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1 Introduction………………………………………………………………………………… 3 Etude théorique……………………………………………………………………………. 6 I. Définition………………………………………………………………………….. . 7 II. Epidémiologie……………………………………………………………………… 7 III. Anatomie chirurgicale du colon……………………………………………… 17 A. Introduction ………………………………………………………………… 17 B. Situation générale du colon…………………………………………..... 18 C. Dimensions ………………………….…………………………………… 19 D. Morphologie externe……………………..……………………………… 20 E. Structure……………………………………………………………………. 21 F. Moyens de fixité…………………………………………………………… 22 G. Vascularisation…………………………………………………………….. 23 IV. Anatomo-pathologie des cancers coliques………………………………… 31 V. Physiopathologie et conséquences pratiques……………………………... 37 VI. Aspects cliniques………………………………………………………………… 40 VII. Examens para cliniques………………………………………………………… 45 VIII. Diagnostic différentiel………………………………………………………….. 50 IX. Prise en charge en urgence……………..…………………………………….. 53 A. Indications d’une intervention en urgence……………………………… 53 B. Bilan et préparation………………………………………………………….. 54 C. Méthodes thérapeutiques…………………………………………..…….. 55 1) Techniques chirurgicales………………………………………………… 56 v La chirurgie en un temps………………………………………………… 56 v La chirurgie en deux temps……………………………………………… 57 v La chirurgie en trois temps……………………………………………… 63 v Le lavage colique peropératoire………………………………………… 64 2) Non chirurgicales………………………………………………………….. 66

Occlusion Intestinale-colon

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Page 1: Occlusion Intestinale-colon

1

Introduction………………………………………………………………………………… 3

Etude théorique……………………………………………………………………………. 6

I. Définition………………………………………………………………………….. . 7

II. Epidémiologie……………………………………………………………………… 7

III. Anatomie chirurgicale du colon……………………………………………… 17

A. Introduction ………………………………………………………………… 17

B. Situation générale du colon…………………………………………..... 18

C. Dimensions ………………………….…………………………………… 19

D. Morphologie externe……………………..……………………………… 20

E. Structure……………………………………………………………………. 21

F. Moyens de fixité…………………………………………………………… 22

G. Vascularisation…………………………………………………………….. 23

IV. Anatomo-pathologie des cancers coliques………………………………… 31

V. Physiopathologie et conséquences pratiques……………………………... 37

VI. Aspects cliniques………………………………………………………………… 40

VII. Examens para cliniques………………………………………………………… 45

VIII. Diagnostic différentiel………………………………………………………….. 50

IX. Prise en charge en urgence……………..…………………………………….. 53

A. Indications d’une intervention en urgence……………………………… 53

B. Bilan et préparation………………………………………………………….. 54

C. Méthodes thérapeutiques…………………………………………..…….. 55

1) Techniques chirurgicales………………………………………………… 56

v La chirurgie en un temps………………………………………………… 56

v La chirurgie en deux temps……………………………………………… 57

v La chirurgie en trois temps……………………………………………… 63

v Le lavage colique peropératoire………………………………………… 64

2) Non chirurgicales………………………………………………………….. 66

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2

D. Indication des différentes techniques……………………..……………. 70

E. Stratégie thérapeutique…………………………………………………….. 74

1) Cancer du colon droit ou du colon transverse……………………… 74

2) Cancer du colon gauche…………………………………………….…… 76

3) Colectomies sub-totales………………………………………………… 78

4) Cas particulier des cancers occlus avec métastases hépatiques……………..

……………………………………..……………. 79

5) Conclusion……………………………………………………….………….. 79

X. Prise en charge à distance de l’épisode occlusif ……………………….. 80

1) Place de la chimiothérapie………………………………….……………. 80

2) Indications de la radiothérapie……………………………….………… 84

3) Immunothérapie…………………………………………………….…….. 84

4) Surveillance………………………………………………………………… 85

Notre étude …………………………………………………………………………… 87

I. Buts ………..………………………………………………………………….. 88

II. Patients et méthodes ……………………………………………………... 88

III. Résultats ……………………………………………………………………. 95

A– Les données épidémiologiques…………………..…………………….. 95

B – Etude clinique ……………………………………………….…………….. 96

C- Bilan para clinique………………………………………….……………… 101

D- Intervention en urgence………………………………..………………… 109

E- Postopératoire…………………………………………….………………… 113

Discussion……………………………………………………………………………….. 119

Conclusion………………………………………………………………………………. 150

Résumé…………………………………………………………………………………… 152

Bibliographie……………………………………………………………………………. 158

Page 3: Occlusion Intestinale-colon

3

Introduction

Page 4: Occlusion Intestinale-colon

4

L’occlusion intestinale aigue est définie par l’arrêt complet et persistant du

transit intestinal.

L’occlusion est une circonstance de découverte toujours trop fréquente -d’une

tumeur colique- dans notre contexte social marocain.

Elle constitue l’une des complications inaugurales les plus fréquentes de cette

pathologie.

En effet en l’absence de moyen de dépistage, mais surtout devant la

négligence de la symptomatologie inaugurale par le patient et parfois même par la

profession médicale le diagnostic de la tumeur colique est posé souvent au stade de

complication notamment au stade d’occlusion.

Les questions qui se posent dés lors au médecin traitant sont multiples :

• L’occlusion est t’elle en rapport avec une pathologie tumorale ?

• Faut-t’il envisager une intervention en urgence ou opter pour une

surveillance armée en vue d’une future chirurgie à froid ?

• Quelle intervention faut t’il réaliser en urgence ; par quelle voie d’abord et

quelle est la place du traitement endoscopique dans ce type de

pathologie ?

Une fois que le traitement en urgence à été instauré d’autres problèmes se

posent :

• Le bilan d’extension complet de la tumeur doit être réalisé.

• Le traitement carcinologique de la tumeur lorsqu’il est possible doit être

instaurer dans les plus brefs délais.

• Un traitement adjuvant doit être envisagé selon le cas.

Page 5: Occlusion Intestinale-colon

5

La prise en charge de tels patients tend à être de plus en plus codifiée.

Ses objectifs doivent être clairs :

• La levée de l’obstacle après mesures de réanimation.

• Le bilan préopératoire ne doit pas faire retarder une éventuelle sanction

chirurgicale.

• Il ne faut en aucun cas faire subir à un patient altéré du fait de l’âge, de

la maladie tumorale et de l’occlusion ; une intervention trop lourde.

• Le traitement radical –lorsqu’il est possible- doit être réalisé le plus tôt

possible.

Le retard diagnostic chez ses patients ne se limite pas à ce type de

complications ; malheureusement il s’associe souvent à un stade avancé de la

maladie cancéreuse occultant toute possibilité de traitement carcinologique. Le

terrain également fragilisé par l’occlusion aggrave le pronostic de ces patients.

Cependant une amélioration de la prise en charge en urgence tend à diminuer la

morbi-mortalité à court et à long terme.

En effet l’attitude thérapeutique à adopter peut être simple pour certaines

situations : résection avec rétablissement immédiat de la continuité pour les cancers

du colon droits non métastatiques, chez un patient relativement en bon état général.

Dans d’autres situations – cancer du colon gauche, métastases, patient âgé et ou

altéré – la décision thérapeutique peut être sujette à controverse.

Notre étude rétrospective portant sur 20 cas colligés au service de chirurgie B

du CHU HASSAN II de Fès colligés sur une période de 4ans aura pour but de discuter

essentiellement les différentes stratégies thérapeutiques pour lesquelles nous avons

optées et ce afin de mieux codifiées notre prise en charge ultérieure à la lumière de

nos résultats et des données récentes de la littérature.

Page 6: Occlusion Intestinale-colon

6

Etude théorique

Page 7: Occlusion Intestinale-colon

7

I. Définition : L’occlusion colique se définit comme un arrêt du transit intestinal secondaire

à un obstacle situé en aval de la valvule iléo-cæcal.

Nous définirons pour cette étude l’occlusion comme étant, l’existence d’un

arrêt complet et persistant des matières et des gaz associé à des niveaux hydro-

aériques à l’ASP.

II. Epidémiologie :

A. Fréquence :

Le cancer colorectal est par ordre de fréquence dans le monde le quatrième

pour les deux sexes confondus.

La prévalence du cancer du colon est de 25 à 30 pour 100000 habitants. Elle

augmente de 1 à 2% par an dans les pays occidentaux. [1]

L’occlusion colique représente 25% environ de l’ensemble des obstructions

intestinales. [2]

En France, 70 %, des occlusions coliques sont dues au cancer, et 16% des

cancers colo-rectaux sont diagnostiqués au stade d'occlusion.

L'occlusion représente la complication révélatrice ou évolutive la plus

fréquente des cancers coliques, sa fréquence étant de l'ordre de 15–30 % [3] [4].

Deux occlusions néoplasiques sur 3 siègent entre le tiers gauche du

transverse et la charnière recto-sigmoïdienne.

L’incidence du cancer du colon gauche est donc supérieure à celle du cancer

colique droit ; plus de 50% de l’ensemble des cancers coliques sont localisés au

sigmoïde [5].

Faute d’étude épidémiologique ; l’incidence et la répartition des cancers

coliques ne peuvent être connus dans notre pays.

Page 8: Occlusion Intestinale-colon

8

B. Age et sexe :

Le cancer colique est rare avant 50 ans (6 % des cas). L'incidence augmente

ensuite rapidement avec l'âge. La proportion de cas diagnostiqués double chaque

décennie entre 40 et 70 ans dans les deux sexes. L'âge moyen au diagnostic est de

69,5 ans chez l'homme et 72,8 ans chez la femme. L'augmentation de l'incidence du

cancer colique pourrait être liée au vieillissement de la population.

On note une légère prédominance masculine, avec un sex-ratio de 1,5.

L'incidence est identique dans les deux sexes jusqu'à 65 ans, puis apparaît

une prédominance chez l'homme, liée à une fréquence plus grande des cancers du

colon descendant et sigmoïde.

Le risque cumulé de développer un cancer colique entre 30 et 74 ans est de

3,4 % chez l'homme et 1,6 % chez la femme, nés entre 1937 et 1945. [6]

C. Etats précancéreux :

v Voies de la cancérogenèse :

Le cancer colorectal représente un modèle de cancérogenèse multi-étape

caractérisée par l'apparition d'altérations génétiques successives, responsables de la

transformation d'une cellule colique normale en cellule cancéreuse.

Ces altérations atteignent les oncogènes et gènes suppresseurs de tumeurs.

L'étude des altérations génétiques, somatiques et constitutionnelles a permis

d'identifier plusieurs voies de cancérogenèse colique. [7]

La première est caractérisée par une perte de matériel chromosomique (LOH

pour loss of heterozygoty) entraînant l'inactivation de certains gènes suppresseurs

de tumeurs. Près de 90 % des cancers du colon gauche et 30 % des cancers du colon

droit appartiennent à ce groupe.

Les altérations les plus fréquentes sont l'aneuploïdie et la perte récurrente de

certains bras chromosomiques (5q, 8p, 17p, et 18q). Le gène APC (adenomatous

Page 9: Occlusion Intestinale-colon

9

polyposis coli), dont les mutations germinales sont à l'origine de la polypose

adénomateuse familiale (5q22), un gène suppresseur de tumeur (8p23), le gène p53

(17p13) et la région DCC/DPC4-Smady (deleted in colorectal cancer/deleted in

pancreatic cancer) (18q21), sont situés dans ces territoires du génome.

ü La deuxième voie est caractérisée par une instabilité des séquences répétées

de type microsatellite, MSI (microsatellite instability), résultant de l'inactivation

du système de réparation des mésappariements de bases. Chez l'homme, six

gènes impliqués dans ce système ont été identifiés : hMSH2, hMLH1, hMSH6,

hMSH3, hPMS2 et hMLH3. L'instabilité génétique à la réplication est présente

dans 15 % des cancers colorectaux, 40 % des cancers du colon droit et 5 % des

cancers du colon gauche. Elle entraîne une inactivation de certains gènes

comportant des répétitions mononucléotidiques, tels que le gène du récepteur

de type II du transforming growth factor (TGF)β, intervenant dans le contrôle

de la prolifération cellulaire et de la progression tumorale, le gène Bax,

impliqué dans l'apoptose, et les gènes MSH3 et MSH6.

ü Une troisième voie, résultant de modifications épigénétiques de certains

gènes, et notamment l'hyperméthylation du promoteur du gène hMLH1, a été

individualisée. Elle expliquerait une grande partie des cancers sporadiques

MSI, ne présentant pas de mutation.

v Séquence adénome cancer :

L’adénome est une tumeur épithéliale bénigne, souvent désignée sous le terme de

polype ; dont la prévalence est de 7 % dans la tranche d'âge 45-49 ans, 15 % entre

50 et 59 ans et 20 % à 33 % entre 65 et 74 ans.[8]

Page 10: Occlusion Intestinale-colon

10

La filiation adénome-cancer ne fait actuellement plus de doute ; plusieurs

arguments contribuant à étayer cette hypothèse :

ü Arguments épidémiologiques :

Les adénomes sont rares dans les pays à faible risque de cancer colique, et plus

fréquents dans les pays à risque élevé.

ü Arguments anatomopathologiques :

L'association polype et cancer est fréquente, principalement lorsque les polypes

sont nombreux, et on retrouve fréquemment des adénomes dédifférenciés associés

au cancer sur les pièces de colectomie pour polypose. Des reliquats adénomateux

sont souvent constatés à l'examen anatomopathologique de cancers [9].

ü Arguments expérimentaux :

Une éradication systématique des adénomes entraîne une réduction de

l'incidence du cancer colorectal de 85 à 90 % par rapport au nombre de cancers

attendu [10]

Enfin, chez des patients refusant l'exérèse de leur adénome, on a pu assister à leur

augmentation de taille et à leur transformation.

La fréquence des cancers développés sur un adénome est estimée entre 60 et

80 % [11]

Les facteurs qui influencent le plus cette transformation maligne sont la taille,

la présence d'une composante villeuse et le degré de dysplasie [12].

En effet on distingue trois catégories de polype adénomateux :

Ø L’adénome tubulaire (75%)

Ø L’adénome villeux (10%)

Ø L’adénome tubulo-villeux (15%).

Page 11: Occlusion Intestinale-colon

11

Le risque de cancérisation est plus important pour les adénomes villeux (40 %)

que pour les adénomes tubuleux (5%), il est de 20 % pour les adénomes tubulo-

villeux.

Ce risque augmente avec le degré de dysplasie épithéliale, la durée

d’évolution ; le siége du polype ; puisque 8,1% des adénomes en aval de l’angle

colique gauche sont malins contre 2% en amont. Mais la taille reste le principal

critère de transformation maligne puisque de 1% pour un polype de moins de

10mm il passe à 10% si la taille est comprise entre 10 et 20mm pour passer à 35%

dés que la taille dépasse 20mm [13].

Une transformation maligne est présente dans 0,3 % des adénomes de moins

de 1 cm de diamètre, 9 % des adénomes de 1 à 2 cm et 28 % des adénomes de plus

de 2 cm[14].Près de 10 % des adénomes atteignent 1 cm. Ces polypes laissés en

place exposent à un taux cumulé de cancer rectocolique de 25 % à 5 ans.

La durée moyenne de la séquence adénome-cancer est estimée à une dizaine

d'année. Les adénomes plans ont un risque plus élevé et plus rapide (2 ou 3 ans) de

transformation maligne. Ces lésions de petite taille, à peine surélevées, sont le siège

d'une dysplasie sévère survenant dans 40 % des cas.

Il existe cependant des cancers se développant sans notion d’adénomes

préexistants, ils sont dits cancers de novo et leur proportion ne peut être clairement

établie.

v Facteurs génétiques et héréditaires :

Ø Notion de sujets à risque très élevé de cancer colique :

Il s’agit des deux cas de polypose adénomateuse familiale et du syndrome de

lynch ou HNPCC (hereditary non polyposis colorectal cancer) dont les mutations sur

des gènes majeurs de susceptibilité au cancer colorectal ont étaient clairement

identifiés.

Page 12: Occlusion Intestinale-colon

12

La polypose adénomateuse familiale :

La polypose adénomateuse familiale est la plus fréquente des polyposes (80%)

mais moins de 1 % des cancers colorectaux seraient imputables à cette pathologie

qui se caractérise par le développement, après la puberté, de plusieurs centaines

d'adénomes intestinaux. Elle se manifeste aussi, chez environ 70 % des sujets, par

une hypertrophie de l'épithélium pigmentaire de la rétine.

Les autres manifestations extracoliques les plus graves et les plus fréquentes

sont les tumeurs desmoïdes, les adénomes duodénaux et de la papille qui peuvent

parfois dégénérer, plus rarement des ostéomes, des hépatoblastomes,

médulloblastomes et cancers thyroïdiens.

La transformation maligne est inéluctable justifiant un e coloprotectomie

totale avec anastomose iléo-anale au moment du diagnostic.

Les techniques de génétique moléculaire permettent d'identifier sur les

leucocytes du sang circulant les sujets atteints de mutation constitutionnelle du

gène APC (adenomatous polyposis coli) situé sur le bras long du chromosome 5 ;

permettant le dépistage génétique chez les sujets à haut risque. Le phénotype et

donc la sévérité de la maladie varient en fonction du siège précis de la mutation

causale [15].

Les autres polyposes :

Il existe d’autres polyposes tel que le syndrome de Gardner, le syndrome de

Turcot, de Peutz Jeghers, la maladie de cowden ; la polypose juvénile de Veale et

Morson qui sont plus rares et possédant un potentiel de dégénérescence beaucoup

plus faible.

Le syndrome de lynch :

Près de 5 % des cancers colorectaux surviendraient dans le cadre d'un

syndrome de Lynch. Ils surviennent vers 40 à 50 ans, atteignent plus souvent le

Page 13: Occlusion Intestinale-colon

13

colon droit, et sont souvent de type mucineux, peu différenciés, avec une réaction

stromale très inflammatoire.

Ils sont précédés d'adénomes peu nombreux et de petite taille, avec parfois

un aspect plan.

L'association des trois critères d'Amsterdam est nécessaire pour porter le

diagnostic de syndrome HNPCC : trois apparentés au moins sont atteints de cancers

du spectre HNPCC dont un diagnostiqué avant l'âge de 50 ans, un sujet atteint est

parent au premier degré des deux autres, et deux générations successives sont

atteintes [16].

Les gènes mutés dans le syndrome HNPCC sont impliqués dans le système de

réparation des mésappariements de bases de l'acide désoxyribonucléique (ADN).

La présence conjointe des trois critères d'Amsterdam est jugée par certains auteurs,

trop restrictive.

On distingue le syndrome de Lynch I (prédisposition exclusivement

colorectale), du syndrome de Lynch II où des cancers d'autres localisations sont

retrouvés (estomac, intestin grêle, ovaire, endomètre, et voies urinaires).

Dans le syndrome HNPCC, le risque cumulé de développer un cancer à 70 ans

est de plus de 90 % chez l'homme, et de près de 70 % chez la femme. À cet âge, 74

% des hommes et seulement 30 % des femmes auront développé un cancer

colorectal. [17]

Ø Sujets à risque élevé de cancer colique :

En dehors des colites inflammatoires, il s'agit des sujets aux antécédents

personnels et familiaux d'adénome et d'adénocarcinomes colorectaux.

En effet les sujets traités pour cancer colorectal ont un risque de développer

une tumeur metachrone deux fois supérieure au reste de la population.

Page 14: Occlusion Intestinale-colon

14

Un antécédent au premier degré de cancer colorectal expose à un risque

supérieur à celui de la population générale et est fonction du nombre d'apparentés

atteints et de l'âge du cas index lors du diagnostic. Ce risque relatif est de 2 pour un

apparenté, et atteint 2,8 à 5,7 s'il existe deux apparentés atteints ou plus. Il est de

3,7 à 5,4 lorsque le diagnostic du cas index est porté avant 45 ans, diminuant

ensuite régulièrement pour rejoindre le risque des sujets sans antécédents pour les

diagnostics portés après 70 ans. [6]

Le risque de cancer colorectal est multiplié par 3,6 pour les sujets atteints

d'adénomes de plus de 1 cm ou possédant un contingent villeux, et par 6,6 en cas

d'adénomes multiples. Il ne diffère pas significativement de la population générale

pour les sujets atteints d'un ou plusieurs adénomes de moins de 1 cm. [19]

La rectocolite ulcéro-hémorragique est liée à un risque relatif de cancer

colorectal de 1,7 à 2,5, fonction de l'étendue de la rectocolite, de l'âge au diagnostic

et de l'ancienneté de la maladie, n'apparaissant qu'après 20 ans d'évolution [20].

Ce risque atteint 14,8 en cas de pancolite, 2,8 en cas d'atteinte limitée au

colon gauche. [21]

Le risque de cancer colorectal dans la maladie de Crohn est encore discuté. Le

risque de transformation maligne est plus faible et concerne surtout les formes

coliques sévères ayant débutées précocement. Ainsi une dégénérescence est

observée dans 3,5% des cas lorsque la maladie évolue depuis plus de 10ans. La

durée d'évolution de la maladie apparaît en réalité moins incriminée que dans la

rectocolite ulcéro-hémorragique.

Ø Autres groupes à risque :

Cancers gynécologiques :

Les femmes traitées pour un cancer de l'ovaire ou de l'endomètre ont un

risque relatif de cancer colorectal proche de 1,5. [22]

Page 15: Occlusion Intestinale-colon

15

Le risque relatif de cancer colorectal en cas de cancer du sein n'est que de 1,1,

mais atteint 2 après 10 ans d'évolution d'un cancer du sein diagnostiqué avant 45

ans. [23]

Facteurs environmentaux :

La variabilité d'incidence du cancer colique à travers le monde et dans le

temps suggère une influence de facteurs environnementaux. En effet une forte

incidence retrouvée dans les pays industrialisés, au niveau de vie élevé -à

l’exception du japon- pousse à évoquer le rôle de certains facteurs surtout

alimentaires pouvant intervenir dans la genèse des adénomes coliques ou du

cancer.

ü La consommation de protéines apparaît liée à une augmentation du risque de

cancer colorectal. Les données concernant la consommation de viande sont

discordantes, le risque étant plutôt lié à une consommation excessive de

viande rouge (> 133 g/jour). [24] [25] La charcuterie, riche en graisse et

conservée à l'aide de nitrites dont les dérivés sont mutagènes, possède un

rôle potentiellement néfaste. [24]

ü Un apport calorique élevé, une obésité de type androïde ainsi que la

sédentarité sont associés à un risque augmenté d'adénome ou de cancer

colique. [26] L'hyperinsulinisme serait un promoteur dans la cancérogenèse.

Les cellules coliques malignes ont des récepteurs à l'insuline growth factor

(IGF)-1 pouvant être activés en cas d'hyperinsulinisme. Une activité physique

régulière diviserait par 3 le risque de cancer colique.

ü Plusieurs études ont retrouvé une association positive avec une relation

dose-effet, entre la consommation d’hydrates de carbone et le risque de

cancer colorectal. [27]

Page 16: Occlusion Intestinale-colon

16

ü La consommation chronique d'alcool est associée à un risque relatif de 1,2 de

cancer colorectal au-delà de 40 g/jour. [26] L'alcool interviendrait sur la

croissance de l'adénome.

ü Le tabagisme est associé à une augmentation du risque et de la mortalité par

cancer colorectal au-delà de 20 paquets-année. Ce risque disparaît après

sevrage. [28] [29]

Ø Facteurs protecteurs ou diminuant le risque de cancer colorectal :

ü Le rôle protecteur des fibres alimentaires et des végétaux, évoqué sur

des critères épidémiologiques a permis d’établir une réduction du

risque relatif de cancer colorectal qui passe à 0,5 lorsque la quantité de

fibre excède 27grammes par jour. Ce rôle protecteur est imputé à leur

forte teneur en vitamine et en oxydants qui vont diminuer la

concentration des substances cancérigènes dans le bol fécal.

ü Le calcium et la vitamine D ne jouent qu’un rôle protecteur modéré.

ü Les vitamines A, C, E et le bêta carotène ont un rôle anti-oxydant dont

le rôle protecteur a été suggéré par quelques études.

ü Le risque relatif de cancer colorectal est diminué à 0,55 après un

traitement hormonal substitutif de la ménopause.

