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Friday 13 June 2014 / Toxicologie Analytique & Clinique (2014) 26, S25-S30 S29
recherche non spécifique (« screening ») est effectuée sur sang et
urines par CPG-SM, CLHP-BD et CL-SM/SM, après extraction liquide/
liquide en milieu acide et basique. Un dosage d’alcool est réalisé par
CPG-FID sur le sang et les urines. La technique de dosage de trimé-
butine (TMB) et de son métabolite, la desméthyltrimébutine (DMT)
par CL-SM/SM utilise 200 microlitres de plasma auxquels sont
ajoutés 20 microlitres de ZnS04 à 1M. Après centrifugation, le sur-
nageant est injecté sur un Turboflow (extraction en ligne) puis ana-
lysé sur un TSQ ACCESS Max (ThermoFischer). L’halopéridol-D4 est
utilisé comme étalon interne.
L’ionisation est réalisée par électrospray en mode positif avec les
transitions suivantes pour la quantification : 388 343 pour la
TMB et 374 213 pour la DMT et deux autres pour la
confirmation : 388 195 pour la TMB et 374 195 pour la DMT.
La linéarité de la méthode est validée pour des concentrations com-
prises entre 20 et 1000 ng/mL. La justesse est comprise entre 90,4
et 103,4 % et les CV intra et inter jours sont inférieurs à 9,9 %.
Après validation dans le plasma, cette méthode est appliquée à
6 prélèvements de sang de la patiente correspondant respectivement
à T5h (après l’ingestion), T34h, T55h, T85h, T103h et T127 heures.
Résultats. – Seuls sont retrouvés du paracétamol à la concentration
sanguine de 56 mg/L et de l’acide salicylique à la concentration san-
guine de 180 mg/L pour le prélèvement réalisé 5h après l’ingestion.
Les concentrations sanguines de trimébutine obtenues sont respecti-
vement de 747 ng/mL, 725 ng/mL, 557 ng/mL, 410 ng/mL, 360 ng/mL
et 77 ng/mL. Les concentrations sanguines de desméthyltrimébu-
tine sont, elles, de 5710 ng/mL, 9745 ng/mL, 6825 ng/mL, 1730 ng/
mL, 1525 ng/mL et 205 ng/mL pour ces mêmes temps. Ces résultats
montrent un allongement de la demi-vie de la TMB (normalement
entre 2 et 3 heures) et de la DMT (normalement entre 5 et 10 heures)
chez cette patiente.
Conclusion. – Une méthode de dosage de la trimébutine et de son
métabolite, la desméthyltrimébutine, rapide, reproductible a été
mise au point par CL-SM/SM.
Notre étude a permis de réaliser pour la première fois une cinétique
sanguine de la trimébutine et de son métabolite, la desméthyltri-
mébutine, dans le cas d’une intoxication à issue fatale après plus
d’un mois d’hospitalisation en réanimation et pneumopathie
d’inhalation après arrêt cardio-respiratoire initial important.
O51
Suivi du baclofène et de ses métabolites en LC-MS haute résolutionL. Labat (1), A. R. Marques (1), B. Duretz (2), B. Granger (3),
H. Eysseric (4), X. Decleves (1)
(1) Plateforme biologie du médicament, groupe Cochin, Paris, France ;
(2) Thermo Fisher scientific, Les Ulis, France ; (3) Service de psychiatrie,
groupe Cochin, Paris, France ; (4) UM pharmacologie et toxicologie,
CHU Grenoble, France.
Introduction. – Le baclofène (Liorésal®) est un myorelaxant d’action
centrale prescrit en France dans le traitement de la spasticité cen-
trale cérébrale ou médullaire depuis plus de 40 ans. Actuellement,
dans le service de Psychiatre du centre Tarnier (GH Cochin), des
patients alcoolo-dépendants sont traités par des doses beaucoup
plus élevées, variables de 50 à 450 mg (dose moyenne de prescrip-
tion 170 mg). L’efficacité du baclofène dans l’addiction à l’alcool
semble ainsi se confirmer sur les résultats cliniques d’une première
étude observationnelle. Il semble alors intéressant d’expliquer la
variabilité de posologie observée chez ces patients par le suivi dans
un premier temps du baclofène et de ses principaux métabolites.
