, dans toutes les régions de France, les « Journées des oubliés des vacances ». Elles représentent de réelles journées de vacances, de rencontres et d’émotions, autant de souvenirs à raconter le jour de la rentrée. Cette année, près de 50 000 enfants participeront aux « Journées des oubliés des vacances » dans toute la France !

Jeudi 25 août, 320 girondins iront en famille dans la Vienne pour visiter la Vallée des singes et le musée du Cormenier.

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6 • Les Nouvelles 7 juillet 2016

INTERNATIONAL

L’Union Européenne, minée par l’austérité, n’en finit plus d’être rattrapée par le syndrome natio-naliste. Après le Brexit, la décision prise par la cour constitutionnelle autrichienne d’annuler le second tour de l’élection présidentielle du 22 mai, pourrait donner un nouvel élan aux forces centrifuges xénophobes qui instrumentalisent un profond désarroi fondé sur la « mal-vie » des milieux populaires.

Le deuxième tour de l’élection prési-dentielle « doit être de nouveau organisé dans toute l’Autriche », a annoncé ce vendredi 1er juillet, Gerhart Hol-zinger, président de la plus haute juridiction du pays lors de la lecture de la décision. Le tribunal constitu-tionnel annule le scrutin après avoir constaté des irrégularités « patentes » qui peuvent avoir donné lieu « à des manipulations » sans cependant que celles-ci n’aient pu être « clairement établies comme des fraudes. » Le 22 mai dernier, lors du second tour du scrutin, le candidat vert, Alexander Van der Bellen, l’avait emporté d’un cheveu (par 50,3 % des voix et seulement 30 000 voix d’avance) sur son homo-logue du parti libéral (FPÖ, extrême droite), Norbert Hofer. Le tribunal avait été saisi d’un recours du FPÖ sur des irrégularités dans le décompte des votes par correspon-dances. Selon le tribunal de nombreux témoignages confirment ces irrégula-rités portant sur « plusieurs dizaines de

milliers » de bulletins et le conduisent donc à annuler le scrutin. Une nou-veau second tour de la présidentielle devrait donc avoir lieu à l’automne. L’intérim à la tête de l’état sera assuré par la présidence de la chambre basse du parlement autrichien.Le premier tour du scrutin avait été marqué par un immense désaveu des partis de la grande coalition ( SPÖ/ÖVP) au pouvoir depuis 9 ans. Les mesures de flexibilisation du marché du travail censées mettre les entre-prises du pays à la hauteur des défis européens du moment en matière de compétitivité ont accentué le désarroi des populations et joué en faveur des joueurs de flûtes nationalistes, passés maîtres dans l’art de détourner la colère populaire vers les migrants boucs émissaires.« Les attaques contre les droits sociaux d’une majorité de la population, pré-sentées comme d’indispensables réformes structurelles, portent une responsabilité considérable dans la dégradation du climat politique », avait relevé le sociologue viennois Jörg Flecker, qui a enquêté sur la précarisation des emplois dans le secteur public. Le syndrome du «modèle» ordo-libéral, qui a déjà infecté du virus nationaliste une bonne partie de l’Europe, four-nissait ainsi une nouvelle preuve de sa capacité de nuisance et de l’immense danger qu’il fait courir au continent.

Bruno Odent dans l’Humanité du 1 juillet

Le bilan s’alourdissait, en début de semaine, à Bagdad, à mesure que les secours découvraient de nouveaux cadavres dans les décombres causées par un attentat à la voiture piégée revendiqué par l’organisation « Etat islamique ».

