1
2S62 CONGRÈS ADELF – EPITER l’hypothèse qu’une masse osseuse élevée, marqueur potentiel d’une exposition cumulée aux Androgènes, à l’« Insulin Growth Factor », à la prise de calcium ou de vitamine D, est associée à un risque élevé de cancer de la prostate. Méthodes : L’étude a porté sur 558 hommes de plus de 60 ans participant à la « Picardy Osteoporosis Epidemio- logical study ». La densité minérale osseuse a été mesurée lors de l’entrée dans l’étude par densitométrie au niveau de quatre sites anatomiques différents : la colonne vertébrale (L2-L4), le triangle de Ward, le trochanter et le col fémoral. Un questionnaire a porté sur la consommation d’alcool et de tabac, les prises médicamenteuses et la pré- sence de pathologies osseuses, et les apports calciques quotidiens. Les cas de cancers de la prostate ont été identifiés avec le registre des cancers de la Somme. Résultats : 18 cas de cancers de la prostate ont été observés au lieu des 14,5 attendus : le ratio d’incidence stan- dardisé (SIR) est égal à 1,24 (IC à 95 % : 0,74-1,65). L’analyse par localisation anatomique, montre que le SIR augmente avec l’augmentation de la densité minérale osseuse, objectivant un risque augmenté de 42 % (Triangle de Ward) à 66 % (colonne vertébrale, trochanter, col fémoral) pour les hommes dont la densité minérale osseuse est la plus élevée (3 e tertile) comparativement à ceux dont la densité minérale osseuse est la plus basse (1 er tertile). Conclusion : Nos résultats semblent cohérents avec l’hypothèse que les hommes ayant une densité minérale osseuse élevée sont plus à risque de développer un cancer de la prostate. P1-8 Le dépistage du cancer de la prostate : hétérogénéités des recommandations et impact sur la pratique GIGNON M. (1, 2), CHAINE F.-X. (1), GANRY O. (2), DUBOIS G. (1) (1) Service d’évaluation médicale, CHU d’Amiens ; (2) Service d’Information médicale, épidémiologie et biosta- tistiques, CHU d’Amiens. Objectifs : L’opportunité d’un dépistage du cancer de la prostate en France a été débattue à plusieurs reprises. Quinze organismes internationaux, dont l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé se prononcent contre la pratique d’un dépistage organisé, et quatre seulement se sont déclarés en faveur du dépistage, dont l’Asso- ciation Française d’Urologie. Le but de cette étude est d’apprécier l’évolution des prescriptions de l’Antigène Spécifique Prostatique (PSA) dans ce contexte où les recommandations divergent. Méthodes : Le nombre de prescriptions des PSA a été évalué au travers des données de l’Assurance Maladie 2002 et 2003, afin d’évaluer l’impact de ces recommandations sur la pratique. Les critères de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la réalisation d’un dépistage de masse sont discutés à la lumière de la littérature internationale récente. Résultats : Les données disponibles depuis 2000, montre une croissance annuelle des prescriptions de PSA, notam- ment de 22 % en 2002, et 16 % en 2003. Ce dosage est prescrit pour 85 % par les omnipraticiens libéraux et pour seulement 5,5 % par les chirurgiens urologues et 0,5 % par les oncologues ; ces proportions entre spécialistes est stable entre 2000 et 2004. La prescription du PSA apparaît ainsi au 14 e rang des actes biologiques prescrits par les omnipraticiens libéraux en 2002 et au 13 e en 2003, avec 2 688 882 prescriptions de PSA (cumul des trois types de dosage). Il est difficile de différentier les prescriptions faites en dépistage et celles faites pour le suivi des adénocarcinomes prostatiques, mais ces résultats suggèrent que le dépistage occupe une large proportion des pres- criptions, en contradiction aux recommandations. Conclusion : La majorité des organismes scientifiques s’accordent contre le dépistage de masse du cancer de la prostate. L’augmentation constante des prescriptions de PSA reste importante. Cette situation montre la difficulté des acteurs à rationaliser la pratique médicale en fonction des recommandations. P1-9 Schéma d’actualisation et caractéristiques d’une cohorte française de survivants d’un cancer de l’enfant GUIBOUT C. (1), OBERLIN O. (2), MICHON J. (3), N’GUYEN T.D. (4), BÉHAR C. (5), SAUVAGE M. (6), BONDIAU P.-Y. (7), DIALLO I. (1), DE VATHAIRE F. (1) (1) Inserm U 605, Institut Gustave-Roussy, Villejuif ; (2) Institut Gustave-Roussy, Villejuif ; (3) Institut Curie, Paris ; (4) Institut Jean-Godinot, Reims ; (5) CHU, Reims ; (6) Centre Claudius-Regaud, Toulouse ; (7) Centre Antoine-Lacas- sagne, Nice. Objectifs : Mise en place d’une cohorte prospective pour déterminer l’incidence des effets iatrogènes et les consé- quences sociales des traitements d’un cancer pédiatrique et étudier leurs facteurs de risque. Méthodes : Actualisation des données des 3 200 sujets français issus d’une cohorte européenne de 4 400 enfants constituée entre 1985 et 1992. Les critères d’inclusion étaient : avoir été traité pour tumeur solide entre 1942 et 1985 dans huit centres français ou anglais, avant l’âge de 16 ans, avoir survécu trois ans après diagnostic. Le statut vital des sujets a été demandé à l’Insee, les causes de décès au service Inserm ad hoc. Aux sujets vivants dont nous avons les adresses, un accord de participation a été envoyé, suivi, après réception, du questionnaire. Les questions portaient sur : statut socio-démographique, insertion professionnelle, qualité de vie, survenue de second cancer et type de

