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Nutrition et troubles du goût en pratique courante

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Nutrition clinique et métabolisme 25 (2011) 24–28

Revue générale

Nutrition et troubles du goût en pratique courante

Nutrition and taste disorders in daily practice

Jean-Claude Desport a,∗,b, Pierre Jésus a, Gérard Terrier c, Aude Massoulard d,Jean-Vincent Bourzeix c, Dominique Grouille c, Bertrand Sardin c, Agnès Nouhant a,e,

Monique Fort b,e, Laurence Plouvier b,e, Bernard Devalois f, Jean-Pierre Bessède g

a Unité de nutrition, EA 3174, CHU Dupuytren, faculté de médecine, 2, avenue Martin-Luther-King, 87042 Limoges cedex, Franceb Comité de liaison alimentation nutrition (CLAN), CHU Dupuytren, 2, avenue Martin-Luther-King, 87042 Limoges cedex, France

c Service de soins palliatifs, CHU Dupuytren, 2, avenue Martin-Luther-King, 87042 Limoges cedex, Franced Réseau LINUT, résidence l’art du temps, 16, rue du Cluzeau, 87170 Isle, France

e Service diététique, CHU Dupuytren, 2, avenue Martin-Luther-King, 87042 Limoges cedex, Francef Service de soins palliatifs, centre hospitalier, 1, boulevard Richard-Wallace, 92800 Puteaux, France

g Service d’ORL, CHU Dupuytren, 2, avenue Martin-Luther-King, 87042 Limoges cedex, France

Recu le 20 novembre 2010 ; accepté le 1er decembre 2010

ésumé

Le goût est une sensation percue au niveau principalement buccal, qui comporte cinq saveurs de base : sucré, salé, amer, acide et umami. Il estn relation avec l’olfaction et avec l’état salivaire. Les troubles sont le plus souvent une dysgueusie ou une hypogueusie. Une agueusie est plusare et une hypergueusie exceptionnelle. Devant un trouble du goût, il faut mener un entretien approfondi avec le patient pour retrouver si possiblene cause. Un examen buccal et ORL, un bilan neurologique, des tests de stimulation chimiques ou électriques sont souhaitables. Les causes deroubles du goût sont très nombreuses. Physiologiquement, l’avancée en âge, la grossesse et la ménopause peuvent s’accompagner de troublesu goût. Un grand nombre de traitement peuvent être impliqués, en particulier la radiothérapie et la chimiothérapie. Des atteintes de la bouchedents, gencives, langue, etc.) sont souvent incriminées, de même que des carences en vitamines ou oligoéléments, une intoxication alcoolique ouabagique, un déficit de flux salivaire, des troubles psychiatriques et de nombreuses maladies comme des atteintes neurologiques chroniques ouost-traumatiques, le diabète, la cirrhose, l’insuffisance rénale ou des maladies infectieuses. Les troubles du goût altèrent la qualité de vie, réduisent’appétit et sont un facteur de risque de dénutrition chez la personne âgée. Leur traitement est délicat. Il passe si possible par une suppression dea cause, ou l’utilisation des exhausteurs de goût ou des conseils diététiques. Toute dénutrition associée doit être également prise en charge.

2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

ots clés : Nutrition ; Troubles du goût ; Oncologie ; Radiothérapie ; Traitements

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The taste is a sense, mainly oral, including five basic flavors: sweet, salty, bitter, sour and umami. It is linked with olfaction and salivation.he most frequent taste disorders are dysgeusia or hypogeusia. Ageusia is scarce and hypergeusia very uncommon. Taste assessment needs arecise discussion with the patient, in order to find a cause of the trouble. Otorhinolaryngological and neurological examinations are needed.hemical or electrical stimulation tests are possible by a specialist. A large number of causes for taste troubles have been recognized. Age,

ments have been incriminated, especially radiotherapy or chemotherapy.

regnancy and menopause are physiologically involved. Many treat ral disorders, vitamins or trace-elements insufficiency, alcohol or tobacco intoxication, salivary troubles or some psychiatric disorders are

requently in cause as well as several chronic or post-traumatic diseases. Taste troubles are deleterious on quality of life, appetite, and are

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (J.-C. Desport).