Avec plus de 200 morts, le bilan de ce double-attentat est d’ores et déjà le plus lourd dans la capitale irakienne depuis un an. « Dans les listes de victimes que j’ai vues, des familles entières - le père et ses fils, la mère et ses filles - ont été anéanties par l’explosion », a déclaré un membre des forces de défense civile. « Nous aurons besoin de plusieurs jours pour retrouver les corps des victimes ».Un kamikaze de l’organisation « Etat islamique » a fait exploser dimanche avant l’aube une voiture piégée dans une rue bondée du quartier commerçant de Karrada, où de nombreux habitants faisaient

leurs courses avant la fête marquant la fin du mois sacré musulman du ramadan. L’attentat a été revendi-qué par l’EI, qui a indiqué dans un communiqué que le kamikaze irakien avait visé un rassemblement de chiites.L’énorme déf lagration a provo-qué des incendies dans plusieurs immeubles et échoppes.Le Premier ministre Haider Al-Abadi, qui s’est rendu sur les lieux du drame dimanche, a promis d’en « punir » les responsables. Il a aussi annoncé un deuil national de trois jours.Le Premier ministre a aussi ordonné au ministère de l’Intérieur d’accé-lérer le déploiement du « disposi-tif Rapiscan pour la recherche de véhicules » à toutes les entrées de Bagdad, où se pressent chaque jour des milliers de poids-lourds et de voitures particulières.

AUTRICHE

La cour constitutionnelle autrichienne annule l’élection présidentielle

Dix députés ont déposé deux amendements visant à dépénaliser le boycott d’un État.

La loi dite « Égalité et Citoyenneté », actuellement en débat à l’Assemblée, aura indirectement des effets sur la campagne BDS contre la colonisa-tion et l’occupation des territoires palestiniens par Israël. Manuel Valls ne fait pas mystère de son intention d’assimiler les appels au boycott à de l’antisémitisme et de les ranger dans

des délits de droit commun. C’est la raison pour laquelle dix députés (Pouria Amirshahi, Alexis Bachelay, Jean-Jacques Candelier, André Chas-saigne, Yves Daniel, Hervé Féron, Jacqueline Fraysse, Michel Ménard, Noël Mamère et Gabriel Serville) ont déposé deux amendements stipulant que « ne constitue pas une provocation à la discrimination le fait d’appeler au boycott (ou le refus d’acheter) des produits ou des services concourant à la politique contestée d’un État ».

ASSEMBLÉE NATIONALE

Dix députés pour BDS

En dépit des fanfaronnades fran-çaises, la Commission européenne a obtenu des États membres la confir-mation du mandat de négociation du TAFTA, comme l’a annoncé en conférence de presse son président Jean-Claude Juncker. Ce dernier a expliqué avoir très précisément posé la question de la poursuite des négociations, à laquelle aucun des

Vingt-Huit ne s’est opposé. Pour Amélie Canonne, de l’AITEC, «cela démontre une nouvelle fois le double discours du gouvernement français : alors que Manuel Valls déclarait dimanche que la France ne souhaitait pas d’accord avec les États-Unis, celle-ci garde le silence une fois à Bruxelles»

TAFTA ET CETA

Passées les annonces, la France maintient le cap

IRAK

Un attentat fait plus de 200 victimes à Bagdad

Les premières victimes de Daesh sont souvent des musulmans, il n'est pas inutile de le rappeler. Turquie, Bangladesh puis Irak, le même effroi, la même douleur, la même colère… 213 morts à Bagdad dimanche. Les mots semblent s'assécher tant il faut les répéter : solidarité, soutien aux familles des victimes, aux blessés, combat pour un monde de paix…

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Les Nouvelles 7 juillet 2016 • 7

PCF

L’Université d’été du PCF consiste à considérer que le champ de la politique ne se résume pas aux dimensions idéologiques, tactiques et stratégiques du moment mais doit intégrer les dimen-sions de la culture dans toutes ses composantes, philosophiques, économiques, sociologiques, artistiques, scientifiques.Comme chaque année ce sera trois jours de partage, de réflexion et d’échanges, pour se former en tant que communiste, que militant, que citoyen et que responsable.  Le transport, l’hébergement et l’accès aux ateliers ont un coût non négligeable de de 250 euros par personne.La fédération de Gironde a décidé de prendre en charge une part importante des coûts liés à la participation dans la limite de 15 per-sonnes pour les jeunes communistes et nouveaux adhérents. Se renseigner au près de la fédération pour la répartition du coût entre adhérent, section et fédération, selon la situation.Le départ devrait se faire le vendredi matin vers 8h de la fédération (à confirmer en fonction du programme de l’université d’été) et le retour le dimanche soir vers 18h (toujours sous réserve).L’hébergement est prévu en chambres individuelles avec un lit 1 per-sonne uniquement. Le linge de lit et de toilette est fourni.

