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Vol. 65, n° 4, 2004 Congrès de la SFE – Reims 2004 317 marqueurs potentiels de prédiction de ce devenir est toujours sujet à débat. But : D’une part, identifier les marqueurs cliniques et/ou biologiques qui, utilisés seuls ou en combinaison, pour- raient permettre de prédire au mieux le devenir après arrêt du traitement et, d’autre part, proposer un score de prédiction utilisant un petit nombre de variables et simple à déterminer. Patients et méthodes : 140 patients porteurs d’une maladie de Basedow et traités par carbimazole pendant 18 mois ont été étudiés au diagnostic et à la fin du trai- tement. Quatre facteurs cliniques (âge, sexe, goitre et exophtalmie) et 4 paramètres biologiques (anticorps anti-récepteur de la TSH, thyroglobuline, anticorps anti- TPO et anti-thyroglobuline) ont été évalués. Résultats : En analyse univariée, 5 facteurs étaient si- gnificativement associés au risque de rechute : l’âge > 35 ans, un goitre de grandes dimensions au diagnos- tic ainsi que la positivité des anticorps anti-récepteur de la TSH, la présence d’un goitre, quel que soit sa taille, et des taux élevés de thyroglobuline en fin de traitement. En analyse multivariée, seuls l’âge, la présence d’un vo- lumineux goitre au diagnostic et la positivité des anti- corps anti-récepteur de la TSH à la fin du traitement étaient des facteurs indépendants significatifs de pro- nostic du devenir du patient. Ces 3 marqueurs prédictifs indépendants ont ensuite été combinés en 8 sous-groupes pour construire un mo- dèle de prédiction du devenir. La meilleure combinaison prédictive du risque de rechute associait un âge > 35 ans, à un goitre de grande dimension au diagnos- tic et à la positivité des anticorps anti-récepteur de la TSH en fin de traitement. Ce modèle prédisait 9 rechutes sur 10. Ceci contrastait avec le faible taux de rechute (< 15 %) lorsque ces 3 paramètres étaient absents. Enfin, en prenant en compte le poids respectif de cha- cun de ces marqueurs (déterminé à partir de leur odd ratio obtenu lors de l’analyse multivariée), nous avons élaboré un score de prédiction clinique et biologique de risque de rechute utilisable en pratique quotidienne. Une corrélation significative a été retrouvée entre le score obtenu et la probabilité de rechute. Conclusion : Nous proposons un score clinique et bio- logique, simple à déterminer, permettant une meilleure prédiction du devenir des patients porteurs d’une mala- die de Basedow après traitement par anti-thyroïdiens de synthèse. Ce score pourrait permettre d’optimiser la sur- veillance ultérieure de ces patients en fonction du risque de rechute et de sélectionner ceux qui pourraient tirer bénéfice d’un traitement radical. LES MARQUEURS SÉRIQUES DE L’APOPTOSE SFAS ET BCL-2 DANS LE SUIVI DES MALADIES DE BASEDOW P080 Fr.-L. Velayoudom (1) , M. D’herbomez (2) , C. Bauters (1) , V. Vlaeminck (1) , Chr. Do Cao (1) , J.-L. Wemeau (1) (1) Clinique Endocrinologique Marc Linquette, CHRU de Lille. (2) Service de Médecine Nucléaire, CHRU de Lille. Introduction : Fas, Fas ligand (FasL) et Bcl-2 sont des protéines transmembranaires de la famille du Tumor Ne- crosis Factor. Le système Fas/FasL appartient à la voie des récepteurs de mort, régulée en partie par Bcl-2 qui cor- respond à une protéine anti-apoptotique. Il existe une forme soluble de Fas (sFas) dosable dans le sérum. sFas empêche FasL de se lier à son récepteur Fas et inhibe l’apoptose Fas dépendante. Des défaillances de l’apop- tose sont décrites dans les thyropathies auto-immunes, responsables d’une prolifération cellulaire non contrôlée. Objectif : Étudier les variations sériques de sFas et de Bcl-2 dans les maladies de Basedow Méthodes, Patients : Étude prospective sur 2 ans, me- née à la clinique Marc Linquette en collaboration avec le service de médecine nucléaire. Ont été inclus 60 témoins du service de médecine nucléaire ayant permis de confir- mer le seuil de positivité de sFas (52 F, 8 H, âge moyen 47 ans) et 69 maladies de Basedow (35 au diagnostic, 34 récidives, 46 F, 23 H, âge moyen 41 ans, 28 ophtalmo- pathies, 19 fumeurs). Réactifs utilisés : sFas ELISA kit (Me- dical and Biological Laboratories). Les valeurs de référence ont été établies entre 1 et 3,2 ng/ml (avec 100 sérums de donneurs de sang, sans pathologies thyroïdiennes connues) et vérifiées par le groupe contrôle de médecine nucléaire. Bcl-2 ELISA (Ref Cat #QIA23) Oncogene TM Research Products. Les taux normaux de Bcl-2 sont indé- tectables (< 10UI/ml). Un examen clinique et un bilan sé- rique avec dosages de TSH, FT4, ATPO, TRAK humain, sFas et Bcl-2 étaient réalisés à l’inclusion puis à 3-6-12 et 24 mois. Le volume thyroïdien était précisé échogra- phiquement à l’inclusion puis après 6 et 12 mois de traitement (antithyroïdiens de synthèse, chirurgie, radio- thérapie métabolique par l’iode 131). Résultats : Pour sFas : 1/ à l’inclusion, sFas est en moyenne significativement plus élevé en cas de maladies de Basedow comparées aux témoins (2,77 ng/ml vs 2,17 ng/ml ; p < 0,05) 2/ Nous n’avons pas mis en évi- dence de corrélation significative entre les taux de sFas et de TSH, FT4, ATPO, du volume thyroïdien 3/ Il existe une