P1-8 - Le dépistage du cancer de la prostate : hétérogénéités des recommandations et impact sur la pratique

  • Upload
    g

  • View
    214

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: P1-8 - Le dépistage du cancer de la prostate : hétérogénéités des recommandations et impact sur la pratique

2S62 CONGRÈS ADELF – EPITER

l’hypothèse qu’une masse osseuse élevée, marqueur potentiel d’une exposition cumulée aux Androgènes, àl’« Insulin Growth Factor », à la prise de calcium ou de vitamine D, est associée à un risque élevé de cancer de laprostate.Méthodes : L’étude a porté sur 558 hommes de plus de 60 ans participant à la « Picardy Osteoporosis Epidemio-logical study ». La densité minérale osseuse a été mesurée lors de l’entrée dans l’étude par densitométrie au niveaude quatre sites anatomiques différents : la colonne vertébrale (L2-L4), le triangle de Ward, le trochanter et le colfémoral. Un questionnaire a porté sur la consommation d’alcool et de tabac, les prises médicamenteuses et la pré-sence de pathologies osseuses, et les apports calciques quotidiens. Les cas de cancers de la prostate ont été identifiésavec le registre des cancers de la Somme.Résultats : 18 cas de cancers de la prostate ont été observés au lieu des 14,5 attendus : le ratio d’incidence stan-dardisé (SIR) est égal à 1,24 (IC à 95 % : 0,74-1,65). L’analyse par localisation anatomique, montre que le SIRaugmente avec l’augmentation de la densité minérale osseuse, objectivant un risque augmenté de 42 % (Trianglede Ward) à 66 % (colonne vertébrale, trochanter, col fémoral) pour les hommes dont la densité minérale osseuseest la plus élevée (3e tertile) comparativement à ceux dont la densité minérale osseuse est la plus basse (1er tertile).Conclusion : Nos résultats semblent cohérents avec l’hypothèse que les hommes ayant une densité minérale osseuseélevée sont plus à risque de développer un cancer de la prostate.

