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Olivier sur les pas de papa Martelly

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Olivier sur les pas de papa Martelly

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2 1er septembre 2012No 694

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

REDACTEUR EN CHEF

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOURGaëlle C. ALEXIS

RÉDACTIONJoël FANFANDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Daphney Valsaint MALANDREMyria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNElisée DécembreJunior Plésius LouisPeguy Flore PierreRaphaël FéquièreEnock NéréLégupeterson Alexandre

CORRECTIONJean-Philippe Étienne

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEStevenson EstèvePhotographesFrédérick C. ALEXISHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUYonel Louis

Publicité: 2941-4646 [email protected]

Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717

Une publication de Ticket Magazine S.A.

LA VAISSELLE

qui aime son pays », affirme-t-il ce jeudi après-midi quand il nous reçoit au Palais National. Ses yeux rougis confirment qu’Olivier n’a pas dormi depuis plusieurs jours. Pourtant son regard est clair. Direct. Sa chemise bleue pâle à rayures blanches relève son teint hâlé et son demi-sourire lui confère un air distant. Sa poignée de main est ferme. Entouré de son attaché de presse et de son assis-tant, le jeune homme déplie ses longues jambes et s’assoit d’un air nonchalant, s’enfonçant confortablement dans son fauteuil rembourré. L’interview peut maintenant commencer.

Impatient, Olivier Martelly entre d’em-blée dans le vif du sujet. Les réponses af-fluent sans attendre les questions. Il parle à Robenson Geffrard pour Le Nouvelliste, sans peur ni demi-mesure. Ce trait de caractère est familier des Martelly. Au fur et à mesure que les mots sortent de ses lèvres roses et pulpeuses, les plis intri-gués s’effacent de son front. Il se détend. Sa voix grave devient plus chaleureuse. La conversation va bon train. Il raconte son aventure lors du cyclone Isaac avec fierté. « On a visité plusieurs villes dans des départements différents. On a distri-bué des kits de nourriture et de premiers soins. Les gens étaient heureux de nous voir sur le terrain avec eux. Nous ne nous sommes pas terrés chez nous, laissant le peuple se battre tout seul. J’ai marché des kilomètres et des kilomètres pour sauver des vies, et juste une poignée de main ou un sourire me rend au centuple ce que j’ai fait », raconte Olivier Martelly, avec la fougue de celui qui aime ce qu’il fait.

Portrait craché de son père jeune, son parler est convaincant. Du rire tonitruant au sourire malicieux, tout dans son attitude et dans ses mimiques rappellent Michel Martelly. Ces jours-ci, l’actualité se déchaîne sur lui et sa mère. Maître Newton Saint-Juste l’accuse « à tort », selon lui. Mais ça ne le dérange pas. « Je continuerai à faire ce que j’ai à faire sans aucune amertume. Je n’ai pas de temps à perdre avec les médisances. » Initiateur du mouvement « Soccer for Change ou Foutbòl pou chanjman », Olivier Martelly tient ce projet à cœur. « ‘’Foutbòl pou chanjman’’ est mon bébé. Je sais perti-nemment qu’un loisir peut empêcher un enfant de devenir un délinquant. Grâce aux stades que nous avons inaugurés cette année et les camps d’été que nous avons mis sur pied, les jeunes ont eu droit à un été productif. »

« Les Haïtiens adorent le football, c’est

le sport national. Mais c’est sûr que nous allons nous concentrer aussi sur d’autres projet », assure-t-il quand on lui deman-de pourquoi cette emphase sur ce sport. « Le basket bientôt va prendre de l’essor et bien d’autres loisirs encore ». Olivier est lui aussi un sportif. Dès son jeune âge, son père lui apprend à jouer au foot. Quand il s’exprime, l’aîné du couple Mar-telly vous regarde droit dans les yeux. Il ne sourcille pas. Si une question le gêne, il rit en rejetant la tête en arrière et ses joues rougissent. Et l’espace d’un instant, on entrevoit le jeune homme de 24 ans sans soucis qui existait avant d’être le fils du président de la République.

Musicien dans l’âme, Olivier avoue qu’il ne peut pas se passer de ce vice. « La musique coule dans mes veines », dit-il dans un grand sourire. « Hier soir encore j’étais au studio avec Fantom. Avant-hier soir avec Dug G et ainsi de suite. Je jongle entre mes activités sociales et la musique. Je ne saurais abandonner cette passion. D’ici la fin de l’année, vous m’en-tendrez sur plusieurs chansons, surtout avec Sandro, mon petit frère».

Olivier Martelly n’est pas un cœur à prendre, mesdames, désolé ! Il n’est pas marié mais refuse de révéler le nom de sa petite amie. Et quand on lui demande pourquoi, il rit, rougit et bafouille pour la première fois de toute l’interview.

Gaëlle C. Alexis

Olivier sur les pasde papa Martelly

La pièce est neutre. Seul un tableau sûrement signé d’un grand peintre haïtien essaie d’égayer les murs du bureau d’Olivier Martelly. Sur la table, aucune photo, aucun bloc-notes. Pas même un téléphone. Le fils du président ne passe pas beaucoup de temps dans son bureau au Palais National. Non. Olivier est un homme de terrain. Il n’aime pas s’as-seoir ni se reposer sur ses lauriers. C’est un homme d’action.

Du haut de ses 24 ans, quand la fonction de « Conseiller du président pour la jeunesse et les sports » lui tombe dessus,

il n’a pas d’autre choix que de s’embar-quer à fond. « J’aime faire ce qu’il faut. Je suis un citoyen qui veut être fier de ses actions. Avant tout, je suis un homme

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31er septembre 2012No 694

Article 10

« Dis-moi comment recevoir », rubrique hebdomadaire, informe sur les notions de convenances. L’intérêt des lecteurs, me conduit au début, a accentué plutôt sur l’art et les manières de la table. Mais, comme le logo le mentionne, le suivi des articles élaborera aussi sur l’art vestimentaire, les comportements sociaux et l’étiquette du monde professionnel.