ü D’autres substances telles que les folates, le café, l’aspirine et les anti-

inflammatoires non stéroïdiens ont étaient rapportées comme produits

diminuant le risque de cancer colorectal.

ü Un régime équilibré sans excès calorique et une activité physique sont

donc l’hygiène de vie à suivre pour diminuer le risque de cancer

colorectal.

Page 17: Occlusion Intestinale-colon

17

III. Anatomie chirurgicale du colon :

A. Introduction :

Le colon ou communément appelé gros intestin est la partie du tube digestif, étendue de

l’orifice iléo-caecal à la charnière sigmoïdo-rectale.

Il est subdivisé en 8 parties successives:

Le caeco-appendice, le colon ascendant, l’angle colique droit, le colon

transverse, l’angle colique gauche, le colon descendant, le colon iliaque et le colon

sigmoïde.

• Embryologie et vascularisation:

Chirurgicalement il est subdivisé en deux territoires :

ü Le colon droit et le colon transverse tributaire de l’artère mésentérique

supérieure ; d’une part.

ü Le colon gauche, tributaire de l’artère mésentérique inferieure d’autre

part.

• Fonction :

On distingue à ses deux territoires des fonctions différentes ; en effet le colon

droit est le siège d’une réabsorption hydro-électrolytique tandis que le colon

gauche est plutôt responsable du transit et du stockage des matières.

Page 18: Occlusion Intestinale-colon

18

B. Situation générale :

- La totalité du colon est en situation intra péritonéale, sous-mésocolique. Il à

la forme d’un « cadre » ou d’un «U inversé ».

Fig. 1 : Vue ventrale du cadre colique, grand omentum récliné vers le haut, jéjuno-iléon et mésentère enlevés.

Angle colique droit

Coecum

Appendice

Colon transverse

Angle colique gauche

Colon descendant

Colon sigmoïde

Colon iliaque

Colon ascendant

Page 19: Occlusion Intestinale-colon

19

- Sur le plan chirurgical, le colon droit comprend :

ü Le cœcum,

ü Le colon ascendant,

ü L’angle colique droit et

ü Les deux tiers droits du colon transverse.

- Le colon gauche comprend quant à lui :

ü Le tiers gauche du colon transverse,

ü L’angle colique gauche,

ü Le colon descendant

ü Le colon iliaque et

ü Le colon pelvien ou sigmoïde.

La jonction entre colon droit et colon gauche se situe anatomiquement en

regard de l’artère colique moyenne lorsqu’elle existe, en pratique elle correspond à

l’union du tiers moyen, tiers gauche du colon transverse.

En situation opératoire on apparente cette jonction au point de croisement

avec le rebord chondral gauche.

C. Dimensions :

Le colon est étendu sur une longueur d’environ 1m45 à 1m65, son calibre est

variable selon le segment et tend à se réduire progressivement. Le cœcum étant la

partie la plus dilatée son diamètre est de 8 à 28 cm ; le colon pelvien a quant à lui

un calibre de 3 à14cm.

Il existe en pathologie certaines variantes : on parle de dolichocôlon en cas

d’excès de longueur et de mégacôlon lorsqu’une dilatation est excessive.

Page 20: Occlusion Intestinale-colon

20

D. Morphologie externe :

Le colon se différencie de l'intestin grêle par son calibre plus important et son

apparence bosselée. Ces bosselures correspondent à des haustrations et sont

séparées par des rétrécissements qui font saillie dans la lumière sous la forme de

plis semi-lunaires.

La surface colique est en outre parcourue par des bandelettes blanchâtres,

condensation de la couche musculaire externe longitudinale d'environ 1cm de large,

qui le segmentent longitudinalement en trois faces. Ces bandelettes sont au nombre

de trois du cæcum au sigmoïde, l'une antérieure (sur le bord libre), les deux autres

postéro latérales. Au niveau du sigmoïde, les bandelettes se réduisent à deux, une

antérieure, l'autre postérieure, pour disparaître un peu au-dessus de la jonction

colorectale.

Elles constituent une zone épaissie au niveau du colon.

Pour le chirurgien les bandelettes sont une zone élective pour la colotomie,

car à leur niveau la paroi est plus épaisse, la disposition des fibres est plus aisée à

saisir : l’incision se fera donc au milieu d’une bandelette afin d’éviter une rétraction

asymétrique de la paroi.

Au niveau des haustrations, la paroi colique est plus mince, la musculeuse s'y

trouvant réduite à la seule couche circulaire.

Les franges épiploïques constituent un amas graisseux s’insérant sur les portions

droites et surtout gauches du colon de part et d'autre des bandelettes.

Elles peuvent êtres particulièrement volumineuses et gênantes chez l’obèse.

Lorsqu’elles doivent êtres réséquées, il faut les sectionner après ligature au fil fin à

petite distance de la paroi car un diverticule muqueux peut s’y inclure.

Page 21: Occlusion Intestinale-colon

21

Fig. 2 Schématisation d’un segment colique : morphologie externe.

E. Structure:

La paroi colique est constituée de quatre couches se disposant de la

périphérie à la profondeur en :

- Couche séreuse : il s’agit du péritoine viscéral entourant la quasi-totalité

du colon.

- Une couche musculeuse, elle-même subdivisée en deux sous couches :

- L’une superficielle est disposée longitudinalement ;

- L’autre profonde est circulaire.

- Une couche sous muqueuse : c’est elle qui assure la vascularisation de la

paroi digestive.

- Et enfin la muqueuse dont l’aspect interne rose pâle épouse les

différentes bosselures et plis.

Bosselure ou haustration séparée par des plis semi-lunaires ou rétrécissement.

Appendice épiploïque

Bandelette ou tænia

Page 22: Occlusion Intestinale-colon

22

F. moyens de fixité

Fig. 3 Moyens de fixité du colon.

Le colon est sur toutes ses faces, entouré par la séreuse péritonéale qui le

relie au péritoine pré aortique en entourant une lame porte vaisseaux : le méso

colon.

De façon globale, les moyens de fixités sont assurés par des fascias pour les

segments fixes à savoir le colon ascendant, les angles coliques, le colon

descendant et iliaque; et par des mésos pour les segments mobiles : coeco-

appendice, colon transverse et sigmoïde.

Page 23: Occlusion Intestinale-colon

23

Ø Fascias d’accolement des segments coliques fixes :

Le méso colon des segments coliques fixes droits et gauche, est plaqué lors

du développement embryonnaire contre la paroi abdominale ; sa fusion avec le

péritoine pariétal postérieur primitif constitue les fascias d’accolement : le fascia de

Toldt droit et gauche.

Le fascia pré rénal ou fascia de Gérota, indépendant du fascia de Toldt est

l’élément devant lequel passe la dissection carcinologique du mésocolon.

G. Vascularisation : 1) Artérielle :

Fig.4 Territoire de l’artère mésentérique supérieure.

Arcade para colique transverse de Riolan

Artère colique droite supérieure

Artère iléo-coeco-appendiculaire

Arcade colique

Artère mésentérique supérieure

Page 24: Occlusion Intestinale-colon

24

v L’artère mésentérique supérieure vascularise par ses collatérales droites :

- le caeco-appendice ;

- le colon ascendant ;

- la moitié ou les deux tiers droits du colon transverse.

On distingue :

ü L’artère colique ascendante, branche de l'artère iléo colique, qui vascularise

la portion initiale du colon ascendant, l'appendice et le cæcum par ses

branches appendiculaires, cæcales antérieures et postérieures ;

ü L’artère colique droite, qui remonte vers l'angle droit ;

ü Une artère intermédiaire (inconstante) qui peut aller de la mésentérique

supérieure vers la partie moyenne du colon ascendant. Elle ne serait

présente que dans 10 % des cas [30] ;

ü l'artère colique moyenne (colica media) qui naît haut, directement de la

mésentérique supérieure au bord inférieur du pancréas. Elle est courte et

se dirige vers l'union tiers moyen tiers gauche du côlon transverse : cette

artère est très variable dans son calibre, son trajet et son mode de division.

v Le territoire de l’artère mésentérique inférieure :

Page 25: Occlusion Intestinale-colon

25

Fig.5 Territoire de l’artère mésentérique inférieure.

L’artère mésentérique inférieure vascularise par ses collatérales gauches la moitié ou

les deux tiers gauches du colon transverse, le colon descendant et le colon ilio-

pelvien.

v Distribution de l’arcade colique:

À 2 ou 3 cm du bord interne du côlon, chaque artère colique se divise en T et

s'anastomose avec les branches correspondantes des artères sus- et sous-jacentes.

Artère mésentérique inférieure

Arcade de Riolan

Artère colique supérieur gauche

Arcade colique descendante

Tronc des artères sigmoïdiennes

Page 26: Occlusion Intestinale-colon

26

Ainsi se forme tout le long du cadre colique, du cæcum à la jonction recto-

sigmoïdienne, une arcade marginale, parfois dédoublée, notamment au niveau de

l'angle droit ou du transverse.

Cette arcade vasculaire para colique ou arcade de Riolan (Drummond

marginal artery pour les anatomistes anglo-saxons) relie les territoires

mésentériques supérieur et inférieur et permet une suppléance artérielle suffisante

sur tout le cadre colique en cas d'interruption d'un de ses piliers.

L'arcade bordante serait absente dans 5 % des cas au niveau du côlon droit,

l'anastomose côlon droit/côlon gauche étant constante.

De l'arcade naissent les vaisseaux droits qui gagnent le bord interne du côlon.

La vascularisation pariétale colique a des axes essentiellement transversaux :

les colotomies transversales sont moins hémorragiques que les incisions

longitudinales.

Page 27: Occlusion Intestinale-colon

27

Fig.6 Distribution de l’arcade colique.

2) Veineuse : v Vascularisation veineuse du colon droit :

Les veines coliques droites suivent les axes artériels en les croisant par en avant

pour se jeter dans la veine mésentérique supérieure à son bord droit.

Vaisseaux droits courts : Abordent le colon par les bosselures

vx. droits longs : Abordent le colon par les plis

Arcade colique

Appendice épiploïque

Bandelette

Page 28: Occlusion Intestinale-colon

28

Fig.7 Vascularisation veineuse du colon droit.

La veine colique droite peut s'unir à la veine gastro-épiploïque droite et la

veine pancréatico-duodénale supérieure et antérieure pour former le tronc veineux

gastro-colique (tronc de Henlé).

Pour le chirurgien, ce tronc veineux relativement court chemine dans une

condensation cellulo-graisseuse à la partie haute du fascia d'accolement colique,

vers le bord droit du mésentère, juste sous la racine du mésocôlon transverse : il

Tronc veineux gastro-colique de Henlé.

Veine colique droite

Veine mésentérique supérieur

Veine iléo-colique

Veine colique ascendante

Page 29: Occlusion Intestinale-colon

29

peut être d'identification et de contrôle malaisés lors de la ligature première des

vaisseaux coliques droits dans les colectomies réglées pour cancer.

v Vascularisation veineuse du colon gauche :

Les veines coliques gauches suivent, comme à droite, les axes artériels

correspondants.

Le confluent des veines sigmoïdiennes constitue l'origine de la veine

mésentérique inférieure.

Celle-ci, en haut, se détache du tronc de l'artère mésentérique inférieure pour

rejoindre l'artère colique gauche (formant ainsi l'arc vasculaire du mésocôlon gauche

ou arc de Treitz).

Elle s'en sépare pour, derrière le pancréas, se jeter dans la veine splénique et

constituer le tronc spléno-mésaraïque.

Page 30: Occlusion Intestinale-colon

30

Fig. 8 Vascularisation veineuse du colon gauche.

3) Lymphatique : La circulation lymphatique et la localisation des ganglions coliques plus

particulièrement, conditionnent toutes les techniques de la chirurgie carcinologique.

Il existe cinq relais ganglionnaire :

- Un relais épicolique : au contact du colon ;

- paracolique : le long de l’arcade vasculaire bordante ;

- intermédiaire : le long des vaisseaux coliques ;

Veine mésentérique inférieure

Veine sigmoïdienne

Veine colique gauche

Veine colique supérieure gauche

Page 31: Occlusion Intestinale-colon

31

- principal : le long des artères mésentériques supérieure et inférieure

- et un relais central :

. Rétro pancréatique et péri-aortico-cave pour le territoire droit

. Péri-aortique sous mésocolique pour le territoire gauche.

Chacun de ces relais centraux aboutit au grand collecteur rétro pancréatique ou

portal.

IV. Anatomo-pathologie des cancers coliques

A. Structure de la paroi colique

La paroi colique est constituée de quatre couches : une muqueuse ; une sous

muqueuse ; une musculeuse elle-même subdivisée en deux faisceau (circulaire

interne et longitudinale externe) ; et une séreuse péritonéale sur les faces libres du

colon.

B. Histogénèse du cancer

La majorité des cancers dérivent d'adénomes.

A l’épithélium normal succède une hyperprolifération épithéliale avec des

étapes de dysplasie de degré croissant, de modérée à sévère.

Des anomalies architecturales de l'épithélium glandulaire (stratification,

plissement, bourgeonnement) ; des anomalies cellulaires nucléaires (anisonucléose,

hyperchromasie, anomalies des mitoses et de leur siège) et cytoplasmiques (perte de

la mucosécrétion) sont souvent associées.

Puis survient une effraction de la membrane basale des glandes, aboutissant à

l'invasion du chorion muqueux. Le foyer d'adénocarcinome, d'abord superficiel et

Page 32: Occlusion Intestinale-colon

32

intramuqueux, s'étend et atteint la musculaire muqueuse qu'il dissocie, puis envahit

l'axe des adénomes pédiculés et la sous-muqueuse des adénomes sessiles.

Le terme d'adénocarcinome invasif est réservé, pour les adénocarcinomes coliques,

aux lésions dépassant la musculaire muqueuse.

C. Aspects macroscopiques

Trois formes de lésions macroscopiques sont classiquement décrites :

Ø La forme végétante revêt l’aspect d’une masse exophytique, encephaloide,

irrégulière, friable et sessile faisant saillie dans la lumière colique.

Cet aspect est fréquemment retrouvé au niveau du colon droit, il est

rarement stenosant.

Ø La forme infiltrante réalise l’aspect d’une tumeur rétractile, aboutissant à

une sténose plus ou moins serrée qui réalise le cancer en virole fréquent au

niveau du colon gauche.

Ø La forme ulcéreuse est rarement retrouvée dans sa forme pure, il s’agit le

plus souvent d’une lésion mixte, ulcéro-végetante ou ulcéro-infiltrante.

D. Aspects microscopiques

v L’adénocarcinome :

L’adénocarcinome lieberkhunien est la tumeur colique la plus fréquente (95%) et doit

être répartie en trois groupes selon le degré de différenciation :

Ø Les adénocarcinomes bien différenciés. (75%)

Ø Les adénocarcinomes moyennement différenciés. (10%)

Ø Les adénocarcinomes peu différenciés ou indifférenciés ont très peu ou pas

de structures glandulaires. (5%)

Les adénocarcinomes mucineux ou colloïdes représentent 17% des tumeurs ; elles

sont définies par la présence de mucine dans plus de 50% de la coupe.

Page 33: Occlusion Intestinale-colon

33

v Les carcinomes épidermoïdes sont exceptionnellement retrouvés au niveau

colique. (0,1%)

v Les autres types histologiques sont rares :

Ø Les lymphomes malins non hodgkiniens de localisation colique. (1à2%)

Ø Les léiomyosarcomes. [31]

E. Les voies de dissémination

v Extension locale :

L’extension se fait d’abord en profondeur : le cancer est dit in situ tant qu’il

n’a pas franchi la muscularis mucosae.

L’extension transversale tend à devenir circonférentielle et devient sténosante

notamment au niveau du colon gauche.

v Extension locorégionale :

L'extension régionale se fait vers le péritoine, pour les portions non

péritonisées l’extension se fait d’abord vers le tissu cellulaire puis vers les organes

de voisinage de proche en proche.

L'accolement de la tumeur à un organe de voisinage est cependant souvent

uniquement de nature inflammatoire.

L’extension locorégionale peut se faire également de manière anarchique par

des greffes à distance.

La diffusion péritonéale est rapide, et atteint principalement le grand

épiploon, le cul-de-sac de Douglas et le péritoine diaphragmatique.

v Extension lymphatique et veineuse :

Le risque d’envahissement lymphatique apparaît dés l’infiltration tumorale de

la sous muqueuse.

L’extension ganglionnaire se fait de proche en proche, intéressant d’abord les

ganglions épicoliques et paracoliques puis intermédiaires et principaux.

Page 34: Occlusion Intestinale-colon

34

L’extension ganglionnaire revêt une importance pronostique capitale et guide

le protocole thérapeutique ultérieur.

L’extension par voie veineuse va réaliser de véritables thromboses intra et

extra pariétal.

Le risque d'envahissement veineux existe dès le franchissement de la

membrane basale, compte tenu de la présence de vaisseaux dans le chorion.

v Métastase :

Les métastases hépatiques sont les plus fréquentes en cas de tumeur colique,

elles représentent 15 à 20% des métastases synchrones ; le foie droit est le plus

souvent envahi.

Seulement 1% de tumeur pulmonaire synchrone ont été rapportés et le nombre

de métastases cérébrales ou osseuses est encore plus exceptionnel.

F. Classification des cancers coliques

Les classifications sont multiples et leur implication clairement thérapeutique

permet un langage universel vis-à-vis de l’évaluation pronostique également.

La classification la plus simple est celle de DUKES elle reste toujours utilisée.

v Classification de DUKES

Proposée par Dukes en 1932 pour les cancers du rectum, elle différencie les

tumeurs limitées à la paroi (stade A), étendues au-delà mais sans envahissement

ganglionnaire (stade B) ou avec envahissement ganglionnaire quel que soit

l'envahissement pariétal (stade C). Le stade D est celui des métastases à distance.

Cependant, le stade B est hétérogène dans le degré d'extension péricolique, et le

stade C ne tient compte ni du nombre ni du siège des ganglions envahis. Tel sont

les limites de cette classification jugée trop simplifiée, ce qui a justifiée les

modifications ultérieures faites notamment par Astler-Coller en 1954.

Page 35: Occlusion Intestinale-colon

35

v Classification d'Astler-Coller

Proposée donc en 1954, elle différencie les cancers limités à la muqueuse

(stade A), s'étendant à la musculeuse mais limités à la paroi, sans (stade B1) ou avec

extension ganglionnaire lymphatique (stade C1), et les cancers atteignant le tissu

péricolique, sans (stade B2) ou avec extension ganglionnaire (stade C2). Cette

classification permet de mieux séparer les cas relevant ou non d'un traitement

adjuvant.

v Classification TNM et en stades

La classification internationale TNM (tumeur maligne [T], atteinte de ganglions

[N : nodes], et présence de métastases [M]) de l'UICC est la meilleure classification

histopronostique, car elle distingue de façon indépendante cinq stades

d'envahissement pariétal et trois stades d'extension ganglionnaire [32].

En fonction de l'envahissement locorégional, de l'extension ganglionnaire et

de la présence de métastases est attribué un stade TNM.

v Classification de Gunderson et Sosin

Elle différencie les tumeurs étendues aux structures de voisinage par

extension directe, sans (stade B3) ou avec (stade C3) extension ganglionnaire, dont

l'exérèse à visée curative est possible dans le même geste chirurgical, des stades D

métastatiques.

v Cancer staging manual:

La 6ème édition de the American joint committee on cancer a inclus plusieurs

modifications [33] :

L’envahissement des adénopathies péri coliques est considéré comme une

métastase ganglionnaire.

L’envahissement de la graisse peri-tumoral est considéré comme un

envahissement vasculaire.

Page 36: Occlusion Intestinale-colon

36

Stade T N M Dukes Astler-Coller

0 Tis N0 M0 - -

T1 N0 M0 A A I

T2 N0 M0 A B1

IIA T3 N0 M0 B B2

IIB T4 N0 M0 B B3

IIIA T1-T2 N1 M0 C C1

IIIB T3-T4 N1 M0 C C2-C3

IIIC T N2 M0 C C1-C2-C3

IV T N M1 - D

G. Qualité de l’exérèse chirurgicale :

v Marge de sécurité

Une marge distale de résection de 5 cm en peropératoire avant section, soit

2,5 cm sur pièce fixée non étirée, est considérée suffisante.

v Stade anatomo-clinique :

Il s’agit en réalité de la qualité d’exérèse tumorale évaluée

macroscopiquement en per-opératoire et histologiquement. Une exérèse

macroscopiquement incomplète ou la présence de métastases à distance font

classer la maladie résiduelle R2.

Si, en dépit d'une exérèse semblant complète, les limites proximales, distales

ou marginales de la pièce s'avèrent envahies à l'examen microscopique, la maladie

résiduelle est classée R1.

Page 37: Occlusion Intestinale-colon

37

Elle est classée R0 si ces limites sont saines.

Le pronostic d'un cancer colique dépend de la maladie résiduelle après chirurgie.

V. Physiopathologie et conséquences pratiques Les conséquences physiopathologiques d’une occlusion de type colique sur

pathologie néoplasique sont d’abord d’ordre local mais également d’ordre général

justifiant et guidant les mesures de réanimation préopératoire.

Ces conséquences sont celles observées devant toute occlusion mais présentent

des particularités propres à la pathologie tumorale.

A. Conséquences locales :

L’occlusion tumorale est le plus souvent d’abord incomplète et ce pendant un

laps de temps plus ou moins long. Pendant la phase d’obstruction partielle, l’intestin

lutte pour forcer l’obstacle ; sa fonction de résorption aqueuse est rapidement

dépassée ce qui favorise l’accumulation des sécrétions digestives dans la lumière

colique, la distension pariétale et à fortiori l’arrêt progressif du péristaltisme.

v Conséquences de la distension colique :

ü Augmentation de la pression intra-luminale :

Le principal risque des occlusions basses en cas de valvule de Bauhin

continente est la perforation cœcale diastatique : la distension colique avec

accumulation de sécrétions hautement septiques entraîne une augmentation de la

pression intra-luminale qui s’exerce essentiellement sur le cœcum conformément à

la loi de LAPLACE qui préconise que la pression exercée sur la paroi colique est

directement corrélée au diamètre du segment colique.

Cette distension colique va tout d’abord entraîner des petites déchirures

séreuses puis va faire intervenir des phénomènes vasculaires : la perforation

Page 38: Occlusion Intestinale-colon

38

débutera électivement au niveau du bord anti-mésentérique, zone la plus fragile du

point de vu vasculaire.

En revanche en cas de valvule de Bauhin non continente, les sécrétions vont

refluer au niveau des anses grêles et la symptomatologie sera mieux tolérée.

ü Conséquences vasculaires :

L’occlusion entraîne également une élévation de la tension pariétale dont la

conséquence majeure est la survenue d’une stase veineuse, puis la survenue des

troubles circulatoires secondaires à l’oedème pariétal.

L’ischémie résultante est source de nécrose et de micro-perforations.

v Conséquences bactériologiques :

La pullulation microbienne est majeure au niveau du liquide de stase ; elle se

développe à partir de la flore poly-microbienne déjà très septique au niveau du

colon et ce à l’état physiologique puisqu’il s’agit de 10¹² germes∕mL, principalement

des germes anaérobies.

Cette pullulation microbienne est à l’origine d’une production d’endotoxines

bactériennes.

Du fait de la modification de la perméabilité capillaire au niveau des segments

coliques distendus ; la tendance est alors vers le passage des germes et des toxines

au niveau de l’exsudat péritonéal mais aussi au niveau de la circulation générale.

La perturbation de l’écosystème local est à l’origine de certaines complications

septiques post-opératoires notamment après réalisation d’une anastomose

immédiate dans des conditions d’occlusion. [34]

Page 39: Occlusion Intestinale-colon

39

B. Conséquences générales :

La gravité des conséquences générales de l’occlusion est inhérente à la durée

d’évolution de l’occlusion elle-même mais aussi au terrain sous jacent, au stade

d’évolution de la maladie causale.

L’accumulation liquidienne, l’oedème pariétal ainsi que l’exsudat

intrapéritonéal sont à l’origine d’une déshydratation de type extracellulaire en raison

de la création d’un troisième secteur.

