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270 Abstracts / Revue française d‘allergologie 54 (2014) 265–275 Résultats.– Seize femmes et 8 hommes, âge moyen est de 54 ans, un poids moyen de 85 kg, un taux moyen des IGE sériques de base à 301 UI/mL, la dose moyenne de l’omalizumab injectée tous les 30 jours est de 548 mg, la majorité des patients sont allergiques aux acariens (14/24), absence d’effets secondaires significatifs. À 18 mois de traitement, le VEMS moyen s’améliore de 1,87 L à 2,07 L (p = 0,014), une baisse du nombre des exacerbations passant de 4 à 0,64 (p < 0,05) et des hospitalisations de 0,75 à 0,12 par an, avec réduction en moyenne de la moitie de la dose de corticothérapie par voie inhalatoire et sevrage de la cortico- thérapie par voie orale chez 3 patients (3/3). La reprise de la désensibilisation, auparavant mal tolérée, chez 3 patients. Discussion.– L’omalizumab qui a été évalué dans plusieurs essais cliniques ran- domisés comme l’étude INNOVATE et des études rétrospectives à la fois chez les adultes et chez les enfants diagnostiqués comme asthme allergique persistant sévère, avec des résultats en faveur de la supériorité du bras omalizumab par rapport aux traitements standards. Conclusion.– Dans notre expérience limitée avec une sélection fine de patients, l’anti-IgE améliore de fac ¸on constante, sur une durée de 18 mois, les valeurs spirométriques et permet une initiation sans complication de la désensibilisation chez certains patients allergiques sévères. L’amélioration fonctionnelle a été récemment mentionnée dans l’étude ETOPA et dans l’étude Solèr. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.143 Pneu-17 Risque de récurrence à 1 an d’une population de nourrissons ayant présenté une bronchiolite aiguë : le poids de l’allergie familiale ? F. Amat a , I. Petit b , M. Verdan b , A. Mulliez c , E. Rochette c , C. Henquell c a Hôpital Trousseau, Paris, France b CHU Estaing, Clermont-Ferrand, France c Hôpital Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand, France Introduction.– Le risque de récurrence de sifflements ou d’asthme est fréquent lors d’un épisode aigu de bronchiolite. Des études précédentes ont montré que certains virus (VRS et surtout rhinovirus) étaient responsables de ces rechutes surtout chez les enfants nés de parents atopiques. Nous avons mené une enquête prospective sur une populations de nourrissons examinés lors de l’épidémie 2010–2011 [1] et avons recherché les facteurs susceptibles d’expliquer les réci- dives de sifflements à 1 an. Méthodes.– Cent soixante-cinq nourrissons ont participé à ce suivi à 1 an sur la base d’entretiens téléphoniques tous les 3 mois après l’épisode inaugural. Ils avaient tous bénéficié d’une enquête virologique portant des agents pneu- motropes (virus respiratoire syncitial, rhinovirus A-B, C, métapneumovirus, influenzae et parainfluenzae, picornaviridae, bocavirus, adenovirus, coronavi- rus) d’une analyse objective de la gravité clinique initiale (score de Wang), d’une détermination de la protéine KL-6 comme marqueurs d’agression épithé- liale. Nous avons considéré comme siffleurs récurrents tous les nourrissons ayant eu plus de 2 récidives dans l’année qui a suivi leur inclusion. Résultats.– Quarante-neuf nourrissons (29,69 %) ont eu plus de deux épisodes de sifflements dans la première année. En analyse univariée l’hospitalisation initiale par rapport à un suivi ambulatoire, l’existence d’un terrain allergique familial favorisent les rechutes (p = 0,05). En analyse multivariée, l’hospitalisation ini- tiale, l’isolement d’un métapneumovirus, l’allergie familiale sont les facteurs de risques retrouvés sans atteindre la significativité (p = 0,06). Discussion.– Contrairement à d’autres études, nous n’avons pas retrouvé de rela- tions entre l’isolement d’un VRS, d’un rhinovirus et le risque de rechutes, mais par contre avons confirmé le lien éventuel avec un terrain allergique familial. Conclusion.– Les bronchiolites aiguës du nourrisson exposent celui ci à des rechutes particulièrement la première année. Le terrain allergique familial reste une piste à explorer pour la prévention éventuelle des récidives. Référence [1] Amat H, Henquell C, Verdan M, et al. Predicting the severity of acute bron- chiolitis in infants: should we use a clinical score or a biomarker? J Med Virol J 2013;9999:1–9. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.144 Pneu-18 Particularité des urgences respiratoires à Alger : expérience du service des urgences médico-chirurgicales du CHU Mustapha M. Terniche , R. Sakhraoui , H. Maouche , M. Guerinik Service des urgences médico-chirurgicales, CHU Mustapha, Alger, Algérie Introduction.– Les patients toujours plus nombreux aux urgences, le nombre de passages aux urgences ne cesse de progresser – plus de 18 millions par an aujourd’hui, l’organisation de la médecine de ville et la gestion des lits sont mises en cause. Une bonne part des personnes qui affluent aux urgences ne devraient, dans l’idéal, pas s’y rendre. Une partie des patients ayant recours aux urgences auraient pu consulter en cabinet libéral en ville, s’ils avaient pu obtenir un rendez-vous rapidement, dans la journée ou le lendemain. La prise en charge des personnes âgées, dont l’arrivée aux urgences est souvent attribuée à un « manque d’anticipation ». Méthodes.– L’étude a été réalisée au niveau du service des urgences médico-chirurgicales du CHU Mustapha Alger d’avril 2013 à décembre 2013. Déterminer le profil des malades rec ¸us ; âge, provenance, pathologie, sévérité des crises ; évaluer les résultats de la prise en charge au niveau de ces urgences ; identifier les problèmes posés par la non compliance des patients. Résultats.– Durant ces périodes, 66 953 passages ont été recensés aux urgences dont 5770 pour problème respiratoire avec 3200 crises d’asthme dont 1297 sujets de sexe féminin. L’âge des patients varie de 16 à 81 ans. Les cas se répartissent de la fac ¸on suivante : 18 % de crise d’asthme sévère, 33 % de crise d’asthme modérée, 49 % de crise d’asthme bénigne. Discussion.– Les problèmes rencontrés concernent notamment la surcharge des urgences, le dysfonctionnement des structures de soin périphériques, ainsi que l’absence d’observance thérapeutique et la défaillance de la couverture sociale. En conséquence, seule une prise en charge correcte des malades en dehors des crises permet de contrôler la maladie et de réduire le coût et le nombre de visites aux urgences. Conclusion.– La disponibilité et la gratuité des médicaments essentiels peuvent également concourir à l’amélioration de la qualité de la prise en charge. Pour en savoir plus Torres E, Rudelin MP. Urgences respiratoires, chez urgence pratique. Ellrodt A. Chez Estem. Urgences médicales. Peneff J. Les malades des urgences : une forme de consommation médicale. Ed. Métailié : Paris ; 2000, 190p. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.145 Pneu-19 Asthme et rhinite dans le Grand Tunis : données épidémiologiques S. Toujani , M. Mjid , A. Akkad , N. Ben Salah , N. Mehiri , Y. Ouhachi , B. Louzir , J. Cherif , M. Beji Service de pneumologie-allergologie, université Tunis El Manar, CHU la Rabta FMT, Tunis, Tunisie Introduction.– L’asthme et rhinite, qui sont souvent associés, représentent un véritable problème de santé publique du fait de leur fréquence, de leur impact sur la qualité de vie ainsi que du poids économique généré. L’objectif de cette étude est d’estimer la prévalence de l’asthme et de la rhinite dans le Grand Tunis et de confirmer l’association entre ces deux affections dans notre population. Méthodes.– Il s’agit d’une enquête transversale, à passage unique, sur un échan- tillon représentatif de ménages de la population générale menée entre mars et décembre 2009. Les enquêtés ont répondu à un questionnaire respiratoire inspiré de celui de l’enquête ISAAC et ECRHS. Nous n’avons étudié la prévalence que chez les personnes âgées de 2 à 50 ans. Résultats.– L’étude a concerné 4470sujets. La prévalence globale de l’asthme était de 6,5%. Il n’y avait pas de différence significative dans la répartition selon l’âge et le sexe. La prévalence de la rhinite dans la population générale était de 13,4 % chez les adultes et de 11,7 % chez les enfants. Chez les adultes asthmatiques la prévalence de la rhinite était de 60,4 % chez les femmes et de 38,5 % chez les hommes. Chez les enfants asthmatiques cette prévalence