L’assiette, pièce maîtresse de la vaisselle a de nos jours des formes très diversifiées. Cependant, l’assiette ronde reste encore la plus répandue et la plus classique.

Quand le jeu comporte un bol on parle de set amé-ricain, et quand il comporte une assiette creuse pour le potage, on parle alors de set européen.

Il existe plusieurs dimensions d’assiette d’où leurs noms :

Image01

L’assiette de présentation (28cm) est très grande, elle reçoit les assiettes des différents mets prévus au menu. C’est un élément très raffiné, elle évite que la table soit complètement dégarnie entre les services. Elle reste à table jusqu’au dessert. Image02

L’assiette plate américaine (26 cm) est légèrement plus grande que l’assiette plate européenne (24,5 cm)

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- L’assiette à dessert (21 cm) est légèrement plus grande que celle à gâteau (19 cm) Image04

- L’assiette à pain (16 cm) est très petite Image05

SAVOIR FAIRE Dans un dîner très protocolaire, on change d’assiet-

te après chaque plat. Certaines largesses sont permises en famille, cependant même entre intimes, il est tou-jours recommander de les changer pour le poisson, le fromage et le dessert.

On ne doit pas trop remplir son assiette, au lieu d’avoir un débordement vaut mieux se resservir. Que l’on se serve ou que l’on déguste, on garde le mets dans les limites du marli de l’assiette pour éviter de salir l’aile de l’assiette. Image06, 07et 08

On termine son assiette, mais on ne la nettoie pas.Image09

Quand on finit de manger, on ne repousse pas son plat, il reste à sa place en attendant que l’on soit des-servi. Image10

- On n’ empile pas les assiettes les unes sur les autres pour desservir. Image12

ConseilsAu moment du service, on évite de mettre la main

sur son assiette, pour signifier qu’on ne désire plus rien.

COMMENT MANGER LE RIZ ? Les convenances interdisent l’usage du couteau

pour le riz en prévoyant plutôt de s’aider d’un morceau de pain. Cependant, comme le coté culturel influe sou-vent les mœurs, chez nous, vu qu’à diner on ne se sert pas de pain, alors au quotidien, on utilise les couverts

LA VAISSELLE

LA VAISSELLE

individuels. Notre façon de faire ne peut demeurer qu’en famille et dans une ambiance informelle.

D’une manière générale quelque soit le plat on mange en commençant par le bas afin de ne pas déran-ger l’assiette. Image 12

Le riz et purée de haricotChez nous, la purée de haricot accompagne agréa-

blement le riz. Pour une meilleure présentation, on les mélange au fur et à mesure que l’on mange. Image 13

Cependant, dans tous les cas on évitera de malaxer

son riz à sa purée, ceci pour une meilleure présentation. Tout mélanger d’une traite n’est pas agréable à la vue.

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LE SAVIEZ-VOUS Connaissez-vous les noms des différentes parties

d’une assiette. Image 15Prochain épisode : Les verres

Pour contacter l’auteur :[email protected]

Présentation, assiette plate américaine, assiette plate européenne, dessert, pain

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Marli

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4 1er septembre 2012No 694

Anédie AzaëlAvenante, gaie et très entreprenante, sans être de

celles qui font tourner toutes les têtes, Anédie Azaël, Miss Haïti Universe 2011, regorge de charmes. Les imperfections de son visage concourent à sa beauté. Avec ou sans maquillage, son sourire qui révèle ses joues rebondies confère à la jeune mannequin un air naturel et jeune. Très impliquée dans le social, Anédie garde la couronne vivante. Pourtant, on lui fait bien des reproches… Les adeptes de la réincarnation jureraient que dans une vie antérieure notre miss tant aimée a été blonde.

Maria Sophia BaudinN’avez-vous jamais été assené d’un coup de beauté?

Hum... Eh bien, quand Sophia paraît pour la première fois à MatMag, certains (et certaines !) ont eu un vé-ritable choc. D’un sourire déconcertant qui se meut souvent en rire hypnotisant, la grassouillette vénus, chic jusqu’aux bouts des ongles, accroche. Sa physionomie plus que particulière, avec des rondeurs plus que la moyenne mais qui se fondent dans une grâce de diva, ne la laisse pas inaperçue. Son maquillage prononcé ne subtilise aucun détail de son charme naturel, et c’est en se faisant rigueur que l’on détache les yeux de cette nymphe. Sa voix à la fois posée et agressive et une frimousse d’ange en toile de fond finissent de donner plus de brillance à ce rayon de soleil. Comédienne de la Cosafh et présentatrice de télé, Sophia Baudin saurait, entre deux sourires, vous présenter ses trois meilleurs amis : le charme, la grâce et la beauté.

Niskaa GarouteNiskaa Garoute fait du rap. Jeune et jolie, celle qui ne

mâche pas ses mots donne du plaisir aux yeux. Son côté indépendante et garçon manqué fait d’elle l’une des jeunes filles les plus sexy de nos jours. Ses lèvres roses bien dessinées, son regard toujours un peu brouillé et ses longs cheveux en désordre lui confèrent l’air de l’amoureuse transie. Sans être une beauté fatale, Niskaa est, sans dire peut-être, une fille qui attire les regards. Et si vous ne la croisez pas souvent sur votre route, c’est parce qu’elle étudie à l’étranger.