Les pertes sont non seulement liquidiennes mais également électrolytiques.

L’hypovolémie peut être aggravée par les vomissements.

Ainsi s’installe :

ü Un déséquilibre acido-basique, conséquence de la fuite intestinale des ions

basiques. L’acidose métabolique peut être aggravée par le choc

hypovolémique ou septique.

ü Un profond déficit en protéines puisque les produits de sécrétion

intestinale sont riches en albumine.

ü L’hypovolémie entraîne également une insuffisance rénale d’abord

fonctionnelle puis organique mais aussi une anoxie des autres organes

nobles (foie et cerveau).

ü Un état de choc peut survenir sur ce type de terrain, il peut être

hypovolémique, toxique ou septique.

ü

C. Conséquences pratiques :

L’intérêt de détailler ces différents mécanismes physiopathologiques est de

comprendre les principaux points à corriger dans le cadre de la prise en charge de

ce type de patients et les principaux risques encourus.

On comprend aisément que la réanimation de tels patients que ce soit en vue

d’une anesthésie ultérieure ou en cas d’expectative armée ; passe par quatre piliers :

Page 40: Occlusion Intestinale-colon

40

ü Une réhydratation adaptée aux pertes estimées et à l’état cardiaque et rénal

du patient.

ü Une correction hydro-électrolytique guidée par les données d’un ionogramme

sanguin détaillé et répété.

ü Une aspiration naso-gastrique continue.

ü Une antibiothérapie peut être justifiée du fait de données physiopathologiques

clairement établies.

La levée de l’obstacle quelque soit le moyen mis en œuvre ne doit être retardé

ni par les moyens diagnostiques ni par les mesures de réanimation ; car nous

l’avons vu, les phénomènes vasculaires ne tardent pas à survenir et l’évolution vers

la perforation et donc une péritonite hautement stercorale est inéluctable et de

pronostic plus sombre.

VI. Aspects cliniques :

A. Signes fonctionnels :

Si le patient consulte dans un tableau occlusif, l’histoire de la maladie est

probablement plus ancienne ; il faudra s’acharner à rechercher plusieurs signes

d’appels retrouvés dans prés de 71%des cas [6]:

ü Notion de douleurs abdominales vagues localisées au cadre colique ou

évoluant par crise d’aggravation progressive cédant après débâcle de selles

ou de gaz et traduisant la mise en tension du cadre colique en amont d’une

tumeur progressivement sténosante.

Ø Les douleurs coliques sont plus l’apanage des tumeurs du colon droit.

Ø Les troubles du transit celle du colon gauche.

Page 41: Occlusion Intestinale-colon

41

ü Les troubles du transit sont à type de constipation, diarrhée rebelle,

écoulements glaireux ou sanguinolents à travers l’anus, alternance

diarrhée constipation ou des accidents sub-occlusifs.

ü Les rectorragies révèlent souvent une tumeur du colon gauche. Des

mélénas peuvent révéler des tumeurs en amont de l’angle colique droit.

ü Une altération de l’état général avec amaigrissement et inappétence

peuvent être également retrouvés.

Ces symptômes annonciateurs peuvent s’installer longtemps avant l’accident

occlusifs mais on été occultés à tord par le patient voire même par son médecin

traitant et ce malgré leur gravité.

L’occlusion proprement dite se déclare progressivement sur plusieurs jours –

en moyenne huit jours- pour réaliser le tableau complet de l’occlusion ; caractérisée

par l’association de quatre points cardinaux:

Ø Douleurs abdominales d’intensité rapidement croissante, retrouvées

chez 70% des patients. [35] Les douleurs peuvent être permanentes,

paroxystiques ; d’intensité variable mais le plus souvent modérées.

Ø Les vomissements ne sont retrouvés que dans la moitié des cas,

s’agissant d’une occlusion basse. Ils sont alimentaires, bilieux ou

fécaloïdes.

Ø L’arrêt du transit est complet ; mais c’est souvent la disparition des

gaz qui a le plus de valeur sémiologique.

Ø Le météorisme abdominal est fréquent dans ce type de pathologie ; il

est diffus ou localisé à une partie de l’abdomen. Dans les cancers de

localisation droite il n’est observé que dans la moitié des cas

seulement.

Page 42: Occlusion Intestinale-colon

42

Il s’agit d’un tableau typique mais la symptomatologie peut être incomplète :

les douleurs sont remplacées par des coliques fugaces ; de simple nausées sans

vomissements ou l’absence de météorisme ne doivent faire écarter le diagnostic

d’occlusion.

Devant une forte suspicion de pathologie tumorale sous jacente ou en

l’absence de diagnostic étiologique, l’interrogatoire doit préciser les antécédents

carcinologiques personnels et familiaux du patient

B. Données de l’examen clinique :

v Examen physique :

L’inspection objective le météorisme le plus souvent diffus avec rarement des

ondulations péristaltiques visibles.

La percussion confirme le caractère tympanique de la distension abdominale,

une matité des flancs peut être retrouvée en cas d’ascite de grande abondance ou en

cas de distension modérée.

La palpation peut mettre en évidence d’allure tumorale du fait de son

caractère irrégulier, dur, mal limité ; plus ou moins fixe. Un foie métastatique peut

être suspecté dés l’étape clinique.

Les bruits hydro-aériques sont souvent diminués à l’auscultation.

v Examen des orifices herniaires :

Leur examen est primordial afin d’éliminer une hernie étranglée.

v Toucher rectal :

De réalisation systématique, il explore le cul de sac de Douglas ; sa sensibilité

l’existence de nodules de carcinose. Il éliminera une tumeur rectale basse, l’ampoule

rectale peut être vide ; des stigmates d’hémorragie peuvent être objectivés.

Un toucher vaginal sera également effectué chez la femme.

Page 43: Occlusion Intestinale-colon

43

v Examen général :

Les signes généraux sont plus ou moins marqués selon l’ancienneté de

l’occlusion mais aussi de la pathologie causale.

On pourra dans certains cas retrouvés des signes de gravités : accélération du

pouls périphérique, hypotension artérielle, oligurie ou anurie.

La température est le plus souvent normale.

Des signes de déshydratation avancée peuvent être présents : soif, persistance

du pli cutané, sécheresse muqueuse et anurie.

Dans certains cas extrêmes mis non exceptionnels le patient est admis dans

un tableau d’état de choc avec agitation, confusion, marbrures, hypotension

artérielle ne répondant pas au remplissage.

C. Formes cliniques :

v Autres complications associées :

Ø La perforation :

Il peut s’agir d’une perforation de la tumeur en elle-même mais le plus

souvent il s’agit d’une perforation diastatique, souvent cœcale.

Le tableau est celui d’une péritonite aigue généralisée avec

pneumopéritoine à l’ASP. En cas de perforation in situ le tableau est

généralement plus insidieux.

Le pronostic de ces patients est beaucoup plus fâcheux puisque la

péritonite est stercorale, hautement septique du fait du liquide de

stase ; toute anastomose est dans ce cas contre-indiquée.

Ø Les fistules :

Il peut s’agir d’une fistule interne : colo-entérique, gastrique, vésicale,

utérine ou vaginale ; par envahissement tumoral.

Les fistules entérocutanées sont exceptionnelles.

Page 44: Occlusion Intestinale-colon

44

Ø L’abcès péri néoplasique :

Il s’agit en réalité d’une péritonite localisée secondaire à une perforation

in situ colmatée. Elle est surtout l’apanage des tumeurs du colon droit.

Il peut également s’agir d’une simple surinfection tumorale.

L’abcès péri-tumoral peut être également une contre-indication au

rétablissement immédiat de la continuité.

v Formes topographiques :

Le cancer de la valvule iléocæcale se manifeste initialement par un syndrome

de Koenig avant d’évoluer vers l’occlusion grêlique.

Les tumeurs cœcales sont moins souvent occlusives en raison du diamètre

plus important à ce niveau. De telles localisations se manifeste le plus souvent par

une masse palpable et un syndrome anémique.

L’atteinte du colon ascendant et de l’angle colique droit est également

rapidement sténosante.

Le cancer du colon transverse droit est caractérisé par ses fréquents

envahissements du duodénum ou du pancréas, entravant l’exérèse chirurgicale qui

ne peut que, rarement se prétendre carcinologique dans ces conditions d’urgences ;

et ce d’autant plus qu’elle concerne des patients altérés du fait de l’age, de

l’occlusion et de la pathologie tumorale parfois très avancée.

Le cancer du colon transverse gauche et de l’angle colique gauche envahi

précocement la rate, le rein gauche, la queue du pancréas voire même le

diaphragme parfois.

Page 45: Occlusion Intestinale-colon

45

v Formes métastasiques :

10 à 20% des patients opérés pour tumeur colique présentent des métastases

hépatiques synchrones ; ces chiffres s’élèvent à 32% en cas de tumeur en occlusion.

[36]

Il est impératif d’évaluer au mieux le statut métastatique du patient y compris

dans ce contexte d’occlusion, sans pour autant retarder la prise en charge. Une

radiographie pulmonaire et une échographie hépatique semblent indispensables.

En effet l’existence de métastases peuvent influencer dans une certaine

mesure la décision thérapeutique et éviter un traitement radical lourd et donc

abusif.

VII. Examens para cliniques :

A. Bilan radiologique :

v Radiographie de l’abdomen sans préparation :

De réalisation systématique ; l’ASP permet d’objectiver des niveaux hydro-

aériques dont la présence correspond aux critères d’inclusion pour ce type de séries.

Il est de réalisation facile et très répandu quel que soit le niveau du centre

hospitalier. Les renseignements rapportés sont très précieux et facilement

interprétables : en effet l’ASP en plus de confirmer la présence de niveaux hydro-

aériques peut renseigner sur la topographie de l’obstacle.

Les niveaux de type coliques sont plus hauts que larges, le plus souvent

périphériques et les haustrations coliques sont soulignés.

Généralement réaliser debout, de face et avec des rayons horizontaux ; il

peut ; lorsque l’état du patient le nécessite, être réaliser en décubitus dorsal avec

des rayons horizontaux de profil.

Page 46: Occlusion Intestinale-colon

46

L’ASP réaliser doit impérativement être centré sur les coupoles afin de dépister

un pneumopéritoine prenant l’aspect d’une clarté gazeuse sous diaphragmatique.

Une perforation est associée dans 3% des occlusions. [37]

D’autres complications peuvent être recherchés tel qu’une colectasie

notamment au niveau du cœcum. Un diamètre supérieur à 12cm témoigne d’un

risque de perforation ischémique majeur, tandis qu’un diamètre au-delà de 20cm

traduit un risque imminent de perforation.

L’absence de niveaux hydro-aériques ou la présence de gaz en intra-rectal

témoigne d’une sténose incomplète.

v Echographie abdomino-pelvienne :

Réalisée essentiellement dans le cadre du bilan d’extension de débrouillage.

Elle permet d’objectiver dans le cas des cancers en occlusions la présence de

métastases hépatiques ; une dilatation des cavités pyélocalicielles ; un épanchement

intrapéritonéal en cas d’ascite tumorale, de souffrance intestinale ou de péritonite

associée.

Elle peut être cependant limitée et gênée par les gaz.

v Radiographie pulmonaire :

De réalisation systématique la radiographie pulmonaire fait partie non

seulement du bilan d’extension à la recherche de métastases mais aussi du bilan

pré-anesthésique.

v TDM abdomino-pelvienne :

Le scanner abdominal est un examen de référence en matière d’occlusion

intestinale aigue. [38]

Il permettra de confirmer le caractère organique de l’occlusion, d’en préciser

le siège, l’étiologie et parfois de dépister d’autres complications associées.

Page 47: Occlusion Intestinale-colon

47

• La tomodensitométrie permet y compris dans le contexte de l’urgence,

d’apprécier l’envahissement locorégional et général de la tumeur ;

avantage majeur pour la décision thérapeutique.

La tumeur colique se traduit par un épaississement irrégulier, asymétrique

et sténosant de la paroi, se rehaussant de façon hétérogène après

injection de produit de contraste. Le segment colique d’aval est collabé.

Les études scannographiques traditionnelles rapportent des exactitudes

diagnostiques oscillant entre 41 à 82% [39-40].

• Le scanner multibarrettes, en réduisant l’épaisseur de coupe, en

augmentant du même coup la résolution spatiale, et en permettant des

reconstructions multi-plannaires sans perte de résolution, pourrait

améliorer la précision diagnostique. [41]

Fig. 9 TDM abdominale avec reconstruction bidimensionnelle.

Cancer du cœcum en occlusion. [97]

Page 48: Occlusion Intestinale-colon

48

L’un des avantages du scanner multibarrettes est de pouvoir conserver une

excellente résolution spatiale sur un volume d’exploration étendu. Le scanner

multibarrettes pourrait ainsi améliorer les performances du diagnostic des

adénopathies métastatiques tant le long des chaînes mésentériques que le long des

chaînes hypogastriques et ce dans le même examen [41]. Cependant, la suspicion

d’envahissement métastatique n’est portée en scanner que sur une appréciation de

la taille des ganglions mésentériques ou hypogastriques, et les techniques actuelles

ne permettent pas la détection de foyers de micro métastases [42].

Concernant l’extension à distance (hépatique, pulmonaire), la sensibilité et la

spécificité de la TDM sont désormais voisines de celle de l’IRM (> 80%), et

permettent là en un temps un inventaire global de la maladie et donc une

orientation thérapeutique.

Les performances en urgence de la TDM chez un patient potentiellement agité

sont sans doute cependant inférieures aux données rapportées de la littérature.

v Lavement opaque :

Le lavement opaque n’est plus de réalisation courante et ce, grâce à

l’avènement de la tomodensitométrie et sa généralisation dans la majorité des

centres hospitaliers.

En cas de réalisation d’un lavement opaque dans ce contexte d’occlusion,

l’utilisation de baryte est formellement proscrite compte tenu du risque majeur de

dissémination péritonéale en cas de perforation même minime et in situ.

Le lavement peut contribuer à préciser la topographie exacte de l’obstacle et

son caractère complet. La nature cancéreuse est évoquée 9 fois sur 10.

Il n’offre au total aucune supériorité par rapport à la tomodensitométrie dont

la réalisation est plus aisée et moins risquée.

Page 49: Occlusion Intestinale-colon

49

B. Bilan endoscopique :

La colonoscopie ou la recto-sigmoïdoscopie n’est pas de réalisation

systématique dans un contexte occlusif même si la néoplasie est suspectée sauf en

cas d’obstacle incomplet. Le risque majeur de celles-ci est lié à l’insufflation qui

peut aggraver la distension colique et donc le risque de perforation.

Elle permet cependant outre la localisation, l’évaluation de l’état du colon et

une biopsie de la tumeur pour étude anatomopathologique. Elle ne permet

cependant pas d’étudier le colon d’amont en cas de tumeur sténosante ce qui est le

cas pour ce sujet.

Son rôle reste majeur en cas de doute avec un volvulus su sigmoïde puisque

son apport est également thérapeutique dans ce cas.

Au total :

La tomodensitométrie est aujourd’hui un examen fondamental dans la prise

en charge d’un syndrome occlusif en urgence apportant un triple diagnostic :

ü Diagnostic positif d’occlusion colique

ü Diagnostic étiologique en étudiant la zone transitionnelle entre colon collabé

et distendu.

ü Diagnostic de gravité en recherchant des signes de souffrance pariétale, de

perforation, et en permettant surtout un bilan d’extension à distance dans le

cadre du carcinome colique.

Il est alors possible au terme de ce seul examen de décider d’une stratégie

thérapeutique globale.

Concernant l’extension locale (classification TNM), l’échoendoscopie digestive

basse est actuellement probablement la meilleure technique d’imagerie disponible

[43]. L’échoendoscopie ne peut être cependant justifiée et réalisée en urgence.

Page 50: Occlusion Intestinale-colon

50

Le bilan d’imagerie devant une occlusion colique avec suspicion de cancer

colique repose donc d’abord sur la TDM permettant tout à la fois un diagnostic

positif, un diagnostic étiologique et un diagnostic de gravité, permettant souvent au

terme de ce seul examen réalisé en urgence d’envisager une stratégie thérapeutique

globale.

Une laparotomie exploratrice après simple radiographie abdominale sans

préparation est justifiée en cas de non disponibilité de la tomodensitométrie afin

d’éviter un retard de prise en charge.

C. Bilan biologique :

Le bilan biologique demandé en urgence comporte :

ü Un bilan de crase sanguine ;

ü Un ionogramme sanguin ;

ü Un bilan hydro-électrolytique ;

ü Une numération formule sanguine ;

ü Un groupage sanguin ABO et Rhésus.

Ces examens reflètent le retentissement biologique de l’occlusion ;

l’opérabilité du patient et guident la réanimation.

VIII. Diagnostic différentiel : Même si la sanction est le plus souvent chirurgicale quelque soit l’étiologie de

l’occlusion, il est important d’établir un diagnostic étiologique préopératoire qui

peut parfois modifier l’indication thérapeutique.

Ainsi d’autres diagnostics peuvent présenter un tableau similaire :

Page 51: Occlusion Intestinale-colon

51

v Le volvulus colique ;

Notamment sigmoïdien dans 80% des cas, réalisant classiquement un tableau

d’occlusion avec météorisme abdominal asymétrique et une image d’arceau à l’ASP.

L’intérêt de l’endoscopie dans ce cas est double : à la fois diagnostic mais

aussi thérapeutique permettant grâce à une insufflation la devolvulation du

sigmoïde en dehors d’une nécrose ou d’une perforation. Un traitement chirurgical

est bien évidemment proposé ultérieurement et dans de meilleur condition

permettant même un abord laparoscopique.

v La diverticulite sténosante pseudo tumorale ;

Elle réalise un tableau similaire à la pathologie tumorale avec un syndrome

infectieux intrapéritonéal sévère.

Le diagnostic différentiel est parfois difficile et doit imposer en cas de doute

une attitude carcinologique, dans la mesure du possible.

v La sténose post-radique ;

Elle survient dans les suites d’une radiothérapie secondaire à une rétraction

cicatricielle.

v Autres causes d’occlusion mécanique :

Les compressions ou envahissements par des tumeurs de voisinage (cancers

pelviens, cancers gastriques, carcinose péritonéale…). Les tumeurs bénignes, les

sténoses inflammatoires, les volumineux fécalomes peuvent également prêter à

confusion.

v Causes fonctionnelles :

Notamment le syndrome d’Ogilvie ; sans étiologie précise qui se présente

sous une forme similaire mais sans obstacle individualisable à l’endoscopie ou au

lavement aux hydrosolubles.

Page 52: Occlusion Intestinale-colon

52

Au total :

Les données de l’interrogatoire et de l’examen clinique font suspecter la

néoplasie, la tomodensitométrie et les données de la rectosigmoïdoscopie

lorsqu’elles sont réalisées ; confortent le diagnostic ; mais ce n’est qu’a l’examen

anatomopathologique que le diagnostic de certitude est posé.

Page 53: Occlusion Intestinale-colon

53

IX. Prise en charge en urgence

A. Indications d’une intervention en urgence :

L’indication opératoire se discute pour environ 16% des cancers du sigmoïde,

20% de l’angle gauche, 5% de ceux du colon droit. [45]

Elle est généralement portée dans les 24 heures suivant l’admission sur un

arrêt complet et irréversible du transit, un météorisme diffus et la présence de

niveaux hydro-aériques -le plus souvent de type colique- sur une radiographie

d’abdomen sans préparation.

A ce stade le diagnostic d’occlusion ne fait aucun doute, un faisceau

d’arguments cliniques (sujet âgé, antécédents personnels de trouble du transit,

d’hémorragie digestive basse, antécédents familiaux de tumeur colique ou de

tumeur du groupe HNPCC ; évolution insidieuse associée à des signes généraux,

présence d’une masse abdominale ou d’adénopathies périphériques à l’examen

clinique) doit faire suspecter une tumeur colique sous jacente et appeler à réaliser

une batterie d’examen pour confirmer ce diagnostic.

Le second objectif d’un bilan radiologique ou endoscopique pré

thérapeutique est de déterminer le siège de l’obstacle et rechercher d’éventuelles

localisations secondaires ; éléments primordiaux pour guider la conduite

thérapeutique.

Tout bilan à visée diagnostic, topographique ou bilan d’extension ; ne

doit en aucun cas retarder la levée de l’obstacle.

Page 54: Occlusion Intestinale-colon

54

B. Bilan et préparation

L’occlusion colique une fois reconnue, une préparation médicale doit être

instaurée afin de corriger les déséquilibres volémiques, hydro électrolytiques et

acido-basiques.

La gravité initiale des troubles secondaires à l’occlusion conditionne la durée

et l’importance de cette réanimation préopératoire.

Celle-ci comprend :

ü Une aspiration digestive par sonde naso-gastrique.

ü La pose d’une sonde urinaire afin de quantifier la diurèse horaire.

ü La pose d’une voie veineuse (périphérique ou centrale, selon l’état

hémodynamique) permettant une rééquilibration hydro électrolytique

ü La nature des liquides et solutés perfusés dépend essentiellement de

l’ionogramme sanguin. Le débit de perfusion est guidé quant à lui par la

réponse clinique au remplissage vasculaire (pression artérielle – diurèse

horaire).

ü Un traitement antalgique mineur.

ü Une antibiothérapie en matière de chirurgie colique est systématique :

Les complications septiques sont sévères et fréquentes ; observées dans 25 à

75% des interventions ; responsables de 3% de mortalité. [45]

Un bilan du terrain doit également être réalisé et apprécier l’état général du

patient (grade ASA), l’âge et l’existence d’antécédents ou de tares viscérales pouvant

aggraver le pronostic à court ou moyen terme.

Un électrocardiogramme et une radiographie pulmonaire doivent être réalisés.

Le délai nécessaire à cette préparation doit profiter au chirurgien pour réaliser

son propre bilan étiologique, topographique et d’extension ; il peut s’agir d’une

endoscopie par voie basse, d’une échographie ou d’une TDM abdominale.

Page 55: Occlusion Intestinale-colon

55

C. Méthodes thérapeutiques

La fréquence des cancers coliques occlusifs ainsi que leur gravité immédiate

fait que leur traitement chirurgical est controversé.

L’objectif thérapeutique doit viser le traitement de l’occlusion mais aussi dans

la mesure du possible le traitement de la maladie causale.

On oppose d’emblé le traitement chirurgical qui jusqu’à récemment

constituer le seul recourt thérapeutique – au traitement non chirurgical basé

essentiellement sur l’endoscopie depuis l’avènement et la vulgarisation du stent

colique.

Le choix entre ces deux thérapeutiques fait encore l’objet de controverse et de

plusieurs études comparatives.

La chirurgie offre également un panel de techniques et même de voies

d’abord ; aucune ne pouvant prétendre au titre de technique de référence. Et si le

choix entre ces multitudes de techniques est encore sujet à controverse ; ceci ne

devra en aucun cas handicapé le chirurgien mais au contraire l’armé devant chaque

situation particulière.

Cependant si certains chirurgiens expérimentés de certains centres spécialisés

sont habilités à choisir et à développer certaines techniques selon leur propres

préférences et facilités ; il est souhaitable pour des chirurgiens moins expérimentés,

d’adopter une technique facile est à moindre morbidité avant d’adresser leur

patients vers un centre de référence.

Nous envisagerons tour à tour les différentes possibilités qui s’offrent à nous

avant de tenter d’établir une stratégie thérapeutique.

Page 56: Occlusion Intestinale-colon

56

1) Techniques chirurgicales.

v La chirurgie en un temps.

Ø Voies d’abord et modalités pour l’intervention :

Après concertation avec l’équipe d’anesthésie-réanimation afin d’évaluer la

capacité par le patient de supporter une intervention longue (si le patient n’est pas

capable de supporter l’intervention en un temps, une stomie est réalisée, le patient

est réévalué afin de proposer le traitement ultérieur optimal), une anesthésie

générale avec intubation endotrachéale est réalisée.

L’intervention se déroule en décubitus dorsal, à plat. Un billot sous les épaules

permet de maintenir le patient si la position de Trendelenburg est nécessaire.

En cas de cancer colique gauche, le patient est installé de principe en position

dite de « double équipe » afin de permettre l’utilisation éventuelle d’une pince à

suture automatique par voie transanale en cas de rétablissement de la continuité par

une anastomose colorectale.