Inscriptions à la fédération auprès de Lisa : 05 56 91 45 06 - [email protected]

PCF

Université d’été 2016 à AngersLes  26-27 et 28 août dans le complexe de l’Université d’Angers.

« C’est avec indignation que nous avons appris aujourd’hui la condam-nation du lanceur d’alerte français Antoine Deltour par la justice luxembourgeoise à 12 mois de prison avec sursis, et 1 500€ d’amende.Antoine Deltour avait permis par son action de lancer une réflexion d’envergure autour des pratiques de concurrences agressives et déloyales en matière fiscale de plusieurs entreprises européennes.Raphaël Halet, autre lanceur d’alerte est condamné à 9 mois de prison avec sursis et 1000€ d’amende, tandis que le journaliste Edouard Perrin est acquitté.Le PCF apporte tout son soutien à Antoine Deltour et Raphaël Halet, et réaffirme avec force son engagement pour une meilleure justice fiscale au sein de l’Union Européenne. » 

Paris, 30 juin 2016

PCF

Indignation après la condamnation des lanceurs d’alerte Antoine Deltour et Raphaël HaletPar Olivier Dartigolles, porte parole du PCF

SECTION DE PESSAC. Notre camarade Christian Elie, militant de la CGT, du PCF, président de l’ARAC est décédé. Ses obsèques civiles seront célébrées le lundi 11 juillet 2016 à 9h15 au crématorium de Mérignac (sans fleurs, ni plaques). La rédaction du journal s’associe aux communistes de sa section et de la Gironde pour adresser ses sincères condoléances à sa famille, ses amis et camarades.

Carnet

Au programme : 14h30 concours de boules18h table ronde « il y a 80 ans, le Front populaire changeait la vie… Quelle actualité des luttes d’alors ? » En présence d’Alexandre Fernandez, universitaire, un responsable CGT, un responsable PCF…20h - grillades, sardines, frites…21h - projection films documentaires de 3622h - concert - bal populaire

PCF BACALAN

« Fête des libertés »Parc de Bacalan mercredi 13 juillet

FÉDÉRATION DE GIRONDE DU PCF

L’Europe en débatLa fédération de Gironde du PCF organise un débat le mercredi 12 juillet à 18h30 dans les locaux de la section du Pcf de Bègles, place du prêche, sur le thème :

« Brexit, élection en Espagne, austérité généralisée… Quelle construction alternative en Europe ? ». Avec Anne Sabourin, membre de l’exécutif national du PCF et représentante au PGE.

• En France ou en Europe, les décisions sont prises sans vous, contre vous. Cela fait des mois que le peuple français s’exprime dans la rue comme dans les sondages contre la loi Travail. Et François Hollande utilise tous les moyens pour la faire passer. En Europe, cela fait des années que les peuples sont fatigués des politiques d’aus-térité. Tout se passerait mieux si les gouvernants pensaient aux besoins populaires et à l’intérêt des nations plutôt qu’au respect du dogme

libéral, écoutaient les citoyen-ne-s plutôt que les financiers.• Le Parti communiste a pris une décision : construire avec vous les solutions et l’issue. Il engage une Grande consultation citoyenne pour recueillir les avis de plus de 500 000 personnes et élaborer à partir de ces avis un pacte d’enga-gements communs pour 2017. Participez-y.

RETRAIT DE LA LOI TRAVAIL

La loi El-Khomri, c’est la destruction du Code du travail, la fragilisation des salarié-e-s, la généralisation de la précarité et du dumping social. Dans un pays qui crée plus de richesses que jamais. Cela fait des mois que la France s’exprime par pétition, dans les rues, sur les places ou par sondage contre cette loi. Même à l’Assemblée, le gouvernement n’a pas de majo-rité. Le rôle d’un gouvernement, c’est d’entendre ce que veut le peuple. L’entêtement de Manuel Valls et François Hollande montre qu’il sont aux abois, lâchés par celles et ceux qui les ont portés au pouvoir. Le Parti communiste soutient la mobilisation

et appelle à l’amplifier. Même si les vacances arrivent, le gouvernement doit savoir qu’on ne lâchera rien et qu’en 2017 personne n’oubliera cette bataille.