P1-8Le dépistage du cancer de la prostate : hétérogénéités des recommandations et impact sur la pratique

GIGNON M. (1, 2), CHAINE F.-X. (1), GANRY O. (2), DUBOIS G. (1)(1) Service d’évaluation médicale, CHU d’Amiens ; (2) Service d’Information médicale, épidémiologie et biosta-tistiques, CHU d’Amiens.

Objectifs : L’opportunité d’un dépistage du cancer de la prostate en France a été débattue à plusieurs reprises.Quinze organismes internationaux, dont l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé se prononcentcontre la pratique d’un dépistage organisé, et quatre seulement se sont déclarés en faveur du dépistage, dont l’Asso-ciation Française d’Urologie. Le but de cette étude est d’apprécier l’évolution des prescriptions de l’Antigène SpécifiqueProstatique (PSA) dans ce contexte où les recommandations divergent.Méthodes : Le nombre de prescriptions des PSA a été évalué au travers des données de l’Assurance Maladie 2002et 2003, afin d’évaluer l’impact de ces recommandations sur la pratique. Les critères de l’Organisation Mondialede la Santé pour la réalisation d’un dépistage de masse sont discutés à la lumière de la littérature internationalerécente.Résultats : Les données disponibles depuis 2000, montre une croissance annuelle des prescriptions de PSA, notam-ment de 22 % en 2002, et 16 % en 2003. Ce dosage est prescrit pour 85 % par les omnipraticiens libéraux et pourseulement 5,5 % par les chirurgiens urologues et 0,5 % par les oncologues ; ces proportions entre spécialistes eststable entre 2000 et 2004. La prescription du PSA apparaît ainsi au 14e rang des actes biologiques prescrits par lesomnipraticiens libéraux en 2002 et au 13e en 2003, avec 2 688 882 prescriptions de PSA (cumul des troistypes de dosage). Il est difficile de différentier les prescriptions faites en dépistage et celles faites pour le suivi desadénocarcinomes prostatiques, mais ces résultats suggèrent que le dépistage occupe une large proportion des pres-criptions, en contradiction aux recommandations.Conclusion : La majorité des organismes scientifiques s’accordent contre le dépistage de masse du cancer de laprostate. L’augmentation constante des prescriptions de PSA reste importante. Cette situation montre la difficulté desacteurs à rationaliser la pratique médicale en fonction des recommandations.

P1-9Schéma d’actualisation et caractéristiques d’une cohorte française de survivants d’un cancer de l’enfant

GUIBOUT C. (1), OBERLIN O. (2), MICHON J. (3), N’GUYEN T.D. (4), BÉHAR C. (5), SAUVAGE M. (6),BONDIAU P.-Y. (7), DIALLO I. (1), DE VATHAIRE F. (1)(1) Inserm U 605, Institut Gustave-Roussy, Villejuif ; (2) Institut Gustave-Roussy, Villejuif ; (3) Institut Curie, Paris ;(4) Institut Jean-Godinot, Reims ; (5) CHU, Reims ; (6) Centre Claudius-Regaud, Toulouse ; (7) Centre Antoine-Lacas-sagne, Nice.

Objectifs : Mise en place d’une cohorte prospective pour déterminer l’incidence des effets iatrogènes et les consé-quences sociales des traitements d’un cancer pédiatrique et étudier leurs facteurs de risque.Méthodes : Actualisation des données des 3 200 sujets français issus d’une cohorte européenne de 4 400 enfantsconstituée entre 1985 et 1992. Les critères d’inclusion étaient : avoir été traité pour tumeur solide entre 1942 et 1985dans huit centres français ou anglais, avant l’âge de 16 ans, avoir survécu trois ans après diagnostic. Le statut vital dessujets a été demandé à l’Insee, les causes de décès au service Inserm ad hoc. Aux sujets vivants dont nous avonsles adresses, un accord de participation a été envoyé, suivi, après réception, du questionnaire. Les questions portaientsur : statut socio-démographique, insertion professionnelle, qualité de vie, survenue de second cancer et type de