Nous décrivons dans ce travail une méthode de dosage plasmatique
et urinaire du baclofène ainsi que l’évaluation semi-quantitative des
ratios métaboliques par chromatographie liquide couplée à de la
spectrométrie de masse haute résolution (LC-MS-HR). Des premiers
essais sont réalisés sur différents types de prélèvements de patients
traités dans le cadre du sevrage ou dans des cas de surdosages en
toxicologie clinique ou médicolégal.
Méthodes. – Les prélèvements plasmatiques et urinaires chez les
patients traités sont réalisés juste avant la prise. 100 �L de plasma(ou 100 �L d’une dilution d’urine au 1/100) additionné de 10 �L debaclofène-d4 (1 �g/mL) sont précipités à l’acétonitrile. La phase
organique évaporée est reprise par 100 �L d’un mélange (80/20,eau/acétonitrile, %). La séparation est réalisée sur une colonne Accu-core PFP (100 x 2,1 mm, 2,6 �m, Thermo ScientificTM) en mode gra-
dient. Le solvant A est de l’eau contenant 0,1 % d’acide formique etle solvant B de l’acétonitrile contenant 0,1 % d’acide formique.L’analyse se fait sur un Exactive Plus® (Thermo ScientificTM) en uti-
lisant une source d’ionisation de type électrospray. L’acquisition sefait en mode full MS positif et négatif en alternance jusqu’à 4,9 min(à une résolution de 17500 à la masse m/z 200) et en mode négatif
de 5 à 8 min (à une résolution de 70000 à la masse m/z 200). Lesmasses exactes obtenues pour le baclofène et ses métabolites sontles suivantes : 214,0629 pour le baclofène (espèce MH+), 213,0324
pour le métabolite hydroxylé (espèce (M-H)-), 388,0805 pour le glu-curonide du baclofène (espèce (M-H)-) et 218,0880 pour le baclo-fène-d4 (espèce MH+).
Résultats. – La méthode est validée pour le baclofène avec une linéa-
rité entre 10 et 2000 ng/mL (LOQ = 3 ng/mL, CV= 5,7%), une préci-sion et une exactitude pour des CQ à 10, 1000 et 1500 ng/mLinférieures à 10 %. Le rendement de précipitation est supérieur à
90 % pour les trois niveaux de concentrations. Pour deux patientsrecevant des posologies de 100 mg après 1 mois de traitement, lesconcentrations plasmatiques sont variables de 24 et de 1039 ng/mL
avec détection dans les urines et dans le plasma d’un métabolitemajoritaire désaminé et hydroxylé (ratios métaboliques plasma-tiques de 35,10 et de 8,55 % respectivement). On observe le glu-
curonide du baclofène uniquement dans les urines du patient dontla concentration plasmatique est la plus élevée (ratio dans lesurines de 0,13 %). Pour les prélèvements en toxicologie clinique et
médicolégale, on observe des concentrations plasmatiques entre400 et 6000 ng/mL et dans les urines entre 380 et 13000 ng/mL(sans hydrolyse). On retrouve des ratios variables de métabolites
dans ces différents prélèvements.
Conclusion. – Une nouvelle méthode de dosage en LC-MS-HRpermet de suivre au cours d’une même analyse les concentrationsde baclofène ainsi que les ratios métaboliques au moins du prin-
cipal métabolite désaminé et de la forme glucuronide du baclofène.Cette nouvelle méthode validée apporte un intérêt dans le projetd’étude de la variabilité des posologies utilisées pour les patients en
sevrage alcoolique sous traitement baclofène.
O52
E-cigarette et acidose lactique : cherchez le propylène glycol !A. Garat (1, 2), D. Allorge (1), P. Nisse (2), M. Kauv (3), D. Mathieu (3), M. Mathieu-Nolf (2)
(1) Laboratoire de toxicologie, institut de biochimie et biologie moléculaire, CHRU de Lille, France ; (2) Centre antipoison, CHRU
de Lille, France ; (3) Centre de réanimation, CHRU de Lille, France.