BREXIT : TOUT CHANGER EN EUROPE

Les Britanniques ont voté le Brexit. La sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne est le résultat des suren-chères populistes et nationalistes de la droite britannique qui a joué avec le feu. C’est une nouvelle alerte, un désaveu de la construction libérale de l’UE, conséquence des dénis répétés de démocratie depuis le referendum de 2005. Assez de paroles ! Maintenant des actes et qu’on écoute le peuple. Il faut tout changer, revoir tous les traités ! Le Parti communiste refuse le faux dilemme imposé par les partisans de l’austérité, entre l’enfoncement dans la crise sociale et l’autoritarisme ou la dislocation sur fond de rivalités nationalistes et de rejet des migrants. Il y a une autre option, la construction de l’Europe du développement social, économique et écologique, respec-tueuse des souverainetés nationales.

LOI EL-KHOMRI, AUSTÉRITÉ, BREXIT, EUROPE…

Écoutez le peuple !

Vous en avez assez de voir la parole populaire méprisée, ignorée, trahie. Vous voulez être entendus. Vos exigences, exprimées et rassemblées doivent former un mandat popu-laire incontournable. Sans vous, rien ne se fera. À vous d’écrire la politique. À vous la parole. Les communistes viendront vous voir pour recueillir votre opinion et vous engager dans la Grande consulta-tion citoyenne. Celle-ci traduira la volonté populaire. Parallèlement, le PCF lance un appel pour que, d'ici octobre, le peuple écrive un

Pacte d'engagements communs et départage par des primaires-vota-tions citoyennes, ceux qui seraient en accord pour le porter à l'élection présidentielle de 2017.

Vous pouvez télécharger le questionnaire pour le remplir ou le faire remplir avant de nous le retourner (par la poste à l’adresse indiquée ou scané par mail à [email protected]) Vous pouvez aussi remplir le questionnaire directement par internet sur le site www.lagrandeconsulta-tioncitoyenne.fr

À vous la parole !

À Bordeaux, marché des Capucins, samedi 2 juillet, les militants communistes ont reçu un excellent accueil avec la consultation citoyenne organisée par le PCF pour définir notre avenir commun. C'était aussi l'occa-sion de vendre l'Humanité dimanche.

QUE DEMANDE LE PEUPLE ?QUE DEMANDE LE PEUPLE ?

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8 • Les Nouvelles 7 juillet 2016

CULTURE & SOLIDARITÉ

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] nbso.frCommission paritaire de presse : 0118 C 85932

@nvlbxLes nouvelles de bordeaux

AVIS DE CONSTITUTION

En date du 27/06/2016 il a été décidé de créer une société dont les caractéristiques sont les suivantes :DENOMINATION : OP DESIGN & STANDFORME JURIDIQUE : SASSiège social : 19 rue Lacornée - 33000 BOR-DEAUXOBJET : Etude et assistance à la réalisation de tous projets publicitaires, y compris la PLV et le graphisme, showroom.Fournitures de tout produit publicitaire nécessaire à la prestation de la marque du client.CAPITAL : 1.000 eurosDUREE : 99 Ans Admission aux assemblées : Tout action-naire peut participer aux assemblées quel que soit le nombre de ses actions, chaque action donnant droit à une voix.Clause d’agrément : Cession libre entre actionnaires, ainsi qu’à leurs conjoints, ascendants,ou descendants. Cession sou-mise à agrément dans les autres cas.Président : Madame Isabelle VOISSET épouse PETIT demeurant au 19 rue Lacor-née à 33000 BORDEAUX

