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9S240 JDP 2005 – Posters Ann Dermatol Venereol 2005;132:9S71-9S279 un contexte extrêmement préoccupant du phénomène de relâche- ment des comportements sexuels à risque au sein de la population homo et bisexuel imposent une sensibilisation accrue de la part non seulement des praticiens prenant en charge les patients souffrant de MST mais aussi des proctologues afin de dépister et de traiter les pa- tients. Érythème polymorphe au cours d’une légionellose SELLIER S (1), MODESTE-DUVAL A (1), BEDUNEAU G (2), COURVILLE P (3), JOLY P (1) (1) Clinique Dermatologique. (2) Service de Réanimation Médicale. (3) Laboratoire d’Anatomopathologie, CHU de Rouen, France. Introduction : L’érythème polymorphe est une dermatose éruptive aiguë, parfois récidivante, réactionnelle à des agents variés. Les prin- cipales étiologies sont les infections herpétiques, les infections à my- coplasme pneumoniae et les médicaments. Nous rapportons l’observation d’un patient présentant un érythème polymorphe au cours d’une infection à légionella pneumophila. Observations : Un homme de 54 ans éthylo-tabagique, sans déficit immunitaire, présentait depuis 8 jours, une fièvre associée à une toux grasse, traitée par Amoxicilline. Devant l’apparition de signes encéphalitiques et l’aggravation des signes respiratoires, le patient était admis en réanimation pour une pneumopathie hypoxémiante sévère. À l’entrée, l’examen pulmonaire retrouvait des crépitants pul- monaires droits, une hypoxémie et un foyer alvéolaire lobaire moyen radiologique. L’examen cutané montrait des lésions érythémateuses et purpuriques, oedémateuses, en cocardes sur la paume des 2 mains, un œdème inflammatoire des plantes des pieds et des pla- cards érythémateux localisés aux genoux. Il n’y avait pas d’atteinte muqueuse. La biopsie cutanée montrait un épiderme sain sans né- crose kératinocytaire, soulevé par un œdème important du derme contenant de discrets infiltrats inflammatoires de polynucléaires neutrophiles et une importante extravasation d’hématies. Biologi- quement, il existait une hyperleucocytose à polynucléaires neutro- philes (16 200/mm 3 ), une élévation de la CRP à 336 mg/l, une hyponatrémie à 119 mmol/l et une cytolyse hépatique (ASAT : 7N). Les sérologies chlamydia et mycoplasme pneumoniae étaient négati- ves. La présence d’une antigénurie positive à légionnelle confirmait le diagnostic de légionellose. Après enquête à la DRASS, la source de contamination n’a pas été retrouvée. Une bi-antibiothérapie par Lé- vofloxacine (Tavanic ® ) et Spiramycine (Rovamycine ® ) permettait une amélioration des signes pulmonaires en 15 jours et une régres- sion des signes cutanés en 8 jours. Au cours de son séjour hospita- lier, le patient présentait une surinfection bronchique à Acinetobacter baumanii, d’évolution favorable sous bêtalactamines (Tiénam ® ) et aminosides (Amiklin ® ) sans réaction cutanée secondaire. Discussion : Chez ce patient, le diagnostic d’érythème polymorphe était posé sur des critères cliniques (cocardes acrales) et histologiques (forme « dermique » d’érythème polymorphe). La responsabilité de legionella pneumophila dans l’étiologie de cet érythème polymorphe re- pose sur plusieurs arguments : la négativité des sérologies mycoplas- me et chlamydia pneumoniae, la positivité de la sérologie legionella pneumophila, l’évolution favorable, sous antibiothérapie, des signes cutanés et pulmonaires et la réintroduction négative des bêtalactami- nes. La légionellose s’associe exceptionnellement à des manifesta- tions cutanées. Dans la littérature, 3 observations d’érythème diffus ou localisé et 2 érythèmes polymorphes sont décrits chez des patients atteints de légionellose [1, 2] où la prise d’antibiotiques les jours pré- cédents l’éruption font discuter une réaction allergique médicamen- teuse. L’agent pathogène est un bacille gram négatif qui a la particularité d’avoir un tropisme pulmonaire intracellulaire comme le mycoplasme et le chlamydia pneumoniae. Conclusion : L’infection à légionella pneumophila, par analogie aux autres germes intracellulaires, doit être évoquée devant un érythème polymorphe associé à des signes pulmonaires. Références 1. Toledano C et al. Erythema multimorphe combined with legionellosis. Acta Derm Venereol 1998;78:392. 2. Andersen R et al. Legionnaires’disease combined with erythema multi- forme in a 3-year-old boy. Acta Paediatr Scand 1981;70:427-30. Manifestations cutanées d’une leishmaniose viscérale chez un patient infecté par le VIH survenant lors d’une restauration immunitaire ZARAA I (1), MAUBEC E (1), RIOUX C (2), ADLE H (3), DESCAMPS V (1), CRICKX B (1), MATHERON S (2) (1) Dermatologie. (2) Maladies Infectieuses. (3) Anatomopathologie, Bichat Claude Bernard APHP, Paris, France. Introduction : La leishmaniose peut évoluer sous 3 formes : viscéra- le, cutanée et cutanéo-muqueuse. Nous présentons l’observation originale d’un patient infecté par le VIH, qui a présenté une rechute cutanée de sa leishmaniose viscé- rale (LV) lors d’une restauration immunitaire. Observations : Un homme âgé de 43 ans, d’originaire algérienne, ancien toxicomane, séropositif pour le VIH depuis 9 ans, était traité depuis 4 mois par D4T-TFV-LPVr. Le taux des CD4 était passé en 4 mois de 20 à 170 éléments et la charge virale était devenue indétec- table. Il présentait depuis 2 mois des lésions cutanées sans altération de l’état général. Dans ses antécédents on notait : infection mycobac- térienne atypique à M. kansasii, une hépatite C et plusieurs épisodes de LV. Un traitement d’entretien par pentamidine IV avait été intro- duit du fait d’une rechute. L’examen cutanéo-muqueux révélait des lésions érythémoto-papu- leuses du front, des lésions érythémato-squameuses proriasiformes des coudes et des genoux, une lésion nodulaire d’un bras et un as- pect inflammatoire des tatouages au niveau du dos de la main et de l’avant bras. Les muqueuses étaient indemnes. Le reste de l’examen clinique montrait une hépato-splénomégalie. Le bilan biologique montrait une numération formule sanguine normale. La sérologie syphilitique était négative. L’examen parasito- logique était négatif au direct aux différents sites et sur peau saine. Les biopsies cutanées, montraient un aspect compatible avec une Mot-clé : MST (anorectite). P277 Mot-clé : Érythème polymorphe (légionellose). P278