985-0562/$ – see front matter © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.oi:10.1016/j.nupar.2010.12.002

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ell-known risk factors for malnutrition in elderly. Their treatment is difficult, needing if possible the suppression of cause. Taste enhancers cane used as well as advices by a dietician. An associated malnutrition has to be treated.

2011 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

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eywords: Nutrition; Taste disorders; Oncology; Radiotherapy; Treatments

. Introduction

Le goût est une sensation d’origine chimique, percue grâce àes récepteurs spécifiques stimulés de manière sélective par desolécules ou des ions en contact avec eux [1]. Ces récepteurs

ont localisés au niveau de structures appelées bourgeons duoût, qui contiennent chacun de 50 à 100 cellules disposées enuartier d’orange, porteuses de récepteurs spécifiques [1,2]. Leôle apical des bourgeons est en communication avec la cavitéuccale. Les bourgeons sont présents essentiellement au niveaue la langue, mais aussi du palais mou et de l’épiglotte, du pha-ynx, du tiers supérieur de l’œsophage. Les cellules du goût ontne vie brève, de dix à 12 jours [1,3]. Au niveau cellulaire, leystème de transmission de la sensation implique probablementes canaux ioniques potassiques [4,5]. La transmission vers lesentres se fait grâce aux nerfs faciaux, glossopharyngiens etneumogastriques [2]. Il existe des connections bulbaires desfférences avec les centres de la salivation. Les voies afférentesheminent via le tractus solitaire bulbaire et le thalamus jusqu’auortex olfactif insulaire [1,2].

Aux quatre saveurs principales (sucré, salé, amer et acide) estésormais rajoutée une cinquième : la saveur liée au glutamateu « umami » [1,2]. La stimulation des récepteurs du goût sur-ient dès le début de la prise alimentaire, et est la principale causee la salivation. À l’inverse, la présence de salive est fondamen-ale dans la perception du goût, car elle module en particulier laensation salée, et apporte un environnement ionique nécessairela bonne fonction des cellules spécifiques [1,4].

. Principaux troubles du goût

Les troubles du goût sont de quatre types : une exceptionnelleugmentation de la perception ou hypergueusie, une disparitionotale de la sensation, ou agueusie (rare), une limitation de laerception d’une ou plusieurs saveurs, ou hypogueusie, et enfines modifications des perceptions (sensations de mauvais goûtu de modification de goût de certains aliments) ou dysgueusie2–4].

. Méthodes d’exploration

Les troubles du goût peuvent être isolés, mais aussi asso-iés à des troubles de l’odorat, les patients pouvant avoir desifficultés à distinguer les deux perturbations [2–4,6,7]. De ceait, il est important de faire préciser au mieux les anomaliesencontrées, en explorant les saveurs principales l’une après

’autre. L’entretien avec le patient est fondamental, car le recours

un service spécialisé est difficile du fait de leur rareté. Desuestionnaires de goût peuvent être utilisés, et l’étude des anté-édents est fondamentale, à la recherche d’une cause identifiable

cf. plus bas) [1,2,6]. Un examen oral permet de visionner uneerlèche, une lésion buccale (œdème, leucoplasie, ulcération,ésicule, mucite, lésion linguale, affection gingivale ou den-aire), de palper du doigt la surface de la langue ainsi que la facenterne des joues à la recherche d’une sécheresse muqueuse,e rechercher une issue de salive par un canal salivaire à laompression de la sous-maxillaire ou de la parotide [4,6]. Unxamen ORL est nécessaire, ainsi qu’un bilan neurologique4,6]. Les tests de gustométrie à la bandelette ou avec des solu-ions aqueuses consistent à tester l’ensemble de la cavité buccalear des épreuves supraliminaires pour les saveurs de base [1,2,8].es seuils de détection sont également relevés, et les diverses

ocalisations des bourgeons du goût sont explorées [2]. Unelectrogustométrie quantitative sous stimulation est possible etermet d’identifier une hypogueusie avec une localisation finees troubles [1,2,4,8].