Immatriculation au RCS de Bordeaux

Pour avis,

ANNONCES LÉGALES

Depuis quelques semaines, Gérard Loustalet-Sens a entrepris de nous interpeller sur la « laïcité falsifiée » et sur « l’hystérisation des débats » autour de l’Islam et du voile isla-mique. Autant le dire tout de suite, je n’ai pas la science de Gérard. Ce midi, je me suis même senti un peu « idiot utile du Front national », lorsqu’à Mériadeck, j’ai soupiré en croisant une jeune femme voilée de haut en bas. Je ne l’ai pas agressé, pas mal regardé (je ne crois pas), je n’ai même pas pensé lui interdire quoi que ce soit. Mais j’ai pensé : « merde, on en est là… !? »

Et puis, en repensant au récit de ma voisine hier, j’ai même eu peur de donner un peu dans le « crétinisme islamophobe ». Elle qui est moitié Tunisienne était encore choquée… La veille, sa fille (7 ans) était rentrée troublée de l’école et puis elle a pleuré : deux copines, dans la cour de récré, lui avait répété : « Tu ne crois pas en Dieu ? Si tu n’y crois pas, c’est dangereux ; Dieu te brûlera les mains et les jambes ! » L’équipe enseignante a bien réagit, elle n’en a pas fait des tonnes ; l’enseignante a simplement expliqué aux petites filles qu’il ne fallait pas parler de ces choses là à l’école. Il y aurait de mon point de vue tellement à dire, tellement à s’inquiéter…

« Hystérisation »… A-t-on remarqué que la série de chroniques sur ce sujet a commencé la semaine des attentats de Bruxelles… ? « Hystérisation »… Et les journalistes, nos camarades, de Charlie Hebdo, se souvient-on qu’ils ont été massacrés parce qu’ils avaient osé dessiner un dieu ? « Hys-térisation »…Je ne nie pas l’instrumentalisation par le FN, une grande partie de la droite et la gauche tendance Valls, de cette question de la laïcité. C’est une évidence. Mais est-ce que, parce qu’un phénomène est instrumenta-lisé par nos ennemis, cela signifie automatiquement qu’il n’existe pas ?Je ne nie pas non plus la discrimina-tion grandissante dont est l’objet une partie de la population, parce qu’is-sue de l’immigration maghrébine. C’est un fait. Est-ce que pour autant on doit accepter les reculs sociétaux qui traversent les consciences ? Dans ce cas, sommes-nous conscients que la contestation de l’avortement, du mariage pour tous ou de l’école laïque est une revendication com-mune aux intégristes catholiques, juifs et musulmans ? Bien sûr, les musulmans de France sont très majoritairement loin de ces visions intégristes. Mais le combat a lieu, en ce moment, sous nos yeux. Quel camp choisissons-nous ? Celui de ceux qui veulent garder leur liberté

de conscience pour eux et participer aux combats collectifs pour l’éman-cipation ? Ou le camp de ceux qui brandissent la religion comme une identité et tentent de l’imposer toujours un peu plus dans l’espace public ?Je n’ai pas la science de Gérard mais je trouve assez malvenu de ranger tous ceux qui prennent position sur la laïcité dans la catégorie des racistes, des bien-pensants universalistes ou des idiots utiles… Les communistes auraient beaucoup à apporter à une définition de la laïcité qui redonne sa place à la lutte pour l’égalité, pour la liberté et pour la fraternité. Nous aurions intérêt à le faire, en restant à l’abri des postures caricaturales et en restant à distance de ceux qui bran-dissent comme une liberté le droit de se voiler la face. Nous aurions intérêt à le faire, en prenant la peine de regarder d’où nous parlons, chacun. Car je n’ai pas la science de Gérard mais je sais par exemple ce que cer-tains journalistes de l’Humanité ont traversé, dans l’Algérie des années 1990. Et je sais que ceux-là ont de très bonnes raisons de n’avoir aucune « complaisance » avec les islamistes, même présentables.