Un toucher rectal de principe est réalisé sous anesthésie générale afin de

rechercher une lésion passée inaperçue lors des examens précédents. Il permet

parfois de percevoir le pôle inférieur de la tumeur alors que celui-ci n’était pas

perçu lors du toucher rectal pratiqué chez un patient conscient.

La voie d’abord est médiane, aussi longue que nécessaire. En bas,

l’incision doit descendre jusqu’au pubis.

En cas de valvule de Bauhin non continente, l’intestin grêle peut être dilaté et

une vidange rétrograde est alors nécessaire avant de pouvoir réaliser l’exploration

du champ opératoire.

Ø Exploration du champ opératoire :

Avant la mise en place des écarteurs autostatiques, l’opérateur s’assure de

l’absence de métastases hépatiques. Une valve de

Rochard est mise en place vers le bas, l’écarteur autostatique vers le haut.

Page 57: Occlusion Intestinale-colon

57

Les conditions d’extirpalibité de la tumeur sont évaluées : volume, fixité de la

lésion, adhérences au plan profond, adhérences ou envahissement des organes

voisins. On recherche une extension métastatique péritonéale ou épiploïque, des

adénopathies le long des pédicules vasculaires.

L’exploration du cadre colique, malgré sa distension, recherche une deuxième

localisation tumorale, ainsi que des lésions d’ischémie ou de dilacération de la

séreuse, voire de perforation diastatique, siégeant principalement au niveau du

côlon droit et du cæcum.

La constatation de telles lésions contre-indique la réalisation d’une colectomie

segmentaire. En l’absence de lésions associées, on s’oriente vers une résection-

anastomose en un temps avec lavage colique peropératoire.

En 1980, Dudley [46] a décrit la technique de la résection-anastomose en un

temps avec lavage colique peropératoire.

[47-48-49-50-51]

La tactique opératoire dépend de la localisation de la tumeur et répond aux

critères de la chirurgie carcinologique.

v La chirurgie en deux temps.

La chirurgie en plusieurs temps réalisée par prudence ou par nécessité

parfois afin d’écourter une première intervention pouvant être fatale.

Il s’agit grâce à des interventions séquentielles de palier d’abord à

l’occlusion avant d’envisager ultérieurement un traitement de la maladie causale

chez un patient réanimé et sur un colon préparé à distance de l’occlusion et des

phénomènes locaux, régionaux et généraux observés. Le principal objectif de ce

type d’intervention est d’éviter les désunions anastomotiques en plus de l’intérêt

purement anesthésique d’une intervention courte.

Page 58: Occlusion Intestinale-colon

58

La chirurgie en deux temps ainsi justifiée repose sur trois types de

techniques :

• Résection après colostomie de proche amont :

La colostomie première de proche amont, réalisée par voie élective, traite

l’occlusion et permet la réalisation d’une préparation colique efficace avant l’exérèse

carcinologique. Elle est associée à une mortalité variant entre 0 et39% dans la

littérature [52].

La colostomie est réalisée sur une portion de côlon mobile (côlon transverse

ou sigmoïde), à distance d’un relief osseux. Ces incisions se font au bord externe de

la gaine des droits.

Page 59: Occlusion Intestinale-colon

59

Fig. 10 Les différentes incisions possibles pour colostomies latérales. [18]

Fig. 11 Ouverture des différents plans. [18]

Page 60: Occlusion Intestinale-colon

60

Le côlon est extériorisé, soutenu par une baguette de verre.

Fig.12 Constitution d’un éperon colique au cours d’une colostomie sur baguette.

[18]

La colostomie est ouverte et ourlée à la peau par des points séparés à

résorption lente.

Page 61: Occlusion Intestinale-colon

61

Fig. 13 et 14. Ouverture de la colostomie. [18]

L’exérèse a lieu une dizaine de jours après la dérivation. Elle est menée par

médiane. La colostomie est incluse dans le champ opératoire, nettoyée et obstruée

par une compresse. L’exploration faite, en l’absence de carcinose péritonéale ou

d’inextirpabilité locale, la colostomie est refermée par un surjet et le côlon réintégré

dans l’abdomen.

L’exérèse est alors réalisée (en emportant la zone de colostomie) en suivant

les différents temps de l’intervention type.

Page 62: Occlusion Intestinale-colon

62

• Résection d’emblée sans rétablissement immédiat de la continuité

(intervention de Hartmann) :

Elle associe une colectomie segmentaire à une fermeture du moignon rectal

avec abouchement cutané du côlon gauche en stomie terminale. Le rectum est

préparé en préopératoire par des lavements car la rétention de matières dans

l’ampoule rectale exclue favorise la pullulation microbienne et la désunion de la

suture rectale. La section du moignon rectal se fait par application d’une pince à

agrafage linéaire. Il existe un risque de désunion de la suture rectale imposant un

drainage à proximité de cette suture. Le drainage du petit bassin peut être assuré :

soit par un drainage capillaire actif (drainage de Mikulicz), le sac et les mèches

sortant par la partie basse de la médiane sont laissés en place 14 jours ; soit par des

drains aspiratifs multiples. La colostomie terminale gauche est réalisée par un trajet

direct. Le rétablissement a lieu 3 à 6 mois après la colectomie. Le rétablissement

après intervention de Hartmann peut être laborieux en raison de la nécessité d’une

viscérolyse souvent étendue et de la mobilisation de l’angle gauche, même si

l’utilisation de pince à agrafage section circulaire a simplifié le temps de dissection

du moignon rectal et le temps anastomotique. En bas, le rectum est plus ou moins

facilement retrouvé, d’autant plus difficilement que sa coupe a été basse. L’opéré

est placé en position dite à « double équipe » afin de s’aider de la mise en place

d’une bougie intra rectale pour repérer le rectum. La dissection se contente

d’exposer la surface suffisante pour confectionner l’anastomose qui est réalisée par

voie transanale (procédé de Knight). La zone d’anastomose porte soit sur la zone de

suture, soit sur la face antérieure ou postérieure du moignon rectal.

Cette intervention est à réserver aux rares cas d’association d’une occlusion et

d’une perforation. Elle présente l’inconvénient de nécessiter un deuxième temps

long et difficile. D’autre part, 30 % des patients ne bénéficient pas du deuxième

Page 63: Occlusion Intestinale-colon

63

temps opératoire pour des raisons variées notamment pour des contre-indications

anesthésiques.

• Résection d’emblée avec anastomose protégée :

Après réalisation d’une résection colique associée à un lavage colique

peropératoire, la réalisation d’une colostomie de protection est discutable. Nous ne

la réalisons pas de principe. L’anastomose doit être réalisée sur un côlon propre et

plat, ce qui est le cas après un lavage colique peropératoire bien conduit, sur un

côlon bien vascularisé et sans traction. La protection de l’anastomose n’est guidée

que par des critères généraux (âge avancé, corticothérapie). Les critères locaux

rentrent peu en ligne de compte, puisque, en cas de doute sur la viabilité du côlon

ou de sa vascularisation, ce type d’intervention est contre-indiqué.

Il est préférable de protéger l’anastomose colorectale par une colostomie

plutôt que par une iléostomie.

[53-54], la colostomie étant plus facile à gérer par le patient si elle devenait

définitive.

v La chirurgie en trois temps.

Elle associe successivement :

– une colostomie transverse sur baguette réalisée par voie élective sous-

costale, le plus souvent à droite en raison de la mobilité du côlon

transverse droit ;

– une colectomie segmentaire gauche basse (cancer du sigmoïde) ou

segmentaire haute (cancer du côlon descendant) sur un côlon ayant été

préparé. Cette résection est réalisée une dizaine de jours après la

dérivation, l’anastomose colorectale étant réalisée sous couvert de la

colostomie ;

Page 64: Occlusion Intestinale-colon

64

– la fermeture de la colostomie 3 mois après sa confection. Un lavement aux

hydrosolubles préopératoire recherche une sténose de l’anastomose

colorectale.

Cette tactique opératoire permet d’éviter les complications de désunion

anastomotique pouvant être fatales chez des sujets fragiles, mais elle entraîne un

cumul de la morbidité secondaire aux trois interventions et une durée

d’hospitalisation longue. Cette chirurgie en trois temps, qui était la règle il y a

quelques années, n’est quasiment plus pratiquée de nos jours.

v Lavage colique peropératoire

Le but de cette technique est de réaliser en peropératoire une « préparation »

colique qui n’a pu être réalisée en préopératoire en raison de la sténose tumorale.

Cette technique peut être utile en chirurgie élective lorsque la préparation

colique n’est pas parfaite. [55]

Le lavage colique peropératoire est un temps hautement septique et des

précautions doivent être prises afin d’éviter toute contamination pariétale et

intrapéritonéal. Il faut avant tout pouvoir extérioriser le côlon sus-sténotique.

L’opérateur commence donc par les ligatures vasculaires dont le niveau est

fonction de la localisation néoplasique (règles carcinologiques).

Le côlon gauche est ensuite largement mobilisé jusqu’à la partie médiane du

transverse. La paroi est protégée par des champs de bordure plastique (Vidrapet). Le

niveau de la coupe d’aval est fonction de la topographie de la tumeur après mise en

place d’un clamp au-dessus de la zone préparée pour la section.

Le côlon d’aval est fermé par application d’une pince d’agrafage linéaire.

Le côlon d’amont est extériorisé et enveloppé dans un tube plastique

transparent et stérile (housse pour caméra de coelioscopie).

Page 65: Occlusion Intestinale-colon

65

L’extrémité du tube est placée dans un sac transparent étanche qui est fixé

aux champs latéraux de façon sûre. Une crépine d’aspiration est mise en place au

fond du sac afin d’éviter que celui-ci ne se rompe ou ne se détache sous l’effet de

l’afflux de liquide lors du lavage.

Une sonde de Foley n° 24 est introduite dans le cæcum à travers la lumière

appendiculaire ou au travers d’une courte entérotomie sur l’iléon terminal si le

patient a déjà été appendicectomisé.

Le ballonnet de la sonde est gonflé et retiré, plaqué contre la paroi colique

afin d’éviter le reflux. Une traction douce sur la sonde permet en général d’assurer

l’étanchéité.

Si celle-ci s’avère incomplète, une bourse provisoire est réalisée autour de la

sonde.

Un clamp digestif atraumatique est mis en place sur l’iléon terminal afin de

prévenir le reflux du liquide d’irrigation dans l’intestin grêle.

Un kit de perfusion intraveineuse est raccordé à la sonde de Foley. Le côlon

est ouvert largement, juste au-dessus de la zone de sténose (les ciseaux souillés

sont confiés à la panseuse). L’irrigation peut alors débuter. Elle est réalisée avec du

sérum physiologique isotonique réchauffé à 37 °C. Plusieurs litres (6 à 8 L) sont

nécessaires, jusqu’à l’obtention d’un effluent parfaitement clair, sans résidus

stercoraux. Il est parfois utile de masser et de refouler le contenu intestinal vers

l’aval afin de faciliter l’évacuation colique.

La table peut être inclinée vers la gauche pour éviter une trop grande déclivité

de l’angle droit. Une fois le côlon vidé et affaissé, la sonde de Foley est retirée en

aspirant. La base appendiculaire est liée comme au cours d’une appendicectomie, si

une entérotomie a été réalisée sur l’iléon terminal ; celle-ci est fermée

transversalement par points séparés afin que cette suture ne soit pas sténosante.

Page 66: Occlusion Intestinale-colon

66

Le côlon est sectionné à l’endroit prévu pour l’anastomose, après application

d’une pince d’agrafage linéaire.

La pièce opératoire, le sac de recueil et son contenu, sont confiés à la

panseuse.

Un champ latéral propre est mis en place sur le flanc gauche du patient.

Toute l’équipe chirurgicale change de tenue et de gants.

2) Techniques non chirurgicales.

v Prothèse métallique expansive :

o Il s’agit là d’une technique récente et prometteuse, de plus en plus

répandue mais toujours en cours d’évaluation.

La prothèse métallique peut être placée par voie endoscopique ou mieux par

voie radiologique car quasiment indolore et ne nécessitant pas ; comme

pour la première ; d’anesthésie générale. [56]

Cependant en cas d’échec de la méthode radioscopique ; le recours à

l’endoscopie permet dans la plus part des cas de mettre en place la prothèse. Il n’est

pas recommandé dés lors de réaliser une colonoscopie après mise en place du stent.

[5]

Page 67: Occlusion Intestinale-colon

67

Fig.15 L'insertion d'une endoprothèse

métallique expansive faite sous

endoscopie. Contrôle radioscopique par

un lavement aux hydrosolubles

Fig. 16 ASP de contrôle après 48 heures :

disparition des niveaux coliques et mise

en évidence de la prothèse. [124]

o Comme certaines techniques chirurgicales, l’objectif du stent ou la

prothèse métallique auto-expansive ; est de lever initialement l’occlusion

est permettre ultérieurement un traitement carcinologique sur un patient

réanimé et un colon préparé.

Son utilisation peut être également palliative en cas de tumeur non extirpable ou de

patient non opérable.

Page 68: Occlusion Intestinale-colon

68

Fig. 17 Ouverture d’une pièce de colectomie :

Prothèse métallique traversant la sténose néoplasique. [124]

o Les échecs sont soit techniques (impossibilité de mise en place : 8%), soit

cliniques (absence de levée de l’occlusion malgré la prothèse en place :

12%). [5]

o L’avantage de ce type de technique par rapport à la chirurgie est de

permettre une levée d’obstacle rapide et efficace dans, les conditions

proches de la chirurgie élective mais de manière beaucoup moins

invasive.

o L’utilisation de prothèses métalliques expansives (PME) pour lever les

obstructions coliques malignes est une alternative qui a été proposée par

Dohmoto en 1991 [57].

o La technique a été modifiée par Tejero et al. [58].

o Depuis, plusieurs auteurs ont rapporté des taux de succès sur la levée de

l’obstacle de l’ordre de 90 %, avec une morbidité et une mortalité

inférieures à celles du traitement chirurgical [59-60]

o Si dans la plupart des cas, les indications de l’endoprothèse étaient de

préparer les malades à une intervention d’exérèse, dans certains cas

Page 69: Occlusion Intestinale-colon

69

celle-ci est indiquée de façon palliative et définitive afin d’éviter une

chirurgie à risque.

Néanmoins, le risque de complications, notamment de péritonite par

perforations coliques, doit être pris en compte [61-62].

En effet, le traitement chirurgical que l’on souhaitait éviter devient alors

nécessaire et comporte des risques encore plus élevés qu’une chirurgie pratiquée

d’emblée pour lever l’occlusion du fait de la péritonite stercorale.

Le taux de perforation est de 4% et une mortalité est observée dans

seulement 2,3% des cas où la prothèse métallique à été utilisé en prévision d’une

chirurgie d’exérèse. [63]

En effet lorsque le stent colique est utilisé à but palliatif ; le risque de

perforation au long cours est sensiblement plus inquiétant et la mortalité directe liée

à la mise en place de la prothèse à atteint plus de 50% dans certaines séries. [64]

D’autres complications ont été observées tel que l’hémorragie, la migration ou

l’obstruction de l’endoprothèse dans certaines situations palliatives ; mais aussi une

augmentation des récidives locorégionales et de la dissémination tumorale a été

évoqué par certains auteurs. [65].

v Les autres alternatives endoscopiques :

Il s’agit de l’électrocoagulation, la cryothérapie, le laser Nd : Yag ou encore la

photothérapie dynamique nécessitant des séances répétées quelque soit la

technique et associé à une morbidité importante en raison d’un risque de

perforation supérieur à la prothèse métallique. [66]

En effet depuis l’avènement de cette dernière ; ces thérapeutiques n’ont

presque plus raison d’être.

Page 70: Occlusion Intestinale-colon

70

D. Indication des différentes techniques

Le choix d’une technique doit prendre en compte différents facteurs qui sont

essentiellement :

Ø L’état général du patient ;

Ø Son âge ;

Ø Le siège de la lésion tumorale ;

Ø Le degré d’envahissement locorégional ;

Ø L’existence de métastases ;

Ø L’aspect du colon en amont de l’obstacle néoplasique.

Ø L’expérience du chirurgien.

v La colostomie première :

ü Colostomie première par voie élective :

C’est l’une des méthodes de référence pour les tumeurs du colon gauche en

occlusion ; pratiquée dans 60 à 70% des cas et réalisable pour presque tous les

patients.

Sa mortalité parait liée à un mauvais choix tactique ou à une technique

défectueuse.

On peut reprocher à cette voie, l’absence d’exploration abdominale possible ;

ceci étant actuellement palier par l’avènement du scanner abdominal préopératoire.

Autre reproche possible est la non exploration possible du cœcum pouvant

être le siège d’une perforation ou de lésion ischémique irréversible. En cas de doute

clinique ou scannographique cette voie d’abord sera abandonnée.

Cette méthode possède une morbidité propre : ischémie ou invagination d’une

stomie faite sous tension ou chez un patient obèse, éviscération à travers l’orifice

musculo-aponevrotique ; voire un prolapsus à distance.

Page 71: Occlusion Intestinale-colon

71

La multiplication des temps opératoires entraîne un cumul de morbidité.

L’avènement des prothèses métalliques plus faciles à réaliser avec autant

d’efficacité pour la levée d’obstacle avec cependant une morbidité propre ; remet en

question la colostomie première élective comme seule technique de référence pour

la prise en charge de patients dont l’état général parait médiocre contre-indiquant

temporairement une chirurgie lourde ou en un seul temps.

ü Colostomie d’amont par voie médiane :

L’exploration par voie médiane s’impose en cas de doute sur la vitalité du cœcum ou

quant à la cause de l’occlusion.

Si une voie d’abord médiane est réalisée quelque en soit la cause, une colectomie

avec ou sans rétablissement immédiat de la continuité sera préféré à la colostomie

d’amont.

En effet la simple colostomie n’est justifiée que par des difficultés d’exérèses jugées

majeures : tumeur fixée au voisinage des vaisseaux iliaques, de l’uretère, de la rate

et de la queue du pancréas…

v Colectomie d’emblée :

Elle sera envisagée pour tout patient pouvant supporter l’intervention ; si

l’expérience du chirurgien lui permet de la réaliser selon les règles carcinologiques

de la chirurgie colique à froid.

La question qui se posera étant celle du rétablissement immédiat ou non de la

continuité :

ü La colectomie sans anastomose :

Elle est licite lorsque la distension colique, fécale plus qu’aérienne d’amont est

majeure ; si il existe un élément septique : liquide réactionnel louche, abcès peri-

tumoral, perforation colmatée ou péritonite franche.

Enfin en cas d’incongruence importante des deux tranches de section.

Page 72: Occlusion Intestinale-colon

72

Il s’agit d’une double colostomie en canon de fusil type Bouilly Volkmann

lorsque les deux coupes coliques peuvent être extériorisées, permettant un

rétablissement de continuité par voie élective après un mois ; ou le cas le plus

fréquent une intervention de type Hartmann lorsque la coupe est basse.

ü La colectomie avec anastomose :

C’est le traitement de référence pour les tumeurs du colon droit avec

hémicolectomie droite et anastomose iléocolique termino-latérale. En revanche elle

est plus discutée en matière de tumeur colique gauche où les possibilités sont

multiples.

Elle évite un deuxième temps opératoire, réduit le temps global

d’hospitalisation et l’inconfort du patient hautement probant en cas de stomie ; celle

ci pouvant s’avérer définitive pour des stades avancés ou pour des patients à grand

risque d’anesthésie générale.

Elle sera tentée en l’absence de facteurs de risque septique, si la distension

est surtout gazeuse ou affaissable par vidange ou lavage du colon d’amont ; elle

sera également préconisée en cas de découverte de métastases hépatiques,

ganglionnaires où la survie est plus courte.

La principale complication est la fistule anastomotique qui peut être réduite

par :

§ Une colostomie de protection, refermée par voie élective un mois plus tard

après vérification radiologique de l’étanchéité de l’anastomose.

§ Une vidange rétrograde du colon d’amont,

§ Soit par un lavage colique peropératoire.

Cette technique demeure évidemment l’alternative idéale mais compte tenu de

la morbidité inhérente à la longueur de l’intervention ainsi que ses complications

Page 73: Occlusion Intestinale-colon

73

gravissimes ; elle ne sera retenue qu’avec une grande sagesse et réservée à des

patients sélectionnés.

v La colectomie totale ou subtotale d’amont :

La colectomie totale ou subtotale et anastomose iléo-rectale ou colorectale

garde certaines indications spécifiques :

§ Une surdistension colique avec une paroi fragilisée, des lésions vasculaires

suspectes voire ischémiques pré-perforatives.

§ La perforation diastatique du cœcum.

Il s’agit dans ces deux cas de tumeurs gauches sans possibilité de

conservation du colon droit.

§ les tumeurs synchrones et les cancers dépassés chez des patients âgés pour

lesquels on souhaitera réduire le temps d’hospitalisation.

Les avantages de cette technique sont multiples :

§ Elle permet le traitement en un temps du cancer et de l’occlusion.

§ Elle évite la colostomie et ces inconvénients.

§ Elle supprime un colon non préparé ; distendu avec parfois des lésions

ischémiques latentes.

§ Enfin, elle réduit les risques septiques peropératoires ; permettrai une

anastomose de qualité et élimine un éventuel cancer colique synchrone

présent dans 2 à 7% des cas.

Cette technique présente comme inconvénient un trop grand sacrifice colique

et des difficultés techniques liées à la libération de l’angle colique gauche surtout.

Page 74: Occlusion Intestinale-colon

74

E. Stratégie thérapeutique :

Elle dépend essentiellement du siège de la tumeur ; on distinguera d’emblée :

les tumeurs du colon droit et du colon transverse, d’une part et d’autre part les

tumeurs du colon gauche.

1) Tumeur du colon droit et du colon transverse :

Les cancers du côlon droit et du côlon transverse en occlusion sont traités par

résection iléocolique droite, élargie à gauche dans le cas d’une lésion transverse,

avec anastomose iléocolique d’emblée.

Il s’agit donc le plus souvent d’une chirurgie en un seul temps dans les cas de

tumeur du colon droit et du colon transverse puisqu’il n’existe pas de segments

mobiles d’amont pouvant permettre une dérivation d’amont première.

Cette intervention présente peu de variantes techniques avec l’intervention type.

[67].

La voie d’abord est une médiane sus- et sous ombilical remontant haut dans

l’épigastre.

Après mise en place des écarteurs autostatiques, l’intervention débute par une

vidange rétrograde de l’intestin grêle sans entérotomie.

La position de la sonde naso-gastrique est vérifiée. Si possible, celle-ci est

poussée dans le duodénum au-delà du pylore.

Après avoir extériorisé de façon délicate la masse grêle, l’opérateur refoule le

contenu intestinal vers l’amont. L’aide présente successivement les anses. L’estomac

est palpé et massé plusieurs fois pendant cette manoeuvre afin de vérifier la

perméabilité de la sonde naso-gastrique, une distension gastrique témoignant de sa

non perméabilité. Il est parfois nécessaire de répéter deux fois cette manoeuvre afin

d’aplatir le grêle de façon satisfaisante.

Page 75: Occlusion Intestinale-colon

75

La vidange rétrograde permet de réaliser l’exploration de la cavité abdominale

de façon satisfaisante : recherche de métastases à distance (métastases hépatiques,

carcinose péritonéale ou épiploïque, adénopathies coeliaques...), palpation du cadre

colique dans sa totalité, recherche d’adénopathies au niveau du mésocôlon droit,

évaluation de l’adhérence de la tumeur par rapport au plan pariétal, mais surtout au

plan postérieur (axe urinaire, bloc duodéno-pancréatique).

L’exérèse peut alors débuter de façon habituelle :

– ligatures vasculaires premières au bord droit du pédicule mésentérique

supérieur ;

– curage ganglionnaire s’arrêtant au bord inférieur du pancréas ;

– libération du côlon transverse et section du grand épiploon ;

– mobilisation colopariétale.