Carla LéonardBelle. Elle n’est pas juste jolie, elle est belle…et natu-

relle. Carla Maurena Léonard est une de ces filles dont le visage ne s’oublie pas. Co-présentatrice à la fois de Miss Anayizz et de l’émission Journal des loisirs sur la TNH, Carla est un mélange d’intelligence, d’élégance et de simplicité. La peau couleur chocolat, un sourire éblouis-sant qui révèle de belles dents blanches et pare son regard d’étincelles, la jeune fille de presque vingt ans est tout simplement ravissante. Une telle beauté serait-elle libre ? Mon petit doigt me dit que non. Et c’est bien dommage pour certains...

EudElle se surnomme ‘’Princesse’’ et personne n’en

trouve à redire. Son petit air rebelle fait tout son charme. Chanteuse, rappeuse, la sublime Eud est la marque de fabrique de Mystic 703. Belle et talentueuse, chic et bien ourlée, elle est de celles qui font rêver les hommes et rend les femmes vertes de jalousie. Son assurance et sa féminité détonnent avec cette attitude farouche qu’on devine sous ses courbes généreuses. Quand elle vous regarde, ses grands yeux ont envie de dire : « M fè sam vle jan m vle » et vous tiennent sous leur emprise. Mère d’un jeune garçon et divorcée à seulement 28 ans, les péripéties de la vie ne font que conférer à Eud cette maturité qui fait craquer dès la première minute.

Sarodj BertinBelle ! A ne pas pouvoir trouver qu’un seul mot pour le dire, aucune star haïtienne, pour l’heure, autre que Sarodj, ne personnifie aussi bien le mystère de l’esthéti-que. Elle cultive avec soin les secrets de beauté. Gracieu-se et intelligente, la Miss Haïti Univers 2010 est à la fois une femme canon et de tête. Son côté chic et glamour n’a rien à envier des tops model hollywoodiens. Sexy, re-gard perçant, charme envoûtant, peau délicate et longs cheveux, la fine silhouette que tout homme aurait rêvée avoir à ses côtés, est d’un abord facile en dépit de sa cé-lébrité. Cette croquante jeune femme est très convoitée. La toucher des yeux donnerait satisfaction à quiconque voudrait la rencontrer. Être agent humanitaire renforce ses atouts et fait d’elle étoile de charité.

Gessica Généus Délicieusement belle, cette fille possède incontes-

tablement un charme fou. C’est le genre de femme sur laquelle le regard se pose et n’a nulle envie de se détourner. Sans artifices déjà, elle possède une beauté à l’état nature que sa crinière de lionne fière vient re-hausser. Des lèvres pulpeuses, un sourire lumineux qui chatouille, Gessica est une merveille de la nature. Bien qu’elle ne soit pas dotée des généreuses courbes qui la rendraient sulfureuse, avec son physique de sportif : de jolies jambes galbées, un ventre plat, une silhouette affinée…, elle peut passer sans problème d’un registre

à l’autre : femme fatale, glamour, flashy sans perdre un seul instant de sa séduction. Son talent d’actrice finit de compléter le beau tableau qu’elle présente. Un cœur à prendre ? Croisez les doigts, messieurs !

Mikaëlle Cartright Superbe, talentueuse et d’une simplicité admira-

ble, Mikaelle Cartright est une étoile montante du jazz haïtien. Son sourire a la vertu d’emprisonner les regards de ses fans et de les fondre, par sa voix émouvante, dans un univers musical peuplé de blues, de saoul, de jazz et

de Rnb. Sur scène, quand elle parle de son jardin d’hiver, on parie qu’elle peut laisser la foule en délire et sur-chauffée. Elle compte sans doute parmi les plus adulées du monde musical.

Miss Vee Des rondeurs, des rondeurs et encore ces rondeurs,

qu’elle ne cache pas et qu’on ne se lasse pas de regar-der ! Tatouages et piercings à volonté, Virgine Paul, que l’on connaît mieux comme Miss Vee, du groupe TeeVee,

Jeunes, belles et talentueusesLes 10 femmes les plus sexy du showbizJeunes, belles et talentueusesLes 10 femmes les plus sexy du showbiz

Agées de 20 à 30 ans, elles nous font tous craquer avec leur sourire et leur plastique de rêve ! Chacune d’entre elles a ce « petit truc » bien particulier et Ticket les a rassemblées juste pour vous ! Voici les 10 femmes les plus « sexy » du showbiz…d’après nous.

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51er septembre 2012No 694

a un visage agréable aux regards et en prime des formes généreuses qu’elle ne rate d’ailleurs pas une occasion d’exposer. La jeune rappeuse n’est pas des plus prudes, c’est le moins qu’on puisse dire ! Les paroles des chan-sons de TeeVee sont très épicées et les body-shorts et décolletés plongeants qu’arborent généralement les deux jeunes chanteuses du groupe ne cachent pas grand-chose. Une présence sur scène remarquable, un style vestimentaire attrayant et déjà cette attitude de

star, la nature a muni Miss Vee de bombes à attirance massive !

ShassyImpossible pour celle-ci de passer inaperçue !

En effet, son style tape-à-l’œil, ses vêtements qui ne cachent presque rien et son langage coloré, à la limite du vulgaire, font de Shassy une personnalité autant aimée que détestée. Présentatrice de 28.88 sur Tripp TV,

Chasmaille Odéra, 20 ans, a également un vidéoclip très controversé à son actif. Mais tout cela mis à part, il faut reconnaître à celle qui chante ‘’M ap chat’’ avec Izolan, est bien cute et une physionomie intéressante, quoique dépourvue des courbes affriolantes de la star Nicky Minaj, son modèle. Sans tous ces accoutrements dont elle est friande et qui détournent l’attention de sa belle plastique, il y a de fortes chances que Shassy passerait pour charmante !