Vincent Bordas

Les habitués de la fête de l’Huma-nité connaissent bien ce gigan-tesque barnum blanc. C’est à l’Agora que se déroulent les débats les plus brûlants qui mettent aux prises personnalités politiques, syndicalistes, intellectuels, artistes pour défricher les sujets de la ren-trée. Elle est la vitrine de ce que sont l’Humanité et l’Humanité-Dimanche, l’écrin des rencontres animées par leurs rédactions, une véritable place publique où échangent personnalités, journa-listes et public.Comment les responsables de la gauche de progrès répondent-ils, à l’aube de la campagne des élections présidentielles, aux interpellations du puissant mouvement social qui a dressé des millions de Français face à la loi El Khomri contre le travail ? Quels enjeux émergent des transfor-mations du travail, de l’ubérisation à

la robotisation ?Quelle action entreprendre pour faire disparaître les stigmatisations qui frappent une partie des Français, les enfants d’immigrés ?Comment assurer l’existence d’une presse indépendante et libre des pouvoirs de l’argent ?Quelles nouvelles figures pour la démocratie ?Comment bousculer l’ordre du monde dicté par l’appétit d’une poignée d’oligarques ? … Autant de sujets qui, du vendredi après-midi au dimanche soir de la fête, vont marquer l’édition 2016.L’Agora tient aussi son université populaire où des chercheurs de haut vol présentent les découvertes de leur science et échangent avec le public. Cette année, une table ronde à suivre : celle qui réunira des intellectuels de renom qui s’engagent avec le mouvement social.

BILLET D’HUMEUR

Parlons laïcité sans posture caricaturale !

L’AGORA DE L’HUMANITÉ

Le cœur battant des débats de notre temps

Le SPF de Bègles Organise une journée portes ouvertes, samedi 9 juillet 2016 de 10h à 17h. Venez nombreux ! Vous y trouverez : vête-ments, chaussures, livres, bijoux, ect.Secours populaire de Bègles, 15 rue Yvonne et Robert Noutary 33130 BÈGLES, tél : 05 56 49 58 45E -ma i l : spf .beg le s@sf r. f r site : www.spfbegles.affichage.one

SPF

Portes ouvertes à Bègles

La Maison d’Elsa Triolet et Luis Aragon, le Moulin de la Ville-neuve, a été durement touchée lors des inondations de fin mai. Son directeur Bernard VASSEUR, lance une campagne de soutien.« Le Moulin d’Elsa Triolet et Louis Aragon a subi une terrible et violente inondation (1 mètre d’eau dans la maison). Aujourd’hui l’eau s’est retirée, mais elle a laissé la boue et une humidité qui est bien redoutable pour les livres, ainsi que des dégâts considérables (meubles, œuvres d’art, ordinateurs, etc.). La petite équipe du

Moulin a fait face avec courage et sauvé ce qui a pu l’être. Aujourd’hui, après intense nettoyage, l’heure est à confectionner des dossiers inter-minables pour les assurances et à préparer une prochaine réouverture du lieu. Mais il reste beaucoup à faire. Aussi avons-nous lancé, en direction de nos amis, une campagne de soutien par des dons qui peuvent être acheminés par voie postale sous forme de chèques à la Maison (Mai-son Elsa Triolet-Aragon, Moulin de Villeneuve, 78730 Saint-Arnoult-en-Yvelines) ou par internet (via le site www.dartagnans.fr). »

APPEL À SOUTIEN

La Maison d’Elsa Triolet et Luis Aragon endommagée par les inondations

Un Mémorial à la mémoire des Tziganes abattus par la Wafenn SS en mai 1944 a été inauguré, jeudi 23 juin à Sainte-Sixte (Lot et Garonne). Une première en France. L’œuvre en acier inoxydable, réalisée par l’artiste Serge Carvalho, représente un père et sa fille.

LOT-ET-GARONNE

Un Mémorial à la mémoire des Tziganes

Sur la scène Zebrock, du lourd cette année avec : Clarika, Hair 2016 - The American Tribal Love-Rock Musical, LA CANAILLE, Heymoonshaker, Refugees Of Rap, La Poison, Billie Brelok, Ali Amran, BAGARRE, Sangue, Alone and Me et Pagan Poetry - Nathalie Réaux !

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