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Page 1: P080 - Les marqueurs sériques de l’apoptose sfas et Bcl-2 dans le suivi des maladies de basedow

Vol. 65, n° 4, 2004 Congrès de la SFE – Reims 2004

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marqueurs potentiels de prédiction de ce devenir esttoujours sujet à débat.

But : D’une part, identifier les marqueurs cliniques et/oubiologiques qui, utilisés seuls ou en combinaison, pour-raient permettre de prédire au mieux le devenir aprèsarrêt du traitement et, d’autre part, proposer un scorede prédiction utilisant un petit nombre de variables etsimple à déterminer.

Patients et méthodes : 140 patients porteurs d’unemaladie de Basedow et traités par carbimazole pendant18 mois ont été étudiés au diagnostic et à la fin du trai-tement. Quatre facteurs cliniques (âge, sexe, goitre etexophtalmie) et 4 paramètres biologiques (anticorpsanti-récepteur de la TSH, thyroglobuline, anticorps anti-TPO et anti-thyroglobuline) ont été évalués.

Résultats : En analyse univariée, 5 facteurs étaient si-gnificativement associés au risque de rechute : l’âge> 35 ans, un goitre de grandes dimensions au diagnos-tic ainsi que la positivité des anticorps anti-récepteurde la TSH, la présence d’un goitre, quel que soit sataille, et des taux élevés de thyroglobuline en fin detraitement.

En analyse multivariée, seuls l’âge, la présence d’un vo-lumineux goitre au diagnostic et la positivité des anti-corps anti-récepteur de la TSH à la fin du traitement

étaient des facteurs indépendants significatifs de pro-nostic du devenir du patient.Ces 3 marqueurs prédictifs indépendants ont ensuiteété combinés en 8 sous-groupes pour construire un mo-dèle de prédiction du devenir. La meilleure combinaisonprédictive du risque de rechute associait un âge> 35 ans, à un goitre de grande dimension au diagnos-tic et à la positivité des anticorps anti-récepteur de laTSH en fin de traitement. Ce modèle prédisait 9 rechutessur 10. Ceci contrastait avec le faible taux de rechute(< 15 %) lorsque ces 3 paramètres étaient absents.Enfin, en prenant en compte le poids respectif de cha-cun de ces marqueurs (déterminé à partir de leur oddratio obtenu lors de l’analyse multivariée), nous avonsélaboré un score de prédiction clinique et biologique derisque de rechute utilisable en pratique quotidienne.Une corrélation significative a été retrouvée entre lescore obtenu et la probabilité de rechute.Conclusion : Nous proposons un score clinique et bio-logique, simple à déterminer, permettant une meilleureprédiction du devenir des patients porteurs d’une mala-die de Basedow après traitement par anti-thyroïdiens desynthèse. Ce score pourrait permettre d’optimiser la sur-veillance ultérieure de ces patients en fonction du risquede rechute et de sélectionner ceux qui pourraient tirerbénéfice d’un traitement radical.