Jeunes, belles et talentueusesLes 10 femmes les plus sexy du showbizJeunes, belles et talentueusesLes 10 femmes les plus sexy du showbiz

Agées de 20 à 30 ans, elles nous font tous craquer avec leur sourire et leur plastique de rêve ! Chacune d’entre elles a ce « petit truc » bien particulier et Ticket les a rassemblées juste pour vous ! Voici les 10 femmes les plus « sexy » du showbiz…d’après nous.

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Samedi 1er et dimanche 2 septembre 20126

Fondée le 17 Mai 1973, par un missionnaire de la Mission Evangélique Baptiste du Sud d’Haïti, Robert Stewart, l’Amé-

rica a longtemps été présidé par Nerva Delva et disputait les compétitions régionales. En 1987, lassé de faire du surplace, les dirigeants du club ont mis les clés sous la porte. Personne n’a plus parlé de l’América pendant près d’une vingtaine d’années. On le croyait mort et enterré. Cependant, en 2004, un groupe de jeunes cayens sous la houlette de Jean Yves Bernard commencent a évoquer une possible renaissance du club. Après de nom-breuses réunions, le 12 mars 2005, l’America revoit le jour et son nou-veau siège social est à Simon. Jean-Yves Bernard devient le président et André Etienne le Vice-Président. Désormais les rouges de la ville des Cayes ont un autre obectif. Ils visent le haut niveau dans les compétitions nationales.

En mars 2007, le club dispute son premier match en 3e division. A l’issue de la saison, l’objectif de monter en seconde division n’est pas atteint. On remet ça en 2008 et cette fois la formation de l’America des Cayes termine 3e de la ronde finale et monte alors en seconde division. La seconde division ne servira que d’un court tremplin pour l’America des Cayes car à l’issue de la saison 2009, les rouges terminent champion de la seconde division et accèdent en première di-vision. Le premier objectif est atteint. Reste maintenant à déborder le plan national.

Pour son premier match en cham-pionnat national Digicel de D1 en 2010, les Cayens enregistrent une sévère raclée sur leur pelouse du Land des Gabions devant l’ASCAR. 4 buts encaissés qui rappellent aux rouges que la première division ne sera pas facile à dompter. Ils ont re-tenu la leçon. A l’issue de la saison, ils terminent en bonne position au clas-sement général et disputent le Super 8. Au stade Sylvio Cator ils n’ont pas pu faire la différence devant l’Aigle Noir. Même les tirs au but n’ont pu départager les deux formations. Ce n’est que le sort (tirage au sort) qui décide du sort de la rencontre. L’Aigle Noir dispute les ½ finales alors que l’América des Cayes est renvoyé à ses cahiers.

Leur seconde saison en première division a été moins bonne. On a même craint pour la santé du club qui a regardé les spectres de la seconde division l’inviter en enfer. Conscients du danger, les responsables ont fait le ménage. Exit joueurs ou entraî-neurs moins ambitieux. Mise en place d’un staff plus ambitieux entouré de joueurs plus ambitieux. Et la mayon-

naise prend et les résultats suivent. A l’issue de la série aller de la première phase, ils terminent en tête. Cepen-dant à l’issue de la première phase, les Cayens ne remportent que 10 mat-ches sur les 22 disputés pour 7 nuls et 5 revers. Trop peu pour conserver la première place à la fin de la série retour. Le Valencia de Léogâne a fait mieux.

Pour la phase du titre, l’America nourrit l’ambition de remporter la compétition pour la première fois de sa courte et longue histoire. S’ap-puyant sur un groupe solide Freedom Decossa (18 fois titulaires) dans les buts, une défense basée sur Dimitry Edouard (17 titularisations), Ricardy Jean-Baptiste (17), Jean Garry Ruben (20) tout est solide. A la récupération, Gassendy Sauveur et Harold Espé-rance (20 fois titulaires) font figures d’inamovibles.

Au milieu derrière les attaquants,

c’est mieux distribués, mais les noms de Wilde Donald Guerrier (19 fois titulaires), Charles Pierre Ronald (20 présences) sont les plus cités. En attaque, Jocelyn Sénat (20 fois pré-sents avec 19 titularisations) et Kenz Germain 20 présences sont les plus remarquables. Par contre avec seule-ment 51 minutes disputés, dont 47 en tant que tituliare lors de la première journée et 4 lors de la 19e journée, Dérimé Jean Rival est le moins utilisé. Il est suivi de près par Herby Dorvilier qui n’a disputé que 95 minutes en 5 rencontres et une seule titularisation lors de la 8e journée.

L’America a inscrit 22 buts en 22 matches soit une moyenne d’1 but par match. Avec 7 réalisations, Jocelyn Cénat* est le plus prolifique de tous les buteurs de l’América cette saison. Il est suivi de Kenz Germain (5), Wilde Donald Guerrier (4) et Jean Gary Ru-ben (3), Avec une réalisation chacun,

Herby Dorvilier, Gassendy Sauveur et Valerius Giordany complète le tableau des buts inscrits. A noter que l’America des Cayes a encaissé 20 buts en 22 journées soit une moyenne de 0.91 buts par match.

