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VENDREDI 20 MARS 2009 GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A167 P.237 Effets des analogues de la somatostatine et de la rapamycine sur la sécrétion du VEGF par les cellules endocrines tumora- les digestives K Villaume (1), G Gouysse (1), T Walter (1), C Lombard- Bohas (1), C Roche (1), JY Scoazec (1) (1) Lyon. Introduction : Les cellules endocrines gastroentéropancréa- tiques ont la particularité d’exprimer de manière constitutive le VEGF. La conservation de cette propriété par les cellules tumorales qui en dérivent joue probablement un rôle impor- tant dans la formation du stroma hypervasculaire caractéris- tique des tumeurs endocrines digestives. L’objectif de notre travail était de déterminer les effets in vitro des analogues de la somatostatine et de la rapamycine sur la sécrétion de VEGF par les cellules endocrines tumorales, afin d’évaluer leur éventuel potentiel anti-angiogénique. Matériels et Méthodes : Trois lignées de cellules endo- crines tumorales d’origine murine ont été utilisées : STC-1, d’origine intestinale, secrétant de la somatostatine et INSR3 et INSR9, d’origine pancréatique, secrétant des taux varia- bles d’insuline. Les effets de trois agents pharmacologiques : octréotide 10 7 M, rapamycine 11 nM et LY294002 (inhibi- teur de PI3kinase) 5 et 15 μM ont été évalués après 24 et 48 heures de culture sans sérum de veau fœtal. La sécrétion de VEGF a été mesurée par ELISA dans le milieu de culture ; les taux d’ARNm du VEGF ont été évalués par le système Quantikine (R&D). Les profils d’expression des cibles moléculaires des agents pharmacologiques ont été ana- lysés par Western blot à partir de lysats cellulaires. Résultats : A 48 heures, l’octréotide entraînait une diminu- tion statistiquement significative des quantités de VEGF accumulées dans le milieu de culture pour les trois lignées étudiées (respectivement, 66 ± 5 % pour STC-1, 46 ± 7 % pour INSR3 et 41 ± 4 % pour INSR9). L’effet n’était pas seulement dû à une inhibition de la sécrétion : le taux d’ARNm diminuait également de manière significative et dans les mêmes proportions dès 24 heures de culture. La rapamycine 11 nM entraînait une diminution significative des quantités de VEGF accumulées dans le milieu de culture dès 24 heures pour STC-1 (71 ± 6 %) mais à 48 heures seu- lement pour INSR3 et INSR9 (respectivement, 43 ± 4 % et 33 ± 3 %). Ces effets sur la sécrétion de VEGF s’accompa- gnaient d’une diminution de la phosphorylation des effec- teurs moléculaires de mTOR, comme la protéine p70-S6K. Le LY294002 n’avait pas d’effet à 5 μM ; à 15 μM, il entraî- nait à 48 heures une diminution significative des concentra- tions de VEGF dans le milieu de culture (respectivement, 51 ± 4 % pour STC-1, 44 ± 6 % pour INSR3 et 23 ± 4 % pour INSR9). Conclusion : In vitro, la sécrétion de VEGF par les cellules endocrines tumorales peut être diminuée de manière signifi- cative par l’octréotide et par les inhibiteurs de mTOR et de PI3kinase. Ces molécules ont donc un effet anti-angiogé- nique potentiel, qui pourrait contribuer à expliquer leurs effets thérapeutiques. P.238 Inhibition de la voie de signalisation PI3K/ mTOR dans les cellules endocrines tumo- rales STC-1 : étude in vitro et in vivo C Couderc (1), G Poncet (1), T Walter (1), M Blanc (1), N Gadot (1), C Lombard-Bohas (1), JY Scoazec (1), C Roche (1) (1) Lyon. Introduction : L’inhibition de la protéine mTOR par les analogues de la rapamycine présente un intérêt grandissant pour le traitement des tumeurs neuroendocrines digestives métastatiques. Cependant, peu d’études précliniques ont été réalisées à ce jour pour préciser les mécanismes moléculaires impliqués. L’objectif de notre étude a donc été d’analyser les effets de la rapamycine dans la lignée cellulaire endocrine intestinale STC-1 in vitro, mais également in vivo, à l’aide de modèles animaux de tumorigenèse endocrine récemment mis au point au laboratoire. Matériels et Méthodes : In vitro, les effets de la rapamycine ont été évalués sur la prolifération des cellules STC-1 et sur le niveau d’expression des molécules de la voie de signalisation PI3K/mTOR (Akt, p70-S6K). In vivo, les cellules STC-1 ont été injectées par voie intrasplénique et le développement des tumeurs primaires et des nodules secondaires intra-hépatiques a été analysé chez des souris recevant, ou non, une injection quotidienne de rapamycine (1,5 mg/kg). Résultats : La rapamycine exerce un effet anti-prolifératif sur les cellules STC-1. Cet effet s’accompagne de l’inhibi- tion de l’expression de la protéine p70-S6K phosphorylée, effecteur de mTOR. L’utilisation conjointe de rapamycine et de LY294002, inhibiteur de la PI3kinase, permet une inhibi- tion complète de la phosphorylation de Akt. In vivo, les ani- maux traités à la rapamycine présentent un développement tumoral intra-splénique et intra-hépatique significativement réduit, la surface tumorale calculée est diminuée d’un facteur 6. Cet effet antitumoral est observé même lorsque l’adminis- tration de rapamycine débute après l’implantation des cel- lules tumorales dans le foie. Conclusion : Cette étude confirme dans un modèle animal de tumorigenèse endocrine l’intérêt de l’utilisation des inhi- biteurs de la protéine mTOR dans le traitement des tumeurs endocrines digestives. Notre modèle montre en effet l’effica- cité de la rapamycine à ralentir le développement de nodules hépatiques présents avant le début du traitement. Par ailleurs, les résultats obtenus in vitro soulignent l’intérêt d’une com- binaison d’inhibiteurs agissant en amont et en aval de la pro- téine Akt. Cette combinaison devra être testée in vivo avec pour objectif d’améliorer la réponse aux analogues de la rapamycine.