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JDP 2005 – Posters Ann Dermatol Venereol2005;132:9S71-9S279

un contexte extrêmement préoccupant du phénomène de relâche-ment des comportements sexuels à risque au sein de la populationhomo et bisexuel imposent une sensibilisation accrue de la part nonseulement des praticiens prenant en charge les patients souffrant de

MST mais aussi des proctologues afin de dépister et de traiter les pa-tients.

Érythème polymorphe au cours d’une légionellose

SELLIER S (1), MODESTE-DUVAL A (1), BEDUNEAU G (2), COURVILLE P (3), JOLY P (1)

(1) Clinique Dermatologique. (2) Service de Réanimation Médicale. (3) Laboratoire d’Anatomopathologie, CHU de Rouen, France.

Introduction : L’érythème polymorphe est une dermatose éruptiveaiguë, parfois récidivante, réactionnelle à des agents variés. Les prin-cipales étiologies sont les infections herpétiques, les infections à my-coplasme pneumoniae et les médicaments. Nous rapportonsl’observation d’un patient présentant un érythème polymorphe aucours d’une infection à légionella pneumophila.

Observations : Un homme de 54 ans éthylo-tabagique, sans déficitimmunitaire, présentait depuis 8 jours, une fièvre associée à unetoux grasse, traitée par Amoxicilline. Devant l’apparition de signesencéphalitiques et l’aggravation des signes respiratoires, le patientétait admis en réanimation pour une pneumopathie hypoxémiantesévère. À l’entrée, l’examen pulmonaire retrouvait des crépitants pul-monaires droits, une hypoxémie et un foyer alvéolaire lobaire moyenradiologique. L’examen cutané montrait des lésions érythémateuseset purpuriques, oedémateuses, en cocardes sur la paume des 2mains, un œdème inflammatoire des plantes des pieds et des pla-cards érythémateux localisés aux genoux. Il n’y avait pas d’atteintemuqueuse. La biopsie cutanée montrait un épiderme sain sans né-crose kératinocytaire, soulevé par un œdème important du dermecontenant de discrets infiltrats inflammatoires de polynucléairesneutrophiles et une importante extravasation d’hématies. Biologi-quement, il existait une hyperleucocytose à polynucléaires neutro-philes (16 200/mm3), une élévation de la CRP à 336 mg/l, unehyponatrémie à 119 mmol/l et une cytolyse hépatique (ASAT : 7N).Les sérologies chlamydia et mycoplasme pneumoniae étaient négati-ves. La présence d’une antigénurie positive à légionnelle confirmaitle diagnostic de légionellose. Après enquête à la DRASS, la source decontamination n’a pas été retrouvée. Une bi-antibiothérapie par Lé-vofloxacine (Tavanic®) et Spiramycine (Rovamycine®) permettaitune amélioration des signes pulmonaires en 15 jours et une régres-sion des signes cutanés en 8 jours. Au cours de son séjour hospita-