Pour les cancers du côlon droit en occlusion, nous préférons réaliser une

anastomose mécanique terminalisée « pièce en place » qui évite tout risque de

contamination de la cavité abdominale par du liquide digestif. Cette technique

nécessite l’utilisation d’une pince d’agrafage section de 75 mm de long et d’une

pince d’agrafage linéaire de 90 mm de long. L’iléon et le côlon transverse sont

appliqués parallèlement, de façon anisopéristaltique, l’un contre l’autre. Les

incisions nécessaires à l’introduction de la pince d’agrafage section sont faites au

bistouri. Ces orifices partent avec la pièce ; ils doivent être réalisés en amont de la

zone dépouillée. L’anastomose est réalisée, les culs-de-sac sont simultanément

fermés en appliquant la pince d’agrafage linéaire et l’intestin (grêle et côlon) est

alors sectionné. Un point de fil résorbable est mis en place afin de solidariser l’iléon

et le transverse.

Le rétablissement de la continuité digestive peut se faire par anastomose

manuelle latéro-terminale ou latéro-latérale après section du côlon et de l’iléon par

une pince d’agrafage section linéaire qui permet une section propre « aseptique ».

Page 76: Occlusion Intestinale-colon

76

La société française de chirurgie digestive (SFCD) recommande, pour des

raisons de coût, la réalisation d’anastomoses iléocoliques manuelles [68], les deux

techniques manuelle et mécanique donnant des résultats semblables. La SFCD ne se

prononce pas sur le type d’anastomose devant être réalisé en présence d’un côlon

distendu en raison d’une sténose néoplasique.

La brèche mésentérique est fermée par points séparés de fil résorbable.

L’anastomose, laissée libre, est recouverte par l’épiploon.

L’anastomose doit reposer naturellement à distance de la médiane.

La sonde gastrique est laissée en place et sa position vérifiée en fin

d’intervention.

Un drainage de la zone de décollement est parfois nécessaire. On utilise un

drain tubulé aspiratif (Davolt) sortant par une contre incision latérale déclive sus-

iliaque.

Le grêle est remis en ordre, la paroi est fermée plan par plan.

L’anastomose sera retardée si une péritonite est associée ce qui est peu

fréquent dans les occlusions droites ; la stomie sera alors de type grêlique bien plus

inconfortable est difficile à gérer.

2) Tumeur du colon gauche :

Pour ce qui est des tumeurs du colon gauche des techniques de chirurgie en

plusieurs temps sont possibles du fait de particularités anatomiques.

En cas de cancer occlus une chirurgie en deux temps peut être réalisée avec

les trois possibilités sus-citées (colostomie de proche amont première laissant la

tumeur en place dans un premier temps ; réalisée préférentiellement par voie

élective ; une résection tumorale segmentaire sans rétablissement de continuité,

type Hartmann et enfin une résection avec anastomose protégée bien plus discutée).

Page 77: Occlusion Intestinale-colon

77

Lorsque les conditions générales et locales peuvent le permettre et lorsque

l’expérience du chirurgien est suffisante ; une chirurgie en un seul temps est

possible :

Ø Types de résection :

• En présence d’une tumeur du sigmoïde :

La résection est une colectomie segmentaire gauche basse avec :

– Ligature de l’artère mésentérique inférieure en aval de l’artère colique

supérieure gauche.

– Repérage de l’uretère gauche.

– Mobilisation du côlon sigmoïde.

En raison d’une dilatation importante du côlon, l’intervention va le plus

souvent commencer par la mobilisation première du côlon sigmoïde, avec

décollement du fascia de Toldt gauche, repérage de l’uretère gauche, puis section

vasculaire après mise en place d’un clamp coudé sur le bas sigmoïde permettant

d’attirer le sigmoïde vers le haut. La zone de coupe sur le haut rectum est préparée.

La section du rectum se fait avec mise en place de deux fils repérés aux

angles, ou au-dessus de l’agrafage réalisé par application d’une pince d’agrafage

linéaire si l’on s’oriente vers la réalisation d’une anastomose colorectale trans-

suturaire.

• En présence d’une tumeur du côlon descendant :

La résection est une hémicolectomie gauche.

– Ligature vasculaire à l’origine du pédicule colique supérieur gauche.

– Mobilisation colopariétale et libération de l’angle gauche.

Le niveau de la coupe d’aval est fonction de la topographie de la tumeur après

mise en place d’un clamp au-dessus de la zone préparée pour la section.

Le côlon d’aval est fermé par application d’une pince d’agrafage linéaire. En

effet, le rétablissement se fait par une anastomose latéro-latérale ou latéro-

Page 78: Occlusion Intestinale-colon

78

terminale en raison de la différence de calibre entre le côlon sus- et sous-

sténotique.

La résection carcinologique ayant été préparée, l’intervention se poursuit par

le lavage colique.

Ø Rétablissement de la continuité :

Si une résection sigmoïdienne a été réalisée, le rétablissement de la continuité

se fait par une anastomose colorectale latéro-terminale manuelle dans la majorité

des cas, ou mécanique, à l’aide d’une pince d’agrafage section circulaire qui est

introduite par voie transanale : anastomose termino-terminale trans-suturaire

(procédé de Knight). Une anastomose termino-terminale est rarement réalisable en

raison de la disparité de calibre, le côlon d’amont étant distendu par l’occlusion.

L’intervention se termine par un lavage abondant au sérum physiologique

chaud de la cavité péritonéale, la réalisation d’une épiplooplastie entourant

l’anastomose et le drainage du flanc gauche par un drain tubulé sortant par une

contre incision déclive.

3) Colectomie sub-totale :

Si l’exploration du champ opératoire a révélé une deuxième localisation

tumorale, un côlon droit ischémié, voire nécrosé, ou la présence de dilacérations

séreuses, la conservation du côlon restant n’est pas licite et une colectomie

subtotale avec anastomose iléo-sigmoïdienne ou iléo-rectale en un temps peut être

réalisée [69-70].

Les impératifs carcinologiques sont respectés pour la résection du segment

colique porteur de la tumeur, en revanche, au niveau du reste du côlon, la résection

se fait comme dans le traitement des maladies inflammatoires coliques, par

mobilisation première du côlon puis section des vaisseaux le plus près possible de

l’intestin.

Page 79: Occlusion Intestinale-colon

79

Par contre en cas de deuxième localisation néoplasique, les ligatures

vasculaires se font à l’origine des pédicules vasculaires concernés.

Le rétablissement de la continuité se fait en général par une anastomose iléo-

sigmoïdienne latéro-latérale ou iléo-rectale latéro-terminale manuelle.

4) Cas particulier des cancers occlus avec métastases hépatiques :

La stratégie thérapeutique adoptée dépend de plusieurs paramètres :

5) Conclusion :

Le traitement du cancer du côlon droit en occlusion est relativement simple et

n’est pas source de polémique.

En revanche, le traitement du cancer du côlon gauche en occlusion est un

problème complexe ayant considérablement évolué au cours de ces dernières

d’années. Ce problème demeure une cause de débat entre chirurgiens. En effet, il

est des cas où la réalisation d’une simple stomie permet de régler temporairement

un problème aigu.

Lorsqu'il existe une occlusion colique gauche, les experts de la Conférence de

Consensus sur le cancer du côlon de janvier 1998 ont recommandé aux chirurgiens

d'effectuer une colostomie première de décharge par voie élective [71].

En effet, cette dernière méthode permet, une fois l'occlusion levée, d'effectuer

un inventaire d'extension complet, de rechercher une deuxième localisation sur le

côlon d'amont, et d'opérer les patients en dehors du contexte de l'urgence.

Cette colostomie, souvent difficilement acceptée par les patients, est

accompagnée d'une morbidité propre.

Par ailleurs, la découverte au cours du bilan d'extension d'un cancer avancé

et/ou de contre-indications à une chirurgie d'exérèse lourde, peut pousser les

équipes médicochirurgicales à ne pas poursuivre le programme initialement prévu.

Page 80: Occlusion Intestinale-colon

80

C'est ainsi qu'environ 20 à 50 % des patients conservent définitivement une

colostomie [72].

Une technique récente consiste à traiter l'occlusion par la mise en place d'une

endoprothèse auto-expansive au niveau de la zone de sténose colique ou rectale

sous contrôle radioscopique ou endoscopique. Il s'agit d'une alternative moins

invasive que la colostomie de proche amont chirurgicale, et une étude prospective

multicentrique française est en cours pour évaluer la méthode. [72]

X. Prise en charge à distance de l’épisode occlusif :

1) Place de la chimiothérapie adjuvante :

Qu’il s’agisse de chimiothérapie adjuvante s’adressant à des malades

résecables ou qu’il s’agisse d’une chimiothérapie palliative au stade locorégional

avancé ou de métastases ; la chimiothérapie occupe une place importante tout au

long de l’évolution de cette maladie.

v Chimiothérapie adjuvante :

La chimiothérapie adjuvante est réalisée après exérèse curative de la tumeur

primitive chez un patient non métastatique.

Cette définition sous entend la réalisation d’un bilan préopératoire (ou à

défaut post-opératoire en cas d’intervention d’urgence) afin d’affirmer le caractère

non métastatique de la maladie. Les constatations peropératoire seront également

très importantes permettant notamment d’éliminer une carcinose péritonéale.

La chimiothérapie post-opératoire adjuvante a pour but d’éliminer une

éventuelle maladie néoplasique résiduelle.

Les traitements de première intention reposent sur l’utilisation de 5-FU

(fluorouracile). Le schéma 5FU LEVAMISOLE a été un standard pendant quelques

années en France puis a été rapidement supplanté par le schéma 5FU-acide

Page 81: Occlusion Intestinale-colon

81

folinique, cette dernière association est appelée communément «FUFOL» de la

Mayo-clinic. Plusieurs protocoles FUFOL existent avec une dose faible (20mg/m2) ou

standard (200mg/m2) d’acide folinique, le schéma mensuel sur six mois a montré

un avantage en termes d’efficacité et de tolérance pour une durée de traitement

inférieur : une réduction de 45% du risque de rechute par rapport à la chirurgie seule

ainsi qu’une réduction du risque de décès de 33% ont été notés. [6]

Une chimiothérapie orale par précurseur du 5-FU paraît efficace dans

plusieurs essais. Elle pose le problème de la biodisponibilité réelle du produit en cas

de troubles digestifs, et de la compliance au traitement sur de longues durées

d'administration. L'accroissement de l'espérance de vie et de la toxicité modérée des

traitements utilisés font proposer une chimiothérapie adjuvante à un âge de plus en

plus avancé.

v Chimiothérapie locorégionale :

Il s’agit d’une chimiothérapie intrapéritonéale ou intraportale permettant de

diminuer grâce à de fortes concentrations et une résorption locale ; le taux de

récidives hépatiques et péritonéales. [73]

D’autres études sont nécessaires afin d’évaluer cette modalité thérapeutique dans la

stratégie actuelle.

v Chimiothérapie palliative :

En cas de cancer colique au stade d’occlusion, la tumeur est souvent

inaccessible à une chirurgie curative.

L’instauration immédiate d’une chimiothérapie palliative améliore la qualité de vie et

la survie.

Ø Le LV5FU2 associant un bolus et une perfusion continue de 5FU à forte

dose et d’acide folinique 2 jours de suite tous les quinze jours ; a prouvé

sa supériorité au protocole FUFOL classique. [6] Il est d’utilisation répandu

en France.

Page 82: Occlusion Intestinale-colon

82

Ø L’avènement de nouvelles molécules a renforcé l’arsenal thérapeutique.

Ø Le National Comprehensive Cancer Network Américain de 2008 propose

une directive en matière de cancer colique évolué ou métastatique [33] :

Traitement de 1ère lignée

Après une 1ère évolution

Après une 2ème évolution

FOLFIRI ou Irinotécan

Cétuximab+Irinotécan ou Cétuximab seul. Ou Panitumumab

FOLFOX+ bevacizumab Ou CapeOX+ bevacizumab

Ou FOLFIRI+ Cétuximab Ou Cétuximab+Irinotécan

-

FOLFOX ou CapeOX Cétuximab+Irinotécan ou Cétuximab seul. Ou Panitumumab Ou FOLFIRI+

bevacizumab ou Cétuximab+Irinotécan ou Cétuximab seul. Ou Panitumumab

FOLFOX ou CapeOX

FOLFOX ou CapeOX Cétuximab+Irinotécan ou Cétuximab seul. Ou Panitumumab

Patients pouvant tolérer un traitement agressif :

Ou 5FU/ acide folinique+ bevacizumab Ou Irinotécan ou

FOLFIRI

Cétuximab+Irinotécan ou Cétuximab seul. Ou Panitumumab

Page 83: Occlusion Intestinale-colon

83

Traitement de

1ère lignée Après une 1ère évolution

Amélioration de

l’état général du

patient

Non amélioration

Patients ne

pouvant tolérer

un traitement

intensif :

Capécitabine

±bevacizumab

Ou 5FU/acide

folinique±

bevacizumab

Reconsidérer le

traitement selon

le tableau

précédent

Soutien et

accompagnement

psychologique

FOLFOX : - Oxaliplatine 85mg/m2 pendant 2 heures à J1.

- Acide folinique 200 mg/m2 à J1+J2.

- 5-FU 400mg/m2 en bolus puis 600 mg/m2 pendant 22heures

en perfusion continue à J1+J2.

- A répéter toutes les deux semaines.

CapeOX : -Oxaliplatine 130mg/m2 à J1

-Capécitabine 850 à 1000mg /m2 deux fois par jours pendant 14

jours.

A répéter toutes les trois semaines.

Page 84: Occlusion Intestinale-colon

84

FOLFIRI : -Irinotécan 180 mg/m2 en intraveineuse en 30 à 120 minutes à J1

-Acide folinique 200mg/m2 en intraveineuse également en

perfusion à J1 et J2.

-Suivi d’un bolus de 5-FU (400 mg/m2) puis en perfusion continue

de 22 heures

A répéter toutes les deux semaines.

2) place de la radiothérapie :

Une radiothérapie adjuvante a été proposée pour certaines tumeurs T4 du

cœcum, de l’angle colique gauche, du colon iliaque ou de la charnière recto-

sigmoïdienne, en cas de perforation ou de résidu tumoral.

Cependant ces résultats restent non validés et de pratique non courante.

3) L’immunothérapie :

Il s’agit d’une voie thérapeutique visant à stimuler le système immunitaire de

l’hôte afin de mieux rejeter la tumeur cancéreuse :

v Immunothérapie non spécifique :

Le recours au BCG, à la cimétidine, l'acide polyadénylique-polyuridylique

(poly-A-poly-U) s’est révélé totalement inutile. [74] L’interféron gamma a entraîné

une diminution de la survie sans récidive.

Le Lévamisole s’est révélé délétère en situation adjuvante.

v Immunothérapie spécifique :

Ø La vaccinothérapie consiste a injecté des cellules tumorales irradiées

associées à un agent amplificateur de la réponse immunitaire tel que le

Page 85: Occlusion Intestinale-colon

85

BCG ; Ces résultats suggèrent un intérêt potentiel en traitement adjuvant

qui doit encore être démontré. [75]

Ø La perfusion d'anticorps monoclonal 17-1A (Panorex®) après chirurgie

versus chirurgie seule pour des cancers colorectaux de stade III, a permis

une diminution significative du risque relatif de récidive locale et de décès

avec un suivi médian de 5 ans [76]. Des essais récents n'ont pas confirmé

ces résultats.

4) Surveillance.

v Les recommandations pour la surveillance des patients stades I à III ayant

bénéficié d’un traitement chirurgical curatif, sont les suivantes :

Ø Interrogatoire et examen clinique tout les 3 à 6 mois pendant deux ans

puis tout les six mois pendant cinq ans.

Ø Un dosage de l’antigène carcino-embryonnaire tous les 3 à 6 mois pendant

deux ans ; un dosage initial est souhaitable à titre comparatif. [77] Par la

suite une surveillance tous les six mois pendant cinq ans.

Ø Une colonoscopie après un an de la résection tumorale ou après 3 à 6 mois

si elle a été incomplète auparavant. Elle doit être répétée tous les trois ans

en l’absence de polypes sur le colon restant.

Ø Une TDM abdomino-pelvienne est recommandé annuellement pendant

trois ans dans les stades III elle peut être également recommandée pour les

stades II à haut risque de récidive.

Ø En revanche la prescription d’un PET-scan n’est pas recommandée en

pratique courante.

v Les patients stade IV sont surveillés au même rythme que le groupe

précédent en revanche, une TDM abdomino-pelvienne est recommandée

tous les 3 à 6 mois pendant les deux premières années puis tous les 6 à 12

Page 86: Occlusion Intestinale-colon

86

mois pendant cinq ans. Un dosage de l’antigène carcino-embryonnaire est

recommandé tous les trois mois pendant les deux premières années puis

tous les 6 mois pendant les trois à cinq ans qui suivent.

Page 87: Occlusion Intestinale-colon

87

Notre étude

Page 88: Occlusion Intestinale-colon

88

I – Buts : Les buts de notre thèse sont :

• Evaluer la part de cette complication révélatrice de la pathologie tumorale

colique.

• Faire le point sur le panel de techniques chirurgicales et non chirurgicales

disponibles et comparer leurs résultats.

• Instaurer une conduite devant ce type de complication afin de minimiser la

morbi-mortalité immédiate et au long cours.

Notre étude sera essentiellement focalisée sur la prise en charge en urgence de cette

pathologie, plus que par son évolution au long cours essentiellement d’un manque

de recul suffisant.

II – Patients et méthodes :

A. Type d étude

Il s’agit d’une étude rétrospective étalée sur cinq ans entre janvier 2003 et décembre

2007, effectuée au CHU HASSAN II de Fès au service de chirurgie viscérale B de

l’hôpital EL GHASSANI.

B. Patients et méthode.

1. Patients

32 patients opérés pour tumeur colique en occlusion ont été recensés entre

janvier 2003 et décembre 2007 ; sur 356 patients opérés pour un syndrome occlusif

au cours de la même période.

Page 89: Occlusion Intestinale-colon

89

2. Inclusion des patients

Ont été inclus les patients admis au service des urgences dans un tableau

d’occlusion et hospitalisé par la suite au service de chirurgie B du CHU HASSAN II de

Fès ; service récepteur des urgences une semaine sur deux.

L’occlusion a été définie par un arrêt des matières et des gaz associé à un ou

plusieurs niveaux hydro-aériques à l’ASP.

3. Sources des données.

Les paramètres recueillis ont été évalués à partir du registre du bloc opératoire des

urgences. Les patients ont par la suite été hospitalisés au service de chirurgie

viscérale B donnant accès à l’unité d’archivage.

4. Les paramètres recueillis. (annexe 1)

Les paramètres étudiés étaient l’âge, le sexe, l’origine géographique, les

antécédents personnels et familiaux, le début de la symptomatologie, le tableau

clinique complet, le bilan para clinique préopératoire, le délai d’admission au bloc

opératoire, le type d’intervention chirurgicale réalisée en fonction de la localisation,

la morbi-mortalité immédiate, le grading de la tumeur, le type

anatomopathologique, le traitement adjuvant, l’évolution, le pronostic et la prise en

charge thérapeutique ultérieure.

Page 90: Occlusion Intestinale-colon

90

Annexe 1 : Fiche d’exploitation / tumeur colique en occlusion

Nom : ………………. Prénom : ……………………….

NE : ………………. NO :…………….. Année :……………………

Age : …………. Sexe : M □ F □ Origine :…………………..

Niveau socio- économique :………………………..

MH : Sd occlusif □

Atcds perso: Polypose□ RCH □ Crohn □

Cancer gynécologique □ Autres :…………………………..

Toxiques :………………………….

Atcds familiaux : PAF □ cancer colorectal □

Clinique : Délai d’apparition de la symptomatologie initiale :………………………..

Le patient a initialement consulté :

Oui □ : Cs spécialisée : oui □ non □

Traitement reçu :…………………………..

Bénéficié d’un bilan approprié : oui □ non □

Non □

Sd occlusif □ Délai d’apparition :………………….

Signes associés : Douleurs abdominales □

Troubles du transit □

Mélaenas □

Réctorragies □

Autres :………………………………….

Signes généraux : Amaigrissement □

Page 91: Occlusion Intestinale-colon

91

Non chiffré □

<5% du poids corporel □

5-10% du poids corporel □

>10% du poids corporel □

Altération de l’état général□

Fièvre □

Autres complications associées: Péritonite □

Choc hypovolémique □

Choc septique □

Choc hémorragique□

Examen : Distension abdominale □ : symétrique □ asymétrique □

Masse palpable □

Hépatomégalie □

Splénomégalie □

Ascite □

Adénopathies □ Troisier □

TR :……………….

Autres :…………………….

Para-clinique : ASP □ Résultats :……………………………….

Colonoscopie □

v Siège : Coecum □ Colon ascendant □ Angle colique droit □

2/3 droits du colon transverse □ 1/3 gauche du colon transverse □ Colon

descendant □

Colon iliaque □ Colon sigmoïde □

Page 92: Occlusion Intestinale-colon

92

v Aspect endoscopique : Sténosant □ Ulcéro-bourgeonnant □ Ulcération □

Présence de polypes sur le reste du colon □

Présence d’autres tumeurs coliques □

TDM □ Résultats :……………………………….

Echographie abdominale □ Résultats :……………………………….

Rx poumon □ Résultats :……………………………….

Bilan biologique : Hb……… /Ht ………… /GB.…………

/urée ……………. /créatinémie ……….

/TP……………../TCA……………………….

Le bilan a permis de poser le diagnostic d’occlusion sur tumeur colique avant

l’intervention : oui □ non □

Le bilan d’extension tumoral a été réalisé en préopératoire : oui □ non □

Délai d’admission au bloc opératoire : <24h □

24-48h □

>48h □

Intervention : Colon droit □ Colon transverse □

Résection+ anastomose □

Résection+ anastomose+ stomie de protection □

Organe stomisé :…………………..

Résection + stomie □

Organe stomisé :…………………..

Colon gauche □

Stomie de proche amont □ par voie élective : oui □ non □

Organe stomisé :…………………..

Résection + stomie □

Organe stomisé :…………………..

Page 93: Occlusion Intestinale-colon

93

Résection+ anastomose+ stomie de protection □

Organe stomisé :…………………..

Résection+ anastomose □

ü Lavage colique per-opératoire □

ü Exploration chirurgicale :

Carcinose □ Métastases hépatiques □ Ascite□ Adp profondes □

Envahissement mésentérique□ Autre envahissement locorégional □…………..

Non précisé □

ü Gestes associés : curage ganglionnaire □ métastaséctomie □

autres…………

Bilan d’extension postopératoire :

Rx poumon □ Échographie abdominale □ TDM abdominale □

TDM thoracique □

Carcinose □ ascite□ métastases □ /foie□

/poumon□/autres□………

Suites opératoires : Immédiates / simples □

/compliquées :

Lâchage anastomotique □

Eviscération □ Infection de paroi □

Abcès intra-péritonéal □

Complications de décubitus □

Décès □ Délai post-op :…….. / Cause…………..

A long terme /simples □

/compliquées :

Sténose de l’anastomose □

Autres……………..

Page 94: Occlusion Intestinale-colon

94

Rétablissement de continuité oui □ non □

Délai…………….

Anatomo-pathologie : sur pièce opératoire □ sur endoscopie préopératoire □ sur

endoscopie postopératoire □

Type anatomo-pathologique :……………………………..

Stadification : TNM □ ……………. Dukes □ …………

Traitement adjuvant :

Chimiothérapie □ : Protocole FUFOL □

Protocole FOLFOX □

Protocole LV5FU2 □

Autres…………………………………

Radiothérapie □ : Modalités :………………………………….

Page 95: Occlusion Intestinale-colon

95

III – Résultats :

A– Les données épidémiologiques :

1 – L’âge :

a) Patients admis pour tumeur colique en occlusion

La moyenne d’âge des patients est de 56 ans avec des extrêmes allant de 36

à 70 ans .

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

30-40ans 40-50 ans 50-60ans 60-70ans

Graphique n°1 :Répartition en fonction de la tranche d’age.

b) Patients admis dans un tableau d’occlusion sur pathologie non tumorale

La moyenne d’âge des patients adultes admis au bloc des urgences dans un tableau

d’occlusion d’origine non tumorale ; est de 48 ans.

2 –Le sexe :

Notre série a comptabilisé 14 femmes pour 18 hommes ce qui fait un sexe ratio de

0.8.