. Causes des troubles du goût

De très nombreuses situations peuvent provoquer des troublesu goût [1] :

des situations physiologiques comme le vieillissement, lagrossesse ou la ménopause. Les perturbations du goût sur-venant avec le vieillissement seraient fréquentes, débutantvers l’âge de 60 ans [9] et touchant jusqu’à plus de 80 % despersonnes âgées de plus de 80 ans, contre moins de 10 % audessous de 50 ans [10]. Elles sont expliquées par une réduc-tion du nombre des bourgeons du goût, une diminution desconnections, un ralentissement de la vitesse de renouvelle-ment cellulaire, une possible diminution du flux salivaire[10,11]. Chez la personne âgée, le goût salé serait le plusaltéré, suivi par le goût amer, puis acide et enfin sucré [11].La grossesse est souvent accompagnée d’une augmentationde la préférence aux aliments sucrés et salés [4]. Dans envi-ron 2 à 5 % des cas, la ménopause peut être suivie dans lestrois à 12 ans d’une hypogueusie ou d’une dysgueusie (sou-vent perception d’un goût amer ou métallique), accompagnéede sensations de brûlures de la langue, des lèvres ou du palaiset d’une sécheresse de bouche [4,6] Ces troubles sont décritssous le nom de glossodynie ou burning mouth syndrome [4] ;de multiples traitements ont été incriminés, comme certainsantibiotiques, opiacés, anesthésiques locaux, antihyper-tenseurs, antirétroviraux, antiépileptiques, antidiabétiques,antihistaminiques, analgésiques, anti-inflammatoires, hypo-

cholestérolémiants, antidépresseurs et antiparkinsoniens[4,10,12,13]. Il est nécessaire de rechercher la liaison entreapparition des troubles et mise en route du traitement. Les trai-tements du cancer sont également souvent en cause [3,8,13] :
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◦ radiothérapie de la tête et du cou, en fonction de la doserecue, qui touche les cellules spécifiques et altère la pro-duction salivaire [1,2,4,8],

◦ chimiothérapies, en particulier utilisant cisplatine, car-boplatine, cyclophosphamide, doxorubicine, 5-fluoro-uracile, vincristine, carmustine et méthotrexate [13,14], dufait de l’atteinte des cellules spécifiques à vie brève [4,14].Pour Sanchez-Lara et al., ce sont les saveurs sucrées etamères qui sont principalement modifiées, avec une dispa-rition dans 43 % des cas, une diminution dans 33 % des cas,une sensation de mauvais goût dans la bouche dans 57 %des cas [14] ;

les traitements lors du cancer peuvent aussi générer destroubles du goût par le biais d’atteintes neuronales ou demucites [8]. Au total, une revue récente de Hovan et al. indiqueque la prévalence des dysgueusies va de 56 à 76 % lors desradio- ou chimiothérapies [8] ;une mauvaise hygiène dentaire est souvent en cause (carie,atteinte parodontale, présence d’une prothèse dentaire) [4,6]et une colonisation bactérienne ou fungique des pores desbourgeons du goût peut altérer la sensation [2] ;des carences en vitamines ou oligoéléments sont à l’originede troubles du goût :◦ carences en vitamines : vitamine A, vitamine E, riboflavine

(vitamine B2), niacine (vitamine PP), acide pantothénique(vitamine B5), pyridoxine (vitamine B6), acide folique(vitamine B9), cobalamine (vitamine B12) [3],

◦ carences en oligoéléments : zinc en particulier [3,13], fer[3,4] ;

la consommation chronique d’alcool ou de tabac peuts’accompagner d’une hypogueusie [4,6] ;une altération du transport des molécules signal par la salivejoue un rôle lors d’un syndrome de Sjögren, d’une xérostomie[2,4,6,13,15] ;des troubles psychiatriques tels qu’un état dépressif ou untrouble du comportement alimentaire [4,6] ont été associésaux troubles du goût ;certaines affections du système nerveux central ont étéincriminées : traumatismes crâniens, sclérose en plaques,sclérose latérale amyotrophique, épilepsie, gliome du tronc,atteinte de la corde du tympan (induisant une amertumeou l’apparition d’un goût métallique), dysautonomie faciale,paralysie faciale, lésions de la base du crâne, accidents vas-culaires cérébraux centro-pontins, dissection carotidienne,séquelles de chirurgie du nerf facial ou du glossopharyngien[4,6,13,16] ;enfin, des anomalies du goût ont été également rappor-tées lors du diabète (à l’origine d’une hypogueusie globale)[4,6,13,15], de la cirrhose (à l’origine d’une hypogueusie ausalé, au sucré et à l’acide) [4,6,13,15], de la maladie de Crohn,d’une insuffisance rénale chronique (induisant une altération