LES MARQUEURS SÉRIQUES DE L’APOPTOSE SFAS ET BCL-2 DANS LE SUIVI DES MALADIES DE BASEDOW P080Fr.-L. Velayoudom(1), M. D’herbomez(2), C. Bauters(1), V. Vlaeminck(1), Chr. Do Cao(1), J.-L. Wemeau(1)

(1) Clinique Endocrinologique Marc Linquette, CHRU de Lille.(2) Service de Médecine Nucléaire, CHRU de Lille.

Introduction : Fas, Fas ligand (FasL) et Bcl-2 sont desprotéines transmembranaires de la famille du Tumor Ne-crosis Factor. Le système Fas/FasL appartient à la voie desrécepteurs de mort, régulée en partie par Bcl-2 qui cor-respond à une protéine anti-apoptotique. Il existe uneforme soluble de Fas (sFas) dosable dans le sérum. sFasempêche FasL de se lier à son récepteur Fas et inhibel’apoptose Fas dépendante. Des défaillances de l’apop-tose sont décrites dans les thyropathies auto-immunes,responsables d’une prolifération cellulaire non contrôlée.

Objectif : Étudier les variations sériques de sFas et deBcl-2 dans les maladies de Basedow

Méthodes, Patients : Étude prospective sur 2 ans, me-née à la clinique Marc Linquette en collaboration avec leservice de médecine nucléaire. Ont été inclus 60 témoinsdu service de médecine nucléaire ayant permis de confir-mer le seuil de positivité de sFas (52 F, 8 H, âge moyen47 ans) et 69 maladies de Basedow (35 au diagnostic,34 récidives, 46 F, 23 H, âge moyen 41 ans, 28 ophtalmo-

pathies, 19 fumeurs). Réactifs utilisés : sFas ELISA kit (Me-dical and Biological Laboratories). Les valeurs de référenceont été établies entre 1 et 3,2 ng/ml (avec 100 sérums dedonneurs de sang, sans pathologies thyroïdiennesconnues) et vérifiées par le groupe contrôle de médecinenucléaire. Bcl-2 ELISA (Ref Cat #QIA23) Oncogene TMResearch Products. Les taux normaux de Bcl-2 sont indé-tectables (< 10UI/ml). Un examen clinique et un bilan sé-rique avec dosages de TSH, FT4, ATPO, TRAK humain,sFas et Bcl-2 étaient réalisés à l’inclusion puis à 3-6-12et 24 mois. Le volume thyroïdien était précisé échogra-phiquement à l’inclusion puis après 6 et 12 mois detraitement (antithyroïdiens de synthèse, chirurgie, radio-thérapie métabolique par l’iode 131).

Résultats : Pour sFas : 1/ à l’inclusion, sFas est enmoyenne significativement plus élevé en cas de maladiesde Basedow comparées aux témoins (2,77 ng/ml vs2,17 ng/ml ; p < 0,05) 2/ Nous n’avons pas mis en évi-dence de corrélation significative entre les taux de sFas etde TSH, FT4, ATPO, du volume thyroïdien 3/ Il existe une

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Congrès de la SFE – Reims 2004 Ann. Endocrinol.

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corrélation significative entre sFas et TRAK (r = 0,14 ; p< 0,05) avec une diminution parallèle des taux de sFas etde TRAK au cours du traitement. L’amplitude de sFasétait toutefois beaucoup plus faible 4/ sFas est significati-vement plus élevé en l’absence d’ophtalmopathies(3,02 ng/ml vs 2,41 ng/ml ; p < 0,05) 5/ Il n’y a pas dedifférence significative chez les sujets fumeurs et non fu-meurs. Pour Bcl-2 : Les taux étaient indétectables à l’in-clusion dans 59 % des Basedow et 74 % desophtalmopathies. En cas de thyrotoxicose persistante, Bcl-2 était majoritairement indétectable (67 %).