Tactique : L’America joue un 3-2-3-2 qui laisse l’impression d’être tantôt un 5-2-1-2, tantôt un 3-2-1-4 et même quelquefois en 3-4-1-2. Entraîné par l’entraîneur d’origine capoise, James Morisset l’équipe type est :

Freedom DecossaDimitry Edouard ∙ Jean Garry Ru-

ben (capt) ∙ Ricardy Jean-BaptisteHarold Espérance ∙ Gassendy

SauveurWilde Donald Guerrier ∙ Pierre

Ronald Saint-Vil ∙ Charles Pierre Ronald

Jocelyn Cénat ∙ Kenz Germain

Enock Néré/[email protected]

L’América des Cayes ou l’histoire d’un outsiderLe 2e plus sérieux concurrent dans la course au titre de champion national de la saison 2012 est encore un novice en la matière. Il s’agit de l’América des Cayes. Histoire d’un hypothétique champion.

Grâce à un immense Falcao, auteur d’un triplé, l’Atletico Madrid a remporté la Super-coupe d’Europe aux dépens

de Chelsea (4-1). Le club madrilène avait déjà remporté la compétition en 2010.

Roman Abramovitch aurait rêvé de l’attirer sous le maillot de Chel-sea, selon certaines rumeurs venues

Une formation de l’América des Cayes

d’outre-Manche cet l’été. Vendredi soir, Falcao lui a fait passer une soirée cauchemardesque. Sur la pelouse du stade Louis-II pour la Supercoupe d’Europe, le Colombien a encore re-vêtu son plus beau costume. Héros de la dernière finale de la Ligue Europa avec l’Atletico Madrid, l’avant-centre a été le tueur de Chelsea, qui a été humilié par les Madrilènes (1-4). Le

Falcao détruit ChelseaSUper CoUpe d’eUrope

vainqueur de la Ligue des champions n’a rien pu faire face à une formation madrilène parfaitement organisée et l’efficacité redoutable de Falcao, qui avait déjà offert la C3 aux Colchone-ros avec un doublé contre à l’Athletic Bilbao (victoire de l’Atletico 3-0).

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Samedi 1er et dimanche 2 septembre 2012 7

ACAdémie digiCel 2012

Vladimir Victor qualifié pour la Barbade sur penalty

Vladimir Victor fait désormais partie des jeunes joueurs qui représenteront Haïti à la toute

première édition de l’Académie Digicel qu’animera Chelsea. Dimy Ambroise de Digicel/Haïti joint par téléphone mercredi l’a confirmé : Vladimir s’est qualifié aux tirs au but.

En réalisant le meilleur score dans les tirs au but dans toute la Caraïbe et l’Amérique Centrale, le jeune Vladimir Victor a donc offert à Haïti une 5e place dans la parti-cipation à l’Académie de la Digicel Kick Start Clinic en Barbade à la fin du mois d’Octobre. Lors du passage de John Barnes en Haïti, Jonel Dé-siré, Reginald Demorin, Barthelemy Williams et Jean-Jacques Alexis avaient été retenus par l’internatio-nal anglais. Vladimir Victor restait en stand by en attendant le résultat de ses concurrents au niveau du nombre de penalties réussis pour savoir s’il sera enfin retenu. A la fin du pèlerinage de Barnes, personne n’a fait mieux. Vladimir Victor s’est offert le titre de meilleur tireur et du coup une place pour l’Académie.

La difficulté à franchir.

Le concours consistait a trans-former le plus de penalties possible en dix essais. Chaque

participant à la 2e phase de la Di-gicel Kick Start Clinic de tous les pays que visitent Barnes devrait participer à ce concours. Le lecteur non averti serait tenté de croire que transformer des penalties n’est pas si extraordinaire que ça. Mais, il désenchantera vite quand il saura que, dans le cadre de ce concours, le but est complètement voilé par un mur mobile percé de 5 trous numérotés juste assez grand, pour permettre au ballon de traverser. Le tireur doit réussir à faire passer le ballon dans un des trous depuis le point de penalty. Vladimir Victor en a réussi 5.

« C’est la première fois que j’ai vu quelqu’un en réussir autant de-puis le lancement de la Digicel Kick Start Clinic en 2008 » avait déclaré John Barnes. Aucun jeune n’avait pu réussir plus de 3, soit l’équiva-lent de 60 points sur 200 possible. Vladimir lui en a réussi 100 sur 200. Une exception qui mérite bien un petit tour en Barbade.

Né le 7 mai 1997 à Delmas, Vla-dimir Victor est un médian défensif. Droitier, il fait partie de l’Ecole na-tionale des Talents Sportifs comme footballeur depuis un an. Vladimir Victor est en 3e secondaire.

Enock Néré/[email protected]

POUR EN SAVOIR PLUS

Les jeunes haïtiens (U15) qui sont en formation à Ole Brasil dans l’Etat de Sao Paulo ont encore brillé ce week-end. Ils ont do-

miné les moins de 17 ans de Santos par 3-0 dimanche en match amical.

Leur entraîneur avait aligné une formation composée de : Jeff Wesner - Elison Duce, David Thimothée, Everson Jean et Thermidor Fils-Aimé en défense – Bilou Petit-Frère à la récupération – Beaubrun Schneider, Bellegarde Jephté, Jean Schwetze

FooTbAll FormATion de jeUneS

Vainqueur de la première sé-rie du championnat avec 41 points après 22 journées, le Valencia de Léogâne est la

formation à suivre en tant que plus sérieux concurrent pour le titre de champion de première division à l’is-sue de la saison 2012. Retour sur un parcours époustouflant

26 buts inscrits en 22 matches disputés contre seulement 10 en-caissés. 11victoires sur 22 rencontres disputées contre 8 nuls et seulement 3 revers.Les statistiques du Valencia constituent un record dans l’histoire du club. Fondée le 27 juin 1972 à Léo-gâne, cette équipe qui joue en vert et blanc est la dernière formation qu’on attendait à ce stade de la compétition. Ayant habitué ses fans à de fréquentes apparitions en D1 suivi de relégations en D2, personne ne l’attendait à ce niveau, une saison seulement après son retour parmi l’élite. Mais avec un mélange de joueurs expérimentés et de jeunes joueurs, le Valencia s’est construit une formation solide capa-ble d’une régularité étonnante. 11 victoires sur 22 rencontres disputées contre 8 nuls et seulement 3 revers avec 26 buts inscrits en 22 matches. C’est tout simplement phénoménal, en comparaison avec lesrésultats des autres équipes.