lier, le patient présentait une surinfection bronchique à Acinetobacterbaumanii, d’évolution favorable sous bêtalactamines (Tiénam®) etaminosides (Amiklin®) sans réaction cutanée secondaire.

Discussion : Chez ce patient, le diagnostic d’érythème polymorpheétait posé sur des critères cliniques (cocardes acrales) et histologiques(forme « dermique » d’érythème polymorphe). La responsabilité delegionella pneumophila dans l’étiologie de cet érythème polymorphe re-pose sur plusieurs arguments : la négativité des sérologies mycoplas-me et chlamydia pneumoniae, la positivité de la sérologie legionellapneumophila, l’évolution favorable, sous antibiothérapie, des signescutanés et pulmonaires et la réintroduction négative des bêtalactami-nes. La légionellose s’associe exceptionnellement à des manifesta-tions cutanées. Dans la littérature, 3 observations d’érythème diffusou localisé et 2 érythèmes polymorphes sont décrits chez des patientsatteints de légionellose [1, 2] où la prise d’antibiotiques les jours pré-cédents l’éruption font discuter une réaction allergique médicamen-teuse. L’agent pathogène est un bacille gram négatif qui a laparticularité d’avoir un tropisme pulmonaire intracellulaire comme lemycoplasme et le chlamydia pneumoniae.

Conclusion : L’infection à légionella pneumophila, par analogie auxautres germes intracellulaires, doit être évoquée devant un érythèmepolymorphe associé à des signes pulmonaires.

Références

1. Toledano C et al. Erythema multimorphe combined with legionellosis.Acta Derm Venereol 1998;78:392.

2. Andersen R et al. Legionnaires’disease combined with erythema multi-forme in a 3-year-old boy. Acta Paediatr Scand 1981;70:427-30.

Manifestations cutanées d’une leishmaniose viscérale chez un patient infecté par le VIH survenant lors d’une restauration immunitaire

ZARAA I (1), MAUBEC E (1), RIOUX C (2), ADLE H (3), DESCAMPS V (1), CRICKX B (1), MATHERON S (2)

(1) Dermatologie. (2) Maladies Infectieuses. (3) Anatomopathologie, Bichat Claude Bernard APHP, Paris, France.

Introduction : La leishmaniose peut évoluer sous 3 formes : viscéra-le, cutanée et cutanéo-muqueuse.Nous présentons l’observation originale d’un patient infecté par leVIH, qui a présenté une rechute cutanée de sa leishmaniose viscé-rale (LV) lors d’une restauration immunitaire.Observations : Un homme âgé de 43 ans, d’originaire algérienne,ancien toxicomane, séropositif pour le VIH depuis 9 ans, était traitédepuis 4 mois par D4T-TFV-LPVr. Le taux des CD4 était passé en4 mois de 20 à 170 éléments et la charge virale était devenue indétec-table. Il présentait depuis 2 mois des lésions cutanées sans altérationde l’état général. Dans ses antécédents on notait : infection mycobac-térienne atypique à M. kansasii, une hépatite C et plusieurs épisodes

de LV. Un traitement d’entretien par pentamidine IV avait été intro-duit du fait d’une rechute.L’examen cutanéo-muqueux révélait des lésions érythémoto-papu-leuses du front, des lésions érythémato-squameuses proriasiformesdes coudes et des genoux, une lésion nodulaire d’un bras et un as-pect inflammatoire des tatouages au niveau du dos de la main et del’avant bras. Les muqueuses étaient indemnes. Le reste de l’examenclinique montrait une hépato-splénomégalie.Le bilan biologique montrait une numération formule sanguinenormale. La sérologie syphilitique était négative. L’examen parasito-logique était négatif au direct aux différents sites et sur peau saine.Les biopsies cutanées, montraient un aspect compatible avec une

Mot-clé : MST (anorectite).

P277

Mot-clé : Érythème polymorphe (légionellose).

P278