des goûts sucrés et acides ou la présence d’un goût métalliqueou amer) [2–4,13,15], d’une pathologie des surrénales, d’uneinfection virale [2,4,6,13], de la syphilis, la mucoviscidose[13], l’hypothyroïdie (à l’origine d’une hypogueusie) [3,4,6],

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en présence d’un thymome [13], d’une infection des voiesrespiratoires supérieures [2], d’une amylose [4,6], de la lèpre,de la spondylarthrite ankylosante [4].

. Conséquences nutritionnelles

Les troubles du goût réduisent le plaisir associé à’alimentation dans 75 % des cas [3,15], d’où un impact impor-ant sur la qualité de vie quotidienne [1,8,10,13,15]. Dans au

oins un cas sur deux, ils sont associés à une limitation de’appétit [3] et à une alimentation moins variée. La détectiones troubles du goût est intégrée dans le Council of Nutritionppetite Questionnaire (questionnaire CNAQ) et le Simplifiedutritional Appetite Questionnaire (questionnaire SNAQ), quiermettent d’évaluer l’appétit des patients et qui sont prédictifse la perte de poids des adultes à domicile et des personnes âgéesn maison de retraite [17]. Pour la Haute Autorité de santé, laysgueusie est reconnue chez les personnes âgées comme un fac-eur de risque de dénutrition [18]. Cela a été confirmé par unetude en Belgique portant sur 2329 patients âgés hospitalisés,our laquelle les altérations du goût sont un facteur majeur expli-uant la dénutrition [19]. Enfin, les troubles du goût peuvent fairentrer les patients dans un cercle vicieux, puisque les carencesont susceptibles d’altérer le goût.

. Prise en charge

La prise en charge des troubles du goût est difficile.En cas d’hypogueusie, il a été proposé chez les personnes

gées de renforcer le goût en salant ou sucrant l’alimentation deanière plus intense, ou bien de recourir au glutamate de sodium

our le goût umami ou à divers exhausteurs de goût naturels ouynthétiques [9,20]. Néanmoins, les études sont rares et les résul-ats discordants [9,20,21]. L’étude de Mathey et al. portant sur7 personnes âgées en maison de retraite bénéficiant d’une ali-entation dont le goût a été relevé durant 16 semaines montre

ne augmentation des apports alimentaires et du poids des rési-ents, par rapport à une population témoin [21]. En revanche,ne étude de Essed et al. avec une durée de test identique etgalement en maison de retraite chez 83 résidents ne met en évi-ence aucune variation [9]. Par conséquent, la technique peuttre testée, sans certitude de succès.

La dysgueusie post-ménopausique est de traitement délicat,tilisant les anxiolytiques, les antidépresseurs, des applicationsocales d’anesthésiques locaux ou une prise en charge psycholo-ique, et rentrerait dans l’ordre dans environ 60 % des cas aprèsix à sept ans d’évolution [6].

Si un médicament a été mis en cause, son arrêt peut être effi-ace [2]. Lors de la radiothérapie, un fractionnement des doses,ne protection des glandes salivaires et de certains bourgeonsu goût peut être bénéfique [4]. Après radio- ou chimiothérapie,es troubles du goût ne rentrent spontanément dans l’ordre queentement [8].

Une bonne hygiène dentaire et des soins éventuels sontroposés. Lors d’une dysgueusie en rapport avec un appareilentaire, le rincage de la bouche ou des applications locales’anesthésiques locaux peuvent être efficaces [4].

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Tableau 1Conseils diététiques proposés aux patients souffrant de troubles du goût [22].