Introduction. – Le Centre Antipoison de Lille a été contacté pour un
patient de 44 ans, sans antécédents médicaux particuliers, hospita-lisé suite à l’ingestion volontaire d’une quantité supposée de 30 mLde liquide de recharge pour e-cigarettes, dont la marque et le
dosage en nicotine étaient inconnus. Il se plaignait de nausées et decéphalées, et l’examen clinique a objectivé une tachypnée (29/min)et une irrégularité du rythme cardiaque. L’ECG a mis en évidence
une extrasystolie ventriculaire. Le bilan biologique réalisé à l’admis-sion montrait un bilan hépatique légèrement perturbé, et unehypokaliémie (2,7 mmol/L). La recherche de toxiques dans les
urines par immunoanalyses s’est révélée négative. A H8, le patienta présenté une acidose lactique à trou anionique >20, avec un pH
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artériel à 7,33 et une hyperlactacidémie à 11,4 mmol/L. Par la suite,
il a développé une tétraparésie et une diminution de sa forcemotrice. Une intoxication par le propylène glycol (PG) a été sus-pectée. Le dosage du PG et de la nicotine a été réalisé, ainsi qu’un
criblage toxicologique large.
Méthodes. – Le dosage de PG a été réalisé par GC-FID (Thermo)équipé d’une colonne Varian CP-SIL 8CB 25mX0.25mmX0.25�m,après dérivation par l’acide phénylboronique, et en présence d’un
étalon interne (1,3-propanediol). L’acquisition des données a étéréalisée par le logiciel Chromquest®. Le dosage de nicotine, a étéréalisé par UPLC-TQD (Waters), en présence d’étalon interne (coti-
nine-D3), après extraction à pH alcalin avec un mélange de solvantsorganiques. La séparation chromatographique a été réalisée sur unecolonne Acquity HSS C18 1,8 �m, 2.1mmX150mm (Waters) à l’aide
d’un gradient de tampon formiate d’ammonium pH 3/acétonitrile à0,1 % d’acide formique. L’acquisition a été effectuée en mode MRMen electrospray positif et le traitement des données réalisé grâce au
logiciel POSIT±VE®. Le criblage toxicologique large a été réalisé parUPLC-QTOF (Waters).
Résultats. – À H14, la concentration sérique en PG était de 300 mg/L,et la concentration en nicotine de 21 �g/L. Aucune autre substance
n’était mise en évidence. En réanimation, le traitement a consistéen l’administration IV de 4-méthylpyrazole associée à une hyperhy-dratation et une alcalinisation. A H28, la concentration sérique de
PG était de 294 mg/L, et celle de l’acide lactique à 2 mmol/L. Lereste du bilan montrait une élévation de l’ASAT (74 UI/L), des CPK(2649 UI/L) et de la LDH (266 U/L). Les gaz du sang étaient nor-
malisés. Les signes neurologiques et les anomalies biologiques sesont normalisés en quelques jours. A J5, le PG était indétectable
(< 30 mg/L).
Conclusion. – Ce cas permet de souligner qu’il est essentiel, audécours d’une intoxication par e-liquide, de surveiller le développe-ment d’une acidose lactique à TA élevé, liée à la présence d’alcool
de type PG dont la teneur peut être variable selon le fabriquant. Lavaleur de la concentration sérique de 300 mg/L est comparable auxvaleurs précédemment décrites dans des cas d’intoxications (120 –
6590 mg/L). Cependant, il semble que les effets toxiques survien-nent pour des concentrations supérieures à 1 g/L (Kraut et al., Clin JAm Soc Nephrol, 2008 ; Zosel et al., Pharmacotherapy, 2010).