Dans une défense pratique-ment stable (Jean- Robert Jean 21 matches*, Jean-Dany Maurice 21 matches, Mackendy Duverger 20 matches, Mardochée Samuel Pompée(13) ou Emmanuel Joseph 7 matches), un portier régulier Frantzy Montrévil 19matches), la complicité règne en maître et donne lieu a une complémentarité detous les instants qui permet de sortir des situations les plus difficiles. D’ailleurs Jean- Robert Jean et Jean-Dany Maurice n’ont pas raté une minute de tous les matches du Valencia depuis le début de la compétition cette saison

A la récupération (le Valencia joue avec deux par match), Harold Sanon (20matches) et Fritz Gérald Alliance (17 fois titulaires) sont inamovibles

Valencia, le plus sérieux concurrent

toutcomme l’ancien pensionnaire de la sélection nationale U17 de 2007 en Corée duSud, Géraldy Joseph (20) présences et Roody Joseph 17 fois titulaires et unefois remplaçant font preuve d’une grande constance au milieu du terrain.

En attaque, Amy André (16 présences) et Walson Augustin (19 présences) ne sont pas des figurants. Sony Labranche, Emerson Michel, Em-manuel Joseph, Théodore Richecarde qui sont des remplaçants de luxe ont toujours joué convenablement leur rôle quand ils font leur entrée sur la pelouse.

Avec 8 buts, Walson Augustin est le meilleur buteur du Valencia. Les autres buteurs du Valencia sont : Samuel Pompée Mardochée, Jean-Robert Jean, RoodyJoseph (2 buts), Emerson Michel, Mackendy Duver-ger, Jean- Dany Maurice (1 but),Amy André et Géraldy Joseph (3 buts).

Que ce soit en 4-4-2 classique ou en 4-2-3-1, le Valencia s’en sort toujours bien parce qu’il fait partie des rares formations à former une équipe.

En 4-2-3-1Frantzy MonrévilJean Dany Maurice Jean-Robert

Jean Makendy Duverger Mar-

dochée S. Pompée ou E. JosephFritz Gérald Alliance Harold

Sanon CaptWalson Augustin ou Sony Labran-

che Géraldy Joseph Roody Joseph ou Emerson Michel

Amy André ou Robenson Jean-Louis

En 4-4-2Frantzy MonrévilJean-Dany Maurice Jean-Robert

Jean Makendy Duverger Mar-dochée S. Pompée ou E. Joseph

Fritz Gérald Alliance Harold Sanon Capt

G é r a l d y J o s e p h Roody Joseph ou Emerson Michel

Walson Augustin ou Sony La-branche AmyAndré ou Robenson Jean-Louis

Valencia de Léogâne reste donc la formation à suivre pendant les play-offs.

Enock Néré

NOTEZ BIEN : 21 matches parce que le match aller mettant aux prises le Valencia au Violette et comptant pour la 8e journée n’est pas arrivé à son terme. S’il faut se référer à la feuille du match qui avait commencé ces joueurs auraient disputés 22 ren-contres sur 22.

Vainqueur de la première série du championnat avec 41 points après 22journées, le Valencia de Léogane est la formation à suivre en tant que plussérieux concurrent pour le titre de champion de première division à l’issue dela saison 2012. Retour sur un parcours époustouflant

Saint-Hubert et Jean Schwetzer Saint-Hubert au milieu du terrain- Michael Wooller Lajoie comme attaquant.

A noter que l’aîné des jumeaux gonaïviens, Jean Schwetzer Saint-Hubert a ouvert le score sur une passe décisive de Michael Wooller Lajoie. Beaubrun Schneider à la réception d’une passe de l’autre ju-meau, Saint-Hubert Jean Schwetze a corsé l’addition avant que Jonathan entre en jeu ne parachève le score en concluant une belle passe de Jephté

Bellegarde.Score final : Haïti 3 – Santos 0Configuration de l’équipe haï-

tienneJeff WesnerElison Duce David Thimo-

thée Everson Jean Thermidor Fils-Aimé

Bilou Petit-FrèreBeaubrun Schneider - Bellegarde

Jephté - Jean Schwetze Saint-Hubert - Jean Schwetzer Saint-Hubert

Michael Wooller Lajoie

Les jeunes Haïtiens ont maté Santos

l’équipe du Valencia

Page 8: Olivier sur les pas de papa Martelly

8 1er septembre 2012No 694

Dossiers Interdits

XXXI

Par Gary Victor

MALEFICE 2Bernard Sourbier déposa, visiblement

énervé, sa tasse de café sur la table. Elle aurait pu se briser dans sa main. René Ouari, impertur-bable, continua à fumer son cigare.

-Je ne comprends pas, dit Sourbier.-Un maléfice est un maléfice, lui rappela

Ouari.-D’accord, fit Sourbier. Je suis bien obligé

de vous concéder que ce type s’est transformé devant vous en porc. À la rigueur, on peut pen-ser qu’il a un talent pour manipuler les esprits et provoquer les pires hallucinations, mais capable d’impressionner les capteurs d’un appareil élec-tronique sophistiqué, j’en doute. De toute manière, il y a une explication.

-La seule explication consiste à rechercher l’origine de ce maléfice.