Que faire si votre goût est altéré ? D’une manière générale, orientez votre consommation alimentaire vers les produits que vous tolérez le mieux et qui vousfont le plus envie. Si vous préférez consommer vos aliments à une température fraîche ou froide plutôt que tièdes ou chauds, n’hésitez pas.

Les repas vous paraissent fades Pensez aux plats cuisinés et aux assaisonnements diversifiés (sauces plus ou moins épicées,fines herbes, coulis de tomates)Pensez aux aliments ayant une saveur plus prononcée (fromages fermentés, charcuterie typejambon cru)Majorez vos assaisonnements, par exemple en sel, dans la mesure où cela n’est pas contreindiqué par votre état cardiaque, votre tension artérielle ou un autre problème (traitementcorticoïde, dialyse, état cirrhotique, etc.)

Les aliments vous semblent acides Accompagnez les légumes d’une sauce béchamelPensez aux gratins de légumes, aux soufflés, aux mousses de fruits

Les aliments vous semblent trop sucrés Préférez les desserts préparés sans sucre ou peu sucrés : entremets, fruits pochés, compotessans sucre, gâteaux de riz ou de semoule sans sucre

Les aliments vous semblent trop salés Attention à l’usage du sel de cuisine ; évitez les aliments très salés : charcuteries, fromages,gâteaux apéritifs, chips

Les aliments vous semblent amers ou avoir un goût métallique Cas fréquent de la viande et des légumes verts : choisissez plutôt de la volaille, du poisson,des œufs et des laitages en remplacement de la viande ; préférez les féculents (pommes deterre, pâtes, riz) aux légumes verts.

En cas de dégoût pour la viande Augmentez la consommation de fromages et de laitages ou pensez :à l’association légumes secs + céréales : Semoule + pois chiche (couscous), pâtes et haricotssecs (minestrone), Riz + haricots + produit de la mer (paëlla)à l’association céréales + produit laitier : riz ou semoule au lait, crêpes, pizza au fromage(farine de blé, lait et œuf)Ou prenez régulièrement des compléments nutritionnels oraux riches en énergie et protéines,sous forme liquide ou crème

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La correction des carences est nécessaire, particulièrement laarence en zinc qui est fréquente en pratique médicale, mais aussies carences vitaminiques [2,4]. Le traitement par le gluconate deinc (10 à 45 mg/j) [13] pourrait avoir des effets favorables du faite son rôle de cofacteur de l’enzyme principale de la membranees bourgeons du goût, et de son intervention dans la confor-ation des protéines de régulation des pores des bourgeons

8].L’arrêt d’une intoxication alcoolique ou tabagique est

onseillé.La xérostomie peut être améliorée grâce à des brumisations

uccales, à l’utilisation de salive artificielle ou à l’utilisation deilocarpine per os (Salagen® un à deux cp/j) en l’absence deontre-indication : asthme, glaucome, iridocyclite, hypersensi-ilité au produit [2].

Si les troubles du goût sont dus à une pathologie qui peut êtreraitée, cela doit être fait.

Après étirement traumatique de la corde du tympan, une amé-ioration peut être attendue au bout de trois à quatre mois, alorsu’une section nerveuse a un effet en général définitif [2].

En pratique quotidienne, les conseils diététiques paraissentmportants dans le cadre de la prise en charge des patientstteints de troubles du goût. Néanmoins, leur efficacité pour lesatients cancéreux n’a pas été démontrée de manière définitive

8]. D’une facon générale, ils proposent aux patients de consom-er l’alimentation qu’ils tolèrent le mieux et qui leur fait le plus

nvie. Selon le type de trouble, des conseils simples et adap-és sont proposés (Tableau 1) [22]. Si les apports alimentaires

boissons qui laissent une saveur agréable dans la bouche : eau, thé, jus deons gazeuses citronnées, limonade

ont insuffisants, un enrichissement de l’alimentation quoti-ienne et/ou la prescription de compléments nutritionnels orauxnrichis en énergie et protéines sont souhaitables. Devant uneénutrition, en cas d’inefficacité de ces mesures, le recours àa nutrition artificielle reste une solution, grâce à la nutritionntérale par sonde digestive en première intention, et en dernierecours à la nutrition parentérale par voie veineuse.

onflit d’intérêt

Aucun.

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