O53
Psychostimulants de synthèse en accès sur Internet : à propos de 4 nouveaux cas cliniques d’exposition (2C-T-4, 6-APB, 6-APDB, 5-MeO-DALT)S. Ferec (1), L. Gandemer (1), M. Peters (1), D. Boels (2), M. Bretaudeau (2), B. Lelievre (1), C. Gegu (2), C. Bruneau (2),
A. Turcant (1)
(1) Laboratoire de pharmacologie et toxicologie (Pr B Diquet), CHU Angers, France ; (2) Centre antipoison – toxicovigilance Angers (Dr P Harry), CHU Angers, France.
Objectif. – La prise de psychostimulants de synthèse dérivés de la
phénéthylamine ou de la tryptamine peut engendrer des effets plusou moins importants et nécessiter une hospitalisation. Nous pré-
sentons 4 cas d’exposition à des substances encore très peu
décrites : 4-isopropylthio-2,5-dimethoxyphenethylamine (2C-T-4),
6-(2-aminopropyl)-benzofurane (6-APB), 6-(2-aminopropyl)-2,3-
dihydrobenzofurane (6-APDB), 5-methoxy-diallyltryptamine (5-MeO-
DALT).
Cas cliniques. – (A) Un homme, 41 ans, présente une agitation avec
délire et hallucinations, une instabilité hémodynamique, une tachy-
cardie, une hypertension artérielle et une oligoanurie 4h après une
prise orale supposée de 20 mg de 2C-T-2. Les effets disparaissent en
une dizaine d’heures et le patient quitte l’hôpital à H15 après prise.
(B) Une femme, 41 ans, épileptique connue, ingère une quantité
inconnue de 6-APB au cours d’une soirée festive et présente des
convulsions, mydriase et somnolence environ 7 h plus tard. Elle
quitte l’hôpital à H12 devant l’évolution favorable. (C) Un homme,
33 ans, est retrouvé inconscient (GS 10/15) avec agitation et
mydriase réactive. Un sachet (1 g) de méthoxétamine (MXE) est
retrouvé entamé sur lui. Il est hospitalisé à H14 après prise et après
une surveillance et un traitement symptomatique, retourne à domi-
cile à H24. Il précisera ultérieurement avoir consommé un mélange
de drogues (dont du 6-APDB) en prises étalées par sniff ou par
ingestion ainsi que de l’étizolam quelques heures après. (D) Un
homme, 26 ans, est hospitalisé pour coma (GS 4/15 pour lequel il
est intubé/ventilé), myosis serré, état de mal convulsif résistant au
clonazépam et diazépam suite à une soirée alcoolisée et prise de
stupéfiants. Un dépistage amphétamines est positif et l’alcoolémie
est égale à 2,2 g/L. Il est extubé à H10 après l’admission, l’évolution
se fera sans complications. Des amis indiquent une prise possible de
5-MeO-DALT. Pour les 4 cas, des échantillons de sang, parfois
d’urine et de poudres, sont transmis pour analyses.
Matériel et méthodes. – Deux recherches larges de médicaments
et toxiques ont été réalisées par CLHP-UV-BD, l’une après extrac-
tion alcaline par dichlorométhane avec le prazépam comme
étalon interne (EI) et l’autre après extraction alcaline par
hexane-alcool isoamylique en présence de méthylmilnacipran
comme EI suivie d’une réextraction en milieu acide HCl 0,02N. Une
analyse par CPG/SM après dérivation par HFBA a été effectuée en
complément.
Résultats. –
La poudre du patient C est bien de la MXE à 95 %. Celle du patient
D est un mélange de benzocaine et de méthiopropamine.
Conclusion. – Ces cas cliniques, avec évolution heureusement favo-
rable, illustrent la diversité des substances utilisées via Internet et
les risques de polyconsommation.
[C] (mg/L) Patient A Patient B Patient C Patient D
Plasma 2C-T-4 = 0,1(Lidocaine, Fluoxétine)
6-APB = 0,2(Citalopram 0,06 ;Lamotrigine)
6-APDB = 0,6(MXE = 0,03 ; MDVP = 0,04 ; 2FA ?)
Non testé
Urine 2C-T-4 = 2,4 Absence Absence 5-MeO-DALT = 1,6Méthiopropamine ++(Lidocaine)