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S30 Nutrition clinique et métabolisme 25 (2011) S20–S52 / Cahiers de nutrition et de diététique 46 2011(2011) S20–S52
tions de gras, salé et sucré et leur corpulence, sur un large échan-
tillon d’adultes grâce à un questionnaire de préférences original
développé par notre équipe [6].
Matériel et Méthodes. – Les scores d’attirance pour le gras, le
salé et le sucré ont été constitués à partir d’un questionnaire de 83
questions portant principalement sur l’attirance envers des aliments
sucrés, gras-sucrés et gras-salés et le niveau préféré d’assaisonne-
ment salé, sucré, gras-sucré et gras-salé. Alors que le score sur le
salé comportait une dimension, les scores pour le sucré, le gras-
sucré et le gras-salé étaient multidimensionnels. Le score sur le
sucré était basé sur l’attirance envers les aliments sucrés, le sucre
naturel et l’ajout de sucre. Le score sur le gras-sucré était formé de
l’attirance envers les aliments gras-sucrés et l’ajout gras-sucré, et le
score sur le gras-salé de l’attirance envers les aliments gras-salés et
l’ajout gras-salé. Ce questionnaire était administré par internet aux
participants de l’étude de cohorte Nutrinet-Santé (n = 46 909). Les
données ont été pondérées en fonction du recensement national. Les
relations entre les scores d’attirance et l’indice de masse corporelle
(IMC) ont été analysées par des modèles de régressions linéaires
(IMC en continu) et des analyses de covariance (IMC en catégories)
ajustées pour l’âge, le niveau d’éducation, la zone d’habitation, le
niveau de consommation de tabac et d’alcool.
Résultats. – Les individus obèses déclaraient des préférences
plus élevées pour le salé (+4 %), le gras-salé (+11 %) et le gras-
sucré (+9 %) que les individus de statut pondéral normal (P < 0,01),
avec une augmentation linéaire de l’attirance avec l’IMC. Il en était
de même pour les préférences envers les aliments sucrés (+5 % chez
les obèses). En revanche, les résultats différaient en fonction du
genre pour l’attirance envers l’ajout de sucre ou le sucre naturel.
Conclusion. – L’attirance pour le gras, le salé, et dans une moindre
mesure, pour le sucré, est positivement associée à la corpulence. Des
préférences accrues pour ces sensations pourraient être un facteur de
risque pour la surconsommation d’aliments gras, salés et sucrés. Cette
hypothèse méritera d’être abordée par des analyses longitudinales.
1. Mela DJ and Marshall RJ (1991). Dietary fats: Determinants of preference,selection and consumption. p27-41.
2. Hercberg S, Chat-Yung S, Chauliac M (2008) Int J Public Health p68-77.
3. Bellisle F (2005) EMC-Endocrinologie. p179-97.
4. Chapelot D, Louis-Sylvestre J (2008) Appetite and food intake: Behavioraland physiological considerations. p133-61.
5. Mattes RD (2006) Obesity p164-7S.
6. Deglaire A, Méjean C. et al. (2011) Food Qual Pref (online 30/08/11).
O20Caractériser les troubles du comportement alimentaire de l’enfant atteint de dysoralitéNicklaus S*1, Le Déaut A-L1, 2, Abadie V 3, Guimber D 4, Guittard L5,
Feron G 1, Péretti N 2
1Centre des Sciences du goût et de l’alimentation, Inra, Dijon,2Service d’Hépatogastro Nutrition pédiatrique, hôpital Femme-
Mère-Enfant de Lyon, Bron,3Service de Pédiatrie générale, hôpital Necker, Paris,4Unité de Gastroentérologie et Nutrition pédiatrique, hôpital
Jeanne-de-France, Lille,5Centre d’Investigation clinique, hospices civils de Lyon, Lyon,
France
Introduction et but de l’étude. – Différentes pathologies (méta-
boliques, neurologiques, prématurité) peuvent nécessiter le recours
à une alimentation artificielle dans les premiers mois de vie.
L’absence d’alimentation par voie orale lors de cette période essen-
tielle de la formation du comportement alimentaire, surtout
lorsqu’elle est associée à un traitement invasif (i.e. sonde naso-gas-
trique), peut s’accompagner de conséquences à long terme sur le
comportement alimentaire. L’objectif est de développer un ques-
tionnaire évaluant le comportement, les préférences et les habitudes
alimentaires d’enfants atteints de dysoralité (TO), en comparaison
avec des enfants sains (STO).
Matériel et Méthodes. – L’inclusion des TO s’est déroulée dans
différents hôpitaux (Lyon, Paris et Lille) selon les critères suivants :
âge de 2 à 8 ans, recours à une alimentation artificielle pendant les
deux premières années de vie pendant au moins 2 mois, alimentation
artificielle actuelle > 50 % des apports caloriques accompagnée d’une
alimentation orale, des STO de même âge, sans pathologie et n’ayant
jamais eu recours à une alimentation artificielle ont été recrutés à
Paris et à Lyon. Des entretiens ont été réalisés avec les parents (n = 8)
de TO et avec des psychologues et des orthophonistes pour spécifier
les thèmes d’intérêt. Ils ont permis d’élaborer deux questionnaires :
un comportant 97 questions portant sur le comportement alimentaire
(échelle à 5 points) et un questionnaire de fréquence de consomma-
tion (6 catégories) et de préférence (échelle en 4 points), appliqué à
148 aliments regroupés en 13 catégories. Ces questionnaires ont été
approuvés par le CCTIRS. Les réponses des TO et STO ont été
comparées par des t-tests (P < 0,05) et une analyse en composante
principale (ACP) a permis d’évaluer la structure du questionnaire.
Résultats. – Pour les deux groupes (TO, n = 59, 4,9 ± 2,4 ans ; STO,
n = 101, 5,2 ± 1,8 ans) des différences significatives ont été montrées
pour 67 questions sur 97. Une ACP a porté sur 78 questions : l’axe 1
oppose clairement TO et STO. Les questions ont ensuite été regroupées
en différentes dimensions : difficulté pour manger, sensibilité tactile
orale, appétit, intérêt pour la nourriture, autonomie, sélectivité, sensibi-
lité à la texture, appréciation du goût sucré, sensibilité à la température.
Pour toutes ces dimensions les différences entre TO et STO étaient
significatives et importantes (P < 0,001). Pour toutes les catégories
d’aliments, les fréquences de consommation et le nombre d’aliments
consommés sont inférieurs pour les TO comparativement aux STO. Les
TO apprécient moins toutes les catégories d’aliments à l’exception des
légumes, des œufs-abats-charcuterie, des fromages, des condiments-
épices-sauces et des boissons.
Conclusion. – Ces questionnaires sont utiles à la caractérisation
des troubles de l’oralité des enfants TO. Leur utilisation pourrait
permettre de mieux comprendre les conséquences des différents
modes d’alimentation artificielle et guider la rééducation alimen-
taire en fonction des préférences. Financé par l’ANR projet Alia-
Oralisens.
O21Fractionnement alimentaire, satiété et métabolismeAllirot X*1, 2, Graeppi-Dulac J2, Saulais L1, Disse E2, Roth H2,
Laville M2
1Centre de recherche de l’Institut Paul-Bocuse,2Centre de Recherche en Nutrition humaine Rhône-Alpes, Lyon,
France
Introduction et but de l’étude. – La chronologie optimale des
prises alimentaires quotidiennes pour mieux contrôler son poids
suscite un débat, aujourd’hui non encore résolu, dans la commu-
nauté scientifique. Les études s’intéressant à l’influence du fraction-