Page 96: Occlusion Intestinale-colon

96

3 –L’origine géographique :

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Rural Citadin

origine géographique

Graphique n°2 : Répartition des patients entre milieu rural et citadin :

Dans notre série on note une légère prédominance d’une origine rurale chez

nos patients.

4 –niveau socio-économique :

La majorité de nos patients sont issus d’un milieu socio-économique

défavorisé et seulement trois de nos patients bénéficiaient d’une couverture

médicale.

B – Etude clinique :

1 – Antécédents

a. Antécédents personnels :

Graphique n°3 : Antécédents spécifiques.

0

2

4

6

8

10

Polypose RCH Mie. Crohn KC gynéco Toxique Autres

Page 97: Occlusion Intestinale-colon

97

Aucun antécédent personnel spécifique tel que la polypose adénomateuse

familiale, les maladies inflammatoires du colon ou des antécédents de cancers

gynécologiques ; n’a été retrouvé dans notre série.

Un de nos patients était suivi régulièrement et sous traitement pour broncho-

pneumopathie chronique obstructive.

Seulement neuf de nos patients étaient tabagiques chroniques, et pour quatre

d’entre eux un éthylisme chronique a été retrouvé.

Deux de nos patients ont été cholécystectomisés seulement un an et trois ans

auparavant.

b. Antécédents familiaux :

Chez aucun de nos patients, un antécédent familial de cancer digestif,

gynécologique ou des voies urinaires ou de PAF n’a été relevé.

2 – Clinique :

a) Symptomatologie initiale :

Une symptomatologie initiale en dehors de l’accident occlusif a été retrouvée à

l’interrogatoire chez 20 de nos patients soit dans 62,5% des cas.

Le délai d’apparition de cette symptomatologie était en moyenne de 336 jours

(environ 11,2 mois) avec des extrêmes allant de 20 jours à 6ans.

La symptomatologie inaugurale était variable et répartie comme suit :

Page 98: Occlusion Intestinale-colon

98

00,5

11,5

22,5

33,5

4

rectorragies diarhée sd de koening drs abd sd subocclusif AUTRES

Gra

phique n°4 : symptomatologie inaugurale

Lorsque la symptomatologie initiale était présente les patients ont consultés

dans 80% des cas et dans 60% des cas ; la consultation était spécialisée.

Pour 50% des patients ayant consultés ; un traitement symptomatique a été

instauré sans qu’aucun bilan étiologique ne soit réalisé. Un patient a été traité

pendant 02 mois par antibiothérapie pour une diarrhée glairo-sanglante.

Dans seulement 02 cas les patients ont bénéficiés d’un bilan étiologique

adéquat à savoir une rectosigmoïdoscopie et une colonoscopie.

Malheureusement pour des raisons non précisées sur le dossier médical, ce

n’est qu’au stade d’occlusion que ces patients ont été pris en charge en milieu

chirurgical.

b) Le syndrome occlusif :

L’occlusion est définie par l’arrêt complet des selles et des gaz pendant au moins

24heures associés à des niveaux hydro-aériques à l’ASP.

Le délai d’apparition de l’occlusion était en moyenne de 07jours avec des extrêmes

variant entre 02 et 20 jours.

Page 99: Occlusion Intestinale-colon

99

c) Les signes associés :

En dehors des douleurs abdominales et des vomissements qui sont

classiquement associés à tout syndrome occlusif, des rectorragies ont été retrouvés

dans seulement 13% des cas ; orientant le diagnostic vers une origine tumorale.

0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%

Rectorragies vomissements drs abd

Graphique n°5 : signes cliniques asociés.

d) Les signes généraux :

Des signes généraux sont fréquemment retrouvés, 62.5% de nos patients

rapportent une notion d’amaigrissement ; 38% une notion d’altération de l’état

général.

Cinq de nos patients ont été admis d’emblé avec des signes infectieux.

00,05

0,10,15

0,20,25

0,30,35

0,40,45

Amaigrissement Fiévre AEG

<5%

5-10%

>10%

Non chiffré

autres

Graphique n°6 : signes généraux associés.

Page 100: Occlusion Intestinale-colon

100

e) Les autres complications :

Deux de nos patients ont été admis dans un tableau de péritonite aigue

généralisée qui représente une seconde complication inaugurale de la maladie

tumorale.

0

0,5

1

1,5

2

Péritonite choc hypovolémique choc septique choc hgique

Graphique n°7 : complications associées.

Deux de nos patients ont été admis dans un tableau d’état de choc, pour l’un

nous avons retenu l’hypovolémie comme cause et instaurer un remplissage adéquat,

l’autre patient présentait un tableau de péritonite aigue généralisée associé, le

diagnostic de choc septique a été retenu et le patient a été mis d’emblé sous

drogues vaso-actives.

f) L’examen clinique :

ü L’examen clinique a objectivé pour tous les patients une distension

abdominale : symétrique dans 62,5% des cas.

ü Chez 28% des patients d’autres signes cliniques fortement évocateurs

d’une pathologie tumorale sous-jacente ont été retrouvés :

Ø Une masse abdominale a été retrouvée à la palpation malgré la

distension abdominale.

Ø Des adénopathies périphériques ont été retrouvées chez deux de nos

patients.

Page 101: Occlusion Intestinale-colon

101

Ø Une ascite a été retrouvée chez cinq patients mais le diagnostic

différentiel avec une ascite réactionnelle est difficile à établir.

05

101520253035

distensionabd

masse abd Hm Sm Ascite adp

Graphique n°8 : signes d’examen clinique.

ü Un toucher rectal a été réalisé pour 100% des patients ; dans 37,5% des cas

l’ampoule rectale était vide et dans 15,6% des cas des stigmates

d’hémorragie ont été objectivés, dans 3% un fécalome a été retrouvé et

dans prés de 44% des cas l’examen était sans particularité.

ü Chez deux patients une défense abdominale généralisée était associée à la

symptomatologie initiale.

C – Para clinique :

a) ASP :

Un ASP a été réalisé pour tous nos patients.

Des niveaux strictement de types coliques ont été retrouvés dans 81,25% des cas,

mixtes dans environ15, 6% et de types grêliques dans prés de 3% des cas.

Page 102: Occlusion Intestinale-colon

102

Fig. 18 ASP debout : niveaux coliques et grêliques.

Page 103: Occlusion Intestinale-colon

103

b) TDM abdominale :

Une TDM abdominale a été réalisée pour 20 de nos patients soit dans 62.5% des cas.

Fig. 19 TDM abdominale avec injection de produit de contraste :

Cancer de l’angle colique gauche en occlusion chez un patient de 47 ans.

Page 104: Occlusion Intestinale-colon

104

Fig. 20 TDM abdominale avec injection de produit de contraste :

Cancer du colon transverse en occlusion chez un patient de 59 ans.

Page 105: Occlusion Intestinale-colon

105

Fig. 21 Cancer de l’angle colique droit en occlusion chez un patient de42 ans.

0%

20%

40%

60%

80%

100%

2003 2004 2005 2006 2007

Graphique n°9 : Répartition de la fréquence de réalisation d’une TDM abdominale en

fonction de l’année.

La TDM a objectivée le siège de la tumeur dans 90% des cas ou elle a été réalisée :

Page 106: Occlusion Intestinale-colon

106

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

Coecum Colonasc.

A. col. Dt C. transv A. col. G C. desc Sigmoide

Graphique n°10 : Siége de la tumeur précisé par tomodensitométrie.

La TDM a objectivée des métastases hépatiques chez 6 patients ; une ascite et

des adénopathies profondes chez cinq patients.

Dans deux cas où elle a été réalisée ; la TDM n’a pas été contributive.

c) Colonoscopie:

Une colonoscopie préopératoire a été réalisée dans 50% des cas.

Elle à été justifié par la forte suspicion d’une pathologie tumorale sous jacente

afin de déterminer le siège de la lésion ; ou par le désir d’éliminer et de traiter une

autre cause d’occlusion tel que le volvulus du sigmoïde.

Elle a permis dans la quasi-totalité des fois (sauf pour un patient) de poser le

diagnostic et de préciser :

Page 107: Occlusion Intestinale-colon

107

Ø Le siége de la tumeur :

0%5%

10%15%20%25%30%35%40%

Coecum Colonasc.

A. col. Dt C. transv A. col. G C. desc C. iliaqueSigmoide nonprécisé

Graphique n°11 : Siége de la tumeur précisé par colonoscopie.

Ø Dans 38% des cas la colonoscopie avait objectivé une tumeur siégeant au

niveau du colon sigmoïde et dans 25% des cas au niveau de l’angle colique

droit.

Ø Le caractère sténosant de la tumeur a été objectivé dans tous les cas.

Ø Une biopsie tumorale a également été réalisée pour tous les patients ayant

bénéficié d’une colonoscopie.

d) Echographie abdominale:

Une échographie abdominale a été réalisée pour la moitié de nos patients.

Elle était contributive dans seulement 25% des cas en objectivant un

épaississement d’allure tumoral.

Lorsqu’ ‘elle a été réalisée elle a permis d’objectiver des métastases

hépatiques chez un patient et des adénopathies profondes chez un autre. Dans les

deux cas de péritonite associée à l’occlusion ; l’échographie a objectivée un

épanchement intra-péritonéal de moyenne à grande abondance.

Page 108: Occlusion Intestinale-colon

108

e) Radiographie thoracique :

Une radiographie thoracique a été réalisée pour tous les patients dans le cadre

du bilan pré-anesthésique.

Dans aucun des cas elle n’a objectivée de localisation secondaire pulmonaire

ou pleurale.

f) Bilan biologique:

v Une hémoglobine ou une hématocrite ont été réalisées dans 100% des cas :

ü La valeur moyenne de l’hémoglobine était de 12,4g/dl chez les

patients de sexe masculin et de 11.9g/dl chez nos patientes avec

des extrêmes de 8 à 16g/dl.

v Un examen de l’urée a été réalisé pour tous nos patients :

La valeur moyenne de celle-ci était de 0,53g/L.

ü Une insuffisance rénale (définie par une valeur strictement supérieure à

0,45g/L) a été relevée pour prés d’un patient sur 4.

ü La valeur de la créatinémie – lorsqu’elle a été réalisée- était normale

pour tous les patients.

v Un bilan de crase n’a été réalisé que dans 31.25% des cas :

ü La valeur du TP était en moyenne de 87% avec des extrêmes allants de

30% à 100%.

ü Le TCA été allongé pour seulement deux de nos patients.

v Aucun dosage de marqueurs tumoraux n’a été réalisé.

Page 109: Occlusion Intestinale-colon

109

D –Intervention en urgence:

1) Diagnostic préopératoire :

Le diagnostic d’une tumeur colique responsable de l’occlusion a été posé en

préopératoire dans 26 cas (81%) sur les données de la tomodensitométrie et/ou de

la colonoscopie.

2) Bilan d’extension préopératoire:

Un bilan d’extension comprenant au minimum une radiographie pulmonaire,

une TDM et/ou une échographie abdominale a été réalisé en préopératoire dans

62.5% des cas.

3) Délai d’admission au bloc opératoire:

Le délai d’admission au bloc opératoire après admission aux urgences était

réparti comme suit :

0%

10%

20%

30%

40%

50%

<24h 24-48h >48h

Graphique n°12 : délai d’admission au bloc.

4) Bilan d’extension per-opératoire:

L’exploration peropératoire a objectivée des métastases hépatiques pour 8

patients (25%), une carcinose péritonéale dans 25% des cas (8patients), une ascite

qui s’est par la suite révélée tumorale ; chez 6 patients (19%), des adénopathies

Page 110: Occlusion Intestinale-colon

110

profondes ont été retrouvées chez 10 de nos patients (31%) et enfin un

envahissement mésentérique à été rapporté pour seulement 3 patients, soit 9% de

notre série.

Dans prés de 28 % des cas, l’exploration peropératoire était sans particularité et

pour 10 patients, elle n’a pu être réalisée ou n’a pas été précisée sur le dossier.

5) Intervention chirurgicale réalisée en urgence:

Le siège de la tumeur définitif établi en per opératoire et réparti comme suit :

0%

5%

10%

15%

20%

25%

Coecum Colon asc. A. col. Dt C. transv A. col. G C. desc C. iliaque Sigmoide

Graphique n°13 : localisation tumorale établie en peropératoire.

En totalité 53% des tumeurs étaient localisées sur le colon gauche contre 47%

sur le colon droit ou le colon transverse.

Le colon sigmoïde est le segment le plus touché (25% des cas).

a) Colon droit et colon transverse :

0%10%20%30%40%50%60%

R+A R+A+stomie R+ stom ie stomie

Graphique n°14 : type d’intervention réalisé pour tumeur colique droite.

Page 111: Occlusion Intestinale-colon

111

Nous avons noté un cas de stomie de proche amont dans une tumeur du colon

droit il s’agissait d’une tumeur caecale pour laquelle une iléostomie de proche

amont sans hémicolectomie a été réalisée, l’état du patient (instabilité

hémodynamique per-opératoire) ne permettait pas une intervention lourde.

Six patients ont bénéficiés d’une résection colique droite sans rétablissement

immédiat de continuité avec double stomie iléocolique ; pour un patient il s’agissait

d’une tumeur cœcale avec nécrose et perforation in situ admis dans un tableau de

péritonite stercorale associé ; pour les autres patients, en dehors d’un colon non

préparé avec une disparité de calibre important, aucune autre raison n’a été

mentionnée pour justifier la stomie.

b) Colon gauche :

ü Une stomie de proche amont a été réalisée dans prés de 65% des cas :

Technique chirurgicale : Nombre de patients : Pourcentage :

Stomie de proche amont 11 65%

Résection+stomie 4 23%

Résection+anastomose 2 12%

Résection+anastomose

protégée 0 0%

Dérivations internes 0 0

Tableau n°1 : techniques chirurgicales dans le cancer colique gauche.

ü La stomie de proche amont a été menée dans prés de 73% des cas par voie

médiane :

Page 112: Occlusion Intestinale-colon

112

0%

20%

40%

60%

80%

voie elective laparotom ie m édiane

Graphique n°15 : voie d’abord dans les cancers coliques gauches.

ü Dans les 4 patients ayant bénéficiés d’une résection sans rétablissement

immédiat de la continuité ; un patient âgé de 65 ans admis dans un tableau

de péritonite sur tumeur du colon descendant occlusive avec perforation

diastatique du cœcum a bénéficié d’une colectomie sub-totale avec

iléostomie.

ü Aucune dérivation par prothèse métallique n’a été réalisée chez nos

patients.

ü

6) Geste associé:

Un curage ganglionnaire a été réalisé pour 9 patients, un lavage colique

peropératoire pour seulement deux patients et seulement un seul patient aurai

bénéficié d’une métastasectomie au décours de son intervention initiale.

Il s’agissait d’un patient âgé de 42ans, sans tares connues, avec bonne

conservation de l’état général, l’intervention chirurgicale a été réalisé par un senior,

menée par voie médiane ; l’exploration a objectivé une tumeur de l’angle colique

droit et 3 nodules de métastases hépatiques, tous localisé au niveau du foie gauche.

Le patient a bénéficié d’une hémicolectomie droite avec anastomose iléo

transverse termino-latérale, curage ganglionnaire et hépatectomie gauche.

Page 113: Occlusion Intestinale-colon

113

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

curage ggaire metastasectomie lavage colique per-op

Graphique n°12 : gestes associés.

E-Post-opératoire :

1) Bilan d’extension postopératoire :

Réalisé dans seulement 25% des cas, il s’agissait de :

ü Colonoscopie par voie basse pour un patient, à travers la stomie pour deux

autres ;

ü Une TDM thoraco-abdominale a été réalisée pour quatre patients ;

ü Une échographie abdominale chez un patient.

Au total le bilan post opératoire a permis dans trois cas d’avoir un diagnostic

histologique de malignité à posteriori et dans un cas de découvrir des métastases

hépatiques qui n’ont pas été objectivés en per-opératoire.

2) Suites opératoires immédiates :

a) Simples :

Les suites opératoires immédiates étaient simples dans prés de 56% des cas.

Page 114: Occlusion Intestinale-colon

114

b) Complications :

44% de complications ont étés notés :

0%

5%

10%

15%

20%

25%

eviscération lachage TVP* décès

Graphique n°13 : complications post-opératoires immédiates.

TVP : thrombose veineuse profonde

c) Morbi-mortalité immédiate en fonction du type d’intervention :

Ø Stomie de proche amont :

Les suites opératoires étaient simples 10 fois sur 12 soit dans 83% des cas ; la

mortalité était seulement de prés de 17%, liée à des complications de décubitus chez

des patients hautement tarés ; un cas de thrombophlébite -d’évolution favorable au

long cours- à été noté.

Ø Résection avec rétablissement immédiat de la continuité :

La mortalité est de 40% pour ce type d’intervention.

40% de lâchage anastomotique a été relevé.

Ø Résection sans rétablissement de continuité :

La mortalité est de 20% dans cette catégorie. L’un des patients est décédé par

choc septique des suites de la péritonite stercorale initialement associée

Page 115: Occlusion Intestinale-colon

115

d) Décès :

Nous avons déplorés 8 décès dans notre série dont nous détaillons les

circonstances dans le tableau suivant :

Age Délai Circonstances Type d’intervention comorbidité

54 ans H24 Non précisée Stomie de proche amont Néant

62 ans J+8 Détresse respiratoire

Résection + anastomose Néant

58 ans J+15 pneumopathie Stomie de proche amont Néant

61 ans J+2 Lâchage anastomotique Choc septique

Résection+ anastomose ACFA

67 ans J+6 Choc septique Résection +double stomie

Péritonite associée

55 ans J+8 Détresse respiratoire

Hémi-colectomie droite+ RC BPCO

57 ans J+9 Lâchage anastomotique Choc septique

Résection+ anastomose Néant

59 ans H+12 Non précisée Intervention de Hartmann Non précisée

Tableau n°2 : circonstances des décès survenus.

3) 2ème intervention :

Une 2ème intervention s’est avérée nécessaire dans 40% des cas :

Ø 12.5% des cas pour péritonite post opératoire par lâchage anastomotique.

Ø Pour rétablissement de continuité dans 9% des cas dans un délai de 07

semaines.

Ø Pour résection+ anastomose dans 19% des cas (après stomie de proche

amont première) dans un délai moyen de 16 jours.

Page 116: Occlusion Intestinale-colon

116

Sur les 10 patients ayant bénéficiés d’une stomie de proche amont avec

des suites opératoires simples seulement 6 ont pu bénéficier d’une

intervention ultérieure sur la tumeur.

En effet pour des raisons d’inopérabilité ou d’inextirpabilité la dérivation

d’amont à été la seule alternative chirurgicale proposée à 4 de nos patients

pour lesquels la tumeur à été laissée en place.

4) Résultats anatomopathologiques :

a. Etude anatomopathologique :

Tous les patients de notre série ont une preuve histologique de malignité.

L’étude anatomopathologique a été réalisée sur :

Ø Pièce opératoire dans 81% des cas

Ø Uniquement sur biopsie préopératoire dans 6% des cas

Ø Uniquement sur biopsie postopératoire dans 6% des cas.

b. Type histologique :

Dans la quasi-totalité des cas il s’agit d’un adénocarcinome liberkhunien plus

ou moins différencié :

ü Adénocarcinome bien différencié : 63%

ü Adénocarcinome moyennement différencié : 9%

ü Adénocarcinome peu différencié : 3%

ü Carcinome indifférencié : 22%

ü Adénocarcinome mucineux : 3%

ü Autres : 0%

Page 117: Occlusion Intestinale-colon

117

c. Stadification :

ü Non réalisé/non précisé : 34%

ü TNM :

Ø T3 :62%

Ø T4 :38%

Ø N0 : 38%

Ø N1 : 24%

Ø N2 : 38%

Ø M0 : 81.25%

Ø M1 : 18.75%

4) Suivi postopératoire :

a) Perdus de vu : 25%

b) Décès : 25%

c) Chimiothérapie adjuvante : 50%

Protocole Pourcentage :

FUFOL 10

FOLFOX 2

LV5FU2 4

Tableau n°3 : protocoles de chimiothérapie.

d) Radiothérapie : 0%

Aucun patient n’a bénéficié d’une radiothérapie post-opératoire

Page 118: Occlusion Intestinale-colon

118

5) La survie :

La survie reste difficile à estimer dans notre contexte compte tenu du recul

insuffisant et d’un suivi aléatoire puisque 25% de nos patients ont été perdus de vu

et même certains patients ayant bénéficiés d’une chimiothérapie adjuvante ont été

perdus de vue au décours de cette chimiothérapie.

Page 119: Occlusion Intestinale-colon

119

Discussion

Page 120: Occlusion Intestinale-colon

120

I. L’âge : La moyenne d’âge des patients de notre série est de 56 ans avec des extrêmes

allant de 36 à 70 ans. Il s’agit là d’une moyenne beaucoup plus élevée que celle des

patients admis pour occlusion non tumorale et qui est de 48 ans.

On constate que notre moyenne est inférieure à celle rapportée dans les séries

occidentales :

Auteurs : Nombre de patients étudiés : Moyenne d’âge :

CHAMPAULT [78] 324 73 ans

MEYER [79] 57 67 ans

RAULT [80] 22 69 ans

UCV CHU hôpital IBN SINA

Rabat [81] 107 53.7 ans

KOUADIO [82] 22 40.6 ans

Notre série 32 56 ans

Tableau n°4 : moyenne d’âge par série.

Les séries marocaines ou africaines ont en revanche une moyenne d’âge

relativement jeune.

II. Le sexe : Notre série se caractérise par une légère prédominance masculine (56.25%) et

un sexe ratio de 0.8.

Différentes données épidémiologiques révèlent des incidences de cancers

coliques occlus voisines pour les deux sexes.

Page 121: Occlusion Intestinale-colon

121

Tout comme notre série, MEYER [79] note une légère prédominance

masculine ; en revanche pour CHAMPAULT [78] et UMPLEBRY [83] notent une

certaine prédominance féminine.

Auteurs : Nombre de patients étudiés Hommes : Femmes :

CHAMPAULT [78] 324 47,2% 52 ,8%

MEYER [79] 57 53% 47%

UCV CHU IBN SINA Rabat [81] 107 49% 51%

KOUADIO [82] 22 42% 68%

Notre série 32 56,25% 43,75%

Tableau n°5 : incidence en fonction du sexe.

III. L’origine géographique et le milieu socio-économique : L’étude des dossiers de nos patients relève une origine rurale dans 56% des

cas ; on conçoit aisément que de nos jours encore et du fait d’une couverture

médicale toujours précaire en milieu rural; ces patients ne soient diagnostiqués

qu’au stade de complication inaugurale de la tumeur colique.

C’est également sans surprise que nous retrouvons dans la quasi-totalité des

cas un contexte socio-économique défavorable ; non pas que cette complication

inaugurale soit inexistante dans les milieux favorisés ou chez les malades

bénéficiant d’une couverture médicale ; mais c’est surtout inhérent au recrutement

même de tous nos patients.

Page 122: Occlusion Intestinale-colon

122

IV. Etude clinique :

A. Antécédents :

v Antécédents personnels :

Ø Antécédents spécifiques :

Il semble évident que ce type de patients se présentant pour une complication

inaugurale de leur maladie tumorale ne sont suivis pour aucun terrain prédisposant ;

auquel cas la surveillance armée dont ils auraient pu bénéficiés aurait permis le

diagnostic à un stade beaucoup plus précoce.

Ø Antécédents non spécifiques :

Un seul de nos patients présentait un antécédent médical connu à type de

broncho-pneumopathie obstructive et aggravant le score ASA de ce patient.

6.25% de nos patients ont bénéficiés d’une cholécystectomie, un à trois ans

avant que leur cancer colique ne ce déclare par une occlusion. Une exploration

complète et systématique de la cavité abdominale au cours de toute laparotomie

aurait t’elle permis de découvrir la tumeur à un stade plus précoce ?

D’autre part, il existe dans la littérature une augmentation modérée,

principalement chez la femme, du risque de cancer du côlon droit 10 à 15 ans après

une cholécystectomie, et, d'après des données limitées, en cas de lithiase biliaire

[84].