P.237 Effets des analogues de la somatostatine et de la rapamycine sur la sécrétion du VEGF par les cellules endocrines tumorales digestives

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GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A167

P.237 Effets des analogues de la somatostatineet de la rapamycine sur la sécrétion duVEGF par les cellules endocrines tumora-les digestives

K Villaume (1), G Gouysse (1), T Walter (1), C Lombard-Bohas (1), C Roche (1), JY Scoazec (1)(1) Lyon.

Introduction : Les cellules endocrines gastroentéropancréa-tiques ont la particularité d’exprimer de manière constitutivele VEGF. La conservation de cette propriété par les cellulestumorales qui en dérivent joue probablement un rôle impor-tant dans la formation du stroma hypervasculaire caractéris-tique des tumeurs endocrines digestives. L’objectif de notretravail était de déterminer les effets in vitro des analogues dela somatostatine et de la rapamycine sur la sécrétion deVEGF par les cellules endocrines tumorales, afin d’évaluerleur éventuel potentiel anti-angiogénique.

Matériels et Méthodes : Trois lignées de cellules endo-crines tumorales d’origine murine ont été utilisées : STC-1,d’origine intestinale, secrétant de la somatostatine et INSR3et INSR9, d’origine pancréatique, secrétant des taux varia-bles d’insuline. Les effets de trois agents pharmacologiques :octréotide 107 M, rapamycine 11 nM et LY294002 (inhibi-teur de PI3kinase) 5 et 15 µM ont été évalués après 24 et48 heures de culture sans sérum de veau fœtal. La sécrétionde VEGF a été mesurée par ELISA dans le milieu deculture ; les taux d’ARNm du VEGF ont été évalués par lesystème Quantikine (R&D). Les profils d’expression descibles moléculaires des agents pharmacologiques ont été ana-lysés par Western blot à partir de lysats cellulaires.