Conclusion : Les dosages sériques de sFas et Bcl-2sont une approche particulière des phénomènesapoptotiques. Leur intérêt clinique n’est pas validé etles anomalies d’expression tissulaire ne semblent pastoujours corrélées à une sécrétion accrue de leursformes solubles. L’étude de sFas et Bcl-2 ne semblepas apporter d’élément nouveau dans la prise encharge des maladies de Basedow. Ils ne permettentpas mieux que les autres marqueurs usuellement uti-lisés de prédire l’évolution de ces thyropathies versune récidive.

LES THYROTOXICOSES EN MÉDECINE INTERNE : ASPECTS CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES P081A. Fatima(1), A. Sohila(2), B. Malika(3), Ch. Anwar(4), B. Mohamed(5)

(1) Service de médecine interne, CHU Oran.(2) Service de medecine interne, CHU Oran.(3) Service de medecine interne, CHU Oran.(4) Service de medecine interne, CHU Oran.(5) Service de medecine interne, CHU Oran.

Les hyperthyroïdies s’expriment de façons très variées etconcernent toutes les disciplines. Le but de cette étudeest de décrire le profil clinique et l’issue thérapeutiquedes hyperthyroïdies chez des sujets hospitalisés en mé-decine interne.Patients et méthode : Il s’agit d’une étude prospectivede type descriptif portant sur une population de 60 su-jets suivis en médecine interne. Le diagnostic de l’hyper-thyroïdie a été établi sur la clinique, l’hormonémie,l’immunologie et l’imagerie. le bilan était complété parun ECG, échographie cardiaque, radiographie du tho-rax, un hémogramme et un bilan hépatique. Le suivithérapeutique a comporté une surveillance selon les re-commandations de l’ANAES.Résultats : 60 patients ont été recruté. Ils étaient répar-tis en 48 femmes et 12 hommes, sex-ratio 0,2 d’âgemoyen 35,7 ± 13,9 ans. 58 % des sujets vivaient en mi-lieu urbain, 42 % étaient sans profession. Les caractéris-tiques cliniques rejoignent celles de la littérature.L’imagerie a été réalisée chez 60 % des sujets, l’écho-graphie thyroïdienne, l’hormonémie et le bilan standardont été pratiqués chez tous les patients, l’immunologie

chez 35 % d’entre eux. Parmi les étiologies la maladiede Basedow était notée chez 62,5 % des femmes dont4,1 % associées à un diabète de type 1 et 33,3 % deshommes ; le GMNT chez 33,3 % des femmes et 66,7 %des hommes, l’adénome toxique présent uniquementchez les femmes (4,2 %). Les complications de l’hyper-thyroïdie ont été : l’ACFA dans 13,4 % des cas, l’oph-talmopathie dans 6,7 % des cas, embolies artérielleschez 5 % des patients, les signes compressifs dans3,3 % des cas, aucun des patients n’a présenté de crisethyréotoxique. L’issue thérapeutique a été le traitementmédical chez 60 % des sujets, la chirurgie chez 36 %des patients et l’ira thérapie dans 3,3 % des cas. Les ef-fets secondaires des antithyroïdiens (13,4 %) ont été laleucopénie (6,6 %) l’hépatite (3,3 %) et l’allergie cuta-née (3,3 %).

Conclusion : Notre étude rapporte et confirme la fré-quence de l’hyperthyroïdie chez la femme quelque soitl’étiologie. Elle note en outre l’insuffisance des explora-tions et la fréquence des accidents médicamenteux. Etdans notre contexte le traitement radical demeure peuprescrit.

CARDIOTHYRÉOSES : FRÉQUENCE, ÉTIOLOGIES, ASPECTS NOSOLOGIQUES ET PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE. À PROPOS DE 38 CAS P082H. Iraqi, F. Ajdi, A. Chraibi, SA. KadiriService d’endocrinologie et maladies métaboliques, CHU Ibn Sina. Rabat, Maroc.

Introduction : La cardiothyréose compliquerait 10 à 20 %des hyperthyroïdies, survenant généralement chez des su-jets de plus de 40 ans, volontiers à la faveur d’une fragilitémyocardique ou d’une valvulopathie préexistante.

But du travail : Évaluer la fréquence, les aspects étio-logiques et nosologiques ainsi que le choix thérapeu-tique des cardiothyréoses à travers une étude decohorte rétrospective.