Des antécédents toxiques ont été retrouvés dans 28% de notre série.

v Symptomatologie inaugurale :

Nous avons volontairement considéré les divers troubles du transit et

hémorragies digestives basses non comme antécédents mais comme véritable

symptomatologie inaugurale de la maladie.

Page 123: Occlusion Intestinale-colon

123

Ainsi nous constatons que pour 62.5% de nos patients l’histoire de la maladie

avait débuté bien avant l’accident occlusif et que certains signes annonciateurs

aurait du être considéré par le patient ou son médecin traitant comme des signes

d’alerte.

En effet ; encore à ce jour des rectorragies seront mises sur le compte des

hémorroïdes sans explorations supplémentaires et aucune constipation même de

novo, ne bénéficiera d’un bilan étiologique.

Pour notre série 12.5% de nos patients présentaient des antécédents de

rectorragies, 15.6% des troubles du transit variés et 12.5% des douleurs

abdominales vagues.

Dans la série de BOUTRON [85] 69.9% des malades avaient présentés des

troubles du transit et 5.4% des rectorragies.

v L’accident occlusif :

Le délai moyen de consultation pour nos patients était de 7 jours avec des

extrêmes allant de 2 à 20 jours.

Ce délai est relativement élevé comparé à la littérature, il est de seulement

4.75 jours pour CHAMPAULT. [78]

Ce délai d’attente excessif avant consultation devant un tableau franc

d’occlusion est encore une fois probablement lié à la banalisation de la

symptomatologie, l’absence d’éducation sanitaire, au niveau socio-économique le

plus souvent bas des malades qui les empêches de consulter et d’effectuer les

investigations nécessaires au diagnostic.

Page 124: Occlusion Intestinale-colon

124

Ce retard ne sera pas sans conséquence sur la gravité de l’état de nos

patients à leur admission et donc sur la décision thérapeutique ultérieure.

v Signes cliniques associés :

100% de nos patients ont présentés un arrêt complet des matières et des gaz ;

en cas d’arrêt incomplet les patients étaient exclus de l’étude.

Dans 81% des cas des douleurs abdominales ont étés relevés et dans

seulement 41% des cas, des épisodes de vomissements étaient associés au tableau

clinique. Les vomissements traduisent le stade évolué de l’occlusion, ils sont

retrouvés dans 45.5% chez CHAMPAULT. [78]

AUTEURS : Douleurs abdominales Vomissements

CHAMPAULT [78] 72.5% 45.5%

HOLLENDER [86] 70% -

UCV CHU IBN SINA

Rabat [81] 85%

80%

Notre série 81% 41%

Tableau n°6 : signes associés.

Prés d’un patient sur deux s’est présenté d’emblé avec des signes généraux à

type d’amaigrissement, de fièvre ou d’altération générale.

Ceci est l’une des conséquences du retard diagnostique flagrant chez nos

patients tant au stade de la maladie tumorale que de l’accident occlusif lui-même.

6.25% de nos patients se sont présentés dans un tableau de péritonite aigue

généralisée associé à celui de l’occlusion et 6.25% dans un état de choc

hypovolémique ou septique.

Page 125: Occlusion Intestinale-colon

125

v L’examen clinique :

L’examen clinique n’a retrouvé que dans 25% des cas des signes indirects en

faveur d’une pathologie tumorale sous jacent à savoir une masse abdominale à la

palpation, des adénopathies périphériques ou encore une ascite.

Dans le reste des situations, l’examen clinique demeure pauvre en dehors

d’une distension abdominale plus ou moins marquée et plus ou moins symétrique.

Le toucher rectal fait à titre systématique permet essentiellement d’éliminer

une cause basse de l’occlusion notamment une tumeur rectale.

Dans 15.6% des cas des stigmates d’hémorragies digestives évoquant la

néoplasie ; ont été objectivés. Une origine ischémique dans ce cas, ne peut être

écartée.

Pour les deux patients admis dans un tableau de péritonite aigue, la présence

d’une défense voire une contracture abdominale généralisée venait enrichir le

tableau clinique.

V. Etude para clinique : Le rôle important des examens para cliniques en matière d’occlusion n’est

plus à démontrer, tant pour la confirmation de l’occlusion que pour en préciser

l’étiologie, le siége, la gravité et le retentissement.

Les examens complémentaires permettront de guider l’attitude chirurgicale

mais ne doivent faire en aucun cas retarder la sanction.

v ASP :

De réalisation systématique pour tous les patients ; puisque la présence de niveaux

hydro-aériques à la radiographie standard entre dans le domaine de définition établi

pour notre étude.

Page 126: Occlusion Intestinale-colon

126

Nous reportons dans ce tableau comparatif les constatations radiologiques de notre

série et d’autres séries nationales et étrangères :

Auteurs Nombre de cas NHA coliques NHA mixtes NHA grêliques

CHAMPAULT [78] 497 56% - -

BRESLER [87] 70 30% 65% 5%

UCV CHU IBN SINA

Rabat [81] 107 56% 17% 6%

Notre série 32 81.25% 15.6% 3%

Tableau n°7 : type de niveaux hydro-aériques à l’ASP.

v Radiographie pulmonaire :

Elle a été réalisée à titre systématique dans notre série, plus pour le bilan pré

anesthésique que dans le cadre du bilan d’extension.

v Echographie abdominale :

La place de l’échographie abdominale en matière d’occlusion reste très limitée

puisque gênée par les gaz.

Elle reste cependant un bon examen de débrouillage en cas de non

disponibilité des autres moyens. Pour notre part nous avons indiqué une

échographie abdominale non à visée diagnostic mais essentiellement dans le cadre

du bilan d’extension (métastases hépatiques, adénopathies profondes…) ; surtout

lorsque la TDM abdominale ne pouvait être réalisée.

Une échographie abdominale a donc été réalisée pour la moitié de nos

patients.

Elle était contributive dans seulement 25% des cas en objectivant un

épaississement d’allure tumoral.

Page 127: Occlusion Intestinale-colon

127

Lorsqu’ elle a été réalisée elle a permis d’objectiver des métastases

hépatiques chez un patient et des adénopathies profondes chez un autre. Dans les

deux cas de péritonite associée à l’occlusion ; l’échographie a objectivée un

épanchement intrapéritonéal de moyenne à grande abondance.

v TDM abdominale :

Une TDM abdominale a été réalisée pour 20 de nos patients soit dans 62.5%

des cas.

Sa réalisation s’est progressivement généralisée au cours des années, pour

englobée tous les patients en 2007.

La tomodensitométrie a été systématiquement réalisée dans la série de RAULT.

[80]

Actuellement le scanner abdominal est considéré comme un procédé de

routine en matière d’évaluation préopératoire du cancer colique en occlusion.

Cependant MAUCHLEY et coll. suggèrent que sa réalisation à titre

systématique altère la prise en charge thérapeutique dans 16% des cas et entraîne

un surcoût important. [88]

La TDM abdominale préopératoire dans notre série a permis d’évoquer la

tumeur et d’en préciser le siège dans 90% des cas où elle a été réalisée.

Le siége de la tumeur établi par scanner abdominal correspondait

systématiquement à celui découvert en peropératoire.

Le scanner a objectivé la présence d’adénopathies profondes pour cinq

patients soit dans 25% des cas où elle a été réalisée. Le statut anatomopathologique

d’envahissement ganglionnaire était : N0 dans 38% des cas, N1 dans 24% ; N2 et N3

chez 38% des patients.

Le statut métastatique par scanner abdominal a été correctement évalué dans

la totalité des cas où elle a été réalisée.

Page 128: Occlusion Intestinale-colon

128

En effet la TDM abdominale a objectivée des métastases hépatiques pour six

patients ; au total neuf patients présentaient des métastases hépatiques mais trois

d’entre eux n’avaient pas bénéficiés d’un scanner abdominal.

De précédentes études sur l’apport du scanner abdominal en matière de

staging préopératoire ; ce sont révélées décevantes ; mais l’avènement récent du

scanner multi détecteur a permis d’améliorer ces résultats :

Une classification préopératoire TNM de la tumeur a été réalisée dans 83à 95%

selon les séries contre 53 à 77% auparavant. [89] [90]

Une évaluation du grading N préopératoire a été permise dans 80 à 85% selon

les études contre 22à 73% auparavant. [91] [92]

Le rôle de la TDM dans le bilan d’extension du carcinome colique est toujours

discuté.

Les études scannographiques traditionnelles rapportent des performances

globalement comparables avec des exactitudes diagnostiques oscillant entre 41 à

82% [93-94]. Le scanner multibarrettes, en réduisant l’épaisseur de coupe, en

augmentant du même coup la résolution spatiale, et en permettant des

reconstructions multi-plannaires sans perte de résolution, pourrait améliorer la

précision diagnostique comme le suggère le récent travail de Kulinna et al. sur un

scanner à 4 détecteurs [95]. L’un des avantages du scanner multibarrettes est de

pouvoir conserver une excellente résolution spatiale sur un volume d’exploration

étendu. Le scanner mutlibarrettes pourrait ainsi améliorer les performances du

diagnostic des adénopathies métastatiques tant le long des chaînes mésentériques

que le long des chaînes hypogastriques et ce dans le même examen [95].

Cependant, la suspicion d’envahissement métastatique n’est portée en scanner que

sur une appréciation de la taille des ganglions mésentériques ou hypogastriques, et

Page 129: Occlusion Intestinale-colon

129

les techniques actuelles ne permettent pas la détection de foyers de micro

métastases [96].

v Colonoscopie :

Une colonoscopie préopératoire a été réalisée pour seulement 50% de nos

patients. Elle a permis de préciser le siége de l’obstacle dans 93.75% des cas où elle

a été réalisée, pour un patient la colonoscopie n’a pu être menée a terme pour cause

d’inconfort majeur.

Dans 20% des cas le siège colonoscopique était erroné.

Localisation objectivée par colonoscopie : Localisation réelle :

Patient n°1 : Colon sigmoïde Angle colique gauche

Patient n°2 : angle colique droit Cæcum

Patient n°3 : angle colique gauche Sigmoïde

Tableau n°8 :

Erreurs de localisation par colonoscopie dans notre série.

Pour JOO HE KIM et al. ce taux est de 21% [97] :

Patients : Localisation objectivée par colonoscopie : Localisation réelle :

Patient n°1 Colon transverse Cæcum

Patient n°2 Colon transverse : tiers moyen Colon transverse : tiers gauche

Patient n°3 Angle colique gauche Colon sigmoïde

Patient n°4 Colon descendant Colon transverse : tiers gauche

Patient n°5 Colon transverse : tiers gauche Colon ascendant Patient n°6 Colon descendant Colon sigmoïde Patient n°7 Rectum moyen Jonction rectosigmoïdienne Patient n°8 Colon sigmoïde Angle colique gauche Tableau n°9 : Erreurs de localisation par colonoscopie pour la série de JOO HE KIM et

al.

Page 130: Occlusion Intestinale-colon

130

Ces erreurs de localisation par colonoscopie peuvent s’avérer gênante

essentiellement en cas de chirurgie par voie élective.

Les limites de la colonoscopie conventionnelle sont essentiellement liés à

l’absence d’exploration du colon en amont de la sténose tumorale ceci est

particulièrement gênant pour les tumeurs du colon gauche.

En effet les tumeurs du colon droit bénéficieront d’une hémicolectomie

droite ; la recherche de polypes en amont de la tumeur demeure de ce fait inutile. Ce

n’est pas le cas des tumeurs du colon gauche pour lesquelles la présence de tels

polypes ou d’une tumeur synchrone justifiera une colectomie totale ou sub-totale.

Dans cette situation, le recours à la colonographie aux produits hydrosolubles

avec double contraste constitue une alternative intéressante pour une bonne

évaluation du colon d’amont. [97]

La colonoscopie a permis de réaliser dans notre cas des biopsies tumorales

qui ont apportés la preuve de malignité et préciser la nature histologique de la

tumeur.

Aucune colonoscopie n’a été complétée par mise en place d’une prothèse

métallique auto-expansive.

v Lavement opaque :

Le lavement opaque permet de préciser la topographie de l’obstacle et

d’évoquer l’origine tumorale.

Lorsqu’il est réalisé ; on utilisera un produit hydrosoluble en place de la baryte

qui doit être prohibée dans ce contexte vu le risque indéniable de passage intra

abdominal en cas de perforation même in situ.

Aucun lavement opaque n’a été réalisé dans notre série.

Page 131: Occlusion Intestinale-colon

131

Auteurs Nombre de cas Taux de réalisation du

lavement opaque

CHAMPAULT [78] 142 50.7%

BRESSLER [87] 70 74%

UCV CHU IBN SINA Rabat [81] 107 36%

Notre série 32 0%

Tableau n°10 : taux de réalisation de lavement opaque.

Nous n’avons pas eu recours à cette méthode d’exploration dans notre série

très probablement pour des raisons de non disponibilité au sein de notre formation

mais aussi pour le délai imposée par la technique, la disponibilité des autres moyens

d’investigation qui sont tout aussi performant pour préciser le siége et évoquer

l’origine tumorale.

Le lavement opaque est réalisé dans certaines séries essentiellement lorsqu’un

traitement par prothèse métallique auto-expansive radioscopique est envisagé. [80]

Pour nous il faut envisager cette pathologie comme une véritable urgence et

se résigner à minimiser le nombre et la durée des investigations. La

tomodensitométrie reste pour nous l’examen morphologique de référence.

v Bilan biologique :

Un bilan biologique est indispensable avant toute chirurgie mais aussi pour

évaluer le retentissement de l’occlusion et de la maladie tumorale.

Un hémogramme est indispensable pour dépister une anémie profonde qu’il

faudra corriger.

Un ionogramme sanguin et une fonction rénale guident la correction des

troubles hydro-électrolytiques et le remplissage vasculaire avant intervention.

Sa réalisation à titre systématique a permis de révéler une insuffisance rénale

chez 20% de nos patients.

Page 132: Occlusion Intestinale-colon

132

VI. Prise en charge en urgence : v Diagnostic et bilan d’extension préopératoire :

Grâce essentiellement au couple colonoscopie et tomodensitométrie prés de

81% de nos patients avaient un diagnostic étiologique avant leur admission au bloc

opératoire ; bien que le diagnostic de certitude nécessite une confirmation

histologique.

Un bilan d’extension préopératoire par radiographie thoracique et TDM

abdominal ou échographie abdominale a également été réalisé dans prés de 62.5%

des cas.

v Délai d’admission au bloc opératoire et mesures de réanimation:

66% de nos patients ont attendu plus de 24 heures avant d’être admis au bloc

opératoire, ce retard peut être expliqué par l’acharnement inutile à vouloir explorer

morphologiquement une occlusion colique.

Ce retard peut être fatal aux patients ; en effet le seul délai acceptable avant

traitement est celui de la réanimation.

L’occlusion colique reconnue et en l’absence de signes de gravité (septiques,

signes péritonéaux) un traitement médical est rapidement instauré.

Tous nos patients ont bénéficiés d’une préparation médicale menée de

concert avec l’équipe d’anesthésie réanimation.

Un bilan du terrain a également pu être réalisé avec évaluation des

antécédents morbides et au minimum, un bilan biologique, une radiographie

pulmonaire et un électrocardiogramme.

Page 133: Occlusion Intestinale-colon

133

Etat morbide : Pourcentage :

Troubles hydro électrolytiques 25%

Anémie 15.6%

Anémie ayant nécessité une transfusion 0%

Troubles de l’hémostase 6.25%

Terrain de broncho-pneumopathie 9.3%

Terrain cardio-vasculaire 6.25%

Tableau n°11 : états morbides.

Au total 20 de nos patients ont été classés ASA II et 6 patients ASA III.

La réanimation a pour but de corriger les troubles hydro-électrolytiques,

volémiques et les déséquilibres acido-basiques ; elle se poursuivra en per et en

post-opératoire jusqu’à la reprise effective du transit. La gravité des conséquences

de l’occlusion conditionne la durée et l’importance de la réanimation ; celle-ci

comprend :

• La pose d'une voie de perfusion veineuse permettant une rééquilibration

hydro-électrolytique. ·

La qualité des liquides perfusés dépend des résultats du bilan biologique

(ionogramme sanguin) et leur volume, comme le débit de la perfusion, sont

guidés par la réponse clinique au remplissage vasculaire (pression artérielle,

diurèse horaire), mais aussi par des paramètres biologiques (numération

sanguine, protidémie, ionogramme) ;

• Une aspiration digestive par sonde naso-gastrique à double courant permet

non seulement de soulager le patient, les anses grêles mais aussi de réduire le

risque d’inhalation au moment de l’intubation ;

Page 134: Occlusion Intestinale-colon

134

• La pose d'une sonde urétrale permettra de suivre la diurèse horaire du patient

et d’adapter la quantité de solutés perfusés ;

• Un traitement antalgique mineur améliore le confort du patient. [98]

• Une antibiothérapie peut être instaurée au moment de l’induction, ou plus tôt

en cas de signes septiques (fièvre, hyperleucocytose, péritonite associée…).

Les germes visés sont essentiellement les bacilles gram négatifs et les

anaérobies.

Le chirurgien doit profiter de ce délai pour réaliser son bilan lésionnel.

Aucun de nos patients n’a bénéficié d’une préparation colique préopératoire devant

le caractère complet de l’occlusion. Aucune préparation colique n’a également été

proposée dans les diverses séries de la littérature pour les mêmes raisons.

v Stratégie thérapeutique en fonction de la localisation tumorale :

Le siége définitif de la tumeur, établi en peropératoire, est au niveau du colon droit

dans 47% des cas, et colique gauche dans 53% des cas de notre série.

Les résultats retrouvés dans la littérature sont très variés mais une prédominance

des localisations gauches dans ce type de complication ; est généralement retrouvé:

Auteurs Localisation droite Localisation droite

YEE MAN LEE [99] 107(44%) 136(56%)

TSU-CHI [100] 80(37%) 134(63%)

CORSALE [101] 8(31%) 18(69%)

RAULT [80] 19(86.4%) 3(13.6%)

Notre série 15(47%) 17(53%)

Tableau n°12 : localisation tumorale.

Page 135: Occlusion Intestinale-colon

135

v Tactiques opératoires:

Tous nos patients ont bénéficiés d’un traitement chirurgical :

Ø Tumeur du colon droit et du colon transverse:

L’intervention de prédilection pour ce type de tumeur en occlusion est

l’hémicolectomie droite plus ou moins élargie à gauche dans les localisations

transverses avec rétablissement immédiat de continuité par anastomose iléocolique

termino-latérale ou termino-terminale.

Cette intervention type n’a pourtant été réalisée que dans 53% des cas (soit 8

patients) dans notre série et dans 40% des cas (soit 6 patients) le rétablissement de

continuité a été retardé pour des raisons multiples notamment pour cause de

péritonite associée.

Auteurs Colectomie droite+

anastomose

Colectomie droite sans

anastomose

RAULT [80] 67% 33% 0%

Notre série 53% 40% 7%

Tableau n°13 : Techniques chirurgicales pour cancer colique droit.

Les cas de rétablissements immédiats de la continuité dans les autres séries

sont le plus souvent associés à un lavage colique peropératoire ; ce qui n’a été le cas

dans notre série que pour un seul patient.

L’inconfort lié à la non préparation colique de nos patients nous ont fait

préférés la résection sans rétablissement immédiat de la continuité dans certaines

situations.

Une intervention en un temps avec résection segmentaire colique suivie d’une

anastomose est à haut risque. Elle nécessite une préparation colique peropératoire

Page 136: Occlusion Intestinale-colon

136

qui allonge la durée de l’intervention de 30 à 60 minutes, il est en effet nécessaire

d’effectuer une mobilisation colique complète.

Cette intervention demande en moyenne 3 heures et dans cette situation

d’urgence, cette durée opératoire peut alourdir la morbi-mortalité (mortalité jusqu’à

11 %) [102].

Deen et al. [103] ont étudié la résection segmentaire colique en un temps

avec anastomose avec ou sans lavage colique peropératoire. Dans sa série la

mortalité et la morbidité des différentes techniques restent significatives (mortalité

12,5 %, morbidité 11%).

La mortalité associée aux résections avec rétablissement immédiat de la

continuité est de 37.5% dans notre série, celle associée aux résections avec double

stomie est de seulement 17%.

Un de nos patients âgé de 62 ans connu porteur d’une cardiopathie

ischémique mais non suivi et admis dans un tableau d’occlusion franche avec

altération de l’état général, l’examen clinique trouvait un patient déshydraté, un

abdomen distendu et une masse palpable au niveau de la fosse iliaque droite.

Après mesures de réanimation le patient a été admis au bloc dans un délai de

24 heures ; l’intervention a été mené par voie médiane, une tumeur cœcale a été

découverte sans signes d’envahissement locorégional ni métastases hépatiques,

mais le patient a présenté en peropératoire une chute tensionnelle et des troubles

du rythme et après concertation avec l’équipe d’anesthésie-réanimation nous avons

opté pour une iléostomie sur baguette de dérivation dans un premier temps.

Le patient a été repris 7 jours plus tard après stabilisation de son état

cardiaque et préparation médicale adéquate ; une hémicolectomie droite suivant les

règles carcinologiques avec anastomose iléo transverse termino-terminale a été

réalisée.

Page 137: Occlusion Intestinale-colon

137

Les suites opératoires immédiates étaient simples.

Il nous a semblé judicieux de relater le cas particulier de ce patient dont

l’attitude thérapeutique peut paraître peu orthodoxe mais qui à posteriori apparaît

comme la seule solution de sagesse. En effet la prolongation de la durée de

l’anesthésie chez ce patient non équilibré sur le plan cardio-vasculaire aurait pu lui

être fatale.

Comme souvent dans notre contexte les patients sont admis sans

connaissance de leur passé médical, à un stade tardif de leur occlusion et de leur

maladie et malgré une réanimation adéquate, ils restent fragiles pour une

intervention lourde à type de résection colique carcinologique ; nous proposons

comme autre alternative thérapeutique en cas de tumeur colique droite en

occlusion, la réalisation d’une iléostomie sur baguette éventuellement par voie

élective lorsque le diagnostic et le siége tumoral est connu en préopératoire.

Une iléostomie de courte durée reste gérable même dans notre contexte.

Ø Tumeur du colon gauche :

Le traitement du cancer colique gauche est beaucoup plus sujet à

controverse ; plusieurs techniques chirurgicales peuvent être proposées :

intervention en un seul temps, en deux, voire en trois temps.

L’avènement des prothèses métalliques auto-expansives n’a pas simplifié la

décision thérapeutique.

ü Intervention en un seul temps :

Ce sont les résections plus ou moins étendues réalisant l’exérèse

carcinologique de la tumeur et suivie du rétablissement immédiat de la continuité

digestive.

Page 138: Occlusion Intestinale-colon

138

Ces interventions dites à tort "idéales" sont au niveau du colon gauche

associées à un risque important de désunion anastomotique.

Le choix d’un tel geste ne doit raisonnablement être indiqué que dans des

circonstances particulières, lorsque la distension d’amont est modérée, que le

terrain est favorable et entre des mains d’opérateurs expérimentés.

Dans notre série elle n’a été réalisée que dans 12% des tumeurs du colon

gauche associée à une mortalité de 50% liée à une désunion anastomotique.

Ce n’est donc définitivement pas la technique pour laquelle nous avons optée

par le passé ni celle que nous retiendrons pour l’avenir.

ü Intervention en plusieurs temps :

Il s’agit des stomies de proche amont premières, les résections sans

rétablissement immédiat de continuité et enfin les résections avec anastomoses

protégées:

o Colostomies de proche amont :

• C’est l’intervention la plus réalisée dans notre série ; en effet 65% de

nos patients ayant une tumeur siégeant au niveau du colon gauche ont bénéficiés

d’une colostomie de proche amont ; nous déplorons une mortalité de seulement 18%

pour cette technique.

Barth et al. rapportent une mortalité de 22.2% pour 84 colostomies

réalisées [104]

• La préférence des auteurs français va à la colostomie première. [105]

[106] [107] [108].

Champault [78] a colligé 270 cancers du colon gauche en occlusion,

dont 146 colostomies premières avec une mortalité de 26% ; presque toujours due

au terrain, 64% des patients survivants ont bénéficiés d’une exérèse secondaire

avec13% de mortalité.