Sourbier désigna la masse de papiers sur son bureau.

-J’ai tout épluché. Guisly est un citoyen le plus normal qui soit. Originaire d’une famille paysanne dans les environs de Léogane, il fait ses études dans un lycée de Port-au-Prince. Comme études supérieures un simple cours de comptabilité. Il se lance dans les affaires. Mais pas à grande échelle. Bric à brac, borlette, deux camionnettes en location. Il Depuis quelques mois, j’ai pu découvrir que ses affaires marchent beaucoup mieux. Il a terminé en deux mois une demeure qui était difficilement en construction depuis cinq ans. Il a trois véhicules neufs qui font le circuit Jacmel , Port-au-Prince. On ne lui connait pas de relations féminines. Pas d’enfant.

-Un inverti… Je l’avais deviné, dit Ouari.Sourbier frappa son poing sur son bureau.-Mais pourquoi est-il venu nous voir ?-Pour qu’on le libère du maléfice, répondit

Ouari. Il a été très explicite.-Premier cas de figure, quelqu’un ne l’aime

pas, et lui colle ce que vous appelez le maléfice.-Et là, ça va être difficile de trouver qui.

Lui-même, il dit ne pas soupçonner qui pourrait lui en vouloir. Il prétend être en bon terme avec son entourage. Ce n’est pas un coureur. Il est en ménage avec quelqu’un depuis des années. Vous devriez aller le voir. C’est un certain –une certaine- Michael.

-J’avais planifié de rencontrer ce person-nage. Deuxième cas de figure, il a passé un pacte avec qui l’on sait et il se retrouve avec ce maléfice qui lui colle à la peau.

-Et pourquoi brusquement voudrait-il s’en défaire ? demanda Ouari. Il devrait savoir que le diable ne donne rien pour vos beaux yeux.

Sourbier regarda son patron, un peu mo-queur.

-Vous le grand mage, qui aviez atteint les plus grands grades dans la Franc-Maçonnerie, la Rose-Croix et dans d’autres sociétés discrètes, vous ne connaissez aucune formule magique, aucun rituel pour empêcher notre client, contre lui-même, de se transformer en porc ?

-Ne vous moquez pas de choses sérieuses, Sourbier. Bien sûr qu’il peut exister un moyen, mais encore faut-il savoir l’origine du maléfice.

Sourbier se leva.-Je vais faire un tour du côté de chez Guisly

Il suffit de savoir écouter chez nous et à travers les racontars on peut dénicher quelques pistes intéressantes.

***Quand Sourbier se présenta chez Guisly,

ce dernier n’était pas présent. Le domestique qui accueillit l’agent de la Société Anonyme de Désenvoutement lui expliqua que le proprié-taire des lieux était toujours, à cette heure, à son bureau, dans une banque de borlette à Port-au-Prince. Il n’y avait que madame qui était là. Le domestique prononça le madame avec un brin d’ironie. Sourbier lui dit qu’il était important qu’il voie «madame » . Le domestique l’introdui-sit dans un salon meublé avec un gout certain, puis il lui dit d’attendre quelques minutes.

Rien dans ce lieu ne ressemblait à Guisly. Dès que Sourbier l’avait aperçu, assis dans le bureau de Ouari à la SAD, il avait senti en lui le « gros soulier » comme on dit chez nous. Celui qui n’avait jamais pu en dépit du peu d’études qu’il avait faites se débarrasser de la lourdeur de ses origines. Il y avait quelques livres sur des étagères. Sourbier ne pouvait imaginer un livre entre les mains de Guisly. Même pour donner le change, pour faire croire qu’il était un tant soit peu cultivé, l’homme n’en était pas capable. Sourbier avait passé une bonne partie de la journée à converser avec des gens, leur soutirant des informations, des confidences concernant Guisly. L’homme était un grossier affairiste. Ses affaires marchaient difficilement jusqu’à il y a sept mois de cela. Puis tout lui avait brusquement souri. Une seule confidence avait mis la puce à l’oreille de Sourbier. Le début de la bonne fortune de Guisly avait coïncidé avec le retour au foyer de son compagnon Michael qui l’avait quitté quelques semaines aupara-vant. Personne ne savait la raison exacte de la brouille de Guisly avec sa « femme ». La rumeur courrait que Michael était exigeant et qu’avant, Guisly n’arrivait pas à satisfaire ses caprices. Une affaire en vérité particulière pour la SAD pensa Sourbier en refoulant un éclat de rire.

-Riez, mon ami… Riez… Le rire rallonge une vie de quelques secondes.

Sourbier resta bouche bée devant celui ou celle qui venait d’apparaître devant lui. Il ou elle, était vêtu d’un pantalon flottant bleu et d’un chemisier de même couleur. Il ou elle avait une coupe à la Grace Jones. Une beauté certaine qui flottait dans un espace qui n’était ni masculin, ni féminin Il ou elle lui tendit la main. Une main molle, parfumée. Sourbier se leva pour serrer la main. Ce n’était pas celle d’un homme.

-Je suis Michael, le compagnon de Guisly…

On m’a dit que vous vouliez me voir… Vous êtes de la SAD, c’est bien cela ?

-Oui Oui, arriva à dire Sourbier totalement désarçonné par la présence presque envahis-sante de Michaelle.

-Ces hommes ! Ces hommes ! De grands enfants ! s’écria Michael.

Il -elle - se laissa tomber dans un divan.-Vous vous appelez comment ? demanda-

t-il –elle--Excusez-moi , dit Sourbier. Je ne me suis

pas présenté. Bernard Sourbier.-Je peux vous appeler Bernard. Vous êtes bel

homme. Je me verrais choquée de vous appeler Monsieur Sourbier.