Particularité des urgences respiratoires à Alger : expérience du service des urgences médico-chirurgicales du CHU Mustapha

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270 Abstracts / Revue française d‘allergologie 54 (2014) 265–275

Résultats.– Seize femmes et 8 hommes, âge moyen est de 54 ans, un poids moyende 85 kg, un taux moyen des IGE sériques de base à 301 UI/mL, la dose moyennede l’omalizumab injectée tous les 30 jours est de 548 mg, la majorité des patientssont allergiques aux acariens (14/24), absence d’effets secondaires significatifs.À 18 mois de traitement, le VEMS moyen s’améliore de 1,87 L à 2,07 L(p = 0,014), une baisse du nombre des exacerbations passant de 4 à 0,64 (p < 0,05)et des hospitalisations de 0,75 à 0,12 par an, avec réduction en moyenne de lamoitie de la dose de corticothérapie par voie inhalatoire et sevrage de la cortico-thérapie par voie orale chez 3 patients (3/3). La reprise de la désensibilisation,auparavant mal tolérée, chez 3 patients.Discussion.– L’omalizumab qui a été évalué dans plusieurs essais cliniques ran-domisés comme l’étude INNOVATE et des études rétrospectives à la fois chezles adultes et chez les enfants diagnostiqués comme asthme allergique persistantsévère, avec des résultats en faveur de la supériorité du bras omalizumab parrapport aux traitements standards.Conclusion.– Dans notre expérience limitée avec une sélection fine de patients,l’anti-IgE améliore de facon constante, sur une durée de 18 mois, les valeursspirométriques et permet une initiation sans complication de la désensibilisationchez certains patients allergiques sévères. L’amélioration fonctionnelle a étérécemment mentionnée dans l’étude ETOPA et dans l’étude Solèr.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.143

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Risque de récurrence à 1 an d’unepopulation de nourrissons ayant présentéune bronchiolite aiguë : le poids de l’allergiefamiliale ?F. Amat a, I. Petit b, M. Verdan b, A. Mulliez c,E. Rochette c, C. Henquell c

a Hôpital Trousseau, Paris, Franceb CHU Estaing, Clermont-Ferrand, Francec Hôpital Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand, France

Introduction.– Le risque de récurrence de sifflements ou d’asthme est fréquentlors d’un épisode aigu de bronchiolite. Des études précédentes ont montré quecertains virus (VRS et surtout rhinovirus) étaient responsables de ces rechutessurtout chez les enfants nés de parents atopiques. Nous avons mené une enquêteprospective sur une populations de nourrissons examinés lors de l’épidémie2010–2011 [1] et avons recherché les facteurs susceptibles d’expliquer les réci-dives de sifflements à 1 an.Méthodes.– Cent soixante-cinq nourrissons ont participé à ce suivi à 1 an surla base d’entretiens téléphoniques tous les 3 mois après l’épisode inaugural.Ils avaient tous bénéficié d’une enquête virologique portant des agents pneu-motropes (virus respiratoire syncitial, rhinovirus A-B, C, métapneumovirus,influenzae et parainfluenzae, picornaviridae, bocavirus, adenovirus, coronavi-rus) d’une analyse objective de la gravité clinique initiale (score de Wang),d’une détermination de la protéine KL-6 comme marqueurs d’agression épithé-liale. Nous avons considéré comme siffleurs récurrents tous les nourrissons ayanteu plus de 2 récidives dans l’année qui a suivi leur inclusion.Résultats.– Quarante-neuf nourrissons (29,69 %) ont eu plus de deux épisodes desifflements dans la première année. En analyse univariée l’hospitalisation initialepar rapport à un suivi ambulatoire, l’existence d’un terrain allergique familialfavorisent les rechutes (p = 0,05). En analyse multivariée, l’hospitalisation ini-tiale, l’isolement d’un métapneumovirus, l’allergie familiale sont les facteurs derisques retrouvés sans atteindre la significativité (p = 0,06).Discussion.– Contrairement à d’autres études, nous n’avons pas retrouvé de rela-tions entre l’isolement d’un VRS, d’un rhinovirus et le risque de rechutes, maispar contre avons confirmé le lien éventuel avec un terrain allergique familial.Conclusion.– Les bronchiolites aiguës du nourrisson exposent celui ci à desrechutes particulièrement la première année. Le terrain allergique familial resteune piste à explorer pour la prévention éventuelle des récidives.Référence[1] Amat H, Henquell C, Verdan M, et al. Predicting the severity of acute bron-

chiolitis in infants: should we use a clinical score or a biomarker? J MedVirol J 2013;9999:1–9.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.144