Page 139: Occlusion Intestinale-colon

139

Série Nombre de cas Nombre de

colostomie première Mortalité

CHAMPAULT [78] 270 146(54%) 13%

BARTH [109] 128 99(77.3%) 21.6%

PARC [110] 20 20(100%) 2.7%

UCV CHU

AVICENNES Rabat

[81]

107 41(38.4%) 20%

Notre série 17 11(65%) 18%

Tableau n°14 : colostomie de proche amont et mortalité.

• La plupart des auteurs réalisent cette intervention par voie élective ;

pour notre part elle a été réalisée dans 60% des cas par voie médiane. L’étude plus

approfondie des dossiers médicaux relève cependant une tendance actuelle vers la

voie élective. En effet les premières interventions réalisées le plus souvent sans

diagnostic étiologique préopératoire, ont été menées par voie médiane tandis que les

dernières ont toutes été menées par voie élective.

La colostomie première par voie élective est considérée comme la

méthode de référence face à une occlusion néoplasique du colon gauche. Certains y

associent une laparotomie exploratrice, qui n’est en réalité justifiée qu’en cas de

doute sur le mécanisme de l’occlusion ou la vitalité du colon. [111]

• Plusieurs arguments plaident en faveur de cette opération en

urgence : absence d’arguments en faveur d’une évolution tumorale évidente entre les

2 temps opératoires, facilité d’exécution par tout chirurgien généraliste, taux de

mortalité de plus en plus faible.[82]

Page 140: Occlusion Intestinale-colon

140

• La stomie étant de courte durée ; 16 jours en moyenne pour notre

série ; elle ne présente pas d’inconvénient majeur de gestion, ni même du classique

rejet socioculturel par le patient et son entourage ; sauf quand elle devient définitive.

En effet dans 40% des cas ; pour des raisons d’inextirpabilité ou

d’inopérabilité les patients n’ont pas bénéficiés de résection tumorale ultérieure et

on gardés définitivement la colostomie de proche amont confectionnée au cours de

la première intervention.

C’est le principal argument avancé par les détracteurs de cette

technique chirurgicale.

Pour Parc, dans un cas sur cinq environ ; soit 20% des cas ; la

colostomie va être définitive.

• Lorsqu’une deuxième intervention est envisagée, les patients

peuvent bénéficier au cours de leur hospitalisation, d’un bilan d’extension, d’une

préparation médicale et parfois d’une préparation colique.

• Nous ne prétendons pas faire l’apologie de la colostomie de proche

amont, nous avançons qu’au vu de nos résultats ; elle semble être la décision de

sagesse afin de levé l’obstacle à moindre risque et de préparer le malade au mieux, en

vu d’une future intervention carcinologique lorsqu’elle est possible et ce au cours de

la même hospitalisation.

Page 141: Occlusion Intestinale-colon

141

o Résection sans rétablissement immédiat de continuité :

• Il s’agit essentiellement de l’intervention type de Hartmann ou d’une

résection suivie d’une double stomie type Bouilly-wolkmann.

• Une résection première sans rétablissement immédiat de continuité

n’a été réalisée que dans 23% des cas de tumeur colique gauche de notre série et

grevée d’une mortalité de 25%.

Kouadio et al. en Côte d’Ivoire [82] ont optés dans 90.5% des cas pour

une intervention de Hartmann avec une mortalité de seulement 9.5%. Les données

de la littérature sont quelque peu similaires et varient entre 0 et 10% [112] [113]

[114] [115]

Série Nombre de cas

Intervention de Hartmann

Intervention de Bouilly-

Wolkmann LETOUBLON [116] 34 17 - MEYER [79] 41 4 1 UCV CHU AVICENNES RABAT [81] 107 20 26

KOUADIO [82] 22 20 - Notre série 17 4 -

Tableau n°15 : Résection sans rétablissement de continuité.

• Le rétablissement de continuité ne c’est fait dans notre série que

dans 25% des cas dans un délai de 7 semaines ; il a été mené par voie médiane

s’agissant de résection initiale de type Hartmann. Les conditions locales étaient

fortement défavorables avec un moignon rectal court en raison d’une tumeur de la

charnière recto-sigmoïdienne.

Pour LETOUBLON [116] ; le rétablissement de continuité a été effectué

chez 50% des survivants après un délai de 4 mois en moyenne avec un taux de

mortalité de 11%.

Page 142: Occlusion Intestinale-colon

142

Après intervention de Hartmann, le pourcentage de rétablissements

effectués est variable : KORUTH et AMBROSETTI observent un taux de 60% de

rétablissement, il peut être aussi très bas, aux alentours de 10% ; les patients non

rétablis dans ce cas sont dans la majorité des cas en évolution de leur cancer. [117]

[118]

• Le principal inconvénient de cette technique est le délai trop long

pour le rétablissement de continuité avec l’inconfort et la morbidité liés à une stomie

prolongée, sans ignorer les difficultés matérielles –propres à notre contexte- à se

procurer les kits d’appareillages.

• Les résultats en terme de mortalité sont certes excellents, mais nous

reprochons à cette technique des suites opératoires difficiles et longues pour le

patient et des conditions locales laborieuses pour la seconde intervention.

• Nous suggérons également que les conditions d’urgences sont peu

propices à une chirurgie carcinologique contrairement à une résection à froid après

colostomie de proche amont.

• Cependant cette technique conserve des indications propres,

notamment en cas de péritonite associée ; la main forcée une résection doit être dés

lors entreprise et le rétablissement de continuité reporté jusqu’à disparition des

phénomènes inflammatoires.

ü Autres techniques chirurgicales :

• Résection avec anastomose protégée :

C’est la résection tumorale de type carcinologique avec lavage colique

peropératoire, rétablissement immédiat de la continuité et colostomie ou iléostomie

de protection.

Une deuxième intervention est nécessaire pour rétablissement par voie

élective.

Page 143: Occlusion Intestinale-colon

143

Cette technique n’est pas très répandue, elle nécessite également un

lavage colique peropératoire, la durée d’intervention n’en est que plus prolongée.

La seconde intervention est cependant plus simple qu’en cas d’intervention

de type Hartmann.

Aucun de nos patients n’a bénéficié de cette technique que nous ne

pouvons donc discuté en terme pratique.

• Chirurgie en trois temps :

C’est à titre indicatif que nous évoquons cette technique qui multiplie selon nous

inutilement le risque anesthésique par trois, chez des patients fragilisés, pour qui

ont doit également envisager parfois un traitement adjuvant qui peut s’avérer très

lourd.

• La colectomie sub-totale ou totale avec rétablissement immédiat de

continuité :

La colectomie totale avec anastomose iléorectale présente l’avantage d’un

rétablissement de la continuité en un temps, elle prend en compte l’état et la

distension du colon d’amont et les éventuelles autres lésions tumorales coliques

synchrones (rencontrées dans environ 5 à 10 % des cas). Dans une étude d’Arnaud et

al. à propos de 135 cas de cancers coliques gauches en occlusion [119] [120], une

colectomie subtotale ou totale avec rétablissement immédiat de la continuité a été

réalisée dans 44.4% des cas ; la mortalité était de 6,6 % et la morbidité de 10 %. Ces

bons résultats ne doivent pas occulter le résultat fonctionnel parfois peu satisfaisant

de cette intervention : selles fréquentes et liquides nocturnes et diurnes.

Page 144: Occlusion Intestinale-colon

144

Les critères d’inclusion de l’étude d’Arnaud ont été :

- un risque opératoire raisonnable ;

- un cancer colique résécable ;

- une distension colique massive associée à des signes ischémiques ou pré-

perforatifs ou une tumeur du colon droit synchrone.

Le SCOTIA Group [50] a comparé de manière prospective randomisée la

colectomie subtotale avec anastomose iléo-rectale et la colectomie segmentaire avec

lavage colique peropératoire sans retrouver de différence significative en termes de

mortalité ou de morbidité entre les deux interventions. Néanmoins on notait des

selles significativement plus fréquentes dans le groupe des colectomies subtotale.

Pour notre part, une colectomie subtotale a été réalisée dans une seule

situation de tumeur du colon descendant avec perforation diastatique du cœcum et

péritonite avancée. Le rétablissement de continuité n’a pu être réalisée au cours de

la même intervention.

• Les dérivations internes :

Cette technique est généralement réalisée à titre palliatif. Elle permet de ne

pas réaliser une anastomose à haut risque de désunion anastomotique sur un colon

distendu, siège d’une pullulation microbienne c’est pour cela qu’elle doit être

réalisée loin du colon distendu. Elle est souvent pratiquée chez les sujets âgés, en

mauvais état général dont le cancer est évolué.

Elle peut constituer une alternative thérapeutique avantageuse en cas

d’inextirpabilité et pour des patients à espoir de survie limitée afin d’éviter une

colostomie définitive pouvant être mal acceptée socialement et culturellement.

Page 145: Occlusion Intestinale-colon

145

Elle n’a cependant jamais été réalisée dans notre série.

ü Techniques non chirurgicales :

Il s’agit notamment des prothèses métalliques auto-expansives placées sous

contrôle radioscopique ou endoscopique, récemment introduite dans l’arsenal

thérapeutique et que l’on présente actuellement comme le principal "concurrent" de

la colostomie de décharge :

Les prothèses métalliques auto expansives constituent une alternative

reconnue au traitement chirurgical dans 2 indications: 1) La levée en urgence de

l'occlusion colique aiguë avant une chirurgie curative (si elle est possible) en un

temps dans de meilleurs conditions environ 10 jours après. [121] [80] [122]

2) Le traitement palliatif de l'obstruction colique chez les patients ayant une

maladie localement avancée ou métastastique, et/ou chez ceux dont l'état général

est trop altéré pour une intervention chirurgicale. [122] [123]

Différentes études regroupées dans une méta analyse récente montrent un

taux de succès technique de pose des prothéses metalliques auto-expansives

variant de 86 à 100% et un taux de succès clinique (levée de l'occlusion) de 83 à

100% [125].

Cinq études ont comparé la chirurgie au traitement endoscopique des tumeurs

coliques obstructives [126] [127] [128].

Trois sont des études rétrospectives en situation palliative, montrant l'absence

de différence pour la survie, et pour 2 d'entre elles, une diminution significative de

la durée de séjour et de la morbidité pour les patients traités par prothèse. [127]

[129] [130]

Page 146: Occlusion Intestinale-colon

146

L’étude de Targownik et al. [128] est une analyse décisionnelle comparant 2

stratégies en situation d'urgence caractérisée par une occlusion aiguë: la pose d'une

prothèse éventuellement suivie d’une chirurgie à froid vs la chirurgie en urgence

(Hartmann) éventuellement suivie d'un deuxième temps opératoire à froid

(rétablissement de continuité quand il est possible). Cette étude concluait à la

supériorité de la prothèse sur la chirurgie décompressive d’urgence en terme de

mortalité liée à la procédure (5 vs 11%), de nécessité d’une stomie (7 vs 43%), de

nombre de d’actes opératoires par patient (1,01 vs1,32) et de coût (45709 $ vs

49941 $).

En conclusion, les prothèses métalliques auto-expansives constituent une

alternative de choix au traitement chirurgical des sténoses tumorales coliques

symptomatiques, soit pour permettre un traitement curatif chirurgical "à froid", soit

dans un but palliatif avant de débuter une éventuelle chimiothérapie.

Nous souhaitons vivement pouvoir comparer à l’avenir, les résultats de cette

technique endoscopique à nos résultats chirurgicaux et notamment à sa principale

rivale : la colostomie de proche amont.

VII. Discussion des résultats : v Résécabilité :

Vingt sept de nos patients ont pu bénéficié d’une résection tumorale, notre

taux de résécabilité est donc de 84.4% ; dans la série de MEYER [50] ce taux est de

93% alors qu’il n’est que de 62.5% dans la série de CLARK [132].

Page 147: Occlusion Intestinale-colon

147

Série Nombre de cas Résécabilité

ADLOFF [132] 107 94%

MEYER [50] 57 93%

CLARK [131] 136 62.5%

UCV CHU IBN SINA RABAT [81] 107 78.5%

Notre série 32 84.4%

Tableau n°16 : résécabilité.

Le taux de résécabilité dans notre série reste satisfaisant malgré le stade souvent

évolué auquel sont vus nos patients.

v Mortalité :

Ø Mortalité globale :

La mortalité globale dans notre série est de 25% ; le retard diagnostic (délai de

consultation moyen de 07 jours) et le mauvais état général des patients

expliqueraient ce pourcentage élevé de mortalité.

série Nombre de cas Mortalité globale

GARCIA [133] 35 7.5%

ADLOFF [132] 107 22%

CHAMPAULT [78] 497 25%

BRESLER [87] 65 28.5%

MEYER [50] 57 12.2%

RAULT [80] 22 27%

Notre série 32 25%

Tableau n°17 : Mortalité globale.

Page 148: Occlusion Intestinale-colon

148

Ø Mortalité en fonction de la stratégie thérapeutique :

On distingue trois groupes :

• Les stomies de proche amont :

La mortalité au sein de notre série pour les patients ayant bénéficiés d’une

stomie de proche amont sans résection colique est de seulement 17%, inhérente au

terrain essentiellement. Ce taux est variable selon les auteurs, il est de 26% pour

CHAMPAULT [78] et 34% pour ADLOFF [133].

Il s’agit du taux de mortalité le plus faible de notre série ce qui nous

conforte d’avantage dans le choix de cette technique, essentiellement pour les

tumeurs du colon gauche et que l’on a élargi dans certaines situations, aux tumeurs

du colon droit.

• Les résections premières avec stomies :

Le taux de mortalité après résection tumorale sans rétablissement de

continuité est de 20% dans notre série, ce taux est variable entre 15 et 30% selon les

auteurs.

• Les résections anastomoses :

Dans notre série les résections avec rétablissement immédiat de continuité

sont entachées du plus lourd taux de mortalité qui est de 40% dont 50% sont liés à

un lâchage anastomotique.

Malgré un terrain jugé à priori favorable, puisqu’un geste lourd a été

décidé, la mortalité a été sévère dans notre série, elle est moindre (11%) voire nulle

pour certaines séries. [102] [50]

Ceci est probablement lié à une meilleur sélection des malades pouvant

bénéficier d’une chirurgie lourde mais aussi au recours plus fréquent au lavage

colique peropératoire avant rétablissement de continuité.

Page 149: Occlusion Intestinale-colon

149

v Morbidité :

Dans notre série la fistule colique est la complication la plus fréquente et deux

fois sur trois l’évolution vers le décès est inéluctable.

v Pronostic :

Le pronostic carcinologique est très grave puisque 18.75% des patients sont

d’emblé à un stade métastatique et 38% sont classés T4 selon la classification TNM.

La médiane de survie est difficile à établir dans notre série en raison d’un suivi

aléatoire des patients ; un quart de nos patients a été malheureusement perdu de

vue. Selon la littérature, le taux de survie à cinq ans (24 mois) des patients en

occlusion est largement inférieur à celui des séries de cancer colique non compliqué.

Taux de survie à 5 ans Auteurs

Cancer occlus Cancer non occlus

ADLOFF [132] 28% 46%

BOUTRON [134] 26.7% 42.7%

Tableau n°18 : Taux de survie à 5 ans.

La proportion élevée des stades avancés dans les cancers occlus explique

cette différence.

Page 150: Occlusion Intestinale-colon

150

Conclusion

Page 151: Occlusion Intestinale-colon

151

A la lumière de ce travail réalisé au service de chirurgie viscéral b du CHU

HASSAN II de Fès à propos de 32 cas de cancer colique en occlusion sur une période

de 4 ans, il en ressort :

v Les patients de notre série sont relativement jeunes avec une moyenne d’âge

de 56ans.

v La tumeur siège préférentiellement au niveau du colon sigmoïde.

v La colostomie de proche amont est la stratégie thérapeutique que nous avons

le plus réalisé et que nous défendons en raison de sa faible mortalité au cours

de la première intervention et du confort offert lors de la deuxième

intervention.

v La mortalité globale est élevée (25%).

L’amélioration de ce pronostic doit passer par ;

v Un diagnostic plus précoce passant par l’amélioration de l’interprétation des

signes cliniques et radiologiques par la profession.

v Une prise en charge adaptée à notre contexte, à savoir, la généralisation des

stomies de proche amont après mesures de réanimation.

v Une collaboration entre réanimateurs, radiologues endoscopistes et

chirurgiens.

Page 152: Occlusion Intestinale-colon

152

Résumé

Page 153: Occlusion Intestinale-colon

153

Notre travail est le fruit d’une étude rétrospective concernant 32 cas de

cancers coliques en occlusion opérés au service de chirurgie viscérale b du CHU

HASSAN II de Fès entre janvier 2003 et décembre 2007 :

• Notre moyenne d’âge est de 56 ans avec des extrêmes allant de 36 à 70ans.

• Notre série compte 14 femmes pour 18 hommes soit un sexe ratio de 0.8.

• Une symptomatologie inaugurale a été retrouvée dans 62.5% des cas avant

l’accident occlusif.

• 100% de nos patients ont consultés dans un tableau d’occlusion complète après

un délai d’évolution de 7 jours en moyenne.

• La tumeur siégeait pour 53% au niveau du colon gauche et 47% au niveau du

colon droit ; le segment colique préférentiellement touché est le colon sigmoïde

(25%).

• Pour les tumeurs du colon droit, nous avons réalisé 53% de résection

anastomose, 40% de résection sans rétablissement de continuité et 7% de stomie

de proche amont.

• Pour les tumeurs du colon gauche, le traitement a consisté en une colostomie de

proche amont dans 65% des cas, une résection sans rétablissement de continuité

dans 23% des cas et une chirurgie en un seul temps dans 12% des cas.

• La mortalité globale de notre série est de 25% : elle est maximale, lorsqu’une

résection-anastomose a été réalisée (40%) ; elle est de seulement 20% lorsque le

rétablissement de continuité est reporté et elle n’est que de 17% en cas de stomie

de proche amont.

• La morbidité est de 19% dominée essentiellement par le lâchage anastomotique.

Au terme de cette étude et à la lumière des données de la littérature, il en

ressort :

Page 154: Occlusion Intestinale-colon

154

• Pour les tumeurs du colon droit l’hémicolectomie droite avec rétablissement

immédiat de continuité après lavage colique peropératoire est la technique de

référence, cependant la difficulté inhérente à une résection carcinologique et au

lavage peropératoire dans les conditions d’urgence ; nous ont fait recourir à

d’autres moyens.

• Pour les occlusions par cancer colique gauche ; la colostomie première de

décharge par voie élective est la méthode de référence. C’est une technique

simple ; réalisable chez tous les patients et qui reste adaptée aux conditions

d’urgence. Son principal inconvénient est qu’elle peut rester définitive.

• La colectomie totale ou subtotale est destinée en présence de lésions coliques

ischémiques, pré-perforatifs ou en cas de cancer synchrone.

• Les techniques endoscopiques sont en cours d’évaluation et pourraient constituer

une excellente alternative thérapeutique à la colostomie de décharge surtout

pour les tumeurs non extirpables.

Page 155: Occlusion Intestinale-colon

155

Abstract

Our work is a retrospective study, from 2003 to 2007; 32 patients with colonic

cancer in acute obstruction were treated in the visceral surgery b of Hassan II

university hospital.

• There were 18 males for 14 females with a mean age of 56 years.

• All the patients had complete clinical and radiological colonic obstruction.

• Tumours were located in the right side in 47% of cases and in the left side in

53%.

• All patients underwent surgical procedure:

Ø For the right side location; 53% of patients underwent immediate

anastomosis after right colectomy and Intraoperative colonic cleansing

was undertaken in one case. 40% of patients underwent right colonic

resection without anastomosis.

Ø For the left side location; an amount colostomy was realised in 65% of

cases, a Hartmann procedure was realised in 23% and left colonic

resection with immediate anastomosis was realised in only 12% of cases.

• Mortality rate was 25%:

Ø 40% in the primary anastomosis following resection group.

Ø Mortality following amount colostomy was lower; only 17%

• Morbidity occurred in 19%, with 9% of anastomotic leakage.

Our study and the results of the literature show that:

• Acute obstruction of the right colon is usually handled by primary

anastomosis following resection and Intraoperative irrigation. In our study a

Page 156: Occlusion Intestinale-colon

156

right colectomy without primary anastomosis and an amount ileostomy were

underwent for some patients.

• Many surgeons are reluctant to offer one-stage resection and anastomosis to

the patients with obstructive lesions of the left colon due to safety concerns:

Priority must be given to the restoration of colonic permeability; amount

colostomy stills the safer surgical procedures according to the literature and

our experience. The Hartmann’s procedure is safe and might be an alternating

procedure.

• Subtotal colectomy is reserved for those patients who had multiple lesions, or

had a family history of colorectal cancers.

• The self-expandable metallic stents are a good alternative to surgery for the

palliative treatment of malignant colonic obstructions.

Page 157: Occlusion Intestinale-colon

157

ملخص

اجلامعي باملستشفى مستعجلة جلراحة خضعت اليت و األمعاء النسداد املتسبب القولون سرطان من حالة 32 عن استعادية دراسة مثرة هو العمل هذا

:2007 ديسمرب و 2003 يناير بني فاس يف الثاين احلسن

.سنة 70 إىل 36 بني تتراوح قصوى حدود مع عاما 56 هو لدينا العمر متوسط •

.0،8 هي اجلنسني بني النسبة أي امرأة، 14 و رجل 18 •

.االنسداد وقوع قبل احلاالت من ٪ 62،5 ىف عليها العثور مت افتتاحية أعراض •

.املتوسط يف املرض تطور من أيام 7 وبعد لألمعاء كامل انسداد حالة يف املستعجل للفحص خضعوا املرضى كل •

.امللتوي القولون هو كان لألورام تعرضا األكثر اجلزء األمين، القولون يف ٪ 47 و لقولونا يسار على احلاالت من ٪ 53 يف كان الورم •

و االستمرارية إعادة دون اجلزئي االستئصال ٪ 40 احلاالت، من ٪ 53 يف التحام مث جزئيا استئصاال أجرينا األمين، القولون ألورام بالنسبة •

.لداجل عرب القولون من األقرب اجلزء إخراج من ٪ 7

إعادة دون اجلزئي االستئصال احلاالت، من ٪ 65 يف اجللد عرب القولون من األقرب اجلزء إخراج مت األيسر، القولون ألورام بالنسبة •

.احلاالت من ٪ 12 يف واحد وقت يف جراحية وعملية احلاالت من ٪ 23 يف االستمرارية

عند فقط ٪ 20 ،)٪ 40 (التحام - اجلزئي االستئصال حيث حد أقصى يف تكون هي و ٪ 25 هو السلسلة يف االمجايل الوفيات معدل •

.اجللد عرب القولون من األقرب اجلزء إخراج حالة يف ٪ 7 وتبلغ االستمرارية، استعادة

.اجلراحي االحتام فك عن أساسا ناجتة وهي ٪ 19 تبلغ املرضية املضاعفات نسبة •

:نستخلص ، األدبيات من ةالوارد البيانات ضوء وعلى الدراسه هذه ختام يف

يف التقنية الصعوبات أن غري املرجعية التقنية القولون غسل بعد املباشر االلتحام مث اجلزئي االستئصال تقنية تعترب األمين القولون ألورام بالنسبة •

.البديلة التقنيات تبين إىل يدفعنا قد املستعجالت ظروف

و املرجعي، احلل موضعية جراحة عرب اجللد عرب القولون من األقرب اجلزء إخراج يعترب األيسر، قولونال أورام عن الناجتة لالنسدادات بالنسبة •

احلل تظل قد أا هو الوحيدة سلبيتها أن غري املستعجالت ظروف مع مكيفة هي و املرضى كل لدي للتطبيق قابلة و معقدة غري تقنية هي

.النهائي

.آخر سرطان مع بالتزامن أو القولون يف ثقب بوادر أو جلطة وجود حال يف جيرى لقولونل التام الشبه أو التام االستئصال •

خصوصا اجللد عرب القولون من األقرب اجلزء إخراج ل ممتازا عالجيا بديال تشكل أن ميكن و التجريب موضع تزال ال التنظريية التقنيات •

.لالستئصال القابلة الغري لالورام بالنسبة

Page 158: Occlusion Intestinale-colon

158

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Page 159: Occlusion Intestinale-colon

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