-Vous savez pourquoi Guisly s’est adressé à nous. demanda Sourbier pressé d’en finir.

-C’est lui seul le responsable de toute cette histoire. Je n’étais pas partie parce que ses af-faires ne marchaient pas. Je ne suis pas comme ces femmes qui vendent leurs corps pour de l’argent, Bernard. Je voulais de l’affection et lui il n’était jamais là. Tout son temps c’était pour son travail.

-Alors lui, ayant mal compris, ne pouvant se passer de votre présence, il a tout fait pour trouver l’argent.

Michael étouffa un sanglot. Il –elle- prit un mouchoir pour se tamponner le visage.

-Je ne lui avais pas demandé cela, Bernard.Sourbier ne comprenait toujours pas.-Alors qu’est-ce qui s’est passé ?Il-elle- poussa un cri d’horreur strident. -C’est l’odeur, Bernard Il traine après lui une

odeur épouvantable Et puis il se transforme en porc ! Une femme aussi raffinée avec un porc, ce n’est pas possible

-Pourquoi ne le quittez-vous pas ?Il - elle - regarda Sourbier avec un air offus-

qué.

-Je l’aime. C’est mon homme. On doit tout faire pour sauvegarder son couple. Si au moins il n’y avait pas l’odeur, je pourrais m’habituer à l’idée qu’il se transforme un jour ou deux par semaine en porc. L’odeur, voici ce qui est au-dessus de mes forces.

Bernard Sourbier resta sans voix. Il devinait déjà la tête de son patron quand il lui ferait le rapport de cette visite.

-Donc vous lui exigez de faire quelque chose.

-Sinon, toute femme fidèle que je suis, je se-rai obligée de le laisser tomber, Bernard. L’odeur, je ne peux pas.

Au moins pour l’odeur, Sourbier la com-prenait. La puanteur dans le bureau de Ouari avait été insoutenable. Et dire qu’on prétendait que l’argent n’avait pas d’odeur !

-Vous savez certainement qu’un pacte reste un pacte… Ce que le diable donne, il ne le reprend pas.

Michael se releva, brusquement furieux( se).-Je ne lui avais pas dit d’aller se vendre au

diable. Débrouillez-vous pour qu’il cesse de se métamorphoser la nuit. C’est pour cela qu’il s’est adressé à vous.

-À défaut, on verra pour l’odeur, dit Sourbier en refoulant un fou rire.

-Sans l’odeur, il y a encore une chance, concéda Michael. Qu’il se transforme chaque nuit en porc mais pas d’odeur quand il regagne le domicile conjugal.

-Vous savez où il est allé pour ce pacte avec le diable ? demanda Sourbier.

-Bien sûr, dit Michael.Il -elle- lui donna un nom, lui indiqua un

lieu. Sourbier prit note. Il était pressé de voir René Ouari.

***J’avais écouté sans réagir cette étrange et

cocasse histoire que me racontait René Ouari. Les dossiers de la SAD ne cessaient de me fasciner.

-Qu’est-ce que vous avez fait quand Sour-bier vous a fait son rapport ?

-J’ai revu Guisly. Je lui ai exigé 50.000 dollars US pour résoudre son problème.

-Vous n’êtes pas allé avec le dos de la cuillère. Vous avez réussi ? Il a cessé de se trans-former en porc ?

Ouari me regarda comme si j’étais un débile mental.

-Le diable ne reprend jamais ce qu’il a donné à moins qu’on le paye avec son sang, avec un surcroit d’âmes. J’ai bien fait comprendre à Guisly que la seule chose que je pouvais faire pour lui c’était l’odeur.

-L’odeur ! répétai-je, interloqué.-Michael, sa dulcinée, avait bien laissé

entendre que, sans odeur, elle pouvait discuter avec son homme, par amour, accepter l’inac-ceptable. Elle avait bien dit et c’est écrit noir sur blanc dans le dossier : « Qu’il se transforme chaque nuit en porc, mais pas d’odeur quand il regagne le domicile conjugal. » Ils vivent encore, Monsieur Victor. Sauf qu’il n’y a plus d’odeur.

Je ne cachai pas mon intérêt.-Comment avez-vous fait pour l’odeur, Ouari

?Ouari se rengorgea.-Cela a été l’une de mes plus belles réussites.

J’ai intenté un procès au diable pour vice de forme du contrat. C’est une procédure rare.

-Pour vice de forme ?-Oui. J’ai développé un seul argument

devant l’assemblée des démons. Il est commu-nément admis que l’argent, chose diabolique par essence, n’a pas d’odeur. Or, ici, l’argent avait une odeur. Je n’ai pas contesté le fait que Guisly se transformait en porc. Mais l’odeur était un vice de forme.

-Mais un porc sans odeur, contestai-je.-Mais la finalité était l’argent. J’ai même ar-

gué que l’odeur était si immonde qu’elle pouvait imprégner l’argent. Bref L’odeur ne pouvait pas faire partie du contrat surtout que cette clause inadmissible était de nature à décourager d’autres disciples du diable. Le diable, quelque part, doit être discret. Il doit se faire passer pour un ange de lumière. Un ange de lumière ne pue pas. J’ai eu gain de cause avec deux nuits de plus comme cochon pour Guisly alors que le diable réclamait toute la semaine. Arrangement finalement à l’amiable. Guisly peut se vautrer dans le lit de Michael.

-Bravo ! dis-je en me versant un verre de whisky.

-Ce n’est pas dans vos habitudes, remarqua Ouari en me dévisageant.

- C’est pour me remettre les idées en place après tout ce que vous venez de me raconter, Ouari.

J’avalai mon whisky d’un trait.