Résultats : A 48 heures, l’octréotide entraînait une diminu-tion statistiquement significative des quantités de VEGFaccumulées dans le milieu de culture pour les trois lignéesétudiées (respectivement, 66 ± 5 % pour STC-1, 46 ± 7 %pour INSR3 et 41 ± 4 % pour INSR9). L’effet n’était passeulement dû à une inhibition de la sécrétion : le tauxd’ARNm diminuait également de manière significative etdans les mêmes proportions dès 24 heures de culture. Larapamycine 11 nM entraînait une diminution significativedes quantités de VEGF accumulées dans le milieu de culturedès 24 heures pour STC-1 (71 ± 6 %) mais à 48 heures seu-lement pour INSR3 et INSR9 (respectivement, 43 ± 4 % et33 ± 3 %). Ces effets sur la sécrétion de VEGF s’accompa-gnaient d’une diminution de la phosphorylation des effec-teurs moléculaires de mTOR, comme la protéine p70-S6K.Le LY294002 n’avait pas d’effet à 5 µM ; à 15 µM, il entraî-nait à 48 heures une diminution significative des concentra-tions de VEGF dans le milieu de culture (respectivement,51 ± 4 % pour STC-1, 44 ± 6 % pour INSR3 et 23 ± 4 %pour INSR9).

Conclusion : In vitro, la sécrétion de VEGF par les cellulesendocrines tumorales peut être diminuée de manière signifi-cative par l’octréotide et par les inhibiteurs de mTOR et dePI3kinase. Ces molécules ont donc un effet anti-angiogé-nique potentiel, qui pourrait contribuer à expliquer leurseffets thérapeutiques.

P.238 Inhibition de la voie de signalisation PI3K/mTOR dans les cellules endocrines tumo-rales STC-1 : étude in vitro et in vivo

C Couderc (1), G Poncet (1), T Walter (1), M Blanc (1),N Gadot (1), C Lombard-Bohas (1), JY Scoazec (1), CRoche (1)(1) Lyon.

Introduction : L’inhibition de la protéine mTOR par lesanalogues de la rapamycine présente un intérêt grandissantpour le traitement des tumeurs neuroendocrines digestivesmétastatiques. Cependant, peu d’études précliniques ont étéréalisées à ce jour pour préciser les mécanismes moléculairesimpliqués.L’objectif de notre étude a donc été d’analyser les effets dela rapamycine dans la lignée cellulaire endocrine intestinaleSTC-1 in vitro, mais également in vivo, à l’aide de modèlesanimaux de tumorigenèse endocrine récemment mis au pointau laboratoire.

Matériels et Méthodes : In vitro, les effets de la rapamycineont été évalués sur la prolifération des cellules STC-1 et sur leniveau d’expression des molécules de la voie de signalisationPI3K/mTOR (Akt, p70-S6K). In vivo, les cellules STC-1 ontété injectées par voie intrasplénique et le développement destumeurs primaires et des nodules secondaires intra-hépatiquesa été analysé chez des souris recevant, ou non, une injectionquotidienne de rapamycine (1,5 mg/kg).

Résultats : La rapamycine exerce un effet anti-prolifératifsur les cellules STC-1. Cet effet s’accompagne de l’inhibi-tion de l’expression de la protéine p70-S6K phosphorylée,effecteur de mTOR. L’utilisation conjointe de rapamycine etde LY294002, inhibiteur de la PI3kinase, permet une inhibi-tion complète de la phosphorylation de Akt. In vivo, les ani-maux traités à la rapamycine présentent un développementtumoral intra-splénique et intra-hépatique significativementréduit, la surface tumorale calculée est diminuée d’un facteur6. Cet effet antitumoral est observé même lorsque l’adminis-tration de rapamycine débute après l’implantation des cel-lules tumorales dans le foie.

Conclusion : Cette étude confirme dans un modèle animalde tumorigenèse endocrine l’intérêt de l’utilisation des inhi-biteurs de la protéine mTOR dans le traitement des tumeursendocrines digestives. Notre modèle montre en effet l’effica-cité de la rapamycine à ralentir le développement de noduleshépatiques présents avant le début du traitement. Par ailleurs,les résultats obtenus in vitro soulignent l’intérêt d’une com-binaison d’inhibiteurs agissant en amont et en aval de la pro-téine Akt. Cette combinaison devra être testée in vivo avecpour objectif d’améliorer la réponse aux analogues de larapamycine.