Pneu-18

Particularité des urgences respiratoires àAlger : expérience du service des urgencesmédico-chirurgicales du CHU MustaphaM. Terniche , R. Sakhraoui , H. Maouche , M. GuerinikService des urgences médico-chirurgicales, CHU Mustapha, Alger, Algérie

Introduction.– Les patients toujours plus nombreux aux urgences, le nombrede passages aux urgences ne cesse de progresser – plus de 18 millions par anaujourd’hui, l’organisation de la médecine de ville et la gestion des lits sontmises en cause. Une bonne part des personnes qui affluent aux urgences nedevraient, dans l’idéal, pas s’y rendre. Une partie des patients ayant recoursaux urgences auraient pu consulter en cabinet libéral en ville, s’ils avaient puobtenir un rendez-vous rapidement, dans la journée ou le lendemain. La priseen charge des personnes âgées, dont l’arrivée aux urgences est souvent attribuéeà un « manque d’anticipation ».Méthodes.– L’étude a été réalisée au niveau du service des urgencesmédico-chirurgicales du CHU Mustapha Alger d’avril 2013 à décembre 2013.Déterminer le profil des malades recus ; âge, provenance, pathologie, sévéritédes crises ; évaluer les résultats de la prise en charge au niveau de ces urgences ;identifier les problèmes posés par la non compliance des patients.Résultats.– Durant ces périodes, 66 953 passages ont été recensés aux urgencesdont 5770 pour problème respiratoire avec 3200 crises d’asthme dont 1297 sujetsde sexe féminin. L’âge des patients varie de 16 à 81 ans. Les cas se répartissentde la facon suivante : 18 % de crise d’asthme sévère, 33 % de crise d’asthmemodérée, 49 % de crise d’asthme bénigne.Discussion.– Les problèmes rencontrés concernent notamment la surcharge desurgences, le dysfonctionnement des structures de soin périphériques, ainsi quel’absence d’observance thérapeutique et la défaillance de la couverture sociale.En conséquence, seule une prise en charge correcte des malades en dehors descrises permet de contrôler la maladie et de réduire le coût et le nombre de visitesaux urgences.Conclusion.– La disponibilité et la gratuité des médicaments essentiels peuventégalement concourir à l’amélioration de la qualité de la prise en charge.Pour en savoir plusTorres E, Rudelin MP. Urgences respiratoires, chez urgence pratique.Ellrodt A. Chez Estem. Urgences médicales.Peneff J. Les malades des urgences : une forme de consommation médicale. Ed.Métailié : Paris ; 2000, 190p.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.145

Pneu-19

Asthme et rhinite dans le Grand Tunis :données épidémiologiquesS. Toujani , M. Mjid , A. Akkad , N. Ben Salah ,N. Mehiri , Y. Ouhachi , B. Louzir , J. Cherif , M. BejiService de pneumologie-allergologie, université Tunis El Manar, CHU laRabta FMT, Tunis, Tunisie

Introduction.– L’asthme et rhinite, qui sont souvent associés, représentent unvéritable problème de santé publique du fait de leur fréquence, de leur impactsur la qualité de vie ainsi que du poids économique généré.L’objectif de cette étude est d’estimer la prévalence de l’asthme et de la rhinitedans le Grand Tunis et de confirmer l’association entre ces deux affections dansnotre population.Méthodes.– Il s’agit d’une enquête transversale, à passage unique, sur un échan-tillon représentatif de ménages de la population générale menée entre mars etdécembre 2009. Les enquêtés ont répondu à un questionnaire respiratoire inspiréde celui de l’enquête ISAAC et ECRHS. Nous n’avons étudié la prévalence quechez les personnes âgées de 2 à 50 ans.Résultats.– L’étude a concerné 4470 sujets. La prévalence globale de l’asthmeétait de 6,5 %. Il n’y avait pas de différence significative dans la répartitionselon l’âge et le sexe. La prévalence de la rhinite dans la population généraleétait de 13,4 % chez les adultes et de 11,7 % chez les enfants. Chez les adultesasthmatiques la prévalence de la rhinite était de 60,4 % chez les femmes etde 38,5 % chez les hommes. Chez les enfants asthmatiques cette prévalence